Presses
universitaires
de Rennes
Habiter Le Corbusier | Sylvette Denèfle, Sabrina Bresson, Annie
Dussuet, et al.
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France
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1 Pour Le Corbusier, l’architecte a pour mission fondamentale de
construire pour loger les hommes. Cela est particulièrement
nécessaire dans l’époque de l’après-guerre où la crise du logement
sévit. S’abriter, se loger est un des premiers besoins à satisfaire, et
l’habitation doit répondre de la façon la plus efficace possible à
cette exigence : « Une maison est une machine à habiter. Bains,
soleil, eau chaude, eau froide, température à volonté, conservation
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Le confort moderne
13 Les habitants des années cinquante s’enthousiasment pour le
modernisme de l’immeuble.
« Mes parents, ils habitaient dans une pièce cuisine, comme
beaucoup de gens. Et quand le Corbusier s’est construit il y a quand
même plein de gens qui se sont précipités sur le Corbusier quand
même […] bah pour eux, c’était le luxe, le grand luxe. Il y avait
quand même une douche, hein. Même si la douche était dans le sol,
même s’il y avait un trou dans le sol, il y avait une douche, un
lavabo, même une salle d’eau. Les waters n’étaient pas sur le palier.
Oui, pour eux c’était le luxe. » Mme Brun.
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Emménager au Corbusier
29 « Posons le problème. Fermons les yeux sur ce qui existe. [...]
Combien de chambres ? une pour cuisiner et une pour manger, une
pour travailler, une pour se laver et une pour dormir. Tels sont les
standarts du logis13. » Telles seront définies les composantes des
appartements des unités d’habitation par l’architecte.
30 Quelle que soit la période considérée, les habitants de la Maison
Radieuse se répartissent entre ceux pour lesquels l’aménagement
des appartements ne pose pas de problèmes particuliers, malgré les
dimensions peu habituelles des volumes dessinés par Le Corbusier,
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44 C’est donc bien une fonction essentielle du logement qui semble ici
avoir été quelque peu négligée, et qui accroît la sensation de
l’absence des espaces de « renvoi » que l’on trouve habituellement
dans les maisons individuelles : cave, grenier, garage, atelier20.
« Ça fait quatre ans que je suis là et je cherche encore des idées pour
aménager parce qu’il n’y a pas de placards, il n’y a pas de cave, pas
de grenier [...] il faut que tu te débrouilles pour stocker tout ce que
les gens, en temps normal, disons, ont dans une cave, tu sors tout ce
que tu as normalement dans ta cave, les vélos, l’outillage, les trucs
pour bricoler… Là, les vélos sont sur le balcon bâchés. Tout ce que tu
peux mettre dans des placards, je ne sais pas si tu vois au niveau de
l’espace, tout ce que tu peux mettre dans un grenier… Donc, bah,
c’est un tri permanent jusqu’à ce que tu trouves… » Mme Mazelier.
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49 Dans un descendant :
« Dans les montants, le balcon est en bas, ici, et c’est pratique quand
on est dans la cuisine, on met toujours des choses sur le balcon. Là
on n’en met pas… » M. Nollier.
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ceux qui habitent juste là. Lui il savait qui c’était. Et c’était vraiment,
c’était pénible, quoi, de pas savoir d’où ça venait. » M. Lubin.
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VIE DE FAMILLE
82 Un des objectifs affichés par Le Corbusier était de favoriser, grâce à
l’habitation, une vie familiale harmonieuse : « Le logis abrite la
famille, fonction constituant à elle seule tout un programme26. » Il
rend les conceptions architecturales anciennes responsables de
dangers qui menacent l’institution familiale et la société en
général : « L’homme et la femme modernes s’ennuient chez eux, ils
vont au dancing. Mais les humbles qui n’ont pas de cercle se tassent
le soir sous le lustre et craignent de circuler dans le dédale de leurs
meubles qui occupent toute la place et qui sont toute leur fortune et
toute leur fierté […] il n’y a pas de foyer, pas de famille et pas
d’enfants, car c’est trop mal commode à vivre. La ligue contre
l’alcoolisme, la ligue pour la repopulation doivent adresser un appel
pressant aux architectes ; elles doivent imprimer le Manuel de
l’Habitation, le distribuer aux mères de famille et exiger la
démission de l’École des Beaux-Arts27. » Les appartements de la
Maison Radieuse doivent au contraire permettre au groupe familial
de trouver un foyer et de développer un mode de vie « en famille ».
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102 D’autres indiquent que cet espace étroit est aussi une incitation à
simplifier les gestes du travail culinaire. Une petite cuisine
permettrait ainsi, en le rationalisant, de limiter l’emprise du travail
domestique et d’accéder à un style de vie alternatif.
« Moi, je trouve ça pratique parce que, si tu veux je m’embête pas
trop avec les trucs matériels, donc ça me dérange pas quoi, j’ai un
style de vie… je bouge beaucoup, on va beaucoup dans le parc, on est
beaucoup dehors, et puis on est très peu à la maison, et puis le peu
qu’on y est bah on n’a pas besoin d’avoir des grands espaces, une
grande cuisine… » Mme Meira.
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111 Cette disposition permet aussi aux pères de famille dont la majeure
partie du temps est absorbée par les contraintes du travail
professionnel, dans le contexte des années cinquante, de trouver
une place dans l’appartement. L’aspiration exprimée à un temps
supplémentaire passé dans l’espace domestique auprès de leurs
enfants peut être interprétée comme le souhait de se conformer, au
quotidien, à l’idéal de la famille nucléaire. Car, si dans cette
conception, les femmes, les mères, jouent un rôle central, les pères
ne sauraient s’en désintéresser, au risque de troubler l’image du
foyer uni et harmonieux. Ils participent toutefois très peu à la
réalisation des tâches ménagères, domaine réservé de la maîtresse
de maison. Les tâches matérielles auprès des enfants ne les
retiennent guère non plus, les assignations de rôle de sexe étant là
aussi très prégnantes, mais ils affirment pourtant l’importance de
leur présence auprès de leurs enfants. La disposition spatiale du
logement peut être plus ou moins favorable à la réalisation de cet
idéal : ainsi l’espace occupé par les jeux des enfants est-il dans ce
sens particulièrement important. Suivant sa situation, il permet ou
non la présence et la participation du père, dont la place dans le
logement n’est pas déterminée, comme elle l’est pour la mère, par
la réalisation des tâches ménagères. Les chercheurs notent en 1957
que : « C’est à Nantes que les jeux sont le plus suivis par les chefs de
ménage. L’organisation du logement qui incite à laisser plus
souvent qu’ailleurs les enfants jouer dans la salle de séjour explique
peut-être le fait46. » L’ouverture de l’espace intérieur permet de
trouver une place aux pères dont la présence dans l’appartement ne
se manifeste qu’à travers des temps de loisir relativement courts et
nécessitant peu de lieux individualisés. Ils peuvent ainsi participer
à la vie familiale, à travers les jeux des enfants, par une simple co-
présence. Plus globalement, l’importance accordée par les habitants
à la vie en commun à l’intérieur du logement explique sans doute
leur acceptation d’une certaine absence de délimitations
intérieures.
112 Toutefois, les différences culturelles entre les catégories sociales
tendent à émerger dans leur rapport à l’espace. L’équipe de P. H.
Chombart de Lauwe note par exemple la tendance des
« intermédiaires » à cloisonner les lieux et à dissocier leurs activités
d’adultes de celles des enfants. Cette tendance à l’individualisation
est caractéristique des catégories en ascension sociale, qui
privilégient des activités concourant à cet objectif, qu’elles soient
ludiques ou liées à la scolarité et aux études. Ainsi pour les enfants,
les « intermédiaires préfèrent qu’ils occupent leur chambre pour y
jouer et semblent s’opposer à ce qu’ils utilisent la salle de séjour ».
À l’inverse, « les ouvriers séparent moins les fonctions dans la vie
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117 Dans d’autres cas, la « chambre des parents » est aussi utilisée en
séjour réservé à une intimité restreinte au strict groupe
domestique. Il s’agit d’un aménagement que l’on trouve plus
souvent dans les familles monoparentales, où la mère, seule
occupante de cette pièce relativement vaste, ouvre ainsi son espace
personnel à ses enfants :
« Là haut, c’est salon, bureau et ma chambre. Tu fais trois en un
parce que tu n’as pas le choix. Moi je n’aime pas regarder la télé en
bas parce que… après, chaque personne… Il y en a beaucoup qui ont
la télé en bas, t’as dû voir sans doute. […] Mais moi, je n’aime pas
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119 On voit sur ce dernier exemple comment cette solution est adoptée
« par défaut », obligeant à une polyvalence parfois gênante, lorsque
les activités des différents membres du groupe domestique sont
désynchronisées. La revendication d’un véritable espace « salon »
autonome ne doit donc pas être analysée comme l’adoption d’un
mode de vie ostentatoire en imitation du modèle bourgeois, mais
comme l’expression de ces nouvelles modalités de la vie familiale
en commun. Le rêve de cette habitante d’accéder à un type 6 pour
dédier une pièce au « salon » en est une bonne illustration :
« Bah, deux chambres pour les enfants, une chambre pour nous, et
puis un salon, parce que le salon c’est bien quand même, c’est-à-dire
que jusqu’à maintenant nous on n’en a jamais eu de salon, ça fait 14
ans que je suis avec S. [son mari], j’ai jamais eu de salon, mais en
fait comme on est toujours dans l’activité, ça nous manque pas
vraiment, mais que les enfants aient un endroit pour se poser et
tout, quand tu veux recevoir du monde, tu vois, des moments
d’intimité… » Mme Larcher.
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des craies que, là, on avait un espace, vraiment, dans chacune des
deux chambres. » Mme Auger.
125 D’autre part, même les plus jeunes enfants sont perçus aujourd’hui
comme devant disposer d’un espace propre suffisamment
important, ne serait-ce que pour y entreposer leurs multiples
« possessions », vêtements, jouets ou meubles.
« T’as vu les chambres d’enfants comment elles sont ? Toutes
étroites ! Alors là aussi, pour les meubler, le vrai casse-tête. Je ne
sais pas, dans les années cinquante, Le Corbusier, il avait prévu du
mobilier qui était déjà dedans. Mais aujourd’hui, un enfant il a
quand même son lit, en règle générale, une armoire ou une
commode moyenne pour ranger ses habits, un petit bureau selon
l’âge, un coffre à jouets, une étagère à livres. C’est impossible à
mettre tout ça. » Mme Mazelier.
126 Cette difficulté est encore accrue lorsque les appartements sont
utilisés par les femmes pour garder des enfants comme assistantes
maternelles ; cela suppose un espace destiné aux enfants en garde
qui vient concurrencer, sur leur propre terrain, celui des enfants de
la maisonnée. L’appropriation individuelle en est rendue encore
plus complexe, puisque l’espace souffre de deux définitions
différentes. Concrètement, à chaque changement d’activité, les
enfants sont obligés de tout ranger :
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127 Il est vrai aussi que la scolarisation plus longue entraîne le fait que
les enfants ont de plus en plus à exercer, au sein même du
logement, leur « métier » d’enfant, ou plutôt d’élève, à travers des
devoirs scolaires. Ces exercices, autrefois réservés aux membres des
classes bourgeoises, supposent la disposition d’un espace réservé
spécifique. Avoir « sa » chambre est aussi représenté comme un
impératif en termes de réussite sociale.
128 On voit ainsi les tensions auxquelles donne lieu l’utilisation des
espaces internes à l’appartement : d’un côté, une répartition
fonctionnelle des activités devrait permettre à chacun de trouver sa
place, et la culture plus individualiste des classes moyennes tend à
imposer une telle répartition spatiale. Mais d’un autre côté, les
activités des enfants par exemple doivent pouvoir être surveillées
par une mère occupée conjointement à d’autres tâches
domestiques, leurs jeux prennent donc souvent place dans les
espaces communs de l’appartement, et ils risquent alors de
perturber les activités plus individuelles. Malgré ces tiraillements,
la définition de l’espace intérieur de leur logement par les habitants
reste relativement univoque dans les premières années : il s’agit
d’un espace collectif destiné à permettre (et éventuellement à
mettre en scène) la vie familiale, c’est-à-dire la vie commune d’un
groupe qui se conçoit lui-même comme une entité, même si des
individualités y émergent parfois, introduisant certains
dysfonctionnements. L’espace de l’appartement tel qu’il a été conçu
par Le Corbusier semble adapté à une telle définition qui rend
acceptable une certaine absence de frontières intérieures. Mais les
changements de taille et de composition du groupe domestique en
font de plus en plus un regroupement d’individus menant côte à
côte des activités diverses. Dans ces groupes domestiques pourtant
moins nombreux, l’exigence de surface devient plus forte et
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Intimité, intimités
129 S’approprier un espace personnel semble en effet difficile dans des
appartements dont l’architecte a privilégié l’ouverture. La
conception de l’intimité portée par Le Corbusier s’applique aux
limites extérieures du logement et on a vu que la protection du
groupe familial vis-à-vis de l’extérieur avait été particulièrement
pensée, même si elle s’est ensuite quelque peu dégradée au fil des
années, avec l’usure de l’immeuble.
130 À l’inverse, à l’intérieur du logement, l’espace est peu cloisonné :
pas de porte à la cuisine ni au séjour, un vaste espace ouvert, sans
fonction précise, entre les chambres, permettant l’accès aux
sanitaires. Cette absence de porte séparant le niveau du séjour de
celui des chambres constitue, de l’avis de nombreux habitants, une
contrainte importante.
« En plus, il n’y a pas de porte, alors c’est aussi une des choses qui
nous gêne maintenant, dû à notre fille. Si on est ici, la chambre de
N. [sa fille] est en bas et comme l’escalier donne directement, bah en
fait on la réveille régulièrement. Quand on a du monde à manger ici,
très facilement le bruit descend en fait. [...] il y a juste la porte de la
chambre et pis bon c’est vrai qu’elles sont pas épaisses. C’est en bois
très léger. Et c’est vrai que là, on est coincé. C’est un peu pénible. »
Mme Hamon.
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140 Les habitantes citées ici comptent parmi les plus petitement logées.
Les aménagements de l’espace pour satisfaire des exigences
nouvelles de mode de vie sont évidemment plus faciles quand les
surfaces disponibles sont plus vastes. On voit donc resurgir une
distinction entre habitants dont l’insatisfaction, exprimée en terme
de surface manquante, s’explique finalement par le mode d’accès
aux appartements. Les propriétaires ont généralement pu choisir
leur espace. Les locataires anciennement installés ont eu l’occasion
d’adapter la surface disponible à leur mode vie et le temps de se
distancier à l’égard de la norme d’attribution de logements. À
l’inverse, les locataires plus récemment arrivés dans l’immeuble
ressentent davantage la contrainte du manque de place. L’adhésion
à la norme d’ouverture de l’appartement corbuséen n’est pas
simplement liée au niveau de capital culturel, elle dépend aussi des
conditions matérielles d’installation dans les appartements et en
particulier des surfaces disponibles.
141 Les appartements de la Maison Radieuse ont été conçus pour
accueillir une vie de famille conforme au modèle des années du
baby-boom et de la reconstruction. Les mutations tant
économiques que démographiques et sociales des cinquante
dernières années ont bouleversé ces manières de vivre « en
famille », dans les logements : la structure du groupe, le nombre de
membres, leur présence au foyer, leurs relations et leurs
conceptions de l’habiter ont changé. Il est donc assez notable que
l’espace de l’appartement semble aujourd’hui encore bien convenir
à un nombre important d’habitants. Le modèle corbuséen de
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PRIVÉ- PUBLIC
142 Dans la conception de Le Corbusier, on l’a vu, la question de
l’habitat déborde les frontières du logement. L’architecte accorde
une attention particulière aux espaces qui assurent une transition
entre l’espace privé du logement proprement dit et l’espace public.
L’enjeu en est considérable puisqu’il s’agit, dans ces espaces
« intermédiaires », à la fois de mettre en évidence les avantages du
groupement des habitations en ensemble collectif, en particulier
grâce à la présence dans ces lieux de divers services, et d’autre part
de rendre acceptable le voisinage induit par ce regroupement. C’est
donc toute la question du modèle des unités d’habitation qui est en
jeu ici : montrer que l’habitat collectif n’est pas simplement un pis-
aller destiné à répondre rapidement à des besoins urgents de
logement, mais une solution à long terme pour l’urbanisme.
143 Un traitement architectural convenable des espaces de transition
entre public et privé doit permettre d’assurer une cohabitation
rapprochée sans heurts. L’attitude des habitants sur cette question
est donc cruciale : comment vivent-ils au quotidien, comment
jugent-ils le rapport entre espace privé et espace public instauré par
l’architecte ?
144 Habituellement, dans les immeubles collectifs, l’espace privé de
l’appartement s’ouvre sur un palier, commun à 3 ou 4 autres
logements et une cage d’escalier qui conduit à l’espace public
extérieur de la rue, marqué par la circulation automobile. Dans la
Maison Radieuse, les logements ouvrent sur un espace intérieur
dont le statut d’espace « public » est marqué par l’appellation de
« rue » que lui a donnée l’architecte, et que la plupart des habitants
utilisent aussi. Ces rues traversent l’ensemble du bâtiment dans sa
longueur et mènent aux ascenseurs, regroupés au centre du
bâtiment et donc communs à tous les habitants de l’immeuble.
Auprès des ascenseurs sont aussi rassemblées, à chaque étage, les
boîtes à lettres. Les ascenseurs permettent de gagner l’extérieur : au
niveau le plus haut, ils débouchent sur l’école située sur le toit
terrasse ; au niveau le plus bas, ils conduisent au hall dans lequel ne
subsistent aujourd’hui que les traces de ce qui furent des services
de proximité, ainsi qu’on l’a vu précédemment. Mais en sortant du
hall de l’immeuble, il faut encore traverser une partie du parc
environ- nant ou les parkings, pour se retrouver dans l’espace
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147 Abritées des intempéries du dehors et, plus largement, des risques
portés par un espace public ouvert à tous sans distinction, les rues
intérieures sont assez unanimement perçues comme des lieux à la
sécurité établie. Sûres, propres, elles deviennent alors des annexes
de l’espace privé du logement, particulièrement appropriées aux
jeux des enfants, protégées des dangers de la « vraie rue ».
« Le groupe d’enfants, c’est à cet étage-là qu’il jouait, mais moins
souvent là, en ce moment, mais très souvent, euh, à l’endroit des
ascenseurs. Là ils sont assis par terre à jouer. Même, pendant une
période, les filles, elles emmenaient les poupées et les petits landaus
et elles s’installaient dans le couloir. Très souvent je sais que… Nous,
maintenant je sais que ça arrive alors que N. fasse un petit tour de
patinette dans le couloir quand il fait mauvais. Enfin ça arrive très,
très souvent. Et effectivement c’est très entretenu. Il y a du monde
toute la journée. C’est nettoyé très souvent. Et c’est vrai que les
couloirs sont toujours propres. Il y a pas de dégradations. Ça arrive
mais c’est exceptionnel. Et donc je pense que ça facilite aussi ça. »
Mme Hamon.
148 Les rues sont ainsi particulièrement investies par les femmes au
foyer et par les enfants, peu légitimes dans l’espace public, mais
accédant sans trop de risques à cet espace ambigu, intermédiaire
entre privé et public. Telle ou telle habitante peut être décrite avec
sympathie comme animant la rue de ses commérages :
« Elle gardait des enfants, alors elle était tout le temps dans la rue
en train de discuter. Elle entraînait beaucoup les gens en fait. » Mme
Tabory.
l’objet d’activités. C’est pas le lieu, c’est pas fait pour ça. » M.
Thiercy.
154 On lit dans cet extrait comment le dispositif spatial, le parc autour
de l’immeuble, sous les fenêtres des appartements, permet aux
parents, aux mères essentiellement, une surveillance relâchée, à
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distance, qui émancipe les enfants. Mais on voit aussi combien cela
suppose l’existence, dans cet espace intermédiaire, d’un groupe
collectivement responsable de l’ensemble des enfants.
155 Dans les années cinquante, ce sont les mères de famille, le plus
souvent « au foyer », qui investissant cet espace, en assurent aussi
la régulation. Certes peutêtre enjolivés par le souvenir, leurs
discours actuels témoignent, là aussi, de l’intensité des activités
partagées dans ce lieu et des relations nouées à ces occasions :
« Je m’en rappelle quand le dernier est né, avec quelques personnes
qui avaient aussi des bébés on se retrouvait à quelques personnes et
puis on discutait quoi ! » Mme Arnou.
« On descendait avec nos enfants, on emmenait nos tricots, nos
goûters [...] On restait là-bas jusqu’à six heures. C’était superbe. »
Mme Pasqueret.
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c’est vrai que tout le temps il y a des gamins de cinq, six ans qui sont
tous seuls en bas dans le parc. Bon, après c’est dans la manière
d’élever ses enfants et puis de concevoir les choses. Moi il n’est pas
question que ma fille traîne toute seule, la plus grande a neuf ans
donc oui, parce que je la sais responsable et raisonnable. Mais la
plus petite à six ans, je ne trouve pas normal, je ne trouverais pas
normal de la laisser dans le parc, sauf si je sais que j’ai des amis à
moi, qu’il y a des gens que je connais qui vont être là, qui vont
pouvoir jeter un œil sur elle de temps en temps. Mais toute seule,
elle ne sortira pas, ça c’est sûr. » Mme Auger.
intermédiaires qui émergent. Ils ont sans doute pris d’autant plus
d’acuité qu’émergeaient parallèlement, dans la société française,
des questions dites « de sécurité » omniprésentes aujourd’hui.
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177 Les liens tissés entre mères à l’occasion de ces rencontres multi-
quotidiennes leur permettent de se rendre des services, autour de la
garde des enfants. Il faut souligner le rôle fondamental de ces
échanges informels, peu distincts de ceux effectués dans le cadre de
la famille élargie : à travers cette aide apportée sur le mode de la
réciprocité, les mères expérimentent une coopération qui, à la fois,
les soulage dans leurs tâches domestiques et leur permet d’établir
des relations différentes à l’extérieur du milieu familial. La position
de certaines « mères au foyer » s’est ainsi transformée, pour un
nombre non négligeable d’entre elles, en celle de « nourrice » ou
d’« assistante maternelle », accueillant à leur domicile, dans
l’immeuble même, les enfants d’autres femmes, leurs voisines,
pendant la journée de travail professionnel de ces dernières. Les
liens noués autour des enfants ont permis ce changement de statut,
qui s’est la plupart du temps effectué progressivement, les voisines
se rendant d’abord mutuellement des services de garde, avant de
passer à des arrangements de plus en plus formels, jusqu’à
l’agrément officiel. À partir de services informels échangés sur un
mode quasi familial, certaines sont ainsi passées à la fourniture
d’un service payant, leur permettant une entrée dans l’activité
salariée et l’accès à une certaine professionnalisation.
« Au départ, c’était par entraide, des amis de l’immeuble, quoi. Il y
avait des amis, des voisins, porte à porte vu qu’il y avait des jeunes
couples. Donc elle [son épouse] a commencé comme ça et après
quand elle a vu que… On s’est fait agréer. Elle s’est fait agréée [...]
nous sommes connus. Donc… il y a aussi les relations de confiance.
Les mères de famille, elles veulent pas toujours mettre leur enfant
en garde chez n’importe qui. Alors ma femme ayant des références,
agréée et tout, c’était aussi, indépendamment d’une commodité,
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180 Les services de garde d’enfant, rendus entre mères, sont ainsi restés
marqués par l’informalité et le caractère flou des espaces où ils sont
nés : il n’y a pas eu de création d’un véritable service public. Tant
les assistantes maternelles, même munies de l’agrément officiel des
services sociaux, que les parents de jeunes enfants, sont restés
tributaires de la qualité de leur réseau privé, soit pour trouver des
enfants à garder, soit pour accéder à ces services.
181 Il faut ainsi souligner combien, attachés aux relations personnelles
des protagonistes, ces échanges de service supposent des normes
communes qui autorisent les mères (et plus largement les parents)
à se substituer les unes aux autres. Quand elle existe, cette
possibilité ouverte aux adultes d’assumer des responsabilités de
façon relativement interchangeable autour de la garde des enfants
produit une impression de sécurité.
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182 Ces pratiques informelles ont donc aussi des avantages, en termes
de souplesse et de réactivité. La possibilité de trouver rapidement,
et parfois même de façon impromptue, à proximité de son
logement, dans l’immeuble même, une solution de garde pour leurs
enfants a sans doute permis aussi à d’autres mères de mettre à
distance les contraintes de leur rôle maternel et de s’engager plus
facilement dans une activité professionnelle. Dans la période
récente, des mères en situation monoparentale ont ainsi pu profiter
de ces relations sociales d’entraide pour assurer sans trop de
difficultés leur activité professionnelle, alors même que le réseau
familial qui assure habituellement les remplacements imprévus
leur faisait défaut :
« Une fois, la maîtresse a téléphoné en me disant que ma fille était
malade et moi, je retournais bosser l’après-midi. C’est pareil, j’ai dû,
au pied levé, passer deux, trois coups de fil pour voir s’il n’y avait
pas quelqu’un. Donc ça s’est fait au sein de l’immeuble. Je ne
connais personne d’autre, vraiment, en dehors, à qui demander, j’ai
pas de famille à proximité. » Mme Auger.
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que les tout-petits, elle ne peut jouer auprès de tous les habitants de
l’immeuble, le rôle intégrateur qu’elle a pu avoir autrefois.
Aujourd’hui, sa fréquentation ne concerne plus qu’une faible part
de l’ensemble de cette population, les enfants ayant grandi et leur
nombre ayant beaucoup diminué. Le nombre d’élèves de l’école
maternelle a régulièrement décru : les trois classes d’origine, qui
devaient accueillir « au moins 150 élèves69 » se réduisent
aujourd’hui à deux classes aux effectifs pourtant bien moins
importants et qui reçoivent aussi éventuellement des enfants
n’habitant pas l’immeuble.
188 Le Corbusier avait lui-même envisagé ces risques d’une vie repliée
sur l’immeuble. Le problème a été posé au moment de la
construction de l’école : « Au début de l’année 1954, M. Bénezet,
maire de Rezé, propose de construire sur le toit une école de dix
classes ! André Wogenscky démontre que dix classes réparties sur
un niveau occuperaient la quasi-totalité de la surface du toit et que,
sur deux niveaux, elles défigureraient l’esthétique du bâtiment. Il
rappelle que dans ses études théoriques, Le Corbusier envisage
l’école aux pieds de l’immeuble, dans le parc, pour accueillir les
enfants de plusieurs unités, afin d’éviter l’esprit de clan. D’une
manière générale, il refuse d’installer à l’intérieur de l’unité des
équipements sociaux tels que cinéma, église, théâtre qui
favoriseraient une vie en autarcie. Finalement, la construction d’un
groupe scolaire dans le parc est rejetée en raison de la proximité de
l’école de Rezé-bourg ; le conseil municipal vote la construction de
trois classes maternelles sur le toit de l’unité70. »
189 Aujourd’hui, le débat déborde la question des enfants et de l’école
maternelle, il concerne aussi le mode de vie des adultes et vise
l’ensemble de ces espaces intermédiaires aux caractéristiques floues
que nous avons décrits : doivent-ils être de simples prolongements
du logement, ne permettant qu’une socialisation restreinte à la
collectivité de l’immeuble, ou doivent-ils au contraire jouer le rôle
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Notes
1. Le Corbusier, Vers une architecture, Champs-Flammarion, Paris, 1995 (1re
édition 1923), p. 73.
2. Ibid., p. 198.
3. Ibid., p. 20-21.
4. Ibid., p. 89.
5. P.H. Chombart de Lauwe, Famille et habitation, tome II. Un essai
d’observation expérimental, CNRS, 1967 (1re édition 1960), p. 318.
6. Source : INSEE – Division Études sur le logement.
7. J. Fourastié, Les Trente glorieuses, Fayard, Paris, 1979.
8. Ibid., p. 36.
9. Ph. Bataille, D. Pinson, Rezé évolution et réhabilitation Maison Radieuse,
Plan construction et architecture, 1990, p. 115.
10. Après « bibliothèque, salle de lecture, activités sportives, ciné-club, salle de
réunion, cours ménagers, bricolage ». P. H. Chombart de Lauwe, Famille et
habitation, tome II. Un essai d’observation expérimental, CNRS, 1967 (1re
édition 1960), p. 254.
11. J. Guibert, Les locataires de la maison radieuse, opinions et pratiques,
LERSCO, Nantes, 1987, p. 38.
12. Mais, comme on l’a vu dans le chapitre II, si Le Corbusier pose les prémisses
de ces problèmes écologiques, ce n’est que bien plus tard que l’ensemble social
s’en emparera.
13. Le Corbusier, Vers une architecture, Champs-Flammarion, collection
« Architectures », Paris, 1995 (1923), p. 90.
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Habiter Le Corbusier
Pratiques sociales et théorie architecturale
Sylvette Denèfle, Sabrina Bresson, Annie Dussuet et al.
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