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Crise d’angoisse : conduite à tenir


Introduction Diagnostic différentiel
Crise d’angoisse aiguë = Attaque de panique Nombreuses path somatiq peuvent comporter des symptômes
Urgence psychiatrique +++ qui pose un problème de diagnostic anxieux, parfois au 1er plan, ou mimer symptômes habituels de
différentiel avec une urgence médicochirurgicale. l’anxiété aiguë qu’il faut alors traiter en + de la path organiq.
Elle n’est spécifique d’aucune pathologie psychiatrique.  Cardio-vx : angor, IDM, poussée d’IC, HTA, tr du rythme
Peut survenir de manière isolée, sans conséquence ni répétition.  Pulmonaires : crise d’asthme, embolie pulmonaire
Mais leur récurrence constitue l’élément central d’1 path sévère  Neuro : épilepsie partielle, crises migraineuses, AIT...
et chronique = Trouble de panique.  Endocriniennes : hypoglycémie, phéochromocytome,
L’objectif est de poser le diagnostic mais surtout identifier la hyperthyroïdie, Sd de Cushing, hypoparathyroïdie,...
cause, afin de décider du ttt à court et long terme le plus adapté.  Autres : hémorragies internes, pancréatite, porphyrie,
vertiges labyrinthiques, réactions anaphylactiques,...
Diagnostic positif : Clinique
Une attaque de panique correspond à un accès de qlq min à qlq Prise en charge
heures marqué par la survenue brutale, imprévisible et souvent Urgence +++
nocturne d’une anxiété d’emblée à son maximum qui Dédramatiser la situation :
s’accompagne de symptômes psychiques, physiques et  Eloigner l’entourage dont l’anxiété majore celle du patient.
comportementaux à caractère paroxystique.  Ex somatique : Effet rassurant – Eliminer une organicité++
Triade symptomatique  Etablir une relation de confiance :
Manifestations psychiques o Soutien psychothérapique
 Vécu+++ de menace grave. o Entretien d’évaluation permettant de préciser les
 Sensation de mort imminente. conditions de survenue, l’histoire et l’évolution du
 Peur de devenir fou, d’avoir une maladie grave… trouble ainsi que le contexte socio-environnemental.
 Sentiment de dépersonnalisation ou de déréalisation.
 La concentration sur une tâche devient impossible, et la Calmer si abord psychothérapique insuffisant :
mémoire peut être fortement perturbée.  Fait appel surtout à un anxiolytique de la famille BZD :
Manifestations physiques PO ou Sublingual (meilleur absorption)/IM retarde l’effet!
Très polymorphes – Les plus fréquentes sont : o Lexomil* cp 6mg (3 à 12mg/j en 1 à 3p/j) ¼-¼- ½
 Cardiovasculaires : palpitation, tachycardie, précordialgie o Xanax*cp 0,5mg ou Alpraz*0,5-1mg (0,75 à 2mg/j)
 Respiratoires : polypnée, dyspnée, sensation d’étouffement o Diazépam Valium*cp 5-10mg (5 à 20mg/j),
 Généraux : sueurs, bouffée chaleur, frissons, tremblements amp10mg
 Autre : nausée, vomiss, diarrhée, impériosité mictionnelle. o Tranxène* gel 5-10mg (5 à 30mg/j), amp20-50mg
Manifestations comportementales o Lorazépam Témesta*cp1-2,5mg (2 à 5mg/j)
Peut être aussi très variable :  Il est aussi possible d’avoir recours aux NL sédatifs per os.
 Agitation désordonnée  La prescription doit être limitée pour éviter la dépendance!
→ Raptus anxieux → TS ou suicide / Fuite immédiate.
 Ou inhibition ± marquée, jusqu’à la sidération totale. Préférer la PEC en ambulatoire ++
→ Orientation possible vers une consultation psychiatrique.
Diagnostic étiologique
Les causes organiq et toxiques doivent être systématiquement Hospitalisation peut être envisagée en cas de
recherchées devant un tableau d’angoisse aiguë+++  Risque suicidaire+++
 Crise dans le cadre d’un trouble psychotique.
Crise d’angoisse spontanée
 Sans facteur déclenchant et donc totalement imprévisibles. Conclusion
 Quand elle se répète, peut correspondre au trouble panique  La recherche d’une cause organique, toxique ou iatrogène
avec crainte persistante d’une nouvelle attaque (anxiété doit être systématiquement devant une crise d’angoisse ++
anticipatoire) et se compliquer d’agoraphobie (crainte des  L’ex somatique dans l’urgence est à adapter à la situation
satiations/espaces ds lesquelles le sujet se sent vulnérable) et aux 1ers signes d’orientation ; pouvant se limiter à une
 Elle peut aussi rester isolée, sans conséquence ni répétition auscultation et prise de TA ; ou aller jusqu’à la réalisation
Crise d’angoisse déclenchée par une situation d’examens complémentaires en urgence au moindre doute.
 Evénements extrêmes de la vie : accident, agression...  La régression de l’anxiété peut être spontanée ou sous ttt.
 Certains sujets ont une vulnérabilité psy très particulière :  Si répétition des crises invalide patient, on peut envisagée
sujets phobiques, souffrant de sd de stress post traumatique un ttt préventif par un AD IRS (Prozac*gel20mg 1 à 2gel/j
Crise d’angoisse au cours d’autres pathologies psychiatriques 1an minimum) + thérapie cognitivo-comportementale TCC
 Troubles dépressifs – Troubles psychotique
 Pathologies alcooliques et autres dépendances.

Crises d’angoisses induites par une substance


 Dans un contexte évocateur, rechercher systématiquement
la prise de : alcool, cannabis, cocaïne, hallucinogènes,
anticholinergiques, préparations thyroïdiennes, dérivés
nitrés, corticostéroïdes, oxyde et dioxyde de carbone…
 Par le sevrage de : alcool, opiacés, BZD, certains anti HTA
Crises d’angoisse secondaires à un trouble organique
 Diagnostic différentiel.

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