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L’ARCHITECTURE DES INGENIEURS ab
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Cours préparé par : Mr Merzeg Abdelkader
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FIRMITAS, UTILITAS, VENUSTAS.
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L'architecture entretient de nombreux rapports avec les sciences et les


techniques

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L ’A R C H I T E C T U R E D E S I N G É N I E U R S
L'architecture fait tout d'abord appel à des savoirs et à des procédés

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scientifiques et techniques qui interviennent directement dans la conception
et la réalisation des édifices; c’est ce qu’on appel communément la

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construction

de
L’architecture s’inspire aussi de la culture scientifique; ex: la lumière dans
les édifices baroques.

ab
A travers l’histoire des tensions croissantes ont toujours existés entre la
discipline architecturale, la construction et la culture scientifique et
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technique; tensions à la fois riches de potentialités et porteuses de menaces
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pour l'architecture.
Dissociation des figures de l'architecte et de l'ingénieur qui s'amorce dès la
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fin du Moyen Âge pour se révéler dans toute son ampleur par la suite
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L'art grec accorde le plus grand prix à l'exécution, qu'il considère comme
une condition indispensable de la beauté

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construction et architecture sont intimement liées dans les temples des

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périodes préclassique et classique

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La période hellénistique et surtout romaine voit la dissociation entre forme
et structure accentuée par l'innovation constructive que représente l'opus

de
cæmenticum, le béton romain, qui permet de bâtir au moyen d'un mélange
de mortier et d'agrégats avant de procéder à un habillage de brique ou de

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pierre.
Auteur du seul traité d'architecture qui nous
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soit parvenu, Vitruve se montre hostile à
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l'opus cæmenticum au nom ^de l’honnêteté
constructive qui réclame d'accorder
l'apparence à la structure de l'édifice.
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Le moyen-âge a vu un rapprochement entre Architecture et Construction

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Les architectures Byzantine, Romane et Orientale ont préparé le champs au

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Gothique

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Le Gothique réalise l'une des plus étonnantes synthèses entre architecture
et construction qu'ait connues l'Occident. À son apogée, la réflexion des

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maîtres d'œuvre gothiques part de la voûte dont les poussées canalisées par

de
l'intermédiaire des arcs en ogive sont reprises au moyen de piles cruciformes,
de contreforts et d'arcs-boutants, de manière à transformer les édifices en un

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système dynamique de butées et de contrebutées qui s'exprime avec une
franchise tout à fait remarquable.g
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Notre-Dame-de-Paris, voûtes
d'ogives du déambulatoire,
vers 1140-1144.
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Cathédrale de Beauvais
(Oise), XIIIe-XIVe siècle

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La Renaissance : La rupture n'est pas que théorique

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Redécouverte de Vitruve

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Affirmation d’une nouvelle figure d'architecte-humaniste : Filippo
Brunelleschi (1377-1446) première incarnation

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se pense en effet comme un intellectuel fondamentalement différent des

de
autres acteurs de la production du bâti
Leon Battista Alberti : De re aedificatoria reprend la triade vitruvienne

ab
solidité, utilité, beauté en la réinterprétant à la lumière des acquis de
l'humanisme g
l'architecte-humaniste met l'accent sur les deux derniers au détriment des
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questions constructives
L'économie spatiale des projets, leur soumission aux impératifs du beau en
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architecture vont primer sur les techniques utilisées pour les réaliser
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Dans le dessein de se distinguer des maçons et des entrepreneurs,


l'architecte-humaniste, l'architecte-intellectuel, aura tendance à privilégier les
aspects qui distinguent sa pratique du simple art de bâtir
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Façade de l'Ospedale degli Innocenti, Florence
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(Italie). Architecte : Filippo Brunelleschi.
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Palazzo Rucellai, Florence.


Architecte : Bernardo Rossellino.
La façade est attribuée à Leon
Battista Alberti.
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Le Baroque

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Expérimentations formelles de représentants du baroque italien comme

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Francesco Borromini ou Guarino Guarini

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Expérimentations dont la géométrie complexe, faisant appel aux multiples
propriétés du cercle et de l'ellipse, s'écarte des tracés régulateurs à la manière

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antique que prônent la plupart des auteurs de traités

de
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L'architecture conserve tout de même de multiples liens avec les sciences et
les techniques. g
L'édification n'a-t-elle pas recours à toutes sortes de machines, des plus
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simples comme les treuils et les chèvres aux plus complexes comme les
dispositifs employés pour ériger l'obélisque de la place Saint-Pierre de Rome
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ou les grandes pierres monolithes qui couvrent le fronton de la colonnade du


Louvre ?
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La place Saint-Pierre, à Rome, construite par Bernin
pour le pape Alexandre VII de 1656 à 1667.
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Francesco Borromini, intérieur de


l'église Saint-Charles-aux-Quatre-
Fontaines, Rome. 1638-1641.
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L’architecture associée à la géométrie a toujours été proche des sciences et


de la technique

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Dans la recherche des lois de la nature, les savants utilisent souvent des

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méthodes proches de celles qui servent à définir les relations entre les
différents membres d'une ordonnance architecturale.

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De nombreux savants, géomètres ou physiciens sont d'ailleurs aussi des

de
architectes : Christopher Wren en Angleterre, François Blondel en France.
L'architecture fournit en outre matière à des problèmes géométriques et

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physiques stimulants. Le tracé des voûtes fait par exemple appel à des
techniques de tracé particulièrement difficiles à maîtriser. Le mathématicien
Girard Desargues consacre un traité entier au sujet en 1640.
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Le Néoclassicisme et le XVIIIe siècle voit la montée en régime des


préoccupations constructives.

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En Italie, celles-ci occupent une large place dans l'enseignement du moine

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vénitien Carlo Lodoli (1690-1761), qui entend fonder l'architecture sur les lois
de la statique et sur les caractéristiques des divers matériaux, plus essentielles

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à ses yeux que les impératifs d'ordre esthétique

de
La production du bâti ressemble pourtant à s'y méprendre à celle de l'âge
classique et les réflexions des Lumières sont stimulées par la réalisation de

ab
toute une série d'édifices dont l'audace va croissant et ou Les références
(gothique et antique) s'additionnent sans se confondre.
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Ce qui naît peut-être de cet ensemble de réflexions et d'expériences, c'est
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l'idée moderne de structure, fondée sur l'identification de modèles
structuraux et sur la prise de conscience de l'écart qui sépare presque
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toujours le modèle de sa réalisation


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Ce qui pose le problème des calculs qui doivent permettre de vérifier le bien-
fondé des hypothèses de conception
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L’Eglise de la Madeleine, Paris,

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Pierre- Alexandre Vignon

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Le Panthéon, Paris, Jacques-


Germain Soufflot (1879)
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Au cours du XVIIIe siècle, l'usage du calcul infinitésimal se répand dans les


milieux scientifiques en ébranlant du même coup la toute-puissance de la

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géométrie. L'analyse va progressivement devenir l'instrument par excellence

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du calcul des structures
Si les Lumières sont loin de parvenir à des résultats satisfaisants concernant

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la résistance des matériaux et l'application des théories physico-

de
mathématiques à la stabilité des constructions, tous leurs tâtonnements vont
dans le même sens, celui d'une remise en cause radicale de l'approche
vitruvienne de la solidité

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Calcul infinitésimal: partie des mathématiques qui comprend le calcul différentiel (recherche du
rapport de deux infiniment petits) et le calcul intégral (évaluation d'une quantité infiniment grande
d'infiniment petits).
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Dans son acception traditionnelle, la solidité tenait à un dimensionnement


correct, effectué au moyen d'outils essentiellement géométriques, mais elle

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correspondait également à l'impression d'harmonie que le spectateur devait

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éprouver devant l'édifice réalisé
La géométrie des proportions semble appelée à céder la place à des

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procédures de dimensionnement moins directement liées aux canons

de
esthétiques, procédures conduisant à une dissociation entre solidité réelle et
impression de solidité.

ab
Un écart d'un nouveau type s'accuse entre architecture et construction, la
première raisonnant en termes formels, avec leurs connotations
psychologisantes, tandis que la seconde prépare l'avènement d'outils physico-
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mathématiques inédits
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Cet écart va être mis à profit par les ingénieurs qui vont se faire les
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champions d'une solidité reposant désormais sur la science dont les


enseignements doivent, selon eux, primer sur toute autre considération.
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À la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, les professions d'architecte et


d'ingénieur, longtemps proches l'une de l'autre, commencent à diverger
inexorablement.
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VERS UN STYLE DU 19E SIÈCLE


Le 19e siècle fut l’ère des grandes performances d’ingénieurs et des

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découvertes techniques.

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Pendant que les architectes parlaient de la recherche d’un nouveau style
adapté à l’ère des machines, une clarté de conception jusqu’alors inconnue

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s’installait parmi les pures constructions d’ingénieurs.

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Pourtant, on n’attribua à ces œuvres, par exemple aux grandes halles
d’exposition qui n’étaient souvent conçues que pour une utilisation
provisoire, aucune valeur artistique et on discrédita leur effet grandiose

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d’objets fascinant de l’instant.g
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L'inauguration du
Crystal Palace à
Londres en 1851
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VERS UN STYLE DU 19E SIÈCLE


Altes Museum, Berlin.

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Architecte : Karl Friedrich
Schinkel, 1823-1830.

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Façade du Sacré-Cœur
(1874-1919) de
Montmartre, Paris.
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VERS UN STYLE DU 19E SIÈCLE


Château de Pierrefonds (Oise).

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Château fortifié reconstruit par Viollet-

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le-Duc à partir de 1863.

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Le pavillon royal de Brighton,


Grande-Bretagne, œuvre de
John Nash.
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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


L’époque moderne avait commencé sans que son architecture ne soit

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manifestée. Pourtant, on détenait déjà des solutions pour sortir
l’architecture du cul de sac où l’historicisme l’avait enfermée. Dès 1750, le

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fer brut était produit à relativement bon marché. A la fin du 18e siècle, la
machine à vapeur avait suffisamment évolué pour permettre la fabrication

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de grandes quantités de fer brut, de fonte et de fer forgé.

de
Le premier pont à arches en fonte avait été élevé entre 1775 et 1779 sur le
Severn, près de Coalbrookdale. Les arches avaient une portée d’une

ab
trentaine de mètres. Leur forme en demi-cercle n’avait plus rien à voir avec
celle des ponts en bois. Contrastant avec les voûtes en pierre, la légèreté et
la clarté de la construction et son aspect fragile étaient soulignées par les
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culées latérales en maçonneries.
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Le pont de Coalbrookdale, Angleterre


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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


Légèreté, clarté, formes tendues et d’aspect fragile sont les principales

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caractéristiques des constructions métalliques. Mais il fallut attendre
plus d’un demi-siècle pour qu’elles se généralisent.

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Pont de Sunderland construit en 1783 sur la rivière Wear qui consiste aussi en une
seule arche d’une portée de 79 mètres
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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


« Clifton bridge », pont suspendu

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à des chaines en fer forgé construit

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par Isambard Kingdom Brunel, de

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214 mètres de portée édifié près
de Bristol entre 1824 et 1864

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Un autre procédé de pont

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métallique était celui des viaducs.
dont la méthode consistait en
l’assemblage par rivetage
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d’éléments métalliques laminés.
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L’une des plus importantes
réalisations de ce genre de ponts
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était le viaduc de Garabit en


France dans le massif central
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achevé en 1878. Cette méthode


sera synthétisée dans la tour Eiffel
lors de l’exposition universelle à
Paris de 1889.
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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


Entre 1836 et 1840, Joseph Paxton, directeur des jardins du duc de

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Devonshire, fit construire à Chatsworth une serre de 100 mètres de
long, 38 mètres de large et 20 mètres de haut, avec des colonnes en

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fonte pour l’écoulement des eaux de pluie et des panneaux vitrés
standardisés.

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Joseph Paxton; Grande serre à Chatsworth (1836-1841)


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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


Paxton perfectionna cette idée pour la première Exposition universelle de

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1851 et réalisa à Hyde Park un immense palais de cristal avec un hall très
large à cinq vaisseaux d’environ 600 mètres de long, de 120 mètres de large

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et atteignant 34 mètres de haut, séparé du monde extérieur par une mince
paroi de verre et d’acier.

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Le « Crystal Palace » était moins révolutionnaire par ses dimensions que par
le fait qu’il fut le premier édifice constitué d’éléments standardisés

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préfabriqués et ouvrit ainsi l’ère de l’architecture rationnelle.
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Joseph Paxton, Esquisses du Palais de cristal londonien, 1851


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Joseph Paxton, Plans du Palais de cristal londonien, 1851


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Joseph Paxton, Plans du Palais de cristal londonien, 1851


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Joseph Paxton, Vue aérienne du Palais de cristal londonien, 1851


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Joseph Paxton, Vue aérienne du Palais de cristal londonien, 1851


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. Joseph Paxton, Vue extérieure du Palais de cristal londonien, 1851


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• La standardisation des matériaux avait permis de l’édifier – en recourant

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surtout à des manœuvres – en l’espace de dix sept semaines (environ
quatre mois).

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• Quatre-vingts ouvriers mettaient en place 18.392 panneaux de verre par

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semaine, soit 108 panneaux par jour et par tête.

de
• Cette méthode avait permis de faire fabriquer les éléments (notamment
3.300 colonnes et 2.300 cintres) par différentes entreprises à la fois.

ab
• A lui seul, le Palais de Cristal engloutit un tiers de la production annuelle
de verre de l’Angleterre d’alors !
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• Démonté après l’exposition, l’édifice fut remonté avec de légères
modifications à Sydenham (Londres), avant d’être détruit par un incendie
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en 1936.
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Joseph Paxton, Vue intérieure du Palais de cristal londonien, 1851


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Dans la seconde moitié du 19e siècle, les

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expositions universelles devinrent de
spectaculaires démonstrations des

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performances du progrès, de la technique
et des sciences.

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Pour l’Exposition universelle de 1889, à

de
Paris, l’ingénieur Gustave Eiffel construit
une tour d’une hauteur inconcevable pour

ab
l’époque.
A titre de comparaison, au Moyen Âge, il
g
fallut stopper la construction de la tour de la
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cathédrale d’Ulm, d’une hauteur prévue de
162 mètres, à 70 mètres. Avec ses 300
er

mètres, la tour Eiffel demeura durant 40 ans


l’édifice le plus haut jamais édifié par
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l’homme.

cathédrale d’Ulm
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Étapes de la construction de la tour Eiffel (1887-1889).


Photographe : Théophile Féau (1839-1892).
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Gustave Eiffel avec Emile Nauguier et Maurice Koechlin (ing.), Stephen Sauvestre (arch.)
Tour Eiffel à Paris, 1889
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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


Tout près, une autre construction

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rivalisait avec elle, au moins en
surface : la Galerie des Machines,

ad
longue de 442 mètres, haute de 47
mètres et dont les montants d’acier

lk
avaient une portée de 114 mètres.

de
A titre de comparaison, la plus grande
voûte gothique qui ne s’écroula pas,

ab
celle de la cathédrale d’Amiens,
mesure 145 mètres de long, 14,6
mètres de large et 42,3 mètres de
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haut.
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cathédrale
d’Amiens
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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


Alors que, pour obtenir une légèreté similaire, les bâtisseurs gothiques

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avaient besoin de soutenir les murs par un système complexe de
contreforts extérieurs, les vingt arcs métalliques à trois articulations de la

ad
Galerie des Machines s’amincissaient vers le sol, se terminant par un seul
point d’appui.

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Malgré la pression de 412 tonnes et la poussée de 115 tonnes exercée à

de
chaque extrémité, les portants reposaient sur leurs pointes, posées sur des
rouleaux.

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Charles Dutert (arch.), Contamin, Pierron et Charton (ing.),


Halle des machines de l'Exposition Universelle de Paris, 1887-1889
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DE FRAGILES CONSTRUCTIONS EN FER ET EN VERRE


Construit de manière traditionnelle, avec des supports verticaux reliés

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transversalement, le palais de cristal londonien paraissait encore très
statique.

ad
Dans la Galerie des Machines, les structures porteuses étaient en
continuité avec les éléments portés, donnant l’impression d’une immense

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tente.

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POSSIBILITES ARTISTIQUE DU FER ET DE L’ACIER


La Galerie des Machines, détruite en 1910, démontra les immenses

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possibilités techniques de l’acier et fut l’un des plus grands monuments de
l’âge industriel.

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Le rôle fonctionnel de l’édifice n’avait pas été négligé. On pouvait, par
exemple, corriger les effets de la dilatation du matériau grâce à la mobilité

lk
des arcs.

de
Eiffel écrivit : « Je suis persuadé que ma tour sera douée d’une beauté
singulière. Les calculs de stabilité, quand ils sont justes, ne concordent-ils

ab
pas avec les rapports harmoniques ? »
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Charles Dutert (arch.), Contamin, Pierron et Charton (ing.),


Halle des machines de l'Exposition Universelle de Paris, 1887-1889
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POSSIBILITES ARTISTIQUE DU FER ET DE L’ACIER


Mais « l’architecture des ingénieurs », comme on l’appelle maintenant,

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n’était pas considérée au 19e siècle comme un art.

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Usines, grands magasins, halls de gare et d’exposition, ponts de grande
envergure, toutes ces nouveautés étaient considérés comme des édifices
utilitaires qui n’avaient rien à voir avec l’architecture proprement dite.

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Le fer et l’acier n’étaient pas des matériaux « vrais ». ils étaient indignes de

de
la création artistique et devaient être dissimulés.
La tour Eiffel fut vilipendée comme une « honte pour Paris » et l’on

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exigeait qu’elle soit démontée.
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Le fer forgé est quarante fois

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plus résistant à la torsion et à
la traction que la pierre, tout

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en étant seulement quatre
fois plus lourd. Très

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malléable, il peut adopter

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n’importe quelle forme.
Pour atténuer leur étrangeté,

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on appliquait des chapiteaux
des ordres classiques sur les
colonnes en fonte.
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D’un point de vue statique, les constructions métalliques n’avaient plus

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besoin de murs. Ce fut la plus grande révolution technique qu’avait connu
l’architecture.

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Les constructions massives pouvaient être remplacées par des édifices à
ossature d’une étendue et d’une hauteur inégalées, bâtis dans des délais

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record grâce à l’utilisation de matériaux préfabriqués.

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Dès 1801, James Watt, qui apporta un développement décisif à la machine

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à vapeur, avait réalisé avec son associé Boulton la première construction à
structure en fonte à sept étages pour une usine de filature près de

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Manchester.
Pour ce bâtiment, qui fut le prototype de toutes les usines et entrepôts du

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19e siècle, ils avaient entouré l’ossature métallique d’un épais mur

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extérieur.

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Un procédé qui fit école, par exemple pour la bibliothèque de Sainte-

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Geneviève de Paris. Son architecte, Henri Labrouste, ne se contenta pas
seulement d’appliquer pour la première fois ce mode de construction à un

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édifice public : il choisit aussi de laisser la structure métallique apparente.
Aux piliers, laissés nus dans la salle, il ajouta une « voûte » en poutrelles

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d’acier recouvertes de plâtre, anticipant la construction en béton armé.

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L’architecture de Labrouste culmina dans la salle de lecture de la
Bibliothèque nationale, à Paris, dont les piliers centraux, malgré leur

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historicisme, sont extrêmement graciles (minces et élancés).
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UN MATERIAU NEUF, LE BETON


L’utilisation du fer et de l’acier fut une découverte primordiale pour les

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techniques de construction, mais cette révolution ne s’acheva qu’une fois
ces deux métaux mariés avec le béton, un matériau bon marché, fait de

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composants communs – calcaire, argile, marne, plâtre et eau -, facile à
préparer sur place ou à l’avance sous forme d’éléments préfabriqués.

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D’une grande souplesse d’utilisation et résistant, son coefficient de

de
dilatation à la chaleur est en outre le même que celui du fer et de l’acier.
Le béton, résiste bien à la pression mais se brise facilement lorsqu’il est

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distendu. Ce défaut est généralement compensé par une ossature en tiges
d’acier (autrefois en fer) qui absorbe les forces de traction.
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UN MATERIAU NEUF, LE BETON


Jusqu’aux travaux de François Hennebique, le principal point faible du

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béton se situait au niveau de la jonction du plafond et des poutres et de
celles-ci sur les murs. En remplaçant les piliers, jusqu’alors en fonte, par du

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béton dont l’armature, courbée, était en continuité avec celle des dalles, il
créa une structure homogène, dite « monolithique » en béton armé.

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Plus l’armature métallique et le béton sont denses, plus les éléments de

de
construction peuvent être minces.
Cette diminution supplémentaire du poids de l’ossature, déjà bien plus

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légère que la construction massive, permit de superposer les étages sans
renforcement des éléments porteurs au niveau des fondations,
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augmentant d’autant la surface utile correspondant à une surface de base
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donnée.
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UN MATERIAU NEUF, LE BETON

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Merzeg Abdelkader
DN: cn=Merzeg Abdelkader,
c=DZ, o=Université,
Abdelkad

er
ou=Département d'Architecture,
email=merzeg.abdelkader@gma
il.com
er Date: 2014.02.04 10:54:22
+01'00'

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MERCI DE VOTRE ATTENTION !!! ab
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