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Introduction - Le territoire
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Tudi Kernalegenn
Université Catholique de Louvain - UCLouvain
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INTRODUCTION
Tudi Kernalegenn
1. « Whether anyone knows about it or not » (Penrose, 2002, p. 279), notre traduc-
tion (comme toutes les traductions de ce texte). Le territoire se différencie de l’es-
pace qui selon Claude Raffestin « ne renvoie pas à un travail humain, mais à une
combinaison complexe de forces et d’actions mécaniques, physiques, chimiques,
organiques, etc. » (1986, p. 177).
2. Au sens où les territoires sont indissociables des êtres humains qui les habitent
et/ou qui les pensent.
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nouvelle économie reposant largement sur les rapports entre les acteurs
locaux. À une mondialisation accrue se conjugue une localisation de plus
en plus déterminante, où les entreprises s’investissent de plus en plus
fortement dans leur environnement spécifiquement local. Abordant donc
la territorialité à une autre échelle et sous un angle non identitaire mais
économique, Yann Fournis montre au final l’importance de ce concept
pour mieux appréhender les stratégies d’une entreprise d’une part, et
pour mieux comprendre les différents enjeux de la construction terri-
toriale d’autre part.
Ainsi, loin de conclure sur le fantasme post-moderne d’une fin des
territoires (Badie, 1995), ces trois contributions attirent au contraire l’at-
tention sur leur constante évolution, redéfinition, réorganisation, c’est-
à-dire sur un dynamisme qui finalement affirme tout au contraire leur
caractère très contemporain. De fait, « toute déterritorialisation implique
obligatoirement une reterritorialisation » selon Rogerio Haesbaert (2001,
p. 55), pour qui le territoire doit être considéré comme un des fonda-
mentaux ontologiques de l’homme, même si les « territoires réseaux »
(c’est-à-dire pluriels et discontinus) tendent à remplacer de plus en plus
les « territoires zones » (c’est-à-dire uniques et continus). Ces trois articles
mettent aussi l’accent sur la pluralité des territoires et des territorialités
(la « multiterritorialisation », ou cohabitation des territorialités, de
Rogerio Haesbaert5), aussi bien dans leurs échelles que dans leurs modes
d’appréhension du spatial, tout en plaçant l’enjeu du territoire à la jonc-
tion de ses appréhensions descendantes et ascendantes (avec une ten-
dance à privilégier cette dernière, qui apparaît actuellement plus por-
teuse). Les territoires sont en effet de plus en plus appréhendés selon le
principe de subsidiarité, privilégiant l’échelon territorial adéquat le plus
bas possible en fonction des situations. Ne liant pas le concept de terri-
toire à l’« État-nation civique » ni à la modernité, ces trois auteurs per-
mettent ainsi de mieux comprendre l’évolution de la territorialité et
– paradoxalement pour des textes privilégiant tous une approche histo-
rique (mais tout territoire n’est-il pas un espace empli d’histoire, de
mémoire, un temps concrétisé dans la géographie ?) – de poser des outils
souples pour leur appréhension contemporaine. Au final, on peut déduire
de ces textes des clés pour lire la Bretagne comme un territoire négo-
ciable et négocié, pluriel et singulier, héritage et projection dans l’ave-
nir, rencontre du national et du local, du civique et de l’ethnique, du
discours et du réseau.
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