Suite à une décennie 1990 en demi-teinte, le Maroc a su enclencher un processus de
rattrapage économique relativement résilient au début des années 2000. Celui-ci
s’est traduit par une accélération de la croissance économique, une augmentation significative du revenu et de la richesse par habitant, et par une réduction marquée de la pauvreté. Cependant, par-delà la situation du Maroc au sein de la région MENA, force est de constater que la convergence de l’économie marocaine vers les pays d’Europe du sud ou les pays émergents à haut revenu est restée largement incomplète tant du point de vue des réalisations économiques que des avancées sociales. De surcroît, face au ralentissement de la croissance au cours des dernières années, la question se pose de la viabilité du modèle de croissance des années 2000. En effet, en dépit des efforts consentis, notamment en termes d’investissements, le Maroc de 2015 connaît une faible dynamique de transformation structurelle. 1. L ’amorce d’une convergence économique et sociale Le Maroc a réalisé des progrès importants en matière de développement économique et social au cours des quinze dernières années. Ces progrès ont initié un processus de transformation économique faisant du Maroc l’un des pays les plus réformateurs de la région MENA. Le pays bénéficie d’une situation stratégique : placé entre l’Union européenne et l’Afrique subsaharienne, il possède des racines méditerranéennes et un long littoral Atlantique et il dispose d’un fort ancrage dans le monde arabe. Les gouvernements successifs ont mis en oeuvre une gestion macroéconomique relativement saine, engagé une ouverture progressive du commerce avec les partenaires régionaux et mondiaux, et lancé un processus ambitieux de modernisation juridique, politique et institutionnelle aux dimensions politiques, économiques et sociales importantes. Des taux de croissance soutenus et plus élevés ont permis d’augmenter significativement la richesse du pays, de réduire la pauvreté absolue et d’améliorer significativement