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Cours : Pollution L3

Pollution des eaux

I.1 Cycle de l’eau

L’eau se trouve sous trois états dans l’environnement : l’état solide (sous forme
de glace), l’état liquide et l’état gazeux (sous forme de vapeur d’eau). Elle
possède cette capacité de changer d’état selon la température et la pression
auxquelles elle est soumise formant le cycle de l’eau.

Le cycle de l'eau est un modèle qui représente le parcours entre les grands
réservoirs d'eau liquide, solide ou gazeux sur la Terre. Ce cycle consiste en un
échange d'eau entre les différents compartiments de la Terre : l'hydrosphère,
l'atmosphère et la lithosphère (Fig.1).

Sous l'effet de la chaleur du soleil, l'eau des mers, des fleuves et des lacs
s'évapore : l'évapotranspiration. Elle joue un rôle également important dans le
cycle de l'eau. Elle est accélérée par les végétaux qui transpirent de grandes
quantités d'eau par leur système foliaire. De plus, leurs racines, accélèrent ces
mouvements ascendants de l'eau dans le sens sol-atmosphère. Cette eau rejoint
alors l'atmosphère sous forme de vapeur d'eau (nuages). Les nuages sont poussés
par le vent. Lorsqu'ils traversent des régions froides, la vapeur d'eau se
condense. Elle retombe sur le sol, sous forme de pluie, de neige ou de grêle. Les
7/9 du volume total de ces précipitations retombent à la surface des océans et les
2/9 seulement sur les continents. La circulation de l'eau dans la lithosphère
emprunte trois voies :

 Le ruissellement : phénomène d'écoulement des eaux à la surface des


sols.
 L'infiltration : phénomène de pénétration des eaux dans le sol, à travers
les fissures naturelles des sols et des roches, assurant ainsi l’alimentation
des nappes phréatiques.
 La percolation : phénomène de migration de l’eau à travers les sols
(jusqu’à la nappe phréatique).

Ruissellement, infiltration et percolation assurent l'alimentation des cours d'eau


qui restituent en dernier lieu l'eau à l'hydrosphère.

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Figure 1 : Les différentes étapes du cycle de l’eau

I.2 Source et mécanismes de la pollution des eaux

Les eaux résiduaires sont des liquides de composition hétérogène, chargées de


matières minérales ou organiques (en solution ou en suspension) dont s’associes
presque toujours des matières grasse et des matières colloïdales. Les eaux
douces (lacs, rivières, ruisseaux, etc) sont le réceptacle de pollutions multiples -
chimiques, organiques, radioactives, microbiologiques- d’origines variées :

Origines de la pollution

 origine urbaine (domestique) ;


 origine industrielle;
 origine agricole ;
 origine naturelle.

I.3 Principaux polluants

On peut classer les différents types de polluants comme suit :

a) Polluants physiques: Les trois principaux agents physiques de la pollution


sont la chaleur le transport de matières solides et la radioactivité.

 La chaleur: l’augmentation de la température de l’eau surtout de la


surface, provoque des effets écologiques (développement des algues) et
diminue la solubilité de l’oxygène.
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 les matières solides en suspensions


 la radioactivité

b) Polluants chimiques : ils peuvent êtres de nature minérale ou organique

 Polluants minérale : on distingue plusieurs polluants :


• les sels minéraux représentent, à la fois par les masse mises en
cause et par leurs effets biologiques, des polluants majeurs. Ils
nuisent à la potabilité des eaux superficielles et même aux usages
industriels si leurs concentration est importante ;
• les acides et alcalis, déchargés habituellement par l’industrie
chimique et d’autres installations industrielles sont indésirables
pour la vie aquatiques et les activités récréatives (nage, la pêche,
navigation).

 Polluants organiques : représentés par les matières organiques (MO)

Les polluants organiques sont composés de deux groupes :

• Composés de dégradation finale et intermédiaire : Acides gras,


acétates, alcools, sucres.
• Composés indésirables : Hydrocarbures volatiles ou non :
Phénols, cyanures, phytosanitaires, solvants.

 La présence des matières minérales ou organique non dissoute dans les


eaux forme se qu’on appelle les matières en suspension (MES). Ces
derniers diminuent la luminosité des eaux freinant ainsi la photosynthèse
est donc l’oxygène dissout dans l’eau.

c) Polluants bactériologiques : la présence de certains micro-organismes (virus,


bactéries, protozoaires, champignons) peuvent êtres à l’origine des maladies à
transmission hydriques. De même, l’action des micro-organismes contribuent à
la transformation des contaminants en différents sous-produits et à leur
destruction.

I.4. Contrôle de la pollution des eaux

L’appréciation globale de la qualité d’une eau de rejet est basée sur le suivi des
paramètres suivants :

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I.4. 1. Paramètres physico-chimiques

• Le pH: le caractère acide et alcalin des eaux


• Les matières en suspension (MES) :
• La demande biologique en oxygène (DBO);
• La demande chimique en oxygène (DCO)
• La répartition des matières organiques et minérales (COT, nitrate, nitrite,
phosphates)
• les propriétés organoleptiques (couleur, l’odeur, turbidité)
• toxicité.

I.4.2 Paramètres biologiques

La présence de ces organismes vivants a été constatée en particulier dans les


effluents urbains : bactéries, microchampignons, protozoaires, etc. ainsi que des
virus.

I.5 Méthode de dépollution des eaux (opération unitaires)

Selon la nature et l’importance de la pollution, différents procédés peuvent être


mis en œuvre pour l’épuration des ERU et I en fonction des caractéristiques de
celles-c- et du degré d’épuration désiré. Les différentes techniques de traitement
sont classées selon :

• l’origine,
• la nature de la pollution (organique ou minérale) et,
• sa forme (soluble, colloïdal et en suspension).

D’une manière générale, l’épuration des eaux met en œuvre des procédés :

• de séparation et d’élimination des matières en suspension ;


• d’élimination des matières en solution, dont une certaine proportion
pourra être convertie en matières en suspension, et éliminée avec ces
derniers.

Pour atteindre les objectifs de l’épuration répondant aux normes de rejet édictées
par les législations, trois grands groupe de techniques sont proposés par les
spécialistes d’assainissements :

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 le traitement physique : c’est les techniques de séparations de phases


(liquide-solide, liquide-liquide). Se sont généralement la première étape
de la chine de traitement ;
 le traitement chimique et physico-chimique : cela en l’ajout de réactifs
chimiques pouvant transformer les substances indésirables en un composé
inoffensif, ou les piéger dans une composition chimique qui la précipitera
facilement.
 le traitement biologique : il reproduit les réactions biologiques du milieu
naturel. C’est la technique la plus importante car elle permet de
transformer et l’élimination de la pollution organique notamment celle qui
est dissoute

I.5.1 Méthodes de dépollution des eaux domestiques

Le traitement des eaux usées a pour but de les dépolluer suffisamment pour
qu'elles n'altèrent pas la qualité du milieu naturel dans lequel elles seront
finalement rejetées.

a) Filière eau

Le Relevage : Les eaux usées arrivent généralement dans un collecteur enterré


et donc nécessite un système de relèvement jusqu'au niveau de la station à l'aide
de vis d'Archimède ou de pompes.

Le prétraitement : L'eau traverse une première grille qui permet d'éliminer les
plus gros déchets : c'est le dégrillage, puis passe au travers de tamis, c'est le
tamisage. Les sables et graviers se déposent au fond de bassins conçus à cet
effet et sont évacués : c'est le dessablage. Les graisses remontent grâce à une
injection d'air et sont collectées à la surface : c'est le déshuilage.

Le traitement physico-chimique - Décantation dite primaire : Il permet


d'éliminer environ 70 % des matières en suspension. Celles-ci se déposent au
fond du bassin : ce sont les boues primaires. Elles sont ensuite récupérées par
raclage du fond du bassin, puis envoyées dans des épaississeurs. Les
performances de la décantation peuvent être améliorées par l'adjonction de
réactifs chimiques, qui permet, après coagulation et floculation, de capter jusqu'à
90 % des matières en suspension.

Le traitement biologique : Ce traitement secondaire reproduit les phénomènes


d'autoépuration existant dans la nature. Des bactéries présentes dans les eaux

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usées sont utilisées pour dégrader les matières polluantes dissoutes. Cette
dégradation par voie biologique se fait dans les bassins d'aération.

La clarification : Cette étape permet de séparer, par décantation, l'eau dépolluée


et les boues ou résidus secondaires issus de la dégradation des matières
organiques. Cette décantation est opérée dans des bassins spéciaux, les
"clarificateurs".

Le traitement tertiaire: ces traitements destinés à éliminer l'azote et le


phosphore peuvent être utilisés selon les contraintes de qualité du milieu naturel
où sont rejetées les eaux.

Parfois, il est nécessaire d’effectuer une étape d’affinage qui permet d’obtenir
une dépollution encore plus poussée. Différents procédés sont utilisés à savoir:

 par lagunage
 par une filtration complémentaire au travers du sable ou d'une membrane
ou par désinfection.

b) Filière boues

Toutes les boues nécessitent une forme de traitement ou une autre, avant d'être
rejetées dans le milieu naturel ou d'être éventuellement réutilisées. Le traitement
des boues doit répondre au moins un des deux objectifs suivants :

 réduction du volume.
 réduction du pouvoir fermentescible.

Il consiste en :

 Épaississement (gravitaire ou dynamique),


 Stabilisation biologique (digestion anaérobie) ou chimique (chaulage),
 Conditionnement et déshydratation, et
 Mise en décharge ou valorisation.

La figure (2) illustre les différentes étapes de traitement des eaux usée dans une
station d’épuration.

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Figure 2: différentes étapes de traitement des eaux usées dans une station
d’épuration.

I.5.2 Méthodes de dépollution des eaux industrielles

Ce traitement comporte les mêmes étapes de traitement d’un effluent


domestique sauf qu’il nécessite un traitement tertiaire de finition et dés fois
l’ajout des produits chimiques au cours de traitement.

Chaque traitement commence par une analyse de l’effluent concerné, pour en


découvrir les caractéristiques et les polluants, de façon à adapter le traitement à
ses spécificités. Le principe général est toutefois basé sur l’enchainement de
plusieurs étapes au cours desquelles l’eau retrouve sa limpidité et sa pureté, de
façon plus ou moins poussée, en fonction du choix de la destination de cette eau
traitée. Rejet à l’égout, au milieu naturel, réutilisation agricole, tertiaire,
humaine etc.

1. Prétraitement en général physique ou physico‐chimique ;


2. Traitement primaire physico‐chimique ;
3. Traitement secondaire épuration chimique ou biologique ;
4. Traitement tertiaire traitement de finition physique ou biologique ;
5. Traitement des boues évacuation à la décharge, valorisation ou incinération.

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Techniques de traitement

Le tableau (1) ci‐dessous indique les différentes solutions techniques utilisées à


chaque étape du traitement décrit ci‐dessus :

Tableau 1: différentes solutions techniques utilisées à chaque étape du traitement

Traitement physique Traitement chimique purification


Décantation Neutralisation Adsorption
Filtration Précipitation Ultra violet
Flottation Coagulation Microfiltration
sédimentation Floculation Ultra filtration
Evaporation Extraction Nonofiltration
Dégazage Osmose inverse

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