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L’installateur sanitaire
FONDS DE
FORMATION
PROFESSIONNELLE
DE LA
CONSTRUCTION
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1000 Bruxelles
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Fax : (02) 210 03 99
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© Fonds de Formation professionnelle de la Construction, Bruxelles, 2000.
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays.
D/1698/2000/38
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AVANT-PROPOS
L’élargissement du champ d’activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au
secteur du Parachèvement s’est accompagné d’un partage des responsabilités entre une série de
groupes de travail : les «Sections FFC».
La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser
un manuel scolaire. Au cours de l’évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d’un ou-
vrage de référence pour la formation.
C’est ainsi qu’il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire,
les adultes en formation, les formateurs et, en fin de compte... les professionnels eux-mêmes.
Afin de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l’ouvrage en différentes brochures d’une
quarantaine de pages chacune.
Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plusieurs
brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l’ensemble de la structure de
l’ouvrage au verso de la page de couverture.
Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes con-
vaincus qu’il permettra tant aux élèves qu’aux adultes en formation de se familiariser agréablement
avec les multiples facettes du métier d’installateur sanitaire.
Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de
longue haleine ainsi que les firmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains
textes.
Nous voudrions mentionner tout spécialement Messieurs N. De Pue (†) (ancien président de la F.
B.I.C. - Fédération Nationale des Associations de Patrons Installateurs Sanitaires et de Chauffage
au gaz, Plombiers, Zingueurs et Ardoisiers-Couvreurs de Belgique) et G. Wouters (président honoraire
de la Verenigde Lood- en Zinkbewerkers, Antwerpen) qui ont contribué à ce projet et en ont rendu
possible la réalisation.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans votre lecture.
Stefaan Vanthourenhout,
Président du FFC.
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TABLE DES MATIÈRES
I. INTRODUCTION ............................................................................................................... 6
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V.4. Systèmes de traitement naturels ................................................................................ 31
V.4.1. Lagunage .......................................................................................................... 31
V.4.2. Filtration par plantes palustres ....................................................................... 31
V.4.2.1. Champs d’épandage ........................................................................... 31
V.4.2.2. Épuration par la zone des racines ....................................................... 32
V.4.2.3. Champs d’infiltration ............................................................................ 32
V.5. Épuration à petite échelle ............................................................................................ 33
V.6. Pose de réservoirs enterrés ........................................................................................ 33
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MODULE V : ÉVACUATION DES EAUX
I. INTRODUCTION
Les premiers hommes n’avaient pas besoin d’installations sanitaires : ils se contentaient des arbres
et de trous creusés dans le sol, tandis qu’ils utilisaient l’eau de la rivière ou du lac pour se baigner.
Dans notre société de confort, nous trouvons normal que nos eaux usées soient évacuées sans que
nous souffrions du moindre désagrément (mauvaises odeurs, bruit, vue). Mais cela n’a pas toujours
été le cas et beaucoup trop de pays sont encore dépourvus, à l’heure actuelle, d’un confort sanitaire
minimum et des systèmes d’évacuation et d’égouttage correspondants si bien que des épidémies
s’y déclenchent régulièrement.
SOURCE: AQUAFIN
II. HISTORIQUE
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Au début du Moyen Âge, on se baignait encore beaucoup en commun. Mais le retour des Croisés
a amené un changement dans les habitudes. Les autorités religieuses de l’époque ont interdit de
se dévêtir pour entrer dans l’eau. On considérait cette pratique comme une atteinte aux bonnes
mœurs et tout au moins comme un défi inconscient au destin et l’élément déclenchant de l’une ou
l’autre maladie.
Au Moyen Âge, les toilettes étaient très rares, ce qui entraînait des situations intolérables.
Dans les villes, on bricolait des latrines le long des rivières, des canaux et des fossés, et c’étaient
ces cours d’eau qui servaient d’évacuation.
Quand on pense que c’est là aussi qu’on s’approvisionnait en eau potable, il ne faut pas s’étonner
que ces villes étaient régulièrement
frappées d’épidémies comme la peste,
le choléra et la variole.
Il a fallu attendre le seizième siècle
pour voir s’améliorer la situation, avec
le début de la construction des fosses
d’aisance et des égouts dans certaines
grandes villes.
Ces égouts ne sont le plus souvent qu’une rigole creusée au bord de la rue et couverte de carreaux
et qui débouche généralement dans l’eau.
Aux dix-septième et dix-huitième siècles, la situation sanitaire ne s’améliore pas vraiment. C’est sans
doute l’époque la moins hygiénique que l’Europe ait connue.
En France, par exemple, il fallait régulièrement évacuer les palais du Roi Soleil pour les nettoyer
parce qu’ils n’étaient pas équipés de toilettes, alors que celles-ci existaient déjà sous une forme
primitive.
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L’urbanisation croissante et l’industrialisation du 20e siècle ont entraîné une pollution inadmissible de
notre environnement (air, eau et cours d’eau). Il s’imposait de prendre des mesures draconiennes
au niveau international.
Une directive européenne (91/271) exigeait que toutes les agglomérations de plus de 10.000
habitants soient raccordées à un réseau d’égout et d’épuration avant l’an 2000.
En 1990, la Belgique atteignait un niveau d’épuration de 33 % pour les eaux usées, reléguant notre
pays à la queue du peloton européen (Pays-Bas 93 %, Allemagne et Grande-Bretagne 87 %, France
68 %).
80 Pays-Bas
60 Allemagne
Grande-Bretagne
%
40
France
20 Belgique
0
Épuration
SOURCE: AQUAFIN
Les eaux usées que nous produisons quotidiennement dans nos ménages (eaux usées provenant
de la baignoire, de la cuisine, des toilettes, du lave-linge, du lave-vaisselle, etc.) aboutissent dans un
cours d’eau, via l’installation d’évacuation ou directement (fossé, ruisseau ou rivière). Elles peuvent
également arriver dans une station d’épuration des eaux d’égout où elles sont soumises à un traite-
ment avant d’être déversées dans les eaux de surface.
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Pour obtenir une épuration de bonne qualité, il faut consentir des efforts à différents niveaux.
Ainsi faut-il, au niveau du logement, centraliser les eaux usées afin d’optimiser le fonctionnement
des stations d’épuration.
L’utilisation de la fosse septique est généralement déconseillée à cet égard. En effet, il est préférable
que toutes les eaux fécales soient acheminées sans être traitées à la station d’épuration, afin que
l’action des bactéries y soit améliorée. (Respectez les règlements communaux.)
L’échelon suivant du réseau d’égout est celui de la commune, qui assume la responsabilité des
égouts au niveau des rues.
Au niveau du quartier, les égouts privés débouchent dans le collecteur aux points de rejet. Les
effluents du quartier sont entraînés vers la station d’épuration par un grand collecteur.
La pose de ces canalisations et l’épuration des eaux usées incombent à une intercommunale ou à
la Région.
SOURCE: AQUAFIN
SOURCE: AQUAFIN
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En Région Bruxelloise, le principe consiste dans le tout à l’égout et l’acheminement des eaux usées
vers une station d’épuration, tandis que la Région Wallonne impose des unités d’épuration bien
définies. Toutefois, les PCGE (Plans communaux généraux d’égouttage) peuvent renforcer ces
exigences.
Boue de
vidange
Boue Boue de retour
SOURCE: AQUAFIN
La Région Wallonne a créé, en 1999, la SPGE (Société publique de gestion de l’eau) à qui elle a
confié la mission d’assainir l’eau usée sur le territoire de la Région. La SPGE exerce cette mission
avec le concours des organismes d’épuration agréés. Elle doit, en outre, favoriser une coordination
entre l’égouttage et l’épuration.
Dans les zones (hameaux ruraux, habitations isolées…) où la pose d’un égout n’est pas rentable,
on opte pour des microstations d’épuration. Cette tâche peut incomber à la commune, mais il peut
également s’agir d’une initiative individuelle.
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III. LES EAUX À ÉVACUER
III.1. EAUX PLUVIALES
Ce sont les eaux provenant des précipitations atmosphériques (pluie, neige, grêle) qui ruissellent
sur les toits, le sol et les façades.
SOURCE: AQUAFIN
SOURCE: AQUAFIN
Eaux usées provenant des immeubles à appartements ou de bâtiments similaires. Pour connaître la
définition exacte des eaux usées domestiques, il faut consulter la législation régionale. On distingue :
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III.2.1.2. Eaux ménagères (eaux grises)
Eaux usées provenant des activités ménagères telles que la lessive, le nettoyage, l’hygiène person-
nelle, la préparation des repas, la vaisselle, etc. à l’exception des eaux vannes. Dans certains cas,
on y ajoute les condensats traités provenant d’installations de chauffage ou de frigorie.
Eaux usées d’une autre nature que les eaux ménagères (nous n’en parlerons pas dans cette
brochure).
Avant de raccorder un appareil électrique, on vérifie sa puissance, afin d’éviter les accidents.
Le choix du système d’évacuation de l’habitation dépend de l’égout public qui se trouve dans la rue.
Vous devez donc demander au service technique de la commune ou de la Région quel type d’égout
se trouve sous la chaussée et quel traitement les eaux usées doivent subir.
– unitaire type A
– unitaire limité type B
– séparatif type C
– pseudo-séparatif type D
– égout à ciel ouvert (ruisseau, fossé ou cours d’eau) type E
– pas d’égout, infiltration dans le terrain ou fosse perdue type F
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IV.1. TYPE A : UNITAIRE
ventilation primaire
embranchement
colonne de chute
principal
eaux fécales
embranchement coupe-air
secondaire
amont té
rié
op égout principal
pr e
ic ite ivé
u bl lim pr égout secondaire
utp
é go
descente eaux pluviales
branchement privé égout privé colonne d’évacuation mixte
aval
SOURCE: CSTC
Normalement, il n’est pas nécessaire de prévoir un traitement avant de déverser les eaux usées
dans un égout public.
Il y a une seule canalisation d’égout sous la voie publique.
Ce tuyau convient pour recevoir tous les types d’eaux usées domestiques sans le moindre traitement
primaire.
Avec ce système, nous pouvons déjà regrouper les eaux usées dans l’habitation. Nous utilisons alors
une évacuation mixte.
Remarque : Le type A ne comprend pas de citerne, à moins que l’on veuille récupérer l’eau de pluie.
Toutefois, l’installation d’une citerne à eau de pluie est obligatoire dans les constructions neuves.
ventilation primaire
ventilation fosse
septique colonne de chute
eaux fécales
embranchement principal
embranchement secondaire coupe-air
colonne de chute
eaux ménagères
égout secondaire
té
amont r ié
op fosse septique toutes eaux
pr e
ite ivé descente eaux pluviales
lim pr égout principal
ic
u bl
tp
ou égout privé
ég
branchement privé
aval
SOURCE: CSTC
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Une deuxième solution consiste en un égout collecteur sous la chaussée mais avec une fosse sep-
tique pour eaux vannes.
Ce type suppose une évacuation séparée pour les eaux ménagères et les eaux vannes.
Les eaux vannes sont envoyées à la fosse d’aisance et il y a une autre conduite d’évacuation pour
les eaux ménagères et éventuellement les eaux pluviales.
Seules les eaux usées provenant des W-C et des urinoirs peuvent déboucher dans la fosse d’aisance.
Même remarque que pour le type A : une citerne à eau de pluie est obligatoire dans les construc-
tions neuves.
ventilation primaire
coupe-air
embranchement
secondaire
amont les
ia té
uv rié
pl op égout secondaire
x pr ée
ic au
bl e ite riv égout principal
pu sées lic lim p
t
u u p ub
o
ég aux t
e ou
ég
branchement privé égout privé eaux pluviales descente eaux pluviales
égout privé eaux usées colonne d’évacuation mixte
aval
SOURCE: CSTC
Les eaux vannes et les eaux ménagères passent ensemble par une “évacuation mixte” pour gagner
l’égout privé.
Les eaux pluviales ou le trop-plein de la citerne à eau de pluie sont évacués séparément.
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IV.4. TYPE D: PSEUDO-SÉPARATIF
ventilation primaire
ventilation fosse
septique colonne de chute eaux
fécales
embranchement principal
embranchement secondaire coupe-air
SOURCE: CSTC
L’un d’entre eux évacue les eaux pluviales : c’est l’égout pluvial.
Le second est destiné aux eaux ménagères et eaux vannes : c’est l’égout de temps sec.
Attention : “séparatif” veut dire qu’il faut toujours placer un appareil de traitement pour les eaux
vannes. Dans ce cas, il s’agit d’une fosse de décantation (fosse d’aisance).
ventilation primaire
té
rié égout secondaire
amont op
pr e fosse septique
ite ivé
lic lim pr branchement principal à l’égout
p ub
o ut
ég branchement privé égout privé descente eaux pluviales
SOURCE: CSTC
Parfois, en l’absence d’égout public, on est obligé de déverser les eaux usées dans des fossés ou
des cours d’eau.
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Les eaux noires sont traitées dans une fosse septique. En fait, il ne devrait plus être autorisé de
déverser dans un cours d’eau.
Lorsqu’on ne dispose ni d’un ruisseau ni d’un fossé où déverser, il s’indique de pratiquer l’épandage
dans le sol ou sur le terrain, ou d’utiliser des puits à fond perdu.
Il est extrêmement important de traiter et d’épurer les eaux vannes et ménagères.
Le rinçage à l’eau de pluie favorise également l’effet de drainage de l’installation. L’hiver, la montée
de la nappe phréatique peut poser de véritables problèmes. Lorsque le niveau de l’eau souterraine
est élevé, il n’est pas question de déverser. La combinaison de plusieurs fosses perdues peut offrir
une solution.
ventilation primaire
égout secondaire
vers fosse perdue fosse septique
ou épandage
égout principal
souterrain
vers une autre égout privé eaux pluviales descente eaux pluviales
fosse perdue ou égout privé eaux usées
épandage souterrain
SOURCE: CSTC
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V. CAPTAGE ET TRAITEMENT DES EAUX USÉES
(VANNES ET MÉNAGÈRES)
Introduction
Nous distinguons :
• les puisards de décantation,
• les appareils séparateurs,
• les fosses de prétraitement,
• la microstation d’épuration.
Lorsque nous parlerons par la suite de “l’habitant” pour définir un volume, nous entendrons un
“équivalent-habitant” (EH). Il s’agit d’une proportion servant à comparer les habitations, les écoles,
les restaurants, etc.
V.1.1. AVALOIRS
Autres appellations : siphon de sol, siphon de cour, “sterfput”. On distingue les avaloirs de sol, les
avaloirs de jardin, les avaloirs de toiture.
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Description
Ces appareils sont à éviter pour l’usage intérieur. En effet, lorsque le bouchon hydraulique s’assèche,
les gaz remontant de l’égout peuvent provoquer des nuisances olfactives dans l’habitation.
Une solution possible consiste en un appareil dont la garde d’eau est alimentée en permanence par
l’évacuation d’un lavabo.
Ces avaloirs incorporés dans le sol captent l’eau déversée (sporadiquement) sur le revêtement de
sol. Ils servent surtout à évacuer les eaux de lavage ou de nettoyage.
Un coupe-air à occlusion hydraulique incorporé prévient les nuisances olfactives.
Type de matériau
Plastique, fonte, acier inoxydable.
Raccordement
Il existe des appareils à sortie verticale ou horizontale, indépendamment du type de matériau. Le
raccord entre l’avaloir de sol et le revêtement de sol doit également être étanche à l’eau. On utilise
pour cela le bord de raccordement dont sont pourvus certains appareils.
Armature en fibre
de verre
Treillis en acier
Collet en béton
polymère
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V.1.2. CHAMBRES DE VISITE POUR EAUX MÉNAGÈRES
Description et fonctionnement
Les chambres de visite sont réalisées avec ou sans coupe-air. La première chambre est suffisamment
grande pour qu’on puisse en extraire la plus grande partie de la saleté. Pour effectuer un nettoyage
approfondi, il faut que la seconde chambre soit, elle aussi, facile à atteindre.
Ces chambres de visite peuvent être maçonnées ou préfabriquées en plastique, béton ou fonte.
Les matières sédimentables (feuilles, résidus de savon…) se déposent dans ces chambres de visite,
d’où on peut les enlever par après. En d’autres termes, ce sont des espèces de séparateurs (voir
plus loin).
Raccordement
La première chambre peut être couverte d’une grille, afin d’évacuer l’eau éventuellement présente
sur le sol (p.ex. de l’eau de nettoyage).
Le reste de l’eau qui y arrive provient généralement d’une cuisine ou d’une descente d’eau de pluie.
Le raccordement à l’égout de la sortie de la chambre est doté d’un siphon, afin d’éviter les odeurs
nauséabondes.
Description et fonctionnement
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Raccordement
Un contact à flotteur met la pompe en service afin de pomper l’eau vers un niveau supérieur, où elle
peut s’écouler dans l’égout.
On utilise à cet effet des pompes immergées, avec ou sans moteur immergé.
Description et fonctionnement
Cette fosse reçoit les matières fécales (= eaux
vannes). L’épuration biologique qui s’y produit
est limitée. La fosse doit donc être suffisamment
grande pour qu’il ne faille pas la vidanger trop
souvent.
De plus, la fosse d’aisance doit être équipée d’une conduite de trop-plein par où l’eau de rinçage
s’écoule dans l’égout. Du point de vue de la technique environnementale, ces dispositifs sont dé-
passés.
Cette fosse est parfois appelée à tort “fosse septique”. On la trouve généralement dans les habita-
tions plus anciennes.
Le contenu d’une fosse d’aisance ne subit presque aucun nettoyage biologique. Le mélange n’est
pas toujours suffisant pour que les matières se déposent dans le fond du liquide.
On vide régulièrement la fosse d’aisance à l’aide d’un camion-citerne équipé d’une pompe. Ces
produits résiduels sont emportés à la station d’épuration.
Raccordement
L’entrée doit être dotée d’un coude ou d’un té.
Les gaz présents dans la fosse d’aisance s’échappent par la colonne de chute des toilettes ou par
une conduite de ventilation séparée. Il faut en effet éviter les turbulences.
La conduite d’évacuation (trop-plein) doit être raccordée ± 30 cm sous le niveau de l’entrée et est
équipée d’un coude ou d’un té afin d’empêcher les flottants de sortir.
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V.1.5. FOSSE PERDUE
Description et fonctionnement
Cette fosse reçoit les eaux ménagères épurées ou les eaux vannes épurées.
La fosse est maçonnée à joints ouverts.
Les fosses circulaires préfabriquées en béton sont perforées latéralement et n’ont pas de fond.
Les eaux usées (épurées) traversent les murs et le fond perméable et se diffusent dans les couches
perméables du sol.
Raccordement
Cette fosse ne reçoit que des eaux usées déjà traitées par l’intermédiaire d’un séparateur (eaux
ménagères) ou d’une fosse de prétraitement (eaux vannes).
Au besoin, l’eau traversera encore un filtre bactérien ou un filtre à sable, afin de ne pas polluer l’eau
souterraine.
Il faut évidemment veiller que les eaux usées ne polluent pas la nappe phréatique et le fonctionne-
ment de la fosse sera moins efficace (saturation du sol) si les eaux usées ne sont pas suffisamment
épurées.
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V.1.6. ÉPANDAGE SOUTERRAIN
Description et fonctionnement
Les eaux qui arrivent dans ce système sont les eaux ménagères épurées et les eaux vannes épurées.
Une installation d’épandage souterrain se compose d’un réseau de drains dispersants posés sous
le niveau du sol.
Les tuyaux sont entourés d’un matériau filtrant que l’eau traverse pour s’infiltrer dans le sol.
L’épuration des eaux usées se poursuit pendant qu’elles percolent lentement à travers les couches
du sol.
Ce système ne fonctionne que dans les sols perméables et avec des petits débits d’eaux usées
(moins de 20 habitants).
Raccordement
Les eaux doivent toujours subir un prétraitement avant d’être amenées dans ce système.
En Région Wallonne, l’épandage souterrain est autorisé dans des tranchées d’infiltration munies de
drains de dispersion. Il doit faire l’objet d’une demande adressée à l’autorité communale.
Cet épandage souterrain est interdit pour des raisons évidentes dans les zones de captage des
eaux.
Les eaux usées provenant des bâtiments commerciaux (p.ex. grandes cuisines, restaurants) et des
bâtiments industriels (p.ex. garages, stations-service) peuvent comporter de nombreuses matières
différentes. Toutes ne peuvent pas aboutir à l’égout : graisses, fécules, essence, huile, sable…
Pour séparer ces matières des eaux usées, on commence par amener l’eau dans des appareils
séparateurs.
Ensuite, l’eau s’écoule dans l’égout public, éventuellement après un passage dans un appareil
d’épuration.
Il est très important de choisir les appareils suivants en fonction du type de matières à séparer et du
débit prévisible.
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V.2.1. FOSSE DE DÉCANTATION (DÉBOURBEUR, DESSABLEUR)
Description et fonctionnement
Les débourbeurs sont des éléments des instal-
lations d’épuration qui retiennent les matières en
décantation. Ils protègent le réseau de canalisa-
tions contre la pollution et le colmatage.
Couvercle
Déflecteur circulable
Alimentation
du
débourbeur
Des dessableurs sont parfois incorporés dans les caniveaux (p.ex. au bord d’une terrasse).
L’écoulement ralenti à l’intérieur du débourbeur permet aux matières lourdes de se déposer dans le
fond.
Bien entendu, cet appareil doit être nettoyé régulièrement.
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V.2.2. DÉGRAISSEURS
Description et fonctionnement
Certaines eaux usées industrielles contiennent des graisses ou des huiles. Ces graisses doivent être
séparées parce qu’elles se figent sur la paroi des tuyaux en refroidissant.
Elles arrêtent alors d’autres matières, provoquant ainsi un rétrécissement de la section, et elles
finissent finalement par former un bouchon.
Les matières grasses et les acides gras entravent également le bon fonctionnement des fosses de
prétraitement et de la station d’épuration.
Raccordement
Le dégraisseur ne peut recevoir que des eaux dont il faut séparer les graisses ou les huiles.
Il faut éviter les autres eaux.
Ce séparateur doit être vidangé régulièrement.
Description et fonctionnement
Les eaux usées contenant des substances volatiles et des lubrifiants ne peuvent pas être déversées
telles quelles dans l’égout public.
Les hydrocarbures sont des produits à base de pétrole (essence, mazout, huile de lubrification,
solvants).
Ces séparateurs sont utilisés dans les garages, les stations-service, etc.
Si les hydrocarbures sont dissous (par émulsion) dans l’eau, il faut utiliser un autre séparateur : le
séparateur à coalescence.
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Un système adapté à l’entrée ralentit l’écoule-
ment et assure une répartition homogène dans
l’espace de séparation, si bien que les fluides
légers peuvent se séparer des autres eaux
usées et remonter à la surface.
couvercle circulable
alimentation
clapet d’admission
fermeture automatique
filtre à coalescence
Raccordement
Ces appareils sont toujours précédés d’un débourbeur afin que les matières sédimentables se dé-
posent. L’eau est récoltée via une évacuation au sol ou une rigole d’évacuation mais toujours sans
siphon.
Le raccordement de ce séparateur n’est autorisé que si le matériau des tuyaux et des joints résiste
aux hydrocarbures.
Description et fonctionnement
Les séparateurs de fécules sont des installations raccordées à des conduites d’évacuation dans les-
quelles sont retenues les matières sédimentables (essentiellement la fécule de pommes de terre).
La fécule de pommes de terre doit être séparée parce qu’elle se dépose sur les tuyaux et forme très
rapidement des bouchons.
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L’écoulement est réduit dans le séparateur
de fécules, ce qui permet à la fécule de se
déposer. La mousse de fécule qui s’est formée
dans la première chambre est éventuellement
rabattue par les jets d’eau d’un gicleur.
Raccordement
Aussi près que possible du lieu d’évacuation des eaux usées, il vaut mieux placer une trappe de
nettoyage à siphon pour éviter les mauvaises odeurs.
Ce séparateur doit, lui aussi, être régulièrement nettoyé.
Description
En anglais, septic tank signifie littéralement fosse infectée. Il s’agit d’un réservoir divisé en compar-
timents et servant à l’épuration des eaux vannes.
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Fonctionnement
Une fosse septique sert à épurer exclusivement les eaux vannes (= eaux fécales).
Une utilisation limitée de produits d’entretien ménagers n’a pas d’effet dommageable.
Les eaux pluviales ne peuvent pas y aboutir car leur débit plus fort entraîne les matières à l’égout
avant qu’elles aient subi la dégradation bactérienne.
Les particules solides présentes dans l’eau se déposent dans le fond de la fosse septique. L’épuration
biologique est réalisée essentiellement par des bactéries anaérobies.
Ce sont des bactéries qui ne supportent pas l’air. L’autre type de bactéries est dit aérobie : ce sont
des bactéries qui ont besoin de beaucoup d’air mais qui ne sont pas très actives.
La boue décantée est décomposée par une fermentation anaérobie. La mousse et les déchets légers
flottent à la surface de la fosse et y sont décomposés partiellement et épaissis par la fermentation
aérobie.
Les eaux usées épurées sont ensuite évacuées.
Le fonctionnement d’une fosse septique a beau être efficace, il subsiste toujours une certaine quantité
de gadoue. Il ne faut jamais l’enlever lorsqu’on nettoie la fosse, parce qu’elle contient les bactéries
nécessaires pour mettre rapidement en route le processus de fermentation.
Raccordement
L’amenée de l’eau s’effectue au-dessus du niveau du sol ou au moyen d’un morceau de conduite qui
débouche 40 cm sous le niveau du sol et est aéré dans le haut (té).
L’évacuation s’effectue par un té situé sous l’eau, à une hauteur comprise entre 30 et 40 % de la
hauteur d’eau.
Les fosses septiques doivent être ventilées. Dans beaucoup de cas, la ventilation de l’égout privé
peut servir de ventilation pour la fosse.
L’eau épurée est ensuite évacuée.
Description et fonctionnement
Cette fosse fonctionne selon le principe de la
décantation (séparation lente du liquide et des
matières sédimentables, par différence de den-
sité).
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Le fonctionnement d’une fosse toutes eaux de type Emscher repose sur le principe d’une chambre
de sédimentation séparée (A) située au-dessus d’une chambre de fermentation ou de putréfaction.
La séparation s’effectue sur des plaques inclinées disposées en quinconce, de telle manière que la
montée des gaz de putréfaction ne trouble pas la phase de sédimentation et qu’aucun mélange ne
peut se produire entre la boue et l’afflux frais, tandis que les matières sédimentables restent toujours
dans la cuve de putréfaction (B) une fois qu’elles ont passé l’orifice de communication.
Les gaz qui se forment lors de la fermentation doivent être évacués par un évent.
Description
Un filtre bactérien se compose d’une couche de matériau filtrant (au moins 1 m d’épaisseur). Ce
matériau filtrant peut se composer de gravier, de scories, de coke, de branches de saule…
Ces filtres sont parfois construits au-dessus du niveau du sol, à l’air libre. Le filtre peut alors se
composer de bois broyé, de fil plastique, etc.
Les eaux ménagères ou vannes prétraitées sont réparties de manière aussi uniforme que possible
à la surface du filtre et y percolent.
Fonctionnement
Le matériau filtrant est posé sur une fondation qui permet l’évacuation libre de l’eau filtrée et une
amenée facile d’air. Le filtre doit en effet être bien ventilé. La ventilation s’effectue de manière natu-
relle (effet de cheminée).
Ventilation basse
SOURCE : CIFFUL
Du fait de l’amenée libre d’air, une couche de bactéries aérobies se forme sur le matériau filtrant.
Ces bactéries convertissent les matières résiduelles en matières sédimentables. Lorsque la couche
devient trop épaisse, elle est emportée par l’effluent.
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Il existe également des filtres anaérobies où le matériau se trouve entièrement sous eau. L’eau arrive
ici de bas en haut.
Raccordement
L’effluent d’une fosse septique ou d’une fosse septique toutes eaux contient encore de petites par-
ticules de déchets organiques. Lorsqu’on déverse de l’eau dans une fosse perdue, il faut d’abord
l’épurer dans un filtre bactérien.
Un dégraisseur en amont du filtre bactérien n’est obligatoire que dans les restaurants ou les cuisines
industrielles.
Description
Au lieu d’un filtre bactérien, on peut aussi utiliser un filtre à sable pour poursuivre l’épuration de
l’effluent de la fosse septique.
Fonctionnement
L’eau s’infiltre dans le filtre à sable et est récoltée dans le bas par des drains (ventilés). L’eau
épurée possède un niveau élevé de pureté et peut être évacuée sans autre traitement dans les
fossés, ruisseaux, etc.
Ce fonctionnement est analogue à celui des systèmes d’épandage dans le sol, mais un filtre à
sable capte l’eau et l’évacue.
Raccordement
Ce système ne peut traiter que des eaux ménagères ou vannes qui ont déjà subi une première
épuration.
Les eaux usées sont distribuées sur le lit de sable (p.ex. à l’aide de drains dispersants).
Ces drains sont couverts d’une couche de pierraille, gravier, etc. de 30 cm d’épaisseur.
Le tout est remblayé.
D’autres drains récupèrent l’eau dans le fond de la tranchée. Ils sont ventilés et ont un diamètre
minimum de 10 cm.
29
V.3.5. BOUES ACTIVÉES
Description
Les eaux usées sont aérées dans le bassin d’aération. Ensuite, dans le bassin de postdécantation,
a lieu la séparation entre la biomasse et l’eau épurée.
La boue qui s’est formée doit être enlevée régulièrement.
L’aération intensive permanente exige une consommation d’énergie assez élevée et provoque par-
fois des mauvaises odeurs.
Fonctionnement
Les eaux vannes et ménagères déjà traitées sont agitées. Pour ce faire, on insuffle de l’air comprimé
dans l’eau ou on pompe l’eau pour l’aérer.
De cette façon, les déchets organiques sont transformés en matières sédimentables. On obtient ainsi
une minéralisation complète des déchets, sans dégagement de mauvaises odeurs.
Lorsqu’on évacue l’eau débarrassée de la boue, on peut dire qu’elle est épurée.
Raccordement
Ces appareils sont enterrés, posés au-dessus du sol ou placés dans une cave.
Application
Le système est appliqué lorsqu’il n’y a pas d’égout public.
(Capacité : jusqu’à 500 habitants.)
Les eaux vannes et ménagères déjà traitées (fosse septique) sont à nouveau épurées de telle sorte
qu’on peut les déverser sans problème dans une eau de surface.
30
V.4. SYSTÈMES DE TRAITEMENT NATURELS
Vous trouverez dans ce chapitre un aperçu limité des systèmes d’épuration naturels.
Tous ces systèmes sont précédés d’une épuration primaire.
V.4.1. LAGUNAGE
Ces filtres ne demandent pas beaucoup de travail de gestion ni de grande consommation énergé-
tique. On exploite tout simplement le pouvoir autonettoyant de l’eau. Avec un peu de créativité, il est
possible d’enjoliver le jardin avec ce genre de filtre par plantes palustres.
Il s’agit de champs où l’eau s’écoule dans le sens horizontal entre les tiges des plantes. Il n’y a pas
de pénétration dans le sol et l’épuration est moins forte.
31
V.4.2.2. Épuration par la zone des racines
L’eau s’écoule à l’horizontale sous le niveau du sol, entre les racines de la roselière. La zone d’ad-
mission et la zone de sortie de la roselière sont remblayées de gravier.
Épuration secondaire
L’eau qui a subi une épu-
ration primaire est guidée
dans un sens principale-
ment horizontal à travers
un ou plusieurs bassins
où poussent diverses
espèces de plantes aqua-
tiques.
Ce système peut uniquement faire appel à l’oxygène produit par les plantes. Mais celui-ci varie en
quantité selon les conditions atmosphériques.
Pour répondre aux conditions d’épuration, l’eau d’alimentation doit être pulsée pour être répartie
régulièrement sur le champ.
1. Puits de pompage
2. Système de distribution
3. Roselière
4. Drain dispersant
La couche filtrante est composée d’un lit de gravier et de sable d’env. 1 m de profondeur, non gélif.
Ce lit est subdivisé en plusieurs couches.
32
Un dispositif collecteur est intégré dans la couche inférieure. Il a pour but de récolter les eaux et de
les évacuer en direction de la sortie.
Ici encore, l’évacuation de l’eau est pulsée et les tuyaux d’aération et de désaération assurent une
bonne amenée d’air aux organismes microbiens.
Microstation d’épuration
Installation d’épuration des eaux d’égout qui supporte une charge d’impuretés correspondant à plus
de 2200 EH (équivalents-habitants).
Les petites communes rurales sont confrontées à des exigences élevées lorsqu’elles doivent prévoir
un réseau d’égouttage et une installation d’épuration des eaux.
Ces communes exigent que les nouvelles habitations individuelles épurent elles-mêmes leurs eaux
ménagères si elles ne sont pas raccordées à un égout public.
L’ancienne fosse septique sera remplacée par une station d’épuration individuelle afin de répondre
aux exigences relatives au déversement dans les eaux de surface.
L’épuration des eaux peut se faire par une succession de quelques-uns des appareils cités précé-
demment ou d’un système complet approprié.
Il est même possible de partir d’une fosse septique existante.
En général, les fosses de prétraitement dont nous avons déjà parlé sont posées sur un lit de béton
maigre ou de sable.
SOURCE : FFC
33
VI. CAPTAGE ET RECYCLAGE DES EAUX PLUVIALES
VI.1. POURQUOI RÉUTILISER LES EAUX PLUVIALES?
L’eau potable dont nous disposons en Belgique provient de la nappe phréatique ou des eaux de
surface potabilisées après toute une série de traitements.
La potabilisation est coûteuse et ne fera, selon toute probabilité, que devenir de plus en plus chère à
l’avenir. En effet, le cycle naturel de l’eau est pollué par les industries, par le déversement abondant
d’eaux ménagères dans les villes ainsi que par le secteur agricole dont les engrais et les pesticides
aboutissent dans l’eau.
C’est pourquoi nous devons nous demander s’il faut vraiment utiliser de l’eau potable pour n’importe
quelle application.
En moyenne, on consomme environ 120 litres d’eau potable par jour et par personne, dont 50 % ne
doivent pas nécessairement être potables et où l’eau de pluie offre une alternative.
SOURCE: AQUAFIN
En Belgique, nous disposons d’une surabondance d’eau de pluie puisque l’on peut capter chaque
année de 800 à 1.200 litres d’eau de pluie par mètre carré de toiture.
Pour accorder un permis de bâtir, la région peut exiger de prévoir une citerne à eau de pluie
d’une capacité d’au moins 3.000 l et équipée d’une pompe (décret paru au Moniteur Belge du
28/9/1999).
34
La moitié au moins de la surface de la toiture doit être raccordée à la citerne.
L’eau de pluie doit être utilisée au minimum pour rincer un W-C et arroser le jardin, s’il y en a un.
L’eau de pluie ne peut en aucun cas être utilisée comme eau pota-
ble. Elle doit donc être entièrement indépendante de l’installation
d’eau potable de la société des eaux.
L’eau de pluie se compose d’eau de surface évaporée, laquelle est pure en soi. Mais elle entraîne,
en rejoignant la terre, toutes sortes de substances qui se trouvent dans l’air pollué. Les propriétés
chimiques, bactériologiques et physiques de l’eau de pluie sont ainsi influencées négativement.
35
Du fait que l’on utilise moins de produit à les-
siver, les eaux usées seront moins polluées.
La douceur rend les phosphates (adoucis-
seurs) superflus. Les phosphates provoquent
une prolifération des algues dans les eaux de
surface, ce qui est néfaste pour tous les autres
organismes qui vivent dans l’eau.
SOURCE: AQUAFIN
Remarquons toutefois qu’il faut être prudent avec les métaux ferreux et non ferreux utilisés tradition-
nellement, comme les tuyaux en acier galvanisé et en cuivre.
L’eau de pluie est parfois trop douce et elle attaque ces métaux. C’est pour cette raison que les
installations de recyclage de l’eau de pluie seront de préférence en matière synthétique.
Une installation alimentée à l’eau de pluie doit toujours être indépendante de l’installation d’eau
potable établie selon les directives de la Fédération belge des distributeurs d’eau (Belgaqua).
Exemple :
L’article 15 du Règlement relatif à la distribution d’eau de BELGAQUA stipule ce qui suit :
Ces dernières canalisations doivent, dans ce but, être peintes en vert (voir
NBN 69), avec des anneaux blancs de 10 cm de largeur. Ces anneaux
doivent se succéder à une distance d’environ 10 fois
le diamètre de la canalisation, avec un minimum de
1 m. Il est également permis d’apposer chaque fois
un anneau vert et un anneau blanc, qui se succèdent
aux mêmes distances.
Aux points de puisage, où l’eau prélevée n’est pas
propre à la consommation alimentaire, le sigle suivant
doit être apposé.
SOURCE: BELGAQUA
36
Toute liaison directe entre les conduites d’eau de pluie et les conduites d’eau potable est interdite
sous quelque forme que ce soit (JONCTION FAUTIVE).
En fin de compte, si la citerne à eau de pluie est vide, on la remplit d’eau potable, mais sans établir
de liaison permanente.
Soupape magnétique
automatique
Ø 2 x Ø et
au moins 20 mm
Écoulement libre
Conduite d’eau Conduite d’eau
de pluie potable
SOURCE: L’ENTREPRISE
Une citerne en béton neutralisera l’eau de pluie grâce au calcium et au magnésium qu’elle con-
tient.
Les citernes en matière synthétique ou les citernes en béton à revêtement intérieur ne possèdent
pas cet effet neutralisant.
(C’est pour cette raison que l’on construit également en béton les grands réservoirs d’eau pure des
sociétés de distribution.)
Il existe des citernes en plastique d’une capacité de 750 à 2.000 litres à poser au-dessus du sol. Ces
cuves synthétiques non enterrées doivent être absolument opaques afin d’éviter toute prolifération
des algues.
37
La citerne en plastique à enterrer est disponible jusqu’à 6.000 litres.
Les citernes à eau de pluie en béton existent de 4,5 m3 à 12 m3 (12.000 litres).
Différentes citernes peuvent être reliées entre elles au moyen d’un collecteur en vue de procurer une
plus grande capacité totale.
SOURCE:
ROTH - LEEFDAAL
Citerne enterrée
Les citernes enterrées sont équipées d’un trou d’homme afin de permettre le nettoyage.
La capacité de la citerne doit être calculée en fonction du nombre de personnes qui utilisent l’instal-
lation.
Le tableau ci-dessous vous donne une indication de la capacité à sélectionner pour la citerne à eau
de pluie.
38
4
L’eau de pluie qui aboutit dans la citerne à eau de pluie après être passée par la surface de la toiture
et la descente d’eau pluviale doit d’abord être débarrassée du plus gros des impuretés qu’elle
charrie.
Cela se fait dans un filtre tubulaire ou un filtre cyclonique placé entre le tuyau de descente et la
citerne à eau de pluie.
Filtre tubulaire
Ce filtre tubulaire existe en cuivre ou en zinc de même diamètre que celui des tuyaux de descente
d’eau de pluie standard disponibles dans le commerce.
L’évacuation de l’eau de pluie filtrée se fait par un raccordement de DN 50.
Les impuretés dont la taille est supérieure à 0,18 mm sont filtrées.
Ce filtre s’utilise quand la surface du toit ne dépasse pas 200 m2.
On peut utiliser ici du cuivre ou du zinc parce que l’eau de pluie n’est pas continuellement en contact
avec le tuyau. Après un certain temps, une couche de patine protectrice se forme sur la paroi du
tuyau.
Filtre cyclonique
Ce filtre est placé sous le niveau du sol et est accessible par un couvercle.
Le logement du filtre est réalisé en PE et contient un filtre en acier inoxydable.
Ce filtre comporte trois raccordements :
1. un raccordement pour l’eau de pluie non filtrée,
2. un raccordement d’évacuation de l’eau de pluie filtrée en direction de la citerne,
3. un raccordement pour l’évacuation de l’eau résiduelle et de la saleté vers l’égout.
39
Ce filtre arrête les impuretés dont le diamètre est supérieur à 0,18 mm.
Il s’utilise pour un toit dont la surface n’est pas supérieure à 500 m2.
Pour transporter l’eau de pluie de la citerne aux points de puisage, on utilise une installation de
pressurisation qui aspire l’eau et la refoule vers les points de puisage à une pression donnée.
On utilise une pompe centrifuge multicellulaire à amorçage automatique ou une pompe immergée
multicellulaire.
La pompe centrifuge auto-amorçante est placée au-dessus du sol, dans la cave, par exemple. Elle
aspire par une conduite d’aspiration l’eau de la citerne et la refoule vers les points de puisage. La
conduite d’aspiration de la pompe est en pente en direction de la citerne.
40
Comme ce type de pompe a une hauteur d’aspiration limitée, il faut respecter la hauteur d’aspiration
maximum.
Les pompes sont toujours dotées, à l’intérieur ou à l’extérieur, d’une protection contre le désamor-
çage.
On ne peut pas poser de pompes en fonte car la corrosion colorerait l’eau en brun (rouille).
41
Coupe d’une habitation - pompe centrifuge
1 filtre cyclonique
2 citerne en béton armé
ou en PE
3 amenée d’eau tranquille
4 antirefouleur/siphon
de trop-plein
5 conduite d’aspiration
flottante
6 installation de compression
7 console de la pompe
8 commande du système
9 robinet avec clé à douille et
autocollant d’avertissement
Egout
1 filtre cyclonique
2 citerne en béton armé
ou en PE
3 amenée d’eau tranquille
4 antirefouleur/siphon de
trop-plein
5 installation de compression
6 commande du système
7 robinet avec clé à douille et
autocollant d’avertissement
Egout
42
VI.7. REMPLISSAGE D’UNE CITERNE À EAU DE PLUIE
Avant de parvenir à la citerne, l’eau de pluie traverse les descentes d’eaux pluviales, un filtre tubu-
laire et éventuellement un filtre cyclonique, où elle est débarrassée du plus gros des impuretés.
Il reste encore à faire pénétrer tranquillement l’eau dans la citerne à l’aide d’un accessoire spécial.
De la sorte, l’eau ne sera pas agitée par des remous à chaque averse et on pourra toujours puiser
de l’eau de pluie pure.
Lorsque le niveau maximal est atteint, l’eau de pluie quitte la citerne par un trop-plein.
Le trop-plein est équipé d’un siphon, afin que les mauvaises odeurs de l’égout ne puissent pas
pénétrer dans la citerne.
Comme des saletés flottent parfois à la surface de l’eau, le siphon de trop-plein est chanfreiné afin
que les impuretés soient emportées facilement.
De plus, le siphon est équipé d’un clapet en acier inoxydable barrant la route à la vermine qui pourrait
éventuellement remonter de l’égout.
Il existe sur le marché des modèles équipés d’un antirefouleur qui empêche l’eau polluée de l’égout
de refluer.
Il faut être particulièrement attentif à la pose des conduites qui doivent être protégées du gel.
Antirefouleur
SOURCE: HW - AMSTELVEEN
(PAYS-BAS)
43
VI.8. APPOINTS
L’appoint peut se faire automatiquement lorsque le niveau de l’eau de pluie a atteint un minimum.
L’appoint en eau potable est limité au strict minimum.
Le remplissage de la citerne avec de l’eau potable ne s’effectue jamais par un raccordement direct
(JONCTION FAUTIVE) mais par un entonnoir présentant une discontinuité visible de 2 cm.
On peut recourir à un réservoir distinct ou à une cuve de panne. Cette petite cuve est remplie d’eau
potable.
Une pompe amène l’eau du petit réservoir jusqu’aux points de puisage.
Une autre solution propose une centrale d’eau de pluie spéciale qui alimente automatiquement la
conduite d’aspiration de la pompe en eau potable en cas de pénurie d’eau de pluie.
Ces unités spéciales sont agréées et répondent aux exigences imposées par les sociétés de distri-
bution en matière d’évacuation libre.
44
VII. INSTALLATION INTÉRIEURE D’ÉVACUATION : TERMINOLOGIE
Les conduites d’évacuation, d’égout et de ventilation sont particulièrement importantes, que ce soit
à l’intérieur ou autour de l’habitation.
• Tout d’abord, l’installation doit être en mesure de capter séparément les eaux pluviales afin de les
épurer ensuite de manière respectueuse de l’environnement.
• Deuxièmement, l’évacuation doit s’effectuer rapidement et dans les conditions les plus hygiéni-
ques possibles.
• Troisièmement, l’installation d’évacuation doit fonctionner silencieusement.
Une mauvaise mise en œuvre entraînera des réclamations, des gênes olfactives et enfin des
bouchons. Le confort et la satisfaction du client en seront remis en question.
45
COUPE D’UNE HABITATION RACCORDÉE
À UN ÉGOUT PUBLIC
12
5
5
1
1
2
2
10 4
3
2
4 1
1
2 2 4
7
6 10
15
7
2
8 6 13 7
14
16
9
11
LÉGENDE
7 17
1. Appa
18 2. Cond
3. Bran
4. Colo
9 16 5. Vent
15
6. Pied
7. Égou
8. Prétr
9. Siph
10. Appa
11. Prétr
12. Chén
13. Cham
14. Citer
15. Align
16. Bran
17. Égou
18. Égou
46
Explication de la légende :
1. Appareil à eaux Un appareil qui recueille les eaux usées provenant de la cuisine, de la
ménagères salle de bains et de la buanderie, à l’exception des eaux vannes.
2. Conduite Conduite d’évacuation qui relie la sortie d’un seul déversoir aux col-
de raccordement lecteurs, à la colonne de chute ou à l’égout privé.
Elle peut être ou non dotée d’un évent/d’une ventilation secondaire.
4. Colonne de chute Collecteur vertical sur lequel peut être raccordé un branchement
principal.
7. Égout privé Il s’agit de la conduite horizontale qui évacue l’eau provenant des
colonnes de chute, des collecteurs et des trop-plein des fosses de
prétraitement.
8. Fosse de C’est là que l’huile, le sable, les graisses, etc. sont séparés des eaux
prétraitement des usées.
eaux ménagères
9. Siphon terminal Coupe-air qui empêche les gaz présents dans l’égout public de péné-
trer dans l’égout privé.
11. Fosse de prétraite- C’est là que les eaux fécales sont collectées et fluidifiées.
ment des eaux vannes
13. Chambre de visite Regard d’égout d’où on peut enlever les feuilles mortes, etc.
des eaux pluviales
14. Citerne à eau Réservoir destiné aux précipitations, dans le but de réutiliser cette
de pluie eau. Attention : cette eau n’est pas potable!
16. Branchement privé Conduite d’évacuation qui relie l’égout privé à l’égout public.
17. Égout public Évacue les eaux usées vers une station d’épuration.
18. Égout public Évacue les eaux pluviales vers un cours d’eau naturel.
à eaux pluviales
47
VIII. ÉCOULEMENT ET VENTILATION
VIII.1. ÉCOULEMENT
La principale différence entre les conduites d’amenée et d’évacuation réside dans la pression : les
conduites d’évacuation ne se trouvent jamais sous pression constante.
Selon l’endroit, la pression fluctue entre la surpression et l’absence de pression, et entre l’absence
de pression et la surpression.
Δp
Air
Eau
Pour cette raison, on raccordera comme suit un branchement horizontal ou un branchement prin-
cipal :
– sous un angle de 45° ou 88° pour les diamètres identiques,
– sous un angle de 88° si le diamètre de la conduite verticale (colonne) est supérieur à celui de
l’embranchement.
48
45° égal 88 1/2° réduit
250 mm
49
L’embranchement indique le sens d’écoulement.
La pente d’une conduite horizontale est, dans le cas le plus favorable, de 0,5 cm par mètre.
Si la pente devait être encore plus petite, la vitesse d’écoulement serait trop ralentie et des graisses
dissoutes (dans les eaux usées) risqueraient de se figer.
Pas de pente
Pente
Si nous prenons une pente trop grande, la vitesse d’écoulement augmentera sans doute,
mais les matières solides couleront sous l’effet de la vitesse et se déposeront sur le fond du
tuyau.
Il est important de savoir que nous nous efforçons d’obtenir un tuyau à moitié rempli pour les con-
duites d’évacuation horizontales. De la sorte, l’eau est évacuée mais l’amenée d’air se fait par la
moitié supérieure du tuyau. Cette amenée d’air empêche la formation d’une dépression dans la
conduite et maintient la garde d’eau des siphons à un niveau stable.
Les changements de diamètres s’effectueront donc toujours avec des réductions concentriques, de
manière à ce que la couche d’air ne rencontre jamais d’obstacle et ne soit pas interrompue.
Comme nous travaillons en quelque sorte avec une ventilation incorporée, nous utilisons actuelle-
ment des diamètres de tuyaux plus grands.
50
La même règle s’applique aux conduites verticales. En les surdimensionnant, nous cherchons à
empêcher la formation d’un bouchon hydraulique par la création d’un écoulement périphérique. L’eau
s’écoule vers le bas le long de la paroi du tuyau tandis qu’une colonne d’air se forme au centre du
tuyau vertical.
Cette colonne d’air fait ici encore fonction de ventilation incorporée.
Le pied de chute, où la conduite passe de la verticale à l’horizontale, constitue un problème à part.
L’accumulation d’eau dans le pied de chute obstrue entièrement le passage de l’air. Il arrive que
de la mousse se forme au rez-de-chaussée dans un appareil à raccordement bas, p.ex. dans une
baignoire.
Le pied de chute est toujours raccordé au moyen de 2 coudes de 45° ou d’un coude et d’un té de
45° équipé d’un bouchon de visite.
250 mm
Dans les bâtiments dont la hauteur dépasse 12 m, la section du pied de chute est augmentée de
25 %. On brise ainsi le bouchon hydraulique et on libère l’amenée d’air de toute entrave.
Tout simplement, auparavant, nous travaillions selon un autre principe. On estimait que les dia-
mètres plus étroits avaient un effet de siphonnage et étaient donc autocurants.
C’est pourquoi les embranchements étaient toujours réalisés sous un angle de 45°.
Mais il faut savoir qu’auparavant, on plaçait une ventilation par appareil afin d’éviter le siphonnage.
Le système a fait ses preuves, mais il s’inscrivait dans le cadre d’un autre modèle économique.
Pour réaliser une même installation, il fallait environ deux fois plus de tuyaux. En outre, les parois
des tuyaux actuels sont trop minces pour pouvoir incorporer dans le mur un morceau de conduite
supplémentaire.
51
VIII.2. VENTILATION
Chacune des colonnes de chute est alimentée par le toit. La partie prolongée qui part de l’embran-
chement le plus haut pour aboutir à l’air libre est une ventilation primaire.
P+
PHOTO: J. VERHOEVEN
52
Vous voyez, sur cette illustration, que le bouchon hydraulique P
aspire de l’air extérieur.
De la sorte, le bouchon hydraulique reste intact et l’évacua-
tion s’effectue silencieusement.
Ventilation
primaire
P+
Si le diamètre de la ventilation primaire est trop étroit, une dépression peut se créer dans la colonne
de chute pendant que l’un des appareils fonctionne. A ce moment, les siphons risquent de se vider.
On prend pour principe que le diamètre de la colonne de chute doit être constant.
La nécessité de cette ventilation primaire est illustrée au tableau ci-dessous.
Celui-ci présente la relation entre le débit d’eau et le débit d’air dans la colonne de chute.
Il apparaît qu’en cas de déversement de 100 litres par minute, la quantité d’air aspirée est plusieurs
fois supérieure à celle de l’eau évacuée.
75 60 610 10,2
100 630 6,3
110 50 1750 35
100 2340 23,4
200 2580 12,9
300 2700 9,0
53
Lorsqu’un problème d’aération défectueuse se pré-
sente, on peut recourir à un reniflard. Cette petite
soupape permet d’amener de l’air mais ne laisse pas
passer les gaz d’égout.
Elle offre donc une solution lorsqu’il n’y a qu’un ap-
pareil à ventiler.
54
VIII.2.2. VENTILATION SECONDAIRE
La conduite de ventilation ne suffit pas à elle seule pour les bâtiments de plus de deux étages. La
figure ci-dessous montre deux appareils superposés; l’appareil le plus haut s’est vidé.
P
L’air présent sous le bouchon hydraulique est maintenant com-
primé. Pendant que la ventilation remplit son rôle pour l’appareil
le plus haut, la surpression de l’appareil le plus bas disparaît
sous l’effet du bouchon hydraulique et provoque la formation de
P
mousse.
P+
PHOTO: J. VERHOEVEN
55
Pour résoudre ce problème, nous faisons partir une ventilation supplémentaire du pied de la colonne
de chute, dans la zone de la plus haute pression, dans le but d’évacuer la surpression.
P+
Ventilation secondaire
56
Dans les immeubles plus hauts, il est impossible de prédire quels sont les appareils qui se videront
en même temps.
Pour exclure le risque qu’un appareil donné, situé entre deux bouchons hydrauliques, présente des
problèmes de surpression, on peut placer un tuyau d’antisiphonnage à chaque étage, sauf à l’étage
le plus haut et à l’étage le plus bas.
P+
Un exemple
57
Nous divisons la surface par π et nous obtenons le carré du rayon.
√ 1250 mm2 = 35 mm
Nous multiplions par deux le rayon afin de trouver le diamètre.
35 mm x 2 = 70 mm
Nous vérifions la valeur obtenue par rapport aux diamètres existants et nous choisissons la première
mesure suivante existante, 75 mm dans ce cas-ci.
Les embranchements et les embranchements principaux, sur lesquels sont raccordés 5 appareils,
par exemple, peuvent avoir des effets gênants.
Une ventilation en bout de ligne placée avant le dernier appareil empêche l’obturation du tuyau par
la boue.
Ventilation
58
Dans les immeubles dont la hauteur
dépasse 25 m, nous allons non seule-
ment augmenter de 25 % la section de la Étage
colonne de chute, mais nous allons égale- le plus haut
ment raccorder les trois derniers étages à
la ventilation secondaire.
ne étage
3e étage
2e étage
1er étage
Rez-de-
chaussée
Il s’agit à nouveau d’éviter la formation de mousse et les borborygmes aux étages inférieurs. Il faut
ici une ventilation secondaire et des tuyaux d’antisiphonnage.
Dans les grands immeubles, où l’on peut évacuer les eaux ménagères et les eaux vannes dans une
colonne de chute commune et où l’on veut travailler sans ventilation secondaire, on peut utiliser un
accessoire spécial.
Cette pièce est en fait une grande culotte à six raccords, trois de 110 mm et trois de 75 mm.
À chaque étage, on utilise les orifices voulus. De la sorte, on peut évacuer au maximum 2 W-C et
2 salles de bains par étage.
59
IX. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE
IX.1. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE DES CONDUITES D’EAUX MÉNAGÈRES
Le chapitre précédent nous a appris que les conduites d’évacuation ne fonctionnent jamais à pression
constante. Il en va de même pour le débit.
Les évacuations sont davantage sollicitées lorsque plusieurs appareils fonctionnent simultanément.
Le risque que plusieurs appareils se vidangent en même temps augmente d’autant plus qu’il y a de
personnes présentes dans le bâtiment et que leurs activités sont structurées.
Pendant l’entracte d’une pièce de théâtre, par exemple, les évacuations des toilettes sont soumises
à une sollicitation maximale.
Une fois que les acteurs remontent sur scène, les toilettes ne sont plus utilisées qu’exceptionnelle-
ment.
On a donc réparti une série de bâtiments en types et on leur a attribué des débits continus pro-
bables.
Nous déterminons le débit continu probable (Qc) de chaque type de bâtiment à l’aide de la formule
suivante (en fonction du débit de pointe Qp) :
Ensuite, nous allons voir quels appareils sont installés. Le tableau ci-après reprend, pour chaque
appareil :
le nom de l’appareil :
60
Débits des appareils
Débit Appareils Ø min. raccord. en mm
l/s l/min
0,25 15 fontaine d’eau potable 40
lave-mains »
petit évier de laboratoire »
rince-bouche (dentiste) »
0,50 30 bidet 50
douche »
essoreuse (domestique) »
lavabo »
1,00 60 lave-vaisselle (domestique) 56
baignoire »
lavabo double à 1 siphon »
lavabo collectif jusqu’à 10 points de puisage »
évier de cuisine à deux bacs »
vidoir »
urinoir »
lave-linge (jusqu’à 6 kg de linge) »
1,5 90 lave-vaisselle (hôtel, restaurant) 63
lave-linge (7 à 12 kg de linge) »
2,5 150 lave-linge (13 à 40 kg de linge) 90
vidoir pour seaux < 70 cm 90
W-C > 70 cm 110
La somme des appareils installés donne le débit de pointe de l’ensemble des appareils, exprimé en
l/s. Nous représentons ce débit de pointe par Qp.
La table de conversion ci-dessous convertit le débit de pointe Qp calculé en débit continu Qc, dans la
mesure où il s’agit d’un bâtiment de type 1. Rappelez-vous : Qc = 0,5 √Qp.
TABLE DE CONVERSION : Qp ↔ Qc
Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc
2,0 0,7 8,0 1,41 18 2,12 40 3,16 100 5,00 550 11,7
2,5 0,79 8,5 1,45 19 2,17 45 3,36 120 5,50 600 12,5
3,0 0,86 9,0 1,50 20 2,23 50 3,53 140 5,92 650 12,9
3,5 0,94 9,5 1,54 22 2,34 55 3,70 160 6,32 700 13,2
4,0 1,00 10,0 1,58 24 2,45 60 3,88 180 6,70 750 13,7
4,5 1,06 11,0 1,65 26 2,55 65 4,03 200 7,10 800 14,1
5,0 1,12 12,0 1,73 28 2,64 70 4,18 250 7,90 850 14,6
5,5 1,17 13,0 1,8 30 2,73 75 4,33 300 8,66 900 15,0
6,0 1,23 14,0 1,87 32 2,82 80 4,48 350 9,35 950 15,4
6,5 1,27 15,0 1,93 34 2,91 85 4,61 400 10,00 1000 15,8
7,0 1,32 16,0 2,00 36 3,00 90 4,75 450 10,60 1050 16,2
7,5 1,37 17,0 2,06 38 3,08 95 4,87 500 11,20 1100 16,6
Légende : Qp = le débit de pointe des appareils sanitaires en litres par seconde (l/s)
Qc = le débit continu probable en l/s pour les bâtiments de type 1.
Nous nous rappelons encore ce que nous avons appris au chapitre précédent : à diamètre égal, un
système à ventilation secondaire est en mesure d’évacuer 40 % de plus d’eau.
Inversement, ce système peut également réduire de 40 % le débit de pointe Qp. Cette diminution
admissible produit un diamètre plus petit et aussi plus réaliste.
61
IX.1.2. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE DES CONDUITES HORIZONTALES D’EAUX USÉES
Le tableau ci-dessus est valable pour : – les conduites horizontales d’évacuation des eaux ména-
gères et des eaux vannes intérieures au bâtiment;
– les conduites horizontales d’évacuation extérieures au
bâtiment avec orifices d’évacuation dotés d’un coupe-air
à cloche.
Le tableau ci-dessus est valable pour : – les conduites horizontales d’évacuation des eaux pluviales;
– les conduites horizontales d’évacuation extérieures au
bâtiment.
Nous trouvons dans le haut de ce tableau plusieurs pentes possibles pour le tuyau, de 0,5 % à 5 %.
Nous allons maintenant comparer, sous la lettre “Q”, notre débit continu probable Qc aux valeurs
du tableau (en l/s).
Dès que nous avons trouvé cette valeur ou la valeur légèrement supérieure, nous voyons à droite,
sous la lettre “v”, la vitesse d’évacuation de l’eau.
Il est important de choisir une vitesse d’évacuation comprise entre 0,7 m/s et 1,7 m/s.
Si nous obtenons des diamètres déraisonnables, nous devons choisir une pente plus forte.
62
Au besoin, nous allons descendre dans le tableau jusqu’à ce que nous ayons trouvé la vitesse d’éva-
cuation adéquate.
Une fois cette valeur atteinte, nous lisons sur la même ligne, tout à fait à gauche, le diamètre qui
convient.
Exercice 1
A l’étage d’une habitation unifamiliale, un embranchement principal est raccordé sur la colonne de
chute des eaux ménagères avec une pente de 2 % (2 cm par mètre).
– une baignoire
– un lavabo double
– une douche
– un vidoir
– un lave-mains
– un évier à 2 bacs
– un lave-vaisselle (domestique)
– un lave-linge (de moins de
6 kg)
Nous commençons par chercher le diamètre de raccordement et le débit de pointe en l/s pour chaque
appareil. Ensuite, nous cherchons le débit de pointe par tronçon de conduite et enfin le débit continu
par tronçon de conduite.
Ensuite, nous consultons le tableau afin de repérer, avec le Qc trouvé, le diamètre qui correspond à
une vitesse d’écoulement favorable.
Tronçon Appareil Ø raccord. Débit Qp Qc v Ø conduite
A-B lave-linge de moins de 6 kg 56 mm 1 l/s 1 l/s 0,5 l/s 0,62 m/s* 56 mm
B-C lave-vaisselle domestique 56 mm 1 l/s 2 l/s 0,7 l/s 0,68 m/s 63 mm
C-D évier 56 mm 1 l/s 3 l/s 0,86 l/s 0,86 m/s 63 mm
D-E lave-mains 40 mm 0,25 l/s 3,25 l/s 0,94 l/s 0,78 m/s 75 mm
E-F vidoir 56 mm 1 l/s 4,25 l/s 1,06 l/s 0,78 m/s 75 mm
F-G douche 40 mm 0,5 l/s 4,75 l/s 1,12 l/s 0,78 m/s 75 mm
G-H lavabo double 56 mm 1 l/s 5,75 l/s 1,23 l/s 0,78 m/s 75 mm
H-I baignoire 56 mm 1 l/s 6,75 l/s 1,32 l/s 0,78 m/s 75 mm
* Le tronçon A-B est réalisé en Ø 56 mm parce qu’un seul appareil est évacué par ce tuyau de
raccordement.
Nous conservons la valeur de raccordement que nous trouvons dans le tableau des débits des
appareils.
63
Degré de remplissage 50 % Rugosité kb = 1,0 mm
Ø 0,5 % 1,0 % 1,5 % 2,0 % 2,5 % 3,0 % 4,0 % 5,0 %
Q v Q v Q v Q v Q v Q v Q v Q v
40 0,1 0,23 0,15 0,33 0,18 0,41 0,21 0,47 0,24 0,53 0,26 0,58 0,30 0,67 0,34 0,75
50 0,21 0,28 0,30 0,40 0,37 0,49 0,43 0,57 0,48 0,60 0,53 0,70 0,61 0,81 0,69 0,90
56 0,30 0,30 0,43 0,43 0,53 0,54 0,61 0,62 0,68 0,70 0,75 0,76 0,87 0,88 0,97 0,99
63 0,43 0,33 0,61 0,48 0,75 0,59 0,87 0,68 0,97 0,76 1,07 0,84 1,24 0,97 1,39 1,08
75 0,72 0,38 1,02 0,55 1,26 0,67 1,46 0,78 1,63 0,87 1,79 0,96 2,07 1,11 2,32 1,24
90 1,07 0,42 1,53 0,60 1,88 0,74 2,17 0,86 2,43 0,96 2,67 1,06 3,08 1,22 3,45 1,37
110 1,95 0,49 2,78 0,71 3,42 0,87 3,95 1,00 4,42 1,12 4,85 1,23 5,61 1,42 6,28 1,59
125 2,85 0,54 4,06 0,78 4,97 0,95 5,75 1,10 6,43 1,23 7,05 1,35 8,15 1,57 9,12 1,75
160 5,79 0,65 8,23 0,93 10,10 1,14 11,68 1,32 13,06 1,47 14,32 1,62 16,55 1,87 18,52 2,09
200 10,43 0,75 14,80 1,07 18,16 1,32 20,99 1,52 23,49 1,71 25,74 1,87 29,75 2,16 33,27 2,42
250 18,92 0,88 26,85 1,24 32,94 1,53 38,07 1,77 42,59 1,98 46,67 2,17 53,93 2,50 60,32 2,80
315 34,98 1,02 49,62 1,45 60,85 1,78 70,32 2,05 78,66 2,30 86,20 2,57 99,59 2,91 111,39 3,25
Dans cet exemple, la colonne de chute a le même diamètre que l’embranchement principal.
Au pied de la colonne de chute, où l’eau passe de la verticale à l’horizontale, nous allons augmenter
le diamètre en 1 fois jusqu’à 90 mm.
Ainsi la capacité du tuyau est augmentée et on limite par conséquent la hausse de la pression.
64
Exercice 2
La pente est de 2 %.
1 baignoire 1 l/s
2 lavabos (0,5 l x 2 =) 1 l/s
1 douche 0,5 l/s
1 évier 1 l/s
––––––
Débit de pointe Qp = 3,5 l/s
65
Exercice 3
Il est intéressant de réaliser le même exercice pour un immeuble dont l’égout privé présenterait une
pente de 3 %.
Nous prenons Q = 2,67, c’est-à-dire la première valeur supérieure à 2,4 l/s, pour une vitesse
d’écoulement v de 1,06 m/s.
Si la pente est de 3 % et la vitesse d’écoulement est supérieure à 0,7 m/s, le diamètre de l’égout privé
est de 90 mm.
66
Exercice 4
Si la liaison entre la colonne de chute et l’égout privé est équipée d’une ventilation secondaire, ce qui
entraîne évidemment une capacité d’évacuation supplémentaire de 40 %, nous pouvons inverser la
règle et réduire le Qp de 40 % pour établir notre calcul.
TABLE DE CONVERSION : Qp ↔ Qc
Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc
2,0 0,7 8,0 1,41 18 2,12 40 3,16 100 5,00 550 11,7
2,5 0,79 8,5 1,45 19 2,17 45 3,36 120 5,50 600 12,5
3,0 0,86 9,0 1,50 20 2,23 50 3,53 140 5,92 650 12,9
3,5 0,94 9,5 1,54 22 2,34 55 3,70 160 6,32 700 13,2
4,0 1,00 10,0 1,58 24 2,45 60 3,88 180 6,70 750 13,7
4,5 1,06 11,0 1,65 26 2,55 65 4,03 200 7,10 800 14,1
5,0 1,12 12,0 1,73 28 2,64 70 4,18 250 7,90 850 14,6
5,5 1,17 13,0 1,8 30 2,73 75 4,33 300 8,66 900 15,0
6,0 1,23 14,0 1,87 32 2,82 80 4,48 350 9,35 950 15,4
6,5 1,27 15,0 1,93 34 2,91 85 4,61 400 10,00 1000 15,8
7,0 1,32 16,0 2,00 36 3,00 90 4,75 450 10,60 1050 16,2
7,5 1,37 17,0 2,06 38 3,08 95 4,87 500 11,20 1100 16,6
Qc = 1,8 l/s.
Nous choisissons Q = 2,17 l/s, c’est-à-dire la première valeur supérieure à 1,8 pour une vitesse
d’écoulement de 0,86 m/s et nous trouvons la solution : le diamètre est de 90 mm.
Si la pente est de 2 % et si la vitesse d’écoulement minimum est de 0,7 m/s, le diamètre de l’égout
privé est de 90 mm.
67
IX.1.3. DÉTERMINATION DU DIAMÈTRE DES COLONNES DE CHUTE (VERTICALES) D’EAUX
MÉNAGÈRES
Dans les immeubles de plusieurs étages, nous faisons la somme des débits continus de tous les
embranchements.
En fonction de la ventilation, nous recherchons dans le tableau quel diamètre correspond à ce nombre.
TABLE DE CONVERSION : Qp ↔ Qc
Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc Qp Qc
2,0 0,7 8,0 1,41 18 2,12 40 3,16 100 5,00 550 11,7
2,5 0,79 8,5 1,45 19 2,17 45 3,36 120 5,50 600 12,5
3,0 0,86 9,0 1,50 20 2,23 50 3,53 140 5,92 650 12,9
3,5 0,94 9,5 1,54 22 2,34 55 3,70 160 6,32 700 13,2
4,0 1,00 10,0 1,58 24 2,45 60 3,88 180 6,70 750 13,7
4,5 1,06 11,0 1,65 26 2,55 65 4,03 200 7,10 800 14,1
5,0 1,12 12,0 1,73 28 2,64 70 4,18 250 7,90 850 14,6
5,5 1,17 13,0 1,8 30 2,73 75 4,33 300 8,66 900 15,0
6,0 1,23 14,0 1,87 32 2,82 80 4,48 350 9,35 950 15,4
6,5 1,27 15,0 1,93 34 2,91 85 4,61 400 10,00 1000 15,8
7,0 1,32 16,0 2,00 36 3,00 90 4,75 450 10,60 1050 16,2
7,5 1,37 17,0 2,06 38 3,08 95 4,87 500 11,20 1100 16,6
La vitesse d’écoulement de l’eau est surtout importante dans les colonnes de chute.
Nous nous efforçons d’obtenir une vitesse de 12 m/s, en assurant la ventilation au moyen d’un dia-
mètre adapté.
Lorsqu’on opte pour la ventilation primaire (maximum 2 étages), le diamètre du pied de chute sera
identique au diamètre de la ventilation primaire.
À partir de 3 étages, on opte toujours pour la ventilation secondaire. La même règle s’applique ici
aussi pour la détermination du diamètre car la colonne de chute bénéficie en fait d’une ventilation
primaire.
Colonne de chute avec ventilation primaire Colonne de chute avec ventilation secondaire
Ø colonne capacité max. Ø colonne capacité max.
de chute Ø ventilation d’évacuation de chute Ø ventilation d’évacuation
Qc Qc
63 mm 63 mm 0,5 l/s 63 mm 50 mm 0,7 l/s
75 mm 75 mm 1,3 l/s 75 mm 50 mm 1,7 l/s
90 mm 90 mm 2,0 l/s 90 mm 50 mm 2,6 l/s
100 mm * 100 mm 2,7 l/s 100 mm * 50 mm 3,5 l/s
110 mm 110 mm 4,0 l/s 110 mm 50 mm 5,2 l/s
125 mm 125 mm 5,8 l/s 125 mm 75 mm 7,6 l/s
160 mm 160 mm 9,5 l/s 160 mm 90 mm 12,4 l/s
200 mm 200 mm 16,0 l/s 200 mm 110 mm 21,4 l/s
68
Exemple
1 baignoire 1 l/s
2 lavabos (0,5 l x 2 =) 1 l/s
1 douche 0,5 l/s
1 évier 1 l/s
––––––
Débit de pointe Qp = 3,5 l/s
Le diamètre des tuyaux de descente des eaux pluviales est déterminé par le débit maximum pré-
visible.
Même si notre petit pays présente des différences entre régions, nous appliquons un débit de 3 litres/
min/m2.
Nous suivons en cela la norme belge NBN 306.
Surface de toiture Surface de toiture
Une étude plus approfondie a été réalisée par
le CSTC et publiée dans la Note d’information
technique n° 108.
69
Par surface de toiture, on entend toujours la projection horizontale de cette surface. Nous ne tenons
donc pas compte de la pente, mais uniquement de la longueur x la largeur.
Exemple
Pour évacuer l’eau d’une toiture de 160 m2, directement raccordée au canon de gouttière, un tuyau
de descente de 150 mm peut suffire.
C’est surtout pour les toitures de grandes dimensions qu’il est conseillé de répartir les descentes.
Pour évacuer une même surface, nous pourrions opter pour 2 tuyaux de descente de 100 mm
raccordés directement parce que chacun des tuyaux ne recevra que l’eau de 80 m2 de toiture.
Les normes DIN 18460 et DIN 1986 proposent un graphique particulièrement utile. A l’horizontale,
on trouve la surface de toiture en m2.
Dans le haut de l’axe vertical, on trouve à gauche le diamètre du tuyau et à droite le Ø de la gouttière
pendante.
70
Remarques
– Quand on est obligé de placer une descente d’eaux pluviales à l’intérieur, on ne peut pas choisir
des tuyaux de qualité eaux pluviales. Étant donné l’obligation de rendre toutes les évacuations
étanches tant aux odeurs qu’à l’eau, il faut choisir une évacuation de qualité sanitaire, c’est-à-dire
avec une paroi plus épaisse et de meilleurs raccords.
– Pour éviter les nuisances acoustiques, il est souhaitable de placer une isolation acoustique autour
des tuyaux. Certains fabricants fournissent un programme d’évacuation à atténuation sonore in-
tégrée.
– Il est conseillé de protéger dans le bas toutes les descentes d’eaux pluviales placées contre un
mur de façade en y plaçant un dauphin résistant aux chocs.
71
Exercices pratiques
Ø 100
Ø 125
Ø 90
La deuxième colonne du tableau indique un diamètre de 70 mm pour une surface de 54 m2. Selon
le matériau choisi, nous arrondissons à la première dimension commerciale supérieure.
Comme l’évacuation des eaux pluviales est raccordée directement à la gouttière, nous cherchons
dans la 1ère colonne une surface de toiture supérieure à 54 m2.
Ici aussi, nous allons arrondir au diamètre suivant existant, selon le matériau choisi.
72
Nous cherchons dans notre tableau une valeur supérieure à 99 m2.
Nous trouvons 113 m2 et un Ø de 100 mm.
La pente est de 2 % et nous distinguons les tronçons A-B et B-C dans la conduite.
Le tronçon de conduite A-B évacue l’eau d’une surface de toiture projetée de 54 m2.
Comme notre tableau est établi en l/s, nous divisons 162 l par 60 et nous trouvons 2,7 litres/seconde.
La première valeur suivante supérieure à 2,7 l/s dans le tableau = 3,49 l/s à une vitesse d’écoule-
ment de 0,93 m/s.
Nous prenons Ø 90 mm.
Le tronçon de conduite B-C doit évacuer l’eau de l’ensemble de la surface de toiture = 153 m2.
Nous commençons par déterminer le débit de pointe 153 x 3 litres = 459 l/min ou 7,65 l/s, Qp = Q.
Nous cherchons un nombre Q > 7,65 et nous trouvons 9,24 l/s à une vitesse de 1,19 m/s.
73
IX.2.2. SIPHONNAGE
Pour évacuer l’eau de grands pans de toiture, on peut utiliser un système spécial qui évacue rapide-
ment l’eau de pluie de la toiture, par siphonnage.
Il existe des naissances d’eau pluviale de conception spéciale qui se remplissent entièrement en
cas de forte pluie.
SOURCE: GEBERIT -
MACHELEN
La naissance d’eau pluviale est raccordée à une conduite posée à l’horizontale qui se remplit en-
tièrement elle aussi.
La conduite horizontale se prolonge jusqu’à une colonne de chute. La partie supérieure de notre
colonne se remplit également complètement d’eau en cas d’averse abondante.
Un bouchon hydraulique se forme et se déplace vers le fond, créant une force d’aspiration. Sous
l’effet de cette dépression, l’eau présente en toiture est aspirée.
La colonne de chute a un diamètre plus large dans le bas afin d’égaliser la pression.
L’avantage de ce système est que les diamètres des tuyaux des colonnes de chute sont nettement
plus petits. Un autre avantage est que l’on peut utiliser des parties horizontales sans pente.
Comme les conduites sont entièrement remplies et que l’eau s’écoule à grande vitesse, toutes les
saletés sont emportées et ce système est en quelque sorte autonettoyant.
La capacité d’évacuation des naissances d’eau pluviale varie entre 6 litres par seconde et 12 litres
par seconde (environ 21 m3, jusqu’à 43 m3 par heure).
74
Fonctionnement
Lorsque les précipitations sont peu abondantes, la naissance d’eau pluviale n’est pas complètement
remplie.
La garde d’eau nécessaire à la création d’une dépression ne se forme pas et la naissance d’eau
pluviale fonctionne comme un moignon normal.
L’eau est évacuée par gravitation (pesanteur).
crapaudine
entonnoir Pluvia
En cas de pluie persistante, la naissance d’eau pluviale se remplit entièrement, une occlusion d’air
se produit et une garde d’eau se forme.
crapaudine
entonnoir Pluvia
Pour garantir un bon fonctionnement, il faut une hauteur statique minimum (hauteur du bâtiment).
La hauteur statique des colonnes de chute dont le diamètre ne dépasse pas 75 mm doit être d’au
moins 3 mètres. À partir d’un diamètre de 90 mm, il faut une hauteur statique de 5 mètres.
75
Structure de toiture
Si l’on ne tient pas compte de cette recommandation, on risque une accumulation excessive d’eau
en toiture au point que la structure risque de céder sous ce poids énorme.
Couverture de toiture
L’emplacement des naissances d’eau pluviale est à étudier mais dépend toujours de la pente et de
la surface totale du toit.
Conformément à la norme belge NBN 306, nous tenons compte d’une quantité d’eau à évacuer
de 3 litres par minute par m2 de surface de toiture, soit 0,05 litre par seconde par m2 de surface de
toiture.
On prend comme règle pratique que la distance entre les deux naissances est de 15 mètres au
maximum.
Exemple de conception
Débit à évacuer :
litres
420 m2 x 0,05 l/s/m2 = 21 litres/seconde/m2 x ––––––– = litres par seconde
sec. / m2
Dans cet exemple, on choisit quatre naissances d’eau pluviale ayant chacune une capacité
d’évacuation de 6 litres par seconde (au total 24 litres par seconde). On peut ainsi les espacer de
15 mètres.
76
Dessin 4 naissances
OUI
Si l’on décidait de placer deux naissances d’eau pluviale ayant chacune une capacité d’évacuation de
12 litres par seconde (au total 24 litres par seconde), la distance entre les deux points d’évacuation
serait trop grande.
Dessin 2 naissances
NON
Calculs
Les calculs des systèmes d’évacuation des eaux pluviales par siphonnage sont réalisés manuellement
ou sur ordinateur par un bureau d’étude ou par le fabricant du système choisi.
77
78
79
Imprimerie Schaubroeck, Nazareth
80
Manuels
L’installateur sanitaire