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Composite Trame par dØfaut
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PRÉFACE
Professeur Jean-Pierre BÉBÉAR, Service ORL, Chirurgie cervico-faciale
Hôpital Pellegrin - CHU Bordeaux
33000 BORDEAUX
1 - LA PROTHÈSE AUDITIVE
Jean-Paul BERAHA, CCA Toulon,
Patrick BOUAZIZ, CCA Boucicaut,
Alain CASENAVE, CCA Montpellier,
Hervé COHEN, CCA Neuilly
Stéphane DEYS, CCA Alésia,
Béatrice LACOMBE, CCA Montpellier,
Philippe MATEU, CCA Narbonne,
Jean-Paul TROGNEUX, CCA Lille
Audioprothésistes CCA groupe -
Siège social : 18, rue Oberkampf
75011 PARIS - tél. : 01 56 98 22 22.
2 - L’OSTÉO-INTÉGRATION
Docteur Christian HAMMAN, ORL.
119, av. de Flandre
75019 PARIS - tél. : 01 40 35 04 17.
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PRÉFACE
Si le capital cellulaire cochléaire est insuffisant, ces méthodes laissent place à l'implant
cochléaire présenté par le Pr Mondain. Enfin, dans les rares situations où le nerf
cochléaire est détruit, l'implant du tronc cochléaire, développé par le Pr Sterkers amène
une solution intéressante.
5
Quelle richesse technologique à notre disposition ! avec comme corollaire de
nombreuses questions sur la place respective de chaque technique et plein d'espérances
en de futurs développements technologiques.
La lecture de cette monographie apporte bien des réponses sur tous ces points.
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SOMMAIRE
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S O MMAIR E
6 - CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
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LA PROTHÈSE AUDITIVE
(APPAREILLAGE DE L’ADULTE)
I - LES COMPOSANTS
Un appareil de correction auditive est une chaîne électroacoustique miniaturisée comprenant au
minimum un microphone, un amplificateur et un écouteur ou vibrateur.
Fig. 1. Vue intérieure d'un contour. Fig. 2. Vue intérieure d'un intra.
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u Les Lunettes : L’appareil est contenu dans la branche de lunette (branches auditives) ou dans un mini
contour placé à l’extrémité de la branche de lunettes à l’aide d’adaptateurs. Ce système nécessite
également un embout sur mesure (Fig. 8).
II-2 - Conduction osseuse
u Lunettes : aucune partie de l’appareil n’est en contact avec
le conduit auditif externe. L’extrémité de la branche de
lunettes est équipée d’un vibrateur qui s’appuie sur la
mastoïde transmettant sans intermédiaire aérien le signal à
l’oreille interne. La face de la lunette doit être suffisamment
rigide afin d’appliquer une pression suffisante sur la
mastoïde.
Ce système est destiné aux affections de l’oreille moyenne
avec surdité de transmission (Fig. 9). Fig. 7bis. Différents intras.
Fig. 8. Il offre l’avantage de faciliter l’application de différentes variantes Fig. 9. Lunettes CO.
de montage cros et bi-cros dans le cas de cophose unilatérale. (trans-
fert du signal acoustique dans l’oreille controlatérale).
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u Contour avec serre tête : le principe de fonctionnement est identique à celui des lunettes en conduc-
tion osseuse. Ce système est utilisé dans les aplasies ou pour les patients ne voulant pas porter de
lunettes.
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on constate des variations dans le champ d’application des différents embouts. Seuls les embouts
de forme conduit et fond de conque peuvent normalement être réalisés dans toutes les matières.
Bien sûr, l’on peut fabriquer toute forme d’embout avec toute sorte de matière mais l’acoustique
ou la mécanique ne sera alors pas optimale et le résultat bien plus aléatoire.
u La canule : l’embout le plus discret et le plus utilisé. Adapté aux pertes auditives légères ou pour le
port de lunettes auditives, il reste néanmoins à éviter si le conduit est court car il risque de ressortir trop
facilement de l’oreille. (Fig. 10)
u La canule épaulement : avec l’épaulement en plus on assure un meilleur maintient dans la conque.
Utilisée aussi pour les pertes auditives légères à moyenne il est particulièrement indiqué lorsque le
conduit est court et droit. (Fig. 11)
u Le phantomold : Adapté aux pertes légères à moyennes, il assure un bon maintient et une grande
discrétion dans l’oreille. Il est par contre plus difficile à positionner dans la conque. (fig. 12)
u La coquille : Il est recommandé dans les cas de surdité profonde, car il garantit une meilleure étan-
chéité et une manipulation aisée. (Fig. 13)
12
u Le normal ou boîtier : Uniquement utilisé dans le cas d’appareillage à boîtier, destiné aux surdités
très profondes. Il est à réaliser en silicone 40 shore de préférence. (fig. 14)
u L’Iros : c’est le nom donné à l’embout dont l’évent est le plus ouvert. De différentes formes, seule-
ment conseillé pour les pertes auditives légères avec bonne conservation des fréquences graves, il est
très discret dans l’oreille. (Fig. 15)
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u Le "Pince de Crabe" : Pratique dans les cas de déformation du pavillon, de conque aplatie. Cette
forme permet de conserver un maintient haut et bas à l’embout ce qui lui évite de basculer dans
l’oreille. (fig. 16)
u Le porte tube : Il sert dans les même cas que l’embout iros sauf que le conduit est complètement
découpé. Seul le tube pénètre à l’intérieur du CAE, une petite protection en plastique adaptée en bout
de tube aidera au maintient. (Fig. 17)
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u Silicone haute pression, se présente sous forme de pâte prête à l’emploi ou sous forme liquide avec
durcisseur. La polymérisation pendant 2h à 200° environ assure une matière anallergique. Différentes
teintes sont possibles et les performances mécanique de ce produit lui confèrent une très bonne résis-
tance au vieillissement. Cette matière microporeuse permet de travailler différents niveaux de
souplesse, caractéristique que l’on exprime en shore. Ces silicones ne durcissent pas, ne se déforment
pas, ont une très bonne tolérance cutanée bien adaptée aux épidermes sensibles. Pour leur finition,
ces embouts sont laqués à chaud dans un four à chaleur tournante à 180°.
u Silicone dur, 80 shore, assez ferme, utilisé pour l’appareillage nécessitant une grande étanchéité, il
est facile à positionner dans l’oreille.
u Silicone souple, 40 shore, mi-souple, bonne étanchéité, toutes les formes d’embouts sont réalisables
avec ce produit, il convient aux pertes moyennes à sévères.
u Silicone super souple, 25 shore, contrairement aux autres, ce silicone n’est pas prêt à l’emploi. Il se
compose d’une pâte assez collante et d’un catalyseur liquide. Les deux composants sont pesés au
gramme près puis malaxés sous-vide avec un mélangeur. Cuit au four à 200°, ce mélange réticulé
donne un embout très souple parfait dans les cas de surdités profondes. Cela donne un embout très
confortable du fait de sa grande adhérence aux parois du CAE. Il reste toutefois difficile de manipula-
tion.
u Silicone super souple flottant, 25 shore, son caractère flottant vient de micro bulles dont ce silicone
est rempli. Cet embout est destiné de préférence pour l’utilisation en baignade.
III-4 - Rôles dans l’appareillage
III-4.1 - L’évent (ou venting)
C’est un canal percé au travers de l’embout auriculaire ayant pour effet d’aérer le conduit auditif
et de modifier les caractéristiques acoustiques de l’appareillage. Son rôle de transmission du son
par voie naturelle, sa capacité à limiter la résonance (autophonation) et diminuer les basses
fréquences lorsqu’il est supérieur à 1mm en fait un allié précieux de l’audioprothésiste dans
l’adaptation. En limitant et contrôlant l’effet d’occlusion il est l’un des éléments primordial de la
correction acoustique.
14 Plus l’embout est court plus les effets de l’évent sont prononcés.
Jusqu’à 1mm de diamètre, l’évent maintient les fréquences graves, abaisse légèrement les aigus
et évite la résonance. Pour des diamètres plus importants, le venting favorise les fréquences
aiguës et diminue les graves. Plus il est large, plus son influence sur l’abaissement des graves est
important.
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u en informant uniquement le patient que nous allons le tester pour des niveaux plus forts afin de
vérifier s’il les entend bien. Nous allons alors observer les réflexes faciaux du patient qui indiqueront le
niveau d’inconfort. Cette 2è méthode permet de supprimer la subjectivité du patient et la précision de
cette mesure dépend donc de notre observation et de notre analyse
u Par contre, le MCL (Most Confortable Level) n'est aps utilisé dans les formules de calcul.
IV-2 - Audiométrie tonale supraliminaire : LGOB, LPP (Tests de sensations sonores)
Cette lacune est prise en compte dans les formules de calcul de gain dynamique, la dernière en
date étant le Loudness Perception Profile de Phonak. Des signaux (type bruits filtrés) sont délivrés
aléatoirement par l’ACA dans le conduit auditif du patient. Celui-ci évalue la sonie de ces signaux
sur une échelle allant de « non perçu à « trop fort ». Des droites de régression traversant le nuage
de points de mesure permettent de définir le gain pour les différents canaux de l’audioprocesseur
en fonction de l’intensité du signal d’entrée.
IV-2.1 - Principe
Ce sont des outils d’appareillage qui permettent d’optimiser les réglages en complément des tests
liminaires. Ils s’appuient sur des méthodes de classification de sonie destinées à mesurer la
perception supraliminaire. Ces tests sont importants, car nous observons toujours une croissance
anormale de la sensation d’intensité chez les malentendants atteint d’une perte neurosensorielle :
en effet la perte supraliminaire (au niveau de la parole moyenne par exemple) est
significativement moindre qu’au niveau du seuil auditif.
Trop fort
Moyen
16
Inaudible
0 120 dB spl
Moyen
Inaudible
0 50 80 120 dB spl
Fig. 19. Une perte de transmission donne une courbe de sonie parallèle à une courbe
normale : il n'y a pas de recrutement.
Trop fort
Moyen
Inaudible
0 50 80 120 dB spl
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Les tests de sonie mesurent l’audition supraliminaire individuelle (dynamique auditive), alors que
les formules prescriptives (NAL, NAL NL1, POGO, BERGER ETC), qui sont basées sur les seuils, n’en
fournissent qu’une estimation, la corrélation entre les seuils auditifs et la fonction de croissance
étant assez faible.
17
Fig. 21. Les réponses sont ensuite enregistrées dans le logiciel de program-
mation sous la forme de courbes de sonie. Ces données individuelles sont
alors directement utilisées pour la programmation des prothèses numériques.
Fig. 22. Le système LPP de Phonak permet de tester jusqu’à 6 fréquences choisies par l’audioprothésiste
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Il faut noter qu’il est très intéressant de refaire ces tests de sensations sonores régulièrement car la
sonie du malentendant appareillé est modifiée grâce à la rééducation prothétique.
18 IV-2.3 - Conclusion
Le résultat de la méthode de classification de sonie est un ensemble de fonction de croissance de
sonie, représentant la relation psychophysique entre la sensation d’intensité sonore perçue et le
niveau de pression acoustique.
Ces tests permettent d’explorer la dynamique résiduelle du malentendant et de déterminer plus
précisément son recrutement. Ils sont un outil précieux dans la détermination du choix des
compressions des aides auditives qui permettent de transférer la dynamique vocale utile dans la
dynamique résiduelle du malentendant.
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Les mots dissyllabiques sont présentés au patient par listes de 10. A chaque niveau d’émission (en
dB HTL) correspond un pourcentage d’identification globale : le seuil d’intelligibilité est le
passage de la courbe sigmoïde par la ligne horizontale des 50%.
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V - LA STÉRÉOPHONIE
L’appareillage stéréophonique s’inscrit dans une démarche de qualité. Il tente de rétablir la
fonction auditive binaurale dans son intégralité et donc de restituer tous les avantages qui y sont
liés.
L’équilibre auditif ainsi réalisé permettra l’acheminement au système nerveux central d’un
message le plus juste et exploitable possible.
V-1 - L’audition binaurale
Il s’agit de la perception par les deux oreilles de tout son provenant d’une ou plusieurs sources
sonores.
V-2 - L’audition stéréophonique
Il s’agit de la perception par les deux oreilles de plusieurs sources sonores situées dans différents
points de l’espace. Il ne peut y avoir d’effet stéréophonique sans audition binaurale.
V-3 - Aspects neurophysiologiques
Chaque information sonore est reçue par chacune des deux oreilles mettant en jeu
successivement : l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.
Les stimuli acoustiques codés en provenance les deux cochlées se propagent via le nerf cochléaire
vers le noyau cochléaire. Les fibres ascendantes partent du corps trapézoïdal, atteignent l’olive
supérieure du côté opposé. Ensuite, la majorité des fibres se dirigent ipsilatéralement vers le
colliculus inférieur, le corps genouillé et les aires corticales auditives. L’information en provenance
des deux oreilles interagit au niveau de diverses structures subcorticales d’abord à l’olive
supérieure et puis à des centres plus élevés du cortex auditif. Précisons que les aires corticales
droite et gauche sont totalement indépendantes. L’aire corticale droite va traiter les informations
en provenance de l’oreille gauche et l’aire corticale gauche celles provenant de l’oreille droite.
Le traitement de ces deux informations, droite et gauche, permet d’obtenir la sensation de relief
du son, propre à l’audition stéréophonique.
28 Il n’y aurait pas de stéréophonie si les informations auditives arrivaient au même endroit au
niveau cérébral.
En outre, on note la présence de structures neuronales discrètes qui réagissent à des différences
de temps et d’intensité des signaux provenant des deux oreilles (i.e. des différences interaurales).
D’un point de vue structurel, le système auditif n’est pas seulement binaural par nature, mais il est
aussi « câblé » avec beaucoup de mesures de sécurité (et peut-être redondant) pour sauvegarder
les avantages stéréophoniques, même en cas de dégradation. Ceci étant posé, on peut en déduire
que tout dommage au système auditif périphérique puisse conduire à une perturbation du
traitement multiniveaux, essentiel pour l’analyse par le système auditif central.
Ce qui se conçoit bien physiologiquement pour un normo ententant doit être maintenu autant
que possible pour une personne atteinte d’hypoacousie.
V-4 - Facteurs acoustiques et psychoacoustiques en faveur de l’appareillage
stéréophonique
V-4.1 - La localisation spatiale
La localisation spatiale se définit comme le fait de déterminer l’origine d’une source sonore dans
une environnement acoustique donné.
L’effet de l’écran de la tête correspondant à la diffraction du son par la tête, on observe une baisse
d’intensité des signaux aigus en provenance d’un son émis vers l’oreille contrôlatérale et une
différence de phase pour les fréquences graves.
Prenons le cas d’une personne atteinte d’une hypoacousie de perception bilatérale accentuée sur
les aigus, l’appareillage s’attachera tout particulièrement à remonter ces fréquences aiguës
porteuses d’intelligibilité.
Si l’interlocuteur est situé du côté gauche (appareillé), le gain prothétique sera optimal et
identique à celui obtenu de face. En revanche, si l’interlocuteur est situé du côté droit, on
observera une forte diminution du rendement prothétique. L’amplification dans les graves ne
sera pas perturbée, leurs longueurs d’onde étant grandes par rapport à la taille de la tête ; en
revanche, on notera une perte de rendement de l’ordre de 20 dB sur les fréquences 2000 et
4000 Hz.
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Fig. 38. Absence de diffraction lorsque la longueur d’onde est grande par rapport à la tête.
Fréquence grave 250 Hz.
29
Fig. 39. Effet de diffraction lorsque la longueur d’onde est petite par rapport à la tête. Fréquence élevée.
L’importance relative des fréquences aiguës et graves dans l’intelligibilité de la parole étant très
en faveur des fréquences supérieures à 1000 Hz. On notera un maintien de la puissance et une
forte baisse d’intelligibilité.
RAPPORT INTELLIGIBILITÉ / ENERGIE DE LA PAROLE
125 – 500 65 5
500 – 1000 35 35
1000 - 4000 5 65
La localisation spatiale offre donc l’identification rapide d’un objet ou d’un interlocuteur dans un
groupe et autorise la mise en place des stratégies de compensation visuelle. La lecture labiale, les
mimiques, les gestes contribueront fortement à la perception et à l’intégration du signal vocal.
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VI - LES INNOVATIONS
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En 1996, avec l’arrivée du numérique, les appareils auditifs deviennent «intelligents». Il leur est
possible de détecter la présence d’un bruit constant, et de baisser automatiquement le gain. Le
confort dans le bruit devient une réalité pour les porteurs d’appareils.
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Fig. 45. Index de directivité, 2 micros et 3 micros alignés par rapport au Kemar.
Fig. 46. Comparaison de la limite de compréhension en fonction du rapport signal sur bruit, pour différents systèmes de microphones (omni ou
directionnel) et présence ou non de réducteurs de bruits numériques (plus les joints sont bas, meilleur c'est).
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Ces deux principes permettent de gagner une dizaine de décibel de gain avant l’apparition du
sifflement caractéristique du larsen. La détection étant constamment active, le système s’adapte
automatiquement aux modifications d’environnement (mise en place d’un chapeau,
téléphone,...). Ils sont qualifiés d’anti-larsen «adaptatifs».
u Reconnaissance de situation
Tous les systèmes précédemment cités ne sont pas à utiliser tout le temps dans toutes les
circonstances. Tel système sera utilisé dans telle circonstance avec tel réglage de paramètres, ce
qui n’est plus vrai dans telle autre circonstance. Par exemple, le mode directionnel sera utilisé
dans le bruit, alors que dans le calme c’est l’omnidirectionnel qui sera choisi etc.
Le fait que l’utilisateur puisse choisir entre deux programmes : « calme » et « bruit » est déjà très
intéressant. Ce qui est encore mieux, c’est que l’appareil reconnaisse de lui-même la situation
sonore présente et gère ses systèmes internes sans intervention du malentendant (Fig. 49).
37
Fig. 49. Système d'intelligence artificielle pour reconnaître la situation sonore afin d'utiliser le traitement de signal le plus
adapté.
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VI-2.1.a - Principe
Ce test interactif permet de « visualiser » l’audition du patient et de le faire participer à sa
correction, grâce à l’association du son et de l’image.
Nous savons que les problèmes d’audition ainsi que les solutions diffèrent d’une personne à
l’autre. C’est pourquoi Amplifit présente différentes scènes de la vie courante à l’aide de 56
vidéo-clips : La maison, les loisirs, le travail, le transport, la nature. Ils permettent de tester six
environnements sonores : l’intelligibilité en milieu calme, en milieu bruyant, en milieu
réverbérant, les sons faibles, les sons forts et la qualité sonore.
Des séquences sont choisies pour chaque patient reflétant au mieux les bruits de l’environnement
dans lequel il vit. (Fig 50 à 52)
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Fig. 51. Le patient répond aux questions qui apparaissent sur l’écran.
39
Fig 52. Toutes les réponses sont enregistrées par l’ordinateur sur ce graphique :
1 - le courbe en noire détermine le profil auditif d’un échantillon d’une population de bien entendants..
2 - la courbe en orange montre le résultat du patient sans appareil ou avec son ancien appareillage.
3 - la courbe en bleu, son profil auditif avec appareil.
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VI-2.1.b - Intérêts
Amplifit possède deux fonctionnalités :
u Les évaluations avec et sans appareil, que nous venons de voir, permet au patient de « visualiser » son
audition.
u Le réglage interactif, permet au malentendant de participer à sa correction : l’audioprothésiste peut
en effet présenter au malentendant un clip-vidéo concernant un environnement dont le résultat n’est
pas satisfaisant, tout en modifiant les paramètres de réglage de la prothèse. Nous pouvons ainsi
comparer plusieurs réglages en situation et valider ces paramètres de façon plus rationnel.
(Fig. 53 et 54)
40
Fig. 53. Le vidéo clip correspondant à la situation ou les résultats sont insuffisants est à nouveau présenté au patient.
Fig.54. L’audioprothésiste peut alors modifier certains paramètres de réglages afin d’obtenir un résultat satisfaisant.
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Amplifit est également un outil particulièrement adapté pour la comparaison des prothèses
auditives classiques avec les prothèses d’oreille moyenne :
Le protocole d’implant d’oreille moyenne nécessite un essai préalable avec un appareil auditif.
L’audioprothésiste peut compléter les tests traditionnels avec un bilan Amplifit oreille appareillée
et le comparer ultérieurement avec l’implant d’oreille moyenne.
41
Fig. 55. L’évaluation amplifit met en évidence que ce patient n’est gêné que pour les sons faibles (FA) : Bruit de clé. Par contre,
son audition est tout à fait normale dans les autres situations.
Fig. 56. L’audiogramme tonal et vocal confirme les plaintes du patient et les résultats amplifit
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u Mme Valérie C. , 33 ans appareillée depuis l’âge de 2 ans. Elle porte actuellement une stéréophonie
d’intra auriculaires analogiques, linéaires avec potentiomètres. Elle se plaint de ne pas entendre suffi-
samment les voix lointaines ou de faibles intensité, et de ne pas comprendre dans le bruit avec ses
appareils. (Fig. 57 et 58)
Fig. 58. Audiogramme tonal et vocal très dégradé avec une dynamique résiduelle particulièrement réduite.
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Fig. 59.
En utilisant un clip vidéo choisi dans le catalogue AMPLIFIT, nous pourrons réaliser deux
expériences. (Fig. 60)
Fig. 60.
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44 Fig. 61.
Pour l’avenir, nous espérons montrer au patient déficient auditif l’apport immédiat d’un
appareillage. En appliquant une correction similaire à celle que pourrait apporter une aide
auditive.
Fig. 62.
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46 Fig. 63.
Dans le domaine des communications numériques, il existe de nombreux contextes dans lesquels
la capacité du canal de transmission est fortement limitée :
u Téléphone par satellite.
u Télécommunication dans la gamme HF.
On fait alors souvent fait appel à cette modélisation pour diminuer débit numérique nécessaire à
la transmission de la parole.
C’est le principe du vocodeur développé par THOMSON depuis 1971 et repris par CCA et
THOMSON pour l’adapter aux malentendants.
Au niveau de l’émetteur :
u Analyse de l’estimation des paramètres du modèle
u Procédure de compression (ou codage) permettant de réduire le débit binaire associé au signal de
parole en vue de sa transmission par un système numérique
L’exemple le plus simple de codage est celui de la quantification.
Au niveau du récepteur :
une procédure de synthèse assure la reconstitution d’un signal de parole à partir des paramètres
du modèle.
Un vocodeur à 1200 bits/S permet de transmettre plus de 95 % de l’intelligibilité d’un signal ce
qui représente un facteur de compression supérieur à
50 % par rapport à la téléphonie numérique classique.
Dans le cas d’une surdité, le récepteur n’est pas une personne distante mais une personne dont la
plage de perception auditive, en bande passante ou en dynamique est limitée.
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L’objectif du nouveau procédé de correction auditive est donc de réaliser une compression du
signal de parole, non pas au sens de la quantité d’information binaire à transmettre mais au sens
de la bande de perception nécessaire à la compréhension.(Fig.64)
Fig. 64.
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VII - CONCLUSION
Ce procédé permet d’effectuer des transformations élaborées.Aujourd’hui dans sa phase
expérimentale, il ouvre de nouvelles perspectives dans la rééducation et le correction des sourds
profonds.
Les applications sont bien plus larges, le ralentissement temporel présente un grand intérêt :
u Pour le sujet souffrant de troubles d’intégrations.
u Pour l’apprentissage des langues.
u Pour la rééducation des aphasies, etc.
L’objectif étant de travailler de concert avec les plus grands fabricants d’aide auditive afin
d’intégrer ces nouveaux algorythmes dans les nouvelles générations de numérique.
IX - RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BÉRAHA, J.P. & FONTANEZ, F. (1977). Système de transmission et intelligibilité : application à la prothèse auditive. 9th International
Congress on Acoustics, Madrid 4/9-VII-1977, H80.
48 BÉRAHA, J.P., & ROSSI, M. (2000). TIPWin. Congrès des Audioprothésistes Français
BONNEVIALLE, M., CHALLIER, G, et al (1990). La Prothèse Auditive, Monographie du CCA, 14, 36.
CAMPBELL, G.A. (1910). Telephonic intelligibility. Philosophical Magazine, 19, 152-159.
EGAN, J.P. (19848). Articulation testing methods. Laryngoscope, 58, 955-991.
FAIRBANKS, G. (1958). Test of phonemic differentiation : The Rhyme test. Journal of the Acoustical Society of America, 30,
596-600.
FLETCHER, H., & STEINBERG, J.C. (1929). Articulation testing methods. Bell System Technical Journal, 8, 806-854.
FOURNIER, J.E. (1951). Audiométrie vocale : les épreuves d’intelligibilité et leurs applications au diagnostic, à l’expertise et à la
correction prothétique des surdités, Maloine.
F. GALERE – SIEMENS.
HIRSCH, I.J. (1947). Clinical application of two Harvard auditory tests. Journal of speech disorders, 12, 151-158.
HUDGINS et al (1947). The development of recorded auditory tests for measuring hearing loss for speech. Laryngoscope, 57,
57-89.
KREUL, E.J. et al (1968). A proposed clinical test of speech discrimination. Journal of Speech and Hearing Research, 11 (3), 536-552.
KRYTER, K.D., et al (1962). Auditory acuity and the perception of speech. Journal of the Acoustical Society of America, 34,
1217-1223.
LAFON, J.C. (1964). Le Test Phonétique et la mesure de l’audition, Dunod.
MCPHERSON, D.F., & PANG-CHING, G.K. (1979). Development of a distinctive feature discrimination test. Journal of Auditory
Research, 19, 235-246.
OTICON – « Digifocus facilite la compréhension »
OTICON – « Entrer dans le futur »
PECKELS, J.P., & ROSSI,M. (1971). Le Test de Diagnostic par Paires Minimales, J.E.P. Aix-en-Provence. In Revue d’Acoustique.
PEISSAKCéline - VOISIN Isabelle - Vocabulaire de l’audioprothèse - Phonak Collection, 1993.
PHONAK – Focus N10, l’amplification binaurale Darrel L Teter
Propos Biopharma n° 5 Docteur F. LECA – Docteur P. ELBAZ
SANTON F. Intelligibilité de la parole masquée et rôle de la direction masquante, Acoustica 1986, 61, 67, 74.
Docteur SERGEI KOCHLIN – Knols Elctronic, Inc
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lundi 7 octobre 2002 09:37:20
LES PROTHÈSES PAR VOIE OSSEUSE
OSTÉO-INTÉGRATION
Docteur Christian HAMANN
I - INTRODUCTION
L’appareillage en conduction osseuse était peu utilisé mais l’apparition de prothèse auditive à
conduction osseuse directe, c’est-à-dire en stimulant directement l’os crânien pour la
transmission de l’onde sonore vers la cochlée, a permis de réhabiliter des patients difficilement
appareillable conventionnellement (vaste cavité d’évidement, otorrhée, malformation).
49
Fig. 2. L’apparition d’une nouvelle génération de prothèses auditives, les prothèses dites
« implantables» ou réhabilitation prothètique chirurgicale. La première fut la BAHA basée
sur les études du Professeur P. I. BRANEMARK sur l’ostéo-intégration (c’est la biocom-
patiblité du titane au contact des tissus osseux).
La qualité du son, les performances des prothèses, la sécurité et le recul du protocole chirurgical
ont permis d’étendre les indications au delà des hypoacousies mixtes unilatérales.
On peut désormais envisager de restaurer une stéréo-acousie notamment chez des patients
porteurs d’une cophose unilatérale.
LES PROTHÈSES PAR VOIE OSSEUSE
Fig. 3. Déjà il y a plus de 10 ans à l’Hôpital des Enfants Malades avec le Professeur MANAC’H, nous avions appareillé
bilatéralement avec la BAHA des patients porteurs de malformation auditive bilatérale et ils avaient déjà pu apprécier
l’apport de cette stéréo-acousie.
LES PROTHÈSES PAR VOIE OSSEUSE
Fig. 2. Ces indications pour chaque patient peuvent être testées par l’utilisation d’un « TEST ROD » (Il s’agit d’un
support de prothèse BAHA qui s’applique sur la mastoïde ou sur les dents pour transmettre le son à la cochlée tout
comme une prothèse implantée.
51
C’est le mérite de l’équipe du Professeur VANEECLOO de LILLE d’avoir envisagé
l’appareillage de patients ayant une cophose unilatérale et de l’avoir intitulé PSEUDO
STEREOPHONIQUE. La prothèse par voie osseuse permet ainsi le transfert
trans-crânien des sons du côté cophosé vers le côté sain. Les contrôles et différents
tests audiométriques complexes et répétés permettent d’envisager d’utiliser efficace-
ment la BAHA dans cette indication puisqu’elle apporte aux patients une amélioration de
l’intelligibilité surtout dans le bruit avec une meilleure localisation spatiale.
Notre connaissance sur la conduction osseuse est encore incomplète mais il est intéressant de
remarquer que l’atténuation du son trans-crânien a rendu possible l’appareillage par voie osseuse
unilatérale mais cette atténuation n’est pas suffisamment importante pour rendre inefficace un
appareillage bilatéral. Ceci pose le problème de savoir comment les structures corticales peuvent
intégrer les informations sonores bilatérales (directes et croisées…) pour donner une orientation
spatiale à partir de ces données complexes.
52
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
Professeur Bruno FRACHET
I - INTRODUCTION
Les implants d’oreille moyenne (IOM) sont des prothèses auditives mises en place
chirurgicalement. Elles sont fixées directement sur le système tympano- ossiculaire. Mettant en
vibration directement la chaîne des osselets, ce sont des dispositifs caténo-vibreurs1.
Ils constituent une solution à la surdité neuro-sensorielle: les IOM s’adressent classiquement2 aux
surdités de perception pures.
Leur place mérite encore d’être précisée, car si des avantages sont indéniables, la concurrence
avec les prothèses conventionnelles est alimentée par les progrès actuels ou à venir de celles ci.
Au centre du défi se situent, d’une part celui de la dissimulation des prothèses auditives et d’autre
part la qualité sonore et la compréhension dans le bruit.
Nous aborderons d’abord les généralités communes à tous les IOM, tant techniques que
cliniques. Ces dispositifs sont actuellement au nombre de 6 et nous les examinerons un par un,
qu’il soit ou non commercialisé.
Devant ces choix il faut proposer la solution la plus adaptée, proposition d’autant plus difficile si
on est dans une zone frontière, par exemple entre IOM et implant cochléaire.
La jeunesse des dispositifs, déjà très performants, et les progrès généraux des techniques laissent
présager un avenir riche avec l’aboutissement que sera le dispositif “tout implantable”.
Mais la règle est qu’ un perfectionnement renchérit toujours le dispositif de base et l’acceptabilité
sociale3 reste, elle aussi, à évaluer.
53
II - GÉNÉRALITÉS
1 – Ou vibro-caténaires.
2 – La correction des surdités mixtes peut être obtenue avec certains dispositifs.
3 – Ce que la communauté est prête à payer pour assurer l’implantation dans la population ciblée.
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
Fig. 1. Dans la prothèse conventionnelle avec embout, l’existence d’une cavité close introduit une résonance pour certaines fréquences graves.
Ce renforcement fréquentiel est d'autant plus préjudiciable que l’audiogramme est lui-même distordu (voir le paragraphe concernant les audio-
grammes "en pente de ski").
III-1 - Généralités
Les travaux sur la mise en place d’une vibration directement sur les osselets datent des années
1935. la réalisation est récente parce que les progrès techniques sont récents. Existent 3 ordres de
difficultés :
u : comment apporter l ’énergie vibratoire sur le site? Les constructeurs utilisent le
désormais classique système d’induction tel qu’ utilisé par les implants cochléaires avec une
bobine émettrice et une bobine réceptrice placées de part et d’autre de la peau. Le « signal
vibratoire » (microphonique)5 module une porteuse6 démodulée (supprimée) ensuite par le
processeur implanté. Cet étage est fiable et bien connu.
Fig. 5. Une conception théorique de Maniglia. Fig. 4. Les ancêtres des IOM actuels: système
de Perkins et de Heide.
Plusieurs dispositifs ont été dessinés sans toujours passer au stade de l’essai clinique. Le système
de place la pièce aimantée sur la branche descendante de l’enclume. La “source
magnétique” est dans le conduit, avec même un dispositif de positionnement aimanté.
Au total, ces 3 systèmes :
60
Fig. 10.
61
Fig. 13a. Le système Envoy de St Croix Medical. Fig. 13b. Le système Envoy de St Croix Medical.
Au travers d’un schéma, présentons les brièvement. Une vision globale permet au praticien de
mieux choisir l’aide prothétique et de repérer les zones frontières. (Fig. 14).
Schématiquement, la question de l’IOM se pose, non pas comme dans l’implant, quand la
prothèse conventionnelle n’est plus suffisamment puissante en milieu calme, mais souvent quand
elle est mal tolérée ou qu’elle ne donne pas satisfaction dans des conditions sonores difficiles.
9 – Récente, bénéficiant des perfectionnements les plus adaptés aux distortions de l’audition du sujet, idéalement réglée.
10– Certains constructeurs y travaillent.
11– C’est le rapport bénéfices / risques et inconvénients. Le dénominateur est presque parfaitement défini (statistiques des risques
chirurgicaux, préjudice esthétique, consommation de piles...). Les bébfices ne peuvent être honnêtement annoncés. Ainsi, avec les
IOM présentés en première intention se trouve t-on dans 2 situations opposés : une demande forte par négligence des riques et
recherche d’un bénéfice premier à l’opposé perception du seul facteur risque et rejet de la proposition.
12– Mais la encore, il peut exister des parades dans le choix de matériel anallergique...
13– Sous le terme de distortions, on groupe les sensations auditives qui s’ecartent des sensations normales, dans le domaine de
l’intensité, du temps, des fréquences, ce qui se traduit cliniquement par le recrutement, la fatigue, la diplacousie. Plus simplement
la distortion groupe les dysfonctionnements nuisibles à l’audition et à la compréhension.
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
séreuses à répétition. La présence d’un réflexe stapédien garantit pour l’immédiat l’absence
de facteur de transmission.
IV-8.2 - La mise en place de l’antenne réceptrice n’est pas non plus spécifique
Certes la forme à creuser dans la corticale osseuse change en fonction du système.
IV-11.1 - Le VSB
Le processeur vocal a connu 2 versions différentes: le Vibrant P analogique à 2 canaux et le
Vibrant D numérique à 3 canaux. Idéalement, dans la chasse au biais, il faudrait toujours
comparer les transducteurs (écouteur et VSB) avec le même processeur vocal.
On dispose de 3 études :
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
IV-11.1.d - Une dernière étude multicentrique, en France, est en cours de publication (1)
6
IV-11.1.e - En résumé (Cedit )
“Les 3 premières études souffrent de faiblesses différentes. Mais on peut toutefois tirer les
conclusions suivantes :
u Les effets graves permanents sont rares
u L’audition résiduelle est légèrement diminuée mais habituellement d’une quantité sans impor-
tance clinique. La possiblité d’une perte cliniquement perceptible, voire importante, d’audi-
tion résiduelle n’est pas exclue.
u La plupart des patients tirent un bénéfice tant objectif que subjectif de leur implant. Ce béné-
fice peut toutefois être médiocre…"
67
IV-11.2 - Le M.E.T.
Une étude multicentrique (200 implantés dont 60 en France) est en cours. Elle devrait disponible
avant la fin de l’année.
IV-11.3 - Soundtec
Dans une première phase, 5 patients(7) ont été implantés avec un dispositif qui pesait 41 mg. La
chute auditive observée a été rapportée à ce poids excessif et dans une phase II, un dispositif plus
léger (27 mg) et plus court a été implanté chez 10 sujets. Le dispositif est ainsi moins délétère
pour l’audition.
L’étude de sécurité et d’efficacité (phase II) pour la FDA porte sur 95 patients.
La chute auditive post-opératoire est en moyenne de 4,2 dB entre 250 et 8 kHz, avec cependant
quelques cas de chute supérieure à 10 voire 15 dB.
Dans l’ensemble, le gain moyen est faible, de 9,2 dB chez 33 patients évalués à 36 semaines et
10,8 dB chez 12 patients évalués à 1 an.
La compréhension en milieu sonore calme est meilleure qu’en milieu bruyant.
Subjectivement, au questionnaire APHAB l’amélioration est relevée pour les items suivants:
facilité de communication, bruit de fond, réverbération.
Dans l’ensemble la préférence des patients est nettement en faveur de l’implant. (84/94 patients).
IV-11.4 - TICA
L’implant TICA avait fait l’objet de la publication d’une portant sur 20 patients qui n’avaient pas
bénéficié, au préalable de l’essai d’une prothèse conventionnelle. Le gain maximal pouvait aller
jusqu’à 55 dB dans les hautes fréquences. En utilisation courante, le gain était plutôt de 20 dB. La
reconnaissance des mots était significativement améliorée. Enfin la plage quotidienne
d’utilisation de la prothèse était large (15,5 heures contre 5 à 6 heures pour les prothèses
coventionnelles en moyenne). Pour cette prothèse avec microphone implantable, un item de
jugement supplémentaire était la qualité de la localisation spatiale et bien évidemment le confort
de la dissimulation complète du système.
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
IV-11.5 - Yanagihara-RION
Le dispositif est maintenant ancien. Une étude de tolérance à long terme est rapportée pour
39 sujets (8).
IV-13.2 - La théorie
Elle fait intervenir l’impédance du système23.
Pour les dispositifs électromagnétiques, la distance entre bobinage et masselote aimantée
intervient sur la puissance du système, comme la « coaxialité » entre masselote et bobinage24.
Pour les dispositifs piézo-électriques, la puissance est liée au volume du cristal, d’où la nécessité
de déporter le moteur dans un espace libre (la mastoïde).
Fig. 16a. Plage d'utilisation du VSB Symphonix Plage d'utilisation du MET Otologics.
Les dispositifs piézo-électriques consomment moins de courant et peuvent prétendre, même avec
les batteries actuelles, à une implantation complète. 69
IV-13.3 - Les consensus professionnels
“entre le VSB et le MET, actuellement, il n’ y a pas d’argument formel pour mettre en avant un
dispositif” (B. Fraysse - GEMO)
au plan chirurgical, le VSB relève d’une chirurgie classique avec une instrumentation classique. Le
MET demande un équipement spécifique.
Le MET pourrait être plus facilement utilisé si une stapédectomie avait été préalablement réalisée.
Le Soundtec donne manifestement des gains auditifs moindres. La chirurgie est plus légère même
si elle impose une disjonction uncudo-stapédienne. De plus, il ré-impose l’occlusion de conduit.
On peut prévoir que les dispositifs “tout implantables” auront la faveur du public. Ils introduiront
des coûts supplémentaires mais le bénéfice du microphone implantable et l’excellente
appropriation par le patient25.
Il est crucial pour ces prothèses qui ne sont pas essayables et qui ont un risque opératoire de
développer des tests pré-opératoires pour dépister le sujet qui sera satisfait de son implantation.
Au-delà de la bonne adaptation à la perte auditive, il y a toujours lieu d’envisager les éléments tels
que :
u Facilité de réalisation, ancillaire standard
u Risque
u Aimant amovible
u Facilité de l’upgrading
u Qualité du service après vente
u Fiabilité
25– On peut évoquer : l’audition la nuit, en milieu humide, la dissimulation complète essentielle pour certains professionnels, la
directivité du microphone intra-conduit...
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
L’implant cochléaire pourrait être proposé… L’audiogramme vocal milite pour cette solution au
contraire de l’emploi possible du téléphone. Outre la discussion de l’acceptabilité sociale, en
choisissant cette solution, on expose le sujet à une comparaison permanente entre le caractère
naturel des sons graves perçus du côté de l’oreille non implantée et les sensations apportées par
l’implant. Ajoutons que l’implant classique actuel détruit les restes auditifs et que la méthode est
irréversible. Il vaut donc mieux le réserver après échec des autres méthodes.
Quelles pourraient-elles être ?
La prothèse RetroX de la société Auric n’est pas encore introduite en France. Il s’agit d’un
amplificateur rétro-auriculaire dont les sons traités et amplifiés parviennent au tympan grâce à un
tube métallique perforant les parties molles entre sillon rétro-auriculaire et conduit. Cette
prothèse évite ainsi toute occlusion du conduit (Fig18).
71
Fig. 18. La prothèse RetroX de Auric. Fig. 18. La prothèse RetroX de Auric.
Les prothèses mixtes électriques et sonores sont “à la mode”. Elles pourraient constituer une
solution logique pour ce type d’audiogramme : les sons graves seraient perçus naturellement ou
après amplification. Les sons aigus, si les zones correspondantes sont mortes ne peuvent être
perçus qu’après stimulation électrique directe des structures neuro-sensorielles. Encore faut-il
trouver un dispositif qui ne détruise pas tout le clavier cochléaire. Des études sont en cours.
L’IOM en évitant l’occlusion du conduit, en assurant un couplage rigide avec les osselets favorise
la transduction des aigus, en permettant de fortes amplifications est sans doute une bonne
solution. Il faudra le démontrer. La conservation des fonctions, par rapport à l’implant cochléaire,
milite encore en sa faveur.
Parmi les 2 dispositifs commercialisés, le VSB correspond bien mieux à la situation audiométrique
décrite.
V - LE FUTUR
Avec les moyens techniques de l’audioprothèse conventionnelle (microphone…, méthodes de
traitement du signal de parole…) L’IOM va profiter des progrès sur les batteries rechargeables
implantables. L’IOM stigmatisera encore moins son porteur. On peut espérer une plus large
adhésion des candidats. Les avantages et les inconvénients pour ces dispositifs
“tout-implantables” sont rassemblés dans le tableau 1.
Dans le rapport du Cedit. Une évaluation complète, de l’acte, du suivi est donnée.
“La prise en charge financière de tout ou parties des IOM n’est pas standardisée” (Cedit). Dans le
secteur public, certaines structures prennent en charge la partie interne ET externe. Dans d’autres,
seule la partie implantée est prise en charge.
Si les systèmes totalement implantables auront un coût d’utilisation quotidien moindre, il faudra
provisionner et réaliser le changement régulier (3 à 5 ans) de l’accu rechargeable.
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
Les IOM ne sont pas encore inscrits sur la liste des produits et prestations bénéficiant d’un
remboursement par la Sécurité Sociale.
Les actes de “pose d’une prothèse auditive implantable dans l’oreille moyenne” ainsi que la
“séance d’adaptation et de réglage d’une prothèse de l’oreille moyenne” figurent à la nouvelle
Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM).
Ò
Société Ô
Technique
Spécificités
Þ
Þ
Oui (batterie à
Totalement recharger tous les
4-5 jours, à
implantable? changer tous les
3 ans)
Désarticulation
de la chaîne
ossiculaire?
Point faible
73
Réglementation
Diffusion
Tableau comparatif des prothèses d’oreille moyenne, (le système de Yanagihara n’est pas
rapporté)
D’après le rapport du CEDIT (Comité d’Evaluation et de Diffusion des Innovations
Technologiques) “Réhabilitation auditive par prothèse implantée d’oreille moyenne chez
l’adulte” février 2002, WATTIAUX M.J. et coll.
VIII - CONCLUSION
Après les implants cochléaires, arrivent sur le marché des dispositifs qui élargissent l’offre de soin
en matière de surdité. Ils évitent pour la plupart l’occlusion du conduit. Imposant un acte
chirurgical plus ou moins complexe, ils exposent à des risques fonctionnels et généraux mais
concurrencent la prothèse auditive conventionnelle qui poursuit ses progrès électroniques et
l’amélioration de l’étape de transduction. La prochaine étape est le “tout implantable”, pour
demain. Ces IOM s’attaquent résolument à la problématique de la qualité d’écoute. Leurs
bénéfices sont souvent d’évaluation difficile car du domaine du confort.
LES IMPLANTS D’OREILLE MOYENNE
IX - RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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5 - A multicenter study of the Vibrant Soundbridge middle ear implant: early clinical results and
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6 - Rehabilitation auditive par prothèse implantée d’oreille moyenne chez l’adulte. WATTIAUX M.J.,
CHARPENTIER E. et coll. 2 tomes - Documents du CEDIT (Comité d’Evaluation et de Diffusion des
Innovations Technologiques) Février 2002 - Editions de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris
7 - Semi-implantable electromagnetic middle ear hearing device for moderate to severe sensorineural
hearing loss. HOUGH JV, DYER RK JR, MATTHEWS P, WOOD MW. Otolaryngol Clin North Am 2001
Apr;34(2):401-16
8 - Long-term results using a piezoelectric semi-implantable middle ear hearing device: the Rion Device
74 E-type. YANAGIHARA N, SATO H, HINOHIRA Y, GYO K, HORI K. Otolaryngol Clin North Am. 2001
Apr;34(2):389-400.
LES IMPLANTS COCHLÉAIRES CHEZ L’ENFANT ET
L’ADULTE SOURD PROFOND OU SÉVÈRE
F. Artières, G. Geffriaud, N. Gresillon, M. Mondain, J-P. Piron, S. Romdhane,
M. Sicard, M. Sillon, V. Tesseydre, A. Uziel, V. Ventosa, A. Vieu
La surdité de perception s’accompagne d’une élévation des seuils auditifs et d’une perte de la
discrimination auditive. La réhabilitation d’une surdité de perception par une prothèse auditive,
une BAHA ou une prothèse d’oreille moyenne implantable va exploiter le capital de cellules
sensorielles résiduelles. Lorsque celui-ci est insuffisant, l’intelligibilité de la parole perçue sera
médiocre ; c’est la place de l’implant cochléaire.
Antenne
Microphone
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Fig. 1a.
Processeur interne Fig. 1. La photographie (a) montre la partie externe d’un implant
Porte électrodes
Nucleus chez un enfant, avec l’antenne, le cable, et la le
microphone. Cet enfant porte un boitier contenant le processeur
externe (b). La photographie (c) montre la partie implantée du
récepteur avec le processeur et l’aimant, le porte-électrodes, et
l’électrode de référence s’insérant dans le muscle temporal (modèle
Nucléus CI 24). La photographie (d) montre l’extrémité du porte
Partie implantée
électrodes du système Nucléus Kontour qui va venir au contact du
modiolus.
Fig. 1c.
La partie implantée est à la fois un récepteur et un stimulateur. Après réception, le message est
reconverti en un signal électrique qui va cheminer le long du faisceau d'électrodes. L'ensemble du
récepteur implanté est scellé dans une enveloppe en silicone.
La stimulation électrique s'effectue entre une électrode active et une électrode de référence, qui
peut être une des électrodes implantée dans la cochlée (stimulation bipolaire), ou une électrode
placée en dehors de la cochlée (stimulation monopolaire). Actuellement, la grande majorité des
implants posés sont des implants intra-cochléaires multiélectrodes. Les systèmes
extra-cochléaires ou monoélectrodes sont peu utilisés.
Fig. 5. Préparation anatomique présentant la progression du porte électrodes (ici en bleu) introduit par une cochléostomie, puis progressant dans
ème
la rampe tympanique au niveau du tour basal et du 2 tour de la cochlée. A droite, aspect radiologique en cliché transorbitaire
L E S I M P L A N T S C O C H L É A I R E S C H E Z L ’ E N F A N T E T L ’ A D U L T E S O U R D P RO F O N D O U S É V È R E
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Fig. 7. Principaux temps chirurgicaux : (a) exposition de la corticale mastoïdienne et repérage du conduit auditif externe, (b) réalisation d’une
antroatticotomie exposant le canal semi-circulaire latéral, le corps de l’incus, ce qui permet la réalisation d’une large tympanotomie inférieure, (c)
réalisation d’une cochléostomie transpromontorielle, et (d) fraisage d’une loge pour la réception du récepteur en arrière de la cavité d’antroattico-
tomie et mise en place d’une ligature autour de la fossa incudis pour fixer le porte-électrodes.
L E S I M P L A N T S C O C H L É A I R E S C H E Z L ’ E N F A N T E T L ’ A D U L T E S O U R D P RO F O N D O U S É V È R E
La perception d'un son dépend aussi de sa durée : la durée minimum de perception d'un son est
de 1 ms, et l'intensité de présentation du son doit être d'autant plus élevée que sa durée est faible
pour que celui-ci soit perçu. A l'inverse, un son intense va diminuer la perception du son suivant :
c'est la fatigabilité du système auditif. Quelque soit l'intensité, la hauteur d'un son ne peut être
perçue que si sa durée est supérieure à 50 ms. Un autre versant de la discrimination sonore est la
capacité à déterminer un silence entre deux stimulations sonores rapprochées : chez le sujet
normal, un intervalle de 2 ms est nécessaire pour percevoir un silence.
La fréquence d'un son est codée par la place de la CCI stimulée au sein de la spirale cochléaire, et
donc par l'origine tonotopique de la fibre stimulée. L’implant cochléaire va utiliser cette
distribution tonotopique des fibres nerveuses pour permettre une discrimination de la parole.
III-4 - Les cochlées pathologiques
u L'organe de Corti
Les CCE sont les cellules sensorielles le plus souvent et le plus précocement atteintes en cas de
surdité neurosensorielle. L'organe de Corti peut être peu altéré en cas de surdité par traumatisme,
otospongiose localisée, ou occlusion vasculaire. Il est détruit en cas de méningite, labyrinthite,
fractures temporales étendues, malformations cochléaires, ou maladie de Ménière.
durée de la surdité est longue, que la cause de la surdité est une labyrinthite ou une surdité
congénitale (Nadol et al, 1989). Les cellules du ganglion spiral sont conservées en cas de
malformations cochléaires n'intéressant pas le méat acoustique interne, de fractures temporales
limitées ou récentes, de maladie de Ménière, d'otospongioses limitées, de surdités brusques. Les
méningites et les labyrinthites peuvent s'associer à une dégénérescence ganglionnaire
importante.
u Le développement
La cochlée est mature à la naissance. La perception auditive va permettre le développement des
structures auditives centrales au niveau du tronc et du cortex auditif, avec une maturité du cortex
auditif atteinte vers l’âge de six ans. En l’absence de stimulation auditive, le cortex auditif va être
colonisé par les afférences visuelles et somesthésiques. Il est démontré chez l’animal qu’une
stimulation électrique du système auditif va permettre un développement des structures auditives
du tronc cérébral et du cortex, et que la précocité de la réhabilitation auditive par stimulation
électrique est capitale. Ceci constitue un argument pour implanter tôt les enfants présentant une
surdité congénitale, en particulier avant l’âge de deux ans.
u L'ossification cochléaire
L'ossification cochléaire est classique en cas d'otospongiose, de labyrinthite, de méningites, ou de
traumatismes. Les lésions débutent par une fibrose (visible en IRM) qui va ensuite s’ossifier
(lésions visibles au scanner) (Fig. 9).
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Fig. 9. Enfant de 18 mois ayant présenté une méningite à pneumocoque. L’image IRM de gauche montre une disparition de l’hypersignal en
séquence T2 au niveau de l’oreille gauche (flèche), et le scanner (photo de droite) montre une ossification de la cochlée (flèche).
intensité et bruit de forte intensité). Ce signal retenu (entre 30 et 70 dB) est alors comprimé car la
dynamique du nerf auditif est proche de 10 dB. Le signal analogique est numérisé à cette étape,
avant d’être analysé par un nombre variable de filtres qui vont réaliser une analyse fréquentielle
du signal. Le signal de chaque canal va être amplifié et analysé.
Selon la stratégie, une partie plus ou moins importante de
l’information est transmise à l’implant par radiofréquence.
L’implant va transformer le signal numérique en signal
analogique qui va être transmis aux différentes électrodes :
selon la stratégie choisie, le mode et la cadence de stimulation
varient.
IV-3 - Les différentes stratégies de codage : particularités
La stratégie Speak (Nucleus par exemple) : c’est une analyse en
fréquence du signal par 20 filtres analogiques. Le système
extrait les 6 fréquences de plus grande énergie, et transmet ces
6 fréquences par pulses de façon séquentielle (ondes carrées).
La stratégie CIS (Continuous Interleaved Sampler) (Clarion ou
Med-EL par exemple) réalise une extraction par analyse en
fréquence par huit filtres, dont le signal est transmis par pulses
de façon séquentielle aux différentes électrodes (Fig. 11). Fig. 11. Stratégie CIS (Continuous Interleaved
Sampler) – L’ensemble du message est délivré
La stratégie CA (Compressed Analog) (Clarion par exemple) de façon non simultané, sur chaque électrode,
analyse le signal en fréquence par huit filtres, et le signal avec un stimulus monopolaire biphasique,
délivré à une cadence variable.
transmis est un signal analogique (ondes sinusoïdales),
distribué de façon simultané aux différentes électrodes.
moyen et long terme. Les résultats montrent la possibilité de développement d’un langage parlé
chez des enfants sourds profonds. La figure 12 montrent l’évolution avec le temps de la
perception de la parole chez les enfants sourds prélinguaux implantés.
(a)
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(b) (c)
(c)
Fig. 12. Evolution de la perception auditive chez les enfants sourds profonds prélinguaux. La figure (a) présente l’évolution
sur des épreuves simples (liste fermée de mots ou de phrases – l’enfant doit désigner une image) : les enfants sont capables
de réaliser cette tache au bout de 18 mois d’implantation. La figure (b) présente l’évolution entre 0 et 10 ans après implanta-
tion de la perception auditive en liste ouverte de Fournier (bissyllabique) et en PBK (monosyllabique) par le canal auditif seul.
La figure (c) présente l’évolution entre 0 et 10 ans de la lecture minutée (on demande à l’enfant de répéter un texte lu par
l’orthophoniste et on compte le nombre de mots corrects répétés rapporté à la durée de l’épreuve – un enfant normo-enten-
dant a un score de 120 mots/minute)