Se sentir mal de temps en temps est une partie normale de la vie, mais
quand des émotions telles que le désespoir et le désespoir s'installent et
ne disparaissent pas, vous pouvez avoir la dépression. La dépression rend
difficile le fonctionnement et la joie de vivre comme vous l'avez déjà fait.
Juste essayer de passer la journée peut être écrasante. Mais peu importe
à quel point vous vous sentez désespéré, vous pouvez aller mieux. En
comprenant la cause de votre dépression et en reconnaissant les
différents symptômes et types de dépression, vous pouvez faire le
premier pas pour vous sentir mieux et surmonter le problème.
Suis-je déprimé?
Montrer le score
But:
Interpréter le score:
1 à 4: dépression minimale.
5 à 9: Dépression légère.
Perte d'intérêt pour les activités quotidiennes. Vous ne vous souciez plus
des anciens passe-temps, des passe-temps, des activités sociales ou du
sexe. Vous avez perdu votre capacité à ressentir de la joie et du plaisir.
Mettre de l'ordre dans les affaires (donner des biens précieux, ficeler des
choses lâches)
Dire des choses comme "Tout le monde serait mieux sans moi" ou "Je
veux sortir"
Homme déprimé
Femme déprimée
Types de dépression
La dépression prend de nombreuses formes et formes. Savoir quel type
de dépression vous avez peut vous aider à gérer vos symptômes et à
obtenir le traitement le plus efficace.
Dépression majeure
Dépression atypique
Fenêtre SAD
Alors que certaines maladies ont une cause médicale spécifique, rendant
le traitement simple, la dépression est plus compliquée. La dépression
n'est pas seulement le résultat d'un déséquilibre chimique dans le
cerveau qui peut être simplement guéri avec des médicaments. C'est
causé par une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et
sociaux. En d'autres termes, vos choix de style de vie, vos relations et vos
habiletés d'adaptation comptent tout autant, sinon plus, que la
génétique.
Solitude et isolement
Chômage ou sous-emploi
Bouger. Lorsque vous êtes déprimé, le simple fait de sortir du lit peut
sembler décourageant, et encore moins exercer. Mais l'exercice régulier
peut être aussi efficace que les antidépresseurs pour contrer les
symptômes de la dépression. Faites une petite promenade ou mettez de
la musique et dansez autour. Commencez avec de petites activités et
construisez à partir de là.
Pour plus d'aide pour se sentir mieux, voir: Faire face à la dépression
Articles Liés
Ressources et références
Types de dépression
Les références
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Chez l’ascète, cette discipline est présente sous une forme pour ainsi dire
négative. Chez le héros, en revanche, elle apparaît sous une forme
positive, affirmative, qui est propre à l’Occident. La victoire intérieure sur
les forces les plus profondes qui affleurent à la conscience dans les
moments de tension ou de danger mortel, est la condition du triomphe
au sens extérieur du terme ; mais c’est aussi le signe d’une victoire de
l’esprit sur l’esprit, d’une transfiguration intérieure. Ainsi s’expliquent le
nimbe du sacré qui entourait, dans l’Antiquité, le héros et l’initié, et le fait
que certaines figures de héros furent élevées au rang de symboles de
l’immortalisation.
C’est la nature la plus profonde de l’esprit qui se sent infini, toujours au-
delà de lui-même, dépassant toute forme et toute grandeur intérieures
ou extérieures à lui — c’est cela qui s’éveille et resplendit, fût-ce de façon
imparfaitement consciente, dans la “folie” de ceux qui, sans but matériel,
sans raison, défient, de plus en plus nombreux, les sommets grâce à une
volonté qui commande à la fatigue, à la peur, à la voix de l’instinct animal
de prudence et de conservation.
Montagne
Pour ce qui est des grandes étapes de mon itinéraire, je ne serai guère
plus affirmatif. Il y a une sorte de constante mue par une soif originelle.
Un phénomène dont l'explication est au-dessus de mon entendement
mais dont je suis conscient qu'il n'a rien d'exceptionnel pour qui est à
l'écoute. Je peux tout de même citer le passage par le scoutisme. Je crois
que je me suis aussi construit dans ce mouvement qui n'eut alors pour
moi absolument rien d'ordinaire. Mais je n'ai lu les romans de Foncine et
de Dalens que bien plus tard : je m'appliquais à vivre la réalité avant tout.
À 15 ans, il y a eu Nietzsche. Je ne comprenais pas tout, évidemment,
mais je percevais que se tenait dans le Crépuscule des idoles et le
Zarathoustra une éthique très différente de tout ce qui m'avait été
enseigné jusque-là. Cette lecture m'a donné le goût d'aborder les écrits
d'autres maîtres d'élévation sans renoncer pour autant à parcourir les
forêts et les crêtes. La fréquentation de la Phusis [ordre de la Nature], la
Nature sous son acception la plus large, m'a appris l'essentiel,
enseignement que la société moderne ne propose plus. Cette immersion
m'a également aidé à penser par moi-même en me tenant éloigné des
absolutismes tels l'empirisme et les ''valeurs'' spéculatives.
Sans doute peut-on se prononcer sur les livres essentiels à ce que l'on
éprouve le besoin de les relire. Nietzsche continue à me soutenir. Mais
également des penseurs comme Schopenhauer et Cioran. Sans oublier la
philosophie antique. C'est la partie métaphysique de cette aventure qui
me paraît déterminante. (Je reste assez insensible à l'épistémologie, sans
doute parce que mon côté pyrrhonien m'inspire une confiance modérée
dans le résultat.) Pour le style : Saint-Simon, Chateaubriand, Rousseau,
Mérimée, Barrès, Montherlant. Bien que lisant peu de romans, des
auteurs comme Giono, Hamsun ou Lawrence me touchent. J'affectionne
aussi l'oeuvre où l'auteur se met à nu ; Henry Miller, Jack Kerouac, Blaise
Cendrars, Gabriel Matzneff, furent pour moi de véritables révélations en
la matière. Il me semble en effet important de rester plongé dans le réel.
Mais un réel qui sait s'accommoder de la métaphysique et des mythes,
eux-mêmes à considérer comme une réalité conceptualisée. Je peux citer
également Alain Daniélou, Mircea Eliade, Fernando Pessoa, Hermann de
Keyserling, Joseph Conrad.
◘ Les hommes et les femmes que le lecteur croise dans votre livre ont
tous en commun de manifester une forme plus ou moins ouverte de
rébellion contre le monde moderne.
Pour ce qui est de mon époque, ce n'est pas tant qu'elle me désespère —
chacun trouve midi à sa porte — ; je souhaite seulement être le moins
possible corrompu par elle. Du moins tenté-je de ne pas céder à ses
triviales injonctions. Pas de propriété, pas de stock-options, pas d'idées
arrêtées sur les vices ou les vertus (d'autant plus que je crois en la
relativité des valeurs). Comme dit Marcel Conche, un des rares
philosophes actuels remarquables : « Il faut se retirer de tout ce qui a une
signification maintenant, mais n’en aura plus demain ». Cela est vrai pour
l'action comme pour la connaissance. Mes personnages me ressemblent
parce que je les ai fréquentés ou qu'ils sont un peu de moi-même. Je
m'inspire de la réalité pour les mettre en scène. La ''révolte contre le
monde moderne'' n'est pas qu'une forme de littérature. Bien qu'ils se
fassent, hélas ! rares, il y a encore des corps et des esprits vitalisés en ce
bas monde.
◘ Vos projets ?
Montagne
Mais que dire, si, de nos jours, Vincent Vermeil, en rentrant dans son
village natal ou tant de souvenirs l’attendent : son oncle païen décédé
sans qu’on sache comment et sa bien-aimée.. Une enquete qu’il mènera
en bon Sherlock Holmes, s’il ne finirait pas, contrairement au célèbre
détective… le cou brisé dans l’eau forestière ! Est-ce le Jeu du Pendu qui
se perpétue ?! Le sang se glace-t-il déjà chez les sages paroissiens ? Pas
chez les enfants des forets autour de Saint-Rome, en tout cas, hé hé.
Et c’est pas fini ! Dans la chaude Catalogne, les étudiants tout excités que
peuvent être des jeunes gens, célèbrent le culte de Mithra. Une relation
amoureuse se noue entre Juanita et Ramon.
[source]
Montagne
L’on peut lire dans La Provence antique de J.P. Clébert : « Il y a aussi des
dieux des sommets comme le fameux Ventur, dieu du vent, qui a donné
son nom au mont Ventoux, et à celui de la Sainte Victoire (Vencturus) et
probablement dieu Mistral » (4). De même, Patrice Arcelin, dans un article
du magazine Dossier Archeologia sur les « Croyances et les idées
religieuses en Gaule méridionale », précise à propos des divinités
associées aux montagnes : « Les sommets ont également été l’objet de
dévotion. On connaît plusieurs noms de divinités qui leur sont liés : le
dieu Vintur, d’après une dédicace de Mirabel (Drôme) pour le mont
Ventoux : le même nom se retrouve à Buoux dans le Luberon » (5).
Bélénos n’en est pas moins un dieu lumineux, dont les principales
fonctions étaient la médecine et les arts. Il était honoré lors de la fête de
Beltaine, qui marquait une rupture dans l’année, le passage de la saison
sombre à la saison claire, lumineuse. Parmi ses surnoms plus
spécifiquement gaulois, l’on remarque « Iovancocarus » (Juvent- :
jeunesse), dieu rayonnant de jeunesse.
En Irlande, Bélénos s’appelait Oengus, le Mac-Oc, c’est à dire le « dieu
jeune », décrit dans les récits médiévaux comme « un jeune guerrier
monté sur un cheval blanc ». Le Mac-Oc irlandais se nomme Madon au
Pays de Galles : les contes gallois insistent sur son caractère solaire, car il
est décrit comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». On
peut aussi assimiler Bélénos au dieu médecin de la mythologie irlandaise,
Diancecht.
Sous le nom de Vintur, qui n’est qu’une épiclèse, c’est à dire une épithète
par laquelle nos ancêtres désignaient le dieu dont le nom devait rester
occulté, se cache donc le Bélénos gaulois, le Diancecht des Irlandais,
l’Apollon des Grecs, l’Apollo Medicus des Romains.
Le Mont-Ventoux
Dès 1904, dans les Annales de la société d’Etudes Provençales, C.M. Clerc
écrivait : « Le vrai nom du Mont Ventoux, sur les cartes du XVIIIe s est,
non pas Ventoux, mais Ventour. Ce nom dérive indubitablement du nom
d’une divinité, Venturius, à laquelle sont dédiées deux inscriptions
romaines tracées, l’une à Mirabel, près de Vaison, l’autre à Buoux, au
nord du Luberon. Il n’est pas impossible que cette divinité ait été non
seulement celle du Ventoux, mais la divinité générale des montagnes de
toute la région provençale, divinité d’origine celte ou plutôt ligure. Ce
nom dérive, sans doute d’une racine analogue au latin Ventus ».
La Sainte-Victoire
D’où l’hypothèse émise par Camille Jullian, en 1899, dans les colonnes de
la Revue d’Études Anciennes : « Sainte-Victoire vient d’un mot celtique,
ou ligure, comme Venturi, Venturius ou quelque chose d’approchant. Le
nom même de la montagne n’a jamais été Victoria. Lorsqu’on trouve son
nom sous sa vraie forme locale et provençale, elle s’appelle Venturi, du
latin Ventur et Venturius comme le vrai nom et le nom primitif de Sainte-
Victoire. Venturi, Ventoux, c’est tout un. Et dans le passé la distance entre
ces deux mots diminue encore. Le Ventoux s’appelle dans les chartes
Venturius, et à l’époque romaine, Vintur. Sainte-Victoire et le Ventoux ont
donc porté, à l’origine, le même nom celtique ou ligure, nom fort
approprié à des sommets d’où semblent partir nuages et vent ». Comme
Camille jullian, Charles Rostaing et de nombreux érudits n’ont eu de
cesse de rapprocher la toponymie de la montagne Sainte-Victoire de
celle d’un autre sommet tout aussi célèbre : le Mont-Ventoux.
◘ Notes :
Montagne
Elbrouz
Les Iraniens ont établi tout au long de leur histoire une relation profonde,
durable et inévitable avec la montagne. De la Perse antique à l’Iran
actuel, ils ont toujours vécu dans un environnement montagneux.
Aujourd’hui encore, tous les persanophones, qu’ils soient Iraniens,
Tadjiks, Afghans ou Ossètes, vivent à proximité des hauts plateaux du
monde. Des contreforts du Pamir au plateau anatolien en passant par les
innombrables chaînes de montagnes de l’Iran, ainsi que les hautes vallées
de l’Hindu Kush et du Caucase, c’est toute l’histoire et l’imaginaire des
peuples iraniens qui a été façonnée par la montagne. Ainsi, les références
à cet élément, à une montagne mère de toutes les autres, sont très
anciennes dans la mythologie persane. On les trouve déjà dans les
Yashts, les chants religieux de l’Avesta, le Livre des mazdéens. Et parmi
toutes les montagnes, c’est de l’Alborz dont on parle.
[Ci-dessous : Sâm retrouve Zâl dans le nid de Simorgh, Attribué à
Sâdeghi, Shâhnâmeh du roi Shâh Esmâïl II, 1567, Musée Réza Abbâssi.
Livre de Negârgari]
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Ailleurs, dans ce livre, il est précisé que l’Alborz est le pilier du ciel, et que
le soleil, la lune et les étoiles tournent autour d’elle [p.56]. Les indications
données par cet ouvrage sont complétées par celles des livres saints
mazdéens plus récents tels que le Bondaheshn, le Vendidâd ou le
Dênkard, transcrits entre les VIIIe et XIe siècles pour échapper à la
destruction. Cependant, l’Avesta, le plus important des livres saints du
zoroastrisme, demeure la source d’information la plus fiable concernant
les origines mythologiques de cette montagne. Dans cet ouvrage, rédigé
entre le IIe millénaire et le Ve siècle av. JC, l’Alborz est désigné sous le
terme avestique de "Hara" ou "Haraïti", qui deviendra plus tard le
"Harborz" de la langue pahlavi. Les références à l’Alborz de l’Avestasont
en particulier rassemblées dans la partie des Yashts ou Yeshts, chants
honorant les izâds, c’est-à-dire les "anges créateurs" du mazdéisme. La
plupart de ces chants comportent une allusion à la grande montagne
mythologique, l’Alborz, et permettent de compléter la description
avestique de ce mont. Ainsi, dans le Rashnu Yasht, chant 23, l’Alborz est
ainsi décrite :
« Parce que tu veilles, ô juste Rashnu, sur la Hara Berezaiti [Alborz] d’une
étendue immense, brillante, où il n’y a ni nuit ni ténèbres ; ni vent froid ni
chaleur ardente ; ni maladie qui cause de nombreuses morts ni impureté
causée par les Dévas. Il n’est point de brouillards qui s’élèvent sur la Hara
Berezaiti. Nous invoquons et bénissons Rashnu (…) » [Avesta, le livre
sacré des anciens Perses, présentation et annotation de Guy Rachet, éd.
Sand, p.255].
Ailleurs dans l’Avesta, l’Alborz est également le lieu d’où le soleil se lève
et où il se couche. Ainsi, on peut lire dans le Mehr Yasht (Yasht de
Mithra), chant 13 :
[Ci-dessous : Simorgh emporte Zâl vers son nid, miniature du XVIIe siècle,
Wellcome Library, Londres]
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Cet izâd de la justice et du respect des traités, vit donc dans la montagne
Alborz, dans un palais divin, décrit dans le Yasht de Mehr, chants 49 à 51
:
51. Les Amesha-اpentas l’ont faite, cette demeure, en union avec le soleil,
en esprit de bienveillance, par disposition de dévouement (pour Mithra)
qui, du haut du Haraiti, s’étend sur le monde corporel tout entier »
[p.230].
Lieu de vie d’un izâd, l’Alborz ne peut qu’être une montagne idéale et
irréelle, n’ayant qu’une fonction religieuse, soulignée par les descriptions
données par ces chants avestiques. Place divine, cette montagne est un
lieu où règne éternellement la lumière créée par Ahura Mazda lors des
premiers mille ans de la création originelle, durant lesquels nulle
impureté de div ne l’a corrompue. De plus, l’izâd Mehr est un ange-divin
chargé de veiller sur le respect des engagements et des traités et de ce
fait, sa mission va jusqu’à la surveillance du respect du traité existant
entre le Bien et le Mal, Ahura Mazda et Ahriman.
C’est pourquoi il doit dominer toute la création et tous les êtres. L’Alborz,
en tant que son observatoire, est donc l’unique lieu qui surplombe toute
la création, en particulier la terre aryenne.
L’Alborz n’est donc pas une montagne réelle. C’est un mont sacré, une
montagne imaginale n’existant que dans le monde des idées
platoniciennes. Mais l’Alborz également est la montagne génératrice de
toutes les autres. Selon le Bondaheshn, le nombre des monts dérivés de
l’Alborz s’élèvent à 2.244 chaînes et plateaux montagneux, tous
indépendants de l’Alborz.
Deux des monts générés par l’Alborz sont plus importants que les autres,
et possèdent en soi une fonction religieuse. Le premier est le Taerd,
devenu en pahlavi le "Tëdrk" ou "Tirak", qui signifie aujourd’hui
"sommet". La première référence au Taerd est citée dans le Bondaheshn
pahlavi qui précise que « les étoiles, le soleil et la lune tournent autour du
"sommet" du Harborz » [p. 330]. Le second mont sacré de l’Alborz est le
Hokar, que l’on voit dans l’Avesta sous forme de "Hukairya". Selon
Pourdâvoud, ce mot signifie « celui qui a une bonne action » [p. 577].
C’est du haut de ce mont que le fleuve sacré, qui est aussi le fleuve
prototype des autres, le fleuve Ardviçûra Anâhid, coule d’une hauteur
équivalente à celle de mille hommes debouts, pour finalement rejoindre
la mer mythologique et sainte de Farâkhkart. Hommage est rendu à ce
fleuve dans l’Avesta dans les chants 1 et 3 du Yasht d’Aban :
3. Eau immense, qui se fait entendre au loin, qui est telle par sa grandeur
que toutes les eaux qui coulent sur la terre ; eau qui coule avec force du
sommet du Hukairya vers la mer Vourukasha [Farâkhkart] » [Avesta, le
livre sacré des anciens Perses, op.cit., p.188]
De ces chants avestiques, l’on peut conclure que ces deux montagnes
possèdent en propre une signification religieuse importante.
Pourtant, le Shâhnâmeh, qui est une compilation très travaillée des divers
mythes préislamiques, n’a pas détruit la dimension ésotérique de cette
montagne mazdéenne. En réalité, cette montagne, tout en préservant sa
sacralité, est devenue "mythologique" en s’intégrant dans les récits du
Livre des Rois. On peut d’ailleurs dans une certaine mesure prétendre
que les transformations des fonctions de l’Alborz dans cet ouvrage sont
le miroir des transformations d’une société perse sassanide et
mazdéenne en train de devenir une société persane musulmane,
désireuse de conserver malgré les changements son histoire et ses
mythes.
L’Alborz est cité 28 fois sous son nom entier et douze fois sous la forme
de la "montagne de Borz" dans le Shâhnâmeh. Parfois même, ces mots
sont utilisés en tant qu’adjectifs, ce qui n’est pas nouveau. On voit
également dans des textes antérieurs le mot "borz" utilisé en tant
qu’adjectif qualificatif de grandeur. Ceci dit, l’Alborz du Shâhnâmeh n’est
guère mieux situé que l’Alborz mazdéen et baigne dans le même flou
temporel et spatial qui singularise tous les lieux mythologiques. Ainsi, en
tentant de restituer dans le monde réel l’Alborz du Livre des Rois, le
professeur Karimân, reconstituant son positionnement selon les
indications de cet ouvrage, a découvert que ces indications ne sont pas
semblables et qu’elles déplaçaient à chaque fois cette montagne dans
une région mythologique différente. Avec les recoupements et
l’orientation géographique basée sur le Livre des Rois, nous avons une
Alborz en Inde, une en Transoxiane, une en Afghanistan, et la plus
importante dans le Caucase.
L’Alborz de l’Inde
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Un autre récit qui fait de l’Alborz l’Elbrouz du Caucase est à lire dans la
partie finale des chapitres duShâhnâmeh consacrés à l’ère héroïque. Ces
chapitres narrent la mort de l’ennemi irréductible des Iraniens, le grand
touranien Afrâssiâb, tué par un saint homme, Houme, un descendant du
roi Fereydoun. L’histoire se passe sous le règne de Keykhosrow,
nouvellement couronné. Afrâssiâb, sentant l’affrontement avec ce dernier
devenir inévitable, s’enfuit et erre de longues années avant de se réfugier
dans une grotte près de Barda’, nommée "Grotte d’Afrâssiâb". Houme,
ermite vivant dans la montagne pour prier Ahura Mazda, entend un jour
ses gémissements et plaintes, le découvre, l’attache et d’autres péripéties
s’ensuivent qui se terminent par la mort du roi touranien [Ibid., chap.
"Afrâssiâb tombant aux mains de Houme, de la race de Fereydoun",
pp.365-367]. Il est précisé dans ce récit que la grotte d’Afrâssiâb est
située près d’une montagne nommée Alborz, où les ermites viennent
pour prier Ahura Mazda dans la paix et la solitude. Et la ville de Barda’,
près de laquelle sont situées cette montagne et cette grotte, est située
dans le Caucase.
17. ہqui Haoma qui développe et guérit, Haoma brillant et royal, aux
yeux couleur d’or, sacrifia sur le sommet le plus élevé, sur le Haraiti, (par
une immolation de) cent chevaux, mille bœufs, dix mille bêtes de petit
bétail.
Parmi ces montagnes véritables que nous avons citées, aucune ne peut
réellement être l’Alborz avestique, dont les caractéristiques soulignent sa
dimension religieuse et divine. Cependant, les recherches menées jusqu’à
aujourd’hui, en particulier les travaux du professeur Karimân, tendent à
confirmer la théorie d’une Alborz primitive caucasienne, correspondant à
l’Elbrouz actuelle, située sur le territoire russe, qui est le plus haut mont
d’Europe. Cette hypothèse est d’autant plus acceptable qu’elle est
appuyée par les traités de géographie islamique des siècles passés. On
peut citer l’exemple du Nezhat-ol-Gholoub, important ouvrage de
géographie, qui situe l’Alborz dans le Caucase :
♦ Bibliographie :