Les chaussées aéronautiques doivent présenter des qualités d’usage identiques à celles des
chaussées routières mais elles supportent des sollicitations très variables tant en intensité
qu’en nombre (selon les zones de circulation et de manoeuvre, et selon l’importance des
aérodromes). Cette différence de conception se traduit principalement par un choix différent
des caractéristiques des constituants et de formulation, ainsi que par une adaptation des
modalités de mise en œuvre et de contrôle.
On distingue principalement deux types de chaussées : les chaussées souples et les chaussées
rigides. Par le jeu des renforcements successifs, plusieurs cas complexes pourront se
présenter (couches bitumineuses sur dalle en béton, structures inverses, superposition de dalle
de béton), mais dans le cadre de ce cours ne seront présentées que les deux grands types de
chaussée.
a) Chaussées souples
Une chaussée souple est constituée de couches de matériaux traités aux liants hydrocarbonés
(matériaux bitumineux) qui reposent sur des couches de matériaux non traités. Le
dimensionnement de ce type de chaussées est basé sur l'hypothèse que l'endommagement de
la chaussée proviendrait de la rupture du sol support. Les différentes couches de la chaussée
souple sont schématisées dans la figure 1 ci-dessous :
Roulement
Couche de surface
Liaison
Base
Couche d’assise
Fondation
Couche
Forme
Anti-contaminante
Sol support
a.2) Recommandations
Afin de bien assurer le transfert des contraintes entre couches superposées, les interfaces
doivent être collées par des matériaux hydrocarbonés.
Il est conseillé de choisir des matériaux hydrocarbonés pour la couche de base et la couche
de liaison car l'expérience des couches traitées en grave ciment ou en grave laitier
(chaussées semi-rigides) est décevante dans le domaine des chaussées aéronautiques. En
effet, compte tenu du trafic et des conditions d'exploitation, des fissures apparaissent dans
ces couches, remontent à la surface et provoquent des infiltrations d'eau dans le corps de
chaussée.
Les matériaux retenus pour la couche de fondation auront des caractéristiques identiques à
celles recherchées lors d'une utilisation pour chaussées routières.
b) CHAUSSEES RIGIDES
On appelle chaussées rigides, des chaussées comportant en couche supérieure des matériaux
traités au liant hydraulique (béton de ciment essentiellement). La nature du béton hydraulique
fait que la rigidité des dalles qui constituent la partie supérieure de la chaussée protège le sol
support des sollicitations mécaniques. La rupture de la chaussée s’amorce en premier lieu
dans la dalle par excès de contraintes.
Béton de ciment
Béton maigre
Sol support
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La couche de surface est constituée de dalles en béton séparées par des joints, ces dalles en
béton reposent sur une ou plusieurs couches de fondation dont le rôle est surtout d'assurer à
celle ci un support régulier et continu qui lui permettra de travailler dans de meilleures
conditions. Les transferts de charge sont assurés par des joints longitudinaux de construction
et les produits utilisés pour fermer les joints doivent dans tous les cas assurer une étanchéité
parfaite, et pour cela adhérer aux parois de la dalle, conserver leur souplesse au cours des
années et résister aux attaques provoquées par des carburants.
La chaussée souple est plus économique, plus facile à renforcer et bien adaptée aux
faibles trafics : elle peut être conçue relativement mince pendant les premières années de
fonctionnement de l’aéroport, puis être renforcée au fur et à mesure de l’apparition
d’avions plus lourds ou de l’augmentation du trafic.
Parmi les masses remarquables fournies par les constructeurs d'avions et dont la connaissance
est utile pour le dimensionnement, figurent :
La masse maximale pour les évolutions au sol (ou masse maximale au roulage) M.
La masse maximale au décollage Md.
La masse maximale à l'atterrissage Ma.
La masse à vide en ordre d'exploitation (ou masse à vide équipée) m.
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Remarques :
La masse effective d'un avion est toujours comprise entre m et M : elle est égale à la masse à
vide en ordre d'exploitation augmentée de la masse de carburant (consommation de route plus
réserve pour attente et déroutement) et de la charge marchande (passagers, fret, poste).
L'atterrisseur est constitué de l'ensemble des roues montées sur une même jambe. L'ensemble
des atterrisseurs constitue le train d'atterrissage, se référer aux chapitres précédents.
La répartition totale de la masse d'un avion entre l'atterrisseur secondaire (avant) et les
atterrisseurs principaux (arrière) est fonction du centrage de l'avion c'est-à-dire de la position
du centre de gravité et on admet en général que 93 % à 95 % de la masse de l'avion sont
distribués sur les atterrisseurs principaux.
La charge réelle à considérer dans les calculs est définie par la formule suivante :
P=MxV
La masse des avions intervient dans les calculs sous forme d'une charge par atterrisseur. Une
distinction par zone de l'aire de mouvement est à faire car si, sur certaines parties de l'aire de
mouvement, le passage d'un avion est accidentel (parties latérales de la piste, prolongement
d'arrêt), les avions sollicitent les matériaux de chaussées avec des vitesses différentes selon les
aires. Lorsque l'avion est à l'arrêt (aire de stationnement), la sollicitation est plus forte que
lorsqu'il circule à faible vitesse (voies de relation, extrémités de piste) et, a fortiori, que
lorsqu'il se déplace rapidement (piste dans les phases de décollage et d'atterrissage), la charge
étant alors réduite par la sustentation des ailes.
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Les charges sont pondérées, dans les différentes zones selon les indications portées sur la
figure ci-dessous
L’essai CBR (California Bearing Ratio) ou indice portant californien est un essai de portance
des remblais, et des couches de formes compactées, des ouvrages routiers ou des chaussées
aéronautiques (aptitude des matériaux à supporter les charges).
L’essai CBR est réalisé sur des échantillons de sol compactés à différentes teneurs en eau,
puis immergés pendant quatre jours (sol placé à saturation, situation analogue a celle qu’ils
atteindront sous la chaussée).
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e) MÉTHODES DE DIMENSIONNEMENT
Le dimensionnement optimisé d'une chaussé prend en compte tous type d'avion devant
produire un effet significatif sur la chaussée durant sa durée de vie.
f) DIMENSIONNEMENT FORFAITAIRE
f.1) Principe
Le calcul de dimensionnement est appliqué sur chaque partie d’aire définie selon les
indications du paragraphe (Pondération des charges réelles selon la fonction des aires).
Le dimensionnement forfaitaire permet de calculer l’épaisseur d’une chaussée en fonction
d’une charge normale de calcul P"obtenue à partir de la charge réelle pondérée P' avec un
nombre réel de mouvements journaliers n donnés.
La charge réelle pondérée P' est elle-même obtenue à partir de la charge réelle P, qui est :
- Soit la charge maximale sur l’atterrisseur principal le plus contraignant,
- Soit la charge désirée pour une catégorie d’atterrisseur.
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Un trafic de 10 mouvements par jour pendant 10 ans a été retenu par convention pour
l’établissement des abaques. Toutefois, il se peut que ce trafic soit inférieur ou supérieur au
trafic prévisible de l’aérodrome. Il est alors nécessaire de tenir compte de l’intensité du trafic
envisagé.
Les couples (P', n) où P' est la charge réelle pondérée, n le nombre d’applications de
mouvements réels par jour pendant 10 ans
Et
Le couple (P", 10) où P" est la charge normale de calcul (par définition appliquée 10 fois par
jour).
P ''
P'
1
CT
Avec
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Remarques importantes :
1. la relation (2) n’est valable que pour une durée de vie de 10 ans de la chaussée étudiée.
Pour une autre durée, il convient de se ramener à 10 ans.
La durée de vie retenue pour une chaussée souple est de 10 ans. Le sol support est caractérisé
par son indice CBR (Californian bearing ratio). L’épaisseur équivalente (e) de la chaussée est
donnée par la formule établie par le US Corps of Engineers ou par les abaques. La méthode
décrite ci-après repose sur l’utilisation des abaques.
L’épaisseur équivalente totale est définie comme la somme pondérée par un coefficient
d’équivalence des épaisseurs réelles des différentes couches constituant la
chaussée.(Tableau1).
— Le premier donne l’épaisseur équivalente totale (e) ; les paramètres d’entrée sont la charge
et l’indice CBR. L’abaque s’utilise comme indiqué figure 6 ;
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Avec ft90 : Contrainte de traction par flexion à la rupture du béton de ciment mesuré à 90j
CS : Coefficient de sécurité qui change en fonction du type de la chaussée rigide.
Le sol support est caractérisé par son module de réaction K0 qui est évalué à l'aide d'un essai
de plaque effectué in situ, sur le sol compacté à 95% de l'Optimum Proctor Modifié.
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i) METHODE OPTIMISE
i.1) Principe :
La méthode présente l’avantage de convertir les mouvements réels de chacune des charges et
atterrisseurs réels considérés en mouvements équivalents de mêmes charges de référence
Deux couples (charge et atterrisseurs, nombre de mouvements) sont équivalents quand ils
produisent la même fatigue (chaussée et sol support).
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ll est donc possible de comparer Faction relative de différents avions et de prendre en compte
ces actions différentes.
Du fait de la difficulté plus grande de renforcer une chaussée rigide plutôt qu’une chaussée
souple, la durée de vie d’une chaussée est généralement choisie selon les indications du
tableau ci-dessous :
Méthode de calcul
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4- Plusieurs charges réelles Pi,j peuvent être considérées par modèle (i) avec leur nombre de
mouvements réels ni,j et sont transformées en charges réelles pondérées P'i,j pour tenir compte
de la fonction de l’aire.
5- En vue d’un calcul par itération une épaisseur initiale est choisie, épaisseur équivalente
totale (chaussée souple) ou épaisseur réelle de dalle de béton (chaussée rigide) :
6- Pour chacun des avions paraissant les plus contraignants il convient de calculer l’épaisseur
qui lui serait nécessaire en appliquant la méthode du dimensionnement forfaitaire,
7-La plus grande des épaisseurs ainsi obtenue, majorée de quelques centimètres, fournit en
général une épaisseur initiale assez proche de la valeur définitive.
8- Pour chaque modèle d’avion (i), la charge admissible Poi est déterminée a partir des
abaques chaussée souple ou chaussée rigide correspondant a l’épaisseur choisie. S’il n’existe
pas d’abaque pour l‘avion considéré, celui du modèle avion dont les caractéristiques s’en
rapprochent le plus est utilisé.
9- Pour chaque modèle d’avion (i), les ni,j mouvements réels de chaque charge réelle
pondérée P'i,j sont convertis en n'i,j mouvements équivalents à la charge admissible Poi. Pour
cela, pour chaque modèle d’avion (i) et chaque charge P'i,j :
- Le rapport Ri,j = P'i,j / Poi est calculé. Ce rapport ne doit pas dépasser 1,2 pour les aires de
stationnement et l,5 pour les autres aires (il est toutefois recommandé de ne pas dépasser
également 1,2 dans ce cas). Si les valeurs sont dépassées, le calcul est recommencé à la
séquence 5 avec une épaisseur initiale majorée,
- Le coefficient de pondération CPi,j des mouvements réels est calculé soit par la relation :
CPi,j = 105(Ri,j-1)
Soit a l’aide de l’abaque représenté sur la figure ci-dessous , qui traduit la relation précédente,
- Le nombre de mouvements équivalents n'i.j est égal au nombre de mouvements réels ni, j
multiplié par CPI, j :
10 - Le nombre total des mouvements équivalents de tous les modèles d’avions est calculé en
additionnant tous les mouvements équivalents n'i,j. Ce nombre est aussi appelé trafic
équivalent.
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11 - Si le trafic équivalent est sensiblement inférieur a 36500 l’épaisseur essayée est trop
importante (surdimensionnement) et le calcul doit être repris depuis la séquence 5 avec une
épaisseur plus petite.
Au contraire si le trafic équivalent est sensiblement supérieur a 36 500, l’épaisseur essayée est
insuffisante (sous dimensionnement) et le calcul doit être repris depuis la séquence 5 avec une
épaisseur plus grande.
Des itérations sont ainsi effectuées jusqu‘a trouver l’épaisseur telle que le trafic équivalent
soit le plus proche possible par défaut de 36500.
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- celui des dépressions naturelles pouvant être utilisées comme bassins d’accumulation,
- le niveau de la nappe phréatique et ses variations,
- la circulation des eaux souterraines ,
- la perméabilité des sols,...
Permettant d’optimiser les conditions d’exécution des terrassements, de drainage du chantier
et de construction des chaussées, les données climatologiques porteront quant à elles sur :
- la pluviosité,
- l’état d’humidité du sol en place,
- les conditions d’évaporation,
- l’intensité du gel ainsi que sa durée annuelle prévisible ,
Toutes données dont on conçoit qu’elles puissent guider l’établissement du planning des
travaux (début, durée, interruptions prévisibles,...).
Avant mise à l’étude de l’opération, les premières données géotechniques à rassembler sont :
- l’épaisseur de la terre végétale,
-la localisation des affleurements difficiles à terrasser et pouvant conduire à surélever le projet
- la localisation et l’épaisseur des sols devant faire l’objet d’un curage systématique ou d’un
traitement à la chaux,
- la drainabilité des sols,
- le comportement sous charge permanente des sols compressibles et leur temps de
consolidation,
- la portance des sols dans leur état naturel après décapage et dans toutes les phases du
chantier,
- la possibilité de réutiliser en remblai (éventuellement après traitement) les matériaux extraits
des déblais,
- l’existence éventuelle à proximité de l’emprise et l’importance de gisements de matériaux
pouvant servir de remblai d’apport .
Ces premières données seront complétées en cours d’étude par des investigations consistant :
- pour l’établissement de l’avant-projet sommaire, en un (au besoin deux) sondage de 10 à 15
m de profondeur, judicieusement implanté à l’examen de la carte géologique et permettant :
- de procéder aux premiers essais d’identification géotechnique des sols en place
(granulométrie, équivalent de sable, densité, limites d’Atterberg,...),
- de mettre en évidence la position de la nappe phréatique (dont la variation du niveau pourra
être suivie par piézomètre),
- pour l’établissement du projet, en une étude géotechnique complète s’appuyant sur des
sondages dont le nombre, et la profondeur devront permettre de déterminer la configuration
des différentes couches de terrain naturel, le programme type présenté ci-après n’étant donné
qu’à titre indicatif.
Les sondages effectués en phase de projet permettront également de localiser la nappe
phréatique et de mesurer les variations saisonnières de sa profondeur par mise en place de
piézomètres à raison, par exemple, d’un pour deux sondages.
Ces mêmes sondages donneront naturellement lieu à des prélèvements d’échantillons
représentatifs de chaque nature de sol rencontré et sur lesquels seront réalisés en laboratoire
les essais d’identification (granulométrie, densité, teneur en eau, équivalent de sable, limites
d’Atterberg,...).
Ces essais sont accompagnés d’une étude proctor pour tous les sols destinés à être
compactés, de manière à déterminer la teneur en eau optimale au compactage.
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Il n’en convient pas moins de ne pas perdre de vue que, après compactage et mise en œuvre
de la chaussée, le sol support va progressivement acquérir une teneur en eau d’équilibre, qui
ne sera pas nécessairement celle de son compactage.
Dans la mesure où les caractéristiques portantes du sol support dépendent de sa teneur en eau,
il est par suite nécessaire d’effectuer une étude géotechnique plus poussée du sol support, à
savoir :
- Pour les chaussées souples, une étude C.B.R. sera réalisée sur chaque zone homogène de
sol déterminée par les essais d’identification. Cette étude est destinée à calculer l’indice
portant C.B.R. que présentera le sol support à la densité sèche résultant du compactage et à la
teneur en eau d’équilibre qu’acquerra ce sol quelques années après la construction de la
chaussée (en principe, cette teneur en eau varie peu au cours des saisons sous une piste de 45
m de largeur correctement conçue et entretenue). Si la teneur en eau d’équilibre peut être
prévue de manière suffisamment précise, l’étude C.B.R. est effectuée complètement, sinon le
C.B.R. de calcul provient de l’étude C.B.R. courante (immersion des éprouvettes pendant
quatre jours).
- Pour les chaussées rigides, un essai de plaque in situ permettra de déterminer le module de
réaction du sol support. L’essai doit toujours être effectué au niveau du futur fond de forme
de la chaussée, le sol étant préparé de façon à ce qu’il ait la densité et la teneur en eau qu’il
possédera sous la chaussée.
Remarques :
1- La portance d’un sol remanié pouvant être inférieure à celle du sol stabilisé naturellement,
l’essai devra être réalisé sur un sol remanié et compacté dans le cas où la préparation du sol
support provoquerait un réarrangement de ses agrégats.
2- Pour les sols très fins et compressibles, qui se consolident à la plaque sous charge par
élimination d’eau, les tassements ultérieurs peuvent être supérieurs à ceux correspondant aux
conditions habituelles d’exécution de l’essai de plaque. Il est
donc nécessaire, pour les sols de ce type, de prolonger l’essai par un chargement d’assez
longue durée. Si la différence entre l’essai normal et l’essai de longue durée est significative,
la construction d’une chaussée rigide pourra être déconseillée en raison du risque de
tassement différentiel.
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2- La largeur de la bande aménagée dépassant sensiblement celle de la piste sur laquelle elle
est axée, la réutilisation des déblais en fonction de leur qualité entraîne des mouvements de
terres plus complexes que pour un projet routier.
3- Les aérodromes qui reçoivent un trafic lourd ont une épaisseur de chaussée nettement
supérieure à celle des routes et autoroutes. Combinée à la largeur des profils en travers, cette
épaisseur peut devenir un élément essentiel des études de terrassements.
4- Alors que les routes peuvent être construites sur des terrains accidentés, les aérodromes
sont implantés sur des sites relativement plats, sur lesquels les pistes doivent respecter des
pentes maximales particulièrement limitées. Complétées par l’importance des surfaces
revêtues, ces deux particularités font de l’assainissement des aérodromes un problème
primordial qui prend une grande importance dès l’étude des terrassements et lors de la
conduite des travaux correspondants.
5- Les désordres ponctuels ne sauraient être tolérés sur une chaussée aéronautique de sorte
que toutes dispositions doivent être prises afin d’éviter tout risque de tassements différentiels
ultérieurs.
k.1Travaux Préparatoires
Préalablement aux terrassements, des travaux superficiels de dégagement des surfaces à traiter
sont généralement nécessaires, qui consistent en :
- l’abattage et le dessouchage des arbres, en s’assurant qu’aucune souche ne subsiste sous
les futures chaussées et leurs abords, quelle que puisse être l’épaisseur du remblai prévu,
- le débroussaillage poursuivi jusqu’au total enlèvement des racines,
- la démolition des constructions existantes.
Intervenant ensuite, les terrassements procèdent successivement, avant tout autre mouvement
de terre :
- au décapage, sur 3 à 5 cm d’épaisseur, des matériaux herbeux superficiels et à leur
évacuation :
- à l’enlèvement de la terre végétale (en général sur 15 à 20 cm d’épaisseur) et à sa mise en
dépôts, lesquels seront réglés et compactés de manière à prévenir leur saturation superficielle
par les eaux de pluie.
Lorsqu’elle sera réutilisée pour constituer une piste en herbe, la terre végétale mise en dépôts
ne comporta aucun matériau pierreux qui pourrait être préjudiciable aux hélices des avions au
décollage.
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- ± 2 cm sur le fond de forme des chaussées et sur les abords non revêtus, jusqu’au fil d’eau,
s’il existe, ou, à défaut, jusqu’à 15 m du bord de chaussée .
- ± 3 cm sur les autres parties de la bande aménagée,
- ± 5 cm sur la bande dégagée.
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Système de récupération des eaux de ruissellement de type Satujo (bords de pistes ou d’aires
de stationnement)
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( )
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Nature du tuyau n n
Les débits des fossés et des fils d’eau obéissant à la même formule, la profondeur des
premiers et la hauteur d’eau dans les seconds peuvent ainsi être déterminées. Le coefficient de
rugosité à prendre en compte pour ce faire est alors :
- pour les fossés, de :
- 0,024 pour l’argile ,
- 0,020 pour le sable,
- 0,045 pour la roche ,
pour les fils d’eau, de :
- 0,045 pour la terre nue,
- 0,055 pour la terre gazonnée,
- 0,062 pour le gravier.
Le dimensionnement des regards avaloirs fait quant à lui appel à la première ou à la seconde
des deux formules ci-après selon l’importance de la hauteur d’eau au-dessus des orifices de la
grille, soit :
- pour les faibles hauteurs d’eau
Q = C’. L . H3/2
- pour les hauteurs d’eau plus importantes
Q = C’’. A . √
dans lesquelles :
- Q(m 3/ s) est le débit d’absorption,
- H(m) la hauteur au-dessus de la grille,
- L(m) le périmètre de l’ouverture de la
grille (compte non tenu des barre a u x )
- A ( m2) la surface des orifices,
- C’et C’’deux constantes dépendant du type d’orifice de la grille disponibles auprès du
fournisseur ( si le rapport de l’ouverture brute à l’ouverture nette est voisin de 3/2 on pourra
prendre . C’= 1.6 et C’’ = 0.6 .
Dans un cas comme dans l’autre, on prendra un coefficient de sécurité compris entre 1,5 et 2
pour tenir compte du rassemblement de débris sur la grille. Ce coefficient pourra toutefois être
réduit à 1,25 dans le cas d’un regard à grille situé au milieu d’une aire revêtue .
Le débit des eaux recueillies sur une plate-forme aéroportuaire peut être conséquent et appeler
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Lorsque ce réseau se déverse dans le réseau de recueil des eaux superficielles, il est nécessaire
de veiller à ce que ces dernières ne puissent remonter à l’intérieur des drains et inonder le
corps de chaussée ou le fond de forme.
Les drains placés en bordure des chaussées seront, si possible, légèrement déportés. S’ils sont
placés sous la chaussée, il est nécessaire de les enterrer suffisamment pro fondément pour
qu’ils puissent supporter le passage des engins de construction du corps de chaussée.
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