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BIBLIOTHEQUE THEOLOGIQUE
SUR
F. GODET
TOME PREMIER
-1—rOQIJQOOOnr-iT
PARIS
LIBRAIRIE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE<^
25, RUE ROYALE SAINT-HONORÉ B
1864
A
Ton ami,
L'AUTEUR.
qui .'lit (Micoro o\c l'iiil pdiir r('(iiiiro l.i \\o {\o .li'sus à
PRÉFACt. XI
p. 56 el suiv.
CHAPITRE I.
Considérations préliminaires.
tohque.
L'évangile de saint Matthieu nous offre le sommaire de la
:2 I.NTRtMUCTION.
ilernier.
exemple, I, 27; 3G-37; 45; II, 1-2; 12; VI, 31; VII, 2-4; IX,
son royaume.
Saint Jean a écrit à une époque plus avancée du siècle
la place dans son vrai jour et fait tondiei' sur ellf le rayon
céleste. En racontant il révèle; il montre qu'un vrai apôtre
1. Nous savons bien qu'en parlant ainsi nous lieurtons de front deu.\
des axiomes favoris de la criliquo moderne. Nous nous rtservons d'allé-
guer plus lard les raisons qui nous empt^chent d'admettre que l'Apoca-
CHAI'. I. — CONSIDERATIONS l'IîKLIMl.N AKtKS. /
lypse ait été composée avant la ruine de Jénisaiem et par un auteur diffé-
rent de celui du quatrième évangile.
1. l'arole citée par le I'. Gratry, dans une conférence.
— ,
8 INTRODUCTION.
4. Ihid. p. 303.
CHAI'. I.
— CO.NSIDllIiATIUNS l'HKIlMINAinE.S. 11
CIIAIMTKK II.
L'authenticité.
I.
/. — Les manuscrits.
Le lex(t' (lu i[iialiiènic évangile nous a élé conservé dans
cinq cents manuscrils environ, dont les plus anciens re-
montent jusqu'au quatrième siècle, et les plus modernes
touchent à la découverte de rim|)iimerie. Leur patrie ne
diiïère pas moins que leur date. Ils proviennent des con-
trées de l'Eglise les plus distantes. Néanmoins ils s'accor-
2. — Eusèhe et Or igène.
d'Ei'sÈBE et d'OniGÈNE.
Eusèbe range notre évangile au nombre des livres uni-
dit (Hist. eccl. 111, 24) : «L'évangile de Jean, qui est ré-
|)andu dans toutes les églises qui sont sous le ciel, doit
être considéré en première ligne comme universellement
reçu (Tcpôxov àvcp.oXoYe''ffOo). » Eusèbe est tellement exact
,
Il- INTRODUCTION.
dans ses rnpporls siii- les livres bibliques, ((ii'il n'avait pas
[lîlrc aux Hébreux n'avait point élé n\r par biMiée dans son
prineipal ouvraj^e, et qu'il ne l'avait employé (jue dans un
de ses jilus petits écrits (///>/. ceci. V, 20). Son t.émoi^na|;c
tion luucbant les quatre évangiles qui sont aussi les seuls
qui soient reçus sans contestation dans l'Église de Dieu (pii
([ui ont été disciples des apôtres . . . Car, lorsque j'étais encore enfant
je t'ai vu en Asie Mineure auprès de Polycarpe . . . Tout cela est resté
gravé dans ma mémoire, mieux que les choses plus récentes ; car ce
que nous avons appris dans notre enfance croit et s'identifie avec nous ;
rite |iliis (le soixante fuis cel ri ril (•omine aiiUtrité a|)OSto-
siœ Pio episcopo fratre ejus. Pius fut évêque de Rome de 142 à 157 en-
viron. D'après le passage cité, l'auteur doit avoir écrit assez peu de temps
après sa mort. Voir pour plus de détails Gredner , Theol. Jahrb. de Baur
et Zeller, 1857, t. .\V1, p. 299.
I. 2
18 INTROnrCTIUN.
écrit, vers Tau 100, au sujet des disputes sur la PfKjuc, une
lettre célèbre, adressée à Victor, évè<jue de Rome, de la
(354 et suiv.
-20 INTRODUCTION.
dit (II, 22) : « Selon que nous l'enseignent les saintes Écri-
2. lht<t. p. 023.
cHAp. II. — l'autiienticitk. 21
par lui, et pas une seule chose n'a été faite sans lui.» Conip.
Jean I, 3. La réalité de ces citations est reconnue par Zeller.
Or celte manière de citer un écrit par la formule ce qui
est dit {'o etf Tjfiévcv ), ne suppose-t-elle pas que cet écrit ne
maire. » Ce sens u'est-il pas plus exact que celui que parait donner
M. lieuss: « un livre mutilé.» Gesch. fier heil. Sc/tr. \. T. g 199?
,
N'est-ce pas une allusion à Jean VUI, 19, oîi Jésus dit aux
Juifs : « Voîis ne connaissez ni moi ni mon Père; si vous
me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père »? Zeller*
''li) I.NTIIOIIUC.TION.
pour chacun qu'il est impossible que ceux qui sont nés inie
fois, rentrent dans le sein de celles qui les ont enfantés. »
composés par ses apôtres et par ceux qui. les ont accom-
pagnés i>, la pensée se porte naturellement sur les évangiles
n'écrivait point pour des chrétiens; ses écrits sont des apo-
logies. 11 évite par cette raison, autant que possible, les
termes re(;us dans l'Église, et emprunte à la langue pro-
fane ceux qui se rapj)rochent le plus de l'idée qu'il veut
lige sur Cl' point toutes leurs ballerics. Les écrits ([ue nous
t. Ibid. p. G39.
32 INTRODUCTION.
tel critique français qui n'a pas cru pouvoir faire mieux que de les suivre
sur cette voie. Mais voyez Keuss, Gesch. der heil. Schr. N. T. g 228; U/st.
de la théol. chrét. t. Il, p. 289 et suiv.; de Wette, Lehrb. der hist.-krit.
parole de son épître aux Romains, l'une des trois dont Cu-
reton paraît avoir retrouvé le texte le plus authentique (en
langue syriaque): «Je veux le pain de Dieu, qui est la chair
de Christ; et je veux pour boisson son sang, qui est sa cha-
rité incorruptible (àpTcv 06cû S^eXo, o^ eartv aàç^ Xçiaxcû,
xal To (xi\i.a. aùrcy Trojxa S^éXo).» (Comp. Jean VI, 33. 51. 53.)
Enfin nous ne devons pas négliger de mentionner ici un
fait remarquable. Irénée (Adv. Hœr. V, 36) cite l'explication
nement tous quatre, les détails qu'il donnait sur leur origine et que nous
a transmis Eusèbe, ne portent que sur les deux évangiles de Marc et de
Jean.
ce n'était pas l'auteur de la première épitre de Jean qui avait puisé dans
Papias !
I. 3
34 INTRODUCTION.
point celui-ci (jui a péché, ni ses parents, mais c'est afin que
soit manifestée par lui la puissance de Dieu qui guérit les
1. Scliwegier, Jtoyitanismus ,
p. 146. Hilgenfeld , Kritische Vntersu-
et cité dix ans après son apparition , même par ceux dont
il était destiné à extirper les principes! Il nous paraît en
vérité plus simple de reconnaître que l'usage fait du qua-
trième évangile, non pas une fois, mais à réitérées fois
3. Ibid. p. 458.
38 INTRODUCTION.
rueltail, mais que, selon lui, leurs auteurs, imbus des vieilles
idées judai(jues, n'avaient point compris Jésus. TertuUien
oppose en effet aux disciples de Marcion {De carne Chiisti,
«•. 2; Adv. Marcionem, IV, 4) une lettre de leur maître lui-
même, de laquelle il résultait qu'il avait admis primitivement
les mêmes évangiles que l'Eghsc, jus(ju'au moment où il se
p. 131 et suiv.
CHAI'. )J. — LAL'TIIKNTICITK. 39
évangile. C'est ce (fue Zeller lui-même ne conteste point, en
face des déclarations expresses d'Origène (Ileplàpx"^, ÏI>'^>
écrit, dit avec raison IMeek, n'est pas seulement une preuve
de l'importance qu'y attache celui qui le conmiente; c'en est
2. Ifjid.
(pie ce n'est jtoint Valentin, mais ses disciples qui ont ainsi
1. Zeller, article cité, p. 636, place son activité à Rome vers 140.
2. Jafirhi<c/ter, 1852-1853, p. 201.
15 INTnODUCTKt.N.
tique : «Et c'est là, dit-il (Hasilide), ce qui est dit dans les
'2. Voir, sur ces sectes, E. de l'ressensé , Hisf. des (rois premiers
sU'cles de l'Église chrét. t. II, p. 44t.
3. bas Christenthiim und die christt. Kirche der drei ersten Jahrh.
p. 179.
,
44 INTRODUCTION.
tire. Iréuée en parle {Adv. Uœr. III, 11) sans les nounuer;
mais ce sont probablement les mêmes (jui sont désignés
ironiquement chez Ej)ipliane {Hœr. LI, 3) comme àXoYoi,
iiKil (|ui sij^nilie à la lois: pi'ivés du Verbe el de la lai-
sonnel de saiiil Jean; r(, si cet évcTiigilc n'eût été jnililié (jiie
II.
lr;ins(>orU' il;ui> la rt'alilc coik rrl«' des liiils. «'I l'im snnlira
( iiiiiliicii (t'iif liypolliùso est dillicilt' à soutenir, (jiiaiid au-
rait eu lit'u (cllr publication sous le liuix nom de Jean?
PcndanI la vie de i'apùfie? La prolcslalion de .lean lui-
I. 4
50 INTRODUCTION.
fallait liien une (Hi deux dizaines d'années pour qu'un livn;
m.
pas. qu'il III' pt'iil, tjiril ne doii |iw.s (>\isl*'r, on est bien
olilijj)' (le (li'cliiror l;i ;,nii'iic ;"i riiisluin; ('van^n'lique, aux
t'crils (|iii la rcnrcriiiciil el aux It'iiioigiiaj^i't; <|iii (toinrairiil
est-il saint ou impur? Ton! est hi; tout doit î'Ire là. Car, puis-
(le celui (pii avait dit ; i( Que voire oui soit oui, et votre non,
niAPiTRE m.
I.
même.'
1. Je ne renonce pas a user, dans celle < Inde, des données renfermées
dans les écrits qui portent le nom de saint Jean , bien que cet emploi
puisse être taxé de pétition de principes; car l'harmonie de ces données
avec les matériaux fournis par les autres docunienls, est un fait quia
aussi sa valeur, et qu'il importe de constater.
p. 141 et 142.
2. Cooip. Marc IV, 43 avec Jean VI. 17. 24. Voy. aussi .Matth. .\1, 20-23.
3. Voir F. Bovet , Voyage en Terre-Sainte, T"" éd. p. 409 et 410.
5S l^TROI)lI(;ïlo^.
iiMMil, ti(»M If lifii (If leur ori};iiif ', mais celiii i\i' leur domi-
cilf. Or, coinnif il ressort de Luc V, ".),(pi'ils étaieiil associés
avec Jean et Jac(pies, son Irère, pour le coniuierce de la
upic's (jiic Jcsus oui coiilit' sa iiicrc à Jean, «ce discijile, est-
aussj l'inlluence (jue cette mère exerçait sur ses deux fils.
lonir )'*l;jil l;i sd'iii' de Marie, tiièrc di^ .Ii'siis; d'où il rnsul-
.Iran XIX. 25, sur' lequel elle est loud/'e. Nous dirons ee-
[MMidaiil. dès niaiiilenaul, (|ue riiilei-|)r('>lalinu (|ui a eoiiduil
irélique.
mère; siii' les Itoids ilu Jourduiii, elle avait liappé ses yeux
évangiles synoptiques :
Luc VI.
avec les deux mêmes : Matth. XVII, 1 ; Marc IX, 2; Luc IX, 28.
5. Dans un entrelien où il raconte lui-même comment
lui et ses compagnons ont imposé silence à un homme qui
chassait les démons au nom de Jésus Marc : IX, 38 Luc; IX, 49.
!•. Lors(|iit' Jôsns lui ((mlic, ;iiiisi i\[\'i{ l'iciif, l;i mission
snivif (I»' |>r(''pai('r la P.Hpic : l.iic XXIi, N.
10. Loi's (le la ;^iaii(lo it''V(''lali(»ii ('srlia((»luj;i(pi(' aci'oidi'L'
par Jrsiis pou (\r lemps avant sa rnorl à ses plus intinjos
gile, ne son! ^qièrc j)liis iioriiliriMix que ses jtarolos. Mais ils
De tous ces traits réunis il ressort donc que Jean fut l'uii
ment le rôle principal (jue Jean semhie être plutôt son ombre
que son auxiliaire. Une fois, dans ses épîlres, saint Paul fait
il? Il allendail, comme jadis son Maître, que son heure fut
mère. Cette tache était bien celle qui, dans ces premières
années après le départ de Jésus, correspondait aux instincts
les plus profonds du cœur de Jean. En la lui confiant, l'ami
(pii l'avait (Ioii(m''(' j'cmI iiliroj^i'-c liii-niênie par le liiil, par' l;i
Douze dans ces paroles {Adv. Hœr. III, 12) : Jpsi persevera-
lire l'Apocalypse avec les yeux avec lescpiels vsl liir, diins
ri'cole «le Baiir, IV'pîlre aux Galales, pour y trouver les ca-
70 INTRODUCTION.
1. Infrod. p. 35.
de notoriété publique.
Enfin, Irénée {Adv. Hœr. III, 3, 4) mentionne la rencontre de
Jean avec l'hérétique Cérinthe dans un bain public à Éphèse
, :
«Il existe encore, dit-il, des gens qui ont entendu raconter
à Polycarpe lui-même que Jean, étant entré dans une mai-
son de bain à Éphése et ayant aperçu Cérinthe dans l'inté-
31), sur l'autorité de Jean, «qui a été l'un des grands astres
dont la course s'est terminée en Asie.... qui a été couché
9
7-2 INTRODUCTION.
'Eçéffo xexci.'fX7)Tai).'
2. «licoule ce que l'on raconte (et ce n'est pas un conte, mais une his-
toire vraie) de l'apôtre Jean : Lorsqu'il fut de retour de l'atmos à
Éphèse , après la mort du tyran, il visitait les contrées environnantes
pour établir dçs évoques et constituer les églises. Un jour, dans une ville
voisine d'Éphèse. après avoir exhorté les frères et réglé les affaires, il
piller les passants sur le grand chemin. Comme un cheval fougueux, quand
une fois il a quitté la voie, s'élance aveuglément dans le précipice,
ainsi, entraîné par sa nature, il se plongeait dans l'abime de la perdition.
gent qui lui aurait été confiée : t Non point , répond Jean ; mais le jeune
"homme, l'àme de ton frère! » Le vieillard pousse un soupir et répond
,
polie eut atteint l'âge le plus avancé, étant trop faible pour
se transporter lui-même dans les assemblées de l'Eglise, il
frappe la tête et s'écrie : « Oh! à quel gardien ai-je conflé l'âme de mon
< frère ! » Il prend un cheval et un guide , et va droit au lieu où sont les
voleurs. Il est saisi par les sentinelles et, bien loin de chercher à s'é-
chapper, il dit : " C'est pour cela môme que je suis venu ; conduisez-moi
« à votre chef. » Celui-ci tout armé attend son arrivée. Mais dès qu'il re-
connaît dans l'arrivant l'apôtre Jean, il s'enfuit. Jean, oubliant son âge,
court après lui en criant : « Pourquoi me fuis-tu , ô mon lils , moi , ton
« père? toi armé , moi vieillard désarmé? Aie pitié de moi , mon fils, ne
«crains pas! Il y a encore pour toi espérance de vie! Je veux moi-même
" me charger de tout auprès de Christ. S'il le faut, je mourrai pour toi
comme Christ est mort pour nous. Arrête-toi Crois C'est I ! Christ qui
mande pardon avec de profonds gémissements; ses larmes sont pour lui