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Interprétation géologique des données aéromagnétiques et leur utilisation

pour la cartographie des structures du plateau d'Agourai (Moyen Atlas
tabulaire, Maroc)

Article · January 2013

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5 authors, including:

Hmidou El-Ouardi Eric Mercier

Université Moulay Ismail University of Nantes
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Africa Geoscience Review, Vol. 20, No. 1-2, 13-20, 2013. 1760-9976X/2013. All rights reserved
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Interprétation géologique des données aéromagnétiques

et leur utilisation pour la cartographie des structures
du plateau d’Agourai (Moyen Atlas tabulaire, Maroc)

N. BOUYA1, H. EL OUARDI1, E. H. HABIBOU1, E. MERCIER2 et V. ANSAN2

1
Equipe CartoTec, Université Moulay Ismail, Faculté des Sciences,
Dépt. de Géologie, BP. 11201 Zitoune, Meknès, Maroc
2
UMR-6112 du CNRS, Laboratoire de Planétologie et Géodynamique, Université de Nantes,
Faculté des Sciences et Techniques, rue de la Houssinière, BP. 92208, Nantes, France
Correspondance : nawal_geol@hotmail.fr

(First received 23 November, 2012; modified version accepted 1 June, 2013)

Résumé : Dans ce travail, nous nous sommes basés sur l’interprétation des données
aéromagnétiques à l’aide du programme Oasis Montaj pour cartographier les formations
Triasico-Liasiques du Plateau d’Agourai et des structures cassantes qui les affectent. Nous
avons utilisé les méthodes standards de l’aéromagnétisme pour élaborer les cartes du champ
magnétique résiduel, de la Carte réduite au pole (RTP), du gradient vertical et du gradient
horizontal permettant de retrouver les principaux « faciès magnétiques » correspondant aux
séries Triasico-Liasiques et des principaux linéaments structuraux qui les affectent, bien
qu’il soit toujours difficile de passer des informations magnétiques aux informations
géologiques. Le Plateau d’Agourai parait alors formé par plusieurs panneaux, séparés par
un système de failles orientées NE-SW à ENE-WSW. Ces résultats corroborent ceux
obtenus auparavant à travers l’analyse des imageries satellitaires.

Mots clés : aéromagnétisme, cartographie, failles, Trias-Lias, Plateau d’Agourai, Moyen

Atlas, Maroc

Geological interpretation of aeromagnetic data used for mapping

the Agourai plateau structures (Tabular Middle Atlas, Morocco)
Abstract : Interpretation of aeromagnetic data of the Agourai Plateau in the Middle Atlas
of Morocco from the Oasis Montaj software was used to map the Triassic-Liassic
formations and their associated faults. Standard methods in aeromagnetism were used for
geological and structural mapping of this region. The obtained maps of residual magnetic
field, of Reduced-To-Pole (RTP) field, and of vertical and horizontal gradient, led us to
observe the main « magnetic facies », which correspond to the Triassic-Liassic series and
the main associated structural lineaments. The Agourai plateau seems to be composed of
numerous pannels separated by a NE-SW to ENE-WSW-oriented system of faults. These
results corroborate previous works based on the satellite imagery interpretation.

Key words : aeromagnetism, cartography, faults, Triassic-Liassic, Agourai Plateau, Middle

Atlas, Morocco.

concentrations métallifères. Elles sont

INTRODUCTION actuellement largement utilisées pour la
reconnaissance géologique des terrains surtout
Les données aéromagnétiques ont été pour dans les régions vastes où la couverture des sols
longtemps utilisées dans le secteur minier pour ou des végétaux est importante. La technique de
détecter les zones d’anomalies magnétiques susceptibilité magnétique à partir des données
susceptibles de correspondre à des aéroportées est donc utilisée pour préciser les
 Bouya, N., H. El Ouardi, E. H. Habibou, E. Mercier et V. Ansan
interprétations géologiques à des échelles
régionales. Elle permet de mettre en évidence
les différents types pétrographiques à des
échelles cartographiques (Gleizes, 1992 ;
Bouchez, 1997). Cependant, le passage des
informations magnétiques aux informations
géologiques est très délicat (Henkel, 1991;
Clark, 1997 ; Naba et al., 2004 ; Naba, 2007 ;
Randrianasolo, 2009) et il n’est pas toujours
évident d’attribuer un type de roche à une
signature magnétique, puisque les propriétés
magnétiques des roches dépendent bien
évidemment des minéraux magnétiques qui les
composent. Si l’aéromagnétisme est largement
utilisé à travers le monde dans les études
géologiques régionales (Galdeano, 1980 ;
Blakely, 1995 ; Grauch, 2001 ; Aspler et al.,
2003 ; Naba et al., 2004 ; Naba, 2007 ;
Randrianasolo, 2009 ; Groune, 2009 ;
Aryamanesh, 2009), au Maroc il reste
malheureusement limité (Akil et al., 2008 ; El
Gout et al., 2010) et les campagnes de mesures
entreprises jusqu’à présent n’ont intéressé que
les régions à potentiel minier important (Massif
central hercynien, Anti Atlas, Massif de
Tazekka). Notre présent travail constitue une
contribution à l’utilisation des données
aéromagnétiques dans la cartographie du Causse
sub-tabulaire d’Agourai. Les « faciès
magnétiques » détectés ainsi que les différentes
anomalies linéaires mises en évidence sont
confrontés aux données géologiques de terrain,
aux données cartographiques (Feuille d’Agourai
au 1/50000) et à l’interprétation des imageries
spatiales.
CADRE GEOLOGIQUE
Le causse d’Agourai situé à environ 35 km
au SW de Meknès (Figure 1 A), fait partie des
panneaux sub-tabulaires du Moyen Atlas connus
sous le nom de causses moyen-atlasiques (Colo,
1962 ; Charrière, 1990). Culminant à plus de
1000m d’altitude, ce causse surplomb le bassin
de Saiss vers le Nord et les terrains hercyniens
déformés du synclinorium de Fourhal à l’Ouest
et au SW (Ben Abbou, 1990 ; El Ouardi et al.,
2008 ; Driouch et al., 2010). Il est formé d’une
couverture sédimentaire sub-tabulaire qui
comprend les séries détritiques rouges du Trias
et les calcaires dolomitiques du Jurassique
inférieur (Lias). Nous présentons dans ce qui
suit la série affleurant dans la terminaison SW
du Causse d’Agourai (Figure 1 B).
Argiles rouges inférieures
Cette série épaisse d’environ 120 m, repose
par l’intermédiaire d’un conglomérat de base,
sur les séries plissées du Carbonifère. Ce contact
stratigraphique est bien visible le long de la
route reliant Agourai à Tamchachat le long de la
vallée de l’Oued el Kell. Cette série rouge
correspond à des argilites silteuses intercalées
par de minces niveaux centimétriques à
décimétriques de grès fins et de silts beiges et
parfois même par des niveaux de grès calcaires
blanchâtres.
Coulées basaltiques
Au dessus des argiles rouges inférieures
s’intercalent des coulées basaltiques
caractéristiques des tholéites continentales de
texture doléritique (i.e travaux relatifs à la
CAMP : province magmatique de l’Atlantique
central). Ces coulées d’épaisseur moyenne
d’environ 250 m sont assimilées au rifting
atlasique triasique en relation avec l’ouverture
de l’Atlantique central (Ouarhache et al., 2012).
Elles renferment plusieurs indices d’une mise en
place sous-aquatique notamment des pillow
lavas et des passées volcano-sédimentaires
surtout dans le sommet de ces coulées. Dans le
causse d’Agourai, les deux principales coulées
basaltiques sont intercalées d’un niveau
sédimentaire caractéristique marquant un bon
repère cartographique correspondant à des
argilites, des calcarénites et des calcaires lités
stromatholitiques.
Argiles rouges supérieures
Correspondent à une série rougeâtre
d’environ 150 m d’épaisseur, ces argiles sont
particulièrement intercalées de passées
gypseuses. Cette série argileuse caractéristique
d’une sédimentation épicontinentale marque une
période de rifting atlasique à sédimentation
détritique sous un climat chaud de type tropical
à évaporation élevée responsable de la
précipitation des évaporites. Le passage à la
sédimentation carbonatée sus-jacente est moins
marqué dans le causse d’Agourai à cause des
éboulis de pente qui cachent la série
sédimentaire, mais ailleurs dans d’autres régions
(causse d’Ifrane par exemple), ce passage est
progressif et on assiste à des intercalations
décimétriques de calcaires stromatolithiques
 Interprétation géologique des données aéromagnétiques et leur utilisation pour la cartographie des structures
du plateau d’Agourai (Moyen Atlas tabulaire, Maroc)
dans ces argiles rouges avant le dépôt des
calcaires massifs du Lias.
Calcaires dolomitiques du Lias
Au dessus des argiles rouges supérieures,
reposent des calcaires dolomitiques d’âge
Jurassique inférieur (Lias). Ils correspondent à
une formation carbonatée caractéristique d’une
plate-forme interne. Ces carbonates sont
organisés en séquences sédimentaires
intertidales à supratidales avec des calcaires
oolitiques, des calcaires bréchiques et des
calcaires lités stromatolithiques. Ces calcaires
dolomitiques forment l’ossature du Causse
d’Agourai et marquent le sommet de la série
mésozoïque affleurant dans la région, ce qui
témoigne de l’émersion de cette région depuis
au moins le Lias (Charrière, 1990).
DONNEES ET METHODES
Les données aéromagnétiques utilisées dans
ce travail sont disponibles au Ministère de
l’Energie et des Mines à Rabat, elles ont été
acquises lors d’une campagne de géophysique
héliportée dans le massif central marocain,
durant le trimestre avril-juin 2000. L’acquisition
est faite à l’aide d’un hélicoptère de type
Eurocopter AS35OB3, équipé d’un système
d’enregistrement vidéo (caméra vidéo PAL).
L’altitude nominale du vol est de 60 m selon des
lignes de vol de direction 135° à 140° avec un
espacement de 500 m. Les traversées des lignes
de vols sont de directions 45° à 50°, espacés de
5000 m. Le magnétomètre utilisé est de type
Scintrex Césium ou Geometrics, il est porté à
une altitude nominale de 30 m avec une
sensibilité de 0,01nT. Les données magnétiques
sont enregistrées en vol avec un intervalle
d’échantillonnage de 0,1 seconde en utilisant le
magnétomètre ScintrexCS2 à pompage optique.
Après vérification, ces données ont fait l’objet
des corrections correspondant au débruitage,
erreur de clôture et des variations diurnes. Le
champ géomagnétique de référence
international (CGRI) à été par la suite soustrait
du champ total corrigé. Les valeurs du champ
magnétique résiduel ainsi obtenues ont été
interpolées sur une grille aux mailles carrées de
125 m pour avoir par la suite des cartes
représentatives du champ magnétique résiduel.
Ainsi, les données aéromagnétiques utilisées
dans ce travail nous ont été fournies sous forme
de cartes numériques figées du champ
magnétique résiduel contenant des courbes
isovaleurs et des lignes de vol. Le traitement de
ces données consiste en premier lieu à une
digitalisation des intersections des courbes
isovaleurs et des lignes de vol sur ArcGis afin de
créer une base de données qui va nous servir par
la suite pour le traitement à l’aide du programme
OasisMontaj.
De ce fait, la réalisation d’une base de
données consistait à digitaliser l’ensemble des
points d’intersection entre les lignes de vol et les
courbes isovaleurs disponibles sur carte (9950
points). Ce travail a intéressé les deux feuilles
d’El Hajeb et Agourai au 1/50000 couvrant une
superficie d’environ 944 km2. Une fois la base
de données est réalisée sur ArcGis, elle est
exportée sur Oasis Montaj pour subir les
différents traitements utilisés dans ce genre
d’études. Les cartes que nous présentons dans ce
travail correspondent au champ magnétique
résiduel permettant par la suite d’appliquer les
différents filtres pour détecter les signatures
magnétiques et leurs éventuelles significations
géologiques.
RESULTATS
Les mesures aéromagnétiques sont utilisées
pour obtenir la carte des anomalies magnétiques
résiduelles du causse d’Agourai et de ses confins
faisant partie du socle hercynien du Massif
central. Nous avons utilisé les différentes
méthodes (filtres) connues en aéromagnétisme
soit pour cartographier les anomalies
magnétiques pouvant être induites par les roches
cristallines ou métamorphiques du socle, soit
pour détecter les anomalies (réponses) linéaires
pouvant être générées par des contacts
tectoniques (Grauch et al., 2006).
A partir de l’application du filtre de la
réduction au pôle sur les données du champ
magnétique résiduel, nous avons pu obtenir la
carte réduite au pôle, afin d’éliminer les
distorsions induites par l’inclinaison du vecteur
du champ magnétique terrestre. Ainsi la carte
RAP deviendra la carte de base pour les
applications par la suite des différents filtres.
Donc la carte RAP ou carte de pseudo-
gravimétrie (Naba, 2004 ; Saheel, 2011) permet
de retrouver les différents contours géologiques
ainsi que les grandes structures géologiques qui
caractérisent cette région (Figure 2). Elle permet
de distinguer des zones à anomalies fortes
correspondant au socle paléozoïque et des zones
à réponses relativement faibles caractéristiques
 Bouya, N., H. El Ouardi, E. H. Habibou, E. Mercier et V. Ansan

de sa couverture mésozoïque constituant les tectoniques soit lithologiques car de part et

causses d’Agourai et celui d’El Hajeb. Ainsi, le
causse d’Agourai se distingue nettement du
socle par des anomalies magnétiques faibles à
moyennes. Elle montre aussi que le causse
d’Agourai n’est pas homogène comme elle
montre des réponses linéaires dans sa partie
centrale orientées selon les directions NE-SW à
ENE-WSW.
Le gradient de premier ordre selon l’axe
horizontal (Figure 3), a pour objectif de montrer
le taux de variation des champs pour un
déplacement latéral. En effet, les maxima des
gradients se situent à l’aplomb soit des contacts
d’autres de ces contacts, le contraste de la
susceptibilité magnétique est généralement fort.
Le causse d’Agourai parait alors formé par
plusieurs panneaux à anomalie magnétique
moyenne à faible. La carte du gradient vertical
(Figure 4) quant à elle, permet de mettre en
évidence des anomalies linéaires orientées NE-
SW à ENE-WSW parallèles aux grandes lignes
structurales caractéristiques du socle
paléozoïque affleurant de part et d’autre du
causse d’Agourai. Ces linéaments peuvent

Figure 1. (A) Carte de localisation de la région étudiée, (B) Carte géologique de la région d’Agourai.
Le Lias « en bleu » reposant sur le Trias « en mauve » sont discordants sur le socle paléozoïque « en gris ».
Figure 1.: (A) Location map of area study, (B) Geological map of Agourai area. Liassic « blue »
overlying Triassic « purple», are discordant onto Paleozoic basement « gray ».

Figure 2. Carte réduite au pole du champ magnétique résiduel de la région d’Agourai.

Figure 2. Reduced-to-pole map of residual magnetic field of Agourai region.
 Interprétation géologique des données aéromagnétiques et leur utilisation pour la cartographie des structures
du plateau d’Agourai (Moyen Atlas tabulaire, Maroc)

Figure 3. Carte du gradient horizontal du champ magnétique de la région d’Agourai.

Figure 3. Horizontal gradient map of magnetic field of Agourai region.

Figure 4. Carte de la dérivée verticale de l’ordre 1. (1) Failles, (2) limites du Plateau d’Agourai.
Figure 4. Map of vertical gradient, order 1. (1) Faults, (2) Borders of Agourai plateau.

correspondre soit aux limites des formations
lithologiques, soit aux lignes structurales
correspondant à des flexures ou des failles
(Davut, 2006 ; Randrianasolo, 2009). La
superposition des données aéromagnétiques au
schéma structural du causse d’Agourai, établi à
partir des données géologiques de terrain et de
l’analyse des imageries spatiales (Figures 5 A et
B), permet de confirmer la présence de failles
affectant la couverture mésozoïque pouvant
même être enracinées dans le socle paléozoïque.
 Bouya, N., H. El Ouardi, E. H. Habibou, E. Mercier et V. Ansan
DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS
La superposition de la carte du champ
magnétique résiduel réduit au pole à la carte
géologique permet de constater que le causse
moyen atlasique d’Agourai montre des
anomalies faibles par rapport au socle
paléozoïque sous-jacent (Figure 2). Ceci peut
être expliqué par la prédominance des
formations carbonatées dans le causse
contrairement au socle formé par des terrains
déformés, légèrement métamorphisés et
intrudés de sills et de dykes basaltiques et
gabbroïques (Driouch et al., 2010 ; Bouya et al.,
2012 a et b). La bordure SE du causse d’Agourai
coïncide ainsi avec l’accident d’Adarouch
responsable du décalage cartographique observé
entre le causse d’El Hajeb et celui d’Agourai.
Cette faille met en contact le socle paléozoïque
avec les formations liasiques (Colo, 1962).
Ainsi, il est évident que de fortes
corrélations existent entre les anomalies
déterminées d’une part, et les formations
géologiques et les linéaments structuraux
(Figure 3), d’autre part. Bien qu’il ne soit pas
toujours évident de passer des informations
magnétiques aux informations géologiques, nous
pouvons constater que le causse d’Agourai,
constitué par une série triasico-liasique sub-
tabulaire (Figure 5 B), montre des anomalies
magnétiques faibles en rapport avec les larges
affleurements des calcaires dolomitiques du Lias
qui constituent la partie sommitale de cette série.
En effet, les formations carbonatées sont
caractérisées par une susceptibilité magnétique
faible de l’ordre de 2 - 25 x 10-6 SI (Hunt et al.,
1995). Toutes les bordures SE, SW et NW du
Causse d’Agourai montrent des réponses
magnétiques fortes qui correspondraient aux
affleurements des séries rouges argileuses et des
coulées de basaltes doléritiques. Ces dépôts
détritiques rougeâtres sont censés contenir des
minéraux ferromagnétiques leur conférant une
susceptibilité magnétique forte, puisque les
oxydes, ainsi que les minéraux associés au fer,
contrôlent le signal magnétique fort, de même
les roches magmatiques basiques et
ultrabasiques sont connues par leur forte
susceptibilité magnétique (Hunt et al.,
1995 ; Clark, 1997; García et al., 2007 ;
Randrianasolo, 2009). Notons toutefois que ces
fortes réponses magnétiques coïncident avec des
pentes topographiques abruptes pouvant être en
partie à l’origine de leur accentuation (Grauch et
al., 2006).
Les anomalies linéaires orientées NE-SW et
ENE-WSW, à fortes réponses magnétiques
(Grauch, 2001 a et b ; Grauch, 2002), qui
longent le causse d’Agourai (Figures 3 et 4)
correspondraient à des failles responsables du
compartimentage de ce causse en au moins trois
panneaux : le panneau de Boucharmou, celui de
Timelouka et enfin le panneau d’Agourai
(Figures 5 A et B). Par connaissance au
préalable de la géologie de cette région, nous
pouvons affirmer que ces réponses magnétiques
linéaires correspondent effectivement à la faille
d’Adarouch bordant le causse du côté SE, la
faille de Timelouka, la faille d’Ain Maarouf-
Figure 5. (A) Principales failles déterminées à partir
de l’analyse de l’imagerie satellitaire de la région
d’Agourai, (B) Coupe géologique le long du plateau
d’Agourai. 1. Paléozoïque, 2. Série rouge triasique,
3. Basaltes doléritiques triasiques, 4. Calcaire
dolomitique du Lias.
Figure 5. (A) Main faults determined from satellite
imagery analysis of the Agourai region, (B)
Geological section through the Agourai plateau. 1.
Paleozoic, 2. Triassic red series, 3. Triassic doleritic
basalts, 4. Liassic dolomitic limestones.
 Interprétation géologique des données aéromagnétiques et leur utilisation pour la cartographie des structures
du plateau d’Agourai (Moyen Atlas tabulaire, Maroc)
Lemnakher et enfin celle de l’Oued El Kell.
Les différents linéaments détectés se
superposent parfaitement aux fractures
principales déterminées à travers l’analyse des
imageries spatiales de la région (Figure 5 A).
Bien qu’il soit difficile de le prouver à ce stade
de notre étude, il semble qu’à travers les cartes
magnétiques dérivées verticalement (Figure 4) et
des prolongements vers le haut que nous
n’avons pas montré dans ce travail, ces failles
seraient enracinées dans le socle et semblent être
héritées des épisodes tardi-hercyniens. Ces
failles paraissent bien contrôler la sédimentation
méso-cénozoïque de cette partie du Moyen
Atlas, du bassin de Saiss et des rides sud-rifaines
qui le bordent du côté nord (Fassi, 1999 ;
Amraoui, 2005 ; Sani et al., 2007 ; Habibou et
al., 2012).
Enfin, à travers l’interprétation des données
aéromagnétiques, nous avons pu déterminer les
grandes structures du causse d’Agourai et les
failles qui l’affectent. Ces interprétations
corroborent les résultats obtenus à travers
l’analyse des imageries spatiales et les données
de terrain. Il est évident donc que ces techniques
de cartographie numérique basées sur
l’interprétation des données aéromagnétiques
peuvent être utilisées en tant qu’outils efficaces,
aussi bien pour cartographier des zones vastes et
à accès difficile, que pour apporter des
amendements aux différentes cartes géologiques
existantes.
Remerciements - Ce travail est réalisé dans le cadre
du projet pilote de coopération PHC Maghreb
MAG/11/01 (027/STU/11). Les auteurs remercient
Dr. A. Manar au Ministère de l’Energie et des Mines
à Rabat pour son aide.
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