z
M
q
r
r’
n r
O
dOP
I P
On va donc employer la limite r ρ, pour tout point P appartenant à la spire. Avec les notations ci-dessus
la formule de Biot et Savart s’écrit −
→ →
→
− µ0 I dρ ∧ −
r
B (M ) = (9.1)
4π spire r3
104
LST, 2e année CHAPITRE 9. DIPÔLE MAGNÉTIQUE ET MATÉRIAUX MAGNÉTIQUES
Evaluons le terme →
−
r /r3 pour des points M situés à grande distance de la spire :
−
→
r →
−
r −−→ρ →
−r −−→ρ
3/2 − 3/2
=
r3 r +ρ −2r · ρ→
− →
− →
− →
r3 1 − 2 r·2ρ
r
2 2
−→
r −− →
ρ →
−
r ·−→ρ
1 + 3
r3 r2
→
− →
−
r ρ r · ρ
− + 3
r
r2 r3 r3
où nous avons fait un développement limité à l’ordre 1. En reportant cette expression dans la formule de Biot
et Savart de l’éq.(9.1) on obtient
& '
→
− µ0 I −
→ 1 −
→ − → 1 −→ − → −
→ →
−
B (M ) dρ ∧ r − dρ ∧ ρ + 3 dρ ∧ r ρ · r
4πr2 spire r spire r spire
puisque le vecteur →
−
r est indépendant du point P sur la spire qu’on fait une intégration sur toute la spire,
en revenant au point de départ P0 .
2.
−
→ →
dρ ∧ −
1 2S
− ρ =− n
r spire r
est le vecteur normal au plan de la spire (vecteur de base de l’axe z) et S sa surface. Ce calcul est
où n
général, valable quelle que soit la surface. En effet, une surface élémentaire dS, telle que
1−→ −
→
ρ ∧ dρ = dS n
2
dS
O
r dr = dOP
P
3.
→ → −
− → → −
−
dρ ∧ −
r →
ρ ·−
→
r = − 3→
1−
dρ −
ρ ·→
1
r ∧ r
r3 spire r spire
105
LST, 2e année CHAPITRE 9. DIPÔLE MAGNÉTIQUE ET MATÉRIAUX MAGNÉTIQUES
or,
r1 - 2 .
ρ1 r1 dρ1 = ρ1 (P0 ) − ρ21 (P0 ) = 0
spire 2
d’où
→ → −
−
ρ ·→
dρ − r = r2 ρ2 dρ1 e1 + r1 ρ1 dρ2 e2
spire spire spire
On voit donc apparaître une grandeur importante car décrivant complètement la spire « vue » depuis une grande
distance, à savoir le moment magnétique dipolaire :
−
→ = IS n
m (9.2)
→ →
En utilisant l’égalité r ∧ −
m ∧ r = −
→ (
m r · r) − r r · −
m , on obtient alors l’expression du champ magnétique
créé par un dipôle magnétique
→
− µ0 - − → · r − −
→.
B (M ) = 3
3
r m m (9.3)
4πr
ce qui peut également s’écrire
&→ '
−
→ µ0 −−→ −
m · r
B (M ) = − grad (9.4)
4π r2
En coordonnées sphériques, r · −
→ = m cos θ et les composantes poloidales du champ s’écrivent :
m
µ0 µ0
Br = 2m cos θ Bθ = m sin θ
4πr3 4πr3
→
− →
−
Remarque : On constate que le champ B d’un dipôle magéntique est analogue au champ E produit par un
dipôle électrique (voir chapitre 4 et l’éq.(4.5) en particulier). Cette analogie est assez surprenant compte tenue
→
− →
−
du fait que les équations et les sources de B sont bien différentes que celles de E .
Lignes de champ
→
−
On peut dériver les equations pour les lignes de champ B qui sont toujours parallèles au champ. Ici, l’équation
des lignes de champ en coordonnées sphériques fournit (voir (8.3)) :
donc les lignes de champ magnétique sont obenues en intégrant les deux cotés :
dr cos θdθ
= ⇒ ln r = 2 ln (sin θ) + C ⇒ r (θ) = K sin2 θ
r sin θ
où K est une constante.
Remarque : Pour établir l’expression du champ créé par un dipôle, nous avons fait un développement limité
en ne conservant que les termes d’ordre un. Les termes d’ordre supérieur (multipolaires) ne jouent un rôle qu’à
proximité immédiate de la spire.
106
LST, 2e année CHAPITRE 9. DIPÔLE MAGNÉTIQUE ET MATÉRIAUX MAGNÉTIQUES
Si on regarde sur des échelles de temps longues par rapport à T , tout se passe comme s’il y avait un courant
q qω
I= =
T 2π
On a donc une sorte de spire circulaire, de rayon moyen la distance moyenne au proton, c’est-à-dire le rayon de
Bohr a0 . L’atome d’Hydrogène aurait donc un moment magnétique intrinsèque
−
→ = IS n qω 2 q
m = =
a0 n mωa20 n
2 2m
q −
→
= L (9.5)
2m
→
−
où L est le le moment cinétique de l’électron et q/2m est appelé le facteur gyromagnétique.
Ce raisonnement peut se généraliser aux autres atomes. En effet, un ensemble de charges en rotation autour
d’un axe vont produire un moment magnétique proportionnel au moment cinétique total. Cela se produit même
si la charge totale est nulle (matériau ou atome neutre) : ce qui compte c’est l’existence d’un courant. Il suffit
donc d’avoir un décalage, même léger, entre les vitesses des charges « + » et celles des charges « - ».
Du coup, on peut expliquer qualitativement les propriétés magnétiques des matériaux en fonction de l’orien-
tation des moments magnétiques des atomes qui les composent :
– Matériaux diamagnétiques : produisent un moment magnétique induit, proportionnel au champ ma-
→
−
gnétique appliqué, qui s’oppose à ce dernier. Le champ B résultant est d’intensité inférieure au champ
appliqué.
– Matériaux paramagnétiques : Leurs contituents ont des moments dipolaires magnétiques intrinsèques
qui peuvent s’aligner avec un champ magnétique externe. Elles peuvent ainsi être aimantés momentané-
→
−
ment et le B résultant est d’intensité supérieur au champ appliqué.
107
LST, 2e année CHAPITRE 9. DIPÔLE MAGNÉTIQUE ET MATÉRIAUX MAGNÉTIQUES
– Matériaux ferromagnétiques : ceux dont les moments sont déjà orientés dans une direction particulière,
de façon permanente (aimants naturels).
La Terre est connue pour avoir un champ magnétique dipolaire, où le pôle Nord magnétique correspond
approximativement au pôle Sud géographique. Au niveau macroscopique, l’explication de l’existence du champ
magnétique observé sur les planètes et sur les étoiles est encore aujourd’hui loin d’être satisfaisante. La théorie
de l’effet dynamo essaye de rendre compte des champs observés par la présence de courants, essentiellement
azimutaux, dans le cœur des astres.
Plusieurs faits connus restent partiellement inexpliqués :
– Les cycles magnétiques : le Soleil a un champ magnétique à grande échelle qui ressemble à celui de la
Terre, approximativement dipolaire. Cependant, il y a une inversion de polarité tous les 11 ans. Pour la
Terre, on a pu mettre en évidence qu’il y avait eu une inversion il y a environ 700.000 ans. Par ailleurs,
on observe des fluctuations du champ.
– Non-alignement avec le moment cinétique de l’astre : s’il est de l’ordre d’une dizaine de degrés
pour la Terre (avec une modification de la direction de l’axe magnétique d’environ 15’ par an), il est de
90◦ pour celui de Neptune !
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LST, 2e année CHAPITRE 9. DIPÔLE MAGNÉTIQUE ET MATÉRIAUX MAGNÉTIQUES
9.2.2 Le champ « H »
→
−
Puisque nous n’avons pas de contôle direct de j m , il s’avère pratique en présence de la matière (et ses
−
→
moments dipolaires magnétiques associés) de définir un champ auxiliaire H de façon analogue avec le champ
→
−
D de :
→
−
−
→ B − →
H≡ −M (9.9)
µ0
−
→
On obtient l’équation différentielle de H en prennant la rotationnelle de l’éq.(9.9) et utilisant ensuite les équa-
−
→
tions (9.8) et (9.7). On obtient ainsi L’équation différentielle de H en magnétostatique :
−→−→ − →
rotH = j libre (9.10)
−
→ −
→
Pour des matériaux diamagéntiques et paramégnétiques, M est proportionelle à B, et on peut écrire
→
− →
−
−
→ B χm B
H= −
µ0 µ0
→
−
1 →
− B
= (1 − χm ) B ≡
µ0 µr µ0
1
⇒ µr = (9.11)
(1 − χm )
−
→ → −
On appel µr = 1/ (1 − χm ) la perméabilité magnétique relative du matériel. La relation entre H et B pour
les milieux linéaires est :
→
−
−
→ B
H= (9.12)
µ0 µr
−
→
Si la symétrie du problème est suffisament élevée, on peut obtenir H en faisant appel à la forme intégrale de
l’éq.(9.10) :
−
→ − →
H · dl = Ienl (9.13)
C
−→ →
−
Remarque : Si on compare attentivement les définitions des champs auxiliaires H et D, ainsi que les para-
mètres constitutifs associés, εr et µr , on remarquera quelques différences un peu troublantes (de signe etc.).
Ces différences regrettables ne viennent pas de la physique elle-même mais plutôt d’un accident de parcours
−
→
historique. Elles proviennent du fait qu’au début, les physiciens pensaient que H était le champ fondamental et
→
− −
→ →
−
B le champ auxiliaire. Ainsi, autrefois (et parfois encore), on appelait H le champ magnétique et B le champ
→
−
« d’induction magnétique ». De nos jours, on préfère appeler le champ fondamentale B le champ magnétique,
−
→
et H simplement le champ « H ».
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