Introduction
- Les théories classiques considèrent que l’objectif de la firme est de maximiser ses
profits.
- Aujourd’hui, la théorie économie de la firme se base sur « la nature de la firme », un
article écrit par Ronald Coase pour affirmer que la firme constitue un mode de
coordination économique alternatif au marché.
La firme est assimilée à une fonction de production qui spécifie le niveau d’output Q obtenu à
partir d’un niveau d’input N. Elle est dirigée par un propriétaire parfaitement rationnel avec
l’objectif de maximiser son profit. Il n’y a aucune prise en compte des différents groupes qui
composent l’entreprise ni des différentes fonctions.
« Firme automate » dont l’activité essentielle est de transformer les matières premières (input)
en produits finis (output).
Les hypothèses :
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La fonction de production : activité qui consistant à créer des biens et services s’´changeant
habituellement sur le marché et obtenus à partir de facteurs de production s’échangeant sur le
marché. Elle spécifie la quantité maximale de produit qui peut être obtenu avec une quantité
donnée de facteurs de production.
Il y a des facteurs de production fixes et variables. La loi des rendements décroissants c’est
quand au fut et à mesure que l’on ajoute des unités de facteurs variables, il arrive un moment où
ces facteurs supplémentaires permettent de produire moins de biens.
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La courbe d’offre de long terme est horizontale, le profit est nul et le prix est
égal au minimum du coût moyen
S’il y a une hausse de la demande, le prix sera plus élevé et le profit sera positif
Berle et Means : « une des caractéristiques centrales de la firme moderne tient au fait d’une
séparation prononcée entre les propriétaires et les dirigeants salariés de l’entreprise » Conflit :
La CPP est remise en question car on passe d’une théorie générale de l’équilibre à une étude des
comportements individuels et des interactions entre les firmes. L’entreprise a donc une marge
d’action plus large. Les 3 variables d’action pour agir sur les ventes sont :
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Ronald Coase et la « la nature de la firme »
« Système de relations qui apparaît quand la répartition des ressources dépend d’un
entrepreneur »
« Pourquoi dans une économie de marché au sein de laquelle les prix sont censés assurer la
coordination de l’activité économique, des organisations, caractérisées para la suppression
du mécanisme prix, émergent-elles ?
« Les firmes émergent parce qu’elles représentent une méthode plus efficiente que le
marché pour organiser la production »
La limite de la firme :
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Pourquoi l’économie n’est pas formée d’une seule et gigantesque entreprise ?
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Les approches contractuelles de la firme
La théorie des coûts de transaction (Oliver Williamson) : il part de l’idée selon laquelle le
recours au marché a un coût que les agents économiques supportent pour assurer l’échange sur
le marché : les coûts de transaction.
- Le principe de rationalité limitée : les agents, bien que rationnels, sont dans
l’incapacité de prévoir tous les évènements susceptibles de se produire dans le futur. La
conséquence est que les contrats sont incomplets.
- L’opportunisme des agents : absence d’honnête dans les transactions. Le
comportement consiste à rechercher son intérêt personnel.
Opportunisme ex ante : avant la signature du contrat
Opportunisme ex post : après la signature du contrat
Elle repose sur trois critères qui déterminent la nature des transactions :
La spécificité définit l’attribut d’une ressource dont sa valeur productive est beaucoup plus
élevée à l’intérieur d’un processus particulier, que dans toute autre utilisation.
Ex : un individu qui nettoie les sols = faible spécificité parce que sa compétence peut
être utilisée par différentes entreprises
S’il y a spécificité des actifs, la transaction n’est ni anonyme, ni instantanée, et l’on observe un
lien de dépendance durable entre les parties.
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C’est quand l’état de la nature est inconnu.
3) La fréquence de l’échange
Plus la fréquence est élevée, plus la mobilisation de ressources pour minimiser les coûts de
transaction est justifiée.
- Marché
- Firme
- Forme hybride
L’intégration verticale : une firme est intégrée lorsqu’elle contrôle plus d’un des stades
successifs de production d’un bien.
- En amont
- En aval
- En latérale
Williamson considère que la firme constitue une structure de gouvernance plus efficace que le
marché lorsque les actifs spécifiques sont importants dans une transaction. Le risque de hold-up
est annulé.
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Asymétries d’information (l’opportunisme) :
La firme comme nœud de contrats (Alchian et Demsetz) : théorie qui conçoit la firme comme
une somme de contrats. Elle part du problème d’autorité et l’approche contractuelle (Coase).
- La productivité marginale d’un employé dépend des efforts des autres employés
- Les facteurs de production sont « non séparables ». Difficulté de mesurer la production
d’un employé : « l’output n’est pas la sommes des outputs isolés de chacun de ses
membres ». Il y a donc un risque de « passager clandestin ».
Pour ajuster la rémunération à la productivité il faut mettre en place un dispositif qui permet de
mesurer la productivité de chacun. Cependant, le marché n’est pas en mesure d’effectuer cette
opération.
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Réviser/résilier les contrats individuels sans mettre fin à l’équipe
Droits au superviseur :
S’approprier le résidu
Observer les comportements des inputs
Être la partie centrale de tous les contrats
Modifier la composition de l’équipe
Vendre les droits
L’entreprise n’est pas un lieu où s’exerce un pouvoir de domination ou une autorité, mais plutôt
« un système de mesure de la performance individuelle et d’incitation qui émerge lorsque le
marché est dans l’incapacité d’assurer la production en équipe.
Elle présente la firme comme « nœud de contrats » bilatéraux entre individus. Il n’y a pas
d’opposition fondamentale entre le marché et la firme (pas de relation d’autorité). Les relations
contractuelles constituent l’essence de la firme.
Elle reste fidèle aux hypothèses de rationalité. Chaque partie cherche à maximiser son utilité et
anticipe rationnellement l’effet d’une relation d’agence sur ses résultats futurs.
1) La firme n’a pas d’existence véritable (réfléchir sur les objectifs ou sur ce qu’elle
maximise…)
2) « Il y a peu ou aucun sens à tenter de distinguer les choses qui sont ‘à l’intérieur’ de la
firme des choses qui en sont ‘à l’extérieur’ »
3) Pas d’opposition fondamentale entre firme et marché
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Cette théorie mobilise une hypothèse de rationalité substantive. L’information entre les agents
est supposée symétrique.
La source de l’incomplétude des contrats ne réside pas dans la rationalité limitée des agents,
mais dans l’incapacité à conclure des contrats complets lorsque aucune tierce partie n’est
capable de « vérifier » l’état réel de certaines variables centrales de l’interaction entre les
agents.
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Les approches de la firme par les « compétences »
Le projet est de mettre en évidence d’une part des éléments de permanence (les routines),
d’autre part un principe de variations (le comportement de recherche) et finalement un
mécanisme de sélection (les contraintes du marché).
1) Les routines :
Elles constituent les traits permanents d’un organisme, déterminent les comportements
possibles, sont « héritables » et soumises à la sélection au sens où « les organismes
ayant des routines plus performantes voient leur importance relative dans une
population augmenter »
Ce sont ces routines (savoir-faire accumulé dans la mise en œuvre des facteurs de
production) qui distinguent les entreprises les unes des autres.
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2) La recherche :
« Toutes les activités organisationnelles associées à l’évaluation des routines courantes
et qui peuvent conduire à leur modification, à des changement plus drastiques ou à leur
remplacement »
Lorsqu’une firme souhaite changer de technique, elle devra engager une recherche et
n’aura pas la certitude de trouver une technique qui sera meilleure que l’actuelle.
Les performances de l'entreprise ne dépendent donc pas que de ses capacités techniques
au sens strict. Elles dépendent aussi de ces capacités à prendre les bonnes décisions.
Leur amélioration dépend donc des progrès dans les compétences délibératives et de
jugement.
L’entreprise entreprend une vraie activité de recherche et met en place des
techniques nouvelles (stratégie d’innovation)
L’entreprise applique une stratégie d’imitation qui consiste à copier une
technique plus performante déjà utilisée par une autre firme
3) La sélection :
Si toutes les firmes ont a priori les mêmes chances de succès, le marché va réagir de
telle façon que les firmes trouvant les meilleures techniques ou utilisant les meilleures
stratégies auront un plus fort taux de croissance
1) Apprentissage et routines :
Processus par lequel la répétition et l’expérimentation font que, au cours du temps, des
tâches soient effectuées mieux et plus vite, et des nouvelles opportunités dans les modes
opératoires soient sans cesse expérimentés.
Caractéristiques de l’apprentissage :
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Pour les évolutionnistes, il y a une pluralité des environnements de sélection, ce qui
explique l'existence de trajectoires technologiques différentes selon la structure des
marchés, les caractéristiques institutionnelles…
Ils distinguent 2 types d'environnement de sélection :
- Environnements de sélection “lâches”
- Environnements de sélection “étroits”
L'entreprise cognitive :
Les connaissances et les savoirs ont une dimension tacite importante, qui rend les opérations de
recherche et accès de transport, stockage, échange et transaction difficiles mais non impossibles.
Elle est formée sur la compétence, plaçant au centre la notion d’ambiance organisationnelle.
Son rôle est double : protéger des menaces de la concurrence, mais aussi permettre le
développement des ressources et compétences de la firme
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Points clés :
Principe d'hétérogénéité des firmes, spécificité de la firme : chaque firme est différente,
individuelle
Les différences ne sont pas secondaires ou provisoires. Il ne s’agit pas seulement des
différences d'efficience (il y a aussi les modèles d'organisation, la marque, la réputation)
L'avantage concurrentiel repose sur les compétences
Ce sont les ressources qui ont une valeur particulière et qui sont rares, difficilement imitables,
non substituables. Ils constituent la principale source d'un avantage compétitif soutenable.
4 caractéristiques :
Valable : elle génère des rentes qui peuvent être captées par l'entreprise. C'est une
ressource qui contribue à réduction des couts et ou à la différenciation des produits ou
des produits ou des services
Rare : une ressource qu'on ne trouve pas facilement et qui est difficile à imiter. Elle
représente un avantage compétitif. L'entreprise peut générer des marges supérieures ou
un chiffre d'affaires en volume supérieur pour une base de coût équivalente à celle de
ses concurrents.
Difficilement imitable : difficiles à imiter, problème d'information et de connaissance.
On garde le secret de l'innovation. On peut avoir un brevet.
Non substituable : elle ne peut pas être remplacée par une autre ressource produisant le
même effet.
Capacité pour une firme à assembler des ressources dans le but de réaliser une tâche ou une
activité. Là où les compétences d'une firme sont spécifiques, donc non transférables (exemple :
un savoir-faire unique).
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Elle dépend de la manière dont les managers utilisent ces ressources, leur propre vision de la
position concurrentielle et de leur environnement.
- La croissance de la firme :
Les caractéristiques de ressources permettent d'expliquer la croissance de la
compétitivité des firmes
Les ressources encadrent la “direction” de croissance et des limites de la firme
Il y a toujours des ressources non exploitées, que la firme va essayer d'exploiter
Les nouvelles activités qui arrivent à la firme, signifient une croissance → basée sur
l'exploitation d'une ressource.
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La firme japonaise
Il procède à l’identification de deux firmes-types pour ensuite examiner leur structure des
échanges d’information, concernant tant la division et l’allocation du travail que la coordination
des tâches.
- Dans la firme J, la division du travail est souple et flexible. On pratique le principe de rotation
des tâches afin de consacrer du temps à procéder à des échanges d’information.
1. Coordination/hiérarchie/incitations
(Coordination à l’œuvre dans les opérations internes de la firme)
Afin que les entreprises constituent des organisations efficaces et à forte cohérence
interne, il faut que leur mode coordination/mode d’incitation inclue une forte dimension
hiérarchique
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Les avantages comparés du modèle H et
du modèle J dépendent de :
- La capacité du personnel à
apprendre
- La facilité de communication
entre les unités d’exécution
- L’ampleur des gains de
spécialisation possibles
La hiérarchie des grades concerne à la fois les éléments du mode de fixation des salaires
et le parcours professionnel des salariés :
- Chaque salarié est affecté d’un « grade » dans un système où « chaque grade
corresponde à un certain niveau de salaire, mais non à une fonction
particulière ».
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