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DOSSIER

Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence

e7360
Réseaux cellulaires - Introduction

Par :
Jean CELLMER
Ingénieur des télécommunications, Directeur technique et des systèmes d'information Dolphin Telecom

Ce dossier fait partie de la base documentaire


Réseaux cellulaires
dans le thème Pack « Réseaux Télécommunications »
et dans l’univers Technologies de l'information

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Réseaux cellulaires
Introduction
par Jean CELLMER
Ingénieur des télécommunications
Directeur technique et des systèmes d’information Dolphin Telecom

1. Problématique de la radiotéléphonie.................................................. E 7 360 - 2


2. Services de radiocommunications....................................................... — 2
3. Développement de la radiotéléphonie publique .............................. — 3
4. Radiotéléphonie privée. Marché........................................................... — 4
Principaux sigles................................................................................................ — 5
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. E 7 369

ommuniquer avec une personne en déplacement, un mobile, ne peut, dès


C lors qu’on est hors de portée de voix, se faire que par des moyens radioélec-
triques. L’usager avec lequel on cherche à entrer en contact transporte avec lui
un équipement émetteur récepteur de radio, muni de sa propre source d’éner-
gie. Les progrès de la radiotéléphonie sont donc dépendants des évolutions des
composants électroniques, et des sources d’énergie. Le mobile peut se trouver
n’importe où par rapport à l’usager fixe qui communique avec lui. Or, la distance
entre le mobile et un équipement fixe de radiotéléphonie est limitée par les
conditions de propagation des ondes radio. C’est pourquoi on a conçu des
réseaux complets de radiotéléphonie permettant de relier l’usager fixe à des
émetteurs récepteurs (les relais) situés suffisamment près de l’usager mobile
pour qu’une liaison radio entre l’un de ces relais et lui puisse être établie. Plus
ces relais sont nombreux et plus la distance de propagation est courte, donc plus
les équipements de l’usager sont limités en puissance c’est-à-dire légers et dis-
posant d’une grande autonomie.
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RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________

1. Problématique l’interface entre la parole et le système. Dans un système numéri-


que, le signal électrique ne reproduit pas la parole par une ampli-
de la radiotéléphonie tude et des fréquences analogiques à celle-ci mais par une suite de
1 et de 0, signal issu d’un codeur de parole, organe qui échantillonne
la voix et attribue à chaque échantillon un code, numéro permettant
de reconstituer l’échantillon après transmission. Le signal à trans-
Ces équipements utilisent des fréquences radioélectriques. Cel-
mettre est donc un signal de type donnée informatique, beaucoup
les-ci ne sont pas en nombre illimité et chaque mobile consomme,
plus résistant aux aléas de la transmission radio, puisqu’on peut,
lorsqu’il est en communication, une partie du spectre disponible.
par des codes correcteurs d’erreurs, le reconstituer parfaitement
Toutes les ondes radioélectriques ne sont pas utilisables par la
même si quelques éléments sont perdus.
radiotéléphonie. Ainsi, les ondes de fréquence inférieure à 25 MHz,
qui se propagent sur plusieurs milliers de kilomètres par réflexion
sur l’ionosphère, sont impropres à la mise en œuvre de communica-
tions à l’échelle d’une région ou d’un pays pour un grand nombre
d’usagers. Les ondes qui se propagent en vue directe, car elles sont 2. Services
limitées par l’horizon, sont beaucoup plus facilement contrôlables et
conviennent mieux à ce service. C’est le cas pour les ondes supé- de radiocommunications
rieures à 80 MHz. Toutefois, les ondes supérieures à 1 GHz sont vic-
times d’évanouissements de propagation qui limitent leur intérêt,
sauf à en restreindre l’emploi aux zones urbaines denses. Du fait de la rareté des fréquences et du coût des équipements, les
services de radiocommunications publics et privés, dont la radioté-
Le nombre de fréquences réellement disponibles pour la radio- léphonie fait partie, ont été longtemps réservés à des catégories
téléphonie résulte d’un partage du spectre utile (en pratique de d’usagers bien particuliers. C’est ainsi que jusqu’au milieu des
150 MHz à 1 GHz) avec les autres services qui sont eux aussi intéres- années 80, la moitié du chiffre d’affaires des matériels de radiocom-
sés par cette bande. La figure 1 illustre ce partage. C’est surtout le munications venait de la fourniture d’équipements aux administra-
cas de la radiodiffusion hertzienne d’émissions de télévision qui dis- tions civiles et militaires (armée, police, services de secours,
pose, sans partage, de toutes les fréquences comprises entre 470 et aviation civile, marine marchande, etc.). Ces clients s’orientent
862 MHz, ainsi que, avec partage, de la bande 174 à 223 MHz. De aujourd’hui vers des systèmes très sophistiqués, optimisés pour
plus, des faisceaux hertziens militaires occupent encore, dans cer- communiquer des données plus souvent que de la parole et, pour
tains pays, des fréquences autour de 900 MHz. C’est pour cela que certains, avec un haut degré de confidentialité. Ces systèmes nou-
la radiotéléphonie s’est développée grâce à un concept dit veaux s’appuient sur la numérisation des signaux à transmettre et il
« cellulaire », consistant à réutiliser un jeu de fréquences donné s’agit là d’un marché d’autant plus intéressant pour les fournisseurs
dans plusieurs cellules du même réseau, suffisamment éloignées d’équipements que ces services publics sont généralement équipés
pour ne pas se brouiller mutuellement. La taille de ces cellules de systèmes assez anciens mais fonctionnant bien et que seule la
s’appuie sur deux notions : la zone de couverture et la distance per- perspective de nouvelles fonctions attrayantes peut inciter des
turbatrice. clients, traditionnellement économes, à renouveler leurs équipe-
ments. En France, l’Armée de terre, avec le système Rita de Thom-
On appelle zone de couverture d’un émetteur le lieu des son, puis la Gendarmerie nationale, avec le système Rubis de Matra,
points où le rapport signal à bruit après décodage est supérieur ont été des précurseurs.
à un seuil fixé a priori, avec une probabilité élevée (de l’ordre de À côté de ces utilisateurs publics, on a trouvé depuis longtemps
90 % du temps). Cette zone de couverture est limitée par la por- des réseaux dits privés, c’est-à-dire dont l’usage était réservé à une
tée utile de l’émetteur et a, en théorie, la forme définie par le dia- entreprise, la plupart du temps pour gérer sa flotte de véhicules,
gramme de rayonnement de son antenne. En fait, aux dans un périmètre limité à une ville ou une région, puisque ces
fréquences utilisées en radiotéléphonie le relief et les obstacles réseaux étaient le plus souvent monorelais. Les communications,
modèlent des formes de cellules qui dépendent étroitement du établies en phonie se déroulent à l’alternat, ce qui permet, en n’auto-
terrain et peuvent même comporter des trous de couverture. risant qu’un sens de conversation à la fois, de n’employer qu’une
seule fréquence par communication. Depuis la fin des années 70, le
nombre croissant d’entreprises intéressées par ce service a conduit
les législateurs nationaux, dans tous les pays industriels, à autoriser
On appelle distance perturbatrice la distance à partir de l’exploitation de réseaux partageant les ressources radioélectriques
entre plusieurs entreprises. En France, ce sont les 3RP (réseaux
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laquelle on peut commencer à réutiliser une fréquence émise


par un émetteur. Jusqu’à 25 MHz, du fait de la propagation tro- radio à ressources partagées) et plus récemment les 3RD (réseaux
posphérique, cette réutilisation se planifie à l’échelle mondiale. radio à données partagées), qui ont fait l’objet d’attributions de
Pour les fréquences supérieures à 80 MHz, cette distance est licences d’exploitation régionales pour les premiers, nationales
limitée par l’horizon. Au-delà de 900 MHz, c’est même l’affaiblis- pour les 3RD, à des opérateurs qui vendent un service de radiocom-
sement dû à la propagation qui prédomine. munications permettant à un entrepreneur de rester en liaison avec
ses véhicules autant qu’il le désire. Mais il s’agit d’un marché diffi-
cile, de plus en plus concurrencé par les réseaux cellulaires comme
Les premiers réseaux de radiocommunications cellulaires utili- les réseaux GSM (Groupe spécial systèmes mobiles publics de
sent encore aujourd’hui une modulation analogique. Dans ces radiocommunications fonctionnant dans la bande 900 MHz). Les
réseaux, la parole est transformée en un signal électrique qui varie réseaux 3RD, faute d’avoir pu trouver leur équilibre économique,
en amplitude et en fréquence comme la voix humaine ; celle-ci est ont fermé après quelques années d’exploitation. Les réseaux 3RP, à
reproduite par analogie. Le signal électrique obtenu module une fré- l’origine régionaux, ont été pour la plupart regroupés en un vaste
quence radioélectrique, dite porteuse. Il existe deux familles de réseau national par un opérateur unique.
modulations analogiques : la modulation d’amplitude et la modula- Les radiocommunications ne sont pas toujours bidirectionnelles.
tion angulaire, cette dernière pouvant être une modulation de fré- Le service qui connaît aujourd’hui la plus large diffusion auprès du
quence ou de phase. Les systèmes de radiotéléphonie cellulaires, public est le service d’appel de personnes. Il s’agit de faire parvenir
qui sont de conception récente, utilisent une modulation angulaire. sur un terminal de poche un signal, qui peut être un simple« bip »
Durant les années 80, pendant que se déployaient des réseaux aussi bien qu’une suite de 80 caractères alphanumériques. Le pre-
analogiques, ont été développés des systèmes de radiotéléphonie mier service de ce type en France fut Eurosignal, ouvert dans les
numériques. La différence avec les précédents se situe au niveau de années 70, offrant juste un bip sonore et visuel ; ce service a été

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_________________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX CELLULAIRES

1 Mm 100 km 10 km 1 km 100 m 10 m 1m 10 cm 1 cm 1 mm 100 mm


Longueur d'onde
Fréquence
100 Hz 1 kHz 10 kHz 100 kHz 1 MHz 10 MHz 100 MHz 1 GHz 10 GHz 100 GHz 1 THz

Désignation internationale (UIT) VLF LF MF HF VHF UHF SHF EHF


km hm dam m dm cm mm

Onde de sol
Réflexion ionosphérique
Réfraction troposphérique
Dispersion troposphérique
Visibilité directe

Radiodiffusion sonore
Télédiffusion
Faisceaux hertziens

Radiocommunications mobiles Figure 1 – Utilisation des fréquences


du spectre radioélectrique

depuis supplanté par plusieurs systèmes plus performants. Il y eut 1998, au moment de sa fermeture par France Telecom. Les derniers
tout d’abord Alphapage et Operator, disponibles depuis la fin des abonnés se sont vus offrir une réduction sur le passage au service
années 80 auprès de France Telecom (Alphapage) ou Télédiffusion GSM entrée de gamme, avec ou sans abonnement.
de France (Operator). Le système Alphapage de France Telecom est
resté un système à usage professionnel jusqu’en 1996 où son opé- La radiotéléphonie publique est de développement récent,
rateur eut l’idée de lancer un nouveau service utilisant les mêmes comme on pourra le voir plus en détail ci-dessous. Longtemps appe-
infrastructures de réseau mais avec deux innovations majeures : lée téléphone de voiture, du fait du poids et du besoin en énergie
des terminaux de très petite taille, de couleurs gaies et variées, à des terminaux, elle a récemment connu des changements impor-
moins de 1 000 F et, surtout, dont l’usage ne requiert aucun abonne- tants. La numérisation et l’utilisation de fréquences plus élevées
ment. Vendu sous la marque Tatoo, ce service dans lequel l’usager (900 MHz en attendant 1 800 MHz, au lieu de 150 MHz à 450 MHz)
ne paye que les coups de téléphone qu’il passe pour laisser un mes- ont permis de développer des terminaux portatifs qui en font un
sage, à l’exclusion de tout frais fixe périodique, a eu un très grand véritable outil de communication personnelle. La forte baisse du
succès, notamment auprès des jeunes. La radiomessagerie venait prix de ces terminaux et surtout du prix du service (abonnements et
d’entrer dans le marché grand public. À la même époque, à ces ser- communications), à partir de la seconde moitié des années 90, a per-
vices nationaux a commencé à s’ajouter un système supposé offrir mis le développement d’un marché grand public.
une couverture européenne, le système Ermes. Ce système, bien
que plus onéreux que Tatoo, reste relativement peu cher (un termi-
nal coûte environ 2 000 F et l’abonnement moins de 200 F par mois),
ce qui explique son développement rapide. En France, outre France
Telecom, deux nouveaux opérateurs ont obtenu une licence et com-
3. Développement
mencé à exploiter ce système à partir de 1994. Les noms de marque
choisis par ces opérateurs (Tam Tam pour TDR, filiale du groupe
de la radiotéléphonie
Générale des Eaux, et Kobby pour Bouygues) sont le signe d’une publique
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approche grand public. La concurrence avec Tatoo, plus limité mais


moins cher et sans abonnement, est très forte.
On ne peut pas quitter ce court panorama des systèmes de mobi- Contrairement au service fixe du téléphone, qui s’est développé
lité qui ont connu leur heure de gloire sans évoquer Bibop, ou très largement dès le début du XXe siècle, la radiotéléphonie publi-
réseau Pointel, le système de communication personnelle à mobilité que n’est apparue réellement qu’après la seconde guerre mondiale.
réduite que France Telecom Mobile avait lancé au début des Le premier service de radiotéléphonie mobile a été ouvert aux États-
années 90 à Strasbourg, Paris, Lille et dans quelques stations de Unis, à Saint Louis, en 1946. L’Europe a suivi quelques années plus
vacances. Les abonnés utilisaient des mobiles légers, à la norme de tard. Ces premiers réseaux n’étaient pas encore automatiques, ils
téléphonie sans fil CT2, permettant, à condition de se trouver à nécessitaient la présence d’opérateurs pour établir les appels, et les
moins de 200 mètres environ d’une borne, de passer un appel. Par terminaux, qui utilisaient des lampes à vide, étaient lourds, volumi-
contre, le système, dont l’architecture est représentée par la neux et très chers. Le terme de réseau lui-même n’était pas encore
figure 2, étant dépourvu de tout dispositif de localisation des mobi- approprié puisque la couverture était assurée par une seule cellule.
les, on ne pouvait recevoir un appel qu’après s’être inscrit manuel- Le spectre de fréquences alloué à ce service naissant étant particu-
lement à une borne donnée, et à condition de ne pas quitter sa zone lièrement étroit, la capacité en nombre d’abonnés était souvent
de couverture. Au cours d’un appel, il convenait également de ne réduite à quelques centaines de privilégiés. Malgré ce nombre
pas quitter la zone de couverture de la borne à laquelle on était rat- réduit, la congestion du réseau était souvent atteinte et la qualité du
taché, puisqu’il n’y avait pas de transfert intercellulaire. Ce système service assez déplorable. Par ailleurs, il n’était pas envisageable
a permis de sensibiliser une partie des futurs usagers de la radioté- d’assurer une couverture autre que celle de quelques grandes
léphonie cellulaire à l’utilisation d’un mobile. Il a compté jusqu’à capitales ; ni les techniques d’émission réception, ni le nombre de
95 000 abonnés pour n’en conserver que 30 000 au milieu de l’année fréquences disponibles (on ne les réutilisait pas) n’auraient permis

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RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________

léphonie cellulaire. Par exemple, le système TACS (Technical


Advanced Communication System), qui équipe la Grande-Bretagne
depuis 1986, est dérivé de l’AMPS. En France, SFR, deuxième opéra-
teur de radiotéléphonie autorisé après France Telecom, a déployé un
réseau NMT, un peu particulier.
Borne Borne Borne Borne Tous ces réseaux sont basés sur la transmission analogique de la
radio radio radio radio parole en modulation de fréquence. Les bandes allouées par les
autorités de réglementation varient selon les pays mais sont géné-
ralement situées autour de 450 MHz ou de 900 MHz. La couverture
de ces systèmes est à peu près générale à l’échelle d’un pays et la
capacité en abonnés est de plusieurs centaines de milliers d’abon-
nés. En Europe, le pays qui, avec deux réseaux concurrents utilisant
Unité Unité
tous deux le système TACS, a compté le plus grand nombre d’abon-
de de
raccordement raccordement
nés raccordés à un réseau analogique est la Grande-Bretagne qui a
dépassé le million d’usagers avant l’installation de réseaux GSM (en
1993, mais chiffre déjà valable depuis 1990). Aujourd’hui encore,
tous standards confondus, le plus fort taux de pénétration est cons-
taté en Scandinavie, plus de 35 % des populations finlandaise ou
suédoise possédant un terminal NMT (à 450 ou 900 MHz) ou GSM.
Cependant, il subsiste encore de fortes disparités entre les pays ; la
Réseau Réseau
France, même si elle comble progressivement son retard sur ses
téléphonique TRANSPAC
voisins européens, a un taux de pénétration trois fois inférieur à
celui de la Suède. Il semble que ce soit l’évolution rapide du type de
terminaux, dans certains systèmes, qui ait favorisé le développe-
ment plus important dans les pays utilisant ces systèmes. En effet,
Serveur les terminaux ont évolué très rapidement pendant la fin des années
Centre 80. Alors que la décennie avait commencé avec des terminaux mon-
de d'exploitation
facturation tés en véhicules, vers le milieu des années 80 sont apparus des por-
tables, lourds à porter mais utilisables n’importe où pendant deux
ou trois heures, puis, à partir de 1988, des portatifs, faciles à porter
(moins de 200 g) et disposant d’une autonomie au départ d’une
dizaine d’heures, aujourd’hui de plusieurs jours. À l’époque des sys-
Centre
d'autorisation
tèmes analogiques, l’émergence de ces portatifs ne s’est pas faite de
manière uniforme en Europe. Les pays utilisant un système fonc-
tionnant à 900 MHz ont été privilégiés ; techniquement, il est plus
facile de miniaturiser un terminal opérant dans cette bande qu’à
Figure 2 – Architecture du réseau Pointel 450 MHz.
La présence de portatifs a entraîné le succès, celui-ci a eu un effet
de baisse sur les prix des terminaux et c’est ainsi qu’on a pu voir des
d’offrir une couverture « nationale », c’est-à-dire de la quasi totalité réseaux comme le réseau londonien fortement saturé, avec une
d’un pays. qualité de service diminuant dangereusement.
Pendant trente ans, jusqu’au début des années 80, les seuls pro- Heureusement, depuis déjà une dizaine d’années, la CEPT (Confé-
grès concerneront l’automatisation des réseaux et la très relative rence européenne des postes et télécommunications) avait lancé
miniaturisation des terminaux, grâce à l’arrivée des semi-conduc- l’étude d’une norme européenne, le GSM (groupe spécial systèmes
teurs. Mais la capacité et la qualité de service resteront à peu près mobiles publics de radiocommunications fonctionnant dans la
inchangées. bande des 900 MHz). Ce sujet fait l’objet de l’article Réseaux cellulai-
res. Réseau GSM [E 7 364].
Durant les années 70, les développements de la microélectroni-
que intégrée et des microprocesseurs opèrent une révolution dans
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le monde des télécommunications. Cette fois, les radiocommunica-


tions mobiles ne vont pas en être exclues. Des systèmes beaucoup
plus complexes vont voir le jour : les réseaux cellulaires. Le concept 4. Radiotéléphonie privée.
de radiotéléphonie cellulaire est décrit plus en détail dans l’article
Réseaux cellulaires. Principes généraux. Systèmes analogiques Marché
[E 7361]. Ce nouveau concept est fondé sur la réutilisation des fré-
quences, à savoir que, pour une puissance d’émission raisonnable
(quelques dizaines de watts par émetteur), le champ rayonné à plus La radiotéléphonie privée, c’est-à-dire la fourniture, à des groupes
de quelques kilomètres du lieu d’émission est assez faible pour fermés d’usagers, d’un service de radiotéléphonie sans accès au
qu’on puisse à nouveau utiliser cette fréquence. Ce concept, intro- réseau fixe de téléphonie public fait l’objet d’une étude séparée. On
duit par les Bell Laboratories et la société américaine Motorola, a été peut cependant rappeler que ce type de réseau est resté très long-
étudié également en Europe dans les années 70. Aux États-Unis, le temps limité à quelques catégories d’usagers (flottes de taxis,
premier réseau préopérationnel utilisant la norme AMPS (Advanced d’ambulances ou de bus, surveillance d’aéroports) et jusqu’aux
Mobile Phone Service) s’est ouvert à Chicago en 1979. En Scandina- années 80, le concept de réseau monocellulaire a prévalu. L’exploi-
vie, les opérateurs de télécommunication, alors tous des administra- tant du réseau était, le plus souvent, l’utilisateur lui-même, qui se
tions publiques, s’associent à certains constructeurs locaux (Nokia, voyait allouer une ou quelques fréquences dont il avait l’exclusivité
Ericsson) pour définir le système NMT (Nordic Mobile Telephone). dans une région donnée. La rareté des fréquences a alors amené
Ce système est opérationnel en Suède en septembre 1981, avant l’emploi de l’alternat, un canal radio étant affecté à une communica-
d’être rapidement étendu à la Norvège, au Danemark et à la Fin- tion pour les deux sens de transmission. Cette même rareté a finale-
lande. Aujourd’hui, ces deux systèmes sont établis avec quelques ment incité le législateur à faire exploiter par des opérateurs
variantes dans une bonne partie des pays qui ont adopté la radioté- indépendants des usagers eux-mêmes des réseaux dits à ressour-

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ces partagées (en anglais, des trunks), dans lesquels le spectre


Principaux sigles
alloué au réseau est affecté dynamiquement aux communications
entre usagers d’une même entité, sans préaffectation. La pénurie est Sigles Définition
ainsi mieux répartie, sur le même principe qu’un réseau public.
Jusqu’à présent, ces réseaux, appelés en France les 3RP, s’appuient CSE CAMEL Service Environment
sur une norme analogique. Une vraie norme européenne, numéri- CTIA Cellular Telecommunications Industry
que a été définie par l’ETSI. Il s’agit du projet TETRA (Trans Euro- Association
pean Trunked Radio) qui associe codage numérique de la parole et CTR Common Technical Regulations
transmission de données, procurant aux utilisateurs professionnels
un degré de sécurité inconnu jusqu’alors. Les premiers systèmes DCS Digital Communication System
TETRA, qui fonctionnent dans la bande des 400 MHz, selon un pro- DECT Digital European Cordless Telephone
cédé de modulation à répartition dans le temps (AMRT d’ordre 4) DRG Direction de la Réglementation Générale
sont apparus en 1996. Une présentation complète de ce système se
trouve dans la référence bibliographique [1]. Un projet de réseau DTAP Direct Transfert Application Part
paneuropéen à la norme TETRA couvrant au moins le Royaume-Uni, DTI Department of Trade and Industry
la France, l’Allemagne et l’Espagne est en cours d’étude, au gré des DTR Data Terminal Ready
attributions de licences nationales par les gouvernements respec-
tifs. Ce réseau sera exploité par des opérateurs nationaux qui met- EN European Network
tront leur système à disposition principalement des entreprises ETS European Telecommunication Standard
possédant des flottes de véhicules. À côté de ce grand réseau, le ETSI European Telecommunication Standard
marché s’oriente vers la modernisation des réseaux radio des forces Institute
de sécurité (police, pompiers, ambulanciers), marché déjà couvert
dans certains pays, dont la France, par le standard Tetrapol, un sys- FACCH Fast Associated Control Channel
tème conçu par la société Matra Communication à partir du système FCC Federal Communication Commission
Rubis qu’elle a vendu à la Gendarmerie nationale. FDD Frequency Division Duplex
FDMA Frequency Division Multiple Access
FFSK Fast Frequency Shift Keying
Principaux sigles FPLMTS Future Public Land Mobile Telecommunication
System
Sigles Définition FSK Frequency Shift Keying
3 RD Réseaux radio à données partagées GMSK Gaussian Minimum Shift Keying
3 RP Réseaux radio à ressources partagées GPRS General Packet Radio Service
AGCH Access Grant Channel GPS Global Positioning System
AMPS Advanced Mobile Phone Service GSM Groupe spécial systèmes mobiles publics
ART Autorité de régulation des télécommunications de radiocommunications fonctionnant
dans la bande des 900 MHz
AuC Authentication Centre
HLR Home Local Register
BCCH Broadcast Control Channel
IDATE Institut de l’audiovisuel
BCF Base Common Functions et des télécommunications en Europe
BSC Base Station Controller IFHO Interfrequency Handoff
BSS Base Station Sub System IMEI International Mobile Equipment Identity
BSSMAP Base Station System Mobile Application Part IMSI International Mobile Subscriber Identity
BTS Base Transmitter Station IMT-2000 International Mobile Telecommunication 2000
C/I Carrier / Interferer IP Intelligent Peripheral
CAA Centre d’abonné numérique à autonomie
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ISDN Integrated Services Digital Network


d’acheminement
ITA Interim Type Approval
CAMEL Customised Application of Mobile Enhanced
Logic IWF Interworking Functions
CBSC Centralised Base Station Controller JD Joint Multiuser Detection
CCCH Common Control Channel L2ML Layer 2 Management Link
CCH Control Channel LAI Location Area Identity
CDMA Code Division Multiple Access LAN Loal Area Network
CEPT Conférence européenne des postes LAP D Layer 2 Application Part D
et télécommunications Loran_C Long Range Navigation C
CGSA Cellular Geographic Services Area LPC Linear Predictive Coding
CKSN Ciphering Key Sequential Number LTP Long Term Prediction
CMAR Conférence mondiale administrative MAP Mobile Application Part
des radiocommunications
MET Matra Ericsson Télécommunications
CMIP Common Management Information Protocol
MIC Modulation par impulsions codées
CNET Centre National d’Études
des Télécommunications MMO Mannesmann Mobilfunk
CR Centre régional MoU Memorandum of Understanding

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RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________

Principaux sigles Principaux sigles


Sigles Définition
Sigles Définition
MS Station mobile
SCS Société de commercialisation de services
MSC Mobile Switching Centre
SDCCH Stand-alone Dedicated Control Channel
MSRN Mobile Subscriber Roaming Number
SFH Slow Frequency Hopping
MSS Mobile Satellite System
MSSP Mobile Services Switching Point SIB Service Independent Building Blocks
MT Mobile Termination SID System Indentification Device
MTX Mobile Telephony eXchange SIM Subscriber Identity Module
NMC Network Management Centre SMP Service Management Point
NMC Nortel Matra Cellular SSP Service Switching Point
NMT Nordic Mobile Telephone TA Terminal Adaption
O & M BSS Base Station System operation TACS Total Access Communication System
and maintenance
OMC Operation and Maintenance Centre TBR Technical Basis for Regulation
OML Operation and Maintenance Link TCH Traffic Channel
OMR-R Operation and Maintenance Centre for Radio TCP/IP Transmission Control Protocol / Internet
Protocol
OSI Open Systems Interconnection
TD-CDMA Time Division CDMA
PABX Private Automatic Branch eXchange
TDD Time Division Duplex
PAD Packet Assembly Diassembly
PCH Paging Channel TDMA Time Division Multiple Access
PCN Personal Communication Network TE Terminal Equipment
PCS Personal Communication Services TEI Terminal Equipment Identity
PHS Private Home System TETRA Trans European Trunked Radio
PIN Personal Identity Number TMN Telecommunication Management Network
PLMN Public Land Mobile Network TMSI Temporary Mobile Subscriber Identity
PN offset Pseudorandom Noise TRAC Technical Regulatory Action Committee
RACH Random Access Channel TRX Transceiver
RBOC Regional Bell Operating Company
UDI Unrestricted Digital Information
RHD 900 Réseau haute densité à 900 MHz
UGR Unité de gestion de relais
RNIS Réseau numérique à intégration de services
UIT Union internationale des télécommunications
RPE Regular Pulse Excitation
UMTS Universal Mobile Telecommunication System
RSL Radio Signalling Link
RTCP Réseau téléphonique commuté public UTL Unité de traitement de localisation
SACCH Slow Associated Control Channel UTRA Universal Terrestrial Radio Interface
SCE Service Creation Environment VLR Visitor Local Register
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SCP Service Control Point W-CDMA Wide Band CDMA

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P
O
U
Réseaux cellulaires R

E
par Jean CELLMER N
Ingénieur des télécommunications
Directeur technique et des systèmes d’information Dolphin Telecom

S
Données économiques
A
1. Situation réglementaire présente du marché européen. Ils sont, depuis 1995, entrés dans leur phase de déclin, pour ne plus
représenter, fin 1997 que 20 % de part de marché en Europe, essentiellement
V
Jusqu’au milieu des années 80, les communications mobiles sur les
réseaux publics représentaient une très faible part du marché des télécommu-
nications. Au contraire du téléphone fixe, ce service n’était disponible que
grâce au système TACS. Beaucoup de ces systèmes disparaîtront avant
l’an 2000.
● Le système TACS est utilisé en Autriche, Espagne, Grande-Bretagne
O
dans les pays industrialisés et même parmi ceux-ci, il s’en trouvait, dont la
France, qui ne proposaient qu’un service limité en couverture et en nombre
d’abonnés. Or, ce domaine allait être, à partir de 1987 en Angleterre, 1989 en
(2 opérateurs), Irlande, Italie, Malte, et représente, fin 1997, 6 807 000 abonnés,
soit 12,4 % du marché européen. I
France, ainsi qu’en Scandinavie, le champ d’expérience de la dérégulation ● Le système NMT (450 et/ou 900) est utilisé en Andorre, Autriche, Bel-
européenne des services de télécommunications. Cette tendance à autoriser
un deuxième, voire un troisième opérateur, à exploiter un réseau de télépho-
gique, République de Chypre, Danemark, Iles Faroes, Finlande, France (SFR),
Hongrie, Islande, Luxembourg, Norvège, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et
R
nie mobile en compétition avec l’opérateur public traditionnel, allait se géné- représente, fin 1997, 3 595 000 abonnés, soit 6,6 % du marché européen. Fin
raliser avec l’implantation des réseaux GSM et DCS. Dès 1993, la plupart des 1992, il représentait 38 % de ce marché (avec 2 350 000 abonnés).
pays européens avaient deux opérateurs GSM. Le Royaume-Uni, ainsi que ● Le système Radiocom 2000 n’est implanté qu’en France. Après avoir
plus récemment l’Allemagne et la France ont ensuite accordé une licence
d’exploitation à un ou deux opérateurs DCS 1800. Fin 1997, cette tendance à
accorder une ou deux licences cellulaires à la norme DCS 1800 se généralise à
représenté, fin 1992, 320 000 abonnés (5,8 % du marché européen), il n’était
plus utilisé fin 1997 que par 50 500 abonnés, soit 0,1 % du marché européen.
Ce système cessera de fonctionner début 1999.
P
travers toute l’Europe.
En dehors de l’Europe, c’est toujours l’Asie du Sud-Est, avec en particulier
Hong-Kong, Taiwan, mais aussi Singapour, la Thaïlande ou l’Indonésie qui
● Le système C-NETZ n’est utilisé qu’en Allemagne et au Portugal. Il repré-
sente, fin 1997, 522 000 abonnés (1 % du marché européen). En Allemagne, il
est maintenant bien supplanté par le GSM et le DCS.
L
constituent les marchés en pleine explosion.
Aux États-Unis, deux opérateurs cohabitent depuis une dizaine d’années
● Le système RTMS, premier système proposé aux abonnés italiens a été
supplanté par le TACS, puis par le GSM, l’Italie étant toujours le pays d’Europe
où le marché du cellulaire connaît la plus forte expansion. On y compte, fin
U
dans chaque zone locale où sont implantés deux réseaux mobiles. L’un de ces
opérateurs est l’opérateur local de téléphonie fixe (wire line operator). À côté
de ce marché cellulaire traditionnel, les États-Unis ont introduit en 1994 le con-
1997, 3 467 000 abonnés TACS et 7 372 000 abonnés GSM. Le système RTMS
a fort logiquement disparu après avoir culminé à 80 000 abonnés. S
cept de communication personnelle. Des licences régionales ont été attri- ■ Opérateurs européens
buées, aux enchères payantes, à des groupes nouveaux, pour opérer des
réseaux de mobiles portatifs dans la bande 1,9 GHz, sans que la technologie À l’intérieur de la Communauté Européenne, la directive est claire : tous les
ne soit imposée. Beaucoup de ces nouveaux opérateurs ont choisi un système pays membres doivent ouvrir le domaine de la radiotéléphonie cellulaire à la
adapté du DCS 1800 européen, le PCS 1900. La plupart des autres ont com- concurrence. Alors que seules la France (avec SFR), la Suède (pourtant hors
mencé dès 1996 à expérimenter le système CDMA. Communauté, avec Comvik) et la Grande-Bretagne (avec Vodafone), l’avaient
déjà fait pour les réseaux analogiques, l’arrivée des réseaux GSM a été l’occa-
Enfin, au Japon, où le marché du cellulaire est longtemps resté confidentiel, sion d’appliquer cette directive. Les pays scandinaves non-membres de la
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on assiste depuis 1995 à un décollage très spectaculaire, grâce à des systèmes Communauté ne sont pas en reste, les pays d’Asie du Sud-Est, l’Australie et
de communication de proximité, plus spécialement destinés aux piétons, les États-Unis non plus.
comme l’avait pu être le Bibop français, mais en offrant les vraies fonctionna-
Pour les réseaux GSM, la situation en Europe au 1er juin 1998 (source :
lités d’un téléphone cellulaire. Ces systèmes nommés PDC et PHS ont attiré
FinancialTimes/X.25 Partnership et la Lettre des Télécommunications/Groupe
plus de 25 millions d’abonnés à fin 1997, neuf opérateurs différents se parta-
Les Echos) était la suivante :
geant le marché. Le taux de croissance de la seule année 1997 s’établissait à
53 % ! — Autriche : deux opérateurs GSM, Mobilkom (aussi opérateur NMT) et
Maxmobil ;
— Allemagne : deux opérateurs GSM, T-Mobil et MMO (Mannesmann
2. Marché actuel en Europe Mobilfunk), ainsi que deux opérateurs DCS, E-PLUS, et E2 ;
— Belgique : le monopole de Belgacom a disparu en 1996, année de l’attri-
En 1994, alors que l’essentiel du marché, sauf en Allemagne, était encore
bution d’une licence GSM à une filiale de France Telecom, l’opérateur Mobis-
constitué par les réseaux analogiques utilisant les normes qui ont été décrites
tar. Une troisième licence (DCS 1800) a été accordée fin 1997 à KPN ;
précédemment, le nombre d’abonnés à ces réseaux était de l’ordre de
— Danemark : les deux opérateurs GSM, Sonofon et Tele Danmark, sont
8 millions, et on prévoyait une croissance d’un million et demi par an pendant
maintenant concurrencés par Mobilix, filiale de France Telecom, et Telia Dan-
les cinq années suivantes. Fin 1997, le nombre d’abonnés aux réseaux cellu-
mark, deux nouveaux opérateurs qui peuvent utiliser à la fois des fréquences
laires atteignait 55 millions en Europe, 200 millions dans le monde entier.
GSM 900 et DCS 1800 ;
Toutes les prévisions, d’où qu’elles viennent, ont été balayées par l’incroyable
— Finlande : aux deux opérateurs GSM 900, Telecom Finland et Radiolinja,
croissance de ce marché, qui est passé en quelques années d’un marché stric-
est venu s’ajouter début 1998 un opérateur DCS 1800, Telia Finland ;
tement professionnel à un marché grand public.
— France : les deux opérateurs France Telecom et SFR, qui opèrent chacun
un réseau analogique en forte décroissance et un réseau GSM, ont été rejoints
■ Parts de marché des différents systèmes analogiques
mi 1996 (date d’ouverture) par un opérateur DCS 1800, Bouygues Telecom. En
À l’origine nationaux, certains systèmes analogiques ont connu un réel suc- 1999, l’attribution de fréquences 1 800 MHz aux opérateurs GSM 900 et vice
cès international et ont ainsi contribué à réduire la fragmentation du marché versa tendra à banaliser les trois licences accordées ;

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P RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________


O
U — Grande-Bretagne : on trouve deux opérateurs GSM 900, Cellnet et Voda- fert d’un manque de ressources pour accompagner efficacement sa politique

R fone ainsi que 2 opérateurs DCS 1800, Orange et One-2-One, filiale de l’opéra-
teur généraliste Cable and Wireless ;
— Grèce : aux deux opérateurs GSM 900, Panafon (filiale de France Tele-
technique. Mi 1992, un accord avec le canadien Nortel s’est concrétisé par la
création d’une filiale commune, Nortel Matra Cellular (NMC), qui grâce aux
compétences réunies des deux entreprises (commutation pour Nortel, radio
com et de l’opérateur anglais Vodafone) et TeleSTET, est venu s’ajouter début pour Matra), est capable d’offrir un système complet. Nortel Matra Cellular a
1998 un opérateur DCS 1800, Cosmote ; été choisi comme fournisseur de la moitié des sous-systèmes radio du réseau
— Hollande : aux deux opérateurs GSM 900, les PTT et Libertel, sont venus GSM de France Telecom ainsi que d’une grande partie des sous-systèmes

E s’ajouter, début 1998, à la suite d’une enchère payante, deux opérateurs


DCS 1800, Dutchtone et Telfort. Dutchtone est une filiale de France Telecom ;
— Irlande : le monopole PTT (Eircell) est maintenant concurrencé par Esat
radio DCS 1800 de Bouygues Telecom. À l’étranger, NMC a pris une part signi-
ficative du marché des équipements de réseau DCS 1800 en Europe, en Asie
et même PCS 1900 aux États-Unis.

N Digifone, nouvel opérateur GSM 900, qui a ouvert son réseau en 1997 ;
— Italie : on trouve deux opérateurs GSM 900, Telecom Italia et Omnitel ;
— Luxembourg : le monopole PTT existe toujours ;
● Motorola : Motorola est un des leaders mondiaux de la radiotéléphonie
cellulaire analogique, grâce à sa part de marché en Amérique du Nord et grâce
à son implication dans le développement du système TACS. En GSM, ses posi-
— Norvège : deux opérateurs GSM, Telenor Mobil et NetCom, maintenant tions sont restées plus modestes car Motorola ne produit que le sous-système
autorisés à utiliser des fréquences DCS ; radio (BSC, BTS avec leur OMC) alors que beaucoup d’opérateurs ont privilé-
— Portugal : les deux opérateurs GSM 900, TMN et Telecel, ont été rejoints gié les offres complètes pour leurs premières commandes. En France, Moto-

S en 1997 par une filiale de France Telecom, Mainroad, qui opère un réseau
mixte GSM 900/DCS 1800 ;
— Espagne : aux deux opérateurs GSM 900, Telefonica et Airtel, s’ajoute
rola a été retenu par France Telecom, notamment pour son système de
microcellules, très employé à Paris, et fournit aussi des équipements à SFR.
● Nokia : société finlandaise bien connue dans le domaine de la radiotélé-

A maintenant un troisième opérateur DCS 1800, filiale de la société Retevision ;


— Suède : des trois opérateurs, qui s’appellent maintenant respective-
ment, Comvik, Europolitan, Telia Mobile, les deux derniers ont accès aux fré-
phonie cellulaire grâce à son implication dans le système NMT, Nokia est
devenue en quelques années le numéro deux incontesté du GSM. Bien qu’a
priori moins expérimenté dans ce domaine que les grands commutants, Nokia
V quences GSM 900 aussi bien qu’aux fréquences DCS 1800 ;
— Suisse : monopole PTT, rebaptisé Swisscom, le réseau comprend des
systèmes GSM 900 et DCS 1800 ;
a su développer un MSC sur la base de son produit DX 200 et propose
aujourd’hui une offre complète. En France, Nokia fournit une grande part du
réseau SFR ainsi qu’une partie des équipements du réseau de Bouygues Tele-
O — il existe également des réseaux cellulaires GSM 900 à Chypre, à Gibral-
tar, à Guernesey, à Jersey, en Islande ;
— aux Iles Faroes, on trouve encore un réseau NMT 450/900 et à Malte un
com.
● Nortel : comme tous les grands des télécommunications non européens,

I réseau TACS, sans que des réseaux GSM y soient pour le moment installés ;
— en Europe de l’Est, les réseaux GSM se sont également fortement déve-
loppés ces toutes dernières années, notamment en République Tchèque, Slo-
Nortel a tardé à s’intéresser au GSM. Il y est venu en proposant un MSC,
s’appuyant sur l’interface A. Par la suite, un partenariat avec Matra Communi-
cation a permis, au travers de la filiale commune Nortel Matra Cellular, de pro-

R vaquie, Hongrie, Roumanie, ou Pologne.


■ Constructeurs de réseaux cellulaires
poser une offre complète.
● Philips : la filiale allemande de Philips, PKI, déjà fournisseur d’équipe-
ments NMT, associée à Bosch, a produit un système radio GSM mais, ne dis-
Si, pour les réseaux analogiques, la compétence en radiocommunications posant pas de MSC, a trouvé en Siemens le partenaire complémentaire
était primordiale pour acquérir une part de marché dans les infrastructures de indispensable. Par le jeu des fusions, l’offre de produits Philips est devenue
réseaux, pour le GSM, norme d’un véritable système complet avec une grande celle de Lucent.

P part laissée à la commutation, certains constructeurs ont trouvé l’opportunité


d’entrer sur un marché qui leur semblait interdit. D’autres, cantonnés dans
leur marché national par une norme analogique trop peu répandue, profitent
● Siemens : Siemens a commencé par développer un MSC qui a déjà été
associé avec les sous-systèmes radio de Philips et de Motorola. Aujourd’hui,
Siemens produit également des sous-systèmes radio, notamment en

L du GSM pour atteindre une dimension internationale. Par ailleurs, les coûts de
développement du système GSM sont sans commune mesure avec ceux des
réseaux analogiques ; presque tous les candidats fournisseurs d’équipements
DCS 1800. En France Siemens continue de fournir des MSC pour le réseau
SFR.

U de réseaux ont dû passer des accords, rechercher des partenariats pour, d’une
part, partager les coûts et, d’autre part, s’ouvrir des parts de marché dans des
pays qui ne leur étaient pas accessibles. Enfin, l’existence d’une véritable
3. Tarification dans un réseau européen
■ Politiques tarifaires dans les réseaux analogiques
S interface ouverte entre la partie commutation et la partie radio de ces réseaux
a incité certains opérateurs à se spécialiser et certains opérateurs à mélanger
les fournisseurs. En particulier, les opérateurs traditionnels du réseau fixe ont
Le développement de la radiotéléphonie cellulaire analogique s’étant effec-
tué à l’intérieur de marchés nationaux, avec des systèmes très différents, les
généralement privilégié les compagnies fournisseurs de leur commutation politiques tarifaires des opérateurs ont été très variables d’un pays à l’autre. Il
publique pour acheter les MSC du nouveau réseau GSM, la plate-forme maté- en résultait fin 1991 (avant toute influence du GSM) des taux de pénétration
rielle étant la même. tout à fait différents.

Certains consortiums créés à l’origine du GSM ont disparu, d’autres se sont


créés plus récemment, le résultat, pour les principaux fournisseurs, à fin 1998, Pour une population de 1 000 habitants, fin 1991 :
étant le suivant. — France .................................. 6,7 abonnés (France Telecom + SFR) ;
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● Alcatel : Alcatel, absent des réseaux analogiques, a profité de son expé- — Allemagne ........................... 8,6 abonnés ;
rience en commutation publique pour, d’abord en association avec AEG et — Italie ...................................... 9,7 abonnés ;
NOKIA (consortium ECR 900), puis seul, mettre au point et vendre un système — Grande-Bretagne ................. 21,5 abonnés (Cellnet + Vodafone) ;
complet. C’est l’exemple d’une société entrant dans la radiotéléphonie cellu- — Pays Scandinaves ............... 56,5 abonnés.
laire grâce au GSM. En France, Alcatel fournit les deux opérateurs, France
Telecom et SFR.
On constate que les pays où la norme était vraiment nationale ont été péna-
● ATT (devenu Lucent) : le numéro deux mondial des télécommunications,
lisés par rapport à ceux qui avaient choisi les systèmes NMT ou TACS. À cet
bien qu’impliqué dans l’AMPS en Amérique du Nord, a d’abord négligé long-
égard, l’exemple de l’Italie est intéressant, puisque le décollage du marché est
temps le GSM. Depuis 1992, il prend une part active au développement de ce
lié à l’introduction du TACS et que, aujourd’hui encore, fin 1998, il y a plus de
standard, notamment en offrant un système complet (commutation et radio)
trois millions d’abonnés à ce système. Une norme qui ne s’exporte pas
dans les pays du Golfe et en Asie.
conduit à des équipements de réseaux plus chers pour l’opérateur, donc des
● Ericsson : un des grands des réseaux analogiques, fournisseur à la fois frais d’abonnement et de communications plus élevés, ainsi qu’à des termi-
en Europe, aux États-Unis et même au Japon. Rare constructeur à maîtriser à naux plus coûteux mais aussi moins pratiques. Seuls les systèmes NMT 900
la fois la commutation (avec un MSC sur plate-forme AXE 10) et la radio sans et TACS, profitant de la fréquence plus élevée et surtout de l’effet de série, ont
partenariat, Ericsson est resté le premier fournisseur de réseaux GSM. En vu apparaître des portatifs légers (moins de 120 g pour les plus légers) à des
France, il fournit la moitié des MSC du réseau de France Telecom, ainsi que prix attractifs (moins de 3 000 F en Grande-Bretagne). De plus, dans certains
tous les MSC du réseau de Bouygues Telecom à travers sa filiale Matra Erics- pays, comme la France, la rareté des fréquences allouées à la radiotéléphonie
son Télécommunications (MET). Par contre, Ericsson n’a pas vendu de sys- cellulaire (2 x 2 MHz pour le réseau de la SFR !) a longtemps conduit les opé-
tèmes radio en France. rateurs à freiner la demande par le tarif. Si on reprend à titre d’exemple les
● Matra Communication : Matra Communication est apparu dans le pays déjà cités, les charges annuelles moyennes et les prix des terminaux
domaine de la radiotéléphonie publique par le biais de Radiocom 2000, stan- usuels étaient, en 1992, au moment de l’arrivée du GSM respectivement les
dard national français développé avec France Telecom. Le GSM constituait suivants (source : BIS Marketing Decisions, Mobile Communication Market
une opportunité de croissance vers le marché européen mais la société a souf- Report, March 93) :

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_________________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX CELLULAIRES


P
O
— France : 11 600 F de charges + 10 500 F pour un mobile non portatif ; Enfin, en mars 1997, France Telecom a lancé une offre destinée aux faibles
U
— Allemagne : 11 600 F de charges + 6 300 F pour un mobile non portatif ;
— Italie : 7 900 F de charges + 6 800 F pour un mobile TACS portatif ;
— Suède : 6 300 F de charges + 5 800 F pour un mobile NMT 900 portatif ;
consommateurs, la carte prépayée. Les autres opérateurs ont, comme à l’habi-
tude, été obligé de suivre cette nouvelle forme de vente du service. La
« Mobicarte » de France Telecom a pour équivalent « Entrée Libre » chez SFR
R
— Grande-Bretagne : 7 900 F de charges + 4 200 F pour un mobile TACS et « Nomad » chez Bouygues Telecom. Pour moins de 150 F, il est maintenant
portatif. possible d’acheter une carte SIM qui contient 30 min ou 1 h de communication
à utiliser dans un délai de l’ordre de trois mois. Le succès de ce système pro-
La Grande-Bretagne a, la première, mis au point un système de distribution
des abonnements original, système repris par les premiers opérateurs GSM,
notamment en France. Un réseau de distribution indépendant des opérateurs,
vient essentiellement de l’absence d’abonnement : les usagers sont soulagés
de ne pas avoir à s’engager sur une longue période (dans les autres formules,
il est habituel de demander un engagement d’un an, notamment lorsque le
E
mais bien entendu agréés par ceux-ci, est mis en place, les sociétés de com-
mercialisations de services (SCS) (Services Providers en Grande-Bretagne)
sont l’interlocuteur unique de l’abonné (en France, pour les réseaux GSM de
prix du mobile est artificiellement réduit par une subvention). Soit le mobile
est fourni en sus, dans un coffret spécial (là encore, il s’agit d’un mobile spé-
cialement destiné à ce type de coffret), soit l’usager insère sa carte dans un
N
France Telecom et de SFR uniquement, Bouygues Telecom n’ayant pas adopté
mobile quelconque, par exemple un mobile plus ancien, acheté d’occasion.
ce principe). En Grande-Bretagne, dès l’époque des réseaux analogiques, ce
système a conduit à une baisse artificielle du prix de vente des terminaux, car Certaines de ces formules de commercialisation ont eu un impact sur la
le Service Provider recevait un bonus de l’opérateur pour chaque abonnement
placé. La limite du système a été atteinte lorsque certains Services Providers
ont vendu des abonnements à des personnes incapables ou non désireuses de
technique des terminaux d’abonnés. Le GSM était prévu à l’origine pour que
le mobile ne soit pas lié avec l’abonnement : on peut normalement insérer une
carte SIM de n’importe quel opérateur dans n’importe quel mobile. Avec
S
payer ensuite les charges mensuelles. De nombreuses faillites, suivies de
regroupements, sont intervenues en 90-91 dans ce secteur. En France, le prin-
cipe de remise sur le prix d’achat du terminal à condition de coupler cet achat
l’apparition des coffrets dans lesquels l’abonné ne paie pas le mobile à son
vrai prix, voire n’a pas d’engagement sur la durée de son abonnement (carte
prépayée, en particulier), les opérateurs ont cherché à se protéger et à fidéliser
A
avec un abonnement a été repris par les trois opérateurs pour lancer le GSM.
En 1997, toutefois, d’un commun accord, ces opérateurs ont décidé de réduire
le montant de la subvention, la passant progressivement de 1 500 F à 500 F.
leurs abonnés en limitant l’usage du mobile à une carte fournie par eux-
mêmes. Ainsi, l’acheteur d’un coffret Ola ne peut pas insérer une carte SFR
dans son mobile (il en est de même pour l’abonné au pack SFR vis-à-vis d’une
V
■ Particularités du GSM
Le GSM possède deux caractéristiques qui ont une influence sur le mode de
carte Itinéris (Itinéris étant le nom de marque du réseau GSM de France Tele-
com). Cette évolution technique, appelée SIMLOC est une fonction qui avait
été introduite à la demande des opérateurs DCS 1800 britanniques, qui se fai-
O
tarification et son niveau :
— l’abonnement n’est plus lié à la possession d’un mobile, mais à la déten-
tion d’une carte à mémoire. Le système C-Netz allemand a déjà expérimenté
saient concurrence à coup de fortes subventions aux ventes de mobiles.
La principale conséquence de cette guerre des prix et des formules est
d’avoir fait de la France l’un des pays d’Europe les moins chers pour les com-
I
ce concept, mais bien entendu sur une moins grande échelle ;
— un abonné d’un opérateur peut utiliser le réseau d’un opérateur étran-
ger, c’est ce qu’on appelle l’itinérance internationale (ou roaming selon le
munications cellulaires. Il en résulte un taux de pénétration qui, sans s’appro-
cher du taux de 50 % de la population que l’on rencontre communément dans
les pays scandinaves était à fin août 1998 de 14,7 %. À cette date, la France
R
vocabulaire anglo-saxon). Là encore, le concept a déjà été expérimenté, en comptait en effet 8,5 millions d’abonnés aux différents réseaux cellulaires,
Amérique du Nord avec le système AMPS et en Europe avec le système NMT dont seulement 69 300 utilisaient encore un réseau analogique, Radiocom
900. 2000 ou NMT-F. Sur les six derniers mois, la croissance a été de 2,1 millions,
L’adoption de ces deux principes à l’échelle européenne, ajoutée comme on
l’a vu à la concurrence systématique entre deux ou trois opérateurs dans cha-
soit 33 %.

4. Évolution du marché dans les cinq ans à venir


P
que pays, a créé un décloisonnement des marchés nationaux et a contribué à
niveler les tarifs.
En effet, on imagine mal un opérateur conservant seul des tarifs notable-
Le GSM 900 et 1800 est devenu le standard cellulaire non seulement euro-
péen mais aussi mondial, puisque l’Asie l’a adopté et que même les États-
L
ment plus élevés que ses voisins ou des fournisseurs vendant leurs terminaux
beaucoup plus cher dans un pays donné. Il est tout à fait possible d’acheter
son terminal dans le pays européen où il est le moins cher, puis de s’abonner
Unis, par le biais du PCS 1900 accueillent maintenant des réseaux dérivés du
GSM. L’Australie, la Chine Populaire, les Pays du Golfe, Hong-Kong, la Nou-
velle Zélande, Singapour, l’Afrique du Sud, Taiwan ont déjà adopté le GSM
U
chez l’opérateur le moins exigeant. Ce dernier point est toutefois limité par la
nécessité de choisir un opérateur qui a signé un accord d’itinérance avec un
de ses opérateurs nationaux (ce qui est généralement le cas), et par le fait que
comme norme numérique unique ou en concurrence avec le standard améri-
cain (cas de Taiwan et de Hong-Kong). Le tableau A résume bien l’évolution
du succès du GSM à travers le monde. Le seul standard en mesure de le con-
S
les appels locaux deviennent des appels internationaux, si on est abonné à currencer sera, jusqu’à l’avènement de l’UMTS, donc d’ici 2005, le CDMA dit
l’étranger. Par contre, on obtient un meilleur service. En effet, les opérateurs « IS-95 », c’est-à-dire le CDMA d’origine nord américaine. Ce standard est lui
d’un pays donné passant en principe des accords d’itinérance avec plusieurs aussi maintenant bien reconnu, en Amérique du Nord et au Japon où il est
opérateurs d’un autre pays, un abonné en voyage bénéficie d’une meilleure considéré comme une norme nationale.
couverture qu’un abonné local, son mobile cherchant en permanence le
meilleur signal au lieu de ne pouvoir se connecter qu’à un seul réseau.
En France, la vraie guerre des tarifs a commencé en 1996, avec l’ouverture
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du réseau de Bouygues Telecom. Cet opérateur, qui ne disposait à l’époque


Tableau A – Évolution du nombre d’opérateurs GSM
que d’une couverture limitée à l’Ile-de-France quand ses concurrents étaient
déjà présents dans la plupart des régions, devait se démarquer de France Tele- dans le monde
com et de SFR. C’est ainsi qu’est apparue pour la première fois dans un réseau
de télécommunications la notion de forfait. Pour 240 F par mois, vous dispo- Nombre
Nombre Millions Nombre
siez de trois heures de communication, le mobile étant présenté dans un cof- Fin d’année de membres
de réseaux d’abonnés de pays
fret très convivial et facile à se procurer, puisque vendu par la grande du MoU
distribution : le virage en direction du grand public était pris. Les autres opé-
rateurs ont suivi, d’abord en adoptant la notion de forfait mensuel, puis en 1993 32 1 18 70
créant des coffrets spécialement destinés à la vente par la grande distribution.
Ainsi, le coffret « Ola » de France Telecom ou le « Pack SFR » contiennent des 1994 69 4 43 100
mobiles spécifiques qu’on ne peut pas se procurer séparément, vendus avec 1995 117 12 69 150
la carte SIM, donc l’abonnement, le chargeur de batterie, le tout dans un cof-
fret coloré, la mise en service se faisant très simplement par un coup de fil à 1996 167 30 94 200
l’opérateur. Bien entendu, ces coffrets font l’objet d’une tarification des plus
avantageuses (exemple : 690 F, frais de mise en service inclus, deux heures de 1997 239 65 110 256
communication par mois pour 200 F, etc.). Cette offre de coffrets « tout
compris » a eu un effet très négatif sur l’activité des SCS. En effet, l’opérateur,
en s’adressant directement à la grande distribution les a court-circuitées, les
privant d’une part de marché qui représente en 1998 plus de 50 % du total. Concernant la fin du siècle, nous écrivions en 1994 que le chiffre de
Finalement, les SCS ont pu participer à ces opérations, mais avec une marge 20 millions d’abonnés cellulaires en Europe (dont quatre en France) était com-
commerciale très faible. Selon l’Observatoire des Mobiles, publié par l’ART, munément admis par tous les cabinets de prévision. Ce chiffre a été dépassé
les SCS représentaient fin août 1998 45,8 % des ventes d’abonnements Itinéris avec plus de deux ans d’avance. Fin 1998, il y a en Europe trois fois plus
et SFR (il n’y a pas de ventes au travers des SCS chez Bouygues Telecom). d’abonnés à un réseau cellulaire que ce qui était prévu un an plus tard. En

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P RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________


O
U France, il y avait déjà mi 1998 deux fois le nombre d’abonnés précédemment

R attendu fin 1999. L’ouverture vers le marché grand public, souvent provoquée
par les opérateurs DCS 1800, est survenue massivement et deux ou trois ans
Tableau B – Ventilation des abonnés cellulaires par zone
géographique dans le monde (en millions d’abonnés), source :
IDATE - Atlas Mondial des Mobiles 1998
plus tôt que ce que les experts annonçaient en 1994-95.
Pays 1987 1992 1997 2002 2007
Les prévisions de l’Institut de L’Audiovisuel et des Télécommunications en
E Europe (IDATE) sont résumées dans le tableau B. Le marché européen pour
l’année 2002 est estimé à 167 millions d’abonnés, dont 22 millions en France,
Amérique du Nord ..............
États-Unis.................................
1,3
1,2
12
11
59,6
55,3
120,6
111,2
173,6
159,7
Europe de l’Ouest ............... 0,9 6 55,1 167,2 291,1
N soit plus de 30 % de taux de pénétration. Alors qu’il y avait 2,3 millions d’abon-
nés aux réseaux cellulaires dans le monde entier en 1987, il y en a 207 millions
en 1997 et l’IDATE en prévoit pratiquement 700 millions en 2002, plus du tiers
Allemagne................................ 0 1 8,3 25,3 45,6
Royaume-Uni........................... 0,3 1,4 8,3 23 37
(au moins tous les européens) étant raccordés à cette date à un réseau GSM.
France....................................... 0 0,4 5,8 22 44
Italie .......................................... 0 0,8 11,8 30 48
S La question n’est donc plus de savoir si le GSM peut être remis en cause,
mais de deviner quelle sera la stratégie des gouvernements et des opérateurs
Asie/Pacifique ......................
Japon........................................
0,1
0,1
4
1,6
68,3
30,5
230,3
84,1
370,8
135,4
quant à l’introduction de l’UMTS en Europe et de l’IMT-2000 dans le monde,
A compte tenu de la part prise par le GSM. L’autre incertitude concerne le succès
possible des systèmes satellitaires à orbite basse comme Iridium ou Global-
Reste du Monde ..................
Pays de l’Est.............................
0
0
0,8
0
24,1
3,3
180
54,5
536,8
166,4

V star, systèmes qui vont ouvrir pour l’essentiel en 1999, sachant que ces systè-
mes, par leur capacité limitée, ne sauraient concurrencer le cellulaire tradition-
nel. En tout état de cause, pour les cinq années à venir, l’horizon commercial
Amérique Latine ......................
Afrique/Moyen Orient .............
0
0
0,6
0,2
12,5
8,3
94,6
30,9
255,7
114,7

O du GSM semble bien dégagé. Total 2,3 22,9 207,1 698,1 1 372,3

I
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P
O
U
Réseaux cellulaires R

E
par Jean CELLMER N
Ingénieur des télécommunications
Directeur technique et des systèmes d’information Dolphin Telecom

S
Données économiques
A
1. Situation réglementaire présente du marché européen. Ils sont, depuis 1995, entrés dans leur phase de déclin, pour ne plus
représenter, fin 1997 que 20 % de part de marché en Europe, essentiellement
V
Jusqu’au milieu des années 80, les communications mobiles sur les
réseaux publics représentaient une très faible part du marché des télécommu-
nications. Au contraire du téléphone fixe, ce service n’était disponible que
grâce au système TACS. Beaucoup de ces systèmes disparaîtront avant
l’an 2000.
● Le système TACS est utilisé en Autriche, Espagne, Grande-Bretagne
O
dans les pays industrialisés et même parmi ceux-ci, il s’en trouvait, dont la
France, qui ne proposaient qu’un service limité en couverture et en nombre
d’abonnés. Or, ce domaine allait être, à partir de 1987 en Angleterre, 1989 en
(2 opérateurs), Irlande, Italie, Malte, et représente, fin 1997, 6 807 000 abonnés,
soit 12,4 % du marché européen. I
France, ainsi qu’en Scandinavie, le champ d’expérience de la dérégulation ● Le système NMT (450 et/ou 900) est utilisé en Andorre, Autriche, Bel-
européenne des services de télécommunications. Cette tendance à autoriser
un deuxième, voire un troisième opérateur, à exploiter un réseau de télépho-
gique, République de Chypre, Danemark, Iles Faroes, Finlande, France (SFR),
Hongrie, Islande, Luxembourg, Norvège, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et
R
nie mobile en compétition avec l’opérateur public traditionnel, allait se géné- représente, fin 1997, 3 595 000 abonnés, soit 6,6 % du marché européen. Fin
raliser avec l’implantation des réseaux GSM et DCS. Dès 1993, la plupart des 1992, il représentait 38 % de ce marché (avec 2 350 000 abonnés).
pays européens avaient deux opérateurs GSM. Le Royaume-Uni, ainsi que ● Le système Radiocom 2000 n’est implanté qu’en France. Après avoir
plus récemment l’Allemagne et la France ont ensuite accordé une licence
d’exploitation à un ou deux opérateurs DCS 1800. Fin 1997, cette tendance à
accorder une ou deux licences cellulaires à la norme DCS 1800 se généralise à
représenté, fin 1992, 320 000 abonnés (5,8 % du marché européen), il n’était
plus utilisé fin 1997 que par 50 500 abonnés, soit 0,1 % du marché européen.
Ce système cessera de fonctionner début 1999.
P
travers toute l’Europe.
En dehors de l’Europe, c’est toujours l’Asie du Sud-Est, avec en particulier
Hong-Kong, Taiwan, mais aussi Singapour, la Thaïlande ou l’Indonésie qui
● Le système C-NETZ n’est utilisé qu’en Allemagne et au Portugal. Il repré-
sente, fin 1997, 522 000 abonnés (1 % du marché européen). En Allemagne, il
est maintenant bien supplanté par le GSM et le DCS.
L
constituent les marchés en pleine explosion.
Aux États-Unis, deux opérateurs cohabitent depuis une dizaine d’années
● Le système RTMS, premier système proposé aux abonnés italiens a été
supplanté par le TACS, puis par le GSM, l’Italie étant toujours le pays d’Europe
où le marché du cellulaire connaît la plus forte expansion. On y compte, fin
U
dans chaque zone locale où sont implantés deux réseaux mobiles. L’un de ces
opérateurs est l’opérateur local de téléphonie fixe (wire line operator). À côté
de ce marché cellulaire traditionnel, les États-Unis ont introduit en 1994 le con-
1997, 3 467 000 abonnés TACS et 7 372 000 abonnés GSM. Le système RTMS
a fort logiquement disparu après avoir culminé à 80 000 abonnés. S
cept de communication personnelle. Des licences régionales ont été attri- ■ Opérateurs européens
buées, aux enchères payantes, à des groupes nouveaux, pour opérer des
réseaux de mobiles portatifs dans la bande 1,9 GHz, sans que la technologie À l’intérieur de la Communauté Européenne, la directive est claire : tous les
ne soit imposée. Beaucoup de ces nouveaux opérateurs ont choisi un système pays membres doivent ouvrir le domaine de la radiotéléphonie cellulaire à la
adapté du DCS 1800 européen, le PCS 1900. La plupart des autres ont com- concurrence. Alors que seules la France (avec SFR), la Suède (pourtant hors
mencé dès 1996 à expérimenter le système CDMA. Communauté, avec Comvik) et la Grande-Bretagne (avec Vodafone), l’avaient
déjà fait pour les réseaux analogiques, l’arrivée des réseaux GSM a été l’occa-
Enfin, au Japon, où le marché du cellulaire est longtemps resté confidentiel, sion d’appliquer cette directive. Les pays scandinaves non-membres de la
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on assiste depuis 1995 à un décollage très spectaculaire, grâce à des systèmes Communauté ne sont pas en reste, les pays d’Asie du Sud-Est, l’Australie et
de communication de proximité, plus spécialement destinés aux piétons, les États-Unis non plus.
comme l’avait pu être le Bibop français, mais en offrant les vraies fonctionna-
Pour les réseaux GSM, la situation en Europe au 1er juin 1998 (source :
lités d’un téléphone cellulaire. Ces systèmes nommés PDC et PHS ont attiré
FinancialTimes/X.25 Partnership et la Lettre des Télécommunications/Groupe
plus de 25 millions d’abonnés à fin 1997, neuf opérateurs différents se parta-
Les Echos) était la suivante :
geant le marché. Le taux de croissance de la seule année 1997 s’établissait à
53 % ! — Autriche : deux opérateurs GSM, Mobilkom (aussi opérateur NMT) et
Maxmobil ;
— Allemagne : deux opérateurs GSM, T-Mobil et MMO (Mannesmann
2. Marché actuel en Europe Mobilfunk), ainsi que deux opérateurs DCS, E-PLUS, et E2 ;
— Belgique : le monopole de Belgacom a disparu en 1996, année de l’attri-
En 1994, alors que l’essentiel du marché, sauf en Allemagne, était encore
bution d’une licence GSM à une filiale de France Telecom, l’opérateur Mobis-
constitué par les réseaux analogiques utilisant les normes qui ont été décrites
tar. Une troisième licence (DCS 1800) a été accordée fin 1997 à KPN ;
précédemment, le nombre d’abonnés à ces réseaux était de l’ordre de
— Danemark : les deux opérateurs GSM, Sonofon et Tele Danmark, sont
8 millions, et on prévoyait une croissance d’un million et demi par an pendant
maintenant concurrencés par Mobilix, filiale de France Telecom, et Telia Dan-
les cinq années suivantes. Fin 1997, le nombre d’abonnés aux réseaux cellu-
mark, deux nouveaux opérateurs qui peuvent utiliser à la fois des fréquences
laires atteignait 55 millions en Europe, 200 millions dans le monde entier.
GSM 900 et DCS 1800 ;
Toutes les prévisions, d’où qu’elles viennent, ont été balayées par l’incroyable
— Finlande : aux deux opérateurs GSM 900, Telecom Finland et Radiolinja,
croissance de ce marché, qui est passé en quelques années d’un marché stric-
est venu s’ajouter début 1998 un opérateur DCS 1800, Telia Finland ;
tement professionnel à un marché grand public.
— France : les deux opérateurs France Telecom et SFR, qui opèrent chacun
un réseau analogique en forte décroissance et un réseau GSM, ont été rejoints
■ Parts de marché des différents systèmes analogiques
mi 1996 (date d’ouverture) par un opérateur DCS 1800, Bouygues Telecom. En
À l’origine nationaux, certains systèmes analogiques ont connu un réel suc- 1999, l’attribution de fréquences 1 800 MHz aux opérateurs GSM 900 et vice
cès international et ont ainsi contribué à réduire la fragmentation du marché versa tendra à banaliser les trois licences accordées ;

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P RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________


O
U — Grande-Bretagne : on trouve deux opérateurs GSM 900, Cellnet et Voda- fert d’un manque de ressources pour accompagner efficacement sa politique

R fone ainsi que 2 opérateurs DCS 1800, Orange et One-2-One, filiale de l’opéra-
teur généraliste Cable and Wireless ;
— Grèce : aux deux opérateurs GSM 900, Panafon (filiale de France Tele-
technique. Mi 1992, un accord avec le canadien Nortel s’est concrétisé par la
création d’une filiale commune, Nortel Matra Cellular (NMC), qui grâce aux
compétences réunies des deux entreprises (commutation pour Nortel, radio
com et de l’opérateur anglais Vodafone) et TeleSTET, est venu s’ajouter début pour Matra), est capable d’offrir un système complet. Nortel Matra Cellular a
1998 un opérateur DCS 1800, Cosmote ; été choisi comme fournisseur de la moitié des sous-systèmes radio du réseau
— Hollande : aux deux opérateurs GSM 900, les PTT et Libertel, sont venus GSM de France Telecom ainsi que d’une grande partie des sous-systèmes

E s’ajouter, début 1998, à la suite d’une enchère payante, deux opérateurs


DCS 1800, Dutchtone et Telfort. Dutchtone est une filiale de France Telecom ;
— Irlande : le monopole PTT (Eircell) est maintenant concurrencé par Esat
radio DCS 1800 de Bouygues Telecom. À l’étranger, NMC a pris une part signi-
ficative du marché des équipements de réseau DCS 1800 en Europe, en Asie
et même PCS 1900 aux États-Unis.

N Digifone, nouvel opérateur GSM 900, qui a ouvert son réseau en 1997 ;
— Italie : on trouve deux opérateurs GSM 900, Telecom Italia et Omnitel ;
— Luxembourg : le monopole PTT existe toujours ;
● Motorola : Motorola est un des leaders mondiaux de la radiotéléphonie
cellulaire analogique, grâce à sa part de marché en Amérique du Nord et grâce
à son implication dans le développement du système TACS. En GSM, ses posi-
— Norvège : deux opérateurs GSM, Telenor Mobil et NetCom, maintenant tions sont restées plus modestes car Motorola ne produit que le sous-système
autorisés à utiliser des fréquences DCS ; radio (BSC, BTS avec leur OMC) alors que beaucoup d’opérateurs ont privilé-
— Portugal : les deux opérateurs GSM 900, TMN et Telecel, ont été rejoints gié les offres complètes pour leurs premières commandes. En France, Moto-

S en 1997 par une filiale de France Telecom, Mainroad, qui opère un réseau
mixte GSM 900/DCS 1800 ;
— Espagne : aux deux opérateurs GSM 900, Telefonica et Airtel, s’ajoute
rola a été retenu par France Telecom, notamment pour son système de
microcellules, très employé à Paris, et fournit aussi des équipements à SFR.
● Nokia : société finlandaise bien connue dans le domaine de la radiotélé-

A maintenant un troisième opérateur DCS 1800, filiale de la société Retevision ;


— Suède : des trois opérateurs, qui s’appellent maintenant respective-
ment, Comvik, Europolitan, Telia Mobile, les deux derniers ont accès aux fré-
phonie cellulaire grâce à son implication dans le système NMT, Nokia est
devenue en quelques années le numéro deux incontesté du GSM. Bien qu’a
priori moins expérimenté dans ce domaine que les grands commutants, Nokia
V quences GSM 900 aussi bien qu’aux fréquences DCS 1800 ;
— Suisse : monopole PTT, rebaptisé Swisscom, le réseau comprend des
systèmes GSM 900 et DCS 1800 ;
a su développer un MSC sur la base de son produit DX 200 et propose
aujourd’hui une offre complète. En France, Nokia fournit une grande part du
réseau SFR ainsi qu’une partie des équipements du réseau de Bouygues Tele-
O — il existe également des réseaux cellulaires GSM 900 à Chypre, à Gibral-
tar, à Guernesey, à Jersey, en Islande ;
— aux Iles Faroes, on trouve encore un réseau NMT 450/900 et à Malte un
com.
● Nortel : comme tous les grands des télécommunications non européens,

I réseau TACS, sans que des réseaux GSM y soient pour le moment installés ;
— en Europe de l’Est, les réseaux GSM se sont également fortement déve-
loppés ces toutes dernières années, notamment en République Tchèque, Slo-
Nortel a tardé à s’intéresser au GSM. Il y est venu en proposant un MSC,
s’appuyant sur l’interface A. Par la suite, un partenariat avec Matra Communi-
cation a permis, au travers de la filiale commune Nortel Matra Cellular, de pro-

R vaquie, Hongrie, Roumanie, ou Pologne.


■ Constructeurs de réseaux cellulaires
poser une offre complète.
● Philips : la filiale allemande de Philips, PKI, déjà fournisseur d’équipe-
ments NMT, associée à Bosch, a produit un système radio GSM mais, ne dis-
Si, pour les réseaux analogiques, la compétence en radiocommunications posant pas de MSC, a trouvé en Siemens le partenaire complémentaire
était primordiale pour acquérir une part de marché dans les infrastructures de indispensable. Par le jeu des fusions, l’offre de produits Philips est devenue
réseaux, pour le GSM, norme d’un véritable système complet avec une grande celle de Lucent.

P part laissée à la commutation, certains constructeurs ont trouvé l’opportunité


d’entrer sur un marché qui leur semblait interdit. D’autres, cantonnés dans
leur marché national par une norme analogique trop peu répandue, profitent
● Siemens : Siemens a commencé par développer un MSC qui a déjà été
associé avec les sous-systèmes radio de Philips et de Motorola. Aujourd’hui,
Siemens produit également des sous-systèmes radio, notamment en

L du GSM pour atteindre une dimension internationale. Par ailleurs, les coûts de
développement du système GSM sont sans commune mesure avec ceux des
réseaux analogiques ; presque tous les candidats fournisseurs d’équipements
DCS 1800. En France Siemens continue de fournir des MSC pour le réseau
SFR.

U de réseaux ont dû passer des accords, rechercher des partenariats pour, d’une
part, partager les coûts et, d’autre part, s’ouvrir des parts de marché dans des
pays qui ne leur étaient pas accessibles. Enfin, l’existence d’une véritable
3. Tarification dans un réseau européen
■ Politiques tarifaires dans les réseaux analogiques
S interface ouverte entre la partie commutation et la partie radio de ces réseaux
a incité certains opérateurs à se spécialiser et certains opérateurs à mélanger
les fournisseurs. En particulier, les opérateurs traditionnels du réseau fixe ont
Le développement de la radiotéléphonie cellulaire analogique s’étant effec-
tué à l’intérieur de marchés nationaux, avec des systèmes très différents, les
généralement privilégié les compagnies fournisseurs de leur commutation politiques tarifaires des opérateurs ont été très variables d’un pays à l’autre. Il
publique pour acheter les MSC du nouveau réseau GSM, la plate-forme maté- en résultait fin 1991 (avant toute influence du GSM) des taux de pénétration
rielle étant la même. tout à fait différents.

Certains consortiums créés à l’origine du GSM ont disparu, d’autres se sont


créés plus récemment, le résultat, pour les principaux fournisseurs, à fin 1998, Pour une population de 1 000 habitants, fin 1991 :
étant le suivant. — France .................................. 6,7 abonnés (France Telecom + SFR) ;
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● Alcatel : Alcatel, absent des réseaux analogiques, a profité de son expé- — Allemagne ........................... 8,6 abonnés ;
rience en commutation publique pour, d’abord en association avec AEG et — Italie ...................................... 9,7 abonnés ;
NOKIA (consortium ECR 900), puis seul, mettre au point et vendre un système — Grande-Bretagne ................. 21,5 abonnés (Cellnet + Vodafone) ;
complet. C’est l’exemple d’une société entrant dans la radiotéléphonie cellu- — Pays Scandinaves ............... 56,5 abonnés.
laire grâce au GSM. En France, Alcatel fournit les deux opérateurs, France
Telecom et SFR.
On constate que les pays où la norme était vraiment nationale ont été péna-
● ATT (devenu Lucent) : le numéro deux mondial des télécommunications,
lisés par rapport à ceux qui avaient choisi les systèmes NMT ou TACS. À cet
bien qu’impliqué dans l’AMPS en Amérique du Nord, a d’abord négligé long-
égard, l’exemple de l’Italie est intéressant, puisque le décollage du marché est
temps le GSM. Depuis 1992, il prend une part active au développement de ce
lié à l’introduction du TACS et que, aujourd’hui encore, fin 1998, il y a plus de
standard, notamment en offrant un système complet (commutation et radio)
trois millions d’abonnés à ce système. Une norme qui ne s’exporte pas
dans les pays du Golfe et en Asie.
conduit à des équipements de réseaux plus chers pour l’opérateur, donc des
● Ericsson : un des grands des réseaux analogiques, fournisseur à la fois frais d’abonnement et de communications plus élevés, ainsi qu’à des termi-
en Europe, aux États-Unis et même au Japon. Rare constructeur à maîtriser à naux plus coûteux mais aussi moins pratiques. Seuls les systèmes NMT 900
la fois la commutation (avec un MSC sur plate-forme AXE 10) et la radio sans et TACS, profitant de la fréquence plus élevée et surtout de l’effet de série, ont
partenariat, Ericsson est resté le premier fournisseur de réseaux GSM. En vu apparaître des portatifs légers (moins de 120 g pour les plus légers) à des
France, il fournit la moitié des MSC du réseau de France Telecom, ainsi que prix attractifs (moins de 3 000 F en Grande-Bretagne). De plus, dans certains
tous les MSC du réseau de Bouygues Telecom à travers sa filiale Matra Erics- pays, comme la France, la rareté des fréquences allouées à la radiotéléphonie
son Télécommunications (MET). Par contre, Ericsson n’a pas vendu de sys- cellulaire (2 x 2 MHz pour le réseau de la SFR !) a longtemps conduit les opé-
tèmes radio en France. rateurs à freiner la demande par le tarif. Si on reprend à titre d’exemple les
● Matra Communication : Matra Communication est apparu dans le pays déjà cités, les charges annuelles moyennes et les prix des terminaux
domaine de la radiotéléphonie publique par le biais de Radiocom 2000, stan- usuels étaient, en 1992, au moment de l’arrivée du GSM respectivement les
dard national français développé avec France Telecom. Le GSM constituait suivants (source : BIS Marketing Decisions, Mobile Communication Market
une opportunité de croissance vers le marché européen mais la société a souf- Report, March 93) :

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_________________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX CELLULAIRES


P
O
— France : 11 600 F de charges + 10 500 F pour un mobile non portatif ; Enfin, en mars 1997, France Telecom a lancé une offre destinée aux faibles
U
— Allemagne : 11 600 F de charges + 6 300 F pour un mobile non portatif ;
— Italie : 7 900 F de charges + 6 800 F pour un mobile TACS portatif ;
— Suède : 6 300 F de charges + 5 800 F pour un mobile NMT 900 portatif ;
consommateurs, la carte prépayée. Les autres opérateurs ont, comme à l’habi-
tude, été obligé de suivre cette nouvelle forme de vente du service. La
« Mobicarte » de France Telecom a pour équivalent « Entrée Libre » chez SFR
R
— Grande-Bretagne : 7 900 F de charges + 4 200 F pour un mobile TACS et « Nomad » chez Bouygues Telecom. Pour moins de 150 F, il est maintenant
portatif. possible d’acheter une carte SIM qui contient 30 min ou 1 h de communication
à utiliser dans un délai de l’ordre de trois mois. Le succès de ce système pro-
La Grande-Bretagne a, la première, mis au point un système de distribution
des abonnements original, système repris par les premiers opérateurs GSM,
notamment en France. Un réseau de distribution indépendant des opérateurs,
vient essentiellement de l’absence d’abonnement : les usagers sont soulagés
de ne pas avoir à s’engager sur une longue période (dans les autres formules,
il est habituel de demander un engagement d’un an, notamment lorsque le
E
mais bien entendu agréés par ceux-ci, est mis en place, les sociétés de com-
mercialisations de services (SCS) (Services Providers en Grande-Bretagne)
sont l’interlocuteur unique de l’abonné (en France, pour les réseaux GSM de
prix du mobile est artificiellement réduit par une subvention). Soit le mobile
est fourni en sus, dans un coffret spécial (là encore, il s’agit d’un mobile spé-
cialement destiné à ce type de coffret), soit l’usager insère sa carte dans un
N
France Telecom et de SFR uniquement, Bouygues Telecom n’ayant pas adopté
mobile quelconque, par exemple un mobile plus ancien, acheté d’occasion.
ce principe). En Grande-Bretagne, dès l’époque des réseaux analogiques, ce
système a conduit à une baisse artificielle du prix de vente des terminaux, car Certaines de ces formules de commercialisation ont eu un impact sur la
le Service Provider recevait un bonus de l’opérateur pour chaque abonnement
placé. La limite du système a été atteinte lorsque certains Services Providers
ont vendu des abonnements à des personnes incapables ou non désireuses de
technique des terminaux d’abonnés. Le GSM était prévu à l’origine pour que
le mobile ne soit pas lié avec l’abonnement : on peut normalement insérer une
carte SIM de n’importe quel opérateur dans n’importe quel mobile. Avec
S
payer ensuite les charges mensuelles. De nombreuses faillites, suivies de
regroupements, sont intervenues en 90-91 dans ce secteur. En France, le prin-
cipe de remise sur le prix d’achat du terminal à condition de coupler cet achat
l’apparition des coffrets dans lesquels l’abonné ne paie pas le mobile à son
vrai prix, voire n’a pas d’engagement sur la durée de son abonnement (carte
prépayée, en particulier), les opérateurs ont cherché à se protéger et à fidéliser
A
avec un abonnement a été repris par les trois opérateurs pour lancer le GSM.
En 1997, toutefois, d’un commun accord, ces opérateurs ont décidé de réduire
le montant de la subvention, la passant progressivement de 1 500 F à 500 F.
leurs abonnés en limitant l’usage du mobile à une carte fournie par eux-
mêmes. Ainsi, l’acheteur d’un coffret Ola ne peut pas insérer une carte SFR
dans son mobile (il en est de même pour l’abonné au pack SFR vis-à-vis d’une
V
■ Particularités du GSM
Le GSM possède deux caractéristiques qui ont une influence sur le mode de
carte Itinéris (Itinéris étant le nom de marque du réseau GSM de France Tele-
com). Cette évolution technique, appelée SIMLOC est une fonction qui avait
été introduite à la demande des opérateurs DCS 1800 britanniques, qui se fai-
O
tarification et son niveau :
— l’abonnement n’est plus lié à la possession d’un mobile, mais à la déten-
tion d’une carte à mémoire. Le système C-Netz allemand a déjà expérimenté
saient concurrence à coup de fortes subventions aux ventes de mobiles.
La principale conséquence de cette guerre des prix et des formules est
d’avoir fait de la France l’un des pays d’Europe les moins chers pour les com-
I
ce concept, mais bien entendu sur une moins grande échelle ;
— un abonné d’un opérateur peut utiliser le réseau d’un opérateur étran-
ger, c’est ce qu’on appelle l’itinérance internationale (ou roaming selon le
munications cellulaires. Il en résulte un taux de pénétration qui, sans s’appro-
cher du taux de 50 % de la population que l’on rencontre communément dans
les pays scandinaves était à fin août 1998 de 14,7 %. À cette date, la France
R
vocabulaire anglo-saxon). Là encore, le concept a déjà été expérimenté, en comptait en effet 8,5 millions d’abonnés aux différents réseaux cellulaires,
Amérique du Nord avec le système AMPS et en Europe avec le système NMT dont seulement 69 300 utilisaient encore un réseau analogique, Radiocom
900. 2000 ou NMT-F. Sur les six derniers mois, la croissance a été de 2,1 millions,
L’adoption de ces deux principes à l’échelle européenne, ajoutée comme on
l’a vu à la concurrence systématique entre deux ou trois opérateurs dans cha-
soit 33 %.

4. Évolution du marché dans les cinq ans à venir


P
que pays, a créé un décloisonnement des marchés nationaux et a contribué à
niveler les tarifs.
En effet, on imagine mal un opérateur conservant seul des tarifs notable-
Le GSM 900 et 1800 est devenu le standard cellulaire non seulement euro-
péen mais aussi mondial, puisque l’Asie l’a adopté et que même les États-
L
ment plus élevés que ses voisins ou des fournisseurs vendant leurs terminaux
beaucoup plus cher dans un pays donné. Il est tout à fait possible d’acheter
son terminal dans le pays européen où il est le moins cher, puis de s’abonner
Unis, par le biais du PCS 1900 accueillent maintenant des réseaux dérivés du
GSM. L’Australie, la Chine Populaire, les Pays du Golfe, Hong-Kong, la Nou-
velle Zélande, Singapour, l’Afrique du Sud, Taiwan ont déjà adopté le GSM
U
chez l’opérateur le moins exigeant. Ce dernier point est toutefois limité par la
nécessité de choisir un opérateur qui a signé un accord d’itinérance avec un
de ses opérateurs nationaux (ce qui est généralement le cas), et par le fait que
comme norme numérique unique ou en concurrence avec le standard améri-
cain (cas de Taiwan et de Hong-Kong). Le tableau A résume bien l’évolution
du succès du GSM à travers le monde. Le seul standard en mesure de le con-
S
les appels locaux deviennent des appels internationaux, si on est abonné à currencer sera, jusqu’à l’avènement de l’UMTS, donc d’ici 2005, le CDMA dit
l’étranger. Par contre, on obtient un meilleur service. En effet, les opérateurs « IS-95 », c’est-à-dire le CDMA d’origine nord américaine. Ce standard est lui
d’un pays donné passant en principe des accords d’itinérance avec plusieurs aussi maintenant bien reconnu, en Amérique du Nord et au Japon où il est
opérateurs d’un autre pays, un abonné en voyage bénéficie d’une meilleure considéré comme une norme nationale.
couverture qu’un abonné local, son mobile cherchant en permanence le
meilleur signal au lieu de ne pouvoir se connecter qu’à un seul réseau.
En France, la vraie guerre des tarifs a commencé en 1996, avec l’ouverture
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du réseau de Bouygues Telecom. Cet opérateur, qui ne disposait à l’époque


Tableau A – Évolution du nombre d’opérateurs GSM
que d’une couverture limitée à l’Ile-de-France quand ses concurrents étaient
déjà présents dans la plupart des régions, devait se démarquer de France Tele- dans le monde
com et de SFR. C’est ainsi qu’est apparue pour la première fois dans un réseau
de télécommunications la notion de forfait. Pour 240 F par mois, vous dispo- Nombre
Nombre Millions Nombre
siez de trois heures de communication, le mobile étant présenté dans un cof- Fin d’année de membres
de réseaux d’abonnés de pays
fret très convivial et facile à se procurer, puisque vendu par la grande du MoU
distribution : le virage en direction du grand public était pris. Les autres opé-
rateurs ont suivi, d’abord en adoptant la notion de forfait mensuel, puis en 1993 32 1 18 70
créant des coffrets spécialement destinés à la vente par la grande distribution.
Ainsi, le coffret « Ola » de France Telecom ou le « Pack SFR » contiennent des 1994 69 4 43 100
mobiles spécifiques qu’on ne peut pas se procurer séparément, vendus avec 1995 117 12 69 150
la carte SIM, donc l’abonnement, le chargeur de batterie, le tout dans un cof-
fret coloré, la mise en service se faisant très simplement par un coup de fil à 1996 167 30 94 200
l’opérateur. Bien entendu, ces coffrets font l’objet d’une tarification des plus
avantageuses (exemple : 690 F, frais de mise en service inclus, deux heures de 1997 239 65 110 256
communication par mois pour 200 F, etc.). Cette offre de coffrets « tout
compris » a eu un effet très négatif sur l’activité des SCS. En effet, l’opérateur,
en s’adressant directement à la grande distribution les a court-circuitées, les
privant d’une part de marché qui représente en 1998 plus de 50 % du total. Concernant la fin du siècle, nous écrivions en 1994 que le chiffre de
Finalement, les SCS ont pu participer à ces opérations, mais avec une marge 20 millions d’abonnés cellulaires en Europe (dont quatre en France) était com-
commerciale très faible. Selon l’Observatoire des Mobiles, publié par l’ART, munément admis par tous les cabinets de prévision. Ce chiffre a été dépassé
les SCS représentaient fin août 1998 45,8 % des ventes d’abonnements Itinéris avec plus de deux ans d’avance. Fin 1998, il y a en Europe trois fois plus
et SFR (il n’y a pas de ventes au travers des SCS chez Bouygues Telecom). d’abonnés à un réseau cellulaire que ce qui était prévu un an plus tard. En

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P RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________


O
U France, il y avait déjà mi 1998 deux fois le nombre d’abonnés précédemment

R attendu fin 1999. L’ouverture vers le marché grand public, souvent provoquée
par les opérateurs DCS 1800, est survenue massivement et deux ou trois ans
Tableau B – Ventilation des abonnés cellulaires par zone
géographique dans le monde (en millions d’abonnés), source :
IDATE - Atlas Mondial des Mobiles 1998
plus tôt que ce que les experts annonçaient en 1994-95.
Pays 1987 1992 1997 2002 2007
Les prévisions de l’Institut de L’Audiovisuel et des Télécommunications en
E Europe (IDATE) sont résumées dans le tableau B. Le marché européen pour
l’année 2002 est estimé à 167 millions d’abonnés, dont 22 millions en France,
Amérique du Nord ..............
États-Unis.................................
1,3
1,2
12
11
59,6
55,3
120,6
111,2
173,6
159,7
Europe de l’Ouest ............... 0,9 6 55,1 167,2 291,1
N soit plus de 30 % de taux de pénétration. Alors qu’il y avait 2,3 millions d’abon-
nés aux réseaux cellulaires dans le monde entier en 1987, il y en a 207 millions
en 1997 et l’IDATE en prévoit pratiquement 700 millions en 2002, plus du tiers
Allemagne................................ 0 1 8,3 25,3 45,6
Royaume-Uni........................... 0,3 1,4 8,3 23 37
(au moins tous les européens) étant raccordés à cette date à un réseau GSM.
France....................................... 0 0,4 5,8 22 44
Italie .......................................... 0 0,8 11,8 30 48
S La question n’est donc plus de savoir si le GSM peut être remis en cause,
mais de deviner quelle sera la stratégie des gouvernements et des opérateurs
Asie/Pacifique ......................
Japon........................................
0,1
0,1
4
1,6
68,3
30,5
230,3
84,1
370,8
135,4
quant à l’introduction de l’UMTS en Europe et de l’IMT-2000 dans le monde,
A compte tenu de la part prise par le GSM. L’autre incertitude concerne le succès
possible des systèmes satellitaires à orbite basse comme Iridium ou Global-
Reste du Monde ..................
Pays de l’Est.............................
0
0
0,8
0
24,1
3,3
180
54,5
536,8
166,4

V star, systèmes qui vont ouvrir pour l’essentiel en 1999, sachant que ces systè-
mes, par leur capacité limitée, ne sauraient concurrencer le cellulaire tradition-
nel. En tout état de cause, pour les cinq années à venir, l’horizon commercial
Amérique Latine ......................
Afrique/Moyen Orient .............
0
0
0,6
0,2
12,5
8,3
94,6
30,9
255,7
114,7

O du GSM semble bien dégagé. Total 2,3 22,9 207,1 698,1 1 372,3

I
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