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Vivre l'espace au Japon

ESPACE ET LIBERTÉ

COLLECTION

DIRIGÉE PAR PAUL CLAVAL


D U MÊME A U T E U R

Le Japon, gestion de l'espace et changement social, Paris, Flammarion, 1976.


La rizière et la banquise, colonisation et changement culturel à Hokkaidô,
Paris, Publications Orientalistes de France, 1980.

ISBN 2 13 0 3 7 4 7 5 1
ISSN 0 2 2 2 - 3 3 7 6

Dépôt légal — 1 édition : 1982, m a i

© Presses Universitaires d e France, 1982


108, b o u l e v a r d Saint-Germain, 75006 Paris
Avant-propos

Complexe et vaste est l'espace!

Ce livre est un essai : une synthèse provisoire et sélective, à


fonction passablement hypothétique. Je n'y cherche pas à décrire
tous les rapports que les Japonais peuvent entretenir avec l'espace,
mais à interpréter quelques-uns de ces rapports de manière à définir
une certaine logique. Pour la même raison, j'y commente en quelque
détail certains auteurs plutôt que d'étaler un compendium de réfé-
rences à prétention exhaustive.
Sur quels critères ai-je fondé mes choix ? Cela tient plus du flair
que de la taxonomie. Pour deux bonnes raisons :
1° Que mes prédécesseurs me pardonnent ! mais jusqu'ici l'espace
a prouvé qu'il était trop complexe pour que les balises qu'on y jette
l'aient quadrillé de manière cohérente. Car on y a tout mis, dans
l'espace : il est fait pour ça ! Je dois beaucoup à certains auteurs qui,
comme Henri Lefebvre, ont essayé d'embrasser le sujet dans toute
son ampleur et tous ses détours ; mais s'ils m'ont inspiré (j'aurai
l'occasion de le répéter), ils m'ont aussi donné à voir qu'il restait de
l'ombre et dans ce qu'ils ne disaient pas, et dans ce qu'ils disaient.
Je dois aussi plusieurs pistes à certains auteurs (plus nombreux)
qui ont méthodiquement exploré l'espace dans le cadre d'une disci-
pline donnée. Je ne saisis pas tous leurs raisonnements, cela va de
soi; mais j'y vois suffisamment qu'ils ne considèrent que certains
espaces, et non d'autres. Guère possible, dans ces conditions, de
déterminer les repères avant d'entrer dans le vif : on ne peut faire
le point qu'au fur et à mesure, par rapport à la route qu'on a déjà
suivie et qu'on essaiera de ne pas trop oublier. Ce n'est là que ce
qu'on appelle un critère de cohérence interne : la moindre des
choses... A ceux qui exaltent paradigmes et coordonnées, cette
attitude ne manquera pas de sembler rétrograde. C'est qu'à mon
avis (mais tout n'est qu'affaire de goût) mieux vaut marcher sciem-
ment à reculons que risquer de prendre pour étoile polaire la chan-
delle qu'on tient à la main. L'espace est trop vaste pour qu'on
l'explore à la chandelle, la fît-on brûler aux meilleurs autels !
2° Cela dit, je n'ai aucunement la prétention de redécouvrir
l'Amérique. Mon propos a des limites, celles de mon acquis. Le flair
dont je parle plus haut, ce n'est peut-être que le fruit du hasard de
mes lectures, qui ne sont pas encyclopédiques. Certains auteurs
m'ont guidé, je l'ai dit; mais s'ils l'ont fait, ce n'est pas seulement
qu'ils m'ont intéressé, c'est aussi que je n'en connais pas encore
d'autres qui m'auraient guidé ailleurs, qui sait ? Cela, c'est affaire
d'aventure personnelle. Dieu me garde d'avoir jamais les idées
arrêtées !
Ce qui précède passera sans doute pour un manifeste relativiste.
Quoi qu'il en soit du manifeste, ce que je pense à propos de l'espace
n'est effectivement que l'issue d'enchaînements singuliers. Les
circonstances ont voulu, par exemple, qu'étudiant, puis chercheur
et enseignant, je me trouve depuis vingt ans assis entre la chaise du
géographe et celle de l'orientaliste. Avec le temps, l'on cesse de
crier comme la chauve-souris : je suis oiseau, voyez mes ailes ! car
il y a bien mieux à faire : travailler dans le cadre des questions qui
se posent, un point c'est tout. Il y faut certes un credo. Le voici :
de l'existence des disciplines (à l'Université, dans l'édition, etc.),
l'on ne doit pas inférer que le réel aussi est discipliné. Et surtout pas
l'espace !
Bien sûr, il faudra davantage qu'un credo pour soutenir les
critiques que, tout limité qu'il soit, cet essai ne manquera pas de
soulever. C'est vrai, ce qu'on va lire ne relève pas d'un genre défini.
Non que je prétende dominer plusieurs genres ! Simplement, le
thème ne se prêtant pas aux compartimentages, j'ai essayé d'en
refléter ce caractère dans mon travail. Si le propos était trop ambi-
tieux, c'est ce que l'on voudra bien juger en cours de route, mais
pas ici ! Du reste, je ne cacherai pas que des pans entiers de la ques-
tion me sont moins familiers que je ne l'aurais aimé : notamment
ce qui touche l'histoire des représentations de l'espace, c'est-à-dire
ce qui, dans l'énorme héritage artistique, philosophique et religieux
du Japon, se rapporte à l'espace. Par la force des choses, le gros de
ce travail concerne plutôt le présent (mais un présent intemporel,
car ce qui le compose vient souvent d'un passé lointain), et plutôt
la moyenne des Japonais (mais une moyenne fictive, car je la vois
au travers d'interprétations individuelles, dont la mienne). Pas
d'analyse, donc, de l'espace dans l'œuvre de tel peintre ou de tel
penseur du XV siècle : le thème échoit à d'autres, pour l'instant.
Un mot enfin sur le plan. Celui-ci aborde, dans l'ordre, l'orga-
nisation mentale de l'espace, puis son organisation technique,
puis son organisation sociale. Cet enchaînement n'est que celui de
l'exposé — une simple suite de propositions. La réalité, quant à
elle, est simultanée : toutes ses parties se codéterminent perpétuel-
lement les unes les autres, hors de l'atteinte d'aucune métaphore
systémique. L'ordre choisi est donc un ordre quelconque. Présenter
les choses dans cet ordre quelconque répondait à mon seul parti
pris : croire que l'ordre que nous voyons dans le monde n'est pas
dans le monde, mais dans notre tête; laquelle n'est pas hors du
monde, Dieu merci ! A partir de là, comme disait le chat des Histoires
comme ça, tous les cheminements ont quelque raison d'être et
de devenir.
A Saint-Julien, ce bel été 1981.
Note sur les noms et les termes japonais

1° Dans ce livre, tous les noms japonais sont donnés dans leur
ordre normal : le p a t r o n y m e p r é c è d e le p r é n o m . Ex. : KUROSAWA
Akira. Une exception : s'il s'agit d'une référence à une publication
en langue occidentale où le nom de l'auteur figure dans l'ordre
i n v e r s e . E x . : A k i r a KUROSAWA.

2° La transcription est celle du système Hepburn, où les


consonnes se prononcent à peu près comme en anglais. Attention
à g, toujours dur, à s, jamais voisé, à h, toujours aspiré, à r, proche
de notre l Les voyelles se prononcent à peu près comme en italien,
et se prononcent toutes. Ex. : bonsai ne se prononcera pas « bonze
aille » ni « bonze hait », mais « bonne saille ».
PREMIÈRE PARTIE

De l'espace en général
Proposition première

L'ESPACE EST ANALOGIQUE

Nature petit à petit passe d'une extrémité


à l'autre, et conjoint les choses fort dis-
tinctes par autres choses moiennantes.
CARDAN.

§ 1 | L'ANALOGIE FONDE L'IDENTITÉ DE LA SOCIÉTÉ

Plutôt qu'une interrogation liminaire, le point de départ de


cette étude est ce qu'on pourrait appeler avec quelque emphase un
postulat : dans toute société existent certaines relations d'analogie
entre ses divers aspects, relations qui fondent l'identité de cette
société.
Une telle proposition paraîtra suffisamment générale pour qu'il
ne semble pas nécessaire de la commenter en détail. Ce qui l'appuie,
en effet, c'est l'évidence des liens qui existent entre la partie et le
tout, donc entre toutes les parties de ce tout pris comme objet ;
sans quoi il s'agirait d'objets distincts. C'est ainsi que les caracté-
ristiques de la famille, dans une société quelconque, devront dans
une certaine mesure (la mesure de leur spécificité culturelle) être
analogues à celles du groupe en général dans ladite société, donc
analogues à celles de l'entreprise ou de l'individu en tant qu'élé-
ments faisant partie de la même société ; faute de quoi nous aurions
à expliquer comment cette société peut fonctionner sans identité
collective. Pareille éventualité n'a d'ailleurs rien que de banal dans
le monde actuel ; mais, ce qui nous facilitera les choses, la société
japonaise reste aujourd'hui l'une de celles auxquelles on ne saurait
à bon droit contester une forte identité (cette dernière proposition
n'étant bien sûr pas un postulat, mais l'une des choses que nous
aurons à montrer).
§ 2 | L'ANALOGIE N'EST PAS DÉTERMINISTE

Pourquoi ne pas demander davantage, et, plutôt que d'analogies


entre les divers éléments du même tout, ne pas parler d'enchaîne-
ments causaux, c'est-à-dire de fonctionnalité, ou encore de structures,
c'est-à-dire de nécessité ? Au plan de généralité où l'on se place
encore, l'évidence voudra certes qu'on aille au-delà des ressemblances
formelles que suggère le terme d'analogie. Si, par exemple, les divers
types de groupes que comporte la société japonaise se ressemblent
par certains aspects (les aspects qui font qu'ils apparaissent comme
japonais plutôt qu'indiens ou français), n'est-ce pas aussi parce que
leur place dans la structure sociale du Japon, et le rôle qu'ils exercent
dans le fonctionnement de cette structure, sont à quelque degré
déterminés par l'agencement qui intègre la société japonaise en un
tout différent de la société indienne ou de la société française ? Si ce
n'était pas le cas, l'objet « Japon » n'existerait pas !
Peut-on cependant s'autoriser de ce qui précède pour déceler
des liens de nécessité ou de fonctionnalité entre toutes les parties de
l'objet « Japon » ? Entre, disons, la littérature et la riziculture (ce
que l'on concevra sans trop de peine, du moment où l'on reconnaît
que paysans comme écrivains japonais baignent au moins partiel-
lement dans la même culture) ; mais alors aussi entre littérature,
relief et climat, puisque la riziculture japonaise est conditionnée,
entre autres facteurs, par la pente et la pluviosité ? Inutile de prendre
d'autres exemples : si, en bonne logique, admettre l'existence d'un
objet « Japon » implique de tels liens, les mettre au clair exigerait
des capacités d'intégration que nulle méthode ne possède. L'épi-
thète de déterministe, infamante comme on le sait, frappe ceux qui
confondent analogie et causalité en croyant pouvoir fournir ce
genre de démonstrations.
Dans le souci légitime d'éviter cette confusion, doit-on pour
autant ignorer que lesdits liens existent, et qu'il soit possible, petit
à petit, de mieux les définir ? Ce réflexe d'autruche, c'est celui de
l'antidéterminisme, lequel achoppe sur une aporie : devoir en der-
nière instance (et bien sûr ne pas pouvoir) démontrer que l'ordre
humain est absolument indépendant de tout support matériel
—que l'on établisse la partition entre culture et nature, noosphère et
biosphère, âme et corps, etc.
Ni l'une ni l'autre de ces positions ne peuvent être soutenues :
l'une au niveau des principes (l'antidéterminisme), l'autre au niveau
de la méthode (le déterminisme). L'habitude s'est donc prise en
France — davantage qu'ailleurs, au Japon ou aux Etats-Unis par
exemple —de laisser la question dans le vague. On esquive le thème,
tout en jonglant par ailleurs avec des concepts qui le supposent
directement (tels ceux de territorialité, d'écosystème, etc.). De
Bodin à Montesquieu ou Taine, serait-ce d'avoir fourni au déter-
minisme quelques-uns de ses phares que cette timidité vint, tardi-
vement, à nos mœurs intellectuelles ?

§ 3 | L'ANALOGIE FORMELLE PEUT ÊTRE CONTRAIGNANTE

Vieille lune ou enfoncement de portes ouvertes, la querelle du


déterminisme n'est pas en elle-même le motif de ce livre. Elle a
été évoquée parce qu'il nous faudra bien prendre position pour ou
contre si nous voulons garder quelque cohérence avec ce qu'im-
plique notre proposition initiale : ces « relations qui fondent l'iden-
tité » d'une société, aussi avancée qu'on la juge, elles englobent son
substrat matériel ; c'est-à-dire non seulement ses productions et
ses œuvres, mais bien ce qui en fait la matière première : de la terre,
de l'eau, du bois, etc. Mais comme il serait vain, nous l'avons dit,
de prétendre établir des relations de nécessité ou même seulement
de fonctionnalité entre les différentes parties d'un ensemble telle-
ment complexe, nous nous satisferons d'un acte de foi : oui, ces
relations existent, mais elles restent en grande partie hors de notre
portée.
Egalement vaine serait l'ambition d'appréhender le même
ensemble, avec rigueur, au niveau des ressemblances formelles :
pour dépréciées que soient les formes en comparaison des fonctions
et des structures, elles ne sont, en droit, ni plus ni moins contrai-
gnantes. Leur seul défaut, c'est que leur trop sensible diversité
n'encourage pas le réductionnisme scientiste auquel se prêtent les
fonctions et les structures, de par leur abstraction même. Ainsi,
fût-ce dans la mesure où l'analogie semble devoir être associée aux
formes (alliance qui, pour le logicien, n'épuise pas les virtualités
de l'analogie), celle-ci n'est pas moins contraignante que la causalité.
En pratique, toutefois, l'irréductible diversité des formes invite aux
glissements analogiques; car l'intuition rationnelle dément rare-
ment qu'il y ait une part de vrai dans les rapprochements les plus
débridés.

§ 4 | AU-DELÀ DU RAISONNEMENT CAUSAL

Toute la question est en définitive de mesurer cette part de


vrai. Cela mène rapidement à des impossibilités conceptuelles ou
pratiques, et par conséquent à ces à peu-près dont pâtit l'image du
raisonnement analogique. En pratique donc, la rigueur moindre de
l'analogie sera le point faible des raisonnements auxquels, en
revanche, elle aura permis d'embrasser des réalité plus vastes que
la causalité.
Dans le cas présent, nous chercherons à mettre à profit cette
capacité de compréhension plus ample en nous plaçant délibérément
au-delà de ce que permet le raisonnement causal. Certes, les sciences
sociales ne se sont jamais privées de leurs aises envers la causalité ;
mais cela dans la mesure même où elles ne la mettent pas nommé-
ment en question. En effet, cette mise en question impose des
contraintes : celles d'observer les règles et les limites du parti que
l'on se donne au lieu du raisonnement causal : c'est-à-dire, la plupart
du temps, le raisonnement analogique. C'est du fait même que l'on
déprise l'analogie, qu'on la pratique sans le dire, en n'observant ni
ses règles ni ses limites — attitude elle-même fondamentalement
analogique, qui s'appelle en français jeter le manche après la cognée,
ou en japonais haïr l'étole parce qu'on hait le bonze (bôzu-ga
niku-kerya kesa made nikui). Les sciences physiques ne sont pas
si vétilleuses : les systèmes de métaphores scientifiques utilisés par
Maxwell en ont assez témoigné. Cela parce qu'elles, justement,
assignent à l'analogie un champ défini.
Quant à la part de vrai que renferme toute analogie, nous renon-
çons aussi délibérément à en proposer la mesure. En effet, les seuls
critères que nous pouvons nous donner en la matière (traiter de
l'ensemble d'une société et de son cadre physique) sont de cohérence
et d'économie. Cohérence des parties du propos entre elles, et des
parties avec la définition initiale du propos. Economie de l'ensemble
du propos, qui autant que possible ne devra pas butiner à plus d'un
argument pour les besoins d'une cause.
Il va de soi, vu l'ampleur et la nature même du propos, que
divers glissements se produiront. Qu'ils soient inévitables, c'est
l'évidence; mais en outre ils sont souhaitables, du moins dans
certaines limites —les limites qui consistent à ne pas soutenir une
théorie au-delà du point (subjectif) où elle ne rend plus compte de la
réalité. Du reste, que la théorie cesse au-delà d'un certain point
d'expliquer les choses ne l'infirme pas nécessairement en deçà. Le
réel en effet n'est pas rationnel : ses attributs sont autres que ceux
de la raison ; c'est bien la seule certitude que nous en ayons.
Reste donc à définir ce champ que l'on se donne. La définition
devra porter sur l'objet autant que sur la méthode ; ou plus exacte-
ment sur l'objet et la méthode, car l'un l'autre s'influencent.

§ 5 | LE SUJET, LA MÉTHODE ET L'OBJET


SONT DANS L'ESPACE

Pour banals qu'aient paru ces préliminaires, ils s'imposaient à


propos du thème de ce livre : la relation qui existe entre une société
et son espace, à savoir la notion de spatialité. En effet, l'espace est
un objet trop ambigu — à la fois produit et facteur des rapports
sociaux, condition et donnée de la perception, aboutissement et
vecteur de l'action humaine, etc. —pour qu'on l'aborde sans quelques
repères qui l'établiront justement comme objet de connaissance.
Ainsi que l'écrit Henri Lefebvre, il est bien difficile, dans le foison-
nement des écrits sur l'espace, de déceler une « science de l'espace » :
« Les recherches aboutissent soit à des descriptions (...) soit à des
fragmentations et découpages de l'espace. Or (...) descriptions et
découpages n'apportent que des inventaires de ce qu'il y a dans
l'espace, au mieux un discours sur l'espace, jamais une connais-
sance de l'espace » Chaque discipline ou presque emploie le terme
dans une acception dont elle a seule l'usage, ou qui même est propre
à l'une de ses tendances. Dans le langage commun des géographes,
par exemple, l'espace n'est généralement qu'un substitut de l'étendue
concrète, ce champ matériel et arpentable où l'homme inscrirait
ses œuvres, où se projetteraient les structures sociales, etc. ; bref,
un réceptacle. Pareil usage entraîne une aporie : avant spatialisation,
où donc se seraient définies les configurations ainsi traduites ? Hors
de tout espace, ou dans une autre sorte d'espace ? Exemple complé-
mentaire : des expressions comme « l'espace affectif », « l'espace
pictural », attestent justement l'existence d'au moins deux autres
sortes (ou modes) d'espace que celui que prennent en considération
les géographes.
Compiler même hâtivement les divers usages du mot « espace »
montrera vite, comme l'a écrit Pierre Gréco, que l'on peut aujourd'hui
appeler espace « tout ensemble de relations, qu'il s'agisse de la
structure même de ces relations ou seulement du domaine, si abstrait
soit-il, dans lequel elles sont contenues et (si possible) bien définies »
Aussi bien ne chercherons-nous pas à définir l'espace en général.
Ce livre ne donnera qu'un aperçu, limité au cas japonais et à quelques
comparaisons, de la multiplicité des relations qui peuvent le déter-
miner. Pour suggérer en termes familiers la complexité du pro-
blème, sans doute ne serait-il pas inutile d'en appeler à la notion
bergsonienne de sympathie entre le sujet et l'objet de connaissance.
Posons quant à nous que l'objet espace, le sujet qui l'examine, et
la méthode le lui applique, sont à chaque instant co-
intégrés en une configuration particulière, déterminée par le jeu
de ces trois termes et les déterminant simultanément ; qu'en outre
ladite configuration engendre elle-même un espace, lequel, si
abstrait ou second soit-il par rapport à l'objet espace du début, ne
peut en être dissocié que par commodité de langage ; car, en fait, il
ressortit à un même ensemble : à savoir l'espace (ou plutôt l'espace-
temps) où tout cela existe. Et ainsi de suite, à l'infini : c'est un
peu comme ce que les peintres appellent une composition en abîme,
ou ce qu'on voit quand on se place entre deux grands miroirs très
légèrement divergents.
On conçoit, devant pareil thème, les limites de toute méthode,
et la nécessité de trancher dans le vif en s'imposant des conventions ;
ce que chacun fait du reste, mais souvent à son propre insu.

§ 6 | LA SOCIÉTÉ P R O D U I T L'ESPACE OÙ ELLE EXISTE

Convenons d'abord d'élaguer tout ce qui, nous renvoyant


toujours aux espaces infinis, rendrait l'étude impraticable. Le cadre
que nous nous donnons —la société japonaise —est bien lui-même
condition et dépendance d'autres espaces, qui sont d'une autre
échelle; mais l'existence de ces relations n'infirme pas le principe
suivant (qui sera notre seconde prémisse) : une société produit
l'espace qui lui est propre, et cet espace est condition de son
existence en tant que société.
Cette proposition doit permettre d'intégrer toutes les « espèces
d'espaces » (selon le mot de Georges Pérec) que le vocabulaire
distingue : espaces abstraits, concrets, perçus, conçus, vécus, etc.
Bien entendu, cela pose un grand nombre de questions. Que les
représentations de l'espace soient un produit social, on le conçoit
aisément ; de même, par définition, les espaces dits sociaux, men-
taux, littéraires, picturaux et tutti quanti, dont notre langue
trimballe les épigones. Mais l'étendue naturelle concrète, elle, avec
tout ce qu'elle embrasse —des grains de sable aux galaxies —, ne
préexiste-t-elle pas aux faits sociaux ? Et dès lors, ne doit-on pas
distinguer fondamentalement d'une part les espaces qui, en tant
que tels, ne supposent pas l'existence de l'homme (même si celui-ci
leur a imposé parfois sa marque, en transformant par exemple un
pan de forêt en champ d'ignames), et d'autre part les espaces qui
en tant que tels n'existeraient pas sans l'homme ?
Distinguer ces deux sortes d'espaces repose en fait sur une illu-
sion : la vieille illusion qui voudrait que toute réalité soit connais-
sable objectivement. Or l'objectivité pure est négation de toute
connaissance : exigeant du sujet une démarche exactement rapportée
à ses objets successifs, elle entraînerait un perpétuel décentrement,
donc une totale incohérence. C'est bien pourquoi la connaissance
que nous avons du réel est une construction symbolique, une pure
convention anthropocentrique. Les espaces qui « ne supposent
pas l'existence de l'homme » ont un mode d'existence sui generis,
qui ne nous est pas connaissable, et que nous rapportons donc à
notre propre existence dans la mesure exacte où nous les percevons
et les concevons. En cela, ils sont bien des créations humaines.
Pour traduire en termes simples cette apparente ineptie, mettons
que s'il n'y avait personne pour regarder et nommer la lune, la
lune serait à la fois autre chose et rien du tout. Dire que, par le
calcul, nous parvenons à connaître des réalités non percevables et
non intuitives, c'est oublier que le calcul se situe d'abord dans la
tête du calculateur ; et dire que, par l' expérience, nous pouvons
vérifier la justesse dudit calcul, c'est oublier que l'expérience est une
métaphore de la réalité, non la réalité elle-même
Si donc la connaissance du réel est anthropocentrique, il ne
au lococentrisme (plutôt qu'à l'égocentrisme), ainsi qu'à l'intro-
version, au sens général de prééminence du dedans sur le dehors
(fortes densités et faible émigration, forts rendements et petit
terroir, ténacité des structures microfondiaires, prix fonciers très
élevés).

III. L'effacement relatif du sujet se manifeste d'abord par son


adaptabilité au contexte : faiblesse de l'objectivation, empathie
sujet/partenaire, non-prédicativité, positionnement topologique de
la personne, nominalité de la personne (absence de pronoms), atté-
nuation du faire, valorisation du naturel.

IV. L'effacement relatif du sujet dans son milieu se manifeste


également par la primauté du situationnel sur l'universel, du parti-
culier sur le général, du concret sur l'abstrait, du local sur le global,
de la contingence sur la détermination. Cela vaut pour la morale ;
cela vaut aussi pour l'organisation matérielle de l'étendue : dépré-
ciation de la perspective et des coordonnées cartésiennes ou polaires,
valorisation de l'asymétrie, topogenèse lococentrique (centrée sur
chaque lieu en lui-même indépendamment de repères externes et
d'orientations générales), prévalence des aires (à la logique intrin-
sèque) sur les lignes (à la logique extrinsèque) ; d'où l'annexion de
la rue par le quartier.

V. Asymétrie et lococentrisme récusent le regard unique du


sujet sur l'espace, et aussi sur le temps (temporalité alternant le
subjectif et l'objectif) ; d'où un perpétuel décentrement. L'absence
de repères stables dans l'espace-temps valorise les flux, le mouve-
ment, le devenir, la progression, les processus, le parcours plutôt
que la destination. Certains attributs de l'architecture et de l'urba-
nisme, comme l sont fondés sur ce principe.

VI. L'exaltation du devenir et la valorisation des parcours, le


non-substantialisme qu'implique l'effacement du sujet, et les réfé-
rentiels de vicinité qui fondent le lococentrisme (moral ou architec-
tonique), mettent en valeur la forme, aux deux sens de rituel et
d'aspect. D'où la primauté de la forme sur la substance, du rôle sur
la personnalité, ainsi que la fonction déterminante de la face et
du regard dans les rapports sociaux.
VII. La valorisation du naturel s'allie à celle du contingent
dans la mesure où elle se traduit par la prééminence du donné
phénoménal, dans sa logique interne et irréductible, sur la logique
intégratrice que le sujet tend à imposer au monde. D'où la préférence
accordée aux appositions ou aux analogies plus qu'aux séquences
prédicatives ou causales, et l'exaltation du discontinu, de la syn-
chronie itérative plutôt que du suivi. Le mouvement, oui ; mais en
tant qu'il égrène les situations, chacune se donnant dans sa propre
simultanéité, non pas qu'il articule un début à une fin. Dans l'esthé-
tique, cela se traduit par le ma, dans la langue par le faible degré de
la verbalisation, et dans l'urbanisme par le refus de la perspective,
des enfilades, des grands axes.

VIII. Un lien existe entre la valorisation (subjective) du naturel


et l'intensité (objective) de l'emprise humaine sur l'œcoumène, en
ce que le travail de l'homme s'inscrit profondément et durablement
dans le sol et par là s'identifie à la nature. Cette assimilation tend à
exclure la nature sauvage (la forêt immense, dont près du tiers est
inexploité), et ainsi d'une part renforce l'introversion de l'œcou-
mène, et de l'autre provoque un perpétuel recours à la sémiosphère.
En effet, les mêmes principes d'artificialisation/codification/exclu-
sion/abréviation sous-tendent l'intensification de l'emprise humaine
et l'élaboration des symboles. Du premier aspect relèvent les tech-
niques de production (effets internalisants de la riziculture), et du
second les techniques de formalisation (shin-gyô-sô), ces deux types
de techniques s'alliant dans l'art des jardins.

IX. Ces deux tendances (formalisation du construit, assimilation


de la culture à la nature) empreignent tous les rapports du social
au matériel, où elles s'expriment par de constantes métonymies
entre le second terme (le contenant) et le premier (le contenu). De
ce fait, le social s'identifie au cadre qui le situe (la maison est la
famille, le terroir est la communauté) ; identification qui a pour
effet d'enraciner fortement les éléments sociaux dans leurs lieux
respectifs (et en cela participe du lococentrisme). La même identifi-
cation accouple le social au biologique (familialité des rapports
intra-groupaux, consensus) ; et l'effet en est analogue (forte défi-
nition du groupe par rapport à ses voisins, groupocentrisme).
X. La primauté du dedans sur le dehors se joint à l'effacement
du sujet pour induire, au plan de l'étendue matérielle, une intense
définition de l'espace approprié collectivement par rapport aux
espaces externes (le construit par rapport au sauvage, la maison
par rapport au voisinage). Cette définition prend deux aspects :
homogénéité du dedans, contraste dedans/dehors. Le premier aspect
implique la codification (standardisation de la maison, des modes
de production) et l'artificialisation (coalescence de l'urbain et du
rural) ; le second, l'exclusion (marginalisation des cultures sèches,
occultation des ghettos de parias).
XI. L'homogénéité globale de l'œcoumène et de la société,
combinée à la primauté du dedans sur le dehors, induit une certaine
incompatibilité des éléments sociaux entre eux à un palier donné,
bien que ces éléments soient (et parce qu'ils sont) proches de l'iden-
tité ; cela dans la mesure où ils se définissent et définissent leur com-
portement de manière contingente, chacun par rapport à son voisin
plutôt que selon des repères généraux. Cette incompatibilité relative
est latérale, mais non déclive ; elle se traduit à la fois par la fermeture
de chaque groupe sur lui-même à un niveau donné, et par son
ouverture vers d'autres niveaux.
XII. L'ouverture des éléments sociaux vers le haut ou vers le
bas fonctionne d'un côté par identification ascendante (identifi-
cation de l'individu au groupe, du groupe au groupe supérieur, et
ainsi de suite jusqu'à la communauté nationale), de l'autre par
identification descendante (identification de la culture à la nature,
empathie de l'adulte vis-à-vis de l'enfant). La même identification
joue dans le rapport du public au privé (le public est perçu comme
supérieur car il renvoie au pouvoir central, mais il implique le privé
jusqu'au cœur).
XIII. L'incompatibilité latérale des éléments entre eux fait de
la médiation (en) l'essence des rapports sociaux. Contraposés l'un à
l'autre, deux éléments A et B communiqueront en déclivité par un
troisième terme C. Dans l'organisation sociale de l'espace, cela se
traduit par la fréquence des recours à un intermédiaire. Dans la
partition matérielle de l'étendue, ce principe mène à préférer l'enve-
loppement par zones-tampons aux confrontations ou transitions
immédiates, donc à exalter la fonction de seuil (liminalité).
XIV. Dans les deux cas susdits (le social, le matériel), la liaison
s'établit par renvoi aux espaces homogènes de la sémiosphère : la
cellularité des groupes et de leur cadre matériel (quartier, village,
entreprise, maison) a pour contrepartie l'homogénéité des signes,
que nourrit le formalisme. Ainsi l'immédiateté métaphorique de la
nature (où chaque groupe s'enracine) et des signes (auxquels chaque
groupe s'irrigue par le canal de son chef) équilibre la médiateté des
rapports sociaux ; ce que l'on pourrait évoquer par un schéma :
Postface

Du Japon vers d'autres mondes

Arrivé à son terme, cet essai a-t-il livré autre chose qu'une
opinion singulière sur un pays singulier ? Car, ce n'est pas tout de
peaufiner un exemple; encore faut-il en dégager quelques pistes
ouvrant ailleurs !

La leçon la plus générale pourrait être une mise en garde : contre


l'illusion d'universalité. L'universalité ne se fonde jamais que sur
des conventions ; et celles-ci sont arbitraires, comme est arbitraire
l'origine des axes dans un dièdre de coordonnées cartésiennes.
L'Occident auprès duquel, dans ces pages, il m'est arrivé de prendre
référence, ce n'est qu'une prosopopée : une figure de l'esprit ad hoc,
destinée à mettre en valeur à point nommé certaines propriétés de
l'espace au Japon, que l'induction avait au préalable définies. Le
lecteur devra se garder de l'impression que l'Occident et le Japon
s'opposeraient absolument, qu'ils représenteraient les deux pôles
d'une sphère des possibles ; car, chacun de son côté, ils participent
de configurations culturelles dont ils ne forment pas toujours les
lieux extrêmes. Du reste, dans le temps comme dans l'espace, le
Japon est un objet divers, et /'Occident plus encore.
Je ne voudrais en tout cas pas laisser accroire que le Japon serait
unique, du seul fait qu'il diffère de l'Occident. Pareil point de vue,
dont procèdent ingénument la plupart des japonologies, ne revient
qu'à poser comme universels les principes qui sous-tendent la culture
occidentale. O r le monde est plus vaste qu'il n'y paraît ordinaire-
ment du Japon comme de l'Occident. Par conséquent ma doctrine,
s'il en fallait arguer, serait de relativiser le premier en singula-
risant le second. Dès lors, quels repères se donner qui permettent
d'enfreindre les limites de l'induction ?

Peut-être, simplement, cela consisterait-il à renverser la démarche,


c'est-à-dire à se donner par convention, comme point d'origine, le
modèle que formulent les pages qui précèdent ; et à mettre de là en
perspective d'autres cultures, dont la n ô t r e Après tout, le Japon
est assez consistant pour qu'il ne soit pas vain de le traiter —une
fois n'est pas coutume — comme un critère et non comme un
hapax...

Il m'est impossible, au stade actuel, d'estimer ce qu'il en résul-


terait. Quelques chemins pourtant s'offrent déjà :
—Le « Moi, centre du monde » familier aux philosophes et aux
psychologues n'est, dans une mesure qu'il faudrait mieux définir,
que le Moi occidental. Entre les systèmes qu'engendre ce Moi et
« l'œil détaché de l'observateur impartial », dont parle Abraham
Moles il n'y a pas la discontinuité radicale que cet auteur et d'autres
postulent ; et plus d'un cas de figure sont encore possibles, au
nombre desquels le Moi topologique des Japonais. L'observateur en
question n'est pas si impartial qu'il ne nous semble ; et ce « Moi,
centre du monde » qu'on lui oppose, il n'est qu'au centre du monde
occidental.
—Dans les dernières pages de son récent ouvrage sur La psycho-
sociologie de l'espace, Gustave-Nicolas Fischer évoque « une vision
nouvelle de l'homme : l'individu est défini par les situations concrètes
dans lesquelles il vit » Est-elle en vérité si neuve, cette vision
situationnelle ? Non, bien sûr. Réalisons-nous du moins ce qu'elle
implique ? L'exemple du Japon nous aide à le concevoir, comme du
reste à envisager les limites d'un situationnisme à l'occidentale :
sauf à jeter par-dessus bord notre patrimoine, langues y compris,
nous autres Occidentaux garderons notre penchant universaliste.
—Le thème de l'espace vécu s'est imposé voici peu à la recherche.
Celle-ci gagnerait à coup sûr à ce que l'on médite la façon dont la
spatialité japonaise a magnifié la contingence, cet attribut du vécu,
tandis que la nôtre s'imposait les déterminations du conçu. Gageons
que l'espace ne peut être vécu, dans un milieu égocentré, à la façon
dont il peut l'être dans un milieu lococentré.
—Ne mentionnons qu'en deux mots cette évidence : le sentiment
de la nature et celui d'autrui, ainsi que tous les aménagements qu'ils
fondent, dépendent du rapport sujet/objet. Or le Japon nous sug-
gère que l'efficacité matérielle et sociale d'une civilisation n'implique
pas forcément l'objectivation à tous crins. Suggestion perverse ?
Cela vaut du moins d'être sondé.
—La notion de communication serait affinée si l'on comparait les
cultures qui ont privilégié leur logiciel, comme la japonaise, et celles
qui ont privilégié leur matériel, comme la nôtre. Que gagne-t-on,
que perd-on à fabriquer des stéréotypes ou bien des autoroutes ?
Question subsidiaire : supprimer les seuils et les médiations permet-il
de mieux communiquer, ou bien cela ne fait-il que livrer la commu-
nication aux interférences du conflit entre le Moi et l'Autre (pour
user d'une image bien de chez nous) ?
—L'adaptation au progrès du monde, notamment par les trans-
ferts de technologie, gagnerait sans doute à ce que l'on module la
pédagogie de l'innovation d'après le penchant propre à une culture
donnée, soit vers les formes, soit vers les substances. Corrélative-
ment, une culture exaltant l'intégration prédicative n'adoptera pas
la nouveauté suivant les mêmes mécanismes, et son identité n'en
subira pas les mêmes conséquences, que s'il s'agit comme au Japon
d'une culture qui préfère la juxtaposition cumulative.
—Item...
Ce livre est dédié à T. ;
un point, c'est tout.
Notes

NOTES DES § 1 A 7

1. Henri LEFEBVRE, La production de l'espace, Paris, Anthropos, 1974, p. 14.


2. Robert DAILLY, Pierre GRECO et al., Approches psychopathologiques de l'espace
et de sa structuration, Paris, PUF, 1978, p. 157.
3. Sur le fonctionnement de la métaphore, notamment dans les sciences sociales,
v. Richard H. BROWN, Métaphore et méthode : de la logique et de la découverte
en sociologie, Cahiers internationaux de Sociologie, 1977, LXVII, 61-73.
4. Op. cit. en n. 1, p. IV de la couverture.
5. Loc. cit. en n. 4.
6. Op. cit. en n. 2, p. 157 sq.
7. V. par exemple A. LICHNEROWICZ, F. PERROUX, G. GADOFFRE (sous la dir. de),
Analogie et connaissance, t. I : Aspects historiques, Paris, Maloine, 1980.
L'exemple de Girardus Ruffus est tiré de l'exposé de Pierre QUILLET, ibid., L'ana-
logie et l'art des opposés selon Charles de Bovelle. L'exemple de Nicolas de Cuse
est tiré de l'exposé de Gilbert GADOFFRE, ibid., Les hommes de la Renaissance et
l'analogie.
8. Les deux autres étant celui de l'exposition et celui de l'invention selon
G. GADOFFRE, op. cit. en n. 7, p. 6 sqq. Michel de COSTER, in L'analogie en
sciences humaines, Paris, PUF, 1978, distingue aussi trois niveaux : le niveau
discursif (une image, une métaphore), le niveau méthodologique (utilisation par
une discipline des paradigmes d'une autre discipline), et le niveau théorique (celui
des « homologies structurales » et des « connexions réelles »).
9. Les « effets de bonne forme » font partie des phénomènes qu'étudie la psychologie
de la perception. Placé devant des figures variant de façon quelconque, l'homme
a tendance à percevoir certaines formes plutôt que d'autres. Il « reconnaît » les
« bonnes formes », lesquelles lui apparaissent et disparaissent de manière brusque-
ment discontinue, par métamorphoses paradoxales, et non point progressivement,
au fur et à mesure de la variation effective des figures montrées.
NOTES DES § 8 A 14

1. Sur ces questions, v. le numéro spécial des Annales ESC, mai 1975, sur « Histoire
et Sciences », particulièrement les articles de Ch. MORAZÉ et K. POMIAN.
2. Louis DUMONT, Homo aequalis — genèse et épanouissement de l'idéologie
économique, Paris, Gallimard, 1977, p. 17. DUMONT a précisé ses vues dans La
genèse chrétienne de l'individualisme moderne, Le Débat, n° 15, sept.-oct. 1981,
p. 124-146.
3. Ces mots sont tous formés à partir du radical sino-japonais shu (le chinois zhu),
« maître des lieux », « principal », avec les affixes tai (corps), go (mot), dai (thème),
kan (regard).
4. TSUNODA Tadanobu, Nihonjin-no nô, Tokyo, Taishukan Shoten, 1978. Pour une
présentation en français, Jacqueline RENAUD, Le cerveau des Japonais serait
différent, Science et Vie, n° 765, juin 1981, p. 64 sqq.
5. Insistons sur ce fait, qu'ignorent la plupart des citateurs nippons ou nippomanes
de Tsunoda. Ceux-ci se sont empressés de rapporter l'aubaine de ses expériences
scientifiques dans la vieille marmite de l'unique et ineffable spécificité japonaise.
En fait ces expériences, et c'est bien normal, n'ont encore porté que sur une
proportion infime des quelque 2 800 langues (au sens strict) qui sont parlées
dans le monde.
6. Ce petit poème fait se récrier les commentateurs non japonisants. Précisons
tout de même que ces vers, à l'audition normale, ne sont pas plus compréhen-
sibles pour un Japonais que ne le sont pour un Français les tours de force hugo-
liens du genre : « Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime, / Galamment
de l'arène à la Tour Magne, à Nîmes. » Quant aux résultats des expériences
prévues sur des sujets polynésiens, ils ne nous sont pas encore connus.
7. W A T S U J I T e t s u r ô , F û d o ( L e m i l i e u j a p o n a i s ) , T o k y o , I w a n a m i S h o t e n , 1 1935.

8. Y O S H I Y U K I J u n n o s u k e , K u c h i b i r u - t o h a ( L e s l è v r e s e t l e s d e n t s ) , T o k y o , K a d o k a w a
B u n k o , 1979.

9. P a r e x e m p l e le l e x i q u e é t a b l i p a r A S A N O T s u r u k o , G i o n g o . G i t a i g o j i t e n , T o k y o ,

K a d o k a w a S h o t e n , 1978, q u i n e c o m p t e p a s m o i n s d e 3 7 6 p a g e s .

10. C e q u i n e v e u t p a s d i r e , c o m m e c e r t a i n s le c r o i e n t , q u e le j a p o n a i s s o i t l a s e u l e

l a n g u e r i c h e e n o n o m a t o p é e s . S i m p l e m e n t , il l ' e s t p l u s q u e les l a n g u e s a u x q u e l l e s

o n le c o m p a r e h a b i t u e l l e m e n t .

11. V . p a r e x e m p l e C l a u d e D U N E T O N , P a r l e r c r o q u a n t , P a r i s , S t o c k , 1 9 7 3 .

12. I n L a p e n s é e j a p o n a i s e e t s e s é l é m e n t s d e b a s e , E n c y c l o p é d i e p e r m a n e n t e J a p o n ,
f é v r . 1 9 7 6 .

13. A r t . cit., p . 7.

14. A s a h i S h i n b u n , 2 1 - 4 - 1 9 8 0 , c h ô k a n , p. 21.

15. S U Z U K I T a k a o , K o t o b a - t o b u n k a ( L e s m o t s e t l a c u l t u r e ) , T o k y o , I w a n a m i
S h i n s h o , 1973.

16. I n s p i r é p a r le s c h é m a d e la p. 148, i n SUZUKI, o p . cit. J'ai a j o u t é à c e s c h é m a

q u e l q u e s c a s d e f i g u r e , n o t a m m e n t c e u x d ' u n l o c u t e u r f é m i n i n , e t f o r m a l i s é

l ' e n s e m b l e d i f f é r e m m e n t . Il v a d e s o i q u e c e t a b l e a u s i m p l i f i e l a r é a l i t é : a b o n d a n c e

d ' a u t r e s c a s s o n t p o s s i b l e s , d ' u n e p a r t , e t d a n s les c a s r e p r é s e n t é s , p l u s i e u r s a u t r e s

e x p r e s s i o n s p e u v e n t ê t r e u t i l i s é e s .

17. SUZUKI, o p . cit., p . 198.

18. C e p h é n o m è n e n ' e s t p a s p r o p r e a u j a p o n a i s . L e « O h lui e h » d e s p e t i t s F r a n ç a i s

s ' y a p p a r e n t e . L ' i n t é r e s s a n t est, e n c o r e u n e fois, le d e g r é a t t e i n t p a r le p h é n o m è n e .


19. D a n s E x i s t e n c e , p o s s e s s i o n , p r é s e n c e , C a h i e r s d e L i n g u i s t i q u e d ' A s i e o r i e n t a l e ,

1977, I, p. 7 - 1 6 .

20. S u r c e s é t u d e s , v. les c o m m e n t a i r e s d e K E N M O C H I T a k e h i k o , M a - n o N i h o n b u n k a

(le m a d a n s l a c u l t u r e j a p o n a i s e ) , T o k y o , K o d a n s h a , 1978, p. 3 8 s q .
NOTES

21. OONO S u s u m u , N i h o n g o - w o s a k a n o b o r u (En r e m o n t a n t le j a p o n a i s ) , T o k y o ,


I w a n a m i , 1974, p. 186 sqq.
22. MORI A r i m a s a , Le s h i n t ô , E n c y c l . p e r m . J a p o n , a o û t - s e p t . 1976, p. 2.
23. MORI, loc. cit.
24. R e c u e i l d e s faits a n c i e n s , c o m p i l é e n 712.
25. MORI, a r t . cit., p. 6.
26. V . M i c h e l AMBACHER, L e s p h i l o s o p h i e s de la n a t u r e , Paris, PUF, 1974, « Q u e
sais-je ? », n° 1589.
27. S u r c e t t e t e r m i n o l o g i e , YAMAZAKI M a s a k a z u et ICHIKAWA H i r o s h i , G e n d a i
t e t s u g a k u j i t e n ( D i c t i o n n a i r e m o d e r n e d e la p h i l o s o p h i e ) , T o k y o , K o d a n s h a ,
1970. M e s c o m m e n t a i r e s sur N i s h i d a s o n t l a r g e m e n t guidés p a r u n e très intéres-
s a n t e c o n f é r e n c e faite voici q u e l q u e s a n n é e s à T o k y o p a r G é r a r d DELEDALLE,
alors d i r e c t e u r de l ' I n s t i t u t f r a n c o - j a p o n a i s de T o k y o .
28. H a j i m e NAKAMURA, W a y s o f t h i n k i n g o f E a s t e r n p e o p l e , T o k y o , M i n i s t r y o f
E d u c a t i o n , 1960. Idées r é s u m é e s in ID., T h e a c c e p t a n c e o f M a n ' s n a t u r a l dispo-
sitions, T h e J a p a n F o u n d a t i o n N e w s l e t t e r , VII, 2, juin-juill. 1979, p. 1-8.
29. C i t é p a r NAKAMURA, a r t . cit., p. 1.
30. Ibid., p. 2.
31. ARAKI H i r o y u k i , N i h o n j i n - n o k ô d ô y ô s h i k i (Le c o m p o r t e m e n t des Japonais),
T o k y o , K o d a n s h a , 1973, p. 150 sqq.
32. ARAKI H i r o y u k i , N i h o n g o k a r a N i h o n j i n - w o k a n g a e r u (Les J a p o n a i s à t r a v e r s le
j a p o n a i s ) , T o k y o , K o d a n s h a , 1980, p a r t i c u l i è r e m e n t la 1 p a r t i e .
33. Idées d é v e l o p p é e s p a r le l i n g u i s t e HASHIMOTO d a n s u n e t h è s e de 1969 n o n publiée,
citée p a r MAKI NO Seiichi, K o t o b a - t o k û k a n (Le l a n g a g e e t l ' e s p a c e ) , T o k y o ,
T ô k a i D a i g a k u S h u p p a n k a i , 1978, p. 36.
34. C i t é p a r NAKAMURA, a r t . cit., p. 3.
35. ARAKI, op. cit. e n n. 31, p. 119.
36. MAKINO, op. cit. e n n . 33, p. 26.
37. Les e x e m p l e s a n a l y s é s p a r MAKINO s o n t plus c o m p l e x e s q u e ceux q u e je d o n n e
ici e t q u i s o n t à l a limite de la c a r i c a t u r e , p o u r faire c o u r t . Le j a p o n i s a n t a u r a d o n c
i n t é r ê t à se r e p o r t e r à l ' o r i g i n a l , op. cit., p. 25 sqq.
38. R e n é L'ECUYER, Le c o n c e p t d e soi, Paris, PUF, 1978. Bien e n t e n d u je n ' e n t r e p a s
ici d a n s le d é t a i l des d é f i n i t i o n s d u m o i , q u e je t r a i t e ici s i m p l e m e n t c o m m e u n e
e n t i t é d o n t la c a r a c t é r i s t i q u e essentielle est q u ' i l n e s ' a g i t p a s d ' a u t r u i .
39. DOI T a k e o , A m a e - n o k ô z ô , T o k y o , K o b u n d o , 1971. T r a d u c t i o n anglaise : T h e
a n a t o m y o f d e p e n d e n c e , T o k y o , K o d a n s h a I n t e r n a t i o n a l , 1974.
40. M i c h a e l BALINT, P r i m a r y l o v e a n d p s y c h o a n a l y t i c t e c h n i q u e , L o n d o n , H o g a r t h
Press, 1952.
41. T r è s i n t é r e s s a n t s c o m m e n t a i r e s sur s u m u d a n s ARAKI, op. cit. e n n . 32, p. 52 sqq.
S u m u a trois sens p a r e n t s é t y m o l o g i q u e m e n t : finir ; se purifier p a r d é c a n t a t i o n ;
h a b i t e r — ces t r o i s n o t i o n s i m p l i q u a n t l ' a t t e i n t e d ' u n é t a t de calme. H e i d e g g e r , q u i
c o m m e n t a le f a m e u x « l ' h o m m e h a b i t e e n p o è t e », a u r a i t été intéressé d ' a p p r e n d r e
q u e les J a p o n a i s h a b i t e n t aussi e n p u r e t é .
42. E n fait, l ' i n t e r p r é t a t i o n de R u t h BENEDICT (p. 105 sq. d a n s l'éd. T u t t l e de T h e
c h r y s a n t h e m u m a n d t h e s w o r d ) est plus subtile : p o u r elle, s u m i m a s e n i n d i q u e
q u e le sujet r e g r e t t e de se t r o u v e r d a n s l ' i m p o s s i b i l i t é de p o u v o i r j a m a i s r e n d r e
u n b i e n f a i t aussi i m p o r t a n t q u e celui reçu, i.e. de p o u v o i r j a m a i s t e r m i n e r ( s u m u )
le p a i e m e n t de sa d e t t e .
43. HAYASAKA T a j i r ô , N i n g e n k a n k e i - n o s h i n r i g a k u ( P s y c h o l o g i e d e s r a p p o r t s
h u m a i n s ) , T o k y o , K o d a n s h a , 1979.
44. KIMURA Bin, H i t o - t o h i t o - t o n o aida ( C e q u ' i l y a e n t r e les h o m m e s ) , T o k y o ,
K o b u n d o , 1972, p. 148 sqq.
45. J i b u n est c o m p o s é des d e u x caractères ji (soi, de soi, n a t u r e l ) et b u n (part, p o r t i o n ) .
46. KIMURA, op. cit., p. 154.
47. HAYASAKA, op. cit. en n. 43, p. 152 sq. Ces commentaires font allusion à David
Riesman ; v. plus loin, § 46.
48. Isao TAKINO, Introduction à la psychothérapie comparée : analyse d'une méthode
japonaise, le naïkan, thèse de doctorat d'Université, Univ. Paris V, 1975, inédit.
49. SUZUKI, op. cit. en n. 15, p. 168 sq.

NOTES DES § 15 A 21

1. Günter NITSCHKE, Ma, the Japanese sense of place in old and new architectural
planning, Architectural design, 1966, mars, p. 116-156.
2. NITSCHKE, art. cit., p. 117.
3. TAKEUCHI Dôkei, Hôgaku-to hôbu (La musique et la danse japonaises), Nihon-wo
shiru Jiten, Tokyo, Shakai Shisosha, 1971, p. 643-657.
4. TAMBA Akira, communication au Colloque sur les études japonaises en France,
Collège de France, oct. 1979 (Actes publiés l'année suivante à la Maison franco-
japonaise de Tokyo).
5. TAKEUCHI, op. cit., p. 655, col. 3.
6. KENMOCHI, op. cit. au § 13, n. 20.
7. Sur le sens de la particule thématique wa, v. § 11.
8. YAMAZAKI et ICHIKAWA, op. cit. au § 13, n. 27, art. « Innen ».
9. Op. cit. au § 13, n. 33.
10. Lequel héros, comme nous l'apprend la chanson du capitaine Flam sur TF1, est
« d'aussi loin que l'infini / (descendu) jusqu'ici / pour sauver tous les hommes ».
Par l'espace ! les structures ne sont pas mortes.
11. Jacques PEZEU-MASSABUAU, La maison japonaise, Paris, Publications orientalistes
de France, 1981, p. 492 sqq. et 536 sqq.
12. PEZEU-MASSABUAU, op. cit., p. 568.
13. Jacques PEZEU-MASSABUAU, La maison japonaise : plaisir esthétique et harmonie
sociale, Cahiers internationaux de Sociologie, LXV, 1978, p. 332.
14. Art. cit., p. 316 sq.
15. Ibid., p. 327.
16. V. les commentaires de SAITO Seiji, Shizen-no mikata (La vision de la nature
des Japonais), Nihon-wo shiru jiten, op. cit. en n. 3, p. 833, col. 3.
17. Sur ce qui précède, Augustin BERQUE, Milieu, personne, personnalité : perspec-
tives japonaises, Le Débat, n° 8, janv. 1981, p. 115.
18. MORIYAMA Gunjirô, Minshû seishinshi-no gunzô (Images des mentalités popu-
laires), Sapporo, Hokkaido Daigaku Toshokan Kyokai, 1974.
19. Sur ce qui précède, Augustin BERQUE, Espace et société au Japon : la notion de
fûdo, Mondes asiatiques, n° 16, hiver 1978-1979, p. 303 sq. Pour plus de détails,
KYODO TSUSHIN SHA BUNKA BU, Nihonjin no fûdo (Le milieu japonais), Tokyo,
Shinjinbutsu Orai Sha, 1973.
20. ARAKI, op. cit. au § 13, n. 31, p. 119 sqq.
21. Compte rendu de cette expérience in Japan Times, 16-9-1978, p. 2.
22. Sur ces questions, je suis les travaux de l'ethnologue Jane COBBI, notamment sa
thèse de 3 cycle, La vie alimentaire des japonais, étude centrée sur un village
de montagne, Kaida-mura, Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, 1981
(inédit).
23. NISHIMURA Shunshin et al., Gurafu —josei-no yorokobu seigi (Les techniques
sexuelles qui font jouir les femmes, en images), Tokyo, Gendai Jugemu Puro-
dakushon, non daté, p. 155. Dans le langage courant, le terme bodei (body) est
rare (sauf dans des acceptions précises, en boxe par exemple : frapper au corps).
NOTES

D a n s l ' e x e m p l e cité, a u c u n e nécessité n ' a p p e l l e b o d e i et t a t c h i ( t o u c h ) p l u t ô t


q u e les t e r m e s j a p o n a i s c o r r e s p o n d a n t s ( m o o d , p a r c o n t r e , est passé d a n s l'usage),
s i n o n l ' a s s o c i a t i o n d ' i d é e s e n t r e l ' i m a g e « libérée » des p a y s a n g l o - s a x o n s e t la
virtuosité amoureuse.
24. Q u e celui-ci a p r é s e n t é s a u public français d a n s u n e c o n f é r e n c e p r o n o n c é e le
19 février 1981 à l a M a i s o n des Sciences de l ' H o m m e à Paris.
25. Q u i n ' e s t p a s s a n s é v o q u e r L ' e a u e t les r ê v e s de BACHELARD. Lequel des d e u x
est le réel : le v i s a g e o u s o n reflet d a n s l ' e a u p r o f o n d e ?
26. V. p a r e x e m p l e M i c h e l de PRACONTAT, Le circuit c o u r t des g a u c h e r s , S c i e n c e e t
Vie, n° 765, j u i n 1981, p. 70 sqq.
27. MAKINO, op. cit. au § 13, n. 33, p. 102 sqq.
28. Le lecteur o c c i d e n t a l p o u r r a se faire u n e p r e m i è r e idée de c e t t e l i t t é r a t u r e avec
G u i d e s t o J a p a n e s e c u l t u r e , J a p a n C u l t u r e I n s t i t u t e , 1977, q u i p r é s e n t e 40 œ u v r e s
marquantes.
29. AIDA Yûji, N i h o n j i n - n o i s h i k i k ô z ô (La m e n t a l i t é j a p o n a i s e ) , T o k y o , K o d a n s h a ,
1970.
30. S A B A T A N i k u s h o k u - n o s h i s ô (La p e n s é e c a r n i v o r e ) , T o k y o , C h u o k o r o n
S h a , 1966.
31. SUZUKI H i d e o , S h i n r i n - n o shisô, s a b a k u - n o shisô, T o k y o , NHK, 1978.
32. NAKANE C h i e , T a t e s h a k a i - n o r i k i g a k u ( D y n a m i q u e de l a s o c i é t é v e r t i c a l e ) ,
T o k y o , K o d a n s h a , 1978.
33. NAKANE C h i e , T a t e s h a k a i - n o n i n g e n k a n k e i (Les r a p p o r t s h u m a i n s d a n s l a
s o c i é t é verticale), T o k y o , K o d a n s h a , 1967. T r a d u i t en français sous le t i t r e L a
s o c i é t é j a p o n a i s e , Paris, C o l i n , 1974.
34. WATSUJI, op. cit. a u § 9, n. 7. Le t e r m e f û d o , i n t r a d u i s i b l e , t i e n t à la fois d u c l i m a t
e t des m œ u r s .
35. P o u r u n c o m m e n t a i r e plus détaillé, v. BERQUE, a r t . cit. a u § 19, n. 17 et n. 19.
36. A u j o u r d ' h u i , la t e c h n o l o g i e laitière s ' é t a n t s o l i d e m e n t i m p l a n t é e à H o k k a i d ô ,
les éleveurs n ' o n t é v i d e m m e n t plus b e s o i n d ' a l l e r aussi loin q u ' U t s u n o m i y a d a n s
le m i m é t i s m e : ce s o n t des J a p o n a i s c o m m e les a u t r e s . C ' e s t a u m o m e n t crucial
d u t r a n s f e r t q u e les g r a n d s m o y e n s é t a i e n t nécessaires.

NOTES D E S § 22 A 28

1. Exclusion q u i est plus circonstancielle q u ' a b s o l u e : les t r a v a u x d ' E d w a r d T . HALL


sur L a d i m e n s i o n c a c h é e (Paris, Seuil, 1971) e t s u r t o u t A u - d e l à de l a c u l t u r e
(Paris, Seuil, 1979) m o n t r e n t q u ' e n la m a t i è r e o n n e p e u t é t a b l i r de l i m i t e précise
e n t r e le c o r p o r e l et le culturel. Si je n ' e n parle pas, c'est t o u t s i m p l e m e n t f a u t e
d ' i n f o r m a t i o n s précises sur la m a n i è r e d o n t la q u e s t i o n se p o s e a u J a p o n ( H a l l
cite assez s o u v e n t le J a p o n m a i s s ' e n t i e n t à des banalités).
2. O n a v u a u § 17 q u e l a cuisine e t la table n e c o n c e r n e n t p a s m o i n s l ' o r g a n i s a t i o n
de l'espace, m a i s sur u n a u t r e p l a n .
3. Officiellement 377 582 k m avec les C h i s h i m a (Kouriles) d u Sud, soit 5 000 k m
q u i s o n t sous o c c u p a t i o n s o v i é t i q u e depuis 1945.
4. E x a c t e m e n t 117 m i l l i o n s a u r e c e n s e m e n t de 1980, s o i t 315 h a b . / k m
5. S o n t d i t s h a b i t a b l e s les t e r r a i n s o ù la p e n t e n ' e x c è d e p a s 8°.
6. Il est i n t é r e s s a n t de c o m p a r e r l ' é c h e c de ces velléités d ' e x p a n s i o n o u t r e - m e r avec
ce q u i se p a s s a e n C h i n e sous Y o n g Le : là aussi, m a l g r é u n p o t e n t i e l é v i d e n t e t
m a l g r é les b r i l l a n t e s c a m p a g n e s de l ' a m i r a l Z h e n g H e , l ' E t a t c h i n o i s p r é f é r a l a
terre à l a m e r . C e qui n ' e m p ê c h a d'ailleurs p a s l ' é m i g r a t i o n h u a q i a o .
7. D e p u i s 1945, l ' é m i g r a t i o n à l ' é t r a n g e r est négligeable. Q u a n t à H o k k a i d ô , il est
m o i n s q u e j a m a i s l ' e x u t o i r e q u e les g o u v e r n e m e n t s successifs o n t v o u l u y voir.
8. Avec la Chine des Qing, dont la mouvance s'étendait jusqu'à Sakhaline
(Karafuto).
9. KANKYO CHO, Shizen kankyô hozen chôsa, janv. 1975.
10. Précisions in A. BERQUE, La montagne et l'œcoumène au Japon, L'espace géogra-
phique, 1980, IX-2, 157-162. Les § 24 et 25 résument les positions de cet article,
où l'on trouvera des références plus détaillées.
11. YAMANAKA Jôta, Chimei gogen jiten (Dictionnaire étymologique des topo-
nymes), Tokyo, Azekura Shobo, 1968, art. « Yama ». Comme on le sait, l'ambi-
valence montagne/forêt se retrouve dans de nombreuses langues. V. infra,
n. 20.
12. Langue parlée au Népal et au Sikkim.
13. UEYAMA Shunpei, NAKAO Sasuke et al., Shôyôjûrin bunka (La culture de la
laurisylve), Tokyo, Chuokoron Sha, 1969.
14. KYODO TSUSHINSHA BUNKABU, op. cit. au § 19, n. 18, p. 142.
15. SAITO, art. cit. au § 19, n. 16.
16. MIYAMOTO Tsuneichi, Minzokugaku kara mita Nihonjin (Les Japonais du point
de vue de l'ethnologie), in ytpe="BWD"Sôichi, SABATA Toyoyuki et al., Nihonjin-to wa
nanika (Ce que sont les Japonais), Tokyo, Nihon Keizai Shinbun Sha, 1973,
p. 289.
17. Sur ces pratiques, v. IWASHINA Koichirô et al., Yama-no minzoku (Coutumes de
la montagne japonaise), Tokyo, Yamazaki Bijutsu Sha, 1968.
18. MIZUKI Shigeru, Yôkai nyûmon (Introduction aux monstres), Tokyo, Sho-
gakkan, 1974.
19. V. YAMAGUCHI Shôichirô, Matagi-no mura (Un village de Matagi), in TADA,
ISHIDA et al, Sanchi-no chiri (Géographie de la montagne), Tokyo, Gendai
Chiri Koza, 1956, p. 210-222. Les Matagi, ou du moins leur mode de vie tradi-
tionnel, sont en voie de disparition.
20. Mori et yama désignent à peu près la même chose : une hauteur boisée, dont on
considère soit plutôt l'aspect boisé (mori), soit plutôt l'aspect élevé (yama).
V. supra, n. 11. Sato, c'est le lieu habité, le village, la campagne.
21. Moins de 3° : 38 %; de 3 à 8° : 25 %; de 8 à 15° : 17 %; de 15 à 20° : 11 %; plus
de 20° : 9 %. Pour les rizières : 94 %à moins de 5°. Source : HOKKAIDO, Hokkaidô-ni
okeru tochi riyô-no dôkô-to taisaku (Tendances et politique de l'utilisation du
sol à Hokkaidô), Hokkaidô, 1976.
22. Données précises dans Tochi kairyô jigyô keikaku sekkei kijun (Normes des
plans de bonification), Nôrinshô Kôzô Kaizen Kyoku, 1977.
23. V. les commentaires d'INOUE Shûji, Kadenmin (Les essarteurs), p. 305-319, in
TADA, ISHIDA et al., op. cit., supra, n. 19.
24. Selon le ministère de l'Agriculture (Nôrinshô). Bien entendu, les terrains
défrichables ne sont pas tous situés en montagne ; ce chiffre comprend aussi une
estimation des terrains asséchables. Sur le total, environ un million d'hectares
sont situés à Hokkaidô. Au demeurant, l'opposition des forestiers et des écolo-
gistes est vive. Pour donner un point de comparaison, si la proportion était la
même en France, 15 millions d'hectares pourraient être ajoutés à la SAU, soit
près de trois fois la SAU japonaise actuelle. La superficie du territoire japonais est
de 67 %de celui de la France.
25. Actuellement, l'élevage laitier se développe, mais dans un tout autre contexte.
26. Sur ce point, la très intéressante étude d'ISHIDA Hiroshi, Geographical studies on
pasturage and pastoral areas in Japan, Bull. of the School of Educ., Okayama
Univ., n° 12 (1962, 31-69), n° 13 (1962, 33-68), n° 18 (1965, 78-118).
27. Augustin BERQUE, Forest grazing in Japan : new perspectives, The Science
Reports of the Tohoku Univ., 7th series, Geography, 1979, 1, 69-78.
28. SASAKI Kômei, Inasaku izen (Avant la riziculture), Tokyo, NHK, 1971.
NOTES

29. P a r i n f é r e n c e structurelle, e n c o m p a r a n t les t e c h n i q u e s de y a k i h a t a à celles des


brûlis d a n s les r é g i o n s voisines (de l ' I n d e a u Pacifique). Le p r o b l è m e est que, si
l ' o n a r e t r o u v é d a n s les sites J ô m o n q u e l q u e s i n s t r u m e n t s q u i l a i s s e n t i m a g i n e r
u n u s a g e agricole, o n n ' e n a p a s p o u r l ' i n s t a n t d ' é v i d e n c e irréfutable.
30. H o k k a i d ô , T o k y o , N i h o n K ô t s û K ô s h a , 1972, p. 184.
31. Si l ' o n n e t i e n t p a s c o m p t e des r é c e n t e s c o n v e r s i o n s , d u e s à la l u t t e c o n t r e la
s u r p r o d u c t i o n de riz.
32. 300 000 h a e n 1965 c o n t r e 570 000. Le J a p o n , d e p u i s les T o k u g a w a , a s o u v e n t eu
recours aux techniques d'assèchement hollandaises.
33. L a t e c h n i q u e de l ' u m e t a t e d e m a n d a n t de g r o s m o y e n s , elle a p e u été utilisée
a v a n t l a H a u t e C r o i s s a n c e ; m a i s de 1945 à 1975, e n v i r o n 30 000 h a de c o m b l e -
m e n t s o n t é t é réalisés.
34. TAMAKI A k i r a , F û d o - n o k e i z a i g a k u ( E c o n o m i e d u « f û d o »), T o k y o , S h i n h y o -
r o n s h a , 1976.
35. C e s d é v e l o p p e m e n t s s ' a p p u i e n t sur l ' o u v r a g e p a s s i o n n a n t de TAMAKI A k i r a e t
HATATE Isao, F û d o — d a i c h i - t o n i n g e n - n o r e k i s h i ( H i s t o i r e sociale de la t e r r e
j a p o n a i s e ) , T o k y o , H e i b o n s h a , 1974.
36. V. les é t u d e s de UENO F u k u o , n o t a m m e n t K ô r e i s a n s o n - n o t o c h i r i y ô - n o c h i t s u j o
( L ' u t i l i s a t i o n d u sol d a n s les A l p e s j a p o n a i s e s ) , T o k y o , N i n o m i y a S h o t e n , 1979.
37. Il n ' y a plus d e rizières d a n s ces r é g i o n s , b i e n q u ' o n ait t r o u v é des p l a n t s plus
r é s i s t a n t s e n c o r e . C ' e s t q u e les c o n s o m m a t e u r s d ' a u j o u r d ' h u i p r é f è r e n t d u riz
plus s a v o u r e u x , e t aussi q u e ces r é g i o n s se s o n t spécialisées d a n s l'élevage.
38. La c o m p a r a i s o n s ' a r r ê t e r a ici, c a r o n serait b i e n e n p e i n e de t r o u v e r des terres
n o u v e l l e s à Java, t a n d i s q u e H o n s h û en recèle e n c o r e b e a u c o u p (§ 25).
39. TAMAKI, op. cit. au § 26, n . 34.
40. Chiffres détaillés in TAMAKI et HATATE, op. cit. a u § 26, n. 35, p. 247. C es chiffres
s o n t d o n n é s e n k o k u (180 1 de riz d é c o r t i q u é m a i s n o n poli) p a r c h ô (99, 18 a).
Je les ai c o n v e r t i s e n q u i n t a u x de riz n o n d é c o r t i q u é à l ' h e c t a r e . T r a d i t i o n n e l l e -
m e n t , les rizières é t a i e n t divisées p a r le fisc e n t r o i s c a t é g o r i e s : h a u t e , m o y e n n e e t
basse.
41. S i g n i f i c a t i v e m e n t , o n e m p l o i e p o u r le t r a v a i l de la rizière le v e r b e t s u k u r u (fabri-
quer) e t n o n t a g a y a s u (cultiver) c o m m e p o u r les c u l t u r e s sèches.
42. O n n e d é v e l o p p e p a s ici la q u e s t i o n , effectivement p a s s i o n n a n t e , d u p o i d s d u
foncier d a n s l ' é c o n o m i e j a p o n a i s e . Le lecteur français intéressé p e u t é v e n t u e l l e -
m e n t se r e p o r t e r a u x p. 289-300 de m o n livre Le J a p o n , g e s t i o n d e l ' e s p a c e e t
c h a n g e m e n t social, Paris, F l a m m a r i o n , 1976.
43. P a r e x e m p l e d a n s s o n N i h o n n ô g y ô - n o sai h a k k e n ( R e d é c o u v r i r l ' a g r i c u l t u r e
j a p o n a i s e ) , T o k y o , NHK, 1975. Les g r a n d e s lignes de c e t t e t h é o r i e s o n t esquissées
d a n s u n article e n français d u m ê m e a u t e u r , La l o g i q u e s p a t i a l e de l ' a g r i c u l t u r e
j a p o n a i s e , L ' e s p a c e g é o g r a p h i q u e , 1980, IX, 2, 143-148.
44. E t i n v e r s e m e n t o n a vu, g r â c e à des m e s u r e s de r e b o i s e m e n t , certains t e n j ô - g a w a
(« fleuves-plafonds », q u i c o u l e n t e n t r e leurs d i g u e s au-dessus d u n i v e a u de la
plaine) r a b a i s s e r leur lit de p l u s i e u r s m è t r e s en q u e l q u e s a n n é e s ! S u r ces q u e s t i o n s ,
CHIBA T o k u j i , H a g e y a m a - n o b u n k a (Les p r o b l è m e s d u d é b o i s e m e n t a u J a p o n ) ,
T o k y o , G a k u s e i s h a , 1973.
45. O p . cit. au § 26, n. 35.
46. Il s ' a g i t n a t u r e l l e m e n t de t e n d a n c e s : les J a p o n a i s o n t aussi p e r f e c t i o n n é leur
outillage, et les E u r o p é e n s aussi bonifié leurs terres ! T o u t est q u e s t i o n de p r i o r i t é
globale.
47. E x e m p l e s p. 207 sqq. d a n s L e J a p o n . . . , op. cit. au § 27, n . 42.
NOTES DES § 29 A 35

1. YOSHIMURA M o t o o , K û k a n - n o s e i t a i g a k u ( E c o l o g i e de l'espace), Tokyo, Sho-


g a k k a n , 1976, p . 6 9 s q .
2 . S e l o n MASAI Y a s u o ( i n T ô k y ô - n o s e i k a t s u c h i z u , T o k y o , Jiji T s u s h i n s h a , 1 9 7 2 ) ,
q u i a c o m p t é d e u x fois p l u s d e T q u e d e c a r r e f o u r s s u r les 155 6 7 6 i n t e r s e c t i o n s
d e T ô k y ô (p. 1 3 2 ) .
3 . INOUE M i t s u o , N i h o n k e n c h i k u - n o k û k a n ( L ' e s p a c e d e l ' a r c h i t e c t u r e j a p o n a i s e ) ,
T o k y o , K a j i m a S h u p p a n k a i , 1969. Le S a k u t e i k i c i t é i n f r a e s t c o m m e n t é p a r cet
a u t e u r p. 253 sq.
4 . S u r l e s c a r t e s j a p o n a i s e s , v . Y A M O R I K a z u h i k o e t TAKAHASHI T a d a s h i , L ' e s p a c e
d a n s l a c a r t o g r a p h i e j a p o n a i s e a n c i e n n e , L ' e s p a c e g é o g r a p h i q u e , I X , 2, 1980,
95-105.
5. R e m a r q u e q u e je d o i s à u n e o b s e r v a t i o n d e M . P a u l C l a v a l .
6 . A c e s u j e t , v . l e s i m p r e s s i o n s d e R o l a n d BARTHES, L ' e m p i r e d e s s i g n e s , P a r i s ,
S k i r a , 1970.
7 . D e c e p o i n t d e v u e il e s t i n t é r e s s a n t d e c o n f r o n t e r d e u x o u v r a g e s , l ' u n t e c h n i q u e
( T a k a s h i MORITA, L e p r o b l è m e d e l ' a d r e s s e - c h e m i n e m e n t e t d e s a s i g n a l i s a t i o n ,
t h è s e d e 3 c y c l e i n é d . , E c o l e d e s H a u t e s E t u d e s e n S c i e n c e s sociales, 1978), l ' a u t r e
c r i t i q u e (Jean-Pierre GAUDIN, L ' a m é n a g e m e n t d e l a s o c i é t é : l a p r o d u c t i o n d e
l ' e s p a c e a u x X I X e e t X X e siècles, P a r i s , A n t h r o p o s , 1979). L e s r e m a r q u e s q u i
s u i v e n t o n t é t é i n s p i r é e s p a r l a d i s c u s s i o n q u i s u i v i t l a s o u t e n a n c e d e T . MORITA,
n o t a m m e n t p a r l e s c o m m e n t a i r e s d e J. GREIMAS).
8. S u r K y ô t o , v. MORITA, o p . c i t . , s u p r a , n . 7, e t YAMORI, a r t . c i t . a u § 30, n . 4.
9. C e s t r a n s f o r m a t i o n s n ' o n t n a t u r e l l e m e n t p a s a b o l i le p l a n o r t h o g o n a l d e K y ô t o ,
a u q u e l le n o m d e s g r a n d e s a r t è r e s c o n t i n u e d e se référer.
10. K e v i n LYNCH, T h e i m a g e o f t h e c i t y , C a m b r i d g e , MIT P r e s s , 1 9 6 0 .
11. LEFEBVRE, o p . c i t . a u § 5 , n . 1, p . 2 5 3 .
12. BARTHES, o p . c i t . a u § 3 0 , n . 6 .
13. V . e n t r e a u t r e s l e s c o m m e n t a i r e s d e YOSHIMURA, o p . c i t . a u § 3 0 , n . 1.
1 4 . WATSUJI, o p . c i t . a u § 9, n . 7 .
15. J a c q u e s PEZEU-MASSABUAU, L a m a i s o n j a p o n a i s e : s t a n d a r d i s a t i o n d e l ' e s p a c e
h a b i t é e t h a r m o n i e s o c i a l e , A n n a l e s E S C , 1977, n ° 4, p . 6 9 6 .
1 6 . V . p a r e x e m p l e H e n r y D . SMITH II, T o k y o a n d L o n d o n : c o m p a r a t i v e c o n c e p t i o n
o f t h e c i t y , p . 4 9 - 9 9 , i n A l b e r t M . CRAIG, e d . , J a p a n , a c o m p a r a t i v e v i e w , P r i n -
c e t o n U n i v . Press, 1979.
17. A i n s i YAMAZAKI M a s a k a z u , N i h o n j i n - n o k û k a n i s h i k i ( L a c o n c e p t i o n d e l ' e s p a c e
d e s J a p o n a i s ) , H i t o - t o K o k u d o , 1 9 7 5 , 11, 1 9 - 2 4 .
1 8 . KENMOCHI, o p . c i t . a u § 13, n . 2 0 .
19. INOUE, o p . c i t . a u § 3 0 , n . 3 .
2 0 . Je m e r é f è r e i c i à u n c a s a n a l y s é p a r l ' a r c h i t e c t e M A K I F u m i h i k o , N i h o n - n o t o s h i
k û k a n - t o o k u ( L ' o k u d a n s l ' e s p a c e u r b a i n j a p o n a i s ) , S e k a i , 1 9 7 8 , 12, 1 4 6 - 1 6 2 .
2 1 . L e l e c t e u r f r a n ç a i s p o u r r a s e r e p o r t e r a u x t r a v a u x d e B e r n a r d FRANK à c e s u j e t .
22. MAKI, a r t . cit. a u § 33, n . 20.
2 3 . Q u e s t i o n a b o r d é e p a r type="BWD" o p . c i t . a u § 13, n . 2 1 , p . 1 7 1 .
2 4 . INOUE, o p . c i t . a u § 3 0 , n . 3 .
2 5 . Il e s t v r a i q u e l a r e c t i t u d e f a v o r i s e l ' o f f e n s i v e , t a n d i s q u e l a c o m p l i c a t i o n f a v o r i s e
la défensive. D a n s l'esprit de l ' u r b a n i s m e h a u s s m a n n i e n , l ' e n n e m i est d a n s la
p l a c e : c ' e s t le p e u p l e , q u ' i l f a u t p o u v o i r c h a r g e r ; d a n s l ' e s p r i t d e l ' u r b a n i s m e d e s
j ô k a m a c h i , l ' e n n e m i est à l ' e x t é r i e u r : c ' e s t le d a ï m y o v o i s i n , q u ' i l f a u t p o u v o i r
empêtrer. Cette comparaison suggère d'intéressantes perspectives q u a n t aux
r a p p o r t s d u p o u v o i r c e n t r a l , d e l ' h a b i t a n t e t d e l a ville.
2 6 . YOSHIMURA, o p . c i t . a u § 3 0 , n . 1, p . 8 3 .
NOTES

27. A ce t i t r e o n p o u r r a lire l ' o u v r a g e de M a u r i c e MOREAU, T o k y o , Paris, PUF, 1976,


« Q u e sais-je ? », o ù l ' u r b a n i s m e de la plus g r a n d e ville d u m o n d e — e t à plusieurs
é g a r d s l ' u n e de celles q u i f o n c t i o n n e n t le m i e u x — est jugé p a r a d o x a l , d é s o r d o n n é ,
i n c o m p r é h e n s i b l e . C e g e n r e de r e m a r q u e s n e n o u s a p p r e n n e n t q u ' u n e c h o s e :
q u e l ' a u t e u r g a r d e les œillères de sa p r o p r e spatialité.
28. E r w i n PANOFSKY, A r c h i t e c t u r e g o t h i q u e e t p e n s é e s c o l a s t i q u e , Paris, Ed. de
M i n u i t , 1967.
29. INOUE, op. cit. a u § 30, n . 3, p a r t i c u l i è r e m e n t le c h a p . IV.
30. C i t é p a r MAKINO, op. cit. a u § 13, n . 33, p. 42 sqq.

N O T E S D E S § 36 A 42

1. NAKANE C h i e , T a t e s h a k a i - n o n i n g e n k a n k e i (Les r a p p o r t s h u m a i n s d a n s l a
s o c i é t é v e r t i c a l e ) , T o k y o , K o d a n s h a , 1967.
2. NAKANE, op. cit. a u § 21, n . 32, p. 38.
3. Je t r a d u i s T e n n ô p a r « r o i », b i e n q u e l ' u s a g e s o i t de t r a d u i r e « e m p e r e u r » ( d ' o ù
« r o y a l » et n o n « i m p é r i a l »). C e t u s a g e est influencé p a r l ' a n a l o g i e c h i n o i s e ;
m a i s le T e n n ô t i e n t b e a u c o u p plus d u r o i q u e de l ' e m p e r e u r (que celui-ci s o i t
chinois, r o m a i n o u n a p o l é o n i e n ) . A s ' e n t e n i r a u x c o n c e p t i o n s occidentales, le
J a p o n d ' a v a n t M e i j i a v a i t à la fois u n e m p e r e u r (le s h ô g u n ) et u n r o i (le T e n n ô ) .
S u r d ' a u t r e s différences e n t r e le T e n n ô et le h u a n g d i c h i n o i s , § 45.
4. OONO, op. cit. au § 14, n . 22, p. 171 sq.
5. O p . cit., p. 171.
6. O p . cit., p. 173.
7. In N i h o n j i n - n o k ô s a i (Les r e l a t i o n s sociales a u Japon), T o k y o , K o b u n d o , 1953.
8. YONEYAMA T o s h i n a o , N i h o n j i n - n o n a k a m a i s h i k i (Le s e n s d e l a c a m a r a d e r i e
d e s Japonais), T o k y o , K o d a n s h a , 1976.
9. O p . cit. au § 14, n . 39.
10. O p . cit. a u § 9, n . 7, p. 144.
11. SAKUTA Keiichi, N i h o n j i n - n o g e n s o s h i k i (La p r o t o - o r g a n i s a t i o n japonaise), in
IIJIMA, SABATA e t al., N i h o n j i n - t o w a n a n i k a ( C e q u e s o n t les Japonais), T o k y o ,
N i h o n Keizai S h i n b u n s h a , 1973.
12. Jean BEL, L ' e s p a c e d a n s la s o c i é t é u r b a i n e j a p o n a i s e , P u b l i c a t i o n s o r i e n t a l i s t e s de
France, Paris, 1980.
13. BEL, op. cit., p. 351.
14. BEL, op. cit., p. 351.
15. BEL, op. cit., p. 350.
16. HAYASAKA, op. cit. a u § 14, n . 43.
17. NAKAMURA Kichiji, N i h o n - n o s o n r a k u k y ô d ô t a i (La c o m m u n a u t é r u r a l e j a p o -
naise), T o k y o , N i h o n H y ô r o n s h a , 1957.
18. V. p a r e x e m p l e ADACHI I k u t s u n e , M u r a - n o saisei (La r é s u r r e c t i o n d u « m u r a »),
T o k y o , N i h o n Keizai H y o r o n s h a , 1977.
19. TAMAKI, o p cit. a u § 26, n . 34.
20. ARAKI, op. cit. a u § 13, n . 31.
21. ARAKI, o p cit., p. 41 sq.
22. MIYAMOTO T s u n e i c h i , a r t . cit. i n f r a , § 48, n . 40.
23. ARAKI, o p cit. E g a l e m e n t , op. cit. a u § 13, n. 32.
24. S u r ces usages, IWASHINA, op. cit. a u § 24, n . 17.
25. O p . cit. a u § 13, n . 31 ; p. 132.
26. O p . cit., p. 135 sqq.
27. V. H a c h i r ô NAKAMURA, T o w n o r g a n i z a t i o n s i n p r e w a r T o k y o , T o k y o , U n i v e r -
sité des N a t i o n s U n i e s , 1980. V. aussi NAKAGAWA G ô , C h ô n a i k a i , T o k y o ,
C h u o k o r o n s h a , 1980.
2 8 . NAKAMURA, o p . c i t .
2 9 . C i t é e s p a r NAKAMURA, o p . c i t . , p . 5 s q q .
3 0 . C h i f f r e s r e p r o d u i t s p a r NAKAMURA, o p . c i t . , p . 2 3 . L e n o m b r e t o t a l d e s c h ô n a i k a i
était l é g è r e m e n t supérieur à 3 000, et coïncidait p r e s q u e e x a c t e m e n t avec celui
des q u a r t i e r s (op. cit., p. 30).
3 1 . NAKAMURA, o p . c i t . , p . 4 1 e t 4 3 .
3 2 . P. 190 sq., i n MINAMI H i r o s h i e t a l . , N i h o n j i n - n o n i n g e n k a n k e i j i t e n ( D i c t i o n n a i r e
d e s r e l a t i o n s h u m a i n e s a u J a p o n ) , T o k y o , K o d a n s h a , 1980.
3 3 . J o h n PELZEL, F a c t o r y l i f e i n J a p a n a n d C h i n a t o - d a y , p . 3 7 1 - 4 3 2 , i n CRAIG, o p . c i t .
a u § 3 2 , n . 16.
3 4 . HAZAMA H i r o s h i , N i h o n - t e k i k e i e i – s h û d a n s h u g i - n o k ô b a t s u ( L a g e s t i o n à la
j a p o n a i s e : les m é r i t e s e t les d é f a u t s du groupisme), Tokyo, Nihon Keizai
S h i n b u n s h a , 1971.
3 5 . V . e n t r e a u t r e s l e s u c c è s d u l i v r e d ' E z r a VOGEL, J a p a n a s n u m b e r o n e , H a r v a r d
U n i v . Press, 1980.
3 6 . MURAKAMI, K U M O N , SATO, B u n m e i - t o s h i t e n o i e s h a k a i ( L a s o c i é t é d e l ' i é e n
t a n t q u e civilisation), T o k y o , C h u o k o r o n s h a , 1979.
37. R o n a l d DORE, B r i t i s h f a c t o r y , J a p a n e s e f a c t o r y , Berkeley, C a l i f o r n i a U n i v . Press,
1973.
3 8 . R o n a l d DORE, I n d u s t r i a l r e l a t i o n s i n J a p a n a n d e l s e w h e r e , i n CRAIG, o p . cit.
a u § 3 2 , n . 16, p . 3 2 6 .
3 9 . KAMATA S a t o s h i , N i g e r u t a m i – d e k a s e g i r ô d ô s h a ( P e u p l e e n f u i t e : l e s t r a v a i l -
l e u r s m i g r a n t s ) , T o k y o , N i h o n h y o r o n s h a , 1976.
4 0 . O p . c i t . a u § 14, n . 4 4 , p . 1.
41. O p . c i t . a u § 21, n . 32.
4 2 . TSUKUBA H i s a h a r u , B e i s h o k u . N i k u s h o k u - n o b u n m e i ( C i v i l i s a t i o n d u r i z , c i v i -
l i s a t i o n d e l a v i a n d e ) , T o k y o , NHK, 1 9 6 9 , p . 1 4 6 .
4 3 . SOFUE T a k a o , YONEYAMA T o s h i n a o , N O G U C H I T a k e n o r i , I m i n z o k u - t o n o t s u k i a i
k a t a ( C o m m e n t se c o m p o r t e r a v e c les é t r a n g e r s ) , B u n k a j i n r u i g a k u j i t e n , T o k y o ,
G y o s e i , 1977, 3 0 1 - 3 2 8 .
44. A u t h e n t i q u e m e n t a r r i v é à l ' a u t e u r , e t à l ' u n e d e ses c o n n a i s s a n c e s .
45. S u r l a f a i b l e s s e d e l a s é g r é g a t i o n s o c i a l e a u J a p o n , v . p a r e x e m p l e BEL, o p c i t .
a u § 38, n . 12.
46. A c e s u j e t , v . l a t h è s e d e 3 c y c l e d e J e a n - F r a n ç o i s SABOURET, L e s b u r a k u m i n ,
E c o l e d e s H a u t e s E t u d e s e n S c i e n c e s s o c i a l e s , 1981 ( i n é d i t ) .
47. G e o r g e A . d e V o s e t H i r o s h i WAGATSUMA, J a p a n ' s i n v i s i b l e r a c e , B e r k e l e y ,
U n i v . o f C a l i f . Press, 1966.

NOTES DES § 43 A 49

1. O O N O , o p . c i t . a u § 14, n . 2 1 , p . 1 7 2 s q q . O o n o a p p u i e c e t t e t h é o r i e s u r p l u s i e u r s
a u t r e s a n a l y s e s l e x i c a l e s , a u x q u e l l e s n o u s n e p o u v o n s ici q u e r e n v o y e r le
lecteur.
2. O p . c i t . , p . 177. J ' a i t r a d u i t k o k o p a r « ici » e t s o k o p a r « l à » ; m a i s , a u c o n t r a i r e
d u j a p o n a i s , e n f r a n ç a i s l ' a l t e r n a n c e ici/là (ceci/cela, etc.) e s t p e u r i g o u r e u s e : les
deux registres sont presque interchangeables.
3 . BEL, o p . c i t . a u § 3 8 , n . 12, p . 4 1 0 .
4 . BEL, o p . c i t . , p . 3 9 0 .
5 . BEL, o p . c i t . , p . 3 8 9 .
6 . TAMAKI, o p . c i t . a u § 2 6 , n . 3 4 .
7. YASUNAGA T o s h i n o b u , N i h o n - n i o k e r u o o y a k e - t o w a t a k u s h i ( L e p u b l i c e t l e
p r i v é a u J a p o n ) , T o k y o , N i h o n K e i z a i S h i n b u n s h a , 1976.
NOTES

8 . AIDA Y û j i , N i h o n j i n - n o i s h i k i k ô z ô - t o k o m y u n i k ê s h o n - n o t o k u s h i t s u , i n IIJIMA
e t SABATA, o p . c i t . a u § 3 8 , n . 11, p . 8 0 .
9 . ARAKI, o p . c i t . a u § 13, n . 3 1 .
1 0 . O n d r e s s e l a s t r u c t u r e e t l a c h a r p e n t e , e t l ' o n c o u v r e le t o i t , a v a n t d ' i n s t a l l e r l e s
c l o i s o n s qui t i e n n e n t lieu de n o s m u r s .
11. E f f e c t i v e m e n t , le c œ u r s y m b o l i q u e d e l a m a i s o n e s t le « g r o s p i l i e r n o i r », d a i k o k u -
bashira, q u e l ' o n fait b e a u c o u p plus gros qu'il n e serait t e c h n i q u e m e n t nécessaire,
j u s t e m e n t p o u r s o u l i g n e r le s y m b o l e .
12. ARAKI, o p . c i t . , p . 3 8 .
13. YAMAZAKI M a s a k a z u , H e n s h i n - n o b i g a k u — Z e a m i - n o g e i j u t s u r o n ( E s t h é t i q u e
d e l a m é t a m o r p h o s e — l e s é c r i t s s u r l ' a r t d e Z e a m i ) , N i h o n - n o m e i c h o , 10, Z e a m i ,
T o k y o , C h u o k o r o n s h a , 1969.
14. INOUE T a d a s h i , S e k e n t e i - n o k ô z ô ( S t r u c t u r e d u « s e k e n t e i »), T o k y o , NHK, 1 9 7 7 ,
p . 189 s q q .
15. V . s u p r a § 2 0 , n . 2 4 .
16. R a p p o r t é e p a r YONEYAMA T o s h i n a o , N i h o n j i n - n o k o k u m i n s e i ( L ' i d e n t i t é c o l l e c -
t i v e d e s J a p o n a i s ) , i n IIJIMA e t SABATA, o p . c i t . a u § 3 8 , n . 11, p . 2 0 7 .
17. D a v i d RIESMAN, T h e l o n e l y c r o w d ( 1 9 5 0 ) , t r a d . L a f o u l e s o l i t a i r e , P a r i s , A r t h a u d ,
1964.
18. V . HAYASAKA, o p . c i t . a u § 14, n . 4 3 .
1 9 . HAYASAKA, o p c i t . , p . 1 5 2 s q q .
2 0 . INOUE, o p . c i t . , s u p r a n . 1 4 . I n o u e t r a c e a u s s i u n e h i s t o i r e d u s e k e n , d a n s l a q u e l l e
n o u s n e p o u v o n s p a s n o u s e n g a g e r ici. N o t o n s s i m p l e m e n t q u e l e s e k e n s ' a p p l i -
q u a i t à l ' o r i g i n e à l ' e s p a c e s o c i a l e x t r a - c o m m u n a u t a i r e , la c o m m u n a u t é ( m u r a )
e l l e - m ê m e é t a n t b e a u c o u p m o i n s d i s t i n c t e d u cercle u c h i q u e p a r la suite. L a
m o b i l i t é a u g m e n t a n t s o u s l e s T o k u g a w a , le m u r a s e m u a e n s e k e n « é t r o i t »
( s e m a i s e k e n ) . D ' o ù , p r o b a b l e m e n t , l a t e n d a n c e à m i e u x i s o l e r l' u c h i q u e n o u s
a v o n s e s q u i s s é e a u § 39. P o u r le r e t e n t i s s e m e n t d e c e t t e é v o l u t i o n a u p l a n a r c h i -
t e c t u r a l , s u g g é r é a u § 3 3 , il f a u t t e n i r c o m p t e d u r e t a r d o c c a s i o n n é p a r l e s p r o h i b i -
t i o n s s o m p t u a i r e s d u r é g i m e T o k u g a w a , b i e n m o n t r é e n c e q u i c o n c e r n e le g e n k a n
p a r PEZEU-MASSABUAU, o p . c i t . a u § 19, n . 11, p . 4 5 0 .
21. G e o r g e d e V o s , S o c i a l i z a t i o n f o r a c h i e v e m e n t — E s s a y s o n t h e c u l t u r a l p s y c h o -
l o g y o f t h e J a p a n e s e , U n i v . o f C a l i f . Press, 1973.
2 2 . SAKUTA K e i i c h i , H a j i - n o b u n k a s a i k ô ( R é e x a m e n d e l a c u l t u r e d e l a h o n t e ) ,
T o k y o , C h i k u m a S h o b o , 1 9 6 7 ; et, d u m ê m e , T h e s e l f - c o n t r o l of t h e J a p a n e s e ,
with particular reference to the works o f Dazai O s a m u , T h e Japan Foundation
S e c o n d i n t e r n a t i o n a l s y m p o s i u m o n c u l t u r a l e x c h a n g e , p. 2-8, n o n d a t é .
2 3 . INOUE, o p . c i t . , s u p r a n . 14, p . 1 4 2 .
2 4 . C l y d e KLUCKHOHN, M i r r o r f o r M a n : t h e r e l a t i o n s o f a n t h r o p o l o g y t o m o d e r n
l i f e , G r e e n w i c h , F a w c e t t , 1 9 6 8 , p . 153 s q .
2 5 . NAKANE, o p c i t . a u § 21, n . 3 2 .
2 6 . AIDA, a r t . c i t . , s u p r a n . 8, p . 7 4 .
2 7 . AIDA, a r t . c i t . , p . 7 8 .
2 8 . SAKUTA, a r t . c i t . a u § 4 6 , n . 2 2 .
2 9 . SAKUTA, a r t . c i t . a u § 3 8 , n . 11.
3 0 . NAKANE, o p c i t . a u § 3 7 , n . 1.
3 1 . F. L . K . H s u , I e m o t o , t h e h e a r t o f J a p a n , N e w Y o r k , J o h n W i l e y & S o n s ,
1975.
3 2 . SAKUTA K e i i c h i , K a c h i - n o s h a k a i g a k u ( S o c i o l o g i e d e s v a l e u r s ) , T o k y o , I w a n a m i
S h o t e n , 1972.
3 3 . INOUE, o p c i t . a u § 4 6 , n . 14.
34. S u r l ' i n d u l g e n c e des J a p o n a i s à l'égard des enfants, v. p. ex. KAWAI H a y a o ,
o p . c i t . i n f r a , n . 35.
35. KAWAI H a y a o , B o s e i s h a k a i N i h o n - n o b y ô r i ( L e J a p o n , s o c i é t é m a t e r n a n t e ) ,
T o k y o , C h u o k o r o n s h a , 1976.
3 6 . S u r c e t t e q u e s t i o n , v . le n u m é r o s p é c i a l d ' E c o n o m i e e t p o l i t i q u e d u J a p o n c o n t e m -
p o r a i n : L e s e n t r e p r i s e s j a p o n a i s e s d a n s l a c r i s e , n ° 7, 1978 ; d a n s l a m ê m e r e v u e ,
n ° 10, Y v e l i n e LECLER, P r é c a r i s a t i o n d e l a m a i n - d ' œ u v r e e t r é o u v e r t u r e d e s é c a r t s
e n t r e petites et g r a n d e s entreprises ; ainsi q u e plusieurs articles d u n u m é r o spécial
de la R e v u e f r a n ç a i s e d e G e s t i o n : L e J a p o n : m o d e o u m o d è l e , n° 27-28, sept.-
o c t . 1980.
3 7 . KOBAYASHI K a o r u , S h o k u b a - n o n i n g e n k a n k e i ( L e s r e l a t i o n s d e t r a v a i l ) , p . 2 1 1 -
229, i n MINAMI e t al., N i h o n j i n - n o n i n g e n k a n k e i j i t e n ( D i c t i o n n a i r e d e s r e l a -
t i o n s h u m a i n e s a u J a p o n ) , T o k y o , K o d a n s h a , 1980.
3 8 . YAMAZAKI M a s a k a z u , N i h o n j i n - n o k û k a n i s h i k i ( L a c o n c e p t i o n d e l ' e s p a c e d e s
J a p o n a i s ) , H i t o - t o k o k u d o , 1 9 7 5 , 11, 1 9 - 2 4 .
3 9 . YAMAZAKI, a r t . c i t . , p . 2 3 .
4 0 . MIYAMOTO T s u n e i c h i , M i n z o k u g a k u k a r a m i t a N i h o n j i n ( L e s J a p o n a i s d u p o i n t
d e v u e d e l ' e t h n o l o g i e ) , p . 2 6 5 - 2 9 3 , i n IIJIMA, SABATA e t a l . , o p . c i t . a u § 3 8 , n . 11.
4 1 . ORIHASHI T e t s u h i k o , T a t e m a e - t o h o n n e , p . 9 5 s q . , i n M I N A M I e t a l . , o p . c i t .
a u § 48, n . 37.
4 2 . ORIHASHI, a r t . c i t . , p . 9 8 .
43. OKONOGI K e i g o , M o r a t o r i u m u n i n g e n - n o s h i n r i k ô z ô ( P s y c h o l o g i e d e l ' h o m m e
d u m o r a t o i r e ) , T o k y o , C h u o k o r o n s h a , 1980.

NOTES DE LA POSTFACE

1. D é m a r c h e q u i n ' e s t p a s i n o u ï e , l o i n d e l à ; o n s a i t p a r e x e m p l e q u e L o u i s D u m o n t
l'a suivie, d ' H o m o h i e r a r c h i c u s à H o m o aequalis.
2 . A b r a h a m MOLES e t E l i s a b e t h R O H M E R , P s y c h o l o g i e d e l ' e s p a c e , T o u r n a i , C a s -
t e r m a n , 1972, p. 9.
3 . G u s t a v e - N i c o l a s FISCHER, L a p s y c h o s o c i o l o g i e d e l ' e s p a c e , P a r i s , PUF, « Q u e
sais-je ? » n ° 1925, 1981, p. 122.
Imprimé en France
Imprimerie des Presses Universitaires de France
73, avenue Ronsard, 41100 Vendôme
Mai 1982 — N° 28 073

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