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Gestion de trésorerie

La pre­­mière par­­tie est consa­­crée à l’étude du cadre d’ana­­lyse de la ges­­tion de tré­


­so­­re­­rie. Elle est compo­­sée de deux cha­­pitres.

PRÉSENT

PASSÉ FUTUR

COMPTABILITÉ ANALYSE PRÉVISIONS


générale et analytique FINANCIÈRE FINANCIÈRES

Compte de Bilan Bilan Tableaux Plan d’investis. Budgets Fiche en valeur


résultat comptable fonctionnel de flux et de financement

ENREGISTRER COMPRENDRE le PASSÉ PRÉVOIR L’AVENIR


les ÉVÉNEMENTS porter un jugement pour ne pas le subir

• Le cha­­pitre 1 a pour objec­­tif de mieux cer­­ner le concept de tré­­so­­re­­rie d’entre­­


prise. Les apports de l’ana­­lyse et de la ges­­tion finan­­cière sont sys­­té­­ma­­ti­­que­­ment
uti­­li­­sés.
• Le cha­­pitre 2 vise à comprendre l’ori­­gine des pro­­blèmes de tré­­so­­re­­rie ; il met
l’accent sur la néces­­sité de déve­­lop­­per, dans toute entre­­prise, l’approche pré­­
vi­­sion­­nelle qui seule per­­met­­tra une meilleure ges­­tion des finan­­ce­­ments et des
pla­­ce­­ments finan­­ciers. La struc­­ture des docu­­ments uti­­li­­sables est pré­­ci­­sée ainsi
que leur uti­­li­­sation. Dans ce cha­­pitre, le lec­­teur trou­­vera éga­­le­­ment expli­­qués
les fac­­teurs de déve­­lop­­pe­­ment de la ges­­tion de tré­­so­­re­­rie d’entre­­prise et énon­

e
­cés la logique et les objec­­tifs d’une ges­­tion ration­­nelle de la ges­­tion de tré­­so­­

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re­­rie.

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La deuxième par­­tie s’inté­­resse à la ges­­tion de tré­­so­­re­­rie au quo­­ti­­dien. Elle consti­
­tue l’essen­­tiel du tra­­vail jour­­na­­lier du tré­­so­­rier. Trois cha­­pitres la composent. sE
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• Le cha­­pitre 3 est consa­­cré à poser les règles du jeu de ce que l’on appelle la ges­­tion
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de tré­­so­­re­­rie en date de valeur. La connais­­sance des méca­­nismes de compen­­sa­­tion


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ban­­caire, de tari­­fi­­ca­­tion ban­­caire est pri­­mor­­diale pour le tré­­so­­rier d’entre­­prise : il


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cie

s’agit des règles du jeu à assi­­mi­­ler avant d’envi­­sa­­ger les déci­­sions du court terme
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qui sont trai­­tées dans les deux cha­­pitres sui­­vants de cette par­­tie.
de
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• Le cha­­pitre 4 ana­­lyse la déci­­sion de finan­­ce­­ment à court terme. Quels sont les


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moyens à la dis­­po­­si­­tion du tré­­so­­rier pour se finan­­cer à court terme ? Comment


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cal­­cu­­ler le coût réel des finan­­ce­­ments uti­­li­­sés ? Telles sont les prin­­ci­­pales ques­­tions
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trai­­tées dans ce cha­­pitre.


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Intro­­duc­­tion

• La déci­­sion de pla­­ce­­ment fait l’objet des déve­­lop­­pe­­ments du cha­­pitre 5. Un tré­­so­


­rier d’entre­­prise doit connaître les solu­­tions de blo­­cage des excé­­dents de tré­­so­­re­­rie
et réa­­li­­ser les arbi­­trages essen­­tiels.
Dans la troi­­sième par­­tie, sont abor­­dés les « nou­­veaux risques » aux­­quels sont main­
­te­­nant expo­­sés les tré­­so­­riers d’entre­­prise. Il s’agit du risque de fluc­­tua­­tion des taux
d’inté­­rêt (cha­­pitre 6) et du risque de change (cha­­pitre 7) lié aux opé­­ra­­tions libel­­lées
en devises. Ces risques prennent de plus en plus d’impor­­tance et même les PME/
PMI y sont expo­­sées. Les deux cha­­pitres de cette par­­tie ont pour fina­­lité de déve­­lop­
­per des approches ration­­nelles et pra­­tiques d’éva­­lua­­tion et de ges­­tion de ces risques
dans un contexte de vola­­ti­­lité crois­­sante.

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1
Analyse financière

Partie
Comprendre l’origine
des problèmes de trésorerie
Chapitre 1

Nécessité de prévoir Chapitre 2


la trésorerie pour mieux
la gérer

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Intro­­duc­­tion

Cadre d’analyse
de la gestion
de trésorerie

« Pour voir le futur, il faut regar­­der der­­rière soi. »


Apoph­­tegme d’Isaïe, Livre d’Isaïe, ver­­set 23 (XLI).

G érer, c’est pré­­voir. Pré­­voir, c’est anti­­ci­­per les évé­­ne­­ments futurs pour ne pas
avoir à les subir. Un simple par­­ti­­cu­­lier qui gère sa tré­­so­­re­­rie, n’a pas besoin
de se connec­­ter tous les matins sur le ser­­veur de sa banque, il sait combien il a sur

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son compte…

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Comprendre
1
Chapitre
l’origine
des problèmes
de trésorerie

sommaire
Section 1 Tré­­so­­re­­rie et cycle d’exploi­­ta­­tion
Section 2 Ana­­lyse du besoin en fonds de rou­­le­­ment

e
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Section 3 De l’ana­­lyse « bilancielle » au tableau de flux

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Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

L a tré­­so­­re­­rie est un élé­­ment du patri­­moine de l’entre­­prise au même titre que les


inves­­tis­­se­­ments réa­­li­­sés, les sto­­cks déte­­nus ou encore les créances en attente
d’encais­­se­­ment. Or, le docu­­ment de syn­­thèse qui syn­­thé­­tise ce patri­­moine est le
bilan comp­­table. Néan­­moins, conçu pour des besoins comp­­tables et fis­­caux, ce
docu­­ment ne peut être direc­­te­­ment exploi­­table par le finan­­cier qui cher­­chera donc à
le retrai­­ter pour mieux l’ana­­ly­­ser.
Obsé­­dés par l’équi­­libre finan­­cier et au-­delà par les risques finan­­ciers d’insol­­va­­bi­­
lité1 et d’il­liqui­­dité2 de leurs entre­­prises clientes, les ban­­quiers ont très tôt intro­­duit
dans leur ana­­lyse finan­­cière, le décou­­page du patri­­moine de leurs clients en grands
équi­­libres bilanciels susceptibles de mettre en évi­­dence le risque finan­­cier éven­­tuel
d’il­liqui­­dité de ces der­­niers, risque maté­­ria­­lisé dans le pire des cas par la ces­­sa­­tion
de paie­­ment.
Le docu­­ment d’ana­­lyse de réfé­­rence sera le bilan comp­­table pré­­senté ci-­dessous :

Liquidité Exigibilité

- ACTIF PASSIF -
Amort.
Brut Net
/Prov.
ACTIF IMMOBILISÉ CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles Capital social
Frais d’établissement Réserves légales Plus
Fonds de commerce Autres réserves
Plus Résultat de l’exercice d’un an
Immobilisations corporelles
Terrain d’un an Report à nouveau
Constructions Total (1)
Matériels et outillages
Provisions pour risques
Immobilisations financières Provisions pour charges
Participations
Prêts Total (2)

PASSIF CIRCULANT

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Total (1)

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DETTES

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ACTIF CIRCULANT Emprunts et dettes financières
Moins

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Stocks de matières premières

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Stocks de produits finis d’un an

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Dettes fournisseurs
Clients et effets à recevoir
Moins
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Dettes fiscales et sociale
Autres créances
Dettes sur immobilisation
d’un an ue
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Disponibilités
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Total (2)
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Compte régularisation actif Compte régularisation passif


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Total général Total général


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+ +
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Tout ce qu’elle doit


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Tout ce que possède


et à qui
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l’entreprise
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Figure 1.1
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1.  Tra­­duit par l’inca­­pa­­cité des clients des banques à rem­­bour­­ser leurs dettes, notam­­ment ban­­caires.
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2.  Tra­­duit par le fait que l’entre­­prise client des banques décaisse plus vite ses dépenses qu’elle n’encaisse ses
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recettes.
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Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Le bilan comp­­table pré­­sente la syn­­thèse du patri­­moine de l’entre­­prise à un ins­­tant


donné. L’actif pré­­sente l’ensemble des emplois ou usages des res­­sources mobi­­li­­sées
par l’entre­­prise qui sont lis­­tées dans la colonne du pas­­sif. De fait, l’actif est donc
égal au pas­­sif.
L’actif liste par ordre de liqui­­dité1crois­­sante tout ce que pos­­sède l’entre­­prise et le
pas­­sif classe, par ordre d’exi­­gi­­bi­­lité2 crois­­sante, tout ce qu’elle doit et à qui elle le
doit3. Il y a cepen­­dant une excep­­tion à la règle de clas­­se­­ment des pas­­sifs qui concerne
les dettes finan­­cières auprès des éta­­blis­­se­­ments finan­­ciers. En effet, le bilan comp­­
table fran­­çais regroupe dans la même case toutes les dettes finan­­cières quelle que
soit leur échéance. Or, en ana­­lyse finan­­cière, ces dettes ne sont pas trai­­tées de la
même façon. Leur retrai­­te­­ment en moins d’un an et plus d’un an est cepen­­dant facile
à réa­­li­­ser dans la mesure où la par­­tie court terme de ces dettes est sys­­té­­ma­­ti­­que­­ment
repor­­tée en pied de pas­­sif comp­­table.
Géné­­ra­­le­­ment pour por­­ter son juge­­ment sur l’équi­­libre finan­­cier de l’entre­­prise,
l’ana­­lyste trans­­forme ou retraite ce bilan comp­­table en bilan fonc­­tion­­nel (figure 1.2).
Les postes de ce bilan fonc­­tion­­nel sont clas­­sés d’après la fonc­­tion à laquelle ils se
rap­­portent :
• La fonc­­tion inves­­tis­­se­­ment.
• La fonc­­tion finan­­ce­­ment.
• La fonc­­tion exploi­­ta­­tion.

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© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

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1.  La liqui­­dité est l’apti­­tude de l’entre­­prise à trans­­for­­mer rapi­­de­­ment en argent liquide un élé­­ment d’actif.
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2.  L’exi­­gi­­bi­­lité est l’apti­­tude de l’entre­­prise à rem­­bour­­ser rapi­­de­­ment ses dettes envers ses par­­te­­naires.
lar
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3.  À noter que ces ordres de clas­­se­­ment des élé­­ments d’actif et de pas­­sif sont inver­­sés dans les normes amé­­ri­­
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caines (US-­GAAP) et inter­­na­­tionales (IFRS).


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Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

Actif Passif
IMMOBILISATIONS BRUTES CAPITAUX PROPRES
EMPLOIS (–) Frais d’établissement (–) Frais d’établissement CAPITAUX
DURABLES (+) Immobilisations nettes (+) Amortissements et provisions PERMANENTS
en crédit-bail* (–) Dividendes

DETTES FINANCIÈRES À LONG


TERME***
(+) Immobilisations nettes en
crédit-bail*

STOCKS DETTES FOURNISSEURS


(fournisseurs et comptes ratta-
CRÉANCES D’EXPLOITATION hors chés, autres dettes d’exploitation)
provisions
ACTIF (clients et comptes rattachés, DETTES FISCALES ET PASSIF
CIRCULANT autres créances d’exploitation : SOCIALES CIRCULANT
D’EXPLOITATION avances fournisseurs, TVA sur (TVA à payer, charges sociales à D’EXPLOITATION
achats, etc.)
payer, etc.)
(+) Produits constatés d’avance
(+) Charges constatées d’avance
(+) Effets escomptés non encore
échus**

AUTRES CRÉANCES hors provisions AUTRES DETTES


ACTIF (acompte d’IS versé, créances sur (dettes sur immobilisations, IS à PASSIF
CIRCULANT cessions d’actifs, etc.) verser, intérêts courus non échus, CIRCULANT
HORS etc.) HORS
EXPLOITATION (+) Dividendes EXPLOITATION

VALEURS MOBILIÈRES DE DETTES FINANCIÈRES À COURT

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PLACEMENT TERME***

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TRÉSORERIE DISPONIBILITÉS (concours bancaires courants et TRÉSORERIE

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ACTIF soldes créditeurs) PASSIF

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(+) Effets escomptés non encore

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échus**
ENGAGEMENTS HORS BILAN sE
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*Valeur indiquée dans le contrat moins amortissements selon la durée d’utilisation.


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xe du bilan.
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*** La répartition dett es à long (moyen) terme et à court terme est donnée en
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annexe du bilan
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Figure 1.2 – Bilan fonc­­tion­­nel


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16
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Quelques remarques s’imposent sur ce bilan fonc­­tion­­nel.


1. Il s’agit d’un bilan avant répar­­tition : le résul­­tat de l’exer­­cice est inclus dans les
capi­­taux propres.
2. Toutes les pro­­vi­­sions font par­­tie des res­­sources durables y compris les pro­­vi­­sions
pour dépré­­cia­­tion d’élé­­ments d’actifs. L’approche fonc­­tion­­nelle consi­­dère en effet
que le volume de ces pro­­vi­­sions reste approxi­­ma­­ti­­ve­­ment stable dans le temps.
3. Les dettes finan­­cières à moins d’un an d’échéance, conti­­nuent de figu­­rer dans les
res­­sources durables. Les concours ban­­caires cou­­rants, les soldes cré­­di­­teurs de
banque (décou­­vert) et les inté­­rêts cou­­rus sont exclus, quant à eux, des res­­sources
durables. Les concours ban­­caires cou­­rants et les soldes cré­­di­­teurs de banque
consti­­tuent le pas­­sif de tré­­so­­re­­rie. Les inté­­rêts cou­­rus seront rat­­ta­­chés au pas­­sif
cir­­cu­­lant hors exploi­­ta­­tion.
4. D’après le plan comp­­table, les valeurs mobi­­lières de pla­­ce­­ment sont à inté­­grer
dans l’actif cir­­cu­­lant hors exploi­­ta­­tion. De manière plus réa­­liste, nous esti­­mons
devoir les rat­­ta­­cher aux dis­­po­­ni­­bi­­li­­tés pour for­­mer l’actif de tré­­so­­re­­rie dans la
mesure où les valeurs mobi­­lières de pla­­ce­­ment (VMP) consti­­tuent en réa­­lité de la
tré­­so­­re­­rie posi­­tive pla­­cée à court terme.
À par­­tir de ce bilan fonc­­tion­­nel, l’ana­­lyste s’inté­­res­­sera aux grands équi­­libres finan­
­ciers et bilanciels de l’entre­­prise. Il effec­­tuera donc suc­­ces­­si­­ve­­ment les retrai­­te­­ments
sui­­vants :
1. Le fonds de rou­­le­­ment net glo­­bal appelé FRNG :
FRNG = Capi­­taux per­­ma­­nents ou stables – Emplois durables
Le FRNG repré­­sente, s’il est posi­­tif, l’excé­­dent de capi­­taux per­­ma­­nents sur les
immo­­bi­­li­­sa­­tions brutes. La règle d’ortho­­doxie finan­­cière1 sti­­pule que les res­­sources

e
es
durables couvrent stric­­te­­ment les emplois stables (FRNG nul). L’inté­­rêt d’un FRNG

qu
posi­­tif est donc la consti­­tution d’une « marge de sécu­­rité » en res­­sources stables afin

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no
de cou­­vrir tout ou par­­tie du BFRG.

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2. Le besoin en fonds de rou­­le­­ment glo­­bal appelé BFRG : sE
que
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BFRG = Actif cir­­cu­­lant – Pas­­sif cir­­cu­­lant


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1.  On entend par règle d’ortho­­doxie finan­­cière le prin­­cipe selon lequel la nature et la durée de vie du besoin à
lté
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finan­­cer fixe le type et la durée du finan­­ce­­ment obtenu. De fait, par exemple, l’achat d’un véhi­­cule sera financé par
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un cré­­dit à moyen terme de 4 à 5 ans ; la banque esti­­mant qu’au-­delà de cette durée, le bien financé sera tota­­le­­ment
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amorti et n’aura donc plus de valeur vénale sus­­cep­­tible de cou­­vrir le cré­­dit res­­tant à rem­­bour­­ser. À l’opposé, la
x.c

mobi­­li­­sa­­tion d’une créance client payable dans 30 jours sera finan­­cée par un cré­­dit de tré­­so­­re­­rie octroyé pour une
vo

durée équi­­va­­lente (décou­­vert, escompte…) ; à l’échéance des 30 jours, l’encais­­se­­ment de la créance client per­­met­
lar

­tra alors le rem­­bour­­se­­ment du cré­­dit court terme. Cette règle péna­­lise les entre­­prises en créa­­tion qui pense sou­­vent
ho

que le finan­­ce­­ment de leur BFR en paral­­lèle de l’accrois­­se­­ment de leur CA pour­­rait se faire grâce à un cré­­dit de
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moyen voire de long terme et sou­­vent sur­­pris devant la réponse néga­­tive de leur ban­­quier.
uiz

17
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

Le BFRG est un élé­­ment cen­­tral de l’ana­­lyse de la tré­­so­­re­­rie des entre­­prises. Nous


pen­­sons que l’absence de sa prise en compte dans les pré­­vi­­sions de tré­­so­­re­­rie consti­­tue
un des élé­­ments cen­­traux de la faillite des entre­­prises, notam­­ment en phase de créa­
­tion ou de fort déve­­lop­­pe­­ment. En effet, de fait, le BFRG évolue avec le chiffre
d’affaires de l’entre­­prise1.
Pour amé­­lio­­rer l’ana­­lyse du BFRG, on dis­­tin­­guera :
BFRG d’expl. = Actif cir­­cu­­lant d’expl. – Pas­­sif cir­­cu­­lant d’expl.
BFRG hors expl. = Actif cir­­cu­­lant hors expl. – Pas­­sif cir­­cu­­lant hors expl.
L’actif cir­­cu­­lant (hors actifs de tré­­so­­re­­rie) est essen­­tiel­­le­­ment consti­­tué des sto­­cks
et créances2. L’écou­­le­­ment des sto­­cks et le règle­­ment des créances devront à terme,
géné­­rer la tré­­so­­re­­rie de l’entre­­prise qui en atten­­dant, est péna­­li­­sée par ces délais. À
l’inverse, le pas­­sif circulant est essen­­tiel­­le­­ment consti­­tué de dettes non finan­­cières
contrac­­tées auprès de par­­te­­naires non finan­­ciers qui accordent des délais de règle­­ment
à l’entre­­prise (four­­nis­­seurs, admi­­nis­­tra­­tion fis­­cale, orga­­nismes sociaux…). Dans
l’attente de leurs règle­­ments, ces dettes sont donc favo­­rables à la tré­­so­­re­­rie de l’entre­
­prise puisque « l’argent » reste dis­­po­­nible sur ses comptes ban­­caires.
Le BFRG repré­­sente, s’il est posi­­tif, le besoin de finan­­ce­­ment généré par la syn­­
thèse des déca­­lages de tré­­so­­re­­rie induits par le fonc­­tion­­ne­­ment cou­­rant du cycle d’acti­
­vité de l’entre­­prise, qu’il soit d’exploi­­ta­­tion ou hors exploi­­ta­­tion. Dans le cas où il est
néga­­tif, il repré­­sente une res­­source géné­­rée par cycle d’acti­­vité sous la forme de déca­
­lages de paie­­ment favo­­rables à l’entre­­prise. Ceci est le cas notam­­ment des grandes
sur­­faces, de cer­­tains dis­­tri­­bu­­teurs, de cer­­tains res­­tau­­rants… qui ont un délai de paie­­ment
client qua­­si­­ment comp­­tant et des délais de paie­­ments four­­nis­­seurs beau­­coup plus longs
per­­met­­tant ainsi le finan­­ce­­ment des sto­­cks et par­­fois même des immo­­bi­­li­­sa­­tions. Chez
Car­­re­­four par exemple3, un simple cal­­cul des délais de rota­­tion des élé­­ments du BFRE,

e
à par­­tir des docu­­ments comp­­tables de syn­­thèse publiés, donne en moyenne un délai

es
qu
moyen de séjour en stock de 20 jours envi­­ron, un délai moyen de paie­­ment des clients

mi
d’envi­­ron 7 jours pour un délai moyen de paie­­ment des four­­nis­­seurs d’envi­­ron 70 jours.

no
co
De fait, lorsque vous entrez dans un maga­­sin Car­­re­­four, la majo­­rité de ce que vous
voyez n’est pas payée et cer­­tains des pro­­duits que vous régle­­rez en par­­tant seront plu­ sE
ue
q
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­sieurs fois en stock avant que vos pro­­duits ache­­tés soient réglés aux four­­nis­­seurs. La
ur
J

ges­­tion des excé­­dents de tré­­so­­re­­rie ainsi géné­­rés par l’acti­­vité devient donc un élé­­ment
es
nc

pré­­pon­­dé­­rant de la per­­for­­mance cou­­rante de l’enseigne.


cie
sS
de
lté
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1.  Ainsi cer­­taines entre­­prises qui ont des BRFG impor­­tants voient leur situa­­tion de tré­­so­­re­­rie se dégra­­der mal­­gré
ac
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la hausse de leur acti­­vité ! « Plus je fais de chiffre d’affaires, plus je fais de béné­­fices et moins j’ai d’argent à la
om

banque… »
x.c

2.  Cer­­tains arti­­sans ou res­­pon­­sables de PME évoquent sou­­vent leurs pro­­blèmes de tré­­so­­re­­rie en fai­­sant remar­­quer
vo

qu’ils ont de « l’argent dehors », c’est-­à-dire investi dans les sto­­cks accu­­mu­­lés ou encore « chez leurs clients » qui
lar
ho

n’ont pas encore réglé leurs achats.


.sc

3.  Cal­­cul à par­­tir des don­­nées comp­­tables publiées avant 2009.


uiz

18
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

3. Le solde de tré­­so­­re­­rie appelé ST :


ST = Tré­­so­­re­­rie actif – Tré­­so­­re­­rie pas­­sif
Le ST repré­­sente, s’il est posi­­tif, l’excé­­dent de la tré­­so­­re­­rie dis­­po­­nible, placé ou non,
sur les concours ban­­caires cou­­rants et soldes cré­­di­­teurs octroyés par les banques.
En rai­­son de l’éga­­lité emplois-­ressources du bilan, on carac­­té­­rise l’équi­­libre finan­
­cier de l’entre­­prise par la rela­­tion :
ST = FRNG – BFRG
Dès lors, selon la struc­­ture finan­­cière choi­­sie ou subie par l’entre­­prise, deux cas
peuvent se pré­­sen­­ter :
1. FRNG > BFRG : le ST est alors structurellement posi­­tif. Dans ce cas, le FRNG
est suf­­fi­­sant pour cou­­vrir l’inté­­gra­­lité du BFRG et, au-­delà, per­­met d’appro­­vi­­
sion­­ner un solde de tré­­so­­re­­rie posi­­tif qui fera sou­­vent l’objet pour le tré­­so­­rier(e)
de pla­­ce­­ments à court terme géné­­ra­­teurs de pro­­duits finan­­ciers cou­­rants. Son
auto­­no­­mie finan­­cière1 à court terme est forte et son risque finan­­cier de liqui­­
dité est nul. L’entre­­prise est dite « liquide ». Atten­­tion, néan­­moins, cette stra­­té­­
gie de « bon(bonne) père(mère) de famille », n’est pas for­­cé­­ment une stra­­té­­gie
finan­­cière per­­ti­­nente pour l’action­­naire car le main­­tien d’un FRNG suf­­fi­­sant pour
cou­­vrir le BFRG peut ame­­ner l’entre­­prise à conser­­ver une par­­tie impor­­tante des
béné­­fices géné­­rés pour ali­­men­­ter ses fonds propres ;
2. FRNG < BFRG : le ST est structurellement néga­­tif en rai­­son d’un FRNG insuf­­fi­­
sant pour cou­­vrir l’inté­­gra­­lité du BFRG. La banque assu­­rera donc le complé­­ment
de finan­­ce­­ment du BFRG grâce à des concours ban­­caires de court terme2 sou­­vent
coû­­teux en l’absence de négo­­cia­­tion auprès des banques. Dès lors, le tra­­vail du
tré­­so­­rier(e) consis­­tera à choi­­sir des tech­­niques de finan­­ce­­ment à court terme les
moins coû­­teuses pos­­sibles afin de réduire les charges finan­­cières de l’entre­­prise.

e
es
Devant la pré­­ca­­rité des concours ban­­caires à court terme, l’entre­­prise se trouve

qu
devant un risque d’il­liqui­­dité pou­­vant, le cas échéant, entraî­­ner un dépôt de bilan

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
voire une ces­­sa­­tion défi­­ni­­tive des paie­­ments. Son auto­­no­­mie finan­­cière à court

co
sE
terme est inexis­­tante Dans un tel schéma, ce sont les banques qui garan­­tissent ue
in fine la péren­­nité de l’entre­­prise en assu­­rant son équi­­libre finan­­cier. La crise
q
idi

finan­­cière de 2007-2008 et le cré­­dit crunch qu’elle a généré, sont en ce sens


Jur
es

révé­­la­­teurs de cette poli­­tique de cou­­ver­­ture de risque très pri­­sée par les banques
nc

à l’égard de ses clients les plus fra­­giles (PME-­PMI) qui ont sou­­vent fait les frais
cie
sS

de la poli­­tique de res­tric­­tion de cré­­dit, notam­­ment de cré­­dit de tré­­so­­re­­rie, vou­­lue


de

par les banques pour enrayer la spi­­rale de leur risque de cré­­dit. Cepen­­dant, cette
lté
u

poli­­tique de recours sys­­té­­ma­­tique aux banques pour finan­­cer le BFRG de l’entre­­


ac
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prise n’est pas for­­cé­­ment une mau­­vaise stra­­té­­gie finan­­cière pour ses action­­naires
om
x.c
vo
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1.  Apti­­tude à finan­­cer son cycle d’acti­­vité quo­­ti­­dien sans recours sys­­té­­ma­­tique aux banques.
.sc

2.  Décou­­vert, escompte, Dailly, affac­­tu­­rage, cré­­dits spots… que nous évo­­que­­rons ulté­­rieu­­re­­ment.
uiz

19
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

les plus finan­­ciers qui encou­­ra­­ge­­ront plu­­tôt l’entre­­prise à s’endet­­ter1 pour finan­­
cer son cycle d’acti­­vité plu­­tôt que ponc­­tion­­ner un FRNG impor­­tant sous la forme
de capi­­taux propres absor­­beurs de béné­­fices géné­­rés aux dépens des divi­­dendes.
En pra­­tique, on remarque que cer­­taines entre­­prises peuvent se per­­mettre d’avoir
des FRNG néga­­tifs, car la ges­­tion de leur cycle d’acti­­vité fait appa­­raître des BFRG
néga­­tifs et donc des res­­sources per­­ma­­nentes géné­­rées par l’acti­­vité quo­­ti­­dienne, qui
peuvent ainsi finan­­cer des inves­­tis­­se­­ments à long terme plu­­tôt que de simples pla­­ce­
­ments de tré­­so­­re­­rie aux ren­­de­­ments modestes. Ainsi, lors d’une inter­­view télé­­vi­­sée,
à la ques­­tion d’un jour­­na­­liste : « Comment expliquez-­vous que les grandes familles
fon­­da­­trices des grandes enseignes soient encore autant présentes dans le capi­­tal de
leur groupe ? », le fon­­da­­teur d’un grand réseau de dis­­tri­­bu­­tion fran­­çais répon­­dait le
plus natu­­rel­­le­­ment du monde « ce sont nos four­­nis­­seurs qui ont financé notre crois­
­sance », sous-­entendu « pour­­quoi voudriez-­vous que nous ayons élargi notre action­
­na­­riat ? ».
Afin de mieux comprendre la dif­­fé­­rence entre les deux risques finan­­ciers évo­­qués,
nous vous pro­­posons l’exer­­cice sui­­vant. À par­­tir d’un même bilan comp­­table, le
retrai­­te­­ment per­­met de mettre en évi­­dence les deux risques finan­­ciers aux­­quels une
entre­­prise peut être sou­­mise.
Le bilan éco­­no­­mique et finan­­cier2 per­­met de mesu­­rer le risque finan­­cier d’insol­­va­
­bi­­lité en pré­­sen­­tant le tableau de finan­­ce­­ment du capi­­tal éco­­no­­mique (ou actif éco­­
no­­mique net) par le seul pas­­sif finan­­cier. Les banques s’assu­­re­­ront entre autres que
le ratio dettes finan­­cières sur capi­­taux propres soit infé­­rieur à 100 %3; en effet, au-­delà,
elles pren­­draient un risque finan­­cier supé­­rieur à celui des asso­­ciés.
Le tableau d’éva­­lua­­tion de l’équilibre finan­­cier per­­met de mesu­­rer le risque finan­
c­ ier d’il­liqui­­dité. Les banques s’assurent du finan­­ce­­ment quo­­ti­­dien du BFR soit par
le FR soit par les concours ban­­caires à court terme soit par un mix des deux modes

e
de finan­­ce­­ment. Il est tout à fait pos­­sible pour une entre­­prise d’être il­liquide alors

es
qu
qu’elle reste sol­­vable. Les banques s’assurent néan­­moins que le finan­­ce­­ment de l’il­

mi
no
liqui­­dité de leurs clients par recours aux concours ban­­caires à court terme ne les rend

co
sE
pas insol­­vables. La meilleure méthode est alors de fixer à chaque client des pla­­fonds ue
à ces concours ban­­caires à court terme en fonc­­tion de leurs reve­­nus mesu­­rés par leur
q
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chiffre d’affaires.
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J
es
nc
cie
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de

1.  Voir pour cela la notion d’effet de levier finan­­cier.


lté

2.  En théo­­rie finan­­cière, la « tré­­so­­re­­rie » posi­­tive n’existe pas, Le capi­­tal éco­­no­­mique ou actif éco­­no­­mique net
u
ac

(60 000) serait alors égal à l’outil de pro­­duc­­tion (50 000) et au BFR (10 000). Il serait donc financé par les capi­­taux
:F

propres (35 000) et l’endet­­te­­ment finan­­cier net (25 000) consti­­tué des dettes finan­­cières (35 000) dimi­­nuées de la
om

tré­­so­­re­­rie posi­­tive (10 000). La tré­­so­­re­­rie posi­­tive a donc pour seule voca­­tion de dimi­­nuer l’endet­­te­­ment finan­­cier.
x.c

Par souci évident d’ana­­lyse de cette tré­­so­­re­­rie posi­­tive, nous ne retien­­drons pas ce retrai­­te­­ment.
vo
lar

3.  Pour mesu­­rer ce risque, elles peuvent éga­­le­­ment cal­­cu­­ler à par­­tir du compte de résul­­tat, le ratio charges finan­
ho

c­ ières sur CA, en s’assu­­rant que celui-­ci res­­tera infé­­rieur à 3 à 4  %  ; en effet, au-­delà, elles consi­­dèrent que la
.sc

pro­­ba­­bi­­lité de défaillance serait lar­­ge­­ment ren­­for­­cée.


uiz

20
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Liquidité Exigibilité
BILAN AU 31/12/20N entrepise A (en K.€)
ACTIF (EMPLOIS) PASSIF (RESSOURCES)
- Val. brute Amortis./prov. Valeur nette Montant
-
Immobilisations incorpo. 10 000 0 10 000 Résultat de l'exercice 17 000
Outil de production Immobilisations corpo. 70 000 40 000 30 000 Capital social 15 000 Ressources internes investies par les
Immobilisations fin. 10 000 0 10 000 Réserves 3 000 associés

Total immobilisations (> 1 an) 90 000 40 000 50 000 Capitaux propres 35 000
Ressources externes empruntées aux
Décalages à financer Stocks 30 000 10 000 20 000 Dettes financières 35 000 banques
Créances clients 50 000 10 000 40 000 Dettes fournisseurs 20 000
Valeurs mob. Placement (placée) 9 000 0 9 000 Dettes fiscales et sociales 25 000 Décalages de financement auprès de
Trésorerie positive Dettes diverses partenaires non financiers
Disponiblités (non placée) 1 000 0 1 000 5 000
Total actif circulant (< 1 an) 90 000 20 000 70 000 Dettes (passif circulant) 85 000

+ TOTAL GENERAL 180 000 60 000 120 000 TOTAL GENERAL 120 000 +
TOUT CE QUE POSSEDE L’ENTREPRISE AU TOUT CE QUE DOIT L’ENTREPRISE dont concours bancaires à CT=15 000
31/12/20N AU 31/12/20N et à QUI

BILAN ECONOMIQUE ET FINANCIER Entreprise A au 31/12/20N (en K.€)


CAPITAL ECONOMIQUE ou A.E.N. PASSIF FINANCIER
Montant En % Montant En % TABLEAU D'EQUILIBRE FINANCIER entreprise A (en K.€) 31/12/20N
Immobilisations incorpo. Nettes 10 000
Outil de production Immobilisations corpo. Nettes 30 000 Capital social ("ils ont mis") 17 000 Ressources internes Capitaux permanents (capitaux propres + amortissements & provisions + dettes financières à LT et MT 115 000
Immobilisations fin. Nettes 10 000 Réserves ("ils n'ont pas pris") 15 000 investies par les associés ( - )Emplois stables ou permanents (Total des immobilisations brutes)
Résultat de l'ex. ("ils n'ont pas pris") 3 000 90 000
OUTIL DE PRODUCTION 50 000 71,4%
(=) FONDS DE ROULEMENT (FR) 25 000
Stoks nets 20 000 CAPITAUX PROPRES 35 000 70,0%
Créances clients nettes 40 000 30 000 50 000
Cycle d'activité à (-) Dettes fournisseurs 20 000 Emprunts 20 000 Ressources externes "Décalages à financer" (stocks bruts MP + stocks bruts de produits finis + créances brutes)
financer (BFR) empruntées aux établissements
80 000
(-) Dettes fiscales et sociales 25 000 Concours bancaires à court terme 15 000 ( - ) "Décalages de financement" (Total des dettes non financières)
financiers 50 000
(-) Dettes diverses 5 000

BFR à financer 10 000 14,3% CAPITAUX EMRPUNTES 35 000 30,0%


(=) BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (BFR) 30 000
Valeurs mobilières Placement 9 000
Trésorerie positive Trésorerie positive (valeurs mobilières de placement + disponibilités)
Disponiblités 1 000 10 000
( - ) Trésorerie négative (concours bancaires à CT ou Total des dettes financières < 1 an)
10 000 14,3% 15 000
uiz
70 000 100,0%
.sc TRÉSORERIE DISPONIBLE
hTOTAL 70 000 100,0% TOTAL GENERAL (=) SOLDE DE TRESORERIE (ST) -5 000
ola GENERAL
TOUS
rEN MOYENS ECONOMIQUES MIS TOUTES LES RESSOURCES (=) Solde de Trésorerie = (FR - BFR) -5 000
ŒUVRE PAR L'ENTREPRISE au FINANCIERES MOBILISEES au
voLES
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie 

31/12/20N
x.c 31/12/20N
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éd Figure 1.3
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■  Chapitre

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21
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Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

Section
1 TrÉ­­so­­re­­rie et cycle d’exploi­­ta­­tion
Toute entre­­prise, quelle que soit son effi­­ca­­cité ou quelle que soit sa struc­­ture finan­
­cière, peut se trou­­ver confron­­tée à un pro­­blème de tré­­so­­re­­rie struc­­tu­­rel ou conjonc­­
tu­­rel. Ce pro­­blème peut sur­­ve­­nir car, à court terme, l’entre­­prise doit de manière
per­­ma­­nente cher­­cher à assu­­rer le finan­­ce­­ment de son actif cir­­cu­­lant (sto­­cks, cré­­dits
accor­­dés aux clients, créances diverses). Pour comprendre le méca­­nisme, nous rai­­
son­­ne­­rons à par­­tir d’un exemple : la société Confec­­tion SA.

Exemple – Société de confec­­tion de vête­­ments Confec­­tion SA


La société Confec­­tion SA est une société qui fabrique des vête­­ments grâce à des moyens
de pro­­duc­­tion en grande par­­tie finan­­cés par du crédit-­bail. Nous allons suivre l’évo­­lu­­tion
du bilan de l’entre­­prise (et donc sa tré­­so­­re­­rie), depuis sa créa­­tion et tout au long de son
cycle d’exploi­­ta­­tion.

Pre­­mière étape
En début de période (T0), l’entre­­prise consti­­tue son bilan (patri­­moine) de départ avec un
capi­­tal de 100  000  € lui ser­­vant à acqué­­rir du maté­­riel pour 60  000  € et à conser­­ver
40 000 € en dis­­po­­ni­­bi­­li­­tés sur un compte à la banque. Soit le bilan sim­­pli­­fié en T0 :
BILAN en T0
ACTIF PASSIF
Matériel 60 000 € Capital social 100 000 €
Disponibilités 40 000 €
TOTAL 100 000 € TOTAL 100 000 €

Deuxième étape
La société reçoit sa pre­­mière commande. Pour la satis­­faire, elle achète pour 40 000 € de

e
es
tis­­sus payables à 60 jours. Trente jours plus tard, les matières pre­­mières sont consom­­

qu
mées et l’entre­­prise a uti­­lisé pour 40 000 € de main-­d’œuvre dont la moi­­tié est payée

mi
no
comp­­tant et le reste à 30 jours (tra­­vail inté­­ri­­maire). La société va donc pou­­voir éta­­blir son

co
bilan en T1 soit en T0 + 30 jours.
sE
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BILAN en T0 + 30 jours
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ACTIF PASSIF
es
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Matériel 60 000 € Capital social 100 000 €


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Stocks 80 000 € Dette fournisseur 40 000 €


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Disponibilités 20 000 € Dette « sociales» 20 000 €


de

TOTAL 160 000 € TOTAL 160 000 €


lté
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Commen­­taires
:F
om

1. Le BFR a aug­­menté : il passe de 0 à 20 000 €, consé­­quence de l’inves­­tis­­se­­ment de


x.c
vo

l’entre­­prise dans l’exploi­­ta­­tion, soit 80 000 € de sto­­cks dimi­­nués de 40 000 € de dettes


lar

four­­nis­­seurs et 20 000 € de dettes « sociales » auprès du four­­nis­­seur de per­­son­­nel


ho
.sc

inté­­ri­­maire.
uiz

22
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

2. Le patri­­moine de l’entre­­prise a aug­­menté mais le fonds de rou­­le­­ment (FR) n’a pas
changé : il reste égal à 40 000 €.
3. Du point de vue de l’auto­­no­­mie finan­­cière, le ratio d’endet­­te­­ment1 est passé de 0 % à
37,5 %.
4. Le solde de tré­­so­­re­­rie passe de 40 000 € à 20 000 €. Le ratio de liqui­­dité géné­­rale2
devient égal à : 100 000 €/60 000 € = 167 %
En conclu­­sion, la situa­­tion de l’entre­­prise commence à s’affai­­blir du point de vue de sa
liqui­­dité et de son niveau d’endet­­te­­ment.

Troi­­sième étape
Durant les 15 jours sui­­vants, l’entre­­prise doit, pour finir ses vête­­ments, payer comp­­tant
40 000 € de salaires sup­­plé­­men­­taires. En outre, son PDG estime que la société doit conser­
­ver un mini­­mum d’encaisse de 10 000 € pour assu­­rer le règle­­ment de tran­­sac­­tions cou­­
rantes néces­­saires au main­­tien de son acti­­vité. En rai­­son de l’aug­­men­­ta­­tion de son actif à
court terme, la société va donc négo­­cier avec son ban­­quier une auto­­ri­­sa­­tion de cré­­dit de
tré­­so­­re­­rie (ex. : décou­­vert) pour pou­­voir conti­­nuer à assu­­rer le finan­­ce­­ment de son cycle
d’exploi­­ta­­tion. Confec­­tion SA peut donc éta­­blir son bilan en T2 soit T0 + 45 jours.
BILAN en T0 + 45 jours
ACTIF PASSIF
Matériel 60 000 € Capital social 100 000 €
Stocks 120 000 € Dette fournisseur 40 000 €
Disponibilités 10 000 € Dette « sociale » 20 000 €
    Crédit de trésorerie 30 000 €
TOTAL 190 000 € TOTAL 190 000 €

Commen­­taires
1. On constate une aug­­men­­ta­­tion du BFR : de 20 000 € à 60 000 €. L’entre­­prise inves­
­tit tou­­jours dans l’exploi­­ta­­tion, d’où une crois­­sance de son actif à court terme.

e
es
2. L’entre­­prise qui ne dis­­pose pas de liqui­­di­­tés suf­­fi­­santes pour suivre le déve­­lop­­pe­­ment

qu
mi
de l’acti­­vité doit avoir recours à des cré­­dits de tré­­so­­re­­rie (type décou­­vert) : le solde de
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
tré­­so­­re­­rie passe de + 20 000 € à – 20 000 €. La sol­­va­­bi­­lité de l’entre­­prise se dégrade.

co
sE
3. Le ratio d’endet­­te­­ment conti­­nue d’aug­­men­­ter : de 37,5 %, il passe à 47,4 %. que
En conclu­­sion, la struc­­ture finan­­cière conti­­nue de se dégra­­der sous le double effet de la
idi
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sol­­va­­bi­­lité à court terme et de la baisse de l’auto­­no­­mie finan­­cière.


J
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Qua­­trième étape
cie
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En T3, soit T0 + 60 jours, les vête­­ments sont ache­­vés et peuvent donc être ven­­dus pour
de

200 000 € aux clients qui règlent à 30 jours. La société doit, cepen­­dant, payer main­­te­­nant
lté
u

la tota­­lité de ses achats et de ses charges res­­tant due. Son besoin de tré­­so­­re­­rie gros­­sit et
ac
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son bilan va donc être modi­­fié.


om
x.c
vo
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ho

1.  Mesuré par la somme des dettes au bilan divi­­sée par le total du bilan.
.sc

2.  Mesuré par actif à court terme/dette à court terme.


uiz

23
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

BILAN en T0 + 60 jours
ACTIF PASSIF
Matériel 60 000 € Capital social 100 000 €
Créances clients 200 000 € Bénéfice 80 000 €
Disponibilités 10 000 € Crédit de trésorerie 90 000 €
TOTAL 270 000 € TOTAL 270 000 €

Commen­­taires
1. Le fonds de rou­­le­­ment aug­­mente du fait du béné­­fice (120 000 €) et contri­­bue au
finan­­ce­­ment du BFR.
2. L’inves­­tis­­se­­ment dans le cycle d’exploi­­ta­­tion conti­­nue et le BFR aug­­mente à 200 000 €.
3. Le solde de tré­­so­­re­­rie a encore dimi­­nué : – 80 000 €. L’entre­­prise conti­­nue de dépen­
­ser et n’encaisse tou­­jours pas.
4. Cepen­­dant, l’auto­­no­­mie finan­­cière s’amé­­liore du fait de la baisse de l’endet­­te­­ment. Le
ratio passe de 47,4 % à 33,33 %
5. La sol­­va­­bi­­lité s’amé­­liore éga­­le­­ment du fait de l’aug­­men­­ta­­tion de l’actif total et de la
stag­­na­­tion des dettes.
En conclu­­sion, la struc­­ture finan­­cière conti­­nue tou­­jours de se dégra­­der. En der­­nier res­­
sort, la sol­­va­­bi­­lité de l’entre­­prise et sa sur­­vie dépendent du règle­­ment des clients (si, en
T0 + 90 jours, les clients payent et honorent leurs enga­­ge­­ments).

Cin­­quième étape
En T4, soit en T0 + 90 jours, les clients payent et l’entre­­prise encaisse d’impor­­tantes liqui­
­di­­tés qui vont lui per­­mettre de rem­­bour­­ser son ban­­quier et de résoudre ses pro­­blèmes de
tré­­so­­re­­rie.
Le bilan se pré­­sente alors ainsi :

e
BILAN en T0 + 90 jours

es
qu
ACTIF PASSIF

mi
no
Matériel 60 000 € Capital social 100 000 €

co
sE
Disponibilités 120 000 € Bénéfice 80 000 €
ue
TOTAL 180 000 € TOTAL 180 000 €
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Par rap­­port à la situa­­tion de départ, les dis­­po­­ni­­bi­­li­­tés ont aug­­menté de 80 000 € en rai­­son
J
es

du béné­­fice réa­­lisé par l’acti­­vité. Confec­­tion SA est main­­te­­nant prête à lan­­cer son second
nc

cycle d’exploi­­ta­­tion, même si dans la réa­­lité, les cycles ont géné­­ra­­le­­ment ten­­dance à se
cie
sS

croi­­ser et à se super­­po­­ser.
de
lté

Ainsi, cet exemple très simple montre que les besoins de tré­­so­­re­­rie évo­­luent avec
u
ac

le pro­­ces­­sus de pro­­duc­­tion ou le cycle d’exploi­­ta­­tion. Tant que l’entre­­prise n’a pas


:F
om

vendu sa pro­­duc­­tion ou plus encore per­­çu les recettes liées à ses ventes, ses pro­­blèmes
x.c

de tré­­so­­re­­rie sub­­sistent. Elle est alors obli­­gée de faire face à l’accrois­­se­­ment de son
vo
lar

actif à court terme en recou­­rant au cré­­dit ban­­caire en rai­­son de l’insuf­­fi­­sance de son


ho
.sc

fonds de rou­­le­­ment.
uiz

24
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

1 Ori­­gine des pro­­blèmes de tré­­so­­re­­rie

À l’ori­­gine des pro­­blèmes de tré­­so­­re­­rie que peut ren­­contrer toute entre­­prise, on


trouve des pro­­blèmes soit struc­­tu­­rels soit conjonc­­tu­­rels. Il faut en effet nuan­­cer l’ana­
­lyse en fonc­­tion de la gra­­vité pré­­su­­mée des pro­­blèmes. Ces der­­niers peuvent impli­
­quer le haut du bilan (fonds de rou­­le­­ment) ou le bas du bilan (besoin en fonds de
rou­­le­­ment), voire, dans cer­­tains cas, les deux.

1.1  Pro­­blèmes struc­­tu­­rels de tré­­so­­re­­rie

Ces pro­­blèmes struc­­tu­­rels de tré­­so­­re­­rie sont essen­­tiel­­le­­ment des pro­­blèmes à moyen


et long terme qui tiennent essen­­tiel­­le­­ment à des dif­­fi­­cultés telles qu’une insuf­­fi­­sance
de fonds de rou­­le­­ment (FR) qui peut ame­­ner des pro­­blèmes de tré­­so­­re­­rie. Si l’on vou­
­lait lis­­ter les causes prin­­ci­­pales de ces pro­­blèmes, on pour­­rait trou­­ver les sui­­vantes :
1. Un trop fort mon­­tant d’inves­­tis­­se­­ments réa­­li­­sés sous la forme d’acqui­­si­­tion
d’immo­­bi­­li­­sa­­tions cor­­po­­relles et incor­­po­­relles ;
2. Des inves­­tis­­se­­ments finan­­ciers trop impor­­tants (prises de contrôle de socié­­tés,
achats de titres de par­­ti­­cipation, etc.) ;
3. Une insuf­­fi­­sance des capi­­taux per­­ma­­nents due notam­­ment :
––à la fai­­blesse du capi­­tal social de la société ;
––au sous-­endettement à moyen et long terme de l’entre­­prise ;
––à la fai­­blesse des béné­­fices mis en réserve ;
––à des pertes suc­­ces­­sives et donc à l’insuf­­fi­­sance de ren­­ta­­bi­­lité de l’entre­­prise.
Il convient dans ces cas de cher­­cher à doter l’entre­­prise d’une struc­­ture finan­­cière
stable en restruc­­tu­­rant le haut du bilan et en amé­­lio­­rant la ren­­ta­­bi­­lité de son acti­­vité,

e
es
c’est-­à-dire son apti­­tude à réa­­li­­ser des béné­­fices.

qu
mi
Il existe une deuxième série de pro­­blèmes struc­­tu­­rels : ceux liés au besoin en fonds
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
de rou­­le­­ment (BFR) à finan­­cer et donc aux déca­­lages induits par le fonc­­tion­­ne­­ment
de l’acti­­vité de l’entre­­prise. On peut citer : sE
que
idi

1. des niveaux de sto­­cks trop impor­­tants ;


Jur
es

2. des cré­­dits consen­­tis aux clients trop longs ;


nc
cie
sS

3. des cré­­dits accor­­dés par les four­­nis­­seurs trop courts.


de
lté

Ce BFR structurellement défa­­vo­­rable pour l’équi­­libre finan­­cier de l’entre­­prise


u
ac

implique de mettre en place des actions au niveau du bas du bilan afin de res­­taurer
:F
om

la tré­­so­­re­­rie de l’entre­­prise. Il s’agira notam­­ment de mettre en œuvre une nou­­velle


x.c

poli­­tique commer­­ciale visant à négo­­cier ou rené­­go­­cier les délais de paie­­ments auprès


vo
lar

des clients et/ou des four­­nis­­seurs, ou bien encore en d’adop­­ter une poli­­tique d’amé­
ho

­lio­­ra­­tion de la rota­­tion des sto­­cks.


.sc
uiz

25
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

1.2  Pro­­blèmes conjonc­­tu­­rels de tré­­so­­re­­rie

Nous enten­­dons par pro­­blèmes conjonc­­tu­­rels, des pro­­blèmes tou­­chant au court


terme voire au très court terme, tels ceux qui résultent de fluc­­tua­­tions « impré­­vi­­
sibles » ou peu pré­­vi­­sibles de l’acti­­vité de l’entre­­prise et donc des mou­­ve­­ments de
recettes (encais­­se­­ments) et de dépenses (décais­­se­­ments) plus erra­­tiques.
Les prin­­ci­­pales causes iden­­ti­­fiables sont les sui­­vantes :
1. Les varia­­tions sai­­son­­nières de l’acti­­vité qui peuvent conduire à d’impor­­tants
besoins de tré­­so­­re­­rie à cer­­taines périodes de l’année. C’est le cas de cer­­taines
indus­­tries agro­alimen­­taires, de l’indus­­trie du jouet, de l’indus­­trie des maté­­riels
de ski, etc. ;
2. Le gon­­fle­­ment acci­­den­­tel des sto­­cks par suite par exemple, d’annu­­la­­tions de
commandes :
––le retard ou la défaillance du règle­­ment d’un client qui pro­­voque un manque
de recettes et donc d’encais­­se­­ment ;
––des fluc­­tua­­tions de nature complè­­te­­ment aléa­­toire et donc par défi­­ni­­tion impré­
­vi­­sible comme des guerres, des conflits sociaux, des grèves, etc.
Les solu­­tions à des pro­­blèmes conjonc­­tu­­rels ne sont pas aisées à trou­­ver. Il peut
s’agir soit de choi­­sir des modes de finan­­ce­­ment appro­­priés comme les cré­­dits de cam­
­pagne par exemple, soit de recou­­rir à des tech­­niques telles que l’assurance-­crédit ou
l’affac­­tu­­rage visant à anti­­ci­­per et gérer les risques de paie­­ments ou de retards.
En résumé, nous avons vu dans ce para­­graphe toute l’impor­­tance que revêt
l’acti­­vité de l’entre­­prise dans sa tré­­so­­re­­rie. Un agré­­gat per­­met d’aller plus loin
dans l’ana­­lyse du lien acti­­vité/tré­­so­­re­­rie : il s’agit du besoin en fonds de rou­­le­­
ment dont il convient d’appro­­fon­­dir l’ana­­lyse.

e
es
qu
mi
no
2
co
Section
Ana­­lyse du besoin en fonds de rou­­le­­ment sE
ue
q
idi
ur
J

Le besoin en fonds de rou­­le­­ment est très sen­­sible à la ges­­tion des sto­­cks et notam­
es
nc

­ment aux délais de sto­­ckage et de fabri­­ca­­tion tout au long du cycle d’acti­­vité de


cie

l’entre­­prise ; ame­­nant l’entre­­prise à enga­­ger des dépenses avant même d’avoir


sS
de

encaissé les recettes liées à ses ventes.


lté
u

Il résulte éga­­le­­ment du cré­­dit inter­entre­­prises, cré­­dit néces­­saire à la vie des affaires


ac
:F

dans la mesure où il reste à un niveau rai­­son­­nable.


om
x.c

La situa­­tion finan­­cière des entre­­prises fran­­çaises, et en par­­ti­­cu­­lier les PME-­PMI,


vo
lar

est par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment affec­­tée par le finan­­ce­­ment de leur BFR et plus par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment


ho
.sc

par les délais de paie­­ment comme le montrent les gra­­phiques et le tableau ci-après.
uiz

26
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Poids des créances clients Poids des dettes fournisseurs Solde du crédit interentreprise
Industrie Industrie Industrie
(en % du total du bilan) (en % du total du bilan) (en % du total du bilan)
40 30 14
35 12
25
30 10
25 20 8
20 6
15
4
15
10 2
10 0
5 5
–2
0 0 –4
1990 1992 1994 1996 1998 20002002 1990 1992 1994 1996 1998 20002002 1990 1992 1994 1996 1998 20002002
Allemagne Allemagne Allemagne
Espagne Espagne Espagne
États-Unis États-Unis États-Unis
France France France
Italie Italie Italie
Japon Japon Japon

Source : Bul­­le­­tin de la Banque de France, n° 145, jan­­vier 2006.


Figure 1.4 – Comparaisons internationales des délais de paiement
dans les grands pays de l’OCDE
Tableau 1.1 – Évo­­lu­­tion des délais de paie­­ment

Moyennes PME
TPE Inter­­mé­­diaires Grandes
de ratios indi­­vi­­duels   20-249
0-19 sala­­riés 250-499 sala­­riés ≥ 500 sala­­riés
obser­­vés sala­­riés
Délais clients 1990 57,2 70,5 79,4 74,8
en jours de CA 2006 52,4 63,7 67,4 63,7
Délais four­­nis­­seurs 1990 72,3 76 74,8 74,2
en jours d’achats 2006 63,5 68 72,7 74,1
Solde commer­­cial 1990 4,9 22,9 33,9 28,5
en jours de CA 2006 12,2 21,8 21,2 17,5
Source : Les Échos, 3 mars 2008.

Remarques : À noter qu’1 jour de CA est supé­­rieur à 1 jour d’achats (en rai­­son de la marge réa­­li­­sée)
Délais clients = (Créances clients/CA) × 360 jours

e
es
Délais four­­nis­­seurs = (Dettes four­­nis­­seurs/Achats totaux) × 360 jours

qu
Solde commer­­cial = ((Créances clients – Dettes four­­nis­­seurs) / C.A.) × 360 jours

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Les grandes entre­­prises sont favo­­ri­­sées en termes de délais de paie­­ment.

no
co
sE
Délais moyens de paiement en Europe Pénalités de retard facturées
que
(en nombre de jours) (en % des retards constatés)
idi

62%
ur

82
J

67
es

52 57 34%
nc

47 26% 22% 21%


40
cie

14% 12%
sS
de
lté
lie
ne

ue

ce
l

u
ga

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gn

Ita

an
ag

iq

ac
ne
s

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e
Es
Pa

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le

nd
Al

e-

x.c
ra
nd

G
ra

vo
G

Source : Association Française des Crédits Managers


lar

Source : Ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, 2007 (AFDCC) -Eurofactor, 2007


ho
.sc

Figure 1.5 – Comparaisons européennes des délais de paiement


uiz

et des pénalités de retard

27
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

Ce constat a conduit le légis­­la­­teur à faire évo­­luer la loi fran­­çaise afin de rac­­cour­­cir


les délais de paie­­ment. Sur ce point la loi de moder­­ni­­sa­­tion de l’éco­­no­­mie de 2008
est basée sur quatre points clés1 :
1. Dans un pre­­mier temps un pla­­fon­­ne­­ment par la loi des délais de paie­­ment à 60
jours pour rat­­tra­­per la moyenne euro­­péenne. En 2006, les créances clients au-­
delà de 60 jours repré­­sen­­taient en France, 139  milliards d’euros soit 30  % de
l’ensemble des créances clients.
2. L’objec­­tif final étant de réduire encore plus les délais de paie­­ment, des négo­­cia­­
tions sec­­teur par sec­­teur pour­­ront déci­­der de réduire davan­­tage ces délais.
3. Un renforcement significatif des pénalités de retard2 pour les rendre plus dissuasives :
les pénalités de retard sont exigibles le lendemain de la date de paiement mentionnée
sur la facture (CGV). Le taux appliqué est généralement le taux de « référence »
semestriel de la BCE en vigueur au 1er janvier ou au 1er juillet, majoré de 10 points :
soit 10,15 % (0,15 % + 10 %) pour les pénalités dues à partir du 1er juillet 2014, soit
10,05 % (0,05 % + 10 %) pour les pénalités dues à partir du 1er janvier 2015. Mais
il peut lui être inférieur, sans toutefois être en deçà du taux minimal de 0,12 %,
correspondant à 3 fois le taux de l’intérêt légal (3 × 0,04 % en 2014).
4. Un délai de paiement maximum supérieur à celui prévu par la loi pourra être
temporairement accordé à certains secteurs par le biais d’accords inter­professionnels.
Les schémas ci-après semblent confirmer le succès de cette nouvelle législation mais
il faut rester beaucoup plus nuancé si l’on tient compte des retards de paiements observés.
L’Observatoire français des délais de paiement note dans ses derniers rapports annuels
que les délais « réels » de paiement observés sous l’impact de la crise économique, ont
tendance à croître bien au-delà du plafond légal. Ce phénomène s’est généralisé en Europe
et touche particulièrement les pays dans lesquels ces délais sont déjà très importants.
Évolution des délais de paiement et du solde commercial
(délais clients et solde commercial en jours de chiffre d’affaires,
Délais de paiement pour l’ensemble de l’économie délais fournisseurs en jours d’achats)
70 15
de 2000 à 2014

e
es
14
80

qu
65
70 13

mi
no
60 12
60

co
50 11

sE
40 55 10 ue
30 9
q
idi

20 50
8
ur

10
J

7
es

0 45
nc

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 6


cie

Délais Clients Délais Fournisseurs Solde Commercial 40 5


sS

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Source : Banque de France Délais Clients Délais Fournisseurs Solde commercial
de

(échelle de droite)
lté

Source : Banque de France - FIBEN, novembre 2015


u
ac

1.  Remarque : contradiction avec la directive européenne : payer ses fournisseurs à 30 jours maximum sera désor-
:F
om

mais une obligation légale pour toutes les entreprises en Europe. C’est la mise en application le 12 mars 2013 par la
x.c

Commission européenne d’une décision approuvée depuis fin 2010 par le Parlement européen. Les 27 pays européens
vo

doivent d’ici le 16 mars 2013 avoir introduit une législation contraignant les entreprises à réduire leurs délais de paie-
lar

ment. Si les deux contractants (fournisseur et entreprise cliente) y consentent, ce délai pourra aller jusqu’à 60 jours.
ho
.sc

2.  À noter que selon l’AFDCC, seulement 12 % des retards constatés faisaient l’objet de facturation d’intérêts
uiz

de retard en France et dans 74 % des cas, ces intérêts de retard n’étaient pas encaissés.

28
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Évolution des retards de paiement des entreprises en Europe depuis 10 ans


(exprimés en jours de retards)
15,5
Rapport 2011 de l’Observatoire
15,0
des délais de paiement
14,5 Combien de jours de retard
de paiement constatez-vous ?
14,0
24
13,5 29
13,0
12,5
12,0 22
25
Juin 04
Décembre 04
Juin 05
Décembre 05
Juin 06
Décembre 06
Juin 07
Décembre 07
Juin 08
Décembre 08
Juin 09
Décembre 09
Juin 10
Décembre 10
Juin 11
Décembre 11
Juin 12
Décembre 12
Juin 13
Décembre 13
Juin 14
De 1 à 4 jours De 5 à 9 jours
De 10 à 14 jours Plus de 15 jours

Source : Altares

COMPARAISON DES DÉLAIS MOYENS DE RÈGLEMENT EN EUROPE AU 1ER SEMESTRE 2014


LES RETARDS DE PAIEMENT EN EUROPE
AU 1ER SEMESTRE 2014
Allemagne
Jours de retards 0 - 30 6,5 Délais de règlement contractuels (jours)
< à 10 jours
> à 15 jours Retards de paiement (jours)
10 à 15 jours Belgique
Royaume-Uni < à 10 jours 30 - 90 11,3
À NOTER
16,6 jours Espagne Les délais contractuels de règlement
Irlande Pays-Bas 90 - 100 17,5 sont les tranches de délais théoriques
18,3 jours 9,4 jours
Allemagne France habituellement constatés.
6,5 jours 30 - 60 11,9 En pratique, les délais de paiement
Belgique
11,3 jours moyens hors retards se situent
Irlande généralement au delà de 70 jours sur
30 - 60 18,3 le sud de l’Europe et à 30 - 50 jours
France
11,9 jours Italie dans les autres pays.
Italie
21,2 jours 30 - 120 12,2
Pays-Bas
Espagne 0 - 90 9,4
17,5 jours Portugal
Portugal 90 - 120 32,5
32,5 jours
Royaume-Uni
30 - 60 16,6

Source : Altares

Figure 1.6 – Délais de réglements et retards de paiement en Europe

e
es
qu
mi
Nous allons défi­­nir plus pré­­ci­­sé­­ment ce qu’est le BFR avant de pro­­cé­­der à l’ana­­lyse
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
de la méthode géné­­rale d’éva­­lua­­tion.
sE
ue

1  Défi­­ni­­tion
q
idi
Jur
es

Le BFR est le besoin de finan­­ce­­ment que génère essen­­tiel­­le­­ment le dérou­­le­­ment


nc
cie

per­­manent du cycle achats/pro­­duc­­tion/ventes.


sS
de

Le BFR a donc un carac­­tère iné­­luc­­table car il est lié à l’acti­­vité cou­­rante de l’entre­
u lté

­prise. Réa­­li­­ser une acti­­vité et donc déga­­ger fon­­da­­men­­ta­­lement du chiffre d’affaires


ac
:F

oblige les entre­­prises à dis­­po­­ser de moyens éco­­no­­miques dont il faut finan­­cer la


om
x.c

déten­­tion. Ces moyens éco­­no­­miques sont de deux types :


vo

1. L’outil de pro­­duc­­tion qui recouvre tout un ensemble d’immo­­bi­­li­­sa­­tions.


lar
ho
.sc

2. Le cycle d’acti­­vité qui est lié au dérou­­le­­ment des dif­­fé­­rentes étapes de l’acti­­vité.
uiz

29
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

C’est ce cycle d’acti­­vité qui est donc à l’ori­­gine du BFR. Si l’on résume de manière
sim­­pli­­fiée, le BFR à l’ensemble (Sto­­cks + Créances clients – Dettes four­­nis­­seurs),
on peut dire que la déten­­tion des sto­­cks et des créances clients « coûte » à l’entre­­
prise. Le cré­­dit obtenu des four­­nis­­seurs vient pour, tout ou par­­tie, allé­­ger ce besoin
de finan­­ce­­ment mais, pour nombre d’entre­­prises, cela se révèle insuf­­fi­­sant, de telle
sorte que la dif­­fé­­rence, sou­­vent posi­­tive, oblige à mobi­­li­­ser des res­­sources soit de
long terme, soit de court terme pour équi­­li­­brer la struc­­ture finan­­cière du bilan de
l’entre­­prise.
Le BFR étant main­­te­­nant mieux défini et sa pro­­ve­­nance prin­­ci­­pale connue, le pro­
­blème se pose de savoir éva­­luer cor­­rec­­te­­ment cet agré­­gat.
Le BFR est la dif­­fé­­rence entre des élé­­ments de l’actif cir­­cu­­lant — prin­­ci­­pa­­le­­ment
sto­­cks et créances — et des élé­­ments du pas­­sif cir­­cu­­lant — ensemble des dettes à
court terme1 non finan­­cières et non ban­­caires géné­­rées par les cycles :
––d’exploi­­ta­­tion (cycle achats/pro­­duc­­tion/ventes) ;
––d’inves­­tis­­se­­ment (achats et ventes d’immo­­bi­­li­­sa­­tions) ;
––de fis­­ca­­lité (acomptes et règle­­ments de l’impôt sur les socié­­tés).
Ces cycles révèlent en effet des déca­­lages entre les flux sou­­vent réels (phy­­siques)
et les flux sys­­té­­ma­­ti­­que­­ment moné­­taires et finan­­ciers. Les flux réels repré­­sen­­tant par
exemple des biens ou ser­­vices qui entrent ou sortent de l’entre­­prise ne sont pas en
effet conco­­mi­­tants aux flux finan­­ciers repré­­sen­­tant des entrées ou des sor­­ties moné­
­taires de ou dans l’entre­­prise.
Cer­­tains de ces cycles sont liés à l’exploi­­ta­­tion (acti­­vité cou­­rante) de l’entre­­prise ;
alors que d’autres, au contraire, sont issus d’opé­­ra­­tions hors exploi­­ta­­tion qui sont
donc hors métier cou­­rant de l’entre­­prise ou du moins, non direc­­te­­ment liées à l’exploi­
­ta­­tion. Il convient donc, à des fins d’ana­­lyse, de décom­­po­­ser le BFR.

e
es
qu
2  Décom­­po­­si­­tion et ana­­lyse du BFR glo­­bal

mi
no
co
sE
ue
On dis­­tingue tra­­di­­tion­­nel­­le­­ment deux compo­­santes dans le besoin en fonds de rou­
q
idi

­le­­ment.
ur
J
es

1. Le BFR d’exploi­­ta­­tion noté BFRE : besoin de finan­­ce­­ment d’un carac­­tère continu


nc
cie

car généré par l’acti­­vité d’exploi­­ta­­tion (aux « métiers ») de l’entre­­prise :


sS
de

BFRE = Sto­­cks + Créances d’expl.2 – Dettes d’expl.3


lté
u
ac
:F
om

1.  La par­­ti­­cu­­la­­rité de ces dettes étant de ne pas géné­­rer de frais finan­­ciers.


x.c

2.  Essen­­tiel­­le­­ment des créances clients, et comptes rat­­ta­­chés, complé­­tées éven­­tuel­­le­­ment d’autres créances
vo

d’exploi­­ta­­tion (avances ver­­sées aux four­­nis­­seurs, TVA déduc­­tible ou cré­­dit de TVA…).


lar
ho

3.  Essen­­tiel­­le­­ment des dettes four­­nis­­seurs, et comptes rat­­ta­­chés, aug­­men­­tées de dettes sociales (orga­­nismes
.sc

sociaux) et fis­­cales (TVA col­­lecté ou TVA à payer).


uiz

30
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Pour la quasi-­totalité des entre­­prises, cette pre­­mière compo­­sante du BFR glo­­bal


est de loin la plus impor­­tante en valeur, à finan­­cer.
2. Le BFR hors exploi­­ta­­tion ou BFRHE : besoin de finan­­ce­­ment d’un carac­­tère plus
dis­­continu car généré par l’acti­­vité hors exploi­­ta­­tion (nous dirons « hors métiers »
de l’entre­­prise) :
BFRHE = Actif cir­­cu­­lant hors expl.1 – Pas­­sif cir­­cu­­lant hors expl.2
Géné­­ra­­le­­ment, on peut remar­­quer que le BFR, prin­­ci­­pa­­le­­ment dans sa compo­­sante
exploi­­ta­­tion, est sen­­sible à deux élé­­ments :
1. Aux carac­­té­­ris­­tiques sec­­to­­rielles ou habi­­tudes du sec­­teur dans lequel l’entre­­prise
évo­­lue, comme :
––la rota­­tion moyenne des sto­­cks : cas des indus­­tries de trans­­for­­ma­­tion dif­­fé­­rent
de celui des acti­­vi­­tés commer­­ciales,
––le rap­­port de force clients/four­­nis­­seurs, lié au pou­­voir de négo­­cia­­tion de cer­­
taines entre­­prises,
––la place de l’entre­­prise dans sa filière de pro­­duc­­tion qui déter­­mine sa proxi­­mité
ou son éloi­­gne­­ment du consom­­ma­­teur final qui lui règle la plu­­part du temps
comp­­tant ses achats ;
2. Aux varia­­tions sai­­son­­nières liées à :
––des phé­­no­­mènes météo­­ro­­lo­­giques ou natu­­rels (indus­­tries du ski),
––des habi­­tudes d’achats des clients comme dans l’indus­­trie du jouet,
––la dépen­­dance de l’entre­­prise à l’égard de l’acti­­vité d’une autre entre­­prise (bâti­
­ment tra­­vaux publics, indus­­tries agro­alimen­­taires),
––des fluc­­tua­­tions de nature aléa­­toire et donc impré­­vi­­sibles (impayés de clients,
guerre, conflit social).

e
es
qu
mi
3 Cal­­cul du BFR par la méthode directe des « experts-­comptables »
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
sE
ue
La méthode la plus recom­­man­­dée pour éva­­luer le BFR cou­­rant d’une entre­­prise
q
idi

est la méthode dite du fonds de rou­­le­­ment nor­­ma­­tif encore appe­­lée méthode des
Jur
es

« experts-­comptables ».
nc
cie

Défi­­ni­­tion
sS
de

Le fonds de rou­­le­­ment nor­­ma­­tif est la res­­source néces­­saire pour finan­­cer le besoin en


lté
u

fonds de rou­­le­­ment cou­­rant de l’entre­­prise (BFRE) expri­­mée en jours de chiffre d’affaires


ac
:F

hors taxes (CA HT).


om
x.c
vo

1.  Il s’agit d’autres créances diverses telles que les acomptes d’IS ou encore les créances de tré­­so­­re­­rie à rem­­
lar
ho

bour­­ser géné­­rées par des avances de tré­­so­­re­­rie ver­­sées par les mai­­sons mères à leurs filiales.
.sc

2.  Il peut s’agir de dettes auprès de four­­nis­­seurs d’immo­­bi­­li­­sa­­tion, d’IS à payer…


uiz

31
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

Les fac­­teurs de cau­­sa­­lité du BFRE découlent des carac­­té­­ris­­tiques du cycle d’exploi­


­ta­­tion. On y retrouve :
––le fac­­teur temps induit par les déca­­lages à finan­­cer géné­­rés par l’acti­­vité indus­­trielle
et commer­­ciale (clients/sto­­cks/four­­nis­­seurs) ;
––le fac­­t eur volume induit par le niveau d’acti­­vité. On sup­­po­­sera une quasi-­
proportionnalité entre crois­­sance du CA HT et crois­­sance du BFRE ;
––les modi­­fi­­ca­­tions de poli­­tique d’appro­­vi­­sion­­ne­­ment, de sto­­ckage ou de commer­­cia­
­li­­sa­­tion ainsi que des condi­­tions d’orga­­ni­­sa­­tion et de ges­­tion du cycle d’exploi­­ta­­tion.
L’éta­­blis­­se­­ment d’une norme du BFRE expri­­mée en nombre de jours de CA HT
peut être jugé tri­­vial, mais il appa­­raît néces­­saire de construire un modèle et pour cela
de décom­­po­­ser le BFR pour en faci­­li­­ter l’ana­­lyse. Nous pren­­drons l’exemple d’une
entre­­prise de dis­­tri­­bu­­tion qui achète des mar­­chan­­dises pour les revendre sans appor­
­ter aucune trans­­for­­ma­­tion. Le BFR exprimé en nombre de jours de CA HT peut être
décom­­posé sché­­ma­­ti­­que­­ment de la manière sui­­vante :

BFR  Stocks   Clients 


 360 jours    360 jours    360 jours
CA HT  CA HT   CA HT 
 Fournisseurs 
  360 jours
 CA HT 

Si l’on sou­­haite affi­­ner cette éga­­lité en tenant compte des flux réels qui ali­­mentent
cha­­cun des compo­­sants du BFR, on peut éga­­le­­ment écrire :
1
Stock march  Stock march   CAMV 
 360 jours    360 jours  
CA HT  CAMV   CA ht 

e
2

es
Créance clients Créance clients CA TTC

qu
360 jours 360 jours

mi
CA ht CA TTC CA HT

no
co
sE
Dettes fournisseurs  Dettes fournisseurs  ue
 360 jours    360 jours
q

CA HT  Achats totaux TTC 


idi
ur
J

 Achats totaux TTC 


es


nc

 
cie

CA HT
sS
de

avec achats totaux = achats de matières pre­­mières et de frais géné­­raux.


lté
u
ac
:F
om
x.c
vo

1.  CAMV = coût d’achat des marchandises vendues soient les achats de marchandises plus la variation des
lar
ho

stocks de marchandises (SI – SF).


.sc

2. Avec achats totaux = achats de matières premières (et/ou de marchandises) et de frais généraux.
uiz

32
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Si l’on géné­­ra­­lise ce modèle, on obtient alors le BFR essen­­tiel­­le­­ment exprimé en nombre


de jours de CA HT, soit un BFRE en nombre de jours de CA HT égal à un temps d’écou­
­le­­ment en nombre de jours (fac­­teur temps) mul­­ti­­plié par un coef­­fi­­cient de pon­­dé­­ra­­tion
par rap­­port au CA HT (fac­­teurs quan­­tité et prix). Chaque terme est dans un pre­­mier temps
éva­­lué en fonc­­tion du flux d’acti­­vité (achats, pro­­duc­­tion, ventes) ali­­men­­tant le « stock »
figu­­rant au bilan (dettes four­­nis­­seurs, sto­­cks pro­­duits finis, créances clients) puis, dans
un second temps, est ramené dans une unité commune de jours de CA HT.
Ce modèle nous per­­met de construire un tableau synop­­tique du BFRE exprimé en
nombre de jours de CA HT (tableau 1.2).
À noter que le modèle devient nor­­ma­­tif dès lors qu’il y a compa­­rai­­son avec la
norme du sec­­teur. On peut uti­­li­­ser pour cela, les sta­­tistiques de la Cen­­trale des bilans
de la Banque de France1.
Les apports du modèle sont inté­­res­­sants pour les rai­­sons sui­­vantes :
1. Il s’agit d’une méthode nor­­ma­­tive qui s’adapte bien à l’esprit contrôle de ges­­tion
et pilo­­tage de l’acti­­vité.
2. Le modèle est simple et bien adapté aux pré­­vi­­sions de ges­­tion. On peut cer­­ner
rapi­­de­­ment les consé­­quences de la modi­­fi­­ca­­tion d’une variable sur le BFR à
finan­­cer, comme par exemple :
––consé­­quences d’une hausse de CA HT,
––consé­­quences d’une modi­­fi­­ca­­tion de poli­­tique de sto­­ckage d’appro­­vi­­sion­­ne­­
ment, de commer­­cia­­li­­sa­­tion,
––consé­­quences de la baisse du cré­­dit four­­nis­­seurs ;
3. Les compa­­rai­­sons inter­entre­­prises dans un même sec­­teur sont faci­­li­­tées.
4. Dans le cas d’entre­­prises ayant plu­­sieurs acti­­vi­­tés, il s’avère pos­­sible d’éta­­blir

e
une norme par acti­­vité en décom­­po­­sant le BFR glo­­bal en BFR par acti­­vité dans le

es
qu
cadre de pro­­cé­­dures rele­­vant du contrôle de ges­­tion.

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
Atten­­tion, il s’agit cepen­­dant d’un modèle qui n’est pas exempt de cri­­tiques, car
les hypo­­thèses de base sont sim­­pli­­fi­­ca­­trices : sE
que
idi

• Les pro­­blèmes de saisonnalité sont igno­­rés, le CA HT étant sup­­posé régu­­liè­­re­­ment


Jur
es

réparti sur toute l’année ; ce modèle est donc peu adapté aux entre­­prises sai­­son­­
nc

nières à moins de cal­­cu­­ler un BFR nor­­ma­­tif par sai­­son.


cie
sS

• On sup­­pose une pro­­por­­tion­­na­­lité entre CA HT et BFR : les coûts fixes ne sont donc
de

pas pris en compte dans l’ana­­lyse.


lté
u

• Ne sont pas prises en compte éga­­le­­ment les varia­­tions impré­­vi­­sibles des compo­­
ac
:F

santes du BFRE (inci­­dents ou acci­­dents).


om
x.c
vo
lar
ho
.sc

1.  http://www.banque-­france.fr/fr/publi­­ca­­tions/cata­­logue/eco_3i.htm
uiz

33
34
Partie 1 

Tableau 1.2 – Tableau synop­­tique du BFRE


selon la méthode dite des experts comptables
■  Cadre

Éléments du BFR Temps d’écoulement Besoin Ressource


Pondération (en CA HT) (2)
à financer (en jours) (1) x (2) (1) x (2)
Stock moyen Coût d’achat marchandises vendues
Stocks marchandises ------------------------------------------------------------------------------------------------- x360 j --------------------------------------------------------------------------------- X
Coût d’achat marchandises vendues Chiffre d’affaires HT
Stock moyen Coût d’achat matières consommées
Stocks matières premières ----------------------------------------------------------------------------------------------- x360 j -------------------------------------------------------------------------------- X
Coût d’achat matières consommées Chiffre d’affaires HT
Stock moyen Coût d’achat matières consommées
Stocks en-cours fabrication ----------------------------------------------------------------------------------------------- x360 j -------------------------------------------------------------------------------- X
Coût d’achat matières consommées Chiffre d’affaires HT
Stock moyen Coût de production
Stocks produits finis -------------------------------------------------- x 360 j --------------------------------------------
- X
Coût de production Chiffre d’affaires HT
Créances + Effets escomptés non échus Chiffre d’affaires TTC
Créances clients ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ x360 j ------------------------------------------------ X
Chiffre d’affaires TTC Chiffre d’affaires HT
TVA déductible sur achats
TVA à récupérer sur achats 15 jours (a) + 20 jours (b) = 35 jours (c) ----------------------------------------------------------- X
Chiffre d’affaires HT
Dettes fournisseurs Achats matières premières
------------------------------------------------------------------------------- x360 j
Dettes fournisseurs et charges externes TTC
d’analyse de la gestion de trésorerie

Achats de matières premières ------------------------------------------------------------ X


et charges externes TTC Chiffre d’affaires HT
Frais de personnel
Dette personnel E n moye nne 1 5 jours (a ) (d) --------------------------------------------
- X
Chiffre d’affaires HT

15 jours + 15 jours si paiement mensuel(e) Charges sociales globales


Dette organismes sociaux ----------------------------------------------------------- X
(90 j + 60 j + 30j) x si paiement trimestriel Chiffre d’affaires HT
TVA collectée sur ventes
TVA collectée sur ventes 15 jours (a) + 20 jours (b) = 35 jours (f ) -------------------------------------------------------- X
Chiffre d’affaires HT
Chiffre d’affaires HT Solde = BFR en nom-
uiz BRF en francs = BFR en jours de CA HT x ------------------------------------------------
.sc 360 jours bre de jours de CA HT
ho
l(a)
ar Par simplification, on considère dans le modèle normatif que les opérations sont effectuées le 15 du mois soit un délai de 15 jours écoulé entre le 15 et le 30 du mois en cours .
(b)vEn
oxsupposant la déclaration de TVA payée le 20 du mois suivant.
(c) Soit.15
cojours écoulés sur le mois d’achat plus 20 jours jusqu’au paiement de la déclar ation de TVA.
(d) On suppose
m: ici les salaires payés en fin de mois. Si l’entreprise les règle le 5 du mois suivant, il faut alors ajouter un délai supplémentaire de 5 jours.
Fa
(e) Les dettes sociales
c sont à payer le 15 du mois suivant (sauf pour les caisses complémentaires de retraite) selon la législation en vigueur pour les entreprises employant plus de 9 salariés, soit
15 jours entre leul15t et le 30 du mois en cours et 15 jours écoulés entre le 1 et le 15 du mois suiv ant (pour les autres le paiement se fait trimestriellement le 15 du mois suivant).
(f) Pour les entreprises é dassujetties à la TVA sur les encaissements, il faut alors ajouter la durée moyenne du crédit clients consenti.
es
Sc
ien
ce
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idi
qu
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on
om
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es
e
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

4 Rôle du BFR dans l’ana­­lyse de l’équi­­libre finan­­cier

Le choix d’une poli­­tique d’équi­­li­­brage finan­­cier cor­­res­­pond à celui d’un niveau


de risque envi­­sagé par l’entre­­prise. Une situa­­tion de tré­­so­­re­­rie ne se subit pas for­
­cé­­ment : l’entre­­prise peut faire des choix de poli­­tique finan­­cière qui influ­­en­­ce­­ront
le risque de liqui­­dité pris. Pour éclai­­rer ce point, nous pou­­vons faire réfé­­rence à la
figure 1.7 qui fait appa­­raître pour une entre­­prise ayant un BFR conjonc­­tu­­rel sai­­
son­­nier1, trois scénarios possibles. Chaque scénario cor­­res­­pond à une poli­­tique
finan­­cière qui passe par le choix d’une fixa­­tion du FR en fonc­­tion du BFR conjonc­
­tu­­rel à finan­­cer. Cette poli­­tique implique une plus ou moins grande prise de risque
finan­­cier de liqui­­dité.

Millions
d’euros

BFR
conjoncturel
3 maximum
J M M J S N J M M J S N J minimum
moyen

e
es
qu
date de clôture

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
de l’exercice

co
sE
Mois que
idi

Figure 1.7 – Poli­­tique de fixa­­tion du FR


Jur

en fonc­­tion de la varia­­tion du BFR conjonc­­tu­­rel


es
nc
cie
sS
de

L’entre­­prise cher­­chera à clô­­tu­­rer son exer­­cice au moment où son BFR conjonc­­tu­


lté
u

r­ el est au plus bas afin de pré­­sen­­ter aux tiers une situa­­tion bilancielle favo­­rable au
ac
:F

regard du BFR à finan­­cer.


om
x.c
vo
lar
ho

1.  C’est le cas par exemple, des entre­­prises céréalières, des fabri­­cants de jouets, des pro­­duc­­teurs de cho­­co­­lats,
.sc

des fabri­­cants de skis…


uiz

35
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

4.1 Pre­­mière poli­­tique : fixer le fonds de rou­­le­­ment au niveau du BFR


maxi­­mum
Cette poli­­tique reflète une aver­­sion rela­­ti­­ve­­ment forte pour le risque de liqui­­dité :
le solde de tré­­so­­re­­rie est sup­­posé n’être jamais néga­­tif. Il ne peut au mini­­mum, qu’être
nul (cas dans lequel le fonds de rou­­le­­ment devient égal au BFR maxi­­mum). Les
finan­­ce­­ments de court terme s’avèrent donc inutiles. L’entre­­prise pré­­sente une forte
auto­­no­­mie finan­­cière de court terme et donc une faible dépen­­dance quo­­ti­­dienne vis-­
à-vis de ses banques.
Par contre, une bonne ges­­tion de tré­­so­­re­­rie pas­­sera par des recours à des pla­­ce­­ments
finan­­ciers (blo­­cages de tré­­so­­re­­rie) à court terme, afin d’inves­­tir au meilleur taux, les
excé­­dents de tré­­so­­re­­rie qui résulteraient de l’adop­­tion d’une telle poli­­tique.
Néan­­moins, les coûts d’une telle poli­­tique sont loin d’être négli­­geables en terme
de besoins en capi­­taux per­­ma­­nents néces­­saires pour ali­­men­­ter le fonds de rou­­le­­ment
impor­­tant qu’impose ce choix. Par consé­­quent, les res­­sources ainsi mobi­­li­­sées et
même pla­­cées pour­­raient être uti­­li­­sées à des emplois plus ren­­tables, notam­­ment dans
des inves­­tis­­se­­ments.
Cette poli­­tique peut être choi­­sie par des entre­­prises qui ont un accès pri­­vi­­lé­­gié en
termes de coût et de volume aux capi­­taux per­­ma­­nents ; ceci est sou­­vent le cas des
grandes entre­­prises cotées ou encore les hol­­dings. Ces der­­niers optant géné­­ra­­le­­ment
pour un mode de crois­­sance externe pas­­sant par des prises de par­­ti­­cipation et des
rachats de socié­­tés, ont par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment besoin d’une forte auto­­no­­mie finan­­cière
vis-­à-vis des banques pour mener à bien leur stra­­té­­gie de déve­­lop­­pe­­ment. Des ten­­
sions quo­­ti­­diennes de tré­­so­­re­­rie entra­­veraient pro­­ba­­ble­­ment leurs déci­­sions stra­­té­­
giques.
Cette poli­­tique est éga­­le­­ment par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment ren­­table lorsque le coût de mobi­­li­­

e
es
sa­­tion des capi­­taux per­­ma­­nents est infé­­rieur à celui des concours ban­­caires à court

qu
mi
terme.

no
co
4.2 Deuxième poli­­tique : fixer le fonds de rou­­le­­ment au niveau du BFR
sE
ue
mini­­mum
q
idi
ur
J

Cette poli­­tique est à l’opposé de la pré­­cé­­dente. Elle repré­­sente le choix, sou­­vent


es
nc

contraint, de nom­­breuses socié­­tés pour les­­quelles on constate une insuf­­fi­­sance de


cie
sS

capi­­taux à long terme, telles que cer­­taines PME ou PMI « fra­­giles »1 ou des entre­­
de

prises en créa­­tion ou encore des start-­up… Leur jeu­­nesse asso­­ciée à un mode de


lté
u

crois­­sance très rapide mobi­­lise des besoins de finan­­ce­­ment impor­­tants à la fois dans
ac
:F

les inves­­tis­­se­­ments et dans le BFR généré par une acti­­vité en hausse per­­ma­­nente.
om
x.c
vo
lar

1.  On entend par là des PME-­PMI ayant peu de fonds propres ou étant confron­­tées à d’impor­­tants BFR à finan­
ho

­cer alors que leur besoin en inves­­tis­­se­­ments reste lourd (coopé­­ra­­tives agri­­coles, cli­­niques pri­­vées, cer­­taines socié­­tés
.sc

de trans­­port…).
uiz

36
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Si l’exi­­gence en capi­­taux per­­ma­­nents est ici moins impor­­tante que dans le cas
pré­­cé­­dent, le niveau de risque finan­­cier de liqui­­dité généré est lui par contre, très
impor­­tant, puisque le bou­­clage du bilan se fait géné­­ra­­le­­ment par recours sys­­té­­ma­­
tique aux concours ban­­caires à court terme (cré­­dit à court terme de type décou­­vert,
escompte, loi Dailly, affac­­tu­­rage.). En effet, dans ce cas, le BFR conjonc­­tu­­rel excède
tou­­jours le fonds de rou­­le­­ment mobi­­lisé ; à l’excep­­tion de la période de clô­­ture de
l’exer­­cice.
L’entre­­prise n’a aucune auto­­no­­mie finan­­cière à court terme. Son équi­­libre finan­­cier
ultime est assuré par les concours quo­­ti­­diens de ses ban­­quiers. Dès lors, sa péren­­nité
est tota­­le­­ment liée au bon vou­­loir de ses ban­­quiers qui peuvent « à tout moment »
lui retirer leur confiance étant donné la forte exi­­gi­­bi­­lité des fonds prê­­tés.
Les fonds appor­­tés per­­met­­tant l’équi­­li­­brage finan­­cier vont pro­­ve­­nir des :
––cré­­dits accor­­dés en contre­­par­­tie d’exis­­tence à l’actif de créances d’exploi­­ta­­tion
(ex : cré­­dits Dailly, escompte…) ;
––cré­­dits accor­­dés à l’entre­­prise sans contre­­par­­tie, à l’actif, de créances d’exploi­­ta­­tion
(ex : décou­­vert, cré­­dit spot…).

Il peut être ren­­table de choi­­sir une telle poli­­tique lorsque le coût des dettes finan­­
cières court terme est infé­­rieur à celles des capi­­taux longs termes.

4.3 Troi­­sième poli­­tique : fixer le fonds de rou­­le­­ment au niveau d’un BFR


moyen, type BFR moyen
Cette poli­­tique pour­­rait être pré­­sen­­tée comme la solu­­tion « optimale »1 pré­­co­­ni­­sée.
On retient ici une solu­­tion inter­­mé­­diaire. À cer­­taines périodes de l’année, compte
tenu de la saisonnalité de l’acti­­vité, l’entre­­prise uti­­lise des cré­­dits de tré­­so­­re­­rie pour

e
assu­­rer l’équi­­libre finan­­cier du bilan ; son fonds de rou­­le­­ment devient alors infé­­rieur

es
qu
à son BFR conjonc­­tu­­rel. À d’autres périodes, l’entre­­prise déga­­gera des excé­­dents de

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
tré­­so­­re­­rie qui pour­­ront faire l’objet de pla­­ce­­ments finan­­ciers ; son Fonds de rou­­le­­ment

co
sE
deve­­nant alors supé­­rieur à son BFR conjonc­­tu­­rel. que
Le coût d’une telle poli­­tique est plus modéré que celui de la pre­­mière poli­­tique
idi
ur

pré­­sen­­tée car les capi­­taux per­­ma­­nents les plus oné­­reux ne sont pas sys­­té­­ma­­ti­­que­­ment
J
es

uti­­li­­sés. Le risque de liqui­­dité est éga­­le­­ment plus faible que dans la poli­­tique numéro 2
nc
cie

et la dépen­­dance de l’entre­­prise à l’égard de ses ban­­quiers n’est plus per­­ma­­nente.


sS

L’entre­­prise gagne donc en auto­­no­­mie finan­­cière à court terme ce qui accroît éven­­
de
lté

tuel­­le­­ment son pou­­voir de négo­­cia­­tion en matière de condi­­tions ban­­caires.


u
ac
:F

De plus, l’entre­­prise pourra alter­­ner des périodes d’excé­­dents de tré­­so­­re­­rie dont le


om

pla­­c e­­m ent assu­­r era des pro­­d uits finan­­c iers, avec des périodes de défi­­c its de
x.c
vo
lar
ho

1.  Même si l’on ne peut pas par­­ler en la matière de « théo­­rie », tout au plus, il pour­­rait s’agir d’une solu­­tion de
.sc

bon sens.
uiz

37
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

tré­­so­­re­­rie dont le finan­­ce­­ment géné­­rera des charges finan­­cières en par­­tie compen­­sées


par les pro­­duits finan­­ciers anté­­rieurs.
In fine, quel que soit le cas retenu, les moyens d’action pour res­­taurer l’équi­­libre
finan­­cier menacé d’une entre­­prise, sont au nombre de deux, cha­­cun n’étant pas exempt
de risques.
• Actions de haut de bilan visant à aug­­men­­ter le fonds de rou­­le­­ment :
––Aug­­men­­ta­­tion de capi­­tal avec un risque lié à la sta­­bi­­lité de l’action­­na­­riat actuel.
––Aug­­men­­ta­­tion de l’auto­­fi­­nan­­ce­­ment avec le risque de devoir dimi­­nuer les ver­
­se­­ments de divi­­dendes et donc de géné­­rer le mé­contentement des action­­naires
sur­­tout les plus finan­­ciers d’entre eux.
––Aug­­men­­ta­­tion des emprunts à moyen et long terme, avec cette fois le risque
d’aug­­men­­ter les charges finan­­cières de l’entre­­prise et de dimi­­nuer son auto­­no­
­mie finan­­cière.
––Dimi­­nu­­tion de l’actif immo­­bi­­lisé pou­­vant entraî­­ner un vieillis­­se­­ment voire un
appau­­vris­­se­­ment de l’appa­­reil de pro­­duc­­tion.
• Actions de bas de bilan visant à dimi­­nuer le besoin en fonds de rou­­le­­ment :
––Dimi­­nu­­tion des volumes de sto­­cks par une ges­­tion en flux ten­­dus ou « juste à
temps », poli­­tique sou­­vent dan­­ge­­reuse en cas de rup­­ture d’appro­­vi­­sion­­ne­­ment.
––Dimi­­nu­­tion du cré­­dit clients au risque de mécontenter ces der­­niers.
––Aug­­men­­ta­­tion du délai four­­nis­­seurs au risque éga­­le­­ment de géné­­rer leur
mécontente­­ment (hausse des prix, baisse de la qua­­lité, rup­­ture de contrat…).
Aucune poli­­tique d’équi­­libre finan­­cier n’est en « théo­­rie » opti­­male. Chaque
cas néces­­site donc une ana­­lyse détaillée des cycles d’inves­­tis­­se­­ments et d’acti­­vité
de l’entre­­prise étu­­diée et gérée. De plus, le choix ultime de l’entre­­prise lorsque
celui-­c i n’est pas subi à défaut de pou­­voir être anti­­cipé, se fait sou­­vent sous

e
es
contrainte de pou­­voir mobi­­li­­ser les res­­sources suf­­fi­­santes pour mettre en œuvre

qu
mi
la poli­­tique finan­­cière choi­­sie. Le fac­­teur de risque essen­­tiel à nos yeux reste

no
co
l’insol­­va­­bi­­lité poten­­tielle d’une entre­­prise inca­­pable de gérer son BFR conjonc­
­tu­­rel et qui à terme, serait contrainte de dépo­­ser son bilan voire de ces­­ser son sE
ue
q

acti­­vité alors que celle-­ci est glo­­ba­­le­­ment ren­­table en matière de marges indus­­
idi
ur

trielle et commer­­ciale.
J
es
nc

Les approches que nous venons de voir ont l’inconvé­­nient majeur de repo­­ser sur
cie
sS

l’ana­­lyse sta­­tique du bilan patri­­mo­­nial et comp­­table de l’entre­­prise. Or, ce docu­­ment


de

annuel a donc une pério­­di­­cité réduite, nui­­sible à une ana­­lyse per­­ti­­nente d’une tré­­so­
lté
u

­re­­rie qui se génère et se dégé­­nère quo­­ti­­dien­­ne­­ment. Dans le para­­graphe sui­­vant, nous


ac
:F

abor­­dons une autre vision de la tré­­so­­re­­rie de l’entre­­prise à tra­­vers les méthodes de


om
x.c

flux.
vo
lar
ho
.sc
uiz

38
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Section
3 De l’ana­­lyse « bilancielle » au tableau de flux
Beau­­coup de pro­­blèmes finan­­ciers des entre­­prises relèvent de déca­­lages per­­ma­­nents
entre des flux éco­­no­­miques et des flux finan­­ciers rare­­ment conco­­mi­­tants. Ainsi, l’ana­
­lyse de la liqui­­dité des entre­­prises n’appa­­raît pas tou­­jours claire et direc­­te­­ment « appa­
­rente » dans l’ana­­lyse finan­­cière sta­­tique.

Défi­­ni­­tion
On appelle liqui­­dité de l’entre­­prise sa capa­­cité à assu­­rer en per­­ma­­nence ses décais­­se­­
ments, en fai­­sant cir­­cu­­ler le mieux pos­­sible l’argent issu de ses encais­­se­­ments, à l’inté­­
rieur de l’ensemble de ses rouages (finan­­ce­­ment de ses inves­­tis­­se­­ments, cou­­ver­­ture de ses
charges éco­­no­­miques, règle­­ment de ses charges fis­­cales et finan­­cières).

La finance d’entre­­prise pré­­co­­nise de nom­­breux tableaux tels que le tableau de


finan­­ce­­ment (Plan comp­­table 1982), le tableau de flux de tré­­so­­re­­rie des normes IAS,
le tableau plu­­ri­­an­­nuel des flux finan­­ciers appelé TPFF (Geoffroy de Murard), le
tableau des flux (Cen­­trale des bilans de la Banque de France) ou bien encore le tableau
des flux de tré­­so­­re­­rie (Orga­­ni­­sa­­tion des experts ­comptables et comp­­tables asso­­ciés :
OECCA). La plu­­part de ces tableaux sont non nor­­ma­­tifs au sens nor­­ma­­li­­sa­­tion comp­
­table, à l’excep­­tion du tableau de finan­­ce­­ment pré­­co­­nisé par le PCG et le tableau de
flux de tré­­so­­re­­rie des normes IAS.

Clôture
Exercice comptable Clôture
d’exercice d’exercice

Établissement Établissement

e
bilan bilan

es
comptable comptable

qu
mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
TABLEAUX
sE
Retraitement Retraitement
de FLUX ue
q
idi
ur

Établissement Établissement
J
es

BILAN BILAN
nc

Tableaux non Tableau normatif


FONCTIONNEL FONCTIONNEL
cie

normatifs Tableau de
sS

TPFF financement
de
lté

Équilibre Équilibre
u

financier financier
ac
:F

ÉVOLUTION ÉVOLUTION
om

de la trésorerie de l’équilibre
x.c

disponible financier
vo
lar
ho

Figure 1.8 – Tableau de flux sans prise en compte des décalages de trésorerie
.sc
uiz

39
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

La figure 1.8 permet de situer l’objet des tableaux de flux par rapport à l’analyse vue
précédemment. La vie des entreprises est divisée en exercice comptable de 12 mois. À
l’issue de ces 12 mois d’activité, l’entreprise procède à une clôture permettant d’établir
un bilan comptable au terme de l’exercice écoulé. Le retraitement de ce bilan comptable
en bilan fonctionnel permet une analyse statique (à une date donnée) de l’équilibre
financier de l’entreprise. Les tableaux de flux vont compléter cette analyse statique par
une analyse dynamique susceptible d’analyser les événements écoulés qui ont affecté
la trésorerie disponible de l’entreprise ainsi que son équilibre financier.
Notre docu­­ment pré­­sen­­tera donc une double approche.
1. Le TPFF (tableau plu­­ri­­an­­nuel de flux finan­­ciers) per­­met d’ana­­ly­­ser sur une
année, d’où vient la tré­­so­­re­­rie dis­­po­­nible et où est-­elle pas­­sée ? Il per­­met donc :
––d’une part, d’ana­­ly­­ser l’ori­­gine des flux finan­­ciers (solde G) en fonc­­tion : de
la poli­­tique éco­­no­­mique (solde E) et de la poli­­tique finan­­cière (solde F) ;
––d’autre part, de retra­­cer l’usage fait de ces flux finan­­ciers (inves­­tis­­se­­ments,
rem­­bour­­se­­ments d’emprunts, ver­­se­­ment de divi­­dendes…) ;
2. Le tableau de finan­­ce­­ment ou tableau emplois-­ressources per­­met d’ana­­ly­­ser la
varia­­tion du patri­­moine de l’entre­­prise et au-­delà, l’évo­­lu­­tion de son équi­­libre
finan­­cier (tra­­duit par l’équa­­tion FR – BFR =  solde de tré­­so­­re­­rie), entre deux
bilans consé­­cu­­tifs. Son ana­­lyse révé­­lera si l’équi­­libre finan­­cier s’est amé­­lioré ou
dégradé sur l’année étu­­diée et éga­­le­­ment per­­met­­tra de comprendre pour­­quoi il y
a eu amé­­lio­­ra­­tion ou dégra­­da­­tion.

1  Tableau plu­­ri­­an­­nuel de flux finan­­ciers (TPFF)


Ce tableau n’étant pas nor­­ma­­tif, il per­­met de construire celui que l’on sou­­haite. Le

e
cri­­tère de base est l’ana­­lyse de l’évo­­lu­­tion année après année, de la tré­­so­­re­­rie direc­

es
qu
­te­­ment dis­­po­­nible sur les comptes ban­­caires de l’entre­­prise.

mi
no
Le tableau plu­­ri­­an­­nuel de flux finan­­ciers ou TPFF est construit à par­­tir du concept

co
sE
de base d’excé­­dent de tré­­so­­re­­rie ou ETE. ue
q

La tré­­so­­re­­rie géné­­rée par l’exploi­­ta­­tion (ce pour­­quoi l’entre­­prise a été créée) est
idi
ur

éva­­luée par l’EBE ou Excé­­dent brut d’exploi­­ta­­tion.


J
es
nc

EBE = Pro­­duits d’expl. encais­­sables  1 – Charges d’expl. « décaissables » 2


cie
sS

Dans la réa­­lité, l’acti­­vité des entre­­prises génère tou­­jours des déca­­lages entre les
de
lté

flux éco­­no­­miques (ventes/achats) et les flux finan­­ciers conco­­mi­­tants (encais­­se­­ments/


u
ac

décais­­se­­ments).
:F
om
x.c

1.  Ce qui signi­­fie que l’on ne tien­­dra pas compte ici des pro­­duits consta­­tés dans le compte de résul­­tat pour des
vo

rai­­sons comp­­tables et fis­­cales mais non encais­­sables (reprises sur amor­­tis­­se­­ments et pro­­vi­­sions d’exploi­­ta­­tion).
lar
ho

2.  Ce qui signi­­fie que l’on ne tien­­dra pas compte ici des charges consta­­tées dans le compte de résul­­tat pour des
.sc

rai­­sons comp­­tables et fis­­cales mais non « décaissables » (dota­­tions aux amor­­tis­­se­­ments et pro­­vi­­sions d’exploi­­ta­­tion).
uiz

40
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Ces déca­­lages prennent leur ori­­gine dans le dérou­­le­­ment même du cycle d’acti­­vité
dans la mesure où :
––tout ce qui est acheté n’est pas consommé immé­­dia­­te­­ment (sto­­cks matières pre­­
mières, sous-­traitance, four­­ni­­tures…) ;
––tout ce qui est pro­­duit n’est pas vendu immé­­dia­­te­­ment (sto­­cks pro­­duits finis) ;
––tout ce qui est acheté n’est pas payé immé­­dia­­te­­ment (dettes four­­nis­­seurs) ;
––tout ce qui est vendu n’est pas encaissé immé­­dia­­te­­ment (créances clients).

Si l’on veut donc connaître la tré­­so­­re­­rie véri­­ta­­ble­­ment géné­­rée par l’acti­­vité, il faut
cor­­ri­­ger l’EBE de l’impact et de l’inci­­dence de ces déca­­lages.
Ainsi, l’excé­­dent de tré­­so­­re­­rie d’exploi­­ta­­tion (ETE) ou FLEX (flux de liqui­­dité
d’exploi­­ta­­tion) est-­il défini comme étant le finan­­ce­­ment généré par l’exploi­­ta­­tion
(estimé par l’EBE), cor­­rigé des déca­­lages de tré­­so­­re­­rie liés au dérou­­le­­ment du cycle
d’exploi­­ta­­tion (esti­­més par la varia­­tion du BFR d’exploi­­ta­­tion et donc du besoin de
finan­­ce­­ment généré par les déca­­lages liés au cycle d’exploi­­ta­­tion) :
ETE = EBE ± Varia­­tion du BFRE
L’indé­­ci­­sion du signe est des­­ti­­née à prendre en consi­­dé­­ra­­tion les deux cas qui
peuvent se pré­­sen­­ter.
1. Dégra­­da­­tion de l’ETE par rap­­port à un EBE constant : la varia­­tion du BFRE1
étant posi­­tive, le BFRE a donc aug­­menté sur la période. Il y a donc eu ponc­­tion
sur la tré­­so­­re­­rie géné­­rée par l’exploi­­ta­­tion et la varia­­tion du BFRE sera par consé­­
quent déduite de l’EBE généré par l’acti­­vité.
2. Amé­­lio­­ra­­tion de l’ETE par rap­­port à un EBE constant : la varia­­tion du BFRE2
étant néga­­tive, le BFRE a donc dimi­­nué sur la période. Il y a donc eu déga­­ge­­ment
de tré­­so­­re­­rie lié à la réduc­­tion du BFRE à finan­­cer, ce qui aug­­mente la tré­­so­­re­­rie

e
es
géné­­rée par l’exploi­­ta­­tion (l’EBE) du mon­­tant de la varia­­tion du BFRE.

qu
mi
L’ETE est donc un concept majeur de l’ana­­lyse de la tré­­so­­re­­rie des entre­­prises,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
dans la mesure où il a pour fonc­­tion notam­­ment de finan­­cer leurs inves­­tis­­se­­ments et
donc leur crois­­sance grâce à la tré­­so­­re­­rie (cor­­ri­­gée des déca­­lages d’encais­­se­­ment et sE
que
idi

de décais­­se­­ment) géné­­rée par leur exploi­­ta­­tion.


Jur
es

Ainsi, le signe de l’ETE sera très impor­­tant pour une entre­­prise. En effet, s’il est
nc

néga­­tif, l’entre­­prise n’aura pas le finan­­ce­­ment néces­­saire pour :


cie
sS

––main­­te­­nir son capi­­tal éco­­no­­mique et assu­­rer sa crois­­sance par des inves­­tis­­se­­ments


de
lté

éco­­no­­miques et finan­­ciers sou­­vent indis­­pen­­sables ;


u
ac

––rem­­bour­­ser ses dettes et payer les inté­­rêts géné­­rés par son niveau d’endet­­te­­ment ;
:F
om

––ver­­ser des divi­­dendes à ses action­­naires pour rému­­né­­rer leurs apports.


x.c
vo
lar
ho

1.  BFRE de l’année N dimi­­nué de celui de l’année (N – 1).


.sc

2.  BFRE de l’année N dimi­­nué de celui de l’année (N – 1).


uiz

41
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

À terme, sa sur­­vie et sa péren­­nité sont donc compro­­mises. Les causes d’une telle
situa­­tion peuvent pro­­ve­­nir :
––soit d’un EBE insuf­­fi­­sant, lié notam­­ment à une faible per­­for­­mance de l’exploi­­ta­
­tion ;
––soit d’une mau­­vaise maî­­trise du finan­­ce­­ment des déca­­lages liés au cycle d’acti­­vité
et à la crois­­sance de l’entre­­prise (tra­­duite par une forte hausse du BFRE).

Ce concept impor­­tant d’ETE est donc à l’ori­­gine du TPFF dont l’axe cen­­tral d’ana­
l­ yse est le couple ver­­tueux crois­­sance (poli­­tique d’inves­­tis­­se­­ment) et ren­­ta­­bi­­lité (EBE
généré). En outre, dans un souci de sim­­pli­­fi­­ca­­tion, nous ne dis­­tin­­gue­­rons pas dans la
suite de ce docu­­ment le BFR d’exploi­­ta­­tion (BFRE) et le BFR hors exploi­­ta­­tion
(BFRHE) dans l’éva­­lua­­tion de la varia­­tion du BFR, et nous consi­­dé­­re­­rons donc la
varia­­tion du BFR total (BFRE + BRFHE).
Avant de nous lan­­cer dans un exer­­cice d’appli­­ca­­tion visant à construire une TPFF,
nous allons décom­­po­­ser le tableau que nous vous pro­­po­­sons de construire. Nous
allons préa­­la­­ble­­ment défi­­nir un indi­­ca­­teur de mesure de la per­­for­­mance telle qu’elle
appa­­raî­­tra dans le TPFF. Pour cela, nous déter­­mi­­ne­­rons à chaque étape de sa
construc­­tion, s’il y a eu sur l’année étu­­diée (20N) excé­­dent ou défi­­cit de tré­­so­­re­­rie
géné­­ré.
La figure 1.9 permet de montrer la structure du tableau que nous souhaitons pré-
senter sur l’exercice 2015 écoulé.

Construction du TPFF : critère de MESURE de la performance => Excédent/déficit de trésorerie disponible

Performance politique économique de


croissance interne (exploitation) en 2015

Performance politique Solde E1 = ?

e
économique en 2015 Excédent/déficit trésorerie disponible

es
Solde E = ?

qu
mi
Excédent/déficit trésorerie Performance politique économique de

no
disponible croissance externe (plac. fin.) en 2015

co
Solde E2 = ?

sE
Performance GLOBALE en 2015
(économique et financière) Excédent/déficit trésorerie disponible ue
Solde G = ?
q
idi

Excédent/déficit trésorerie Performance politique financière


ur

disponible auprès des banques en 2015


J

Solde F1 = ?
es

Performance politique
nc

Excédent/déficit trésorerie
financière en 2015
cie

disponible
Solde F = ?
sS

Excédent/déficit trésorerie Performance politique financière


de

disponible auprès des associés en 2015


lté

Solde F2 = ?
u
ac

Excédent/déficit trésorerie
:F

disponible
om
x.c

Figure 1.9 – Schéma de décom­­po­­si­­tion du TPFF


vo
lar
ho
.sc
uiz

42
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

L’exemple sui­­vant per­­met de voir comment se construit un TPFF. La colonne située


à l’extrême gauche du TPFF per­­met­­tra de mettre en évi­­dence pour chaque compo­­sant
le docu­­ment ori­­gi­­nel.

Exemple
La société Vilex SA a publié en 2014 et 2015 les docu­­ments comp­­tables ci-­joints, à par­
t­ir des­­quels elle sou­­haite construire son TPFF pour l’année 2015.
Les prin­­ci­­paux évé­­ne­­ments sui­­vants ont mar­­qué l’année 20N1 et peuvent être retrou­­vés
dans les annexes comp­­tables.
• L’entre­­prise a aug­­menté son capi­­tal de 60 000 k€ (annexe rédi­­gée).
• Elle a investi pour 150 000 k€ en maté­­riels et pour 20 000 k€ en titres de par­­ti­­cipation
(annexe 5).
• Elle a versé 10 000 k€ de divi­­dendes au titre des béné­­fices réa­­li­­sés en 2014 (annexe 11).
• Elle a contracté de nou­­veaux emprunts pour 100 000 k€ (annexe 8).
• Elle a rem­­boursé pour 30 000 k€ de capi­­tal emprunté au cours des années pré­­cé­­dentes
(annexe 8).
• Elle a pro­­cédé à des ces­­sions pour 30 000 k€ d’immo­­bi­­li­­sa­­tions pour une valeur nette
comp­­table de ces­­sion de 25 000 k€ (annexe 12).

Construire un TPFF sur un exercice nécessite donc un bilan de départ (premier jour
de l’exercice 20N), un bilan d’arrivée (jour de clôture de l’exercice 20N), un compte
de résultat sur l’exercice 20N et des annexes afin d’affiner le contenu de certaines
rubriques de ces documents comptables de synthèse. Sur la base de ces informations,
le TPFF va permettre de reconstituer la variation de la trésorerie disponible (20 000 k€)
au cours de l’exercice 20N en expliquant d’où vient cette trésorerie disponible et où
elle est passée au cours de l’année.

e
es
qu
mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
co
sE
que
idi
Jur
es
nc
cie
sS
de
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u
ac
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om
x.c
vo

1.  Les infor­­ma­­tions entre paren­­thèses concernent le numéro de l’annexe de la liasse fis­­cale dans laquelle figurent
lar

ces infor­­ma­­tions, sachant que les quatre pre­­mières annexes cor­­res­­pondent suc­­ces­­si­­ve­­ment au bilan-­actif
ho

(liasse n° 1), au bilan-­passif (liasse n° 2), au compte de résul­­tat de l’acti­­vité cou­­rante (liasse n° 3) et à la fin du
.sc

compte de résul­­tat (liasse n° 4).


uiz

43
44
Partie 1 

Bilan comptable au 31/12/2014 (en K€)

ACTIF PASSIF
■  Cadre

Val. brut Amort./prov. Val. net.    


Immobilisations Incorporelles :     0 Capital social 200 000
Immobilisations Corporelles :       Réserves légales 20 000
Terrains     0 Autres réserves  
Constructions       Résultat de l’exercice 15 000
Matériel 350 000 75 000 275 000  
        TOTAL CAPITAUX PROPRES 235 000
Immobilisations Financières : 60 000   60 000  
        Provisions pour risques et charges  
TOTAL IMMOBILISATIONS 410 000 75 000 335 000 TOTAL PROV. RISQUES ET CH. 0
           
Stock “Matières premières” 30 000   30 000 Emprunt et dettes / établissements de crédit (2) 160 000
d’analyse de la gestion de trésorerie

Stock “Produits finis” 20 000   20 000 Avances reçus sur commande clients  
Clients et comptes rattachés 70 000 30 000 40 000 Dettes fournisseurs et comptes rattachées 35 000
Autres créances (1)       Dettes fiscales et sociales 0
Valeurs mobilières de placement 0     Autres dettes  
Disponibilités 5 000   5 000 Produits constatés d’avance  
TOTAL ACTIF CIRCULANT 125 000 30 000 95 000 TOTAL PASSIF CIRCULANT 195 000
Charges constatées par avance :        
uiz
.sc TOTAL GENERAL 535 000 105 000 430 000 TOTAL GENERAL (I à V) 430 000
ho
la
(1) dontrvacomptes
ox versés sur commandes fournissseurs Renseignements divers :
.co
m: (2) Dont concours bancaires à court terme 100 000
Fa
cu
lté
de
sS
cie
nc
es
Ju
rid
iqu
es
Ec
on
om
iqu
es
e
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

À noter que le bilan du 31/12/2014 correspond également à celui du 01/01/2015, date de départ de la construction de notre TPFF. À la
fin de l’exercice 2015, l’entreprise établit un nouveau bilan.

Bilan comptable au 31/12/2015 (en K€)


ACTIF PASSIF
  Val. brut Amort./prov. Val. net.    
Immobilisations Incorporelles :     0 Capital social 260 000
Immobilisations Corporelles :       Réserves légales 25 000
Terrains     0 Autres réserves  
Constructions       Résultat de l’exercice 32 000
Matériel 450 000 100 000 350 000  
        TOTAL CAPITAUX PROPRES 317 000
Immobilisations Financières : 80 000   80 000  
        Provisions pour risques et charges  
TOTAL IMMOBILISATIONS 530 000 100 000 430 000 TOTAL PROV. RISQUES ET CH. 0
           
Stock “Matières premières” 15 000   15 000 Emprunts et dettes / établts de crédit (2) 224 000
Stock “Produits finis” 25 000   25 000 Avances reçus sur commande clients  
Clients et comptes rattachés 80 000   80 000 Dettes fournisseurs et comptes rattachées 30 000
Autres créances (1)       Dettes fiscales et sociales 4 000
Valeur mobilière de placement 0     Autres dettes  

Disponibilités 25 000   25 000 Produits constatés d’avance  

TOTAL ACTIF CIRCULANT 145 000 0 145 000 TOTAL PASSIF CIRCULANT 258 000
Charges constatées par avance :        
uiz
.s TOTAL GENERAL 675 000 100 000 575 000 TOTAL GENERAL (I à V) 575 000
(1)chdont
o acomptes versés sur commande fournissseurs Renseignements divers :
lar
vo (2) Dont concours bancaires à court terme 94 000
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie 

x.c
om
:F
ac
ulté
de
sS
■  Chapitre

cie

45
nc
1

es
Jur
idi
q ue
sE
co
no
mi
qu
es
e
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

Entre ces deux dates de clôture, l’entreprise a réalisé une activité dont la synthèse
apparaît dans le compte de résultat 2015.

COMPTE DE RÉSULTAT (en K€) 2015


Production vendue bien 550 000
Production stockée 5 000
Production immobilisée  
Reprise sur amortissements et prov. 30 000
PRODUITS D’EXPLOITATION 585 000
Achats de matières premières et approv. 250 000

variation de stock matières premières 15 000


autres achats et charges externes 70 000
Impôts et taxes  
Salaires et traitements 145 000
Dotations aux amortissements et provisions 50 000
CHARGES D’EXPLOITATION 530 000
RESULTAT D’EXPLOITATION 55 000
Produits financiers 3 000
Charges financières 15 000
RESULTAT COURANT AVANT IS 43 000
Produits exceptionnels (1) 30 000
Charges exceptionnnelles (2) 25 000
RESULTAT EXCEPTIONNEL 5 000
Impôts sur les sociétés 16 000
RESULTAT NET 32 000
(1) Produits de cession

e
es
(2) V.N.C. de cesssion

qu
mi
À par­­tir de ces infor­­ma­­tions comp­­tables et extra­comptables, on peut construire le TPFF

no
pour l’année 20N de la société1. Le but ultime du tableau est de retra­­cer pour­­quoi la tré­

co
sE
­so­­re­­rie dis­­po­­nible est pas­­sée de 5 000 k€ au 01/01/20N à 25 000 k€ au 31/12/20N, soit ue
une hausse de 20 000 k€ en un an (solde G).
q
idi
ur

Un premier tableau intermédiaire permet de calculer la variation entre le 31/12/2014 et


J
es

le 31/12/2015 des principaux composants de la variation du BFR de l’entreprise. La


nc

plupart des autres données peuvent se lire directement dans la comptabilité de synthèse
cie
sS

de l’entreprise Vilex SA.


de
lté
u
ac
:F
om
x.c
vo
lar
ho

1.  La colonne située à l’extrême droite du tableau rap­­pelle le docu­­ment ori­­gi­­nel dans lequel se situe l’infor­­ma­­
.sc

tion entrée dans le tableau.


uiz

46
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

BILAN BILAN VARIATION


au 01/01/2015 au 31/12/2015 en 2015
  Début Fin Variation

Stocks bruts 50 000 40 000 -10 000 favorable à la trésorerie

(+) Créances clients brutes 70 000 80 000 10 000 défavorable à la trésorerie


(=) Décalages
à financer (I) 120 000 120 000 0 défavorable à la trésorerie
Dettes fournisseurs 35 000 30 000 -5 000 défavorable à la trésorerie
(+) Dettes fiscales & sociales 0 4 000 4 000 favorable à la trésorerie
(+) Autres dettes 0 0 0 favorable à la trésorerie
(=) Décalages
de financement (II) 35 000 34 000 -1 000
(=) BFR brut
à financer (I)-(II) 85 000 86 000 1 000 défavorable à la trésorerie
BFR “a gonflé”

Ces calculs préalables sont nécessaires pour compléter et remplir aussi bien le TPFF que
le tableau de financement que nous construirons juste après.

TABLEAU PLURI ANNUEL DE FLUX FINANCIERS 2015


  Montant Doc. Réf.
(I) FLUX DE LIQUIDITÉ GÉNÉRÉ PAR LA GESTION DE L’ACTIF    

     
(I1) FLUX des ACTIFS D’EXPLOITATION (Actifs industriels et
commerciaux)    
Excédent brut d’exploitation (E.B.E.) 75 000 compte résultat
(-) variation annuelle du B.F.R. brut 1 000 Bilans 03/04

e
es
(=) Excédent de trésorerie d’exploitation (E.T.E.) 74 000  

qu
(-) investissements bruts de croissance interne (corporels,

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
incorporels) 150 000 Annexe 5

co
sE
(+) produits de cession d’actifs corporels et incorporels 30 000 Annexe 12
ue
(=) SOLDE (E1) des FLUX de LIQUIDITÉ (Actifs industriels et
q
-46 000 déficit
idi

commerciaux)
Jur

     
es
nc

(I2) FLUX DES ACTIFS FINANCIERS    


cie
sS

(-) prises de participation dans des sociétés (placement long terme) 20 000 Annexe 5
de

(+) variation des valeurs mobilières de placement (placement court


lté

terme) 0 Bilans 03/04


u
ac
:F

(+) produits financiers (produits de cession financières, intérêts …) 3 000 compte résultat
om
x.c

(=) SOLDE (E2) des FLUX de LIQUIDITÉ (Actifs financiers) -17 000 déficit
vo
lar

     
ho
.sc

(=) SOLDE ÉCONOMIQUE (E) = SOLDE (E1) + SOLDE (E2) -63 000 déficit

uiz

47
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie


TABLEAU PLURI ANNUEL DE FLUX FINANCIERS 2015
  Montant Doc. Réf.
     

(II) FLUX DE LIQUIDITÉ GÉNÉRÉ PAR LA GESTION DU PASSIF    

     
(II1) FLUX générés par la GESTION de la DETTE FINANCIÈRE    
s olde entre nouveaux emprunts à long et moyen terme et
remboursement 70 000 Annexe 8
(+) variation annuelle des concours bancaires à court terme (tréso.
Passif) -6 000 Bilans 03/04
(-) charges financières (coûts des dettes financières) 15 000 compte résultat

(=) SOLDE FINANCIER F1 (gestion de la dette financière) 49 000 excédent


     
(II2) FLUX générés par la GESTION des FONDS PROPRES    
Augmentation du capital social (nouveaux apports) 60 000 Annexe/bilan
(-) dividendes versés aux actionnaires 10 000 Annexe 11

(=) SOLDE FINANCIER F2 (gestion des fonds propres) 50 000 excédent

     

(=) SOLDE FINANCIER (F) = SOLDE (F1) + SOLDE (F2) 99 000 excédent

(-) IMPOT sur les sociétés 16 000 compte résultat

(=) SOLDE de TRÉSORERIE disponible (G) = SOLDE (E) + SOLDE (F) - IS 20 000 Bilans 03/04
vérification

À partir de ce TPFF, nous pouvons établir le diagnostic suivant en deux parties :


1.  L’analyse en 2015 de la trésorerie disponible générée par la politique économique

e
de croissance interne de Vilex SA. Cette politique a nécessité des investissements

es
qu
directs importants (150 millions d’€ dans les immobilisations d’exploitation et 1 million

mi
no
d’€ dans le gonflement du BFR). Or, l’autofinancement généré par son activité d’exploi-

co
tation a été insuffisant (75  millions d’€ d’EBE et 30  millions d’€ de cession d’actifs
sE
ue
corporels), générant ainsi un déficit de trésorerie disponible (E1) de 46 millions d’€.
q
idi

L’analyse en 2015 de la trésorerie disponible générée par la politique économique


ur
J

de croissance externe de Vilex SA fait également apparaître un déficit de trésorerie


es
nc

disponible (E2) de 17 millions d’€ dû à un autofinancement généré par les placements


cie

financiers insuffisants (3  millions d’€) face à ses investissements indirects (20  mil-
sS

lions d’€ dans les prises de participation). L’analyse de la trésorerie disponible


de
lté

générée par la politique économique globale de Vilex SA présente un déficit de


u
ac

trésorerie disponible (E) de 63 millions d’€.


:F
om

2.  L’analyse en 2015 de la trésorerie disponible générée par la politique financière


x.c

réalisée auprès des banques fait apparaître une contribution nette des banques
vo
lar

(70 millions d’€) aux financements de la campagne d’investissement malgré un allé-


ho

gement des concours bancaires à court terme consentis (6 millions d’€) et un coût de
.sc
uiz

48
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

la politique financière réalisée auprès des banques (frais financiers de 15 millions d’€),
soit un excédent de trésorerie disponible (F1) de 49 millions d’€.
De la même façon, l’analyse en 2015 de la trésorerie disponible générée par la
politique financière réalisée auprès des actionnaires de Vilex SA présente un excé­
dent de trésorerie disponible (F2) de 50  millions d’€ grâce à l’émission de nou-
velles actions (60 millions d’€) et malgré le versement des dividendes sur les béné-
fices de 2014 (10 millions d’€).
3.  En conclusion, dans un contexte d’investissements importants en 2015, les contri-
butions nettes combinées des banques et des actionnaires (politique financière) de
Vilex SA ont contribué à compléter l’autofinancement insuffisant généré par son
activité économique (politique économique) et même au-delà à améliorer sa trésore­
rie disponible après IS de 20 millions d’€.
Cet exemple per­­met de mieux comprendre la construc­­tion du TPFF. Nous allons
voir main­­te­­nant comment inter­­préter la lec­­ture de ce tableau.
Par défi­­ni­­tion, que per­­met l’ana­­lyse dyna­­mique de la varia­­tion de la tré­­so­­re­­rie de
l’entre­­prise sur une période (géné­­ra­­le­­ment un an) et retrace dans une logique finan­
­cière et glo­­bale la cohé­­rence et l’impor­­tance des choix stra­­té­­giques effec­­tués par
l’entre­­prise. Ainsi, le TPFF met en évi­­dence deux ori­­gines de flux finan­­ciers.
1. Les flux géné­­rés par les opé­­ra­­tions éco­­no­­miques de l’entre­­prise (consé­­quence
de sa poli­­tique éco­­no­­mique) et retra­­cés dans le solde E1 ou DAFIC (Dis­­po­­nible
Après Finan­­ce­­ment Interne de la Crois­­sance). Ce solde exprime géné­­ra­­le­­ment
la demande (ou par­­fois l’offre) de capi­­taux géné­­rée par l’acti­­vité de l’entre­­prise
après cou­­ver­­ture interne (auto­­fi­­nan­­ce­­ment) des besoins de finan­­ce­­ment de la
crois­­sance, c’est-­à-dire, d’une part le finan­­ce­­ment de l’inves­­tis­­se­­ment dans le
finan­­ce­­ment du cycle d’acti­­vité (varia­­tion du BFR), mais aussi d’autre part :
––le finan­­ce­­ment net (des ces­­sions éven­­tuelles) des inves­­tis­­se­­ments en immo­­bi­­

e
li­­sa­­tions d’exploi­­ta­­tion (crois­­sance interne) ;

es
qu
––le finan­­ce­­ment net (des ces­­sions et pro­­duits finan­­ciers encais­­sés) des inves­­tis­

mi
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

­se­­ments en immo­­bi­­li­­sa­­tions finan­­cières (crois­­sance externe).

no
co
sE
2. Ceux géné­­rés par les opé­­ra­­tions finan­­cières de l’entre­­prise (consé­­quence de sa ue
poli­­tique finan­­cière) et retra­­cés dans le solde F. Ce solde exprime géné­­ra­­le­­ment
q
idi
ur

l’offre (par­­fois la demande) de capi­­taux de finan­­ce­­ment pour répondre à une


J
es

demande éven­­tuelle en pro­­ve­­nance du solde éco­­no­­mique, et ceci par recours :


nc
cie

––soit à des nou­­velles dettes finan­­cières (déduc­­tions faites des rem­­bour­­se­­ments


sS

et frais finan­­ciers sup­­por­­tés sur la période) ;


de
lté

––soit à des apports de nou­­veaux capi­­taux propres (déduc­­tions faites des divi­­
u
ac

dendes éven­­tuel­­le­­ment ver­­sés).


:F
om

3. La somme de ces deux soldes E et F donne le niveau du solde G, indi­­ca­­teur de la varia­­


x.c
vo

tion du solde de tré­­so­­re­­rie sur la période et donc d’une crois­­sance équi­­li­­brée ou non.
lar
ho
.sc

1.  Ce concept anglo-­saxon est ici assez proche du concept de free cash-­flow.
uiz

49
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

De fait, les signes de ces trois soldes E, F et G sont impor­­tants pour l’ana­­lyse
finan­­cière et le diag­­nos­­tic éco­­no­­mique et finan­­cier de l’entre­­prise.
1. Le signe du solde E per­­met­­tra de savoir dans quelle mesure la tré­­so­­re­­rie
déga­­gée par l’exploi­­ta­­tion gérée par l’entre­­prise a pu auto­­fi­­nan­­cer ses inves­­
tis­­se­­ments, c’est-­à-dire sa crois­­sance qu’elle soit interne (inves­­tis­­se­­ments
d’exploi­­ta­­tion) ou qu’elle soit externe (inves­­tis­­se­­ments finan­­ciers). Deux cas
peuvent sur­­ve­­nir :
––si le solde E est posi­­tif, toute la tré­­so­­re­­rie géné­­rée par l’exploi­­ta­­tion n’est pas
uti­­li­­sée au finan­­ce­­ment (interne) de la crois­­sance. L’entre­­prise est en sous-­
régime de crois­­sance (par exemple entre­­prise en matu­­rité qui génère plus
qu’elle ne consomme, ou encore entre­­prise man­­quant de dyna­­misme ou ayant
choisi de limi­­t er volon­­t ai­­re­­m ent sa crois­­s ance pour se désen­­d et­­t er par
exemple),
––si le solde E est néga­­tif, révé­­lant un DAFIC insuf­­fi­­sant, l’entre­­prise a alors
besoin de recou­­rir à un finan­­ce­­ment externe (dettes finan­­cières ou capi­­taux
propres) pour sou­­te­­nir sa poli­­tique de sur­régime de crois­­sance (par exemple
entre­­prises en créa­­tion ou situées sur un mar­­ché en fort déve­­lop­­pe­­ment). Ainsi,
même si leur acti­­vité est ren­­table, ces entre­­prises ont un volume d’inves­­tis­­se­­
ments qui néces­­site des besoins de finan­­ce­­ment supé­­rieurs aux liqui­­di­­tés pro­­
duites par l’exploi­­ta­­tion.
2. Le signe du solde F per­­met de retra­­cer toute la poli­­tique finan­­cière de l’entre­­prise
sur la période, c’est-­à-dire aussi bien la ges­­tion de la dette finan­­cière (nou­­veaux
emprunts, rem­­bour­­se­­ments, charges finan­­cières payées) que celle des fonds
propres appor­­tés par les action­­naires (aug­­men­­ta­­tion de capi­­tal, divi­­dendes ver­­
sés). Deux cas peuvent se pro­­duire :
––le solde F est posi­­tif, tra­­dui­­sant une poli­­tique finan­­cière d’endet­­te­­ment crois­­sant

e
de l’entre­­prise (qu’il soit auprès des éta­­blis­­se­­ments finan­­ciers et/ou des action­

es
qu
­naires),

mi
no
––le solde F est néga­­tif, expri­­mant ainsi une poli­­tique d’assai­­nis­­se­­ment de la

co
sE
poli­­tique finan­­cière de l’entre­­prise ou une poli­­tique plus mar­­quée d’auto­­fi­­nan­ ue
­ce­­ment (par le solde E) ou encore une volonté de ver­­ser des divi­­dendes impor­
q
idi

­tants aux action­­naires.


ur
J
es

L’objec­­tif d’une crois­­sance équi­­li­­brée est d’avoir un solde G (glo­­bal) proche de


nc
cie

zéro (objec­­tif de tré­­so­­re­­rie 0) grâce à un solde E légè­­re­­ment posi­­tif et à un solde F


sS

légè­­re­­ment néga­­tif ; c’est-­à-dire que les flux finan­­ciers géné­­rés par l’acti­­vité éco­­no­
de
lté

­mique servent à finan­­cer les inves­­tis­­se­­ments (d’exploi­­ta­­tion et finan­­ciers) et au-­delà


u
ac

per­­mettent de cou­­vrir les flux finan­­ciers « obli­­ga­­toires » (frais finan­­ciers, divi­­dendes,


:F
om

impôts) non avec des dettes mais par des pré­­lè­­ve­­ments sur la tré­­so­­re­­rie géné­­rée par
x.c

le résul­­tat éco­­no­­mique.
vo
lar
ho
.sc
uiz

50
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Solde financier
F très < 0 F proche de 0 F très > 0
Freinage Stabilisation Forcing
E très > 0  „ †
G proche de 0 G>0 G très > 0
SOUS-RÉGIME Équilibre « Bon père Excédent rente Excédent holding
DE CROISSANCE de famille »
E proche de 0 ‡ ‚ …
SOLDE G<0 G proche de 0 G>0
ÉCONOMIQUE RÉGIME OPTIMAL Déficit accidentel Équilibre Excédent forcing
DE CROISSANCE fondamental
E très < 0 ‰ ˆ ƒ
G très < 0 G<0 G proche de 0
SUR-RÉGIME Déficit crise Déficit dilemme Équilibre précaire
DE CROISSANCE

Un solde G structurellement néga­­tif signi­­fie­­rait que l’acti­­vité éco­­no­­mique de l’entre­


­prise (qu’elle soit d’exploi­­ta­­tion ou finan­­cière) ne suf­­fit pas à finan­­cer sa crois­­sance,
mar­­quant ainsi une dégra­­da­­tion de sa tré­­so­­re­­rie et donc de sa struc­­ture finan­­cière.
Un solde G structurellement très posi­­tif révé­­le­­rait une struc­­ture finan­­cière for­­te­­ment
géné­­ra­­trice de tré­­so­­re­­rie mais sans que celle-­ci soit source de ren­­ta­­bi­­lité pour l’entre­
­prise, en l’absence d’inves­­tis­­se­­ment ou même de pla­­ce­­ment (stra­­té­­gie de « bon père
de famille » ou de « bas de laine »).
La matrice finan­­cière sui­­vante per­­met de défi­­nir les combi­­nai­­sons des dif­­fé­­rentes
situa­­tions carac­­té­­ris­­tiques du solde E et du solde F et donc leur résul­­tante le solde G1 :
Si l’on inter­­prète cette matrice, on peut affir­­mer que selon la case à laquelle appar­
­tient l’entre­­prise, sa crois­­sance :
––est équi­­li­­brée dans les cas 1, 2 et 3 où le solde de tré­­so­­re­­rie G est proche de 0 ;

e
es
––entraîne un défi­­cit de tré­­so­­re­­rie, c’est-­à-dire un besoin de « sur­­consom­­ma­­tion » de

qu
mi
liqui­­di­­tés dans les cas 7, 8 et 9 où le solde G est néga­­tif, voire très néga­­tif ;
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
––entraîne un excé­­dent de tré­­so­­re­­rie, c’est-­à-dire une offre de « sur­liqui­­di­­tés » dans

co
sE
les cas 4, 5 et 6 où le solde de tré­­so­­re­­rie G est posi­­tif, voire très posi­­tif. que
idi

En conclu­­sion, on peut dire que le TPFF per­­met d’enri­­chir le diag­­nos­­tic finan­­cier


Jur

de l’entre­­prise dans la mesure où il répond aux ques­­tions fon­­da­­men­­tales sui­­vantes :


es
nc
cie

• L’entre­­prise se donne-­t-elle les moyens d’assu­­rer sa crois­­sance (niveau de l’ETE


sS

mais aussi nature, mon­­tants et évo­­lu­­tion des compo­­sants des soldes E et F) ?
de

• Comment cette crois­­sance s’est-­elle équi­­li­­brée (évo­­lu­­tion du solde G, c’est-­


lté
u

à-dire le signe et le mon­­tant de la varia­­tion du solde de tré­­so­­re­­rie de l’entre­­prise


ac
:F

sur la période) ?
om
x.c
vo
lar
ho

1.  G. Frachon, Y. Romanet, Finance d’entre­­prise : comprendre et maî­­tri­­ser l’évo­­lu­­tion finan­­cière de l’entre­­prise,
.sc

Clet, 1985.
uiz

51
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

2  Tableau de finan­­ce­­ment ou tableau emplois-­ressources

Si le TPFF retra­­çait l’ori­­gine et la des­­ti­­nation des flux finan­­ciers déga­­gés par les
poli­­tiques éco­­no­­miques et finan­­cières de l’entre­­prise, le tableau de finan­­ce­­ment ou
tableau emplois-­ressources s’attache davan­­tage à expri­­mer la varia­­tion de la struc­­ture
finan­­cière de ses bilans de début et fin de période et donc de l’évo­­lu­­tion de son équi­
­libre finan­­cier mesuré par l’équa­­tion.
Solde de tré­­so­­re­­rie (ST) = FR – BFR

Défi­­ni­­tion
Selon le Conseil natio­­nal de la comp­­ta­­bi­­lité, « le tableau des emplois et des res­­sources
explique les varia­­tions du patri­­moine de l’entre­­prise au cours de la période de réfé­­
rence ».

Le tableau de finan­­ce­­ment est donc complé­­men­­taire et non concur­­rent du TPFF.


En outre, il fait par­­tie des docu­­ments pré­­co­­ni­­sés depuis 19821 par le Plan comp­­table
géné­­ral et à ce titre, il est sou­­vent recom­­mandé par les experts-­comptables et les
banques. Il doit être obli­­ga­­toi­­re­­ment éta­­bli pour les entre­­prises gérant plus de 300 sala­
­riés et réa­­li­­sant un chiffre d’affaires de plus de 18 mil­­lions d’euros.
Le tableau de finan­­ce­­ment est construit à par­­tir du décou­­page du bilan comp­­table
en bilan fonc­­tion­­nel ou tableau d’équi­­libre finan­­cier (« vue de la banque »), afin de
faire appa­­raître les dif­­fé­­rents équi­­libres « bilanciels », fonds de rou­­le­­ment (FR),
besoin en fonds de rou­­le­­ment (BFR) et solde de tré­­so­­re­­rie (ST), révé­­la­­teurs de dif­­
fi­­cultés finan­­cières éven­­tuelles (dés­­équi­­libre finan­­cier).
Comme nous l’avons vu pré­­cé­­dem­­ment, en rai­­son de l’éga­­lité comp­­table entre actif
et pas­­sif, l’équi­­libre finan­­cier de l’entre­­prise est éta­­bli à par­­tir de la rela­­tion sui­­vante :

e
es
qu
Solde de tré­­so­­re­­rie (ST) = FR – BFR

mi
no
Cette éga­­lité défi­­nit le concept d’équi­­libre finan­­cier de l’entre­­prise. Ainsi, un solde

co
sE
de tré­­so­­re­­rie posi­­tif signi­­fiera que le FR couvre le BFR, et au-­delà finance un solde ue
de tré­­so­­re­­rie posi­­tif. Dans le cas contraire, le FR dégagé par l’entre­­prise ne couvre
q
idi

pas son BFR et donc, comme nous l’avons vu pré­­cé­­dem­­ment, l’équi­­libre finan­­cier
ur
J
es

« ultime » n’est assuré que grâce à un solde de tré­­so­­re­­rie néga­­tif2, signi­­fiant que la
nc

sur­­vie de l’entre­­prise dépen­­dra du « bon vou­­loir » de ses ban­­quiers.


cie
sS
de
lté

1.  Si le tableau de finan­­ce­­ment est faculta­­tif pour le PCG (art. 532-9 et 10), son éta­­blis­­se­­ment est obli­­ga­­toire :
u
ac

pour les socié­­tés commer­­ciales (art. L. 232-1 du Code du commerce) et (ii) pour les per­­sonnes morales de droit
:F

privé non commer­­çantes ayant une acti­­vité éco­­no­­mique (art. L. 612-2 du Code du commerce) et qui dépassent, sur
om

deux exer­­cices consé­­cu­­tifs, un seuil défini par décret en Conseil d’État, en nombre de sala­­riés (300 ou plus) et/ou
x.c

en mon­­tant de chiffre d’affaires hors taxes (≥ à 18  M€ ). Il est éga­­le­­ment obli­­ga­­toire pour les asso­­cia­­tions qui
vo

reçoivent des sub­­ven­­tions (art. L. 612-4 du Code du commerce) et pour les entre­­prises qui adhèrent à un centre de
lar
ho

ges­­tion agréé, c’est-­à-dire les petites entre­­prises.


.sc

2.  Un recours à des concours ban­­caires de finan­­ce­­ment à CT auprès des banques.


uiz

52
Comprendre l’origine des problèmes de trésorerie  ■  Chapitre 1

Dans un contexte d’ana­­lyse dyna­­mique, le tableau de finan­­ce­­ment s’inté­­resse donc


à l’évo­­lu­­tion de la struc­­ture de l’équi­­libre finan­­cier de l’entre­­prise entre deux clô­­tures
d’exer­­cice. L’équa­­tion ci-­dessus devient alors :
∆Solde de tré­­so­­re­­rie (ST) = ∆FR – ∆BFR
La figure 1.10 explique cette logique d’ana­­lyse dyna­­mique et « l’archi­­tec­­ture » du
tableau de finan­­ce­­ment :
Construction du tableau de financement => Mesure de l’évolution de l’équilibre financier en 20N

Évolution de l’équilibre financier en 20N


∆FR– ∆BFR = ∆ SOLDE de TRÉSORERIE
 

Le solde de trésorerie s’est-il Le solde de trésorerie s’est-il


amélioré en 20N ? dégradé en 20N ?
 

Hausse du FR Baisse du BFR Baisse du FR Hausse du BFR


en 20N   en 20N en 20N en 20N

Tableau I Tableau II

Figure 1.10 – Schéma de décom­­po­­si­­tion du tableau de finan­­ce­­ment

Présentée ainsi, l’augmentation du FR peut résulter de la combinaison de deux

e
scénarios.

es
qu
mi
1. Les res­­sources stables ou per­­ma­­nentes ont aug­­menté sur la période. À sta­­bi­­lité de
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

no
l’actif immo­­bi­­lisé brut, elles couvrent désor­­mais la tota­­lité du BFR. Les concours

co
sE
ban­­caires de CT ne sont donc plus néces­­saires pour assu­­rer l’équi­­libre finan­­cier que
(expli­­ca­­tion de la varia­­tion annuelle par le « haut » du bilan).
idi
Jur

2. Le BFR et les liqui­­di­­tés de l’entre­­prise se sont main­­te­­nus sur l’année, mais les
es
nc

res­­sources à CT (concours ban­­caires à CT) ont dimi­­nué sous la « pres­­sion » par


cie

exemple des banques, néces­­si­­tant ainsi une prise en charge des besoins quo­­ti­­diens
sS
de

à finan­­cer exclu­­si­­ve­­ment par des capi­­taux per­­ma­­nents (expli­­ca­­tion de la varia­­tion


lté

annuelle par le « bas » du bilan).


u
ac
:F

Ainsi, ces deux approches, même si elles abou­­tissent à un résul­­tat iden­­tique, sont
om
x.c

parfois complé­­men­­taires et méritent d’être appro­­fon­­dies. C’est pour­­quoi le tableau


vo

de finan­­ce­­ment comprend deux par­­ties :


lar
ho
.sc
uiz

53
Partie 1  ■  Cadre d’analyse de la gestion de trésorerie

1. Le tableau I ana­­lyse la varia­­tion du FR par le « haut » du bilan, c’est-­à-dire retrace


l’évo­­lu­­tion des moyens struc­­tu­­rels de l’entre­­prise : poli­­tique d’inves­­tis­­se­­ment et
de finan­­ce­­ment :
∆ FR = ∆ Res­­sources stables – ∆ Actif immo­­bi­­lisé brut
2. Le tableau II ana­­lyse la varia­­tion du FR par le « bas » du bilan, c’est-­à-dire par
rap­­port à la conjonc­­ture de l’acti­­vité et de ses inci­­dences sur la tré­­so­­re­­rie :
∆ FR = ∆ BFR ± ∆ Solde de tré­­so­­re­­rie
Selon que le besoin à finan­­cer a res­­pec­­ti­­ve­­ment aug­­menté ou dimi­­nué.
In fine, ces deux tableaux pré­­sentent la syn­­thèse de la masse de res­­sources sup­­plé­
­ en­­taires mobi­­li­­sées par l’entre­­prise sur la période et l’usage (l’emploi) qui en a été
m
fait.
Ainsi, le tableau de financement nous dit qu’une augmentation de l’actif et une
diminution du passif constitueront des emplois supplémentaires (ou besoins à finan-
cer) et, à l’opposé, une diminution de l’actif et une augmentation du passif consti-
tueront des ressources de financement mobilisées pour assurer la couverture de ces
besoins supplémentaires.
Afin de bien illustrer nos propos, nous allons reprendre les données de l’exercice
présenté précédemment dans le paragraphe consacré au TPFF. Sur la base de ces mêmes
données comptables, nous allons construire le tableau de financement 2015 de la société
Vilex SA pour laquelle nous avions déjà élaboré son TPFF cette année-là.

Exemple1
Les tableaux (I) et (II) de financement de l’exercice 2015 de la société Vilex SA sont

e
présentés ci-avant. Nous conservons le principe de présentation avec la colonne à l’ex-

es
qu
trême droite réservée à la référence du document contenant l’information comptable de

mi
référence, sauf pour le tableau (II) qui est construit exclusivement à partir des données

no
co
comptables des bilans de départ (31/12/2014) et de fin (31/12/2015). La colonne
« solde » de ce tableau II peut prêter à confusion s’agissant d’une évolution, on pourrait sE
ue
q
penser qu’un signe positif traduit une hausse alors qu’un signe négatif traduit une baisse
idi
ur

sur la période. Or, la règle des signes s’interprète ainsi : un signe positif signifie que cette
J
es

ligne a eu une incidence favorable pour la trésorerie (ressource de financement) alors


nc
cie

qu’un signe moins signifie une incidence défavorable sur la période élémentaire pour l’’.
sS

traduite par une hausse essources) alors qu’ (besoin à financer) indépendamment du fait
de

que cet événement se traduise par une hausse ou une baisse de son montant sur la période.
lté
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Ainsi, une baisse des stocks sera reportée avec un signe positif dans la colonne « solde »
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s’agissant d’une baisse favorable à la trésorerie de l’entreprise ; à l’opposé, une hausse


om

des créances clients sera reportée dans la colonne « solde » avec un signe négatif s’agis-
x.c
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sant d’un besoin à financer supplémentaire que l’entreprise a dû financer sur la période.
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1.  Voir données comptables dans l’exemple précédent (supra).


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