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LA DAME DE FER DE PARIS

Sommaire

I. Gustave Bönickhausen deviens Eiffel


 Vie et education
 Oeuvres
II. Contexte socio - culturel de la conception de la Tour Eiffel
III. La tour Eiffel – un objet controverse
IV. Le Chantier
V. La Tour au fil du temps
VI. Résumé de la Tour Eiffel en chiffres
I

Gustave Bönickhausen deviens Eiffel

 Vie et education

Alexandre Gustave Eiffel est né le 15 décembre 1832 à Dijon (Côte-d'Or) et mort le 27

décembre 1923 à Paris dans une famille aisée d’un père officier et une mère femme d’affaires.

Sa mère étant trop occupée Gustave a été élevé par des nourrices et ensuite par sa grand-

mère.

Il a fait ses études secondaires au Collège Royal de Dijon. C’est un élève moyen qui réussit

plutôt mieux dans les matières littéraires que scientifiques.

En 1852 il se présente pour la deuxième fois au concours d’entrée à L’école

Polytechnique. Il échoue a l’examen oral et intègre L’école Centrale des Arts et

Manufactures ou il doit choisir entre métallurgie, mécanique, constructions civiles et chimie

et il choisit cette dernière avec l’arrière-pensée a un oncle a soi qui était un chimiste répute.

Toutefois, son père n’a pas été d’accord avec son option et Gustave devra choisir une autre

carrière. C’est sans hésitation il s’orientera vers la construction métallique.

Même s’il avait en général des bonnes notes, celui-ci éprouve des difficultés en dessin, une

des matières importantes dans cette école pour ceux qui s’apprêtent à devenir

constructeur.
Un ancêtre allemand de Rhénanie de Gustave s’installe à Paris au début du XVIII éme

siècle, et puisque les français avaient du mal à prononcer le nom réel - Bönickhausen - de

Gustave, il l’appela Eiffel.

Ce nom a son origine dans le lieu de naissance de cet ancêtre – la région allemande d’Eifel.

C’est ainsi que Gustave Bönickhausen deviendra officiellement Gustave Eiffel en 1879.

 Œuvres

Il sort de l'École Centrale des Arts et Manufactures en 1855, l'année même de la première
grande Exposition universelle tenue à Paris. Le jeune ingénieur va bientôt faire preuve de
ses talents.

Après avoir été employé pendant quelques mois à la poudrerie de Pussy-Les-Joyeuses


puis à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, Gustave fait la rencontre, en 1856, de
Gustave Nepveu, un entrepreneur spécialisé dans la construction métallique qui a cette
époque, grâce aux progrès de la métallurgie, connait une grande diffusion. Ce matériau
résistant, léger et facile à manipuler est bien préféré à la pierre par souci d’économie.

Sa première grande réalisation est la passerelle Eiffel à Bordeaux, réalisée en


collaboration avec Paul Regnault mais c’est Gustave qui a 26 ans seulement il assume
pleinement la direction du chantier.

1.La Passerelle Eiffel a Bordeaux de nos jours 2. Image de la passerelle Eiffel a Bordeaux en 1861
Il a alors utilisé la technique de fondation a l’air comprime lors de l’exécution des piles

tubulaires – fruit de son propre étude : Le fonçage par pression hydraulique des piles

concernant cette nouvelle technique.

Sa collaboration avec Paul Regnault au début des années 1860, l’amène à la réalisation
de Passerelle Saint-Paul et l’Observatoire Sainte Cécile à Arcachon.

1.Passerelle Saint Paul de nos jours 2.Carte postale de l’Epoque avec la Passerelle Saint Paul
2.Observatoire Sainte Cecile a Arcachon 3. Escalier de l’Observatoire Sainte Cecile

Gustave s'installera à son compte en 1864 comme « constructeur » et entama une carrière
qui allait être impressionnante. Les ponts de chemins de fer étaient son domaine de
prédilection mais il a aussi excelle dans la réalisation des charpentes métalliques et
installations industrielles, développe le concept de ponts portatifs vendus en kit dans le
monde entier.

Nous mentionnons ici les deux viaducs quasi-jumeaux le Pont Maria Pia à Porto au
Portugal et le deuxième à Garabit dans le Cantal et bien sur la structure de la Statue de la
Liberté et la Tour Eiffel.
1. Viaduc Garabit dans le Cantal, France 2.Pont Maria Pia à Porto, Portugal

C’est ainsi que Gustave Eiffel s’engage en 1887 à la réalisation des écluses du canal
Panama. En effet le percement du canal n’avance pas et Ferdinand de Lesseps renonce à
l’idée d’un canal au niveau de la mer et se résume à l’idée d’Eiffel – la construction de
grandes écluses.

Malheureusement en 1893 la société du canal entre en liquidation et malgré sa diligence,


Gustave Eiffel est inculpe pour escroquerie a cote de Lesseps père et fils, et condamne a
deux ans de prison et à 2000 francs d’amende, même si il n’y avait aucune raison en vérité.
Le jugement sera ensuite cassé par la Cour de Cassation en invoquant la prescription des
faits.

Cet évènement infortune a provoqué une véritable blessure dans son honneur et sa dignité,
ce qui déterminera Eiffel de se retirer du monde des affaires et se consacrera à la recherche
scientifique.
II

Contexte socio – culturel

L’idée même de la construction d’une tour de très grande hauteur a depuis très
longtemps hante l’imagination des hommes. Une telle construction est symbole de la force
et des difficultés surpassées, c’est comme une victoire sur la terrible loi de la pesanteur qui
attache l’homme au sol.

A l’occasion de l’Exposition Universelle en 1889, évènement qui marquait le centenaire


de la Révolution Française un concours est lancé.

L’objet de ce concours est de construire sur le Champ de Mars une tour de 125 m carrés de
côté et 300 m de haut.

Au XIX éme siècle, les ressources de la maçonnerie du point de vue de la construction


d’un édifice très élevé sont fort limitées et donc la réalisation d’une Tour de mille pieds, qui
par sa hauteur allait dépasser le double de celle que les monuments les plus élevés
construits jusqu’alors avait, s’est infiltrée dans l’esprit des ingénieurs Anglais et Américains
comme un défi bien tentant à relever.

Cet édifice, tel qu’il était projeté exigeait une matière résistante et plus économique une
matière non pas nouvelle mais qui n’avait pas encore été mise à la portée des ingénieurs et
des architectes qui avait précédé.

Dans la pensée d’Eiffel, cette œuvre colossale devrait constituer une manifestation de la
puissance industrielle que la France était, une attestation de l’immense progrès dans l’art de
la construction métallique et l’attraction de l’évènement organisé pour le centenaire de
1789.

L’idée d’une telle tour, très haute, réalisée comme un grand pylône formé de quatre poutres
en treillis écartées à la base et se rejoignant au sommet, liées entre elles par des poutres
métalliques disposées à intervalles réguliers est survenue aux deux ingénieurs principaux
en 1884 la a formé de la tour dérivant des piles des ponts que l’entreprise d’Eiffel maitrisait
parfaitement. C’est le 18 Septembre 1884 que Gustave Eiffel dépose un brevet pour une
disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes en métal, pouvant
dépasser les 300 m.

Afin de rendre cet objet plus acceptable par le publique Koechlin et Nouguier demandent à
l’architecte Stephen Sauvestre l’aide en ce qui concerne la mise en forme.

Le choix a été fait parmi 107 projets et après avoir éliminé plusieurs projets jugés comme
irréalisables et d’autres pas suffisamment étudiés, la Commission a décidé que la tour à
édifier en vue de l’exposition universelle de 1889 devait apparaitre comme « un chef
d’œuvre original d’industrie métallique et que la tour Eiffel semblait seule répondre
pleinement à ce but » ¹.

C’est donc sur la proposition, qui a gagné l’unanimité par vote, de M. Alphand, Directeur
des Travaux de la ville de Paris, que la tour à construire lors de l’Exposition Universelle de
1889 sera celle de Gustave Eiffel et son équipe composée des ingénieurs Maurice Koechlin
et Emile Nouguier et de l’architecte Stephen Sauvestre.

Le 8 Janvier 1887 Eiffel reçoit une subvention de 1 500 000 francs, échelonnée en 3 termes
dont le dernier échéant a la réception de la tour, l’autorisation d’exploiter la tour pendant
toute la durée de l’Exposition, tant du point de vue de l’ascension du public qu’au point de
vue de l’installation de restaurants, cafés ou autres établissements analogues, sous la double
condition que le prix de l’ascension serait limitée, les jours ordinaires 5 francs pour le
sommet et a 2 francs pour le premier étage, et le dimanche et les jours fériés, à 2 francs
pour le sommet et 1 franc pour le premier étage, et que les concessions de cafés,
restaurants, etc. seraient approuvés par le Ministre, tout ceci valable pour 20 ans à compter
du 1 Janvier 1890. Après cette période la Tour deviendra la propriété de la ville de Paris.
III.

La Tour Eiffel – un oeuvre controversé

 Image conceptuelle – la hauteur de la tour à construire par rapport aux plus haut bâtiments de l’époque

Mis à part les sceptiques qui avait contesté la possibilité d’exécution un projet si nouveau
et si gigantesque il y a eu une véritable révolte de la part des artistes.

Le 14 février 1887, « Le Temps » publie un manifeste signé par des « personnalités du


monde des arts et des lettres.

« Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la


beauté, jusqu’ici intacte, de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation,
au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire français menacés, contre
l’érection, en plein cœur de notre capitale, de l’inutile et monstrueuse Tour Eiffel, que la
malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d’esprit de justice, a déjà baptisée du
nom de « Tour de Babel ».

Sans tomber dans l’exaltation du chauvinisme, nous avons le droit de proclamer bien haut
que Paris est la ville sans rivale dans le monde. Au-dessus de ses rues, de ses boulevards
élargis, du milieu de ses magnifiques promenades, surgissent les plus nobles monuments
que le genre humain ait enfantés. L’âme de la France, créatrice de chefs-d’œuvre,
resplendit parmi cette floraison auguste de pierres. L’Italie, l’Allemagne, les Flandres, si
fières à juste titre de leur héritage artistique, ne possèdent rien qui soit comparable au
nôtre, et de tous les coins de l’univers Paris attire les curiosités et les admirations.

Allons-nous donc laisser profaner tout cela ? La ville de Paris va-t-elle donc s’associer
plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines,
pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer ?

Car la Tour Eiffel, dont la commerciale Amérique elle-même ne voudrait pas, c’est, n’en
doutez point, le déshonneur de Paris. Chacun le sent, chacun le dit, chacun s’en afflige
profondément, et nous ne sommes qu’un faible écho de l’opinion universelle, si
légitimement alarmée. Enfin lorsque les étrangers viendront visiter notre Exposition, ils
s’écrieront, étonnés : « Quoi ? C’est cette horreur que les Français ont trouvée pour nous
donner une idée de leur goût si fort vanté ? » Et ils auront raison de se moquer de nous,
parce que le Paris des gothiques sublimes, le Paris de Jean Goujon, de Germain Pilon, de
Puget, de Rude, de Barye, etc., sera devenu le Paris de M. Eiffel.

II suffit d’ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer un


instant une tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu’une gigantesque
cheminée d’usine, écrasant de sa masse barbare Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, le dôme
des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures
rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et pendant vingt ans, nous verrons
s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, nous verrons
s’allonger comme une tache d’encre l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle
boulonnée…C’est à vous, Monsieur et cher compatriote, à vous qui aimez tant Paris, qui
l’avez embelli, qu’appartient l’honneur de la défendre une fois de plus. Et si notre cri
d’alarme n’est pas entendu, si nos raisonnements ne sont pas écoutés, si Paris s’obstine dans
l’idée de déshonorer Paris, nous aurons, du moins, vous et nous, fait entendre une
protestation qui honore »1

La réponse apportée par G. Eiffel lors des protestes contre La tour a été des plus
savoureuses.

Tout d’abord il exprima son étonnement vis-à-vis de certains des noms qui ont signé
cette lettre, en faisant référence à M. Charles Garnier qui a même fait partie de la
commission qui a approuvé le projet. Eiffel dit ne pas comprendre la réaction tardive de M.
Garnier, le fait étant consomme et la tour étant mise en exécution.

D’autre part, il trouve que cette révolte n’est pas fondée sur des vrais arguments, les
artistes la traite d’inutile, monstrueuse, horreur mais sans l’avoir vue.

« Je vous dirai toute ma pensée et toutes mes espérances. Je crois, pour ma part, que la
Tour aura sa beauté propre. Parce que nous sommes des ingénieurs, croit-on donc que la
beauté ne nous préoccupe pas dans nos constructions et qu’en même temps que nous
faisons solides et durables, nous ne nous efforçons pas de faire élégant ? Est-ce que les
véritables conditions de la force ne sont pas toujours conformes aux conditions secrètes de
l’harmonie ?

Le premier principe de l’esthétique architecturale est que les lignes essentielles d’un
monument soient déterminées par la parfaite appropriation à sa destination. Or de quelle
condition ai-je eu, avant tout, à tenir compte dans la Tour ? De la résistance au vent.

Eh bien ! je prétends que les courbes des quatre arêtes du monument, telles que le calcul
les a fournies, qui, partant d’un énorme et inusité empâtement à la base, vont en s’effilant
jusqu’au sommet, donneront une grande impression de force et de beauté ; car elles
traduiront aux yeux la hardiesse de la conception dans son ensemble, de même que les
nombreux vides ménagés dans les éléments mêmes de la construction accuseront fortement
le constant souci de ne pas livrer inutilement aux violences des ouragans, des surfaces
dangereuses pour la stabilité de l’édifice.

Il y a, du reste, dans le colossal, une attraction, un charme propre, auxquels les théories
d’art ordinaires ne sont guère applicables. Soutiendra-t-on que c’est par leur valeur
artistique que les Pyramides ont si fortement frappé l’imagination des hommes ?

1 Lettre adressée à M. Alphand, 14 Février 1887


Qu’est-ce autre chose, après tout, que des monticules artificiels ? Et pourtant, quel est le
visiteur qui reste froid en leur présence ? Qui n’en est pas revenu rempli d’une irrésistible
admiration ? Et quelle est la source de cette admiration, sinon l’immensité de l’effort et la
grandeur du résultat ?

La Tour sera le plus haut édifice qu’aient jamais élevé les hommes – ne sera-t-elle donc
pas grandiose aussi à sa façon ? Et pourquoi ce qui est admirable en Égypte deviendrait-il
hideux et ridicule à Paris ? Je cherche et j’avoue que je ne trouve pas. »2

2 Extrait de la déclaration de Gustave Eiffel suite à la lettre du 14 Février 1889


IV.

Le Chantier

La Tour allait etre placée dans l'axe du Champ de Mars et, comme celui-ci est incliné à
45° sur la méridienne, il en résulte que les quatre piles de la Tour se trouveront très
exactement aux quatre points cardinaux. Les deux piles en avant, vers la Seine, sont Nord et
Ouest, 1 et 2, celles en arrière sont Est et Sud, 3 et 4.

Image du debut des travaux – les fondations, 1887


Image des travaux de pour les fondations - les arbaletriers

En ce qui concerne les piliers, il n’y eut pas de difficultés pour la construction des piliers
2 et 3, du côté du Champ-de-Mars, en revanche côté Seine, les piliers 1 et 4 nécessitèrent
des fondations à l’air comprimé à l’aide de caissons de tôle enfoncés à 5 m sous l’eau.

La construction métallique de la Tour Eiffel a été une merveille de précision.

Pour faire l'étude de la Tour, ont été a employé 5.000 feuilles de dessin d'atelier de 1
mètre de large sur 0m, 80 de hauteur. Quarante dessinateurs et calculateurs ont travaillé
pendant deux ans aux études des 13.000 pièces différentes qui composent la Tour. Chacune
de ces 15.000 pièces métalliques a exigé un dessin spécial afin de déterminer leurs
dimensions et notamment la position exacte des trous destinés aux rivets. Pour assembler
ces 18.038 morceaux de fer, on a employé 25.000.000 de rivets.
La difficulté du montage du 1er étage résidait dans le départ à la base des arbalétriers.

En effet, il fallait les mettre dans une position inclinée « en porte-à-faux » pour qu’ils
rencontrent les poutres horizontales du 1er étage. Pour réaliser cet assemblage, les
ingénieurs utilisèrent des vérins hydrauliques qui assuraient le mouvement de chaque pied
et mirent surtout en place un dispositif original d’échafaudage surmonté de boîtes à sable
qui se vidaient pour régler l’inclinaison des arbalétriers. Aujourd’hui, les vérins n’existent
plus, mais une reconstitution, réalisée en 1995, est exposée dans le pavillon Ferrié au 1er
étage de la Tour.

Image de la construction metallique pendant les travaux 15 Mars 1888


Le 2e étage fut monté à l’aide de grues qui empruntèrent le chemin des ascenseurs. Les
pièces furent entièrement usinées aux ateliers Eiffel à Levallois et rivetées sur place. La Tour
fut montée comme un Meccano géant avec une précision remarquable, ce qui était une
grande nouveauté.

Du 2e au 3e étage, les charpentiers du ciel firent des prodiges et il n’y eut pas un seul
accident mortel pendant la construction.

Pour protéger et conserver sa robe de fer en bon état, la Tour Eiffel se couvre de
peinture. Comble de la coquetterie, la belle a besoin de trois nuances différentes de
peinture pour assurer l’homogénéité de sa couleur dans le ciel de Paris (la plus foncée en
bas et la plus claire en haut).

L'inauguration de la tour Eiffel a eu lieu le 31 mars 1889. Elle eut lieu à l'intérieur du pilier
Ouest en ce qui concerne les discours, mais au sommet de la tour pour le symbole.

Ce jour-là, Gustave Eiffel gravit les 1710 marches de la Tour pour planter à son sommet le
drapeau tricolore. Dans son ascension, il était suivi par des membres du Conseil de Paris,
dont M. Chautemps, président du Conseil municipal de Paris.

Mais ce n'est pas pour autant que la tour fut ouverte au public. En fait, il a fallu attendre le 15
mai 1889 pour que les premiers visiteurs puissent monter sur le monument.

La Tour Eiffel fut l’édifice le plus haut du monde jusqu’en 1929, date à laquelle se dressa
l’immeuble Chrysler (319 m) à New York.

Image des plus hauts bâtiments dans le monde de nos jours


IV

A l'époque, malgré la campagne de dénigrement dont elle a fait l'objet avant sa


construction, la tour a connu un très grand succès populaire.

L'effet de l'exposition universelle était important : sur les 32 millions de visiteurs, 1 sur 16 a
grimpé sur la tour, soit 2 millions de personnes, jusqu'à la fermeture de l'exposition le 31
octobre 1889.

Toutefois il s’agit d’une fréquentation exceptionnelle car les années suivantes le nombre
de visiteurs chute, avec un sursaut important en 1900, année de la nouvelle exposition
universelle de Paris, mais même pendant cette période il y eut proportionnellement bien
moins de visiteurs que ce qui était attendu. Si bien qu'en 1909, au moment de la cession
définitive de la tour Eiffel à la ville de Paris et la fin de l'exploitation par Gustave Eiffel sa
tour n'avait plus vraiment la côte et il était envisagé de plus en plus sérieusement de la
démonter.

Heureusement son intérêt scientifique sera l’élément qui sauvera la tour Eiffel. Conçue
dès le départ comme source d'expérimentation, Gustave Eiffel multiplie les autorisations
pour l'utilisation de la tour à des fins scientifiques, car pour lui si le succès populaire faiblit
sa tour ne pourra subsister que par son intérêt scientifique. Ainsi la tour devient tour à tour
un support pour :

 Une station météorologique (1889, Éleuthère Mascart)


 Une antenne hertzienne (1898, Eugène Ducretet réalise une communication
téléphonique entre la tour et le Panthéon)
 Une antenne télégraphique (1903, Gustave Ferrié établit une communication
télégraphique sans fil)
 Un laboratoire d'aérodynamisme (1909, Gustave Eiffel réalise des essais de
structures aérodynamiques)

Ce plan a fonctionné parfaitement, puisque en 1909 l'armée commence à s'intéresser à la


technologie de transmission sans fil et fait pression sur le ministre pour conserver ce pylône
gigantesque qui pourrait avoir un intérêt dans ce domaine.

A cette époque les essais ne sont pas encore probants, mais entre les demandes de
l'armée et les autres applications civiles les autorités comprennent qu'il ne faut pas
démonter la tour et en 1910 prolonge sa concession pour les 70 années à suivre, concession
qui reste au profit d'Eiffel.
Si au début elle n’était qu’une attraction, La Tour Eiffel deviens au fil du temps un
symbole de modernité et d’avant-garde. Petit à petit, son image a été associée à Paris
jusqu’à en devenir même son symbole mondial. Par un juste retour des choses, poètes,
peintres, chanteurs, chorégraphes, cinéastes et photographes lui rendent régulièrement
hommage. Elle a suscité de nombreux exploits sportifs, artistiques ou scientifiques mais a
également été témoin de folies et de défis incroyables.

De multiples événements et de nombreux exploits illustrent son histoire. En voici quelques


exemples !

 2 juillet 1889 : Visite d'Edmond et Jules Goncourt


 11 septembre 1889 Gustave Eiffel organise un diner au 1er étage de la Tour
Eiffel, en compagnie de Thomas Edison - Edison offrit à cette occasion un
phonographe, appareil dont il était inventeur et fabricant.
 1889 : Installation de l'imprimerie du "Figaro" au 2e étage de la tour. Le journal est
réellement fabriqué sur place, avec la possibilité pour les visiteurs de faire inscrire
leur nom dedans.
 1898 : Eiffel autorise l'installation d'une station météo. Il s’agit un véritable laboratoire
météo qui a été placé à son sommet sous la forme d'une plaque sur laquelle se
tenaient différents instruments de mésuse et d'une pièce contenant les appareils
enregistreurs. Il s'agit du premier observatoire de ce genre installé si haut.
 1948 les visiteurs de la tour croisèrent Bouglione et sa plus vieille éléphante (85 ans)
su premier étage. Fatiguée, celle-ci ne put monter plus haut.
 A l’occasion du gala organisé pour le lancement du film « Le jour le plus long » Edith
Piaf a été invitée à chanter sur la tour Eiffel.
 Charles Aznavour et Georges Brassens ont pratiqué leur art sur la tour Eiffel à
l'occasion du lancement de la campagne mondiale contre la faim.
 En 1983 est achevée la construction au deuxième étage de la Tour d’un restaurant
gastronomique baptisé le Jules Verne, en hommage au célèbre romancier porte-voix
du progrès littéraire, scientifique et industriel. Le chef Alain Reix dirige les cuisines.
Les clients bénéficient d’un accès privilégié par un ascenseur réservé au pilier sud.
V.

Résumé de la Tour Eiffel en chiffres

Ses dimensions

Hauteur initiale : 312 m (du sol au sommet de la hampe du drapeau)

Hauteur actuelle : 324 m (du sol au sommet des antennes)

Poids : 10 100 tonnes, dont :

Poids des charpentes métalliques : 7 300 tonnes

Hauteur du 1er étage : 57 m

Hauteur du 2e étage : 115 m

Hauteur du 3e étage : 276 m

Sa structure

Nombre de marches : 1710 (Sol-sommet) Fondations : 15m (plus grande


profondeur, piliers Nord et Ouest)
Nombre de marches : 1585 (Sol-3e étage)
Superficie au sol : carré de 125m de côté
Nombre de marches : 1130 (Sol-niveau
intermédiaire) Superficie du 1er étage : 4415m carrés

Nombre de marches : 674 (Sol-2e étage) Superficie du 2e étage : 1430m carrés

Nombre de marches : 347 (Sol-1er étage) Superficie du 3e étage : 250m carrés

Nombre de pièces de fer : 18 038 Nombre de rivets : 2 500 000


Sa construction

Début des travaux : 28 janvier 1887 (Fondations)

Début des travaux : 1er juillet 1887 (Structure métallique)

Inauguration : 31 mars 1889

Durée totale des travaux : 2 ans, 2 mois et 5 jours

Coût

Coût de la construction : 7 799 401,31 francs-or de 1889

Son fonctionnement quotidien

Nombre de projecteurs : 336

Nombre d'ampoules de scintillement : 20 000

Membres du personnel : 280

Emetteurs TV/Radios :

TV analogiques : 6

TNT : 48

Radios : 31

Nombre d'antennes : 120


Bibliographie

 La Tour de 300 mètres • Gustave EIFFEL, Paris, Lemercier, 1900 - 2 vol.


 La Tour de Monsieur Eiffel • Bertrand LEMOINE, Paris, Gallimard, 1989
 https://www.toureiffel.paris/fr/le-monument/histoire
 https://www.merveilles-du-monde.com/Tour-Eiffel/Histoire-de-la-tour-Eiffel.php

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