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Economie monétaire et financière II

Semestre 4 - Ensemble 1

Professeur : Mr. SOUIRI

Réalisé par : Saad Nabil

Année universitaire : 2015 – 2016


Introduction :

Les marchés de capitaux sont des marchés où s’échangent des fonds, c.-à-d. de l’argent
matérialisé par des titres ou des devises. Les différents marchés sont liés entre eux par des
échéances allant du très court terme au plus long terme.
On distingue généralement dans ces marchés :
● Les titres du marché monétaire (titres de créances négociables, bons du Trésor, certificats
de dépôt, .. etc.) qui portent sur des échéances qui vont du très court terme au moyen
terme ;
● Les titres du marché financier (actions, obligations, produits hybrides, .. etc.) se
caractérisent généralement par des échéances de plus long terme.
Le principal objectif de ces marchés (monétaire et financier) est de permettre aux agents
économiques (entreprises privées, entreprises publiques, l’Etat) de se financer et aux autres
investisseurs (investisseurs institutionnels, entreprises et ménages) d’effectuer des
placements ;
● Le marché des changes constitue dans cet ensemble un compartiment à part, puisque son
objectif n’est pas celui du financement mais de l’échange de devises.
Sur les marchés de capitaux, on échange aussi de plus en plus de risques. C’est la fonction
du marché des produits dérivés. Ces derniers instruments financiers répondent aux besoins
des entreprises et des autres agents économiques de se couvrir contre les risques liés à
l’évolution incertaine du cours des actifs financiers.
Les banques centrales et les instances de supervision interviennent eux aussi sur les
marchés des capitaux, soit pour réguler la liquidité, soit pour stabiliser la parité de leurs
monnaies sur le marché de changes, soit encore pour organiser les marchés et assurer la
sécurité de l’ensemble.
Nous mettrons en évidence dans ce cours les caractéristiques générales et les fonctions des
différents marchés de capitaux, à savoir, le marché monétaire, le marché financier et le
marché de changes.

Partie 1 : Le marché monétaire

Le marché monétaire est le lieu sur lequel sont émis et s’échangent les titres à court terme
et à très court terme. Il se différencie du marché financier spécialisé dans les capitaux dont
la durée est longue. Le marché monétaire est le marché de la liquidité.
Initialement, ce marché était exclusivement réservé aux transactions entre les banques, c.-
à-d. à un marché interbancaire où même la banque centrale ‘’Bank Al-Maghrib‘’ intervenait
de manière limitée.
Dans le cadre de sa modernisation, le marché monétaire a connu des transformations
importantes destinées à en faire le principal instrument de la politique monétaire :
→ Depuis 1983, le Trésor public a eu accès aux circuits de financement de ce marché. Les
émissions du Trésor se sont élargies graduellement ;
→ Les modalités de refinancement des banques par l’institut d’émission ont été révisées en
janvier 1988 puis profondément transformées avec la réforme de juin 1995 ;
→ Dans un objectif de sa dynamisation, l’ouverture du marché monétaire s’est poursuivie en
1995 avec l’introduction d’un deuxième compartiment dédié aux entreprises : le marché des
titres de créances négociables (TCN).

I)- Le marché interbancaire :

1)- Nature des opérations sur le marché interbancaire :


Les opérations réalisées au niveau du marché interbancaire peuvent être présentées de la
manière suivante :
̶ L’avance en blanc : c’est un échange classique de liquidité sans aucune garantie ou
contrepartie. En d’autres termes, c’est une opération qui consiste à prêter ou à emprunter
des liquidités sans aucune contrepartie sur une période déterminée en contrepartie d’une
rémunération librement négociée sur la base d’un taux d’intérêt fixe ou variable. Il s’agit
d’un simple jeu d’écriture au niveau des comptes de la banque du Maroc ;
̶ La pension interbancaire classique, appelée aussi, pension ordinaire ou pension non
livrée : il s’agit d’un prêt ou d’un emprunt contre des effets commerciaux ou des titres de
créances négociables avec la non remise des effets ou de la livraison de titres de créances
négociables ;
̶ Le réméré est une vente de titres dans laquelle le vendeur se réserve le droit de les
racheter à un prix convenu à l’avance dans un délai maximum de 5 ans.
Toutefois, la globalité des opérations sur le marché interbancaire est constituée de prêts et
d’emprunts en blanc et dans une moindre mesure la pension livrée.

2)- Les interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché


interbancaire:
Après la réforme, un nouveau dispositif d’intervention de Bank Al-Maghrib a été mis en
place, fondé exclusivement sur les pensions à une semaine sur appel d’offre, les prises de
pension à 5 jours, les prises de pensions à 24 heures et les opérations d’open market.

II)- Le marché élargi : le marché des TCN


Dans le cadre de l’ouverture du marché monétaire aux agents non financiers, un marché de
titres de créances négociables (TCN) fut créé le 26 janvier 1995.
Le marché élargi, dont l’accès n’est pas réservé uniquement aux banques, mais est très
largement ouvert aux investisseurs institutionnels (assurances, caisses de retraite) et aux
grandes entreprises. Le marché des bons du Trésor est le plus actif du fait de la politique
d’émission de l’Etat et de la gestion active de la dette publique.
D’autres moyens de placements existent sur ce marché. En effet, les entreprises peuvent
aussi émettre des billets de trésorerie pour financer leur besoin en fonds de roulement
structurel par exemple. Les banques et autres instituts spécialisés peuvent émettre des
certificats de dépôt ou des bons de sociétés de financement.
Bien entendu, ces instruments animent le marché mais introduisent des risques car parfois
l’émetteur est peu connu.
Les titres de créances négociables peuvent être définis comme des titres émis sous forme
de billets ou de bons à échéance, ils font l’objet d’une inscription en compte auprès du
dépositaire central. Ils confèrent à leur porteur un droit de créance librement négociable.

1)- Le marché des bons du Trésor :


La technique d’émission des emprunts de l’Etat est simple : c’est la technique
d’adjudication. Avant les séances d’adjudication qui ont lieu à la banque centrale, les
banques, les sociétés de bourse et les autres institutions financières sont informées de la
date d’émission et des caractéristiques des emprunts offerts par l’Etat. Ils doivent déposer
leur soumission sous pli cacheté. Ils doivent demander le montant des titres qui les
intéressent ainsi que le prix d’acquisition proposé.
Lors du développement public des soumissions, le Trésor fixe à partir des demandes et des
prix enregistrés le montant total retenu par lignes de titres. Il détermine le prix au-dessus
duquel les demandes sont rejetées.
Pour satisfaire les besoins des investisseurs, l’Etat a émis des emprunts avec certaines
caractéristiques concernant la rémunération, le prix de remboursement et la durée de
l’emprunt.
1-1)- Les caractéristiques du marché des adjudications des bons
du Trésor :
Les adjudications portent sur les bons suivants :
→Les bons à court terme de 13, 26 et 52 semaines ;
→Les bons à moyen terme de 2 ans et de 5 ans ;
→Les bons à long terme de 10, 15, 20 et 30 ans.
La périodicité des séances d’adjudications se déroulent de la manière suivante :
 Toutes les semaines pour les bons à 13, 26 et 52 semaines (tous les mardis) ;
 Tous les mois, dans le cas des bons à 2, 5, 10 et 15 ans (le deuxième et dernier mardi de
chaque mois) ;
 Les derniers mardis de chaque trimestre pour les bons à 20 et 30 ans.
Le montant nominal minimum des bons émis par le Trésor dans le cadre des adjudications
est de 100,000 Dhs par titre.
1-2)-Les organismes intervenants :
La participation aux adjudications des bons du Trésor ne peut être effectuée que par les
organismes admis à présenter des soumissions ou agréés par le ministère des finances, en
qualité d’intermédiaire en valeur de Trésor (IVT) : Attijariwafa Bank (ATW), la banque
centrale populaire (BCP), la BMCE, la BMCI, la caisse de dépôt et de gestion (CDG Capital) et
MEDIAFINANCE.
Les intermédiaires en valeur du Trésor (IVT) ont pour mission d’animer le marché des
valeurs du Trésor en participant régulièrement aux adjudications, en informant et en
commercialisant les bons du Trésor auprès de leur clientèle tout en communiquant à la
direction du Trésor leurs appréciations et suggestions relatives aux évolutions de la
demande des bons du Trésor.
1-3)-Le règlement des intérêts :
Le règlement des intérêts s’effectue à l’échéance, en même temps que le remboursement
du montant nominal pour les bons à court terme et annuellement et à terme échus pour les
bons à moyen terme et les bons à long terme.
1-4)-Le marché secondaire des bons du Trésor émis par
adjudication :
Afin d’accroitre l’attrait des émissions sur le marché primaire des adjudications, un marché
secondaire de ces titres a été créé en 1996.
Ce marché permet aux investisseurs de procéder à une gestion active de leur portefeuille
de valeur du Trésor grâce aux arbitrages qu’ils sont en mesure d’effectuer entre différents
types d’échéance et de rendement.
Concernant ce marché, la règlementation prévoit une notification à MAROCLEAR des
transactions par l’établissement cédant mais par l’établissement acquéreur.
Les valeurs du Trésor offrent plusieurs avantages :
- La liquidité très forte du marché secondaire ;
- La sécurité. En effet, l’Etat est la meilleure garantie ;
- La simplicité : le calendrier est fixé à l’avance par le Trésor aussi bien pour les nouvelles
émissions que pour les émissions assimilables ;
- Le grand nombre d’échéances.

2)- Les autres titres de créances négociables :


Avec l’arrivée des TCN, les opérateurs peuvent mieux arbitrer entre différents produits et
choisir la durée de placement qui leur convient, ainsi, à côté des bons du Trésor qui
bénéficient déjà du caractère négociable, le marché a connu l’arrivée de trois nouveaux
produits :
● Les certificats de dépôt ;
● Les billets de trésorerie ;
● Les bons des sociétés de financement.
2-1)-Les certificats de dépôt :
Ils sont définis comme des titres de créances négociables émis par les banques et dont la
durée varie entre 10 jours et 7 ans. Ils se différencient des dépôts à terme classique par la
négociabilité qui supprime la pénalisation de deux points prévus par Bank Al-Maghrib en cas
d’avance sur compte à terme.
2-2)-Les billets de trésorerie :
Ce sont des titres émis par les personnes morales (S.A) autres que les établissements
financiers. Ils ont été créés pour permettre l’élargissement du marché monétaire et le
développement du financement des entreprises grâce à :
→ La réduction de la pension qu’exerce sur les crédits et la mobilisation de l’épargne
liquide ;
→ A la création des conditions nécessaires à l’établissement et au développement des
relations financières entre agents économiques non bancaires.
Leur maturité est comprise entre 10 jours et 1 an. Cependant, les émetteurs de billets de
trésorerie sont obligés de disposer de fonds propres d’un montant au moins égal à 5 millions
de Dirhams et avoir 3 bilans certifiés.
2-3)-Les bons des sociétés de financement :
Ce sont des titres émis par les sociétés de crédit à la consommation sur des échéances
comprises entre 2 et 7 ans.

3)- Le marché hypothécaire :


Il représente la composante à long terme du marché monétaire. C’est le marché du
refinancement bancaire en matière de prêt ou logement utilisé par les établissements de
crédit américains depuis 1970, cette technique a contribué au développement du marché
hypothécaire en permettant aux établissements de crédit de disposer de nouveaux moyens
de financement.
La technique de titrisation est récemment introduite au Maroc. Bien que la loi sur la
titrisation des actifs hypothécaires prévoie l’application de cette technique sur les créances
d’actifs, le projet limite la titrisation au crédit logement garanti par hypothèque et effectué
par un établissement de crédit visé par la loi bancaire.

Partie 2 : Le marché financier


Le marché financier est un lieu de rencontre de l’offre et de la demande des capitaux à long
terme. Par opposition au marché monétaire dans lequel les agents économiques négocient
entre eux leurs besoins et leurs excédents de capitaux à court terme, le marché financier est
le lieu de négociation des échanges de capitaux à long terme matérialisés par des
instruments appelés ‘’valeurs mobilières’’.
L’étude du marché des obligations et des actions est indissociable de celle de la bourse. Il
ne faut cependant pas confondre le marché financier et la bourse :
→ On entend par marché financier, le réseau du financement à long terme de l’économie. Il
repose sur l’émission des titres (actions et obligations). Il joue un rôle important dans le
financement de l’économie. Ce marché est appelé ‘’marché primaire’’ ;
→ Pour assurer l’efficacité de ce marché, il a fallu organiser l’échange des titres déjà émis.
Ce marché secondaire est représenté par la bourse des valeurs.
 Le marché primaire :
C’est le marché du neuf. C’est un marché où toutes les entreprises (publiques ou privées)
peuvent faire appel public à l’épargne directement pour obtenir un financement à long
terme. Celles-ci émettent en contrepartie de ces capitaux collectés des valeurs mobilières,
actions ou obligations.
 Le marché secondaire :
C’est un marché sur lequel sont échangées des valeurs mobilières déjà émises sur le
marché primaire. Sur ce marché, les investisseurs ayant déjà acheté des titres sur le marché
primaire, peuvent liquider rapidement leur position dans des conditions de liquidité
optimales. Ce marché permet également aux opérateurs d’encaisser la rémunération
attachée à un placement, de réaliser des plus-values ou de réaliser de la croissance externe
par acquisition d’actions suffisante pour siéger au conseil d’administration d’une entreprise.
I)- Les compartiments du marché financier :
Avant d’expliquer le fonctionnement et les spécificités du marché, il convient de définir les
différents types de titres échangés sur ce marché et de préciser les avantages qu’ils
procurent à leur acquéreur.
En effet, les valeurs mobilières sont des titres transmissibles et négociables représentant
des droits d’associés (actions) ou de créanciers (obligations) susceptibles de procurer des
revenus à leur titulaire.
On distingue deux catégories de valeurs mobilières : les actions et les obligations.

1)- Le marché obligataire :


L’obligation est une valeur mobilière à revenu fixe, titre négociable qui constate un droit de
créance sur l’émetteur. Cet intérêt fixe peut être déterminé lors de l’émission de l’emprunt
et payable même en l’absence de bénéfice.
L’obligation est remboursable dans un délai, selon des modalités fixées pendant l’émission.
L’obligataire est un créancier, mais pas un associé. Il a droit en cas de liquidation au
remboursement du montant de son emprunt avant l’actionnaire qui, lui, est un associé.
Le marché des obligations est un marché moins médiatique, mais aussi important que celui
des actions en termes de volume. En effet, la part de l’Etat sur le marché des obligations est
importante. D’autre part, le marché obligataire est un moyen de financement utilisé par les
entreprises, le Trésor public, les collectivités locales et certains organismes financiers.
En se finançant sur le marché obligataire, l’entreprise devient plus indépendante vis-à-vis
des banques. En contrepartie de cet investissement, le particulier ou tout investisseur
percevra des intérêts appelés ‘’coupons’’.

1-1)- Que peut-on attendre d’une obligation ?


- D’une part, en achetant une obligation l’épargnant est assuré d’un revenu fixe. Les intérêts
versés annuellement sont connus d’avance ;
- D’autre part, le cours de l’obligation varie en fonction du taux d’intérêt du marché
indépendamment de la situation de l’émetteur. Si les taux d’intérêt du marché augmentent,
le cours des obligations aura tendance à baisser.
Supposons qu’à une date quelconque, les obligations déjà émises sur le marché par une
valeur nominale, par exemple, de 10 000 Dhs rapportent chaque année un intérêt fixe de
700 Dhs, leurs taux de rendement est donc de 7%.
Supposons ensuite que les taux d’intérêt des nouvelles obligations émises sur le marché
rapportent un intérêt fixe de 800 Dhs, soit un taux de rendement de 8%.
 Quel sera alors le comportement des détenteurs des anciennes obligations ?
Les investisseurs étant rationnels, ils vont préférer vendre les anciennes obligations dont le
rendement est relativement plus faible, pour acheter les obligations dont le rendement est
relativement plus élevé. Le cours de bourse des obligations anciennes aura alors tendance à
baisser sous la pression de l’offre et cette baisse de cours va augmenter leur rendement.
Théoriquement, le cours de bourse va baisser jusqu’à ce que le taux de rendement des
obligations anciennes devienne identique à celui des obligations nouvelles. Il faut donc que
le cours des anciennes obligations de 10 000 Dhs atteigne le cours de : 700/8% = 8 750 Dhs,
tel que leur rendement devient égal à celui des nouvelles obligations, c.-à-d. 8%. On aura
donc : 700/8750 = 8%.
Dans le cas inverse, si les taux du marché monétaire diminuent, le cours de bourse des
anciennes obligations va augmenter ce qui va réduire leur rendement. Dans ce cas, le cours
de bourse des anciennes obligations aura tendance à augmenter jusqu’à un niveau où le
rendement des anciennes obligations devient égal au rendement des nouvelles obligations.
En cas de revente en bourse, il y a alors probabilité d’une plus-value.
Supposons que le taux d’intérêt des anciennes obligations est de 8% pour un nominal de :
10 000 Dhs, ce qui nous donne un coupon annuel de 800 Dhs.
Supposons maintenant que les nouvelles obligations émises sur le marché rapportent un
taux d’intérêt de 7%, soit un coupon de 700 Dhs.
Le cours de l’obligation aura donc tendance à augmenter jusqu’à une valeur théorique de :
11 428,57 Dhs, tel que son rendement atteigne 7%.
- Enfin, le détenteur d’une obligation est assuré d’être remboursé de sa mise, s’il garde les
titres jusqu’à échéance.
1-2)- Les principaux types d’obligations :
→ Les obligations convertibles en actions : ce sont des titres qui peuvent être remboursés,
soit en actions, soit en numéraire ;
→ Les obligations remboursables en actions : dans ce cas, l’obligation est obligatoirement
remboursé en actions ;
→Les obligations à coupon zéro : aucun coupon n’est versé durant toute la durée de vie de
l’obligation. Les coupons sont capitalisés et versés dans leur intégralité à l’échéance de
l’obligation.
1-3)- Les caractéristiques d’une obligation :
● Le nominal : c’est le montant sur lequel sera calculé les coupons qui seront versés par
l’émetteur ;
● Le taux d’intérêt nominal : il s’agit du taux d’intérêt qui permet de calculer les coupons ;
● Le prix d’émission et le prix de remboursement ;
● La cotation des obligations : comme tout instrument financier, une obligation peut être
négociée ou échangée en toute simplicité. Cependant, le cours d’une obligation évolue en
fonction des taux d’intérêt sur le marché monétaire ;
● La date de jouissance : c’est la date anniversaire de paiement des intérêts ;
● Le mode d’amortissement : il existe trois modes de remboursement du capital d’une
obligation :
̶ Le remboursement ‘’in fine’’ : chaque année, ne sont versés que les intérêts, les
obligations sont remboursés à l’échéance ;
̶ Le remboursement par annuités constantes ou par amortissement constant : l’émetteur
prévoit de rembourser les titres en plusieurs fois à des dates fixées à l’avance ;
̶ Le remboursement des obligations à coupon zéro : dans ce cas, le remboursement
intégral (principal + intérêts) s’effectue à la fin de la durée de l’emprunt en unités
monétaires.
● L’échéance : il s’agit de la date fin de l’obligation ;
● La duration : c’est la durée sur laquelle doit être conservée en titre quelle que soit la
tendance des taux d’intérêt sur le marché monétaire.

2)- Le marché des actions :


Les actions sont des titres émis par des sociétés de capitaux, ce sont des titres de propriété
représentatifs de la valeur unitaire du capital social. Ces titres sont émis sur le marché
financier après agrément des autorités boursières qui autorisent leur introduction et leur
négoce en bourse. Une partie seulement des actions est cotée en bourse, celle des titres
émis par appel public à l’épargne. C’est la partie appelée ‘’capital flottant’’. L’émission de
ces actions se fait sur le marché primaire que l’on appelle aussi le marché du neuf.
L’acquéreur de ces actions devient propriétaire de l’entreprise au prorata de ses titres et
assume la totalité des risques de l’entreprise. Les actions sont des valeurs à revenu aléatoire
et variable qui donnent lieu à des dividendes qui ne peuvent être versés que lorsque
l’entreprise réalise des bénéfices, mais pouvant varier selon l’importance des résultats.
Par contre, le cours de bourse de l’action fluctue selon l’offre et la demande sur le marché
de l’occasion c.-à-d. la bourse. La bourse est un marché d’anticipation, donc c’est un marché
qui fluctue en fonction des résultats prévisibles de l’entreprise et de la solidité générale de
l’économie. En général, les entreprises voient le cours de leurs actions augmenter lorsque
leurs résultats sont prometteurs ce qui donne lieu à des plus-values potentielles. Le cours
des actions peut aussi baisser si les perspectives de croissance s’annoncent moins bonnes
que prévu, ce qui donne lieu à des moins-values potentielles.

2-1)- Les principaux types d’actions :


● Les actions de capital : ce sont des actions ordinaires qui ont été souscrites en numéraire
au moment de la création de la société, lors d’augmentation de capital ou lors de
distribution d’actions gratuites (en cas d’augmentation de capital par incorporation des
réserves) ;
● Les actions de priorité ou actions privilégiées : ces actions ont un droit d’antériorité sur
les bénéfices. Elles se voient attribuer un pourcentage plus important de bénéfices. Elles
peuvent également jouir d’une majoration de dividende par rapport aux actions ordinaires ;
● Les actions à dividende prioritaire : elles reçoivent un dividende prioritaire sur le bénéfice
distribué prélevé avant la contribution de réserves autres que la réserve légale. Cependant,
elles sont privées de droit de vote mais en compensation offrent en principe un dividende
plus élevé que les actions ordinaires. Elles sont le plus souvent utilisées lorsque les dirigeants
désirent garder le contrôle de la société. Elles peuvent être émises soit par augmentation de
capital, soit par conversion des actions ordinaires. Le volume de ces actions ne peut pas
dépasser 25% du capital ;
● Les certificats d’investissement : ce sont des titres représentant une fraction du capital de
la société. Ils donnent droit à la perception des dividendes mais ne permettent ni de voter ni
d’assister aux assemblées générales. Les certificats d’investissement permettent aux
entreprises d’obtenir des fonds propres sans perdre le contrôle ;
● Les titres participatifs : ce sont des titres intermédiaires entres les actions et les
obligations. Ils ne sont en principe pas remboursables et sont surtout émis par les banques.
Une partie de la rémunération de ces titres est fixe et l’autre variable et est indexée sur le
chiffre d’affaires, sur le cash-flow ou sur le bénéfice de la société.
2-2)- Les principaux droits liés aux actions :
● Les droits de souscription : lorsqu’une société désire augmenter son capital en donnant la
possibilité aux anciens actionnaires de souscrire des actions nouvelles au prorata des actions
qu’elle possède, elle émet des droits de souscription.
Dans ce cas l’actionnaire peut :
→ Vendre la totalité de ses droits ;
→ Utiliser ses droits pour souscrire à de nouvelles actions ;
→ Souscrire partiellement et vendre une partie de ses droits.
● Les droits d’attribution : lorsqu’il y a augmentation de capital par attribution d’actions
gratuites, les anciens actionnaires reçoivent les droits d’attribution négociables. Ils peuvent
utiliser ces droits pour acheter de nouvelles actions ou les vendre sur le marché.

II)- Organisation et fonctionnement de la BVC :


La bourse est un marché de valeurs mobilières. C’est un marché organisé contrairement au
marché de gré à gré et à celui des TCN. Son premier objectif est d’organiser la rencontre
entre l’offre et la demande de titres et de permettre à l’épargne investi en valeur mobilière
de retrouver à tout moment sa liquidité ou encore de permettre aux investisseurs d’arbitrer
entre les titres dans le cadre de la gestion de portefeuille.

1)- Les intervenants du marché :


A partir du 21 septembre 1993, la BVC n’est plus un établissement public mais devient une
société anonyme appelée ‘’société gestionnaire avec la dénomination : la société de bourse
des valeurs de Casablanca’’, dont le capital est souscrit dans son intégralité et à parts égales
par les sociétés de bourse agrées (les nouveaux intermédiaires).

1-1)- la société de bourse des valeurs de Casablanca ‘’SBVC’’ :


La société gestionnaire SBVC est une société anonyme. Elle a pour mission :
→ De prononcer l’introduction et la radiation des valeurs mobilières à la cote officielles ;
→ De veiller à la conformité des opérations effectuées par les sociétés de bourse selon les
lois et règlements en vigueur ;
→ De fixer les règles de fonctionnement du marché ;
→ D’informer le gendarme du marché de toute infraction qu’elle aura relevé.
1-2)- Les sociétés de bourse :
Les sociétés de bourse sont agréées et ont le monopole de la négociation en bourse. Elles
ont aussi pour objet la garde des titres, le placement des titres émis par les personnes
morales, la gestion de portefeuille selon un mandat au profit de la clientèle. Les sociétés de
bourse ont aussi pour mission d’assister les personnes morales faisant appel public à
l’épargne pour la préparation des documents d’informations destinés au public et d’animer
le marché des valeurs mobilières inscrites à la cote de la bourse de Casablanca.
1-3)- L’autorité marocaine des marchés de capitaux (AMMC, ex-
CDVM) :
L’AMMC est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie
financière. Il est placé sous la tutelle du ministère des finances.
L’AMMC a pour mission principale de veiller au respect des lois régissant le marché
boursier et l’instauration de sa transparence à travers les informations fournies par les
sociétés de bourse.
L’AMMC remplit plusieurs fonctions qui consistent à :
- Instruire les demandes d’agrément des OPCVM ;
- Effectuer des enquêtes auprès des personnes morales faisant appel public à l’épargne et
des sociétés de bourse ;
- Viser les notes d’information, d’introduction des actions ou d’autres types de titres à la
cote officielle ;
- Prononcer des sanctions pécuniaires à l’encontre de personnes en infraction avec les
règlements, comme par exemple : les délits d’initiés, la diffusion de fausses informations, la
manipulation des cours… Etc. ;
- Publier chaque année un rapport sur les activités et sur les marchés placés sous son
contrôle ;
- Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché boursier au niveau
législatif et réglementaire.
L’AMMC dispose de pouvoir étendu.
1-4)- L’association professionnelle des sociétés de bourse (APSB) :
Cette association est chargée de veiller au respect, par ses membres, des dispositions
légales, de représenter ses membres face au pouvoir public ou tout autre organisme et
d’étudier les questions relatives à l’exercice de la profession. Toutes les sociétés de bourse
agréées sont tenues de faire partie de cette association.
1-5)- Les organismes de placements collectifs en valeurs
mobilières (OPCVM) :
Les OPCVM sont des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières. Ils sont
créés par les banques ou les institutions financières et permettent à l’actionnaire d’investir
sur un produit financier diversifié sans avoir la responsabilité délicate et contraignante de le
gérer.
Ces placements ont l’avantage de gérer et répartir le risque. L’épargnant détient alors une
partie des valeurs gérées par l’organisme.
Les OPCVM comprennent : les OPCVM actions, les OPCVM obligations, les OPCVM
diversifiés et les OPCVM monétaires. Ces organismes de placements collectifs regroupent
les SICAV (Sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (Fonds communs de
placement) dont le principe général est la gestion collective de l’épargne. Mais la différence
entre eux (SICAV et FCP) est essentiellement juridique.
1-6)- Le dépositaire central (MAROCLEAR) :
La dématérialisation des titres signifie la disparition des titres imprimés au profit d’une
inscription en compte courant informatisé. Le dépôt des titres devient alors obligatoire pour
l’ensemble des valeurs mobilières marocaines inscrites à la bourse des valeurs de
Casablanca. Une fois inscrits en compte, les titres se transmettent par virement de compte à
compte. Cette procédure a pour objectif de simplifier la circulation des titres et de garantir
les droits des détenteurs de titres.
La dématérialisation des titres ne change en aucun cas la nature juridique des titres
puisqu’ils restent soit au porteur, soit nominatifs.

2)- Le fonctionnement du marché :


A la bourse de Casablanca les titres sont échangés au comptant sur deux marchés :
→ Le marché central : appelé aussi marché officiel (cote officielle), le marché central est le
lieu de confrontation de l’ensemble des ordres sur les valeurs mobilières inscrites à la cote.
C’est un marché au détail, sur lequel tout intervenant peut acheter des titres soit à l’unité,
soit en quantité.
Le règlement et la livraison des titres est simultané, et le dépôt des titres et la disponibilité
des capitaux doit correspondre à l’ordre de négociation ;
→ Le marché de bloc : assimilé au marché de gré à gré, le marché de bloc permet la
négociation par entente directe des valeurs mobilières inscrites à la cote. Contrairement au
marché central, les échanges effectués sur le marché de bloc doivent respecter des
quantités minimales. Ces quantités minimales d’échange appelées ‘’taille minimum de bloc’’
(TMB) sont calculées périodiquement par la société de bourse des valeurs de Casablanca en
fonction du volume de transactions historiques de la valeur sur le marché. Les cours
d’échange sur ce marché sont déterminés en fonction des cours constatés sur le marché
central et sont inclus dans une fourchette moyenne pondérée des prix (FMP).
2-1)- Les systèmes de cotation à la BVC :
Afin d’améliorer la transparence au niveau des échanges un nouveau système de cotation
électronique fut installé à la BVC, ce système repose sur trois principes :
- Tous les ordres sont acheminés sur un ordinateur central ;
- Les ordres sont horodatés et exécutés sur le principe du ‘’timing’’, c.-à-d. leur rang
d’entrée ;
- La détermination d’un cours d’équilibre qui permet de satisfaire un maximum d’offres et de
demandes.
Ainsi, toutes les valeurs sont négociées par système informatique soit :
→ Au ‘’fixing’’ : la collecte de tous les ordres d’achat et de vente se fait avant la cotation. La
confrontation de l’offre et de la demande donne lieu à l’ouverture à un cours unique par
séance ;
→ En ‘’continu’’. Ce système offre :
● La possibilité de prendre en compte les ordres pendant une séance boursière ce qui
donne lieu à la détermination d’un cours d’ouverture ;
● La possibilité de la multiplication des cours qui tiennent compte de la situation du
marché. Cela signifie que le même titre peut être coté et échangé plusieurs fois pendant une
même séance.
La variation quotidienne maximale des cours par séance est de 10% à la hausse comme à la
baisse sur le fixing et sur le continu.
2-2)- Les différents indices boursiers :
Un indice boursier est un instrument qui permet de mesurer et de suivre l’évolution
moyenne d’un marché en s’appuyant sur une sélection plus ou moins large de valeurs
représentatives de l’évolution générale d’un marché boursier.
En général, sur toutes les places financières, il existe différents types d’indices : les indices
généraux qui incorporent l’ensemble des titres d’un marché, et les indices partiels qui ne
sélectionnent que certaines valeurs sur la base d’un critère spécifique.
L’indice général de la BVC fut créé en 1986 (IGB). C’est un indice global qui incorpore
systématiquement toutes les nouvelles introductions à partir du premier jour de leur
cotation. Inversement, il est systématiquement retiré de l’indice les valeurs radiées de la
cotation, le premier jour de la radiation. L’indice est calculé une fois par jour sur la base des
cours de clôture.
L’IGB fut remplacé en 2002 par le MASI qui devient l’indice global composé de toutes les
valeurs de type ‘’action’’. En même temps que le MASI, il fut créé le MADEX, indice
compacte composé uniquement des valeurs cotées au continu.

Partie 3 : Le marché de changes


Le marché de changes est le marché sur lequel il y a confrontation des offres et des
demandes (achats/ventes) ou échanges de devises. Le taux de change d’une monnaie
désigne la quantité de cette monnaie nécessaire pour obtenir une unité monétaire d’un
autre pays.
Le marché des changes est un marché de gré à gré qui fonctionne en continu 24 heures sur
24 et 7 jours sur 7 (7j/7 si on inclut les pays arabes). Le marché de changes interbancaire ne
possède pas de localisation précise. Il regroupe l’ensemble des banques qui travaillent en
monnaie nationale et étrangère à l’aide de réseaux télématiques ou de télécommunications.
Il n’existe cependant pas d’endroits physiques précis pour ce marché tel que, par exemple,
une bourse où sont centralisées les transactions et les cotations.

1)- Les acteurs du marché des changes :


Les principaux intervenants du marché de changes sont les banques centrales, les
institutions financières bancaires, les courtiers et la clientèle privée.

1-1)- Les banques centrales :


Les banques centrales sont des acteurs pivots des marchés de changes, surtout en période
de contrôle de changes, elles interviennent principalement sur le marché pour les raisons
suivantes :
→ Stabilisation des cours ou influence de l’évolution du taux de change ;
→ Lutte contre l’inflation et le contrôle du marché ;
→ Intervention directe pour leur propre compte.
1-2)- Les institutions financières bancaires :
Les banques sont les principaux acteurs du marché de changes. Elles effectuent les
opérations de changes pour leur propre compte et pour le compte de leur clientèle.
Les banques peuvent intervenir pour leur propre compte soit :
● Pour résorber des problèmes de trésorerie ;
● Pour réaliser des gains de changes en pratiquant de l’arbitrage qui consiste à acheter et à
vendre des devises qui n’ont pas le même prix à deux endroits différents ;
● Pour réaliser des couvertures sur des positions de changes et réaliser des opérations
spéculatives.
1-3)- les courtiers :
Les courtiers, appelés ‘’Brokers’’, sont des intermédiaires qui s’efforcent de trouver une
contrepartie à la demande de leur clientèle contre rémunération. Leurs positions
d’intermédiaires leur permettent de grouper les opérations et d’assurer l’anonymat des
transactions.
Ils centralisent les ordres de devises qui proviennent des autres acteurs du marché.
Cependant, ils ne peuvent pas prendre de position pour leurs propres comptes. Ils
participent activement à la fluidité du marché de changes. Ils sont rémunérés sous forme de
commissions.
1-4)- La clientèle privée :
La majorité des opérations confiées par la clientèle des banques remonte vers la salle des
marchés selon une procédure pour un traitement unifié et global. Toutefois, il existe une
clientèle privilégiée qui négocie des montants importants et qui accèdent directement à la
salle des marchés afin que leur opérations soient prises en change directement par
les ‘’cambistes’’ pour bénéficier des cotations les plus intéressantes.

2)- Les devises utilisées sur le marché de changes :


Sur le marché de changes, on utilise les codes ‘’ISO’’ pour désigner les différentes devises.
Ainsi, on lit les sigles : MAD, USD, GBP, JPY, TND... etc., au lieu de : Dirham, dollar, Livre
sterling, Yen, Dinar tunisien. Chaque devise a un code de 3 lettres les deux premières
proviennent des pays concernés et la dernière est la première lettre de la devise, par
exemple : MAD = Maroc Dirham.

3)- Les compartiments du marché de changes :


3-1)- Le marché de changes au comptant :
Le taux de change est le prix d’une devise par rapport au prix d’une autre devise. Sur le
marché au comptant, s’effectuent des achats et des ventes de devises qui doivent être livrés
au plus tard 2 jours, ouvrable après la date de conclusion de la transaction (J+2). Ne font
exception à cette règle que les transactions entre le Dollar canadien et le Dollar américain
qui sont livrées en 24 heures (J+1).
Les transactions effectuées au comptant sont cotées soit ‘’à l’incertain’’, soit ‘’au certain’’.
 A l’incertain : une unité de devises étrangères est cotée contre une monnaie nationale, ce
qui donne, par exemple, 1 USD = 8,6 MAD.
 Au certain : on cote une unité de monnaie domestique contre une devise déterminée, par
exemple, on peut coter 1 MAD = 0,24 USD. Cette technique est beaucoup moins fréquente.
Les cotations sur le marché au comptant sont faites sur la forme de deux prix : un cours
acheteur et un cours vendeur. Le premier est le prix auquel le cambiste se propose d’acheter
les devises (c’est le moins élevé), le deuxième est celui auquel il se propose de vendre les
devises. L’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur, représente la marge (fourchette
de cotation) de la banque.
3-2)- Le marché de changes à terme :
Les transactions effectuées sur le marché à terme ferme, impliquent que les taux de
changes sont fixés au moment où le contrat est conclue alors que la livraison des devises et
le paiement n’interviennent que plus tardivement. On parle alors de taux de changes à
terme, cet échange a lieu dans un délai supérieur à 48 heures et peut atteindre plusieurs
mois.
Sur ce marché, les intermédiaires agréés peuvent traiter entre eux ou pour le compte de
leur clientèle des opérations d’achats et de ventes des devises contre Dirhams et de devises
contre devises à terme sous réserve que les opérations soient adossées à des transactions
commerciales (Importations ou exportations) ou à des prêts et emprunts de devises.

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