Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide
range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and
facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.
Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at
https://about.jstor.org/terms
Revue des Deux Mondes is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to
Hommes et mondes
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
La Qu efelle
Sartre - Camus
GONZAGUE TRUC.
LA personnespersonnes
querelle Sartre-Camus
ou oudépasse
dépasse singulièrement n'est pas une les simple
singulièrement personnes. querelle Elle
les personnes. Elle de
dépasse aussi les circonstances et engage des intérêts pri-
mordiaux. Toutefois, pour la saisir dans son sens véritable, il con-
vient de la reporter sur son plan, qui est le plan doctrinal.
La grande originalité de M. J.-P. Sartre - quant à ce qui touche
à sa pensée - est la conception qu'il prend de la liberté, et on
peut dire que sa philosophie est une philosophie de la liberté.
L'homme est libre, et il est même seul libre, étant seul de son
espèce, libre. d'une liberté absolue et inconditionnelle. Il est bien,
comme le reste de la création, assujetti au monde de la nécessité
matérielle ou sensible, aux lois cosmiques, physiques, chimiques,
biologiques, et encore a-t-il de quelque manière action sur elles :
dans l'ordre moral, il demeure souverain et autonome. Il se fait sa
vérité et ne la reçoit de personne. Que dis-je? Il « se fait être » -
l'expression est de M. J.-P. Sartre lui-même. Nulle contrainte du
dehors; nulle transcendance extérieure et pas de Dieu, ce qui per-
met de se faire dieu soi-même. A la vérité, cet homme n'est pas
isolé et ne vit pas de sa propre substance. Il est placé dans le
monde, « en situation » dans le monde, entraîné au cours de l'his-
toire. Mais ce monde, il peut le refaire, cette histoire en modifier
le cours, et il lui suffit de s'y « engager » par une décision libre»
Il est maître, sinon de l'univers, du moins de lui, et peut-être
deviendra-t-il par lui maître de l'univers.
Il n'a pas répondu aux espérances qu'il a pu former. Il s'est
laissé assujettir par la religion, par la nation, par des civilisations
successives qui ont enfin abouti à cette civilisation bourgeoise dont
on a dépisté enfin les artifices ou les maléfices et dont on est en
train de se débarrasser. Au cours de cette histoire sans Provi-
dence, sans Providence divine et à la façon de Bossuet, une cer-
taine providence toute terrestre se manifestait; les classes se
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
LA QUERELLE SARTRE-CAMUS 371
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
372 HOMMES ET MONDES
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
LA QUERELLE SARTRE-CAMUS 373
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
374 HOMMES ET MONDES
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms
LA QUERELLE SARTRE-CAMUS 375
GONZAGUE TRUC.
(1) Voir les textes dans les Temps modernes , mai et août 1952.
This content downloaded from 190.194.221.181 on Thu, 20 Dec 2018 21:49:40 UTC
All use subject to https://about.jstor.org/terms