I. Divisibilité
Prop : a | b et b | c ⇒ a | c , a | b et b | a ⇒ a = b ,
a | b et a | c ⇒ a | (b + c ) , a | b et c | d ⇒ ac | bd ,
a | b ⇒ ∀p ∈ ℕ, a p | b p .
-1/4-
Prop : ∀a ,b ∈ ℤ,a | b ⇒ pgcd(a ,b ) = a .
Prop : Soit a ∈ ℤ , b ∈ ℕ ∗ et r le reste de la division euclidienne de a par b .
On a pgcd(a ,b ) = pgcd(b , r ) .
On peut calculer le pgcd de deux entiers par une succession de division euclidienne diviseur par reste : c’est
l’algorithme d’Euclide.
Prop : ∀a ,b ∈ ℤ , a | b ⇒ ppcm(a ,b ) = b .
1°) Définition
Déf : Soit a ,b ∈ ℤ . On dit que a et b sont premiers entre eux ssi ils n’ont pas d’autres diviseurs communs que
1 et −1 .
Prop : Soit a ,b ∈ ℤ . On a équivalence entre :
(i) a et b sont premiers entre eux,
(ii) pgcd(a ,b ) = 1 .
Prop : ∀a ,b ,a ′,b ′ ∈ ℤ , ( a ′ | a ,b ′ | b et a ∧ b = 1 ) ⇒ a ′ ∧ b ′ = 1 .
-2/4-
Prop : a ∧ b1 = … = a ∧ bn = 1 ⇒ a ∧ (b1 …bn ) = 1
a ∧ b = 1 ⇒ ∀n , m ∈ ℕ , a n ∧ b m = 1 .
4°) Applications
a) factorisation du pgcd
Théorème :
∀a ,b ∈ ℤ , en notant δ = pgcd(a ,b ) on peut écrire :
a = δa ′ et b = δb ′ avec a ′,b ′ ∈ ℤ tels que pgcd(a ′,b ′) = 1 .
b) produit du pgcd et du ppcm de deux entiers
Théorème :
∀a ,b ∈ ℤ , pgcd(a ,b ) ppcm(a ,b ) = ab .
c) représentant irréductible d’un nombre rationnel
Théorème :
p
∀r ∈ ℚ, ∃!(p ,q ) ∈ ℤ × ℕ∗ , r = et p ∧ q = 1 .
q
p
Le rapport est appelé représentant irréductible du nombre rationnel r .
q
-3/4-
4°) Diviseurs d’un entier
Théorème :
Soit n ∈ ℕ∗ s’écrivant n = p1α1 p2α2 … pNαN avec p1 , …, pN nombres premiers deux à deux distincts et
α1 , α2 ,…, αN ∈ ℕ . Les diviseurs positifs de n sont les entiers d pouvant s’écrire d = p1β1 p2β2 … pNβN avec
∀1 ≤ i ≤ N , 0 ≤ βi ≤ αi .
-4/4-
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Divisibilité
2
a −1 = bq + r avec 0 ≤ r < b .
ab n −1 = (bq + r + 1)b n −1 = qb n +1 + b n (r + 1) −1 .
Or 0 ≤ b n (r + 1) −1 < b n +1 donc la relation ci-dessus est la division euclidienne de ab n −1 par b n +1 .
Le quotient de celle-ci est donc q .
Calcul en congruence
25 = −1 [11] donc 210 = 1 [11] puis 2123 = 2120 × 23 = (210 )12 ×8 = 1×8 = 8 [11] .
1
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Exercice 5 Quel est le reste de la division euclidienne de 1234 4321 + 43211234 par 7 ?
n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
n 2 + (n + 1) 2 + (n + 3) 2 0 1 8 1 0 5 6 3 6 5
donc 10 | n 2 + (n + 1) 2 + (n + 3) 2 ⇔ n = 0 ou 4 [10 ] .
(⇒) ok
x 0 1 2 3 4 5 6
(⇐) On observe que : modulo 7.
x2 0 1 4 2 2 4 1
La seule possibilité pour que x 2 + y 2 = 0[7 ] est que x = y = 0[7 ] .
PGCD et PPCM
Exercice 9 Déterminer le pgcd et les coefficients de l’égalité de Bézout (1730-1783) des entiers a et b
suivants :
a) a = 33 et b = 24 b) a = 37 et b = 27 c) a = 270 et b = 105 .
a) pgcd(a ,b ) = 3 et 3a − 4b = 3 .
b) pgcd(a ,b ) = 1 et 11b − 8a = 1
c) pgcd(a ,b ) = 15 et 2a − 5b = 15
2
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Exercice 12 a) Montrer que si r est le reste de la division euclidienne de a ∈ ℕ par b ∈ ℕ∗ alors 2r −1 est le
reste de la division euclidienne de 2a −1 par 2b −1 .
b) Montrer que pgcd(2a −1, 2b −1) = 2pgcd(a ,b ) −1 .
a) a = bq + r avec 0 ≤ r < b .
2a −1 = 2bq +r −1 = 2bq +r − 2r + 2r −1 = (2b −1)(1 + 2b + ⋯ + 2b (q −1) )2r + 2r −1 avec 0 ≤ 2r −1 < 2b −1 .
b) Posons a 0 = a , a1 = b et définissons a 2 , …, am comme par l’algorithme d’Euclide avec am = pgcd(a ,b ) .
On a pgcd(2a −1, 2b −1) = pgcd(2a0 −1, 2a1 −1) = pgcd(2a1 −1, 2a2 −1) = … = pgcd(2am −1, 20 −1) = 2am −1 .
Exercice 13 Soit d , m ∈ ℕ . Donner une condition nécessaire et suffisante pour que le système
{pgcd(x ,y) = d
ppcm(x , y ) = m
possède un couple (x , y ) ∈ ℕ 2
solution.
Posons d = pgcd(a , a + b ) .
On a d | a et d | (a + b ) alors d | b = (a + b ) −a donc d | pgcd(a ,b ) = 1 puis d = 1 .
De même pgcd(b , a + b ) = 1 . Ainsi a ∧ (a + b ) = b ∧ (a + b ) = 1 et par suite ab ∧ (a + b ) = 1 .
3
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Exercice 17 Soit a ,b ∈ ℤ .
a) On suppose a ∧ b = 1 . Montrer que (a + b ) ∧ ab = 1 .
b) On revient au cas général. Calculer pgcd(a + b , ppcm(a ,b )) .
a) n 2 + n = n (n + 1) .
1× (2n + 1) − 2×n = 1 donc (2n + 1) ∧ n = 1 .
2× (n + 1) −1× (2n + 1) = 1 donc (2n + 1) ∧ (n + 1) = 1
Par produit (2n + 1) ∧ (n 2 + n ) = 1 .
b) 3n 2 + 2n = n (3n + 2) .
1× (n + 1) −1×n = 1 donc n ∧ (n + 1) = 1 .
3× (n + 1) −1× (3n + 2) = 1 donc (3n + 2) ∧ (n + 1) = 1 .
Par produit (3n 2 + 2n ) ∧ (n + 1) = 1 .
Exercice 19 Montrer que pour tout entier n ∈ ℕ∗ , n + 1 et 2n + 1 sont premiers entre eux.
En déduire que n + 1| 2nn . ( )
2× (n + 1) −1× (2n + 1) = 1 donc (n + 1) ∧ (2n + 1) = 1 .
4
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Exercice 22 Pour n ∈ ℕ , montrer qu’il existe un couple unique (an ,bn ) ∈ ℕ 2 tel que (1 + 2)n = an + bn 2
avec an ∧ bn = 1 .
Unicité : Si (an ,bn ) et (αn , βn ) sont solutions alors an + bn 2 = αn + βn 2 donc (bn − βn ) 2 = (αn −an ) . Si
αn −a
bn ≠ βn alors 2= ∈ ℚ ce qui est absurde.
bn − βn
Existence : Par récurrence sur n ∈ ℕ .
Pour n = 0 : a 0 = 1 , b0 = 0 conviennent.
Supposons la propriété établie au rang n ≥ 0 .
(1 + 2)n +1 = (1 + 2)n (1 + 2) = (an + bn 2)(1 + 2) = an +1 + bn +1 2 en posant
HR
an +1 = an + 2bn ∈ ℕ et bn +1 = an + bn ∈ ℕ .
Soit d = pgcd(an +1 ,bn +1 ) , d | an +1 −bn +1 = bn et d | bn +1 −bn = an donc d = 1 car an ∧ bn = 1 .
Ainsi an +1 ∧ bn +1 = 1 .
Récurrence établie.
Supposons a 2 | b 2 .
Posons d = pgcd(a ,b ) . On a d 2 = pgcd(a ,b ) 2 = pgcd(a 2 ,b 2 ) = a 2 donc d = a puis a | b .
5
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p
On peut écrire x = avec p ∈ ℤ , q ∈ ℕ∗ et p ∧ q = 1 .
q
x n = k ∈ ℤ donne q n k = p n . p ∧ q = 1 donc p n ∧ q n = 1 . Puisque q n | p n ×1 on a q n | 1 (par Gauss).
Par suite q n = 1 et donc q = 1 et x = p ∈ ℤ .
Exercice 27 Soit a ,b ∈ ℕ∗ . On suppose qu’il existe m , n premiers entre eux tels que a m = b n .
Montrer qu’il existe c ∈ ℕ ∗ tel que a = c n et b = c m .
Exercice 28 On divise un cercle en n arcs égaux et on joint les points de division de p en p jusqu’à ce qu’on
revienne au point de départ. Quel est le nombre de côtés du polygone construit ?
Le nombre de côté du polygone construit est le plus petit entier k ∈ ℕ∗ tel que n | kp .
Posons δ = pgcd(n , p ) . On peut écrire n = δn ′ et p = δ p ′ avec n ′ ∧ p ′ = 1 .
n | kp ⇔ n ′ | kp ′ i.e. n ′ | k . Ainsi k = n ′ = n δ .
6
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Systèmes chinois
x = 2 [10]
Exercice 30 Résoudre le système : .
x = 5 [13]
Exercice 32 Une bande de 17 pirates dispose d'un butin composé de N pièces d'or d'égale valeur. Ils décident
de se le partager également et de donner le reste au cuisinier (non pirate). Celui ci reçoit 3 pièces.
Mais une rixe éclate et 6 pirates sont tués. Tout le butin est reconstitué et partagé entre les
survivants comme précédemment; le cuisinier reçoit alors 4 pièces. Dans un naufrage ultérieur,
seul le butin, 6 pirates et le cuisinier sont sauvés. Le butin est à nouveau partagé de la même
manière et le cuisinier reçoit 5 pièces. Quelle est alors la fortune minimale que peut espérer le
cuisinier lorsqu'il décide d'empoisonner le reste des pirates ?
x = 3 [17 ]
Notons x ∈ ℕ le montant du trésor. De part les hypothèses : x = 4 [11] .
x = 5 [ 6]
Déterminons un entier x tel que x = 3 + 17k = 4 + 11k ′ = 5 + 6k ′′ avec k , k ′, k ′′ ∈ ℤ .
11k ′ − 6k ′′ = 1
On a donc 17k − 6k ′′ = 2 .
17k −11k ′ = 1
Or k = −2 et k ′′ = −6 est solution particulière de cette équation dont la solution générale est k = −2 + 6ℓ et
k ′′ = −6 + 17 ℓ . Prenons ℓ de sorte que 11|17k −1 . 17k −1 = −34 + 102ℓ = −2 + 3ℓ [11] .
Pour ℓ = 8 , k = 46 , k ′ = 71 et k ′′ = 130 on a x = 785 .
La solution générale du système est x = 785 + 1122k .
7
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p 2 −1 = (p −1)(p + 1) .
Comme p ≥ 3 on a p impair d’où p = 1 ou 3 [ 4] .
Si p = 1 [ 4] alors 4 | p −1 et 2 | p + 1 .
Si p = 3 [ 4] alors 2 | p −1 et 4 | p + 1 .
Dans les deux cas 8 | p 2 −1 .
Comme p > 3 , p n’est pas multiple de 3 puisque p est premier d’où p = 1 ou 2 [3] .
Si p = 1 [3] alors 3 | p −1 .
Si p = 2 [3] alors 3 | p + 1 .
Dans les deux cas 3 | p 2 −1 .
Enfin, comme 8 ∧ 3 = 1 on obtient 24 | p 2 −1 .
p −1
()
a) kp = kp −
k
( ) p
() ( ) ( )
p −1 p −1
1 donc k k = p k −1 avec k −1 ∈ ℤ .
() ()
(n + 1)p = n p + ∑ kp n k + 1 = n + 1 [ p ] car kp = 0 [ p ] pour 1 ≤ k ≤ p −1 .
k =1
Récurrence établie.
Pour tout n ∈ ℤ , il existe r ∈ {0,1,…, p −1} tel que n = r [ p ] et n p = r p = r = n [ p ] .
8
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a) n est impair, il n’est donc par divisible par 2. S’il tous les nombres premiers p divisant n sont tels que
p = 1 [ 4] alors n = 1 [ 4] .
b) Supposons qu’il n’y en ait qu’un nombre fini de nombre premier p1p2 … pn .
Considérons n = 4p1p2 … pn −1 ∈ E .
Il existe p ∈ P ∩ E tel que p | n mais p | p1p2 … pn donc p |1 . Absurde.
(⇐) ok
p
(⇒) Si n ∈ ℚ alors on peut écrire n= avec p ∧ q = 1 .
q
On a alors q 2n = p 2 donc n | p 2
De plus q 2n = p 2 et p 2 ∧ q 2 = 1 donne p 2 | n .
Par double divisibilité n = p 2 .
ni 2, ni 3 ne sont des carrés d’un entier, donc 2 ∉ ℚ et 3 ∉ ℚ.
a) v 2 (1000!) = 500 + v 2 (500!) car 1000! = 2500 × 500!×k avec k produit de nombres impairs.
v 2 (1000!) = 500 + 250 + 125 + 62 + 31 + 15 + 7 + 3 + 1 = 994 .
n n n E (n p ) E (n p )
b) v p (n !) = E + v E ! = E + E + v E or E E (px ) = E (x ) avec x = n
p p p p p p p p p2
E (n p ) n n n n ln n
donne E = E 2 puis finalement v p (n !) = E + E 2 + ⋯ + E k avec k = E .
p p p p p ln p
Exercice 41 Soit n ∈ ℕ \ {0,1} . Montrer que n est le produit de ses diviseurs non triviaux ssi n = p 3 avec
p ∈ P ou n = p1p 2 avec p1 , p2 ∈ P distincts.
(⇐) clair
(⇒) n est divisible par un nombre premier p et ne peut lui être égal. On peut donc écrire n = pd avec
1 < d < n . Si d est premier alors on obtient la seconde forme. Sinon, il ne peut qu’être divisible par p (car q | d
implique que n est un multiple de pqd car n est produit de ses diviseurs non triviaux). Le nombre d est alors
de la forme d = p k . k = 1 et k ≥ 3 sont à exclure puisque d est le produit de ses diviseurs non triviaux. Il reste
d = p 2 et n = p 3
9
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N
Exercice 44 Soit n ∈ ℕ \ {0,1} dont la décomposition primaire est n = ∏ pi αi .
i =1
Soit d ∈ ℕ diviseur de n .
Tout diviseur premier de d est aussi diviseur de n et c’est donc l’un des p1 , …, pN .
N
Par suite, on peut écrire d = ∏ piβi avec βi ∈ ℕ .
i =1
βi βi
p | d donc p | n d’où βi ≤ αi .
i i
N
Ainsi d est de la forme d = ∏ piβi avec pour tout i ∈ {1, …, N } , 0 ≤ βi ≤ αi .
i =1
Inversement de tels nombres sont bien diviseurs de n .
Il y a autant de nombres de cette forme distincts que de choix pour les β1 ,…, βN .Pour βi , il y a αi + 1 choix
N
possibles, au total d (n ) = ∏ (αi + 1) .
i =1
α1 α2 αN α1 α2 αN N p αi +1 −1
De plus σ (n ) = ∑ ∑ … ∑ p1β1 p 2β2 … pNβN = ∑ p1β1 ∑ p2β2 … ∑ pNβN = ∏ i .
β1 = 0 β2 = 0 βN = 0 β1 =0 β2 =0 βN =0 i =1 pi −1
p α +1 −1
a) Div (p α ) ∩ ℕ = {1, p , p 2 , …, p α } donc σ (p α ) = .
p −1
b) Soit d ∈ Div (ab ) ∩ ℕ . Posons d1 = pgcd(d ,a ) et d 2 = pgcd(d ,b ) .
On a d1 ∈ Div (a ) ∩ ℕ et d 2 ∈ Div (b ) ∩ ℕ .
Puisque a ∧ b = 1 on a d1 ∧ d 2 = 1 . Or d1 | d et d 2 | d donc d1d 2 | d .
d1 = du1 + av1 et d 2 = du 2 + bv 2 donc d1d 2 = dk + abv1v 2 d’où d | d1d 2 .
10
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Finalement d = d1d2 .
Supposons d = δ1δ2 avec δ1 ∈ Div (a ) ∩ ℕ et δ2 ∈ Div (b ) ∩ ℕ .
On a d1 | δ1δ2 et d1 ∧ δ2 = 1 donc d1 | δ1 et de même δ1 | d1 puis d1 = δ1 . De même d2 = δ2 .
c) σ (ab ) = ∑ d = ∑∑ d1d 2 =
d |ab d1 |a d2 |b
(∑d )(∑d ) = σ(a )σ(b) .
d1 |a
1
d2 |b
b
N
piαi+1 −1
d) Si n = p1α1 … pNαN alors σ (n ) = ∏ .
i =1 pi −1
11
Calcul matriciel
K désigne ℝ ou ℂ , m , n , p, q , r sont des entiers naturels.
0 si i ≠ j
On note δi , j = (symbole de Kronecker)
1 si i = j
1°) Matrice
Déf : On appelle matrice de type (n , p ) (pour n lignes et p colonnes) à coefficients dans K tout famille
A = (ai , j )1≤i ≤n ,1≤ j ≤p d’éléments de K .
Une telle matrice est généralement représentée sous la forme d’un tableau à n lignes et p colonnes :
a1,1 a1,2 … a1, p
a a 2,2 … a 2, p
A = (ai , j )1≤i ≤n ,1≤j ≤p = 2,1
.
⋮ ⋮ ⋮
an ,1 an ,2 … an , p
ai , j est appelé coefficient d’indice (i , j ) de la matrice A , il est positionné à la i ème ligne et j ème colonne
de A . On note M n , p (K ) l’ensemble des matrices de type (n , p ) à coefficients dans K .
Convention :
Le 1er indice est l’indice de ligne (souvent noté i ).
Le 2nd indice est l’indice de colonne (souvent noté j ).
Cas particuliers :
Pour n = p = 1 : les matrices de M1,1 (K ) sont appelées matrices (uni-) coefficient.
Elles sont de la forme (x ) .
Il est usuel d’identifier ces matrices avec l’élément x de K qui leur correspond.
Pour n quelconque et p = 1 : les matrices de M n ,1 (K ) sont appelées matrices (uni-) colonnes.
a1
Elles sont de la forme : ⋮ .
an
Il est usuel d’identifier cette matrice colonne avec le n uplet (a1 ,…, an ) .
Pour n = 1 et p quelconque : les matrices de M1, p (K) sont appelées matrices (uni-) lignes.
Elles sont de la forme : (a1 ⋯ a p ) .
Déf : Soit A = (ai , j ) ∈ M n , p (K ) (présentation de l’abus de notation correspondant).
a1,1 a1,2 … a1, p
a a 2,2 … a 2, p
A= 2,1
.
⋮ ⋮ ⋮
an ,1 an ,2 … an , p
a1, j
Pour 1 ≤ j ≤ p , la matrice C j = ⋮ est appelée j ème colonne de A .
an , j
Pour 1 ≤ i ≤ n , la matrice Li = (ai ,1 … ai , p ) est appelée i ème ligne de A .
- 1 / 11 -
Déf : Soit A = (ai , j ) ∈ M n (K ) . Les coefficients d’indice (i , i ) de A sont appelées coefficients diagonaux de
A . La famille (a1,1 , a 2,2 ,…,an ,n ) = (ai ,i )1≤i ≤n est appelée diagonale de la matrice A .
Déf : Une matrice A ∈ M n (K ) est dite diagonale ssi tous ses coefficients hors de la diagonale sont nuls.
On note Dn (K) l’ensemble de ces matrices.
λ1 0
Déf : On note diag(λ1 ,…, λn ) la matrice diagonale dont la diagonale est (λ1 ,..., λn ) i.e. ⋱ .
0 λn
Déf : Une matrice A ∈ M n (K ) est dite triangulaire supérieure (resp. inférieure) ssi tous les coefficients en
dessous (resp. au dessus) de la diagonale sont nuls.
On note Tn+ (K) (resp. Tn− (K ) ) l’ensemble de ces matrices.
Prop : Dn (K ) = Tn+ (K) ∩Tn− (K ) .
- 2 / 11 -
5°) Propriétés du produit matriciel
Prop : Soit A ∈ M n , p (K ), B ∈ M p ,q (K),C ∈ M q ,r (K ) .
On a (AB )C = A(BC ) .
Prop : ∀A ∈ M n , p (K) , AI p = A et I n A = A
Prop : ∀A, B ∈ M n , p (K ) , ∀C ∈ M p ,q (K ) (A + B )C = AC + BC .
∀A ∈ M n , p (K) , ∀B ,C ∈ M p ,q (K ) , A(B +C ) = AB + AC .
Prop : ∀A ∈ M n , p (K) , ∀B ∈ M p ,q (K ) , ∀λ ∈ K , (λ.A)B = λ.AB = A(λ.B ) .
k =0
k ()
(AB )m = Am B m , (A + B )m = ∑ m Ak B m −k et Am − B m = (A − B )∑ Ak B m −1−k .
k =0
Déf : Soit A ∈ M n (K ) .
On dit que A est idempotente ssi A2 = A .
On dit que A est une matrice nilpotente ssi ∃m ∈ ℕ, Am = 0 .
b) matrices inversibles
Déf : Une matrice A ∈ M n (K ) est dite inversible ssi ∃B ∈ M n (K ), AB = BA = I n . On note alors B = A−1 .
Prop : Soit A, B ∈ M n (K)
Si A et B sont inversibles alors AB l’est aussi et (AB )−1 = B −1A−1 .
Si A est inversible alors A−1 l’est aussi et (A−1 )−1 = A .
Déf : On note GLn (K ) l’ensemble des matrices inversibles de M n (K) .
Prop : (GLn (K ),×) est un groupe appelé groupe linéaire d’ordre n .
Théorème d’inversibilité :
Soit A ∈ M n (K ) . On a équivalence entre
(i) A est inversible
(ii) A est inversible à droite i.e. ∃B ∈ M n (K ), AB = I n
(iii) A est inversible à gauche i.e. ∃C ∈ M n (K),CA = I n .
De plus si tel est le cas A−1 = B = C .
c) matrices diagonales
Prop : Dn (K) est un sous-anneau commutatif de M n (K ) .
a1
Prop : Soit A = ⋱ ∈ Dn (K ) . On a équivalence entre :
an
(i) A est inversible
- 3 / 11 -
(ii) ∀1 ≤ i ≤ n ,ai ≠ 0 .
1 a1
De plus si tel est le cas : A =
−1
⋱ .
1 an
d) matrices triangulaires
Prop : Tn+ (K) est un sous-anneau de M n (K ) .
Prop : Soit A ∈ Tn+ (K ) . On a équivalence entre :
(i) A est inversible
(ii) Les coefficients diagonaux de A sont tous non nuls.
De plus, si tel est le cas, A−1 ∈ Tn+ (K ) .
7°) Transposition
a) définition
Déf : Soit A = (ai , j ) ∈ M n , p (K ) . On appelle matrice transposée de A la matrice t A = (a j′,i ) ∈ M p ,n (K ) définie
par ∀1 ≤ i ≤ n , ∀1 ≤ j ≤ p, a j′,i = ai , j .
Ainsi le coefficient d’indice ( j , i ) de t A est égal au coefficient d’indice (i , j ) de A .
a11 … a1p a11 … an1
t
Concrètement : Pour A = ⋮ ⋮ , A = ⋮ ⋮ .
an1 … anp a1p … anp
Prop : ∀A ∈ M n , p (K ), t ( t A) = A .
∀A, B ∈ M n , p (K ), ∀λ, µ ∈ K, t (λA + µB ) = λ tA + µ t B .
Prop : ∀A ∈ M n , p (K ), ∀B ∈ M p ,q (K ), t (AB ) = t B t A .
Prop : Soit A ∈ M n (K ) .
Si A est inversible alors t A l’est aussi et t (A−1 ) = ( tA)−1 .
b) matrices symétriques et antisymétriques
Déf : On dit que A ∈ M n (K ) est symétrique (resp. antisymétrique) ssi t A = A (resp. t A = −A ).
On note Sn (K ) (resp. An (K) ) l’ensemble de ces matrices.
a11 a12 … a1n
a a 22 ⋱ ⋮
Prop : Les matrices de Sn (K) sont de la forme : A = 12
.
⋮ ⋱ ⋱ an −1,n
a1n ... an −1,n an ,n
n (n + 1)
Par suite Sn (K) est un sous-espace vectoriel de dimension de M n (K ) .
2
0 a12 … a1n
−a 0 ⋱ ⋮
Prop : Les matrices de An (K ) sont de la forme : A =
12
.
⋮ ⋱ ⋱ an −1,n
−a1n … −an −1,n 0
Théorème :
Sn (K ) et An (K) sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires de M n (K ) .
Prop : Soit A ∈ M n (K ) inversible.
Si A ∈ S n (K ) alors A−1 ∈ Sn (K ) .
Si A ∈ An (K ) alors A−1 ∈ An (K) .
- 4 / 11 -
II. Représentation matricielle d’une application linéaire
- 5 / 11 -
L’application M : L(K p , Kn ) → M n , p (K ) est appelée isomorphisme canonique entre L(K p , Kn ) et
M n , p (K ) .
Pour u ∈ L(K p , Kn ) , A = M (u ) ∈ M n , p (K ) est appelée matrice canoniquement associée à u .
Pour A ∈ M n , p (K ) , u = M −1 (A) ∈ L(K p , Kn ) est appelée application linéaire canoniquement associée à
A.
b) image d’un vecteur
Théorème :
Soit E et F des K -espaces vectoriels munis de bases B = (e1 ,…,e p ) et C = ( f1 , …, fn ) . Soit
u ∈ L(E , F ), x ∈ E et y ∈ F .
Notons A = Mat B ,C (u ), X = Mat B (x ) et Y = Mat C (y ) .
On a : y = u (x ) ⇔ Y = AX .
Ainsi : Mat C (u (x )) = Mat B , C (u )× Mat B (x ) .
En Particulier : Les formes linéaires.
Si F = K muni de sa base canonique (1) et f ∈ E ∗ alors la matrice de f est une matrice ligne L est
y = f (x ) ⇔ y = LX .
c) composition d’applications linéaires
Théorème :
Soit E , F ,G trois K -espaces vectoriels munis de bases B = (e1 ,…,e p ) , C = ( f1 , …, fn ) ,
D = (g1 ,…, g m ) . Pour u ∈ L(E , F ) et v ∈ L(F ,G ) on a : Mat B , D (v
u ) = Mat C , D (v )× Mat B ,C (u )
Cor : Soit E un K -espace vectoriel muni d’une base B = (e1 , …,en )
Soit f , g ∈ L(E ) et A = Mat B ( f ), B = Mat B (g ) ∈ M n (K ) .
On a Mat B ( f
g ) = AB et ∀m ∈ ℕ, Mat B ( f m ) = Am .
d) représentation d’un iso morphisme
Théorème :
Soit E et F deux K -espaces vectoriels de même dimension n munis de bases B = (e1 , …,en ) et
C = (e1 ,…,en ) . Soit u ∈ L(E , F ) et A = Mat B ,C (u )
On a équivalence entre :
(i) u est un isomorphisme
(ii) A est inversible.
De plus si tel est le cas Mat C , B (u −1 ) = A−1 .
En Particulier : (Les automorphismes)
Soit E un K -espace vectoriel muni d’une base B = (e1 , …,en ) . Soit f ∈ L(E ) et A = Mat B ( f ) .
f ∈ GL (E ) ⇔ A ∈ GLn (K )
De plus, si tel est le cas : Mat B ( f −1 ) = A−1 .
e) tableau de correspondances
E M n ,1 (K )
L(E , F ) M n ,p ( K )
L(E ) M n (K)
∗
E M1,n (K )
u A
y = u (x ) Y = AX
v
u BA
u isomorphisme A inversible
u −1 A−1
- 6 / 11 -
4°) Représentation d’un endomorphisme dans une base adaptée
Soit E un K -espace vectoriel de dimension n .
Prop : Soit λ ∈ K et hλ : E → E l’homothétie vectorielle de rapport λ .
λ 0
Dans toute base B = (e1 , …,en ) : Mat B (hλ ) = ⋱ .
0 λ
Prop : Soit F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires de dimensions respectives r et n − r .
Notons p la projection vectorielle sur F parallèlement à G et s la symétrie vectorielle par rapport à F
et parallèlement à G . Dans toute base B adaptée à la supplémentarité de F et G :
I 0 I 0
Mat B (p ) = r et Mat B (s ) = r
.
0 0n −r 0 −I n −r
6°) Traces
a) trace d’une matrice carrée
n
Déf : Soit A = (ai , j ) ∈ M n (K ) . On appelle trace de la matrice A le scalaire tr(A) = ∑ ai ,i .
i =1
- 7 / 11 -
b) trace d’un endomorphisme
Soit E un K -espace vectoriel de dimension n et f ∈ L(E ) .
Soit B et B ′ deux bases de E . Notons P = Mat B B ′, A = Mat B ( f ), A′ = Mat B ′ ( f ) .
La relation de passage permet d’écrire : A = PA′ P −1 . On a : tr(A) = tr(P −1PA′) = tr(A′) .
Par suite la trace de la matrice représentative de f est indépendante de la base choisie.
Déf : Cette quantité est appelée trace de l’endomorphisme f et est notée tr( f ) .
Prop : L’application tr : L(E ) → K est une forme linéaire sur E .
Prop : ∀f , g ∈ L(E ), tr( f
g ) = tr(g
f ) .
1°) Définition
Soit A = (ai , j ) ∈ M n , p (K ) . Notons C 1 ,C 2 ,…,C p les colonnes de A . Les C j sont des vecteurs du K -espace
vectoriel M n ,1 (K ) , on peut donc considérer le rang de la famille de vecteurs (C 1 ,C 2 ,…,C p ) .
Déf : On appelle rang de la matrice A , noté rg(A) , le rang de la famille des colonnes de A , ainsi
rg(A) = rg(C1 ,C 2 , …,C p ) .
Prop : Soit F = (x1 , x 2 , …, x p ) une famille de vecteurs de d’un K -espace vectoriel E muni d’une base B .
En notant A = Mat B (x1 , x 2 ,…, x p ) , on a rg(x1 , x 2 , …, x p ) = rg(A) .
Prop : Soit E , F deux K -espaces vectoriels munis de bases B et C et u ∈ L(E , F ) .
En notant A = Mat B ,C (u ) , on a rg(u ) = rg(A) .
Prop : rg(J r ) = r .
Théorème :
Soit A ∈ M n , p (K ) et r ∈ ℕ tel que 0 ≤ r ≤ min(n , p ) .
On a équivalence entre :
(i) rg(A) = r
(ii) ∃P ∈ GLp (K ), ∃Q ∈ GLn (K) telles que A = QJ r P .
Cor : ∀A ∈ M n , p (K ), rg( t A) = rg A .
- 8 / 11 -
Prop Soit A ∈ M n , p (K ) dont on note C1 ,…,C p les colonnes et L1 , …, Ln les lignes. On a
rg(A) = rg(C1 ,…,C p ) = rg(L1 , …, Ln ) .
- 9 / 11 -
p1 *
0
⋮ B avec p1 ≠ 0 .
0
On recommence ce processus avec la matrice B tant que la matrice obtenue est non nulle. A la fin, on obtient :
p1 *
⋱ *
avec p1 , …, pr ≠ 0 .
0 pr
0 0
On peut alors conclure que rg(A) = r .
- 10 / 11 -
Prop : L’ensemble solution du système Σ0 est un sous-espace vectoriel de K p de dimension p − r avec
r = rg(Σ) .
Théorème :
Si le système Σ est compatible alors SΣ est un sous-espace affine de K p de direction SΣ0 .
Ce système triangulaire se résout en cascade et permet d’exprimer les inconnues x1′,…, x r′ en fonction des
inconnues x r′+1 , …, x p′ .
Déf : Les inconnues x1′,…, x r′ sont appelées inconnues principales, c’est par rapport à celles-ci qu’on achève la
résolution du système.
Les inconnues x r′+1 , …, x p′ sont appelée inconnues paramètres, ce sont elles qui permettent la description
de SΣ .
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n n n
A = (ai , j ) ∈ Mn (K ) , σ (A) = ∑∑ ak , ℓ . B = AJ
. = (bi , j ) avec bi , j = ∑ ai , ℓ .1 et
k =1 ℓ =1 ℓ =1
n n n
. = J .B = (ci , j ) avec ci , j = ∑ 1.bk , j = ∑∑ ak ,l = σ (A) .
C = J .AJ
k =1 k =1 ℓ =1
Ainsi Ei , j Ek ,l = δj ,k Ei ,l .
Exercice 3 Soit λ1 ,…, λn des éléments de K , deux à deux distincts, et D = diag(λ1 ,…, λn ) .
Déterminer les matrices de Mn (K ) commutant avec D .
Soit A = (ai , j ) ∈ Mn (K ) .
B = AD = (bi , j ) avec bi , j = ai , j λj et C = DA = (ci , j ) avec ci , j = λiai , j .
On a AD = DA si et seulement si ∀1 ≤ i , j ≤ n , ai , j λi = ai , j λj soit ai , j (λi − λj ) = 0 .
Les λ1 ,..., λn étant deux à deux distincts :
AD = DA si et seulement si ∀1 ≤ i ≠ j ≤ n , ai , j = 0 , autrement dit, A est diagonale.
1 an
a) An = avec an +1 = 1 + 2an , en introduisant bn = an + 1 , on obtient an = 2n −1 .
0 2n
1 2n −1
Ainsi An = .
0 2n
a n na n −1b
b) Par récurrence : An = .
0 a n
cos nθ − sin nθ
c) Par récurrence : A = .
sin n θ cos n θ
1
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1 1 1
Exercice 6 On considère la matrice : A = 0 1 1 et on pose B = A − I .
0 0 1
0 1 1 2 0 0 1 n
B = 0 0 1 , B = 0 0 0 , B = 0 pour n ≥ 3 .
0 0 0 0 0 0
1 n n (n + 1)
2
n (n −1) 2
Comme B et I commutent : An = (I + B )n = I + nB + B = 0 1 n .
2 0 0 1
1 1 0
Exercice 7 Calculer A pour A = 0 1 1 de deux manières différentes.
n
0 0 1
1 n n (n −1)
2
a) Par récurrence : A = 0 1 n .
0 0 1
n (n −1) 2
b) An = I + B + B avec B 3 = O2 et formule du binôme.
2
−1 −2
Exercice 8 On considère la matrice A = .
3 4
a) Calculer A2 − 3A + 2I . En déduire que A est inversible et calculer son inverse.
b) Pour n ≥ 2 , déterminer le reste de la division euclidienne de X n par X 2 − 3X + 2 .
c) En déduire l’expression de la matrice An .
1 3 1 3 2 1
a) A2 − 3A + 2I = 0 . Comme A(− A + I ) = I , on a A−1 = − A + I = .
2 2 2 2 −3 2 −1 2
b) X 2 − 3X + 2 = (X −1)(X − 2) . Sachant que le reste de la division euclidienne considérée est de la forme
aX + b , en évaluant en 1 et 2, on détermine a et b et on obtient :
X n = (X 2 − 3X + 2)Q (X ) + (2n −1)X + 2 − 2n .
c) On peut remplacer X par A dans le calcul qui précède et on obtient :
3 − 2n +1 2 − 2n +1
An = (A2 − 3A + 2I )Q (A) + (2n −1)A + (2 − 2n )I = (2n −1)A + (2 − 2n )I = n .
3.2 − 3 3.2n − 2
Inversion de matrice
a b
Exercice 9 Soit A = 2
∈ M2 (K ) . Observer que A − (a + d )A + (ad −bc )I = 0 .
c d
A quelle condition A est-elle inversible ? Déterminer alors A−1 .
2
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0 1 1 −1 0 1 1 0 −1
A−1 = 1 0 1 , B −1 = 4 1 −3 et C −1 = 2 1 −3 .
1 −1 −1
2 1 −2 −1 0 2
1
−1
Exercice 11 Justifier que A = ⋱ −1
∈ Mn ( ℝ ) est inversible et déterminer A .
0 1
n ∑λ
j ≠i
j ai , j
Si m = max( λ1 ,…, λn ) ≠ 0 alors, puisque pour tout 1 ≤ i ≤ n , ∑ λiai , j = 0 , on a λi ≤
j =1 ai ,i
< m , ce
qui est absurde. Par suite (C 1 ,…,C n ) est libre et donc A inversible.
2i π
Exercice 13 Soit n ∈ ℕ \ {0,1} et ω = exp . On pose A = (ω (k −1)( ℓ−1) ) ∈ Mn (ℂ) .
n 1≤k , ℓ ≤n
A = (ak , ℓ ) avec ak , ℓ = ω (k −1)( ℓ−1) . A = (bk , ℓ ) avec bk , ℓ = ak , ℓ = ω (k −1)( ℓ−1) = ω −(k −1)( ℓ−1) .
n n n −1
AA = (ck , ℓ ) avec ck , ℓ = ∑ ak ,mbm , ℓ = ∑ ω (k −1)(m −1) ω −(m −1)( ℓ−1) = ∑ (ω k −ℓ )m .
m =1 m =1 m =0
k −ℓ
Si k = ℓ alors ω = 1 et ck ,k = n .
1− (ω k −ℓ )n
Si k ≠ ℓ alors ω k −ℓ ≠ 1 et ck , ℓ = =0.
1 − ω k −ℓ
1
Ainsi AA = nI n . On en déduit que A est inversible et que A−1 = A.
n
2 −1 2
Exercice 14 Soit A = 5 −3 3 .
−1 0 −2
a) Calculer (A + I )3 .
b) En déduire que A est inversible.
a) (A + I )3 = O3 .
b) A3 + 3A2 + 3A + I = O donc A est inversible et A−1 = −(A2 + 3A + 3I ) .
3
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Exercice 16 Soit A ∈ Mn (K ) telle que la matrice I + A soit inversible. On pose B = (I − A)(I + A)−1 .
a) Montrer que B = (I + A)−1 (I − A) .
b) Montrer que I + B est inversible et exprimer A en fonction de B .
Transposition
Exercice 17 Déterminer une condition nécessaire et suffisante pour que le produit de deux matrices
symétriques soit encore une matrice symétrique.
a b c
3
Exercice 19 Soit E = M (a ,b ,c ) = c a b /(a ,b ,c ) ∈ ℝ .
b c a
Montrer que E est une sous-algèbre commutative de M 3 ( ℝ ) dont on déterminera la dimension.
a b c
Exercice 20 Soit E l’ensemble des matrices de la forme M (a ,b ,c ) = 0 a b avec a ,b , c ∈ ℝ .
0 0 a
Notre objectif est d’établir que l’inverse d’une matrice inversible de E appartient encore à E ,
sans pour autant calculer cet inverse.
4
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permutation associée à σ .
a) Montrer que ∀ (σ , σ ′) ∈ Sn2 on a : P (σ σ ′) = P (σ )P (σ ′) .
b) En déduire que E = {P (σ ) / σ ∈ Sn } est un sous-groupe de GLn ( ℝ ) isomorphe à Sn .
c) Vérifier que t (P (σ )) = P (σ −1 ) .
a + b b
Exercice 22 Soit E l’ensemble des matrices de M2 (K ) de la forme A = avec (a ,b ) ∈ K 2 .
−b a − b
a) Montrer que E est un sous-espace vectoriel de M2 (K ) , en donner une base.
b) Montrer que E est un sous-anneau commutatif de M2 (K) .
c) Déterminer les inversibles de E .
d) Déterminer les diviseurs de zéro de E .
5
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1 1
a) E = Vect(I ,J ) avec J = . (I , J ) forme une base de E .
− 1 − 1
b) E ⊂ M2 (K ) , I ∈ E . Soient A = aI + bJ ∈ E et B = cI + dJ ∈ E .
A − B = (a −c )I + (b −d )J ∈ E et AB = (ac )I + (ac + bd )J car J 2 = O .
Ainsi E est un sous-anneau de M2 (K) . De plus AB = BA donc E commutatif.
Exercice 23 Déterminer la matrice relative aux bases canoniques des applications linéaires f suivantes :
ℝ 3 → ℝ 2
a) f :
(x , y , z ) ֏ (x + y , y − 2x + z )
ℝ 3 → ℝ 3
b) f :
(x , y , z ) ֏ (y + z , z + x , x + y )
ℝ 3 [X ] → ℝ 3 [X ]
c) f :
P ֏ P (X + 1)
ℝ 3 [X ] → ℝ 4
d) f :
P ֏ (P (1), P (2), P (3), P (4))
On note A la représentation matricielle cherchée.
1 1 1 1 1 1 1 1
0 1 1
1 1 0 c) A = 0 1 2 3 1 2 4 8
a) A = b) A = 1 0 1 d) A = .
−2 1 1 0 0 1 3 1 3 9 27
1 1 0
0 0 0 1 1 4 16 64
a) Pour u = (x , y , z ) calculons p (u ) = (x ′, y ′, z ′) .
Comme p (u ) − u ∈ D , ∃λ ∈ K tel que p (u ) = u + λ.w .
Comme p (u ) ∈ P , x ′ + 2y ′ − z ′ = 0 ce qui donne λ = − (x + 2y − z ) 2 .
1 2 −1 1 2
et donc p (u ) = ((x − 2y + z ) 2, y , (x + 2y + z ) 2) . Par suite Mat B (p ) = 0 1 0 .
1 2 1 1 2
12 1 −1 2 0 −2 1
b) Comme q = I − p et s = 2p − I , Mat B (q ) = 0 0 0 et Mat B (s ) = 0 1 0 .
−1 2 −1 1 2 1 2 0
6
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j −1
a) A = (C ji −−11 )1≤i , j ≤n +1 ∈ M n +1 ( ℝ ) avec C ji−−11 = .
i −1
b) ϕ−1 (P ) = P (X −1) donc ϕ−1 (X k ) = (X −1)k d’où A−1 = ((−1) j −i C ji−−11 )1≤i , j ≤n +1 .
j −1
Exercice 26 Soit A = (ai , j )1≤i , j ≤n +1 ∈ M n +1 ( ℝ ) avec ai , j = et ϕ ∈ L( ℝ n [X ]) représenté par A dans la
i −1
base (1, X , …, X n ) .
a) Exprimer ϕ(P ) pour tout P ∈ ℝ n [X ] .
b) Calculer Am pour tout m ∈ ℕ .
c) Calculer A−1 .
n k
k k
a) Pour 0 ≤ k ≤ n : ϕ(X k ) = ∑ X i = ∑ X i = (X + 1)k . Par suite ϕ(P ) = P (X + 1) .
i =0
i i =0
i
n
k
b) ϕm (P ) = P (X + m ) donc ϕm (X k ) = (X + m )k = ∑ m k −i X i d’où Am = (m j −iai , j )1≤i , j ≤n +1 .
k =0
i
c) ϕ−1 (P ) = P (X −1) donc ϕ−1 (X k ) = (X −1)k d’où A−1 = ((−1) j −i ai , j )1≤i , j ≤n +1 .
7
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a) Comme f n −1 ≠ 0, ∃x ∈ E , f n −1 (x ) ≠ 0 .
Si λ0x + λ1 f (x ) + ⋯ + λn −1 f n −1 (x ) = 0 alors :
en composant avec f n −1 , on obtient λ0 f n −1 (x ) = 0 d’où λ0 = 0 .
en composant successivement avec f n −2 ,..., f , I , on obtient successivement λ1 = 0,…, λn −2 = 0, λn −1 = 0
Par suite B = (x , f (x ), f 2 (x ), …, f n −1 (x )) est libre et forme donc une base de E .
0
0
b) Mat B ( f ) =
1 ⋱
0 2 2
= A, Mat B ( f ) = A =
0 ⋱ 0
,...,
⋱ ⋱ 1 ⋱ ⋱
⋱
0 1 0 0 1 0 0
0
Mat B ( f n −1 ) = An −1 = 0 ⋱ 0 .
⋱ ⋱
1 0 0
c) Notons C ( f ) = {g ∈ L(E ) | g f = f g } .
Il est clair que Vect(I , f , f 2 ,..., f n−1 ) ⊂ C ( f ) .
a 0
Inversement, soit g ∈ C ( f ) , notons ⋮ les composantes de g (x ) dans B . On a
a
n −1
g (x ) = a 0x + a1 f (x ) + ⋯ + an −1 f n −1 (x ) .
g ( f (x )) = f (g (x )) = a 0 f (x ) + ⋯ + an −2 f n −1 (x )
...
g ( f n −1 (x )) = f n −1 (g (x )) = a 0 f n −1 (x ) .
a0
Par suite Mat B (g ) = a1 ⋱ 0
= a 0I + a1A + ⋯ + an −1An −1 .
⋮ ⋱ ⋱
an −1 ⋯ a1 a 0
Donc g = a 0I + a1 f + ⋯ + an −1 f n −1 ∈ Vect(I , f ,…, f n −1 ) .
Ainsi C ( f ) = Vect(I , f , f 2 , …, f n −1 ) .
Changement de base
3 1 −3
Exercice 30 Soit A = −1 1 1 . On note B = (e1 ,e 2 ,e3 ) la base canonique de ℝ 3 .
1 1 −1
Soit f l’endomorphisme de ℝ 3 dont la matrice dans B est A .
On pose ε1 = (1,1,1), ε2 = (1, −1, 0), ε3 = (1, 0,1) et B ′ = (ε1 , ε2 , ε3 ) .
a) Montrer que B ′ constitue une base de ℝ 3 .
b) Ecrire la matrice de f dans cette base.
c) Déterminer une base de ker f et de Im f .
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a) Aisément la famille B ′ est libre, puis c’est une base car formée de trois vecteurs en dimension 3.
1 0 0
b) f (ε1 ) = ε1 , f (ε2 ) = 2ε2 , f (ε3 ) = 0 donc Mat B ′ ( f ) = 0 2 0 .
0 0 0
c) On observe que ε3 ∈ ker f et ε1 , ε2 ∈ Im f .
Le théorème du rang permet de conclure : (ε3 ) est une base de ker f et (ε1 , ε2 ) est une base de Im f .
2 −1 −1
a) A2 = 1 0 −1 = A . f est une projection vectorielle.
1 −1 0
b) En résolvant les équations f (x ) = x et f (x ) = 0 on obtient que (u , v ) forme une base de Im f et (w ) forme
une base de ker f avec u = i + j , v = i + k et w = i + j + k .
1 0 0
c) Mat (u ,v ,w ) ( f ) = 0 1 0 .
0 0 0
2 −1 −1
Exercice 32 Soit A = −1 2 −1 . On note B = (e1 ,e 2 ,e3 ) la base canonique de ℝ 3 .
−1 −1 2
Soit f l’endomorphisme de ℝ 3 dont la matrice dans B est A .
a) Déterminer ker f et Im f . Démontrer que ces sous-espaces sont supplémentaires dans ℝ 3 .
b) Déterminer une base adaptée à cette supplémentarité et écrire la matrice de f dans cette base.
c) Décrire f comme composée de transformations vectorielles élémentaires.
a) ker f = Vect(u ) avec u = (1,1,1) . Im f = Vect(v , w ) avec v = (2, −1, −1), w = (−1, 2, −1) .
Comme C = (u , v , w ) est libre on peut conclure que ker f et Im f sont supplémentaires dans ℝ 3 .
0 0 0
b) C est une base adaptée à la supplémentarité de ker f et Im f . Mat C ( f ) = 0 3 0 .
0 0 3
c) f est la composée, commutative, de l’homothétie vectorielle de rapport 3 avec la projection vectorielle sur
Im f parallèlement à ker f .
2 1 −1
Exercice 33 Soit f ∈ L( ℝ 3 ) représenté dans la base canonique B par : 0 1 0 .
1 1 0
a) Soit C = (ε1 , ε2 , ε3 ) avec ε1 = (1, 0,1), ε2 = (−1,1, 0), ε3 = (1,1,1) . Montrer que C est une base.
b) Déterminer Mat C ( f ) .
c) Calculer Mat B ( f n ) pour tout n ∈ ℕ .
9
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a) Ras
1 0 1
b) Mat C ( f ) = 0 1 0 .
0 0 1
1 0 n
c) Par récurrence : Mat C ( f n ) = 0 1 0 .
0 0 1
1 −1 1 −1 −1 2 n + 1 n −n
−1
Par changement de bases P = 0 1 1 , P = −1 0 1 et Mat B ( f ) = 0
n
1 0 .
1 0 1 1 1 −1 n n 1− n
Exercice 34 Soit E un K -espace vectoriel de dimension 3 muni d’une base B = (e1 ,e 2 ,e3 ) .
0 1 1
Soit f ∈ L(E ) déterminé par Mat B ( f ) = 0 1 0 = A .
−1 1 2
On pose ε1 = e1 + e3 , ε2 = e1 + e 2 et ε3 = e1 + e2 + e3 .
a) Montrer que B ′ = (ε1 , ε2 , ε3 ) forme une base de E et déterminer la matrice de f dans B ′ .
b) Calculer An .
1 0 1
a) ras. f (ε1 ) = ε1 , f (ε2 ) = ε2 , f (ε3 ) = ε3 + ε1 donc Mat B ′ ( f ) = 0 1 0 = B .
0 0 1
1 0 n 1 −1 0
b) Par récurrence B n = 0 1 0 puis An = PB n P −1 avec P −1 = 1 0 −1
0 0 1 −1 1 1
1− n n n
d’où An = 0 1 0 .
−n n n + 1
Exercice 35 Soit E un K -espace vectoriel de dimension 3 muni d’une base B = (e1 ,e 2 ,e3 ) .
0 2 1
Soit f ∈ L(E ) déterminé par Mat B ( f ) = −1 2 1 = A .
0 1 1
On pose ε1 = e1 + e3 , ε2 = e1 + e 2 et ε3 = e1 + e2 + e3 .
a) Montrer que B ′ = (ε1 , ε2 , ε3 ) forme une base de E et déterminer la matrice de f dans B ′ .
b) Calculer An .
n (n + 1) n (n + 3) n (n + 1)
1−
1 1 1 2 2 2
Comme ci-dessus avec B = 0 1 1 puis An = −n n +1 n
0 0 1 n (n −1) n (n + 1) n (n −1)
− 1+
2 2 2
10
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c) A = PDP −1 .
3n 1− 3n −1 + 3n 0 1 −1
0 0 0 1 −1 1
d) A = −2n + 3n
n
−1 + 3.2n − 3n 1− 2.2n + 3n = 0 −1 1 + 2n −1 3 −2 + 3n 1 −1 1 .
n −1 3 −2 1 −1 1
−2 + 3
n
−2 + 3.2n − 3n 2 − 2.2n + 3n 0 −2 2
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1 0 1
Comme rg 1 1 0 = 3 , la famille C = (ε1 , ε2 , ε3 ) forme une base de E . Cette base convient.
1 −1 1
1 0 1 −1 1 1
b) P = 1 1 0 , P −1 = 1 0 −1 .
1 −1 1
2 −1 −1
n +1 −2n −2n 0 0 0 2 −1 −1
2
n
c) A = PD P n −1
= 1 0 n
−1 = 1 0 −1 + 2 0 0 0 .
n +1 2 −1 −1
2 −2n 1− 2n 0 0 1
x n
d) Posons X n = yn . On observe X n +1 = AX n . Par récurrence X n = An X 0 .
z
n
1 x n = 2n +1
Avec X 0 = 0 on obtient yn = 1 .
0 n +1
z n = 2 −1
1 1 1 1 1 1 1 1 1
a) Notons A = b + c c + a a + b , rg(A) = rg 0 a −b a −c = rg 0 a −b a −c .
bc
ca ab 0 c (a −b ) b (a −c ) 0 0 (b −c )(a −c )
En discutant les 5 cas possibles : rg(A) = Card {a ,b ,c } .
1 cos θ cos 2θ 1 0 0
b) Notons A = cos θ cos 2θ cos 3θ . rg(A) = rg cos θ 2
sin θ sin θ sin 2θ .
cos 2θ cos 3θ cos 4θ
cos 2θ sin θ sin 2θ sin 2 2θ
Si sin θ = 0 alors rg(A) = 1 .
0 0
1 0 1
Si sin θ ≠ 0 alors rg(A) = rg cos θ sin θ sin θ = rg cos θ sin θ = 2 .
cos 2θ sin 2θ sin 2θ cos 2θ sin 2θ
12
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1 1 0 ⋯ 0
0 1 1 ⋱ ⋮
Exercice 42 Soit f ∈ L( ℝ ) l’endomorphisme canoniquement associé à M = ⋮ ⋱ ⋱
n
⋱ 0 .
0
⋱ ⋱ 1
1 0 ⋯ 0 1
a) Donner le rang de f .
b) Déterminer une base de son noyau et une équation de son image.
c) Calculer M n .
⋯ 0 1 1 0 ⋯
1 1 0 1 1 0 ⋯ 0 0
0 1 1 ⋱ ⋮ 0 1 1 ⋱ ⋮ 0 1 1 ⋱ ⋮
a) rg ⋮ ⋱ ⋱ ⋱ 0 = rg ⋮ ⋱ ⋱ ⋱ 0 = ⋯ = rg ⋮ ⋱ ⋱ ⋱ 0
0 ⋱ ⋱ 1 0 ⋱ ⋱ 1 0 ⋱ ⋱ 1
1 0 ⋯ 0 1 0 −1 ⋯ 0 1 0 0 ⋯ 0 1− (−1)
n
k
k =0
C n
2
⋱ ⋱ C n1
C n1 C n2 ⋯ C nn −1 C n0 +C nn
Exercice 44 Soit A ∈ Mn , p (K ) de rang r . Montrer qu’il existe des matrices B et C respectivement dans
Mn ,r (K ) et Mr , p (K ) telles que A = BC .
13
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Exercice 45 Montrer que les matrices carrées d’ordre n ≥ 2 suivantes sont inversibles, et déterminer leur
inverse par la méthode de Gauss :
1 2 ⋯ n
1 −a
⋱ ⋱
0 1
1
⋱ ⋱ ⋮
a) A = b) B = ⋱ c) C = ⋱ 2 .
⋱ −a
0 1
0
1
0 1
Exercice 46 Discuter, selon m paramètre réel, la dimension des sous-espaces vectoriels de ℝ 3 suivants :
x + y + mz = 0
x + my + z = 0 3 x + my + z = 0 .
a) F =
(x , y , z ) ∈ ℝ 3
|{
mx + y + mz = 0
b) F =
(x , y , z ) ∈ ℝ |
mx + y + z = 0
1 m 1 1 si m = ±1
a) rg {
= 2 sinon
m 1 m
, donc dim F =
2 si m = ±1
1 sinon
. {
2 si m = 1
1 1 m 1 si m = 1
b) rg 1 m 1 = 2 si m = −2 , donc dim F = 1 si m = −2 .
m 1 1 3 sinon
0 sinon
14
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1 m 1
a) rg = 2 donc dim F = 1 et rg (1 −m 1) = 1 donc dimG = 2 .
m 1 −m
1 m 1
b) rg m 1 −m =
1 −m 1 3 {
2 si m = 0
sinon
donc dim F ∩G =
1 si m = 0
0 sinon
. {
Exercice 48 Résoudre en fonction du paramètre m ∈ ℂ , les systèmes suivants d’inconnues complexes :
x − y + z = m mx + y + z + t = 1
mx + y + z = 1
a) x + my − z = 1 b) x + my + z = m c) x + my + z + t = m .
x − y − z = 1 + + + = +
2
x + y + mz = m x y mz t m 1
ax + by + z = 1
Exercice 49 Soit a ,b ∈ ℂ . Résoudre le système : x + aby + z = b .
x + by + az = 1
ax + by + z = 1 x + by + az = 1 x + by + az = 1
x + aby + z = b , b (1−a )y + (1−a 2 )z = 1−a , b (1−a )y + (1−a 2 )z = 1−a .
x + by + az = 1 b (a −1)y + (1−a )z = b −1 (1−a )(2 + a )z = b −a
a −b ab − 2 + b a −b
Si a ≠ 1 , a ≠ −2 et b ≠ 0 : x = ,y = ,z = .
(a −1)(a + 2) (a −1)(a + 2) (a −1)(a + 2)
x + by + z = 1
Si a = 1 alors 0 = 0 . Si b ≠ 1 alors S = ∅ . Si b = 1 alors S : x + y + z = 1 .
0 = b −1
x + by − 2z = 1
Si a = −2 alors 3by − 3z = 3
0 =b +2
. Si b ≠ −2 alors S = ∅ . Si b = −2 alors { {
x − 2y − 2z = 1 x = −1− 2y
−6y − 3z = 3 z = −1− 2y
15
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⋮ ⋮ ⋮
x1 + 2x 2 + 3x 3 + ... + nx n = 1
x1 = x1 , x 2 = −x1 , x 3 = 0
x1 + x 2 = 0 x 4 = x1 , x 5 = −x1 , x 6 = 0
x1 + x 2 + x 3 = 0 …
0 si n = 0 [3]
x2 + x3 + x4 = 0
⇔ .
⋱ ⋱ ⋱ ⋮ x n = x1 si n = 1 [3]
x n −2 + x n −1 + x n = 0
−x1 si n = 2 [3]
x n −1 + x n = 0 …
x n −1 + x n = 0
Donc si n ≠ 2 [3] alors S = {(0, 0, 0)} et si n = 2 [3] alors S = {(x , −x , 0, x , −x , 0,…, x , −x ) / x ∈ ℂ} .
z1 + z 2 = 2a1 1 1
0
⋮ ⋱ ⋱
On veut résoudre le système : de matrice : .
z n−1 + z n = 2an −1 0 1 1
z + z = 2a
n 1 n
1 1
z1 + z 2 = 2a1 z1 + z 2 = 2a1 z1 + z 2 = 2a1
⋮ ⋮ ⋮
⋯
z n −1 + z n = 2an −1 z n −1 + z n = 2an −1 z n −1 + z n = 2an −1
z − z = 2a − 2a z + z = 2(a −a + a ) (1− (−1)n )z = 2(a −a + a + ⋯ + (−1)n a )
n 2 n 1 n 3 n 1 2 n n 1 2 n −1
Si n est impair alors le système est de Cramer dans possède une solution unique.
Si n est pair alors le système possède une solution ssi a1 −a 2 + ⋯ + an = 0 .
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16
Déterminants
Le déterminant est un outil qui caractérise, par un calcul, l’inversibilité d’une matrice carrée.
K désigne ℝ ou ℂ . n et p désignent des entiers naturels non nuls.
I. Applications multilinéaires
Soit E et F deux K -espaces vectoriels.
1°) Définition
E n → F
Déf : On appelle application n -linéaire de E vers F toute application ϕ : linéaire
(x1 ,…, x n ) ֏ ϕ (x1 ,…, x n )
par rapport à chacune de ses variables i.e. : ∀ (x1 ,…, xˆi , …, x n ) ∈ E n −1 l’application partielle
E → F
ϕi : est linéaire.
x i ֏ ϕ (x1 , …, x i ,…, x n )
Quand n = 2 , on parle d’application bilinéaire.
Quand F = K , on parle de forme n linéaire.
Prop : Soit ϕ une application n -linéaire de E vers F et (x1 , …, x n ) ∈ E n .
Si l’un des x1 ,…, x n est nul alors ϕ (x1 ,…, x n ) = 0 .
II. Déterminants
Soit E un K -espace vectoriel de dimension n .
-1/5-
1°) Déterminant d’une famille de vecteurs
Soit B = (e1 , …,en ) une base de E .
Déf : Soit F = (x1 ,…, x n ) une famille de n = dim E vecteurs de E et A = (ai , j ) = Mat B (x1 ,…, x n ) ∈ M n (K ) .
On appelle déterminant de la famille F dans B le scalaire :
n
det B F = det B (x1 ,…, x n ) = ∑ ε(σ )∏aσ (i ),i .
σ ∈Sn i =1
Prop : On a det B B = 1 .
Théorème : (admis)
Soit E un K -espace vectoriel de dimension n muni d’une base B = (e1 , …,en ) .
L’application det B : E n → K est une forme n -linéaire alternée non nulle De plus, l’ensemble Λ*n (E )
des formes n linéaires alternées sur E est une droite vectorielle.
Cor : Il en découle :
det B est linéaire en chacune de ses variables,
det B s’annule sur les familles liées,
det B est antisymétrique
det B est vecteur directeur de Λ*n (E ) i.e. : ∀ϕ ∈ Λ*n (E ), ∃!λ ∈ K, ϕ = λ.det B .
Prop : Soit B ′ = (ε1 ,…, εn ) une nouvelle base de E . On a
∀ (x1 ,…, x n ) ∈ E n , det B ′ (x1 ,…, x n ) = det B ′ B.det B (x1 ,…, x n ) .
Théorème :
Soit E un K -espace vectoriel muni d’une base B = (e1 , …,en ) .
Soit B ′ = (ε1 ,…, εn ) une famille de vecteurs de E .
On a équivalence entre :
(i) B ′ est une base de E .
(ii) det B B ′ ≠ 0 .
-2/5-
3°) Déterminant d’une matrice carrée
a) définition
n
Déf : On appelle déterminant de la matrice A = (ai , j ) ∈ M n (K ) le scalaire : det A = ∑ ε(σ )∏aσ (i ),i .
σ ∈Sn i =1
Prop : Soit B = (e1 , …,en ) une base de E et (x1 , …, x n ) une famille de vecteurs de E . Notons
A = Mat B (x1 ,…, x n ) . On a det B (x1 ,…, x n ) = det A .
Prop : Soit f ∈ L(E ) et B = (e1 , …,en ) une base de E . Notons A = Mat B ( f ) . On a det f = det A .
b) propriétés
Prop : det I n = 1
Prop : ∀λ ∈ K, ∀A ∈ M n (K ), det(λ.A) = λ n det A .
Théorème :
∀A, B ∈ M n (K ), det AB = det A.det B .
Cor : ∀A ∈ M n (K ), ∀m ∈ ℕ, det(Am ) = (det A)m .
Théorème :
Soit A ∈ M n (K ) . On a équivalence entre :
(i) A est inversible
(ii) det A ≠ 0
De plus, si tel est le cas : det A−1 = 1 det A .
GLn (K) → K∗
Cor : L’application det : est un morphisme de groupes.
A ֏ det A
Déf : Le noyau de ce morphisme de groupes est noté SLn (K) = {A ∈ M n (K ) / det A = 1} .
On l’appelle groupe spécial linéaire d’ordre n .
Prop : ∀A ∈ M n (K ), det t A = det A .
-3/5-
2°) Déterminant d’une matrice triangulaire
n
Prop : Soit A = (ai , j ) ∈ Tn+ (K) (resp. Tn− (K ) ). On a : det A = ∏ai ,i .
i =1
Théorème : (admis)
Soit A ∈ M n (K ) un matrice triangulaire par blocs de la forme :
B D B 0
A = (resp. A =
D C ) avec B ,C carrées. On a det A = det B.det C .
0 C
n n
a1,1 ⋯ a1,n a1,1 ⋯ a1,n
det A = ∑ ai , j Ai , j = ∑ (−1)i + j ai , j ∆i , j avec Ai , j = (−1)i + j × ⋮ aˆi , j ⋮ et ∆i , j = ⋮ aˆi , j ⋮ .
i =1 i =1
an ,1 ⋯ an ,n [n −1]
an ,1 ⋯ an ,n [n −1]
Déf : Cette relation est appelée développement de det A selon la j ème colonne. Le coefficient ∆i , j est appelé
mineur de A d’indice (i , j ) . Le coefficient Ai , j = (−1)i + j ∆i , j est appelé cofacteur de A d’indice (i , j ) .
n n
det A = ∑ ai , j Ai , j = ∑ (−1)i + j ai , j ∆i , j
j =1 j =1
Déf : Cette relation est appelée développement de det A selon la i ème ligne.
-4/5-
2°) Comatrice
Soit A = (ai , j ) ∈ M n (K ) . Pour 1 ≤ i , j ≤ n , on note Ai , j le cofacteur d’indice (i , j ) de la matrice A .
a11 ⋯ a1n
i+j i+j
Ai , j = (−1) ∆i , j = (−1) ⋮ aˆij ⋮ .
an1 ⋯ ann
Déf : On appelle comatrice de A la matrice des cofacteurs de A , on la note com(A) = (Ai , j )1≤i , j ≤n ∈ M n (K ) .
Théorème :
∀A ∈ M n (K), t com(A).A = A. t com A = det AI
. n.
1 t
Cor : Si det A ≠ 0 alors A−1 = com(A) .
det A
-5/5-
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Applications multilinéaires
Posons n = dim E . Comme det( f 2 ) = det(−I n ) on a det( f ) 2 = (−1)n ≥ 0 , donc n est pair.
Exercice 3 Soit V = {x ֏ ex P (x ) | P ∈ ℝ n [X ]} .
a) Montrer que V est un sous-espace vectoriel de F ( ℝ, ℝ ) dont on déterminera la dimension.
b) Montrer que l’application D : f ֏ f ′ est un endomorphisme de V dont on calculera le
déterminant.
Exercice 4 Soient n ∈ ℕ∗ , E un K -espace vectoriel de dimension n , f ∈ L(E ) et B = (e1 ,...,en ) une base
n
de E . Montrer que pour tout (x1 ,..., x n ) ∈ E n : ∑ det (x ,..., f (x
j =1
B 1 j ),..., x n ) = tr( f ) det B (x1 ,..., x n ) .
n
L’application ϕ : E n → K définie par ϕ (x1 ,…, x n ) = ∑ det B (x1 , …, f (x j ), …, x n ) est une forme n -linéaire
j =1
1
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Calcul de déterminants
b c 0 b c a a 3 +b 3 b 3 + c 3 c 3 + a 3
a a a a a c c b
1 1 1
a b b b c a b c
d) e) f) cos a cos b cos c .
a b c c c b a c
sin a sin b sin c
a b c d b c c a
0 a b
a c a 0
a) En développant selon la première ligne, a 0 c = −a +b = abc + abc = 2abc .
b 0 b c
b c 0
a b c 1 b c
a −b b − c
b) c a b = (a + b + c ) 1 a b = (a + b + c ) = (a + b + c )(a 2 + b 2 + c 2 − (ab + bc + ca ))
c − a a −b
b c a 1 c a
donc D = (b −a )(c −a )(ac + c 2 −ab −b 2 ) = (b −a )(c −a )(c −b )(a + b + c )
a +b b +c c +a a +b c −a c −b 2c c −a c −b
c) D = a 2 + b 2 b 2 + c 2 c 2 + a 2 = a 2 + b 2 c 2 −a 2 c 2 −b 2 = 2c 2 c 2 −a 2 c 2 −b 2
a 3 +b 3 b 3 + c 3 c 3 + a 3 a 3 + b 3 c 3 − a 3 c 3 −b 3 2c 3 c 3 −a 3 c 3 −b 3
2
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c −a −b 1 1 1 1 1 1
donc D = 2 c 2 −a 2 −b 2 = 2abc c a b = 2abc 0 a −c b −c
c3 −a 3 −b 3 c2 a 2 b2 0 a 2 −c 2 b 2 −c 2
1 1
puis D = 2abc (a −c )(b −c ) = 2abc (a −c )(b −c )(b −a ) .
a +c b +c
a a a a a a a a
b −a b −a b −a
a b b b 0 b −a b −a b −a
d) D = = = a b −a c −a c −a
a b c c 0 b −a c −a c −a
b −a c −a d −a
a b c d 0 b − a c − a d −a
b −a b −a b −a
c −b c −b
donc D = a 0 c −b c −b = a (b −a ) = a (b −a )(c −b )(d −c ) .
c −b d −b
0 c −b d −b
a c c b a + b + 2c c c b 1 c c b 1 c c b
c a b c a + b + 2c a b c 1 a b c 0 a − c b − c c −b
e) D = = = (a + b + 2c ) = (a + b + 2c )
c b a c a + b + 2c b a c 1 b a c 0 b − c a − c c −b
b c c a a + b + 2c c c a 1 c c a 0 0 0 a −b
a −c b −c
donc D = (a + b + 2c )(a −b ) = (a + b + 2c )(a −b )((a −c ) 2 − (b −c )2 )
b −c a −c
puis D = (a + b + 2c )(a −b ) 2 (a + b − 2c )
b +a c +a
1 1 1 1 0 0 sin sin
b −a c −a 2 2
f) D = cos a cos b cos c = cos a cos b − cos a cos c − cos a = −4sin sin
sin a sin b sin c sin a sin b − sin a sin c − sin a 2 2 cos b + a cos
c +a
2 2
b −a c −a b −c
donc D = −4sin sin sin
2 2 2
a1 a 2 a 3 ⋯ an a1 −a 2 a 2 −a 3 ⋯ a n−1 −a n an
a2 a2 a3 ⋯ an 0 a 2 −a 3 a n−1 −a n an
det(a max(i , j ) ) = a 3 a 3 a 3 ⋯ an = 0 ⋱ ⋮ ⋮ = (a1 −a 2 )(a 2 −a 3 )…(a n−1 −a n )a n
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ a n−1 −a n an
an an an ⋯ an (0) 0 an
Pour ai = i , det(a max(i , j ) ) = (−1)n −1 n .
Pour ai = n + 1− i , det(a min(i , j ) ) = 1 .
a1 a 2 ⋯ an
⋱ ⋱ ⋮
Exercice 11 Soient a1 , a 2 , …, an ∈ K . Calculer ⋱ a2
a1
a1
a1 a 2 ⋯ an a1 −a 2 C1 ← C1 −C 2
⋱ ⋱ ⋮ ⋱ ∗ n −1 C 2 ← C 2 −C 3
⋱ a2 = a1 −a 2 = a1 (a1 −a 2 ) via .
a1 ⋮
a1 0 a1 C n −1 ← C n−1 −C n
S1 S1 S1 ⋯ S1
S1 S 2 S2 ⋯ S2 k
Exercice 12 Soit n ∈ ℕ∗ . Calculer S1 S 2 S3 ⋯ S3 où pour tout 1 ≤ k ≤ n on a : Sk = ∑ i
⋮ ⋮ ⋮ ⋱ ⋮ i =1
S1 S 2 S3 ⋯ Sn
3
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S1 S1 S1 ⋯ S1 S1 S1 ⋯ ⋯ S1 Ln ← Ln − Ln −1
S1 S 2 S2 ⋯ S2 2 ⋯ ⋯ 2 Ln −1 ← Ln −1 − Ln −2
S1 S 2 S3 ⋯ S3 = 3 ⋯ 3 = n ! via ⋮ .
⋮ ⋮ ⋮ ⋱ ⋮ ⋱ ⋮0 L3 ← L3 − L2
S1 S 2 S3 ⋯ Sn n L2 ← L2 − L1
a −b c −d
Exercice 13 Calculer de deux façons : .
b a d c
a −b c −d
= (a 2 + b 2 )(c 2 + d 2 ) .
b a d c
a −b c −d ac −bd −(ad + bc )
= = (ac −bd ) 2 + (ad + bc )2 .
b a d c ad + bc ac −bd
a b c d
−b a −d c
Exercice 14 Soit A = avec a ,b ,c ,d ∈ ℝ .
−c d a −b
−d −c b a
a) Calculer t A.A . En déduire det A .
b) Soient a ,b ,c ,d ,a ′,b ′,c ′, d ′ ∈ ℝ . Montrer qu’il existe a ′′,b ′′,c ′′,d ′′ ∈ ℝ tels que :
(a 2 + b 2 + c 2 + d 2 )(a ′ 2 + b ′ 2 + c ′ 2 + d ′ 2 ) = a ′′ 2 + b ′′ 2 + c ′′ 2 + d ′′ 2 .
Exercice 15 Soient A, B ∈ Mn ( ℝ ) .
A B
a) Montrer que = det(A + B ) det(A − B ) .
B A
A −B
b) Justifier que ≥0 .
B A
A B A+B B A+B B
a) = = .
B A A+B A 0 A −B
A −B A − iB −B A − iB −B 2
b) = = = A + iB ≥ 0
B A B + iA A 0 A + iB
λ1 + x a +x ⋯ a +x
b +x λ2 + x ⋱ ⋮
Exercice 16 Soient a ≠ b et λ1 , λ2 ,..., λn . On pose ∆n (x ) = .
⋮ ⋱ ⋱ a +x
b +x ⋯ b +x λn + x [n ]
a) Montrer que ∆n (x ) est une fonction affine de x .
b) Calculer ∆n (x ) et en déduire ∆n (0) .
4
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λ1 + x a − λ1 ⋯ a − λ1
b + x λ2 −b a −b
a) ∆n (x ) = = αx + β (en développant selon la première colonne).
⋮ ⋱
b +x 0 λn −b [n ]
n n
b) ∆n (−a ) = ∏ (λi −a ) et ∆n (−b ) = ∏ (λi −b )
i =1 i =1
n n n n
∏ (λi −a ) − ∏ (λi −b )
i =1 i =1
b∏ (λi −a ) −a ∏ (λi −b )
i =1 i =1
donc α = et β = .
b −a b −a
0 1 ⋯ 1
−1 ⋱ ⋱ ⋮
Exercice 17 Calculer en établissant une relation de récurrence : Dn =
⋮ ⋱ ⋱ 1
−1 ⋯ −1 0 [n ]
0 1 ⋯ 1
1 ⋱ ⋱ ⋮
Exercice 18 Calculer en établissant une relation de récurrence : Dn =
⋮ ⋱ ⋱ 1
1 ⋯ 1 0 [n ]
1 ⋯ 1
Exercice 19 Calculer en établissant une relation de récurrence : Dn = ⋮ ⋱ 0 .
1 0 1 [n ]
1 ⋯ 1 1 ⋯ 1
→
Dn = ⋮ ⋱ 0 =− ⋱ ⋮ + Dn −1 = −1 + Dn −1 .
1 0 1 [n ]
0 1
Comme D1 = 1 on a Dn = 2 − n .
5
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2 1 ⋯ 1
1 3 ⋱ ⋮
Exercice 20 Calculer en établissant une relation de récurrence Dn = .
⋮ ⋱ ⋱ 1
1 ⋯ 1 n + 1 [n ]
n
1
On exprimera le résultat à l’aide des termes de la suite (H n ) avec H n = ∑ .
k =1 k
a +b b ⋯ b
a ⋱ ⋱ ⋮
Exercice 21 Calculer en établissant une relation de récurrence : Dn = .
⋮ ⋱ ⋱ b
a ⋯ a a +b [n ]
a 0 ⋯ 0 b b ⋯ b
a +b b
a a +b b a a +b b
Dn = ⋱ = + = aDn −1 + b n .
⋮ ⋱ ⋮ ⋱
a a + b [n ]
a a a +b a a a +b
a n +1 −b n +1
Par récurrence, Dn = .
a −b
C 10 C 11 0 ⋯ ⋯ 0
0 1 2
C 2
C 2
C 2
0 ⋮
0 1 2 3
C C C C ⋱ ⋮ n n!
Exercice 22 Calculer Dn = 3
0
3
1
3
2
3
3 en notant C nk = = .
C 4
C 4
C 4
C 4
⋱ 0 k k !(n − k )!
⋮ ⋱ C nn−−11
C n0 C n1 C n2 C n3 ⋯ C nn −1
[n ]
C 10 C 11 0 ⋯ ⋯ 0 1 1 0 ⋯ ⋯ 0
0 1
C 20 1
C2 C2 0 2
⋮ 0 C1 C1 0 ⋮
C0 C 31 C 32 C 33 ⋱ ⋮ ⋮ C 20 C 21 C 22 ⋱ ⋮
Dn = 30 =
C4 C 41 C 42 C 43 ⋱ 0 ⋮ C 30 C 31 C 32 ⋱ 0
⋮ ⋱ C nn−−11 ⋮ ⋱ C nn−−22
C n0 C n C n C n ⋯ C nn −1 [n ]
1 2 3
0 C n0−1 C n1−1 C n2−1 ⋯ C nn−−12 [n ]
via Ln ← Ln − Ln −1 , …, L2 ← L2 − L1 et la formule du triangle de Pascal : C nk = C nk−−11 +C nk−1 .
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C 00 C 11 ⋯ C nn
C 0 C 21 ⋯ C nn+1 n n!
Exercice 23 Calculer Dn +1 = 1 en notant par C nk = = .
⋮ ⋮ ⋮ k k !(n − k )!
C n0 C n1 +1 ⋯ C 2nn [n +1]
C 00 C11 ⋯ C nn C 00 C 11 ⋯ C nn
C 0 C 21 ⋯ C nn+1 0 C 10 ⋯ C nn −1
Dn +1 = 1 = .
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮
n −1
C n0 C n1 +1 ⋯ C 2nn [n +1]
0 C n
0
⋯ C 2n −1 [n +1]
Déterminants tridiagonaux
2a a 0
a ⋱ ⋱
Exercice 24 Calculer Dn = pour a ∈ K .
⋱ ⋱ a
0 a 2a
En développant par rapport à la première colonne, puis par rapport à la première ligne dans le second
déterminant on obtient :
2a a 0
a ⋱ ⋱
Dn = = 2aDn −1 −a 2Dn −2 d’où Dn − 2aDn +1 + a 2Dn = 0
⋱ ⋱ a
0 a 2a
D1 = 2a , D2 = 3a 2 . puis Dn = (n + 1)a n .
1+ x 2 x 0
x ⋱ ⋱
Exercice 25 Soient x ∈ ℂ et n ∈ ℕ∗ . Calculer Dn = .
⋱ ⋱ x
0 x 1+ x 2
Pour n ≥ 2 , on a Dn = (1 + x 2 )Dn −1 − x 2Dn −2 . (Dn ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2 d’équation
caractéristique r 2 − (1 + x 2 )r − x 2 = 0 de racines 1 et x 2 .
λ + µ = 1 µ = 1− λ λ = 1 (1− x 2 ) 1 − x 2n + 2
Si x 2 ≠ 1 alors Dn = λ + µx 2n avec 2 2 2 2 2 . Ainsi Dn = .
λ + µx = 1 + x λ (1− x ) = 1µ = −x (1− x ) 1− x 2
7
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2cos θ 1
∗ 1 ⋱ ⋱
Exercice 26 Soient θ ∈ ℝ et n ∈ ℕ . Calculer Dn =
1 ⋱ 1
1 2 cos θ [n ]
Pour n ≥ 2 , on a Dn = 2 cos θDn −1 − Dn −2 . (Dn ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2 d’équation
caractéristique r 2 − 2 cos θr + 1 = 0 de racines eiθ et e−iθ .
sin(n + 1)θ
Ainsi Dn = .
sin θ
a + b ab
1 ⋱ ⋱
Exercice 27 Soient a ,b ∈ ℂ∗ distincts. Calculer Dn = .
⋱ ⋱ ab
1 a +b
Pour n ≥ 2 , on a Dn = (a + b )Dn −1 −abDn −2 . (Dn ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2 d’équation
caractéristique r 2 − (a + b )r + ab = 0 de racines a et b .
λ = a n +1 n +1
λa + µb = a + b a −b et D = a −b
On a Dn = λa + µb avec
n n
2 , .
λa + µb 2 = a 2 + ab + b 2 b n
a −b
µ =
a −b
Système de Cramer
1 1 1
a) a b c = (b −a )(c −a )(c −b ) ≠ 0 .
a 2 b2 c2
(b −d )(c −d )(c −b ) (d −a )(c −a )(c −d ) (b −a )(d −a )(d −b )
Par les formules de Cramer : x = ,y = et z = .
(b −a )(c −a )(c −b ) (b −a )(c −a )(c −b ) (b −a )(c −a )(c −b )
1 1 1
b) a b c = (b −a )(c −a )(c −b )(a + b + c ) ≠ 0 .
a 3 b3 c3
(b −d )(c −d )(c −b )(d + b + c )
Par les formules de Cramer : x = et les autres par symétrie.
(b −a )(c −a )(c −b )(a + b + c )
x + y + z = a
Exercice 29 Résoudre 2
x + jy + j z = b en fonction de a ,b ,c ∈ ℂ .
2
x + j y + jz = c
8
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a +b + c
Le système est de Cramer via déterminant de Vandermonde. (1) + (2) + (3) donne x = ,
3
a + bj 2 + cj a + bj + cj 2
(1) + j 2 (2) + j (3) donne y = et (1) + j (2) + j 2 (3) donne z = .
3 3
x + ay + a 2z = 0
Exercice 30 Résoudre ax + y + az = 0 en fonction de a ∈ ℂ .
2
a x + ay + z = 0
1 a a2 1 a a2 1 a a2
2 2 2 2
a 1 a = 0 1− a a (1− a ) = 0 1− a a (1− a ) .
2 2 4 2
a a 1 0 a (1− a ) 1− a 0 0 1− a
Si a ≠ 1 alors est le système est de Cramer et homogène : S = {(0, 0, 0)} .
Si a = 1 alors le système équivaut à une seule équation x + ay + a 2z = 0 car les deux autres lui sont
proportionnelles. S = {(−ay −a 2z , y , z ) / y , z ∈ ℂ} .
Exploitation de déterminants
9
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n
Notons A = (ai , j ) et B = (bi , j ) . det(A + xB ) = ∑ ε(σ )∏ (a
σ ∈Sn i =1
σ (i ),i + xbσ (i ),i ) .
La fonction x ֏ det(A + xB ) est continue (car polynomiale), ne s’annule pas en 0 (car det(A) ≠ 0 ), donc ne
s’annule pas sur un voisinage de 0.
Comatrice
a) Si rg(A) = n alors A est inversible et sa comatrice l’est alors aussi donc rg(com(A)) = n .
Si rg(A) ≤ n − 2 alors A ne possède pas de déterminant extrait d’ordre n −1 non nul. Par suite com(A) = On
et donc rg(com(A)) = 0 .
Si rg(A) = n −1 , exploitons la relation At com(A) = det(A).I n = On .
Soient f et g les endomorphismes de K n canoniquement associés aux matrices A et t com(A) .
On a f
g = 0 donc Im g ⊂ ker f . Comme rg( f ) = n −1 , dim ker f = 1 et par suite rg(g ) ≤ 1 .
Ainsi rg(com(A)) ≤ 1 .
Comme rg(A) = n −1 , il existe un déterminant extrait non nul d’ordre n −1 et par suite com(A) ≠ On .
Finalement rg(com(A)) = 1 .
b) Comme At com(A) = det(A).I n on a det(A) det com(A) = (det A)n .
Si det A ≠ 0 alors det com(A) = (det A)n −1 .
Si det A = 0 alors rg(com(A)) = 1 < n donc det(com(A)) = 0 .
c) Si rg(A) = n alors t com(com(A)).com(A) = det(com(A)).I n = det(A)n −1 .I n .
Donc t com(com(A)) = det(A)n −1 com(A)−1 .
Or t com(A).A = det(A).I n donc t com(A) = det(A).A−1 , puis sachant t (B )−1 = (t B )−1 on a :
com(com(A)) = det(A)n −2 I n .
10
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Calcul de rang
1 α 0
⋱ ⋱
Exercice 36 Soient α ∈ ℂ et M = ∈ Mn (ℂ) .
0 1 α
α 0
1
a) Calculer det M .
b) Déterminer, en fonction de α le rang de M .
a b
Exercice 37 Soient a ,b ∈ ℂ . Déterminer, en fonction de a et b le rang de la matrice M (a ,b ) = ⋱ .
b
a
1 b ⋯ b 1 b ⋯ b
1 a b 0 a −b 0
det M (a ,b ) = (a + (n −1)b ) = (a + (n −1)b ) = (a + (n −1)b )(b −a )n −1 .
⋮ ⋱ ⋮ ⋱ ⋱
1 a 0 ⋯ 0 a −b
Si a ≠ b et a + (n −1)b ≠ 0 alors rg(M (a ,b )) = n .
Si a + (n −1)b = 0 et a ≠ 0 alors rg(M (a ,b )) = n −1 car M (a ,b ) possède une matrice de rang n −1
inversible car a ≠ b et a + (n − 2)b ≠ 0 .
Si a = b ≠ 0 alors rg(M (a ,b )) = 1 .
Si a = b = 0 alors rg(M (a ,b )) = 0 .
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11
Espaces vectoriels euclidiens
On définit la notion de produit scalaire dans un cadre plus général que celui de la géométrie. A partir de cette
notion, on redéfinit les notions de distance, d’orthogonalité, d’angles,...
E désigne un ℝ -espace vectoriel.
n et p désignent des entiers naturels.
I. Produit scalaire
1°) Définition
E ×E → ℝ
Déf : On appelle produit scalaire sur E toute application ϕ : telle que :
(x , y ) ֏ ϕ (x , y )
1. ϕ est une forme bilinéaire
2. ϕ est symétrique i.e. ∀x , y ∈ E , ϕ (x , y ) = ϕ (y , x )
3. ϕ est positive i.e. ∀x ∈ E , ϕ (x , x ) ≥ 0
4. ϕ est définie i.e. ∀x ∈ E , ϕ (x , x ) = 0 ⇒ x = 0 .
Cor : Pour x1 ,…, x n , y1 ,…, yn on a ∑ x iyi ≤ ∑ x i2 ∑ yi2 .
i =1 i =1 i=1
b b b
2
Pour f , g ∈ C 0 ([a ,b ], ℝ ) on a ∫ fg ≤ ∫ f 2 ∫ g 2 .
a a a
b) norme euclidienne
Déf : Soit x ∈ E , on appelle norme euclidienne (ou longueur) du vecteur x le réel x = (x | x ) .
Prop : ∀x , y ∈ E et ∀λ ∈ ℝ :
x ≥0,
x =0⇔x =0,
λ.x = λ x ,
(x | y ) ≤ x . y avec égalité ssi x et y sont colinéaires.
Théorème : (Inégalité triangulaire)
∀x , y ∈ E , x + y ≤ x + y .
De plus, il y a égalité ssi x et y colinéaires et (x | y ) ≥ 0 (i.e. x et y ont même direction et même sens)
Cor : (Inégalité triangulaire renversée)
∀x , y ∈ E , x − y ≤ x − y ≤ x + y .
Prop : (Identités remarquables)
∀x , y ∈ E :
2 2 2
x +y = x + 2(x | y ) + y ,
2 2 2
x −y = x − 2(x | y ) + y ,
2 2
(x + y | x − y ) = x − y ,
2
x + y + x −y
2
(
=2 x + y
2 2
) et
2 2
x + y − x −y = 4(x | y ) (identité de polarisation)
- 1 / 11 -
c) distance euclidienne
Déf : Soit x et y deux vecteurs de E . On appelle distance euclidienne de x à y le réel : d (x , y ) = y − x
Prop : ∀x , y , z ∈ E :
d (x , y ) = 0 ⇔ x = y
d (x , y ) = d (y , x )
d (x , z ) ≤ d (x , y ) + d (y , z )
d (x + z , y + z ) = d (x , y ) .
d) écart angulaire formé par deux vecteurs
Soit u et v deux vecteurs non nuls de E .
(u | v )
Par l’inégalité de Cauchy Schwarz on a : ∈ [−1,1] .
u .v
Donc ∃!θ ∈ [0, π ] tel que (u | v ) = u . v .cos θ .
Déf : Ce réel θ est appelé écart angulaire entre les vecteurs u et v .
On note θ = Ecart(u , v ) (∈ [ 0, π ]) .
Prop : Ecart(u , v ) = Ecart(v , u )
Ecart(−u , v ) = π − Ecart(u , v )
Ecart(u , v ) = 0 ssi u et v ont même direction et même sens.
Ecart(u , v ) = π ssi u et v ont même direction et sont de sens opposés.
Déf : On dit que u et v forment un angle aigu (resp. obtus, droit) ssi Ecart(u , v ) ∈ [0, π 2] (resp.
Ecart(u , v ) ∈ [ π 2, π ] , Ecart(u , v ) = π 2 ).
- 2 / 11 -
4°) Orthogonal d’une partie
Déf : Soit A une partie de E .
On appelle orthogonal de A l’ensemble noté A⊥ constitué des vecteurs orthogonaux a tout vecteur de A
i.e. A⊥ = {x ∈ E / ∀a ∈ A, (a | x ) = 0} .
Prop : Soit A et B deux parties de E :
A⊥ est un sous-espace vectoriel de E .
A ⊂ A⊥⊥ , A ⊂ B ⇒ B ⊥ ⊂ A⊥ et A⊥ = Vect(A)⊥ .
1°) Définition
Déf : On appelle espace vectoriel euclidien tout ℝ -espace vectoriel de dimension finie muni d’un produit
scalaire.
Désormais, E désigne un espace vectoriel euclidien.
- 3 / 11 -
Prop : Soit F et G sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel euclidien E .
(F +G )⊥ = F ⊥ ∩G ⊥ et (F ∩G )⊥ = F ⊥ +G ⊥ .
- 4 / 11 -
Prop : Soit (i , j , k ) une base orthonormée directe de E .
Soit u = xi + yj + zk , v = x ′i + y ′j + z ′k .
On a u ∧ v = (yz ′ − y ′z )i + (zx ′ − z ′x ) j + (xy ′ − x ′y )k .
Prop : (Formule du double produit vectoriel)
∀u , v , w ∈ E , u ∧ (v ∧ w ) = (u | w )v − (u | v )w .
Prop : (Identité de Lagrange)
2 2 2
∀u , v ∈ E , (u | v ) 2 + u ∧ v = u v .
Prop : ∀u , v ∈ E non nuls. Notons θ = Ecart(u , v ) . On a u ∧ v = u v sin θ .
- 5 / 11 -
n
Prop : Si B = (e1 ,...,e p ) est une base orthonormée de F alors : ∀x ∈ E , sF (x ) = 2∑ (x | ei )ei − x .
i =1
Théorème :
Soit s ∈ L(E ) . On a équivalence entre :
(i) s est un symétrie orthogonale
(ii) s 2 = Id et ∀x , y ∈ E , (s (x ) | y ) = (x | s (y )) .
Cor : La matrice d’une symétrie orthogonale dans une base orthonormée est symétrique.
Cor : Les symétries orthogonales conservent le produit scalaire :
∀x , y ∈ E , (s (x ) | s (y )) = (x | y ) .
En particulier, les symétries orthogonales conservent la norme :
∀x ∈ E , s (x ) = x .
- 6 / 11 -
3°) Automorphismes orthogonaux
Déf : On appelle endomorphisme orthogonal de E tout f ∈ L(E ) qui conserve le produit scalaire i.e. tel que :
∀x , y ∈ E , ( f (x ) | f (y )) = (x | y ) .
On note O (E ) l’ensemble de ces applications.
Prop : Si f ∈ O (E ) alors f conserve :
– la norme : ∀x ∈ E , f (x ) = x
– l’orthogonalité : ∀x , y ∈ E ,(x | y ) = 0 ⇒ ( f (x ) | f (y )) = 0 .
– les écarts angulaires : ∀x , y ∈ E non nuls, Ecart( f (x ), f (y )) = Ecart(x , y ) .
Prop : Si f ∈ O (E ) alors f est un automorphisme.
On parle indifféremment d’endomorphisme ou d’automorphisme orthogonal voire d’isométrie.
Prop : O (E ) est un sous-groupe de GL (E ) .
Déf : On l’appelle groupe orthogonal de E .
Théorème :
Soit f ∈ L(E ) et B = (e1 , …,en ) une base orthonormée de E .
On a équivalence entre :
(i) f ∈ O (E )
(ii) f (B ) est une base orthonormée
(iii) Mat B ( f ) ∈ O (n ) .
Cor : Etant donnés deux bases orthonormées B et B ′ , il existe un unique automorphisme orthogonal
transformant B et B ′ .
Cor : Si f ∈ O (E ) alors det( f ) = ±1 .
Déf : Les automorphismes orthogonaux de déterminant 1 (resp. −1 ) sont qualifiés de positifs (resp. négatifs).
Prop : SO (E ) = { f ∈ O (E ) / det f = 1} est un sous-groupe de GL (E ) .
Déf : SO (E ) est appelé groupe des isométries positives de E .
Déf : L’automorphisme orthogonale représenté par R(θ ) dans les bases orthonormées directes est appelée
rotation d’angle θ et est notée Rot θ .
- 7 / 11 -
Prop : ∀θ, θ ′ ∈ ℝ , Rot θ = Rot θ ′ ⇔ θ = θ ′ [ 2π ] , Rot θ Rot θ ′ = Rot θ +θ ′ = Rot θ ′ Rot θ et Rot θ−1 = Rot −θ .
Cor : O + (E ) = {Rot θ /θ ∈ ℝ } est un groupe abélien.
4°) Classification
Théorème :
Soit B = (i , j ) une base orthonormée de E . Pour tout automorphisme orthogonal négatif s de E il
cos ϕ sin ϕ
existe ϕ ∈ ℝ tel que Mat B (s ) = .
sin ϕ − cos ϕ
De plus s correspond alors à la réflexion par rapport à la droite vectorielle dirigée par
u = cos(ϕ 2)i + sin(ϕ 2) j .
Théorème :
Les automorphismes orthogonaux positifs sont les rotations vectorielles, celles-ci commutent entres elles
et ont même représentation dans toutes bases orthonormées directes.
Les automorphismes orthogonaux négatifs du plan sont les réflexions.
Cor : La composée de deux rotations est une rotation.
La composée de deux réflexions est une rotation.
La composée d’une rotation et d’une réflexion est une réflexion.
- 8 / 11 -
Prop : Toute rotation du plan peut s’écrire comme produit de deux réflexions, l’une d’elle étant quelconque.
Cor : Tout automorphisme orthogonal du plan peut s’écrire comme un produit d’au plus deux réflexions.
Prop : Si θ = 0 [ 2π ] alors f = Id
Si θ ≠ 0 [ 2π ] alors les vecteurs invariants par f sont ceux de D .
Prop : Si B est une base orthonormée directe de E de la forme B = (u , v , w ) alors
0
1 0
Mat B ( f ) = 0 cos θ −sin θ ∈ SO (3) .
0 sin θ cos θ
Cor : Les rotations sont des automorphismes orthogonaux positifs de E .
Prop : ∀θ, θ ′ ∈ ℝ .
Rot u ,θ = Rot u ,θ ′ ⇔ θ = θ ′ [ 2π ]
Rot u ,θ Rot u ,θ ′ = Rot u ,θ +θ ′ = Rot u ,θ ′ Rot u ,θ .
Rot −u ,1θ = Rot u ,−θ .
- 9 / 11 -
b) représentation matricielle dans une base orthonormée quelconque
Prop : Soit f la rotation d’axe D dirigé et orienté par un vecteur unitaire u et d’angle θ .
∀x ∈ D ⊥ , f (x ) = cos θ.x + sin θ.(u ∧ x ) .
c) retournement
Déf : Soit D une droite vectorielle de E . On appelle retournement (ou demi-tour) autour de D la rotation
d’axe D et d’angle π . On la note Ret D .
Prop : Ret D est aussi la symétrie orthogonale par rapport à D .
- 10 / 11 -
1 0 0
Dans une base orthonormée directe de la forme B ′ = (u , v , w ) , on a Mat B ′ ( f ) = 0 cos θ − sin θ .
0 sin θ cos θ
On a tr( f ) = 2 cos θ + 1 = tr(A) , ceci donne cos θ .
Pour conclure il suffit de déterminer le signe de sin θ .
Soit x = α.u + β .v + γ .w ∉ D .
1 α α
Det(u , x , f (x )) = 0 β β cos θ − γ sin θ = (β 2 + γ 2 )sin θ .
0 γ β sin θ + γ cos θ
Ainsi le signe de sin θ est celui de Det(u , x , f (x )) .
Si dim F = 0 : hors-programme.
- 11 / 11 -
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Produit scalaire
n
Exercice 1 Soit n ∈ ℕ . Montrer que ϕ(P ,Q ) = ∑ P (k )Q (k ) définit un produit scalaire sur ℝ n [X ] .
k =0
1
Exercice 2 Montrer que ϕ ( f , g ) = ∫ f (t )g (t )(1− t 2 )dt définit un produit scalaire sur E = C ([−1,1], ℝ ) .
−1
1
Exercice 3 Soit E = C 1 ([0,1], ℝ ) . Pour f , g ∈ E , on pose ϕ ( f , g ) = f (0)g (0) + ∫ f ′(t )g ′(t )dt .
0
λ
Considérons x 0 = 2
a . On a (a | x 0 ) = λ i.e. x 0 ∈ S .
a
Soit x ∈ E , x ∈ S ⇔ (a | x − x 0 ) = 0 , donc S = x 0 + Vect(a )⊥ .
Exercice 6 Soit E = ℝ [X ] .
1
a) Montrer que ϕ (P ,Q ) = ∫ P (t )Q (t )dt définit un produit scalaire sur E .
0
1
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a) ras
b) Supposons qu'un tel polynôme Q existe et considérons P = XQ .
1
On a θ (P ) = 0 = ∫ tQ 2 (t )dt donc Q = 0 d'où θ = 0 . Absurde.
0
n n 2
n 1
2
n n
1 n 1
∑ x k ≤ ∑ ∑ x k donc ∑x ≥ n2 .
k =1 x k k =1 x k k =1 k =1 k
x1 xn
De plus, il y a égalité ssi =⋯= soit x1 = ⋯ = x n = 1 n .
1 x1 1 xn
2
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b
Exercice 10 On considère C 0 ([a ,b ], ℝ ) muni du produit scalaire ( f | g ) = ∫ f (t )g (t )dt .
a
b b dt
Pour f strictement positive sur [a ,b ] on pose ℓ ( f ) = ∫ f (t )dt ∫ .
a a f (t )
Montrer que ℓ ( f ) ≥ (b −a )2 . Etudier les cas d’égalités.
1
Exercice 11 Soit f : [ 0,1] → ℝ continue et positive. On pose I n = ∫ t n f (t )dt .
0
1 1
2 2 1 1
∫ t n +p f (t )dt = ∫ t n f (t )t p f (t ) dt ≤ ∫ t 2n f (t )dt ∫ t 2 p f (t )dt .
0 0 0 0
Orthogonalité
Par suite (x | y ) = 0 .
1 π
Exercice 13 On définit une application ϕ : ℝ [X ]× ℝ [X ] → ℂ par ϕ (P ,Q ) = ∫ P (eiθ )Q (e−iθ )dθ .
2π − π
b) ϕ (X k , X ℓ ) =
1
2π ∫−
π
π
ei (k −ℓ ) θ dθ = {
1 si k = ℓ
0 sinon
.
Base orthonormée
Exercice 14 Dans ℝ 3 muni du produit scalaire canonique, orthonormaliser en suivant le procédé de Schmidt,
la famille (u , v , w ) où u = (1, 0,1), v = (1,1,1), w = (−1,1, 0) .
3
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1 1 1 1
e1 = ( , 0, ),e2 = (0,1, 0) et e3 = (− , 0, ).
2 2 2 2
Exercice 15 Soit (e1 ,e 2 , …,en ) une famille de vecteurs d’un espace vectoriel euclidien E vérifiant :
n
∀i ∈ {1, 2, …, n } , ei = 1 et ∀x ∈ E , ∑ (x | e )
2
i
2
= x .
i =1
Montrer que (e1 ,e 2 , …,en ) est une famille orthonormée, puis une base orthonormée de E .
n n
= ∑ (e j | ei ) 2 = 1 + ∑ (e j | ei ) 2 donc ∀1 ≤ i ≠ j ≤ n , (ei | e j ) = 0 .
2
∀1 ≤ j ≤ n , 1 = e j
i =1 i =1
i≠j
Exercice 16 Construire une base orthonormée directe de ℝ 3 dont les deux premiers vecteurs appartiennent au
plan dont l’équation dans la base canonique est x + y + z = 0 .
1 1 1
Prenons w = , , (normal au plan) pour troisième vecteur.
3 3 3
1 1
Posons u = ,− , 0 (du plan) pour premier vecteur et v = w ∧ u pour deuxième vecteur.
2 2
F ,G ⊂ F ∪G donc (F ∪G )⊥ ⊂ F ⊥ ∩G ⊥ .
Soit x ∈ F ⊥ ∩G ⊥ . Pour tout y ∈ F ∪G , en discutant selon l’appartenance de y a F ou G , on a (x | y ) = 0
donc x ∈ (F ∪G )⊥ . Ainsi F ⊥ ∩G ⊥ ⊂ (F ∪G )⊥ puis l’égalité.
4
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∀x , y ∈ E , ( f (x + y ) | x + y ) = 0 , or
( f (x + y ) | x + y ) = ( f (x ) | x ) + ( f (y ) | y ) + ( f (x ) | y ) + ( f (y ) | x ) = ( f (x ) | y ) + ( f (y ) | x ) .
Si x ∈ ker f alors ∀y ∈ E , (x | f (y )) = −( f (x ) | y ) = 0 donc x ∈ (Im f )⊥ . Ainsi ker f ⊂ (Im f )⊥ .
De plus par le théorème du rang il y égalité des dimensions donc ker f = (Im f )⊥ .
5
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Exercice 25 Soient a et b deux vecteurs distincts d’un espace vectoriel euclidien E tels que a = b .
Montrer qu’il existe une unique réflexion échangeant a et b .
Unicité : Si σ est une réflexion par rapport à un hyperplan H solution alors :
σ (a −b ) = b −a et donc H = Vect(b −a )⊥ .
Existence : Soit H = Vect(b −a )⊥ et σ la réflexion par rapport à H .
σ (a −b ) = b −a et σ (a + b ) = a + b car (a + b | a −b ) = 0 .
1 1
Donc σ (a ) = σ (a + b ) + σ (a −b ) = b et σ (b ) = a . σ est solution.
2 2
a) Rien à signaler.
b) ∀f ∈ P et ∀g ∈ I , ϕ ( f , g ) = 0 car le produit t ֏ f (t )g (t ) est impair.
Ainsi P ⊂ I ⊥ .
Inversement, soit h ∈ I ⊥ . On sait P ⊕ I = E donc on peut écrire h = f + g avec f ∈ P et g ∈ I .
On a ϕ (h , g ) = ϕ ( f , g ) + ϕ (g , g ) . Or ϕ (h , g ) = 0 et ϕ ( f , g ) = 0 donc ϕ (g , g ) = 0 d’où g = 0 .
Ainsi h = f ∈ P puis I ⊥ ⊂ P . On conclut.
c) ψ 2 = Id donc ψ est une symétrie. ∀f ∈ P , ψ ( f ) = f et ∀f ∈ I = (P )⊥ , ψ ( f ) = −f donc ψ est la symétrie
orthogonale par rapport à P .
6
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parallèlement à G .
∀u ∈ F , ∀v ∈ G et ∀λ ∈ ℝ considérons x = u + λ.v .
2 2
On a p (x ) = u et p (x ) ≤ x donne 0 ≤ 2λ (u | v ) + λ 2 v 2 .
Nécessairement (u | v ) = 0 donc F ⊂ G ⊥ puis l’égalité par les dimensions.
∫ (t − (at 2 + bt + c )) dt .
1 2
3
b) Calculer inf
(a ,b ,c )∈ ℝ 3
−1
∫ (t − (at 2 + bt + c )) dt = d (X 3 , F ) 2 où F = Vect(1, X , X 2 ) .
1 2
3
b) inf
(a ,b ,c )∈ ℝ 3
−1
7
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P = a + bX + cX 2 et (X 3 − P | 1) = (X 3 − P | X ) = (X 3 − P | X 2 ) = 0 .
3 8
On en déduit que P = X puis d (X 3 , F ) 2 = .
5 175
a) Si (x1 , …, x n ) est liée alors les colonnes de G (x1 , …, x n ) le sont selon la même relation.
n
b) (x i | x j ) = ∑ ak ,iak , j avec M = (ai , j ) donc G (x1 ,…, x n ) =t MM .
k =1
Par suite det(G (x1 , x 2 ,…, x n )) = det(M ) 2 > 0 car M inversible puisque (x1 , …, x n ) libre.
c) x = u + n avec u ∈ F et n ∈ F ⊥ . On a d (x , F ) = n .
En exprimant la première colonne du déterminant comme somme de deux colonnes :
2
n ∗
detG (u + n , x1 ,…, x n ) = detG (u , x1 ,…, x n ) +
0 G (x1 ,…, x n )
2
n ∗ 2
or detG (u , x1 ,…, x n ) = 0 car la famille est liée et = n detG (x1 ,…, x n )
0 G (x1 ,…, x n )
det G (x , x1 , …, x n )
donc d (x , F ) = .
det G (x1 , …, x n )
Automorphismes orthogonaux
(⇒) connue
1 2 2
(⇐) Pour tout x , y ∈ E : ( f (x ) | f (y )) = ( f (x ) + f (y ) − f (x ) − f (y ) )
4
donc ( f (x ) | f (y )) =
1
4
( 2 2
f (x + y ) − f (x − y ) =
1
4
) 2
( 2
x + y − x − y = (x | y ) . )
Exercice 34 Soit f : E → E une application. Justifier l’équivalence suivante :
∀ (x , y ) ∈ E 2 ,( f (x ) | f (y )) = (x | y ) ⇔ f ∈ O (E )
(⇐) ok
(⇒) Le problème est de montrer que f est linéaire.
2 2 2
∀x ∈ E , ∀λ ∈ ℝ , f (λx ) − λ f (x ) = f (λx ) − 2λ ( f (λx ) | f (x )) + λ 2 f (x )
2 2 2 2 2
or f (λx ) = λ 2 x , ( f (λx ) | f (x )) = λ (x | x ) et f (x ) = x donc f (λx ) − λ f (x ) = 0 .
Ainsi f (λx ) = λ f (x ) .
∀x , y ∈ E ,
2 2 2
f (x + y ) − ( f (x ) + f (y )) = f (x + y ) − 2( f (x + y ) | f (x ) + f (y )) + f (x ) + f (y )
8
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2 2
or f (x + y ) = x + y , ( f (x + y ) | f (x ) + f (y )) = ( f (x + y ) | f (x )) + ( f (x + y ) | f (y )) = (x + y | x + y )
2 2 2 2 2
et f (x ) + f (y ) = f (x ) + 2( f (x ) | f (y )) + f (y ) = x + 2(x | y ) + y donc
2
f (x + y ) − ( f (x ) + f (y )) = 0 et ainsi f (x + y ) = f (x ) + f (y ) .
Finalement f est linéaire. De plus f conserve le produit scalaire donc f ∈ O (E ) .
Exercice 36 Soit F un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel euclidien E et f ∈ O (E ) tels que
f (F ) ⊂ F . Montrer que f (F ) = F et f (F ⊥ ) = F ⊥ .
Exercice 37 Soit f un automorphisme orthogonal d’un espace vectoriel euclidien E et F = ker( f − Id) .
Montrer que f (F ⊥ ) = F ⊥ .
a) ∀z = g (a ) ∈ Im g et ∀y ∈ ker g . On a f (y ) = y .
(z | y ) = (g (a ) | y ) = ( f (a ) −a | y ) = ( f (a ) | y ) − (a | y ) = ( f (a ) | f (y )) − (a | y ) = 0 .
Donc Im g ⊂ ker g ⊥ puis par dimensions Im g = ker g ⊥ .
b) ∀x ∈ E , on peut écrire x = y + z avec y = p (x ) et z ∈ Im g .
1 1
(Id+ f + f 2 + ⋯ + f n )( f − Id)(a ) = ( f n +1 (a ) −a ) .
(pn − p )(x ) = pn (z ) =
n n
n +1 2a
Or f (a ) = a donc (pn − p )(x ) ≤ →0.
n
9
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commutent.
b) Calculer fαp pour p ∈ ℕ .
c) Montrer que fα est inversible si et seulement si α ≠ −1 . Quelle est la nature de f−1 ?
d) Montrer que fα ∈ O (E ) ⇔ α = 0 ou α = −2 . Quelle est la nature de f−2 ?
a) ∀ (α, β ) ∈ ℝ 2 , fα fβ = fα +β +αβ = fβ fα .
b) Par récurrence : fαp = f( α+1)p −1 .
c) Si α = −1 alors fα (a ) = 0 . f−1 est la projection orthogonale sur Vect(a )⊥ .
Si α ≠ −1 alors g = f−α (α +1) satisfait à la propriété fα g = g fα = Id donc fα inversible.
d) Si α = 0 alors f = Id . Si α = −2 alors f est la réflexion par rapport à Vect(a )⊥ .
Dans les deux cas f ∈ O (E ) .
Si α ≠ 0, −2 alors fα (a ) = (1 + α ).a puis fα (a ) = 1 + α ≠ 1 .
Exercice 40 Soit u et v deux vecteurs unitaires d’un plan vectoriel euclidien orienté.
Quels sont les automorphismes orthogonaux qui envoient u sur v ?
Il existe une seule rotation (et non deux) qui envoie u sur v , celle d’angle (u , v ) .
Reste à déterminer les réflexions qui échangent u et v . Soit s une telle réflexion.
Si u = v alors s est la réflexion par rapport à Vect(u ) .
Si u ≠ v alors s est la réflexion par rapport à Vect(u − v )⊥ .
Posons r = Rot θ et s = σD .
(s r s ) r = (s r ) 2 = Id car s r ∈ O − (E ) et c’est donc une réflexion.
Par suite s r s = r −1 = Rot −θ .
s (r s r ) = (s r ) 2 = Id donc r s r = s −1 = s .
Exercice 43 Soit E un espace vectoriel euclidien orienté muni d’une base orthonormée directe B = (i , j , k ) .
2 2 1
1
Soit f ∈ L(E ) déterminé par Mat B ( f ) = 1 −2 2 = A . Etudier f .
3 2 −1 −2
A ∈ O (3) donc f ∈ O (E )
−x + 2y + z = 0
Soit u = xi + yj + zk ∈ E . f (u ) = u ⇔
x = 3z
x − 5y + 2z = 0 ⇔ y = z .
2x − y − 5z = 0
{
f est une rotation autour de l’axe dirigé et orienté par u = 3i + j + k . Notons θ son angle.
cos θ = − 5 6 et Det(u , i , f (i )) < 0 donc θ = − arccos(− 5 6) .
10
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Exercice 44 Soit E un espace vectoriel euclidien orienté muni d’une base orthonormée directe B = (i , j , k ) .
1 − 2 1
1
Soit f ∈ L(E ) déterminé par Mat B ( f ) = 2 0 − 2 .
2
1 2 1
a) Former une base orthonormée directe B ′ = (u , v , w ) telle que v , w ∈ P : x + z = 0 .
b) Former la matrice de f dans B ′ et reconnaître f .
1 1
a) u = (i + k ) , v = j et w = u ∧ v = (−i + k ) .
2 2
1 0 0
b) Mat B ′ ( f ) = 0 0 −1 donc f est le quart de tour direct autour de la droite dirigée et orientée par u .
0 1 0
Exercice 45 E désigne un espace vectoriel euclidien orienté muni d’une base orthonormée directe
B = (i , j , k ) . Déterminer la nature, et préciser les éléments caractéristique, de l’endomorphisme f
de E dont la matrice dans B est donnée ci-après :
3 6 7 4 4 −8 4 1
1
1 1 1
a) A = 1 3 − 6 b) A = − −4 8 −1 c) A = 4 7 4 .
4 9 4 1 −8 9 1 4 −8
− 6 6 2
a b b
Exercice 46 Soit (a ,b ) ∈ ℝ 2 et A = b a b . Pour quels a ,b ∈ ℝ , a-t-on A ∈ O (3) ?
b b a
A ∈ O (3) ⇔ a 2 + 2b 2 = 1 et 2ab + b 2 = 0
A ∈ O (3) ⇔ (a ,b ) ∈ {(1, 0), (−1, 0),(1 3, −2 3), (−1 3, 2 3)} .
Si a = 1 et b = 0 alors f = Id .
Si a = −1 et b = 0 alors f = − Id .
Si a = 1 3 et b = − 2 3 alors f est la réflexion par rapport au plan d’équation x + y + z = 0 .
Si a = −1 3 et b = 2 3 alors f est opposée à la transformation précédente, c’est le retournement d’axe dirigé
par w = i + j + k .
Exercice 47 Soir E un espace vectoriel euclidien orienté muni d’une base orthonormée directe B = (i , j , k ) .
2π
Former la matrice dans B de la rotation f d’axe orienté par i + j + k et d’angle .
3
1 1 1
Soit C = (u , v , w ) la base orthonormée définie par u = (i − j ), v = (i + j − 2k ), w = (i + j + k ) et P
2 6 3
la matrice de passage de B à C
−1 2 − 3 2 0 0 0 1
Ω = P . 3 2 −1 2 0.P = 1 0 0 .
0 0 1 0 1 0
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Exercice 48 Soit f une rotation d’un espace vectoriel euclidien orienté E de dimension 3 d’axe D = Vect(u ) .
a) On suppose qu’il existe v ≠ 0 tel que f (v ) = −v . Montrer que f est un retournement.
b) Montrer que toute rotation f peut s’écrire comme produit de deux retournements.
Exercice 49 Soit f une rotation d’axe D dirigé et orienté par un vecteur unitaire u et d’angle θ ≠ 0 [ 2π ] .
Soit s une réflexion de E montrer que f et s commutent ssi D est orthogonale au plan de
réflexion de s ou bien D est incluse dans ce plan et f est un retournement.
Si f s = s f alors f (s (u )) = s (u ) donc s (u ) = u ou s (u ) = −u .
⊥
Si s (u ) = −u alors s est la réflexion par rapport à P = {u } .
Si s (u ) = u alors u appartient au plan de réflexion P et v est un vecteur de ce plan orthogonal à u alors
s ( f (v )) = f (v ) donc f (v ) est aussi un vecteur de ce plan orthogonal à u . Or ce ne peut être v , c’est donc −v
et par suite f est un retournement.
Inversement : ok
12
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Exercice 51 Soit u un vecteur unitaire d’un espace vectoriel euclidien orienté E de dimension 3.
Déterminer le noyau et l’image de l’endomorphisme f : E → E défini par f (x ) = u ∧ x .
Exercice 52 Dans E espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3, on se donne deux vecteurs a ≠ 0 et b .
Résoudre l’équation a ∧ x = b d’inconnue x ∈ E .
Exercice 53 Soit a ,b ,c ,d quatre vecteurs d’un espace vectoriel euclidien orienté E de dimension 3.
Montrer que [a ∧ b , a ∧ c ,a ∧ d ] = 0 .
Exercice 55 Soit a un vecteur unitaire d’un espace vectoriel euclidien orienté E de dimension 3.
On pose f : E → E définie par f (x ) = (x | a )a + a ∧ x .
Montrer que f ∈ O (E ) et préciser géométriquement f .
2 2 2
f (x ) = (x | a ) 2 + a ∧ x = x car a = 1 donc f ∈ O (E ) .
Si f (x ) = x alors a ∧ ((x | a )a + a ∧ x ) = a ∧ x conduit à a ∧ x = 0 puis x ∈ Vect(a ) .
Inversement, si x ∈ Vect(a ) alors f (x ) = x .
f est une rotation autour de D = Vect(a ) . Orientons D par a .
⊥
Pour x ∈ {a } , on a f (x ) = a ∧ x = Rot π 2 (x ) .
Finalement f est la rotation d’axe dirigé et orienté par a et d’angle π 2 .
13
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α + β 0 0
Par suite Mat B ( f ) = 0 α −γ = Ω(α, β , γ ) .
0
γ α
α + β = 1
Ω(α, β , γ ) ∈ O + (3) ⇔ 2 .
α + γ 2 = 1
f apparaît alors comme la rotation d’axe dirigé et orienté par u et d’angle θ où cos θ = α et sin θ = γ .
Exercice 57 Soit E un espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3 et f ∈ L(E ) non nul.
Supposons f est rotation vectorielle. ( f (i ), f ( j ), f (k )) est une base orthonormée directe donc f (i ), f ( j ) sont
Inversement, supposons ∀u , v ∈ E , f (u ∧ v ) = f (u ) ∧ f (v ) .
Si f (i ) = 0 alors f ( j ) = f (k ) = 0 et donc f = 0 .
14
Espaces vectoriels
K désigne le corps ℝ ou ℂ .
c) structure sur F (X , K)
Soit X un ensemble et E = F (X , K ) .
Pour λ ∈ K et f , g : X → K , on définit λ.f : X → K et f + g : X → K par :
∀x ∈ X , (λ.f )(x ) = λ f (x ) et ( f + g )(x ) = f (x ) + g (x ) .
-1/7-
On définit ainsi un produit extérieur de K sur F (X , K ) et une loi de composition interne additive sur
F (X , K ) .
Prop : Soit X un ensemble. (F (X , K ), +,.) est un K -espace vectoriel dont le vecteur nul est la fonction nulle.
En particulier :
Pour X = D ⊂ ℝ , l’ensemble F (D , ℝ ) (resp. F (D , ℂ) ) est un ℝ -espace vectoriel (resp. ℂ -espace
vectoriel).
Pour X = ℕ , l’ensemble ℝ ℕ (resp. ℂ ℕ ) est un ℝ -espace vectoriel (resp. ℂ -espace vectoriel).
d) structure sur F (X , F )
Soit X un ensemble et F un K -espace vectoriel.
Pour λ ∈ K et f , g ∈ F (X , F ) on définit λ.f : X → F et f + g : X → F par : ∀x ∈ X , (λ.f )(x ) = λ.f (x ) et
( f + g )(x ) = f (x ) + g (x ) .
Prop : (F (X , F ), +,.) est un K -espace vectoriel de vecteur nul égal à la fonction constante égale à oF .
e) les espaces complexes sont aussi réels
Soit E un ℂ -espace vectoriel. La loi de composition externe de opérant de ℂ sur E définit aussi par
restriction une loi de composition externe opérant de ℝ sur E . Les propriétés calculatoires étant conservées, on
peut affirmer que E est alors aussi un ℝ -espace vectoriel.
1°) Définition
Déf : On appelle sous-espace vectoriel de E toute partie F de E telle que :
1) F ≠ ∅ ,
2) ∀x , y ∈ F , x + y ∈ F ( F est stable pour + ),
3) ∀x ∈ F , ∀λ ∈ K , λ.x ∈ F ( F est stable pour.).
Théorème :
Si F est un sous-espace vectoriel de (E , +,.) alors (F , +,.) est un K -espace vectoriel.
Prop : (Caractérisation usuelle)
Soit F ⊂ E . F est un sous-espace vectoriel ssi :
1) o ∈ F ,
2) ∀x , y ∈ F , ∀λ, µ ∈ K , λ.x + µ.y ∈ F
( F stable par combinaison linéaire).
-2/7-
2°) Opérations sur les sous-espaces vectoriels F
o
a) intersection
G
Prop : Si F et G sont des sous-espaces vectoriels de E
F ∩G
alors F ∩G est un sous-espace vectoriel de E .
1°) Définition
Déf : Soit f : E → F . On dit que f est une application ( K -) linéaire (ou morphisme de K -espace vectoriel)
ssi :
1) ∀x , y ∈ E , f (x + y ) = f (x ) + f (y ) ,
2) ∀λ ∈ K , ∀x ∈ E , f (λ.x ) = λ.f (x ) .
On note LK (E , F ) (ou L(E , F ) ) l’ensemble de ces applications.
Prop : (caractérisation usuelle)
Soit f : E → F . On a équivalence entre :
(i) f est une application linéaire,
(ii) ∀λ, µ ∈ K , ∀x , y ∈ E , f (λ.x + µ.y ) = λ.f (x ) + µ.f (y ) .
-3/7-
Prop : Soit f ∈ L(E , F ) . On a : f (oE ) = oF .
Prop : Si e1 , …,en est une famille de vecteurs de E et f ∈ L(E , F ) alors
∀λ1 , …, λn ∈ K, f (λ1e1 + ⋯ + λnen ) = λ1 f (e1 ) + ⋯ + λn f (en )
(l’image d’un combinaison linéaire est la combinaison linéaire des images)
Prop : Soit f ∈ L(E , F ) et g ∈ L(F ,G ) . On a g f ∈ L(E ,G ) .
-4/7-
Prop : (linéarité du produit de composition)
∀λ, µ ∈ K , ∀f , g ∈ L(E , F ) et ∀h ∈ L(F ,G ) , h (λ.f + µ.g ) = λ.(h f ) + µ.(h g ) .
∀λ, µ ∈ K , ∀h ∈ L(E , F ) et ∀f , g ∈ L(F ,G ) , (λ.f + µ.g ) h = λ.( f h ) + µ.(g h ) .
k =0
()
( f + g )n = ∑ n f k g n −k et f n − g n = ( f − g )∑ f k g n −k −1 .
k k =0
En particulier :
Puisque f et I commutent :
n n −1
k =0
k()
(I + f )n = ∑ n f k et f n − I = ( f − I )∑ f k .
k =0
Prop : f g = 0 ⇔ Im g ⊂ ker f .
Déf : Un endomorphisme f ∈ L(E ) est dit idempotent ssi f 2 = f .
Un endomorphisme f ∈ L(E ) est dit nilpotent ssi ∃n ∈ ℕ, f n = 0 .
-5/7-
Déf : La projection vectorielle θ sur G et
parallèlement à F est appelée projection complémentaire de p .
q (x )
x
Prop : q = Id− p .
Déf : On appelle projecteur de E , tout endomorphisme p de E tel que p 2 = p .F
o p(x )
Théorème :
G
Si p est un projecteur de E alors :
1) Im p et ker p sont supplémentaires,
2) p est la projection vectorielle sur F = Im p , parallèlement à G = ker p .
V. Notions affines
x tu (x )
E désigne un K -espace vectoriel.
o u
1°) Translation
Déf : Soit u ∈ E . On appelle translation de vecteur u l’application tu : E → E définie par x ֏ x + u .
Prop : Soit u , v ∈ E . tu tv = tu +v = tv tu , tu est une permutation de E et tu− 1 = t−u .
-6/7-
2°) Sous-espace affine
Déf : Soit a ∈ E et F un sous-espace vectoriel de E . On appelle sous-espace affine passant par a et dirigé
par F l’ensemble :
a + F = {a + u / u ∈ F } = {x ∈ E / x −a ∈ F } .
Prop : Soit V = a + F un sous-espace affine.
Pour tout b ∈V on a V = b + F .
Prop : Si V = a + F alors F = {x − y / x , y ∈V } .
Par suite il y a unicité du sous-espace vectoriel F .
Déf : Le sous-espace vectoriel F est appelé direction sur du sous-espace affine V .
5°) Barycentre
Soit n ∈ ℕ * , u1 , …, un ∈ E et λ1 ,…, λn ∈ K tel que λ1 + ⋯ + λn ≠ 0 .
Déf : On appelle barycentre des vecteurs u1 ,…, un affectés respectivement des masses λ1 ,…, λn le vecteur :
λ u + ⋯ + λn un
v= 1 1 .
λ1 + ⋯ + λn
1
Déf : Lorsque les λ1 ,…, λn sont égaux non nuls, alors v = (u1 + ⋯ + un ) est appelé isobarycentre des
n
vecteurs u1 ,…, un .
Quand n = 2 , on parle de milieu de u1 et u 2 .
Prop : Si tous les ui appartiennent à un même sous-espace affine V = a + F alors le barycentre v des vecteurs
u1 ,…, un affectés des masses λ1 ,…, λn appartient à V .
6°) Convexité
Ici K = ℝ .
a ,b = {(1− λ )a + λb / λ ∈ [0,1]}
Déf : Soit a ,b ∈ E . On appelle segment d’extrémités a et b l’ensemble :
Déf : Soit C une partie de E . a a ,b
On dit que C est convexe ssi ∀a ,b ∈ C , a ,b ⊂ C .
b
Prop : Soit (C i )i ∈I une famille de parties convexes de E . o
C = ∩C i est un convexe.
i ∈I
-7/7-
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Sous-espace vectoriel
1
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Exercice 7 Montrer que les parties de F ([a ,b ], ℝ ) suivantes sont des sous-espaces vectoriels :
a) F = { f ∈ C 1 ([a ,b ], ℝ ) | f ′(a ) = f ′(b )}
{ }
b
b) G = f ∈ C 0 ([a ,b ], ℝ ) | ∫ f (t )dt = 0
a
∫ a
(λ f + µg )(t )dt = λ ∫ f (t )dt + µ ∫ g (t )dt = 0 donc λ f + µg ∈ G .
a a
2
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Exercice 11 Démontrer que le sous-ensemble constitué des suites réelles périodiques est un sous-espace
vectoriel d’une structure que l’on précisera.
Montrons que l’ensemble F étudié est un sous-espace vectoriel de l’ensemble E des suites réelles.
Assurément F ⊂ E . La suite nulle est périodique donc 0 ∈ F . Pour u , v ∈ F et λ , µ ∈ ℝ , on peut affirmer que
λu + µv est TT ′ périodique en notant T et T ′ des périodes non nulles de u et v . Ainsi λu + µv ∈ F .
(⇐) ok
(⇒) Supposons F ∩G = F +G . F ⊂ F +G = F ∩G ⊂ G et de même G ⊂ F et F = G .
Exercice 14 Soient F ,G et H des sous-espaces vectoriels d’un K -espace vectoriel E . Montrer que :
a) F ∩ (G + H ) ⊃ (F ∩G ) + (F ∩ H )
b) F + (G ∩ H ) ⊂ (F +G ) ∩ (F + H ) .
a) ∀u ∈ (F ∩G ) + (F ∩ H ) , on peut écrire u = x + y avec x ∈ F ∩G et y ∈ F ∩ H .
On a donc u = x + y ∈ F car x , y ∈ F et u = x + y ∈ G + H car x ∈ G et y ∈ H .
Ainsi u ∈ F ∩ (G + H ) .
b) ∀x ∈ F + (G ∩ H ) , on peut écrire u = x + y avec x ∈ F et y ∈ G ∩ H .
On a donc u ∈ F +G car x ∈ F et y ∈ G et aussi u ∈ F + H car x ∈ F et y ∈ H .
Ainsi u ∈ (F +G ) ∩ (F + H ) .
F + (G ∩ H ) ⊂ F +G et F + (G ∩ H ) ⊂ F + H donc F + (G ∩ H ) ⊂ (F +G ) ∩ (F + H ) .
Supposons de plus F ⊂ G .
3
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Soit x ∈ (F +G ) ∩ (F + H ) . On a x ∈ F +G = G et x = u + v avec u ∈ F et v ∈ H .
v = x − u ∈ G donc v ∈ G ∩ H puis x ∈ F + (G ∩ H ) .
⊃ : ok
Soit x ∈ (F + (G ∩ F ′)) ∩ (F + (G ∩G ′)) .
On peut écrire x = u + v avec u ∈ F et v ∈ G ∩ F ′ et x = u ′ + v ′ avec u ′ ∈ F et v ′ ∈ G ∩G ′ .
u − u ′ = v ′ − v ∈ F ∩G = F ′ ∩G ′ . v = −(v ′ − v ) + v ′ ∈ G ′ donc v ∈ G ∩ F ′ ∩G ′ = F ∩G ⊂ F puis
x = u + v ∈ F . Ainsi (F + (G ∩ F ′)) ∩ (F + (G ∩G ′)) ⊂ F puis l’égalité
4
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{ }
1
Exercice 20 Soient F = f ∈ C ([−1,1], ℂ) | ∫ f (t ) dt = 0 et G = { f ∈ C ([−1,1], ℂ) | f constante} .
−1
1
F ⊂ C ([−1,1], ℂ) , ɶ0 ∈ F car ∫ 0dt = 0 et ∀λ, µ ∈ ℂ , ∀f , g ∈ F , on a
−1
1 1 1
∫ −1
(λ f + µg )(t )dt = λ ∫ f (t )dt + µ ∫ g (t )dt = 0 donc λ f + µg ∈ F .
−1 −1
Exercice 21 Soient H = {(x1 , x 2 , …, x n ) ∈ Kn | x1 + x 2 + ⋯ + x n = 0} et u = (1,…,1) ∈ Kn .
Montrer que H et Vect(u ) sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de K n .
H ⊂ Kn , o = (0, …, 0) ∈ H car 0 + ⋯ + 0 = 0 et ∀λ, µ ∈ K , ∀x = (x1 , …, x n ) ∈ H , ∀y = (y1 ,…, yn ) ∈ H , on
a λx + µy = (λx1 + µy1 , …, λx n + µyn ) avec
(λx1 + µy1 ) + ⋯ + (λx n + µyn ) = λ (x1 + ⋯ + x n ) + µ(y1 + ⋯ + yn ) = 0 donc λx + µy ∈ H .
Vect(u ) = Ku est un sous-espace vectoriel.
Soit v ∈ H ∩ Vect(u ) . On peut écrire v = λu = (λ,…, λ ) car v ∈ Vect(u ) .
Or v ∈ H donc λ + ⋯ + λ = 0 d’où λ = 0 et donc v = o . Ainsi H ∩ Vect(u ) = {o } .
1
Soit v = (v1 ,…, vn ) ∈ Kn . Posons λ = (v1 + ⋯ + vn ) , y = λu et x = v − y .
n
Clairement x + y = v , y ∈ Vect(u ) . De plus x = (x1 , …, x n ) avec
x1 + ⋯ + x n = (v1 − λ ) + ⋯ + (vn − λ ) = (v1 + ⋯ + vn ) − nλ = 0 donc x ∈ H . Ainsi H + Vect(u ) = Kn .
Finalement H et Vect(u ) sont supplémentaires dans Kn .
a) sans peine
b) L’ensemble des fonctions constantes convient.
5
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Applications linéaires
1
Exercice 26 Soit J : C ([0,1], ℝ ) → ℝ définie par J ( f ) = ∫ f (t )dt .
0
∀λ , µ ∈ ℝ , ∀f , g ∈ C ∞ ( ℝ , ℝ ) ,
ϕ (λ f + µg ) = (λ f + µg ) ′′ − 3(λ f + µg ) ′ + 2(λ f + µg ) = λ ( f ′′ − 3f ′ + 2 f ) + µ(g ′′ − 3g ′ + 2g ) = λϕ ( f ) + µϕ (g )
De plus ϕ : C ∞ ( ℝ , ℝ ) → C ∞ ( ℝ, ℝ ) donc ϕ est un endomorphisme C ∞ ( ℝ, ℝ ) .
f ∈ ker ϕ ⇔ f ′′ − 3f ′ + 2 f = 0 .
C’est une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants d’équation caractéristique
r 2 − 3r + 2 = 0 de racines 1 et 2 . La solution générale est f (x ) = C 1ex +C 2 e 2x .
Par suite ker ϕ = {C 1ex +C 2 e 2x / C 1 ,C 2 ∈ ℝ } .
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Im Ea ⊂ E et ∀x ∈ E , en considérant f : X → E la fonction constante égale à x , on a Ea ( f ) = x . Par suite
x ∈ Im Ea et donc E ⊂ Im Ea . Par double inclusion Im Ea = E .
a) ∀λ, µ ∈ ℝ , ∀f , g ∈ E , ϕ (λ f + µg ) = (λ f + µg ) ′ = λ f ′ + µg ′ = λϕ ( f ) + µϕ (g ) et ∀x ∈ ℝ ,
x x x
ψ (λ f + µg )(x ) = ∫ λ f (t ) + µg (t )dt = λ ∫ f (t )dt + µ ∫ g (t )dt = (λψ ( f ) + µψ (g ))(x )
0 0 0
donc ψ (λ f + µg ) = λψ ( f ) + µψ (g ) .
De plus ϕ : E → E et ψ : E → E donc ϕ et ψ sont des endomorphismes de E .
b) ∀f ∈ E , (ϕ
ψ ) = (ψ ( f )) ′ = f car ψ ( f ) est la primitive de f qui s’annule en 0. Ainsi ϕ
ψ = IdE .
x
∀f ∈ E , ∀x ∈ ℝ , (ψ
ϕ )( f )(x ) = ∫ f ′(t )dt = f (x ) − f (0) .
0
c) ϕ
ψ est bijective donc ϕ est surjective et ψ injective.
ϕ est surjective donc Im ϕ = E . ker ϕ est formé des fonctions constantes.
Exercice 30 Soit f une application linéaire d’un K -espace vectoriel E vers un K -espace vectoriel F .
Montrer que pour toute partie A de E , on a f (Vect A) = Vect f (A) .
Exercice 31 Soient E un K -espace vectoriel et f un endomorphisme de E nilpotent i.e. tel qu’il existe
n ∈ ℕ∗ pour lequel f n = 0 . Montrer que Id− f est inversible et exprimer son inverse en fonction
de f .
Exercice 32 Soient E , F deux K -espaces vectoriels, f ∈ L(E , F ) et A,B deux sous-espaces vectoriels de
E . Montrer que : f (A) ⊂ f (B ) ⇔ A + ker f ⊂ B + ker f .
7
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1 3 1
a) Posons g = (3Id− f ) ∈ L(E ) . On a f
g = f − f 2 = Id et de même g
f = Id donc f est un
2 2 2
automorphisme et f −1 = g .
8
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b) En tant que noyaux d’applications linéaires, ker( f − Id) et ker( f − 2 Id) sont des sous-espaces vectoriels de
E.
Soit x ∈ ker( f − Id) ∩ ker( f − 2 Id) . On a f (x ) = x et f (x ) = 2x donc x = o . Ainsi
ker( f − Id) ∩ ker( f − 2 Id) = {o } .
Soit x ∈ E . Posons u = 2x − f (x ) et v = f (x ) − x .
On a u + v = x , f (u ) = 2 f (x ) − f 2 (x ) = 2x − f (x ) = u donc u ∈ ker( f − Id) et
f (v ) = f 2 (x ) − f (x ) = 2 f (x ) − 2x = 2v donc v ∈ ker( f − 2 Id) . Ainsi E = ker( f − Id) + ker( f − 2 Id) .
Finalement, ker( f − Id) et ker( f − 2 Id) sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E .
a) Soit x ∈ Im f ∩ ker g .
∃a ∈ E tel que x = f (a ) donc x = f (a ) = ( f
g
f )(a ) = ( f
g )(x ) = 0 .
Soit x ∈ E .
Analyse :
Supposons x = u + v avec u = f (a ) ∈ Im f et v ∈ ker g .
g (x ) = g
f (a ) donc ( f
g )(x ) = f (a ) = u .
Synthèse :
Posons u = ( f
g )(x ) et v = x − u .
On a u ∈ Im f , x = u + v et g (v ) = g (x ) − g (u ) = 0 i.e. v ∈ ker g .
b) On a f (Im g ) ⊂ Im f et ∀y ∈ Im f on peut écrire y = f (x ) avec x = g (a ) + u et u ∈ ker f .
On a alors y = f (g (a )) ∈ f (Im g ) .
Transformations vectorielles
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Soit x ∈ ker p . On a q (x ) = q (p (x )) = o donc x ∈ ker q . Ainsi ker p ⊂ ker q . Par symétrie l’égalité.
(ii) ⇒ (i) Supposons (ii)
Soit x ∈ E . On peut écrire x = u + v avec u ∈ Im q et v ∈ ker q = ker p .
D’une part (p
q )(x ) = p (q (u )) + p (o ) = p (u ) et d’autre part p (x ) = p (u ) + p (v ) = p (u ) .
Ainsi p
q = p et de même q
p = q .
(p
q )2 = p
q
p
q = p 2
q 2 = p
q donc p
q est un projecteur.
∀x ∈ ker p + ker q , ∃(u , v ) ∈ ker p × ker q tel que x = u + v .
(p
q )(x ) = (p
q )(u ) + (p
q )(v ) = (q
p )(u ) + (p
q )(v ) = o donc x ∈ ker p
q .
Ainsi ker p + ker q ⊂ ker p
q .
Inversement, soit x ∈ ker p
q . On peut écrire x = u + v avec u ∈ ker p et v ∈ Im p .
(p
q )(x ) = (q
p )(x ) = q (v ) = o donc v ∈ ker q . Par suite x ∈ ker p + ker q .
Par double inclusion : ker p
q = ker p + ker q
∀y ∈ Im p
q , ∃x ∈ E , y = (p
q )(x ) . On a y = p (q (x )) ∈ Im p et y = q (p (x )) ∈ Im q donc y ∈ Im p ∩ Im q .
Ainsi Im p
q ⊂ Im p ∩ Im q .
Inversement, ∀y ∈ Im p ∩ Im q , ∃x ∈ E , y = q (x ) et y = p (y ) = (p
q )(x ) ∈ Im p
q .
Ainsi Im p + Im q ⊂ Im p
q puis l’égalité.
(p + q ) 2 = p 2 + p
q + q
p + q 2 = p + q + (p
q + q
p ) .
Si p
q = q
p = 0 alors p
q + q
p = 0 et p + q est un projecteur.
Inversement, si p + q est un projecteur alors p
q + q
p = 0 .
∀y ∈ Im q , on a p (y ) + q (p (y )) = o .
On peut écrire p (y ) = u + v avec u ∈ Im q et v ∈ ker q donc p (y ) + q (p (y )) = o donne 2u + v = o or Im q et
kerq sont supplémentaires dans E donc u = v = o puis p (y ) = o . Ainsi Im q ⊂ ker p .
Par suite p
q = 0 puis q
p = −p
q = 0 .
L’inclusion Im p + q ⊂ Im p + Im q est toujours vraie.
Inversement, ∀y ∈ Im p + Im q , ∃(u , v ) ∈ Im p × Im q tel que y = u + v .
On a alors (p + q )(u + v ) = p (u ) + p (v ) + q (u ) + q (v ) = u + v = y car Im p ⊂ ker q et Im q ⊂ ker p . Par suite
y ∈ Im p + q puis l’inclusion Im p + Im q ⊂ Im p + q .
Par double inclusion l’égalité.
L’inclusion ker p ∩ ker q ⊂ ker p + q est toujours vraie.
Inversement, ∀x ∈ ker p + q , on a (p + q )(x ) = o donc p (x ) + q (x ) = o . Or p (x ) ∈ Im p et q (x ) ∈ Im q ⊂ ker p
avec Im p et ker p supplémentaires dans E donc p (x ) = q (x ) = o .
Ainsi x ∈ ker p ∩ ker q puis l’inclusion ker p + q ⊂ ker p ∩ ker q .
Par double inclusion l’égalité.
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(⇐) Si Im p et ker p sont stables par f alors, puisque ces derniers sont supplémentaires dans E , ∀x ∈ E , on
peut écrire x = u + v avec u ∈ Im p et v ∈ ker p .
On a alors ( f
p )(x ) = f (p (u ) + p (v )) = f (u ) et p
f (x ) = p ( f (u )) + p ( f (v )) = f (u ) car f (u ) ∈ Im p et
f (v ) ∈ ker p . Ainsi ∀x ∈ E ,( f
p )(x ) = (p
f )(x ) puis p et f commutent.
ϕ : u ֏ u
p est un endomorphisme de L(E ) donc L = Im ϕ est un sous-espace vectoriel de L(E ) .
ψ : v ֏ v
q est un endomorphisme de L(E ) donc M = Im ψ est un sous-espace vectoriel de L(E ) .
Soit f ∈ L ∩ M . Il existe u , v ∈ L(E ) tels que f = u
p = v
q .
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On a f
p = u
p 2 = u
p = f et f
p = v
q
p = 0 car q
p = 0 donc f = 0 . Ainsi L ∩ M = {0} .
Soit f ∈ L(E ) . On a f = f
Id = f
(p + q ) = f
p + f
q ∈ L + M . Ainsi L(E ) = L + M .
Finalement L et M sont supplémentaires dans L(E ) .
Notions affines
Exercice 47 A quelle condition une translation et un endomorphisme d’un K -espace vectoriel E commutent-
ils ?
Soient f ∈ L(E ) et t = tu où u ∈ E .
∀x ∈ E , ( f
t )(x ) = (t
f )(x ) ⇔ f (x ) + f (u ) = f (x ) + u ⇔ f (u ) = u .
Une translation est un endomorphisme commutent ssi le vecteur de translation est invariant par
l’endomorphisme.
Exercice 48 A quelle condition simple le sous-espace affine V = a + F est-il un sous-espace vectoriel ?
Si a ∈ F alors V = a + F = F est un sous-espace vectoriel.
Inversement, si V est un sous-espace vectoriel alors o ∈V donc il existe b ∈ F tel que o = a + b .
On a alors a = −b ∈ F . La condition cherchée et a ∈ F .
Exercice 49 Soient V = a + F et W = b +G deux sous-espaces affines d’un ℝ -espace vectoriel E .
Montrer que V ∩W ≠ ∅ ⇔ b −a ∈ F +G .
(⇒) Supposons V ∩W ≠ ∅ . Soit x ∈V ∩W . On peut écrire x = a + u = b + v avec u ∈ F et v ∈ G .
On a alors b −a = u + (−v ) ∈ F +G .
(⇐) Inversement, si b −a ∈ F +G alors on peut écrire b −a = u + v avec u ∈ F et v ∈ G .
On alors x = a + u = b − v ∈V ∩W .
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13
Dimension d’un espace vectoriel
I. Famille de vecteurs
Soit E un K -espace vectoriel et n ∈ ℕ . F = (e1 ,…,en ) = (ei )1≤i≤n désigne une famille de vecteurs de E .
Dans le cas n = 0 , on dit que c’est la famille vide.
-1/7-
4°) Base d’un espace vectoriel
Déf : Soit B = (ei )1≤i ≤n = (e1 ,…,en ) une famille de vecteurs de E .
On dit que B est une base ssi B est libre et génératrice.
λ1
Déf : Si E est muni d’une base B = (ei )1≤i ≤n , on note parfois x (λ1 , …, λn ) ou x ⋮ pour signifier que x est le
λn
vecteur de composantes λ1 ,…, λn .
Prop : On suppose E muni d’une base B = (ei )1≤i ≤n .
x1 y1 x1 + y1 αx1
Si x ⋮ et y ⋮ alors (x + y ) ⋮ et ∀α ∈ K , (α.x ) ⋮ .
xn yn x n + yn αx n
2°) Dimension
Théorème :
Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie.
Une famille libre de vecteurs de E ne peut avoir plus (au sens strict) de vecteurs qu’une famille
génératrice.
Cor : Les bases d’un K -espace vectoriel E de dimension finie sont toutes constituées du même nombre de
vecteurs.
Déf : Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie.
On appelle dimension de E le nombre de vecteurs constituant les bases de E . On le note dimE ou
dim K E .
Convention :
Si E n’est pas de dimension finie, on pose dimE = +∞ .
Prop : Soit E et F deux K -espaces vectoriels de dimensions finies.
E ×F est de dimension finie et dim E ×F = dim E + dim F .
-2/7-
Prop : Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie.
E n est un K -espace vectoriel de dimension finie et dim E n = n × dim E .
4°) Applications
a) équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants
Soit p ,q ∈ K . On note E (p ,q ) l’ensemble des fonctions de ℝ vers K solutions de l’équation différentielle
y ′′ + py ′ + qy = 0 .
Prop : E (p,q ) est un K -espace vectoriel de dimension 2.
b) suites récurrentes linéaires d’ordre 2
Soit (p ,q ) ∈ K × K ∗ et (un ) ∈ K ℕ vérifiant ∀n ∈ ℕ, un + 2 + pun +1 + qun = 0 .
Déf : On dit que (un ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2.
Prop : L’ensemble E (p,q ) des suites considérées ci-dessus est un K -espace vectoriel de dimension 2.
Prop : La suite géométrique (r n ) appartient à E (p,q ) ssi r est solution de l’équation r 2 + pr + q = 0 .
Déf : L’équation r 2 + pr + q = 0 d’inconnue r ∈ ℂ est appelée équation caractéristique associée à la relation
de récurrence : un + 2 + pun +1 + qun = 0 .
Cas K = ℂ :
Si ∆ ≠ 0 alors l’équation caractéristique possède deux solutions r et s .
∀u ∈ E (p ,q ), ∃(λ, µ) ∈ ℂ 2 tel que ∀n ∈ ℕ, un = λr n + µs n .
Si ∆ = 0 alors l’équation caractéristique possède une solution double r = − p 2
∀u ∈ E (p ,q ), ∃(λ, µ) ∈ ℂ 2 tel que ∀n ∈ ℕ, un = (λ + µn )r n .
Cas K = ℝ :
Si ∆ > 0 ou ∆ = 0 : comme ci-dessus avec (λ , µ) ∈ ℝ 2 .
Si ∆ < 0 alors l’équation caractéristique possède deux racines complexes conjuguées : z = ρeiθ et ρe−iθ (avec
ρ > 0 et θ ≠ 0 [π ] ).
∀u ∈ E (p ,q ), ∃(λ, µ) ∈ ℝ 2 tel que ∀n ∈ ℕ, un = ρ n (λ cos n θ + µ sin n θ ) .
1°) Dimension d’un sous espace vectoriel d’un espace de dimension finie
Théorème :
Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie.
Tout sous-espace vectoriel F de E est de dimension finie et dim F ≤ dim E .
De plus si dim F = dim E alors F = E .
-3/7-
En particulier :
Si dim F = 0 alors F = {o } .
Si dim F = 1 alors on dit que F est une droite vectorielle.
Pour tout u ∈ F tel que u ≠ o , on a F = Vect(u ) .
On dit que u est un vecteur directeur de F .
Si dim F = 2 alors on dit que F est un plan vectoriel.
Pour tout u , v ∈ F non colinéaires, on a F = Vect(u , v ) .
On dit que u , v sont des vecteurs directeurs de F .
Si dim F = dim E −1 alors on dit que F est un hyperplan vectoriel de E .
-4/7-
c) détermination d’un supplémentaire d’un sous-espace vectoriel
Si F est un sous-espace vectoriel non trivial d’un K -espace vectoriel E de dimension finie, on peut déterminer
un supplémentaire de F en complétant une base de F en une base de E car on sait que les vecteurs complétant
génèrent un supplémentaire de F dans E .
-5/7-
3°) Théorème du rang
Théorème :
Soit f ∈ L(E , F ) .
1) f réalise un isomorphisme de tout supplémentaire de ker f dans E vers Im f .
2) rg( f ) + dim ker( f ) = dim E .
-6/7-
y1 = a1,1x1 + ⋯ + a1, p x p
⋮
yn = an ,1x1 + ⋯ + an , p x p
avec ai , j ∈ K pour 1 ≤ i ≤ n et 1 ≤ j ≤ p .
Un tel système est appelé expression analytique de l’action de f .
En Particulier :
Quand F = K muni de sa base canonique, on obtient que l’expression analytique d’une forme linéaire f
sur E est de la forme : y = a1x1 + ⋯ + a px p avec a1 ,…,a p ∈ K ,
autrement dit ∀x ∈ E , f (x ) = a1x1 + ⋯ + a p x p
-7/7-
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λ = 1 λ = 1
u = λx + µy ⇔ −λ + µ = 1 ⇔ µ = 2 .
λ + a µ = 2 a = 1 2
Ainsi u ∈ Vect(x , y ) ⇔ a = 1 2 et alors u = x + 2y .
x , u ∈ Vect(x , y ) donc Vect(x , u ) ⊂ Vect(x , y ) .
x , y ∈ Vect(y , u ) donc Vect(x , y ) ⊂ Vect(y , u ) .
y , u ∈ Vect(x , u ) donc Vect(y , u ) ∈ Vect(x , u ) .
Finalement les trois espaces sont égaux.
Famille libre
on obtient le système {
π 3π c +dπ 2 = 0
Pour x = et x = d’où c = d = 0 .
2 2 c + 3d π 2 = 0
Finalement la famille étudiée est libre.
1
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Supposons λ0 f0 + ⋯ + λn fn = 0 .
On a ∀x ∈ ℝ , λ0 + λ1ex + ⋯ + λn enx = 0 .
Quand x → −∞ , en passant la relation ci-dessus à la limite, on obtient λ0 = 0 .
On a alors ∀x ∈ ℝ , λ1ex + ⋯ + λn enx = 0 donc λ1 + λ2 ex + ⋯ + λn e(n −1)x = 0 .
En reprenant la démarche ci-dessus, on obtient λ1 = 0 , puis de même λ2 = … = λn = 0 .
Exercice 6 Soit E un K -espace vectoriel et x , y , z trois vecteurs de E tels que la famille (x , y , z ) soit
libre.
On pose u = y + z , v = z + x et w = x + y .
Montrer que la famille ( u , v , w ) est libre.
Supposons αu + βv + γw = o . On a (β + γ )x + (α + γ )y + (β + γ )z = o .
β + γ = 0
Or la famille (x , y , z ) est libre doncα + γ = 0 . Après résolution α = β = γ = 0 .
α + β = 0
Finalement, la famille étudiée est libre.
Exercice 7 Soit E un K -espace vectoriel et (u1 ,…, un , un +1 ) une famille de vecteurs de E . Etablir :
a) Si (u1 ,…, un ) est libre et un +1 ∉ Vect(u1 ,..., un ) alors (u1 ,…, un , un +1 ) est libre
b) Si (u1 ,…, un , un +1 ) est génératrice et un +1 ∈ Vect(u1 , …, un ) alors (u1 ,..., un ) est génératrice.
a) Supposons λ1u1 + ⋯ + λn un + λn +1un +1 = o .
Si λn +1 ≠ 0 alors un +1 = µ1u1 + ⋯ + µn un avec µi = −λi λn +1 . Ceci est exclu car un +1 ∉ Vect(u1 ,..., un ) .
Il reste λn +1 = 0 et on a alors λ1u1 + ⋯ + λn un = o donc λ1 = … = λn = 0 car (u1 ,…, un ) est libre.
b) Soit x ∈ E . On peut écrire x = λ1u1 + ⋯ + λn un + λn +1un +1 car (u1 ,…, un , un +1 ) génératrice.
Or on peut écrire un +1 = µ1u1 + ⋯ + µn un car un +1 ∈ Vect(u1 , …, un ) , on a donc x = ν1u1 + ⋯ + νn un avec
νi = λi + λn +1µi . Ainsi x ∈ Vect(u1 , …, un ) . Finalement (u1 ,..., un ) est génératrice.
Exercice 8 Soit (x1 , …, x n ) une famille libre de vecteurs de E et α1 ,…, αn ∈ K .
On pose u = α1 .x1 + ⋯ + αn .x n et ∀1 ≤ i ≤ n , yi = x i + u .
A quelle condition sur les αi , la famille (y1 ,…, yn ) est-elle libre ?
Supposons λ1y1 + ⋯ + λn yn = o . On a (λ1 + α1 (λ1 + ⋯ + λn )).x1 + ⋯ + (λn + αn (λ1 + ⋯ + λn )).x n = o donc
(λ1 + α1 (λ1 + ⋯ + λn )) = 0
⋮
(λn + αn (λ1 + ⋯ + λn )) = 0
En sommant les équations on obtient : (λ1 + ⋯ + λn )(1 + (α1 + ⋯ + αn )) = 0 .
Si α1 + ⋯ + αn ≠ −1 alors λ1 + ⋯ + λn = 0 puis par le système λ1 = ⋯ = λn = 0 .
Si α1 + ⋯ + αn = −1 alors α1y1 + ⋯ + αn yn = o .
Finalement (y1 ,…, yn ) est libre ssi α1 + ⋯ + αn ≠ −1 .
Exercice 9 Soit (e1 ,…,e p ) une famille libre de vecteurs de E .
Montrer que pour tout a ∈ E \ Vect(e1 ,…,e p ) , la famille (e1 + a , …,ep + a ) est libre.
Supposons λ1 (e1 + a ) + ⋯ + λp (ep + a ) = o . On a λ1e1 + ⋯ + λpe p = −(λ1 + ⋯ + λp ).a .
λ e + ⋯ + λpe p
Si λ1 + ⋯ + λp ≠ 0 alors a = − 1 1 ∈ Vect(e1 ,…,e p ) . C’est exclu.
λ1 + ⋯ + λp
Si λ1 + ⋯ + λp = 0 alors λ1e1 + ⋯ + λpe p = o puis λ1 = … = λp = 0 .
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Exercice 10 Soit E l’ensemble des fonctions f : ℝ → ℝ telles qu’il existe a ,b , c ∈ ℝ pour lesquels :
∀x ∈ ℝ , f (x ) = (ax 2 + bx + c ) cos x .
a) Montrer que E est sous-espace vectoriel de F ( ℝ, ℝ ) .
b) Déterminer une base de E et sa dimension.
Exercice 11 Soit p ∈ ℕ∗ et E l’ensemble des suites réelles p périodiques i.e. l’ensemble des suites réelles
(un ) telles que ∀n ∈ ℕ, u (n + p ) = u (n ) .
Montrer que E est un ℝ -espace vectoriel de dimension finie et déterminer celle-ci.
a) Supposons λ0 f0 + ⋯ + λn fn = 0 . On a ∀x ∈ ℝ : λ0 + λ1x + ⋯ + λn x n = 0 .
Si λn ≠ 0 alors λ0 + λ1x + ⋯ + λn x n
x →+∞
→±∞ c’est absurde.
Nécessairement λn = 0 puis de même λn −1 = … = λ0 = 0 .
Finalement ( f0 ,…, fn ) est libre.
b) Par suite n + 1 ≤ dim E pour tout n ∈ ℕ , donc dim E = +∞
λ1 + λ2 = 0
Supposons λ1e1 + λ2e 2 + λ3e3 = o . On a λ1 + λ2 + λ3 = 0 qui donne λ1 = λ2 = λ3 = 0 .
λ1 + λ3 = 0
La famille B est une famille libre formée de 3 = dim ℝ 3 vecteur de ℝ 3 , c’est donc une base de ℝ 3 .
Exercice 14 Soit E un K -espace vectoriel de dimension 3 et B = (e1 ,e 2 ,e3 ) une base de E .
On pose ε1 = e 2 + 2e3 , ε2 = e3 −e1 et ε3 = e1 + 2e 2 .
Montrer que B ′ = (ε1 , ε2 , ε3 ) est une base de E
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Supposons λ1ε1 + λ2 ε2 + λ3 ε3 = o . On a (λ3 − λ2 )e1 + (λ1 + 2λ3 )e2 + (2λ1 + λ2 )e3 = o or (e1 ,e 2 ,e3 ) est libre donc
λ3 − λ2 = 0
λ1 + 2λ3 = 0 puis λ1 = λ2 = λ3 = 0 .
2λ1 + λ2 = 0
La famille B ′ est une famille libre formée de 3 = dim E vecteurs de E , c’est donc une base de E .
Exercice 15 Soit E un K -espace vectoriel de dimension 3 et B = (e1 ,e 2 ,e3 ) une base de E .
Soit ε1 = e1 + 2e 2 + 2e3 et ε2 = e 2 + e3 .
Montrer que la famille (ε1 , ε2 ) est libre et compléter celle-ci en une base de E .
Les vecteurs ε1 et ε2 ne sont pas colinéaires donc forme une famille libre.
Pour ε3 = e2 (ou encore par exemple ε3 = e 3 mais surtout pas ε3 = e1 ), on montre que la famille (ε1 , ε2 , ε3 ) est
libre et donc une base de E .
λ1 + λ2 + ⋯ + λn =0
λ2 + ⋯ + λn =0
a) Supposons λ1ε1 + ⋯ + λn εn = o . On a (λ1 + ⋯ + λn )e1 + ⋯ + λnen = o donc qui
⋮
λn =0
donne λ1 = … = λn = 0 .
La famille B ′ est une famille libre formée de n = dim E vecteurs de E , c’est donc une base de E .
λ1 + λ2 + ⋯ + λn = µ1 λ1 = µ1 − µ2
λ2 + ⋯ + λn = µ2 ⋮
b) λ1ε1 + ⋯ + λn εn = µ1e1 + ⋯ + µnen donne puis λ = µ − µ .
⋮ n −1 n −1 n
λ = µ λ = µ
n n n n
Exercice 17 Soit F ,G deux sous-espaces vectoriels d’un K -espace vectoriel E de dimension finie n ∈ ℕ .
Montrer que si dim F + dimG > n alors F ∩G contient un vecteur non nul.
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Hyperplan
Posons n = dim E et p = dim F . Soit B = (e1 ,…,e p ) une base de F que l’on complète en (e1 ,…,en ) base de
E . Posons H i = Vect(e1 ,…,eˆi ,…,en ) . Par double inclusion F = H p +1 ∩ … ∩ H n .
On ne peut pas avoir moins d’hyperplans dans cette intersection puisque par récurrence on peut montrer que
l’intersection de q hyperplans est de dimension supérieure à n −q .
Supplémentarité
Exercice 22 Dans ℝ 3 , déterminer une base et un supplémentaire des sous-espaces vectoriels suivants :
a) F = Vect(u , v ) où u = (1,1, 0) et v = (2,1,1)
b) F = Vect(u , v , w ) où u = (−1,1, 0), v = (2, 0,1) et w = (1,1,1)
c) F = {(x , y , z ) ∈ ℝ 3 / x − 2y + 3z = 0} .
a) (u , v ) est libre (car les deux vecteurs ne sont pas colinéaires) et (u , v ) génératrice de F . C’est donc une base
de F .
D = Vect(w ) avec w = (1, 0, 0) est un supplémentaire de F car la famille (u , v , w ) est une base de ℝ 3 .
b) w = u + v donc F = Vect(u , v ) . (u , v ) est libre (car les deux vecteurs ne sont pas colinéaires) et (u , v )
génératrice de F . C’est donc une base de F .
D = Vect(t ) avec t = (1, 0, 0) est un supplémentaire de F car la famille (u , v , t ) est une base de ℝ 3 .
c) F = {(2y − 3z , y , z ) / y , z ∈ ℝ } = Vect(u , v ) avec u = (2,1,0) et v = (−3, 0,1) . (u , v ) est libre (car les deux
vecteurs ne sont pas colinéaires) et (u , v ) génératrice de F . C’est donc une base de F .
D = Vect(w ) avec w = (1, 0, 0) est un supplémentaire de F car la famille (u , v , w ) est une base de ℝ 3 .
Exercice 23 Soit D une droite vectorielle et H un hyperplan d’un K -espace vectoriel E de dimension
n ∈ ℕ∗ . Montrer que si D ⊄ H alors D et H sont supplémentaires dans E .
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Si D ⊂ H alors H et D ne sont pas supplémentaires car H ∩ D = D ≠ {o } .
Supposons D ⊄ H .
Soit x ∈ D ∩ H . Si x ≠ o alors D = Vect(x ) ⊂ H ce qui est exclu. Nécessairement D ∩ H = {o } .
De plus dim H + dim D = dim E donc H ⊕ D = E .
1+ x 1− x 1 x
Exercice 27 Dans E = ℝ ]−1,1[ on considère : f1 (x ) = , f2 (x ) = , f3 (x ) = , f4 (x ) = .
1− x 1+ x 1− x 2
1− x 2
Quel est le rang de la famille ( f1 , f2 , f3 , f4 ) ?
1+ x 1− x
f1 (x ) = = f3 (x ) + f4 (x ), f2 (x ) = = f3 (x ) − f4 (x ) donc rg( f1 , f2 , f3 , f4 ) = rg( f1 , f2 ) = 2 car ( f1 , f2 )
2
1− x 1− x 2
est libre.
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Exercice 29 Justifier qu’il existe une unique application linéaire de ℝ 3 dans ℝ 2 telle que :
f (1, 0, 0) = (0,1) , f (1,1, 0) = (1, 0) et f (1,1,1) = (1,1) .
Exprimer f (x , y , z ) et déterminer noyau et image de f .
Posons e1 = (1, 0, 0) , e 2 = (1,1, 0) et e3 = (1,1,1) .
Il est immédiat d’observer que (e1 ,e 2 ,e3 ) est une base de E .
Une application linéaire est entièrement caractérisée par l’image des vecteurs d’une base, par suite f existe et
est unique.
(x , y , z ) = (x − y )e1 + (y − z )e2 + ze3 donc
f (x , y , z ) = (x − y ) f (e1 ) + (y − z ) f (e 2 ) + zf (e3 ) = (y , x − y + z ) .
ker f = Vect u avec u = (1, 0, −1) .
Par le théorème du rang dim Im f = 2 et donc Im f = ℝ 2 .
Si V = {0} : ok
Sinon, soit (e1 ,…,e p ) une base de V . f (V ) = f (Vect(e1 , …,e p )) = Vect( f (e1 ),…, f (e p )) .
Donc f (V ) est un sous-espace vectoriel de E de dimension inférieure à p . Or V ⊂ f (V ) donc dim f (V ) ≥ p et
par suite dim f (V ) = p . Par inclusion et égalité des dimensions : f (V ) =V .
Exercice 31 Soit f ∈ L(E , F ) injective. Montrer que pour tout famille (x1 , …, x p ) de vecteurs de E , on a
rg( f (x1 ), …, f (x p )) = rg(x1 , …, x p ) .
rg( f (x1 ),…, f (x p )) = dim Vect( f (x1 ),…, (x p )) = dim f (Vect(x1 , …, x p ))
or f est injective donc dim f (Vect(x1 , …, x p )) = dim Vect(x1 , …, x p ) et ainsi rg( f (x1 ), …, f (x p )) = rg(x1 , …, x p ) .
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a) C ⊂ L(E ) , 0 ∈ C , ∀λ, µ ∈ K , ∀g , h ∈ C on a
f (λg + µh ) = λ ( f g ) + µ( f h ) = λ (g f ) + µ(h f ) = (λg + µh ) f donc λg + µh ∈ C .
b) Soit g = a 0 Id+ a1 f + ⋯ + an −1 f n −1 .
On a g f = a 0 f + a1 f 2 + ⋯ + an −1 f n = f g donc g ∈ C .
Ainsi {a 0 Id+ a1 f + ⋯ + an −1 f n −1 | a 0 ,…,an −1 ∈ K} ⊂ C .
Inversement, soit g ∈ C .
Puisque (x 0 , f (x 0 ),…, f n −1 (x 0 )) est une base de E , il existe a 0 ,a1 ,…,an −1 ∈ K tels que :
g (x 0 ) = a 0x 0 + a1 f (x 0 ) + ⋯ + an −1 f n −1 (x 0 ) .
Introduisons h = a 0 Id+ a1 f + ⋯ + an −1 f n −1 .
g , h ∈ C et g (x 0 ) = h (x 0 ) donc g ( f (x 0 )) = f (g (x 0 )) = f (h (x 0 )) = h ( f (x 0 ))
et de manière plus générale : g ( f k (x 0 )) = f k (g (x 0 )) = f k (h (x 0 )) = h ( f k (x 0 )) .
Ainsi g et h prennent mêmes valeurs sur la base (x 0 , f (x 0 ),…, f n −1 (x 0 )) donc g = h .
Ainsi C ⊂ {an −1 f n −1 + ⋯ + a1 f + a 0 Id | a 0 ,…,an −1 ∈ K} puis l’égalité.
c) On a C = Vect(Id, f , f 2 , …, f n −1 ) .
De plus si a 0 Id+ a1 f + ⋯ + an −1 f n −1 = 0 alors en évaluant en x 0 : a 0x 0 + a1 f (x 0 ) + ⋯ + an −1 f n −1 (x 0 ) = o or la
famille (x 0 , f (x 0 ),…, f n −1 (x 0 )) est libre donc a 0 = a1 = ⋯ = an −1 = 0 .
La famille (Id, f , f 2 ,…, f n −1 ) est une famille libre et génératrice de C , c’est donc une base de C .
Par suite dim C = n .
Exercice 34 Soit E un K -espace vectoriel et f ∈ L(E ) tel que ∀x ∈ E , les vecteurs x et f (x ) sont
colinéaires.
a) Justifier que ∀x ∈ E , ∃λx ∈ K tel que f (x ) = λx .x .
b) Montrer que pour tout couple de vecteurs non nuls x et y , on a λx = λy .
(indice : on pourra distinguer les cas : (x , y ) liée ou (x , y ) libre.)
c) Conclure que f est une homothétie vectorielle.
a) Si x = o alors n’importe quel λx convient..
Sinon, la famille (x , f (x )) étant liée, il existe (λ , µ ) ≠ (0, 0) tel que λx + µ f (x ) = o .
Si µ = 0 alors λx = o , or x ≠ o donc λ = 0 ce qui est exclu car (λ , µ ) ≠ (0, 0) .
Il reste µ ≠ 0 et on peut alors écrire f (x ) = λx x avec λx = −λ µ .
b) Cas (x , y ) liée : on peut écrire y = µx avec µ ≠ 0 (car x , y ≠ o ).
D’une part f (y ) = λy y = µλy x . D’autre part f (y ) = f (µx ) = µ f (x ) = µλx x .
Sachant µ ≠ 0 et x ≠ o , on conclut : λx = λy .
Cas (x , y ) libre :
D’une part f (x + y ) = λx +y (x + y ) , d’autre part f (x + y ) = f (x ) + f (y ) = λx x + λyy .
Ainsi λx +y (x + y ) = λx x + λyy .
Par liberté de la famille (x , y ) , on peut identifier les coefficients et on obtient λx = λx +y = λy .
c) L’application x ֏ λx est constante sur E \ {o } . Notons λ la valeur de cette constante.
On a ∀x ∈ E \ {o } , f (x ) = λx , de plus cette identité vaut aussi pour x = o et donc f = λ Id .
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On a Im f + g ⊂ Im f + Im g donc
rg( f + g ) ≤ dim(Im f + Im g ) = dim Im f + dim Im g − dim Im f ∩ Im g ≤ rg( f ) + rg(g ) .
rg( f ) = rg( f − g + g ) ≤ rg( f − g ) + rg(g ) donc rg( f ) − rg(g ) ≤ rg( f − g ) .
Donc rg( f ) − rg(g ) ≤ rg( f − g ) puis on conclut par symétrie sachant rg( f − g ) = rg(g − f ) .
Exercice 37 Soit E et F deux K -espaces vectoriels de dimension finie et f ∈ L(E , F ), g ∈ L(F , E ) telles
que f g f = f et g f g = g .
Montrer que f , g , f g et g f ont même rang.
Le rang d’une application linéaire composée est inférieur aux rangs des applications linéaires qui la compose.
D’une part rg( f g ), rg(g f ) ≤ rg( f ), rg(g )
D’autre part rg( f ) = rg( f g f ) ≤ rg(g f ), rg( f g ), rg(g ) et rg(g ) = rg(g f g ) ≤ rg( f )
Ces comparaisons permettent de conclure.
Théorème du rang
Exercice 38 Déterminer une base du noyau et de l’image des applications linéaires suivantes :
a) f : ℝ 3 → ℝ 3 définie par f (x , y , z ) = (y − z , z − x , x − y )
b) f : ℝ 4 → ℝ 3 définie par f (x , y , z , t ) = (2x + y + z , x + y + t , x + z − t )
c) f : ℂ → ℂ définie par f (z ) = z + iz ( ℂ est ici vu comme un ℝ -espace vectoriel).
a) u = (x , y , z ) ∈ ker f ⇔ x = y = z . u = (1,1,1) forme une base de ker f .
Par le théorème du rang rg f = dim ℝ 3 − dim ker f = 2 .
Soit v = f (1, 0, 0) = (0, −1,1) et w = f (0,1, 0) = (1, 0, −1) vecteurs non colinéaires de Im f .
(v , w ) est une famille libre formée de 2 = dim Im f vecteurs de Im f , c’est donc une base de Im f .
b) ker f = {(x , y , −2x − y , −x − y )/ x , y ∈ ℝ } = Vect(u , v ) avec u = (1, 0, −2, −1) et v = (0,1, −1, −1) .
(u , v ) est une famille libre, elle forme donc une base de ker f , par suite dim ker f = 2 .
Par le théorème du rang : rg f = dim ℝ 4 − dim ker f = 2 .
a = f (1, 0, 0, 0) = (2,1,1) ∈ Im f et b = f (0,1, 0, 0) = (1,1, 0) ∈ Im f .
(a ,b ) forme une famille libre formée de 2 = dim Im f vecteurs de Im f , c’est donc une base de Im f .
c) ker f = {z = a + i .b / a ,b ∈ ℝ ,a + b = 0} .
Soit z1 = 1− i , on observe que ker f = Vect(z1 ) , donc (z1 ) forme une base de ker f et dim ker f = 1 .
Par le théorème du rang : rg f = dim ℝ ℂ − dim ker f = 1 .
z 2 = f (1) = 1 + i ∈ Im f , donc (z 2 ) forme une base de Im f car rg f = 1 .
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Exercice 40 Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie et f ∈ L(E ) tel que rg( f 2 ) = rg( f ) .
a) Etablir Im f 2 = Im f et ker f 2 = ker f .
b) Montrer que Im f et ker f sont supplémentaires dans E .
(i) ⇒ (ii) : ok
(ii) ⇒ (iii) Supposons E = Im f + ker f .
L’inclusion Im f 2 ⊂ Im f est vraie indépendamment de l’hypothèse.
∀y ∈ Im f , ∃x ∈ E tel que y = f (x ) . Or on peut écrire x = u + v avec u ∈ Im f et v ∈ ker f .
Puisque u ∈ Im f , on peut écrire u = f (a ) avec a ∈ E . On a alors
y = f ( f (a ) + v ) = f 2 (a ) + f (v ) = f 2 (a ) ∈ Im f 2 . Ainsi Im f ⊂ Im f 2 puis l’égalité.
(iii) ⇒ (iv) Supposons Im f 2 = Im f .
Par le théorème du rang : dim E = rg f + dim ker f = rg f 2 + dim ker f 2 donc dim ker f = dim ker f 2 .
De plus l’inclusion ker f ⊂ ker f 2 est toujours vraie.
Par inclusion et égalité des dimensions : ker f = ker f 2 .
(iv) ⇒ (i) Supposons ker f = ker f 2 .
Soit y ∈ Im f ∩ ker f . On peut écrire y = f (x ) avec x ∈ E . Or f (y ) = o donc f 2 (x ) = o . Ainsi
x ∈ ker f 2 = ker f et par suite y = f (x ) = o . Finalement Im f ∩ ker f = {o } .
De plus, par le théorème du rang dim E = dim Im f + dim ker f donc Im f et ker f sont supplémentaires dans
E.
Exercice 42 Soit E un K -espace vectoriel de dimension finie et f , g ∈ L(E ) tels que f + g bijectif et
g f = ɶ0 . Montrer que rg( f ) + rg(g ) = dim E .
g f = ɶ0 donne Im f ⊂ ker g donc rg( f ) ≤ dim ker g = dim E − rg(g ) . Par suite rg( f ) + rg(g ) ≤ dim E .
f + g bijectif donne Im f + g = E . Or Im f + g ⊂ Im f + Im g d’où dim E ≤ rg( f ) + rg(g ) .
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Si un tel endomorphisme f existe alors dim E = rg( f ) + dim ker f = 2 rg( f ) donc n est pair.
Inversement si n est pair, n = 2p avec p ∈ ℕ
Si p = 0 , l’endomorphisme nul convient.
Si p > 0 , soit B = (e1 , …,e2 p ) une base de E et f ∈ L(E ) défini par :
f (e1 ) = o , …, f (ep ) = o , f (e p +1 ) = e1 ,…, f (e 2 p ) = e p .
Pour cet endomorphisme, il est clair que Vect(e1 , …,ep ) ⊂ Im f et Vect(e1 ,…,ep ) ⊂ ker f .
Par suite dim Im f , dim ker f ≥ p et par le théorème du rang dim Im f , dim ker f = p .
Par inclusion et égalité des dimensions : Im f = Vect(e1 , …,e p ) = ker f .
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Exercice 49 Soit f ∈ L(E ) et F un sous-espace vectoriel de E . Montrer que dim ker f ∩ F ≥ dim F − rg f .
Exercice 51 Soit E un K -espace vectoriel de dimension n ∈ ℕ∗ et ϕ une forme linéaire non nulle sur E .
Montrer que pour tout u ∈ E \ ker ϕ , ker ϕ et Vect(u ) sont supplémentaires dans E .
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kerϕ est un hyperplan de E et Vect u une droite car u ≠ o puisque u ∉ ker ϕ .
ker ϕ + Vect(u ) est un sous-espace vectoriel de E contenant ker ϕ , donc de dimension n −1 ou n .
Si dim ker ϕ + Vect(u ) = n −1 alors par inclusion et égalité des dimensions : ker ϕ + Vect(u ) = ker ϕ .
Or u ∈ ker ϕ + Vect(u ) et u ∉ ker ϕ . Ce cas est donc exclu.
Il reste dim ker ϕ + Vect(u ) = n i.e. ker ϕ + Vect(u ) = E .
Comme de plus dim ker ϕ + dim Vect(u ) = n −1 + 1 = n = dim E , on peut affirmer que ker ϕ et Vect(u ) sont
supplémentaires dans E .
Exercice 53 Soit f , g ∈ E ∗ telles que ker f = ker g . Montrer qu’il existe α ∈ K tel que f = αg .
Si f = 0 : ok. Sinon, on introduit u ∉ ker f de sorte que Vect u et ker f soient supplémentaires puis on
introduit α de sorte que f (u ) = αg (u ) avant de conclure via h = f − αg s’annule sur ker f et u .
13
Les fractions rationnelles
1°) Construction
Déf : On appelle fraction rationnelle à coefficients dans K et en l’indéterminée X tout élément représenté par
un rapport A B formé par A, B ∈ K [X ] avec B ≠ 0 . On note K (X ) l’ensemble de ces éléments.
Déf : Deux fractions rationnelles A B et C D sont dites égales ssi AD = BC .
Déf : Tout polynôme P ∈ K [X ] est dit égal à la fraction rationnelle P 1 ∈ K (X ) . En ce sens K [X ] ⊂ K(X ) .
Déf : Soit F = A B et G = C D deux éléments de K (X ) et λ ∈ K .
λ.A AD + BC AC
On définit les fractions rationnelles λ.F , F +G , FG par : λ.F = , F +G = , FG = .
B BD BD
Théorème :
(K (X ), +,.) est un K -espace vectoriel et (K (X ), +,×) est un corps.
3°) Degré
Déf : Soit F ∈ K (X ) de représentant irréductible P Q .
On appelle degré de F le nombre : deg F = deg P − degQ ∈ ℤ ∪ {−∞} .
Prop : Soit F = A B ∈ K (X ) . On a deg F = deg A − deg B .
Prop : Soit F ,G ∈ K (X ) et λ ∈ K .
deg F si λ ≠ 0
deg λ.F = , deg(F +G ) ≤ max(deg F , degG ) et deg FG = deg F + degG .
−∞ si λ =0
4°) Dérivation
Déf : Soit F ∈ K (X ) de représentant irréductible P Q .
P ′Q − PQ ′
On appelle fraction rationnelle dérivée de F la fraction F ′ = .
Q2
A′ B − AB ′
Prop : Soit F = A B ∈ K (X ) . On a F ′ = .
B2
Prop : Soit F ,G ∈ K (X ) et λ ∈ K . (λF ) ′ = λF ′, (F +G ) ′ = F ′ +G ′, (FG ) ′ = F ′G + FG ′ et
F ′ F ′G − FG ′
lorsque G ≠ 0 : =
G G2
Prop : Soit F ∈ K (X ) tel que F ≠ 0 . On a deg F ′ ≤ deg F −1 .
-1/6-
Déf : Soit F ∈ K (X ) de représentant irréductible P Q et a ∈ K .
Si a est racine de F (resp. pôle de F ), la multiplicité de a en tant que racine de P (resp. racine de Q )
est appelée multiplicité de la racine a dans F (resp. du pôle a dans F ).
Prop : Soit F = A B ∈ K (X ) − {0} et a ∈ K .
Posons α, β ∈ ℕ les multiplicités de a en tant que racine de A, B .
Si α > β alors a est racine de F de multiplicité α − β .
Si α = β alors a n’est ni racine, ni pôle de F .
Si α < β alors a est pôle de F de multiplicité β − α .
6°) Evaluation
Déf : Soit F ∈ K (X ) de représentant irréductible P Q et a ∈ K .
On dit que F est définie en a ssi Q (a ) ≠ 0 .
P (a )
On pose alors F (a ) = appelée valeur de F en a .
Q (a )
Prop : Soit F ∈ K (X ) de représentant A B et a ∈ K .
Si B (a ) ≠ 0 alors F est définie en a et F (a ) = A(a ) B (a )
Prop : Soit a ∈ K, F ,G ∈ K (X ) et λ ∈ K .
Si F et G sont définies en a alors λF , F +G , FG et F ′ le sont aussi.
-2/6-
Prop : (décomposition de la partie polaire)
Soit a ∈ K, α ∈ ℕ∗ et R ∈ K α −1 [X ] .
R λα λ2 λ
∃!(λ1 ,..., λα ) ∈ K α tel que = +⋯+ + 1 .
(X −a ) α
(X − a ) α
(X −a ) 2
X −a
P ′
En dérivant la relation précédente puis en évaluant en a : µ = (a ) .
Qˆ
d) démarche générale
Soit F ∈ ℂ(X ) de représentant irréductible P Q et a un pôle de multiplicité α de F . Q = (X −a )αQˆ avec
P λα λ
Qˆ (a ) ≠ 0 . La DES de F est de la forme : F = =G + + ⋯+ 1 .
(X −a )αQˆ (X − a ) α X −a
avec G n’ayant pas de pôle en a .
-3/6-
P
= 0 + λα + 0 . Ainsi λα = (a ) .
P (a )
En multipliant par (X −a )α puis en évaluant en a :
Qˆ (a ) Qˆ
λα
On reprend alors le processus avec G = F − qui présente en a un pôle d’ordre < α .
(X −a )α
e) astuces de calculs
exploitation de la parité, évaluation en un point, multipliant le relation de DES par x et faire x → +∞ .
dx
1°) Détermination de ∫ x −a ave c a ∈ ℂ
dx
Soit a ∈ ℂ déterminons ∫ x −a .
dx
Si a ∈ ℝ alors ∫ x −a = ln x −a +C
te
.
αx + β
2°) Détermination de ∫x 2
+ px + q
dx sur ℝ
2x + b dx
.∫ 2 dx = ln(x 2 + px + q ) +C te , reste à déterminer : ∫ 2
x + px + q x + px + q
p 4q − p 2 p
2 2
-4/6-
IV. Primitivation se ramenant à des fonctions rationnelles
x
1°) Fonctions rationnelles en eαx avec α non nul
a) règles de Bioche
On remplace ch x par cos x et sh x par sin x .
Si les règles de Bioche s’appliquent à la fonction formée et si celles-ci invitent au changement de variable
t = cos x , sin x ou tan x alors on effectue le changement de variable t = ch x , sh x ou th x .
b) méthode systématique
Si les règles de Bioche échouent, on écrit sh x et ch x sous forme exponentielle et on réalise le changement de
variable : t = ex .
-5/6-
ax + b
4°) Fonctions rationnelles en x et n
cx + d
Soit n ∈ ℕ tel que n ≥ 2 et a ,b ,c ,d ∈ ℝ tels que ad −bc ≠ 0 .
ax + b
Soit R ∈ ℝ (X ,Y ) , on veut déterminer ∫ R x , n dx sur les intervalles où cela est possible.
cx + d
ax + b
On effectue le changement de variable : t = n en commençant par exprimer x en fonction de t .
cx + d
b −dt n n (ad −bc )t n −1 ax + b b −dt n n (ad −bc )t n −1
x= , dx = dt puis ∫ R x , n
dx = ∫ R n , t dt .
ct n −a (ct n −a ) 2 cx + d ct −a (ct −a )
n 2
En particulier : c = 0 et d = 1
On détermine ∫ R(x , n
ax + b )dx via t = n ax + b .
b
2
∆
On écrit ax 2 + bx + c sous forme canonique : ax 2 + bx + c = a x + − 2 .
2a 4a
Par un changement de variable affine on peut alors transformer ax 2 + bx + c sous l’une des formes
1 − u 2 , u 2 + 1 ou u 2 − 1 et on réalise alors les changements de variable respectifs :
u = sin t , u = sh t , u = ± ch t .
-6/6-
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A A′ B − AB ′
Supposons deg F ′ < deg F −1 . F = et F ′ = .
B B2
Si A ou B sont constants : c’est assez rapide
Sinon : deg F ′ < deg F −1 ⇒ deg(A′ B − AB ′) < deg A′ B = deg AB ′ donc coeff(A′ B ) = coeff(AB ′) d’où
deg A = deg B puis deg F = 0 .
2π
i
Exercice 5 Soit n ∈ ℕ∗ et ω = e n .
a) Soit P ∈ ℂ [X ] un polynôme vérifiant P (ωX ) = P (X ) .
Montrer qu’il existe un polynôme Q ∈ ℂ [X ] tel que P (X ) = Q (X n ) .
n −1
X + ωk
b) En déduire la réduction au même dénominateur de la fraction rationnelle F = ∑ k
.
k =0 X − ω
+∞ +∞ +∞
a) P = ∑ ak X k . P (ωX ) = P (X ) donne ∑a ω X k
k k
= ∑ ak X k puis ∀n ∈ ℕ , ak ω k = ak .
k =0 k =0 k =0
+∞
Par suite ∀k ≠ 0 [n ] , ak = 0 . En posant bℓ = an ℓ et Q = ∑ bℓ X ℓ on a P (X ) = Q (X n ) .
ℓ=0
n −1 k
X +ω P
b) La réduction au même dénominateur de F = ∑ k
donne F = n avec deg P = n .
k =0 X − ω X −1
P (ωX ) P (X )
Comme F (ωX ) = F (X ) on obtient n = puis P (ωX ) = P (X ) .
X −1 X n −1
Par suite P est de la forme P = aX n + b .
En étudiant la partie entière de F on a : a = n .
X n +1
En étudiant la valeur de F en 0 on a : b = n . Par suite F = n n .
X −1
1
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Racines et pôles
Exercice 6 Soit p et q deux entiers naturels non nuls premiers entre eux.
X p −1
Déterminer les racines et les pôles de F = en précisant les multiplicités respectives.
X q −1
Exercice 7 Soit F ∈ K (X ) .
a) Soit a un zéro d’ordre α ≥ 1 de F . Montrer que a est zéro d’ordre α −1 de F ′ .
b) Comparer les pôles de F et de F ′ , ainsi que leur ordre de multiplicité.
Notons P Q le représentant irréductible de F .
a) Soit a zéro de multiplicité α ≥ 1 . On a P = (X −a )α Pˆ avec Pˆ (a ) ≠ 0 et Q (a ) ≠ 0 .
ˆ + (X −a )Pˆ ′Q − (X −a )PQ
(X −a )α−1 (αPQ ˆ ′)
F′ = 2
.
Q
ˆ + (X −a )Pˆ ′Q − (X −a )PQ
a n’est pas racine de αPQ ˆ ′ , donc a est racine de multiplicité α −1 de F ′ .
b) Soit a pôle de F de multiplicité α . On a P (a ) ≠ 0 et Q = (X −a )αQˆ avec Qˆ (a ) ≠ 0 .
(X −a )P ′Qˆ − αPQˆ − (X −a )PQˆ ′
F′= .
(X −a )α +1Qˆ 2
a n’est pas racine de (X −a )P ′Qˆ − αPQˆ − (X −a )PQˆ ′ , donc a est pôle de multiplicité α + 1 de F ′ .
1
Exercice 8 Montrer qu’il n’existe pas de F ∈ ℂ(X ) telle que F ′ = .
X
Exercice 9 Montrer que l’application Ent : K (X ) → K [X ] est linéaire et déterminer son noyau.
2
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X 2 + 2X + 5 8 13
a) = 1− +
X 2 − 3X + 2 X −1 X − 2
X 2 +1 1 5 5
b) = − +
(X −1)(X − 2)(X − 3) X −1 X − 2 X − 3
1 1 1 1
c) 2
= + 2
−
X (X −1) X (X −1) X −1
2X 1 1
d) = +
X 2 +1 X − i X + i
1 i 3 i 3
e) 2
=− +
X + X +1 X −j X − j2
4 1 i 1 i
f) =− − − +
(X 2 + 1) 2 (X − i ) 2 X − i (X + i ) 2 X + i
3X −1 1 5 4 5
g) 2 2
=− 2 + − 2
−
X (X + 1) X X (X + 1) (X + 1)
1 (1− j ) 6 (1− j 2 ) 6 (1− j ) 6 (1− j 2 ) 6
h) 4 2
= + − − .
X + X +1 X −j X −j2 X+j X + j2
i) En exploitant l’astuce F ( j 2 X ) = F ( jX ) = F (X ) :
3 13 23 j2 3 2j 3 j 3 2j 2 3
= − + − + − .
(X 3 −1) 2 (X −1) 2 (X −1) (X − j )2 (X − j ) (X − j 2 )2 (X − j 2 )
n!
Exercice 11 Soit n ∈ ℕ . Former la décomposition en éléments simples de F = .
X (X −1) … (X − n )
n
n! ak n! n! n
=∑ avec ak = = (−1)n −k = (−1)n −k .
X (X −1)...(X − n ) k =0 (X − k ) k (k −1)...1.(−1)…(k − n ) k !(n − k )! k
1
Exercice 12 Soit la fraction F = .
X (X + 1)
a) Réaliser la décomposition en éléments simples de F .
n
1
b) En déduire une simplification pour n ≥ 1 de ∑ .
k =1 k (k + 1)
n
1
c) Procéder de même pour calculer : ∑ k (k +1)(k + 2) .
k =1
3
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X + 1− X 1 1
a) F = = − .
X (X + 1) X X + 1
n n
1 1 1 1 n
b) Par télescopage : ∑ k (k + 1) = ∑ k − k +1 = 1− n +1 = n +1 .
k =1 k =1
n
1 12 1 12 1 1 1 1
c) On a
X (X + 1)(X + 2)
= − +
X X +1 X + 2
donc ∑ k (k +1)(k + 2) = 4 − 2n + 2 + 2n + 4 .
k =1
1
Exercice 13 Exprimer la dérivée d’ordre n de .
X (X 2 + 1)
(n )
1 1 12 12 1
(−1)n n !
= − − et on sait : =
2
X (X + 1) X X − i (X + i ) X −a (X −a )n +1
(n )
1 1 12 1 2
donc = (−1)n n ! n − − .
X (X + 1)
2
X (X − i )n
(X + i )n
1
Exercice 14 Soit F = ∈ ℂ(X ) .
X 2 +1
a) En réalisant la DES de F , exprimer F (n ) .
Pn
b) Montrer qu’il existe Pn ∈ ℝ n [X ] tel que F (n ) = .
(X 2 + 1)n +1
c) Déterminer les zéros de Pn .
1 1 1 (n ) (−1)n n ! 1 1
a) F = − , F = − .
2i X − i X + i
2i (X − i )n +1
(X + i )
n +1
Pn (−1)n n !
b) F (n ) = 2
(X + 1)n +1
avec Pn =
2i
( (X + i )n +1 − (X − i )n +1 ) ∈ ℂ n [X ] .
Mais Pn = Pn donc Pn ∈ ℝ n [X ] .
k π
c) Pour x ∈ ℝ : Pn (x ) = 0 ⇔ (x + i )n +1 = (x − i )n +1 ⇔ ∃k ∈ {1,…, n } , x = cot .
n + 1
Cela fournit n racines réelles et il n’en peut y en avoir d’autres complexes.
1
Exercice 15 Soit F = .
(X −1)3 (X + 1)3
a) Quelle relation existe entre la partie polaire de F en 1 et celle en −1 .
b) Former la décomposition en éléments simples de la fraction F .
2
c) En déduire un couple (U ,V ) ∈ ℝ [X ] tel que : (X + 1)3U + (X −1)3V = 1 .
a) F (−X ) = F (X ) .
P (X ) −P (−X )
Si 3
est la partie polaire de F en 1, alors est sa partie polaire en −1 .
(X −1) (X + 1)3
1 18 3 16 3 16 18 3 16 3 16
b) = − + − − − .
(X −1)3 (X + 1)3 (X −1)3 (X −1) 2 X −1 (X + 1)3 (X + 1) 2 X + 1
c) En réduisant au même dénominateur :
1 1
U = (2 − 3(X −1) + 3(X −1)2 ) et V = − (2 + 3(X + 1) + 3(X + 1) 2 ) .
16 16
4
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P
Après réduction au même dénominateur F = n
avec deg P < n .
X −1
P (X )
∀k ∈ {0, …n −1} , n −1 (ωk ) = 1 donc P (ωk ) − n ωkn−1 = 1 .
nX
Puisque P − nX n −1 ∈ ℝ n −1 [X ] et possède n racines, c’est le polynôme nul.
Exercice 17 Soit n ∈ ℕ tel que n ≥ 2 et p ∈ {0,1,…, n −1} . On pose pour k ∈ {0,1,…, n −1} ,
2ik π n −1
ωkp
ωk = exp . Mettre sous forme irréductible : ∑ .
n k = 0 X − ωk
n −1
ωkp P
∑ X −ω
k =0
= n
X −1
avec deg P < n .
k
P (ωk )
De plus, par décomposition en éléments simples : = ωkp .
(X n −1) ′(ωk )
Par suite on a P (ωk ) = n ωkn −1ωkp = n ωkp −1 .
Ces n relations permettent de reconnaître P puisqu’on sait deg P < n
On obtient : P = nX p−1 si p ≥ 1 ou P = nX n −1 si p = 0 .
n
Exercice 18 Soit n ∈ ℕ∗ et z1 , z 2 ,…, z n ∈ ℂ deux à deux distincts. On pose Q = ∏ (X − z k ) .
k =1
Xp
a) Pour p ∈ {0,1,…, n −1} , exprimer la décomposition en éléments simples de à l’aide des
Q
Q ′(z k ) .
n
z kp
b) En déduire, pour p ∈ {0,1,…, n −1} , la valeur de ∑
k =1 Q ′ (z k )
.
Xp n
λk z kp
a) =∑ avec λk = .
Q k =1 X − z k Q ′(z k )
X p +1 n
λX
b) En multipliant par X , =∑ k puis en remplaçant X par un réel de limite +∞ , on obtient d’un
Q k =1 X − zk
n
z kp
côté ∑
k =1 Q ′(z k )
et de l’autre 1 si p + 1 = n et 0 sinon.
n
1 1 λi 1
a) = =∑ avec λi = .
P λ (X − x1 ) … (X − x n ) i =1 X − x i ′
P (x i )
n
1 1
b) En évaluant en 0 : ∑ x P ′(x ) = − P (0) .
i =1 i i
5
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P ′′ P ′′ n
λi P ′′(x i )
a) = =∑ avec λi = .
P λ (X − x1 ) …(X − x n ) i =1 X − x i P ′(x i )
XP ′′ n
b) Puisque deg
P
< 0 on a ∑λ
i =1
i =0.
Exercice 21 Soit a1 , …, an ∈ ℂ deux à deux distincts, α1 ,…, αn ∈ ℂ tels que ∀i , j ∈ {1, 2, …, n } ,ai + αj ≠ 0 .
x1 x2 xn
+ ⋯+ =1
a1 + α1 a 2 + α1 an + α1
x1 + x 2 ⋯ + x n = 1
Résoudre le système a + α a 2 + α2 a n + α2 .
1 2
⋮
x1 x2 xn
+ ⋯+ =1
a1 + αn a 2 + αn an + αn
n
xi
Soit F = 1− ∑ . Le système équivaut à F (α1 ) = … = F (αn ) = 0 .
i =1 a i + X
n
P
En réduisant F au même dénominateur F = avec P unitaire, deg P = n et Q = ∏ (X + ai ) .
Q i =1
6
Théorie des ensembles
Les ensembles ont été brièvement présentés en début d’année, ici on étudie ceux-ci de manière plus approfondie.
E , F ,G , H désignent des ensembles.
I. Ensembles
1°) Inclusion
Déf : On dit que E est inclus dans F , et on note E ⊂ F , ssi tout élément de E est aussi élément de F .
Ainsi : E ⊂ F ⇔ ∀x ∈ E , x ∈ F .
Prop : E = F ⇔ E ⊂ F et F ⊂ E .
Prop : E ⊂ F et F ⊂ G ⇒ E ⊂ G ,
-1/6-
Prop : A \ B = A ∩ CE (B ) . A B
Déf : On appelle différence symétrique de A et B l’ensemble noté A∆B
déterminé par A∆B = (A \ B ) ∪ (B \ A) .
Prop : A∆B = (A ∪ B ) \ (A ∩ B ) ,
A∆B
Prop : A∆A = ∅, A∆∅ = A et A∆E = CE A .
A∆B = B∆A et (A∆B )∆C = A∆(B∆C ) .
4°) Familles
I désigne un ensemble.
a) définition
Déf : On appelle famille d’éléments de E indexée sur I la donnée, pour tout i ∈ I d’un élément de E , noté
par ai . Une telle famille est alors notée (ai )i ∈I .
On note E I l’ensemble des familles d’éléments de E indexées sur I .
Déf : Soit J une partie de I .
(ai )i ∈J est appelée sous famille de (ai )i ∈I .
(ai )i ∈I est appelée sur famille de (ai )i ∈J .
b) famille finie
Déf : Lorsque I est un ensemble fini, on dit que la famille est finie.
Lorsque I = {1,..., n } on note souvent (ai )1≤i ≤n au lieu de (ai )i ∈I .
Cette famille est alors usuellement confondue avec le n uplet : (a1 ,..., an ) .
c) suite
Déf : Lorsque I = ℕ , la famille (an )n ∈ℕ est appelée suite d’éléments de E .
On note E ℕ l’ensemble de ces suites.
d) famille de parties d’un ensemble
Déf : On appelle famille de parties d’un ensemble E , toute famille (Ai )i ∈I formée d’éléments de P (E ) i.e.
telle que ∀i ∈ I , Ai ⊂ E .
Déf : Soit (Ai )i ∈I une famille de parties de E . On pose :
– ∪ A = {x ∈ E / ∃i ∈ I , x ∈ A } appelée union de la famille (A )
i ∈I
i i i i ∈I .
– ∩ A = {x ∈ E / ∀i ∈ I , x ∈ A }
i ∈I
i i appelée intersection de la famille (Ai )i ∈I .
En Particulier : Si I = ∅ alors : ∪ A = ∅ et ∩ A = E .
i ∈I
i
i ∈I
i
Déf : On dit que (Ai )i ∈I est une partition de E ssi c’est un recouvrement formée de parties non vides deux à
deux disjointes.
II. Applications
E F
1°) Définition
a× ×1
Déf : On appelle graphe de E vers F toute partie Γ de E ×F .
E est appelé ensemble de départ et F ensemble d’arrivée du graphe g . b× ×2
c× ×3
Déf : On dit qu’un graphe de E vers F est le graphe d’une application f de E vers
d× ×4
F ssi ∀x ∈ E , ∃!y ∈ F tel que (x , y ) ∈ Γ .
Pour tout x ∈ E , l’unique y ∈ F tel que (x , y ) ∈ Γ est appelé image de x par l’application f , on la note
f (x ) . Pour tout y ∈ F , les x ∈ E , s’il en existe, tels que y = f (x ) sont appelés antécédents de y par
l’application f .
-2/6-
On note f : E → F pour signifier que f est une application de E vers F (définie par l’intermédiaire de
son graphe).
On note F (E , F ) l’ensemble des applications de E vers F .
Prop : Soit f , g : E → F . On a f = g ⇔ ∀x ∈ E , f (x ) = g (x ) .
Prop : Soit f : E → F , g : F → G et h : G → H .
On a (h g ) f = h (g f ) encore noté h g f .
Prop : Soit f : E → F .
On a f IdE = f et Id F f = f .
-3/6-
Cor : Soit f : E → F . Si f est bijective alors on peut introduire f −1 : F → E et on a :
f −1 f = IdE et f f −1 = IdF .
Cor : Soit f : E → F . Si on détermine g : F → E telle que g f = IdE et f g = IdF alors on peut conclure :
f bijective et f −1 = g .
Prop : Soit f : E → F . Si f est bijective alors f −1 est bijective et ( f −1 )−1 = f .
Prop : Soit f : E → F et g : F → G . Si f et g sont bijectives alors g f aussi (g f )−1 = f −1 g −1 .
c) permutation
Déf : On appelle permutation de E toute application bijective de E dans E .
On note S(E ) l’ensemble des permutations de E .
Prop : ∀f , g ∈ S(E ), f g ∈ S(E ) et g f ∈ S(E ) . ∀f ∈ S(E ), f −1 ∈ S(E ) .
Déf : On appelle involution de E toute application f : E → E telle que f f = IdE .
Prop : Soit f : E → E . On a équivalence entre :
(i) f est une involution,
(ii) f est bijective et f −1 = f .
-4/6-
III. Les ensembles finis
-5/6-
IV. Dénombrement
5°) Permutation
Théorème :
Il y a exactement n ! bijections entre deux ensembles finis à n éléments.
Cor : Si E est un ensemble fini alors S(E ) est fini et Card S(E ) = (Card E )! .
() (
Prop : ∀n ∈ ℕ, ∀p ∈ ℤ, n = n .
p n −p )
p p +1 () ( ) ( )
Prop : Formule du triangle de Pascal : ∀n ∈ ℕ, ∀p ∈ ℤ, n + n = n + 1 .
p +1
() ( )
Prop : ∀n ∈ ℕ ∗ , ∀p ∈ ℤ, p n = n n −1 .
p p −1
Déf : On appelle combinaison de p ∈ ℕ éléments d’un ensemble E toute partie de E à p éléments.
Théorème :
Soit E un ensemble fini à n ∈ ℕ éléments et p ∈ ℕ tel que p ≤ n .
()
Il y a exactement n combinaisons possibles de p éléments de E .
p
()
Autrement dit : il y a exactement n parties à p éléments dans un ensemble à n éléments.
p
n
p =0
p()
Prop : ∀n ∈ ℕ, ∑ n = 2n .
Théorème :
n
k =0
k ()
∀a ,b ∈ ℂ, ∀n ∈ ℕ, (a + b )n = ∑ n a n −kb k .
-6/6-
Eléments de mathématiques
I. Les objets
2°) Inclusion
E désigne un ensemble.
Déf : Un ensemble F est dit inclus dans E ssi tout les éléments de F sont aussi éléments de E . On note
alors F ⊂ E .
Déf : On appelle partie (ou sous-ensemble) de E , tout ensemble F dont les éléments sont tous éléments de E .
Déf : On appelle ensemble des parties de E l’ensemble noté P (E ) formé des sous-ensembles de E .
1°) Assertion
Déf : On appelle assertion toute phrase mathématique significative susceptible d’être vraie (V) ou fausse (F).
Déf : Deux assertions P et Q ayant mêmes valeurs de vérité sont dites équivalentes et on note P ∼ Q .
-1/3-
Déf : Soit P (x ) une assertion dépendant d’un paramètre x élément de E .
On note {x ∈ E tel que P (x )} ou {x ∈ E / P (x )} le sous ensemble de E formé des éléments x qui
rendent l’assertion P (x ) vraie.
2°) Négation
Soit P une assertion.
Déf : On appelle négation de P , l’assertion notée non(P ) définie comme étant vraie lorsque P non(P )
P est fausse et inversement.
On peut aussi dire que l’assertion non(P ) est définie par la table de vérité : V F
F V
Prop : non(non(P )) ∼ P (le signe ∼ signifie : ont même valeur de vérité).
Prop : P et P ∼ P , P ou P ∼ P .
P et Q ∼ Q et P , P ou Q ∼ Q ou P ,
(P et Q ) et R ∼ P et (Q et R ) (que l’on note alors P et Q et R ),
(P ou Q ) ou R ∼ P ou (Q ou R ) (que l’on note alors P ou Q ou R ),
P et (Q ou R ) ∼ (P et Q ) ou (P et R ) ,
P ou (Q et R ) ∼ (P ou Q ) et (P ou R ) .
4°) Implications
Soit P et Q deux assertions.
Déf : On définit l’assertion P ⇒ Q comme étant vraie ssi Q ne peut pas être
P Q P ⇒Q
fausse quand P est vraie.
En français l’implication est traduite pas les expressions : « si... alors », V V V
« donc », « par suite » etc. V F F
Plus précisément, la valeur de vérité de l’assertion P ⇒ Q est donnée par : F V V
Déf : Lorsque P ⇒ Q est vraie on dit que : F F V
+ P est une condition suffisante (CS) pour Q ,
+ Q est une condition nécessaire (CN) pour P .
Déf : Q ⇒ P est appelée implication réciproque de P ⇒ Q .
Prop : (P ⇒ Q ) = non(P ) ou Q .
Prop : P ⇒ Q = non(Q ) ⇒ non(P ) .
Déf : non(Q ) ⇒ non(P ) est appelée contraposée de P ⇒ Q .
Prop : non(P ⇒ Q ) ∼ P et non(Q ) .
5°) Equivalence
Soit P et Q deux assertions.
-2/3-
Déf : On note P ⇔ Q l’assertion P ⇒ Q et Q ⇒ P .
P Q P ⇒Q Q⇒P P ⇔Q
En français l’équivalence se traduit par les
expressions : « si et seulement si » (ssi), « il faut et il V V V V V
suffit »,... V F F V F
La table de vérité de P ⇔ Q est donnée par : F V V F F
Déf : Lorsque P ⇔ Q est vraie, on dit que P et Q sont F F V V V
équivalentes et que P est un condition nécessaire et
suffisante (CNS) pour Q .
Prop : P ⇔ Q ∼ non(P ) ⇔ non(Q ) .
6°) Quantificateurs
Soit P (x ) une assertion dépendant d’un élément x ∈ E .
Déf : On définit l’assertion ∀x ∈ E , P (x ) comme étant vraie lorsque P (x ) est vraie pour tout x dans E .
Cette assertion se lit : « Quel que soit x dans E on a P (x ) »
Déf : On définit l’assertion ∃x ∈ E , P (x ) comme étant vraie lorsque P (x ) est vraie pour au moins un x
dans E .
Cette assertion se lit : « Il existe x dans E tel que P (x ) ».
Déf : On définit l’assertion ∃!x ∈ E , P (x ) comme étant vraie lorsque P (x ) est vraie pour un et un seul
élément x dans E .
Cette assertion se lit : « Il existe un unique x dans E tel que P (x ) ».
Prop : non( ∀x ∈ E , P (x )) ∼ ∃x ∈ E , non(P (x )) ,
non(∃x ∈ E , P (x )) = ∀x ∈ E , non(P (x )) .
Convention :
Toute assertion commençant par : ∃x ∈ ∅ est fausse.
Par négation : toute assertion commençant ∀x ∈ ∅ est vraie.
III. Raisonnements
Une assertion vraie est appelée énoncé, proposition ou théorème.
La véracité d’une assertion se justifie par une démonstration.
Certaines assertions sont postulées vraies sans démonstration, ce sont les axiomes.
-3/3-
Ensemble ordonné
I. Relation d’ordre
E désigne un ensemble.
1°) Définition
Déf : On appelle relation binaire R sur E toute propriété vraie pour certain couples (x , y ) d’éléments de E
et fausse pour les autres.
Lorsqu’un couple (x , y ) vérifie la relation R , on écrit x Ry . Sinon, on écrit x Ry .
Déf : Soit R une relation binaire sur E .
On dit que R est réflexive ssi ∀x ∈ E , x Rx .
On dit que R est symétrique ssi ∀x , y ∈ E , x Ry ⇔ y Rx .
On dit que R est antisymétrique ssi ∀x , y ∈ E , x Ry et y Rx ⇒ x = y .
On dit que R est transitive ssi ∀x , y , z ∈ E , x Ry et y Rz ⇒ x Rz .
Déf : Une relation binaire à la fois réflexive, symétrique et transitive est appelée une relation d’équivalence.
Déf : On appelle relation d’ordre sur un ensemble E , toute relation binaire à la fois réflexive, antisymétrique et
transitive. Une relation d’ordre est usuellement notée à défaut d’autres notations.
-1/3-
3°) Propriétés fondatrices des nombres entiers
Toute partie non vide et minorée de ℤ possède un plus petit élément.
Toute partie non vide et majorée de ℤ possède un plus grand élément.
Prop : (principe de récurrence)
Soit E ⊂ ℕ .
Si 0 ∈ E et ∀p ∈ ℕ, p ∈ E ⇒ p + 1 ∈ E
alors E = ℕ .
Théorème de récurrence simple :
Soit n 0 ∈ ℕ et P (n ) une assertion dépendant d’un entier n ≥ n 0 .
Si 1) P (n 0 ) est vraie et
2) ∀n ≥ n 0 , P (n ) vraie ⇒ P (n + 1) vraie
alors ∀n ≥ n 0 , P (n ) est vraie.
Théorème de récurrence double :
Soit n 0 ∈ ℕ et P (n ) une assertion dépendant d’un entier n ≥ n 0 .
Si 1) P (n 0 ) et P (n 0 + 1) sont vraies et
2) ∀n ≥ n 0 on a P (n ) et P (n + 1) vraies ⇒ P (n + 2) vraie
alors ∀n ≥ n 0 , P (n ) est vraie.
Théorème de récurrence forte :
Soit n 0 ∈ ℕ et P (n ) une assertion dépendant d’un entier n ≥ n 0 .
Si 1) P (n 0 ) est vraie et
2) ∀n ≥ n 0 on a P (n 0 ),…, P (n ) vraies ⇒ P (n + 1) vraie
alors ∀n ≥ n 0 , P (n ) est vraie.
Théorème de récurrence finie :
Soit n 0 , n1 ∈ ℕ tels que n 0 ≤ n1 et P (n ) une assertion dépendant d’un entier n 0 ≤ n ≤ n1 .
Si 1) P (n 0 ) est vraie et
2) ∀n 0 ≤ n < n1 on a P (n ) vraie ⇒ P (n + 1) vraie
alors ∀n 0 ≤ n ≤ n1 , P (n ) est vraie.
-2/3-
III. Fonctions et relation d’ordre
-3/3-
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Nombres entiers
Exercice 1 Soit P = {2k | k ∈ ℤ} et I = {2k + 1| k ∈ ℤ} les ensembles formés respectivement des entiers
pairs et impairs. Montrer que P ∩ I = ∅ .
Exercice 2 Montrer qu’il n’existe pas de suite strictement décroissante d’entiers naturels.
Par l’absurde, supposons que (un ) soit une telle suite.
A = {un / n ∈ ℕ} est une partie non vide de ℕ , elle possède donc un plus petit élément m .
Puisque m ∈ A , il existe n ∈ ℕ tel que m = un . Mais alors un +1 < un ≤ m = min A . Absurde.
Principe de récurrence
1
Exercice 3 Soit (un ) une suite réelle telles que u 0 = 1 et ∀n ∈ ℕ, un +1 = 1 + u .
n + 1 n
Donner l’expression du terme général un de cette suite.
u 0 = 1 , u1 = 2 , u 2 = 3 ,...
Par récurrence, on montre aisément ∀n ∈ ℕ, un = n + 1 .
1 1 3n
Exercice 5 Montrer que ∀n ∈ ℕ \ {0,1} ,1 + 2
+⋯+ 2 > .
2 n 2n + 1
Par récurrence sur n ≥ 2 .
Pour n = 2 ok.
Supposons la propriété établie au rang n ≥ 2 .
1 1 3n 1 3(n + 1)
1+⋯+ 2 + 2
≥ + 2
≥ .
n (n + 1) HR 2n + 1 (n + 1) ? 2n + 3
Vérifions l’inégalité proposée :
3n 1 3(n + 1) n 2 + 2n
+ 2
− = ≥0 .
2n + 1 (n + 1) 2n + 3 (2n + 1)(n + 1) 2 (2n + 3)
Récurrence établie.
1
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a) A est une partie de ℕ , non vide car m = 0 ∈ A et majorée car 2m | n ⇒ 2m ≤ n ⇒ m ≤ log 2 n donc A
possède un plus grand élément p .
Puisque p ∈ A , 2p | n ce qui permet d’écrire n = 2p k .
Puisque p + 1 ∉ A , 2 |k et donc k est impair de la forme 2q + 1 avec q ∈ ℕ .
b) Pour n = 1 : p = q = 0 conviennent.
Supposons la propriété établie jusqu’au rang n ≥ 1 .
Si n + 1 est impair alors l’écriture est directement obtenue avec p = 0 et n + 1 = 2q + 1 .
Si n + 1 est pair alors on peut écrire n + 1 = 2k avec 1 ≤ k ≤ n .
Par l’hypothèse de récurrence, on peut écrire k = 2p (2q + 1) puis n + 1 = 2p +1 (2q + 1) .
Récurrence établie.
2
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Sommes
b) c) f)
Par récurrence.
n n
Exercice 11 A partir des valeurs connues de ∑k
k =1
et ∑k
k =1
2
, calculer :
n
a) ∑ k (k +1)
k =1
b) 1.n + 2.(n −1) + ⋯ + (n −1).2 + n .1 .
n n n
n (n + 1)(n + 2)
a) ∑ k (k +1) = ∑ k
k =1 k =1
2
+ ∑k =
k =1 3
.
n n n
n (n + 1)(n + 2)
b) 1.n + 2.(n −1) + ⋯ + (n −1).2 + n .1 = ∑ k (n + 1− k ) = (n + 1)∑ k − ∑ k 2 =
k =1 k =1 k =1 6
n
Exercice 12 Calculer ∑ (−1) k .
k =1
k
2n n 2n +1
ℓ =1
et ∑ (−1) k = n − (2n +1) = −(n +1)
k =1
k
n
1
Exercice 13 Montrer que la suite de terme général un = ∑ est strictement croissante.
k =1 n + k
n +1 n
1 1 1 1 1 1 1
un +1 − un = ∑ −∑ = + − = − >0.
k =1 n + 1 + k k =1 n + k 2n + 2 2n + 1 n + 1 2n + 1 2n +2
n
Exercice 14 Montrer que ∑ k ! ≤ (n +1)!
k =0
n
k
Exercice 15 Calculer ∑ (k +1)! .
k =1
n
k n
(k + 1) −1 n
1 1 n
1 n
1 1
∑ (k +1)! = ∑ = ∑ − = ∑ − ∑ = 1− .
k =1 k =1 (k + 1)!
k =1 k ! (k + 1)!
k =1 k ! k =1 (k + 1)! (n + 1)!
p
Exercice 16 a) Calculer ∑ kk ! .
k =1
3
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p
∀k ∈ 0, p , 0 ≤ nk ≤ k et n = ∑ nk k ! .
k =0
c) Justifier l’unicité d’une telle suite.
p p
a) ∑ kk ! = ∑ (k + 1)!− k ! = (p +1)!−1 .
k =1 k =1
Sommes géométriques
n
Exercice 17 Calculer, pour tout θ ∈ ℝ , la somme ∑e
k =0
ik θ
.
n
ei (n +1)θ −1
Si θ ≠ 0 [ 2π ] alors ∑e
k =0
ik θ
= iθ
e −1
(somme géométrique de raison eiθ ≠ 1 )
n n
Si θ = 0 [ 2π ] alors ∑e
k =0
ik θ
= ∑1 = n +1 .
k =0
n
Exercice 18 Calculer, pour tout q ∈ ℂ , la somme ∑q
k =0
2k
.
n
q 2 n + 2 −1
Si q 2 ≠ 1 alors ∑ q 2k =
k =0 q 2 −1
(somme géométrique de raison q 2 )
n
2
Si q = 1 alors ∑q
k =0
2k
= n +1 .
n
Exercice 19 Pour q ∈ ℂ \ {1} et n ∈ ℕ , on pose Sn = ∑ kq k .
k =0
n n n +1 n n
nq n +2 − (n + 1)q n +1 + q
qS n − Sn = ∑ kq k +1 − ∑ kq k = ∑ (k −1)q k − ∑ kq k = nq n +1 − ∑ q k − 0 = .
k =0 k =0 k =1 k =0 k =1 q −1
nq n + 2 − (n + 1)q n +1 + q
Donc Sn = .
(q −1)2
4
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Sommes doubles
n n n
Exercice 20 A partir des valeurs connues de ∑k ,
k =1
∑ k 2 et
k =1
∑k
k =1
3
, calculer :
a) ∑
1≤i , j ≤n
(i + j ) 2 b) ∑
1≤i < j ≤n
ij c) ∑
1≤i , j ≤n
min(i , j ) .
n n n n n n
n 2 (n + 1)(7n + 5)
a) ∑ (i + j ) 2 = ∑∑ (i 2 + 2ij + j 2 ) = n ∑ i 2 + 2∑∑ ij + n ∑ j 2 = .
1≤i , j ≤n i =1 j =1 i =1 i =1 j =1 i =1 6
n −1 n n−1 n + i + 1
n n −1
n (n −1)(n + 1)(3n + 2)
b) ∑ ij = ∑ ∑ ij = ∑ i ∑ j = ∑ i (n − i ) = .
1≤i< j ≤n i =1 j =i +1 i =1
j =i +1
i =1 2 24
n i n n
j+ i (i + 1) n (n + 1)(2n + 1)
c) ∑
1≤i , j ≤n
min(i , j ) = ∑ ∑
i =1 j =1
∑ ∑i
j =i +1
=
i =1
i
2
+ i (n − i ) =
6
.
n
Exercice 21 Soit n ∈ ℕ∗ . Calculer C n = ∑
1≤p <q ≤n
(p + q ) en remarquant que ∑
1≤ p ,q ≤n
p + q = 2C n + 2∑ p .
p =1
n
Après réorganisation des termes : ∑
1≤ p ,q ≤n
p + q = 2C n + 2∑ p .
p =1
n n n
(n −1)n (n + 1)
2∑ p = n (n + 1) et ∑ ∑ p +q = n 2
(n + 1) d’où C n = .
p =1 p =1 q =1 2
Produits
b)
n
1
Exercice 23 Calculer ∏1 + k .
k =1
n
1 n
k +1 2 3 n + 1
∏1 + k = ∏
k =1 k =1 k
=
12
⋯
n
= n +1 .
a) Si x = 0 [ 2π ] alors P (x ) = 1 . Si x = π [ 2π ] alors P (x ) = −1 .
1 1
b) sin(x )P (x ) = sin x .cos x .cos 2x … cos 2n x = sin 2x cos 2x … cos 2n x = n +1 sin 2n +1 x
2 2
sin(2n +1 x )
donc P (x ) = n +1 .
2 sin(x )
5
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n
k
Exercice 25 Soit a ∈ ℝ et P = ∏ (1 + a 2 ) .
k =0
a) Calculer P quand a = 1 .
b) Calculer (1−a )P quand a ≠ 1 et en déduire la valeur de P .
n
a) Si a = 1 alors P = ∏ 2 = 2n +1 .
k =0
n n
b) Si a ≠ 1 alors (1−a )P = (1−a )(1 + a )(1 + a 2 ) ⋯(1 + a 2 ) = (1−a 2 )(1 + a 2 ) ⋯ (1 + a 2 ) donc en reprennant le
n +1
processus (1−a )P = (1−a 2 ) puis la valeur de P .
Nombres factoriels
n n
Exercice 27 Montrer de deux manières ∏ (4k − 2) = ∏ (n + k )
k =1 k =1
k =1
n
(1×3×…× (2n −1)) =
n!
et ∏ (n + k ) = (n +1)(n + 2) …(2n ) =
k =1 n!
.
Coefficients binomiaux
n
Exercice 28 Montrer que pour tout n ∈ ℕ et tout p ∈ ℤ : p n n −1
p = n p −1 . En déduire que () ( ) ∑ p (np ) = n 2
p =0
n −1
.
n n
n! (n −1)! n = n n −1 = n (1 + 1)n −1 = n 2n −1 .
()
p np = p
p !(n − p )!
=n
(p −1)!(n − p )!
−1 .
= n np − 1 ( ) ()
∑ p ∑ p −1
p
p =0 p =1
∑k
k =1
2
(nk )x k −1
= n (1 + x )n−1 + n (n −1)x (1 + x )n−2 donc S 2 = n 2n −1 + n (n −1)2n −2 = n (n + 1)2n −2 .
6
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E (n / 2) E ((n −1) / 2)
p =0
n
() p n
p = (1 + 1) = 2 et A − B = ∑ (−1) p = (1−1) = 0 = 0 , donc A = B = 2 .
n n n −1
p =0
()
n
Exercice 31 Soit n ∈ ℕ . Calculer ∑ (np ) j
p =0
p
.
E (n 3) E ((n −1) 3) E (n −2 3)
En déduire : A = ∑ (3nk ), B = ∑
k =0 k =0
(3kn+1) et C = ∑ (3k n+ 2) . k =0
n nπ
n j p = (1 + j )n = 2n ei π
∑(
p =0
p ) 3
cosn
3
.
nπ nπ
i π −i π
A + B +C = 2n , A + jB + j 2C = 2n e 3
cosn et A + j 2B + jC = 2n e 3 cosn (par conjugaison).
3 3
2n nπ π 2n (n − 2)π π 2n (n + 2)π π
Par suite A = 1 + 2cos cosn , B = 1 + 2 cos cosn , C = 1 + 2 cos cosn .
3 3 3 3 3 3 3 3 3
+q .
Le coefficient de x n dans (1 + x )p × (1 + x )q = (1 + x ) p +q est p n ( )
Lorsqu’on développe le produit (1 + x )p × (1 + x )q , on obtient un x n en croisant un x k de (1 + x )p par un x n −k
de (1 + x )q (pour 0 ≤ k ≤ n ). Le coefficient de x k dans (1 + x )p est kp et le coefficient x n −k dans (1 + x )q est ()
n
(n −q k ) donc le coefficient de x n
dans (1 + x )p × (1 + x )q est ∑ (kp )(n −
k =0
q
k ) d’où l’égalité.
n
Exercice 33 Calculer, pour tout n , p ∈ ℕ , la somme ∑ (p +k k )
k =0
∑ (p +k k ) = (p0) + (p +
k =0
1 ) + ( 2 ) + ⋯ + ( n ) = ( 1 ) + ( 2 ) + ⋯ + ( n ) donc
1 p+2 p +n p+2 p+2 p +n
∑ (p +k k ) = (p +2 2) + ⋯ + (p +n n ) = (p +nn +1)
k =0
n p
Exercice 34 Calculer pour n , p ∈ ℕ∗ , la somme ∑ ∏(i + j ) .
i =0 j =1
n p n
(i + p )! n
p + n + 1 (p + n + 1)!
∑ ∏(i + j ) = ∑
i =0 j =1 i =0 i! i =0
(
= p !∑ i +i p = p !
n ) =
(p + 1)n !
.
Exercice 35 Développer (a + b + c )n .
n k
n!
(a + b + c )n = ∑∑ n
k =0 ℓ =0
( )( )
k n −k k −ℓ ℓ n k
k ℓ a b c et k ℓ = (n − k )!(k − ℓ )!ℓ ! . ( )( )
7
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n
Exercice 36 a) Soit n ∈ ℕ . Calculer ∑ (−1)
k =0
k
(nk ) .
( )( ) ( )(
b) Soit k , ℓ, n ∈ ℕ tels que ℓ ≤ k ≤ n . Comparer n k n n −ℓ
k ℓ et ℓ k − ℓ . )
k
c) Soit (x ) une suite de réels. On pose ∀k ∈ ℕ, y = ∑ (kℓ )x .
n k ℓ
ℓ =0
n
Montrer que ∀n ∈ ℕ, x n = ∑ (−1)n −k n
k yk .
k =0
()
n
a) ∑ (−1)
k =0
k
(nk ) = 0 n
= {10 sisinon
n=0
.
n! k! n! (n − ℓ )!
b) n ( )( )
k n n −ℓ
k ℓ = k !(n − k )! ℓ !(k − ℓ )! = ℓ !(n − ℓ )! (n − k )!(k − ℓ)! = ℓ k − ℓ . ( )( )
n n k n n
c) ∑ (−1)
k =0
n −k
yk = ∑∑ (−1)n −k n
k = 0 ℓ =0
k
( )( )
k ℓ x ℓ = ∑ x ℓ ∑ (−1)
n −k n k
k ℓ
ℓ =0 k =ℓ
( )( )
n n n
Or ∑ (−1)
k =ℓ
n −k
(nk )(kℓ ) = (−1) (nℓ ) ∑ (−1) (nk −−ℓℓ) or ∑ (−1) (nk −−ℓℓ) = {10 sisinon
n −ℓ
k =ℓ
k −ℓ ℓ=n
.
k =ℓ
k −ℓ
n
Par suite : ∑ (−1)
k =0
n −k
yk = x n .
(−1)k +1 n
n n
1
Exercice 37 Montrer que pour tout n ∈ ℕ∗ , ∑
k =1 k k =∑ .
k =1 k
()
Par récurrence sur n ≥ 1 sachant :
n +1
(−1)k +1 n + 1 n +1
(−1)k +1 n n +1
(−1)k +1 n n
1 n +1 (−1)k +1 n + 1 n
1 1 n +1
1
∑
k =1 k k ( = ∑
k =1
) k k + ∑
k =1 k
()
k − 1 = ∑
k =1 k
+ ∑
k =1 n + 1
k =( )
∑
k =1 k
+ = ∑
n + 1 k =1 k
. ( )
n
2n + 1
Exercice 38 Calculer S n = ∑ (−1)k .
k =0
k
8
Ensembles et applications || http://mpsiddl.free.fr || david Delaunay
Eléments de logique
Exercice 1 Décrire les parties de ℝ dans lesquelles évoluent x pour que les assertions suivantes soient
vraies :
a) (x > 0 et x < 1) ou x = 0 b) x > 3 et x < 5 et x ≠ 4
c) (x ≤ 0 et x > 1) ou x = 4 d) x ≥ 0 ⇒ x ≥ 2 .
P v v v v f f f f
Q v v f f v v f f
a) Dans les deux cas on obtient la table
R v f v f v f v f
v v v v v f f f
P v v f f
b) Dans les deux cas on obtient la table Q v f v f
f v f f
Exercice 3 On dispose de neuf billes visuellement identiques, huit d’entre elles ont même masse mais la
neuvième est plus lourde. Comment, en deux pesées sur une balance à deux plateaux, peut-on
démasquer l’intrus ?
On compare deux paquets de trois billes.
Si l’un est plus lourd que l’autre, c’est qu’il contient l’intrus.
Sinon, l’intrus est parmi les trois billes restantes.
Ainsi, on sait dans quel paquet de trois billes se situe l’intrus.
Dans ce celui-ci, on compare deux billes.
Si l’une est plus lourde que l’autre, c’est l’intrus.
Sinon, l’intrus est la troisième.
Exercice 4 On dispose de neuf billes visuellement identiques, elles ont toutes la même masse sauf une.
Comment, à l’aide d’une balance à deux plateaux, démasquer l’intrus en trois pesées ?
Notons 1,2,3,4,5,6,7,8,9 nos billes.
On commence par comparer 2 lots constituées de 1,2,3 et de 4,5,6.
Si ceux-ci ont même masse alors l’intrus se trouve dans 7,8,9.
On compare alors 1 et 7 puis 1 et 8 pour démasquer l’intrus.
Si les deux premiers lots n’ont pas même masse, l’intrus ci trouve.
La bille 9 servira alors de bille témoin.
Pour fixer les idées (et sans perte de généralités), supposons que le premier lot est plus lourd que le second.
Comparons maintenant les billes 1 et 4 avec les billes 2 et 5.
Si celles-ci ont même masse commune, l’intrus se trouve dans les deux autres billes 3 et 6. Une comparaison de
3 avec 9 permet alors de savoir qui est l’intrus de 3 ou de 6.
Si celles-ci n’ont pas même masse commune, pour fixer les idées (et sans perte de généralités), supposons que 1
et 4 soient plus lourdes que 2 et 5.
Si l’intrus est plus lourd que ses congénères alors cela ne peut ni être 4 ni être 2 à cause respectivement des
première et deuxième pesées.
Si l’intrus est plus léger que ses congénères alors cela ne peut ni être 2 ni être 4 à cause respectivement des
première et deuxième pesées.
Dans tous les cas l’intrus est soit 1, soit 5.
Une comparaison de 1 avec 9 permet alors de démasquer l’intrus.
1
Ensembles et applications || http://mpsiddl.free.fr || david Delaunay
Quantificateurs
a) ∃x ∈ I , f (x ) = 0
b) ∀x ∈ I , f (x ) = 0
c) ∃x , y ∈ I , f (x ) ≠ f (y )
d) ∀x , y ∈ I , x ≠ y ⇒ f (x ) ≠ f (y ) ou ∀x , y ∈ I , f (x ) = f (y ) ⇒ x = y
e) ∃a ∈ I , ∀x ∈ I , f (x ) ≥ f (a )
f) ∀M ∈ ℝ, ∃x ∈ I , f (x ) > M
g) ∀x , y ∈ I , f (x ) = 0 et f (y ) = 0 ⇒ x = y .
Exercice 7 Soient I un intervalle de ℝ non vide et f : I → ℝ une fonction à valeurs réelles définie sur I .
Exprimer les négations des assertions suivantes :
a) ∀x ∈ I , f (x ) ≠ 0
b) ∀y ∈ ℝ , ∃x ∈ I , f (x ) = y
c) ∃M ∈ ℝ, ∀x ∈ I , f (x ) ≤ M
d) ∀x , y ∈ I , x ≤ y ⇒ f (x ) ≤ f (y )
e) ∀x , y ∈ I , f (x ) = f (y ) ⇒ x = y
f) ∀x ∈ I , f (x ) > 0 ⇒ x ≤ 0 .
a) ∃x ∈ I , f (x ) = 0
b) ∃y ∈ ℝ , ∀x ∈ I , f (x ) ≠ y
c) ∀M ∈ ℝ , ∃x ∈ I , f (x ) > M
d) ∃x , y ∈ I , x ≤ y et f (x ) > f (y )
e) ∃x , y ∈ I , f (x ) = f (y ) et x ≠ y
f) ∃x ∈ I , f (x ) > 0 et x > 0 .
2
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Exercice 8 Soit f : ℝ → ℝ . Quelle différence de sens ont les deux assertions proposées :
a) ∀x ∈ ℝ, ∃y ∈ ℝ , y = f (x ) et ∃y ∈ ℝ , ∀x ∈ ℝ , y = f (x ) .
b) ∀y ∈ ℝ , ∃x ∈ ℝ , y = f (x ) et ∃x ∈ ℝ, ∀y ∈ ℝ , y = f (x ) .
c) ∀x ∈ ℝ, ∃M ∈ ℝ, f (x ) ≤ M et ∃M ∈ ℝ, ∀x ∈ ℝ, f (x ) ≤ M ?
a) la première assertion est vérifiée par toute assertion, la seconde signifie f constante.
b) la première assertion signifie que f prend toute valeur dans ℝ , la seconde est absurde.
c) la première est toujours vérifiée, la seconde signifie que f est majorée.
Exercice 10 Soit a ∈ ℝ .
a) Montrer que ( ∀ε ≥ 0, a ≤ ε) ⇒ a = 0 .
b) Montrer que ( ∀ε > 0, a ≤ ε) ⇒ a = 0 .
Ensembles
Exercice 12 Un ensemble est dit décrit en compréhension lorsqu’il réunit les éléments d’un ensemble vérifiant
une propriété. Un ensemble est dit décrit en extension lorsqu’on cite ses éléments. Par exemple,
{n ∈ ℤ / ∃k ∈ ℤ, n = 2k } et {2k / k ∈ ℤ} sont des descriptions respectivement en compréhension
et en extension de l’ensemble des entiers pairs.
a) Décrire en compréhension et en extension l’ensemble {1,3,5, 7,…} .
b) Décrire en compréhension et en extension l’ensemble {1,10,100,1000,…} .
c) Décrire en extension l’ensemble des nombres rationnels.
d) Décrire en en compréhension l’ensemble ]0,1] . Pensez-vous qu’il soit possible de décrire cet
ensemble en extension ?
e) Décrire en compréhension et en extension l’ensemble des valeurs prises par une fonction
f :ℝ→ ℝ.
f) Décrire en compréhension l’ensemble des antécédents d’un réel y par une fonction f : ℝ → ℝ .
a) {1,3,5, 7} = {n ∈ ℕ / ∃k ∈ ℕ, n = 2k + 1} = {2k + 1/ k ∈ ℕ} .
b) {1,10,100,1000,…} = {x ∈ ℝ / ∃k ∈ ℕ, x = 10k } = {10k / k ∈ ℕ} .
3
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c) ℚ = {p q | p ∈ ℤ,q ∈ ℕ∗ } .
d) ]0,1] = {x ∈ ℝ / 0 < x ≤ 1} .
e) {y ∈ ℝ / ∃x ∈ ℝ , y = f (x )} = {f (x ) / x ∈ ℝ } .
f) {x ∈ ℝ / f (x ) = y } .
A \ (B ∩C ) = A ∩C E (B ∩C ) = (A ∩C E B ) ∪ (A ∩C EC ) = (A \ B ) ∪ (A \ C )
C E A \ C E B = C E A ∩ C EC E B = B ∩ C E A = B \ A .
d) {
A ∪ B = A ∪C
A ∩ B = A ∩C
⇔ B =C
Soit x ∈ E .
x ∈ A∆B ⇔ (x ∈ A et x ∉ B ) ou (x ∈ B et x ∉ A)
⇔ (x ∈ A ou x ∈ B ) et (x ∈ A ou x ∉ A) et (x ∉ B ou x ∈ B ) et (x ∉ B ou x ∉ A)
⇔ x ∈ A ∪ B et x ∉ A ∩ B ⇔ x ∈ (A ∪ B ) \ (A ∩ B )
d’où l’égalité des ensembles.
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Soit n ∈ ℕ .
Si n est pair alors f (n ) = n 2 ∈ ℤ + et si n est impair alors f (n ) = − (n + 1) 2 ∈ ℤ−∗ .
Dans les deux cas f (n ) ∈ ℤ .
Soient n , n ′ ∈ ℕ . Supposons f (n ) = f (n ′) .
Compte tenu de la remarque précédente, n et n ′ ont nécessairement même parité.
Si n et n ′ sont pairs alors n 2 = n ′ 2 donc n = n ′ .
Si n et n ′ sont impairs alors − (n + 1) 2 = − (n ′ + 1) 2 donc n = n ′ .
Ainsi f est injective.
Soit m ∈ ℤ .
2m
Si m ≥ 0 alors pour n = 2m ∈ ℕ on a f (n ) = =m .
2
2m
Si m < 0 alors pour n = −2m −1 ∈ ℕ on a f (n ) = =m .
2
Ainsi f est surjective.
Finalement f est bijective.
a) Supposons g f injective.
Soient x , x ′ ∈ E . Si f (x ) = f (x ′) alors g ( f (x )) = g ( f (x ′)) . Or g f injective, donc x = x ′ .
Ainsi f injective.
b) Supposons g f surjective.
Soit z ∈ G . Il existe x ∈ E tel que z = g ( f (x )) . Pour y = f (x ) ∈ F , on a g (y ) = z . Ainsi g surjective.
c) Supposons g f injective et f surjective.
Par a), on a f injective et donc f bijective. Introduisons f −1 .
g = (g f ) f −1 est injective par composition d’applications injectives.
d) Supposons g f surjective et g injective.
Par b), on a g surjective donc g bijective. Introduisons g −1 .
f = g −1 (g f ) est surjective par composition d’applications surjectives.
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Supposons f injective.
Soit y ∈ E . On a f (( f f )(y )) = f (y ) , or f est injective donc ( f f )(y ) = y .
Pour x = f (y ) ∈ E on a f (x ) = f ( f (y )) = y . Finalement f est surjective.
Supposons f surjective.
Soient x , x ′ ∈ E tels que f (x ) = f (x ′) .
Puisque f est surjective, f f l’est aussi et donc ∃a ,a ′ ∈ E tels que x = ( f f )(a ) et x ′ = ( f f )(a ′) .
La relation f (x ) = f (x ′) donne alors ( f f f )(a ′) = ( f f f )(a ′) d’où f (a ) = f (a ′) puis
x = f ( f (a )) = f ( f (a ′)) = x ′ . Finalement f est injective.
P (E ) → P (A)× P (B )
Exercice 31 Soient A et B deux parties d’un ensemble E et f : . Montrer que :
X ֏ (X ∩ A, X ∩ B )
a) f est injective ssi A ∪ B = E
b) f est surjective ssi A ∩ B = ∅ .
7
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X = X ∩ E = X ∩ (A ∪ B ) = (X ∩ A) ∪ (X ∩ B ) = (Y ∩ A) ∪ (Y ∩ B ) = Y ∩ (A ∪ B ) = Y ∩ E = Y .
Ainsi f est injective.
b) Supposons f surjective. L’élément (A, ∅) possède un antécédent X ∈ P (E ) .
On a A ∩ B = (X ∩ A) ∩ B = A ∩ (X ∩ B ) = A ∩ ∅ = ∅ .
Supposons A ∩ B = ∅ .
Soit (A′, B ′) ∈ P (A) × P (B ) . Pour X = A′ ∪ B ′ , on a
f (X ) = ((A′ ∩ A) ∪ (B ′ ∩ A), (A′ ∩ B ) ∪ (B ′ ∩ B )) = (A′, B ′) car A′ ∩ A = A′ , B ′ ∩ A = ∅ etc.
Supposons f injective.
Soient A, A′ ∈ ℘ (E ) . On sait déjà f (A ∩ A′) ⊂ f (A) ∩ f (A′) .
Soit y ∈ f (A) ∩ f (A′) . Il existe x ∈ A et x ′ ∈ A′ tel que y = f (x ) = f (x ′) .
Or f est injective donc x = x ′ ∈ A ∩ A′ puis y ∈ f (A ∩ A′) .
Inversement supposons ∀A, A′ ∈ ℘ (E ), f (A ∩ A′) = f (A) ∩ f (A′) .
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Soient x , x ′ ∈ E . Supposons f (x ) = f (x ′) .
Pour A = {x } et A′ = {x ′} on a f (A ∩ A′) = f (A) ∩ f (A′) = { f (x )} ≠ ∅ donc A ∩ A′ ≠ ∅ puis x = x ′ .
Ensembles ordonnés
9
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Exercice 41 Soit E l’ensemble des couples (I , f ) formé d’un intervalle I et d’une fonction réelle définie sur
I.
On définit une relation sur E par : (I , f ) (J , g ) ⇔ I ⊂ J et g↾I = f .
Montrer que est une relation d’ordre sur E .
Soit x ∈ E . On a f (x ) ≤ f (x ) donc x x .
Soient x , y ∈ E . Si x y et y x alors f (x ) ≤ f (y ) et f (y ) ≤ f (x ) donc f (x ) = f (y ) . Or f est injective
donc x = y .
Soient x , y , z ∈ E . Si x y et y z alors f (x ) ≤ f (y ) et f (y ) ≤ f (z ) donc f (x ) ≤ f (z ) puis x z
Finalement, est une relation d’ordre.
Si l’ordre est total A ∪ B possède un plus grand élément : max(A ∪ B ) = max(max(A), max(B )) .
Si l’ordre n’est pas total, les plus grands éléments de A et de B peuvent ne pas être comparés aux éléments de
A et B . Dans (ℕ ∗ ,|) , pour A = {2, 4} et B = {3,9} , A et B ont un plus grand élément alors que A ∪ B n’en
a pas.
A ∩ B peut ne pas posséder de plus grand élément, cet ensemble peut notamment être vide.
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Exercice 44 Soit (E , ) un ensemble ordonné tel que toute partie non vide admet un plus petit élément et un
plus grand élément.
Montrer que E est fini.
Par l’absurde supposons E infini.
Posons x 0 = min E , x1 = min E \ {x 0 } ,..., x n = min E \ {x 0 , x1 , …, x n −1 } ,...
L’ensemble {x 0 , …, x n ,…} n’a pas de plus grand élément. Absurde.
On note aussi le plus grand élément de chaque ligne et l’on prend le plus petit de ces plus grands :
min max ai , j .
1≤i ≤n 1≤ j ≤ p
a) Pour tout 1 ≤ m ≤ n , ai ,m ≤ max ai , j donc min ai ,m ≤ min max ai , j puis max min ai ,m ≤ min max ai , j .
1≤ j ≤p 1≤i≤n 1≤i ≤n 1≤ j ≤p 1≤m ≤p 1≤i≤n 1≤i ≤n 1≤ j ≤p
1 4
b) Pour le tableau , max min a = 2 et 1min max ai , j = 3 .
3 2 1≤j ≤2 1≤i≤2 i , j ≤i ≤2 1≤ j ≤2
Exercice 47 Soient A , B et C trois parties d’un ensemble finie E . Exprimer Card(A ∪ B ∪C ) en fonctions
des cardinaux de A, B ,C , A ∩ B , B ∩C ,C ∩ A et A ∩ B ∩C .
11
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Dénombrement
()
p parties à n éléments dans F et donc autant d’applications strictement
formée de n éléments de F . Il y a n
croissantes de E vers F .
Une relation d’ordre total sur E permet définit une bijection de {1, …, n } vers E et inversement.
Par suite il y a n ! relation d’ordre total possibles.
Exercice 52 On trace dans un plan n droites en position générale (i.e. deux d’entre elles ne sont jamais
parallèles ni trois d’entre elles concourantes). Combien forme-t-on ainsi de triangles ?
( p +q =
n ) ( )(
∑ kp n −q k .
k =0
)
Soit E un ensemble à p + q éléments séparé en deux parties disjointes E ′ et E ′′ de cardinaux p et q .
( )
+ q parties à n éléments dans E .
Il y a exactement p n
Or pour former une partie à n élément de E , on peut pour chaque k ∈ 0, n
commencer par choisir k
p q
éléments dans E ′ avant d’en choisir n − k dans E ′′ . Il y a possibilités pour chaque k ∈ 0, n
puis
k n − k
n
p q
au total ∑ k n − k possibilités d’où l’identité.
k =0
12
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a) Si F est un singleton, il n’y a qu’une application à valeurs dans F et celle-ci est surjective. Sn1 = 1 .
Si Card E = Card F < +∞ alors les surjections de E sur F sont aussi les bijections. Par suite Snn = n ! .
Si Card E < Card F , il n’existe pas de surjections de E sur F . Ainsi Snp = 0 .
b) Une surjection de E sur F telle que sa restriction à E \ {a } soit surjective peut prendre n’importe quelle
valeurs en a . Il y en a pSnp−1 .
Une surjection de E sur F telle que sa restriction à E \ {a } ne soit pas surjective doit prendre en a la valeur
manquante. Il y a p possibilité pour choisir la valeur en a et S np−−11 surjections de E \ {a } sur F \ { f (a )} . Au
total, il y en a pS np−−11 .
Au final Snp = p (Snp−−11 + Snp−1 ) .
c) Montrons la propriété par récurrence sur n ∈ ℕ∗ .
1
Pour n = 1 . p = 1 , S11 = 1 et ∑ (−1)
k =0
1−k
(1k )k = 1 .
Supposons la propriété établie au rang n −1 ≥ 1 .
n
Pour p = 1 : Sn1 = 1 et ∑ (−1)
k =0
1−k
(nk )k = 1 .
Pour 1 ≤ p ≤ n :
p −1 p
( )
Snp = p (Snp−−11 + Snp−1 ) = p ∑ (−1) p−1−k p k−1 k n −1 + p ∑ (−1) p−k kp k n −1
k =0 k =0
()
p p
k =0
(
1 )
−1 k n −1 =
= ∑ (−1) p−k p kp − ∑ (−1)p−k
k =0
(kp )k n
Récurrence établie.
( ) ()
∀p ∈ ℕ, Σnp +1 = Σn0 + ⋯ +Σnn = n 0−1 + 1n + ⋯ + n +pp −1 = n + p
p
( ) ( )
Récurrence établie.
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Pour k ∈ {0, …, n } , il y a n ()
k parties Y à un k éléments dans E .
Pour une telle partie Y , il y a 2k parties X incluses dans Y .
n
Au total, il y a ∑ (nk ) 2
k =0
k
= (1 + 2)n = 3n couples (X ,Y ) ∈ ℘ (E ) 2 tels que X ⊂Y .
∑ (mn −−pp ) 2
m =p
n −m
=∑ n− ( )
p n −p−k = (1 + 2)n −p = 3n −p .
k 2
k =0
Pour k ∈ {0, …, n } , il y a n ()
k parties X à un k éléments dans E .
n n
Par suite ∑ Card(X ) = ∑ ∑
X ⊂E k =0 X ⊂E
k = ∑k n
k =0
()
n −1
k = n2 .
Card( X ) =k
Pour k ∈ {0, …, n } , il y a n ()
k parties Z à k éléments dans E .
Pour une telle partie Z , les parties X contenant Z ont ℓ ∈ {k ,…, n } éléments.
Il y a n −k
( )
ℓ − k parties X à ℓ éléments contenant Z .
Pour une telle partie X , une partie Y telle que X ∩Y = Z est une partie Y déterminée par
Z ⊂Y ⊂ Z ∪C E X . Il y a 2n−ℓ parties Y possibles.
n
Il y a ∑ (nℓ −−kk ) 2
ℓ =k
n −ℓ
= (1 + 2)n −k = 3n −k couples (X ,Y ) tels que X ∩Y = Z .
n n
∑
X ,Y ⊂E
Card(X ∩Y ) = ∑
k =0
∑ ∑
Z ⊂E X ,Y ⊂E
Card(X ∩Y ) = ∑ k n
k =0
n −k
k 3 . ()
Card Z =k X ∩Y =Z
n
Or ((3 + x )n ) ′ = n (3 + x )n −1 = ∑ k n n −k k −1
k 3 x donc
k =0
() ∑
X ,Y ⊂E
Card(X ∩Y ) = n 4n −1 .
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15
Polynômes en une indéterminée
K désigne ℝ ou ℂ .
1°) Polynômes
Déf : On appelle polynôme à coefficients dans K en l’indéterminée X tout objet noté
+∞
P = ∑ an X n = a 0 + a1X + ... + an X n + ... où (an )n ∈ℕ est une suite d’éléments de K nulle à partir d’un
n =0
certain rang, appelée suite des coefficients de P . On note K [X ] l’ensemble de ces éléments.
+∞ +∞
Déf : Deux polynômes P = ∑ an X n et Q = ∑ bn X n ∈ K [X ] sont dits égaux ssi ils ont les mêmes
n =0 n =0
(resp. a 2 p = 0 ).
+∞
Déf : Soit P = ∑ an X n ∈ K [X ] et λ ∈ K .
n =0
+∞
On définit le polynôme λ.P ∈ K [X ] par : λ.P = ∑ (λ.an )X n .
n =0
Théorème :
(K [X ], +,.) est un K -espace vectoriel dont l’élément nul est le polynôme nul.
3°) Degré
+∞
Déf : On appelle degré de P = ∑ an X n ∈ K [X ] polynôme non nul le plus grand n ∈ ℕ tel que an ≠ 0
n =0
On le note n = deg P .
Déf : Le coefficient an est alors appelé coefficient dominant de P .
Convention :
Si P = 0 , on pose deg P = −∞ .
deg P si λ ≠ 0
Prop : ∀P ∈ K [X ], ∀λ ∈ K , deg(λ.P ) = .
−∞ si λ = 0
-1/9-
4°) Le sous-espace vectoriel Kn [X ]
Théorème :
(K [X ], +,×) est un anneau commutatif d’élément nul le polynôme nul et d’élément unité le polynôme
constant égal à 1 .
Prop : Soit P ,Q ∈ K [X ] et λ , µ ∈ K . λ
+ µ.Q
.P + µ.Q = λ.P
, P
×Q
×Q = P
.
-2/9-
8°) Composition de polynômes
+∞
Déf : Soit P = ∑ an X n ∈ K [X ] et Q ∈ K [X ] .
n =0
+∞
On définit le polynôme composé P Q (aussi noté P (Q ) ) par : P Q = P (Q ) = ∑ anQ n ∈ K [X ] .
n =0
Prop : ∀P ,Q , R ∈ K [X ] et ∀λ, µ ∈ K :
(λ.P + µ.Q ) R = λ.P R + µ.Q R et (PQ ) R = (P R )× (Q R ) .
II. Dérivation
Prop : Soit P ∈ K [X ] .
Si P est constant : P ′ = 0 .
Si P non constant : deg P ′ = deg P −1 et coeff(P ′ ) = deg P .coeff(P ) .
Dans les deux cas : deg P ′ ≤ deg P −1 .
Cor : P ′ = 0 ⇔ P polynôme constant.
Prop : ∀λ, µ ∈ K , ∀P ,Q ∈ K [X ] , (λP + µQ ) ′ = λP ′ + µQ ′ et (PQ ) ′ = P ′Q + PQ ′ .
n
Cor : (P1P2 ...Pn ) ′ = ∑ (P1 ...Pˆi ...Pn )Pi ′ et (P n ) ′ = nP ′P n −1 .
i =1
Prop : ∀P ,Q ∈ K [X ] , (P Q ) ′ = Q ′ ×P ′ Q .
Prop : Soit P ∈ K [X ] et n ∈ ℕ .
Si deg P < n alors deg P (n ) = −∞ .
Si deg P ≥ n alors deg P (n ) = deg P − n .
Prop : ∀λ, µ ∈ K , ∀P ,Q ∈ K [X ] :
n
k =0
k ()
(λP + µQ )(n ) = λP (n ) + µQ (n ) et (PQ )(n ) = ∑ n P (k )Q (n −k ) .
-3/9-
III. Arithmétique des polynômes
1°) Divisibilité
a) polynômes associés
Déf : Soit P ,Q ∈ K [X ] . On dit que P et Q sont associés ssi ∃λ ∈ K *,P = λQ .
Prop : Si P et Q sont associés et ont mêmes coefficients dominants
alors P = Q .
Déf : Un polynôme P ∈ K [X ] est dit unitaire (ou normalisé) ssi son coefficient dominant est égal à 1.
Prop : Tout polynôme P ∈ K [X ] non nul est associé à unique polynôme unitaire.
b) relation de divisibilité
Déf : Soit A, B ∈ K [X ] . On dit que A divise B ssi ∃U ∈ K [X ] , B = AU .
On note alors A | B .
Déf : Soit A ∈ K [X ] . On note Div(A) l’ensemble des diviseurs et Mul(A) l’ensemble des multiples de A .
Prop : Soit A et B des polynômes respectivement associés à C et D . On a A | B ⇔ C | D .
c) propriétés de la divisibilité
Prop : ∀A, B ,C ∈ K [X ]
A | B et B | C ⇒ A | C ,
A | B et B | A ⇒ A et B associés,
A | B et B ≠ 0 ⇒ deg A ≤ deg B ,
A | B et deg A = deg B ⇒ A et B associés.
Prop : ∀A, B ,C , D ∈ K [X ]
A | B et A | C ⇒ A | B +C ,
A | B et C | D ⇒ AC | BD ,
A | B ⇒ ∀n ∈ ℕ, An | B n .
-4/9-
Théorème : (Egalité de Bézout)
Si D = pgcd(A, B ) alors ∃U ,V ∈ K [X ] tels que D = AU + BV .
Prop : pgcd(A, B ) = pgcd(B , A) .
Si A | B alors pgcd(A, B ) est associé à A .
Prop : Si C est unitaire alors pgcd(AC , BC ) = pgcd(A, B )×C .
b) ppcm
Déf : On note Mul(A, B ) = Mul(A) ∩ Mul(B ) l’ensemble des multiples communs à A et B .
Théorème :
Soit A, B ∈ K [X ] , il existe un unique polynôme unitaire ou nul tel que Mul(A, B ) = Mul(M ) .
Déf : M est alors appelé ppcm de A et B .
On note M = ppcm(A, B ) ou A ∨ B .
Prop : ppcm(A, B ) = ppcm(B , A)
Si A | B alors ppcm(A, B ) est associé à B .
Prop : Si C est unitaire alors ppcm(AC , BC ) = ppcm(A, B )×C .
-5/9-
Prop : Soit A, B ∈ K [X ] et P un polynôme irréductible dans K [X ] .
P | AB ⇒ P | A ou P | B .
Théorème :
Soit A un polynôme non constant de K [X ] .
∃λ ∈ K *, ∃N ∈ ℕ*, ∃P1 ,..., PN polynômes irréductibles de K [X ] unitaires et deux à deux distincts et
∃α1 ,..., αN ∈ ℕ * tels que :
A = λP1α1 P2α2 ...PNαN .
De plus cette décomposition est unique à l’ordre près des facteurs, on l’appelle décomposition primaire de
A.
-6/9-
Prop : Soit P ∈ K [X ] et a1 ,...,an des racines deux à deux distinctes de P de multiplicités respectives au moins
égales à α1 ,..., αn .
On a (X −a1 )α1 ...(X −an )αn | P .
Théorème :
Si P est un polynôme non nul alors la somme des multiplicités de ses racines ne peut excéder son degré.
Cor : Soit P ∈ Kn [X ] .
Si P admet des racines dont la somme des multiplicités est au moins n + 1 alors P = 0 .
Cor : Soit P un polynôme de degré n ∈ ℕ .
Si P admet au moins n racines distinctes alors il n’y en n’a pas d’autres et celles-ci sont simples.
V. Polynômes scindés
1°) Définition
Déf : Un polynôme P ∈ K [X ] est dit scindé dans K [X ] ssi
∃λ ∈ K *, ∃n ∈ ℕ*, ∃x1 ,…, x n ∈ K , P = λ (X − x1 )...(X − x n ) .
Théorème :
Soit P ∈ K [X ] un polynôme non constant.
On a équivalence entre :
(i) P est scindé dans K [X ] ,
(ii) La somme des multiplicités des racines de P égale son degré.
-7/9-
b) arithmétique et racines
Prop : Soit A, B ∈ ℂ [X ] . On a équivalence entre :
(i) A | B ,
(ii) les racines de A sont aussi racines de B de multiplicité au moins égale.
Prop : Soit A, B ∈ ℂ [X ] . On a équivalence entre :
(i) A ∧ B = 1 ,
(ii) A et B n’ont pas de racines en commun.
c) polynôme conjugué
Déf : Soit P = an X n + ... + a1X + a 0 ∈ ℂ [X ] .
On appelle polynôme conjugué de P le polynôme P = an X n + ... + a1X + a 0 ∈ ℂ [X ] .
Prop : Soit P ,Q ∈ ℂ [X ] .
P = P , P +Q = P +Q , PQ = PQ ,
P |Q ⇔ P |Q ,
∀a ∈ ℂ, P (a ) = P (a ) .
Prop : Soit P ∈ ℂ [X ] , a ∈ ℂ et α ∈ ℕ .
On a équivalence entre :
(i) a est racine de multiplicité α de P ,
(ii) a est racine de multiplicité α de P .
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Déf : Soit n ∈ ℕ∗ et x1 ,…, x n ∈ K .
On appelle expressions symétriques élémentaires des x1 ,..., x n les quantités suivantes :
n
σ1 = ∑ x i , σ2 = ∑ x i x j , σ3 = ∑ x i x j x k , …, σ p = ∑ x i1 x i2 ...x ip (pour 1 ≤ p ≤ n ),
i =1 1≤i < j ≤n 1≤i < j <k ≤n 1≤i1 <i2 <...<ip ≤n
…, σn = x1x 2 ...x n .
Ainsi σp apparaît comme étant la somme de tous les produits possibles de p éléments d’indices distincts
choisis dans x1 ,..., x n .
Prop : Soit n ∈ ℕ∗ , x1 ,…, x n ∈ K et σ1 , …, σn les expressions symétriques élémentaires en les x1 ,..., x n . On a
(X − x1 ) … (X − x 2 ) = X n − σ1X n −1 + ⋯ + (−1)k σk X n −k + ⋯ + (−1)n σn .
Théorème :
Soit P = an X n + ... + a1X + a 0 un polynôme de degré n ∈ ℕ * .
et x1 ,..., x n ∈ K . On a équivalence entre :
(i) x1 ,..., x n sont les racines de P comptées avec multiplicité,
(−1)k an −k
(ii) ∀1 ≤ k ≤ n , σk = .
an
En Particulier :
Soit P = aX 2 + bX + c avec a ≠ 0 .
x + x 2 = −b a
x1 et x 2 sont les racines de P comptées avec multiplicité ssi 1 .
x1x 2 = c a
En Particulier :
Soit P = aX 3 + bX 2 + cX + d avec a ≠ 0 .
x1 + x 2 + x 3 = −b a
x1 , x 2 , x 3 sont les racines de P comptées avec multiplicité ssi x1x 2 + x 2x 3 + x 3x1 = c a .
x1x 2x 3 = −d a
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Polynôme en une indéterminée || http://mpsiddl.free.fr || david Delaunay
a) Si (P ,Q ) est un couple solution de polynômes non nuls alors Q 2 = XP 2 donne 2 degQ = 1 + 2 deg P avec
deg P , degQ ∈ ℕ ce qui est impossible. Il reste le cas où l’un des polynômes P ou Q est nul et l’autre, alors,
l’est aussi. Inversement, le couple nul est effectivement solution.
b) Si deg P ≥ 2 alors deg P P = (deg P ) 2 > deg P et donc P n’est pas solution.
Si deg P ≤ 1 alors on peut écrire P = aX + b et alors
a 2 = a
P P = P ⇔ a (aX + b ) + b = aX + b ⇔ ⇔ (a = 1 et b = 0) ou (a = 0 et b quelconque). Finalement
ab = 0
les solutions sont le polynôme X et les polynômes constants.
a) P2 = X 2 − 2 , P3 = X 3 − 3X .
Par récurrence double sur n ∈ ℕ , on montre deg Pn = n et coeff(Pn ) = 1 .
b) Par récurrence double sur n ∈ ℕ :
Pour n = 0 et n = 1 : ok
Supposons la propriété établie aux rangs n et n + 1 (avec n ≥ 0 )
1 1 1 1
Pn +2 (z ) = (z + 1 z )Pn +1 (z ) − Pn (z ) = z + z n +1 + n +1 − z n + n = z n +2 + n +2 .
HR z z z z
Récurrence établie.
c) Pn (2 cos θ ) = Pn (eiθ + e−iθ ) = einθ + e−in θ = 2 cos n θ .
d) Soit x ∈ [−2, 2] . Il existe θ ∈ [0, π ] unique tel que x = 2 cos θ .
π + 2k π
Pn (x ) = 0 ⇔ cos n θ = 0 ⇔ ∃k ∈ {0,…, n −1} , θ = .
2n
π + 2k π
Par suite les x k = 2 cos avec k ∈ {0, …, n −1} constituent n racines distinctes de an ≠ 0 et a 0 ≠ 0 .
2n
Puisque le polynôme Pn est de degré n , il n’y en a pas d’autres.
Dérivation
1
Polynôme en une indéterminée || http://mpsiddl.free.fr || david Delaunay
a = 1
P ′ 2 = 4P ⇔ 4a 2X 2 + 4abX + b 2 = 4aX 2 + 4bX + 4c ⇔
c = b 2 4
Les solutions de l’équation sont P = 0 et P = X 2 + bX + b 2 4 avec b ∈ K .
b) Parmi les polynôme de degré inférieur à 1, seul le polynôme nul est solution.
Pour P polynôme tel que deg P ≥ 2 alors la relation (X 2 + 1)P ′′ − 6P = 0 implique, en raisonnant sur
l’annulation des coefficients dominants, deg P (deg P −1) = 6 donc deg P = 3 .
En cherchant P sous la forme P = aX 3 + bX 2 + cX + d avec a ∈ K ∗ , on obtient que seuls les polynômes
P = a (X 3 + X ) avec a ∈ K ∗ sont solutions.
Finalement les polynômes solutions sont les a (X 3 + X ) avec a ∈ K .
Exercice 4 Montrer que pour tout entier naturel n , il existe un unique polynôme Pn ∈ ℝ [X ] tel que
Pn − Pn′ = X n . Exprimer les coefficients de Pn à l’aide de nombres factoriels.