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Œil rouge et / ou douloureux: diagnostic et traitement

Introduction Œil rouge douloureux avec acuité visuelle basse


Motif fréquent de consultation en ophtalmologie. Crise de glaucome aigu par fermeture de l’angle (GFA)
Les causes sont variées, elles vont de la conjonctivite bénigne C’est un accident brutal dont le dc doit être établi en urgence.
jusqu’aux affections les plus sévères qui mettent en jeu le Le traitement doit être urgent et efficace pour éviter la cécité.
pronostic fonctionnel visuel. Terrain : hypermétrope, le plus souvent de façon unilatérale.
Le dc étio doit être précis car les conduites thérapeutiques sont Signes fonctionnels :
différentes voire contradictoires dans certains cas.  Douleur oculaire et péri oculaire, violente et intense.
 AV fortement diminuée.
 Rougeur diffuse avec un CPK.
Diagnostic positif Signes physiques
Interrogatoire  Œdème de la cornée - Test à la fluorescéine négatif.
 Profession, ATCD ophtalmologiques et généraux.  TO très élevé, avec un globe dur à la palpation bi digitale.
 Port de lentilles de contact  La pupille est en semi-mydriase aréflexique.
 Mode de survenue : brutal ou progressif.  La chambre antérieure est diminuée de profondeur.
 Mode évolutif et ancienneté de la rougeur  A la gonioscopie : l’angle iridocornéen est fermé.
 Circonstances d’apparition : traumatisme, épidémie Traitement
Signes fonctionnels Il faut d’abord hypotoniser le globe par un traitement médical :
 BAV ou non : argument diagnostic et pronostic + + +  Agents hyperosmolaires (Mannitol* en perfusion).
 Douleur + + +  Inhibiteurs anhydrase carbonique (inj puis en cp et en gtte).
 Photophobie - Larmoiement - Sécrétions  Myotiques (pilocarpine en collyre).
 Prurit oculaire - Sensation de grains de sable.  Bêtabloquants en collyre.
Examen ophtalmologique : bilatéral et comparatif  Sédatifs pour calmer le patient (ex. Equanil* ou Valium*).
Inspection Ttt physique : Iridotomie au laser Yag.
 Rougeur : unilatérale ou bilatérale, localisée sous forme Ttt chirurgical : iridectomie périphérique ou trabéculectomie.
d’un cercle périkératique (CPK) ou siégeant au nv du cul
de sac conjonctival ou encore sous forme rougeur diffuse. Uvéite antérieure ou iridocyclite ou iritis.
 Œdème conjonctival - Œdème palpébral. Signes fonctionnels
Mesure de l’acuité visuelle de loin et de près.  AV diminuée, œil rouge
Examen à la lampe a fente (LAF)  CPK, photophobie, larmoiement, blépharospasme,
 Conjonctive : topographie de la rougeur, son type.  Douleur moins forte, profonde rétro et péri orbitaire.
 Cornée : on cherche une perte de la transparence (œdème) Signes physiques
ou une perte de substance (test à la fluorescéine).  Cornée claire laissant voire des précipités rétro cornéens.
 Pupille : réflexe photo moteur (RPM)  Tyndall de l’humeur aqueuse.
 Mesure tonus oculaire (TO) et ex du reste du segment ant.  Iris terne en myosis, avec des synéchies postérieures
 Si possible : gonioscopie et FO. Enquete étiologique :
Signes de gravité :  Le + svt aucune cause n’est retrouvée (60 à 70% des cas)
 BAV – douleur – CPK – altération du segment antérieur  Foyer infectieux : local, régional ou général.
 HTO – test à la fluorescéine positif.  Maladie rhumatismale : spondylarthrite ankylosante.
 Maladie générale : Behçet, sarcoïdose.
Diagnostic étiologique + Traitement Évolution, complications
Œil rouge non douloureux avec acuité visuelle conservée  Favorable sous traitement adapté.
Hémorragie sous conjonctivale : Rougeur localisée  Défavorable : Récidives, Complicat (hypertonie, cataracte,
 Spontanée : HTA, diabète, trouble de la crase sanguine synéchies, atrophie de l’iris, décollement de rétine, Phtyse)
 Traumatique. Traitement
Régression spontanée en 1 à 2 semaines. Symptomatique
Conjonctivites  Mydriatiques pour lutter contre les synéchies : (atropine*,
Caractères communs mydriaticum*, néosynéphrine*)
 S. irritatifs : larmoiement, photophobie, blépharospasme,  Corticoïdes (locaux et généraux) contre l’inflammation
 La rougeur commence au niveau du cul de sac puis devient Étiologique
diffuse. Généralement bilat mais asymétrique ds le temps.  Corticoïdes par voie générale
 Sécrétions dans les conjonctivites infectieuses,  Immunosuppresseurs - Traitement spécifique
 Prurit dans les conjonctivites allergiques
 ADP prétragienne fait penser à une étiologie virale Kératites
 AV normale, ainsi que le FO. Ex de l’œil + difficile car photophobie et blépharospasme imp.
Principales causes des conjonctivites Œil rouge, douloureux avec CPK,
 Conjonctivites purulentes bactériennes. BAV ± marquée en fonction de l’atteinte cornéenne.
 Conjonctivites à chlamydiae. Test à la fluorescéine positif : traduit une kératite superficielle
 Conjonctivites virales : adénovirus, entérovirus, autres. Test négatif traduit une kératite interstitielle ou stromale (rares)
 Conjonctivites allergiques. Etiologie :
Traitement  Kératite bactérienne le + svt en rapport avec les lentilles.
 ATB en collyre et en pommade dans les conjonctivites  Kératite virale (herpès, zona…)
bactériennes et virales surinfectées,  Kératite d’un syndrome sec.
 Anti-inflammatoires et anti-histaminiques dans les Traitement :
conjonctivites allergiques.  ATB locaux - Parfois antiviraux (pde Zovirax si d’herpès).
 Jamais (CI) de corticoïdes dans une forme superficielle++
 Collyres cicatrisants (vitamine A).
Rougeur localisée avec douleur et acuité visuelle normale Conclusion
Sclérites et épisclérites Plusieurs affections de l’œil ou de ses annexes peuvent
L’inflammation de l’épisclère se traduit par une rougeur s’accompagner d’un œil rouge.
localisée, à distance du limbe d’aspect surélevé. Cette rougeur La plupart de ces affections sont reconnaissables par un
s’accompagne de dl surtout à la palpation du globe oculaire. interrogatoire et un examen clinique soigneux. Un diagnostic
Cause : étiologique précis est indispensable afin d’éviter des erreurs
 Rhumatismes inflammatoires chroniques : Polyarthrite thérapeutiques lourdes de conséquences.
rhumatoïde (PR), spondylarthrite ankylosante, Par ailleurs, il faut souligner l’urgence thérapeutique de ces
 Néphropathies, les maladies de système affections car négligées, elles peuvent devenir cécitantes.
 Causes allergiques.
Traitement :
 Collyres et pommades anti-inflammatoires
 Plus traitements étiologiques.

Œil rouge traumatique !!


Hémorragie sous-conjonctivale
Kératite post-traumatique
Traitement repose sur l’occlusion pendant 24 à 48h associée à
un collyre antibiotique et anti-inflammatoire non stéroïdien.
Brûlures oculaire
Brûlures chimiques :
 Lavage prolongé à grande eau +++
 Ttt local : collyre ATB (Bacitracine), collyre cicatrisant
(vitamine A), collyre à l’atropine 1%, pansement oculaire.
 Ponction chambre ant : si inflammation (brûlure par base)
Brûlures thermiques : Collyre ATB, cicatrisant, AINS
Plaies pénétrantes du globe+++
Trauma oculaire grave engageant le pc visuel, nécessitant un ttt
chir urgent. D’où l’importance de ne pas passer à côté du dc.
Contusion du globe oculaire

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