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DOCUMENTATION
28/09/2008
Géothermie
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
1. La Terre, source de chaleur sances acquises reposent surtout sur l’étude des phénomènes de
propagation (réfraction et réflexion) des ondes sismiques natu-
relles issues des tremblements de terre, ou provoquées lors des
L’histoire de la géothermie est étroitement liée à celle de la explorations géophysiques.
création du globe terrestre, puis de ses changements progressifs.
On distingue généralement trois « enveloppes » principales
Notre planète a ainsi connu d’extraordinaires métamorphoses,
constitutives de la structure du globe terrestre (figure 1) : au cen-
surtout dans la première partie de sa formation. C’est à cette
tre, le noyau qui forme 17 % du volume terrestre et qui se divise
période que la Terre s’est structurée progressivement en dif-
en un noyau interne solide et en un noyau externe liquide ;
férentes couches sphériques concentriques.
entouré d’un manteau qui constitue 81 % du volume terrestre ;
enfin à la surface, la croûte ou écorce, solide, et qui compte pour
2 % du volume.
1.1 Structure du globe
Le noyau a un rayon de l’ordre de 3 470 km et sa température
Les observations directes de la structure interne du globe ter- dépasse 4 000 oC. Autour du noyau, sur une épaisseur de 2 900 km,
restre ne concernent que les premiers kilomètres. Les connais- le manteau a une température qui varie de 1 000 à 3 000 oC.
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
Manteau
étaient connues de nos lointains ancêtres et les premières
km
100
formes d’utilisation de la géothermie se perdent dans la nuit des
Asthénosphère
temps : sources chaudes pour leurs vertus curatives, cuisson et 200
séchage des aliments grâce aux fumerolles, extraction minière
de sources thermales pour récupérer l’acide borique et extrac-
tion du soufre et du sel.
Cependant, toutes ces applications restèrent à une échelle
extrêmement modeste et il faut attendre le début du XXe siècle
pour que la géothermie passe du stade artisanal au stade
industriel.
La géothermie a deux grands domaines d’application : la pro-
duction d’électricité et les usages thermiques. Noyau interne
(alliage fer nickel)
Les premiers développements de la géothermie comme
source de production d’électricité ont été réalisés en Italie, à Lar-
Noyau externe
derello en Toscane, au début du XXe siècle. Tout commence en
1904 lorsque des essais furent entrepris avec succès pour éclai-
rer cinq lampes de quelques dizaines de watts à l’aide d’une Écorce
dynamo actionnée par un moteur alternatif alimenté par de la
vapeur géothermale. L’année suivante, une première centrale
expérimentale de 20 kW était construite sur le site pour fournir
en électricité les habitations du village de Larderello à l’aide d’un Manteau
(silicates riches en fer
petit réseau de distribution. En 1913, entrait en service la pre- et magnésium)
mière vraie centrale géothermique avec un premier groupe à
turbine d’une puissance électrique de 250 kW. En 1944, la puis-
sance électrique installée sur le site d’exploitation atteignait Figure 1 – Schéma de la structure interne du globe terrestre
127 MW.
Ce n’est qu’à partir de 1960 que la production d’électricité
d’origine géothérmale commencera à prendre son essor au plan L’écorce (ou croûte) est l’enveloppe la plus superficielle. Son
mondial. Elle devient alors une véritable industrie dont le déve- épaisseur et sa densité varient selon qu’il s’agit de zones
loppement s’accélère surtout après le premier choc pétrolier de continentales ou océaniques :
1973. Aujourd’hui, on dénombre plusieurs centaines d’installa- – zone continentale : densité moyenne 2,7 et épaisseur de 30
tions dans le monde : les puissances électriques unitaires instal- à 70 km ;
lées varient de quelques mégawatts à plusieurs dizaines de
mégawatts. Ces unités se répartissent dans une vingtaine de – zone océanique : densité moyenne 3,3 et épaisseur de 5 à 20 km.
pays (États-Unis, Japon, Italie, Islande, Nouvelle-Zélande, Indo- L’écorce est la seule partie qui a pu être explorée directement
nésie, Philippines, Mexique...), dont un tiers de pays en émer- par forage ; toutefois, les plus profonds n’excèdent pas 12 km.
gence pour lesquels la contribution de la géothermie peut
atteindre 30 % de la production nationale d’électricité. En 2005,
la puissance électrique mondiale installée était de l’ordre de
8 900 MW et la production annuelle d’électricité par géothermie, 1.2 Modèle géodynamique
d’environ 57 TWh – soit 0,4 % de la production mondiale. La et tectonique des plaques
géothermie se situait au quatrième rang des sources de produc-
tion d’électricité par énergie renouvelable après l’hydraulique L’écorce et la partie supérieure du manteau constituent la lithos-
(2 630 TWh), la biomasse (220 TWh) et l’éolien (~ 62 TWh). phère (figure 1). Cet ensemble rigide repose sur une couche plus
La géothermie, source de production de chaleur, a d’abord fluide située entre les parties supérieures et inférieures du man-
été utilisée pour le chauffage d’habitations. Après le très ancien teau appelée asthénosphère, et dotée de mouvements de
et rudimentaire réseau de chaleur de Chaudes-Aigues (Auver- convection lents et réguliers. La lithosphère solide est fragmentée
gne), construit au XIVe siècle, et alimenté par une source d’eau en plusieurs plaques mobilisées par les mouvements au sein de
chaude à 82 oC, des expériences ponctuelles eurent lieu aux l’asthénosphère. Des dégagements importants de chaleur se pro-
États-Unis à Boise (Idaho) et Klamath Falls (Oregon) dès la fin
du XIXe siècle.
duisent aux frontières de ces plaques. Ils se manifestent par une
activité volcanique importante et des intrusions magmatiques. Cer-
Le premier vrai réseau de chauffage urbain alimenté grâce à taines plaques s’éloignent les unes des autres dans des zones
la géothermie a été celui de Reykjavik (Islande) ; il date de 1930
dites d’accrétion. Lorsqu’une plaque s’enfonce sous une autre, on
et permettait de chauffer une centaine d’habitations, deux pisci-
nes, un hôpital et une école. Il chauffe aujourd’hui la quasi-tota- parle de zone de subduction.
lité de la capitale islandaise. Des réseaux de chaleur urbains L’une des régions les plus caractéristiques de ces phénomènes
importants utilisant l’énergie géothermale se développeront de tectonique de plaques est la zone qui circonscrit l’océan
plus tard en France, Italie, Roumanie, Russie, Turquie, Géorgie, Pacifique, et appelée « Ceinture de feu » (figure 2). Cette zone se
Chine, États-Unis, etc. caractérise par une activité volcanique importante présente en Nou-
Avec environ 27 800 MW installés et 72,6 TWh produits velle-Zélande, en Indonésie, aux Philippines, au Japon, au Kamtcha-
annuellement, la géothermie des usages thermiques est tka, dans l’arc des îles Aléoutiennes, en Alaska, en Californie, au
exploitée dans plus d’une soixantaine de pays (Japon, Chine, Mexique, en Amérique centrale et enfin dans la cordillère des
Russie, États-Unis, France, Islande...). Elle constitue, grâce à la Andes. D’autres zones existent, comme l’arc des Petites Antilles ou
variété de ses usages (chauffage d’habitations, production de la dorsale Nord Atlantique avec l’Islande et les Açores ou l’arc médi-
froid, chauffage de serres, de bassins de pisciculture, balnéo- terranéen avec les pays du Maghreb, l’Italie, l’ex-Yougoslavie, la
logie...), la deuxième source de chaleur renouvelable exploitée Grèce, la Turquie et son prolongement vers l’Asie, visible notam-
au niveau mondial après la biomasse. ment en Arménie et au Nord de l’Inde, ou encore le grand rift afri-
cain avec Djibouti, le Kenya, la Tanzanie, etc.
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
Plaque Plaque
nord-américaine
nord-am ricaine Eurasie
Plaque
Farallon Plaque
Caraïbes
Plaque Plaque
Plaque arabe
Cocos philippine
Plaque
Plaque Pacifique
Plaque africaine
Pacifique
Plaque
Nazca Plaque
sud-américaine
Plaque
indo-australienne
Plaque
Plaque Scotia
Antarctique Plaque
Antarctique
volcan
sens du mouvement des plaques
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
G = 10 K/100 m 1 km
Si l'on considère que la température moyenne en surface est de 15 °C être capté au moyen de forages. On véhicule ainsi la chaleur
(288 K), la température à 1 600 m de profondeur sera respectivement emmagasinée des profondeurs vers la surface pour ensuite
de 63 °C (336 K) (15 °C +16 × 3 °C) si le gradient géothermal moyen l’exploiter. C’est la raison pour laquelle on parle de ressources
est de 3 K/100 m et de 175 °C (448 K) si le gradient est de 10 K/100 m géothermales ou de gisement géothermal.
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
La densité de flux thermique est en général faible (0,060 W · m–2) En l’absence de fluide naturel, deux voies restent toutefois
et la température du fluide géothermal peut être comprise entre 50 possibles pour permettre cette extraction :
et 100 oC pour des profondeurs de l’ordre de 1 000 à 2 000 m. Ces – installer dans le sol à faible profondeur des capteurs enterrés
gisements sont de grande extension. Ils offrent généralement une (réseaux de tubes) dans lequel va circuler, en circuit fermé, un
grande continuité horizontale, ce qui permet d’extrapoler les fluide caloporteur. La chaleur captée est alors transférée par le
données connues en un site à d’autres sites voisins. Leur exploi- biais d’une pompe à chaleur au milieu à chauffer. C’est le domaine
tation est essentiellement à usages thermiques (chauffage d’habi- de la géothermie de surface ou de la géothermie des pompes à
tations, de serres agricoles, pisciculture, utilisation dans des chaleur dites « à capteurs enterrés » ;
processus industriels...) ; on parle alors de géothermie basse
énergie ou basse enthalpie. – recréer les conditions d’existence de réservoirs géothermiques
naturels (par fracturation hydraulique de formations rocheuses
L’exemple type est l’aquifère du Dogger dans le Bassin parisien. peu perméables, afin d’en augmenter la perméabilité) dans
Situé entre 1 500 et 2 000 m de profondeur, cet aquifère renferme lesquels serait injectée depuis la surface de l’eau qui serait ensuite
une eau chargée en minéraux, d’une température moyenne de récupérée chaude après son passage dans le réservoir créé. C’est
70 oC. Son exploitation permet d’alimenter en chaleur des réseaux le domaine de la géothermie profonde des roches fracturées.
de chauffage. Les débits exploités peuvent atteindre jusqu’à
300 m3/h par puits. En théorie, ce concept est assez simple à mettre en œuvre. Il s’agit
dans un premier temps d’accroître la perméabilité de formations
■ Plus près de la surface, des nappes aquifères peu profondes (de rocheuses peu ou pas perméables – situées à une profondeur suf-
quelques mètres à moins d’une centaine de mètres de profondeur) fisante pour obtenir des températures intéressantes – en fracturant
dont la température est comprise entre 10 et 20 oC peuvent être la roche par injection d’eau sous très forte pression, dans un ou
également exploitées au moyen de pompes à chaleur, géné- plusieurs forages. Un réseau de fractures suffisamment dense et
ralement pour le chauffage et/ou la climatisation d’immeubles. étendu étant ainsi créé, il suffit alors dans un second temps d’y faire
C’est le domaine de la géothermie très basse énergie. circuler de l’eau depuis la surface pour qu’elle se réchauffe au
contact des roches et de récupérer ensuite cette eau réchauffée pour
l’utiliser à des fins de production d’électricité ou de chauffage.
Les gisements de basse et très basse énergie sont largement
répandus à la surface du globe terrestre. C’est ce type de La faisabilité technique d’un tel concept (EGS : enhanced geo-
gisements que l’on trouve majoritairement en France. thermal system, système géothermique assisté) n’est pas encore
acquise. Plusieurs programmes de recherche sont en cours de par
le monde. Le plus avancé est celui conduit au niveau européen sur
2.2.2 Gisements en zones géologiquement actives le site de Soultz-sous-Forêts en Alsace (encadré 1).
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
Granit
3. Mise en œuvre
des ressources
géothermales
50 L/s 50 L/s
3.1 Exploration
100 L/s 4 250 m L’évaluation des ressources géothermales passe par une phase
de reconnaissance qui vise à délimiter les zones apparaissant a
priori les plus favorables. Cette phase de reconnaissance pré-
liminaire s’appuie, dans la mesure du possible, sur les données
5 000 m, 200 °C déjà disponibles, notamment celles qui ont pu être obtenues lors
600 m de forages déjà réalisés dans le cadre de recherches géologiques,
pétrolières ou d’eau.
Figure 5 – Schéma de principe du pilote européen de géothermie Pour définir plus précisément les caractéristiques de la res-
profonde de Soultz-sous-Forêts source, il est généralement fait appel aux disciplines suivantes : la
Température d'utilisation
15 30 60 90 150 250 en surface (°C)
6000
- Pisciculture
- Chauffages de serres
- Balnéologie
- Séchage
- ...
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
Profondeur
(m) Ø forage Ø tube (en pouces)
0
(35) 24’’
26’’............... 18’’5/8
200
(205) 17’’1/2 ............... 13’’3/8 Ciment
Chambre
de pompage
(395)
576
773
Double colonne
815 pour isoler
l’aquifère
925 Ciment
1 068
1 337
Derrick 1 443
Ré
éserve de tiges 1 543
de
e forage
1 640
Moteurs Tiige carrée
1 693
Pompe de Ta
able de rotation
1 735
circulation
de la boue
Bac Ciment
à boue
Le tubage du forage s’effectue par étapes en diamètres
décroissants (figure 10). Pendant l’exécution du forage, des
cuvelages en acier sont régulièrement descendus dans le puits à
différentes profondeurs et cimentés aux parois du trou (figure 11)
afin de stabiliser les parois du trou, d’isoler les unes des autres les
Tige de forage différentes zones poreuses et perméables rencontrées et de rendre
possible l’approfondissement du forage dans des conditions satis-
faisantes de sécurité.
Trépan
Au niveau de la formation productrice, soit le réservoir est laissé
à nu notamment dans les formations de type calcaire (cas de
l’aquifère du Dogger exploité en région parisienne), soit il est
Figure 9 – Machine de forage Rotary équipé d’une crépine derrière laquelle peut être mis en place un
massif filtrant de gravier.
tions de la boue sont multiples : refroidissement de l’outil, D’autres techniques de forage peuvent être mises en œuvre :
évacuation des déblais par l’espace annulaire compris entre le ter- – le forage hors et fond de trou : ce procédé associe percussion
rain et le train de tiges, maintien des formations géologiques tra- et rotation, l’outil est actionné grâce à l’air comprimé ;
versées sous l’effet de sa densité et de sa pression. Les boues sont – le battage : ce procédé très ancien consiste à briser la roche en
classiquement composées de colloïdes argileux ou organiques, de laissant tomber un outil lourd (le trépan) sur celle-ci ;
fluidifiants et défloculants, d’additifs minéraux, de produits organi- – le forage à la tarière : ce procédé peut être envisagé lorsque la
ques spéciaux, enfin d’alourdissants. La descente de l’outil néces- profondeur à atteindre est assez faible et les terrains non boulants
site d’ajouter périodiquement des tiges sur le train de tiges. (limons, argiles, marnes, craie, etc.).
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
Pompe Refoulement
Ciment
Tête de puits
Sol
Câble
Formation électrique
à occulter Remontée de ciment dans
l'espace annulaire
Pompe
multiétagée
Moteur
Figure 11 – Dispositif de cimentation par les tiges (source BRGM)
100 m
Figure 13 – Pompe immergée
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
Échangeur
Pompe
d'injection
Pompe
d'exhaure
Tubage
Formation
aquifère
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
74 co u
che importantes concernant le réservoir géothermal à exploiter,
a ti
fi é
72
cité et de fournir par exemple l’énergie nécessaire aux installations
uc
70
vapeur de l’ordre de 16 à 20 t/h). Son avantage principal réside
en
da
nt dans la simplicité des installations mises en œuvre, d’où une main-
14,3 27 35 es
tenance et une exploitation très simplifiées.
68
0 10 20 30 40 50 60 ■ Centrales à condensation : en sortie de turbine, la vapeur n’est
Durée d'exploitation (années) plus rejetée à l’atmosphère mais condensée. L’intérêt est d’obtenir
une pression à l’échappement de la turbine inférieure à la pression
atmosphérique (échappement sous condition de vide) et
Figure 17 – Réponse thermique du réservoir
d’augmenter ainsi le rendement de conversion thermoélectrique (la
production de 1 MW permet dans ce cas de limiter la consommation
de vapeur à une valeur comprise entre 8 et 10 t/h). En règle
L’estimation actualisée de cette date constitue l’un des éléments générale, les turbines utilisées sont à simple flux de vapeur avec
nécessaires pour apprécier s’il est envisageable de poursuivre une pression d’admission comprise entre 0,5 et 0,8 MPa absolus.
l’exploitation dans des conditions plus favorables (utilisation de Cependant, il est possible aussi de recourir à des turbines à double
pompes à chaleur, augmentation du débit, réalisation d’un flux. Dans ce dernier cas, l’eau chaude résiduelle issue du sépa-
nouveau forage...). Le comportement du doublet est conditionné rateur est vaporisée par baisse de sa pression dans une enceinte
par le nombre et l’épaisseur des couches productrices et des appelée chambre de vaporisation ; la fraction de vapeur produite
intercouches. La figure 17 compare la réponse thermique d’un alimente ensuite les derniers étages de la turbine avec une pression
réservoir entre l’hypothèse monocouche et la prise en d’admission proche de la pression atmosphérique (figure 20).
considération de la stratification. L’avantage de cette technique est de maximiser la récupération
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
Pisciculture - Aquaculture
Champignonnière
Agriculture Chauffage de serres par le sol
Alimentaire Chauffage de serres par l'air
Préchauffage (eau-air)
Séchage de produits agricoles, bois, poissons
Conserveries
Préchauffage (eau-air)
Mise hors gel
Lavage de la laine - Teinture
Séchage de produits industriels
Production d'électricité par centrales à fluide binaire
Réfrigération par absorption
Extraction de substances chimiques
Industrie Distillation eau douce
Récupération de métaux
Production d'électricité à partir de la vapeur
Évaporation de solutions concentrées
Pâte à papier
Production de froid négatif (système à absorption ammoniac)
0 °C 100 °C 200 °C
Figure 19 – Schéma de centrale géothermique à échappement libre Figure 20 – Schéma de centrale géothermique à condensation
et double flux
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
Turbine Alternateur
Séparateur Évapo-
Échangeur condenseur
de chaleur Vaporisateur
Condenseur
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
Nb de
Nb de jours P Besoins
Text jours cumulés (MW) (MWh)
-7 1 1 25 600
-6 1 2 24 576
-5 2 4 23 1104
-4 3 7 22 1584
-3 4 11 21 2016
-2 4 15 20 1920
-1 6 21 19 2736
0 6 27 18 2592
1 8 35 17 3264
2 8 43 16 3072
3 10 53 15 3600
4 11 64 14 3696
5 12 76 13 3744
Puissance f (T°C)
6 14 90 12 4032
7 15 105 11 3960
8 17 122 10 4080
9 17 139 9 3672
10 19 158 8 3648
11 18 176 7 3024
5°C
12 16 192 6 2304
13 12 204 5 1440
14 9 213 4 864
15 7 220 3 504
16 5 225 2 240
17 4 229 1 96
18 4 233 0 0
58368 0 76 Nombre de jours 233
12 Text
Chaufferie
(appoint)
Utilisateurs Chauffage
Doublet
(géothermie)
Eau chaude
sanitaire
Figure 25 – Représentation schématique d’un réseau de chaleur
alimenté par géothermie
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
90 °C 55 °C
Chaufferie
Radiateurs Panneaux Te1 Ts1
aérothermes de sol Q1 Te5 Ts5
Sous-station MT
70 °C 45 °C Q5
72 °C 47 °C Tds Te2 Ts2
Sous-station BT Te9 Ts9
Ressource Q2 Q9
T
Sous-station MT e6 T s6 Sous-station TBT
Q6 éventuelle
Aller MT Te3 Ts3 Sous-station BT
Q3
Aller HT Sous-station MT
Te7 Ts7
ECS
Q7
Sous-station BT
Retour
Q4 Q8
Trs
ECS eau chaude sanitaire
Q Débit
Tds températures de départ secondaire
Figure 27 – Exemple de deux sous-stations en cascade Trs températures de retour secondaire
Te température d'entrée
Ts température de sortie
L’appoint peut être réalisé par des chaufferies classiques utilisant Tdr température de départ réseau
du gaz ou du fioul. Différents montages peuvent être envisagés
(figure 28). a appoint centralisé
b appoint décentralisé
4.5 Adjonction de pompes à chaleur
Des pompes à chaleur peuvent être introduites dans le circuit
afin d’améliorer les performances énergétiques d’une installation.
Chaufferie 1
Les différents montages peuvent soit relever le niveau de tempé-
rature, soit augmenter le débit du circuit géothermique (figure 29).
Sous-station
Tdr1
5. Aspects économiques Sous-station Sous-station
Tds
L’énergie géothermique est de type capitalistique. Elle nécessite Ressource Sous-station
généralement des investissements élevés mais présente l’avantage
de coûts d’exploitation relativement faibles. On distingue généra-
lement le coût d’accès à la ressource (coût d’investissement) et le Chaufferie 2
coût à l’utilisation finale (coût de production).
Sous-station Sous-station
Sous-station
5.1.1 Coûts d’investissement
Les coûts d’investissement dépendent de nombreux facteurs. c appoint semi-centralisé
Le premier concerne la taille des unités de production. Généra-
lement, on ne construit pas une centrale géothermique de pro-
duction d’électricité sur mesure, c’est-à-dire en fonction des Figure 28 – Différentes configurations d’appoint
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
a
Enfin, le coût des forages est aussi un élément déterminant.
Tss Condenseur Celui-ci dépend de nombreux paramètres liés aux conditions
Tds locales, comme la profondeur du réservoir à exploiter, la géologie
du site, son accessibilité, l’existence ou non d’une activité de
Tep
forage (pétrole ou gaz) dans le pays concerné, les coûts salariaux
Utilisation en vigueur, etc.
Ressource Qp Qs Pompe à chaleur
Qr = Qs
Tsp Pour toutes ces raisons, il est extrêmement difficile d’établir des
(rejet) coûts d’investissement qui soient reproductibles d’un site à un
Échangeur Tes
Trs autre. Néanmoins, une synthèse de données existantes permet
Évaporateur d’approcher ces coûts par des ordres de grandeur, fonction de la
puissance installée (tableau 1). Ces coûts comprennent les coûts
Tep et Tsp températures d'entrée et de sortie primaire d’investissement surface et sous-sol.
Tes et Tss températures d'entrée et de sortie secondaire
Qp et Qs débits primaire et secondaire
Qr débit réseau 5.1.2 Coût de production du kilowattheure
b électrique d’origine géothermique
_______________________________________________________________________________________________________________________ GÉOTHERMIE
Tableau 2 – Éléments économiques relatifs à une opération de géothermie type du sud de Paris
Profondeur m 1 700
Coût des forages et équipements associés Fr k€ 6 000 forages acier 9′′ 5/8
Coût du kilowatt thermique installé : Ig/Pg k€/MW 540 à comparer à une chaufferie gaz de même
puissance : 170 k€/MW
Amortissement de l’investissement de la boucle k€ 722 durée de vie : 20 ans ; emprunt sur 15 ans
géothermale – annuité de remboursement : An à 5 %/an
GÉOTHERMIE ______________________________________________________________________________________________________________________
Puissance
température directement utilisable après échange est inférieur de
quelques degrés à la température en tête de puits pour tenir compte
Pu
du rendement de l’échangeur. L’investissement Ig nécessaire à la Énergie potentiellement
is
an récupérable : aire du rectangle ABCD
s
production d’énergie géothermique comprend les forages, mais ce
également les autres éléments constituant la boucle géothermale à to
Appoint ta
savoir la pompe d’exhaure immergée, la pompe de réinjection, la le
B Pg (∆T = 40 °C) C
jonction des puits et le dispositif d’échange. e
8 péré
Dans l’exemple traité, le coût du mégawatt géothermique ins- e r é cu
anc
tallé (Ig /Pg) s’élève à 365 k€/MW, soit près de trois fois de celui iss
Pu
d’une chaufferie fioul de même puissance (150 k€/MW).
Base = ressource
Le potentiel énergétique annuel disponible (valeur théorique) D
A
Epg est calculé en considérant un taux de disponibilité annuel 18
3 500 5 500 Temps (h)
de 95 % et un rendement d’échangeur de 98 %, soit
Pg × 8 760 heures/an × 0,95 × 0,98. –7 Teq (8) 18
Température extérieure (°C)
5.2.3 Coût du mégawattheure géothermique Le potentiel énergétique disponible est représenté par l'aire du
rectangle ABCD.
(hors système de distribution) Le taux de couverture par la géothermie est le rapport de la partie
grisée par la surface sous la courbe monotone (puissance totale).
Les paramètres principaux à intégrer dans l’analyse sont Le taux de valorisation de la géothermie est le rapport de la
détaillés ci-après. surface grisée par la surface du rectangle ABCD.
À partir de 8 °C (Teq), la géothermie assure la totalité des besoins.
Le nombre de mégawattheures géothermiques produits par an,
Eg , est déterminé comme suit :
Figure 30 – Taux de valorisation et taux de couverture
E g = E pg × taux de valorisation
À l’inverse, un taux de couverture élevé n’est pas obligatoi- Nota : pour un rendement moyen de 86 %.
rement le signe d’une bonne performance.
L’amortissement A og de l’investissement lié à la boucle géo-
thermale est déterminé de façon classique. Dans l’exemple traité, 5.2.4 Coût du mégawattheure délivré à l’usager
les conditions de financement suivantes sont prises en compte :
taux d’emprunt de 5 %/an – ce qui correspond au taux pratiqué L’énergie géothermique ne peut être valorisée que si elle est
pour des investissements de ce type en 2005 – sur une durée de distribuée à la porte des utilisateurs potentiels via un réseau de
20 ans. chaleur.
Le coût d’exploitation de la boucle géothermale Ceg est, quant à Chaque opération est un cas particulier et les investissements de
lui, constitué de trois postes essentiels : distribution de chaleur peuvent varier du simple au triple pour une
– l’entretien courant (y compris le coût des inhibiteurs de même puissance géothermique disponible.
corrosion) P2g ;
Outre l’existence préalable d’un réseau de chaleur, les paramètres
– le gros entretien, renouvellement P3g au sein duquel la pompe
principaux entrant dans l’investissement de surface sont : la densité
immergée représente le poste le plus important ; le gros entretien
thermique des utilisateurs, le type des sous-stations existantes, la
est souvent confié en garantie totale à une société spécialisée ;
nécessité ou non de construire une chaufferie d’appoint.
– la consommation d’électricité spécifique P1g nécessaire au
fonctionnement de la boucle (exhaure et réinjection).
Au final, et pour l’exemple traité, le prix de revient du méga- En prenant en compte ces différents investissements
wattheure géothermique avant distribution s’élève donc à 11,5 €/ (production et distribution), le coût du mégawattheure délivré
MWh, en considérant un taux de valorisation de l’énergie géother- à l’usager peut être évalué entre 20 et 50 e, ce qui – comparé
mique de 50 % (on peut constater que, compte tenu du poids des au coût du mégawattheure gaz ou du fioul – est tout à fait
charges fixes, le taux d’utilisation ou le nombre de mégawattheu- compétitif.
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Massifs anciens
Bassins sédimentaires Calais BELGIQUE
Lille
Structures sédimentaires tectonisées
Sources thermales 25 °C < T < 80 °C
MANCHE So
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Le Havre Luxembourg
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Figure 31 – Cadre géologique des ressources géothermiques en France (source : Bureau des recherches géologiques et minières – BRGM)
présentent un potentiel de ressources basse énergie intéressant, 7.1.1 Valorisation des ressources géothermales
mais les structures géologiques sont plus complexes et les gise- en France métropolitaine
ments beaucoup plus localisés (Hainault, Bresse, Limagne, etc.).
La nature des ressources existantes a conduit à privilégier en
La France dispose également de ressources haute énergie, poten- France métropolitaine les usages thermiques de la géothermie.
tiellement exploitables pour de la production d’électricité, mais À cette fin, 112 forages de reconnaissance profonds (puits forés
essentiellement dans ses départements d’outre-mer (îles ou forages existants réhabilités) ont été réalisés depuis 1961 et 97
volcaniques des Antilles – Guadeloupe et Martinique – et de l’océan de ces forages ont finalement été mis en exploitation, principa-
Indien – La Réunion). lement entre 1980 et 1987, comme le montre la figure 32.
En 2007, 65 installations de production géothermique (puits
Enfin, l’ensemble du territoire français est bien pourvu en
uniques, doublets, triplets) étaient exploitées. Elles correspondaient
nappes aquifères superficielles qui peuvent être exploitées avec
à 60 opérations stricto sensu. Un tiers des opérations environ,
des pompes à chaleur.
lancé au début des année 1980, a été arrêté, ayant été confronté à
La reconnaissance des ressources géothermales françaises des difficultés techniques, économiques ou financières.
remonte pour l’essentiel au milieu des années 1970 (réalisation de C’est dans le Bassin parisien que l’on rencontre le plus grand
plusieurs inventaires). nombre d’installations, puis dans le Bassin aquitain. Près de la
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fossiles. Ce contexte favorable et les acquis techniques engrangés
rendent désormais possible une relance de l’activité géothermique
Bassin parisien Bassin aquitain et autres bassins
dans les régions disposant de ressources naturelles. C’est parti-
culièrement le cas en Île-de-France où le potentiel de dévelop-
Figure 32 – Évolution annuelle des puits forés ou réhabilités pement est très important compte tenu de la présence dans le
(source : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie – ADEME) sous-sol francilien de nombreux aquifères exploitables et de la
possibilité de satisfaire en surface des besoins thermiques en
quantité élevée. En Alsace, des projets potentiels sont identifiés
d’ores et déjà, qu’il s’agisse de l’alimentation de réseaux de
chaleur existants ou à créer, ou de l’alimentation d’activités
d’industriels gros consommateurs de chaleur. En Aquitaine, où
une quinzaine d’opérations sont en exploitation depuis les années
1980, de nouveaux projets pourraient rapidement voir le jour, dans
cette région où les ressources géothermales profondes sont assez
bien identifiées suite aux campagnes de prospection pétrolière qui
y ont été menées successivement depuis les années 1970.
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– les relations des explorateurs et exploitants avec les proprié- Le suivi des ouvrages de sous-sol et le contrôle des caracté-
taires de la surface ; ristiques de fonctionnement de la boucle géothermale sont
– la surveillance administrative des exploitations ; assurés, quant à eux, par des sociétés de maintenance spé-
– les règlements relatifs à la sécurité des personnes, à la pro- cialisées. Ce sont généralement les sociétés d’ingénierie « sous-
tection des zones dangereuses. sol » qui interviennent.
Les autorisations de recherche sont accordées par arrêté pré-
fectoral. Elles donnent un droit exclusif de forage en vue de la
recherche de gîtes géothermaux pour une durée maximale de trois
ans. Le permis d’exploitation exclusif est accordé également par le
préfet pour une durée maximale de trente ans, il peut être prolongé
8. Conclusion
par périodes maximales de quinze ans. La procédure comporte une
enquête publique et la consultation des différents services de l’État D’une manière générale, la géothermie se caractérise par son
et collectivités concernés. Elle peut faire l’objet de demandes de développement relativement récent et par une technologie lar-
concurrence et d’oppositions. gement inspirée au départ de l’expérience pétrolière.
Dans les régions, ce sont les DRIRE (directions régionales de
l’industrie, de la recherche et de l’environnement) qui s’assurent du Peut-être moins connue et certainement moins médiatique que
respect de la législation minière et de la surveillance administrative d’autres énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien ou la
des exploitations. biomasse, la géothermie présente pourtant de nombreux atouts.
Elle permet ainsi de couvrir une large gamme d’usages.
7.2.2 Maîtres d’ouvrage À partir de ressources géothermales de haute ou moyenne
Ce sont généralement des collectivités locales. Celles-ci ont été énergie, il est possible de produire de l’électricité aussi bien pour
les acteurs essentiels du développement des opérations. Elles sont l’alimentation de réseaux existants que pour l’alimentation de zones
toujours parties prenantes dans la gestion des exploitations sous isolées et à des coûts très compétitifs tout à fait concurrentiels à
des formes juridiques diverses, et la plupart se sont regroupées au ceux obtenus avec des énergies plus classiques. Cette activité est
sein d’une association (Association des maîtres d’ouvrage en présente dans plus d’une vingtaine de pays aussi bien dans des
géothermie – AGEMO) ayant pour but la défense de leurs intérêts pays industrialisés que dans des pays en développement. En 2007,
et l’échange d’informations sur les aspects techniques et juri- la puissance électrique mondiale installée était de l’ordre de
diques liés à cette filière énergétique. 8 900 MW, ce qui plaçait cette filière au quatrième rang des filières
d’énergie renouvelable comme source de production d’électricité,
Quelques sociétés de droit privé se sont également impliquées derrière l’hydraulique, la biomasse et l’éolien.
dans la réalisation d’opérations de géothermie en tant que conces-
sionnaires de collectivités locales ou en assurant une délégation La production de chaleur par géothermie, par la valorisation de
de service public. ressources de basse ou très basse énergie, offre également de mul-
tiples possibilités (chauffage/rafraîchissement de bâtiments, chauf-
fage de serres horticoles ou maraîchères, de bassins de pisciculture,
7.2.3 Professionnels de la géothermie applications diverses dans l’industrie...). Elle peut être aussi asso-
Ils interviennent à différents stades. ciée à de la production d’eau potable, à du thermalisme, à des acti-
vités de loisirs (thermoludisme), etc., et participer ainsi à la création
■ Conception des opérations : la conception d’une opération d’activités économiques locales génératrices d’emploi.
associe les compétences d’une société d’ingénierie « sous-sol » et
d’un bureau d’études « thermique ». Le maître d’œuvre « sous-sol » Plus d’une soixantaine de pays exploitent ce type de ressources.
évalue les caractéristiques hydrogéologiques du site et les Avec 72,6 TWh produits annuellement, la production de chaleur
conditions de réalisation des ouvrages qu’il conduit jusqu’à la par géothermie se place au deuxième rang mondial des sources
réalisation des essais. Le maître d’œuvre « thermique » doit, à partir de chaleur renouvelable derrière la biomasse.
des données que lui fournissent les géologues, concevoir puis D’un point de vue environnemental, la géothermie est proba-
conduire la réalisation des installations de surface en les adaptant blement l’une des énergies les moins polluantes comme l’attestent
aux caractéristiques et contraintes spécifiques de la ressource. différentes études comparatives réalisées sur l’ensemble des filières
■ Réalisation : pour le sous-sol, les techniques utilisées dérivent énergétiques. À titre d’exemple, la géothermie en Île-de-France, où
généralement de celles du secteur pétrolier. Ce sont donc les fonctionnent plus d’une trentaine de réseaux de chaleur
mêmes sociétés de service que l’on rencontre pour la réalisation géothermiques, contribue pour 0,8 % à la réduction de la pollution
des ouvrages de géothermie (entreprises de forage, fournisseurs atmosphérique totale (transports compris) de cette région.
d’équipements tels que tubes, pompes, têtes de puits, etc.). Pour Concernant la recherche, de très nombreux progrès ont été
les aspects de surface, les entreprises intervenantes sont essentiel- réalisés depuis plusieurs dizaines d’années que ce soit en matière
lement des entreprises de travaux publics pour la réalisation des de prospection, de technologies de forage ou de pompage, ou
réseaux et des entreprises de chauffage et de matériels électriques d’équipements de production. D’autres progrès sont à attendre
pour les équipements spécifiques (sous-stations, régulation). dans la mesure où la connaissance du sous-sol et la maîtrise qui
en découle peuvent encore faire l’objet d’avancées significatives.
■ Exploitation : la conduite des installations de surface est géné- Les progrès effectués dans ce domaine sont constants comme en
ralement confiée à un exploitant de chauffage expérimenté dans la témoignent ceux obtenus régulièrement en matière de prospection
conduite des chauffages urbains. La mission et la rémunération de pétrolière. Pour la géothermie, ils peuvent aussi s’observer à la
ce dernier est fonction du contrat qui le lie au maître d’ouvrage. lumière des résultats acquis dans le cadre du programme
Différents types de contrats existent, parmi ceux-ci : européen de géothermie profonde mené à Soultz-sous-Forêts en
– la gestion directe parfois appelée régie : la collectivité locale Alsace.
cumule l’ensemble des responsabilités ; Pour résumer, la géothermie présente de très nombreux atouts
– l’affermage : la collectivité, qui a réalisé l’investissement initial, et peut être considérée comme une véritable filière énergétique. Le
confie la responsabilité de l’installation à une entreprise fermière ; souhait de la communauté internationale de voir s’intensifier les
– la concession : l’exploitant, société privée, assure, outre la efforts en faveur des énergies renouvelables devrait pleinement
gestion du service, la construction des installations. contribuer à accentuer son développement d’ici à 2030.