le futur comme
laboratoire
clotilde marnez
dnsep 2012 - esad-gv
introduction I
utopie
La dénomination science-fiction passe dans le langage courant
en 1929, suite à la publication d’un article de Hugo Gernsback,
paru dans le premier numéro de Pulp magazine. Mais l’apparition
de la science-fiction n’est pas un événement spontané du XXe
siècle, mais la rencontre de plusieurs questionnements et de
plusieurs procédés narratifs, présents depuis bien plus longtemps.
Jorges Luis Borges dans Kafka et ses prédécesseurs [1] nous dit que
c’est une fois l’appellation science-fiction établie, que des textes
antérieurs sont apparus comme précurseurs. Certains, comme
Jacques Baudou [2], font remonter les enjeux de la science-fiction
aux mythes antiques. Cette hypothèse, étonnante pour cet art
de la projection futuriste, paraît néanmoins assez évidente dans
sa volonté d’explorer les possibles et de répondre à des questions
ontologiques, telles que l’existence, la durée et le devenir. Rien ne
stimule plus l’imagination que l’inexploré et le mystérieux, qui
offrent un nombre presque illimité de possibles. Mais aussi
peut-être parce que l’inconnu est incertain et donc difficile
à supporter par l’esprit humain. Les voyages fantastiques de
l’Antiquité sont actualisés par les écrivains de science-fiction.
L’Odyssée d’Homère, est re-visitée par Dan Simmons, dans son
diptyque Ilium (2003) et Olympos (2005), par Catherine L. Moore
dans l’Aventurier de l’espace, et dans le dessin animé Ulysse 31.
Les frontières de l’humanité se sont étendues de la Méditerranée
au cosmos.
[1] Jorges Luis Borges, Kafka et ses [3] Fredric Jameson, Archéologues du futur,
prédécesseurs, Autres Inquisitions, Tome 1, Le Désir nommé utopie, Max Milo
1952. éditions, 2005.
[1] «Le temps des révolutions démocrati- [2] Zardoz, réalisé par John Boorman, 1974
ques », article sur le site de l’exposition
Utopie, la quête de la société idéale en
Occident, BNF, 2000.
http://expositions.bnf.fr/utopie/arret/d3/
index.htm
consulté le 11 novembre 2011
utopie du futur 4
[1] Hervé Lagoguey, « Etres naturels et artifi- [2] Darko Suvin cité par Peter Fitting :
ciels dans l’univers de Philip K. Dick : une la science-fiction est la «littérature de
(r)évolution aux frontières de l’humain », la connaissance distanciée», dans « Uto-
revue Alliage n°60. pies/Dystopie/science-fiction : l’interaction
de la fiction et du réel », Alliage n°60.
utopie du futur 6
futur
L’anticipation est un processus narratif qui consiste à projeter
dans un futur possible un fait, le plus souvent scientifique, afin
de l’extrapoler dans le temps. Mais c’est surtout un genre
littéraire qui prospère en Europe de la fin du XIXe siècle à
la Première Guerre Mondiale. Cette période est marquée par
la révolution industrielle. Le progrès est majoritairement perçu
comme un heureux processus inéluctable dont la clef se trouve
dans les sciences — dont les sciences sociales en pleine essor.
Le terme anticipation est empreint de cette volonté de percevoir
le futur en avance, de le prévoir. Jules Verne (Le Voyage de la terre
à la lune (1865)) et H.G. Wells (L’Homme invisible (1897), La Guerre
des mondes (1898), Les Premiers Hommes dans la lune (1900)), sont
les figures de proue de ce mouvement.
Les principaux thèmes de la science-fiction sont déjà là :
le voyage dans le cosmos et le temps,
les robots, les extraterrestres…
et d’autres moins utilisés aujourd’hui,
mais toujours aussi célèbres, comme
le «savant-fou». On retrouve ces
leitmotivs, épisodiquement, plus tôt
dans l’histoire.
En 1740, Louis-Sébastien Mercier
écrit L’An 2440, rêve s’il en fut jamais,
Le canard Digérateur (1738), de
premier roman reposant sur un procédé
Jacques de Vaucanson, pose déjà la
question du robot comme remplaçant d’anticipation. Le Voyage dans la Lune &
infaillible du naturel. Il peut « digérer »
sans fin n’importe quel aliment.
Histoire comique des états et empires du Soleil
(1655) de Cyrano de Bergerac ou dans
le roman gothique Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818), de
Mary Shelley, ne sont pas des récits d’anticipation à proprement
parler, mais on y apprécie déjà la dualité du rapport à la science,
toujours d’actualité dans la science-fiction moderne : un rapport
futur 7
[1] Annick lantenois, Le vertige du funambule. en Suisse, se définit comme « une fondation
Le design graphique entre économie et à but non lucratif qui poursuit une double
morale, Cité du design et Editions B42, Paris, vocation de musée grand public et de centre
2010, p.26. de recherche spécialisé.»
http://www.ailleurs.ch/index.
[2] La Maison d’ailleurs, Musée de la scien- php?s=fr&m=3
ce-fiction, de l’utopie et des voyages consulté le 20 février 2012
extraordinaires, située à Yverdon-les-Bains,
ii.
le futur comme
laboratoire
le futur comme laboratoire 10
laboratoire
Le passage de l’anticipation à la science-fiction atteste d’une
évolution vers une réflexion plus « mature » mais marque aussi
le passage à l’ère étasunienne de la projection scientifique. L’Europe,
traumatisée par la Première Guerre mondiale, doit se reconstruire,
alors que les États-Unis dominent désormais le monde économi-
quement et technologiquement. Ils sont devenus le pays de l’avenir.
Mais ce passage est marqué par le changement du statut des
techniques dans le récit. Bien que l’on ressente déjà les préoccu-
pations pour les sciences et leurs évolutions possibles, dans certains
romans d’anticipation, elles ne restent souvent que « solide vernis
de véracité » [1], une excuse au merveilleux, nous dit Raphaël Colson
et André-François Ruaud. La science-fiction n’a pas oublié d’exploiter
cette capacité qu’ont les anticipations scientifiques à créer des
situations grandioses et étranges mais dans un véritable souci de
vraisemblance. Les sciences sont pensées dans ses évolutions
exponentielles possibles et donc extrapolées.
Sylvie Allouche dans son texte pour la revue Alliage n°60 [2],
cite le philosophe Paul Ricœur. D’après lui, la science-fiction est
un laboratoire de recherches des sciences et de leurs usages. La
fiction sert de gigantesque laboratoire de recherche scientifique :
[1] Raphaël Colson et André-François Ruaud, [2] Sylvie Allouche, « Identité, ipséité et corps
La Science-fiction les frontières de la mo- propre en science-fiction, une discussion à
dernité, Editions Mnemos, Paris, 2008. partir de Paul Ricœur, Derek Parfit et Greg
Egan », revue Alliage n°60.
laboratoire 11
[1] Frédéric Jameson, Archéologues du futur, [2] Cowboys & envahisseurs réalisé par
Tome 1, Le Désir nommé utopie, Max Milo Jon Favreau, sorti le 29 juillet 2011.
éditions, 2005.
le futur comme laboratoire 12
Le film Auprès de moi toujours (Never let me go) [1], raconte l’histoire
de trois jeunes gens, issus du clonage humain, élevés dans le but de
donner leurs organes, une fois arrivés à l’âge adulte. À en juger par les
tenues et les décors, l’action semble se dérouler dans les années 1970.
Le choix de cette époque est particulièrement intéressant puisqu’il
témoigne d’une certaine vraisemblance. En effet, dans les années
1960, la science du clonage a déjà atteint une certaine maturité.
Le premier clone, celui d’une carpe, est réalisé en 1963. L’auteur nous
montre ce qu’aurait été notre société si la déontologie n’avait pas
empêché une telle pratique. Le parallèle avec le monde réel est
rendu plus évident.
L’action du film à petit budget, Another Earth [2], se déroule dans
le présent. Le film tire son caractère spectaculaire de la banalité de
ses décors et de ses paysages, surplombés par une anti-terre.
L’anti-terre est une théorie émise pour la première fois par Pythagore,
selon laquelle il pourrait exister un astre similaire à notre planète
mais invisible car, diamétralement opposé à la terre par rapport au
soleil. L’impossibilité de cette théorie a été prouvée mais perpétue
le rêve de la rencontre, semblable, d’un autre dans l’univers.
[1] Auprès de moi toujours (Never let me go), [2] Another Earth, réalisé par Mike Cahill,
réalisé par Mark Romanek, sorti en 2010. sorti en 2011.
D’après le livre de Kazuo Ishiguro du même
titre (2005). [3] Jean-Michel Salanskis, « Fiction
des mondes », Alliage n°60.
laboratoire 13
inspiration ?
La science-fiction rêve donc les sciences de demain et les retombées
sociologiques qui en découleront. Elle tente de prédire nos futurs
usages avec une telle justesse que ces récits ont parfois des échos
dans la réalité.
Les année 1980, marquent l’entrée dans un âge d’or de la science-
fiction. La réflexion scientifique de ces récits a atteint une grande
maturité et une grande vraisemblance. C’est à cette époque
qu’apparaît le courant de science-fiction Cyberpunk.
Ses récits questionnent les évolutions possibles des technologies
numériques, des mass media, de la robotique et des métavers —
univers virtuels (questionnés dans des films comme ExistenZ ou
Matrix). Ces anticipations sont rarement réjouissantes, et les happy
end rares! Comme l’indique leur slogan: No Future ! Ces récits sont
pourtant réputés pour être d’une grande vraisemblance et connais-
sent souvent des échos dans le réel. Les récits de Cyberpunk présen-
taient, par exemple, des interfaces virtuelles que nous pouvons
aujourd’hui identifier comme la version encore imaginaire des
réalités virtuelles. Mais est-ce une analyse fine et juste des dérives
latentes des technologies qui aurait permis au Cyberpunk de connaî-
tre ces échos dans la réalité ? Ou ces récits influenceraient-ils
l’avenir en servant de sources d’inspiration et de réflexion?
André-Claude Potvin défend dans sa thèse [2] l’idée que les récits
de Cyberpunk ont influencé la construction des espaces de réalité vir-
tuelle. Il appuie sa théorie par l’étude de plusieurs œuvres Cyberpunk
dont Duel aérien de William Gibson, chef de file de ce mouvement.
[1] Etienne Mineur, « Interfaces homme ma- [2] André-Claude Potvin, L’apport des récits
chine dans les films de science-fiction », cyberpunk à la construction sociale
sur le blog Archives de l’auteur. des technologies du virtuel, 2002.
http://www.my-os.net/blog/index. http://www3.sympatico.ca/acpotvin/
php?2011/08/03/1597-interfaces-hom- maitrise.html
me-machine-video
le futur comme laboratoire 16
genre populaire
Les auteurs de science-fiction peuvent traiter de questions
scientifiques complexes, mais leur but est avant tout de divertir. Ce
genre semble donc attaquer sur deux front, a priori incompatibles :
le traitement de notions scientifiques pointues et le divertissement
populaire. Il est intéressant de constater que, bien que très éloi-
gnées, fiction et sciences font bon ménage et même s’enrichissent
dans la science-fiction. La fiction permet de contextualiser la science,
la rendant ainsi plus compréhensible.
Dans une interview, l’écrivain Jean-Marc Ligny explique qu’il n’a
pas peur de traiter des notions très complexes dans ces livres de
science-fiction, même lorsqu’ils sont destinés au jeune public et
que ce genre littéraire permet de sensibiliser les lecteurs à des
notions aussi complexes que le paradoxe de Langevin ou la théorie
de la relativité et cela sans aucun problème [1] . Cette volonté de
vulgarisation des sciences se ressent dans le choix des supports
investis par la science-fiction. L’anticipation semble déjà guidée
par une véritable volonté, de la part des auteurs du genre, de
sensibiliser le plus grand nombre aux sciences et à ses enjeux.
H. G. Wells et Isaac Asimov écrivaient d’ailleurs des livres de vulgari-
sation scientifique en parallèle de leur pratique de romancier.
[1] Raphael Colson et André-François Ruaud, [2] Raphael Colson et André-François Ruaud,
science-fiction, les frontière de science-fiction, les frontière de
la modernité, les Editions Mnemos, la modernité, les Editions Mnemos,
Paris, 2008, p.199 Paris, 2008, p.200
genre populaire 21
expérimentation
[1] Description extraite du film A Scanner [2] László Moholy-Nagy, « Nouvelle méthode
Darkly, réalisé par Richard Linklater, 2006, d’approche. Le design pour la vie », extrait
00:05:13min. de Peinture photographie film et autres
écrits sur la photographie, 1925.
expérimentation 27
[1] Exposition Galactic Hits, Musiques et [2] Tron 2, l’héritage, réalisé par Joseph
science-Fiction à La Maison d’ailleurs, Kosinski, 2011.
du 7 mars 2010 au 1er août 2010.
http://www.ailleurs.ch/index.
php?s=fr&m=11&pid=62
expérimentation 29
témoins
C’est dans le but de conserver ces symboles, ces « outils histori-
ques » que l’Agence Martienne [1] à Marseille et la Maison d’ailleurs
qui conserve plus de 70 000 objets et images relatives à la question
de la science-fiction. Ce fond documentaire apparaît passionnant
à étudier en tant qu’archéologie de nos rapports au futur et aux
sciences. Ils appartiennent à une histoire des futurs dépassés.
La science-fiction accompagne les évolutions des sciences et cristal-
lise les peurs et les espoirs qu’elles suscitent. Le voyage fantastique
est un film réalisé par Richard Fleischer en 1966, inspiré d’un
roman d’Isaac Asimov du même titre [2]. Il raconte comment
un groupe de scientifiques est réduit à la taille d’un microbe
afin de soigner un illustre chercheur d’une hémorragie cérébrale.
Comme le dit le texte d’introduction, avant le générique :
« Aux nombreux médecins, techniciens et chercheurs scientifi-
ques, dont le savoir et la perspicacité nous ont guidés pour ce
film ». Ce film a été inspiré par les progrès scientifiques, qui nourris-
sent la science-fiction et son imagerie. Celle-ci a été guidée par les
progrès de l’image endoscopique, popularisée à l’époque par les
magazines. Or, après plus de 40 ans d’usage médical courant de
cette pratique, elle n’a aujourd’hui plus grand chose de révolution-
naire ou de fascinant bien que restant très intéressante.
[1] Site internet de l’Agence Martienne [2] Le voyage fantastique, Isaac Asimov, 1966.
à Marseilles : http://www.agence-mar-
tienne.fr/
consulté le 23 novembre 2011
témoins 31
L’Homme qui rétrécit, réalisé par Les Kaijû («animal étrange»), monstres du
Jack Arnold (1957), raconte comment, cinéma japonais — auxquels appartient le
à la suite d’un contact avec un mystérieux célèbre Godzilla — symbolisent la menace
brouillard radioactif le héros, Scott Carey environnementale et nucléaire.
rétrécit. On le voit rapetisser jusqu’à atteindre
une taille si petite qu’une simple araignée re-
présente un danger mortel. Le film se termine
alors que résigné, il s’apprête à entrer dans
la dimension de l’infiniment petit.
Des monstres attaquent la ville, réalisé par The Toxic Avenger, par Lloyd Kaufman et
Gordon Douglas (1954). Une bombe nucléaire Michael Herz, 1985.
a provoqué des mutations de la taille des Le super-héros monstrueux est né
insectes. de l’exposition à une matière nucléaire.
japon
Si la science-fiction accompagne
les évolutions des sciences, elle
accompagne aussi celles des sociétés.
La science-fiction s’est donc étendue
sur le monde en accompagnant
l’émergence de nouvelles puissances
Albator (1969) économiques. Tout les pays y sont
sensibles. L’exemple le plus
remarquable reste le Japon.
L’iconographie contemporaine
de science-fiction est très marquée
par cette culture.
La Loi fondamentale pour la science
et la technologie, votée en 1995 par
Capitaine Flam (1979)
le gouvernement japonais, vise à
orienter toute l’économie vers le développement des sciences.
Dans un tel contexte, la société ne peut être que concernée par
les évolutions technologiques. Le Japon est un pays où le progrès
et la technologie sont toujours perçus comme des idéaux.
Pinar & Viola sont passionnées par la perspec- Le manifeste : « Ecstatic surface design. Scans
tive du futur. Elles investissent les technologies of the contemporary visual culture » expose
les plus récentes et étudient les images qu’elles l’ensemble de leurs revendications.
créent. Elles s’intéressent aussi à l’imagerie
populaire qui découlent de ces nouveaux outils
et des nouveaux usages.
bibliographie
bibliographie 58
livres
sites internet
L’agence Martienne :
http://www.agence-martienne.fr/
Le Droïde enchainé :
http://www.ledroideenchaine.com
Ecrans :
http://ecrans.fr
La Maison d’aileurs :
http://www.ailleurs.ch/
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Composé en :
FF Thesis
Impression sur :
ESAD GV, Valence
Merci à :
Alexis Chazard
David Poullard
Gilles Rouffineau
Annick Lantenois
Samuel Vermeil
Luc Dall’armellina
Anne Chenet
et le design ? 64
64