L'HUILE FRAÎCHE
1
Rien ne détruira
2
Il faut savoir
3
Que le délassement assombrisse
4
Tu exposes le diagramme
5
Un midi étrangement profond
6
Que reste-t-il à inventer ? Une morale pesante,
prescrite il y a deux mille ans. En trois mots, un monde
transformé suivant les transcendances d'un peuple. J'ordonne
le supplice, c'était le supplice. J'ordonne la paix, éclate la
guerre !
7
Les rayons suprêmes
8
C'étaient des lèvres creuses
9
Opaque cité
10
Ils entament calmement
11
Il est temps de vendre le supplice. L'accoutumance
au malheur est scène de pauvre, point de l'homme. Pour des
catafalques de gloire, l'enjeu - l'immense enjeu couvre nos
destinées.
12
Qui eut dit
13
Des oriflammes, des marbres
14
Minuit, minuit de gémissements plaintifs voile la lune de
halos. Le lendemain, repus d'hymens et d'ivresse divine, ils se
réveillent prêts pour un autre combat. La ville de Cycomore
sera visée.
15
Je revois un sanctuaire
16
Spectacle
17
C'est elle la petite morte
18
L'impossibilité
19
Honfleur !
20
Toi, raconte-nous l'histoire
et fais trembler la scène sous
le déchaînement de la parfaite
comédie !
Paul Claudel.
21
"Qu'un monde nouveau naisse de ces lieux ! Je veux
par la grâce et la force universelles, la substance humaine."
22
Une onde transparente, des rayons nacreux ;
Dans les cheveux et les grands airs d'Hélène,
Le bois doré s'éloignait derrière les vignes et les
copeaux.
La tempête battait aux cloches de l'église,
Et ses feux montaient dans mon œil.
23
La raison éminente fut donnée dans les couloirs
débarrassés des poussières mauves, des boiseries rougies et
des cloîtres malingres. Ils décidèrent d'apporter un grand
plateau où convergeraient les existences passées. L'ombre vit
la tempête de haine, mais ne dit rien. Les modulations de son,
les spectateurs et les hymnes : tout fut prêt. On demanda la
musique. Elle vint.
24
On délibère pour une place unique où le sang sera
jeté. Un oint déformé regarde la scène pitoyable. L'artifice des
craintes et des stigmates anciens procurent des jouissances
infinies.
25
braises et de soufre brûlant. L'oraison de ce lieu psalmodie
des calomnies étranges pour guérir en leurs ventres les
suffrages honteux.
26
Des granites bleus
27
Ha ! Charniers ! Atroces pécules, quand oserai-je
vous dominer ?
28
C'est une nuit, c'est un nombre
29
Que de voyants, j'ai tué !
30
Pourvoir cette ruche ? C'est qu'un rêveur exploite nos
ténèbres. Ainsi son nom se propage dans nos simples
maisons, et des guirlandes horrifient la clémence d'un Dieu.
31
Des couronnes d'aubépine
32
Et la fête est chantée, et la fête est dansée,
Les acclamations contre la voûte céleste.
Les filles chahutées dans les cours, les recoins,
Les sourires des bouches, les paroles des yeux.
Des bras ont encerclé des hanches généreuses.
33
Le Dépravé
34
Et l'haleine écœurée acclame son ventre,
Forte d'un spectacle rebutant.
35
Les bouches offertes au calice de mon acte
Goûtent déjà d'un air nonchalant
Le déploiement de la vie ténébreuse,
Des couleurs bleutées déforment la semence soumise,
Et favorisent la délivrance de nos bruissements ailés.
36
Des races perdues, grandies dans des fumées,
De languissantes étreintes
Mues par les flammes étincelantes !
Horrible distraction suprême !
Et le soir, offert aux roses et aux folies,
Participe bêtement aux râles des mots !
L'ombre douloureuse s'est assagie
Dans d'incroyables inconstances.
Être sans bavures, oh ! L'insipide furie !
37
Soutenant la paresse des féeries,
Mon fluide murmure, compagnon de silence !
Mais l'indolent voyageur épris
Exploite une sombre terreur baignée d'ignorance...
38
J'extirpe de la mollesse, de l'écorce
Et les germes d'un bonheur.
Pour de lumineuses erreurs,
Je sanglote un or rougi.
39
Chanson
Ô futile douceur
Qui a tout amoindri,
Souviens-toi des langueurs,
Des langueurs qui ont fui.
40
Bien avant que ton sang
Ne blêmisse le mien.
Ô futile douceur
Qui a tout amoindri,
Souviens-toi des langueurs
Des langueurs qui ont fui.
41
Éternité
Le disciple exalté
En ces rêves anciens
Se foudroie éveillé
Sur un vieux parchemin.
42
Le disciple exalté
En ces rêves anciens
Se foudroie éveillé
Sur un vieux parchemin.
43
Partir vers l'infini
44
Le rêveur
45
Des saveurs, des rubis
46
Au tout premier réveil
47
Pour mon indifférence,
Ô fille délaissée !
Bercée de nonchalance,
Elle se voulait aimée !
Senteurs de l'altitude,
Loin des lâches misères,
Comme à son habitude,
Fuyant l'horrible terre !
48
Rien
D'horribles survivances
Fécondées d'irréels cris,
C'étaient vœux de patience,
Et bonheurs accomplis.
Ô douloureux enfantements
Putrides et malingres fœtus
Asphyxiés lentement
Dans le sein qui les a conçus !
49
Rien du terme pur de sa course
Régnant défunt et infini
N'exaltera l'ancienne source.
Vois le temps qui s'enfuit.
50
Je t'écris
51
Langueur a dû
Langueur a dû
Par temps de pénitence
Aux offres défendues
Trembler de jouissances,
En cela malheureux
D'allégresses perdues,
Quitte vite, grand pieux
Les sombres détresses,
52
Comme un bruissement d'aile
53
Au soleil, je m'avance
54
Obsession
55
Pastiche
56
Ophélie
57
À Sandrine
58
Jouissance en ce monde
59
Elles s'enfuient écumant
60
Qui donc du cerveau
61
Offert aux rêveries
62
Salue la saison souveraine
63
Impression
Ô cascades en furie !
Un long baiser posé sur l'encolure des lèvres
Embrasse confusément les chaleurs de la nuit,
Frisson de bonheur.
64
L'heure hume des sourires étranges
Avec ta taille lourde
D'odeurs et de fruits savoureux.
65
Chute
Et le martèlement s'endort !
66
Que sa puanteur, que son ombre
67
Neige d'écume
68
Ballades et orgues
69
Profusions
Que faire ?
70
Vocables
71
Froissements
72
Et plonges à l'ennui !
73
Pour l'accord des idylles
74
Certains sont pénitence où le soleil s'enfonce,
Et des lieux de plaisirs sur le siècle maudit.
Alors d'autres langueurs ont brusqué mes souffrances.
L'angoisse bat son plein et elle condamne atroce
Etc.
75
Confession
76
Lentement
Comme lentement
Il redescend
Souffrant,
L'avidité veule
Pour qu'il pleure
Tremblant,
77
Il retiendra son souffle
78
L'empreinte diluée de son pas neigeux, et sa robe
incrustée de minuscules diamants enveloppent le rivage de
bronze et les couches de l'aurore.
79
Il brillait dans les yeux
80
Il aurait voulu
81
La magie est à répéter.
82
Il est un minuit
83
À la cloche d'ivoire
84
Un froissement d'étoffes
85
d'autres encore suintent, et se languissent de désespoir. Des
masques pour les condamnées, des cordes pour les ignorants,
des infusions pour les délaissés.
86
Minuits - points
87
Un tambour en rut
88
Sont-ce des lueurs illuminant la face terne du
moribond, un vulgaire traité de paix jamais respecté, un
stratagème démoniaque ? Un compromis ? On avance un
sourire aux lèvres. On avance toujours. Tous les membres
sont crispés. Que fait-il ? Pourquoi ?
89
C'était d'une humeur claire
90
Pourtant je te savais, et tu n'es déjà plus ! Tu disparais
quand tu supplies. Tu fonds mes pensées quand l'œuvre
m'attend. Insaisissable amie, comme je te demande ! ...
91
l'ignorance de ses actes ?
92
Ô solitude morne et plate
93
Un éternel recommencement
94
Miroirs de l'âme
95
Les ondes turbulentes
96
Dans ce souterrain visqueux
97
d'observer leur atroce procession, je cherchai à me reposer
quelques instants dans ce souterrain. Mais dans mon rêve, ils
avançaient encore et défonçaient mon crâne de leurs horribles
pas.
98
Ces pas tourbillonnent
99
grandeurs sous les apitoiements des infortunés !
100
Sur les scènes des partages
101
Sublimes mascarades des esprits. Nécessités des
familles. Ô découvertes des âmes !
102
Des chênes prostrés
103
Par la femme mystique
104
Par la grâce et la discorde
105
Un simple cri sur ta bouche
106
Un ivoire brillant
107
Je croyais voir
108
C'est un spleen
109
superbe.
110
Un idéal songeur
111
De quelques années l'aîné de Madame Ursus, il ne
pouvait s'empêcher de déplorer l'éducation trop peu
conformiste dont un enfant en bas âge jouissait.
112
C'était un vieux boudoir
113
Que reste-t-il des vils tourments
114
Épargneras-tu les martèlements incessants d'une
jeunesse laborieuse ? Attends-tu déplorable créature
l'impossibilité de ma croyance ?
115
J'ai volé
116
Magicien doué d'une sagesse constante, séraphin
démoniaque ou démon divin ? Qu'importe ! Tous ces noms
gravés comme des dalles de marbres dans mon crâne fatigué,
qu'importe !
117
pillage ! Oh ! ...
118
Mourir dans les bras
119
J'abolis le simulacre
120
Une enfance dévergondée
121
Un cloître très ancien
122
En tête
123
Pour l'archaïsme en fuite
124
Des tourments promis
125
La chute, espérance de nos cris
126
Le chant de guerre entendu sous les tentes dans les
bois.
Un monde disparaît.
Qui le remplacera ?
127
Le songe proscrit
128
Ils corrompent nos chaînes
129
L'orgasme dans les nébuleuses
130
Les déserts de ses nuits
131
L'incompatibilité I
132
Au tombeau, rempart extrême du bonheur
Une lente agonie prépare en ton honneur
La noirceur vile des Bacchantes
Et promet, lugubre survivante,
133
L'incompatibilité II
134
Au tombeau, rempart extrême du bonheur,
Une lente agonie prépare en ton honneur
La mort livide et luxuriante
Et promet - maudite survivante -
Fiels suaves et superbes jougs !
135
Si de l'instant sublime
Si de l'instant sublime
Rien ne s'échappe des lueurs
Si du doute accumulé
S'entaille un réel obscurci
Si, inquiet à l'automne des questions
L'horrible monstre sévit encore,
Qu'attendons-nous ?
136
Regards de malheur
Qu'exploite un désespoir,
Éloignez-toi une heure
Une heure ou deux ce soir.
Car saignant dans nos labeurs
À la sève sempiternelle
Nous n'aurons plus d'ardeurs
Pauvres de nous, mortels !
137
Lie qui incube
138
Sache...
Sache...
139
Les sévices saccadés
140
Le luxe se mouvait dans les plaines
Comme des coulées de braises
Aux étés chauds d'alors.
Oui, je suis !
141
Dominateur
142
Oraison du maudit
143
Mémoire du soir
144
La danse de l'idiot
145
Silence
146
Enchaîné
147
Nul n'arrêtera
148
Fuir, fuir !
149
Ainsi toujours
150
Tandis que l'ancienne famille
151
Par sa magique essence
152
et à persécuter l'honneur de la raison.
153
L'architecture de la femme
154
Tout s'éloigne
155
Le ruissellement grimpe
156
Elles tournoient
157
Des tourments épineux
158
Les heures s'égrènent
159
La providence exerce
160
Des délégations fourvoyeuses
161
Lieu saint de l'exil
162
J'expérimente le salut
163
Sur les collines en pente douce
164
La dague et l'épée
165
désespérément inutile donné à des morales futures,
n'entraînera pas la peine démantelée.
166
Le châtiment déjoué
167
Des quarantaines de drapeaux vaincus ? Non. Rien.
Rien qu'une déchirure interne que l'espoir renouvelle chaque
jour !
168
Des pétales mauves
169
Le froid crépusculaire
170
La femme renaissait sous les pétales de la rose et
brunissait les chaleurs de l'automne. Une baignée dans les
verdoyantes pâtures, et un signe de ta bouche, pâle déesse des
râles, l'alliance s'éternisait.
171
Là-bas tu vois les feux
Si un monde s'efface,
Un autre disparaît.
172
La chute et l'espérance de nos cris, de nos cœurs
Le fouet aux lanières superbes dans nos corps.
173
jetant sous les boues des généraux.
Un monde disparaît,
Un autre le remplace.
174
L'orgasme dans les nébuleuses
175
Les déserts de ses nuits
176
Le songe est interdit
177
De l'heure toujours mortelle
178
Un démon se souvient
179
Pour l'ombre de toi-même
180
Que tu proposes nue
Lentement de l'éclat
Reposé sur un cœur
Un souffle poussera
Cris sublimes et candeurs...
181
O candides insouciances
O candides insouciances
De l'automne perdu
Aux nombreuses naissances
Les bels espoirs déçus !
Alors le moribond
Sur des larmes versées
Pour un feu infécond
Pleure de lâcheté.
Ô candides insouciances
Des automnes perdus
Serez-vous espérances
De ce monde entrevu ?
182
Car c'est la destinée
Pour mes erreurs promises
Qui enchante l'année,
Cette année indécise !
183
À ma dormeuse
184
Il y avait dans cette ancienne contrée
185
Que le délassement assombrisse
186
morale deux fois millénaire. Le tout s'étale dans la stérilité.
Voilà où vous en êtes, - à détrousser, sauvages ! Quel mépris
bestial ! Je parle de catastrophes, mais personne n'entend.
187
Quand l'ombre grandit
188
De l'automne stupide
C'est l'hiver.
189
Tu exposes le diagramme
190
Oeil fixé sur les écrits, tendance aux souillures internes,
dépistage d'une carence idiomatique, - là est le surfin de
l'observateur. L'ignorance vécue, le délabrement d'un...
Qu'est-ce à dire ? Un point insignifiant pour les musées
alentour, un rejeton de défauts semblables aux découvertes
antérieures !
191
Ce n'est qu'un point
192
On détruisit l'idée
193
Malgré cette commotion
194
Un cordon de fil d'argent
195
Il condamne
196
Il nous faut au-delà de ces transfusions
197
Jadis dans les décors
198
Une attache suspendue
199
Les rayons suprêmes.
200
Un désert de couleurs
201
Et le suaire de la face dépeinte, le lourd fardeau des
prochaines générations ? Disposés, insoucieux, leurs rires
éclatent bêtement dans des couloirs. Des rires idiots
semblables aux crises sataniques de mes anciens morts.
202
Jadis je resplendissais
203
déjà putréfiés, exprimant toute la douleur et toute la sauvagerie
de la Compagne. Des corps déchiquetés, des enfants massacrés,
d'autres enfants naissant dans un ventre ravagé, et d'autres petits
fœtus avortés, et soigneusement conservés dans des bocaux
d'alcool ! Ho ! Somptueuse image !
204
À l'auberge du Monstre
205
Journal de bord
206
Opération de l'esprit. Pourquoi ces misérables
humains ? Pourquoi avoir accepté un tel compromis ? Aspect
dévoilé au Moi : faiblesse refoulée depuis l'enfance. Prise de
conscience très désagréable. La répartie verbale est la
vengeance de l'esprit. Du dégoût des chairs hideuses. Supplice
et mauvais engagement. Faut-il renoncer ?
207
Rayons de pourpre
208
Baiser d'orgueil
209
Des candeurs endiablées
210
Oui, tu voles et descends
211
O si pure et si loin
212
Ô paix ! Quand ton silence
213
Ô délices bercées par la blancheur des eaux ! ...
Le bruit soyeux et libre respire l'amas d'ombre
Où je me reposais. Et de puissants sanglots
S'élèvent sur les cris de l'existence ! ...
Oui, sombre,
Et piteuse et démise, la laine autour des hanches,
Ma désinvolte, insouciante pensée !
Franche,
Car de son corps il ne tire que des sueurs froides...
214
Baiser d'orgueil
215
L'HUILE FRAÎCHE
Rien ne détruira
Il faut savoir
Que le délassement assombrisse
Tu exposes le diagramme
Un midi étrangement profond
Les rayons suprêmes
C'étaient des lèvres creuses
Opaque cité
Ils entament calmement
Qui eut dit
Des oriflammes, des marbres
Je revois un sanctuaire
Spectacle
C'est elle la petite morte
L'impossibilité
Honfleur !
Toi, raconte-nous l'histoire
Des granites bleus
C'est une nuit, c'est un nombre
Des couronnes d'aubépine
216
Le dépravé
Chanson
Éternité
Partir vers l'infini
Le rêveur
Des saveurs, des rubis
Au tout premier réveil
Rien
Je t'écris
Langueur a dû
Comme un bruissement d'aile
Au soleil, je m'avance
Obsession
Pastiche
Ophélie
À Sandrine
Jouissance en ce monde
Elles s'enfuient écumant
Qui donc du cerveau
Offert aux rêveries
Salue la saison souveraine
Impression
Chute
217
Que sa puanteur, que son ombre
Neige d'écume
Ballades et orgues
Profusions
Vocables
Froissements
Pour l'accord des idylles
Confession
Lentement
Il retiendra son souffle
Il brillait dans ses yeux
Il aura voulu
Il est un minuit
À la cloche d'ivoire
Un froissement d'étoffes
Minuits - points
Un tambour en rut
C'était d'une humeur claire
Ô solitude morne et plate
Un éternel recommencement
Miroirs de l'âme
Les ondes turbulentes
Dans ce souterrain visqueux
218
Ces pas tourbillonnent
Sur les scènes de partages
Des chênes prostrés
Par la femme mystique
Par la grâce et la discorde
Un simple cri sur ta bouche
Un ivoire brillant
Je croyais voir
C'est un spleen
Un idéal songeur
C'était un vieux boudoir
Que reste-t-il des vils tourments
J'ai volé
Mourir dans les bras
J'abolis le simulacre
Une enfance dévergondée
Un cloître très ancien
En tête
Pour l'archaïsme en fuite
Des tourments promis
La chute, espérance de nos cris
Le songe proscrit
Ils corrompent nos chaînes
219
L'orgasme dans les nébuleuses
Les déserts de ses nuits
L'incompatibilité I
L'incompatibilité II
Si de l'instant sublime
Lie qui incube
Sache...
Les sévices saccadés
Dominateur
Oraison du maudit
Mémoire du soir
La danse de l'idiot
Silence
Enchaîné
Nul n'arrêtera
Fuir, fuir !
Ainsi toujours
Tandis que l'ancienne famille
Par sa magique essence
L'architecture de la femme
Tout s'éloigne
Le ruissellement grimpe
Elles tournoient
220
Des tourments épineux
Les heures s'égrènent
La providence exerce
Des délégations fourvoyeuses
Lieu saint de l'exil
J'expérimente le salut
Sur les collines en pente douce
La dague et l'épée
Le châtiment déjoué
Des pétales mauves
Le froid crépusculaire
Là-bas tu vois les feux
L'orgasme dans les nébuleuses
Les déserts de ses nuits
Le songe est interdit
De l'heure toujours mortelle
Un démon se souvient
Pour l'ombre de toi-même
Que tu proposes nue
Ô candides insouciances
À ma dormeuse
Il y avait dans cette ancienne contrée
Que le délassement assombrisse
221
Quand l'ombre grandit
De l'automne stupide
Tu exposes le diagramme
Ce n'est qu'un point
On détruisit l'idée
Malgré cette commotion
Un cordon de fil d'argent
Il condamne
Il nous faut au-delà de ces transfusions
Jadis dans les décors
Une attache suspendue
Les rayons suprêmes
Un désert de couleurs
Jadis je resplendissais
À l'auberge du Monstre
Journal de bord
Rayons de pourpre
Baiser d'orgueil
Des candeurs endiablées
Oui, tu voles et descends
O si pure et si loin
Ô paix ! Quand ton silence
Baiser d'orgueil
222
FRANCK LOZAC'H
LE GERME ET LA SEMENCE
223
Infinies mes ardeurs
224
Consume le chant aimé par les frissons du doute.
Avec cette chaleur où la tendresse dort,
Des murmures et des cris hurleront tout à coup !
225
De royales prophéties
226
Jonglant sur les sentences de ce Dieu malveillant,
C'est l'espoir qui décline sur des villes connues,
Sur des cités sans vie, pourtant monumentales !
227
Cet espace disgracieux
228
Vos lugubres combats toujours redéployés
Jetteront leurs horreurs aux humains éclairés !
229
Venise
230
Encensée dans l'alcool
231
De vaines méditations
232
Énorme sacrifice
233
Prolongement
234
Ta main alanguie
235
La vieille maîtresse
236
Plaidoyer pour deux crânes
237
Si, flamboyant dans un tombeau
238
Soupir ancien
239
Cérémonial
240
Miroir
Et il obtient la floraison
Des pousses claires bercées au vent !
Rutile, ô belle pâmoison,
Car ton disciple déjà t'attend !
241
Du démoniaque héros
Du démoniaque héros
Naquit qu'enfin je pleure
Dégustant l'outrance d'un tombeau
En signe d'éternelle demeure,
242
Dédiant à la plus haute voix
243
Hanté et songeur
244
Volée aux traces de l'espérance
245
Les contorsions du mal
246
Et crache de putrides excréments
Au cœur recouvert de glaives nouveaux.
247
Pouvoir, inquiétante Cybèle, forcer d'un sein déplacé
La tournure exacte de nos songes angéliques ?
Pourvoir la quintessence d'un savoir clément ?
Qu'importe, race tonitruante, je ne sais plus !
248
Et froid comme l'automne et ses feuilles perdues
Je jette aux yeux glacés, ma face éclairée.
249
Soulève-t-elle de sordides cataclysmes
Ou des vagues rarissimes ?
250
Peines
Incandescence de l'astre,
Les rousseurs de la mer,
Quand la plaine dévaste
Les relents de l'éther !
Le moulage de la grâce,
Les amours sanglotantes,
Combien de fois vivaces,
Les peines accablantes !
251
Ô sevrages, ô licences
Envolés dans les flots
Et les dernières outrances
Que berceront les eaux.
252
Candides insouciances
Candides insouciances
Pour cet automne perdu,
Ô monstrueuses naissances
En ces mondes déçus !
Ainsi le moribond
Sur des larmes versées
Pour ce feu infécond
Pleure ces lâchetés.
253
Candides insouciances
Pour cet automne perdu,
Serez-vous espérances
Par ce monde entrevu ?
254
Réminiscences et destinée
255
Ô mon amie, par toi songée
Je n'oublierai ce pur enfer
Où dans ta nuit tu m'as plongée.
256
Sa grâce accoutumée
à P.V.
Sa grâce accoutumée
S'enivre de soleil.
Ô la nymphe égarée
Dans ses rayons vermeils,
D'un brin de pureté,
Sur son onde, s'éveille,
Si sensible beauté.
Et le vent dégarni
Plisse dans les roseaux
Les substances réunies
Par le calme des eaux.
Elle, baignée à demi,
Évasive sans trop
Elle dit, mélancolie.
257
Les bruissements subtils
De son regard si fin
Ont découvert fragile
L'œil clair qui est le mien.
J'emporterai l'exil
Car te sachant au bain
Je ne pourrais, sensible,
T'imposer le tien.
258
Les catacombes
à C.B.
Déambule et vacille
En ce lugubre monde.
Alors mes pas fébriles
259
Que tu proposes nue
à Sandrine
Lentement de l'éclat
Reposé sur un cœur
Un pur souffle unira
Cris sublimes et candeurs !
260
La transparence endormie
261
Éloignement
L'enchanteresse s'éloigne
Au plus profond du corps
Elle désire, elle décline
Dans ses cheveux soyeux
Sa délivrance la tord,
Le sommeil est cherché.
262
Air petit
Et à peine assouvis
Les mots s'entrelacent
Comme à l'infini ! ...
263
Ne veut correspondre
Pour l'admirable écrit !
264
Vapeur d'une audace
Vaste enveloppement :
De là s'endort l'animosité.
265
C'est le seuil où l'ondée s'amuse.
Un char va éclatant sur l'orée des Santals.
L'eau neuve circule
Par les dépaysements sauvages.
Tu distribues et condamnes
L'ordre de la seconde
Comme aux temps soucieux du mirage.
266
Nord
267
Mû par les syllabes stériles
Tu brandis le diamant,
Ton heure disparaît encore !
268
Arrache la pure particule,
Et des sens défaits
Coulera le raisin de l'enfer.
Coulera le raisin de l'enfer.
269
Trophée des ors
270
Trophée des ors dispensés par les vierges sensuelles,
Éclats violents de l'âme pour des corps en délire,
Des vomis écœurant dans des gorges impures !
271
Mélodie du deuil
272
Nymphes oubliées sur le calvaire assombri,
Que l'on peigne sa face dans un mortel effort !
273
Ivresse citadine
274
Brandissant de vulgaires épées
Comme de longues aiguilles aiguisées
Et roulant leurs flots de pavés
Tel le déluge d'un pénible rêve,
La route et le pylône renversés
Criaient A Mort au spectateur blasé !
275
Baveuses tuileries
276
Eau boueuse
277
Chanson
Ô cuirasses de porc
Dédicaces baroques
Vieilleries sommaires
Femmes tentaculaires
Engin détroussé
Et fileuse démise
Succursale crispée
Dans la nuit promise
Geste de la bouche
Canevas de vin
Troubadours qui volent
Qui plongent ! et des mouches
278
Je veux te dédier
279
Le beau langui
280
Par des attaches, soudés
281
D'un hasard naît une chair
282
À l'horizon suspendu qui s'abandonne, une course
dispense par l'ombre nue le glas primitif et vil où
résonnent les triomphes anciens qui se sont tus.
283
L'ondulation déterminée
284
Un moine convoite toujours
285
ténébreuses ! Les mots pincent les tonsurés, et les
chocs transitoires émigrent vers le joug tenace.
286
Ils justifient vos miracles
287
Écoutez. L'ignorance méprise les investitures, condamne
les vols promis, alors pourquoi tant de défis pour
une ère de mécontents ?
288
Tout t'est radieux
289
Le chant médusé
J'ai gravé sur la pierre des Morts deux noms réunis pour
l'éternité. L'ordre, dans sa course immuable, bannit
déjà la vérité du long supplice. L'oracle se meurt.
Les maigres affirmations condamnent davantage
encore les prisonniers du Néant.
290
Je devrais maudire le jeu des damnés de l'ambition. Tu
aurais dû exister, non pas te perdre dans les
coulisses de l'exploit. J'évoque l'enfant, le pur
diamant, l'union de deux corps. Tes lèvres parlent
encore et ton cœur s'est tu.
291
Les cyclones se meurent
292
Dans un calme plat
293
Je coulais ivre de découvertes. J'incendiais les coraux de
formes bizarres. J'inventais les poissons
multicolores. Je volais à la tâche suprême les
dernières pierres d'un édifice souterrain.
294
J'ai grandi dans les murmures
295
Quand exténuée, ravagée
296
Tu reposes, ivre de servitude passée dans un grand lit
d'allégresse ! Tu rêves avec ta chevelure imprégnée
de parfums exaltants à une contrée lointaine ; quelle
monotonie insipide dans tes yeux évasifs ! Quelle
lente paresse par ton corps sacré !
297
Mais tout ceci n'est d'aucun intérêt pour vos pauvres
consciences que d'entendre les gémissements
malingres d'un poète inconnu.
298
Cet ogre venu des profondeurs
299
Après avoir dépassé les frontières
300
Nul ne perdra les paroles
301
Fictif sans toutefois
302
Un feu où se perdent les labyrinthes
303
Ha ! Querelles dont on dispose
304
Les bourrasques incendiaient
305
Animaux, fleurs, astres, femmes, enfants, fleuves,
océans, plateaux et montagnes : tout périt dans le
profond chaos du Néant.
306
C'étaient des crépitements
307
Les grossesses disloquées
308
Longtemps
309
Le massif de fleurs
310
Dans mon rêve épuré
311
Même rêverie
312
Je contemple la vie et l'orgueil de ces transes,
La chaude montée au cœur qui est rose et bleue,
Car j'éprouve en moi-même le désir de survivre
Pour rester allongé presque mort en nous deux.
313
Offert aux rêveries
314
L'ange mort
315
Le stérile hiver
316
Immolée sur les plaies
317
Dans le golfe insipide
318
Éclats de feu brûlant dans les veines gonflées
Soleils et mâts et ocres, douces lueurs funestes
Camarades de trente que l'on a écorchés.
319
Les membres décharnés
320
J'ai dû aimer
321
La protubérance excessive
La protubérance excessive
Qui me servait de sommeil
S'éclipse dans les premières senteurs
De mon vaste ciel.
322
Clairons, sonnez l'expansive
Et heureuse cérémonie
Puisque des femmes agressives
Sur les couches se sont endormies.
Ô la câline, la débaucheuse,
Le tempérament étrange !
Elle gît Sandrine la pleureuse
Comme le sourire de mon Ange !
323
Volée aux traces de l'espérance
324
Hanté et songeur
325
Éloignée mais si proche
326
Ombre aux yeux
327
Vous ! Par la souvenance d'un dire
328
Comme des agissements indistincts
329
Ton ventre implorant
330
Le serpent
331
Ébauche d'une plainte
332
Et de sa grâce éprise
333
Oeil et regards
334
Ne veux-tu pas, mon âme
335
Sur l'onde délicate
336
Je ne peux oublier l'immuable furie
Qui brillant dans ma course, ô future, ô promise,
Fit par ton âme inculte un poète maudit.
337
L'insatisfaite
338
Même impure de tes somnolences
339
Sous l'effroi imposé
340
Alors que l'heure consume
341
Sublimes pâmoisons
342
Soupir marin
343
Frigides déités
344
Des mélodies splendides, efficaces courroux,
Possédées par les mannes, et l'œuvre des notables,
Sont-ce des contenances pour telle ingratitude ?
- Des tortueuses vignes faites de tentacules.
345
Dialogue nocturne
346
Si une brise fait
347
Alors tu te réveilles
348
Comme de longs soupirs
349
Oserais-je répondre
350
Sous cette mer diffuse
351
Jetées d'alexandrins
352
Éloigne-toi de l'affreux coup !
Par sa gorge, l'exploit d'un Ange, des terres aimées
Qui s'échappent, oraisons superbes et dévoilées !
S'en suit
Un baiser obscurci. Des langueurs azurées,
Oui, telles des sentences, des nymphes admirées...
Le rayon jaune et pâle par mégarde pour Dieu
Fais scintiller le pur métal, éclair des yeux.
Ses nectars faits d'extase et de perles buvant ;
De ses jets les coulées d'un breuvage pensant
Se mêlèrent d'obscurcir les ailes d'un vengeur...
Sur son front, Temple clair, si le jour enfin pleure
Un organe inconnu accomplit ses nuisances.
Le réel oublié tel le guerrier aux lances
Mugit si fortement, le condamne et le tue !
353
Transformée sur ton cœur, cette attaque déchue
Subit la violence et reçoit le malheur !
Et toi puissante fée, sous chaque mot tu meurs !
Baigne-toi sur mon sein, condamne le pécheur !
354
Ébauche d'un sort
355
Là, au bord de nos bouches le baiser peut couler
Si proche qu'une larme espérerait son tout.
Et serait-ce en ces nymphes que le sang affligé
Proposât des morsures autrement que divines ?
356
De l'explosion de joie
De l'explosion de joie
Descendue de ton histoire,
Ô contractions possédées !
C'est un feu qui t'amoindrit.
357
La taille que pincent
L'œil obscur
Ivre de visions,
Échappe à mesure
Un rouge de confusion.
L'honneur froissé !
Oh ! L’affreuse bourgeoise
Presse et croise ses deux mains
Et au loin disparaît !
358
Sentences
359
Car nul sans vérité
Et l'intraitable destinée
Et l'intraitable destinée
Acclame TOUJOURS
Son Maître.
360
Je revois de mornes jets d'eau
361
Une morosité avare
362
On se souvient des messages, des rires grinceux dans
des folles et secourables agonies, de la vengeance
bestiale, de l'orgie céleste acclamant toutes les
vétustés et les incisions de la frayeur superbe.
363
Piège sublime qui procrée toutes les tentations du mal, ô
faiblesse de fuite dans ses vertes pupilles, comment
ignorer votre suprême machination ?
364
Brandis le glaive
365
La bête invincible
366
Les sillons transpirent
367
Légère par ton assentiment
Embellie rarissime
368
L'angoisse traîne
369
Que ce ventre se blesse
370
Mage ou mesquin
Foudre, alors !
371
Brouillon I
372
Brouillon II
373
Pourtant dans l'Azur, le matin, je vois parfois les
premières pierres d'un Temple et je souris quand les
rayons frappent d'un éclat vermeil les plus hautes
fenêtres de la demeure.
374
Brouillons III
375
Son secret divinement gardé sera donné au maître de ses
(folies) lieux. Mais quel secret ?
376
Brouillon IV
377
Qui use de son intelligence
378
Au comble de sa bouche
379
Je ferai crever ses boutons
380
Décors
381
Je reconnais son pas
382
Je ne pouvais plus supporter
383
Mais vaines car ces piteuses
384
Aurore
385
Jeunesse
386
Premières images
387
Jamais plus
388
La bêtise de la chair,
La croyance cérébrale.
389
Mon cœur a pleuré ces lentes morts...
Jamais de diapasons posés
Sur les échelles perdues,
La main tremble trop, jamais !
390
Comme au sortir du ciel
391
Des reines de plaisirs accrochées
Aux espérances de la notoriété !
392
La marée
C'était le silence.
393
Depuis, fins des ballades où le pipeau transparent
dévoile son métier : les laines s'entrecroisent du
duvet à la poupe.
Profond dédain.
394
Ô sels, granits de l'âme impure ! Ils vont et consomment
les derniers biens d'un repas. Qu'il aille, lui,
invincible, ignorer la détresse du temps !
O les pertes proposées aux sauvages tourments. Ô la
raison importune le long fil de la raison, et la
discorde lustrant l'arc, rappelle la discorde !
395
Douce est cette brise qui fuit le soir et va à l'abandon !
Vaste est la miséricorde ! Cette foi si forte, si grave
dans l'air vif de la mer !
396
gourdes déployées. Le temps enfin - Homme d'une
marée dont le varech l'honore, place détruite des
derniers stigmates d'un été, le temps ranime sa
fraîcheur sur mon front irrigué.
397
Un semblant de doutes vocifère pour la cascade halée. Ô
nuit si douce ! Ô monotone distinct ! Mais
l'entreprise t'appelle ! ...
398
Loin de son bruissement, ô la sagesse des flots, la
languissante ! Parmi les senteurs iodées, j'ai humé
l'enchanteresse, ô Midi, ô Sirène ! Et sous sa vague
experte, j'ai su la somnolence.
Elle, promise au conquistador, sur l'autel de l'échouage.
Elle enfin, vêtue de broderies et de lingeries
passagères, - elle hurla !
399
Les calanques promises à la saveur parviennent à s'unir.
Mais quelques folles paresses s'étonnent de
l'abandon. Les femmes hurlent ! Les enfants
supplient ! Dans le ventre des abîmes, des
400
cadavre de la marée. Et mon coeur, ô pauvre ami de
l'enfer !, mon coeur implore et gémit. Mon exil
bannira les soumissions, et la bouche gonflée de
paroles confuses ne parlera plus !
401
Ô distinct et pourtant
Ta faiblesse fatale..
402
De qui la noire étoile
403
Délires de la folie quand des jets sporadiques
osent se proposer à l'esprit ambulant, sans
retenue aucune
404
Sous toutes les sueurs, qu'on brûle les images !
Cette mort invincible gaspillera ma haine.
En ta noire moisson, ta demeure entrouverte
Suffira à ta miséricorde, cher délice...
405
Je les voudrais chanter
406
Par ce délire, je sonde la forme antérieure.
Ravagé puis détruit, donné à la sentence,
Déjà, on se propose... Mais qui parle en mon nom ?
407
Il faudrait engendrer
408
D'une extrême langueur
Par ta main déposée, dans tes yeux oubliés
Je dispose pourtant de mon cher idéal,
J'impose à l'ultime multitude de changer.
409
Mensonge de désir
410
La faible survivance
411
C'est pourtant dans l'aigreur
412
Roi ou esclave, qu'importe ! Prier et sauver !
Car hors de sa durée, il se donne à l'effort.
Mais quel amant attendre ? Le convive se pense...
Et invente pour soi un azur effleuré ! ...
413
C'est un champ de framboises
414
Un animal défunt puissant à l'infini
Pénètre sous les vents. Ses sourires sont mensonges.
Il escorte la flamme de son subtil tangage
Et balbutie encore sous les chaleurs du jour.
415
Pareils à d'invisibles figements
La cavalcade en rut
Se réserve d'autres maux. Des jardins suspendus
À la plaine fumante, le dessein se veut court.
Il calque la durée.
La parabole encore
Est sortie de ses sables, achevant la dernière
Maternité féconde. Que son esprit est lourd !
416
La lumière dans les bruissements des vertes mousses
Entend clamer la peur d'un autre renouveau.
417
De son génie pourvu
418
Et son cœur est pareil aux cœurs qui se sont tus
Il conserve en sa chair l'exil qui est trop loin...
419
Une fougue tranquille
420
Hideux dans l'existence, déjà les chiens accourent.
Le souffle est tortueux, il sait l'ignominie.
Ô rubis de tristesse, pourquoi autant de spectres
Acclament la puissance égarée dans leurs songes ?
421
Car l'esprit des misères, ivre de sang n'est plus !
Grave dans tes pensées, la proue de l'avant-garde !
Vois les mages d'hier ! Noircis les cieux tendus !
422
C'est un Midi très grâce au rythme long et court
Encombré de victimes, acte saint du complot.
Dans le plus pur des songes, tout l'azur resplendit
Et la forme et le sens trouvent enfin le repos.
423
Des catacombes parlent de rives insensées,
Mais ce sont des carences, des plaies à tourmenter !
Elles en sont à voler aux sombres autochtones
Un bruissement de nuit, une soierie d'amour !
Belle de combattants, captive de vieux rêves,
Elle caresse l'écrit d'un rouge tamisé.
Ô les sombres pensées qui effeuillent l'écrit.
Des projections de sang ! Seigneur, tu entends ?
424
L'esprit se réjouit, enflamme ses ardeurs.
Les monceaux, les débris ! Les douceurs si passives,
Les tirades offertes, les espoirs si fertiles,
Les semelles argentées et l'or de mes mains !
425
L'étreinte épanouie ! La femme et son odeur !
Illuminée d'ivresse, effrayée sous sa peau,
Resplendit la sublime si prude dans mes bras ! ...
426
Dans le blanc de son ciel, le reflet de la femme
Endormie s'évapore jusqu'à la brume claire !
Ô les souffles exilés ! Et la vulve et la chair
Encore s'épanouissent sous les marbres vieillis !
427
Serait-ce l'ombre inerte ? La forêt obsédée
Eclaire de sa pierraille, son siècle d'épaisseur.
Elle crie ses soyeuses envies aux miracles
En subtils bruissements. Délice qui veillez,
Voyez cette chimère lourde de connaissances
Qui oublie ses désordres, qui d'un pied retenu
Léger et lumineux exalte l'excrément !
428
Que le souffle fatal expire sur ses voiles !
Les paresseux nuages alourdis d'invisibles
Sont des mères légères porteuses de blancheurs.
429
La moindre inclinaison dans ses airs de pastels
Éloigne sa pensée, ses pures nudités
Ses tardives tristesses, ses plumes enchantées.
430
De lubriques fantassins etc.
431
En ce comble profond
432
Jadis oignant le bel
II
433
Battre sous la patine et les danses du soir
Des masques qui selon font l'entente odieuse,
Qui conspirent en leurs têtes vers l'Ancien Devoir,
Rien, si dans cette soirée, tu ne deviens pleureuse...
Extrait
III
434
Bravoure d'une croyance
435
Pour les douleurs extrêmes
Odorante saveur,
Je ne puis par ces vers
Jouir d'une faveur
Ou de subtils éclairs !
436
Puisant d'une main vaine
437
Les cors sonnent
Tu persifles encore ?
Écoute l'assemblée
Cinglant leurs huées ! ...
438
Contorsion
439
Un tonnerre, les images
440
Des charpies ; des anges passés
441
Je suis la mort
Sache ! ...
442
LE GERME ET LA SEMENCE
444
Un moine convoite toujours
Ils justifient vos miracles
Tout t'est radieux
Le chant médusé
Les cyclones se meurent
Dans un calme plat
J'ai grandi dans les murmures
Quand exténuée, ravagée
Cet ogre venu des profondeurs
Après avoir dépassé les frontières
Nul ne perdra les paroles
Fictif sans toutefois
Un feu où se perdent les labyrinthes
Ha ! Querelles dont on dispose
Les bourrasques incendiaient
C'étaient des crépitements
Les grossesses disloquées
Longtemps
Le massif de fleurs
Dans mon rêve épuré
Même rêverie
Offert aux rêveries
L'ange mort
445
Le stérile hiver
Immolée sur les plaies
Dans le golfe insipide
Les membres décharnés
J'ai dû aimer
La protubérance excessive
Volée aux traces de l'espérance
Hanté et songeur
Éloignée mais si proche
Ombre aux yeux
Vous ! Par la souvenance d'un dire
Comme des agissements indistincts
Ton ventre implorant
Le serpent
Ébauche d'une plainte
Et de sa grâce éprise
Oeil et regards
Ne veux-tu pas, mon âme
Sur l'onde délicate
L'insatisfaite
Même impure de tes somnolences
Sous l'effroi imposé
Alors que l'heure consume
446
Sublimes pâmoisons
Soupir marin
Frigides déités
Dialogue nocturne
Si une brise fait
Alors tu te réveilles
Comme de longs soupirs
Oserais-je répondre
Sous cette mer diffuse
Jetées d'alexandrins
Ébauche d'un sort
De l'explosion de joie
La taille que pincent
Sentences
Car nul sans vérité
Et l'intraitable destinée
Je revois de mornes jets d'eau
Une morosité avare
Brandis le glaive
La bête invincible
Les sillons transpirent
Légère par ton assentiment
Embellie rarissime
447
L'angoisse traîne
Que ce ventre se blesse
Mage ou mesquin
Brouillon I
Brouillon II
Brouillon III
Brouillon IV
Qui use de son intelligence
Au comble de sa bouche
Je ferai crever ses boutons
Décors
Je reconnais son pas
Je ne pouvais plus supporter
Mais vaines car ces piteuses
Aurore
Jeunesse
Premières images
Jamais plus
Comme au sortir du ciel
La marée
Ô distinct et pourtant
De qui la noire étoile
Délires
448
Je les voudrais chanter
Il faudrait engendrer
Mensonge de désir
La faible survivance
C'est pourtant dans l'aigreur
C'est un champ de framboises
Pareils à d'invisibles figements
De son génie pourvu
Une fougue tranquille
En ce comble profond
Jadis oignant le bel
Extrait
Bravoure d'une croyance
Pour les douleurs extrêmes
Puisant d'une main vaine
Les cors sonnent
Contorsion
Un tonnerre, les images
Des charpies ; des anges passés
Je suis la mort
449
FRANCK LOZAC'H
LE MANUSCRIT INACHEVÉ
450
OU
451
PRÉFACE
452
La deuxième partie du recueil est plus conventionnelle. Elle
est construite avec un ensemble de textes ayant la particularité de
pouvoir être lus indépendamment.
453
Quel équilibre ?
454
moi qui travaille fort tard la nuit.
455
Je m'évangélise cyniquement
456
Tortures de la tête
457
Des pluies d'orage
458
J'ai dénoué les cheveux d'or
J'ai dénoué les cheveux d'or. Que valsent les éclairs, les
amants, les amours !
459
Pourquoi se sont-ils tus ?
460
Un ange
Les rires sont fourbes. J'entends des rires vicieux. Leur crime
est d'avoir usé de ma pureté.
461
J'annonce
462
Je me couche néanmoins
Une ligne préférée, c'est un pas vers toi. Pourtant la vie est
commune. C'est l'air du débarras. La génération jure qu'on m'attend.
463
Encerclé par le poème
464
Mes trophées
465
Mystérieux écrivain
466
Des beautés ?
467
La bouche collée
468
J'Illumine les impuretés. Je nage dans le détail. Ne sais où je
vais. Patience.
469
Le poète
470
Le bateau
471
Pas de fioritures, pas de tournure de sens.
Des idées simples, des phrases courtes.
Tout est à déchirer. Les débilités étranges m'ont été trois fois
refusées.
472
Ai-je été persécuté par des centaines de livres à étudier ? Je
me suis précipité. Les pièces étaient fades. Tout seul. Progrès rapides
pourtant.
473
silences, et les fourberies ! Tous des fourbes ! Je me suis absorbé dans
d'odieux journaux, le cul en l'air face à la marquise, etc.
474
Les contrôles
475
Quelle cuisine insolite, pas même originale !
476
Tout balance
477
L'infusion dans les veines
478
Je m'use
479
Là je sais où je m'engage...
480
Les femmes de l'amour, l'élixir de ma vie ?
Elles ont pleuré de désespoir !
Mon or brille pour les droits à venir ?
La récompense de l'avare au labeur !
L'intelligence et sa fécondité :
Les bruits bourdonnent mes oreilles
Et jamais plus ne voudront me quitter.
Le malheur m'interdit de lire.
Ma concentration est nulle.
Impossible.
481
Soutire la misère aux projets.
482
La destruction des mondes
483
Grandirai-je ?
484
Regagne ta garnison
485
Des évaluations
486
Cette feuille à noircir
487
Vie d'artiste
488
Incohérence
489
La parole lisse
490
Les danses scandinaves
491
Le livre
492
Ceux qui crient
493
Je dois encore m'abrutir
494
Rêves, absurdités, mensonges !
495
Incapable d'assumer ma tâche
496
La montre plate
497
Vision divine
498
Pensées brutes
Ô le rêve d'ivoire !
Ai-je envie de travailler ?
Grand besoin de sommeil !
499
L'ivresse, l'inexpertise, la bêtise.
Maniaque de la pureté,
Je déchiffrais les roses particulières.
500
Salutations, louanges
Salutations, louanges,
Que puis-je m'adresser ?
501
La feuille noircie m'épouse.
Je me sens vidé !
Vidé à l'extrême !
502
Mes habitudes
503
Sur les oreillers crémeux.
Que je rejette la chair
En ces temps d'hier !
504
Assez
505
J'ai voulu toucher son corps
506
Je suis la Félicité (I)
507
Des images
508
Je suis la Félicité (II)
509
J'ai récupéré
510
La fausse connaissance divine et universelle en moi, le détail
déplorable, ce faux-semblant de culture, plusieurs s'y laisseraient
prendre ?
511
Nuremberg
512
À présent
513
Et j'imite
Et j'imite...
514
Des morceaux de sueurs
Des morceaux de sueurs accolés les uns aux autres sans que
l'auteur jamais ne s'y retrouve. Des pertes d'insouciance comme trois
notes échappées d'un violon qui déclencherait de nouvelles harmonies,
des cauchemars verbaux à peine tolérables pour l'écrivain.
515
Tous ces détritus
J'ai aimé les obligations, j'aurais aimé les vendre. L'argent est
un bien utile. On ne regarde pas la vérité avec des lunettes noires. La
poésie est le vœu du solitaire. Seul, puis-je me comprendre ? C'est du
vice. Non, c'est ta vie.
516
Je me reprocherai toujours
517
Tant de peines
518
Il disait
519
Je t'apporte le cri
520
Si j'ai un jour
Tant que dans ses yeux ne jaillira pas le sang des révoltes
anciennes, et que ses plaintes n'atteindront pas nos prières, l'espoir
résistera aux insuffisances de la vie.
521
Je vis dans la séparation vaine des corps avec la ferme
prétention de nous réconcilier. Ce mariage déchiré puis retrouvé, qui
de nous d'eux en portera la faute ?
522
J'ai réinventé le noir
523
Abolie la peine
524
Ce n'est pas un nom que j'essaie d'éclairer
525
Je ne modifierai plus
526
Illumine les impuretés
527
Je souhaiterai
528
Je rêve
529
Deux courses folles
530
Il aura fallu ce dimanche étrangement insipide pour me
rappeler à la réalité. Tout s'est très bien passé. Les journées d'agonie
malgré le contrôle de soi qui ont précédé la superbe date ont fait
trembler toute ma folie.
531
Les oraisons incantatoires
532
La traversée
533
C'est avec netteté que je voyais
534
La souffrance qui s'obstinait m'incitait à des croyances
profondes, à des prières que jamais je n'aurai osé imaginer. J'étais
devenu mystique.
535
À ses pieds
À ses pieds. Ses rythmes, ses formes, ses génies et tous les
hommes bavent là-dessus. Pas besoin d'être consolé puisque c'est une
autre vie. Il est si beau, unique, lui.
536
D'ailleurs, qui sait si l'amour n'est pas le plus important. Le
travail ne mène peut-être à rien.
537
Se pourra-t-il
538
Malgré l'épineuse chorégraphie
539
Il disait
540
Les pas vers les accords autres
541
Maniaque de toi-même, pense d'abord à sortir. Tu manques
de précision. Tes pensées sont lâches, tes écrits sont de l'affreuse...
542
Des erreurs de style et de forme
543
S'être trop pressé,
Réapprendre à lire,
Croire composer. De gros appétits,
De maigres pitances. Accepter l'idée
De s'appeler seulement Lozac'h.
544
Écrire un bouquin,
Quelle drôle d'aventure !
Mais recommencer pour être libre !
Se maudire,
Ne plus savoir ce qu'on écrit,
Douter de soi-même,
Lutter avec soi-même !
545
La raison se forme
546
Pourtant vos ressources se désagrègent, vos profondes
expériences n'accaparent que des vents incertains. Quand bien même
de minuscules vérités s'offriraient aux interprétations diverses, jamais
vous n'obtiendrez la vérité ni l'appréciation recherchée.
547
Un non-sens toujours car s'accouplent des mots incapables
d'exprimer une opération logique. Ils sont groupements subtils,
malfaçon, incohérence et pourtant harmonie. Ils déterminent le doute
absolu que chacun doit posséder. C'est l'incertitude pour le monde
incompréhensible. C'est convaincre l'homme de son impuissance à se
diriger.
548
Apprécie, je lis Gide
549
Je ne lis plus
550
Les chimères bues et toute ma paresse offensée. Le vide ! Le
néant ! Ce qui m'étonne, c'est d'accepter ces stupides propositions
comme si quelques jours de silence suffisaient pour qu'on n'y pense
plus... Tout est cassé et libéré par un souffle magique.
551
Conjuguer le verbe
552
Purifier la langue
553
Comment vivre ?
554
Sans force
555
Les mots sont en grève
556
Les grincements de cette plume
557
Des pages bâclées
558
Cette feuille à noircir, c'est pour qui ?
Cette feuille à noircir, c'est pour qui ? Elle n'est pas pour moi.
Jamais je ne me relis. C'est pour espérer progresser ? Mais je sais fort
bien que ma méthode de travail est mauvaise.
559
Mon contact est impossible
560
Les mots, les carences de l'âme
561
Du moins, ma pensée est claire
562
La musique
563
Je me confesse
Je m'use
564
De mes voyages et de mes entreprises
565
Les commerçants
566
Les morts
567
La confrérie
568
Autour de moi
Autour de moi.
569
Nous maudissons à quatre
570
Équivoque douteux
571
Effets cyniques
572
Je circulais
573
J'embrasse la mort
574
Toujours à détruire
575
Des bruits crissants
576
Encerclé pour le poème
577
Ignorer le passé
578
Les mythomanies
579
Si tu t'arrêtes
Connaissances littéraires ?
580
Rien sinon
581
La crétine comédie
582
Qu'il libère
Qu'il libère les sens et les pensées déformées quand les sons
puissants retentissent dans ses oreilles de marbre !
Que la voix imposante continue à s'entendre par-delà les
frontières de l'exil !
583
J'accomplis le dernier aveu
584
D'autres piétinent
585
La durée
586
Les oraisons incantatoires
587
Il se resserre
588
Abolie la peine
589
Des monstres
590
Que la femme soit inexplicable
591
L'inquiétante femme
592
Elle a disparu telle une entité.
593
Pourrais-je intervenir
594
On les a tués
595
Moi, j'irai la sertir longtemps
596
Tout est question de partage, de communion. Même s'il y a
de minuscules accrochages ? ...
597
Le ventre blanc
598
Le message
Le message dans les grands draps des chimères pour les lits
d'amertume nous a récompensés. En obtenant le partage, de nouvelles
mesures se sont esquissées. Deux lustres pour l'expression de la
souffrance qui battait à peine. Puis l'erreur s'est implantée.
599
Des disgrâces s'émancipent
600
Ces humains ont-ils des âmes ?
Mon départ vers les hommes est un échec. J'ai réalisé leur
néant. Je me suis plongé dans des sources taries. Ma bonté m'a perdu.
Des règles pour ce peuple malséant. Des lois.
601
.
L'esprit de travers
602
Ces marais livides
À défigurer la beauté
Qui m'éloigne de ma compagne.
Les sens se libèrent
Puis s’amollissent sur des édredons.
603
Matinée douce et claire
604
De la valeur extrême
605
La pièce en bronze
606
Oh ! Je ne survivrai pas de l'autre côté de la pièce !
Le manteau de St Paul que je sépare,
Un malentendu m'attaque en justice...
607
Aussi je m'assure
De me baigner dans la fortune,
Et réelle soit cette envie passante !
608
Ô les mets du roi poète !
609
Hélène
610
Elle surprend mes traces de résistance.
Elle apparaît, c'est elle ! Je la vampe
Et l'ai touchée toute nue. Elle m'est destinée.
611
Variante d'Hélène
Un cœur à chanter.
612
La nuit, nous l'écoutons.
Elle me promet l'enfant.
613
La faiblesse du patriarche
614
Les ombres
Il est un monde
615
Les stigmates
616
Ô messager
617
Moi, je n'ai pas quitté ma chambre.
618
attendre, m'armer, me fortifier etc. Vieillir !
619
C'étaient tes chances, ces pacotilles que tu n'as pu saisir.
C'était l'ordre de ton succès !
620
L'acte de penser
621
Déjà les scribes s'envolent
622
Entends les débris
Entends les débris jouer avec les petites mains comme avec
des osselets. Quand ils commencent leurs simagrées, les ongles
tombent sur le sol et d'autres déchets grossissent des tas. L'émotion
disparaît. Ils rient bêtement. Les minables tracasseries orientent les
temps de vivre. En fait, ils regardent avides les tombées des voisins.
Les enfants soufflent sur de minuscules montagnes de déchets qui
deviennent cailloux puis rats. Enfin, par une dernière métamorphose le
tout se transforme en papillon. Grâce !
623
Vision automnale
624
Encore faudrait-il
625
lu quelques grands poètes. Ils jureraient de donner des conférences !
Des je-parle-de-tout et des je-ne-sais-rien.
626
Moral d'acier
627
La tête est vide
628
Mince ligne noire
629
Noble écrivaillon
630
T'essaies-tu aux rigueurs
631
Je ne vis que dans l'espoir
632
je me suis trompé.
633
Prince
634
Dans le fouillis nuisible
635
Inconscient de tes forces
636
Les épaules voûtées
Mais que sont tous ces pleurs qui se perdent dans la nuit ?
637
Il goûte à ces plaisirs grotesques
Son nom frappe avec intensité les portes des caveaux où des
femmes attifées de souvenirs vulgaires, le vampent d'une œillade
généreuse.
638
Quel que soit son chemin, quelles seraient ses traverses ? Son
destin le rejette vers d'autres infortunes.
639
Ô, se disent écrivains ou docteurs. On s'invente des
professions. Rien au sérieux. C'est la parfaite ignorance, celle qui fait
se poursuivre les questions.
640
Un grand trou méchamment blotti
641
La nuit en juillet
642
N'as-tu jamais connu si piètre allure ?
643
En fait, d'autres gens mouraient, ivres d'instants graves et
oubliés. Ma demeure s'encombrait d'expressions aggravées par les
démantèlements du temps. Pour ma suave expérience, un ange se
joignit à moi. Nous vivions dans sa tombe, et j'obtins le mélange
heureux des dispositions primaires.
644
Maudit soit cet acte ignoble !
645
La fugue à trois voix
646
Conquérir ou nier
Conquérir ou nier
Sa complexité.
647
Là-bas les nuits
648
Ce fut un temps de sécheresse
649
Les spectres hâlés usèrent d'armes blanches, - d'armes
blanches durant toute ma vie.
650
On applaudit
651
Les transmutations alchimiques
Il s'était procuré les grimoires par une secte très spéciale qui
pratiquait la magie noire et qui de temps en temps se réunissait pour
fêter le sabbat. Le Grand Maître lui avait proposé le Livre des Anciens
à des conditions excessives moyennant quoi, Léonard curieux de
beaucoup de choses accepta. Il s'était fait rouler. Le bouquin était une
sorte de Grand et petit Albert où les recettes de cuisine sont plus
nombreuses que les moyens de faire fortune.
652
Bergamote
653
Le jour se levait
654
L'opéra immense
655
Assez de l'analogie
656
Nous maudissons à quatre
657
Il y a des sacrifices terrifiants
Bêtise
658
Il est un verbe
659
La réalité
660
Longtemps après les cavales
Les mains sur les hanches, je fis un tour complet sur moi-
même, et je regardais le paysage près du ciel. Un grand poète face à
moi dans les pénombres des arbres élevés.
661
Mon esprit grandissait. Je me croyais chanceux. J'étais à
plaindre. Le réconfort est lié à l'espace. Mon temps est trop cher,
j'attendrai.
662
Un jardin naturel
663
Un coup du sort
664
Impuissance
665
Est-ce mémorablement
666
Bête je le suis
667
Si je fais bander une flèche
668
Engagement, découvertes
669
D'ici tout semble permis : les calculateurs en soif de
domiciles démolissent les champs, les gardiennages, et les cyprès.
670
À quoi bon les soupirs
À quoi bon les soupirs et les cris du coeur et les mains blêmes
ruisselantes de sueurs ?
671
En rase campagne, une tornade d'insectes, et le paysan étonné
regagne une cabane pour s'y abriter.
672
J'ai touché tous les ventres de mon index malsain. J'ai
provoqué des foules de plaisirs qui dansaient grâce à mon doigt. J'étais
vicieux.
673
Les vieillards
674
Ils se touchaient agonisant dans les caves de l’État. J'en ai
connu sept. Je me suis souvent entretenu avec eux. Tous sont
philosophes : "Voilà qu'on nous rejette de partout. Votre collecte ne
nous rapportera que peu. Nous survivrons tout de même ! A notre âge,
le ventre ne nous tiraille guère. C'est le froid qui nous fait souffrir. Il
ne nous reste que des charpies, et la mort qui, si elle est bonne, nous
emportera bien vite."
Depuis j'ai gagné le camp des autres. J'évite ces chiens, ces
débris humains comme la peste. Je me garderai bien de secourir ces
créatures d'horreurs. Il faut les tuer, les ensevelir et si la morale de
notre société nous interdit de le faire ouvertement, agissons en
675
douceur, mais exterminons. Exterminons !
676
Ces humains ont-ils une âme ?
Mon départ vers les hommes est un échec. J'ai réalisé leur
Néant. Je me suis engagé vers des sources taries. Ma bonté m'a perdu.
Des règles pour ce peuple malséant. Des lois.
677
Que ma seule fin
678
Ma jeunesse
679
Des cascades de sang
680
Monstre blanc, monstre noir
Et haine !
À quoi bon !
681
L'art d'aimer
Le sort qui nous obsède irradiant ses soleils tire hors de nous
les malédictions. Les secondes mouvantes circulent dans ma raison,
sortent et regagnent les espaces infinis.
682
Elle paraissait échapper aux soupçons
683
Un jalonnement
684
Et dans la nuit noire
685
Les horreurs de mes yeux
686
Mais plus encore quand titubant après que l'infortunée eût
disparu, j'aillais vérifier si le rêve ne m'avait pas trompé.
687
La perspective facile
688
La route
689
Une tour vierge
Une tour vierge parmi les joncs et les pierres. Le matin dès
les premiers rayons, le vent tourbillonne sous les tuiles luisantes. La
rosée recouvre les bords de l'ardoise. Une fine couche éclatante brille
sous les charpentes, et le soleil inonde de lumière et de chaleur vives
les grandes cheminées.
690
Comme je déambulais
691
La fleur dispose
La fleur dispose parmi les roseaux les pétales d'or pur de ses
roses fanées.
Les lys courbent leur tige, jettent à la volée les étamines vers
les eaux fatiguées.
692
La source tarie supplie l'ange de la ranimer comme elle se
meurt, séchée.
693
Vent léger
694
LE MANUSCRIT INACHEVÉ
ou
Quel équilibre
Je m’évangélise cyniquement
Tortures de la tête
Des pluies d'orages
J'ai dénoué les cheveux d'or
Pourquoi se sont-ils tus ?
Un ange
J'annonce
Je me couche néanmoins
Encerclé par le poème
Mes trophées
Mystérieux écrivain
695
Des beautés ?
La bouche collée
Le poète
Le bateau
Les contrôles
Tout balance
L'infusion dans les veines
Je m'use
Là je sais où je m'engage
La destruction des mondes
Grandirai-je ?
Regagne ta garnison
Des évaluations
Cette feuille à noircir
Vie d'artiste
Incohérence
La parole lisse
Les danses scandinaves
Le livre
Ceux qui crient
Je dois encore m'abrutir
Rêves, absurdité, mensonges !
Incapable d'assumer ma tâche
696
La montre plate
Vision divine
Pensées brutes
Salutations, louanges
Mes habitudes
Assez
J'ai voulu toucher son corps
Je suis la Félicité (I)
Des images
Je suis la Félicité (II)
J'ai récupéré
Nuremberg
À présent
Et j'imite
Des morceaux de sueurs
Tous ces détritus
Je ne reprocherai toujours
Tant de peines
Il disait
Je t'apporte l'oracle
Si j'ai un jour
J'ai réinventé le noir
Abolie la peine
697
Ce n'est pas un nom que j'essaie d'éclairer
Je ne modifierai plus
Illumine les impuretés
Je souhaiterai
Je rêve
Deux courses folles
Les oraisons incantatoires
La traversée
C'est avec netteté que je voyais
À ses pieds
Se pourra-t-il
Malgré l'épineuse chorégraphie
Il disait
Les pas vers les accords autres
Des erreurs de style et de forme
La raison se forme
Apprécie, je lis Gide.
Je ne lis plus
Conjuguer le verbe
Purifier la langue
Comment vivre
Sans force
Les mots sont en grève
698
Les grincements de la plume
Des pages bâclées
Cette feuille à noircir, c'est pour qui ?
Mon contact est impossible
Des mots, les carences de l'âme
Du moins, ma pensée est claire
La musique
Je me confesse
Je m'use
De mes voyages et de mes entreprises
Les commerçants
Les morts
La confrérie
Autour de moi
Nous maudissons à quatre
Équivoque douteux
Effets cyniques
Je circulais
J'embrasse la mort
Toujours à détruire
Des bruits crissants
Encerclé pour le poème
Ignoré le passé
699
Les mythomanies
Si tu t'arrêtes
Rien sinon
La crétine comédie
Qu’il libère
J'accomplis le dernier aveu
D'autres piétinent
La durée
Les oraisons incantatoires
Il se resserre
Abolie la peine
Des monstres
Que la femme soit inexplicable
L'inquiétante femme
Pourrais-je intervenir
On les a tués
Moi, j'irai la sertir longtemps
Le ventre blanc
Le message
Les disgrâces s'émancipent
Ces humains ont-ils une âme ?
L'esprit de travers
Ces marais livides
700
Matinée douce et claire
De la valeur extrême
La pièce en bronze
Hélène
Variante d'Hélène
La faiblesse du patriarche
Les ombres
Il est un monde
Les stigmates
Ô messager
L'acte de penser
Déjà les scribes s'envolent
Entends les débris
Vision automnale
Encore faudrait-il
Moral d'acier
La tête est vide
Mince ligne noire
Noble écrivaillon
T'essaies-tu aux rigueurs
Je ne vis que dans l'espoir
Prince
Dans le fouillis nuisible
701
Les épaules voûtées
Il goûte à ces plaisirs grotesques
Un grand trou méchamment blotti
La nuit en juillet
N'as-tu jamais connu si piètre allure ?
Maudit soit cet acte ignoble !
La fugue à trois voix
Conquérir ou nier
Là-bas les nuits
Ce fut un temps de sécheresse
On applaudit
Les transmutations alchimiques
Bergamote
Le jour se levait
L'opéra immense
Assez de l'analogie
Nous maudissons à quatre
Je te passerai sur le corps
Il y a des sacrifices terrifiants
Bêtise
Il est un verbe
La réalité
Longtemps après les cavales
702
Un jardin naturel
Un coup du sort
Impuissance
Est-ce mémorablement
Bête je le suis
Si je fais bander une flèche
Engagement, découvertes
À quoi bon les soupirs
Les vieillards
Ces humains ont-ils une âme ?
Que ma seule fin
Ma jeunesse
Des cascades de sang
Monstre blanc, monstre noir
L'art d'aimer
Elle paraissait échapper aux soupçons
Un jalonnement
Et dans la nuit noire
Les horreurs de mes yeux
La perspective facile
La route
Une tour vierge
Comme je déambulais
703
La fleur dispose
Vent léger
704
FRANCK LOZAC'H
LE MOÛT ET LE FROMENT
705
PRÉFACE
706
Le Moût et le Froment est avec L'Huile Fraîche et dans
une moindre mesure avec Le Germe et la Semence les trois
recueils de la période 78-79 qui me paraissent les plus intéressants
dans leur forme et dans leur contenu. De grands thèmes majeurs
qui seront exploités dans l'œuvre future sont déjà présents dans
ces premiers exercices d'écriture.
707
Le monde est vicieux
708
Toutes tes haines pour des catastrophes circulent dans mon âme.
Mon désespoir te fait rêver. Ma chute est ton envie.
709
Par-delà toutes ces marques
710
Tu acceptes la soif de vengeance dont la seule nécessité
est de te nuire. Après la contemplation languissante, joie des
règnes putrides, tu te perds dans des luttes excessives, indignes de
ton affreuse foi. Tu as longtemps goûté les délectations fatidiques,
les hymnes triomphants entendus à chaque heure du jour et de la
nuit. Les voyages bienheureux s'offraient plus loin. C'étaient des
sentiments blafards, des couleurs torréfiées, des fluides d'espoir et
d'insouciance. Plus loin des ors perdus pour des mémoires
délassées.
711
Fraîcheurs spirituelles
712
Mais je vois trembler les chairs, et les ordres se vautrer dans
la couardise. L'esprit fort se meut avec l'effroi de la bête traquée,
cette bête qui geint sous les coups de la mort, et ces douleurs lascives
se lamentent sous sa peau ! Puis ce sont les cicatrices éternelles de
l'animal qui a trop vécu, trop souffert aussi !
713
C'est encore la brûlure d'un esprit purifié ! Le combat
éternel contre soi, contre les autres aussi !
714
cervelle qui succombe à la tentation de l'estime ! Tes plaintes
seront-elles entendues ?
715
Le mélange de ton âme qui succombe à l'estime, toutes
tes pensées étranges, tu te dois de les contenir. L'agacement
participe aux douleurs, irritations de l'esprit mécontent.
716
Le Prince
717
s'enfuir dans son palais unique. Il prévoyait des fêtes, et voulut
que sa suite pensât autrement. Il insista, mais quoi ?
718
L'éruption ainsi métamorphosée
719
Ils sont tortures inspirées par les folies bestiales. Ils sont
détours de la tendresse bavée. Dans les sourires immondes, les
craintes déracinent les semblants d'amour proposés. Les corps
explosent malgré eux sous les durcissements autres. Les tempêtes,
les sermons meurent tout à coup !
720
Ces mortels aveux
721
Sous la guerre, l'échange grandit le travail gagné, les
feux de joie des victoires et des révoltes. Les permissions de luxes
enfin réparties et la noire marée coulent à grands flots. Les ors
dilapidés dans les festins des bonheurs uniront les familles des
martyrs qui danseront aux heures de liberté.
722
foi religieuse ? Les pouvoirs capitulent, les voix de l'amour se
perdent dans les nuées de chantage, et l'esprit poussé par les
hurlements de foule, possédé dans l'horreur de ses blessures, se
bat encore !
723
Encore des haines mêlées
724
Toutes les étapes
725
perdue. Ces délicates fortunes s'élevaient déjà autrefois sur des
sourires aimés et fugaces.
726
Vendre l'aquarelle
727
Ainsi ai-je vu
728
C'est l'éclatement
729
Tout t'est radieux
730
Ils justifient vos miracles
731
condamne les vols alors pourquoi ces défis ? Pour faire des
mécontents ? Je redresse les beautés du passé et les masses de
l'automne. Je respecte le désespoir. Moi, je rejette ce qui est
insignifiant. Inquiétez-vous des autres.
732
C'est le tremplin
733
Tu profanes des mots
734
Tout t'est médiocre
735
L'espoir chavire encore
736
Carcérale tâche
737
Elles seront forces projetées contre les nacres de la
justice, contre les milices du printemps. Vives, éreintées elles
trembleront, et porteront les marques de leurs prostituées.
738
Le corps rectiligne
739
Des granites ont mêlé
740
Tu devrais pleurer davantage et sombrer dans tes
cauchemars.
741
Des présences
742
L'oracle flamboie
743
Un moine
744
schisme sous les parois. Abdique à la faveur du roi, seule issue du
plaisir. Tu crois à la chasse crouleuse mais ta voix échappe encore
au jeu des indescriptibles.
745
Tu cherches à envahir
746
cueilli ? Doit-il pourrir dans la terre grasse et déjà féconde ?
747
La vorace solitude
748
C'était l'invention stérile
749
Depuis que la petite
750
dans tes veines gonflées de haine.
751
L'écart
752
rebondissements impossibles. Les soldats vident les péchés des
délabrés. Mais il y aura des hontes superbes pour le cheval de la
postérité... Affreux mélange ! Ils continuent.
753
traversées bordées de luxes rares, et ces êtres difformes éclatant
de misères, faut-il les vénérer ou tuer leurs espoirs ? Eux, borgnes
dans leur protubérance oseront-ils condamner l'âme sainte des
minuits ?
754
Tu cherches à envahir
755
Le chant médusé
756
Il a perdu les esplanades
757
Maintenant invitée pour les complaintes et les cris de l'enfance,
elle laisse un à un les étés fuir dans les chaleurs boréales.
758
Il s'élevait
759
Les lignes médiévales
760
de pardon à quémander à personne. Seul, intimement seul et
désireux de le rester.
761
Dans le dégoût
762
L'idée cosmique
763
L'idée fuyait
764
Les danses ronfleuses
765
Les cyclones se meurent
766
Les soumissions regardées
767
Tes membres tronqués
768
Le mort séquestré
769
Retour
770
Dans l'exil
771
Et mûrissent les stigmates, les lambeaux et les pus jaunis
par d'autres haines sur d'autres terres.
772
Les mitrailles
773
Folies
774
Opulence
775
Ton estime
776
Des sensations
777
Têtard à la bave vulgaire
778
L'heure
779
Équinoxes
780
Hourra pour les gueules !
Car à peine seul,
Mon exil est fini.
781
Id ! (Idées) :
782
Les guitares électriques
783
Les sordides percutions soumises
À l'acte extérieur et changé
Sur l'ordre établi harmonisent
Le songe âcre des voluptés.
784
L'ordre en marche
785
Jaunies par le feu de pénitence,
Ces perturbations déjà avortées
Etalent les fruits de la nonchalance
Sous la plume déjà reposée.
786
Sur des gouffres
787
L'ouvrage bariolé
788
Nul ne portera
789
Suc protecteur que personne
Ne voit luire ; moi, victime de
L'habit invisible ; il suinte
De tes pores les transpirations acides
De la clairvoyance.
790
Le règne de la philanthropie
Hurle son dû.
Silence.
791
Les lignes d'or respirées
792
Nature, guette les travaux des champs.
Il te faut atteindre l'espace lointain.
Bonheur dans l'évident silence,
Ton esprit est encore tué ! Rencontres et reflets
Des taches dorées sur les mousses exigeantes !
793
Gardent le mot qui se devine.
Même l'hôte peint la saison chargée.
794
Tu te lies avec la précocité urbaine.
Et dans les spasmes de l'effroi, de l'angoisse,
Des monstres attaquent, tu es seul !
795
Mais c'est toi et toujours
796
C'est vivre l'espoir des continuelles peurs
Transpercées de rappels éteints et ranimés !
Car des hommes s'acharnent, infligent violence,
Comportements sauvages des humains arriérés
797
Mouvements sur les clartés
798
Des sépias teignent un phare de proue,
Vers l'extérieur soulevé de la terre,
Et les flux propagent les chocs
Sur l'écran métallique.
799
L'éruption ainsi métamorphosée
800
Ils sont tortures inspirées par les folies bestiales.
Ils sont détours de la tendresse bavée
Dans les sourires immondes. Vos craintes déracinent
Les semblants d'amour proposés. Les corps
Explosent malgré eux sous les durcissements autres.
Les tempêtes, les sermons meurent tout à coup !
801
Les lames de fiertés et les couleurs des transports
Indociles à la pâle incertitude des aveux.
802
Inconscients de leur splendeur, ils brûlent l'extase
Et les prochains délires ! Que les chocs de la raison
Violent les semblants, les atrocités confondues
Dans les mannes de l'horreur ! Qu'ils usent du dégoût
Pour maudire la honte de tes orgueilleuses ténèbres !
803
Seule la voie nuptiale sauve ces meurtres incessants.
La voie de l'insouciance peut dilapider, grandir
Les pensées claires de l'espoir.
804
L'espoir !
805
Encore moi éternellement ! ! !
La folie amuse
Les hommes détraqués.
Réponds : demeure
LUI éternellement
Depuis trois cents ans.
806
Il continue :
LUI éternellement.
Avançons ta mue,
Il n'est pas très grand.
807
Est-ce bien qui étonne
808
Et pour ses souffrances,
Cet espoir est sanglant.
Là dans ses apparences,
Le pur est navrant !
Ha ! Syllabes de survie,
Crasse de mes yeux.
Mais l'air s'est appauvri,
Et s'étend à moitié.
809
Derniers temps
Laisse la transparence
Qui vient puis détruit
Le rêve d'insouciance.
Profonde, alitée
Qui sait si selon
La tempête apaisée
Un drame ou frissons ?
810
Honte (Frayeurs)
Ô vie de désespoir !
La honte s'en souvient
Qui allume chaque soir
Pour elle un refrain.
811
Mais l'époque éclate
Les amours tendues
Vers les joies délicates,
Déjà se sont perdues !
812
Chute
Horreurs de la saison,
Le vice est dans tes nus !
Afin que ta raison
Au cœur ne parle plus !
813
Amours enivrées
814
Nuitamment
815
Enfin dépourvue de toute haine
Dans tes songeries, dormeuse,
Oublie le mal qui se déchaîne
Vers ton âme amoureuse.
816
Les perturbations électriques
817
Les sordides percussions soumises
À l'acte extérieur et changé
Sur l'ordre établi harmonisent
Le songe acide des voluptés.
818
Ombres qui blanchissent
819
Et pourtant ce demain est déjà à sa place,
Ce demain regretté et ce demain subi !
820
À l'heure où tombe
821
La mort cache ses pleurs
822
Boussole
823
Conquête
824
Mue
825
Ton désert est sans fin
Tu dois déchirer
826
Ô victoires du prépuce
827
Partage de l'astre
Partage de l'astre
Pour des rires moqueurs ;
Et tu fuis ce désastre
Entre paix et peurs.
Ta peau se rétracte
Là, tu es vainqueur.
Soudain ils te craignent,
Toi seul as un cœur.
828
Un dernier cri : l'espoir !
Lutte pour nous rassurer.
829
Mémoire déçue
830
Inquisiteurs de l'âme
831
Alliance du factice
832
Criminelle amitié
Criminelle amitié,
On ne la verra plus
Oh ! Le cœur déchiré
Pour un homme perdu !
833
Les contradictions du mystique
834
Il le jure, il avance.
Il réclame la question.
Sa faute est recherchée
En maintes obstinations.
Il sait la vérité,
Il frappe ses blessures,
Et ses voix sont sensées,
Déjà l'absolution !
Recommence à pleurer
À cause de son monde
Qu'il voudrait voir changer,
Ô le déchet immonde !
835
Des lamentations vaines
Pour l'effort inconnu
Succombent en lourdes peines,
Mais qui a entendu ?
836
Dès lors des tremblements
Étouffés par des cris
Lorsque cyniquement
Ils passent devant lui.
De blêmes apparitions
Toutes gluantes de pus,
Se cambrent en distorsions,
Et s'avancent dévêtus.
837
Lui, gorgé de sueurs,
S'étouffant mais réveillé,
Ce lugubre rêveur
Se remet à prier.
Se met à blasphémer
Les cantiques secourables,
Condamne les libertés
Des Chrétiens périssables.
838
Geint à nouveau et se tord,
Roule sa tête sur l'oreiller,
Epuisé, meurtri, s'endort
Les mains, les pieds cloués.
839
Bercé de brises légères,
Il respire les tiédeurs
Et les douceurs dernières
De son été en fleurs.
Translucides, vivifiantes,
Les pures ailes s'évaporent
Félicités chantantes
Dans les prompts phosphores !
Et l'angoisse disparaît,
Se meurt l'opacité.
Pour un cœur qui implorait,
Heureuse la liberté !
840
Et ces pièces grotesques
Que toujours il joue
Sont tentation d'ivresse :
Il en crèvera fou.
Et ce seront encore
Dans le tombeau divin,
Des bruits de chair et d'or
Qui soûleront son vin.
841
Transférés au Néant,
Ils réfléchissent leurs carences
Et dominent l'existence
D'un imbécile pensant.
De mémoire, il inspire
À l'esprit dérouté
Les substances des délires
Et les viols exercés.
Il est le protecteur
De leurs sangs, de leur pain.
Il mugit à toute heure
Secouant les gredins.
842
Il crée ses compassions.
Et sa noble aventure
Est la satisfaction
Subtile par la nature.
843
Il veut par ses projets,
Des changements rêvés.
Oui, depuis qu'il priait,
Ils pourraient arriver !
Avide de sa puissance
Il surestime son autorité,
Croit en la délivrance
Des hommes ensorcelés.
L'auréole de gloire
Qu'il porte éclatante
Brille dans le soir
Comme torche brûlante.
844
Il obtient les succès
Au milieu des infirmes.
Ce qui se dessinait
Se conçoit et s'affirme.
845
Poussant des hurlements
Dans les trous de mon âme !
Crissant en exhibant
Les vices les plus infâmes !
846
Tenté mais refoulant
L'idée honteuse du soir,
Il s'agenouille tremblant,
Maudit son désespoir.
Ô lentes agonies
Enivrées de chaleurs
Qui circulent chaque nuit,
Pour détruire sa valeur !
847
Écoute le cœur maudit
848
Il aimerait tant la rigueur des bons poètes. Plein de
fougue et de sentiments, mais si faible écrivain. Sans accent, point
de rythme, sans choix de verbes, point de phrases. Il jette un coup
d'œil sur le morceau d'hier. La même tristesse, le même dégoût.
Comment aller vendre ces feuilles rachitiques à Paris ? Voilà qu'il
n'est plus ni sincère ni objectif avec soi-même.
849
parfois. Un sentiment indigne m'envahit. Quel luxe lorsque l'on
vous écoute par une grande nuit !
850
À l'aube des grands avenirs
851
Avec foi, car elle existe vulgaire et basse : représentants,
menteurs d'une stratégie coupable, heureux détracteurs qui
jouissez du convié. Misérables exhibitions du matin jusqu'au soir.
Mines pantelantes, inconcevable entourage, ce sont eux qui
m'empêchent de dormir !
852
Théâtre d'enfance
853
Celles qui placent : de grandes corbeilles en osier,
ceintures autour des reins. Femmes vêtues de noir, faméliques,
sorte de gagne-petit, une torche à la main.
854
Sans famille
855
Par-delà
856
À la limite
857
Fragment
858
Enfance
859
Je n'en finirai pas
860
Je veux me délivrer de cette jeunesse insouciante, sans
connaissances littéraires qui se repose ou se complaît de légères
satisfactions.
861
Et pour te démontrer
862
Vagabond qui recule, pourquoi nier l'oubli que s'arrachait
l'or de la tempête ? Quoique derrière tes soucis noirs, l'expertise
contredise la profonde chute, tu fais éclater les nullités alors que
rien ne se vend ! Tu t'emprisonnes, et rarement tu confies la
lecture de la page à autrui comme le doute t'envahit.
863
Ce n'est plus une idée simple
864
C'est la chance révélatrice des destinées qui fit échouer
l'expérience de l'emprisonnement. Une force magnétique, elle
conditionne les pensées, les change et les fait resurgir déformées
comme par envoûtement. Tout l'esprit se voudrait autre, car il est
conscient de sa perte : c'est un venin qui se diffuse en nous, une
araignée qui enveloppe sa proie.
865
Il te faudra cette semaine
866
l'écume par les naseaux, se cambrent et crachent des flammes qui
vont se perdre dans l'infini. Elle seule sait les maîtriser.
867
Impitoyables ennemis et pourtant en harmonie avec moi-
même. Mon âme crée les combats, les charniers et les artifices.
Elle engendre des nuées de cauchemars, elle enveloppe d'étoffes
gonflantes les cataclysmes subis, les catastrophes vénérées.
868
les pensées, les réactions se rejoignaient par essence inconnue
mais révélée. Des complexités poreuses montaient irréelles sur
des magmas de terres travaillées. On voyait s'élever les pulsions,
il en résultait cette appréciation mouvante et incertaine.
869
machines sont vos cervelles grises qui restituent des amalgames
approximatifs. Des millions de données pour d'insignifiants
résultats ! Vous en êtes encore à la sorcellerie scientifique, vous
plaisant à programmer des banalités, des débilités de rêves
enfantins.
870
du chiffre sans espoir de conquêtes sur le mouvement des
destinées et de ses révolutions.
871
A part l'explication cosmique
872
un mois, puis de chanter les rêves, sueurs des lits, baignés aux cris
des fois anciennes.
873
Il y avait un lieu
874
Dans les copies, je voulus du neuf. Je remarquais mes
non-sens, et j'insistais. En fait mes raisons me déplurent. Je
m'accaparais... Je me plus à jouer avec le vent. Je devins libre et
solitaire. Les forces m'accompagnent encore. Mais je jouis de
mon esprit volontaire.
875
Toutes brutales
876
me foudroie la cervelle.
877
Un regard chu de tempêtes psalmodie les divergences qui
ont bu les arêtes de la cité. Action typique de la déchéance
certaine amarrée près des nouvelles voilures.
878
Lèvres sonores
879
C'est mon chant, ô ma puanteur de femme qui plonge
aux derniers frissons. Et qui croira en l'influence stérile puisque je
change les fumées de mes paroles en élixirs grandis ? Je vole à
l'espoir incertain sa quantité de merveilleux. Qui dans la transe
entendra les secondes désarmées se morfondre sous mes soupirs
exaltants ? L'Être poursuivi pleure.
880
Un champ visuel
881
Putréfactions horribles, débris de chair ! Là des visages
teigneux prétendaient s'imbiber de gloire. Marche sur ton corps
car il est pourriture encore !
882
Je me suis perforé les intestins à parler ainsi, mais j'ai
réussi à haïr tout ce qui était en toi, à rejeter toutes les impuretés
que contenait ton âme. Maintenant enfin je revis. Car la folie
perverse qui habitait l'homme pieux s'est volatilisée comme un
rêve hors de moi.
883
Œuvre raisonnable
884
Monsieur Breste
885
devant un miroir et attendait de son interlocuteur des réponses.
886
Les lignes de pus
Je sais que ces écrits sont affreux, mais est-ce une raison
pour me faire subir les plus grands maux ? Pourquoi la perte de
l'intimité et du silence ?
887
J'avoue les heures
888
Les touches exigeantes
889
j'en ris avec d'affreux rictus. Je dois me donner des coups. À
préciser à quel endroit est la correction à infliger.
890
La transformation
891
Enferme-les dans ton bouquin
892
Les extravagances de l'esprit
893
J'arriverai à exprimer les déficiences
894
À l'origine, un simple canevas
895
J'ai rêvé d’intelligences
896
Repose-toi
897
Peut-être sentirai-je ton âme
898
On dit que les forces supérieures
899
Les perfections admises
900
Les mœurs de l'esprit
901
L'enfant prodigue
902
La musique et les heures
903
Le même hiver
904
Chaude tension
905
J'ai découvert les pyramides
906
L'homme a gardé ses secrets
907
Les vulgaires constatations
908
La neuve effervescence
909
Les marques d'indigences, les cachotteries perverses, les
culots de mes sœurs, O les estampes sacrées des maîtres anciens !
Sous les contours gracieux, les races obliques. Les façades,
l'aisance, la montée des heures et les traînées dispersées dans les
sillages d'étoffes.
910
L'escorte composée
911
Les lettres mortes
912
Il pleut très fort
913
Cependant que l'oublié
914
Une nuit, j'ai entendu
915
Un phallus de cristal
916
Les fêtes multicolores
917
L'or
918
Avec un bruissement d'aile
919
Un été charmant
920
Les libations
921
Voici l'hiver venu
922
Les larmes toutes blanches
923
Les cœurs libres
924
Toujours vers les cieux
925
Il y a les grandes villes
926
Je foudroie les dernières taches de pluie. Ma survivance
est prochaine. Je contourne les jardins adroitement découpés.
927
On embrasse le jeu avec des ballons amassés dans des
cours ; On nettoiera les cages et les vélos plus tard. On
s'accompagne dans les champs car le sérieux est bien loin. À notre
portée, des mottes de terre déchargées pour de prochains
ensembles. Les filles, si je me souviens bien, sont au nombre de
quatre. Toutes nues et embrassées dans les recoins. On leur plaît.
On a frappé dans des garages et tordu tous les stores des
particuliers. L'instant est au mélodrame. On demande vengeance,
et l'on devra payer.
928
C'est la musique ardente pour les poltrons que nous
sommes. J'ai perdu toutes mes forces dans des travaux stupides et
imposés. Je suis devenu clown dans un cirque en tournée. J'ai joué
la grande parade, et je suis tombé dans l'adolescence sans marcher
convenablement.
929
Les jeux
930
Des enfants
931
Je l'avoue
932
Il y a
933
Au lieu-dit de l'espoir
934
Un noir corbillard
935
Voici mes tragédies
936
Il y a le Néant
937
Fantaisie macabre
938
Légitime infortune
939
La goutte a coulé belle
940
Au-delà des soucis
941
Que je garde et arrache
942
Moi, l'Ulysse...
943
Cette terre féconde
944
J'ai ranimé le feu
945
Tout à coup
946
Une forme de firmament
947
Le maître martyrisant
948
Souvent il chante en moi
949
Dans la nuit agitée, et dans ses noires rumeurs
Dans les confins du soir, il me revient la peur
Des musiciens noyés vers d'autres infinis.
950
Chanson
951
J'acclame les conquêtes
952
Vainqueur
953
Il neige des pétales
954
Les demeures
Du juif
955
La chute
956
Des terre-pleins
957
Mais tous ces déchets sont des symboles et des retours et
des rappels d'une mémoire perdue ou d'une âme arrogante. Rien à
la découverte. Tout m'a appartenu. Aucune clé. Un passé lointain
qui resurgit des profondeurs de l'inconnu, voilà tout.
958
existent. C'est peut-être mieux d'ailleurs.
959
J'étais à la sortie de l'école
960
Non, plus de massacres ! Plus de jeux incendiaires ! Un
simple corpuscule pour mes yeux assouvis.
961
Tète ce sein
962
À moi, l'écriture
963
Faut-il m'interdire de travailler
964
Ô nuit stérile
965
C'est moi ! C'est moi la femme incontrôlée ; Je suis celle
qui dirige. J'ordonne que ton esprit soit en proie aux folies de la
perversion ! Ignorant, comme ton âme est basse ! Je veux que tu
te délestes de ta médiocrité !
966
Halte là
Elle est déjà perdue l'armée aux cent mille âmes casquées
et cuirassées dans le soleil levant.
967
Quelle solennité enchanteresse
968
C'est la vaste raison
969
Au loin des précipices
970
Halte à la cérémonie
971
Voici ces quelques choses
972
Faut-il que j'aime les courbettes et les ronds de jambes !
Peut-être suis-je mort pour toutes ces raisons ?
973
La mort
974
Ô le pauvre
975
puissance. Comme je voudrais m'approcher et la prier cette Force
remplie de sa Gloire immense !
976
Un parcours
977
(Ne riez pas de ma platitude, lecteurs. Je suis trop jeune
pour être critiqué ! Si je me dissimule dans l'histoire, si je ne suis
que l'objet insolite, suis-je véritablement coupable ?)
978
symboles superbes ! Mais je me noie dans votre mer, esprits
chéris ! Et pour la décadence que j'espère être l'avant-dernière, je
me propose d'aller ternir les feuilles à disparaître.
979
Nuits grasses de sperme
980
sang par des ongles très longs, des glands brûlés et sucés
jusqu'aux entrailles, un pénis tordu et mordu par des dents toute
blanches avec un rire ou un rictus sur vos bouches entrouvertes ?
Ô femmes, je ne sais plus.
981
Nue. Elle était nue.
982
Des caresses nonchalantes
983
Toutes les erreurs et tous les naufrages sillonnent dans
ma tête. Mais le plaisir se meurt, hélas le plaisir est oublié !
984
Des yeux jaillit du sang
Des yeux jaillit du sang. C'est l'alcool qui coule dans mes
veines. Ce sont tous les alcools et toutes les liqueurs qui salissent
mes intestins.
985
Vampe cette femme à la pensée rigide et immuable, fais
de ta prose un sexe charmant, que l'on aime à contempler
longtemps !
986
Laure, ne m'en veux pas
987
La vague langueur
988
Une beauté
989
Toujours la lune vespérale
990
Il va s'éteindre
991
Les hommes étaient de pierre
992
Pense à la beauté enchanteresse
993
Tout est erreur et méchanceté, et vices de vie dans des
cervelles dépourvues de sens !
994
Toutes les soifs
995
Un bric-à-brac curieux
996
Non, ce paragraphe certes médiocre m'est sorti de la tête
comme je pensais à Jean Cocteau et à Guillaume Apollinaire. Ce
sont Thomas l'imposteur et la femme assise qui évoquent en moi
la guerre de 14-18.
997
L'or dans des scintillements divins
998
quelques Napoléons. Je les enterrerai dans ma cave, et ils
resteront dans l'ombre jusqu'au jour où je serai riche. Adieu
médiocrité et pauvreté ! Adieu fin de mois difficiles. C'est
l'abondance et la richesse qui travaillent toutes seules. Et c'est
l'oisiveté pour le prolétaire sans repos.
999
Ô les reflets changeants
1000
Une seconde encore, et la panoplie des visages disparaît
derrière les arbres. Avec des cris enfantins, tous courent se laver.
1001
Les bords de l'Estérel
1002
bienveillantes, je leur dois à ces femmes ! Que d'instants de
tristesses aussi !
1003
Pour le plaisir des quatre yeux
1004
Le calme étrange quand les corps s'entrelacent et se
délassent.
1005
Au loin, une verte vallée
1006
L'aube vagabondait
1007
J'ai regardé l'eau s'étirer comme le fil d'une toile
d'araignée, comme un torrent d'argent circule dans la forêt.
1008
mon retour, j'avançais pendant cinq lieues.
Ô mon ivresse ! Ô mon bien-être ! Ô ma douceur ! Que ne suis-je
dans tes bras qu'un pauvre homme perdu entre quatre chemins,
harassé de plaisir, le corps mouillé et chaud !
1009
Une beauté au comportement bizarre
1010
cheveux.
1011
L'aube attaquait le soleil pâle
1012
J'allais arpenter ma demeure
À la dérobée
1013
l'ordre éternel. J'avais prévenu les anciens partisans de s'abstenir
de juger malignement les pires excès proférer contre leur dignité.
1014
Les races des vainqueurs
1015
Indubitablement
1016
La paix
1017
Étonné par mes tribulations
Voici les blés et les récoltes, et voici les fruits murs. Vois
comme ils s'amoncellent dans le grenier. L'humidité, je la
chasserai. Les rats, je les tuerai. Ne désespère pas, Marie, je suis
l'éternel chasseur, le chasseur foudroyant.
1018
Je te défends de m'insulter, Marie. J'aurais pu cueillir les
fruits de la création. Je te défends de me battre. Je pourrais
construire le royaume de l'entente.
1019
J'ai besoin de ta poitrine
1020
le sang du pauvre, la jouissance infinie.
1021
Ce n'est pas de passion
1022
Le vent de la paresse
1023
Ma jeunesse
1024
Qui m'eût assuré que je m'élevasse sinon le vent de la
réussite ?
1025
Tu trembles
1026
La page indécente
1027
Ne critique pas
Ventre à terre
1028
Le poète grand
Plus rien
1029
Le silence
1030
Lavements de la cervelle
1031
J'ai bu toutes les bières, toutes les chopes qu'un ventre
peut contenir, et je me suis laissé aller aux plus étonnantes
constatations.
Qu'un homme comme moi puisse douter de son talent, de
ses capacités, voilà qui est singulier. Qu'il puisse nier sa beauté ou
son charme étonnant, voilà qui pourrait exaspérer. Mais l'homme
était malade. Malade de quoi ? Des morts peut-être. De ses
infirmités ou de ses louanges.
1032
Mais c'est mon dentier qui me préoccupe actuellement.
Faut-il changer les quenottes ou précipitamment recevoir les
bouffées de nicotine. Je n'ai plus d'oreille. Je n'ai plus de
médecins.
1033
Loin des derniers péchés
Plus loin, j'ai suivi les traces des poursuivants. Ils m'ont
lâché dans la nature près des fontaines étroites. Vers les caves
sanglantes, les hommes sont revenus, et je les ai chassés à coups
d'écœurement. Les pénombres légèrement teintées transformèrent
en pluies transparentes les derniers exploits ainsi conquis.
1034
Dans un royaume d'argent, elles m'obligèrent à m'asseoir
tout nu, droit sur une chaise, face au confessionnal. Je m'agaçais
maudissant les heures d'infortunes passées dans des conditions
inconfortables. Toutes les chaleurs du globe vinrent à ma
rencontre dans un brouhaha formidable. Je m'élançais jusqu'à la
demeure du revenant. La tête harcelée du matin jusqu'au soir, je
chantais des cantiques pour me relaxer comme je le pouvais. Je
désirais une forme saine et un état physique compétitif.
1035
Connais-tu la souffrance
1036
Ames célestes
1037
Longue la courroucée
1038
Je me suis donné à vous
1039
Chair et gloire immortelles
1040
Ô l'intelligence heureuse et la paix retrouvée ! Le vent
est allé mourir dans les montagnes !
1041
Paysan
1042
Et tu seras fier du travail obtenu par la grâce du Dieu
Tout-puissant.
1043
Jean
1044
J'habite
1045
Avez-vous contemplé ce tableau admirable de Renoir
"Pêches et amandes" ? Il y règne une paresse qui semble échapper
au temps.
1046
Rêve d'Ursule
1047
Les cheveux s'envolèrent de son crâne. La calvitie
apparut. Le vent dispersa ses mèches noires dans l'eau troublée.
La femme posa un pied sur le nuage. La forme posée sur
l'enveloppe s'évanouit.
1048
Alphonse
1049
Le pont de Londres
1050
chaleur du radiateur.
1051
Pour Guillaume
1052
La femme adultère
1053
Éloigné des douleurs
1054
Tombeau
1055
Opérette
1056
Fantaisies I
1057
Fantaisies II
1058
Fantaisies III
1059
LE MOUT ET LE FROMENT
Préface
Le monde est vicieux
Par-delà toutes ces marques
Fraîcheurs spirituelles
Le Prince
L'éruption ainsi métamorphosée
Ces mortels aveux
Encore des haines mêlées
Toutes les étapes
Vendre l'aquarelle
Ainsi ai-je vu
C'est l'éclatement
Tout t'est radieux
Ils justifient vos miracles
C'est un tremplin
Tu profanes des mots
Tout t'est médiocre
L'espoir chavire encore
Carcérale tâche
1060
Le corps rectiligne
Des granites ont mêlé
Des présences
L'oracle flamboie
Un moine
Tu cherches à envahir
La vorace solitude
C'était l'invention stérile
Depuis que la petite
L'écart
Tu cherches à envahir
Le chant médusé
Il a perdu les esplanades
Il s'élevait
Les lignes médiévales
Dans le dégoût
L'idée cosmique
1061
L'idée fuyait
Les danses ronfleuses
Les cyclones se meurent
Les soumissions regardées
Tes membres tronqués
Le mort séquestré
Retour
Dans l'exil
Les mitrailles
Folies
Opulence
Ton estime
Des sensations
Les pacifiques rencontres
Têtard à la bave vulgaire
L'heure
Equinoxes
Id (idées)
Les guitares électriques
L'ordre en marche
Sur des gouffres
L'ouvrage bariolé
1062
Nul ne portera
Les lignes d'or respirées
Mais c'est toi et toujours
Mouvements sur les clartés
L'éruption ainsi métamorphosée
L’espoir
Encore moi éternellement
Est-ce bien qui étonne
Dernier temps
Honte (frayeurs)
Chute
Amours enivrées
Nuitamment
Les perturbations électriques
Ombres qui blanchissent
1063
A l'heure où tombe
La mort cache ses pleurs
Boussole
Conquête
Mue
Ton désert est sans fin
Tu dois déchirer
Ô victoire du prépuce
Que tu jettes tes sonorités blêmes
Partage de l'astre
Mémoire déçue
Inquisiteurs de l'âme
Alliance de factice
Criminelle amitié
Les contradictions du mystique
Ecoute le cœur maudit
À l'aube des grands avenirs
Théâtre d'enfance
Sans famille
Par-delà
À la limite
Fragment
1064
Enfance
Je n'en finirai pas
Et pour te démontrer
Ce n'est plus une idée simple
Il te faudra cette semaine
À part l'explication cosmique
Il y avait un lieu
Toutes brutales
Lèvres sonores
Un champ visuel
Œuvre raisonnable
Monsieur Breste
Les lignes de pus
J’avoue les heures
Les touches exigeantes
La transformation
Enferme-les dans ton bouquin
Les extravagances de l'esprit
J'arriverai à exprimer les déficiences
À l'origine, un mince canevas 91
J'ai rêvé d'intelligences
Repose-toi
Peut-être sentirai-je ton âme
1065
On dit que les forces supérieures
Les perfections admises
Les mœurs de l'esprit
L'enfant prodigue
La musique et les heures
Le même hiver
Chaude tension
J'ai découvert les pyramides
L'homme a gardé ses secrets
Les vulgaires constatations
La neuve effervescence
L'escorte composée
Les lettres mortes
Il pleut très fort
Cependant que l'oublié
Une nuit, j'ai entendu
Un phallus de cristal
Les fêtes multicolores
L'or
Des lits de roses
Avec un bruissement d'aile
Un été charmant
Les libations
1066
Voici l'hiver venu
Les larmes toute blanches
Les cœurs libres
Toujours vers les cieux
Il y a les grandes villes
Les jeux
Des enfants
Je l'avoue
Il y a
Au lieu-dit de l'espoir
J'ai fauté avec la belle
Un noir corbillard
Voici ses tragédies
Il y a le Néant
Fantaisie macabre
Légitime infortune
La goutte a coulé belle
Au-delà des soucis
Que je garde et arrache
Moi, l'Ulysse
Cette terre féconde
J'ai ranimé le feu
Tout à coup
1067
Tout près, si près
Une forme de firmament
Le maître martyrisant
Souvent il chante en moi
Chanson
J'acclame les conquêtes
Vainqueur
Il neige des pétales
Les demeures
Du juif
La chute
Des terre-pleins
J'étais à la sortie de l'école
Tète ce sein
À moi, l'écriture
Faut-il m'interdire de travailler
Ô nuit stérile
Halte là
Quelle solennité enchanteresse !
C'est la vaste raison
Au loin les précipices
Halte à la cérémonie
Voici ces quelques choses
1068
La mort
Ô le pauvre
Un parcours
Nuits grasses de sperme
Nue. Elle était nue
Des caresses nonchalantes
Des yeux jaillit du sang
Laure, ne m'en veux pas
La vague langueur
Une beauté
Toujours la lune vespérale
Il va s'éteindre
Les hommes étaient de pierre
Pense à la beauté enchanteresse
Toutes les soifs
Un bric-à-brac confus
L'or dans des scintillements divins
Ô les reflets changeant
Les bords de l'Estérel
Pour le plaisir des quatre yeux
Au loin, une verte vallée
L'aube vagabondait
1069
Une beauté au comportement bizarre
L'aube attaquait le soleil pâle
J'allais arpenter ma demeure
A la dérobée
Les races des vainqueurs
Indubitablement
La paix
Etonné par mes tribulations
J'ai besoin de ta poitrine
Ce n'est pas de passion
Le vent de la paresse
Ma jeunesse
Tu trembles
La page indécente
Ne critique pas
Ventre à terre
Le poète grand
Plus rien
Le silence
Lavements de la cervelle
Loin des derniers péchés
Connais-tu la souffrance
Ames célestes
1070
Longue la courroucée
Je me suis donné à vous
Chair et gloire immortelles
Paysan
Jean
J'habite
Rêve d'Ursule
Alphonse
Le pont de Londres
Pour Guillaume
La femme adultère
Eloigné des douleurs
Tombeau
Opérette
Fantaisies
Fantaisies
Fantaisies
1071
FRANCK LOZAC'H
LE CROIT ET LA PORTÉE
1072
PRÉFACE
1073
de bouche-trou et de remplissage de feuillets. J'ignore si cette
remarque amère est justifiée ou non. Le lecteur jugera.
1074
L'aigle
1075
Dans les noires profondeurs
1076
Les membres décharnés
1077
Le désespoir
1078
Ange de ma souffrance
1079
Partir vers d'autres rives, partir à l'infini !
Mais tout ce qui vit doit réellement mourir
À l'exception du temps que j'entends venir
Se charger des angoisses et de tous mes ennuis.
Partir vers d'autres rives, partir à l'infini !
1080
Confusion et pastiche racinien
1081
Néron ! Aime-t-il ? Néon n'aime que lui-même !
... Et l'art est Hyppolite.
II
* Anacoluthe
1082
Et mes ébats fiévreux de plaisirs et de charmes
Ont su le conquérir au péril de ma vie.
Sire, je vous l'ai donné, là ma tâche est finie.
1083
Le messie vénal
1084
Quand par la mégarde
1085
Araignée
1086
Exploit désuni
Tu pleures !
1087
Musique
1088
Déchirer le vif regard
1089
Le disciple
1090
N'exister que pour soi-même
1091
Ô l'esprit éternel
Ô l'esprit éternel fort de toute chose, des idées passées et des idées
à venir ! Celui qui croit tout connaître et tout détenir dans sa cervelle
d'homme de première marche ! ... Qu'il écoute mes propos sereins,
philosophiques nourris de pensées...
1092
Les jours
1093
Oui, je sais
1094
Réminiscences de jeunesse
(Tout pourtant me paraît très clair. Les écrits n'ont aucun sens).
1095
Lubrique, ton vice te condamnera
1096
Les mouvements imperturbables de la chair
1097
J'ai soufflé
J'ai soufflé après le combat sur des traînées de sang. Par besoin de
dépoussiérer mon âme de toutes les impuretés, j'ai soufflé.
Méticuleux, dans les recoins, je les ai chassés de mon boudoir. Ma
haine remplissait les placards. Je tombai une nouvelle fois sur la
couche. L'âme en restait là.
1098
Le désœuvrement
1099
Un autre moi-même
1100
Les flammes
1101
Les baisers
Tout est mécanique, tout est orienté vers le plaisir rectal. Il faut
frapper et non pas caresser. Il faut sucer, mordre. Il n'a plus de
caresses. J'ai perdu ma sensibilité. Plus rien. Pourtant comme tout
ceci était facile et bon en des temps lointains.
Après qui court-on, après quoi ? Après une déesse, une reine ou
une odeur sensuelle. Après une chair, après une femme ? Je ne sais
plus. Le plaisir diminue, le bonheur baisse. Que faut-il à présent ?
1102
L'amour ne me sauvera pas. La poésie seule peut me soulager.
Continuons. Ô les sorcières et les vierges enlacées dans mon lit
fiévreux ! Ô l'odeur des corps et des sexes ! Ô les femmes lourdes,
mon bonheur est oublié. Tout se retient, excepté le plaisir ! Pourquoi
toujours satisfaire ce désir ? Pourquoi ? Répondez-moi ! Pourquoi ?
1103
À peine éclose, la coque se brise
1104
Les dimensions
1105
fortes têtes ! Je suis un avorté, à peine moyen.
1106
J'allais dans la honte
1107
J'ai résisté à la justice chrétienne
J'ai résisté à la justice chrétienne, mon mal a été de tenir. J'y suis
parvenu. Je me suis battu, l'on m'a écouté. Dernièrement un grand
vent soufflait dans mes oreilles. J'ai prié de toute mon âme, Dieu
dans sa clémence m'a entendu.
1108
Rêve de paysan
1109
par la marée et les vagues et le sel ! Comme j'aurais aimé respirer
cette chevelure tordue et jaune, cette bouche largement offerte où
s'engouffre la mer.
- Travaille, homme de la terre et féconde cette semence par ton
effort de tous les jours. Ne regarde pas l'étendue et ses rêves et ses
inspirations. Courbe ton dos sur l'alignement des entrailles cultivées.
1110
samedi dernier. Je l'ai acheté au marchand de livres. J'ai vite payé et
je l'ai caché sous mon tricot épais. De retour chez moi, je l'ai
compulsé et j'ai regardé tous les dessins (de très belles images de
sirènes, tu sais !) Je suis retourné sur ma terre et caché de tous, j'ai
ouvert les pages du livre. Comme je les désirais et comme j'avais
envie d'elles ! Je n'en pouvais plus !
1111
Divagations
II
1112
douteuses. Imitant mon sosie, je reçus un coup très fort à l'estomac.
Je me suis couché sur des lits d'amours honteuses. Je maigrissais
régulièrement. On fit de moi un spectre, un cadavre, j'étais en
putréfaction. J'ai senti les vers traverser mon échine, et mes éclats de
rire frappèrent la cavité de mon crâne.
III
1113
Inspiration sans contenu. Règles ? Techniques ? ... Des fautes ! Que
cela change ! Que cela change !
1114
Un éventail
J'ai eu froid.
1115
Si j'ai tué
Si j'ai tué c'est parce que je pensais mourir. Les paix ont
déclenché les guerres ; je te défends d'en parler. Le plaisir dans la
souffrance, avoue que tu en as beaucoup joui.
1116
Additionnel d'incohérences
1117
C'est un essai de droite que j'entreprenais. Mes détracteurs
auraient mieux fait d'être tolérants.
1118
C'est la bagarre des rues
1119
Portraits
Les deux frères aînés avaient mal accepté ce partage inégal. Il s'en
suivit une rupture avec la pauvre sœur qui n'avait rien demandé. Elle
était certes en bon terme avec son frère Constant, comme elle aimait
à l'appeler, mais elle n'aurait jamais supposé qu'il lui eût donné une
telle fortune en biens de mobilier.
1120
nous enterreras tous". Elle le pensait vraiment. Constant avait une
santé de fer.
II
1121
Il ne voulait pas de femme de ménage pour retaper son lit ou
dépoussiérer ses vieux livres. Lorsqu'il s'emparait de l'un d'eux, il
soufflait machinalement sur la couverture, ou du revers de sa manche
écartait la poussière. Ce n'étaient que des livres ardus, des ouvrages
de philosophie ou d'astrophysique. Il y avait aussi quelques poésies
qui s'entassaient sur la droite de son bureau. Il ressemblait à un vieux
savant, asocial et misanthrope. Il n'avait aucun contact avec
l'extérieur.
Tous les matins, vers les dix heures, après son petit-déjeuner, un
simple bol de café noir, il descendait les quatre étages avec un filet à
la main. Imperturbable, il se dirigeait vers sa boîte aux lettres, et
jetait les prospectus qui l'encombraient. Jamais de lettres, jamais de
cartes portales. C'était un solitaire.
III
1122
rougissait quand une femme lui parlait. Plusieurs s'essayèrent à
converser avec lui. Les quelques fois qu'il parla, il balbutia quatre
paroles, et sans achever sa phrase, sans demander son reste, il rentra
chez lui.
1123
Fantaisies
1124
s'en prit à ces deux cordes, symboles cachés des mamelles et satisfit
sa forte poussée de désirs.
1125
À la couchée les lyres
1126
Il y eut une course avec des cavaliers et des cavalières. Chacun
choisit sa préférée et l'autre rougissante se laissa faire. La soirée était
avancée. C'était l'heure où le village dort habituellement.
1127
Il y avait une envie
Il y avait une envie plus pure que les autres. L'homme s'y perdait
sans l'espoir de réussir. Sa vie stupide le menait dans l'exercice de
fonctions publiques, cela et rien d'autre. Il croyait détenir une arme
d'une efficacité remarquable.
1128
Les lentes processions
1129
Une lumière torve
1130
Je tourne, tourne
1131
Oradour-sur-Glane
L'homme frotta ses yeux croyant rêver encore. Il se vit dans son
lit, il chercha la bougie et l'âtre fumant où rougeoyaient les cendres
de la veille.
Des images hideuses traversaient son esprit : des corps nus, des
enfants martyrisés geignant et suppliant appelaient la délivrance, les
yeux remplis de sang, sans flammes et sans lueurs d'espoir.
1132
On attaquait ici et là
1133
"Qu'est-ce qui lui prend à celui-là ? Le voilà à quelques centaines
de mètres des lignes ennemies ! S'il ne maîtrise pas son cheval, il sera
mort d'ici à peu !" s'écria Jean-Eric.
1134
Petit Jean
1135
reprochait ce visage qu'il voyait dans la glace à l'allure simple et
gauche. "Si je n'ai pas de succès féminin, c'est parce que je suis laid".
1136
Après le repas, Petit Jean aimait à se promener dans les bois
jusqu'à la tombée de la nuit. Il allait toujours seul, et marchait très
vite comme pour fuir ou s'éloigner de la maison de ses parents. Il
vagabondait.
1137
II
Dans certaines familles, l'on prend malin plaisir à vous donner des
noms qui restent toute la vie et qui ne n'ont plus aucun sens. Appeler
ce grand gaillard Petit Jean était à la fois cocasse et stupide.
1138
C'était un esprit plutôt froid. Il n'avait reçu que peu de culture.
Obtus, il avait échoué au certificat d'études sans avoir pu faire rentrer
quoi que ce fut dans sa petite tête. Le curé de la paroisse et du village
s'était pourtant efforcé de l'instruire avec des cours de rattrapage, il
ne réussit qu'à lui enseigner quelques règles de calcul - les quatre
opérations - et tant bien que mal, il lui apprit à lire et à écrire.
Aussitôt ses quatorze ans révolus, il décida d'arrêter ses études qui
disait-il ne donnent que des fainéants et ne servent à rien, et
commença à travailler avec son père à la ferme.
On a toujours besoin d'un fils costaud dans une ferme. Il faut des
natures fortes pour soulever les sacs de blé, pour réparer les clôtures
quand elles sont détériorées, pour moissonner en été et labourer à la
charrue. Le fils était une main-d'œuvre bon marché utile au père et au
reste de la famille.
Petit Jean avait suivi l'exemple de ses trois autres frères plus âgés
que lui - Pierre, Martin et Paul respectivement âgés de dix-neuf,
vingt et vingt-six ans. Tous travaillaient à la propriété. C'étaient des
hectares et des hectares à s'occuper. Du blé, de l'orge et des pâtures
car la famille Partien élevait des vaches et des veaux.
1139
Trahison
1140
Le jour vainqueur
1141
Bribes
1142
festoyer. Notre cher défunt qui (...).
1143
Avoir un bon copain
- Bath ! Pacotilles et bêtises que tout cela ! Vous êtes tous deux
des timides, et aucun n'a encore osé parler à l'autre. Tu feins de la
chercher, mais, tu la fuis dès que tu es en sa présence.
1144
D'un ton grave se moquant de lui.
- Oui. (Péniblement)
1145
vous aiderai tous les deux.
1146
Saynète
La Bourgeoise
Émilie
1147
La Bourgeoise
Oh ! Madame !
1148
Poètes
- Jeune homme, je sais l'art de me battre. S'il n'en tient qu'à vous,
je suis votre homme. Proposez vous-même les conditions du combat.
Mes ancêtres ont versé leur sang pour des causes justes. Tous
étaient gentilshommes sauf un gredin qui rançonnait les bonnes gens
et attaquait les diligences. C'est s'il me semble en 18...
1149
I
César et le poète
César
Le poète
1150
II
César
1151
pays. Les régions dévastées crient à la famine, les femmes et les
enfants meurent par milliers. La récolte cette année ? Il n'y a pas eu
de récolte. Les greniers sont vides et le peuple est mécontent.
Le serviteur sort.
1152
L’avale d'un trait et jette d'un geste
ravageur la coupe.
III
Le Poète et César
Coupé court.
- Tu mens.
Il continue.
1153
fouet, les hommes tombaient. J'ai vu des enfants mourir de faim.
1154
- Il n'est de sublime que l'art grec et romain. La terre est plate, et
mes armées ont parcouru tous les océans. Tu n'es qu'un piètre
menteur, et tu seras châtié. Poète, ignoble poète, pour avoir corrompu
ton empereur, tu seras châtié. Sentence !
Il disparaît.
1155
Le dealer
1156
intérieures. Tout y était. Il ne manquait rien.
1157
Pastiche de Thomas
C'est ainsi qu'ils allaient deux par deux au charbon, Fleur en tête
avec ses galons. Montepala était le premier à semer le trouble dans
les rangs. Quand il eut fait la connaissance de la troupe, il eut pour
préférence Phybrome qui en aimait d'autres.
1158
aux doigts des muses...
1159
Pastiche claudélien
Il vous faudra partir et fuir les éthers, les masses des soleils et les
oiseaux qui font leur nid dans les ports.
Sur de larges navires, nous irons et voguerons par les mers, les
océans et braveront les tempêtes ; et dès lors,
1160
J'entends déjà les alléluias qui résonnent dans nos chairs. Merci
grand Dieu, de nous avoir sauvé du cataclysme, etc.
1161
La Déesse
1162
Ô paix profonde
1163
Et toi de la plus chaste
1164
Quand pour vaincre ces pleurs
1165
Des mages
1166
Tombeau de l'Obscurci
1167
Même tombeau
1168
Ces filles, mes pensées ! ...
1169
Marie la bonne
1170
Les ivrognes
1171
Soirée funèbre
1172
L'intelligence dort
1173
Sombre, retentissant
1174
Et ils vont ces vieillards
1175
Dans les sombres demeures
1176
Ô funèbres pensées
1177
Bravoure d'une incroyance
1178
Les Gitans
1179
La tribu et les vieillards portés en roulotte,
Et les femmes au ventre bombé d'enfants à naître,
Et le froid, les fillettes éperdues qui sanglotent,
Et un ciel lumineux au loin vient à paraître.
1180
Ronde surannée
1181
Le pain, le Missel, ha ! Conscience tranquille.
Ho ! La place future savamment méritée...
Mais on oublie les gestes lents qui déshabillent
Les jeunes gens dans la rue par la pensée ! ...
1182
Je revois ses herbiers
1183
Moi, pauvre confident, de sa plainte mineure,
J'écoutais son génie parler avec douceur.
J'allais m'entretenir des plaisirs de la vie,
Des jours de la nature qui toujours l'ont banni.
1184
Dans les jours langoureux
1185
Des candeurs endiablées
1186
Pastiche du poète écailler
1187
Loufoqueries mythologiques
1188
Fonction du poète
1189
Le Poète
1190
La stérile sœur
Féconde luxure !
Ton mal engendre les hurlements de ses nuits !
Puissante lutteuse, vois les années qui fuient ! ...
1191
Prière sans naissance
1192
Dans les clartés funèbres
1193
Maudire dans les clartés
1194
Adorons donc le culte et chantons son royaume
Où monarque de cœur, l'éternel sanctifie ;
Chérissons le bonheur, les cieux avec le trône,
Délivre-nous Seigneur, Ho ! Seigneur nous voici
1195
Visites
1196
Mystique
1197
Je suis l'ange gardien
1198
Ô funèbres pensées
1199
Des lianes mêlées
1200
Tes doutes, rivages malsains persécutent mon délire.
Avec ce vent sinistre, je pourrais attester
Toute ton excroissance, ces faux commandements
Qui sous un joug proclament un désir maquillé.
Bourrasques de méduses,
Ô chaste oiseau de proie qui succombe à mes rites,
Qu'un Dieu enfin à sa faveur aille et infuse ! ...
1201
Ô oiseau,
Orgueil démesuré, puissance de moi-même,
Tu as pris naissance dans le feu de mon sang,
Ta vision est exacte : déploie tes ailes blanches.
1202
Au café
1203
Je viens baigner ma tête
1204
Au silence frissonnant
1205
Éloigné du poème, le chant reste à pleuvoir.
Honteux, transposons la triste réalité.
L'ordre est donné, misérable devoir
Qui jettera au cœur l'indigne vérité !
1206
Réminiscence et destinée
1207
Pourtant ta voix était si claire !
Amour, idylle consumée,
Je n'oublierai le noir enfer
Où une nuit tu m'as plongée.
1208
J'ai dû aimer
1209
Humant la sève
1210
À l'ancienne fontaine
1211
Tout sursaut assorti de gloire
1212
Des répugnances en mai
Ha ! D’atroces morsures
Vagabondant dans les neiges oubliées
Ce sont de noires défenses
Pour des membres extasiés.
1213
Estime la course pâle et déserte
1214
La chanson du boutonneux
De blondes farandoles
O les belles sœurs
Et les voilà folles
Folles de douceurs !
Déjà aimées
Aimées sans le dire
Adieu les années
Années de sourire !
1215
Lourdes intentions,
Mon esprit dépourvu
N'a qu'une chanson
Leurs seins et leur cul !
1216
Ils furent déportés
1217
Ils furent déportés une nuit pour toujours,
C'étaient des grâces puériles où le soleil s'éteint,
Où les rousseurs de l'été appellent l'hiver,
Où l'enfant hurle de douleurs
Dans le cœur de son père,
Où l'esprit décrit une dernière parabole.
1218
Dialogue militaire
1219
Tu te dérobes
Le cœur saigne
1220
Insignifiant
1221
C'est un monstre
1222
Comme l'agissement indistinct
Et l'intraitable destinée
Acclame TOUJOURS
Son maître.
1223
L'Ancêtre
1224
Création
1225
Vécu
1226
Chanson
1227
Dialogue
- Quoi ! Toi ?
- Moi !
- Soit ! Beurre l'heure cent fois...
- Un saint défunt peint maints carmins.
- C'est laid, défais.
- J'aime l'Aisne sans peine.
- Pas çà, rebois.
- L'âme damne, larmes se pâment.
- Creux ! Mieux !
- Passe crasse, s'entassent piastres, l'on dort corps mort.
- Vrai, fais, mais... pieux ?
- Roi croît, foi, loi, soit.
- Heureux ! ...
1228
Journal d'un fœtus.
Presque né, et j'entends palpiter son cœur sous une masse inerte
de graisse. Il bat et s'accélère aux moindres de ses mouvements.
Horrible horloge à supporter ! Elle mange, elle mange encore. Je
devrais dire, elle engloutit ! Ses aliments viennent frapper la porte
voûtée de mon temple de fortune. Là, elle boit, - c'est de l'eau. Non,
du vin ! Un affreux tord-boyaux qu'on versera dans mes veines.
Elle se lève, elle parle. Non, elle crie car ses paroles résonnent
sous mon crâne, ma pauvre petite tête pelée. Son ventre l'étonne. Il
pourrait être plus volumineux ! Elle me fait des recommandations
pour que j'active son enchantement.
1229
délicate épaisseur de mon crâne, des déchirures internes provoquées
par un poison dont elle seule a le secret. Ce meurtre épouvantable
mais qui avait échoué fit croître en moi les forces de la survivance.
1230
s'arrachait des masses énormes de cheveux, elle n'avalait plus rien.
J'avais faim !
1231
coulaient sur la descente de lit. Il y avait une odeur affreuse dans la
chambre à coucher, lieu de sa procréation.
Quel est l'homme qui parle ? Je sens une main caresser les
rondeurs de sa monstruosité. O douleur indescriptible ! Je subis un
poids effroyable qui me brise les os. Un corps étranger pénètre et
1232
frappe à espaces réguliers les frêles murailles de ma prison. Mon
pouls s'accélère. Je vais cracher mon sang, je ne respire plus. Serait-
ce la mort ? Est-ce la mort qui vient ? Pourquoi cette accalmie ? Plus
rien ne tremble, mais toujours cette masse pesante sur mon faible
corps. Ces maux inconnus, sont-ce des démons qui m'ont déclaré la
guerre ? Ils reviennent à la charge et je ne puis jamais savoir. Peut-
être une nouvelle arme après ses drogues ? ... J'ai failli perdre la vie
dix fois, vingt fois ! Et ce déluge s'est transformé en haine immonde,
en grandioses tortures ! ...
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m'asphyxie. J'ai perdu mon âme ! Serait-ce donc la mort ?
1234
Toute la faiblesse humaine
C'est ce muscle qui palpite soixante douze fois par minute qui est
cause de ma future déchéance. Il se resserre l'ingrat et détruit mon
organisme avec subtilité. Il se comprime violemment. Un jour enfin
il éclatera. Ce sera la mort.
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Aujourd'hui le voilà armé, et ces attaques légères se transforment
en déroute honteuse. Il agit par pulsions et peut activer ce muscle
jusqu'à deux cents battements en soixante secondes.
Tremblant presque épuisé par cette lutte extrême, je n'ai plus qu'à
baisser les armes et me déclarer vaincu. Mais il n'en reste pas là. Il
s'implante petit à petit dans toutes les parties de mon corps et gagne
impitoyablement de nombreuses victoires.
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Le stigmatisé
Le déluge est de courte durée, mais ses traces sont visibles sur
toutes les parties extérieures du corps : des inflammations rouge sang
qui après huit jours se transforment en petits boutons remplis de pus.
Il faut faire jaillir le pus hors de la peau. A l'aide d'un fin scalpel ou
d'une lame de rasoir, on entaille l'épiderme d'un signe de croix - un
liquide jaunâtre, mal odorant s'écoule rapidement.
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fait. J'attends. Et un bon mois est nécessaire pour que disparaissent
les ultimes séquelles.
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Un froid glacial
Je n'irai pas plus loin dans les chemins visqueux, seul avec ma
suffisance pour compagne : plus de longues marches dans les forêts
où les épines de pins s'enfonçaient profondément dans les chevilles,
plus d'insouciantes randonnées à travers champs et ruisseaux. Non !
Plus que toi mon amour - la merveilleuse présence d'une tête blonde
qui m'aime et écoute mes douleurs, et sait rallumer les faibles lueurs
qui me rattachaient à son âme - plus que toi !
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Un doute confus
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Une hyène féconde
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Subir continuellement
Perdue
Tu butes
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Des hurlements lascifs
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Le philosophe
Les premiers mois furent les plus agréables que Dieu me donna.
Durant ces longues promenades en ces saisons de printemps et d'été,
je m'occupais à ramasser des plantes, des fleurs, des mousses que
j'entassais puis rangeais dans un monumental herbier. Je passais des
heures dans les champs et dans les prés, muni d'une pince et d'une
grosse loupe à la recherche de spécimens rares ; et.
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Vies
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High Society
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Les concierges
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L'ivrogne