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Direction de l’Observation et de la Programmation

Avril 2013

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Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction

I. Indicateurs énergétiques à dimension macroéconomique

1.1 Intensité de l’énergie primaire IEP


1.2 Intensité de l’énergie finale
1.3 Ratio de la consommation d'énergie finale en énergie primaire
1.4 Part de la facture énergétique dans le PIB
1.5 Facteur moyen des émissions de CO2
1.6 Taux de dépendance énergétique

II. Indicateurs énergétiques dans le secteur de transformation

2.1 Utilisation de la capacité de production électrique installée


2.2 Efficacité de la transformation énergétique
2.3 Consommation spécifique des centrales à combustibles fossiles
2.4 Efficacité de production d'électricité
2.5 Consommation spécifique de production d'électricité
2.6 Efficacité de transmission et distribution de l'électricité
2.7 Facteur de puissance des émissions

III. Indicateurs énergétiques dans les secteurs d’activité économique

3.1 Efficacité énergétique dans le secteur « Industrie »


3.1.1 Intensité énergétique finale de l’Industrie
3.1.2 Intensité des émissions de CO2 du secteur de l’Industrie
3.2 Efficacité énergétique dans le secteur « Tertiaire »
3.2.1 Intensité énergétique finale du secteur tertiaire
3.2.2 Facteur d’émission de GES (teCO2/tep) du secteur tertiaire
3.3 Efficacité énergétique dans le secteur « Résidentiel »
3.3.1 Consommation unitaire de l’énergie par ménage
3.3.2 Consommation unitaire de l’électricité par ménage
3.3.3 Facteur d’émission du secteur résidentiel (teCO2/tep)
3.4 Indicateurs d’efficacité énergétique du secteur de « transport »
3.4.1 Intensité de l’énergie finale du secteur transport
3.4.2 Consommation unitaire moyenne par véhicule (tep/véhicule)
3.4.3 Consommation spécifique moyenne par véhicule (tep/véhicule)
3.4.4 Facteur d’émission du secteur de transport (teCO2/tep)

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3.5 Efficacité énergétique dans le secteur « Agriculture »
3.5.1 Intensité énergétique finale de l’agriculture
3.5.2 Consommation unitaire de l’énergie par Hectare cultivé
3.5.3 Intensité des émissions de CO2 du secteur de l’agriculture

Conclusion

Abréviations

3
Figure.1 : Intensité de l'Energie Primaire (kTep/MDH)
Figure.2 : Evolution de l'IEP (%)
Figure.3 : Evolution de l'intensité énergétique entre 1990 et 2006 (%)
Figure.4 : Intensité énergétique mondiale
Figure.5 : Intensité de l’énergie primaire (Tep/1000 $ 2005)
Figure.6 : Intensité de l'énergie finale TEP/MDH
Figure.7 : Ratio de la consommation d’énergie en énergie primaire
Figure.8 : Distribution de la consommation intérieure brute
Figure.9 : Part de la facture énergétique dans le PIB prix courant (%)
Figure.10 : Facture énergétique nette et les importations de l'énergie (MMDH)
Figure.11 : Répartition de la facture énergétique brute par produit (MMDH)
Figure.12 : Part des produits énergétique dans la facture énergétique brute (%)
Figure.13 : Facteur moyen des émissions de CO2 (teCO2/Tep)
Figure.14 : Taux de Dépendance Energétique (%)
Figure.15 : Utilisation de la capacité de production électrique installée (Heures)
Figure.16 : Efficacité moyenne de transformation raffinerie et centrales thermiques (%)
Figure.17 : Consommation spécifique des centrales à combustibles fossiles (Tep/GWh)
Figure.18 : Production totale de l’électricité sans et avec les énergies renouvelables (kTep)
Figure.19 : Efficacités de la production d’électricité avec et sans les énergies renouvelables (%)
Figure.20 : consommation spécifique de la production d’électricité (Tep/GWh)
Figure.21 : Pertes de transmission et de distribution de l'électricité (%)
Figure.22 : Evolution du facteur de puissance d'émission du secteur de l'électricité (teCO2/GWh)
Figure.23 : Intensité énergétique finale de l'industrie (tep/MDhs)
Figure.24 : les évolutions en % de l’IEFI, CFEI et la VA industrielle (%)
Figure.25 : les évolutions de l’ECO2 et le CFE
Figure.26 : Intensité d'Emission CO2 dans l'Industrie
Figure.27 : Evolution Efficacité Energétique dans l'Industrie (%)
Figure.28 : Intensité Energétique Finale Tertiaire (Ktep/MDhs)
Figure.29 : Evolution Efficacité Energétique dans l'Industrie (%)
Figure.30 : Evolution Efficacité Energétique dans le tertiaire (%)
Figure.31 : Evolution du Facteur Emissions CO2 dans le secteur Tertiaire (teCO2)
Figure.32 : Evolution des consommations énergétiques finales tertiaire par source d’énergie

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Figure.33 : Répartition de la consommation finale énergétique tertiaire par source d’énergie
Figure.34 : Consommation énergétique finale (Ktep) et émissions de GES dans le secteur tertiaire
Figure.35 : Consommation unitaire de l'énergie par ménage (tep/ménage)
Figure.36 : Consommation unitaire de l'électricité par ménage (KWh/ménage)
Figure.37 : Consommation de l'électricité par les ménages
Figure.38 : Facteur d'émission du Résidentiel (teCO2/tep)
Figure.39 : Intensité énergétique finale du secteur transport en (tep/MDhs)
Figure.40 : Comparaison de l’évolution du PIB et de la consommation énergétique dans le secteur
de transport (%)
Figure.41 : Evolution en % de la consommation finale d’énergie et du PIB à prix constant (98)
Figure.42 : Evolution en % du parc auto, de la consommation d’énergie et du PIB à prix constant
(98) entre 2004 et 2011

Figure.43 : Intensité Energétique du secteur des Transports (tep/1000 dollars (PPA 2009))

Figure.44 : Intensité Energétique du secteur des Transports (tep/1000 dollars (PPA 2005)) entre

1971 et 2010

Figure.45 : Evolution de la consommation unitaire moyenne de véhicules


Figure.46 : Evolution de la consommation unitaire par véhicule, de la taille du parc et la
consommation du carburant diesel en %
Figure.47 : Evolution de la consommation unitaire par véhicule, de la taille du parc et la
consommation du carburant essence en %F
Figure.48 : Evolution de la consommation spécifique essence et diesel (kep/véh/100km)
Figure.49 : Evolution de la consommation énergétique et les émissions du secteur de transport
Figure.50 : Contribution des modes de transport dans les émissions CO2 entre 2004 et 2011
Figure.51 : Intensité énergétique, la VA et la consommation de l’énergie agricole
Figure.52 : Evolution de la surface agricole irriguée en 1000Ha
Figure.53 : Evolution des émissions de CO2 et la consommation final du secteur agricole

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Tableau.1 : Intensité de l’énergie primaire (Tep/1000 $ 2005)
Tableau.2 : Intensité de l’énergie primaire (Tep/1000 $ 2005 PPA)
Tableau.3 : Classement par intensité de l’énergie primaire en 2010 (Tep/1000 $ 2005)-PIB nominal
Tableau.4 : Classement par intensité de l’énergie primaire en 2010 (Tep/1000 $ 2005)-PIB en PPA
Tableau.5 : Rendements de la raffinerie et des centrales thermiques (%)
Tableau.6 : Consommation spécifique de l’énergie fossile dans les centrales thermiques (Tep/GWh)
Tableau.7 : Production totale de l’électricité sans et avec les énergies renouvelables (kTep)
Tableau.8 : Consommation spécifique de production d'électricité (Tep/GWh)
Tableau.9 : Facteur de puissance des émissions (teCO2/GWh)
Tableau.10 : Evolution de l’Intensité énergétique finale de l’Industrie
Tableau.11: Evolution de l’Intensité énergétique finale de l’Industrie et la consommation et la VA %
Tableau.12 : Variations annuelles en % de l’IEFI, CFEI et la VA Industrielle (%)
Tableau.13 : Variations annuelles en % de l’ECO2, le CFE et l’IE CO2
Tableau.14 : Variations annuelles en % de l’IECO2
Tableau.15 : Evolution de l’Indicateur de l’IEF Tertiaire :
Tableau.16 : Evolution de l’Indicateur de l’IEFT, le CFET et la VA tertiaire
Tableau.17 : Les évolutions de l’ECO2, la CFE et la VA tertiaire
Tableau.18 : Evolution de l’Indicateur de l’FE Tertiaire
Tableau.19 : Consommation finale énergétique du secteur tertiaire
Tableau.20 : Consommation unitaire de l’énergie par ménage
Tableau.21 : Consommation finale énergétique des ménages
Tableau.22 : Consommation Unitaire Electrique par ménage
Tableau.23 : Facteur d'émission du secteur Résidentiel (teCO2/tep)
Tableau.24 : structure de la consommation énergétique des foyers domestiques
Tableau.25 : Intensité énergétique finale du secteur de transport
Tableau.26 : l’Intensité de l’Energie Finale du transport en 2009
Tableau.27 : Evolution de l’IEF du transport (%)

6
Tableau.28 : Consommation unitaire moyenne annuelle par véhicule et par type de carburant
Tableau.29 : Consommation spécifique par véhicule
Tableau.30 : Emissions de GES imputable à la consommation de l’énergie pour le transport
Tableau.31 : Intensité de l’énergie finale dans le secteur de l’agriculture
Tableau.32 : Variation annuelle de l’intensité énergétique, la VA et la consommation de l’énergie
agricole en %
Tableau.33 : Variation annuelle de la consommation unitaire par Hectare en kep/kHa
Tableau.34 : Evolution du facteur des émissions de CO2 dans le secteur de l’agriculture

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Dans un contexte mondial marqué, à la fois, par la hausse des prix et de la demande et une
baisse des réserves des énergies fossiles, des enjeux pertinents voire même cruciaux
s’imposent en matière de réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur
qui concerne la dotation naturelle nationale en ressources primaires, de la sécurité
d’approvisionnement en énergie (développement des capacités de raffinage, de stockage,
de production d’électricité et des interconnexions), de l’efficacité énergétique grâce en
partie aux nouvelles technologies mais également aux progrès réalisés en matière
d’habitudes de consommation, et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (avec
notamment le développement des énergies renouvelables).

L’élaboration, des indicateurs énergétiques nationaux s’inscrit dans le cadre de la mise en


place d’un système de veille énergétique qui invariablement repose sur l’observation, la
collecte et l’analyse des données du secteur, et doit servir d’appui à l’élaboration et à
l’évaluation des politiques gouvernementales en matière d’énergie.

C’est ainsi qu’il a été possible de synthétiser un ensemble d’indicateurs permettant de suivre
l’évolution du système énergétique national et de vérifier et de communiquer les progrès
accomplis dans le sens des orientations et des objectifs fixés.

Rappelons qu’un système énergétique regroupe l’ensemble des activités et des opérations
permettant de satisfaire les besoins en produits et en services énergétique des activités
économiques et sociales. A chacun de ces besoins peuvent correspondre plusieurs “filières
énergétiques” qui représente le trajet allant du besoin socio-économique de développement
à la ressource énergétique de base permettant de procurer cette énergie à l’usager. De ce
fait le système englobe l’ensemble des opérations d’approvisionnement en énergie
primaire (production ou importation), de transformation (raffinage, production d’électricité)
et de consommation énergétique finale (des secteurs des transports, de l’industrie, du
résidentiel, du tertiaire, et de l’agriculture).

Les indicateurs choisis tenteront de couvrir l’évolution de ces différentes composantes du


système énergétique et doivent, même s’ils sont considérés comme des mesures simplifiées,
être sensibles (rendre compte des véritables changements survenus dans l’aspect étudié) et
spécifiques (rendre compte uniquement des évolutions survenues dans l’aspect traité).

De sorte que l’ensemble des indicateurs, méticuleusement choisis, doivent être considérés
comme des variables qui visent à mesurer, lorsqu’on les compare à des normes ou à des
résultats escomptés les changements survenus dans le secteur.

Enfin, l’évaluation de la pertinence et de la robustesse de l’indicateur peut être contextualité


en la situant sur trois axes de changement d’échelle : contexte économique, spatial (position

8
géographique et particularités climatiques) et institutionnel (lois et institutions
d’encadrement).

ANALYSE ET
INTERPRETATION DES
STATISTIQUES DONNEES
COLLECTE DES BILANS &
DONNEES INDICATEURS
ENERGETIQUES

COMMUNICATION DE
L'INFORMATION EN VUE D'UNE
ACTION DONNEE
POLITIUE ENERGETIQUE

Le présent rapport fournit des renseignements sur les indicateurs élaborés. Il s’agit de la
liste la plus récente établie par le groupe de travail de la Direction de l’Observation et de la
Programmation (DOP), en collaboration avec des experts d’EUROSTAT (programme
MEDSTAT) et de l’Union Européenne (Jumelage MEMEE-UE). L’analyse de chaque indicateur
suit un mode de présentation uniforme : description, interprétation et élément d’analyse.

Il s’agit des indicateurs que la DOP est actuellement en mesure d’étudier grâce aux données
statistiques disponibles. Au fur et à mesure de pouvoir en intégrer davantage il sera possible
d’accéder à un nombre accru et varié de données et donc éventuellement d’étudier d’autres
indicateurs.

Trois familles d’indicateurs d’efficacité énergétique sont développés dans ce rapport :


Indicateurs à dimension macroéconomique, indicateurs relatifs au secteur de transformation
et les indicateurs concernant les agents d’activités économiques (industrie, transport,
tertiaire, agriculture et résidentiel).

Il y a lieu de signaler que l’ensemble des indicateurs figurant dans le présent rapport ont été
élaborés à partir des bilans énergétiques du Maroc pour les années 2004 à 2011. Ces bilans
ont été révisés et validés par les experts du programme MEDSTAT au cours des missions d’assistance
technique organisées au Maroc. De même, ces bilans ont fait l’objet de plusieurs activités du
volet 2 du programme de jumelage entre la DOP et le Ministère Fédéral Allemand de
l’Economie et de la Technologie BMWI. Ces activités ont permis l’amélioration de la qualité
de ces bilans et l’élaboration d’un manuel méthodologique y afférent.

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1.1 Intensité de l’énergie primaire IEP

a. Description et interprétation

L'intensité de l'énergie primaire est un indicateur qui mesure l'efficacité énergétique de


notre économie. Elle résume l'information sur l'énergie consommée par unité de valeur
ajoutée dans notre territoire, donc une hausse de cet indicateur signifie qu'on consomme
plus pour produire une unité de valeur ajoutée (DH 1998).
Il donne une idée sur le niveau de déprédation de l’énergie dans le processus de la
production de la valeur ajoutée.
C’est un rapport de la consommation intérieure brute et le PIB à prix constant (DH de 1998),
il est donné en Tep/MDH.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Traçant la courbe de l’IEP depuis 2004 à 2011, le graphe est comme suit :
Figure.1 : Intensité de l'Energie Primaire Tep/MDH

27
26,2=max
26
25.6
26 25.5
25.2
25
24.9
25 24.6
24.4
24,2=min
24

24

23
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

10
On distingue plusieurs tendances haussières et baissières dans d’autres de l’indice de
l’intensité de l’énergie primaire.
Dans la figure.1 on remarque que l’intensité énergétique varie entre un minimum de 24,2 et
26,2 Tep/MDH comme maximum de cet indice enregistré à la fin de la période.

Entre 2004 et 2005, on observe une hausse de l'intensité énergétique de 24,216 à 25,569
Tep/MDH, puis une légère fluctuation entre 2005 et 2009 avant d’accroitre jusqu’à 26,2
Tep/MDH en 2011. La seconde figure illustre davantage l’évolution annuelle de cet
indicateur en pourcentage ;

Figure.2 : Evolution de l'IEP en %


8

6 5,6%
4,5%
4 2,8%

2 1,4%
1%

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
-2

-4 -3%
-3,9%
-6

Source : DOP

On relève une progression de 5,6% en 2005 par rapport à 2004. La période 2005-2009 a fait
l'objet d'une sensible affirmation de l'indice de l'intensité énergétique, puisqu'en 2006 nous
avons pu réduire notre intensité de 4% par rapport à 2005. Puis, de légères variations
positives ont été observées en 2007 et 2008, de l'ordre de 1,4% et 1%. L’année 2009
enregistre une régression de 3% par rapport à 2008. Ce constat s’explique par la forte
volatilité des prix du pétrole entre 2007 et 2009. En outre, l’orientation de l’économie
nationale vers le secteur des services a eu une influence sur l’évolution de cet indice.

2010 et 2011 ont été marquées par une progression respective de 4,5% et de 2,8%. Cette
évolution positive a également observées au niveau international. Durant cette période, le
Maroc à l’instar de plusieurs pays, a lancé un nombre élevé de grands chantiers
accompagnés de nombreux plans de relance d’activités économiques qui ont fortement
orienté les investissements vers des infrastructures énergivores dans le cadre de stratégies
sectorielles ; plan Energie, plan vert, Plan Emergence, infrastructures de base…etc.

11
On constate que le rythme des fluctuations de l’intensité de l’énergie primaire au Maroc
pendant cette période est relativement faible par rapport à la moyenne mondiale puisque
nous enregistrons une moyenne annuelle d’évolution de 1,2%.
Au niveau mondial, cet indicateur a diminué de 1,6% par an en moyenne entre 1990 et 2006.
Près des deux tiers des pays au niveau international ont baissé leur intensité énergétique.
40% des pays enregistrent une régression de plus de 1% par an, et un quart d’entre eux un
repli de plus de 2% par an. La figure.3 illustre cette situation.

Figure.3 : Evolution de l'intensité énergétique entre 1990 et 2006 en %

Source : ENERDATA

Globalement, plusieurs paramètres distincts peuvent donner des éclaircissements sur


l’évolution de cet indicateur :

Le niveau de vie et la situation climatique … En effet, les pays particulièrement chauds ou


froids tendent à avoir une intensité plus élevée que les autres.

L'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment, la consommation d'essence des


véhicules, les distances parcourues, les modes de transport, les efforts d'économie ou de
rationnement de l'énergie, ou les chocs économiques (prix de pétrole,…etc.)

Au niveau mondial, entre 1981 et 2010, l'intensité a baissé de 20 %. La Chine a même réalisé
un record mondial, avec une régression de 65 %. Cette efficacité croissante de l'économie
résulterait d'une amélioration des procédés industriels, mais aussi d'une conversion de
l'activité vers le tertiaire, moins gourmand en énergie, voir la figure.4.

12
Figure.4 : l'intensité énergétique mondiale

-20%

Source : ENERDATA

Pour être concis, il serait opportun de promouvoir des politiques d’efficacité énergétique en
parallèle avec la croissance économique. Et ce afin de réduire les déperditions énergétiques
par une réduction des pertes et l’amélioration de procédés industriels, surtout au niveau de
la phase de transformation.

Pour mieux comprendre la situation nationale nous avons procédé à une comparaison du
Maroc avec des pays similaires en termes de PIB/hab. A cet effet, nous avons constitué la
liste ci-dessous qui donne les valeurs de l’intensité énergétiques de ces pays :

-Intensité de l’énergie primaire / PIB nominal

Tableau.1 : Intensité de l’énergie primaire (Tep/1000 $ 2005)


*PIB/hab $ Rang Pays 1971 1973 1980 1990 2000 2005 2008 2009 2010
4499 89 Jordanie 0,22 0,28 0,33 0,58 0,53 0,53 0,45 0,46 0,43
4435 91 Algérie 0,13 0,14 0,22 0,33 0,34 0,32 0,34 0,36 0,35
4382 93 Chine 2,64 2,51 2,25 1,41 0,77 0,72 0,62 0,62 0,60
4200 95 Tunisie 0,32 0,31 0,34 0,30 0,28 0,26 0,25 0,23 0,24
3983 97 Equateur 0,22 0,19 0,26 0,26 0,29 0,30 0,26 0,27 0,27
3248 103 Maroc 0,15 0,17 0,19 0,19 0,22 0,22 0,22 0,21 0,22
3015 106 Indonésie 0,86 0,79 0,69 0,66 0,68 0,63 0,55 0,56 0,55
2877 112 Syrie 0,50 0,38 0,40 0,76 0,70 0,72 0,69 0,60 0,59
2788 115 Egypte 0,49 0,49 0,52 0,65 0,54 0,70 0,65 0,62 0,61
2563 117 Irak 0,05 0,05 0,06 0,38 0,63 0,86 0,82 0,89 1,03
1705 124 Soudan 1,03 1,13 0,89 0,88 0,63 0,55 0,42 0,43 0,41
Afrique 0,53 0,54 0,54 0,63 0,63 0,61 0,58 0,57 0,55
Non OCDE 0,76 0,73 0,69 0,75 0,61 0,58 0,53 0,52 0,52
OCDE 0,25 0,25 0,22 0,18 0,16 0,15 0,14 0,14 0,14
Monde 0,33 0,33 0,31 0,28 0,25 0,25 0,24 0,25 0,25
Sources: IEA Statistics, Energy balances of non OECD countries 2012.
* Fonds Monétaire International 2010

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Selon le tableau.1, qui classe cet échantillon de pays selon leurs PIB par habitant et qui
donne leurs intensités énergétiques primaires, nous remarquons clairement que le Maroc
occupe la 6ième place (103ième place au niveau mondial pour 2010) dans cette série selon le
PIB/Hab, mais il occupe une place très avancée dans le classement de ces pays selon
l’indicateur de l’intensité énergétique primaire avec une valeur de 0,22 Tep/(1000$ 2005) en
2010. Le Maroc possède la meilleure intensité énergétique dans cet échantillon de pays
comparables en termes de revenu individuel depuis 1990.

14
Figure.5 : Intensité de l’énergie primaire (Tep/1000 $ 2005)
3.0

Chine

2.5

2.0

1.5

Soudan Irak
1.0
Indonésie
Non OCDE

Afrique
0.5 Egypte
Syrie
Monde Algérie
Tunisie
Jordanie
Equateur
OCDE

0.0
1971 1973 1980 1990 2000 2005 2008 2009 2010

Sources: IEA Statistics, Energy balances of non OECD countries 2012.


* Fonds Monétaire International 2010
D’après la figure 5, nous pouvons dire que l’intensité de l’énergie primaire du Maroc a connu
quelques changements par rapport aux autres pays de l’échantillon depuis 1971 puisqu’elle
a augmenté de 0,15 Tep/1000$ pour arriver à 0,22 Tep/1000$ en 2010. Et comme nous
l’avons déjà expliqué dans le début de cette partie, en termes d’évolution d’autres pays ont
pu diminuer leurs intensité d’une manière spectaculaire depuis 1971 jusqu’à 2010 à savoir la
chine qui a baissé son intensité de 4 fois et demi, le soudan de 2 fois et demi. L’Indonésie, la
Tunisie, le groupe des pays de l’OCDE et Non OCDE ont pu baisser l’intensité énergétique de

15
plus ou moins 1 fois et demi. Malgré que l’intensité énergétique du Maroc a augmenté de
30% entre 1971 et 2010, il a pu la garder trop faible par rapport aux autres pays de
l’échantillon.

En revanche, il y a des pays de l’échantillon qui n’ont pas pu réaliser de bons résultats que ça
soit en termes d’évolution ou de valeurs annuelles à savoir l’Irak qui a augmenté son
intensité 20 fois depuis 1971 et l’Algérie de 3 fois.

Il convient de signaler que la position du Maroc est bien meilleure que celle de l’Afrique
(0,55 tep/1000$ en 2010), des pays non OCDE (0,52 tep/1000$ en 2010) et du monde (0,25
Tep/1000$ en 2010).

-Intensité de l’énergie primaire / PIB en PPA

Tableau.2 : Intensité de l’énergie primaire (Tep/1000 $ 2005 PPA)


PIB/hab $ Rang Pays 1971 1973 1980 1990 2000 2005 2008 2009 2010
4499 89 Jordanie 0,12 0,15 0,18 0,31 0,28 0,28 0,24 0,25 0,23
4435 91 Algérie 0,06 0,06 0,09 0,14 0,15 0,14 0,15 0,16 0,15
4382 93 Chine 1,19 1,14 1,03 0,64 0,34 0,31 0,27 0,27 0,26
4200 95 Tunisie 0,12 0,11 0,13 0,13 0,13 0,12 0,11 0,10 0,11
3983 97 Equateur 0,09 0,08 0,11 0,11 0,12 0,13 0,11 0,11 0,12
3248 103 Maroc 0,08 0,10 0,11 0,10 0,12 0,12 0,12 0,11 0,12
3015 106 Indonésie 0,35 0,32 0,28 0,27 0,28 0,26 0,22 0,23 0,22
2877 112 Syrie 0,19 0,14 0,15 0,29 0,26 0,27 0,26 0,23 0,22
2788 115 Egypte 0,13 0,13 0,14 0,18 0,15 0,19 0,18 0,17 0,16
2563 117 Irak 0,02 0,02 0,02 0,14 0,23 0,33 0,29 0,32 0,37
1705 124 Soudan 0,46 0,50 0,39 0,39 0,28 0,24 0,19 0,19 0,18
Afrique 0,25 0,26 0,25 0,29 0,29 0,28 0,26 0,26 0,25
non OCDE 0,34 0,33 0,32 0,34 0,28 0,26 0,23 0,23 0,23
OCDE 0,26 0,26 0,23 0,19 0,17 0,16 0,15 0,15 0,19
monde 0,28 0,28 0,26 0,24 0,20 0,20 0,18 0,19 0,19
Sources: IEA Statistics, Energy balances of non OECD countries 2012.
* Fonds Monétaire International 2010

Dans la même perspective, et cette fois nous utiliserons l’intensité énergétique à l’aide du
PIB en Parité de Pouvoir d’Achat pour introduire l’effet du coût de la vie dans la
comparaison. Le tableau ci-dessus montre que le Maroc garde sa position avancée derrière
la Tunisie (0,11 Tep/1000$) et en égalité avec l’Equateur avec une intensité de 0,12
Tep/1000$ en 2010.

Pour récapituler, les tableaux ci-dessous montrent les classements des pays selon les
intensités de l’énergie primaire (PIB nominale et en PPA).

16
Tableau.3 : Classement par intensité de l’énergie primaire en 2010 (Tep/1000 $ 2005)-PIB
nominal
Pays IEP Tep/1000$ 2005 (PIB nominal) Position
OCDE 0,14
Maroc 0,22 1
Tunisie 0,24 2
Monde 0,25
Equateur 0,27 3
Algérie 0,35 4
Soudan 0,41 5
Jordanie 0,43 6
Non OCDE 0,52
Indonésie 0,55 7
Afrique 0,55
Syrie 0,59 8
Chine 0,6 9
Egypte 0,61 10
Irak 1,03 11
Source: IEA Statistics, Energy balances of non OECD countries 2012.

Tableau.4 : Classement par intensité de l’énergie primaire en 2010 (Tep/1000 $ 2005)-PIB


en PPA
Pays IEP Tep/1000$ 2005 (PIB nominal) Position
Tunisie 0,11 1
Maroc 0,12 2
Equateur 0,12 3
Algérie 0,15 4
Egypte 0,16 5
Soudan 0,18 6
OCDE 0,19
Monde 0,19
Syrie 0,22 7
Indonésie 0,22 8
Jordanie 0,23 9
Non OCDE 0,23
Afrique 0,25
Chine 0,26 10
Irak 0,37 11
Source: IEA Statistics, Energy balances of non OECD countries 2012.

17
1.2 Intensité de l’énergie finale

a. Description et interprétation

L'intensité de l'énergie finale est un indicateur qui mesure l'efficacité énergétique de notre
économie concernant la consommation finale énergétique dispatchée par la suite sur les
secteurs économiques. Elle résume l'information sur l'énergie finale consommée par unité
de valeur ajoutée dans notre territoire, donc une hausse de cet indicateur signifie que les
secteurs consomment plus pour produire une unité de valeur ajoutée (DH 1998).

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

D’après la série de données disponible entre 2004 et 2011, nous traçons les valeurs de
l’intensité de l’énergie finale dans le temps, voir figure.5

Figure.6 : Intensité de l'énergie finale TEP/MDH

19 18.3 18.5
18.2
17.7 17.9 17.9
18 17.4 17.3
17

16

15

14

13

12

11

10
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

D’après le figure.5, nous remarquons que l’intensité de l’énergie finale est quasi constante et
ne connait pas beaucoup de fluctuations puisque l’écart moyen par rapport à la moyenne
(écart type) est de l’ordre de 0,43 Tep/MDH, donc les intensités sont très resserrées.

18
En termes d’évolution, nous distinguons deux grandes phases ; entre 2004 et 2007 et entre
2008 et 2011. La première période est marquée par des intensités inférieures à 17,9
Tep/MAD et la deuxième par des intensités supérieures à 17,9 Tep/MAD. Cette distinction
s’explique par le démarrage des nouvelles stratégies sectorielles à savoir la stratégie, le Plan
vert pour l’agriculture, le Plan Emergence pour l’industrie, la stratégie du Tourisme et les
grands projets d’infrastructures.

En général il y a une évolution globale de l’ordre de 4,5% durant la période 2004-2011.

1.3 Ratio de la consommation d'énergie finale en énergie primaire

a. Description et interprétation

Ce ratio correspond au rapport de la consommation finale de l’énergie sur la consommation


intérieure brute (Production primaire + importations – exportations + variation des stocks –
soutes maritimes internationales), il permet de savoir à quel degré la transformation est
rentable.

Plus cet indicateur est proche de 1, plus notre transformation énergétique a moins de
pertes.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Entre 2004 et 2011, le ratio de la consommation d’énergie en énergie primaire a montré plus
de stabilité, une moyenne qui atteint 71.7% comme illustré dans le graphe ci-dessous ;

Figure.7 : ratio de la consommation d’énergie en énergie primaire

100%

26% 27% 28% 28% 30% 29% 28%


31%
80%

74% 73% 72% 72%


72% 70% 71%
60% 69%

40%

20%

0%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

19
On peut dire qu’une augmentation de la consommation primaire engendre une
augmentation de la consommation finale (représentée par la couleur verte) puisque cette
dernière n’est que la consommation primaire déduite des pertes de transformation, des
pertes sur le réseau, de la consommation de la branche énergie, des échanges et des
transferts et des restitutions. Ce détail est éclairé par la figure ci-dessous ;

Figure.8 : Distribution de la consommation intérieure brute

Distribution de la consommation intérieur brute


Cosommation
Pertes réseau
branche énergie
1%
2% Pertes de
Transformation
23%

Consommation
finale
74%

Source : DOP

D’après la figure.7 faite à la base des sommes des valeurs de chaque composante pendant la
même période qui s’étale entre 2004 et 2011, on relève : que seulement 74% de la
consommation intérieure brute constitue l’offre de l’énergie destiné à la consommation
finale, 23% se perd au cours de transformation de l’énergie primaire. Les 3% restant se
répartissent comme suit : 2% pour la consommation de la branche énergie et 1% pour les
pertes sur le réseau.

La phase de transformation est très importante, puisqu’une évolution des processus de


transformation au niveau de la raffinerie et des centrales thermiques peut augmenter le
rendement et réduire les pertes, et injecter plus d’énergie pour la consommation finale.

Le tableau ci-après donne les rendements globaux de la raffinerie et des centrales


thermiques

Tableau.5 : Rendements de la raffinerie et des centrales thermiques

Rendement % 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Raffinerie 97,14 97,15 97,15 97,15 97,14 97,14 97,10 97,08
Centrales thermiques 34 35 35 35 35 36 34 35
Total 74 73 72 72 70 69 71 72
Source : DOP

20
En ce qui concerne les raffineries, le rendement est resté stable autour de 97% entre 2004 et
2009. Malgré cette performance, les entrées en transformation ont beaucoup chuté surtout
en 2009 suite aux travaux de modernisation qu’a subit la raffinerie de la SAMIR et la
fermeture de la raffinerie S.C.P de SIDI KACEM. Pour ce qui est de la production de
l’électricité, le rendement depuis 2004 n’a pas connu beaucoup de changements puisqu’il a
alterné entre 34%, 35% et 36% comme rendement maximal en 2009.

En résumé, un bon passage entre la consommation intérieur brute vers une consommation
finale nécessite une optimisation dans le processus de transformation, surtout au niveau des
rendements de la raffinerie et des centrales thermiques.

1.4 Part de la facture énergétique dans le PIB

a. Description et interprétation

Le ratio de la part de la facture énergétique dans le PIB représente en pourcentage la part


des dépenses de l’énergie par rapport au produit intérieur brute (prix courant).

La formule est donnée comme suit :

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

La Part de la facture énergétique a beaucoup fluctuée et pèse lourd dans le budget de l’Etat.

Figure.9 : Part de la facture énergétique dans le PIB (prix courant) en %

12%
10.7%
10.3%
10%
8.6% 8.8%
7.8%
8% 7.2% 7.0%

6% 5.3%

4%

2%

0%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

21
Il est important de distinguer la facture énergétique brute qui est constituée des
importations énergétiques du pays de la facture énergétique nette qui n’est autre que la
facture brute diminuée des exportations énergétique du pays.

Dans la figure 8, il s’agit de la part de facture énergétique brute dans le PIB national qui a
une allure croissante puisqu’elle a doublé en 8 ans. Elle est passée de 5,3% (27 MMDH) du
PIB en 2004 à 10,7% du PIB en 2011 (85 MMDH). Ceci est dû essentiellement à la hausse des
prix de l’énergie sur le marché international et à la demande accrue en forte croissance.

Au cours de l’année 2008, la facture énergétique progresse fortement (10,3% du PIB) suite à
une augmentation des cours de pétrole dépassant tous les records historiques en juin 2008,
à savoir près de 140$.

Figure.10 : Facture énergétique nette et les importations de l'énergie en MMDH

Facture énergétique nette Exportations

2.9
2.3

1 1.2
1.1
79.9
1.1
66.8 63.7
1.2 50.8 49.4
43.3
36.5
25.4

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Source : DOP

Les produits qui constituent le panier énergétique sont diversifiés. Le pétrole brut et les
produits pétroliers viennent en tête des composantes, suivis du charbon, du gaz naturel et
de l’électricité.

22
Figure.11 : Répartition de la facture énergétique brute par produit MMDH

100 Electricité
90
Gaz naturel
80
70 Charbon
60 Pétrole brut et produits pétroliers
50
40 75.9
30 59.7 59.1
20 39.7 45.9 43.8
33.4
10 18.9 23.1
16.2
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : DOP

On remarque que le Gaz naturel ne fait pas partie du panier énergétique qu’à partir de 2006.

La part de chaque produit dans la facture énergétique est présentée dans le graphe ci-
dessous ;

Figure.12 : Part des produits énergétique dans la facture énergétique brute %

2% 3%
6% Gaz naturel Electricité
Charbon

89% Pérole brut et


produits pétroliers

Source : DOP

23
La part du pétrole brut et des produits pétroliers vient en tête de la facture énergétique du
Maroc avec 89%, suivi du charbon avec 6%, de l’électricité et du Gaz naturel avec
respectivement 3% et 2%.

On peut noter que les politiques de substitution entre produits peuvent aboutir à une
réduction de la facture pétrolière en faveur du charbon, du Gaz naturel et des énergies
renouvelables, en particulier avec les grands chantiers lancés par le gouvernement qui visent
le développement du mix énergétique basé sur des technologies robustes et économiques.

1.5 Facteur moyen des émissions de CO2

a. Description et interprétation

Le facteur moyen des émissions de CO2 est un facteur combinant toutes les sources de
l’énergie donnant la quantité globale du CO2 émise par rapport à la consommation de
l’énergie primaire, il est en teCO2/tep :

Il nous renseigne sur la performance environnementale du secteur de l’énergie. Une


diminution de ce facteur entre deux périodes où l’énergie primaire consommée est de 1 Tep
est interprétée comme suit : la première période a connu une plus grande émission de CO2
que la seconde période en maintenant fixe la quantité d’énergie consommée. Autrement dit,
le processus d’utilisation de l’énergie dans le secteur énergétique dans la première période
est plus polluant que dans la seconde.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

L’allure du facteur moyen des émissions de CO2 entre 2004 et 2011 est décroissante comme
la montre la figure ci-dessous.

24
Figure.13 : Facteur moyen des émissions de CO2 (teCO2/Tep)

4.0

3.5

3.4 3.4 3.3 3.3


3.0 3.2 3.1
3.0
2.5 2.8

2.0

1.5

1.0

0.5

-
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source: DOP

Certes, les quantités des émissions de CO2 croient avec la croissance de la consommation
énergétique mais, l’indicateur mesure le degré d’accompagnent des émissions à la
consommation de l’énergie. On constate d’après la figure 12 que le facteur moyen des
émissions est en baisse continue depuis 2004. Il a régressé de 3,4 teCO2/Tep en 2004
jusqu’à 2,8 teCO2/Tep en 2011.

Cette situation trouve ses origines dans le développement des énergies renouvelables, du
fait de la montée en puissance des énergies propres. Dans cette perspective, le Maroc essaie
de concrétiser le plan 14-14-14 (42 % : part de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire dans les
capacités électriques à l’horizon 2020). Cette montée en puissance des énergies propres
contribuera à réduire de façon substantielle les émissions de CO2.

1.6 Taux de dépendance énergétique

a. Description et interprétation

Le Taux de dépendance énergétique est un indicateur qui mesure le degré de la dépendance


énergétique du Maroc par rapport à l’étranger. Il est donné comme suit :

Il nous clarifie le besoin énergétique à combler hors production par rapport à la


consommation intérieure brute.

25
b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le Maroc, et vu son développement économique accéléré, a connu une progression


conséquente de sa consommation énergétique, soit près de 40% entre 2004 et 2011. Cette
forte progression a conduit à une augmentation des importations pour combler les besoins
en pétrole brut pour assurer l’approvisionnement du pays. Devant une production
énergétique locale faible qui ne dépasse pas 4% entre 2004 et 2011 par rapport à la
consommation intérieure brute, la dépendance énergétique est importante avec une
moyenne de 96%.

Le graphique ci-dessous montre l’évolution de cet indicateur entre 2004 et 2011.

Figure.14 : Taux de Dépendance Energétique (%)

98.00% 97.2%
97.3%
95.4%
96.00% 96.6%
97.1% 97.5% 94.6%
94.00%
92.00%
90.00%
93.0%
2004 2005 2006 2007 2008
2009
2010
2011

Source : DOP

Cet indicateur est fortement lié au développement des ressources énergétiques nationales,
notamment les énergies renouvelables.

A cet effet, il y a lieu de signaler que la plus faible valeur du taux de dépendance
énergétique a été enregistrée au cours de l’année 2010 en affichant 93%, suite à la
pluviométrie importante qui a marqué cette année.

26
2.1 Utilisation de la capacité de production électrique installée

a. Description et interprétation

L’utilisation de la capacité de production électrique installée est un indicateur important


dans le secteur de transformation énergétique, il est calculé pour une année donnée comme
le rapport entre l'électricité totale produite (toutes sources) et la capacité de production
totale installée (toutes les technologies incluses), il est donné par la formule suivante :

Cet indicateur mesure le niveau d'utilisation de la capacité installée de production électrique


nationale.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

La figure ci-dessous trace l’évolution de l’indice de l’utilisation de la capacité installée pour la


production électrique nationale entre 2004 et 2011.

Figure.15 : Utilisation de la capacité de production électrique installée (Heures)

Utilisation de la capacité de production électrique installée (Heures)

Moy = 3 668 H Moy = 3 569 H

3 560

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : DOP

27
En 2004, la capacité installée a été de l’ordre de 4621 MW et la production électrique,
durant la même année, a été de l’ordre de 16 449 GWh, ce qui a donné un degré
d’utilisation de la capacité installée pour la production électrique nationale de l’ordre de
3 560 heures. Plus la capacité installée est importante plus le potentiel de production est
important. Entre 2005 et 2008, la capacité de production a connu deux augmentations pour
atteindre 5232 MW puis 5292 MW. En conséquence, la moyenne du taux d’utilisation de la
capacité installée pour la production électrique nationale a atteint 3668 heures durant cette
période.

En 2009, une importante augmentation de la capacité de production (15%) par rapport à


2008 a conduit à une réduction du taux d’utilisation de la capacité installée suite à une
production électrique qui n’a pas suivi la même progression. Cependant, pour la période
2009-2011 on observe une nette amélioration du taux avec une moyenne de 3 569 heures.

2.2 Efficacité de la transformation énergétique

a. Description et interprétation

Le ratio de l’efficacité de la transformation énergétique mesure l'efficacité du secteur de la


transformation sur tout, y compris tous les sous-secteurs (sous-secteur de l'électricité, les
raffineries, etc.), il est calculé comme suit :

Cet indicateur pourrait être utilisé par les décideurs politiques énergétiques afin de faire un
diagnostic rapide du niveau d'efficacité de l'industrie de transformation de l'énergie et de
définir les orientations de la politique en matière de capacité de transformation.

Cet indicateur peut être calculé pour les centrales électriques et pour les raffineries. Il
pourrait fournir des informations sur la performance technologique d'une centrale
électrique, notamment d’une raffinerie. De même, il permet de mesurer le niveau
d'évolution du pays en matière de transformation énergétique.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Ce ratio est très important dans la mesure où il permet d’évaluer le degré d’efficacité de
transformation dans le domaine énergétique dans l’objectif d’entériner des processus plus
performants en termes de technologies ou de ressources énergétiques.

Les entrées et les sorties en transformation comprennent les centrales thermiques


publiques, centrales thermiques des auto producteurs et la raffinerie de Mohammedia.

28
Le graphique décrit la situation de l’efficacité moyenne de transformation énergétique entre
2004 et 2011 :

Figure.16 : Efficacité moyenne de transformation raffinerie et centrales thermiques (%)

65%

97.2%

35%

2.9%

Efficacité moy Pertes Efficacité moy centrales Pertes


raffinerie thermiques

Source : DOP

La légende verte indique le niveau de l’efficacité de transformation énergétique à l’échelle


nationale, toutes sources comprises, et la couleur orange présente la part de l’énergie
perdue lors du processus de transformation. Mais il serait plus intéressant de distinguer la
transformation au sein des centrales thermiques et la raffinerie. Cette dernière possède une
efficacité moyenne de 97,15% tandis que les centrales ont une valeur moyenne au tour de
35%.

2.3 Consommation spécifique des centrales à combustibles fossiles (thermiques)

a. Description et interprétation

La consommation spécifique des centrales à combustibles fossiles est le rapport entre la


consommation totale d'énergie fossile (charbon, produits pétroliers et gaz naturel) dans les
centrales à combustibles fossiles thermiques. Les combustibles sont exprimés en tep et
l'électricité totale produite par ces centrales exprimées en GWh ; l’indicateur est formulé en
Tep/GWh. Il est énoncé comme suit :

Dans cet indicateur, l’électricité produite à partir des systèmes hydraulique ou des énergies
renouvelables ne fait pas partie du dénominateur (l’électricité totale produite)

29
La consommation spécifique des centrales à combustibles fossiles est une autre façon de
mesurer l'efficacité de la capacité de production électrique installée d'origine thermique,
ainsi que l'efficacité de production d'énergie à partir des combustibles fossiles. Plus
précisément, il indique, en moyenne, la quantité de carburant fossile que le pays a besoin
pour produire 1 GWh d'énergie finale en utilisant sa capacité installée de production
d'énergie thermique.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

L’analyse de cet indicateur s’articule d’abord autour de sa valeur annuelle et de son


évolution annuelle. Le tableau ci-dessous donne les valeurs de cet indicateur avec celles des
variables qui le composent :

Tableau.6 : Consommation spécifique de l’énergie fossile dans les centrales thermiques (Tep/GWh)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Conso spécifique des centrales à
250 249 247 244 245 239 251 245
combustibles fossiles (Tep/GWh)

Electricité totale produite (GWh) 14 659 17 625 18 093 18 073 18 688 17 592 18 562 21 533

Conso totale d'énergie fossile (kTep) 3 667 4 384 4 462 4 407 4 577 4 210 4 652 5 282
Source : DOP

Le tableau 2, et à l’exception de l’année 2009, indique que l’électricité totale produite par les
centrales thermiques enregistre une nette progression entre 2004 et 2011, avec au départ
une production de 14 659 GWh pour atteindre 21 533 GWh en fin de période.

La consommation totale d’énergie fossile, quant à elle, a connu la même tendance que la
production ; Cela est dû à la forte corrélation entre les deux variables.

Concernant le ratio de la consommation spécifique, représenté dans la figure ci-dessous, il a


varié à la baisse de 250 Tep/GWh à 239 Tep/GWh entre 2004 et 2009. Cela démontre, qu’on
moyenne, la production de l’électricité dans cette période a été de plus en plus performante.
Puisque pour avoir 1 GWh de l’électricité il fallait consommer 250 Tep en 2004 et moins
entre 2005 et 2009.

30
Figure.17 : Consommation spécifique des centrales à combustibles fossiles (Tep/GWh)
252
250
248
246
244
242
240
238
236
234
232
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

2.4 Efficacité de la production d'électricité

a. Description et interprétation

Cet indicateur est le ratio entre l'électricité produite par les centrales électriques intérieures
(toutes technologies confondues) et l'entrée totale d'énergie primaire et secondaire dans les
centrales en termes de consommation d'énergie.

L’efficacité de la production d’électricité mesure la performance de l'ensemble du secteur


sur la production d'énergie, y compris toutes sortes de technologies et de ressources
(conventionnelles et renouvelables). Il permet de voir l’impact des autres formes de
production d’électricité sur le cout total de production de cette matière.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le tableau ci-dessous résume l’information sur la production totale de l’électricité sans et


avec les énergies renouvelables et les entrées en énergie fossiles :

31
Tableau.7 : Production totale de l’électricité sans et avec les énergies renouvelables (kTep)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Prod totale de l'électricité sans les ER 1 261 1 516 1 556 1 554 1 607 1 513 1 596 1 852
Production des Energies
154 101 100 102 104 255 355 232
renouvelables
Prod totale de l'électricité avec les ER 1 415 1 616 1 656 1 656 1 712 1 767 1 951 2 084
Entrée de l'énergie fossile 3 667 4 384 4 462 4 407 4 577 4 210 4 652 5 282
Source : DOP

Figure.18 : Production totale de l’électricité sans et avec les énergies renouvelables (kTep)

2 500

2 000 Production
des Energies
renouvelables
1 500

1 000
Prod totale de
l'électricité
500
sans les ER

-
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

A l’aide de tableau et de la figure ci-dessus, nous pouvons dire que la montée en puissance
de la production des énergies renouvelables enrichit la production totale de l’électricité et
réduit le coût total d’énergies fossiles utilisées dans les centrales thermiques. Ce constat
nous pousse à comparer les deux efficacités avec et sans les énergies renouvelables.

Figure.19 : Efficacités de la production d’électricité avec et sans les énergies renouvelables

45%
40% Efficacité avec ER
35% Efficacité sans ER
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

32
2.5 Consommation spécifique de la production d'électricité

a. Description et interprétation

Il s’agit du même concept que la consommation spécifique des centrales à combustibles


fossiles, sauf que l’électricité produite avec des énergies renouvelables ou hydrauliques sont
inclues.

L’indicateur de consommation spécifique sera écrit sous la forme suivante :

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Une augmentation de la production de l’électricité va diminuer aussi le ratio de la


consommation spécifique de la production d’électricité, une comparaison entre les deux cas
montre l’importance de développer les énergies renouvelables. C’est ce que le Maroc a fait
comme choix stratégique énergétique (14%, 14% et 14%).

Tableau.8 : Consommation spécifique de production d'électricité (Tep/GWh)

Sans les ER
Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Conso spécifique des centrales à
250 249 247 244 245 239 251 245
combustibles fossiles (Tep/GWh)
Electricité totale produite (GW) 14 659 17 625 18 093 18 073 18 688 17 592 18 562 21 533
Conso totale d'énergie fossile (kTep) 3 667 4 384 4 462 4 407 4 577 4 210 4 652 5 282

Avec les ER
Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Conso spécifique des centrales à
combustibles fossiles (Tep/GWh)
223 233 232 229 230 205 205 218

Electricité totale produite (GWh) 16 449 18 796 19 259 19 254 19 902 20 551 22 689 24 230
Conso totale d'énergie fossile (kTep) 3 667 4 384 4 462 4 407 4 577 4 210 4 652 5 282
Source : DOP

33
Figure.20 : consommation spécifique de la production d’électricité

300

250 Conso spécifique des


centrales à
combustibles fossiles
200
(Tep/GWh) sans ER

150

100 Conso spécifique des


centrales à
combustibles fossiles
50
(Tep/GWh) avec ER

-
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

D’après la figure.19, nous constatons que l’intégration des énergies renouvelable dans le
bouquet énergétique marocain contribue efficacement à réduire la consommation
spécifique de la production de l’électricité de 10% en moyenne durant la période 2004-
2011. Durant le même intervalle de temps, la consommation spécifique moyenne a été de
246 Tep/GWh sans les énergies renouvelables. Mais en les intégrant, la consommation
spécifique moyenne des combustibles fossiles a atteint 222 Tep/GWh durant la même
période, ceci sans compter les effets positifs sur l’environnement.

2.6 Efficacité de transmission et distribution de l'électricité

a. Description et interprétation

Cet indicateur est défini comme le ratio entre l’exportation plus la consommation finale de
l’électricité et la quantité de l’électricité injectée sur le réseau.

Ce ratio indique le niveau de performance du système de transport et de distribution


d'électricité par une donnée d'évaluation des pertes dans le système technique. Cet
indicateur est très important dans le secteur électrique car il permet de surveiller l'activité
du secteur de l'électricité et également de définir des tarifs d'équilibre.

34
b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Nous pouvons tracer l’allure des pertes causées par la transmission et la distribution de
l’électricité à l’aide de l’efficacité additionnelle. D’après le graphique ci-dessous, nous
remarquons que la tendance des pertes est stable en général puisqu’elle est autour de
10,3% en moyenne avec une petite diminution qui a marqué la période 2007-2011.

Figure.21 : Pertes de transmission et de distribution de l'électricité (%)

10.5% 10.5% 10.5% 10.5% 10.4% 10.3%


10.1% 10.2%

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Source : DOP

2.7 Facteur de puissance des émissions

a. Description et interprétation

Le facteur d'émission du secteur de l'électricité est le rapport entre le total des émissions de
CO2 dans le secteur de l’électricité et de l'électricité totale produite, toutes les technologies
et toutes les ressources incluses. Cet indicateur est mesuré par teCO2/GWh.

Autrement dit, cet indicateur mesure l’impact environnemental en teCO2 (émission CO2) de
la production d’un GWh. A noter que les centrales thermiques utilisent essentiellement le
charbon, le fuel oil et le gaz naturel dans la production de l’électricité.

35
b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Les émissions de CO2 dans le secteur de l’électricité se basent essentiellement sur la


quantité de CO2 émise lors de la transformation des entrées dans les centrales thermiques.

Le tableau et le graphique ci-dessous illustrent l’évolution des deux composantes de cet


indicateur ainsi que l’indicateur et sa croissance annuelle entre 2004 et 2011.

Tableau.9 : Facteur de puissance des émissions (teCO2/GWh)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Emissions secteur d'électricité (kteCO2) 14 214 16 286 16 511 16 174 16 531 15 121 16 535 18 556
Production d'électricité (GWh) 16 449 18 796 19 259 19 254 19 902 20 551 22 689 24 230
FPE (teCO2/GWh) 864 866 857 840 831 736 729 766
Taux d'évolution annuelle (%) - 0 -1 -2 -1 -11 -1 5
Source : DOP

Figure.22 : Evolution du facteur de puissance d'émission du secteur de l'électricité en teCO2/GWh

900

850

800

750

700

650
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Le facteur de puissance d’émission dans le secteur de l’électricité a nettement baissé,


puisqu’il a débuté la période par une valeur de 864 teCO2/GWh en 2004 et a poursuivi sa
diminution de 1% et 2% par an jusqu’à 2008 avec une valeur de 831 teCO2/GWh. Entre 2008
et 2010, le facteur a fortement décru, suite à l’appui accentué du développement des
énergies renouvelables qui a engendré une forte baisse en 2009 avec - 11% par rapport à
2008. En revanche, nous remarquons durant, la fin de la période, une petite augmentation
des émissions dans le secteur de l’électricité qui s’explique essentiellement par la baisse de
la pluviométrie, causant une rétrogradation de la production de l’électricité hydraulique.

36
L’énergie est une ressource indispensable aux activités socio-économiques, mais elle a un
coût économique et environnemental considérable. L’objectif est de produire plus de
richesse en consommant moins d’énergie. Autrement dit, utiliser efficacement les
ressources énergétiques nationales dans une perspective de croissance verte.

L’un des objectifs phares de la stratégie du Maroc d’ici 2030 est d’améliorer l’efficacité
énergétique globale de 12% en 2020 et de 15% en 2030.

Ce travail a donc été accompli pour apprécier les efforts d’efficacité énergétique sectorielle
de notre pays sur la période 2004-2011.

3.1 Efficacité énergétique dans le secteur « Industrie »

3.1.1 Intensité énergétique finale de l’Industrie

a. Description et interprétation

L’intensité énergétique finale du secteur industriel est la consommation finale d’énergie du


secteur de l'industrie rapportée à la valeur ajoutée industrielle à prix constant (année de
base 1998) (c.-à-d. par unité de la valeur ajoutée industrielle). Il s’agit d’une mesure de la
consommation totale d’énergie en relation avec l’activité économique.

Notons que la consommation finale d'énergie représente l'énergie livrée aux


consommateurs finaux dans l'industrie en excluant les livraisons pour transformation.

La formule générale de cet indicateur serait la suivante :

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

L'intensité énergétique est une mesure de l'efficacité énergétique d'une économie.

37
Ainsi, plus l’indicateur IEFIndustrie est élevé, plus la quantité d’énergie nécessaire à la
production d’une unité de valeur ajoutée dans le secteur industriel est importante. En
conséquence le secteur est moins efficace du point de vue énergétique. Cependant, une
baisse de cet indicateur signifie une capacité de production supérieure avec la même
quantité d’énergie. On parle ainsi de gain de productivité énergétique.

Tableau.10 : Evolution de l’Intensité énergétique finale de l’Industrie

Année IEFIndustrie (tep/MDhs) Evolution (%)


2004 18,962
2005 18,963 0,00
2006 18,656 -1,62
2007 17,65 -5,39
2008 18,711 6,00
2009 18,765 0,30
2010 18,779 0,08
2011 19,993 6,50
Source : DOP

Figure.23 : Intensité énergétique finale de l'industrie (tep/MDhs)

20.500

20.000
19.500

19.000

18.500

18.000

17.500

17.000

16.500

16.000
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Durant la période 2004-2007, l’intensité énergétique finale relative au secteur de l’industrie


a connu une baisse considérable, soit une diminution de 6,92 % sur l’ensemble de la période
(avec un taux de régression annuel moyen de 2,26%).

Après cette chute marquante en 2007, l’intensité énergétique a commencé à progresser


pour s’établir à 18,765 (tep/MDhs), soit une progression de 6,3% sur la période 2007-2009.

38
En 2011, l’IEFIndustrie s’élève à 19,993 (tep/MDhs) contre 18,779 (tep/MDhs) en 2010, soit une
évolution de 6,47%.

Généralement, on peut dire qu’au cours de l’année 2011, l’efficacité énergétique dans
l’industrie a régressé de 13,28 % par rapport à sa valeur enregistrée en 2007, soit une baisse
de 3,3% par an.

Il est certain que la consommation énergétique est généralement liée aux performances
économiques.

Procédons donc à une comparaison de l’évolution de l’indicateur de l’IEF Industrie à la fois avec
l’évolution de la consommation finale énergétique dans l’industrie et la valeur ajoutée du
secteur sur la même période 2004-2011 :

Tableau.11 : Evolution de l’Intensité énergétique finale de l’Industrie, la consommation et la VA

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

IEFIndustrie (tep/MDhs) 19,0 19,0 18,5 17,7 18,7 18,8 18,8 20,0
CFEI (Ktep) 2213 2322 2388 2414 2652 2534 2698 2988
VA Ind (MMDhs) 117 122 128 137 142 135 144 149
Source : DOP

Sur la période 2004-2011, la consommation finale d'énergie dans l’industrie a augmenté de


35 % en passant de 2.213 Ktep en 2004 à 2.988 ktep en 2011, soit un taux de croissance
annuel moyen de 4,38%.

Les variations annuelles en % de ces trois valeurs (IEFIndustrie, CFEIndustrielle et la VAIndustrielle) se


présentent comme suit :

Tableau.12 : Variations annuelles en % de l’IEFI, CFEI et la VA Industrielle

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Evolution IEFI (%) 0,0 -2,4 -4,7 6,0 0,3 0,1 6,5
Evolution CFEI (%) 0 2 2 10 -4 7 11
Evolution VA indus (%) 5 5 7 4 -5 6 4
Source : DOP

Le graphique ci-dessous représente les évolutions en % de l’IEFI, CFEI et la VA industrielle sur


la période 2004-2011 :

39
Figure.24 : les évolutions en % de l’IEFI, CFEI et la VA industrielle (%)

12

10

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
-2

-4 Evolution IEFI (%)


Evolution CFEI (%)
-6 Evolution VA indus (%)
Source : DOP

Au cours de la période 2004-2007, l’industrie a été globalement peu consommatrice


d’énergie. L’intensité énergétique finale dans ce secteur a diminué de 6,92 %.

En effet, la valeur ajoutée industrielle a progressé de 17,2 % par rapport à l’année 2004.
Toutefois, la consommation finale énergétique s’est raffermie de 9,08 %.

En 2009, on constate une forte baisse de la consommation énergétique et de la valeur


ajoutée industrielle respectivement de -4,45% et -4,7% par rapport à leurs valeurs
enregistrées en 2008. Ceci peut s’expliqué par les répercussions de la crise économique
internationale survenue durant cette période.

Au terme de l’année 2011, la valeur ajoutée de l’industrie a progressé de 4% par rapport à


l’année 2010. Toutefois, la consommation finale énergétique a augmenté de 10,8 % par
rapport à son niveau affiché en 2010.

Ceci a engendré une diminution de la performance énergétique de l’ordre de 6,5% en 2011


par rapport à l’année précédente.

Généralement, l’intensité énergétique finale du secteur industriel au Maroc reste faible en


comparaison avec les pays développés et industrialisés, car l'économie marocaine est
essentiellement une économie de services.
Toutefois, le secteur de l’industrie reste un secteur consommateur d’énergie au Maroc. Sa
consommation représente 26% de l'énergie finale en 2004 et 24% en 2011. Il est donc un
secteur stratégique responsable également de l’amélioration de l’efficacité de notre
économie.

40
Par ailleurs, il est opportun de mettre en place des mesures d’efficacité énergétique dans ce
secteur afin d’améliorer la performance du processus industriel et optimiser les pertes y
afférentes.

3.1.2 Intensité des émissions de CO2 du secteur de l’Industrie

a. Description et interprétation

Cet indicateur mesure les émissions de CO2 par rapport à la production ou à la


consommation de l'économie dans son ensemble. Il fournit ainsi des informations sur
l'optimisation de l’énergie et donc la réduction des émissions de GES.

Cela se traduit par une optimisation des émissions de CO2 dans le cas où on a des émissions
de CO2 stagnantes ou réduites malgré une activité économique en essor.

Il se calcule par le rapport entre les émissions des GES du secteur de l'industrie (calculées en
tonnes équivalent CO2) et la valeur ajoutée industrielle.

La forme générale de l’indicateur IECO2Indus se présente comme suit :

Tels que :

IECO2Idus : l’intensité des émissions de CO2 dans le secteur de l’industrie.

ECO2Idus : les émissions de GES du secteur de l'industrie (calculées en tonnes équivalent CO2).

VAindustrielle : la valeur ajoutée industrielle.

Ou bien

Tels que :

IECO2Idus : l’intensité des émissions de CO2 dans le secteur de l’industrie.

ECO2Idus : les émissions de GES du secteur de l'industrie (calculées en tonnes équivalent CO2).

CFEindustrie : la consommation finale énergétique dans l’industrie.

41
b. Eléments d’analyse de la situation nationale

L’indicateur permet de mesurer la contribution du secteur de l’industrie dans les émissions


de CO2 dues à l’utilisation de l’énergie dans ce secteur.

Il nous renseigne sur la quantité des émissions de GES par unité de valeur ajoutée
industrielle ou bien par unité de quantité énergétique consommée dans le secteur industriel.

Le secteur industriel est le secteur national qui occupe la deuxième position au niveau de la
consommation finale sectorielle de l’énergie avec une part de 24% en 2011. Il est également
producteur de 24% des émissions globales de CO2, et constitue, de ce fait, un immense
gisement d’économie d’énergie et de réduction de gaz à effet de serre.

Le tableau ci-dessous montre l’évolution de la consommation finale industrielle de l’énergie


sur la période 2004-2011 ainsi que les émissions ECO2Idus (1000 teCO2) déduites de cette
consommation :

Tableau.13 : Variations annuelles en % de l’ECO2, le CFE et l’IE CO2

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

ECO2Idus (1000 teCO2) 5754 5989 6011 6042 6801 6351 6752 7620
CFEindustrie (Ktep) 2213 2322 2376 2414 2652 2534 2698 2988
IECO2 Indus(teCO2/tep) 2,60 2,58 2,53 2,50 2,57 2,51 2,50 2,55
Source : DOP

Les tendances des émissions (1000 teCO2) et de la consommation finale énergétique du


secteur industrie entre 2004 et 2011 se présentent comme suit :

Figure.25 : les évolutions de l’ECO2 et le CFE

9 000
ECO2Idus (1000 teCO2)
8 000
CFEindustrie (Ktep)
7 000

6 000

5 000

4 000

3 000

2 000

1 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

42
Les émissions de gaz à effet de serre ont progressé durant la période 2004-2011. En effet,
elles se sont élevées à 7620 (1000 tonnes équivalent CO2) en 2011, ce qui signifie une
augmentation de 32.43 % par rapport à leur niveau de 2004.

Cette hausse des émissions de GES s’explique par le raffermissement de la consommation


finale énergétique du secteur industriel de 35% en 2011 comparativement à l’année 2004.

Ainsi, on peut confirmer que les émissions de GES (en 1000 teCO2) sont proportionnelles à la
consommation énergétique du secteur, ce qui est effectivement traduit par l’indicateur
d’IECO2 Indus.

Figure.26 : Intensité d'Emission CO2 dans l'Industrie

2.62

2.6

2.58

2.56

2.54

2.52

2.5

2.48

2.46

2.44
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Tableau.14 : Variations annuelles en % de l’IECO2

Année IECO2 Indus Evolution (%)


2004 2,6
2005 2,579 -0,08
2006 2,53 -1,9
2007 2,502 -1,1
2008 2,565 2,52
2009 2,506 -2,3
2010 2,502 -0,16
2011 2,551 1,96
Source : DOP

L’intensité moyenne des émissions de GES (calculées en tonnes équivalent CO2) dues aux
activités industrielles est de l’ordre de 2,54 (teCO2/tep).

43
On peut remarquer que l’IECO2 Indus est passée de 2,6 (teCO2/tep) à 2,5 (teCO2/tep) entre 2004 et
2007. En conséquence, la performance du secteur de l’industrie en termes des émissions de GES
s’est améliorée de 3,8% (car la CFEIndustrie a progressé de 9% alors que les émissions ont
évolué de 5%. Toutefois, l’année 2008 a enregistré une hausse de l’IECO2Indus de 2,52% par
rapport à son niveau affiché un an auparavant.

Sur la période 2008-2010, on constate une amélioration de l’efficacité énergétique (en


termes d’émissions de CO2) du secteur de l’industrie de l’ordre de 2,46 %.

Au cours des deux années 2008 et 2011, cette efficacité énergétique (en termes d’émissions
de CO2) s’est dégradée respectivement de 2.52 % et de 1,96 % par rapport à sa valeur
enregistrée en 2007.

Le progrès annuel de l'efficacité énergétique dans l’industrie au Maroc en % sur 2004-2011


se présente comme suit :

Figure.27 : Evolution Efficacité Energétique dans l'Industrie (%)

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

-1

-2

-3 Evolution EEI (%)

Source : DOP

L’analyse des intensités en gaz à effet de serre au Maroc a permis de mettre en évidence
l’importance de la mise en place des mesures d’efficacité énergétique dans le secteur de
l’industrie. Et ce afin de maîtriser la consommation finale énergétique relative à ce secteur et
de réduire son impact sur l’environnement.

44
3.2 Efficacité énergétique dans le secteur « Tertiaire » :

Le secteur tertiaire qui regroupe les services, l’administration et les activités de commerce,
demeure le secteur économique marocain le moins consommateur de l’énergie avec une
part de 4% en 2011. Cependant, l’évolution annuelle moyenne de sa consommation a atteint
6,4% au cours de la période 2004-2011, en demeurant la plus importante parmi tous les
autres secteurs d’activité.

Ainsi, le suivi de la tendance de l’efficacité énergétique dans ce secteur économique devient


une nécessité majeure.

3.2.1 Intensité énergétique finale du secteur tertiaire

a. Description et interprétation

L’intensité énergétique finale du secteur tertiaire est la consommation finale d’énergie du


secteur rapportée à la valeur ajoutée tertiaire à prix constant (c.-à-d. par unité de la valeur
ajoutée tertiaire).

Il s’agit d’une mesure de la consommation totale d’énergie en relation avec l’activité


sectorielle.

La formule générale de cet indicateur se présente de la façon suivante :

Tels que :

IEFTertiaire : l’intensité énergétique finale du secteur tertiaire.

CFE Tertiaire : la consommation finale énergétique dans le secteur tertiaire.

VA Tertiaire : la valeur ajoutée tertiaire.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

L'intensité énergétique finale sectorielle est une mesure de l'efficacité énergétique dans les
secteurs économiques.

Ainsi, plus l’indicateur IEFTertiaire est élevé, plus la quantité d’énergie nécessaire à la
production d’une unité de valeur ajoutée dans le secteur tertiaire est importante. En
conséquence le secteur est moins efficace du point de vue énergétique. Cependant, une
baisse de cet indicateur signifie une capacité de production plus avec la même quantité
d’énergie. On parle ainsi de gain de productivité énergétique.

45
Tableau.15 Evolution de l’Indicateur de l’IEF Tertiaire :
Année IEFT (tep/MDhs) Evolution (%)
2004 1,626
2005 1,659 2
2006 1,766 6,4
2007 1,714 -2,9
2008 1,74 1,5
2009 1,716 -1,4
2010 1,76 2,6
2011 1,776 0,9
Source : DOP

Figure.28 : Intensité Energétique Finale Tertiaire (tep/MDhs)

1.800

1.750

1.700

1.650

1.600

1.550
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Entre 2004 et 2006, l'intensité énergétique finale tertiaire a progressé en moyenne de 4,35%
par an (soit 8,61 % sur l’ensemble de la période). En 2007 et 2009, la baisse de l'intensité
énergétique finale tertiaire a été en moyenne de 2,85 % par rapport à son niveau de 2006.

La plus forte valeur de l'intensité énergétique finale tertiaire a été enregistrée en 2011
(1,776 tep/MDhs), soit une consolidation de 0,57 % par rapport à sa valeur inscrite en 2006.

Ce constat est justifié par de nombreux facteurs qui influencent l’intensité énergétique du
secteur tertiaire, entre autres les structures composant le secteur tertiaire.

Tableau.16 : Evolution de l’Indicateur de l’IEFT, le CFET et la VA tertiaire

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


IEFT (tep/MDhs) 1,63 1,66 1,77 1,71 1,74 1,72 1,76 1,78
CFET (Ktep) 346 375 420 433 457 467 495 529
VA (MMDhs) 212,65 226,04 237,8 252,3 262,65 272,1 281,08 297,95
Source : DOP

46
Au niveau national, la consommation finale de l’énergie dans le secteur tertiaire est de 529
Ktep en 2011, soit une augmentation de 53% par rapport à l’année 2004 - et une évolution
annuelle moyenne de 6,5%. Ceci est le résultat de plusieurs facteurs tels que : la croissance
démographique, le changement des modes de vie, la croissance économique, le changement
socio-économique, etc. Toutefois, la valeur ajoutée a enregistré une augmentation de 40,1%
sur la même période avec une évolution annuelle moyenne de 4,9%.

Figure.29 : Evolution d’Efficacité Energétique dans le secteur tertiaire (%)

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
-2

-4

-6

-8

Source : DOP

Il convient donc de signaler, qu’au Maroc, l’efficacité énergétique dans le secteur tertiaire a
évolué négativement de 9,2 % sur l’ensemble de la période 2004-2006. Par contre, elle s’est
améliorée respectivement de 2,9 % et 2,8 % en 2007 et 2009 par rapport à 2006.

3.2.2 Facteur d’émission de GES (teCO2/tep) du secteur tertiaire

a. Description et interprétation

Le facteur d’émissions des GES représente la quantité de CO2 émise par unité de
combustible brûlé. Il représente le ratio des émissions de GES du secteur tertiaire (calculées
en tonnes équivalent CO2) sur la consommation finale énergétique de ce secteur en tep.

Il se calcule de la manière suivante :

Tels que :

47
FECO2Tertiaire : le facteur des émissions de CO2 dans le secteur tertiaire (exprimé en
teCO2/tep).

ECO2 Tertiaire : les émissions de GES du secteur tertiaire (calculées en tonnes équivalent CO2).

CFE Tertiaire : la consommation finale énergétique du secteur tertiaire en tep.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Il est à noter que le facteur d’émissions des GES relatif au secteur tertiaire permet de
déterminer la quantité des émissions de CO2 produites par unité consommée de produit
énergétique. En effet, il nous renseigne sur l’impact environnemental en termes d’émissions
générées par la consommation finale énergétique du secteur tertiaire.

Il permet donc d’identifier les principaux postes d’émissions pour l’ensemble des activités du
secteur.

Les évolutions des émissions des GES, de la consommation finale énergétique et de la valeur
ajoutée relatives au secteur tertiaire sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau.17 : Les évolutions de l’ECO2, la CFE et la VA tertiaire

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


ECO2 Tertiaire (1000 teCO2) 117 127 127 126 137 123 130 126
CFE Tertiaire (Ktep) 346 375 408 433 457 467 495 529

VA (MMDhs) 212,65 226,04 237,8 252,3 262,65 272,1 281,08 297,95


Source : DOP

Le rapport entre les émissions (teCO2) et la CFE Tertiaire (tep) nous donne le facteur des
émissions dans le secteur tertiaire dont l’évolution sur la période 2004-2011 se présente
comme suit :

Tableau.18 : Evolution de l’Indicateur de l’FE Tertiaire :

Année FE Tertiaire (teCO2/tep) EV (%)


2004 0,34
2005 0,34 0
2006 0,31 -8,8
2007 0,29 -6,5
2008 0,3 3,4
2009 0,26 -13,3
2010 0,26 0
2011 0,24 -7,7
Source : DOP

48
Figure.30 : Evolution du Facteur Emissions CO2 dans le secteur Tertiaire (teCO2/tep)

0.4

0.35

0.3

0.25

0.2

0.15

0.1

0.05

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : DOP

Globalement, on constate une tendance baissière de ce facteur au cours de la période 2004-


2011, soit une régression de 29,4% sur l’ensemble de la durée.

La baisse de ce facteur pourrait être expliquée par la substitution progressive de certains


produits énergétique consommés dans ce secteur par l’électricité.

Pour affiner la compréhension de ce constat, nous allons analyser la tendance de la


consommation finale énergétique du secteur tertiaire par type de produit énergétique.

Le niveau de la consommation finale énergétique du secteur tertiaire se répartit sur la


période 2004-2011 comme le montre le tableau suivant :

Tableau.19 : Consommation finale énergétique du secteur tertiaire

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Consommation finale énergétique (Ktep) 346 375 408 433 457 467 495 529
Electricité 305 331 363 388 409 424 449 484
Produits pétroliers 41 44 45 45 48 44 46 45
GPL 24 26 28 30 31 29 29 26
Fuel 17 18 17 15 17 15 17 19

Source : DOP

49
Evolutions des consommations énergétiques finales du secteur tertiaire par source d’énergie sur la
période 2004-2011 :

Figure.31 : Evolution des consommations énergétiques finales tertiaire par source d’énergie

700
Fuel
GPL
600
Produits pétroliers
500 Electricité

400

300

200

100

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Figure.32 : Répartition de la consommation finale énergétique tertiaire par source d’énergie

2004 : 346 Ktep 2011 : 529 Ktep

5% 5%4%
7%
Electricité

GPL

Fuel

88% 91%

La consommation énergétique dans le secteur tertiaire est dominée par l’électricité (soit
91% de la consommation finale énergétique du secteur en 2011), alors que le reste concerne
la consommation des produits pétroliers : 4% pour le fuel et 5% pour le GPL.

On remarque que la consommation du fuel est en déclin (recul) : elle représente 3% de la


consommation énergétique tertiaire en 2007 et 2009 contre 5% en 2004, tandis que
l’électricité a enregistré une hausse continue : 484 Ktep en 2011 contre 305 Ktep en 2004.

50
Par ailleurs, l’effet de structure énergétique résultant du transfert des combustibles fossiles
vers l’électricité a joué un rôle modérateur en termes de réduction des émissions de GES et
d’amélioration de l’efficacité énergétique du secteur tertiaire.

Figure.33 : Consommation énergétique finale (Ktep) et émissions de GES dans le secteur tertiaire
600
ECO2 (teCO2)
ECO2T (KteCO2)

500 CFET (Ktep)

400

300

200

100

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

En 2007, la consommation finale énergétique tertiaire a augmenté de 12% par rapport à


l’année précédente. Par contre, les émissions de CO2 ont reculé de 29,2% comparativement
à la même année. Ceci peut être expliqué par une diminution de la part des produits
pétroliers en faveur de la consommation d’électricité.

3.3 Indicateurs d’efficacité énergétique du secteur résidentiel au Maroc :

3.3.1 Consommation unitaire de l’énergie par ménage :

a. Description et interprétation

La consommation unitaire de l’énergie par ménage est le ratio de la consommation


énergétique finale du secteur résidentiel en tep sur le nombre des ménages. Il s’agit d’une
mesure de la consommation d’énergie du secteur résidentiel en relation avec l’évolution de
la population.

La formule générale de cet indicateur se présente comme suit:

51
Tels que :

CUEM : la consommation unitaire de l’énergie par ménage.

CFEMénages : la consommation finale énergétique des ménages.

NBMénages : le nombre des ménages.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Une hausse dans le temps de cet indicateur signifie que chaque ménage consomme plus
d'énergie pour satisfaire ses différents besoins énergétiques.

Tableau.20 : Consommation unitaire de l’énergie par ménage

Année CUEM (tep/ménage) Evolution (%)


2004 0,247
2005 0,254 2,8
2006 0,268 5,5
2007 0,284 6,0
2008 0,294 3,5
2009 0,295 0,3
2010 0,3 1,7
2011 0,311 3,7
Source : DOP

La figure ci-dessous illustre les évolutions de la consommation unitaire de l’énergie par


ménage en (tep/ménage) :

52
Figure.34 : Consommation unitaire de l'énergie par ménage (tep/ménage)

0.320

0.300

0.280

0.260

0.240

0.220

0.200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

La figure 33 montre que la consommation unitaire d’énergie par ménage a connu une
augmentation continue sur la période allant de 2004 à 2011. En effet, elle s’est consolidée
de 26 % sur l’ensemble de la période (soit un taux d’accroissement annuel de 3,36%).

Les évolutions nationales de la consommation finale énergétique des ménages entre 2004 et
2011:

Tableau.21 : consommation finale énergétique des ménages

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


CUEM (tep/ménage) 0,247 0,254 0,268 0,284 0,294 0,295 0,3 0,311
CEFM (Ktep) 1413 1489 1602 1733 1833 1876 1955 2075
Nombre ménage/1000 5725 5854 5982 6111 6239 6368 6516 6665
Source : DOP

Ce tableau met en évidence une augmentation continue des consommations finales


énergétiques des ménages, en lien avec l’évolution démographique. Au cours de la période
2004-2011, la consommation finale énergétique du secteur résidentiel est passée de 1413
ktep à 2075 ktep, soit une progression de 47 % sur l’ensemble de la période (le taux de
croissance moyen est de l’ordre de 5,7%/an).

53
3.3.2 Consommation unitaire de l’électricité par ménage :

a. Description et interprétation
La consommation d’électricité par ménage est la consommation de l'électricité du secteur
résidentiel en kwh rapportée au nombre des ménages. La formule générale de cet
indicateur est la suivante:

Tels que :

CElecM : la consommation de l’électricité par ménage.

CElecMénages : la consommation de l’électricité dans les ménages.

NBMénages : le nombre des ménages.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Une hausse dans le temps de cet indicateur signifie que chaque ménage consomme plus
d'électricité pour satisfaire ses différents besoins énergétiques.

Figure.35 : Consommation unitaire de l'électricité par ménage (KWh/ménage)

1300

1200

1100

1000

900

800
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

On constate que la consommation d’électricité par ménage poursuit sa croissance durant la


période étudiée avec un taux annuel moyen de 4,2%. L’évolution globale de la
consommation d’électricité par ménage enregistrée sur l’ensemble de la période 2004-2011
est de l’ordre de 33,4 %.

Il est à rappeler que cet indicateur est également conditionné par l’amélioration des
conditions de vies et du pouvoir d’achat des ménages.

54
Tableau.22 : Consommation Unitaire Electrique par ménage

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Consommation Unitaire Electrique par
946 1001 1068 1113 1140 1154 1194 1262
ménage (Kwh/ménage)
Consommation électrique des
5418 5861 6388 6805 7113 7350 7777 8413
ménages(Gwh)
Nombre ménage/1000 5725 5854 5982 6111 6239 6368 6516 6665
Source : DOP

Figure.36 : Consommation de l'électricité par les ménages

9000
CELECM (Gwh)
8000

7000 Nbre ménage/1000

6000

5000

4000

3000

2000

1000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Le graphique, ci-dessus, montre les évolutions tendancielles de la consommation électrique


des ménages en relation avec l’évolution du nombre des ménages entre 2004 et 2011:

1. La consommation d’électricité (en Gwh) s’est raffermie de 55,28 % en 2011


comparativement à l’année 2004.
2. Le nombre des ménages a augmenté de 16,42% sur l’ensemble de la période
2004-2011.

3.3.3 Facteur d’émission du secteur résidentiel (teCO2/tep):

a. Description et interprétation

Il s’agit de la quantité des GES émise (calculée en teCO2) dans le secteur résidentiel
rapportée à la consommation énergétique du secteur.

55
La formule générale de cet indicateur est la suivante:

Tels que :

FECO2Ménages: le facteur d’émission de GES du secteur résidentiel.

ECO2Ménages : les émissions de GES relatives au résidentiel.

CFEMénages : la consommation finale énergétique des ménages.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le facteur d’émissions des GES est un ratio qui permet de calculer les émissions générées
par l’activité humaine suite à une consommation des produits énergétiques. Ainsi, une
hausse dans le temps de cet indicateur signifie que chaque ménage émet plus de GES pour
satisfaire ses différents besoins énergétiques.

Tableau.23 : Facteur d'émission du secteur Résidentiel (teCO2/tep)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


ECO2 Résidentiel (1000teCO2) 2493 2588 2763 3009 3201 3261 3370 3543
CFE Résidentiel (Ktep) 1413 1489 1602 1733 1833 1876 1955 2075
FE Résidentiel (teCO2/Tep) 1,764 1,739 1,725 1,736 1,747 1,738 1,724 1,707
Evolution annuelle (%) -1,43% -0,8% 0,67% 0,59% -0,47% -0,8% -1%
Source : DOP

Le tableau ci-dessus présente l’évolution du facteur d’émissions de CO2 dans le secteur


résidentiel entre 2004 et 2011. Nous remarquons que ce facteur n’a pas connu de fortes
fluctuations au cours de cette période puisque le taux d’évolution annuelle s’est situé entre
-1,43% et 0,67% comme évolution maximale.

56
Figure.37 : Facteur d'émission du Résidentiel (teCO2/tep)

1.770
1.760
1.750
1.740
1.730
1.720
1.710
1.700
1.690
1.680
1.670
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Au terme de la période 2004-2011, les émissions de CO2 pour chaque tep consommée dans
le secteur résidentiel ont été marquées par des faibles alternances. En fait, au cours de la
période 2004-2006, le facteur d’émission de GES a connu une légère baisse de 2.21% sur
l’ensemble de la période. Pourtant, il a progressé de 1.27% sur la période allant de 2006 à
2008.
Quant à la période 2008-2011, elle s’est marquée par une diminution de ce facteur de
l’ordre de 2.29%.
Ces constats peuvent être expliqués essentiellement par la structure de la consommation
énergétique des foyers domestiques qui a connu l’évolution suivante sur la période 2004-
2011:

Tableau.24 : structure de la consommation énergétique des foyers domestiques

2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011


Produits
67% 64,6% 64,7% 65,7% 66,1% 65,8% 65,4% 64,8%
pétroliers

Electricité 33% 35,4% 35,3% 34,3% 33,9% 34,2% 34,6% 35,2%


Source : DOP

Généralement, le résidentiel est caractérisé par une consommation importante des produits
pétroliers notamment le GPL.

57
Consommation de l'Electricité en % entre 2004 et 2011
36%
35%
35%
34%
34% Electricité

33%
33%
32%
2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011

Source : DOP

On constate que le facteur d’émission de CO2 dans le secteur résidentiel suit la tendance
inverse du poids de la consommation électrique dans la consommation finale énergétique
des ménages.
En fait, sur les périodes 2004-2006 et 2008-2011, la part de l’électricité dans la
consommation totale des foyers domestiques a augmenté, ce qui a induit une dégradation
du facteur d’émission de CO2. Pourtant, elle a baissé entre 2006 et 2008, ce qui a entrainé
une hausse modérée de ce facteur.

L'énergie consommée dans les ménages entraîne en moyenne l'émission de 3028.5


kilotonnes de dioxyde de carbone (CO2), soit 11.44 % des émissions nationales.

Les facteurs les plus déterminants de l’évolution des émissions de GES et surtout le facteur
d’émission de CO2 sont généralement le nombre de ménages, le contenu carbone d’énergie,
la surface moyenne par logement et les mesures d’efficacité énergétique mises en place. Par
ailleurs, afin de réduire les émissions dans le secteur résidentiel, il faut procéder par la
substitution par des sources d’énergie à moindre contenu carbone et également par
l'amélioration de l'efficacité énergétique des logements : installation des équipements moins
énergivores, isolation thermique, ...

3.4 Indicateurs d’efficacité énergétique du secteur de transport au Maroc

Malgré que cette partie du travail ait fait l’objet d’une enquête lancée par la Direction de
l’Observation et de la Programmation, nous essayerons d’analyser quelques indicateurs
phares concernant le secteur de transport essentiel pour le développement
socioéconomique du pays.

58
3.4.1 Intensité de l’énergie finale du secteur transport IEFTransport

a. Description et interprétation

L'intensité énergétique finale du secteur de transport est un indicateur qui résume


l'information sur l'énergie consommée dans le transport par unité de valeur ajoutée
nationale. Une hausse de cet indicateur signifie qu'on consomme plus d’énergie dans le
transport pour produire une unité de valeur ajoutée.

Il s’agit de la consommation énergétique finale du secteur de transport rapportée au PIB à


prix constant (année de base 1998). Elle est donnée en (tep/MDhs).

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le secteur de transport représente le secteur économique marocain le plus consommateur


de l’énergie. Sa part dans la consommation énergétique totale a atteint 42% en 2011. En fait,
il est le secteur économique clé en termes de la consommation énergétique car il est inclut
dans tous les autres secteurs d’activité économique.

Tableau.25 : Intensité énergétique finale du secteur de transport

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Consommation énergétique dans le Transport
3558 3740 3893 4177 4527 4764 5062 5325
(Ktep)
Ferroviaires 30 31 32 29 31 32 34 35
Routes 3186 3317 3416 3632 3981 4212 4432 4690
Aériens 342 329 444 516 515 519 597 600
Navigation intérieur 0 0 0 0 0 0 0 0
PIB à prix constant (MMDhs) 486 501 540 554 585 613 636 667
Intensité énergétique finale du
7,32 7,47 7,21 7,54 7,74 7,77 7,96 7,97
transport(tep/MDhs)
Source : DOP

Il convient de préciser que la consommation d’énergie dans ce secteur a connu une forte
augmentation. Elle est passée ainsi de 3558 Ktep en 2004 à 5325 Ktep en 2011, soit un
accroissement de 49,66 % sur l’ensemble de la période (avec un taux de croissance annuelle
moyen de 5,9 %).

La figure ci-dessous présente l’évolution de l’intensité énergétique finale du secteur des


transports au Maroc entre 2004 et 2011 :

59
Figure.38 : Intensité énergétique finale du secteur transport en (tep/MDhs)

8.2
8.0
7.8
7.6
7.4
7.2
7.0
6.8
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Tableau.26 : Evolution de l’Intensité de l’Energie Finale du transport (%)

Année IEF du transport Evolution


2004 7,321
2005 7,471 2,0%
2006 7,214 -3,4%
2007 7,536 4,5%
2008 7,736 2,6%
2009 7,767 0,4%
2010 7,959 2,5%
2011 7,974 0,2%
Source : DOP

L’efficacité énergétique du secteur des transports a régressé de 2% en 2005


comparativement à l’année 2004.

En 2006, l’intensité énergétique finale du secteur des transports était d’environ 7,214
tep/MDhs, soit une amélioration de 3,4 % de l’efficacité énergétique par rapport à l’année
passée.

Il convient de visualiser la tendance de l’intensité énergétique finale des transports


observée sur la période 2007-2011 et qui est caractérisée par une hausse continue, estimée
à environ 5,81 % sur l’ensemble de la période. L’efficacité énergétique du secteur des
transports a donc diminué en moyenne de 1,42% par an.

Analysons cette tendance en procédant par une comparaison conjointe de l’évolution du


PIB et de la consommation énergétique dans le secteur des transports sur la période 2004-
2011 comme le montre la figure ci-dessous :

60
Figure.39 : Comparaison de l’évolution du PIB et de la consommation énergétique dans le secteur
de transport (%)

7000
Consommation finale (Ktep)
6000

5000

4000

3000
PIB à prix constant( MMDhs)
2000

1000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Cette figure met en exergue l’évolution en % de la consommation finale d’énergie et du PIB à


prix constant (98) au Maroc entre 2004 et 2011 :

Figure.40 : Evolution en % de la consommation finale d’énergie et du PIB à prix constant (98)

Evolution PIB (%)


0.09 Evolution de la consommation énergétique dans le Transport (%)
0.08
0.07
0.06
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

La variation du PIB à prix constant a atteint un maximum de 8 % en l'an 2006, contrairement


à la consommation finale d’énergie des transports qui a connu une évolution de 4 % par
rapport à 2005. Ce qui a entrainé une amélioration de l’efficacité énergétique de 3,4 %.

61
Sur la période 2007-2011, on enregistre une détérioration de l’efficacité énergétique du
secteur des transports en moyenne de 1,42 % par an. Ceci est dû à une augmentation de la
consommation d’énergie dans le secteur des transports de 6,28 % par an contrairement à la
croissance du PIB qui est de 5 % par an.

Figure.41 : Evolution en % du parc auto, de la consommation d’énergie et du PIB à prix constant


(98) entre 2004 et 2011

2011
2004
Parc auto/1000
59 %

Consommation énergétique dans le Transport


(Ktep)
49,7%

PIB à prix constant (MDhs)


37,24%

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000


Source : DOP

Entre 2004 et 2011, le parc automobile au Maroc a augmenté de 59%. Durant cette même
période, la consommation d’énergie dans le secteur de transport a augmenté de 49,7% alors
que le produit intérieur brut (PIB) n’a progressé que de 37,24%. Cela signifie donc que
l’économie nationale est en croissance et que notre pays crée plus de richesse en
consommant plus d’énergie par unité de PIB. Cela a conduit à une réduction de la
performance énergétique du secteur de transport surtout après l’année 2006.

a. Comparaison de l’intensité énergétique du secteur des transports :

Rappelons qu’en vue de procéder à une comparaison fine entre les pays en termes de
consommation d’énergie et de degré d’efficience énergétique, on doit se baser sur deux
indicateurs fondamentaux qui sont la consommation d’énergie primaire ou finale par
habitant et l’intensité énergétique de l’économie globale ou par secteur d’activité. Par
ailleurs, pour tenir compte des disparités entre les pays et des différences de niveau de vie,
on doit rapporter la consommation énergétique (primaire ou finale) au produit intérieur brut
calculé à parité de pouvoir d’achat (PPA).
Etant donné l’importance du secteur de transport dans l’activité économique globale de
chaque pays, l’analyse de l’efficacité énergétique de ce secteur devient indispensable et
surtout en faisant comparer les pays ayant des structures économiques semblables ou qui
ont connu une croissance élevé de leur tissu productif.

En se basant sur les PIB à parité de pouvoir d'achat (PPA) estimés par le FMI (le Fond
Monétaire International) et sur les statistiques énergétiques publiées par l’AIE portant sur

62
l'année 2009, l’intensité énergétique des transports des pays retenus pour la comparaison se
présente comme suit :

Tableau.27 : l’Intensité de l’Energie Finale du transport en 2009

PIB (PPA) millions de dollars (2009) Rang Pays IE Transport en (tep/1000 $


PPA2009)
8 765 240 2 Chine 0,020
442 640 26 Égypte 0,031
233098 47 Algérie 0,050
224889 48 0,012
Bangladesh
137190 56 Koweït 0,029
136728 57 Maroc 0,028
106993 61 Equateur 0,046
105814 63 Irak 0,087
94408 64 Syrie 0,045
87885 69 Soudan 0,026
82226 71 Tunisie 0,023
31112 99 Jordanie 0,056
69808807 Monde 0,033

Sources : AIE, Liste du Fonds monétaire international (FMI) 2009

La Figure ci-dessous présente l’évolution de l’intensité énergétique du secteur des transports


des pays retenus en 2009 :

63
Figure.42 : Intensité Energétique du secteur des Transports (tep/1000 dollars (PPA 2009))

Irak
Jordanie
Algérie
0.1
Equateur
0.08 Syrie

0.06 Egypte

0.033 Monde
0.04
Koweït
0.02 Maroc

0 Soudan
Tunisie
Chine
Bangladesh

Sources : AIE (Energy balances of non-OCDE countries 2012), Liste du Fonds monétaire international (FMI) 2009

En 2009, l’intensité énergétique du secteur des transports au Maroc a atteint 0.028


(tep/1000$2009).

Selon les niveaux de l’intensité énergétique du secteur des transports relatifs à l’année 2009,
on peut classifier les pays étudiés en trois groupes :

Le premier groupe comporte les pays à faible intensité énergétique du secteur des
transports qui est très inférieure à l’intensité du monde : Bangladesh (0.012) et la Chine
(0.02). La consommation d’énergie dans les transports représente 13% de la consommation
énergétique finale à Bangladesh et 27.03% à la chine.

Le deuxième groupe est constitué des pays à intensité énergétique proche de l’intensité
énergétique des transports au monde qui sont : l’Egypte(0.031), Koweït(0.029), le Maroc
(0.028), Soudan (0.026), et Tunisie (0.023); dont les parts du secteur des transports se sont
situées à 33% pour l’Egypte, 34% pour le Maroc, 37% pour Koweït, 22,3% pour Soudan et
28,3 % pour la Tunisie ;

Le troisième groupe rassemble les pays à intensité énergétique supérieure à l’intensité


énergétique du monde à savoir: Syrie (0.045), Equateur (0.046), Algérie (0.05) et Irak (0.087).

64
Figure.43 : Intensité Energétique du secteur des Transports (tep/1000 dollars (PPA 2005)) entre
1971 et 2010

0.14

0.12

0.1

0.08

0.06

0.04

0.02

0
1971 1973 1980 1990 2000 2005 2008 2009 2010

Chine Algérie Bangladesh Koweït Maroc


Equateur Irak Syrie Soudan Tunisie
Jordanie OCDE OCDE Europe Monde

Source: AIE- Energy balances of non-OCDE countries 2012

65
Dans le classement des pays encadrant le Maroc selon le PIB exprimé à parité de pouvoir
d’achat ($2005), on note en fait que dans le secteur des transports, la chine reste le pays qui
a enregistré une diminution importante de son intensité énergétique des transports durant
la période 1971-2010. Par conséquent, son efficacité énergétique s’est améliorée de 55.46%
en passant de 0.044 en 1971 à 0.0197 (tep/1000$PPA2005) enregistrée en 2010.

Les pays dont l’intensité énergétique des transports est en moyenne faible sur la période
1971-2010 sont dans l’ordre : Bangladesh, OCDE-Europe, Tunisie, Koweït et le Maroc (les
niveaux atteints se situent en moyenne entre 0.0079 et 0.0245 (tep/1000$PPA2005).

Dans la figure 42, on peut constater également que l’intensité énergétique du secteur des
transports au Maroc a basculé entre une valeur minimale de 0.0185 (tep/1000$2005) et une
valeur maximale de 0.0291 (tep/1000$2005) enregistrée en 2009.

A cet égard, après une amélioration du rendement énergétique marocain dans les
transports, affiché en 1990 (soit 8.4% de gain énergétique par rapport à l’année 1971),
l’intensité énergétique de ce secteur, calculée à PPA ($2005) a augmenté à partir de l’année
1990 jusqu’en 2000, soit un taux d’évolution global de 55.8%.
En 2005, cet indice a affiché une diminution de 4.2% par rapport à l’année 2000, en
terminant la période 1971-2010 par une amélioration de l’efficacité énergétique de l’ordre
de 12.54% par rapport à son niveau atteint en 2009.

Sur la période 2008-2010, le Maroc a conservé son rang (la cinquième place parmi les pays
étudiés et à faible intensité énergétique dans le transport) en s’approchant de l’IE Transport du
Monde.

Signalons aussi que l’Irak a commencé la période 1971-2010 par une valeur faible de cet
indicateur, inférieure à l’IETransport affichée au niveau du Maroc jusqu'à l’année 1980. Ensuite,
elle s’est quintuplée en 1990 pour atteindre après un plafond de 0,127 (tep/1000$PPA2005)
en 2005. L’Irak a donc marquée la période 1971-2010 par une dégradation importante de
l’efficience énergétique en passant de 0.0037 à 0.098 (tep/1000$PPA2005).

Les pays de l’OCDE ont connu un repli de cet indicateur depuis le début de la période
étudiée. C’est ainsi qu’ils ont arrivé à diminuer leur intensité énergétique dans les transports
d’environ 24% sur l’ensemble de la période. Cette performance de la productivité
énergétique s’explique essentiellement par la différence constatée au niveau du rythme
d’évolution du PIB et de la consommation d'énergie dans les transports (cette dernière a
augmenté légèrement moins rapide que l'activité économique)

Depuis 1971 jusqu’à 2000, la république du Soudan a amélioré considérablement l’efficacité


de l’utilisation finale de l’énergie dans le secteur des transports, soit un gain de 57% sur

66
l’ensemble de la période. Cependant, elle a terminé la période par une dégradation de
l’ordre de 36% de la performance énergétique des transports.

Généralement, au niveau mondial, l’efficacité énergétique du secteur des transports s’est


améliorée de 32% durant la période 1971-2010 et ceci est le résultat de l’évolution
structurelle des économies de plusieurs pays ainsi que la mise en place des programmes de
maîtrise de l’énergie, notamment dans les secteurs les plus consommateurs de l’énergie.

De cette analyse, il ressort que le Maroc est classé parmi les pays à faible intensité
énergétique du transport en marquant la période étudiée par des fluctuations qui restent
faibles en comparaison avec les autres pays, notamment, l’Irak, Koweït et l’Algérie dont
l’IETransport a évolué rapidement sur la période (de +200% au Koweït et de +185% à l’Algérie).
En outre, l’intensité énergétique du secteur des transports au Maroc est équivalente au
double de leur niveau atteint dans les pays de l’OCDE-Europe durant la période 1971-2000.
Pourtant, elle a devenu le triple de celle relative à ces pays entre 2000 et 2010, et ceci est
dû au développement socioéconomique et industriel qu’a connu notre pays cette dernière
décennie.

Certes l’intensité énergétique des transports calculée en tenant compte des différences de
pouvoir d’achat nous a permis d’avoir une vue d’ensemble sur la place occupée par le Maroc
par rapport à d’autres pays à PPA comparable, cependant, on doit se référer à d’autres
indicateurs d’efficacité énergétique qui permettent d’évaluer et de suivre l’efficacité
énergétique dans les transports, surtout dans le transport routier qui est le principal
consommateur des énergies fossiles et donc le plus émetteur du GES. A titre indicatif : la
consommation unitaire des véhicules, la consommation moyenne spécifique des véhicules,
la consommation moyenne du parc automobile, taux de motorisation diesel/essence….

67
3.4.2 Consommation unitaire moyenne par véhicule (tep/véhicule)

a. Description et interprétation

La consommation unitaire moyenne par véhicule (tep/véhicule) est le rapport entre la


consommation énergétique annuelle du secteur du transport et le nombre de véhicules du
parc.

Il est donné par la formule suivante :

Plus particulièrement :

La consommation unitaire par véhicule Diesel est donnée par :

De même, la consommation unitaire par véhicule Essence est calculée de la façon suivante :

Moins cet indicateur est élevé, plus le parc automobile est efficace du point de vue
énergétique.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le tableau.19 illustre la Consommation unitaire moyenne annuelle par véhicule et par type
de carburant ; essence et diesel :

Tableau.28 : Consommation unitaire moyenne annuelle par véhicule et par type de carburant
En kep/véhicule
Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
CUV Essence 781 759 765 795 878 888 930 934
CUV Diesel 3238 3202 3079 3024 3041 2940 2855 2820
Source : DOP

68
Au cours de la période 2004-2011, la consommation unitaire moyenne par véhicule en
(kep/véhicule) s’est caractérisée par la tendance suivante :

Figure.44 : Evolution de la consommation unitaire moyenne de véhicules

3500 CUV essence CUV Diesl

3000

2500

2000

1500

1000

500

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Il est reconnu que le parc automobile en circulation au Maroc reste pratiquement dominé
par des véhicules diesel, soit 61% et 67 % du total du parc en 2004 et 2011 respectivement.

La consommation unitaire moyenne par véhicule diesel a connu une baisse continue sur
l’ensemble de la période 2004-2011, soit un taux de régression global de 12,9 %. La
consommation unitaire moyenne par véhicule Diesel (kep/véhicule) a enregistré une
diminution importante de 6,75 % en 2011 comparativement à l’an 2007.

En revanche, la consommation unitaire moyenne par véhicule essence a enregistré une


hausse importante de 17,5% sur la même période.

La figure ci-dessous montre l’évolution conjointe de la consommation unitaire par véhicule,


de la taille du parc ainsi que la consommation de carburant diesel dans le secteur des
transports sur la période allant de 2004 à 2011:

69
Figure.45 : Evolution de la consommation unitaire par véhicule, de la taille du parc et la
consommation du carburant diesel en %

CUV Diesel Nbre Vehicule Diesel CEF Diesel

-1% 8%
2011 6%
-3% 8%
2010 5%
-3% 9%
2009 6%
1% 8% 9%
2008
-2% 8%
2007 6%
-4% 7%
2006 3%
-1% 6%
2005 5%

2004

Source : DOP

On constate que la taille du parc évolue plus que la consommation du carburant Diesel, ce
qui explique bien la baisse de la consommation unitaire par véhicule diesel.

Concernant la consommation unitaire par véhicule essence, son évolution sur la période
2004-2011 en fonction de la taille du parc ainsi que la consommation de carburant essence
dans le secteur des transports se présente comme suit:

Figure.46 : Evolution de la consommation unitaire par véhicule, de la taille du parc et la


consommation d’essence en %

CUV Essence Nbre Vehicule Essence CF Essence

0%
2%
2011 3%
5%
4%
2010 8%
1%
5%
2009 6%
10%
4%
2008 15%
4%
4%
2007 8%
1%
3%
2006 3%
-3%
2%
-1%2005

2004

Source : DOP

70
A partir de la comparaison conjointe de l’évolution des trois variables, on peut expliquer
aisément la hausse de la consommation unitaire par véhicule essence au cours de la période
2006-2011 par le fait que la taille du parc évolue moins vite que la consommation de
carburant essence.

D’une manière générale, les deux tendances des consommations par véhicule diesel et
essence peuvent être justifiées par deux facteurs essentiels qui sont la performance
énergétique du véhicule diesel en matière de consommation d’énergie (les véhicules diesel
sont moins consommatrices d’énergie comparés aux véhicules essence) et le
renouvellement du parc automobile existant marqué par une diésélisation accélérée.

Pour procéder à une évaluation affinée et complète de l’efficacité énergétique dans le


secteur des transports, le suivi de la consommation unitaire moyenne par véhicule doit être
complété par une évaluation de la variation de la consommation spécifique du parc total des
véhicules.

3.4.3 Consommation spécifique moyenne des véhicules

a. Description et interprétation

Le ratio de la consommation spécifique annuelle d’un véhicule est la résultante de la division


de la consommation moyenne annuelle d’un véhicule (en kep) déjà expliquée dans les
paragraphes qui précèdent par la distance annuelle parcourue (en km). Le ratio est mesuré
par kep/100km. Cet indicateur est utilisé pour les deux types de carburant du transport
routier l’essence et le gasoil.

Il est écrit sous la forme suivante :

Il représente la consommation moyenne annuelle d’un véhicule sur 100 km de distance


parcourue. Cet indicateur peut être considéré comme un indicateur d'efficacité puisqu’une
diminution de l'utilisation de la voiture est considérée comme une amélioration de
l'efficacité énergétique. Il indique, dans le temps, si l’utilisation des véhicules est plus ou
moins efficace, y compris la réduction de la mobilité et d'amélioration de l'efficacité
technique ou des changements dans le comportement des conducteurs.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Entre 2004 et 2011 deux tendances différentes ont marqué cet indicateur de consommation
spécifique. Le tableau ci-dessous montre ces tendances :

71
Tableau.29 : Consommation spécifique par véhicule

Ratio Unité 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Conso spécifique par
kep/véh/100 km 4,3 4,2 4,2 4,4 4,9 4,9 5,1 5,2
véhicule & par 100km
Conso moyenne
Essence

kep/véh 781 759 764 795 878 888 930 933


par véhicule
Conso finale de l'énergie
kTep 417 412 426 458 525 556 603 620
dans le transport
Taille du parc circulant -- 533 423 542 858 556 918 576 451 597 811 626 050 648 215 663 827
Distance parcourue km 18 060* 18 060 18 060 18 060 18 060 18 060 18 060 18 060
Conso spécifique par
kep/véh/100 km 11,5 11,3 10,9 10,7 10,8 10,4 10,1 10,0
véhicule & par 100km
Conso moyenne
kep/véh 3 238 3 202 3 079 3 023 3 040 2 941 2 855 2 820
Diesel

par véhicule
Conso finale de l'énergie
kTep 2 770 2 905 2 991 3 174 3 457 3 656 3 829 4 070
dans le transport
Taille du parc circulant -- 855 438 907 133 971 369 1 049 694 1 136 858 1 243 409 1 341 156 1 443 161
Distance parcourue km 28 250* 28 250 28 250 28 250 28 250 28 250 28 250 28 250
Sources : DOP, Enquête de transport sur la consommation finale de l’énergie au Maroc année 2011.

*Hypothèse : La distance moyenne parcourue par véhicule en km (essence et diesel) n’a pas changé d’une
manière significative.

Nous remarquons que Consommation spécifique par véhicule sur 100 km pour l’essence et
le diesel se comportent différemment ; puisque pour l’essence, elle a diminué de 4,3
kep/véh/100 km en 2004 pour atteindre 5,2 kep/véh/100 km en 2011, tandis que pour le
diesel elle a démarré la période avec une valeur de 11,5 kep/véh/100 km en 2004 et suite à
une tendance baissière au fil des années, elle a clôturé la période avec une valeur de 10
kep/véh/100 km. Le premier constat à faire concernant la différence entre la consommation
spécifique des véhicules essences (en moyenne 4,7kep/véh/100km) et diesels est que les
véhicules citadins possédant généralement des petits moteurs à faible consommation et
destinés pour les petites distances sont en tête, sans oublier les motocycles. En revanche, les
véhicules diesels englobent plusieurs catégories qui consomment largement plus que les
véhicules essence (10,7kep/véh/100km) à savoir les véhicule utilitaires comme le transport
des marchandises, les autocars, les autobus et le transport mixte surtout dans le milieu rural.
Le graphique ci-dessous montre ces différences par années ;

72
Figure.47 : Evolution de la consommation spécifique essence et diesel (kep/véh/100km)

14.0

12.0
Diesel
10.0

8.0

6.0

4.0 Essence

2.0

0.0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Puisque la distance parcourue est généralement la même, le fait d’analyser l’évolution de la


consommation spécifique revient à analyser la consommation unitaire pour chaque type de
carburant. Et ceci a déjà fait l’objet du paragraphe précédent. Mais nous pouvons ajouter
que le renouvèlement des parcs essence et diesel est le motif principal. En effet la
consommation finale de l’énergie pour les deux catégories a connu une amélioration très
comparable entre 2004 et 2011 à savoir 49% pour l’essence et 47% pour le diesel. La
consommation unitaire, la consommation spécifique et le renouvèlement des parcs, ont un
lien direct avec les achats de véhicules diesel en forte progression.

Les chiffres publiés par l’Association des importateurs de voitures au Maroc (AIVAM)
montrent que la part des véhicules essence dans les ventes de 2012 a chuté à 22% (24 700
unités) alors qu’elle était de l’ordre de 26 % en 2011 (23 980 unités). La progression des
ventes pour les voitures essence se limite à 2,9% contre 20% pour les voitures diesel.

La récente hausse des prix des carburants à la pompe et notamment l’essence peut
accentuer ce constat. Le litre d’essence a ainsi connu une hausse de 2 DH et vaut aujourd’hui
12,24 DH. Le gasoil, quant à lui, s’est apprécié de 1 DH, passant de 7,20 à 8,20 DH.

73
3.4.4 Facteur moyen des émissions de CO2 du secteur des transports :

a. Description et interprétation

Le facteur moyen des émissions des GES calculé en (teCO2/tep) indique la quantité moyenne
de CO2 émise lors de la combustion d’une unité (tep) d’un produit énergétique donné. Il
s’agit du rapport des émissions de GES mesurées en teCO2 à la quantité d’énergie
consommée dans le secteur de transport.

Ce facteur nous renseigne sur la performance énergétique du secteur de transport en


termes d’impacts sur l’environnement.

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le tableau ci-dessous résume la quantité des émissions des GES imputable à la


consommation de l’énergie pour le transport durant la période 2004-2011 :

Tableau.30 : Emissions de GES imputable à la consommation de l’énergie pour le transport

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011


Emissions CO2 (1000 teCO2) 10 745 11 294 11 752 12 605 13 664 14 380 15 274 16 072
Consommation énergétique
(Ktep) 3 558 3 740 3 893 4 177 4 527 4 764 5 062 5 325
Facteur émissions CO2
(teCO2/tep) 3 3 3 3 3 3 3 3
Source : DOP

Le secteur de transport représente le principal secteur émetteur des GES au Maroc, soit 51%
des émissions nationales.

74
Figure.48 : Evolution de la consommation énergétique et les émissions du secteur de transport

Emissions CO2 (1000 teCO2) Consommation énergétique (Ktep)

18 000

16 000

14 000

12 000

10 000

8 000

6 000

4 000

2 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : DOP

D’après le graphique ci-dessus, qui illustre l’évolution de la consommation


énergétique du secteur de transport ainsi que les émissions déduites de cette
consommation durant la période 2004-2011, nous pouvons dire que :

 Les émissions de GES (calculées en teCO2) dues au transport ont globalement une
tendance haussière au cours de la période 2004-2011, soit un taux de progression
global de 49,58%.
 Le taux de croissance annuel moyen des émissions CO2 est de l’ordre de 5,9 %.
 La période 2004-2011 a été marquée par une stagnation du facteur d’émission de
GES (calculées en teCO2) : il est égal à 3 (teCO2/tep).

Les émissions produites par le transport sont généralement importantes en comparaison


avec les autres secteurs économiques. Ceci s’explique par la dépendance du secteur à 99,5%
des produits pétroliers.

Concernant les émissions de CO2 produites par mode de transport au Maroc.

Le secteur des transports est le secteur économique responsable de l'accroissement des


émissions de GES au Maroc sur la période 2004-2011(avec une contribution de 42% en
2011).

75
Figure.49 : Contribution des modes de transport dans les émissions CO2 entre 2004 et 2011

10% 10% 11% 12% 11% 11% 12% 11%

Ferorviaires

90% 89% Routes


88% 87% 88% 88% 88% 88%
Aériens

1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

Il convient de signaler que le transport routier domine la consommation énergétique du


secteur des transports. En effet, il représente 88 % de cette consommation, tous modes de
transport confondus.

3.5 Efficacité énergétique dans le secteur « Agriculture » au Maroc

3.5.1 Intensité énergétique finale de l’agriculture

a. Description et interprétation

L’intensité énergétique finale du secteur agricole est la consommation finale d’énergie de ce


secteur rapportée à la valeur ajoutée agricole à prix constant (année de base 1998) (c’est-à-
dire par unité de la valeur ajoutée agricole). Il s’agit d’une mesure de la consommation
totale d’énergie en relation avec l’activité économique. Elle est donnée par Tep/Mdhs.

Notons que la consommation finale d'énergie représente l'énergie livrée aux


consommateurs finaux dans le secteur de l’agriculture.

La formule générale de cet indicateur serait la suivante :

76
b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le secteur de l’agriculture est un secteur économique important dans l’économie marocaine


il contribue à plus de 16% de la valeur ajoutée. Sa part dans la consommation énergétique
totale ne dépasse pas 10% en moyenne pendant la période de 2004 à 2011. Ce secteur reste
dépendant de la pluviométrie et des aléas climatiques.

L’intensité de l’énergie finale dans ce secteur représente le cout énergétique pour la


production d’une unité de VA dans le secteur agricole. Le tableau ce dessous montre
l’évolution de cet indicateur et ces composantes entre 2004 et 2011.

Tableau.31 : Intensité de l’énergie finale dans le secteur de l’agriculture

Année Unité 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
IEFA Tep/Mdhs 98 14 17 14 19 18 14 16 16
Conso finale de l'énergie «agriculture» Ktep 1 129 1 185 1 252 1 351 1 467 1 521 1 586 1681
VA agricole MMdhs 98 81 72 87 69 81 105 102 107
Source : DOP

D’après les données exposées ci-dessus, nous remarquons une fluctuation de l’intensité
énergétique et de la VA agricole, et une évolution stable de la consommation finale de
l’énergie.

Le graphique qui suit éclaire davantage ce constat :

Figure.50 : Intensité énergétique, la VA et la consommation de l’énergie agricole

180
Conso finale de
160 l'énergie dans
l'agriculture 10
140
ktep
120

100 VA agricole
Milliards dhs 98
80

60

40 19
14 17 14 18 14 16 16 IEFA Tep/Mdhs 98
20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : DOP

77
D’après la figure 47, nous remarquons en premier lieu que la fluctuation de l’intensité
énergétique dans le secteur de l’agriculture revient principalement à la fluctuation de la VA
agricole (Dh 98) qui n’est pas stable ni à la hausse ni à la baisse au fil des années. Cependant,
la consommation énergétique dans ce secteur a enregistré un accroissement quasi constant,
ce qui a donné l’aspect fluctuant de l’intensité.

Tableau.32 : Variation annuelle de l’intensité énergétique, la VA et de la consommation de


l’énergie agricole en %

en % (a/a-1) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Total


IEFA 18 -13 35 -7 -20 8 1 12
Conso finale de l'énergie dans l'agriculture 5 6 8 9 4 4 6 49
VA agricole -11 21 -20 16 30 -3 5 33
Source : DOP

Comme l’indique le tableau ci-dessus, l’intensité varie inversement à la VA agricole qui a


diminuée de 11% en 2005. L’intensité a progressé de 18% en 2005 et la consommation
énergétique a enregistré un affermissement de 5% par rapport à 2004.

Toutefois, en 2006 une nette diminution (-13%) a touché l’intensité à cause d’une
augmentation de la VA agricole de 21%, toujours dans le cadre d’une progression moyenne
de la consommation énergétique de 6% par rapport à 2005.

Les fluctuations de l’intensité évolueront entre hausse et baisse jusqu’en 2011.

Durant l’ensemble de la période étudiée, on observe évolution positive pour la


consommation énergétique (49%) et la VA (33%) ; Ceci grâce aux efforts conjugués du
département de l’Agriculture et des professionnels du secteur agricole dans la cadre de la
nouvelle stratégie Plan Maroc Vert qui a replacé le secteur agricole au centre de l’économie
nationale en tant que moteur de la croissance. En effet, le au secteur agricole a montré une
forte résilience à la crise financière internationale en affichant un trend haussier. De ce fait
l’intensité a affiché une hausse de 12% depuis 2004. Ce qui montre qu’il y a encore des
améliorations à apporter pour mieux consommer de l’énergie dans ce secteur vital.

3.5.2 Consommation unitaire de l’énergie par Hectare cultivé

a. Description et interprétation

La consommation unitaire de l’énergie par hectare cultivé est un indicateur qui mesure la
consommation énergétique finale du secteur agricole en tep sur la superficie cultivé en
Hectare. Il s’agit d’une mesure de la consommation d’énergie du secteur de l’agriculture en
relation avec l’évolution de la superficie agricole utile au Maroc. Ce ratio donne la quantité
moyenne de l’énergie dépensée en cultivant 1 Hectare.

78
La formule générale de cet indicateur se présente comme suit:

b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le tableau ci-dessous éclaire la tendance de l’indicateur concernant la consommation


unitaire de l’énergie par Hectare ainsi que les deux composantes de ce ratio :

Tableau.33 : Variation annuelle de la consommation unitaire par Hectare en kep/kHa

Année Unité 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Consommation par hectare cultivé kep/Ha 125 132 140 151 163 169 176 185
Conso finale de l'énergie dans l'agriculture ktep 1 129 1 185 1 252 1 351 1 467 1 521 1 586 1681
Surface Agricole Utile (SAU)* kHa 9 041 8 988 8 947 8 960 8 981 9 003 8 988 9104
* Source : Haut-commissariat au plan
Source : DOP

La consommation unitaire d’énergie a constamment augmenté depuis 2004, de 125 kep/Ha


à 185 kep/Ha en 2011.

Les surfaces irriguées ont plus que doublé en passant de 105.000 Ha en 2003 à 250.000 Ha
en 2010 comme illustré dans la figure 48. De ce fait, la raison de l’évolution de l’indicateur
de la consommation unitaire de l’énergie dans le secteur agricole réside dans l’ajout
continue et de plus en plus important des terres irriguées.

L’introduction des technologies modernes est un facteur essentiel influant sur la


consommation unitaire. En effet, la modernisation de l’agriculture marocaine constitue un
pilier stratégique du Plan Maroc Vert puisqu’il vise le développement d’une agriculture
performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements
privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégations équitables. Et ceci ne peut pas
se faire sans un accompagnement solide d’une offre de l’énergie assurant le développement
de tout le secteur.

79
Figure.51 : Evolution de la surface agricole irriguée en 1000Ha

Source : Ministère de l’agriculture et des pêches

Les superficies irriguées poursuivront leur progression grâce au Plan Maroc Vert. Le dispositif
incitatif prévoit de prendre en charge la totalité des coûts de la micro-irrigation pour les
exploitations de moins de 5ha.

L’objectif fixé dans le Plan Maroc Vert est la reconversion des superficies actuellement
irriguées en gravitaire vers l’irrigation localisée est fixé à 550 000 Ha à l’horizon 2020. Ce qui
va encourager la demande de l’énergie pour ce secteur essentiel de l’économie marocaine.

3.5.3 Facteur moyen des émissions de CO2 du secteur agricole

a. Description et interprétation

Le facteur d’émissions des GES représente la quantité de substance émise (polluant, GES)
par unité de combustible brûlé. Il représente le ratio des émissions des GES du secteur de
l’agriculture (calculées en tonnes équivalent CO2) sur la consommation finale énergétique
du secteur en Ktep.

Il se calcule de la manière suivante :

80
b. Eléments d’analyse de la situation nationale

Le facteur d’émissions des GES relatif au secteur agricole permet de déterminer la quantité
des émissions produites par unité consommée de produit énergétique. En fait, il nous
renseigne sur l’impact environnemental en termes d’émissions générées par la
consommation finale énergétique dans ce secteur pour un usage agricole.

Les évolutions des émissions de GES, de la consommation finale énergétique

Tableau.34 : Evolution du facteur des émissions de CO2 dans le secteur de l’agriculture

Année Unité 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Qt d’émissions de CO2 dans l’agriculture kteCO2 2996 3137 3302 3561 3837 3988 4154 4396
Conso finale de l'énergie dans l'agriculture Ktep 1129 1185 1252 1351 1467 1521 1586 1681
Facteur des émissions de CO2 teCO2/tep 2,65 2,65 2,64 2,64 2,62 2,62 2,62 2,62
Source : DOP

Les émissions de CO2 ont évolué de 2004 à 2011 de 2 996 kteCO2 à 4396 kteCO2
respectivement, avec une variation totale de 47%. Ceci est dû à l’augmentation de la
consommation énergétique dans ce secteur. On observe la même tendance pour la
consommation finale énergétique de 1 129 ktep en 2004 à 1 681 ktep en 2011, soit un
accroissement de 49% sur toute la durée.

Le graphique ci-dessous illustre clairement ce rapprochement entre les deux facteurs

Figure.52 : Evolution des émissions de CO2 et la consommation final du secteur agricole


5000 Emissions CO2

4500 Consommation finale de l'énergie


Linéaire (Emissions CO2 )
4000
Linéaire (Consommation finale de l'énergie )
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : DOP

81
L’analyse des intensités en gaz à effet de serre au Maroc a permis de mettre en évidence
l’importance de mettre en place des mesures d’efficacité énergétique dans le secteur de
l’agriculture afin de maîtriser la consommation finale énergétique relative à ce secteur et
réduire les impacts sur l’environnement.

82
CONCLUSION

La Direction de l’Observation et de la Programmation tente à travers ce document,


d’instaurer des concepts et des éléments d’analyse relatifs aux indicateurs de l’efficacité
énergétique.

La sélection, la définition et la validation de ces indicateurs s’est faite dans une optique
visant à mesurer les progrès ou les régressions attribuables aux politiques énergétiques. De
ce fait les paramètres significatifs retenus recoupent les domaines de l’économique, du
social, de l’environnemental et de la technologie qui certes, représentent les piliers de
l’écodéveloppement. Ces indicateurs doivent par ailleurs permettre de dégager les grandes
tendances et d’en assurer le suivi.

Il s’agit d’une première liste des indicateurs, qui seront élargis et affinés au fur et à mesure
de la disponibilité des données statistiques détaillées afférentes au secteur de l’énergie et
aux autres secteurs économiques.

A ce sujet, s’inscrit le projet de loi sur la collecte des données statiques sur l’énergie élaboré
par la Direction de l’Observation et de la Programmation, et le programme pluriannuel
d’enquêtes sectorielles sur la consommation énergétique lancées par cette Direction.

83
ABREVIATIONS

Tep Tonne Equivalent Pétrole


Ktep Kilo Tonne Equivalent Pétrole (1000 tep)
Kep Kilo Equivalent Pétrole (tep/1000)
MMDhs Milliards Dirhams
MDhs Millions Dirhams
teCO2 Tonne équivalent de CO2
GWh Géga Watt Heure
KWh Kilo Watt Heure

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