5
Introduction générale
En effet, l’essor du web 2.0, des technologies mobiles ainsi que l’accès
démocratisé à internet, poussent les entreprises, en recherche de croissance et de
performance, à évoluer leurs techniques d’atteinte du consommateur à travers
l’adoption des techniques dites, du Marketing Digital.
1
Philip Kotler, Marketing management, 2003
6
d'utiliser les nouvelles technologies dans la stratégie d'entreprise dont elle est
totalement dépendante.
Dans ce travail, on essaiera de traiter deux questions :
Quelles sont les stratégies de marketing digitales mises en œuvre par les
grandes marques et entreprises du monde ?
Quelles sont les perspectives pour les entreprises Marocaines en matière de
stratégie digitale ?
7
Chapitre 1 : Le marketing à l’ère
digital, et l’importance de la
transformation digitale
8
1. Le marketing à l’ère digital
Le marketing qu’on connait tous a toujours été en développement, au fil des
temps, de nouvelles technologies sont apparu par ce qu’on appelle, les NTIC (nouvelles
technologies de l’information et de la communication), avec cette évolution, le
marketing digital a fait son apparition dans les années 90, ce dernier peut être définit,
selon Le Digital Marketing Institute, par l’utilisation des technologies numériques pour
créer une communication intégrée, ciblée et mesurable qui aide à acquérir et fidéliser
les clients tout en développant des relations plus profondes avec eux.
Pour faire simple, le marketing digital concerne à acquérir, fidéliser les clients et
promouvoir les produits grâce à des techniques purement numérique.
A chaque évolution du web, le marketing s’est adapté, dans la mesure où les clients et
leurs attentes ont évolué naturellement et où la relation avec ces clients a dû changer
également. Il est possible de parler d’évolution de la fonction marketing qui serait
passée au fil du temps d’un marketing 1.0, à un marketing 2.0 puis pour certains jusqu’à
la version la plus récente dite 3.0, la version du marketing numérique.
Née aux Etats-Unis, l’essence même du marketing était centrée sur les produits
et est devenue progressivement une discipline enseignée et étudiée dans le monde
entier. Cela est dû notamment à la révolution industrielle qui a permis de produire en
abondance. De nombreux concepts font leur apparition à cette époque, tels que le
marketing mix, les 4P, la segmentation de marché.
9
une industrie. Le client est encore loin d’être intégré dans le processus marketing, mais
désormais, les notions de ciblage, de positionnement ou encore de marketing
stratégique font leur apparition et permettent d’apporter aux clients des produits qui
répondent mieux à leurs attentes.
Le marketing 2.0 est une expression largement utilisée sur le web et qui a été initiée
par l’ensemble des experts du web car ce langage 2.0 correspond à leur activité
10
principale sur le média internet, tandis que les autres médias de masses (TV, Radio,
etc) sont plutôt secondaires pour eux. Je précise bien ici que ces médias sont
considérés comme secondaire mais pas inutiles, car aujourd’hui les meilleures
stratégies intègrent des campagnes multicanales et crosscanales. Il est impensable
d’avoir une approche à 360° en excluant les autres médias traditionnels.
Le marketing 2.0 est donc une version modernisée du marketing qui repose sur
l’ensemble des concepts, plateformes et outils instaurés par le web 2.0, ce qui implique
que les entreprises évoluent désormais dans un écosystème stratégique digital. Ce
nouvel environnement digital peut se découper en 7 dimensions.
2
Terme utilisé par Jay Conrad Levinson, 1984.
11
les impliquant dans une relation authentique, ouverte et transparente avec les
marques. Le web social et le community management font leur apparition avec
le marketing 2.0 et vont même jusqu’à créer de nouveaux métiers du web tels
que community manager ou social media manager, ce qui justifie de l’intérêt
croissant que portent les marques aux médias numériques.
En termes de médias, là où le « paid media » représente la publicité qui est bien
souvent perçue comme intrusive, le marketing d’engagement se situe entre le
« earned media » (blogs, vidéos, commentaires, photos, conversations…) et le
« owned media » (site corporate, plateforme communautaire hébergée par la
marque…).
La notion d’engagement a fait beaucoup de bruit ces dernières années, car
après une course aux fans effrénée de la part des marques sur Facebook (aux
environs des années 2009/2010), ces dernières ont revu leur stratégie social-
media pour favoriser l’engagement, nouvelle promesse marketing pour
conquérir et fidéliser des clients sur les médias sociaux.
4. Participation/Collaboration : Les marques essayent de mettre en place des
plateformes collaboratives pour tirer bénéfice de l’intelligence collective. Le
marketing s’intéresse donc au crowd-sourcing, au crowd-funding, ou encore aux
wikis.
5. Brand content : Dans une ère digitale où la concurrence est forte sur les
nouveaux médias, les marques doivent créer un contenu original, pertinent et
efficace en accord avec leurs valeurs. L’émergence des plateformes de partage
de photos telles qu’Instagram constitue une porte d’entrée pour que les
marques se rapprochent des consommateurs. Ce contenu de marque peut être
une image, de la musique, ou tout un dispositif tout dépend des objectifs
marketing et de la stratégie adoptée sur les médias sociaux.
6. Brand utility : Dans l’objectif de créer un attachement durable avec le
consommateur (vision long-termiste), les marques vont proposer des services
12
ou créer des contenus spécifiques afin de délivrer une information utile et
pratique aux consommateurs.
Exemple : L’enseigne de bricolage Castorama a très bien compris l’utilité du
brand utility et propose déjà depuis plus de 4 ans sa chaîne « Lancez-vous » sur
laquelle on peut trouver des tutoriels qui permettent de bricoler facilement
chez vous grâce à leurs conseils avisés.
7. Activation : La notion d’activation correspond aux dispositifs publicitaires qu’il
est possible de mettre en place dans une stratégie digitale tels que le SEM, le
display, l’affiliation, l’e-mailing. Bien qu’ils correspondent à des dispositifs
« intrusifs » que l’on peut classer dans le paid media, ils permettent d’être de
véritables leviers pour améliorer les performances d’un site e-commerce par
exemple.
3
Philip Kotler, Marketing 3.0 : From Products to Customers to the Human Spirit, 2010
13
Dans son ouvrage, Kotler suggère que les entreprises abordent une approche centrée
sur l’humain (human-centric approach), mêlant l’humain dans toutes ses dimensions
émotionnelles, intellectuelles et spirituelles.
Se concentrer sur l’humain est une belle promesse, ou du moins un objectif ambitieux.
Toutefois, lorsque le marketing évoquait les termes de produit et de client,
respectivement pour le marketing 1.0 et le marketing 2.0, ces dimensions étaient
tangibles. Les applications de ces concepts marketing ont bien eu lieu, par exemple
avec le marketing direct lorsque le focus était sur les produits ou le marketing social
lorsque le focus s’est déplacé sur les clients.
Or, le marketing 3.0 qui se concentre sur l’humain reste une vision très conceptuelle
du marketing, dont les seules applications perceptibles pour l’instant se traduisent par
la prise de conscience des entreprises :
Les entreprises qui innoveront dans leur stratégie marketing et qui seront avant-
gardistes de ce marketing 3.0 encore en construction, seront celles qui intégreront
intelligemment les consommateurs en tant qu’individu humain et non plus en tant que
client. L’objectif étant de satisfaire les valeurs des clients.
Avec le développement des nouvelles technologies, du web, des médias sociaux, les
consommateurs ont pris conscience du pouvoir qu’ils ont entre leurs mains et leurs
attentes vis-à-vis des marques et des produits qui ont évolué. Ainsi, dans un avenir très
proche, les consommateurs ne se contenteront plus d’acheter des produits et services
uniquement en fonction de leurs caractéristiques ou des recommandations sociales de
leur cercle d’influence. Ils ajouteront une dimension complémentaire pour effectuer
leur choix, celle des valeurs environnementales et sociétales des marques.
14
Finalement, le projet ambitieux du marketing 3.0 est d’ajouter une troisième
dimension à l’écosystème du marketing qui se caractérise par un marketing créateur
de valeur pour le client, pour l’entreprise et pour la société au sens large.
Tableau 1 Les différents éléments de comparaison entre les différentes phases de l’évolution du marketing (P. Kotler)
15
La publicité en ligne : On distingue deux types de publicités, le display et le
search, le premier type est une publicité sous forme de bannière qui apparaît
dans les portails fréquentés par la cible, le deuxième est une publicité rattachée
aux résultats affichés par les moteurs de recherche.
L’affiliation : C’est un système de partenariat où les affiliés sont récompensés
pour chaque visite ou vente qu’ils génèrent à partir des liens textes présents
dans leurs sites web.
Les réseaux sociaux : Ce sont des médias crées pour être partagés, ils se
distinguent par la facilité de collaboration et de connexion entre les différents
acteurs, ils permettent la construction et l’amélioration de notoriété grâce à
leur fonction de partage et leur caractère viral.
Outils Impacts
L’e-mail marketing Rétention du consommateur
Le site web Rétention du consommateur / Acquisition /
Augmentation des ventes
Le référencement naturel Rétention du consommateur / Acquisition
La publicité en ligne Acquisition / Branding
L’affiliation Augmentation des ventes / Branding
Les réseaux sociaux Branding / Participation et engagement
Tableau 2 Les outils du marketing digital classés par impact
16
créer ou développer leur e-réputation et d’établir une interaction permanente avec
leurs clients si elles veulent avoir une place dans cette nouvelle ère numérique.
Bientôt, la quasi-totalité des consommateurs n’utiliseront plus que des canaux digitaux
pour faire leurs achats. Sans recourir au numérique, une entreprise est tout
simplement vouée à l’échec.
17
Obtenir une offre plus personnalisée et pertinente en fonction de ses
besoins
La satisfaction client est plus grande, il peut en effet obtenir une
assistance post achat plus rapidement et facilement.
Elle nécessite aussi souvent la mise en place d’une organisation plus collaborative entre
les différents services de l’entreprise, facilitant le partage des connaissances et la
productivité des équipes.
Ces démarches sont aujourd’hui indispensables pour répondre aux nouveaux modes
de consommations souvent articulés autour des usages, et renforcer la qualité de la
relation clients, tout en permettant aux entreprises de préserver leur compétitivité, de
développer leurs marges et leurs parts de marché ou encore de gagner en efficacité et
en agilité. En fin de compte, la digitalisation apportera davantage de compétitivité et
d’efficacité à l’entreprise, elle permettra à l’ensemble de ses collaborateurs de mieux
travailler, et à ses partenaires de renforcer la coopération au quotidien. Les clients de
l’entreprise vont également trouver leurs comptes dans la digitalisation de celle-
ci. C’est en effet parce que ces mêmes clients utilisent de plus en plus tous ces outils
de la digitalisation et du numérique que l’entreprise se doit de s’adapter à cette
nouvelle donne.
18
Cependant, malgré les avancées technologiques et l’évolution des comportements
d’achat, les entreprises traditionnelles se sentent aujourd’hui au pied du mur. En
cause ? Les modèles économiques prônés par les « digital natives » (Google, Apple,
Facebook, Amazon) qui font voler en éclat leurs stratégies de développement et leurs
processus de travail traditionnels, et les incitent à pousser plus avant leur
transformation digitale. Car c’est un fait, le digital, sur lequel ces entreprises
disruptives ont articulé leur stratégie de développement, accélère le rythme des
échanges et renforce la concurrence, désormais internationale, rendant plus
rapidement obsolètes les modèles économiques traditionnels sur lesquels la plupart
des entreprises se reposaient jusqu’alors.
Ainsi, alors que ces deux modèles d’entreprises ne fonctionnent pas de la même
manière, leurs niveaux de croissance diffèrent. Les digital natives se positionnent
désormais comme les champions de la croissance au regard de l’agilité de leur modèle
économique, qui leur permet, entre autres, de s’adapter aux nouveaux usages,
d’innover en permanence et de répondre aux nouvelles attentes de leurs clients. Face
à ce contexte, il devient impérieux pour les entreprises traditionnelles qui entendent
rester compétitives et se développer, de s’engager résolument dans leur
transformation digitale.
19
Chapitre 2 : Les stratégies digitales
adoptées par les grandes marques
20
Développer une stratégie marketing digitale représente un véritable défi pour
l’entreprise. Tout y est nouveau : la démarche, le contenu, l’organisation, les supports,
les outils,… Non seulement l’entreprise doit repenser sa stratégie globale en y intégrant
ces nouveaux codes mais elle doit en plus apprendre à les maîtriser.
La stratégie marketing digitale regroupe l’ensemble des moyens mis en œuvre par
l’entreprise sur les nouveaux médias de communication pour lui permettre d’atteindre
ses objectifs.
Elle fait appel, pour sa définition comme pour son exécution, à des compétences très
variées au sein de l’entreprise : marketing, vente, communication, informatique,
ressources humaines, sans oublier la direction.
Dans cette partie, on va voir quelles sont les stratégies digitales utilisées par certaines
grandes entreprises et leaders dans leur secteur.
21
Figure 1 Statistiques générales
22
En Afrique
Le taux de pénétration de la téléphonie mobile avoisine 81% tandis
que l’utilisation d’internet peine à atteindre 29% pour utilisation mobile des social
media de seulement 12%.
En Amérique
La part des utilisateurs Internet a augmenté de +8%, tandis que les souscriptions
mobiles ont légèrement fléchies de -0,3%. Cette tendance n’a pas influencé la part des
utilisateurs actifs du mobile social, qui quant à elle, a enregistré une croissance de
+22% avec plus de 98 millions d’utilisateurs.
23
En Europe
Il prône d’autres chiffres représentant certainement des usagers différents, de
par les souscriptions mobiles qui représentent 131% de la population
européenne selon le rapport Hootsuite. L’usage des réseaux sociaux représente un
taux de pénétration de 49%, tandis que pour le mobile, l’utilisation des Social Media
avoisine les 40% de la population européenne.
24
2. Les stratégies digitales adoptées par Crédit Agricole, L’Oréal Paris et Nike
a. Crédit Agricole
Le groupe Crédit Agricole, qui visait le tout digital depuis 2014, accélère sa
transformation numérique en s’appuyant sur des fondamentaux, comme la mobilité,
l’innovation ouverte et la digitalisation de la relation client. Avec un déploiement à
plusieurs vitesses selon les initiatives régionales en France.
26
L’objectif : renforcer l’omnicanal, proximité, digitaliser la relation client.
En Bretagne : l’application Mon Conseiller : Le Crédit Agricole a réalisé une
étude nationale qui révèle que le taux d’équipement en smartphone des clients
en Bretagne est supérieur à la moyenne nationale. Ainsi, plus d’un Breton sur
deux est équipé d’un smartphone. La caisse régionale a donc décidé de lancer
en octobre dernier l’application Mon Conseiller. En un clic, le client joindre son
conseiller par téléphone ou par mail, qu’il peut identifier grâce à sa photo, et
même prendre directement rendez-vous dans son agenda.
L’objectif : proximité, adaptation aux usages de a mobilité, réactivité.
Une stratégie dispersée sur les réseaux sociaux : En 2014, le Crédit Agricole
s’est hissé à la quatrième place du Top 100 du rayonnement numérique des
marques de la Factory NPA, derrière Orange, la SNCF et SFR. Pour autant, le
cabinet de conseil note que la stratégie de la banque sur les réseaux sociaux
n’est pas optimale car elle ne parvient pas à développer de fortes
communautés, en particulier sur Facebook et Twitter. La cause : un éclatement
de la stratégie éditoriale qui s’explique par l’organisation décentralisée du
Groupe. « Le résultat : une forte déperdition de puissance et une dilution
importante de la ligne éditoriale. Au total, la marque affiche une communauté
nombreuse (près de 600 000 membres en janvier dernier), mais la moyenne par
page se situe à 17 669 fans et la médiane à …3086 », explique la Factory NPA
dans son étude qui signalait 33 comptes Facebook (dont 27 régionaux) et 22
comptes Twitter (dont 12 régionaux) pour la banque coopérative. Et malgré
l’organisation répartie en 39 agences locales, rien n’empêcherait la direction
centrale de délivrer un cahier des charges pour harmoniser la production et la
gestion du contenu sur les réseaux sociaux.
b. L’Oréal Paris
L’Oréal est un groupe industriel français de produits cosmétiques. La société,
créée par Eugène Schueller, est de nos jours devenue un groupe international, numéro
un mondial de l'industrie cosmétique.
27
Pour développer sa nouvelle stratégie digitale, le groupe L’Oréal décide en 2016 de
faire entrer Eileen Naughton de Google Grande-Bretagne et Irlande, à son conseil
d’administration ; qui avait par la suite expliquait que « Le digital a changé notre
manière de faire du marketing. Notre premier enjeu était de réussir la transformation
de nos marques en love brands digitales, capables de créer des relations riches avec
leurs consommateurs et de produire des contenus qui leur parlent et qu'ils partagent.
Nos marques deviennent incontournables sur le web et figurent en tête des
classements. »4
Pour réaliser ses objectifs, le groupe a utilisé les moyens digitaux suivants :
1. Conception d’un site web : Le site web de la marque présente les différents
produits commercialisés avec des descriptions détaillées et les besoins auxquels
ils répondent. Le site web présente aussi les actualités et les nouveautés de la
marque, ainsi que des conseils beautés.
2. Être présente sur les réseaux sociaux : L’une des caractéristiques des réseaux
sociaux est sa capacité d’engager une audience.
Facebook : 34 millions de mentions « J’aime » pour sa page officiel ; cette
page est consacrée aux tutoriels et des astuces, elle met en œuvre les
promotions disponibles sur les produits offerts, elle propose aussi des
jeux concours.
Youtube : L’Oréal a consacrée une chaîne Youtube par pays, totalisant en
somme plus d’un million d’abonnés ; Elle présente comme vidéos
comment utiliser des produits. Elle collabore aussi avec des Youtubeurs
qui influencent les consommateurs.
4
Extrait de l’interview de Lubomira Rochet, Chief Digital Officer et membre du Comité Exécutif du groupe
L’Oréal, 2017
28
3. Création d’application mobile : Les gens veulent un service pour choisir et
savoir utiliser, du coup l’Oréal à créer des « Beauty apps ». Le lancement
Makeup Genius, application mobile qui permet aux consommateurs de tester
virtuellement le maquillage. L’application scanne le visage du consommateur,
puis montre virtuellement comment les produits peuvent être associés, en
temps réel. Cette application est un atout clé pour engager les consommateurs
mais aussi pour récolter des informations sur la façon dont ils s’engagent. Cette
application permet de mieux cerner les besoins des clients fidèles et de leur
proposer des expériences uniques, pertinentes et utiles.
Ci-dessous, quelques chiffres qui montrent que la stratégie digitale de la marque est
performante5 :
5
Chiffres déclarés par Nicolas Hieronimus, Directeur Général Adjoint de L’Oréal, 2017
29
+33,6%, la croissance des ventes de L’Oréal en e-commerce : Selon les
estimations de L’Oréal, le chiffre d’affaires réalisé sur ses sites en propre et sur
les sites marchands de ses distributeurs s’élève à 2,1 milliards d’euros (contre
1,73 Md en 2016). « L’e-commerce représente 8% de notre chiffre d’affaire »,.
Par exemple, en Chine, l’e-commerce représente plus d’un tiers du chiffre
d’affaire de la division Produits Grand Public.
+30%, le nombre d’abonnés aux réseaux sociaux de L’Oréal : Au total, les
différents pages et comptes des marques de L’Oréal sur les réseaux sociaux à
travers le monde dénombre 241 millions d’abonnés. « C’est le résultat du travail
de nos équipes locales pour activer chacun de nos réseaux sociaux ».
+5000, le nombre de collaborateurs supplémentaires formés au digital en 2017 :
L’Oréal a fortement recruté afin d’acquérir une expertise forte en interne. Ce
sont 19000 salariés de L’Oréal qui avaient été formé au digital fin 2017, contre
15000 à fin 2016. « 82% de nos spécialistes du marketing ont obtenu notre
diplôme interne baptisé DM1 ».
+6 pt, la croissance de la part des dépenses médias sur le digital : 38% des
dépenses média du groupe se sont faits en 2017 sur le digital contre 32% en
2016. Ceci démontre l’importance croissante que prend le digital dans la
communication du groupe. « Nous avons amélioré significativement le retour
sur investissements de nos dépenses médias ».
150 millions, le nombre de contacts qualifiés dans les bases clients du groupe.
c. Nike
Dans le domaine du sport, 25 % des supporters se servent régulièrement de
Facebook ou Twitter pour suivre leur équipe ou leur joueur préféré. Et ils réagissent de
manière instantanée passant ainsi du stade de simple spectateur à celui d’acteur.
Nike l’a bien compris et compte donner la parole à son public. D’ailleurs c’est ce qu’a
déclaré Jesse Stollak, « Notre but est de nous connecter avec le consommateur là où il
se trouve. Et ce, en délivrant le bon message à la bonne personne au bon moment, en
30
incitant nos fans à participer et à interagir avec nous de manière spontanée et directe
» 6.
Nike a créé une page Facebook pour chacune de ses catégories (Nike Football, Nike
Golf, Nike Basketball..) parce qu’il serait, en effet, difficile de rassembler sur un même
support des amateurs de différents sports car cela aurait nui au sentiment de
communauté et à l’interaction. Le contenu de ses pages est régulièrement mis à jour
où sont postées plusieurs fois par jour des photos et vidéos sur les produits, actualités
sportives, célébrités, citations de motivation, idées d’exercices etc...
6
Déclaration du directeur Digital et Innovation Jesse Stollak au site Mashable
31
Figure 8 Compte officiel de Nike sur Twitter
Nike, comparativement aux autres marques, a été très rapide à comprendre et à saisir
l’opportunité que représente Instagram. Aujourd’hui c’est la marque la plus suivie sur
ce réseau social avec plus du double du nombre de Followers de Starbucks, qui se
trouve à la seconde place.
32
Figure 10 Compte de Nike sur Instagram
Nike a aussi développé sa propre plateforme « Nike+ ». Elle est connectée au FuelBand
de Nike, ou des millions de joggers peuvent se connecter pour contrôler leur
performance. Via cette application, la marque conseille, challenge et motive ses
membres.
Cette plateforme est à la fois un très bon moyen pour générer du trafic et une puissante
arme marketing pour les Fuelbands. Chaque « Fuelband » vaut entre $99 et $169 pour
la version métallisée. L’application renforce encore plus le sentiment de communauté
en permettant aux joggers de communiquer, et les plonge en immersion totale dans le
monde de Nike.
33
Chapitre 3 : Le marketing digital au
Maroc : Où en est-il ?
34
1. L’évolution du marketing digital au Maroc
Le Digital Trends Morocco a mené une enquête lors du Sommet Africain du
Digital.
* Méthodologie de l’enquête :
Un questionnaire a été soumis à des directeurs et responsables marketing,
communication et digital. (Banque/Assurances 35% Immobilier/Construction
12% FMCG 12%, ainsi que 10 autres secteurs. Le nombre de participants n'a pas été
précisé.
Selon l’enquête dévoilée en février 2018, le budget consacré au digital par les
entreprises Marocaines est de 3 millions de Dirhams en moyenne, soit 8% du budget
marketing total. Exactement comme en 2016.
35
Figure 13 Répartition du budget
En termes de métiers, nous sommes loin des profils clés de la transformation digitale,
et de la volonté d'embaucher par exemple des Data Scientists. Le top 5 des fonctions
est occupé par les chefs de projets, puis les Community managers, les
directeurs/responsables de l'entité digitale, les web designers, et enfin les
développeurs web.
Si les profils restent classiques, la bonne nouvelle est qu'un annonceur sur deux prévoit
d'embaucher cette année. Une tendance tout à fait similaire à 2016, où 52% des
entreprises annonçaient vouloir recruter des profils pour le digital en 2017.
En termes d'outils, les entreprises ont recours à du très classique. L'enquête note qu'il
s'agit "surtout de portails d’entreprise et de messagerie instantanée".
Les sondés estiment ainsi qu'en 2018, il faut se tourner vers l’intelligence artificielle, la
réalité virtuelle et la réalité augmentée. L'autre prise de conscience a trait au respect
des données personnelles, un volet dans lequel règne l'anarchie. 81% des annonceurs
ont pris conscience de l’importance de protéger les données de leurs utilisateurs
(contre 58% en 2017).
36
La présence sur les réseaux sociaux se renforce aussi. Neuf entreprises sur dix y sont,
principalement sur Facebook. Aussi, désormais près de 8 entreprises sur 10 disposent
d'une stratégie dédiée aux réseaux sociaux et d'une politique de contenus.
Au Maroc, le digital est compris par les décideurs comme un outil de communication
au mieux, avec l’émergence d’un secteur médiatique en ligne fort et surtout
l’omniprésence des réseaux sociaux dans le quotidien des Marocains. Si les usages sont
un préalable nécessaire et indissociable de la transformation digitale de l’économie,
celle-ci ne saurait s’y arrêter. En effet, la révolution digitale fait évoluer les modes de
consommation et de communication, mais elle impacte également fortement la notion
même de service.
Depuis l'échec du Plan Maroc Numeric 2013 (PMN 2013), le royaume affichait
pleinement sa volonté pour l'émergence d'une véritable économie numérique. La
défaillance se situait au niveau de l'approche, étant donné que le PMN ne reflétait que
la vitrine numérique de l'Etat avec des indicateurs mitigés, et à travers une simple
consolidation des services informatiques existants, en émettant une "carte de vœux"
des projets made in "Information Technologies".
Par conséquent, le royaume a fini par disposer un plan digital à l'horizon 2020 intitulé
la Stratégie Digitale Maroc 2020.
37
Hafid Elalamy devant le Souverain, représentent certainement un chantier ambitieux
pour le pays, auquel contribuera l’Agence de développement du numérique.
Un autre axe majeur, et pas des moindres, sur lequel travaillera l’agence est
l’encouragement de l’activité entrepreneuriale dans le domaine du digital. Son conseil
d’administration comprendra des représentants des secteurs public et privé (ANRT,
Maroc PME, AMDIE, CCIS, CGEM, GPBM, Barid Al-Maghrib), ainsi que 4 personnalités
désignées par le Chef de gouvernement sur proposition du ministre de l'Industrie.
Siégeant à Rabat, l’agence pourra disposer d’annexes régionales. Elle publiera
notamment un rapport annuel sur le développement digital au Maroc et «sera soumise
à un contrôle financier a posteriori de l’État».
Les banques révèlent les unes après les autres leurs offres de mobile-paiement.
Après la BP première banque à dévoiler son offre, c’est au tour du CIH de lancer sa
solution baptisée "We Pay", " un portefeuille 100% mobile et 100% sécurisé". De
38
sources sûres, la banque dirigée par Ahmed Rahhou s’apprête à lancer son offre le 7
mai prochain.
La stratégie digitale adoptée par CIH Bank, consiste en plus de mettre en place
la Wallet WE PAY, d’autres services tels que :
Un site web et une application mobile : Avec un site web dynamique et une
application mobile moderne, qui proposent multiples services comme le paiement en
ligne des vignettes et des factures. Les paiements effectués en ligne dépassent pour la
première fois au Maroc ceux effectués directement en agence physique.
Le site tout seul enregistre 2 millions de transactions par mois et le nombre de
virements par mobile dépassent ceux effectués de manière classique.
39
C’est d’ailleurs avec fierté que Ahmed Rahhou annonce que «CIH Bank est
aujourd’hui à la pointe du digital et compte boucler cet énorme chantier d’ici la fin de
l’année». «Nous allons poursuivre notre démarche avec le paiement mobile en lançant
sur le marché, dès mars prochain, les premiers comptes mobiles», poursuit-il, l’objectif
étant, in fine, d’offrir une palette complète de services digitalisés à fin 2018, «afin que
le client puisse se balader avec sa banque dans sa poche».
b. Inwi
Inwi est le troisième opérateur global de télécommunication au Maroc. Inwi
opère sur les segments de la téléphonie fixe et mobile à travers ses deux marques
« Inwi » et « Bayn », ainsi que sur celui de l’Internet. Ses offres sont destinées aussi
bien à la clientèle grand public que celle des entreprises.
Inwi est une entreprise avec du digital dans son ADN, pour annoncer son arrivé sur
le marché, l’opérateur a choisi un buzz sur Facebook.
En 2014, l’opérateur s’est doté d’une direction digitale pilotée par Asmaa Fenneri
et lui a consacré 9% de son budget total (Le matin), vu les enjeux qui s’annonçaient à
cette époque. Depuis cette époque, sa stratégie s’articule toujours et encore autour
de différents axes :
40
Relooker son site web : Comme étant le levier central de toute stratégie digitale,
le site web d’Inwi constitue une véritable facette digne de l’opérateur où le
client peut consulter les dernières offres des forfaits et pas mal d’autres
services.
Des jeux concours pour récompenser sa communauté sur Facebook :
Inwi continue de développer sa communauté en ligne avec des jeux
concours comme « AJI Terba7 » à travers lequel l’opérateur téléphonique a pu
attirer une forte audience au cours du mois de ramadan, un simple jeux sur
Facebook qui fait gagner des lots après avoir cumuler un certain nombre de
point !
Produire d’une série TV Web : Pour devenir la marque de cœur des jeunes, Inwi
s’est offert la série web TV « Switchers », cette dernière séduit une population
de jeunes connectés.
Cette stratégie digitale développée par Inwi est performante, les chiffres suivants en
témoignent :
c. Samsung Maroc
Afin de renforcer son implémentation dans le Royaume, Samsung Maroc s’est
lancé dans l’élaboration d’une stratégie de marketing digital.
L’entreprise a choisi comme leviers pour ladite stratégie des outils classiques
comme la création d’une chaîne Youtube et la présence sur Facebook et Twitter, mais
également des moyens plus novateurs à l’image de partenariats conclus avec des
bloggeurs et des sites de commerce électronique.
41
La chaîne Youtube présente les nouveautés de la marque ainsi que des
démonstrations de produits faites au Maroc. La localisation de ces démonstrations
rapproche encore plus la marque de ses consommateurs. Cette localisation est
amplifiée également par les vidéos des émissions marocaines que sponsorise Samsung.
Les vidéos de la chaine sont également relayées par les réseaux sociaux Facebook et
Twitter qui servent aussi à interagir de manière plus directe avec les consommateurs
et à avoir leurs retours quant aux produits déjà commercialisés au Maroc. Les actualités
de l’entreprise sont également diffusées via ces canaux. En plus de ces leviers, Samsung
Maroc a lancé une opération originale intitulée « Samsung Mobilers ». Le concept
consiste à recruter des consommateurs loyaux de la marque pour en faire des
ambassadeurs sur la toile. Ces ambassadeurs relayent les informations officielles
diffusées par la firme et surtout contribuent à l’animation de la communauté qui s’est
créé autour de la marque. Cette action a permis la création d’un blog de fans dédié à
la marque coréenne. A côté de ces outils destinés en premier lieu à communiquer avec
sa cible, Samsung a mis en place des partenariats avec des sites de commerce
électronique. Ces partenariats permettent à la marque d’étendre sa distribution et de
profiter de l’essor des achats en ligne au Maroc.
d. L’administration publique
Au contraire du secteur privé, qui utilise le digital pour générer plus de revenus
et augmenter son audience, le secteur public l’utilise pour faciliter et simplifier les
différentes opérations que le citoyen effectue au quotidien.
42
la société. Le prix récompense 3 catégories : « Applications mobiles », « E-
Contenu », « E-Démarche ».
43
Conclusion
Ceci dit que les entreprises et les marques doivent investir dans les nouvelles
technologies et y consacrer une bonne partie de leurs budgets marketing, elles doivent
aussi fournir un effort perpétuel de rénovation en vue de susciter l’intérêt chez leurs
clients par des contenus personnalisés et adaptés à leurs besoins ; des jeux concours,
tout simplement de nouveaux avantages.
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Références
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Tables des matières
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Liste des illustrations
TABLEAU 1 LES DIFFERENTS ELEMENTS DE COMPARAISON ENTRE LES DIFFERENTES PHASES DE L’EVOLUTION DU MARKETING (P.
KOTLER)…………………..………………………………………………………………………………………………………………………………15
TABLEAU 2 LES OUTILS DU MARKETING DIGITAL CLASSES PAR IMPACT ................................................................................ 16
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