Soit E un evn sur Kn (K = R ou C), si E est de dimension finie, alors toutes les normes sur
E sont équivalentes.
Attention : Ce théorème est faux si le corps de base n’est pas complet.
Preuve :
n ) une base de E et k.k une norme quelconque sur E, alors pour un élément
Soit (e1 , e2 , ..., eP
x de E on a x = ni=1 xi ei
Soit k.k la norme sur Kn définie par kxk = max |xi |
1≤i≤n
Pour (x1 , x2 , ..., xn ) si on note S la sphère unité de cette norme, c’est-à-dire l’ensemble des
points de Kn de norme égale à 1, , S est fermée puisque la distance est continue, et borné parce
que chaque coordonné est majorée par 1 en valeur absolue sur S. Donc S est compacte.
Si |||||| est une autre norme sur Kn , et si on désigne par (e1 , e2 , ..., en ) la base canonique de
n
K , on a pour tout x
X n X n Xn
|||x||| = xi ei ≤ |xi | |||ei ||| ≤ max |xi | |||ei |||
1≤i≤n
i=1 i=1 i=1
Pn
Donc, en notant M = i=1 |||ei |||
Lemme Si E est de dimension finie, alors toute norme N est une application continue de
(E, k.k∞ ) dans (R, |.|)
Preuve
Nous allons montrer que l’application N est Lipschitzienne.
Soit x ∈ E, on a N (x) = N ( ni=1 xi ei )
P
D’après l’inégalité triangulaire et l’homogénéité de la norme N , on a :
n n n
!
X X X
N xi e i ≤ |xi | N (ei ) ≤ N (ei ) kxi k∞
i=1 i=1 i=1
Pn
Posons M = i=1 N (ei ), M > 0 car, les ei étant non nuls, on a N (ei ) 6= 0.
D’où
N (x) ≤ M kxi k∞
On peut donc écrire :
Alors Np où p∈ N∗ ∪ {∞} est une norme. Pour p = 1 on parle de norme de Manhattan,
pour p = 2 de norme euclidienne, pour p = ∞ la norme infinie, pour p quelconque, norme de
Hölder d’indice p, toutes dites associées à B et on a :
1
∀x ∈ E N∞ (x) ≤ Np (x) ≤ m p N∞ (x) et lim Np (x) = N∞ (x)
p→∞
Démonstration
Le cas p = 1 et p = +∞ sont immédiats et sont laissés comme titre d’exercice. Les axiomes
de séparation et d’homogénéité sont immédiats. Seule l’inégalité triangulaire mérite qu’on s’y
attarde. L’application t → tp est convexe sur R+ car la dérivée seconde est positive.
Et donc
m
|yi | p
Pm p Pm
|yi |p
|xi | i=1 |xi |
X
λ + (1 − λ) ≤λ + (1 − λ) i=1 =λ+1−λ=1
Np (x) Np (y) Np (x) Np (y)
i=1
Et on prend
Np (x)
λ=
Np (x) + Np (y)
Et
m p
X |xi | + |yi |
≤1
Np (x) + Np (y)
i=1
Et
m
X
(|xi | + |yi |)p ≤ (Np (x) + Np (y))p
i=1
Et on a
m
X
Npp (x + y) ≤ (|xi | + |yi |)p ≤ (Np (x) + Np (y))p
i=1
Et donc
Np (x + y) ≤ Np (x) + Np (y)
L’encadrement est facile à établir et la limite en ait conséquence immédiate.
Proposition
1. Si une suite dans E converge alors sa limite est unique.
2. Une Suite convergente est bornée, cela signifie que tous les termes de la suite appar-
tiennent à une boule, Dans des e.v.ns la boule peut être choisie centrée 0E .
Preuve
1) S’il existait deux notées l1 et l2 alors pour tout ε > 0 il existe un entier N tel que
ε ε
d(un , l1 ) ≤ et d(un , l2 ) ≤
2 2
Et via l’inégalité triangulaire on a :
ε ε
∀ε > 0 d(l1 , l2 ) ≤ d(un , l1 ) + d(un , l2 ) ≤ + ≤ε
2 2
Et en faisant tendre vers 0 on a : et d(l1 , l2 ) = 0 et l1 = l2
2) Etant donné ε > 0 il existe un entier K > 0 tel que kxk − xk ≤ ε pour tout k ≥ K, donc
kxk k ≤ ε + kxk pour tout k ≥ K. Posons r = max(kx0 k , ..., kxk k , ε + kxk) on a alors kxk k ≤ r
pour tout k, ce qui signifie que la suite (xk )k est bornée dans Rn .
Proposition
Soit E un evn de dimension finie rapportée à une base B = (e1 , ..., em ) , les assertions
suivantes sont équivalentes :
(1) (m)
– La suite un = un e1 + ... + un em converge dans E.
(1) (m)
– Les m suites (un , ... +un ) composantes
convergent
dans K.
(1) (m)
Dans ce cas : lim un = lim un e1 + ... + lim un em
(k)
Alors ∀k = 1, ..., m un − lk −→ 0
(k)
Si ∀k = 1, ..., m un − lk −→ 0, alors pour tout ε > 0 il existe un entier Nk tels que pour
(k)
tout n ≥ Nk on aura un − lk ≤ ε. Alors si on prend N = max(N1 , ..., Nk ) on a :
(k)
∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n ≥ N ∀k = 1, ..., m un − lk ≤ ε
Soit
Remarque
La notion de suite extraite est fortement utilisée pour démontrer qu’une suite n’est pas
convergente. En effet, lorsque l’on souhaite montrer qu’une suite n’est pas convergente, une
méthode fréquemment utilisée consiste à extraire deux sous-suites de la suite initiale, dont les
limites sont différentes. C’est l’exemple de la suite (un )n∈N de réel, définie pour tout entier na-
turel n par : un = (−1)n . Il suffit de considérer la sous-suite de u extraite en ne choisissant que
les éléments de rang pair, puis la suite extraite construire en ne considérant que les éléments
de rang impair.
supposons maintenant que a ∈ E soit limite d’une suite d’éléments de A, i.e. a = lim xn ,
n→+∞
au sens de la norme de E, avec ∀n ∈ N, xn ∈ A. Soit ε > 0 fixé. Alors il est clair qu’il existe un
certain rang N ∈ N à partir duquel B(a, ε) contient tous les termes de la suite, c’est à dire les
(xn )n∈N , autrement dit : kxn − ak < ε, autrement dit B(a, ε) ∩ A 6= ∅, pour tout ε > 0 donné.
−
Cela signifie exactement que a ∈ A, et par suite ii) =⇒ i).
Définition
On appelle suite de Cauchy (ou suite vérifiant la propriété de Cauchy) une suite vérifiant :
Ou d’une manière équivalente, une suite (un )n∈N ∈ E est dite de Cauchy si et seulement si :
Ou encore
Remarque
On a montré qu’une suite convergente est de Cauchy ;attention, en revanche, une suite de
Cauchy n’est pas nécessairement convergente. Utilisons un exemple suivant en considérant
Pn 1
(un )n∈N , la suite définie par : un = , on verra plus loin dans le chapitre sur les séries
k=0 k!
numériques que cette série a pour limite e.
Plaçons-nous dans l’espace vectoriel normé (Q, |.|) (muni de la norme euclidienne usuelle).
(un )n∈N est bien-sûr de Cauchy. En effet, soient n et p, deux entiers tels que n > p. Alors :
n n n−p−2 !
X 1 X 1 1 1 1
un − up = ≤ k−1
= p−1 1 − < p−1 −→ 0
k! 2 2 2 2 p→+∞
k=p+1 k=p+1
Donc (un )n∈N est bien une suite de Cauchy dans Q muni de la distance euclidienne et nous
verrons que lim un = e, et que e est un nombre irrationnel. Nous venons donc d’exhiber une
n→+∞
suite de Cauchy dans un espace vectoriel normé qui ne converge pas dans cet espace. Nous
allons donc faire appel à la notion de complétude d’un espace vectoriel normé pour préciser
ces cas un peu litigieux.
Définitions
– (Complétude) : On dit que A est une partie complète de (E, N ) si toute suite de Cauchy
à valeurs dans A converge vers un élément de A.
– Un espace vectoriel normé E est dit complet (ou espace de Banach), si toute suite de
Cauchy à valeurs dans E, converge dans E.
Théorème Les parties complètes d’un espace de Banach sont les fermés.
Prpriétés
• Un espace vectoriel normé de dimension finie est un espace de Banach.
• L’espace Rn est complet pour tout n ∈ N.
Remarque
Rn est un espace de dimension finie dans lequel toutes le normes sont équivalentes. Donc,
inutile, dans la propriété ci-dessus de préciser la norme dont on munit Rn .
Exemples : R, C, Rn , ouCn munit de sa norme usuelle est un espace de Banach.