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Cours de Biophysique Médicale 1ère année du PCEM Pr.

BIYI

EFFETS BIOLOGIQUES
DES RAYONNEMENTS NON IONISANTS

I. Introduction :
De nombreuses sources naturelles ou artificielles émettent de l’énergie
sous forme d’ondes électromagnétiques. Ces ondes proviennent de
champs électriques et magnétiques oscillants qui interagissent avec les
systèmes biologiques. Dans la gamme de fréquence 0 à 300 GHz, toute
onde électromagnétique est associée à un photon dont l’énergie est trop
faible pour provoquer une ionisation. On parle de rayonnement non
ionisants
II. GENERALITES ET NOTIONS FONDAMENTALES
1. De quoi s’agit-il ?
Les rayonnements non ionisants se différencient des rayonnements
ionisants car ils désignent des ondes qui ne sont pas suffisamment
énergétiques pour casser les molécules de la matière vivante (E ≈ une
dizaine d’eV).
Ordre de grandeur des énergies d’ionisation de quelques atomes d’intérêt
biologique :
C: 11.24 eV
H: 13.54 eV
O: 13.57 eV
N: 14.51 eV
Les rayonnements non ionisants comprennent:
 Les champs électriques et magnétiques statiques,

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 Les champs à fréquence extrêmement basse (émis par tous les appareils
fonctionnant à l’électricité et par les lignes de transport électrique),
 Les radiofréquences (utilisées dans la téléphonie mobile et les fours à
micro-ondes),
 Le rayonnement infrarouge (IR), la lumière visible, et le rayonnement
ultraviolet (UV).

Dans ce qui suit nous traiteront les effets biologiques des UV, des IR, des
Laser, et des RF.
2. Qu’est ce qu’un effet biologique:
Changement d’ordre physiologique, biochimique, ou comportemental qui
est induit dans un organisme, un tissu ou une cellule en réponse à une
stimulation extérieure
NB: il ne conduit pas toujours à des effets nocifs sur la santé (il s’agir d’une
réponse adaptative)

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3. Qu’est ce qu’un effet sanitaire:


C’est un effet biologique qui peut mettre en danger le fonctionnement
normal d’un organisme en dépassant les capacités de réponse
physiologique à l’action de l’agent extérieur.
III. EFFETS BIOLOGIQUES DES ULTRAVIOLETS (UV)
1. Classification :
 UVA : 400 - 315 nm (3,1 - 4 eV)
 UVB : 315 - 280 nm (4 - 4,4 eV)
 UVC : 280 - 100 nm (4,4 - 12, 4 eV)
2. Sources des UV
a. Source naturelle d’UV : le soleil
 UVC : ne parvient pas à la surface de la terre, absorbé par l’oxygène
 UVB :
Totalement absorbé par la couche d’ozone quand λ : 280 - 295 nm
Traverse la couche d’ozone quand λ : 295 - 315 nm
 UVA : non absorbé, parvient à la surface de la terre
• La quantité d’UVB dans le rayonnement solaire direct est d’autant plus
importante que le trajet est court. Elle est donc :
- fonction de la saison (maximale en juillet dans l’hémisphère Nord)
- fonction de la latitude (maximale aux tropiques)
- fonction de l’altitude (augmentation de 4% tous les 300 m)
- fonction de l’heure de la journée (11h - 14h, heure solaire)
• UVA sont présents de façon constante du lever au coucher du soleil
• Influence de la réflexion du rayonnement : max pour la neige (80%), sable
(17%), eau (5%), herbe (3%)

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 Spectre solaire reçu au sol :


 Une partie des UVB (290 - 320 nm), arrêtés par le verre de vitre
 Les UVA (320 - 400 nm)
 Les rayonnements visibles (400 - 700 nm)
 Une partie des infra rouges (780 - 3000 nm) absorbés partiellement
par la vapeur d’eau en suspension et les nuages de la basse
atmosphère

2. Sources artificielles de rayonnement UV 100 - 400 nm


 Arcs de soudure
 Lampes germicides (UVC) : stérilisation chirurgicale, asepsie des
armoires frigorifiques, stérilisation des aliments
 Lampes des laboratoires de recherche
 Lampes pour photothérapie et lampes des cabines de bronzage
3. Aspect élémentaire de l’interaction
 Voie directe : Absorption directe de l’énergie incidente par l’ADN
entraînant des mutations (UVB)
• Voie indirecte : Génération de radicaux libres (UVB et UVA) par transfert
de l’énergie à des molécules du milieu environnant (en particulier l’eau)
entraînant rupture de liaison covalente et formation de radicaux libres :
(A-B) ------> (A-B)* -------> A° + B°
(A° et B° : Radicaux libres, possédant un électron non apparié, de haute
réactivité chimique, l’exemple le plus parlant est celui des ERO ou
espèces réactives de l’oxygène dont H2O2 et HO+ dotés d’un très fort
pouvoir oxydant)
 Ces radicaux libres peuvent agir sur l’ADN et provoquer des mutations.

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 Donc, non seulement les UVB mais aussi les UVA ont un pouvoir de
carcinogenèse.
D’où le danger des cabines de bronzage (UVA uniquement) et la
nécessité de filtres à la fois UVB et UVA pour les crèmes solaires.

UVA UVB
Pénétration profonde dans Pénètrent peu dans l’épiderme
l’épiderme
Non absorbés par l’ADN Directement absorbés par l’ADN
Effets génotoxiques indirects: Effets génotoxiques directs: photo-
Photosensibilisation induits

4. Effets des UV sur la peau


 90% des UVB absorbés par l’épiderme (10% par le derme)

 50% des UVA absorbés par l’épiderme (50% par le derme)

a. A court terme :
a. 1. Aspects macroscopiques :
 Érythème (rougeur ou coups de soleil)

 Épaississement cutané

 Pigmentation immédiate

 Pigmentation retardée (bronzage)

a. 2. Synthèse de mélanines :
Moyen de protection naturelle contre les méfaits des UV, elle se fait au
niveau des mélanocytes dans des organites appelés mélanosomes. Après
expositions répétées aux UV, le nombre de mélanocytes, leurs dendrites, et
la quantité de mélanine produite augmentent.
On décrit deux types de mélanines: l’eumélanine et, la phaeomélanine.

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L’eumélanine:
 Couleur : Noire ou brun foncé

 Photostable (non dégradée par les UV) et photoprotéctrice par :

 Effet d’écran: absorption de l’énergie et restitution sous forme de chaleur.

 Effet d’éponge pour les ERO (les radicaux libres)

La phaeomélanine:
 Couleur : Jaune ou brun orangé

 Photosensibilisateur

 Pas d’effet d’écran: absorption de l’énergie et restitution de l’énergie.

 Agresseur cellulaire: Rupture simple brin d’ADN avec toutes les

conséquences possibles en cancérogenèse.


a. 3. Synthèse de vitamine D:
Au niveau de la peau, les UV permettent la formation de vitamine D3 (ou
cholécalciférol) à partir du 7-déhydrocholestérol, dérivé du cholestérol
normalement présent dans l'organisme. Cette synthèse initiée dans
l’épiderme, se termine dans le foie et les reins (transformation du
cholécalciférol en calcitriol)
NB: une exposition du visage et des mains 10 à 15 minutes, 2 à 3 fois par
semaine pendant l’été suffit.
Une exposition prolongée au soleil ne conduit pas à une production
excessive de vitamine D: il se produit une photolyse conduisant à des
dérivés peu actifs.
a. 4. Effets sur d’autres vitamines :
 Les vitamines A, C et E sont photolabiles (facilement dégradable).

 NB: la vitamine K est dégradée par la lumière visible.

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b. A long terme :
 Amélioration de l’humeur: par synthèse d’endorphines qui engendrent un

effet de bien être.


 Immunosuppression: effet sur les cellules de Langerhans de la peau

 Vieillissement cutané (surtout les UVA)

 Cancérogenèse cutanée:

Deux grandes familles de cancers de la peau :


Des cancers de la peau ayant les kératinocytes pour origine (carcinomes
spinocellulaires et basocellulaires) liés à l’exposition solaire reçue dans
l’enfance et l’adolescence (rôle en particulier des coups de soleil)
Des Mélanomes (origine : les mélanocytes) : redoutables quand épaisseur
> 0,75 mm (risque de métastases à distance)

 Le nombre annuel de nouveaux cas de mélanomes est en augmentation


 Rôle de l’augmentation de l’exposition solaire
 Certains phototypes sont plus à risque que d’autres (peau claire, yeux clairs, nombreux naevus)
 Insister sur la protection

c. Stratégie de photoprotection : les écrans solaires


Un écran solaire est une crème ou une lotion dont le but est de protéger la
peau de certains effets nuisibles dus aux rayonnements ultraviolets du
soleil. Elle constitue un des moyens de la photoprotection externe.
c1. Caractéristiques d’un bon écran
 Photostable
 Très bien toléré (non photo toxique)
 Adhérent à la couche cornée
 Soluble aux doses utilisées
 Incolore, inodore
 Bonnes propriétés absorbantes et en fin économique

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c2. Filtres chimiques et filtres physiques :


Filtres chimiques :
Les molécules de l’écran se modifient chimiquement en absorbant la
lumière et reprennent ensuite leur forme initiale. Efficaces pendant deux
heures d'ensoleillement.
Filtres physiques ou écrans minéraux :
Sont des molécules qui reflètent, dispersent et absorbent la lumière.
Elles peuvent tacher les vêtements.
Souvent comparés à des miroirs.
Bloquent le spectre complet des UV et de la lumière visible (absorption)
Exemple : Dioxyde de titane (contre UVB), Oxyde de zinc (contre UVA)
Large spectre d’efficacité, mais acceptabilité cosmétique moyenne.
La micronisation des filtres sous forme nanométrique augmente l’efficacité
protectrice et diminue l’effet blanchissant.
c3. Notion de photoprotection interne
Recherche de molécules capables de protéger la cellule de l’intérieur :
En contrant les effets des UV au niveau moléculaire : antioxydants
En réparant les lésions de l’ADN causées par les UV : enzymes de
réparation.

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5. Effets sur l’œil:

 Les UVB sont partiellement absorbés par la cornée et complètement


arrêtés par les structures constituant la chambre antérieure de l’œil
 Les UVA pénètrent jusqu’au cristallin

L’oeil est protégé par des structures efficaces qui réduisent


considérablement la pénétration des rayonnements. Mais, l’épithélium
cornéen est directement en contact avec le milieu extérieur (contrairement
à l’épithélium cutané qui est protégé par la couche cornée) et l’inflammation
de la cornée (kératite) ou de la conjonctive (conjonctivite) est déclenchée
pour des doses inférieures à l’érythème cutané
 En milieu industriel, risque de lésions importantes de la cornée par les
UVC (soudure). Donc : insister sur la protection par des lunettes ou
casques appropriés
 Les UVA sont incriminés dans la survenue de cataracte (opacification du
cristallin).
 Attention, chez les sujets aphakes (sans cristallin) et les jeunes enfants,
les UVA peuvent provoquer des lésions rétiniennes.

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6. Applications médicales des UV


 Lampes germicides: stérilisation du matériel médical et de laboratoire
 Photothérapie UV:
 Psoriasis,
 Dermatite atopique
 Prurit de L’IRC
 Ictère du nouveau née
IV. EFFETS BIOLOGIQUES DES INFRA ROUGES (IR)
1. Classification :
Longueur d’onde : 780 nm à 1 mm
 IR proche : 780 à 1400 nm
 IR moyen : 1400 à 3000 nm
 IR lointain : 3000 nm à 1mm
2. Sources :
 Sources naturelles (soleil, volcans …) ou artificielles (chauffage, diodes
électroluminescentes, …)
 A l’exception du laser, la plupart de ces sources émettent également
dans les spectres visibles et UV
3. Effets biologiques des IR
Effets thermiques
 Effets sur l’oeil
Seul l’IR proche parvient jusqu’à la rétine (lésions rétiniennes
par effet thermique par focalisation sur la rétine en manipulant
des lasers émettant dans l’infrarouge).
Des cataractes peuvent se développer chez les travailleurs du verre.

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 Effets sur la peau


 IR proche : brûlure
 IR moyen et lointain : atteinte de la thermorégulation, « coup de chaleur»
 Effet photoprotecteur :
 La lumière solaire est proportionnellement plus riche en IR au
lever du soleil qu’en UV. Une sorte de mémoire interne prévient
la cellule qu’une irradiation par les IR sera suivie par une
irradiation aux UV!
 Les IR ne provoquent pas de lésion de l’ADN mais peuvent
activer les systèmes de réparation de cette dernière (p53 et p16).
 La photoprotection apparaît rapidement après une seule
exposition aux IR, dure 1 à 2 jours.
4. Applications médicales des IR
 Hyperthermie : utilisée en rhumatologie pour le traitement de certaines

affection douloureuses, et en cancérologie pour potentialiser l’effet d’une


radiothérapie.
 Thermographie

V. EFFETS BIOLOGIQUES DES LASER


LASER, est un acronyme de Light Amplification by Stimulated Emission of
Radiation ou bien Amplification de la lumière par émission stimulée de
radiation.

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1. Propriétés fondamentales du LASER


 Monochromaticité : une seule couleur est « produite » par un
émetteur Laser
 Directivité : Le faisceau est parallèle
 Puissance : une grande quantité d’énergie transportée par
unité de surface.
 Cohérence spatiale : permet de produire un faisceau rectiligne
(grande directivité) dont l’énergie peut être transportée sur une longue
distance.
 La cohérence temporelle est obtenue quand toutes les ondes ont la
même longueur (une seule couleur) et qu’elles sont émises en même
temps (en phase).

2. Principe du LASER
a. Emission spontanée et émission stimulée
Excités par une source d’énergie extérieure, les électrons d’un atome ou
d’une molécule passent du niveau fondamental à un niveau supérieur. Pour
se désexciter, ces atomes ou molécules doivent émettre des photons. Ces
derniers sont émis de façon aléatoire, dans toutes les directions et leurs
longueur d’onde n’est pas forcément la même. C’est ce qu’on appelle
l’émission spontanée.

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Si maintenant, on arrive à provoquer par un photon inducteur, la


désexcitation d’une population d’atome ou de molécules déjà excités, les
photons seront émis en même temps, et auront la même longueur d’onde,
la même direction que le photon inducteur, autrement dit, une cohérence
spatiale et temporelle. C’est ce qu’on appelle l’émission stimulée.
b. Pompage optique :
Considérons un atome avec 3 niveaux d’énergie et supposons qu’un
électron situé au niveau 3 puisse avoir deux destinées : (voir schéma)

 Revenir au niveau un par émission d’un photon (d’énergie = E3-E1)


 Passer au niveau 2 par une transition non radiative (dégagement de
chaleur)
Lors d’une illumination par des photons d’énergie E3-E1, on va hisser des
électrons de 1 vers 3 dont une partie va rester « assez longtemps » dans 2.

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C’est le phénomène de pompage optique et ce sont les électrons dont va


induire le retour à l’état fondamental par processus d’émission stimulée.

c. Amplification des émissions:


On y parvient en plaçant le milieu actif entre deux miroirs rigoureusement
parallèle et tournant l’un vers l’autre leurs surface réfléchissantes. Parmi les
photons stimulants, certains se propagent perpendiculairement aux faces
des miroirs, leur nombre se multiplie à chaque traversée. L’intensité devient
telle que les rayons arrivent à traverser le miroir semi réfléchissant.

3. Les différents types de LASER


Deux critères de classification:
 Longueur d’onde de l’émission

 Mode d’émission

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4. Effets biologiques des LASER


Ces effets dépendent de:
 La longueur d’onde,

 La nature du tissu exposé

 Et du temps d’exposition

a. Pénétration tissulaire et longueur d’onde:


o Les LASER qui émettent dans l’UV sont les moins pénétrants
o Les LASER qui émettent dans l’IR ont une pénétration intermédiaire.
o Les LASER qui émettent dans le visible sont les plus pénétrants
b. Effets thermiques:
Trois grands types d’effets:
o Hyperthermie localisée (à 42° à 45°)
o Coagulation: dénaturation des protéines par élévation de la température
entre 50° et 80°
o Vaporisation: perte de substance. T≈ 100°. A la limite on obtient une
photoablation.
c. Effets photochimiques:
o On injecte de l’hématoporphyrine par voie veineuse. Celle-ci se fixe sur
les cellules tumorales.
o On éclaire ensuite la tumeur par un faisceau Laser.
o Cela entraîne la libération de composés toxiques pour ces cellules
tumorale qui finissent par mourir et être éliminées. C’est ce qu’on appelle
la thérapie photodynamique.
Effet secondaire: photosensibilisation cutanée

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d. Effet électrique:
Désordres dans les échanges ioniques transmembranaires au niveau de
certaines cellules nerveuses.
5. Utilisations médicales des LASER
a. Ophtalmologie:
 Chirurgie cornéenne et réfractive,

 Prévention des décollements de rétine,

 Rétinopathie diabétique,

 Chirurgie des paupières et des voies lacrymales.

b. Cancérologie:
 Coagulation: bistouri LASER,

 Excision de mélanome,

 Thérapie photodynamique.

c. Neurochirurgie:
 Coagulation très localisée,

 Stimulation très localisée (en neurophysiologie).

d. Autres applications:
 Dermatologie: traitement d’angiomes cutanés, applications à visées
esthétique.
 Chirurgie dentaire: Photoablation de caries

 Biologie: micro irradiations pour études fonctionnelles d’organites


cellulaires
6. LASER et sécurité
 Risque de brûlures cutanées

 Risque oculaire pouvant aller jusqu’à la cécité. Donc,

 Toujours éviter d’être dans le trajet du faisceau

 Le port de lunettes appropriées et obligatoire.

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VI. EFFETS BIOLOGIQUES DES RADIOFREQUENCES

Les rayonnements du spectre électromagnétique non traité jusqu’à présent


sont classés en rayonnements de:
• Très basses fréquences dans la bande de 3 Hz à 3 kHz ; ex. : le courant
alternatif
• Basses fréquences dans la bande de 3 kHz à 30 kHz
• Radiofréquences dans la bande de 30 kHz à 300 MHz ex: le téléphone
portable.
• Hyperfréquences ou micro-ondes dans la bande de 300 MHz à 300 GHz ;
ex. : RMN, IRM, four à micro-ondes. Nous nous intéresserons aux deux
dernières gammes de fréquence. Dans un souci de simplification, nous les
fusionnerons sous le nom de Radiofréquences.
1. Effets biologiques des radiofréquences :
A. Effet thermique : à la base de l’utilisation des fours à micro-ondes.
 Vasodilatation locorégionale avec toutes les modifications qui s’y
rattachent:
 Augmentation des métabolismes,
 Modification des échanges hydriques et ioniques
 Action sur le cristallin: Cataracte
B. Autres effets:
a. Action sur le système nerveux central:
 Modifications de l’EEG (électrœncéphalogramme)
 Augmentation de la perméabilité de la BHE (barrière hémato-
encéphalique).

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b. Action sur le système immunitaire:


 Augmentation de l’index mitotique des lymphoblastes
 Accroissement du taux des anticorps induits
Action sur le système hématopoïétique
 Diminution de l’incorporation de Fer au niveau des érythroblastes.
c. Les effets tératogènes:
 Sont observés uniquement lorsque l’exposition induit une hyperthermie.

 Mort foetale et augmentation des malformations significatives si 42°C

maintenue pendant 15 minutes.


d. Troubles du rythme cardiaque.

2. Utilisations médicales des radiofréquences


1. Traitement local de tumeurs
 Fréquence: 400 à 500 kHz.
 Puissance : 90 à 200 W.
 Durée d’application : environ 15 minutes par lésion
 Les régions traversées subissent une agitation thermique (augmentation
de température : de 60 à 100°C, dénaturation cellulaire immédiate)
 Procédure : électrode placée sous contrôle scanographique ou
échographique, en percutané ou en per-opératoire, dans le centre de la
lésion.
2. Autres applications
 En cardiologie pour la destruction de voies de conduction ectopiques
responsables de troubles du rythme,
 En ORL pour le traitement du ronflement : application sur le voile du
palais, les lésions obtenues et leur cicatrisation permettant une rétraction
de la luette

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3. Comment limiter les expositions aux rayonnements des téléphones


portables ?
Le risque est très vraisemblablement proportionnel à la durée d’exposition.
Il serait donc préférable de limiter l’usage de ces appareils.
La première question à se poser avant l’achat d’un portable est de savoir
s’il est, ou non, indispensable. Si cet achat se révèle indispensable, il ne
faudrait utiliser cet appareil que dans des conditions de nécessité évidente.
La durée de chaque appel devant être limitée autant que possible. Il serait
ainsi souhaitable d’éviter les pièges des forfaits de plusieurs heures.
Lors des appels, quelques gestes simples permettent de limiter les
expositions :
1. Attendre que la communication soit établie avec votre correspondant
pour mettre le téléphone contre l’oreille.
2. Éviter de téléphoner dans les endroits mal reçus par le réseau
(notamment les tunnels, les sous-sols...). Le téléphone adapte
l’intensité du rayonnement à la distance et aux obstacles se trouvant
entre le relais et lui.
Le niveau d’exposition aux rayonnements chute rapidement avec la
distance. De ce fait, d’autres mesures peuvent être prises :
3. Privilégier un appareil avec une antenne déployable (on n’en trouve
malheureusement pratiquement plus !),
4. Utiliser un “kit piéton” ou « kit mains libres » et placer le téléphone à
distance lors de la communication. Certains appareils sont équipés
d’une écoute amplifiée qui sera, dès que possible utilisée pour
augmenter la distance entre l’utilisateur et le téléphone.
5. Éloigner l’appareil de quelques centimètres lors de la communication
fait déjà chuter la dose reçue.

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