Vous êtes sur la page 1sur 552
ELEMENTS = MACHINES DSU an ac pid Ee aes =~ ae , ae —e a ro Sy a | aw) a 5 < — ae) a _ ss YN Ielaeela elas EDITIONS DE L’ECOLE POLYTECHNIQUE DE MONTREAL EMENTS E ACHINES Deuxiéme édition revue et augmentée © [ip 2 Gilbert DROUIN Michel GOU Pierre THIRY Robert VINET avec la collaboration de Henri YELLE Youssef A. YOUSSEF EDITIONS DE L'ECOLE POLYTECHNIQUE DE MONTREAL AVANT-PROPOS Ladeuxiome édition d'Elémants demachines estla suite logiqued'un travail commencé au ‘début des années 80. En rédigeant la premiére édition, nous avions voulu offrir un manuel de base aux éléves du cours de genie mécanique de Ecole Polytechnique de Montréal. La houvelle version aura sans doute un plus vaste public puisqu'elle répond, tout au moins partiellement, a la demande, souvent formulée, d'un ouvrage de référence plus complet. ‘Ainsi edition revue et augmentée propose-t-elle quatre nouveaux chapitres, une série de problemes et un index. Les cing premiers chapitres fontie lien entre la résistance des matériauxetles éléments de machines; ils exposent les théories de limitations en statique et en fatigue qui seront appliquées 4 l'étude des éléments proprement dts. Les chapitres sixa quinze présententles principaux types d'éléments de machines: arbres, roulements, ressorts, vis de transmission, boulons, joints boulonnés, engrenages. tains Gengrenages, freins, courroies et chaines. Ces chapitres peuvent étre étudies dans ‘limporte quel ordre. Le chapitre seize, enfin, traite des lubrifiants, de leur composition, de leurs propriétés et ‘caracteristiques, tandis que le chapitre dix-sept porte sur la tribologie, ou théorie de la lubritication. Le plan de chaque chapitre est le méme que dans la premiére édition. La théorie est présentée en premier lieu: elle permet de saisir les principes de base et les principales Caractéristiques de 'élément étudié. Viennent ensuite des considerations empiriques qui permettent a ringénieur de faire un cholx éclairé. Dans la plupart des cas, celui-ci devra Egalement consulter des catalogues de fabricants: nous présentons al'occasion quelques pages types de ces catalogues dans le manuel. Les problames proposés ont été regroupés ala fin du volume. Nous avons choisi denepas donner les réponses, car, le plus souvent, II n'y a pas de solution unique a un probléme de ‘design: la solution repose, en effet, sures hypothéses de départ, qui peuvent varier selon les concepteurs. Nous tenons @ remercier particuligrement les professeurs Henri Yelle et Youssef A. ‘Youssef pour les chapitres 14 8 17. Sans eux, ce manuel serait moins complet. Les auteurs Montréal, décembre 1986 TABLE DES MATIERES AVANT-PROPOS Chapitre 1 FACTEUR DE SECURITE 1A Introduction 1.2 Résistance des matériaux 1.3 Contraintes 1.4 Facteurs de sécurité utilises Chapitre 2 CONCENTRATION DES CONTRAINTES 21 Introduction 22 acteurs théoriques de concentration de contraintes 23 facteurs de concentration de contraintes 23:1 Théorie de Félastcis 232 Photo-élastcité 233 Jauges électriques 234 Auttes méthodes expérimentale: Veris craquelants, moiré 295 Métnodes analogiques 24 — Moyens de diminuer les effets des ‘concentrations de contraintes 25 Applications avec des charges statiques 251 Matériaux ducties 252 Matériaux ragiles Chapltre 3 THEORIE DE LIMITATIONS EN STATIQUE 3.1 Introduction 3.2. Théories de limitations 321 Giteres écoulement (rmateraux ducstes) 322. Grteres de rupture (matériaux tragiles) Chapitre 4 CALCUL DES PIECES SOUMISES A DES CHARGES STATIQUES 41 Introduction 42 Places en matériaux ductiles 43 Places en matériaux fragiles i " u 12 2 12 13 4 18 15 3 a 22 23 a 35 35 39 Chapitre 5 ‘THEORIES DE LIMITATIONS EN FATIGUE 5:1 Introduction 52 Résistance a la fatigue et limite d'endurance (Diagramme S-N) 5.3 Approximation du diagramme S-N pour les aciers 531 Approximation graphique 5.32 Approximation analysque 54 Valeurs approximatives des limites dendurance 55. Facteurs atfectant la limite d’endurance 551 Influence du fini d 552 Influence de la gr 553 Influence de a fabilité Ke 5.5. Influence do la température ka 855 Concentration de contraintes en fatigue ke 556 Autres influences kr 557 Remarques sur les facteurs affectant a 56 Résistance a la fatigue-contraintes non complétoment renversées-diagramme de Goodman 56.1. Diagramme de Goodman modifié 862 Diagramme de fatigue rela un materiau ductle en torsion pure 5.7 Cumul du dommage 57.1 Loi de Miner 57.2 Méthode de Manson moditice 37.3 Cumul du dommage en présence de containtes non compietement Fervereees 58 Résistance a la fatigue-contraintes combinges variables, Chapitre 6 LES ARBRES 6.1 Introduction 6.1.1. Montage des éléments de machines sur les arbres 61.2. Aciers qui entrent dans la fabrication es arbres 62 Criteres de résistance 62.1 Marche a suivre 622 Code ASME 62:3 Théorie du clsaillement maximal (code Westinghouse) 624 Théorie de Von Mises-Hencky 625 Comparaison des trois métnodes 63. Griteres de deformation 63:1 Délormation later 632 Métnodes de calcul de la déformation laterale 47 49 28s 55 56 58 58 61 63 65 66 67 68 n R ic} 4 7 79 80 at at 81 82 83 86 88 93 94 94 633 Déformation en torsion 64 Vitesse critique de rotation 64.1 Vibrations laterales 6.42 Vibrations de torsion 65 Montages 65.1 Montage clavetto 652 Montage @ cannelures 653 Montages a force et a revalt Chapitre 7 LES ROULEMENTS 7.1 Introduction 7.2 Types de roulements 7.3 Facteurs affectant le choix d'un roulement 7.4 Durée du roulement en fatigue 741 Relation entre ls durée eta charge du roulement 742° Flabiite 7.43 Charge radiale équivalente 75 Charge statique 7.6 Vitesse de rotation et charge variables 7.7 Choix du roulement a billes ou & rouleaux cylindriques 78 Usure 7.9 Montage des roulements 7.10 Lubrification des roulements 741 Dispositits d’étancheité Chapitre 8 LES RESSORTS 8.1 Introduction 82 Classification des ressorts 83 Constante du ressort 84 — Resorts hélicoldaux cylindriques 841 Contraintes induites 8.42 _Aaiesement du ressort 843 Energie accumulée dans un ressort 8.5 Ressorts en compression 86 Ressoris en tension 861. Contraintes dans les crachels 862 Tension intiale 863 Nombre denroulements effect‘ (N) 8.7 Matériaux qui entrent dans la fabrication des ressorts 88 Contraintes admissibles dans les spires des ressorts 881 Résistance utime Suet résistance fn cisallement Suy 882 Contrainte edmissiole en statique 96 97 a7 100 100 100 403 108 113 113 115 120 120 123 325 129 129 131 133 136 138 138 381 141 142 148 148 148 149 149 153, 153. 154 185 185 156 187 158 883 Contrainte admissible en fatigue 89. Ressoris de torsion hélicoidaux 8.10 Ressorts & lames 8410.1 Convalntes induites Chapitre 9 VIS DE TRANSMISSION 91 Genéralités 92 Analyse des forces 93 Vis autobloquante 94 Rendement de la vis, 95 Frottement au collier 96 Analyse des contraintes 97 Verification du flambage 98 Calcul del'écrou 89 Procédure de design Chapitre 10 . BOULONS — JOINTS BOULONNES 10.1 Boulons-généralités 102 La constante élastique des boulons ot des membrures 103 Joint metal & métal: redistribution des ‘charges entre le bouton et les membrures 104 Couple de serrage 158 162 164 168 169 170 173 174 174 176 7 178 179 185 165 ter 169 105 Normalisation de la dimension des boulons 190 106 Résistance des boulons 10.7 Choix des écrous 108 Résistance a la fatigue 109 Joints avec une garniture 1091 Generates 4092 Conditions détancheite 103 Analyse des forces da ‘une garniture 1094 Force initale de eerrage Chapitre 11 un joint avec 192 196 196 200 200 200 202 204 LES ENGRENAGES CYLINDRIQUES DROITS 11.1. Introduction 112 Géométrie des engrenages 113. Propriétés de la développante de cercie 11.4 Définitions et normalisation 11.5 Etude du mouvement du point de contact, 208 210 213 216 224 11.6 Interchangeabillté des engrenages 41.61 Engagement pignon-crématlere 4162 Engagement de deux engrenages ientaues 1163. Engagement de deux engrenaaes loraque Ny est connu (Ni < Na) 4164 Engagement de deux engrenages lorsque Na est connu (Ns < Na) 11.7 Jeu entre les deux engrenages 11.8 Résistance des engrenages 1181 Analyse des forces 4182 Contraintes 6e flexion sur la dent 3183. Resistance en flexion 1184 Contrainte de surface 3185. Resistance en fatigue relative aux ‘contrantes de surface 1186 Facteur de sécurité Chapitre 12 LES TRAINS D'ENGRENAGES 412.1 Introduction 422. Trains simples 123 Trains planétaires 424 Choix d'une unité commerciale de réduction Chapitre 13, LES FREINS ET LES EMBRAYAGES 18:1 Introduction 182. Procédure de calculs 183. Frein a bande ou a courrole 13.4. Freins a sabot ou a bloc 441) Froin a sabot cour (9 < 60" 4842 Frein a sabot long (8 > 60 185. Frein a sabot long pivotant 136 Frein a segments (machoires) internes 161 -Frein& un seul segment 4362. Frein A double segment 137 Embrayage a disques 188 Embrayage céne 4381 Cas de 'usure uniforms 4882 Gas de la pression uniforme 189 Matériaux de garniture 18.10 Dissipation d'énergie dans les freins 413.10:1 Chaleur générée 18102 Chaleur cegagée 223 227 228 229 230 231 237 237 238 2a2 Pad 247 287 253 253 259 268 273 273 275 277 278 279 286 289 289 292 297 300 301 ‘302 302 303, 303, 305 Chapitre 14 LES COURROIES 14.1 Introduction 142 Généralités 143. Catégories de courroies 1431 Courroies plates 1482 Courroles trapézordales 144 Matériaux des courroies 145 Nomenclature et géométrie des 145.1 Rapport de vitesse 1452 Longueur dela courroie 146. Calculs des courroies 146.1 Analyse des forces 4462 Puissance tansmise 4463 Contraintes nduites 147 Conception d'une transmission par courroie $4741. Transmission par courroie plate 447.2. Tranemission par courrole trapézoldale Chapitre 15 LES CHAINES 15:1 Introduct 152. Genéralites 4821 Divers types de chaines 3822 Avantages et inconvénients ‘dee chaines 183 Géométrie d'une transmission par chaine 3881 Nomenclature et dimensions 4882 Engrénement et effet polygonal 1833 Calcul dela longueur 184 Conception et choix des chaines 154.1 Etforts appliqués sur une chaine 1842 Procedure de conception dune transmission par chaine 1843. Crores dealt 165 Conditions de fonctionnement d'une ‘transmission par chaine 158 _Lubrification des chaines Chapitre 16 LES LUBRIFIANTS 16.1 Introduction 162 Les poudres séches, ait an 312 312 314 317 318 318 319 320 3 323 323 325 225 328 346, 345 345 a7 349 352 354 354 363, 364 366 373 373 163 164 1621 Ubigations 1822 Modes Sapplcation 1823 Propices Les graisses 1639 “Utieations 1882 Composiion 1833 Propretes 1834 Clasetieaton Les hull $641" Utlisatons 1842 Compostion 1623 Propreses Tedd Cataiteation Chapitre 17 TRIBOLOGIE 17a 172, 173, 174 175 178 wa Introduction ‘Topographie des surtaces 3721" Ereurs de surface 17.22 Instruments et techniques de mesure 3723 Caracteristion des surfaces avec un protiographe Frottement 171" Historique 1732 Théorie de 'adhérence 173 Théorie de Vadhérence moditiée Regimes de lubrification 1744. Régime sec 1742 Régime onctueux 4743 Ragimes hycrostatique et hydrodynamique 17.44 Regime elasto-nydrodynamique Caleuls en régime hydrodynamique 1781 Géometnie 1752. Tneore 4753. Solutions analogique et numérique 1754. Blan thermique 1755. Discussion sur la solution analogique de equation de Reynolds Caleuls en régime onctueux 1781 Régime de vansiton 1762 Evaluation du trottement 1763. Bilan thermique Conception des paliers lisses 477.1, Materiaux des coussinets 3772. Rainures 1773 Jou radial 177.4 Rapport longueur/diametre du ‘coussinet 4775. Pression admissible 17.78 Epaisseur minimale du fim de lubsifant 391 391 391 392 393 397 397 598, 400 401 402 402 404 408 408 403, 410 47 423 423 423, 425, 426 429 429 430, 431 431 432 432 PROBLEMES Chapitre 2 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13, Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Annexe A JOINTS D'ASSEMBLAGE (fin du chap. 10) Annexe B . PROPRIETES DES MATERIAUX Annexe C FACTEURS DE CONCENTRATION DE CONTRAINTES: Annexe D TOLERANCES ET AJUSTEMENTS: D.t Generalités, definitions D2 Austements D3 Qualite de tolérance et procédé de fabrication BIBLIOGRAPHIE INDEX SYSTEME ANGLO-SAXON D'UNITES ET FACTEURS DE CONVERSION 437 440 453 462 467 an 480 493 500 502 503 508 505, 508 512 520 524 526 saa 526 538 544 Facteur de sécurité 1.1 INTRODUCTION En génie mécanique, le terme factour de sécurité désigne le rapport entre la résistance des matériaux et les contraintes induites dans les piéces. I!exprime donc le rapport entre la capacite de charge d'une piéce et les charges qu'elle supporte réelle- ment, On le représente généralement par le symbole FS. résistance du matériau_ FS = contraintes induites Le terme marge de sécurité est, lui aussi, trés souventemployé. Symbolisé parla lottre m, il est relié au facteur de sécurité par la relation m=FS-1 Pour déterminer le facteur de sécurité ou la marge de sécurité il faut trouver la résistance de la piace dans certaines conditions de sollicitation ainsi que la valeur des contraintes induites. On calcule la résistance du matériau en se servant de valeurs tabuldes obtenues au cours d'essais normalisés a l'aide des théories de limitations en statique ou en fatigue exposées respectivement dans les chapitres 3 et 5. Les notions nécessaires au calcul de la valeur nominale des contraintes induites s'acquiérent généra- lement dans les cours de résistance de matériaux, et nous n’allons pas les revoir dans co texte. Notons toutefois que ces contraintes doivent souvent étre majorées a cause des concentrations de contraintes. I en sera question dans le chapitre 2 A premiere vue, il semble done que le factour de sécurité puisse étre calculé avec exactitude. Ce mest cependant pas le cas : d'une part, "evaluation numérique du facteur de securité ne tient compte que des valeurs moyennes des résistances et des ccontraintes; dautre part, il faut considérer un autre aspect de la question, soit la variation statistique de ces deux variables. 1.2 RESISTANCE DES MATERIAUX Les manutacturiers indiquent les valeurs de la résistance des matériaux a la rupture et & écoulement, Ces valeurs sont le résultat d'essais en traction simple sur un spécimen normalise, Méme dans ces conditions idéales, la valeur obtenue pour la résistance @ la rupture, par exemple, n’est pas unique : elle varie a chaque essai. Les données obtenues sont souvent représentées sur un graphique semblable @ celui dela figure 1.1. En abscisse, on trouve les valeurs des résistanceset en ordonnée, lenombre de fois que chaque valeur a été obtenue. Notons que la résistance @ la rupture du FACTEUR DE SECURITE Figure 1.1 — Distribution ste liste des résistances (S) igure 1.2 — Effet de rusure, de latempérature, etc, sur laré- sistance matériau est égale @ la contrainte quil subit lors de cet essai. Ces valeurs nous permettent de calculer une valeur moyenne 5 et d'observer une variation AS. as 5 8 5 & 8 :SSAI DE TRACTION 7 2) pesistance, 5 3) “RENETEN ss REsieTANCES RESISTANCES Figure Figure 12 Cette variation de la résistance sera accrue par plusieurs facteurs : a corrosion, rrusure, la température, la fréquence dechargement... La présence de ces facteurs aura pour effet de diminuer la valeur moyenne 5 de larésistance et d'amplifier les variations AS (figure 1.2). 1.3 CONTRAINTES La contrainte calculée en utilisant les formules de flexion, de torsion, etc., donne une contrainte nominale. Dans une application donnée, les charges estimées peuvent varier, et il est souvent difficile de prévoir toutes les conditions d'utilisation d'une piece de machine. 1 en va de méme pour les dimensions de la piéce finie qui s'écartent plus ‘ou moins des valeurs nominales. La contrainte devient done également une variable statistique que ’on peut représenter par une courbe semblable ala figure 1.1, Plus les, variations de charges et de dimensions seront grandes, plus|'écart quadratique moyen sera grand. La ailite d'une piéce se produit lorsque la contrainte excéde la résistance du maté- rau. Siles distributions des contraintes a et des résistances S sont représentées dans la meme figure, nous obtenons la figure 1.3. Dans cette figure, nous voyons quill peut y avoir intersection des deux courbes. La partie hachurée indique une possibilité de faillite des pieces. Done, méme si la resistance tabulge S est plus élevée que la contrainte nominale calculée o, ilya quand mome possibitité de failite ELEMENTS DE MACHINES E | eossiure § es] oe 5 z DE FAILLITE ze 8 es \ & i Q omen Ta conan TET Foe 3 Fire Le facteur de sécurité calculé sur la base de la résistance tabulée et de la contrainte nominale n'est donc pas un facteur réei de sécurité. Dans la pratique générale du genie, le facteur de sécurité est defini comme le rapportentre la résistance des matériaux et les contraintes induites dans les piéces. La résistance est calculee daprés des valeurs tabulées pour les divers matériaux, et la contrainte est calculée suivant des formules déja connues. Généralement, les variations statistiques ne sont pas prises en considération, Pour ce qui est de certaines applications, le facteur de sécurité est dicté par experience: dans d'autres cas, il est déterminé par des codes. On peut rencontrerdes facteurs de sécurité variant de 1,1 a 10 (et méme davantage). En aéronautique, par exemple, les facteurs de sécurité utilises sont faibles (1.25, 1.5). Si on utllisait un facteur de sécurité élevé, on augmenterait du méme coup le poids de lavion, Pour en arriver & obtenir des facteurs de sécurité aussi bas, une avionnerie procéde & des essais sur les pieces en recréant les conditions d'utilisation Elle soumet aussi les matériaux & des controles sévéres de qualité, étudie minutieuse- ment les prooédés de fabrication et n’admet que des tolérances serrées. Toutes ces operations contribuent a réduire de beaucoup lécart quadratique moyen de la courbe de résistance et de la contrainte, car les facteurs de ces deux variables sont éliminés ou mieux connus, On obtient donc les résultats montrés & la figure 1.4; ls indiquent que la région exposte a la fracture est moindre. Contrairement a ce que nous venons de voir, examinons maintenant un cas oi le facteur de sécurité est grand. Quand il faut concevoir un élévateur qui sera aménagé dans un puits de mine, par exemple, on recommande d'utiliser des facteursde sécurité FACTEUR DE SECURITE Figure 1.3 — Distributions dos ‘contraintas et des resistances Figure 1.4 — Distributions des Contraines et des résistances Torsque la certitude est elevee. Figure 1.5 — Distributions des contraintes et des resistances foreque Fincertitude est grande 4 de lordre de 10. La résistance mécanique du cable est tabulée par les différents manufacturiers. Done, nous connaissons la résistance du produit. Par contre, compa- rativement aux données recueillies dans une avionnerie, les conditions d'utilisation, les charges, I'usure, etc., sont moins bien connues. Si on tracait les courbes statistiques des contraintes et des résistances, on obtiendrait une figure semblable a la figure 1.5. Liecart quadratique moyen de la résistance réelle et de la contrainte est élevé;ilfaudra done utiliser un facteur de sécurite éleve. FAEQUENCE ino DE RUPTURES) 1 En conclusion, nous pouvons dire que le facteur de sécurité n’est pas un facteur de secunte reel mais un rapport entre les valeurs moyennes de la résis- tance et des contraintes qui tient compte de incertitude de ces variables. L'utill~ sation d'un facteur de securite élevé se traduit par 'augmentation de la grosseur des pieces et, par consequent, du poids de la machine. Lorsque le poids devient Un parametre majeur, il faut proceder a une analyse plus poussee afin de dimi- nuer Teoart quadratique moyen de la résistance et de la contrainte. Si une machine est produlte en grande série, il devient également rentable de faire des, essais afin de diminuer les incertitudes, COTA RESISTANCES Figure 15 .4 FACTEURS DE SECURITE UTILISES La valour du facteur de sécurité est influence par plusieurs considerations «# ta possibilité que ta faite entrain des blessures graves ou des pertes deve * la possiblite que la faliteentraine des reparations res cooteuses ouun arrét prolongé de la machine © Vincertitude de la charge ot de la résistance, Voici quelques valeurs de facteurs de sécurité utllisés en pratique ELEMENTS DE MACHINES 1,25 - 1,50 : matériaux bien éprouvés, bon contrdle de la qualité, et contraintes rée!- 15-20 20-28 25-30 30 - 40 les bien connues; matériaux et conditions d'exploitation bien connus; contraintes bien connues, et matériaux trés souvent utilisés (c'est le cas le plus général dans le domaine des machines): materiau fragile et employé dans des conditions ordinaires: comportement du matériau ou état des contraintes mal connu. En ce qui concerne les charges variables (fatigue), le facteur de sécurité est rarement En miné par inferieur a 2. terminant, notons que le facteur de sécurite a employer est souvent deter- des codes tels que ICCA (institut canadien dela construction en acier} (CISC (Canadian Institute of Stee! Construction), AISC Manual (American Institute for Stee! Construction). ASME (American Society of Mechanical Engineers), Code national du batiment (Canada), ASA (American Standards Association), ACNOR (Association canadienne de normalisation) (CSA (Canadian Stan- dards Association)), ASTM (American Society for Testing and Materials), SAE (Society of Automotive Engineers), 'AFNOR (Association trangaise de normalisation), FACTEUR DE SECURITE 5 Concentration des contraintes CHAPITRE 2 2.1 INTRODUCTION Les formules usuelles employées pour déterminer des contraintes induites en traction (c= P/A), en flexion (a= Mc/!) ouentorsion (r= To/J) ont été établies en supposant une distribution uniforme ou linéaire de contraintes & travers la section Cette hypothese exige, entre autres, que la piéce soit exempte de changements brus- ques de section. Toutefois, en pratique, les pices possédent souvent de ces discontinuités, ela distribution des contraintes n'est plus uniforme ou linéaire. Ces changements de section peuvent tre '* des congés pour positioner des engrenages ou des poulies (figure 2.1), '* des chemins de clavette (figure 22). '* des cannelures d'engagement (figure 23), © des rainures pour bagues de blocage (figure 2.4), ‘© des trous pour boulons ou goupilles (figure 2.5), etc. Ces discontinuités amenent des augmentations de contraintes, et les régions dans lesquelles elles se produisent s'appellent régions de concentration de contraintes. Lorsqu'on étudie des concentrations de contraintes, il faut distinguer deux. aspects. Premier aspect « la valeur théorique du facteur de concentration de con- traintes que l'on obtient en considérant la géométrie de la piece et le mode de charge ment. Plusieurs courbes, en annexe G, illustrent les cas les plus usuels. La valeurthéo- rique du facteur de concentration de contraintes est traltée aux articles 2.2.2.9, 24 et 25, Second aspect : le comportement du matériau soumis a une concentration de contraintes. Pour la méme valeur théorique du facteur de concentration de contraintes, tous les matériaux ne réagissent pas de la méme fagon. Dans certains cas, la pleine valeur sera utilisée, tandis que, dans d'autres, le facteur sera !unité 2.2 FACTEURS THEORIQUES DE CONCENTRATION DE CONTRAINTES Grace & des méthodes analytiques ou experimentaies, il est possible de deter- miner les contraintes réelles maximales & un changement de section. A partir de ces CONCENTRATION DES CONTRAINTES Figure? Figure? Figure 2.1 ~ Congés pour posi- tionner des engrenages ou des poulies Figure 22 — Chemins de cla- vette Figure 2.3 — Cannelures g'en- agement Figure 2.4 — Rainures pour ba- (ues de blocage. Figure 2.5 — Trous pour bow: ne ons ou goupilles, Figure 24 Figure, 8 ELEMENTS DE MACHINES contraintes maximales (a ou +) et du calcul des contraintes nominales, un facteur théorique de concentration des contraintes Ki ou Kis peut étre détini comme sult © (traction, er _ a. flexion) * Kis = zy (torsion) a Koa 0 ao et to sont les contraintes nominales. Fait & remarquer : en général, on calcule les contraintes nominales que subit la section nette, c'est-a-dire la plus petite section qui résiste aux charges. Les expé- riences ont monteé, en charge statique, que Kr et Kis ne dépendent pas du matériau ni de la grosseur de la piéce, mais plutat de la gométrie et du mode de charge (traction, flexion ou torsion. Connaissant Kr OU Kis. les valeurs de « ou « peuvent étre calculées. Les valeurs de Ky et de Ki, sont publiées dans de nombreux ouvrages de référence, et annexe C fait état des cas les plus fréquemment rencontrés, Notons que la section nette est géneralement définie sous chaque figure. EXEMPLE 2.1 — Uarbre, la figure 2.6, possede une rainure dans sa partie centrale. I est soumis & un couple de torsion T de 120 N.m, et les dimensions ‘geométriques dans le voisinage de ce changement de section sont r= 3mm,d=20mm et D = 25mm. Trouver lendroit et la valeur de la contrainte maximale. SOLUTION — A cause du changement de geométre, la contrainte maximale est ala fibre extérieure de la plus petite section. Le facteur théorique de concentration de contraintes en torsion Kis est obtenu de la figure C-15 de 'annexe C avec ~ = 0,15 a 1.35 CONCENTRATION DES CONTRAINTES Figure 26— Arbre pourw d'une 9 La contrainte maximale en torsion + est obtenue par la formule suivante we = (FE) = (2) : 16 x 120 15 (182°. ) : ® x (002) += 103 MPa EXEMPLE 2.2 — La plaque de la figure 27 est soumise simultanément a une force axiale Ny = 25N et & une force tangentielle Nx = 1 kN. En négligeant les concentrations de contraintes a 'encastrement, déterminez l'endroit et la valeur dela contrainte maximale en traction pour les données suivantes a=30mm Lb) = 50mm = 2mm b=20mm = Lr = 40mm h= 5 mm Figure 2.7 — Plaque mince encastrée SOLUTION — La contrainte en traction est maximale au point A ou au point B. II faut done effectuer es calculs au complet pour ces deux points en tenant compte de la superposition de contraintes. Point A Ku Gor + Ku Sof Le facteur théorique de concentration de contraintes en traction Ky: s‘obtient de la figure C-5 de l'annexe C D 30 © Bua Bais ave a 30 . Ku ~ 2,10 tele ting db 2 10 ELEMENTS DE MACHINES Pour la flexion, on a Ky ~ 1,85 en se servant de la figure C-6. 10 ( 28008 ve 18 ( 8 x 10000040) 0,020 x 0,005 0,005 x (0,020) Ga = 2.10 x 250 + 1,85 x 120 MPa oa = 747 MPa Ainsi, oy = Point B : Il n'y a pas de concentration de contraintes 7 x (i + ba Ny 4 Ns (ti + bad oe an ha on = ——28000 4 8.x 1000 (0,050 + 0,040) (0,030) x (0,005) (0,005) x (0,030) on = 167 + 120 MPa oy = 287 MPa La contrainte maximale en traction se prodult au point A, et sa valeur estde 747 MPa. 2.3 METHODES UTILISEES POUR CONNAITRE LES FACTEURS DE CONCENTRATION DE CONTRAINTES 2.3.1 THEORIE DE L’ELASTICITE FE CONCENTRATION DES CONTRAINTES 11 Figure 28 — Distribution des ‘une discontinuite. sible de calculer théoriquement les facteurs de concentration. On utilise alors une des méthodes expérimentales décrites brievement ci-aprés, ttitttttttttif Figure? 2.3.2 PHOTO-ELASTICITE La photo-lasticité est la méthode expérimentale Ia plus pratique et la plus universelle pour étudier les concentrations de contraintes, Elle utilise un polariscope qui permet de visualiser, sous la forme de franges de polarisation, les contraintes induites dans un modele translucide. 2.3.3 JAUGES ELECTRIQUES On peut aussi coller une trés petite jauge électrique sur le point presumé de concentration maximale (par exemple : le bord d'un trou, le fond d'un congé ou d'un filetage). Cette méthode courante ne permet d'obtenir que les contraintes induites en surface, mais ce sont généralement les plus grandes, 2.3.4 AUTRES METHODES EXPERIMENTALES : VERNIS CRAQUELANTS, MOIRE On a utilise de nombreuses autres méthodes pour connaitre les concentrations de contraintes, Le procédé de « vernis craquelants » consiste & déposer sur la région ELEMENTS DE MACHINES Studiée une couche de laque fragile. Lorsque celle-ci est seche, on applique les charges progressivement et on surveille 'apparition de la premiére craquelure. Les premiéres fissures apparaitront la ol les déformations de traction sonties plus grandes et elles seront perpendiculaires a leur direction. lWexiste aussi plusieurs procédés 04 une grille est tracée ou collée surlasurtace de la pidce. Les déformations de cette grille permettent de déduire les contraintes au voisinage dune discontinuite (méthode de la grille incluse ou des tranges de Moiré) 2.3.5 METHODES ANALOGIQUES Les méthodes analogiques consistent a reproduire des phenomenes physiques obeissant aux mémes lois que les contraintes. On peut montrer en effet que les contraintes normales, dans une pice bidimensionnelle par exemple, satisfont aux mémes équations que les vitesses d'un fiuide s’écoulant dans un canal plan de meme forme que la piece sollicitee. Ces méthodes sont commodes pour deux raisons surtout : elles peuvent etre appliquées de maniere approximative et elles permettent de concevoir des moyens pour diminuer effet des changements brusques de section. Considérons apiece dela figure 2.9. Imaginons que les forces, dans la piéce, sont représentées par une série de lignes semblables & celles qui forment les lignes de courant de l'écoulement d'un liquide, dans une conduite ayant la meme forme que la piece. Plus la concentration des lignes est grande, plus les contraintes sont grandes (le contraintes se comparent & le vitesse du fluide dans le probleme analogue d'écou- lement) secon a.a 2 SECTION bp Fiawe2s Figure 29 — Anelogie unéeoulement et la distribution des contraintes. CONCENTRATION DES CONTRAINTES | 13 Figure 2.10 — Etfet dun trou elliptique dans une plaque. 4 2.4 MOYENS DE DIMINUER LES EFFETS DES CONCENTRATIONS DE CONTRAINTES La méthode des lignes de forces permet d'envisager des modifications géometri- ‘ques & apporter aux piéces de machines de fagon a diminuer les concentrations de ccontraintes. I s'agit, en fait, d'empécher la concentration des lignes de forces au change- ment de section. Le principe directeur est le suivant : le changement de section doit se faire le ‘moins brusquement possible. Il faut donc employer les plus grands rayons de raccor- dement possibles. En partant du méme principe, on peut imaginer ce qui suit : dans une plaque en traction, un trou elliptique est moins dommageable si son grand axe est dans la direction des contraintes, et ce, pour une méme section nette (figure 2.10-a et b) ou t cst 'épaisseur de la plaque. Done, en enlevant plus de matériau, on diminue Veffet du changement de section Lorsqu‘on ne peut éviter d'avoir un petit rayon de raccordement, avoir un trou dans un arbre ou une plaque (figure 2.11-a), etc., et que ces changements de section présentent des dangers pour la piece, on peut, en enlevant du matériau, réduire leur effet dommageable (figure 2.11-b) —_—_ ao bee 1 cy 7 — a ¢ fee 4 1 om Figure 2.10, ELEMENTS DE MACHINES Figure2.11 2.5 APPLICATIONS AVEC DES CHARGES STATIQUES Hest possible que deux matériaux différents aient laméme résistance ultime ala traction Su etquel'un de ces matériaux possédeune capacité superieured' absorption {des chocs ou des surcharges & cause d'une proprieté appelée ductilté. La figure 2.12 montre le comportement typique de deux matériaux possédant approximativement la méme résistance. Le matériau fragile (figure 2.12-a) atteint son point de rupture aprés, Une petite déformation plastique, D'autre part, le matériau ductile (figure 2.12-b) montre quil peut supporter une déformation plastique beaucoup plus grande avant diatteindre son point de rupture. La ductilité se mesure en calculant le pourcentage diallongement dans I'échantillon a la rupture. En pratique, on utilise la valeur de 5% diallongement pour avoir une ligne de démarcation entre les notions de ductilite et de fragilité. Ainsi, un matériau qui posséde moins de 5% d’allongement a la rupture est considéré comme fragile, tandis qu'un matériau qui a plus de 5% d'allongement a la rupture est ductile 2.5.1 MATERIAUX DUCTILES Prenons une plaque en traction percée d'un trou circulaire et fabriquée avec un matériau ductile. (esupi > 5%) et parfaitement plastique (figure 2.13). CONCENTRATION DES CONTRAINTES Figure 2.11 — Moyens de ci- minuer les concentrations de contraintes. Figure 2.12 — Gourbes typ ‘ques o-« pour deux matériaux Figure 2.13 — Plaque soumige 2 la traction, trouee 16 ‘Augmentons progressivement la charge de 04 P) (tigure2.14-a),ensuite de P1 (figure 2.14-b) pour atteindre finalement la charge Ps (figure 2.14-c) qui CONTRAINTE 6 CCONTRAINTE 6 DEFORMATION DEFORMATION (2) MATERIAU FRAGILE (@) MATERIAU DUCTILE. Figure. 12 Figure213 constitue la charge maximale plastique, On peut remarquer que pour 6 Ua = 4 3eE Energie de distorsion 4 écoulement pour un essai de traction pure Pour un essai de traction pure, "énergie de distorsion a écoulement est calou- lée en remplacant Vétat de contraintes correspondant (a = Sy,02=0,03=0) dans equation (3.20) pour obtenir Us (ty) 287 _ (+) 8? ea lecoul = gE BET En égalant (3.21) et (3.20), on obtient @ =o: +3 -oy + (6 Sy (3:22) 2 La relation (5.22) prédit "écoulement dans une piéce soumise & un état de contraintes triaxales. Pour des contraintes biaxiales (en supposant 63 =0), on a Sy? =o} -o:02 +03 oxy La contrainte de Von Mises. (o') est détinie par o = Voi- oie: +03 (a2 Employant cette notation, écoulement se produit lorsque Sy 025) La limitation donnée parla formule (3.25) est représentée par ellipse ala figure az. 28 ELEMENTS DE MACHINES West parfois utile que expression de 0’ soit donnée en fonction descontraintes Glementaires ox, ay et Tay plutdt que des contraintes principales 0; et 62. Sachant ue les contraintes principales sont obtenues par la relation suivante ox +55 6 = SS Posons ox toy A=SxtSy g 2 Done equation (3.26) devient o o2 (58) aa ; A+B A-B Liéquation (3.28) utilisée avec 'équation (3.24) donne 2 o= [aser-weeea-ey | qui se réduit & ° [ a? +98" ] En remplacant les valeurs de A et de 8 dans 'équation (3.90), on a Voi-o: +03 Figure 37 Vv Gx oy +0; + Btyy* 028) 2 (028) (329) (330) a Figure 3.7 — Critere d'écoule- ‘ment d@ von Mises, ‘THEORIES DE LIMITATIONS EN STATIQUE 29 la torsion pure. Limite d’écoulement en cisaillement La limite d'écoulement en cisaillement Syy est définie comme le niveau de contraintes atteint lorsque 'écoulement se produit lors d'un essai de torsion pure. En se basant sur le critére de Tresca, d'une part, et sur le critére de von Mises, d'autre part, peut-on trouver la relation qui existe entre Ssy et Sy? Supposons un arbre soumis a un couple de torsion T, tel que x= Tr/J, soitla contrainte résultante de cisaillement ala ire extréme (r= rayon extérieurdelarbre:J moment diinertie polaire = xd“/32) Un élément de matériau, chois! a la surface dela piece, est solicité tel quillustré a la figure 3.8, Les contraintes principales dans le plan x-y sont données parle cercle deMohr de la figure 3.8 (c) et sont o1 = 1,02 =-t et 03 =0. a) © igure 38 — Piéce soumise & Figure 38 Critére de Tresca Pour la torsion pure omax = +t, min Par le critere de Tresca, on a lean: = onal yg, = & am Tmax Critére de von Mises Si on introduit, dans l'équation de la contrainte de von Mises (3.25), les valeurs des contraintes principales 0) = +r et 62 =—t, nous obtenons f=3r=3S85 oy done Sy Sy = = = 0577 sy 030) v3 30 ELEMENTS DE MACHINES 3.2.2 CRITERES DE RUPTURE (matériaux fragiles) Théorie de la contrainte normale maximale La rupture se produit dans un élément chargé lorsque l'une des contraintes principales atteint la valeur de Sy oude Suc Pour ce qui est des matériaux fra: giles, on a des valeurs différentes pour Isa. les résistances & la rupture Sus et Sot (en général [Sue] > Sut) Su Saw, Dans le cas des contraintes biaxiales (a =0), la cupture se produira lorsque ©: = Sy 04.61 =~ [Sel aay 2 = Sy ou 52 = ~ [Suc] Ce oritere est représenté graphiquement = ala figure 39 Fire 39 cae Théorie de Coulomb-Mohr Cette théorie, également appelee théorie du trottement interne, est basée sur les résultats de deux essais : l'essai de traction et essai de compression, La rupture se produit dans un élément soumis a un état de contraintes qui produit un cercle de Mohr tangent @ envelope des deux cercles qui passent par fes points Sit et Suc (voir figure 3.10). Pour des contraintes biaxiales (en supposant 3 = 0), la rupture se produit lorsque oA ou (01 > 0,62 <0) Sut S24 S124 ou (62 >0,5; <0) Su Sue 6) = Sui 62 = Su ou (6) > 0, 2 > 0) 61 = Suc} 62 = Sue OU (61 <0, 02 <0) (338) THEORIES DE LIMITATIONS EN STATIQUE 31 Figure 39 — Théorie de ‘contrainte normale maximale, Graphiquement, le critére dans le plan a1, ¢2 est représenté par la figure 3.11 ’ Ys B S des contraintes induites, Figure 3.11 —~ Critare de Cou- lomb-Mohr, Théorie de Mohr modifiée En général, pour les matériaux fragiles, la limite de rupture en torsion Say est approximativement égale la limite de rupture en traction. Cette observation expérimen- tale n'est pas véritige par la théorie de Coulomb-Mobr. En ettet, dans a figure 8.11, laligne dont la pente négative est égale a —1 représente un chargement en torsion (72=—01).Le point A indique la limite permise par cette théorie de limitation. On constate que cette valeur estinférieure a Sut. C'est pour cette raison que l'on utilise généralement une théorie modifiée de Mohr pour calculer des pieces en matériau fragile. C'est une théorie quitient compte de cette propriété (Seu Su), etquel'on peut décrire comme un compromis entre les deux théories précédentes (la théorie de Ia contrainte normale et la théorie de Coulomb-Moh), La figure 3.12 illustre la théorie de Mohr moditiée. Figure 3.12 — Théorie de Mohr Figute 3.12 moditiee 32 ELEMENTS DE MACHINES

Vous aimerez peut-être aussi