Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
C E R T I F I C A T P R A T I Q U E D E L A N GU E F R A N Ç A I S E
Module « COMPRÉHENSION ET EXPRESSION »
Nom : …………………………………………………………………………………........
Prénom : ……………………………………………………….……………………….....
Nationalité : ………………………………………………………………………….........
Vous devez impérativement faire tous les exercices. Vous disposez de 2h30. Nous vous
recommandons de vous organiser pour gérer au mieux votre temps.
Épreuve de langue / 25
2 h30
Épreuves de compréhension et
d’expression écrites
/ 25
Réservé au professeur
Observations :
I. Complétez par l’article et / ou la préposition qui conviennent : (0,5 par item) -3 points -
Cora, émue, s’appuyait tendrement .................... bras de son mari dont elle avait deviné les
desseins bien qu’ils n’eussent parlé de rien. C’était pour eux comme .................. nouveau
temps de fiançailles, une seconde attente d’un baiser ................... amour. Parfois il lui jetait
une caresse furtive au bord de l’oreille sur la naissance de la nuque, en ce coin charmant
de chair tendre où frisent ................... premiers cheveux. Elle répondait par une pression de
main ; et ils se désiraient, se refusant encore l’un à l’autre, sollicités et retenus par................
II. Trouvez les dix mots mal orthographiés, recopiez-les dans le tableau sous le texte
puis écrivez leurs formes correctes. (0,5 par item) - 5 points -
L’un, apaisé par l’espoir qu’il sentait autour de lui, vivait heureu, buvait sec et mangeait
beaucoup, sentant naître en lui, au crépuscule, des crises de poésie, cet attendrissement
niais qui vient aux plus lourds devent certaines visions des champs : une pluit de lumière
dans les branches, un couché de soleil sur les coteaux lointains, avec des reflets de
pourpre sur le fleuve. Et il déclarait : « Moi, devant ces choses-là, je crois à Dieu. Ça me
pince là » - il montrait le creux de son étomac, - « je me sens tout retourné. Je deviens tout
drôle. Il me semble qu’on m’a trampée dans un bain qui me donne envie de pleuvoir. »
L’autre, cependant, allait mieux, saisi saoudan par des ardeurs qu’il ne conaissais plus, des
besoins de cœurir comme un jeune cheval, de se rouler sur l’herbe, de pousser des cris de
joie.
1 6
2 7
3 8
4 9
5 10
Il (juger) ......................................... les temps venus. Ce fut une vraie nuit d’épousailles.
Puis ils (avoir) .................................. une lune de miel, pleine de caresses et d’espérances.
même désir, et tremblant de la même crainte, plus robuste aussi que lui, (se prêter)
ardeur défaillante.
IV. Complétez par des pronoms relatifs, accompagnés, si nécessaire, d’une préposition :
(0,5 par item) - 4 points -
Notre petite rue part de la place ................... s’arrête le bus. C’est la même place
touristes. Celui ................... en fut le plus inspiré, ce fut notre voisin ................... cette place
impressionna au point de le pousser à la peindre dans toutes ses lumières. Il était fier
d’avoir trouvé tous ces points stratégiques ................... il gardait secrets et ...................il
a) Faites les transformations de voix (actif passif ; passif actif). (1 pt par item)
- Plus de trois millions de personnes ont visité notre musée cette année.
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
b) Cochez la case devant les phrases qui sont au passif : (1 pt par item)
VI. Donnez le féminin des adjectifs suivants : (0,25 pt par item) - 3 points -
Sans citer le texte, vous répondrez aux questions suivantes en formulant des phrases complètes.
..................................................................................................................................................
2. Pour quelles raisons Lesable a-t-il décidé d’avoir des enfants ? -1 point -
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
3. Pour quelles raisons a-t-il décidé de passer la fin de l’été à la campagne, près de
Paris ? -1 point -
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
6. Pouvait-on vraiment voir Paris de là où ils étaient ? Justifiez votre réponse. - 2 points -
..................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
7. Qu’est-ce qui montre qu’il était déterminé à avoir des enfants, qu’il voulait y arriver à
tout prix ? -1 point -
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
8. Peut-on dire que Cora était heureuse à la campagne ? Justifiez votre réponse -1point -
..................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................
9. Depuis combien de temps était-il marié ? -0,5 point -
..................................................................................................................................................
10. Expliquez les mots suivants et / ou donnez leurs synonymes : (0,5 pt par item) -2 points -
- Mésaventure : .........................................................................................................................
- Craindre : ................................................................................................................................
- Loger : ....................................................................................................................................
- Berges : ..................................................................................................................................
11. Expliquez le sens des expressions suivantes : (1 point par item) -2 points -
01……………………………………………………………………………………………………………….
02……………………………………………………………………………………………………………….
03……………………………………………………………………………………………………………….
04……………………………………………………………………………………………………………….
05……………………………………………………………………………………………………………....
06……………………………………………………………………………………………………………….
07……………………………………………………………………………………………………………….
08……………………………………………………………………………………………………………….
09……………………………………………………………………………………………………………….
10……………………………………………………………………………………………………………….
11…………………………………………………………………………………………………………..…..
12………………………………………………………………………………………………………..…….
13…………………………………………………………………………………………………….…………
14……………………………………………………………………………………………………………….
15……………………………………………………………………………………………………………….
16……………………………………………………………………………………………………………….
17……………………………………………………………………………………………………………….
18……………………………………………………………………………………………………………….
19……………………………………………………………………………………………………………….
20……………………………………………………………………………………………………………….
21……………………………………………………………………………………………………………….
22……………………………………………………………………………………………………………….
23……………………………………………………………………………………………………………….
24……………………………………………………………………………………………………………….
25……………………………………………………………………………………………………………….
En suivant l’enterrement de la tante Charlotte, Lesable songeait au million1, et, rongé par une
rage d’autant plus violente qu’elle devait rester secrète, il en voulait à tout le monde de sa
déplorable mésaventure.
Il se demandait aussi : « Pourquoi n’ai-je pas eu d’enfant depuis deux ans que je suis
marié ? » Et la crainte de voir son ménage demeurer stérile lui faisait battre le cœur.
Alors, comme le gamin qui regarde, au sommet du mât de cocagne haut et luisant, la timbale
à décrocher, et qui se jure à lui-même d’arriver là, à force d’énergie et de volonté, d’avoir la vigueur
et la ténacité qu’il faudrait, Lesable prit la résolution désespérée d’être père. Tant d’autres le sont,
pourquoi ne le serait-il pas, lui aussi ? Peut-être avait-il été négligent, insoucieux, ignorant de
quelque chose, par suite d’une indifférence complète. N’ayant jamais éprouvé le désir violent de
laisser un héritier, il n’avait jamais mis tous ses soins à obtenir ce résultat. Il y apporterait désormais
des efforts acharnés ; il ne négligerait rien, et il réussirait puisqu’il le voulait ainsi.
Mais lorsqu’il fut rentré chez lui, il se sentit mal à son aise, et il dut prendre le lit. La déception
avait été trop rude, il en subissait le contre-coup.
Le médecin jugea son état assez sérieux pour prescrire un repos absolu, qui nécessiterait
même ensuite des ménagements assez longs. On craignait une fièvre cérébrale.
En huit jours, cependant il fut debout, et il reprit son service au ministère.
Mais il n’osait point, se jugeant encore souffrant, approcher de la couche conjugale. Il hésitait
et tremblait, comme un général qui va livrer bataille, une bataille dont dépendait son avenir. Et
chaque soir il attendait au lendemain, espérant une de ces heures de santé, de bien-être et d’énergie
où on se sent capable de tout. Il se tâtait le pouls à chaque instant, et, le trouvant trop faible et agité,
prenait des toniques, mangeait de la viande crue, faisait, avant de rentrer chez lui, de longues
courses fortifiantes.
Comme il ne se rétablissait pas à son gré, il eut l’idée d’aller finir la saison chaude aux
environs de Paris. Et bientôt la persuasion lui vint que le grand air des champs aurait sur son
tempérament une influence souveraine. Dans sa situation, la campagne produit des effets
merveilleux, décisifs. Il se rassura par cette certitude du succès prochain, et il répétait à son beau-
père, avec des sous-entendus dans la voix : « Quand nous serons à la campagne, je me porterai
mieux, et tout ira bien. »
Ce seul mot de « campagne » lui paraissait comporter une signification mystérieuse.
Ils louèrent donc dans le village de Bezons une petite maison et vinrent tous trois y loger. Les
deux hommes partaient à pied, chaque matin, à travers la plaine, pour la gare de Colombes, et
revenaient à pied tous les soirs.
Cora, enchantée de vivre ainsi au bord de la douce rivière, allait s’asseoir sur les berges,
cueillait des fleurs, rapportait de gros bouquets d’herbes fines, blondes et tremblotantes.
Chaque soir, ils se promenaient tous trois le long de la rive jusqu’au barrage de la Morue, et
ils entraient boire une bouteille de bière au restaurant des Tilleuls. Le fleuve, arrêté par la longue file
de piquets, s’élançait entre les joints, sautait, bouillonnait, écumait, sur une largeur de cent mètres ;
et le ronflement de la chute faisait frémir le sol, tandis qu’une fine buée, une vapeur humide flottait
dans l’air, s’élevait de la cascade comme une fumée légère, jetant aux environs une odeur d’eau
battue et une saveur de vase remuée.
La nuit tombait. Là-bas, en face, une grande lueur indiquait Paris, et faisait répéter chaque
soir à Cachelin : « Hein ! Quelle ville tout de même ! » De temps en temps, un train passant sur le
pont de fer qui coupe le bout de l’île faisait un roulement de tonnerre et disparaissait bientôt, soit vers
la gauche, soit vers la droite, vers Paris ou vers la mer.
1
La tante Charlotte a laissé sa fortune en héritage au premier enfant qui naîtrait du mariage de sa nièce Cora, fille de
Cachelin et épouse de Lesable.
C E R T I F I C A T P R A T I Q U E D E L A N GU E F R A N Ç A I S E
MODULE « COMPRÉHENSION ET EXPRESSION »
NOM : ___________________________________________________
PRÉNOM : ________________________________________________ Note : …………..…. / 25
A. COMPRÉHENSION ORALE / 21
Extrait du texte de Serge Bramly, Marcel Duchamp : La peinture en vacances
1. Quel âge avait Marcel Duchamp quand il avait arrêté de peindre ? -1,5 point -
....................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
10. Pour quelle raison lui avait-on demandé de retirer son tableau de l’exposition ? -2 points-
....................................................................................................................................................
...................................................................................................................................................
vrai faux
b) Il fut ensuite un peu symboliste, un peu fauve, cubiste à sa manière, toujours ............... .
brièvement grièvement
bravement brèvement
d) Il s’en est si bien écarté néanmoins que tout le monde tombe des ................. [...]
crues rues
nues ténues
2. Complétez les phrases suivantes en cochant ce que vous avez entendu : - 2 points -
A - Épreuve de langue
B.1 - Épreuve de compréhension écrite
Mot mal orthographié Forme correcte Mot mal orthographié Forme correcte
1 heureu heureux 6 trampée trempé
2 devent devant 7 pleuvoir pleurer
3 pluit pluie 8 saoudan soudain
4 couché coucher 9 conaissais connaissait
5 étomac estomac 10 cœurir courir
III. Complétez ce texte par des verbes conjugués aux temps et aux modes qui conviennent :
Il jugea les temps venus. Ce fut une vraie nuit d’épousailles.
Puis ils eurent une lune de miel, pleine de caresses et d’espérances.
Puis ils s’aperçurent que leurs tentatives demeuraient infructueuses et que leur confiance était vaine.
Ce fut un désespoir, un désastre. Mais Lesable ne perdit / perdait pas courage, il s’obstina / s’obstinait avec
des efforts surhumains. Sa femme, agitée du même désir, et tremblant de la même crainte, plus robuste que lui,
se prêtait de bonne grâce à ses tentatives, appelait ses baisers, réveillait sans cesse son ardeur
défaillante. Ils revinrent à Paris dans les premiers jours d’octobre.
IV. Complétez par des pronoms relatifs, accompagnés, si nécessaire, d’une préposition.
Notre petite rue part de la place où s’arrête le bus. C’est la même place d’où on peut voir tout Paris et sur
laquelle il y a toujours beaucoup de touristes. Celui qui en fut le plus inspiré, ce fut notre voisin que cette place
impressionna au point de le pousser à la peindre dans toutes ses lumières. Il était fier d’avoir trouvé tous ces
points stratégiques qu’il gardait secrets et dont il était particulièrement fier. C’était un grand connaisseur de
l’histoire de l’art en qui on pouvait avoir confiance.
3. Pour quelles raisons a-t-il décidé de passer la fin de l’été à la campagne, près de
Paris ?
Il se jugeait encore souffrant après la semaine passée au lit. Il était persuadé que le grand
air de la compagne allait l’aider à se sentir mieux.
7. Qu’est-ce qui montre qu’il était déterminé à avoir des enfants, qu’il voulait y arriver à tout
prix ?
Il avait décidé d’apporter des efforts acharnés à son projet.
Il faisant tout pour être en bonne santé, pour se sentit mieux.
8. Peut-on dire que Cora était heureuse à la campagne ? Justifiez votre réponse
Oui, Cora semblait être heureuse à la compagne. Elle passait ses journées à profiter de la
nature et à cueillir des fleurs.
Le narrateur affirme qu’elle était enchantée d’être au bord de la rivière.
Marcel Duchamp fut peintre, un moment. Puis il remisa ses pinceaux en 1918, à peine
trentenaire, de la même façon qu’un boxeur raccroche les gants, pour se consacrer à des
choses beaucoup plus amusantes, beaucoup plus sérieuses aussi : jouer aux échecs, fumer
le cigare, réfléchir. Pour la critique, plus qu’aucun de ses tableaux, cet abandon de la
peinture, suivi bientôt par la cessation de toute activité artistique, constitue l’acmé1 de sa
carrière. Le silence tonitruant de Duchamp ! L’histoire de l’art ne s’en est pas remise.
Duchamp commença par l’aquarelle, pendant les grandes vacances, l’année de sa
seconde. Il se mit ensuite à l’huile et peignit ce qui l’entourait : les paysages de Blainville,
paisible village de Normandie dont son père était maire, le jardin de la maison familiale,
l’église voisine, ses sœurs, un camarade. Il avait ce qu’on appelle un talent précoce.
Peignant durant les vacances, il remonta l’histoire de l’art en accéléré : l’année de son bac,
en 1903, il s’était déjà libéré de l’impressionnisme. Il fut ensuite un peu symboliste, un peu
fauve, cubiste à sa manière, toujours brièvement.
Une école d’art ? « Ça m’ennuyait », disait-il. Il fréquenta surtout la brasserie Manière,
rue Caulaincourt. Les cafés sont des puits d’enseignement. Billard le matin, croquis en
terrasse l’après-midi, éducation sentimentale le soir, et travaux
pratiques. [...]
On le refuse au concours des Beaux-Arts. Tant pis, ses
premières œuvres exposées le seront au Salon des artistes
humoristes qui se tient au palais des Glaces, en 1907 et en 1908.
Il peint, toujours dans le sillage de ses frères, et de leurs
amis, Kupka, Gleizes, Léger, Metzinger. À Puteaux, ces cubistes
dissidents discutent nombre d’or, géométrie non euclidienne,
espace à quatre dimensions.
Peindre, sculpter, personne n’imagine encore qu’il puisse y
avoir d’autres façons de faire de l’art. [...]
La bande de Puteaux trouve sa voie dans les avant-gardes
ordinaires et Marcel semble marcher dans leurs pas. Il expose
avec eux, aux Indépendants, au Salon d’automne. Il s’en est si
bien écarté néanmoins que tout le monde tombe des nues lorsqu’il
déballe son Nu descendant un escalier n°2, en mars 1912. On le
savait farceur, mais tout de même. Cette fois, le comité des
cubistes lui enjoint de retirer cette toile qui ne ressemble à rien. [...]
Puis les événements se bousculent. Exposé à l’Armory
Show, en 1913, le Nu descendant un escalier scandalise
Marcel Duchamp, Nu descendant un
escalier, 1912. suffisamment New York [...] pour lui valoir une gloire instantanée.
Pendant ce temps, il achète des objets au BHV, une patère, un
porte-bouteilles, qu’il dresse dans son atelier tels des sculptures [...].
Et la guerre éclate, il s’embarque pour Manhattan, tandis que le mouvement dada,
dont il deviendra le porte-parole à New York, naît à Zurich…
Adapté de l’article de SERGE BRAMLY, Le Magazine littéraire, octobre 2014 (N° 548).
1
Sommet, apogée.