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LA TITRISATION

Aspects juridiques et financiers

Auteurs : C. JAFFEUX
T. GRANNIER
Résume partiel de l’ouvrage
CHAPITRE I :

LA TITRISATION
ORIGINE ET CONTEXTE
LA TITRISATION
ORIGINE ET CONTEXTE

La « titrisation » est un système conçu et mis au point


aux USA dans les années 1960 et s'est caractérisé par des
évolutions importantes que l'on peut retracer comme
suit:
Historique
L'objectif aux USA était de relancer le financement du
logement, à un moment où
les taux d'intérêt étaient élevés
le plafonnement de la rémunération des dépôts est en
vigueur
afin de pallier le déficit de la balance des paiements et
freiner la sortie des capitaux
Historique
Jusqu'en 1968, trois organismes, crées dans les années trente
après la crise de 29 par l'administration Roosevelt, pouvaient
intervenir sur les créances hypothécaires en terme de
réglementation (Federal Home Loan Bank -FHLB);
d'assurance des risques de défaillance sur le marché hypothécaire
(Federal Housing Authority - FHA);
de rachat et de conservation de prêts hypothécaires (Federal
National Mortgage Association - FNMA) surnommée Fannie
mae.
Historique
Une réforme pour faciliter le refinancement des créances
hypothécaires est engagée en 1968. La FNMA est maintenue
avec ses attributions antérieures tout en donnant naissance à
un autre organisme de statut public pour accorder la garantie
de l'Etat fédéral aux certificats (titres ) représentatifs de
créances hypothécaires émis par les établissements de crédit:
Government National Mortgage Association -GNMA
surnommé Ginnie Mae.
Historique
En 1970 la Federal Home Loan Mortgage Corporation -
FHLMC est créée (freddie mac) avec les doubles
prérogatives de la FNMA et de la GNMA.
Ces organismes ont fait démarrer la titrisation aux USA à
partir des années 1970.
Actuellement (1995) , l'ensemble des actifs hypothécaires
titrisés aux USA (Mortgage backed securities - MBS)
représentent quelques 1 800 Mds $ et les crédits à la
consommation titrisés ( Assets Backed Securities - ABS)
représentent 200 Mds $.
Historique
L'opération de titrisation consiste pour un établissement de
crédit à céder ses créances à un trustee qui en finance
l'acquisition en émettant des titres ou obligations. Ces derniers
sont proposés à des souscripteurs par le biais d'investment
banks. Les titres émis par les trustees sont spécifiés en fonction
du rating des créances hypothécaires cédées et des garanties
donnée par les agences fédérales (fannie mae ou ginnie mae ou
freddie mac).
Lorsque la souscription est placée dans le public, la SEC (stock
exchange commission) contrôle l'opération.
Historique
Différentes méthodes de titrisation sont utilisées aux USA :
Le pass through : cession de créances sans apparition de
dettes à l'occasion de l'émission de titres;
Le pay through : Les PTB (pay through bonds),
apparaissent comme des dettes de l'émetteur garanties
par une sûreté;
Le collateralized mortgage obligation; consiste à adosser
à un lot de créances plusieurs tranches de maturités
différentes étalées de deux ans à douze ans.
L'introduction de la
titrisation en France
Les moyens de financement mis à la disposition des
établissements de crédits pour le logement
proviennent des dépôts et des émissions de titres et
obligations de natures et de durées différentes.

Les possibilités de refinancement des établissements


de crédits résultaient du réescompte de créances
auprès de l'institut d'émission (BF).
Le marché hypothécaire
Un crédit hypothécaire est un crédit assorti d'une
sûreté réelle, l'hypothèque, dont le but est de prémunir
le créancier contre l'insolvabilité du débiteur et contre
la concurrence d'autres créanciers éventuels.

Parmi les objectifs du marché hypothécaire, celui de


canaliser l'épargne privée de moyen et long terme vers
les placements de long terme dans l'immobilier est
important.
Le marché hypothécaire
Denise Flouzat (Economie contemporaine, PUF T2,
1992 p123 in Titrisation CJ et TG) , définit la
titrisation comme :
"une technique financière par laquelle le
financement des prêts à la clientèle n'est plus
assuré par le distributeur, un établissement
bancaire, mais par le marché des capitaux
directement, cad par les investisseurs".
Le mécanisme de la
titrisation
Description schématique:

SCHEMA
Le mécanisme de la
titrisation
Les acteurs de la titrisation:

Le cédant: l'établissement de crédit dispensateur de


crédits hypothécaires (ou autres crédits titrisables);
la société de gestion: représente le fonds et défend
les intérêts des porteurs de parts ou investisseurs
les investisseurs: épargnants institutionnels ou grand
public souhaitant investir dans des placements aux
caractéristiques spécifiques;
Les acteurs de la titrisation
le dépositaire : contrôle la société de gestion et garantie la
bonne garde des créances et titres ou parts émises;
le mandataire au recouvrement : en général,
l'établissement de crédit, mandaté pour gérer les créances et
leur recouvrement jusqu'à extinction;
l'arrangeur: équipe d'ingénierie financière chargée du
montage et de la structuration du fonds (actif et passif);
la syndication: qui réalise le placement des parts émises sur
le marché (banques d'affaires ou établissement cédant avec
arrangeur)
Les acteurs de la titrisation
le cabinet juridique: chargé de la préparation et de la
rédaction des documents juridiques;
l'agence de notation: apprécie la qualité des créances
titrisables et de leur structuration eu égard aux parts émises
par le fonds;
le commissaire aux comptes: entérine les schémas
comptables et audite les opérations comptables du
montage;
les organes de tutelle: COB et commission bancaire ;
L'intérêt de la titrisation

Pour les souscripteurs


Pour le cédant
Pour les pouvoirs publics
L'intérêt pour les souscripteurs

Généralement institutionnels , ces souscripteurs


recherchent une diversification de leurs placements, une
réduction de leurs risques liée à une rentabilité optimum
et une liquidité suffisante sur le marché secondaire.
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
Le cédant recherche principalement :
1. un abaissement du coût des crédits
2. le transfert du risque de taux sur des tiers
3. la cession de créances contre l'obtention de
liquidités et la possibilité d'affectations
nouvelles.
4. Le cédant recherche aussi un respect plus
rapide des normes bancaires
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
1- « Un abaissement du coût des crédits »:
Par la diversification des sources de refinancement, jusqu'alors limitée
aux marchés interbancaire et obligataire.
Cependant, cette réduction de coûts potentielle n'est observable
qu'après analyse des bénéfices de l'opération et des coûts qu'elle
engendre.

Le coût moyen de financement classique par émission de titres sur le


marché financier est fonction des conditions de marché au moment
des émissions (taux sans risque) et du risque propre à l'émetteur (prime
de risque).
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
Un abaissement du coût des crédit ’’suite’’

La marge des parts émises par le FCC due à la différence de


notation entre celle des parts émises (généralement meilleure)
et celle de l'établissement cédant autorise une économie de
coût (bénéfice) sur l'obtention des ressources grâce à la
titrisation.
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
Un abaissement du coût des crédits ’’suite’’

Les coûts de l'opération de titrisation comprennent les coûts


liés:
au ticket d'entrée soit l'accès à la maîtrise de cette
nouvelle technique (acquisition du savoir faire,
l'embauche et la formation de RH dédiées, l'adaptation
du système d'information, la mise en place de
l'organisation et du système comptable, les simulations
préparatoires à une structuration de titrisation);
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
Un abaissement du coût des crédits ’’suite’’
au montage de l'opération , généralement cinq
catégories de frais :
frais de constitution,
la commission de l'arrangeur,
la commission de garantie et de placement des titres,
les frais de gestion du FCC,
la rémunération des agences de notation
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
2- le transfert du risque de taux sur des tiers (sur le
FCC) :
Il concerne le transfert des risques liés à une
immobilisation des créances, au remboursement
anticipé...;
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
3- la cession de créances contre l'obtention de liquidités et
la possibilité d'affectations nouvelles

C'est un nouveau procédé de mobilisation de créances; créances


hypothécaires sur le marché hypothécaire; autres créances sur le
marché financier après structuration.

En général, l'analyse du lot de créances porte sur trois types de


données :
Les caractéristiques financières des dossiers de crédits (Montant, durée,
durée résiduelle, taux,...);
Les caractéristiques des débiteurs (CSP, revenus, âge, localisation
géographique...);
Le comportement des créances en matière de risque;
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
4- Le cédant recherche aussi un respect plus rapide des normes
bancaires :
- Ratio Cooke ( FP / Actifs et engagts HB pondérés à 0%, 20%,
50% et 100% doit être supérieur ou égal à 8% ) par la réduction
des engagements risqués .

- De même l'amélioration du Ratio de division de risques par la


cession prioritaire de créances concentrées est recherchée.
Pour respecter le Ratio Cooke, l'établissement de crédit peut agir
à deux niveaux; soit par l'augmentation des fonds propres et quasi
fonds propres; soit par la réduction de l'actif, réduction des
créances et des engagements hors bilan .
L'intérêt pour l'établissement
de crédit cédant
4- Le cédant recherche aussi un respect plus rapide des
normes bancaires’’suite’’

La réduction des créances doit être d'autant plus forte que le


coefficient de pondération est faible; il faudra ainsi titriser deux fois
plus de créances hypothécaires que de créances classiques pour
obtenir le même niveau d'amélioration du ratio Cooke.

La titrisation va jouer sur le dénominateur du ratio Cooke, la


cession de créances va en améliorer le niveau. A titre
d'exemple pour obtenir une amélioration équivalant 1Md de
fonds propres pour une banque, il lui faudra céder (titriser)
12,5 Mds ( 1/0,08) de créances classiques ou 25 Mds (1/0,04)
de créances hypothécaires.
L'intérêt pour les pouvoirs
publics

La titrisation présente l'intérêt de ne pas


s'accompagner de création monétaire, au contraire
la titrisation d'une créance détruit la monnaie dont
cette créance est la contrepartie
CHAPITRE II :

Les organes de mise en œuvre


de l'opération de titrisation
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation

La loi du 23/12/88 a mis en place le montage de la


titrisation basé sur le fonds commun de créances
(pivot) ; une société de gestion et une société
dépositaire.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation

1. LE FCC
2. La société de gestion du FCC
3. La Société dépositaire
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
1- LE FCC

La nature juridique du FCC:

Il n'a pas de personnalité morale, c'est une copropriété qui s'explique


au moins pour des raisons fiscales. Le FCC est neutre fiscalement,
l'imposition est transférée aux mains des détenteurs de parts. Les
investisseurs sont des copropriétaires sans pouvoirs, la gestion du
FCC est confiée à une société mandataire.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
La nature juridique du FCC:
Le FCC entre dans la catégorie des organismes de placement collectif en
valeurs mobilières avec cependant trois différences significatives:
L'actif d'un FCC est constitué de créances cédées par des
établissements de crédits ou agréés; celui d'un FCP est constitué de
valeurs mobilières;
Les parts FCP peuvent être rachetées ou remboursées ; celles d'un
FCC perçoivent une rémunération prédéterminée et sont remboursées
selon des conditions fixées à l'avance lors de la souscription de parts
Un FCP a pour objectif une gestion active optimisant la valeur du
portefeuille détenu; alors que la société de gestion d'un FCC n'a pas cet
objet mais celui de veiller à la bonne gestion des créances et de leur
recouvrement et au respect des engagements pris vis à vis des
investisseurs en parts.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation

La nature juridique du FCC:

Un FCP est une copropriété de valeurs mobilières dont


les parts sont émises dans des conditions définies ;
tandis qu’un FCC a pour objet d’acquérir des créances et
d’émettre des parts.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation

L'objet du FCC
Le FCC est un instrument de gestion des bilans des
établissements de crédit.
L'objet du FCC de par la loi est exclusivement " d'acquérir
des créances détenues par des établissements de crédit, la
CDC, ou les entreprises d'assurance et d'émettre des parts
représentatives de ces créances".
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
L'objet du FCC
Ces parts sont émises par placement privé ou par appel public à
l'épargne.
Le rechargement du FCC par de nouvelles créances est autorisé
par la loi 93-06 de 1993
les parts émises par le FCC peuvent être de diverses natures :
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
Nature des parts émises par le FCC
des parts similaires à des obligations classiques: parts
émises à long et moyen terme remboursables in fine avec un
coupon annuel ou trimestriel;
des parts similaires à des produits d'épargne, émises à
maturité différente, avec des coupons pas forcément
annuels;
des parts fondantes à échéancier variable émises à MLT
dont le remboursement est fonction du remboursement des
créances.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation

Le régime du FCC
Le régime comptable
Chez l'établissement cédant
La comptabilisation chez le FCC

La liquidation et la transformation du FCC


Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
Le régime comptable ‘’Chez l'établissement cédant ‘’
trois cas de figure selon qu'il s'agisse de :
- cession parfaite
- cession avec garantie
- cession avec clause de rachat optionnelle
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
Le régime comptable ‘’Chez l'établissement cédant ‘’
La cession parfaite :
la créance sort définitivement de l'actif du cédant et ce sans
garantie ni recours, le cédant ne conserve aucun risque lié à
ces créances, ni sur les débiteurs initiaux. Le gain ou la perte
résultant de la cession (écart entre la valeur de la cession et la
VNC des créances cédées) est enregistrée dans le compte de
résultat et supporte l'impôt.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
Le régime comptable ‘’Chez l'établissement cédant ‘’
cession avec garantie

La cession avec garantie: les créances cédées avec garantie contre les risques de
défaillance des débiteurs ne sortent pas du bilan du cédant avec des traitements
distincts de la garantie selon sa nature. La garantie peut être un engagement
hors bilan (inscription du montant de la garantie donnée) et constitution de
provisions pour risques de défaillance déductibles et annuellement révisables.

La garantie peut consister en un surdimensionnement des créances cédées au


FCC par rapport aux parts émises correspondantes par ce dernier.
La garantie peut enfin résider dans l'émission de parts spécifiques devant
supporter le risque de défaillance en priorité et qui son souscrites par le cédant
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation

Le régime comptable ‘’Chez l'établissement cédant ‘’


cession avec clause de rachat optionnelle
les créances cédées sortent du bilan du cédant avec
inscription simultanée d'un engagement hors bilan
correspondant au montant convenu en cas d'exercice de
l'option de rachat
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
La comptabilisation chez le FCC
L'acquisition des créances est comptabilisée à sa valeur nominale ou
de remboursement calculée sur la base du taux actuariel d'origine. La
décote ou sur-cote est comptabilisée dans un compte d'actif
correcteur.
L'émission de parts ordinaires ou spécifiques se traduit par leur
comptabilisation au passif à leur valeur nominale. La prime
d'émission éventuelle (écart entre prix d'émission et val nominale)
apparaît dans un compte correcteur du passif.
Les garanties internes (surdimensionnement ou fonds de garantie)
s'inscrivent dans le boni de liquidation; parallèlement le FCC subit
deux risques dus au remboursement anticipé et à la défaillance.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
La liquidation et la transformation du FCC
La maturité du FCC est égale à celle de la plus longue des
créances constituant le portefeuille cédé; cette liquidation doit
être réalisées dans les 6 mois suivant l'extinction de la créance
la plus longue.

Le FCC est considéré comme liquide (réalisable) lorsque le


CRD des créances représente moins de 10% de la valeur
nominale des parts émises; la société de gestion peut alors
liquider le FCC par cession du reliquat de créances.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
2- La société de gestion du FCC

Le FCC crée est administré par une société de gestion


Le statut de la société de gestion
Le rôle de la société de gestion
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
Le statut de la société de gestion

La société dépositaire est avec la SG la cofondatrice du FCC; elle est dépositaire


des créances acquises par le FCC ainsi que de sa trésorerie.

Le dépositaire est une PM généralement une SA , qui intervient dès la constitution


du FCC puis durant sa durée de vie. La SD doit être un établissement de crédit ou
tout autre établt agréé par le ministère de l'économie; La SD peut être le cédant et
cela semble être souvent le cas en pratique. En principe , le dépositaire ne peut
être la SG; puisque le D doit surveiller et contrôler la régularité des activités de la
SG; cette dernière ne peut en conséquence être juge et partie.
Les organes de mise en œuvre
de l'opération de titrisation
Le rôle de la société dépositaire
Le dépositaire reçoit en dépôt les titres de créances acquises ainsi que la
trésorerie . Le dépositaire est responsable des titres de créances cédées
au fonds et de leur conservation. Cela est facilité par le fait que le cédant
est souvent dépositaire.

Les liquidité et les sommes momentanément disponibles du FCC


relèvent également de la responsabilité du FCC. Cette responsabilité
porte sur les sommes que la SG assure le placement, le suivi de la gestion
de l'actif et du passif assumée par la SG; le contrôle avec le CAC de la
tenue de la comptabilité du FCC assurée par la SG.
Enfin, elle assure également le contrôle des rechargements des FCC
rechargeables.
CHAPITRE III
Le mécanisme de
Titrisation
Le mécanisme de Titrisation

Trois préoccupations essentielles le caractérisent :


1 - La cession des créances
2 - L’émission des parts
3 - La protection des investisseurs contre les
risques de l’opération.
Le mécanisme de Titrisation

La cession des créances


Les créances susceptibles d’être cédées
Les modalités de cession des créances
Les effets de la cession des créances
Le mécanisme de Titrisation
Les créances susceptibles d’être cédées
Les créances cessibles à un FCC sont celles détenues par les établissements de
crédit ; la caisse des dépôts et consignations ; les entreprises d’assurance
(depuis 93).
Les créances titrisables sont principalement des prêts au logement ce qui a été
élargi à d’autres créances tels les crédits à la consommation, ou les crédits
permanents sur cartes de crédits…
Un FCC ne doit accueillir que des créances de même nature en terme de
durée, de risque, de remboursement ;
Doivent être exclues d’une opération de titrisation les créances immobilisées (
sans être compromises ne peuvent être remboursées normalement) ,
douteuses (risque probable de non recouvrement), litigieuses (en contentieux
Le mécanisme de Titrisation
Les modalités de cession des créances
La cession de créances dans une opération de titrisation
s’effectue par bordereau (portant sur une multitude de
créances, style bordereau DAILLY) qui doit comporter :
Les précisions nécessaires à la complète identification des
créances concernées ainsi que du cessionnaire.
La mention des obligations du cédant à l’égard du
cessionnaire (conservation, modification éventuelle de
créances, garanties et mises en jeu, …).

Une convention de cession doit lier le cédant au cessionnaire


précisant les droits et obligations de chacun.
Le mécanisme de Titrisation
Les effets de la cession des créances

A l’égard du cédant
A l’égard du cessionnaire
La cession des créances est opposable aux tiers
Le mécanisme de Titrisation
Les effets de la cession des créances :
A l’égard du cédant
Le cédant a une obligation de délivrance des créances cédées à la
société de gestion représentant le FCC sous la responsabilité du
dépositaire; en pratique, les créances demeurent chez le cédant,
mandaté pour leur conservation par le dépositaire.

Le cédant a également une obligation de garantie, il est garant du


droit de créance cédé, d’absence d’obstacle à la transmission de la
créance cédée, des vices entachant la créance avant et au moment
de son transfert. Cependant, le cédant n’est responsable ni de
l’insolvabilité du débiteur, ni de l’efficacité des sûretés .
Le mécanisme de Titrisation
Les effets de la cession des créances :
A l’égard du cédant suite

Le recouvrement des créances est généralement mis à la charge du


cédant ; le débiteur continuera à être en relation avec l’établt de
crédit cédant ; le recouvrement continuera à être réalisé par le
cédant selon les procédures initialement établies ; l’établissement de
crédit conservera enfin ses relations clientèle et se fera rémunérer
de sa prestation de recouvrement.
Généralement une convention lie le cédant à la société de gestion
définissant le mandat de gestion du recouvrement par le premier au
profit du second ; prévoyant les conditions d’exercice de ce mandat
et le cas échéant de sa révocation.
Le mécanisme de Titrisation
Les effets de la cession des créances :
A l’égard du cessionnaire
Le cessionnaire paie le prix d’acquisition des créances au
comptant au cédant (crédit interdit) grâce aux ressources
provenant des émissions de parts.
Les créances transférées le sont avec les sûretés qui y sont
rattachées (la remise du bordereau entraîne de plein droit le
transfert des sûretés garantissant chaque créance sans autre
formalité).
Le mécanisme de Titrisation
Les effets de la cession des créances :
La cession des créances est opposable aux tiers

les créanciers de l’établissement cédant qui ne pourront exercer un


droit quelconque sur les créances cédées, sorties du patrimoine à
partir de la date de remise du bordereau.
Les débiteurs cédés sont informés par simple lettre de la cession.
Les parts émises par le fonds
commun de créances

1. Les procédures d’émission ;


2. le régime des parts de FCC ;
3. Les droits des porteurs de parts de FCC ;
4. Les obligations des porteurs de parts de FCC
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Les procédures d’émission
Deux procédures selon qu’ il s’agit d’un placement privé ou
d’un placement public des parts :
* Placement privé
* Placement public
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Placement privé des parts lorsque les parts de FCC ne sont
pas admises à la côte, ne sont pas diffusées auprès de plus de
300 personnes, et ne sont pas placées par publicité. L’enjeu est
la simplification des procédures à suivre, les opérateurs en
présence sont sensés être des opérateurs avertis.
Un document établi par un organisme habilité et présentant une
appréciation des parts du FCC ainsi que la nature et l’étendue
de la garantie attachée aux parts doit obligatoirement
accompagner la notice d’information
Les parts émises par le fonds
commun de créances
En cas de placement public des parts, les fondateurs du
FCC sont tenus de rédiger une note d’information soumise
au visa de la COB.
Cette note doit comporter notamment :
le règlement du FCC ;
les conditions financières prévisionnelles (15j avant
la date souhaitée pour le visa) ;
les conditions financières définitives doivent être
transmises la veille du visa ;
la notation prévue par la loi (88).
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Le régime des parts de FCC
Les parts émises par le FCC sont des valeurs mobilières « représentatives
de créances acquises par le fonds sur lesquelles les porteurs exercent
collectivement un droit de propriété ».

A ce titre, ces parts relèvent de l’action dans la mesure où son titulaire


supporte de façon limitée l’aléas de l’activité du FCC ; mais aussi, de
l’obligation dans la mesure où le détenteur de part est remboursé des
sommes mises à la disposition du FCC et touchera un intérêt sur ces
sommes.
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Le régime des parts de FCC suite

Les PP et les OPCVM ne peuvent souscrire des parts spécifiques.


Les parts d’un FCC ne peuvent être détenues au delà de 5% par
FCP dont la Sté de gestion est sous le contrôle d’un étabt de
crédit ayant cédé des créances au FCC ; ni par une SICAV dont les
dirigeants sont salariés d’un étabt de crédit ayant cédé ses créances
au FCC .
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Les droits des porteurs de parts
Il dispose d’un droit pécuniaire, de par un statut hybride
qui n’est ni celui d’un actionnaire ni celui d’un obligataire.
En tant que copropriétaire du fonds , il est considéré
comme faisant partie des créanciers collectifs des
débiteurs cédés, il n’est pas créancier du FCC. Le
règlement du FCC défini les règles d’affectation du boni
de liquidation entre la société de gestion, l’ établissement
dépositaire, l’établissement cédant ou l’organisme garant
du FCC.
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Les droits des porteurs de parts suite

Il dispose d’un droit à l’information. Ce droit sans


être explicitement défini en cas de placement privé, il
l’est et de manière plus large dans le cas de l’appel
public à l’épargne.

Le porteur de part dispose enfin d’un droit d’action en


justice ayant pour objet la réparation civile des
infractions commises par le dépositaire ou la société de
gestion
Les parts émises par le fonds
commun de créances
Les obligations des porteurs de parts
Les obligations à l’égard du FCC :
les porteurs de parts ne sont tenues des dettes du FCC
qu’a concurrence de son actif et proportionnellement à
leur quote-part.
Les obligations fiscales :
Les porteurs de parts ne sont pas imposés en fonction
des bénéfices du fonds mais en fonction des sommes que
ce dernier leur distribue et qui sont considérées
comme des gains : produits des parts, primes de
remboursement, plus values sur cession de parts, quote-
part du boni de liquidation.
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance

Parmi les avantages offerts par la titrisation, on retient la


possibilité de diversifier les sources de financement par une
souscription de parts émises sous une signature différente et
mieux notée.
Divers risques accompagnent la titrisation et diverses
techniques de couvertures sont possibles.
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance

Les types de risques


Les risques liés aux intervenants
Les risques spécifiques du portefeuille de
créances
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance
Les risques liés aux intervenants :
* le risque de défaillance d’un intervenant garant dans
l’opération ;
* le risque de défaillance du cédant recouvreur source de
complication et de confusion ;
* le risque dû au cumul de fonctions des intervenants
notamment pour l’étabt cédant qui
tout en n’étant plus propriétaire des créances en garde la
responsabilité morale, peut en assurer la gestion, avoir une fonction
parallèle de préteur de liquidité, de garant…
* le risque de perturbation du rythme des flux financiers ( flux
collectés simultanément distribués aux porteurs de parts ou
distribués en fonction de l’échéancier des parts fixé à l’émission
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance

Les risques spécifiques du portefeuille de créances


Ces risques sont limités par la loi à deux égards :
les créances titrisées ne peuvent être ni immobilisées,
ni douteuses, ni litigieuses ;
Seuls les établts de crédits, la CDC, et les compagnies
d’assurances sont autorisés à titriser.
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance

Risques potentiels :
Le risque de remboursement anticipé :
Le risque de défaillance du débiteur ne pouvant
respecter ses engagements.
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance
Le risque de remboursement anticipé

Le RA demeure pénalisant puisque le rendement réel est


susceptible de devenir inférieur à celui escompté ; d’autant plus
que les RA concernent généralement les créances présentant les
taux d’intérêt les plus élevés. La variable qui déclenche les RA
est le taux d’intérêt ; en période de baisse des taux, les créanciers
ont tendance à anticiper les remboursements.
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance

Le risque de remboursement anticipé suite

Parallèlement, la baisse des taux est favorable à la titrisation des


créances par l’établissement cédant. Celui ci continue à
percevoir une rémunération fixe, verse au FCC les
remboursements des débiteurs moyennant une commission
pour gestion de la dette, le FCC verse aux porteurs de parts une
rémunération fixe en fonction des taux sur le marché.

Il est clair qu’il est difficile d’envisager un taux supérieur aux


conditions de l’emprunt initial.
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance

Les garanties en couverture de risques


Le mécanisme de garantie (rehaussement de crédit) constitue
l’élément central de la note qui est arrêtée par l’agence de rating.
Diverses formules de garanties peuvent être avancées :
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance
Les garanties en couverture de risques
La garantie de l’établt de crédit cédant à travers sa propre
signature contre le risque de défaillances des débiteurs ;
Le compte de liquidité, la garantie ne porte pas sur la
défaillance mais sur le retard de paiement par rapport aux
échéances prévues et qui serait couvert par ce compte de
liquidité ;
Le fonds de réserve est mécanisme de rehaussement de
crédit constitué par le FCC grâce à l’accumulation de la marge
d’intérêt qu’il dégage (mécanisme facilité en période de baisse
des taux) ;
La protection des investisseurs
contre les risques de défaillance
Les garanties en couverture de risques suite
Le surdimensionnement (over collateralisation) par la cession
d’un portefeuille de créances supérieur à la valeur des parts
émises par le FCC (dévalorisation à priori des créances cédées) ;
La subordination , le FCC émet des parts prioritaires ou senior
et des parts subordonnées ou junior en complément, les
premières ne supportent que le risque de remboursement
anticipé, les secondes supportent le risque de RA et le risque de
défaillance. Généralement les parts subordonnées sont émises
pour un montant d’environ 12,5% de la totalité de l’émission,
ces parts sont fréquemment souscrites par l’établt cédant;
L’assurance est une garantie externe portant sur une assurance
crédit.
CHAPITRE IV

Le contrôle de l’opération
de Titrisation
Le contrôle de l’opération de
titrisation

L’opération de titrisation est fortement surveillée en


France :
Le mécanisme général est contrôlé par une autorité
administrative indépendante, la COB ;
La régularité et la légalité du fonctionnement du FCC sont
sous contrôle du Commissaire aux comptes ;
La qualité des parts émises est appréciée par une agence de
notation.
Le contrôle de l’opération de
titrisation
Le contrôle de la COB
Ce contrôle est d’autant plus fort que l’opération de titrisation
fait appel à l’épargne publique.
Le contrôle obligatoire de la COB lors de la constitution et du
fonctionnement du FCC :
l’agrément est délivré par la COB à la société de
gestion ;
un contrôle permanent est assuré par la COB sur le
fonctionnement de la société de gestion (informer sur
toute modification éventuelle du projet initial agrée,
adresser les comptes annuels certifiés .
Le contrôle de l’opération de
titrisation
Le contrôle de la COB
-le contrôle de la COB est étendu en cas d’offre au public des

parts de FCC :
* le visa de la COB sur la note d’information préalable est
nécessaire ;
* le contrôle par la COB des informations périodiques
diffusées par la société de gestion du FCC ( information
annuelle : documents comptables annuels, rapport de gestion
annuel ; information semestrielle : rapport de la société de
gestion, inventaire de l’actif et du passif du FCC,…).
Le contrôle de l’opération de
titrisation
Le contrôle du FCC par le CAC
Il y’a obligation légale de nomination d’un commissaire aux
comptes pour le FCC sur une durée renouvelable de six ans, le
CAC devra être autonome et indépendant des animateurs du
FCC. Il est à la charge de la société de gestion.
Le CAC a des missions de contrôle et d’information sur le
FCC.
. Le CAC est ainsi responsable dans le cadre du droit du FCC, du
respect des principes comptables et du contrôle des comptes.
Il doit vérifier et attester la sincérité du compte rendu d’activité
établi par la société de gestion pour chacun des fonds qu’elle
gère.
Le contrôle de l’opération de
titrisation
Le contrôle du FCC par le CAC
Le CAC du FCC doit informer les dirigeants de la SG
sur :
les contrôles et vérifications réalisés ;
les postes de bilan et de résultats auxquels des
modifications devraient être apportées ;
les irrégularités et inexactitudes découvertes ;
les conclusions et impacts résultant des
observations ci dessus exprimées.
-
Le rôle de l’agence de notation :

Le législateur impose le recours à une agence de notation


qui doit émettre, sur la base des caractéristiques des créances
cédées et des parts émises ainsi que des garanties attachées,
une appréciation et une notation.

Cette notation est obligatoire lorsqu’il y’a recours à


l’épargne publique ; l’obligation est plus nuancée en cas de
placement privé.
Le rôle de l’agence de notation :
L’agence de notation s’assure en priorité que rien ne remet en
cause les paiements dus aux porteurs de parts. Elle évalue en
conséquence le risque lié au montage du FCC et attribue une
note sur la solvabilité des titres émis.

Les critères de notation prennent en compte notamment deux


types de risques : le risque de faillite éventuelle de l’établt chargé
du recouvrement de créances ; et le risque spécifique du
portefeuille.

Des principes de notation sont clairement établis et des échelles


de notation construites et de plus en plus universellement
utilisées.

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