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Les équipages alpins

S
i Sébastien Ogier est le plus célèbre et le plus
titré des pilotes alpins, il n’est pas le seul. Re-
tour sur les équipages des Alpes du Sud qui
eux aussi ont inscrit leur nom au palmarès du
plus célèbre des rallyes : le Monte-Carlo.
Certes, ils n’ont pas eu tous les mêmes succès mais ils
ont en commun de vivre la passion de la route. Ils ra-
content comment ils ont vécu cette expérience - la pre-
mière pour certains. Quand la mécanique a suivi, tout
n’a pas été simple pour autant. Spéciale annulée, arrê-
tée… Les équipages professionnels et amateurs n’ont
pas tous été logés à la même enseigne. Mais l’arrivée
dans les 60 premiers concurrents, synonyme d’un ti-
cket d’accès à la dernière journée, à Monaco, était le
Graal. Ceux qui l’ont décroché ne cachent - légitime-
ment - pas leur fierté. Car dans ces équipes, où sou-
vent les copains et la famille remplissent les fonctions
d’assistance, coach et sponsors… L’arrivée sur le Ro-
cher récompense déjà les sacrifices réalisés pour obte-
nir une auto et une équipe au niveau de la compéti-
tion. Alors, certes, tous n’ont pas touché au but. Mais
tous sont nos champions sud-alpins du Monte-Carlo.
Par Emmanuelle FABRE

Stéphane Clair et Alain Kambelle :


"Des étoiles plein les yeux" Thibaud Poizot et Marion Grand:
Habitué des circuits ou du rallye-raid, Stéphane Clair a décou- "On a assuré"
vert le rallye. Le WRC. Et il faut croire qu’il y a pris goût. "On est satisfait, c’est pas mal. Le but, c’est toujours
"C’était une expérience géniale dont je ne conserve que de d’aller à l’arrivée". L’équipage Thibaud Poizot et
belles images, raconte le directeur du circuit Paul-Ricard du Marion Grand s’est classé 32e au général. "Tout a
Castellet, hôte du Grand Prix de France de Formule 1. C’est bien marché. On n’a pas fait un gros rythme on a
vraiment particulier comme discipline. C’était une vraie dé- assuré". Pour rappel, en 2017, l’équipage avait fini
couverte pour moi et c’est une remise en question permanente. 22e. "L’an dernier, on était tombé en panne… Là,
Quand j’ai revu les images après le rallye, je me dis toutefois on voulait arriver au bout sans faire de bêtise." Ob-
qu’il va falloir que je songe à passer aux quatre roues mo- jectif atteint, donc. "De retour au Monte-Carlo
trices !" Avant un éventuel prochain Monte-Carlo dans cette en 2020 ? "Sûrement. Mais on ne sait jamais trop…
catégorie, le pilote de la Renault Clio, dans laquelle il était On change de voiture à peu près chaque année". Et
épaulé par Alain Kambelle, a vécu son rêve. "Un rêve éveillé. maintenant ? "On va peut-être faire la Coupe Peu-
J’avais des étoiles plein les yeux et même les larmes aux yeux à geot sport si on trouve le budget". E.F.
la fin à Monaco, livre celui qui a terminé son premier rallye
monégasque à la 60e place au scratch, la 6e de son groupe et la
3e de sa classe. Nous avons fait une sortie de route dans le sha-
kedown et nous avons juste eu le temps de réparer la voiture.
Puis nous n’avons fait que nous améliorer ensuite. Nous étions
davantage en mode survie que performance afin d’apprendre
les réactions de l’auto et de prendre confiance." Seule décep-
tion pour le duo provençal : ne pas avoir pu courir le di-
manche, alors 63e du classement général. Cela ne l’empêche-
ra pas de vou- Damien Oberti et Thomas
loir prendre le
départ de ral-
Escartefigue: "Une belle édition"
Ils finissent 32e au général. "On est très heureux
lyes régionaux,
de rallier l’arrivée. Le Monte-Carlo est le rallye le
comme celui
plus compliqué du championnat du monde, ex-
du Haut-Var, plique Damien, le pilote. Un petit bémol : la mi-
ne pouvant, nute trente perdue pour un souci mécanique jeu-
pour des rai- di soir : on finit sans direction assistée et avec la
sons d’agenda, moitié de la rampe de phare… On se classe 3e des
s’aligner sur le deux-roues motrices et 3e de notre catégorie. C’est
Tour de Corse, une belle perf’ : la voiture, c’est la mienne, l’assis-
inscrit au calen- tance, ce sont les copains. C’est aussi notre force.
drier WRC. L’objectif a été atteint". 2020 ? "On fera tout pour
M.LL. être au départ du Monte-Carlo". En attendant,
ils essaieront d’être au départ du rallye
Haute-Provence, à Manosque, en R5, le Lara-
gnais… "et sans doute le rallye hivernal. C’est
une bonne préparation du Monte-Carlo". E.F.

Nicolas Latil et Romain Roche: "Un bilan largement positif" Laurent Scherrer
Belle performance pour Nicolas Latil et Romain Roche qui termine à la 29 place e
et Romuald Dupont: "Un rêve
du rallye Monte-Carlo. "Le bilan est largement positif, explique le copilote. qui a duré une semaine"
C’était difficile d’espérer mieux. On a fait Pour leur troisième participation,
un super départ avec les deux premières
Laurent Scherrer et Romuald Dupont
spéciales le jeudi soir. On a confirmé le ven-
dredi. Après, le samedi, on était dans la ges- n’ont pas vécu un rallye similaire aux
tion. L’objectif était de ne pas commettre précédents. "Là, il y avait de la neige et
d’erreurs. On n’a pas pris de risques car les de la glace, c’était un vrai Monte-Carlo !,
conditions étaient mauvaises. On était un lance le pilote de la Peugeot 208. Nous
cran en dessous, mais on ne voulait pas gâ- n’avons rencontré aucun problème mé-
cher notre départ. En tant que compéti- canique, nous nous sommes amusés et
teur, j’étais un peu frustré car le rallye c’est régalés !" Avec Romuald Dupont, son
aller le plus vite possible d’un point A à un copilote, le Savournonais a "ressenti de
point B !" Le duo se projette-t-il déjà sur l’émotion sur toutes les spéciales et parti-
l’avenir ? "Non. J’étais là pour dépanner culièrement le premier passage dans le
car Audrey Nesta, l’habituelle copilote de Dévoluy". Et pour le duo du 05 qui avait
Nicolas, a eu un problème de santé, pré- pour objectif de rallier la Principauté,
vient Romain Roche. J’ai envie d’être sur "c’est fait !" : "Nous avons terminé à la
le Monte-Carlo l’an prochain peut-être au 33e place mais 5e de notre catégorie R2, souligne Scherrer. L’an dernier,
volant ! Mais d’ici là j’ai d’autres nous avions fini 4es mais cette année, le niveau était beaucoup plus rele-
échéances importantes. En revanche, je vé !" Et puis, forcément, ils espèrent désormais qu’ils vivront un qua-
sais que Nicolas a très envie d’y être avec trième Monte-Carlo : "Si le budget est suffisant, on ira. On aimerait en
une voiture plus puissante. Il va tout faire tout cas parce que bon, ce Monte-Carlo, c’était un rêve qui a duré une
pour ça." I.B. semaine !" M.LL.

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