L’Ancienne Maison de campagne
Cette Suite est un souvenir des semaines passées en 1882 dans Ia propriété de mon grand-pére, a
Waedensweil, au bord du lac de Zurich, Elle pourrait avoir pour titre celui du dernier morceau
Ia Jeunesse vue du seuil de ta Vieillesse.
1, Laccueil de Ia maison. — Une de ces vastes demeures dautrefois, sans luxe, tres
simple, mais confortable, et bienveillante a ses hétes, Bt ce m’est aussi vocation de la nombreuse
famille quelle abritait.
Dun vieil album. —
En fouillant au fond de la bibliothéque d'acajou vitrée, nous avions
trouvé cet album de souvenirs vieillots et attendrissants,
3. Les collines, et a vie tranquille, — Souvent, la lsitre du village, nous longions des
fermes of 'on imaginait Pexistence paisible tant pronée par J.-J. Rousseau.
4, La lecon de piano. — Dans la pénombre de la sal'e A manger, ce futur musicien —
A rexcel-
encore presque un enfant — travaille avec zéle son ** mécanisme” (pour ne pas faire de py
lent M. Natter, qui a tant de patience!) Mais au dehors, les rais de soleil, cest la nature, Ia liber, la
musique vivante. .. Et de réver alors, au travers de leurs themes arides. & mille autres choses qu’a ces
cennuyeuses sonatines “classiques”!
5. La terrasse. — D'un sitcle plus ancienne que la maison familiale, ciétait un reste du pré-
cédent chateau, Un charmant balcon de fer forgé laissait voir, au travers de ses festons Louis XV, le lae
et ses ives fertile,
6. La vieille fontaine. — lle était, jusqu’au bord, pleine d'une eau profonde, cristalline et
ars froide. Aussi me fallutil, méme purement imaginaire, évoquer ambiance de Pelléas et Métisande.
7, Jeux. — Les barres, chat-perché, les quatre coins, que sais-je encore? Mais cétait si
amusant!
8. En ramant, sur Ie Tac. — La petite barque glissait dans un mirage dopale. Que Fau
que Milhaud me pardonnent les allusions aux Berceanx et a la Foire de Bordeaux
9. Matin dans le bois. — Il nétait pas grand, ce bois, mais si touffu quavec Pimagination
du jeune age, l'on si croyait perdu au fond dune jungle impénétrable.
10, La veille du départ. — Dans la tendre lumitre de cette fin endus sur Pherbe,
Pheure trop bréve s’écoulait en regardant la-haut dans le bleu du ciel, au loin, **les nuages, les merveil=
leux nuages”... Et Tangoisse du départ se mélait 4 la sérénité edleste.
11 Promenade d’automne. — La méme année, par une apris-midi octobre, pleine des
souvenirs de Pete
12, La Jeunesse vue du seuil de Ia Wieillesse. — Crest !a conclusion et le résumé de
toute Ia Suite.
Cn, KGECHLIN.L’ Ancienne Maison de Campagne
(SUITE POUR PIANO)
I
L’ Accueil de la Maison
Ch.KOECHLIN
Moderato
= —_—_—
4
mf plein et doux
ai
aco crese./non troppo)
—
Talide, plein et doux 5
eae bet =
SS
assez appuyé
mais clair
mf
FG
‘ous dots de reprometion, dacrangerents
ttd'earmpatseament enervespaur tous Pays
one Ppa y Seat hear re ionsoutenu sans dureté
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————-r A bien soutenu
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