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10.

Etat de choc : diagnostic et traitement

Introduction : Diagnostic positif :


= Insuffisance
, circulatoire aiguë caractérisée par une Clinique : +++: il associe
inadéquation entre les apports et les besoins tissulaires Signes hémodynamiques : tachycardie, hypotension (PAS< 90mmHg)
en oxygène, aboutissant à une hypoxie cellulaire. Signes cutanés : pâleur, marbrures, cyanose et froideur des extrémités.
L’état de choc est une urgence vitale, de mauvais Signes neurologiques : de la confusion au coma.
pronostic, son diagnostic est principalement clinique. Oligurie < à 20 ml/h.

Traitement : Paraclinique :
Prise en charge initiale Les examens complémentaires ne sont pas nécessaires pour le
Hospitalisation en réanimation, diagnostic mais peuvent préciser son mécanisme, apprécier sa gravité
Monitoring : scope, TA, T°, SO2 et évaluer une réponse à une thérapeutique.
Assurer la liberté des voies aériennes. Le bilan classique comprend :
Oxygénothérapie nasale ± ventilation assistée  GDS + lactates (acidose métabolique avec hyperlactactémie)
VV de bon calibre (nécessaire lors d’un remplissage)  Bilan usuel : NFS, iono sanguin, bilan hépatique et hémostase
Sondage urinaire (quantifiée la diurèse)  Enzymes cardiaques
Si choc anaphylactique ; le traiter immédiatement par  CRP et prélèvements bactério (hémocultures, ECBU…)
injection d’adrénaline (0,25mg IV ; 0,5 mg SC ou IM).  ECG et RxT systématiques.
Exploration hémodynamique :
Traitement étiologique  Cathétérisme cardiaque droit type Swan-Ganz : PVC, PAP, IC…
Choc cardiogénique  Echo doppler cardiaque ++ (non invasif) : données morpho, PAP,
 Avant tout étiologique : angioplastie à la phase IC (index cardiaque), pression de remplissage…
aiguë d’un IDM, fibrinolyse voire embolectomie
pour une EP mal tolérée, ponction ou drainage Diagnostic étiologique :
péricardique d’une tamponnade. Il repose sur l’anamnèse, l’examen clinique et quelques examens
 Correction d’éventuels facteurs aggravants : arrêt paracliniques simples. On reconnaît classiquement 4 grands cadres
des ttt inotropes - (β-), choc électrique ou anti- étiologiques et physiopathologiques responsables d’un état de choc :
arythmiques si tr du rythme graves, entraînement
électrosystolique si tr de conduction AV. Choc cardiogénique
 Remplissage vx non recommandé (aggrave / révèle = Défaillance de la pompe cardiaque (↓ du débit cardiaque)
OAP) sauf choc obstructif (modéré et prudent) Eléments en faveurs :
 Inotropes + : dobutamine (Dobutrex*) ± dopamine  Les antécédents cardio-vasculaires, une douleur thoracique
 En cas d’OAP, on injecte des diurétiques de l’anse. prolongée, des signes électriques ou échographiques évocateurs.
 Assistance circulatoire si traitement inefficace  Signes d'insuffisance cardiaque gauche et/ou droite, anomalie
(contre pulsion aortique, greffe cardiaque). auscultatoire (souffle, galop), phlébite, pouls paradoxal.
Principales causes :
Choc hémorragique et hypovolémie  Infarctus du myocarde (étendu, compliqué)
 Remplissage vx massif +++ : colloïdes (plasmion*  Fuite valvulaire aiguë (endocardite)
ou équivalent) ou cristalloïdes (Ringer lactate)  Dissection aortique aiguë
« L’anémie est mieux tolérée que l’hypovolémie »  Choc obstructif (EP, tamponnade, pneumothorax compressif)
 Transfusion de culots globulaires en cas de
spoliation sanguine > 25% de la masse sang totale. Choc hypovolémique
 En cas d’hémorragie massive (> 50%), l’apport de Eléments en faveurs :
facteurs de coagulation est obtenu par transfusion  Pâleur des téguments, anémie profonde, hémorragie extériorisée
de PFC, et l’on transfuse des plaquettes si la ou non (touchers pelviens +++, sang dans le liquide gastrique)
thrombopénie est < à 50 000/mm3.  Polytraumatisé, traumatisme de l’HCG (rupture de rate), brûlure
 Vasoconstricteurs (adrénaline, vasopressine…) étendue, déshydratation avec pli cutané et hémoconcentration.
uniquement avec volémie restaurée : Principales causes :
VC + remplissage modéré > remplissage seul  Choc hémorragique (hémorragie extériorisée, interne)
 Traitement étiologique : hémorragies externes  Déshydratation (diarrhée, diurèse osmotique, brûlure étendue…)
(suture, pansement compressif, garrot ± (peut être
desserré / 30 min), pince, pantalon anti choc) Choc septique
= Sepsis sévère avec hypotension persistante malgré un remplissage
Choc anaphylactique vasculaire et/ou la nécessité d’utilisation de drogues vasoactives.
 Le traitement est basé sur inj précoce Eléments en faveur : fièvre, frissons, hypothermie (choc septique à
d’adrénaline // à la suppression du contact avec BGN), foyer infectieux (pyélonéphrite, cholécystite…).
l’allergène. Agents étiologiques : BGN, Cocci, anaérobies, Candida
 On préconise de diluer 1mg d’adrénaline dans
10ml de SS à titrer ml par ml en IV direct (soit Choc anaphylactique
0,1mg), sinon SC ou IM, à répéter au besoin toutes = Réaction d’hypersensibilité immédiate ou de type 1 (anaphylaxie)
les 5min voire relayée en perfusion continue à 1 ou survenant <1 h après pénétration souvent parentérale, d’un allergène
2mg/h en cas de choc anaphylactique sévère. chez un sujet préalablement sensibilisé et ayant un terrain atopique.
 Remplissage vx rapide ++ (SSI ou Ringer-lactate) Eléments en faveur : rash cutané (urticaire), œdème de Quincke,
 Salbutamol si bronchospasme rebelle à adrénaline. bronchospasme, dyspnée laryngée, dl abd, nausées, vomissements.
 Corticoïdes parfois prescrits pour éviter les Allergènes : anesthésiques, iode, ATB (βlactamines++), venins…
réactions œdémateuses survenant ultérieurement.
Choc septique
 Le remplissage vasculaire massif précoce constitue la phase initiale et obligatoire à la restauration d'une
volémie et d'une pression de perfusion efficace. Classiquement en préfère les colloïdes du fait d’un pouvoir
d’expansion volémique plus important.
 En cas d’inefficacité du remplissage, on adjoint des drogues vasoactives :
o Dopamine ou noradrénaline seule si l’IC > 3,5 l/min/m2.
o Dobutamine + noradrénaline ou adrénaline seule si l’IC ≤ 3,5 l/min/m2.
 Antibiothérapie probabiliste précoce (après hémocultures et prélèvements), par voie parentérale, synergique
et bactéricide sur les germes suspectés et sera secondairement adaptée aux résultats des prélèvements
bactério. Le plus souvent, elle comprend un aminoside associé à une bétalactamine ou à une C3G.
 Traitement d’une éventuelle porte d’entrée : drainage d’une collection, levée d’un obstacle sur une voie
excrétrice, ablation d’un cathéter infecté.
 D’autres traitements ont été proposés :
o Les corticoïdes à faibles doses : hydrocortisone (200mg/j) + fludrocortisone (50μg/j) x 7 jours
permettant de réduire la mortalité du choc via la ↓ de la libération de cytokines pro inflammatoires.
o La protéine C activée en cas de CIVD
o Autres agissant sur la coagulation et la réponse inflammatoire actuellement en cours d’évaluation.

Surveillance et dépistage des complications


 L’insuffisance circulatoire est susceptible d’entraîner, dès lors qu’elle se prolonge, de nombreuses
défaillances d’organe (insuffisance rénale, hépatocellulaire, œdème lésionnel, CIVD…) et peut même
aboutir à un sd de défaillance multiviscéral (SDMV), de pronostic extrêmement péjoratif. Les autres
complications sont essentiellement liées au décubitus et aux ttt entrepris (escarres, thrombose veineuse,…).
 La surveillance concerne : l’état de conscience, les paramètres hémodynamiques et respiratoires, la
régression des signes cutanés de vasoconstriction (marbrures), la température, la correction acidose et de
l’hypoxie, la normalisation des lactates, le dépistage biologique des défaillances d'organes (rein, foie, cœur),
la stérilisation des prélèvements bactério (choc septique), la radio thoracique, l’ECG.

Conclusion :
 Urgence vitale, milieu spécialisé
 Hypotension artérielle habituelle mais inconstante
 Oxygénothérapie et expansion volémique = base du traitement symptomatique initial
 Chercher rapidement la cause pour la traiter
 Pronostic dépend de la rapidité /efficacité du traitement.

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