Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Dr Simon DAKO
Introduction générale
originelle des droits de l’homme inspirée par le droit naturel. Les droits de
l’homme ne sont plus simplement des sources d’obligation d’abstention pour
l’Etat, mais des sources d’obligations positives en vertu desquelles les pouvoirs
publics doivent prendre les mesures adéquates pour assurer l’effectivité des
droits. En effet, la réalisation des droits de la deuxième génération requiert des
autorités publiques la mise en œuvre d’un ensemble de ressources collectives
d’origine tant interne qu’internationale. Ainsi, ils révèlent que l’effectivité des
droits de l’homme dépend d’un certain degré de solidarité nationale et
internationale. De même, les droits de l’homme ne peuvent plus être conçus de
manière absolue comme des droits appartenant aux individus indépendamment de
leur insertion dans une collectivité sociale et politique. L’individu n’est plus
envisagé comme un sujet qui disposerait a priori des ressources nécessaires pour
exercer immédiatement les libertés fondées sur la nature humaine. Au contraire,
il est envisagé comme un être dont l’autonomie dépend de la satisfaction
préalable de certains besoins essentiels. Ensuite, dans la mesure où la
satisfaction de ces besoins dépend de la mise en œuvre des ressources
collectives, il apparaît également comme un individu socialisé. Il se révèle
dépendant de la collectivité sociale solidaire dont il attend la satisfaction de ses
besoins fondamentaux.
Quel est leur contenu exact ? Quels sont les mécanismes de protection
prévus à leur sujet ?
1
Voir L. Favoreu et al., Droit des libertés fondamentales, Paris, Dalloz, 2005, p.37
2
Voir Jacques Roux, Manifeste des Enragés, remis à la Convention le 25 juin 1793.
3
Voir Louis-Antoine de Saint-Just, Œuvres complètes, précédé de Lire Saint-Just par Michel Abensour, Paris,
Gallimard, Coll. « Folio-Histoire», 2004
4
Les droits économiques apparaissent comme des droits liés au travail. Ils
n’ont en effet aucun sens en dehors des relations entre les travailleurs actuels
ou potentiels et les employeurs.
Pour que la nourriture soit exempte de substances nocives, il faut que les
pouvoirs publics et le secteur privé imposent des normes de sécurité des
produits alimentaires et prennent une série de mesures de protection afin
d'empêcher que les denrées alimentaires ne soient contaminées par frelatage
et/ou par suite d'une mauvaise hygiène du milieu ou d'un traitement inapproprié
aux différents stades de la chaîne alimentaire; il faut également veiller à
identifier et à éviter ou détruire les toxines naturelles. Pour que la nourriture
soit acceptable sur le plan culturel ou pour le consommateur, il faut également
tenir compte, dans toute la mesure possible, des valeurs subjectives, n'ayant
rien à voir avec la nutrition, qui s'attachent aux aliments et à la consommation
alimentaire, ainsi que des préoccupations du consommateur avisé quant à la
nature des approvisionnements alimentaires auxquels il a accès.
Ces droits sont également proclamés par la CADHP qui stipule par exemple
en son article 16 que « Toute personne a le droit de jouir du meilleur état de
santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre. Les Etats parties à la
présente Charte s'engagent à prendre les mesures nécessaires en vue de
protéger la santé de leurs populations et de leur assurer l'assistance médicale en
cas de maladie ». L’article 18 de cette Charte prévoit la protection de la
famille en ces termes : «La famille est l'élément naturel et la base de la société.
Elle doit être protégée par l'Etat qui doit veiller à sa santé physique et morale.
L'Etat a l'obligation d'assister la famille dans sa mission de gardienne de la
morale et des valeurs traditionnelles reconnues par la Communauté. L'Etat a le
devoir de veiller à l'élimination de toute discrimination contre la femme et
d'assurer la protection des droits de la femme et de l'enfant tels que stipulés
dans les déclarations et conventions internationales. Les personnes âgées ou
9
1-Définition de la culture
4
Voir F. FAYOMI, Lumière sur le développement culturel, Cotonou, Star Editions, 2005, p.90
5
Voir I. BOKATOLA, Les droits culturels sont-ils des droits de l’homme ? www.eip-
civedhop.org/publications/thematique7/Bokatola.html
10
6
Op.cit
7
Voir F. CISSE, L’Afrique et les droits culturels, in Chaire Unesco des droits de la personne et UNESCO, Les
droits économiques, sociaux et culturels, Rapport des deuxièmes Journées des Responsables des Chaires
UNESCO et Instituts d’Afrique de l’Ouest et Centrale travaillant dans le domaine des droits de l’homme et de la
démocratie, Cotonou, du 28 au 31 juillet 2003, pp. 135-136
8
Citée par I. BOKATOLA, op.cit
9
Voir P. Meyer-Bisch, Les droits culturels Projet de déclaration, UNESCO, Paris, 1989, P.12
10
Voir I. BOKATOLA, op.cit
11
11
Voir I. BOKATOLA, op.cit
12
Tous ces droits culturels sont prévus dans les instruments juridiques
internationaux relatifs aux droits de la personne. Ils sont énoncés dans des
Pactes, Déclarations et chartes. On les retrouve aussi bien dans des instruments
universels que régionaux. Au nombre des textes universels, nous avons la DUDH
(articles 26 et 27), le PIDCP (article 27), le PIDESC (articles 13 et 15). Au plan
régional africain, nous avons essentiellement la CADHP (articles 17, 22). Mais
nous pouvons aussi citer la Déclaration d’Alger sur les droits des peuples (art.2,
art.14, art.15), la Charte culturelle de l’Afrique adoptée le 05 Juillet 1976. Les
auteurs de cette Charte insistent sur l’idée que la culture africaine est menacée,
agressée par la culture occidentale.
12
Idem
13
13
Voir F. Sudre, Droit international et européen des droits de l’homme, Paris, PUF, 1989, p.134
14
Voir F. Rigaux, « Droit international et droit de l’homme », J.T. 1988, p.700
14
Quant aux des Etats, ils ne sont pas soumis à des obligations concrètes. En
effet, deux catégories d’obligations incombent aux Etats : des obligations de
comportement et des obligations de résultat.
minimum, il doit démontrer qu'aucun effort n'a été épargné pour utiliser toutes
les ressources qui sont à sa disposition en vue de remplir, à titre prioritaire, ces
obligations minimum.
Il souligne aussi que, même s'il est démontré que les ressources
disponibles sont insuffisantes, l'obligation demeure, pour un Etat partie, de
s'efforcer d'assurer la jouissance la plus large possible des droits pertinents
dans les circonstances qui lui sont propres. En outre, le manque de ressources
n'élimine nullement l'obligation de contrôler l'ampleur de la réalisation, et plus
encore de la non-réalisation, des droits économiques, sociaux et culturels, et
d'élaborer des stratégies et des programmes visant à promouvoir ces droits.
Même en temps de grave pénurie de ressources, en raison d'un processus
d'ajustement, de la récession économique, comme c’est le cas actuellement, ou
d'autres facteurs, les éléments vulnérables de la société peuvent et doivent être
protégés grâce à la mise en œuvre de programmes spécifiques relativement peu
coûteux.
mêmes techniques juridiques »16. Allant dans le même sens, le Professeur Sudre
estime que les droits ECOSOC ne peuvent être justiciables en raison de leur
caractère imprécis.
D’autres par contre ne sont pas de cet avis. C’est le cas par exemple de
Paul Oriane qui soutient la thèse selon laquelle les droits ECOSOC ont des effets
juridiques parce que d’abord ils sont des droits acquis, garantis dans la mesure
de la mise en œuvre qui en sera faite par l’Etat, ce qui interdit toute régression.
Ensuite, ils peuvent jouer le rôle d’un principe général du droit ou d’un standard
auquel le juge peut se référer à défaut à défaut d’indication légale contraire.
Enfin, leur effet horizontal impose leur sauvegarde par autrui et par le pouvoir17.
De son côté, le Professeur G. Malinverni, membre du Comité des droits ECOSOC,
soutient que l’interdiction de la discrimination, des mesures régressives et
l’obligation de respecter les droits ECOSOC sont des hypothèses de
justiciabilité évidentes, tandis que l’obligation de protéger est susceptible d’un
contrôle judiciaire ou de type quasi-judiciaire. Quant à l’obligation de donner
effet, en raison de l’extensibilité temporelle et de l’effort financier qu’elle sous-
tend, serait d’une moindre justiciabilité.
Le moins que l’on puisse affirmer après cette présentation, c’est que la
justiciabilité des droits-exigences ne fait pas l’unanimité au sein de la doctrine.
Ce que l’on peut aussi prendre pour certitude, c’est que la doctrine dominante
penche du côté de la difficile justiciabilité de ces droits. Même ceux qui pense le
contraire se retrouve en face de la difficulté lorsqu’il s’agit de donner effet aux
droits, c’est-à-dire de créer les conditions concrètes de réalisation des droits.
Cette difficulté est d’autant plus réelle que le PIDESC, principale source
juridique de ces droits, ne crée ou ne donne compétence à aucune juridiction
pour sanctionner les violations par les Etats de leurs obligations. Il n’a pas non
plus prévu d’organe de surveillance comparable au Comité des Droits de l’Homme.
Heureusement, ce problème est résolu depuis 1985 où le Conseil Economique et
Social, par l’adoption de la Résolution 1985/17 du 28 mai 1985, a créé le Comité
des droits économiques, sociaux et culturels qui surveille l’application du Pacte. A
cet effet, il reçoit les rapports des Etats présentés conformément aux articles
16 et 17 du Pacte. Ces rapports doivent être présentés dans les deux ans qui
suivent l’entrée en vigueur du Pacte, et ensuite tous les cinq ans. Ils indiquent les
mesures de caractère législatif, réglémentaire, judiciaire, politique et autres
prises par les Etats pour permettre la jouissance effective des droits
économiques, sociaux et culturels.
16
Voir J. Rivero, Libertés publiques, PUF, 9e éd., 2003 ; pp. 90-91.
17
Voir P. Oriane, De la juridicité des droits économiques, sociaux et culturels reconnus dans les déclarations
internationales, Annales de droit de Louvain, 1974, pp.147 et ss
18
A ce sujet, il convient de signaler que les droits ECOSOC sont aussi dans
beaucoup de pays, des droits constitutionnels. Ils sont proclamés aussi bien
directement qu’indirectement par les Constitutions. Par conséquent, les
juridictions constitutionnelles de ces pays peuvent en connaître. Mais encore
faudrait-il les citoyens aient la possibilité de saisir directement les juges
constitutionnels.
Conclusion générale
Mais, dans la réalité, le constat est tout autre. La situation des droits
ECOSOC est très peu reluisante dans les pays du Tiers monde et plus
particulièrement en Afrique noire. La réalisation des droits économiques, sociaux
22
Pour y remédier, une prise de conscience est nécessaire chez les africains
qui doivent intégrer par ailleurs la leçon qu’avait enseignée au monde l’ex-
président français, le Général De Gaulle qui disait : la France n’a pas d’amis ; elle
n’a que des intérêts. Les dirigeants et les peuples africains doivent savoir où se
trouve leurs intérêts, les défendre pour sortir le continent des flancs du sous-
développement afin qu’enfin, les populations africaines puissent dans leur grande
majorité mieux se nourrir, mieux se soigner, mieux se loger, mieux se vêtir et
mieux s’instruire.