Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Vauvenargues
OEUVRES CHOISIES
1:15
VAUVENARGUES
PARIS
LIBRAIRIE DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
1895
Tous droits réservés
REFLEXIONS ET MAXIMES
PENSEES DIVERSES.
1. — SUR LK PYRRHONISMB.
6. — DE L'AMB.
7. — DES ROMANS.
8. — CONTRE LA MÉDIOCRITÉ.
9. — SUR LA NOBLESSE.
22. — DU BONHEUR.
9, — THERS1TB.
6. — LE FLATTEUR INSIPIDE.
7. — OARITÈS, OU LE GRAMMAIRIEN.
8. — L'ÉTOURDI.
16. — LIPSE.
LES ORATEURS.
Qui n'admire la majesté, la pompe, la ma-
gnificence, l'enthousiasme de Bossuet, et la
vaste étendue de ce génie impétueux, fé-
cond, sublime? Qui conçoit, sans étonne-
ment, la profondeur incroyable de Pascal,
son raisonnement invincible, sa mémoire
surnaturelle, sa connaissance universelle et
prématurée? Le premier élève l'esprit; l'au-
tre le confond et le trouble. L'un éclate
comme un tonnerre dans un tourbillon ora-
geux; l'autre presse, étonne, illumine, fait
sentir despotiquement l'ascendant de la vé-
rité; et comme si c'était un être d'une autre
nature que nous sa vive intelligence expli-
que toutes les conditions, toutes les affec-
tions et toutes les pensées des hommes, et
paraît toujours supérieure à leurs concep-
tions incertaines. Génie simple et puissant,
il assemble des choses qu'on croyait être in-
compatibles, la véhémence, l'enthousiasme,
la naïveté, avec les profondeurs les plus ca-
chées de l'art; mais d'un art qui, bien loin
de gêner la nature, n'est lui-même qu'une
nature plus parfaite, et l'original des précep-
tes. Que dirai-je encore? Bossuet fait voir
plus de fécondité, et Pascal a plus d'inven-
tion; Bossuet est plus impétueux, et Pascal
plus transcendant. L'un excite l'admiration
par de plus fréquentes saillies; l'autre, tou-
jours plein et solide, l'épuisé par un carac-
tère plus concis et plus soutenu.
100 LES ORATEVBS
Mais toi (l) qui les as surpassés en améni-
tés et en grâces, ombre illustre, aimable
génie; toi qui fis régner la vertu par l'onc-
tion et par la douceur, pourrais-je oublier la
noblesse et le charme de ta parole, lorsqu'il
est question d'éloquence? Né pour cultiver la
sagesse et l'humanité dans les rois, ta voix
ingénue fit retentir au pied du trône les cala-
mités du genre humain foulé par les tyrans,
et défendit contre les artifices de la flatterie
la cause abandonnée des peuples. Quelle
bonté de coeur, quelle sincérité se remarque
dans tes écrits! quel éclat de paroles et
d'images! Qui sema jamais tant de fleurs
dans un style si naturel, si mélodieux et si
tendre? Qui orna jamais la raison d'une si
touchante parure? Ah! que de trésors,
vi'abondance, dans ta riche simplicité !
0 noms consacrés par l'amour et par les
respects de tous ceux qui chérissent l'hon-
neur des lettres! Restaurateurs des arts, pè-
res de l'éloquence, lumières de l'esprit hu-
main, que n'ai-je un rayon du génie qui
échauffa vos profonds discours, pour vous
expliquer dignement et marquer tous les
traits qui vous ont été propres !
Si l'on pouvait mêler des talents si divers,
peut-être qu'on voudrait penser comme Pas-
cal, écrire comme Bossuet, parler comme Fé-
nelon. Mais parce que la différence de leur
style venait de la différence de leurs pensées
et de leur manière de sentir les choses, ils
perdraient beaucoup tous les trois, si l'oa
voulait rendre les pensées de l'un par les ex-
pressions de l'autre. On ne souhaite point
cela en les lisant; car chacun d'eux s'ex-
prime dans les termes les plus assortis au
caractère de ses sentiments et de ses idées;
(t) Fénel m,
LES ORATEURS 191
ce qui est la véritable marque du génie.
Ceux qui n'ont que de l'esprit empruntent
nécessairement toute sorte de tours et d'ex-
pressions : ils n'ont pas un caractère dis-
tinctif.
SUR LA BRUYÈRE.
Il n'y a presque point de tour dans l'élo-
quence quon ne trouve dans La Bruyère; et
si on y désire quelque chose, ce ne sont pas
certainement les expressions, qui sont d'une
force infinie et toujours les plus propres et
les plus précises qu'on puisse employer. Peu
de gens l'ont compté parmi les orateurs,
parce qu'il n'y a pas une suite sensible dans
ses Caractères. Nous faisons trop peu d'atten-
tion à ia perfection de ses fragments, qui
contiennent souvent plus de matière que de
longs discours, plus de proportion et plus
d'art.
On remarque dans tout son ouvrage un
esprit juste, élevé, nerveux, pathétique, éga-
lement capable de réflexion et de sentiment,
et doué avec avantage de cette invention
qui distingue la main des maîtres et qui ca-
ractérise le génie.
Personne n'a peint les détails avec plus de
feu, plus de force, plus d'invagination dans
l'expression, qu'on n'en voit dans ses Carac-
tères. Il est vrai qu'on n'y trouve pas aussi
souvent que dans les écrits de Bossuet et de
Pascal, de ces traits qui caractérisent une
passion ou les vices d'un particulier, mais le
genre humain. Ses portraits les plus élevés
ne sont jamais aussi grands que. ceux de Fé-
nelon et de Bossuet; ce qui vient en grande
partie de la différence des genres qu'ils ont
(92 LIS ORATEURS
traités. L& Bruyère a cru, ce me semble,
qu'on ne pouvait peindre les hommes assea
petite; et il s'est bien plus attaché à relever
leurs ridicules que leur force. Je crois qu'il
est permis de présumer qu'il n'avait ni 1 élé-
vation, ni la sagacité, ni la profondeur de
quelques esprits du premier ordre; mais on
ne lui peut disputer, sans injustice, une forte
imagination, un caractère véritablement ori-
ginal, et un génie créateur (1).
(t) Dans la première édition on lisait, au lieu du derniet
paragraphe, le passage suivant :
• Il est étonnant qu'on sente quelquefois dans un si bear
génie, et qui s'est élevé jusqu au sublime, les bornes d(
"esprit humain : cela prouve qu'il est possible qu'un autèui
sublime ait moins de profondeur et de sagacité que des.
hommes moins pathétiques. Peut-être que le card'nal de
Richelieu était supérieur à Mil ton.
<
Mais 'es écrivains pathétiques nous émeuvent plus
fortement, et cette puissance qu'ils ont sur notre âme 11.
dispose à nous accorder plus de lumières. Nous jugeons
toujours d'un auteur par le caractère de ses sentiments. Si
on compare La Bruyère à Féneoa, la vertu toujours tendra
et naturelle du dernier, et l'amour-propre qui se montre
quelquefois dan» l'autre, le sentiment nous porte malgré
Bons à croire -tue eelui qui fait paraître l'âme la plus
grande a l'esprit le plus éclairé ; et toutefois il serait diffi-
cile de justifier cette préférence. Fénelon a plus de facilité
et d'abondance, l'auteur des Caractères plus de précision et
plus de force ; le premier, d'une imagination plus riante et
plus féconde; le second, d'un génie plus véhément; l'un
sachant rendre les plus grandes choses familières et sensi-
bles sans les abaisser ; l'autre sachant ennoblir les plus '
petites sans lts déguiser; celui-là plus humain; celui-ci
pkis austère; l'un plus tendre pour la vertu; l'autre plus
implacable au vice : l'un et l'autre moins pénétrants et
inoins profonds que les hommes que j'ai nommés, mais
inimitables dans la clarté et dans la netteté de leurs idées;
enfin originaux, créateurs dans leur genre et modèles très-.
iccocplie. »
vm'. ' "' .\
l'trii.— Imprimer!» Nouvelle (atôclalton ouvrière), II, ruo Cadet.
1, Ma*geot, directeur.—SJS-91
\ "'.sy- j
,
Goldsmtth. l.o Ministre do Marmontel. Beljsaire 1
WïiMii'hl ' 2 Mas'sïllon. Petit Carême... 1
-
G/essçt Vo-S'çrt Meo/iant 1 Mercier. Tableau de PariB. 3
Hamilton. Mémoires du Che- —
MMCCCÇXL...... 3
L'An.
valier do Giammoiit 2 Miiton Paradis perdu 2
Heluetiits. Tiakù de l'Esprit 4 Mirabeau. Sa Vie, ses Opi-
Hé'Otlote. Ilistone 5 nions, ses Discours 6
Homère. L'Iliade 3 Mût.ère. Tartufe. Dépit, 1 v ;
—
1,'O.lysséo 3 Don Juan.Précieuses, 1 v.;
Horace. Poésies. 2 Bourgeois Gentilhomme.
Jetidy-Ougour. Cromwell. 1 "Comtesse d'Escarbagnas,
Jiwënal satires 1 I v.; Misanthrope. Femmes
La Boètle. Discours sur la savantes, 1 v.; L'Avare.
Seivitule volontaire 1 George Dandin, 1 \\; Ma-
La Buiyêre. Caractères.... 2 lade imaginaire. Fourbe-
La Fayette (M»> de), La ties de Scapin, 1 v.; L'E-
I Prncusse de Clèves .,. .
1 tourdi. Sganarelle. i v ;
La FontaO'ç. Fables 2 I,'Ecole des.Femmes. Cri-
—
Contet. et Nouvelles 2 tique de l'Ecole dos Fem-
Lamennais. Livre du Peuple. 1 mes, 1 v.J Médecin malgré
—
Passé et Avenir du Peuple 1 lui. Mariage forcé. Sici-
—
Paroh-s d'un Croyant.. 1 lien, 1 v.; Amphitryon.
a Rochefoucauld. Maximes .
i Ecole des Maris, 1 v.;
e Sage <>il Bl -s 5 Pourceaugnao. Les Fâ-
Le Diable
- Bachelierde boiteux 2 cheux. L'Amour médecin. 1
-
Salaiiianqito 2 Montaigne. Essais (liflivre 1
1.
— Iphigénie,
Bérôivce.
1 Tri s tram Shandy
— 4
Bajazet 1 Suétone. Douze Césars 2
—
Regnard. Voyages 1 Swift Voyages de Gulliver..... 2
— Le Joueur. Folies 1 Tacite. Moeurs des Germains 1
— Le Légataire universel. 1 — Annales de Tibère 2
Roland {M**) Mémoires 4 Tasse. Jérusalem délivrée. 2
ROUSSeaU (J.-JJ Emilo,4v.; Tassoni. Seau enlevé 2
Contrat social, I v.; De Tite-Lioe. Histoire de Rome 2
l'Inégalité, 1 v.; La Nou- Vauban. La Dîme royale... 1
velle Héloïse, 5 Vol ; Con- Vauoenargues. Choix 1
fessions 5 Virgile. L'Enéide.,...;.. 2
Satnt-Réat. Don Carlos. Con- .. l
~ Bucoliques et Géorgiques
juration contre Venise.. 1 Volney Les Ruines. La Loi
SàltliSte, Catilina. Jugmtha. 1 naturelle 2
Scarron. Roman comique... 3 Voltaire Charles XII. 2.... v;
— Virgile travesti 3 Siècle de Lonis XIV, 4 v.;
Schiller. Les Brigands 1 Histoire de Russie, 2 v ;
— Guillaume Tell 1 Romans, 5 v.; Zaïre, Mé-
Sedalne Philosophe sans le rope. 1 v.; Mahomet, Mort
* savoir. La Gageure 1 de César, 1 v ; La Heii-
Séoignê (M'ne de). Lettres riade, 1 v.;Contes en vers
choisies 2 et Satires, 1 v.; Traité sur
Shakespeare Hamlet, l v.; la Tolérance,2 v.; Corres-
Roméo et Juliette, 1 v.; pondance avec le toi de
Othello, 1 v. ; Macbeth, Prusse 1
1 v.; Le Roi Lear, 1 v ; Xénophon. Retraite des Dix
Le Mai'chand de Venise, Mille , 1
1 v.; Joyeuses Commères, La Cyropédie 2
—
Levol. broché, 35 e.; relié, 45 e.; F°, 10 c. en sut parvolunie.
Nota. — Le colis, postal diminue beaucoup les frais de port :
1 colis de 3 kil. peut contenir 38 vol. brochés OJ 34 reliés; celui dé
5 kil., 65 vol. brochés ou 55 reliés.
Adre-ser les demandes affranchies à M. L. PFLUGER, éditeur,
passage Montesquieu, r. Montesquieu,près le Palais-lloyal,Paris.
Dictionnaire de la Langue française usuelle, de 416 pages
Prix, cartonné, 1 fr.; franco, 1 fr. 20. •
Prêoost Manon Lescaut... I 1v ; Le Songe d'une Nuit
Quinte-Cltrce. Histoire d'A- d'été, l v ; La Tempête,
lexandre le Grand 3 1 v.; Vie et Mort de Ri.
Rabelais. OEuvres 5 ch.rd III,lv.; HenriVIII,
Racine Eslher Athalie.... 1 1 v.; Beaucoup de bruit
-
Phèdre. Britanoicus I pourrien, 1 v.; Jules César 1
—
— Andromaqoe. l'laideurs. 1 Sterne Voyape sentimental I
— Iphigénle. Mithridate.... 1 — Tristram Shandy 4
Béreirce. Bajazet 1 Suétone. Douze Césars 2
—
Regaard. Voyages 1 Swift Voyages de Gulliver. .... 2
— Le Joueur. Folies 1 7û<:j"te. Moeurs des Germains 1
— Le Légataire universel. 1 -- Annales
de Tibère 2
R0'and (M*') Mémoires 4 Tasse. Jérusalem délivrée. 2
Rousseau (J.-J) Emilo,4v.; Tassoni. Seau enlevé 2
Contrat social, 1 v.; De Tite-Lioe. Histoire de Rome 2
l'Inégalité, 1 v.; La Nou- Vattban. Li Dîme royale... 1
velle Héloïse, 5 vol ; Con- Vauoenargues. Choix 1
fessions 5 Virgile. L'Enéide t.. 2
Salnt-Réal. Don Carlos. Con- Buroliques et Géorgiques ,. l
—
juration contre Venise.. 1 VOlney Les Ruines. La Loi
Salluste. Catilina. Jugmtha. 1 naturelle 2
Scarron. Roman comique.., 3 Voltaire Charles XII. 2 v ;
— Virgile travesti 3 Siècle de Louis XIV, 4 v.;
Schiller. Les Brigands 1 Histoire de Russie, 2 v ;
— Guillaume
Tell 1 Romans, 5 v.; Zaïre, Mé-
Sedaine Philosophe sans le rope. 1 v.; Mahomet, Mort
* savoir. La Gageure 1 de César, 1 v ; La lien-
Séoignê [M"1' de). Lettres riade, 1 v.; Contes en vers
choisies 2 et Satires, 1 v.; Traité sur
Shakespeare Hamlet, l v.; la Tolérance, 2 v.; Corres-
Roméo et Juliette, 1 v.; pondance avec le loi de
Othello, 1 v.; Macbeth, Prusse 1
1 v.; Le Roi Lear, 1 v ; Xénophon. Retraite des Dix
Le Marchand de Venise, Mille 1
1 v.; Joyeuses Commères, La Cyropédie 2
—
Le vol.broche, 35 c.; relie, 45 e.; F°, 10 e. en sut par volume.
Nota. — Le colis, postal diminue beaucoup les frais de port :
1 colis de 3 kil. peut contenir 33 vol. brochés OJ 34 reliés; celui de
5 kil., 65 vol. brochés ou 55 reliés.
Adre-ser les demandes affranchies à M. L. PFLUGBR, éditeur,
passageMontesquiei{,r.Afonlesquieu,presle Palais-Royal,Paris.
Diclionnaire de la Tangue française usuelle, de 416 pages
Prix, cartonné, 1 fr.; franco, 1 fr. 20.