Vous êtes sur la page 1sur 38

Cours d’Électricité et Magnétisme

Alberto Verga
Université de Provence
IRPHÉ, 49 rue F. Joliot-Curie, BP 146,
13384 Marseille Cedex 13, France1

Septembre 2004

Cours d’électricité et magnétisme, deuxième année de la licence de


sciences et technologies de l’Université de Provence.

Table des matières


1 Repères historiques sur la notion de champ électromagnétique 2
1.1 Questions : expériences historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Exercices d’analyse vectorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2 Les lois de l’électrostatique 6


2.1 Force de Coulomb et équations du champ électrique . . . . . . . 6
2.1.1 Problèmes : charge électrique et force de Coulomb . . . . 9
2.2 Calcul du champ électrique pour différentes distributions de charges 12
2.2.1 Problèmes : électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 L’énergie électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.1 Problèmes : énergie électrostatique et équilibre des conduc-
teurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Questions supplémentaires : Électrostatique . . . . . . . . . . . . 17

3 Milieux diélectriques et conducteurs 18


3.1 Polarisation des molécules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.1 Problèmes : polarisation et interaction des molécules . . . 20
3.2 Milieux diélectriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2.1 Problèmes : diélectriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Le courant électrique et la conductivité . . . . . . . . . . . . . . 25

4 Les lois du champ magnétique 26


4.1 Magnétostatique et courant stationnaire . . . . . . . . . . . . . . 26
4.1.1 Problèmes : champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.2 Induction, équations de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.3 L’énergie électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.4 Régime quasi stationnaire, potentiel électromagnétique . . . . . . 29

5 Milieux magnétiques et ondes 30


5.1 Aimantation et matériaux magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.2 Ondes dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.3 Absorption et dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1 Mél verga@irphe.univ-mrs.fr, site web http://www.irphe.univ-mrs.fr/∼verga

1
6 Annexes 31
6.1 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6.1.1 Sites web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6.2 Unités et constantes physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
6.3 Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
6.4 Calcul vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
6.4.1 Formules vectorielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
6.5 Problèmes supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

1 Repères historiques sur la notion de champ


électromagnétique
Pour Descartes, mais ensuite aussi pour Leibniz, le monde est plein, la ma-
tière est étendue ; les actions d’un corps sur un autre se font par contact, le
monde se replie sur lui même dans sa plénitude pour se mouvoir, tout se re-
tourne en une infinie cascade des tourbillons. Pour Newton la matière est formée
d’atomes qui se déplacent dans le vide infini de l’univers. Le mouvement est le
résultat des forces, comme celles qui décrivent à la fois l’attraction des corps cé-
lestes et la chute des corps, d’où la notion d’“attraction universelle” (Principia,
1687). Mais la force d’attraction, telle qu’elle apparaı̂t dans la théorie de New-
ton, est capable d’exercer une action instantanée à distance, même en absence
de matière entre les deux corps. Ces propriétés, qui s’apparentent aux proprié-
tés occultes de la physique du temps de la scolastique, heurtent son esprit. Il
a cependant l’hardiesse intellectuelle d’en faire l’impasse, pour privilégier une
vision conforme à l’expérience et aux phénomènes. Dans son Optique il envisage
les forces d’attraction “non comme des qualités occultes, qui résulteraient de
la forme spécifique des choses, mais comme des lois générales de la nature par
lesquelles les choses même sont formées”. La difficulté de concilier l’approche
mécaniste cartésien et la force newtonienne apparaı̂t dans ce témoignage de
Musschenbroek (1739) :
On a objecté contre le système de l’attraction qu’on ne saurait
concevoir comment deux corps peuvent agir l’un sur l’autre sans
se toucher ; mais j’avoue à mon tour que je n’ai absolument aucune
idée de l’action réciproque de quelque corps que ce soit, de la force
qui les fait agir, comment cette force passe d’un corps à l’autre, ni
enfin comment elle vient à cesser d’agir. C’est un mystère qui est
au-dessus de la portée de notre entendement.
Cette difficulté va perdurer, mais aussi susciter des recherches originales,
tout le long du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ce n’est qu’après
les travaux de Franklin, Coulomb, Volta, Ampère, et les découvertes décisives
de Faraday, que Maxwell (1864) formulera la théorie complète du champ électro-
magnétique. C’est en fait Michael Faraday qui introduit ce concept fondamental
de champ, qui va progressivement remplacer en physique la notion newtonienne
de force. Une ébauche de la notion de champ de force apparaı̂t lors de son tra-
vail, inspiré par une observation d’Arago (1824), sur le phénomène d’induction.
À l’aide d’un disque de cuivre placé entre les pôles d’un aimant en fer à cheval il
observe que, dès que le disque se met en mouvement, l’aiguille du galvanomètre
dévie :

2
Ces phénomènes dépendent de la façon dont le conducteur coupe les
courbes magnétiques : j’entends par lignes de force celles tracées par
la limaille de fer, ou qui seraient tangentes à une très petite aiguille
aimantée.
Deux siècles après Descartes (1596-1650), qui avait étudié le “spectre ma-
gnétique” et donné un des premiers dessins (dessin de la limaille de fer autour de
deux aimants), Faraday reprend l’image mais pour introduire une notion nou-
velle. En effet, pour lui tout se passe comme si l’action magnétique produisait
une modification de l’espace telle que si on introduisait une petite boussole, en
chaque point une force la ferait dévier. Cette idée exprimée dès ses premières
Experimental Researches (1831), va se étoffer lors de son étude classique de
l’électrolyse (1833), dans laquelle il va s’écarter de l’idée alors répandue d’une
action locale proche des électrodes, pour lui substituer un mécanisme au sein
du liquide par l’action du champ électrique :
Le champ électrique commence par polariser les molécules de l’élec-
trolyte, ce qui revient à distendre la liaison entre leurs deux consti-
tuants, les ions positif et négatif, permettant par attraction, le pas-
sage d’un ion de proche en proche.
Bien évidemment ceci avant que les propriétés électriques des particules
atomiques furent connues.
S’appuyant sur les travaux expérimentaux de Faraday, James Clarke Max-
well (1831-1879) publie en 1855 son premier papier sur l’électricité “On the Fa-
raday Lines of Force”. Il profita aussi du développement de l’hydrodynamique
(en particulier les études des tourbillons de Helmholtz et W. Thomson) ainsi
que des progrès récents de l’analyse vectorielle (formules de Gauss et de Stokes).
Bien que la notion de champ matériel fut connue depuis Euler et Lagrange, qui
avaient décrit le mouvement d’un fluide à l’aide du champ de masse, vitesse et
pression, notions naturellement associées aux milieux continus qui évolue dans
l’espace et le temps, il était clair que le champ de force électromagnétique était
de nature différente, ne se rapportant pas directement à un milieu matériel.
Le travail de Maxwell culmine avec ses équations, qui constituent la base
théorique de l’électromagnétisme :
1. Le flux de E à travers une surface fermée Σ(V) = 1/0 La charge à
l’intérieur du volume V
∇ · E = ρ/0 (1)
2. La circulation de E le long d’un chemin fermé C(Σ) = −d/dt Le flux de
B à travers la surface Σ(V)
1 ∂
∇∧E =− B (2)
0 ∂t
3. Le flux de B à travers une surface fermée Σ(V) = 0
∇·B =0 (3)

4. c2 La circulation de B le long d’un chemin fermé C(Σ) = d/dt Le flux de


E + 1/0 Le flux de courant j, à travers la surface Σ(V)
∂ j
c2 ∇ ∧ B = E+ (4)
∂t 0

3
En une formidable synthèse, ces équations rendent compte d’une part des phé-
nomènes électriques et magnétiques, et des effets d’induction liées aux champs
variables dans le temps, et d’autre part, résultat beaucoup plus inattendu, de la
propagation de la lumière. Maxwell remarqua qu’une variation du champ ma-
gnétique (2) crée dans un isolant un champ électrique qui engendre à son tour
un champ magnétique (4) et ainsi de suite : le signal électromagnétique (les
deux champ agissent simultanément) se propage. Il s’est avéré que la vitesse de
propagation correspondait effectivement à celle de la lumière c :

c/n = 1/ µ0 0  (5)

avec µ0 et 0 deux constantes sensées caractériser les propriétés de l’éther,


milieu hypothétique non matériel ; ici  est la constante diélectrique du milieu
matériel. Maxwell établit au même temps le lien entre cette constante et l’indice
de réfraction n du milieu :  = n2 . C’est seulement avec Einstein et sa théorie de
la relativité (1905) que l’hypothèse de l’éther fut définitivement abandonnée : le
champ électromagnétique, ou la lumière, se propage dans le vide ( = 1, n = 1)
à une vitesse c indépendante du repère inertiel.
Mentionnons enfin le travail de J. J. Thomson (1856-1940), qui, convaincu
très tôt de l’existence des particules chargées, exprima en une formule (quelque
part déjà implicite dans les travaux de Laplace et Ampère) le lien entre le
champ électromagnétique et la force F qui agit sur une charge q :

F = q(E + v ∧ B) , (6)

cette force dépend à la fois du champ électrique E et du champ magnétique


B, elle dépend aussi, et cela est plus remarquable, de la vitesse de la particule
chargée v. Ce point est lourd de conséquences, il suffit de songer au simple fait
que cela brise l’invariance de Galilée ! C’est Lorentz (1853-1928) qui compléta
dans un schéma cohérent les équations de Maxwell avec l’Eq. (6), d’où l’ap-
pellation ‘force de Lorentz’. Il en tira aussi les conséquences, en particulier sur
les propriétés d’invariance des équations lors d’un changement de coordonnées,
ouvrant la voie aux travaux d’Einstein.

1.1 Questions : expériences historiques


1. Décrivez les machines et dispositifs électriques de Otto von Guericke
(1672), Pieter von Musschenbroek (bouteille de Leyde, 1746), et de Volta
(pile électrique, 1800).
2. Décrivez brièvement les expériences qui ont contribué à la compréhension
de la notion de champ électromagnétique :
(a) Oersted (1820), orientation d’une aiguille aimantée à proximité d’un
fil conducteur.
(b) Barlow (1824), roue motrice ; Arago (1824) disque tournant.
(c) Faraday (1831), phénomène d’induction.
(d) Hertz (1888), démonstration expérimentale des ondes électromagné-
tiques prévues par la théorie de Maxwell.

4
1.2 Exercices d’analyse vectorielle
1. Produit scalaire de deux vecteurs. Représentez graphiquement les vecteurs
r et r0 , dont les coordonnées cartésiennes sont r = (x, y, z), r0 = (x0 , y 0 , z 0 )
et le vecteur différence R = r−r0 . Calculez la longueur R = |R|. Exprimez
R en fonction des valeurs absolues r et r0 et de l’angle θ entre les vecteurs
r et r0 .
2. Produit vectoriel. Soient (x̂, ŷ, ẑ) les trois vecteurs unité suivant les direc-
tions d’un système de coordonnées cartésien. Calculez les produits x̂ ∧ ŷ,
ŷ ∧ ẑ, ẑ ∧ x̂, et x̂ ∧ (ŷ ∧ ẑ).
3. Produit triple. Soient A, B et C trois vecteurs quelconques, est-ce A ∧
(B ∧ C) égale à (A ∧ B) ∧ C ?
4. Produit mixte. Montrez que le volume d’un parallélogramme de côtés A,
B et C, peut s’exprimer comme |A · (B ∧ C)|.
5. Vecteur normal. Calculez le vecteur normal de longueur unité au plan
défini par deux vecteurs A et B quelconques.
6. Trouvez l’angle θ entre les diagonales de faces d’un cube.
7. Changement de coordonnées. Exprimez le vecteur A = (ax , ay , az ) en
coordonnées cylindriques (A, φ, z). Faites une rotation d’angle θ autour
de l’axe z du système (x, y, z), pour obtenir un nouveau repère (x0 , y 0 , z 0 ).
Comment les nouvelles coordonnées (a0x , a0y , a0z ) s’expriment en fonction
des anciennes coordonnées (ax , ay , az ) ? Trouvez la matrice de rotation
autour de l’axe z. Montrer que le produit scalaire A · B est invariant par
rapport aux rotations des coordonnées.
8. Gradient. Soit V = V (x, y, z) un champ dans l’espace (x, y, z). Montrez
que dV = ∇V · d`, où d` = (dx, dy, dz).
9. Calculez le gradient de la valeur absolue du vecteur position r = (x, y, z),
∇r. Expliquez géométriquement le résultat.
10. Divergence. Dessinez un champ B à divergence nulle et un champ E à y
divergence non nulle. Donnez un exemple explicite de chacun. C
11. Calculez la divergence du champ E = r̂/r2 . Faites-en un schéma et dis-
2
cutez le résultat. Que se passe-t-il à l’origine ?
1
12. Rotationnel. Soit le champ B = −y x̂+xŷ. Faites un schéma de B(x, y, z). A B
Calculez son rotationnel ∇ ∧ B.
13. Montrez que le rotationnel d’un champ plan A = (0, 0, A(x, y)), satisfait
1 2 x
∇ ∧ A = ∇A ∧ ẑ. Calculez ∇ ∧ B, où B = ∇ ∧ A.
14. Intégrale sur un chemin. On considère un champ dans le plan v(x, y) = Intégrale curviligne.
y 2 x̂ + 2x(y + 1)ŷ, et le chemin C = ABCA H suivant le triangle de la figure. z
Calculer l’intégrale sur le chemin fermé C v · d`.
15. Soit V = xy 2 un champ scalaire et C = OABO un chemin fermé qui part 1
de
H l’origine O et passe par les points A = (0, 2) et B = (2, 1). Montrer que
∇V · d` = 0.
1
C
16. Vérifiez que V (∇ · v)dV = S v · dS, pour v = (y 2 , 2xy + z 2 , 2yz) avec V
R H
y
le volume du cube unité et S sa surface. 1
17. Écrire le volume V d’une sphère comme une intégrale en coordonnées
sphériques ; montrer que V = (4/3)πr3 , où r est le rayon de la sphère.
x
Calculez aussi la surface. Cube unité.

5
2 Les lois de l’électrostatique

La charge électrique : phénoménologie, histoire, quantification et conservation.


Le champ électrique E = E(r) et la force de Coulomb, F = qE.
1 q1 q 2
F = r̂
4π0 r2
Principe de superposition et limite continue d’une distribution de charges ponc-
tuelles. Caractérisation de la distribution de charges : moyenne et moment di-
polaire.
Travail de la force, indépendance du chemin : potentiel électrique, forme inté-
grale et différentielle. I
E · d` = 0, ∇∧E =0

La charge comme source du champ électrique : flux de E, théorème de Gauss,


lien avec la loi de Coulomb.
I
E · dS = Q/0 , ∇ · E = ρ/0

L’énergie électrostatique, système de charges et densité d’énergie.

2.1 Force de Coulomb et équations du champ électrique


La charge électrique est une propriété physique des constituants élémen-
taires de la matière : les électrons et les protons. L’unité de charge dans
le système international (SI) est le coulomb 1 C = 1 A · s. La valeur de la
charge élémentaire (charge positive du proton ou négative de l’électron) est
e = 1.6 10−19 C. La charge électrique est la source du champ électromagné-
tique : une charge fixe crée dans l’espace environnant un champ électrique, une
charge en mouvement uniforme (un courant) crée un champ magnétique, une
charge en mouvement oscillatoire crée une onde électromagnétique (la lumière,
les ondes radio, etc.). Le champ électromagnétique est l’intermédiaire qui vé-
hicule l’interaction entre les charges. En effet, à la différence de la force entre
deux masses qui agit à distance et instantanément (c’est la base de la méca-
nique newtonienne), l’interaction entre les charges se fait par la modification du
champ électromagnétique. L’interaction gravitationnelle pourrait aussi en prin-
cipe être décrite par un champ, mais cela implique sortir du cadre classique de
la mécanique. Une charge dans un champ subit une force : en effet une charge
test δq dans un champ électrique E) placée au point r, subit une force

δF = δqE(r) .

Quelque soit le point r, la force est proportionnelle à la charge test, leur rapport
δF /δq est donc indépendant de la valeur de la charge. Ce rapport indépendant
de la charge c’est justement le champ électrique.
Une propriété essentielle du champ électrique est celle du principe de super-
position, en accord avec la propriété de la résultante des forces qui est la somme
de toutes les forces qui agissent sur une particule. Selon ce principe si deux dis-
tributions de charges q1 et q2 créent des champs E1 et E2 respectivement, le

6
champ crée par l’ensemble des charges satisfait :
Q
E = E1 + E2 . C
Σ
Le travail de la force électrique s’écrit comme une intégrale sur le chemin F
qui suit la force :
Z P Z P
travail = − F · d` = −δq E · d` . (7) dl
P
Q Q

Comme le champ électrique ne dépend pas du temps, la force est conservative,


ce qui implique que l’intégrale (7) est indépendante du chemin qui va de Q à Eq. (7)
P . Cette propriété fondamentale du champ électrostatique permet d’introduire
une nouvelle fonction, le potentiel V = V (r). En effet, par unité de charge,
puisque l’intégrale n’est fonction que de points extrêmes on l’écrit comme la
difference du potentiel entre les deux points :
Z P
− E · d` = V (P ) − V (Q) . (8)
Q

En particulier sur un chemin fermé on a,


I
E · d` = 0 , (9)

indépendamment du chemin suivi : la circulation du champ électrique (sta-


tionnaire) le long d’une courbe fermée est nulle. L’équation (9) exprime une
propriété locale du champ électrique, son rotationnel est nul (par le théorème
de Stokes), et il peut être exprimé comme le gradient d’une fonction scalaire, le
potentiel :
∇ ∧ E = 0 , E = −∇V (10)
En connaissant le potentiel V , on peut donc calculer le champ. L’équation (10)
exprime la propriété irrotationnelle du champ électrostatique, elle coı̈ncide avec
une des équations de Maxwell, l’Eq. (2), quand on supprime la dérivée tempo-
relle.
Si un champ électrique produit une force sur une charge, deux charges vont
interagir par l’intermédiaire de leur champ. Cette force d’interaction (entre deux
charges ponctuelles) est la force de Coulomb :
1 q1 q2
F = r̂ , (11)
4π0 r2
qui dépend du produit de charges respectives q1 et q2 et de la distance r =
|r1 − r2 | qui les sépare, cette force respecte le principe de action-réaction, elle F
est dirigé selon la direction de la droite qui passe par les deux charges r̂.
2 q2
Dans la formule (11) on peut considérer par exemple q1 = q comme étant la r
source du champ électrique, lequel agit sur la charge (test) q2 = δq, cela permet
r2
d’identifier le champ électrique associé à une charge ponctuelle : q1 1
E(r) =
1 q
r̂ , (12) r1
4π0 r2 -F
O
lequel est une fonction du point r (la position de la charge test). A partir de la
Eq. (11)
7
formule du champ électrique d’une charge ponctuelle on déduit immédiatement
la forme du potentiel :
1 q
V (r) = , (13)
4π0 r
comme il est facile de le vérifier en calculant le gradient de cette expression.
On constate que le champ électrique d’une charge ponctuelle ne dépend que
de la coordonnée radiale E = E(r)r̂, cela est compatible avec le principe de sy-
métrie, puisque une charge ponctuelle ne détermine aucune direction privilégiée
dans l’espace. Un conséquence de cette symétrie est que l’intégrale de surface,
sur une sphère qui entoure la charge, du champ électrique (c’est-à-dire le flux
de E), est simplement :
I
E · dS = E(r)4πr2 = q/0 ,
Σ

où Σ est la surface de la sphère. On a donc pour une surface fermée quelconque
qui entoure la charge q : I
E · dS = q/0 . (14)
Σ
Si maintenant on considère une superposition de charges qn , n = {1, 2, · · · }, la
superposition des champs implique :
I N (V)
X qn Q
E · dS = = , (15)
Σ(V) 
n=1 0
0

où V est le volume enfermé par la surface Σ, N (V) est le nombre de charges
dans ce volume, et Q la charge totale. Quand ce nombre tend vers l’infini, mais
le rapport N (V)/V ∼ O(1) reste constant, on peut prendre la limite continue,
et considérer le nombre de charges par unité de volume ρ ou densité volumique
de charge, comme étant une fonction de la position ρ = ρ(r). En passant de la
somme à l’intégrale on obtient :
I Z
1 Q
E · dS = ρdV = ,
Σ(V) 0 V 0
ou, transformant l’intégrale de surface en une intégrale de volume, et en utilisant
que le volume lui même est arbitraire, on obtient une forme locale de l’équation
(15) :
ρ
∇·E = (16)
0
la divergence du champ électrique est égale à la densité de charge, c’est l’ex-
pression mathématique du fait que la charge est la source du champ électrique.
Dans le cas où la charge est distribuée essentiellement sur une surface Σ (et
non sur un volume), comme par exemple dans les conducteurs, on peut définir
une densité surfacique de charge σ, tel que son intégrale sur cette surface donne
la charge totale Z
σdS = Q . (17)
Σ
D’une façon analogue on définit la densité de charge linéique λ par
Z
λd` = Q . (18)
Σ

8
Pour une distribution surfacique de charge, ou à l’interface de deux milieux 1
1
et 2 chargés différemment, le théorème (16) donne
En
(E1 − E2 ) · n̂ = σ/0 (19)

(avec E1 le champ à l’extérieur, du côté de la normale n̂, extérieure à la Σ dS


n^
surface).

2.1.1 Problèmes : charge électrique et force de Coulomb 2


1. Questions : Eq. (19)
(a) Quelle est l’unité de charge ? Donner la charge de l’électron du pro-
ton, d’une mole d’ion sodium.
(b) En mécanique on introduit la dimension (unité) de masse, en plus des
dimensions de longueur et de temps, pour décrire la proportionnalité
de la force et de l’accélération ainsi que l’interaction gravitationnelle.
Est-il nécessaire d’introduire une dimension supplémentaire pour dé-
crire les phénomènes électriques, comme par exemple la dimension
de charge ?
2. TD1 La distribution de charge de l’atome d’hydrogène peut raisonnable-
ment être représentée par la superposition d’une charge centrale e distri-
buée uniformément dans une sphère de rayon rp = qe2 /mp c2 = 1.53 am
(le proton) et d’une charge négative (l’électron) −e, dont la distribution
ρe (r) est donnée par :

ρe (r) = C exp(−2r/a0 )

avec a0 = ~2 /me qe2 = 52.9 pm (le rayon de Bohr), et r la distance au


centre. Calculez la densité de charge positive ρp (r) et la constante C.
Faites un dessin de la distribution totale de charge. Quelle est la charge
contenue dans une sphère de rayon r = 3a0 ?

(A) + (B) = (C)

Fig. 1 – Superposition de deux charges en volume, pour obtenir à la limite a → 0


une distribution superficielle de charge sur une sphère de rayonR.

3. TD1 Montrez que la superposition de deux sphères de rayon R, chargées


uniformément avec une densité ρ0 , l’une positivement et l’autre négative-
ment, dont leurs centres sont séparés d’une distance a  R, est équiva-
lente à une distribution surfacique de charge σ (voir la Fig. 1). Calculez
cette densité surfacique σ = σ(θ).

9
(a)

B
^t
r α
F
G
n^
C (b)

Fig. 2 – Balance de torsion utilisée par Coulomb pour mesurer la force entre deux
charges.

4. Questions :
(a) Donnez quelques exemples physiques des champs scalaires, vectoriels,
etc.
(b) Dessinez le champ dû à une charge, deux charges et trois charges
(dans le plan des charges). Comment envisagez vous la tâche de
dessiner le champ de 100 charges arbitrairement distribuées ?
(c) Calculez la force de Coulomb entre le proton et l’électron de l’atome
d’hydrogène. Comment se compare-t-elle à la force gravitationnelle ?
(d) De combien faudrait-il charger deux objets pour qu’ils s’attirent par
une force de 2 mN quand ils se trouvent à une distance de 1 cm.
Combien de charges élémentaires représente cette charge ; comparez
au nombre d’Avogadro.
5. TD1 Expérience de Coulomb (Fig. 2). Pour établir la loi de la répulsion
électrique Coulomb utilisa les angles d’équilibre à de distances différentes,

10
entre deux charges, une fixe, l’autre pendant d’un fil d’une balance de
torsion. Trois mesures lui permirent d’établir la loi d’interaction entre les
charges :
Angle d’écart α Angle de torsion θ
36 36
18 144
8.5 575.5
Démontrez en utilisant l’équilibre des moments de la force électrique (sup-
posée être effectivement proportionnelle à l’inverse du carre de la distance
entre les deux charges), et de torsion (proportionnelle a l’angle de torsion
du fil θ) que
θ sin(α/2) tan(α/2) = const.
Avec les résultats du tableau, vérifiez si l’expérience vérifie l’hypothèse
F ∼ distance−2 .

Fig. 3 – Schéma de l’expérience de Millikan, tiré de son manuscript. MN : condensa-


teur relié à un circuit permettant la variation de la différence de potentiel électrique ;
awd : système optique ; A : atomiseur d’huile ; X : appareil à rayons X destiné à
changer l’état de charge des gouttelettes

6. TD1 Expérience de Millikan (Fig. 3). Des gouttelettes d’huile sont pul-
vérisées dans un condensateur dont le champ électrique E est constant.
La gouttelette se déplace à une vitesse constante par effet de la gra-
vité, du champ et de la friction visqueuse. Déterminez cette vitesse de
chute v en considérant que la force de frottement est Ff = −6πηrv, avec
η = 1.8 10−5 Pa · s la viscosité de l’air. On applique le champ électrique
(parallèle à la gravité) E jusqu’à ce que la gouttelette se trouve à l’équi-
libre. Calculez la charge d’une gouttelette en fonction du champ électrique
et de la vitesse limite à champ nul.
Application numérique : On a mesuré le champ d’équilibre E = 482 kV · m−1
et la vitesse limite v0 = 0.392 mm · s−1 . La densité de l’huile est de
ρh = 1.05 103 kg · m−3 et celle de l’air ρh = 1.2 kg · m−3 . Comparez la
charge mesurée avec celle de l’électron.

11
2.2 Calcul du champ électrique pour différentes distribu-
tions de charges
Quand la géométrie de la distribution de charge est simple, ou possède
une grande symétrie, le calcul explicite du champ électrique est aisé. Diverses
méthodes peuvent être appliquées : à partir de la distribution de charges on peut
effectuer un calcul direct du champ électrique, ou calculer d’abord le potentiel
pour ensuite déduire le champ, ou, si la symétrie de la distribution de charges
est suffisante, utiliser le théorème de Gauss. En effet, le théorème de Gauss
relie le flux du champ électrique à travers la surface fermée Σ avec la charge
contenue dans le volume V enfermée par la surface Σ :
I
E · dS = Q(V)/0
Σ(V)
R
où Q(V) = ρdV est la charge totale et dS, l’élément de surface, est dirigé
selon sa normale extérieure dS = n̂dS.
Le calcul direct de E est basé sur l’expression du champ électrique E(r)
exprimé comme une intégrale sur la distribution de charges ρ(r) qui occupe un
volume V :
r − r0
Z
1
E(r) = ρ(r 0 )dV 0 (20)
4π0 V 0 |r − r 0 |3
Il est en général plus simple de calculer d’abord le potentiel

ρ(r 0 )
Z
1
V (r) = dV 0 (21)
4π0 V 0 |r − r 0 |

pour ensuite utiliser


E(r) = −∇V (r) . (22)
Alternativement, on peut utiliser, pour déterminer le potentiel V , l’équation de
Poisson
ρ
− ∇2 V (r) = . (23)
0
La resolution de cette équation en dérivées partielles requiert généralement
l’utilisation de méthodes asymptotiques et numériques sophistiquées. En fait,
la détermination du champ électrique en tout point de l’espace, hormis les
quelques cas à grande symétrie dont la solution analytique est possible, ne peut
se faire sans un recours systématique aux méthodes numériques.
Lors de la resolution des problèmes d’électrostatique il est important de
distinguer les matériaux conducteurs (métaux, par exemple) de isolants (di-
électriques). Dans les conducteurs les charges (électrons) sont mobiles, ce qui
implique que la distribution de charges ne peut pas être fixée arbitrairement
(comme c’est le cas des isolants). Dans le cadre de l’électrostatique on consi-
dère un conducteur comme une surface equipotentielle V (x, y, z) = const..
Une conséquence de la constance du potentiel dans un conducteur est que
son champ électrique intérieur doit être nul (les charges se distribuant à la
surface) ; à l’extérieur du conducteur il est donc déterminé par l’équation de
Laplace :

∇ · E = −∇2 V = 0, r ∈
/ V; E = 0, V = const., r ∈ V (24)

12
où V est le domaine occupé par le conducteur. À la surface Σ, le champ élec-
trique est donné par la charge surfacique σ,

E · n̂ = σ/0 , r ∈ Σ(V) , (25)

la composante tangentielle est nulle. Un certain nombre des problèmes de l’élec-


trostatique des conducteurs consiste à résoudre l’équation de Laplace (24), avec
la condition du potentiel constant aux surfaces. Ce problème, déjà beaucoup
plus simple que pour les diélectriques (dans lesquels le champ ne s’annule pas
à l’intérieur), n’est solvable que pour quelques géométries simples, ayant une
grande symétrie.
Une fois fixée la valeur du potentiel du conducteur, leur charge totale ne dé-
pend que de leur géométrie (on suppose de conducteurs parfaits). Pour un po-
tentiel donné V , la charge totale Q acquise est proportionnelle à V , la constante
de proportionnalité étant la capacité du conducteur Q = CV . Il est à noter que
C/0 a les dimensions d’une longueur, supportant le fait que la capacité est une
constante reliée à la géométrie du conducteur. Plus généralement, si on consi-
dère un système de N conducteurs, chacun ayant un potentiel Vj , j = 1, . . . , N ,
la charge du conducteur i est donnée par une combinaison linéaire :
N
X
Qi = Cij Vj (26)
j=1

où les Cij sont les coefficients de capacité (Cii est la capacité du conducteur i,
et Cij , avec i 6= j est le coefficient dit d’“influence”).

2.2.1 Problèmes : électrostatique


1. TD2 Calcul du champ électrique pour des distributions données de charge :
(a) Charge linéique de densité λ uniforme (symétrie cylindrique)
(b) Plan chargé uniformément, et deux plans chargés avec des charges
de signes opposés.
(c) Sphère chargée uniformément avec une densité ρ = const. (symétrie
sphérique), et sphère creuse chargée superficiellement (σ = const.)
2. TD2 Calcul du champ électrique, en utilisant le potentiel électrostatique
pour diverses configurations de charge :
(a) Une charge ponctuelle q
(b) Un dipôle électrique : soient deux charges q et −q séparées d’une
distance a, considérez la limite a → 0 avec p = qa constant (le
moment dipolaire).
(c) Une charge ponctuelle entourée par un nuage chargé de signe opposé
(charge écrantée). Partez de l’expression du potentiel :
1 q −r/a
V (r) = e
4π0 r
Calculez (a) le champ et (b) la charge Q(r) contenue dans une sphère
de rayon r, montrez qu’elle est compatible avec une charge centrale
entourée par un nuage ; (c) faites enfin le graphe de V (r) et de Q(r).

13
(d) Un plan percé d’un cercle de rayon R, uniformément chargé (densité
surfacique σ) : Utilisez le principe de superposition et la symétrie
de la distribution de charge pour calculer le champ sur l’axe z, per-
pendiculaire au plan. Calculez la valeur du champ au centre du trou
(σ = 10 nC m−2 ).
3. TD2 Calcul du champ électrique des conducteurs chargés :
(a) Charge ponctuelle proche d’un plan conducteur.
(b) Charge ponctuelle proche d’une sphère conductrice.
(c) Capacité d’un condensateur plan. Exprimez la charge Q (charge to-
tale sur chaque plaque conductrice) en fonction de la différence de
potentiel V . Calculez la capacité C = Q/V , pour un condensateur
d’aire S = 1 cm2 , la séparation entre les deux plaques est d = 0.1 mm.
Si la différence de potentiel est V = 1.5 V, quelle est la charge Q.
Justifiez l’utilisation des formules pour deux plans infinis.
(d) Capacité d’un câble coaxial. Un cable est formée de deux cylindres
conducteurs concentriques de rayons a et b et longueur l. Le cylindre
extérieur, creux, est chargé avec une charge totale +Q, l’intérieur,
plein, avec −Q. Calculez le champ électrique, le potentiel et la capa-
cité pour a = 1 mm, b = 3 mm et l = 1 m.

Fig. 4 – Décharge électrique entre une sphère chargée et une pointe

4. Questions :
(a) Discuter l’effet de pointe (Fig. 4) : Quand on charge un conducteur
pointu on observe qu’une décharge (souvent visible par l’apparition
d’une étincelle) se produit.
(b) Discuter l’effet d’attraction électrique : Depuis l’antiquité on sait
qu’un morceau de résine (ambre vient de ‘êlektron’ en grec) attire
des petits objets une fois frotté.

2.3 L’énergie électrostatique


Le travail de la force d’interaction entre deux charges (force de Coulomb)
nécessaire pour les rapprocher jusqu’à une distance r = r12 , en les supposant

14
état initial
initialement à l’infini (r = ∞), est
U=0
-dr
Z Z r12
1 q1 q2
U = F · d` = F (−dr) = = U12 . (27)
∞ 4π0 r12 q2
final
En utilisant le principe de superposition de la force, on obtient l’énergie d’in-
U=U12
teraction U d’un système de N charges ponctuelles qi , i = 1, . . . , N :
q1 r12
N
1 X qi qj
U= , (28)
2 i,j 4π0 rij
Eq. (27)
où rij = |ri − rj | est la distance entre la charge i et la charge j, et où les termes
i = j sont exclus de la somme. On peut réécrire (28) en fonction du potentiel :
X X qj X
U= qi = qi V (ri )
i j
4π0 rij i
avec X qj
V (ri ) =
j
4π0 |ri − rj |
le potentiel au point ri , crée par des charges qj placées en rj (i 6= j). En
passant à la limite continue (voir l’équation (21)), et en introduisant la densité
de charges ρ = ρ(r) dans un volume V, l’équation précédente devient :
Z Z
0
U = ρ(r)V (r)dV(r) = (∇ · E)V dV =
V 2 V
Z Z
0 0
= − V ∇2 V dV = |∇V |2 dV =
2 V 2 V
Z
0
= |E|2 dV , (29)
2 V
qui exprime l’énergie électrostatique associée au champ E. La dernière expres-
sion en (29) permet d’introduire la grandeur u = (0 /2)E 2 , qui représente une
densité d’énergie électrostatique : énergie par unité de volume associée à l’in-
tensité du champ électrique dans chaque point de l’espace. Une conséquence
intéressante de l’existence de cette énergie associée au champ électrique est que
son gradient, −∇u(r), représente une force par unité de volume, une force ex-
clusivement crée par le champ électrique (et donc indépendante de la nature du
corps sur lequel cette force est appliquée). Un champ électrostatique variable
dans l’espace (créé par un ensemble de charges fixes) est donc capable d’exercer
une force sur un objet matériel quelconque.
L’énergie d’un système de conducteurs s’exprime d’une façon simple à l’aide
des coefficients de capacité (voir l’équation (26)). En effet, utilisant (29) et (24)
on a
Z Z
0 2 0
U = |E| dV = − E · ∇V dV
2 V 2 V
Z Z
0 0
= − ∇ · (EV ) + V∇·E
2 V 2 V
I I
0 0 X
= V E · dS = Vi E · dSi
2 Σ 2 i Σi

1X 1X
= Qi Vi = Cij Vi Vj . (30)
2 i 2 i,j

15
Pour un système de conducteurs à l’équilibre électrostatique, dont les po-
E=0 Vi tentiels et les coefficients de capacité sont donnés, l’équation (30) permet de
calculer leur énergie, et donc de calculer, par variation de l’énergie en fonction
Cij des changements virtuels de la géométrie, les forces exercées sur ces mêmes
conducteurs.
Vj
V1 2.3.1 Problèmes : énergie électrostatique et équilibre des conduc-
C11 teurs

Eq. (30) r

-
Cl

Na+

Fig. 5 – Cristal ionique de sel NaCl

1. TD3 Énergie d’un cristal (Fig. 5). Calculez l’énergie potentielle par ion,
d’un cristal formé par une suite linéaire de charges alternées ±q, sépa-
rées par une distance r. Même calcul pour un cristal de sel Na+ Cl− , de
structure cubique.
2. TD3 L’énergie d’interaction U des molécules d’un sel ionique dissous dans
l’eau peut être modélisée par la formule

A 1 e2
U (r) = 9

r 4π0 r

où r est la distance entre les ions du sel, et  la constante diélectrique du


milieu,  = 1 dans le vide et  = 80 dans l’eau ([] = 1, est une grandeur
sans dimensions). Des mesures permettent d’établir la distance d’équilibre
dans le vide (le minimum de U ) à r = r0 = 0.3 nm. Calculez l’énergie de
dissociation du sel dans l’eau en kJ mol−1 .
3. TD3 Modèle électrique de l’atome d’hydrogène. À partir de la distribution
de charge étudiée au §2.1.1.2, calculez le champ et le potentiel. Discutez
les limites r  a0 et r  a0 .
4. TD3 Deux sphères reliées par un fil conducteur. Une sphère de rayon R1
est initialement chargée d’une charge Q0 ; on la relie par un fil à une autre
sphère de rayon R2 . Calculez, en considérant que la répartition de charge
est uniforme sur chaque sphère, la charge d’équilibre. Trouvez le champ
électrique E1 et E2 dans le voisinage de chaque sphère pour Q0 = 10 nC,
R1 = 10 cm et R1 = 1 cm. Discutez le comportement du rapport E2 /E1
dans la limite R1  R2 .

16
5. TD3 Sphères concentriques. Une sphère centrale de rayon R1 portée à un
potentiel V1 , est entourée d’une calotte sphérique (conductrice et reliée
à terre) de rayon intérieur R2 et d’épaisseur d. Calculez le potentiel et
le champ électrique dans tout l’espace, ainsi que les charges d’équilibre
Q1 et Q2 de deux sphères. Quelle est la charge sur la surface extérieur
R2 + d ?

2.4 Questions supplémentaires : Électrostatique


Les questions suivantes ont pour objet de tester les concepts et notions
acquises dans ce premier chapitre sur les lois fondamentales de l’électrostatique ;
elles devraient permettre à l’étudiant d’évaluer ses propres connaissances.
1. Mentioner les propriétés fondamentales de la charge électrique.
2. Trouver la charge totale d’un système constitué de (a) deux charges ponc-
tuelles, (b) N charges ponctuelles, (c) une sphère de densité volumique ρ0
constante, (b) un cylindre de longueur L et rayon R chargée en surface
avec une densité σ.
3. Écrire la formule de la force entre deux charges. Expliquer les différents
cas possibles. Montrer que le principe d’action et réaction s’applique.
4. Écrire la force exercée sur une charge q (située à l’origine des coordonnées
O= (0, 0)) par deux charges P= q1 , (1,1), et Q= q2 , (0, 3).
5. Établir le lien entre la force et le champ électrique.
6. Donner les dimensions de σ (densité surfacique de charge), et les comparer
aux dimensions du champ électrique.
7. Peut-on parler de la force d’une charge ? Et du champ électrique crée par
une charge ?
8. Peut une distribution de charges constante créer un champ électrique qui
varie dans l’espace ?
9. Calculer le travail de la force de Coulomb pour rapprocher deux charges
initialement séparées de r = ∞ jusqu’à une distance de r = r12 .
10. Définir la circulation d’un champ de vecteurs.
11. Définir le flux d’un champ de vecteurs.
12. Dessiner (a) un champ de rotationnel nul et divergence non nulle ; (b) un
champ de divergence nulle et rotationnel non nul.
13. Expliquer dans quels conditions la circulation d’un champ de vecteurs
sur un chemin fermé est nulle, et énoncer les conséquence d’une telle
propriété.
14. Montrer que le rotationnel du gradient d’un champ scalaire est nul.
15. Écrire le potentiel V (a) d’une charge, (b) d’une distribution continue de
charges dans un volume V
16. Énoncer les théorèmes de Stokes et de Gauss pour la circulation et le flux
du champ électrique E. Écrire les équations de Maxwell pour le champ
électrostatique.
17. Trouver l’énergie d’interaction (énergie électrostatique U ) de deux charges
ponctuelles.

17
18. Trouver les dimensions du produit qV .
19. Peut-on fixer la charge et le potentiel d’un conducteur ?
20. Une charge totale fixée détermine-t-elle complètement le champ électrique
crée par un diélectrique ?
21. Quelle équation satisfait le potentiel électrique à l’extérieur d’un système
de conducteurs ? Et à l’intérieur ?
22. Peut-on associer une densité d’énergie au champ électrique ?
23. (Difficile) L’énergie d’interaction des deux charges est proportionnelle au
produit q1 q2 , elle peut donc être négative, comme peut aussi être le cas
pour une distribution quelconque des charges ponctuelles. Or pour R une
distribution continue on a établi un formule du type U = (0 /2) E 2 dV
qui est de toute évidence positive. Comment expliquer ce paradoxe ?

3 Milieux diélectriques et conducteurs

Moment dipolaire des molécules, polarisation induite d’un atome dans un champ
électrique. Interaction charge-dipôle et dipôle-dipôle, effet de la température.
Matière polarisée comme superposition des dipôles ; le vecteur polarisation P .
Lien avec les charges de surface. Constante diélectrique et susceptibilité. Théorie
de Clausius-Mossotti.
Champ électrique dans la matière : vecteurs polarisation et déplacement ; condi-
tions de bord à l’interface de deux diélectriques.

3.1 Polarisation des molécules


Le potentiel dans un point r de l’espace dû aux charges reparties dans un
volume V, de densité ρ = ρ(r 0 ), r 0 ∈ V, est donné par la formule (21). Si le
point de mesure r se trouve loin des charges r  r0 , on peut développer le
dénominateur en puissances du petit paramètre r0 /r :
1
= (r2 + r02 − 2rr0 cos θ)−1/2
|r − r 0 |
"  0  0 2 #−1/2
1 r r
= 1−2 cos θ +
r r r
"  0 2 #
1 r0 r 2
= 1 + cos θ + (3 cos θ − 1) + . . . ,
r r r

avec θ l’angle entre les deux vecteurs r et r 0 , et les ‘. . .’ correspondant aux


termes d’ordre supérieur. (On a utilisé le développement limité : (1 + x)−1/2 ≈
1 − x/2 + 3x2 /8.) En introduisant cette expression dans (21) on obtient :
Z Z Z
1 0 0 1 0 0 0 1
4π0 V (r) = ρ dV + 2 r cos θρ dV + 3 r02 (3 cos2 θ − 1)ρ0 dV 0 + . . .
r r r
(31)
ce développement V = V1 + V2 + V3 + . . . en puissances de 1/r, est dit ‘mul-
tipolaire’. Le premier terme V1 correspond à la contribution monopolaire de la

18
charge, il ne dépend que de la charge totale de la distribution
Z
1 Q
V1 = , Q = ρ0 dV 0 . (32)
4π0 r
Si la distribution de charge était parfaitement sphérique, seul ce terme contri-
buerait au potentiel. Le deuxième terme est le potentiel dipolaire, il est particu-
lièrement important quand la charge totale Q = 0,
1 r·p
Z
V2 = , p = r 0 ρ0 dV 0 , (33)
4π0 r3
où le moment dipolaire p de la distribution de charge ρ, caractérise son écart
par rapport à la distribution sphérique (ou isotrope). Le terme suivant en r−3
est le terme ‘quadrupolaire’, etc. Le moment dipolaire a les dimensions d’une
charge multipliée par une distance [p] = [Q][r], cela fait penser que deux charges
ponctuelles q de signe opposé vont avoir un moment dipolaire de la forme
p = qa, où a est leur séparation (voir le problème du dipôle § 2.2.1.2b).
Selon leur géométrie et donc leur distribution de charge, les molécules
peuvent être classifiées en polaires et non polaires. Les molécules polaires pos-
sèdent un moment dipolaire intrinsèque, permanent, comme par exemple la
molécule d’eau (voir plus bas la figure 6). En présence d’un champ électrique
extérieur les molécules polaires vont avoir tendance à aligner leurs moments di-
polaires avec la direction du champ. En effet, l’énergie d’interaction d’un dipôle
p0 , dans un champ E est
U = −p0 · E ,
comme peut se voir en calculant l’énergie d’une paire de charges U = qV (r1 ) −
qV (r2 ) = qa · ∇V , séparées de |a| = a, à la limite a → 0 avec p0 = qa. Cette
énergie d’interaction et minimale pour p0 k E.
Les molécules non polaires vont aussi être affectées par un champ électrique
extérieur, qui aura tendance à modifier la distribution spatiale de leur charge.
En effet, le champ électrique extérieur va rompre la symétrie sphérique de la
distribution de charge (d’une molécule non polaire) provocant un écartement
entre les charges des noyaux positifs et des nuages électroniques négatives.
C’est-ce qu’on appelle la polarisation de la molécule, processus par lequel celle-
ci acquiert un moment dipolaire.
Modèle simple de polarisabilité moléculaire :
d2 x
m + mω02 x = qE (34)
dx2
qE
x= (35)
m(ω02 − ω 2 )
qE
x= (36)
mω02
q2
p0 = qa = E (37)
mω02
p0 = 0 αE (38)
où α est le coefficient de polarisabilité de la molécule, le moment dipolaire
induit p est donc proportionnel au champ électrique appliqué. Pour estimer ω0

19
on suppose le modèle de Bohr de l’atome : l’énergie électrostatique de l’atome
E = e2 /4π0 a0 (a0 le rayon de Bohr) est de l’ordre de mqe2 /2~2 ≈ ~ω0 , ce qui
donne
1 mqe4
ω0 ≈ .
2 ~3
On peut généraliser l’équation (38) à un ensemble de N molécules, distribuées
uniformément dans un volume V, et introduire une grandeur macroscopique P
caractérisant le moment dipolaire du matériau par unité de volume :

P = n0 αE , (39)

avec n la densité du diélectrique (n = N/V pour un milieux homogène). La


signification de (39) est double, d’une part il est proportionnel au champ élec-
trique appliqué et représente donc l’apparition au sein du diélectrique d’une
asymétrie dans la distribution de la charge (densité de dipôles), d’autre part
il se manifeste macroscopiquement par l’apparition d’une densité surfacique de
charge. En effet, à l’interface du diélectrique avec un autre milieu (métal, vide
ou autre diélectrique), les charges de dipôles ne sont plus compensées comme à
l’intérieur, résultant en une charge effective à la surface,

P = σ n̂ = n̂ · (Eext − EP ) , (40)

où Eext est le champ à l’extérieur et EP à l’intérieur du diélectrique, calculés


de deux côtés de l’interface [voir l’équation (25)].

3.1.1 Problèmes : polarisation et interaction des molécules

97 pm

θ = 104°

Fig. 6 – Molécule d’eau H2 0, le nuage est colorié selon la densité de charge (rouge :
négatif, bleu : positif)

1. TD4 Moment dipolaire de la molécule d’eau (voir la Fig. 6). On peut


attribuer à chaque liaison O−H un moment dipolaire p0 = αed, avec
α = 0.32 et d = 97 pm. Expliquez cette relation, et en sachant que l’angle
que forment les deux liaisons O−H est ϕ = 104.3◦ , calculez le moment
dipolaire de l’eau.

20
2. TD4 Dipôle dans un champ uniforme. Calculez l’énergie électrostatique
propre d’un dipôle formé par un doublet de charges e et −e séparées
par une distance a = 0.1 nm. Calculez l’énergie d’interaction U du dipôle
avec un champ extérieur constant E = E x̂ (E = 100 kV/m). Faites un
dessin de l’énergie en fonction de l’orientation du dipôle par rapport au
champ ; quelle est la direction du minimum d’énergie d’interaction ? Sup-
posez maintenant que l’orientation du dipôle est une variable aléatoire
distribuée selon le poids de Boltzmann Prob dΩ = N exp(−U/kB T )dΩ
(T est la température du milieu et N une constante de normalisation).
Calculez la moyenne de l’énergie d’interaction pour le cas U  kB T .
3. TD4 Interaction charge-dipôle. Comme dans le problème du dipôle dans
un champ uniforme §3.1.2, calculez l’énergie d’interaction d’un dipôle de
moment dipolaire p (p = 1.5 D) avec une charge e, en fonction de la
distance à la charge. Faites la moyenne sur l’orientation, en utilisant la
distribution de Boltzmann à température T . Pour quelle distance l’énergie
d’interaction est de l’ordre de l’énergie thermique ?
4. TD4 Polarisation de l’atome d’hydrogène (Fig 7). Un modèle simple de
l’atome d’hydrogène, dans lequel l’électron suit une trajectoire circulaire
de rayon a0 (le rayon de Bohr) autour du proton central, est suffisant
pour calculer le bon ordre de grandeur de sa polarisabilité. Supposez que
le champ électrique extérieur est faible (a0  d) et calculez le coefficient
de polarisabilité α.

-e
E
a0
+e θ

Fig. 7 – Atome d’hydrogène polarisé par un champ extérieur constant E

5. TD4 Interaction de van der Waals. Montrez que l’énergie d’interaction


de deux dipoles, une fois moyennée sur les orientations s’écrit :

p21 p22
U =−
3(4π0 )2 kB T r6

Plus généralement les interaction entre molécules peuvent être modélisées

21
par une énergie d’interaction de la forme :
  
r0 12  r0 6
U (r) = −4 −
r r

Expliquez la signification physique de chaque terme de cette expression


ainsi que des constantes  et r0 .
L’énergie d’interaction moyenne sur les orientations U (r) = hU (r, Ω)i, c’est
à dire l’énergie libre de Helmholtz, s’obtient en utilisant la distribution de
Boltzmann :
  Z   Z
U (r) U (r, Ω)
exp − = exp − dΩ/ dΩ (41)
kB T kB T
*  2 +
U (r, Ω) 1 U (r, Ω)
≈ 1− + + ···
kB T 2 kB T

d’où
1 U (r, Ω)2
 
U (r) = U (r, Ω) − + ··· (42)
2 2kB T
Ces expressions sont évidemment valables dans la limite pertinente U/kB T  1.
Si l’on applique l’équation (42) au cas de l’interaction d’un dipôle de moment p
avec une charge q,
qp cos θ
U (r, θ) = −
4π0 r2
on obtient
q 2 p2
U (r) = −
6(4π0 )2 kB T r4
puisque hcos2 θi = 1/3.

3.2 Milieux diélectriques


Un champ électrique appliqué à un diélectrique produit une polarisation
de celui-ci, par le biais de la polarisation de ses molécules. Chaque molécule
peut être approchée par un moment dipolaire proportionnel à sa polarisabilité
[comme dans l’équation (37)], et donc le diélectrique lui même par un vecteur
de polarisation P , qui donne la densité de dipôles et leur direction (nombre
−Q de dipôles par unité de volume). Macroscopiquement l’effet du champ sur le di-
− − − − − − − − − − − − − − − −
électrique se manifeste aussi par l’apparition d’une charge surfacique. La charge
+
− surfacique génère à son tour un champ électrique de polarisation EP qui s’op-
+

+ pose au champ appliqué. Le champ électrique total E peut s’écrire comme

P E=E0−P/ε0
+

résultant de la superposition du champ dans le vide E0 et du champ dû à la
+

V polarisation :
EP = −P/ε0
+++++++++++++++++ E = E0 + EP = E0 − P /0 (43)
Q où l’on s’est servi de l’expression d’un champ électrique crée par une densité
Eq. (43) surfacique constante de charge −0 EP · n̂ = σ = P · n̂, et du fait que EP est
opposé à la direction de la normale extérieure à la surface (voir l’illustration
sur la marge).

22
Le vecteur polarisation représente la densité de moment dipolaire : si ρP est
la densité volumique de charge, en accord avec (33), on a
Z Z
P dV = rρP dV , (44)

en utilisant l’identité (P · ∇)r = P et le théorème de Gauss, on obtient,


Z Z I Z
P dV = (P · ∇)r dV = P (r · dS) − r∇ · P dV ,

comme la première intégrale de surface s’annule (P est nul en dehors du milieu,


il suffit de poser V assez grand), on déduit,
Z Z
− r∇ · P dV = rρP dV ,

ce qui permet d’écrire une expression locale pour le vecteur polarisation en


fonction de la charge de polarisation (le volume d’intégration étant arbitraire) :
ρP = −∇ · P . (45)
Le champ électrique en présence d’un diélectrique, est créé par la superposition
des charges de densité ρ (charges libres) et les charges de polarisation (au sein
du matériau),
∇ · E = (ρ + ρP )/0 .
En utilisant la formula (45) et en supposant une relation linéaire entre le vecteur
polarisation et le champ électrique dans le diélectrique :
P = 0 χE . (46)
où on définit la constante de proportionnalité, la susceptibilité diélectrique χ,
on peut récrire l’équation de Maxwell sur la divergence du champ électrique
comme
∇ · (0 E + P ) = ∇ · D = ρ, D = 0 E + P = 0 E (47)
avec  = 1 + χ la permittivité diélectrique (relative), et D le vecteur déplace-
ment. Cette équation montre que le champ de déplacement peut être calculé
en connaissant la distribution de charges, et les conditions de bord à la sur-
face des deux diélectriques (1) et (2) : les composantes normales sont continues
Dn1 = Dn2 et les composantes tangentielles satisfont Et1 = Et2 (conséquence
de ∇ ∧ E = 0). A l’interface diélectrique-conducteur on a plus simplement
Et = 0 et Dn = σ, la densité surfacique de charge du conducteur.
Dans un diélectrique homogène  = const., ∇ · D = 0, ce qui implique
∇ · P = 0, c’est-à-dire que la densité volumique de charge de polarisation est
nulle.

3.2.1 Problèmes : diélectriques


1. TD4 Condensateur diélectrique (Fig. 8). On considère un condensateur
plan de surface S et épaisseur d. Calculez la capacité du condensateur
(a) vide, (b) remplit d’un diélectrique de constante diélectrique , (c)
remplit du même diélectrique mais sur une fraction α de la longueur
L, (d) remplit sur une fraction α de son épaisseur d (mais sur toute sa
longueur). Négligez les effets de bord.

23
(a) (b)
d ε
L
αd
αL (c) (d)

Fig. 8 – Condensateur plan remplit partiellement de diélectrique.

2. TD4 Champ d’une sphère polarisée et d’une cavité sphérique. Une sphère
de rayon R est uniformément polarisée avec une polarisation volumique
P . (a) Évaluez sa charge surfacique. (b) Trouvez le champ E dans tout
l’espace. Montrez d’abord, que le champ à l’intérieur de la sphère est
uniforme ; pour trouver sa valeur il suffit donc de le calculer au centre.
A l’extérieur montrez que le champ est équivalent à celui crée par un
dipôle situé au centre. (c) Calculez le champ électrique au centre d’une
cavité sphérique entouré par un milieux uniformément polarisé, avec une
polarisation volumique constante P ; comparez avec le résultat de (b).

3. TD4 Formule de Clausius-Mossotti.

4. Questions :

(a) L’énergie d’interaction d’une molécule polaire avec un champ élec-


trique extérieur E est U = −p · E, où p est son moment dipolaire.
L’énergie d’interaction d’une molécule non polaire est par contre
U = − 12 p · E, où p = αE et α c’est la polarisabilité de la molécule.
Expliquez l’origine du facteur 1/2.

(b) Donnez les valeurs de la permittivité diélectrique des plusieurs gaz


et liquides. Idem pour la polarisabilité des molécules.

24
3.3 Le courant électrique et la conductivité

Le courant électrique comme mouvement des charges, loi de conservation de la


charge,

j = ρv , ρ + ∇ · j = 0.
∂t
Intensité du courant, Z
I= j · n̂dS ,
S

unités [I] = A, [j] = A m−2 . Conductivité : j = σE,


Z Z
I = j · n̂dS = σE · n̂dS .

Loi d’Ohm, I = RV , avec V la tension entre les points 1 et 2, et R la resistance


[R] = Ω :
Z 2 R2
E · d` l
V = V1 − V2 = E · d` , R = R1 = .
1 σ E · n̂dS σS

Modèle de conduction dans un électrolyte et dans un conducteur (modèle de


Drude) :
eτ ne2 τ eτ
v =− E, σ = , µe =
m m m
où τ est le temps moyen de collision, n la densité, et µ la mobilité. Piles et force
électromotrice ; effet Joule : l’énergie dissipée est W = RI 2 .

1. TD5 Formule de Child-Langmuir. Une cathode chaude émet des élec-


trons, c’est un effet thermoélectrique. Un courant de densité j = I/S =
const. s’établit entre la cathode et l’anode, qui se trouve à un potentiel
positif V0 (I c’est l’intensité du courant et S la surface des électrodes). On
considère un géométrie unidimensionnelle, dont les grandeurs physiques ne
dépendent que de la coordonnée x. En utilisant la conservation de l’éner-
gie (cinétique des électrons et électrique −eV ), et l’équation de Poisson,
établissez l’équation différentielle satisfaite par V = V (x). Déterminez à
partir de la solution de l’équation différentielle le courant I = I(V0 ).
2. TD5 Théorie de Debye d’un électrolyte. On considère une solution saline
contenant des particules en suspension chargées négativement (solution
colloı̈dale ou polyélectrolyte). Les charges positives et négatives des ions
du sel vont interagir avec la particule et modifier son potentiel coulombien.
Calculez ce potentiel dans le cas d’un système à une dimension. Utilisez le
fait que la distribution de charge ρ = en+ −en− suit une loi de Boltzmann
n± = n0 exp(∓eV (x)/kB T ) (n0 est le nombre d’ions par unité de volume
à potentiel nul V ). Supposez que le potentiel est faible V  kB T . Montrez
que le potentiel de la particule décroı̂t sur une longueur caractéristique, la
longueur de Debye, qui dépend de la densité du sel et de la température.
3. TD5 Modèle de Drude de la conductivité. Si l’on admet que le temps
de relaxation, temps moyen entre deux collisions, d’un électron dans un
conducteur est τ , on a la relation
e
ve = − Eτ
me

25
où E c’est le champ électrique uniforme appliqué. Déduisez l’expression
du courant et vérifiez la loi d’Ohm. Si la conductibilité du conducteur est
σ = 5 107 Ω−1 m−1 et la densité électronique ne = 18 1028 m−3 , quelle est
la valeur de τ ?
4. TD5 Diffusion d’un électrolyte. On considère une solution contenant un
électrolyte de concentration n (nombre d’ions par unité de volume). Cette
concentration est supposée non uniforme, l’électrolyte diffuse selon la loi
de la diffusion jD = −D∇n, où jD est le flux (nombre de particules qui
traversent l’unité de surface dans l’unité de temps) et D le coefficient de
diffusion. À l’état stationnaire le flux diffusif est compensé par le courant
de conduction j (l’addition s’annule j +jD = 0). Le coefficient de diffusion
s’exprime en fonction de la mobilité µ des ions, comme D = kB T µ, avec T
la température. À partir de la condition de flux total nul et en supposant
le problème unidimensionnel, déterminez la forme de la concentration
comme fonction du potentiel. Écrivez l’équation différentielle qui satisfait
le potentiel. Trouvez la solution dans le cas où l’énergie électrostatique est
faible par rapport à l’énergie thermique. (Pour simplifier on suppose que
la charge ionique est compensée par un fond fixe d’ions de signe opposé,
de densité n0 .)

4 Les lois du champ magnétique

Force de Lorentz, F = qE + qv ∧ B. Loi de Biot et Savart, champs crées par


des courants stationnaires,
Z
µ0 j(r 0 ) ∧ (r − r 0 )
B(r) = dV(r 0 ) .
4π |r − r 0 |3

Equations du champ magnétique (statique), flux et circulation, théorème d’Am-


père, ∇ · B = 0 et ∇ ∧ B = µ0 j. Potentiel vecteur A, B = ∇ ∧ A. Di-
pôle magnétique, moment magnétique m, approximation dipolaire d’une dis-
tribution
H arbitraire de courant. Effet Hall. Force de Laplace entre conducteurs
F = I d` ∧ B. Induction électromagnétique, force électromotrice E(t) et flux
magnétique Φ, E(t) = −dΦ/dt, équation de Faraday :
I Z

E · d` = − B · dS .
C(S) S ∂t

Forme locale, équations de Maxwell, ∇ R∧ B = µ0 j + (1/c2 )∂t E. Inductance


L = Φ/I, énergie électromagnétique U = (0 E 2 /2 + B 2 /2µ0 )dV. Régime quasi
stationnaire, relaxation, effet de peau, magnétorésistance. Milieux magnétiques,
aimantation M et courant surfacique js = M ∧ n̂, champ créé par un aimant.
Susceptibilité magnétique µ0 M = χm B, matériaux dia- et paramagnétiques ;
ferromagnétiques. Ondes dans le vide ; absorption et dispersion dans un milieu.

4.1 Magnétostatique et courant stationnaire


4.1.1 Problèmes : champ magnétique
1. Questions.

26
vitesse du
satellite

fil conducteur

force de
dérive

ionosphère

cour
champ magnétique
terrestre

ant
emétteur d'électrons

Fig. 9 – Méthode pour faire descendre un satellite de son orbite. La force de dérive
F est produite par le courant j qui circule le long du fil et le champ magnétique
terrestre B, F = j ∧ B

(a) Système de propulsion des satellites par la force de Lorentz (Fig. 9).
Comment se ferme le circuit ? On peut consulter le site
http ://www.tethers.com/TethersGeneral.html
(b) Donnez les ordres de grandeur du champ magnétique de la terre, du
soleil, d’un aimant, du champ de confinement d’un tokamak, d’une
onde radio.
(c) Qu’est-ce que c’est la magnétosphère terrestre ?
2. TD6 Charge en mouvement. Calculez la trajectoire d’une charge q sou-
mise à la force de Lorentz produite par des champs constants E et B.
3. TD6 Champ magnétique créé par différentes géométries de courants.
(a) Fil conducteur infini.
(b) Circuit circulaire : spire. (Champ dans l’axe.)
(c) Solénoı̈de infini.
(d) Enroulement torique. En utilisant les conditions de bord sur le champ
magnétique, trouvez le courant surfacique. Estimez l’ordre de gran-
deur du champ généré par une bobine de 5 cm ayant 1000 tours, pour
un courant de 10 A (supposez le rayon de la bobine beaucoup plus
grand que le rayon de la section du tore).
(e) Câble coaxial.Rayon du conducteur intérieur a, extérieur b ; courant
sur le cylindre intérieur I. Quel condition permet d’assurer que le
courant total soit nul ?
Considérez dans tous les cas un courant stationnaire d’intensité I. Selon
la géométrie, introduisez les paramètres pertinents. Souvent convient de
calculer d’abord le potentiel vecteur A.
4. TD6 Sphère chargée en rotation. Une sphère chargée en surface, en rota-
tion à vitesse angulaire ω (rayon R, charge surfacique σ), crée un champ
magnétique. Pour le trouver, considérez la sphère comme une superposi-
tion de spires, chacune portant un courant d’intensité dI.

27
5. TD7 Calculez la force de Laplace entre deux fils conducteurs parallels et
infinis, portant chacun un courant uniforme.
6. TD7 Effet Hall. L’effet Hall, découvert en 1880, est lié à l’apparition d’une
difference de potentiel (i.e d’un champ électrique) quand un champ ma-
gnétique B est appliqué perpendiculairement à un conducteur parcouru
B par un courant j. (a) Calculez le champ de Hall à partir de la condition
E d’annulation de la force de Lorentz sur un électron du conducteur (condi-
tion d’équilibre). (b) Déterminez la constante de Hall AH en fonction du
+++++ nombre de porteurs (n densité volumique des porteurs) ; par définition
j
−−−−− a on écrit E = AH B ∧ j. (c) Application numérique (voir la figure sur la
z b marge) : sur une sonde à arséniure d’indium InAs on applique un champ
y magnétique de B = 37 mT, et on mesure un courant j = 150 mA, pour
une différence de potentiel V = 4.7 mV (épaisseur b = 0.12 mm), calculez
x la constante de Hall et le nombre de porteurs par unité de volume.
Effet Hall 7. TD7 Magnétorésistance. Un champ magnétique B = B ẑ appliqué sur un
conducteur, en modifiant le mouvement de porteurs (électrons), modifie
sa conductivité. (a) Trouvez la relation linéaire courant-champ E ∝ j
(notez ωc = eB/me la fréquence cyclotron). Pour cela considérez l’équi-
libre de la force de Lorentz avec la force de friction −qv/µ (où µ est
la mobilité de charges q comme dans le modèle de Drude). (b) Calcu-
lez le rapport E⊥ /Ek des composantes perpendiculaires et parallèles au
courant du champ électrique. Donnez l’ordre de grandeur de l’anisotropie
de la conductivité E⊥ /Ek pour un conducteur de cuivre dans un champ
B = 1 T.

4.2 Induction, équations de Maxwell


1. TD8 Expérience de Rowland. Vers 1875 Rowland était venu travailler
au laboratoire dirigé par Helmholtz à Berlin. Helmholtz lui proposa de
tester la théorie selon laquelle des charges purement électrostatiques mises
en mouvement pouvaient induire un champ magnétique. Rowland utilisa
un disque isolant recouvert de feuilles d’or chargées de même signe, et
mis en rotation rapide. (a) Trouvez le courant surfacique. (b) Calculez le
champ magnétique sur l’axe du disque. Application numérique : charge
Q = 20 µC, fréquence de rotation du disque ω = 2π61 s−1 et R = 0.211 m,
trouvez le champ au centre du disque. Comparez le résultat avec le champ
magnétique terrestre.
2. TD8 Disque de Faraday. Parmi les nombreuses expériences effectuées
par Faraday pour étudier le phénomène d’induction, une fut dédiée à
montrer qu’un courant apparaı̂t dans conducteur en mouvement soumis
à un champ magnétique. En effet, on considère un disque conducteur
(rayon R, épaisseur a), mobile autour de son axe z et placé dans un
champ B = B ẑ uniforme. Faraday observa que quand le disque tournait
(pulsation ω) l’aiguille d’un galvanomètre branché sur un circuit entre
le centre du disque et un contact glissant sur son bord subissait une
deflexion. (a) Expliquez l’origine du courant induit : calculez la force
électromotrice pour un champ de 0.2 T, un rayon de 0.1 m et ω = 50 s−1 .
(b) Si à la place du galvanomètre on pose une batterie pour générer un
courant dans le circuit (I = 10 A), le disque se met à tourner. Calculez

28
la vitesse de rotation, pour cela supposez le couple dû aux frottements
mécaniques proportionnel à la vitesse de rotation −γω et faites le bilan
de moments (γ = 0.3 mJ s).
3. TD8 Cadre dans un champ. Un bobine formée par N spires carrées, de
g
côté a, identiques est suspendue par un côté horizontal. Soumise à la gra-
vité g et à un champ magnétique vertical B sa position d’équilibre fait
a
un angle θ avec la verticale. Déterminer l’angle d’équilibre et la période I
d’oscillations autour de la position d’équilibre. calculez d’abord les éner-
gies gravitationnelle et magnétique en fonction de θ, et ensuite établissez
θ
l’équilibre en minimisant l’énergie. Montrez que cette équilibre est effecti-
vement stable (condition sur la dérivée deuxième de l’énergie), et déduisez
la fréquence d’oscillations. Application numérique : a = 10 cm, I = 0.1 A, B
m = 80 g, N = 200 et B = 115 mT.
4. TD8 Cylindre dans un four à induction. On place un cylindre (de rayon Spire carrée
R, hauteur l, et conductivité σ) dans un champ magnétique variable B =
B0 sin(ωt)ẑ. Calculez le champ électrique induit (loi de Faraday) et le
courant (loi d’Ohm, dans laquelle on néglige les effets magnétiques). Le
courant induit sur le conducteur crée un champ magnétique Bi ; estimez
sa valeur dans le cas d’un cylindre très long R  l, en supposant qu’il
est uniforme à l’intérieur du conducteur (et égal à sa valeur au centre).
Déduisez les conditions pour lesquelles cette approximation est p valable.
(Aide : il convient d’introduire la longueur caractéristique δ = 2/µ0 ωσ,
et de comparer |Bi /B| à 1.)
5. TD8 Inductance d’un solénoı̈de. On considère un solénoı̈de toroı̈dal de
section carrée et parcouru par un courant I (côté a = 4 mm, grand rayon
R = 8 cm, N = 1000 spires). Calculez, à l’aide du théorème d’Ampère,
le champ magnétique et son flux. A partir de l’expression du flux magné-
tique, déduisez l’inductance propre du tore L. Estimez sa valeur numé-
rique.
6. TD8 Bobinage triphasé.

4.3 L’énergie électromagnétique


TD9

4.4 Régime quasi stationnaire, potentiel électromagnétique


TD9
1. Choix de jauge.
2. Relaxation diélectrique du cuivre. Dans l’approximation de régime quasi
stationnaire, calculez le temps de relaxation de la charge dans un conduc-
teur de cuivre (conductivité 5.8 107 S · m−1 ). (Indication : utilisez l’équa-
tion de conservation de la charge, et la loi d’Ohm j = σE.)
3. Puissance dissipée par effet de peau. Montrez que dans l’approximation
quasi stationnaire, le courant satisfait à une équation de diffusion :


j = D∇2 j ,
∂t

29
déduisez la valeur du coefficient de diffusion D. Considérez maintenant un
conducteur de section rectangulaire, parcouru par un courant j = (0, 0, j)
dans la direction z, donné par
j(x, t) = <J(x)e−iωt+iφ(x)
(< denote la partie réelle, et x est dirigé vers l’intérieur du conducteur),
ω est la fréquence du courant alternatif, J(x) son amplitude et φ(x) sa
phase. On suppose que le courant est uniforme dans la direction y, tangen-
tielle à la surface. Trouvez, à partir de la résolution de l’équation de diffu-
sion, le courant dans le conducteur j(x, t). Montrez que pour un câble de
cuivre, ce courant est approximativement uniforme (σ = 5.8 107 S · m−1 ,
ω = 2π 50 s−1 ). Calculez la puissance moyenne dissipée par effet Joule,
par unité de longueur ; application numérique : épaisseur a = 1 mm (selon
x), largeur b = 2 mm (selon y).

5 Milieux magnétiques et ondes


5.1 Aimantation et matériaux magnétiques
TD10
1. Résonance magnétique nucléaire.
2. Paramagnétisme de spins localisés.
3. Diamagnétisme et loi de Lenz.
4. Modèle de Weiss.
5. Ferromagnétisme, cycle d’hystérésis.

5.2 Ondes dans le vide


TD11
1. Onde plane, interférence.
2. Onde sphérique.

5.3 Absorption et dispersion


TD12
1. Polarisation d’un conducteur. On considère un conducteur à une dimen-
sion, dans lequel les charges se déplacent selon la direction x. L’equation
de mouvement des électrons (dont la densité et n), est
ẍ + x/τ = −(e/m)E
(τ est le temps de collision). Le champ électrique varie dans le temps avec
une fréquence ω
E = E0 e−iωt ,
calculez l’amplitude de polarisation volumique P0 = −nex0 et la suscep-
tibilité complexe P0 = χ(ω)0 E0 . Discutez les limites basses et hautes
fréquences.
2. Propagation d’une onde dans un milieu.
3. Polarisation de Debye.

30
6 Annexes
6.1 Bibliographie
On trouve un très grand choix d’ouvrages sur l’électromagnétisme au niveau
du premier cycle universitaire, en voici quelques exemples :
– R. Feynman, Électromagnétisme (Dunod, 1999), un livre indispensable
pour comprendre l’électromagnétisme.
– J.-P. Pérez, Électromagnétisme (Dunod, 2002), très complet et parfaite-
ment approprié pour préparer les travaux dirigés (on y trouve le corrigé à
des nombreux exercices). Beaucoup de problèmes proposés dans ce cours
ont été inspirés, parfois simplement recopiés, de l’ouvrage de M. Pérez.
– E. M. Purcell, Cours de physique de Berkeley, tome 2 : Électricité et
magnétisme (Dunod, 1998), il fait partie d’une série de livres de physique
générale ; il peut être utilisé pour la première lecture comme introduction
à chaque sujet ; les chapitres sur le champ électromagnétique dans la
matière sont particulièrement intéressants.
Sur l’histoire des sciences on peut consulter l’ouvrage de R. Taton, Histoire
Générale des Sciences (PUF, Quadrige, 1998) en quatre volumes. On peut aussi
consulter avec profit les références des travaux originaux, comme par exemple
A Treatise on Electricity and Magnetism de J. C. Maxwell (1873), dont une
édition Dover existe.

6.1.1 Sites web


On trouve facilement sur internet une grande diversité de ressources sur les
sujets du cours d’électricité et magnétisme, voici à titre indicatif une courte
liste de sites.
– Chronologie des découvertes en électromagnétisme,
(http://history.hyperjeff.net/electromagnetism.html)
avec des nombreux liens.
– La référence principale en histoire des mathématiques sur le web est le
MacTutor, où l’on trouve en outre nombre de liens et de ressources.
(http://www-history.mcs.st-and.ac.uk/history/index.html)
– Faraday and Maxwell
(http://www.ieee.org/organizations/history_center/· · ·
· · · general_info/lines_menu.html)
– Le site Gallica de Bibliothèque nationale de France met en ligne des
ouvrages originaux, que l’on peut télécharger
(http://gallica.bnf.fr/)
on y trouve notamment les oeuvres de Laplace, Biot, Ampère,. . . mais
aussi des cours du Collège de France, de l’École Polytechnique, etc.
– Palais de la découverte
(http://www.palais-decouverte.fr/index.htm)
École Polytechnique (instruments scientifiques et inventeurs)
(http://www.patrimoine.polytechnique.fr/index.html)
Musée des arts et métiers
(http://www.arts-et-metiers.net/).
– Un site particulièrement riche et utile, comprenant un large choix de ma-
tériel pédagogique, des cours, des problèmes, est le site OpenCourseWare

31
(http://ocw.mit.edu/OcwWeb/)
du Massachusetts Institute of Technology. Des sites similaire d’autres uni-
versités en Europe ou en Amérique peuvent aussi être consultés.

6.2 Unités et constantes physiques


Unités de base SI
Grandeur de base Nom Symbole
longueur mètre m
masse kilogramme kg
temps seconde s
courant électrique ampère A
température thermodynamique kelvin K
intensité lumineuse candela cd

Outre ces unités de base on utilise en électromagnétisme des unités dérivées,


faisant aussi partie du SI :
Unités de base SI
Grandeur dérivée Nom Symbole Valeur SI
fréquence hertz Hz s−1
force newton N m kg s−2
pression pascal Pa N/m2
énergie joule J N·m
puissance watt W J/s
charge coulomb C s·A
capacité farad F C/V
résistance ohm Ω J/C, V/A
conductance siemens S A/V
potentiel volt V W/A
champ électrique V/m V−1
flux d’induction magnétique weber Wb V·s
induction magnétique tesla T Wb/m2
inductance henry H Wb/A
permittivité F/m
perméabilité H/m
électron Volt eV 1.609 10−19 J
moment dipolaire debye D 3.33 10−30 C·m

32
Les unités SI peuvent être précédées par un facteur d’échelle, un préfixe.
Préfixes SI
Facteur Préfixe Symbole Facteur Préfixe Symbole
24 −1
10 yotta Y 10 déci d
1021 zetta Z 10−2 centi c
1018 exa E 10−3 milli m
1015 peta P 10−6 micro m
1012 téra T 10−9 nano n
109 giga G 10−12 pico p
106 méga M 10−15 femto f
103 kilo k 10−18 atto a
102 hecto h 10−21 zepto z
101 déca da 10−24 yocto y

Règles d’écriture des unités. Le Bureau international des poids et mesures,


(http://www1.bipm.org/) stipule des règles pour l’écriture des unités SI (mais
applicables en général) :
1. Les symboles des unités sont imprimés en caractères romains (droits).
En général les symboles des unités sont écrits en minuscules, mais, si le
nom de l’unité dérive d’un nom propre, la première lettre du symbole est
majuscule. Le nom de l’unité proprement dit commence toujours par une
minuscule, sauf s’il s’agit du premier mot d’une phrase ou du nom “degré
Celsius”.
2. Les symboles des unités restent invariables au pluriel.
3. Les symboles des unités ne sont pas suivis d’un point, sauf s’ils se trouvent
placés à la fin d’une phrase, le point relevant dans ce cas de la ponctuation
habituelle.
4. Quand une unité dérivée est formée en multipliant deux ou plusieurs
unités, elle est exprimée à l’aide de symboles d’unités séparés par des
points à mi-hauteur ou par un espace.
Par exemple : N·m ou N m.
5. Quand une unité dérivée est formée en divisant une unité par une autre,
on peut utiliser une barre oblique (/), une barre horizontale ou bien des
exposants négatifs.
Par exemple : m/s ou m
s ou m·s−1 .
6. On ne doit jamais faire suivre sur une même ligne une barre oblique
d’un signe de multiplication ou de division, à moins que des parenthèses
soient ajoutées afin d’éviter toute ambiguı̈té. Dans les cas compliqués,
des exposants négatifs ou des parenthèses doivent être utilisés pour éviter
toute ambiguı̈té.
Par exemple : m/s2 ou m·s−2 mais pas m/s/s
7. Les symboles des préfixes sont imprimés en caractères romains (droits),
sans espace entre le symbole du préfixe et le symbole de l’unité.
8. L’ensemble formé par le symbole d’un préfixe accolé au symbole d’une
unité constitue un nouveau symbole inséparable (symbole d’un multiple
ou sous-multiple de cette unité) qu’on peut élever à une puissance positive

33
ou négative et combiner avec d’autres symboles d’unités pour former des
symboles d’unités composées.
Par exemple : 1 cm3 = (10−2 m)3 = 10−6 m3
9. On ne doit pas utiliser de préfixes composés, c’est-à-dire formés par la
juxtaposition de plusieurs préfixes (1 nm, mais pas 1 µmm).
10. Un préfixe ne doit jamais être employé seul.

Constantes physiques

Nom Symbole Valeur Unités


−19
charge e 1.6 10 C
qe qe2 = e2 /4π0 230 10−30 Jm
permittivité du vide 0 8.854 10−12 F m−1
perméabilité du vide µ0 4π 10−7 N A−2

vitesse de la lumière c = 1/ µ0 0 2.998 108 m s−1
constante de gravitation G 6.6742 10−11 3
m kg s −1 −2

constante de Planck ~ = h/2π 1.0546 10−34 Js


masse de l’électron me 0.911 10−30 kg
masse du proton mp 1.673 10−27 kg
constante de structure fine α = qe2 /~c 1/137 1
nombre d’Avogadro NA 6.022 1023 mol−1
constante de Boltzmann kB 1.381 10−23 J K−1
constante des gaz RB = kB NA 8.314 J K mol−1
−1

volume molaire Vm 22.41 10−3 m3 mol−1


constante de Faraday F = eNA 96 485 C mol−1

6.3 Notations
Notations fréquemment utilisées

Symbole Définition
q, e, Q charge ponctuelle, électron, totale
ρ, σ, λ densité de charge : volume, surface, ligne
p, P moment dipolaire, polarisation volumique
m, M moment magnétique, aimantation volumique
j, I courant électrique, intensité
t temps
r = (x, y, z) = (r, ϕ, θ) position, coordonnées cartésiennes
(r, ϕ, z), (r, ϕ, θ) coordonnées cylindriques, sphériques
C, Σ, V ligne, surface, volume
d`, dS, dV éléments de ligne, surface, de volume
F force
E, V champ électrique, potentiel
B champ magnétique
U énergie d’interaction
C, R, L capacité, résistance, inductance
 constante diélectrique (relative)

34
6.4 Calcul vectoriel
Un vecteur est noté par un caractère gras A, B, · · · . Dans un espace à
trois dimensions on peut considérer pour la symétrie plane les coordonnées
cartésiennes (x, y, z). Les composants d’un vecteur selon ces coordonnées sont

A = Ax x̂ + Ay ŷ + Az ẑ .

En coordonnées cylindriques (r, ϕ, z), on a A = Ar r̂ + Aϕ ϕ̂ + Az ẑ, et enfin en


coordonnées sphériques (r, ϕ, θ), A = Ar r̂ + Aϕ ϕ̂ + Aθ θ̂.
Le produit scalaire de deux vecteurs est noté A · B, le résultat (un scalaire)
est la longueur de la projection du segment A dans la direction de B ; en
coordonnées cartésiennes il est simplement

A · B = Ax Bx + Ay By + Az Bz = AB coshA, Bi

où √
A = |A| = A · A,
est la norme (la longueur, dans ce cas) du vecteur A, et hA, Bi l’angle formé
par les deux vecteurs. Un exemple en physique de produit scalaire est le travail
d’une force : F · r, où r est le déplacement le long du chemin suivi par la force
F.
Le produit vectoriel A ∧ B est un vecteur perpendiculaire au plan défini
par A et B, et dont la grandeur correspond à la surface du parallélogramme
construit à partir de ces deux vecteurs :

A ∧ B = AB sinhA, Bin̂ ,

où n̂ est justement ce vecteur de norme unité dans la direction perpendiculaire


à A et B. En coordonnées cartésiennes il est commode de calculer le produit
vectoriel à l’aide d’un déterminant :

x̂ ŷ ẑ

A ∧ B = Ax Ay Az .
Bx By Bz

Un exemple de produit vectoriel est le moment d’une force : r ∧ F , ici r est


le vecteur qui va de l’axe (origine) au point où la force est appliquée, un autre
exemple est la force produite par un champ magnétique B sur un charge q en
mouvement : F = qv ∧ B, avec v la vitesse de la charge.
D’un point de vue mathématique un champ est une fonction scalaire ou
vectorielle d’une variable vectorielle. Les variations spatiales du champ sont
décrites par des équations différentielles. Dans le calcul différentiel avec des
vecteurs, ou plus brièvement le calcul vectoriel, l’opérateur ‘nabla’ ∇ occupe un
rôle central. Il est, en coordonnées cartésiennes, défini par
 
∂ ∂ ∂
∇= , , ;
∂x ∂y ∂z
il permet de calculer le gradient ∇φ quand il s’applique sur un champ scalaire
φ = φ(r), et la divergence et le rotationnel d’un champ vectoriel A(r) : ∇ · A
(produit scalaire) et ∇ ∧ A (produit vectoriel) respectivement. Toujours en
coordonnées cartésiennes on écrit :

35
Élément de longueur d`2 = dx2 + dy 2 + dz 2
Élément de surface dS = (dydz, dxdz, dxdy)
Élément de volume dV = dxdydz
Gradient  
∂φ ∂φ ∂φ
∇φ = , ,
∂x ∂y ∂z
Divergence
∂Fx ∂Fy ∂Fz
∇·F = + +
∂x ∂y ∂z
Rotationnel
x̂ ŷ ẑ


∂ ∂ ∂
∇∧F =

∂x ∂y ∂z


Fx Fy Fz

Laplacien
 2  2  2
2 ∂ ∂ ∂
∇ = + +
∂x ∂y ∂z
Pour un système de coordonnées curvilignes orthogonales (X, Y, Z), reliées aux
coordonnées cartésiennes par des fonctions x = x(X, Y, Z), y = y(X, Y, Z) et
z = z(X, Y, Z) on a :
Élément de longueur d`2 = A2 dX 2 + B 2 dY 2 + C 2 dZ 2
Élément de surface dS = (BCdY dZ, ACdXdZ, ABdXdY )
Élément de volume dV = ABCdXdY dZ
Gradient  
1 ∂φ 1 ∂φ 1 ∂φ
∇φ = , ,
A ∂X B ∂Y C ∂Z
Divergence
 
1 ∂ ∂ ∂
∇·F = (BCFX ) + (ACFY ) + (ABFZ )
ABC ∂X ∂Y ∂Z

Rotationnel
AX̂ B Ŷ C Ẑ
1 ∂ ∂ ∂

∇∧F =

ABC ∂X

AF ∂Y ∂Z
X BFY CFZ

Laplacien
      
1 ∂ BC ∂ ∂ AC ∂ ∂ AB ∂
∇2 = + +
ABC ∂X A ∂X ∂Y B ∂Y ∂Z C ∂Z

où les fonctions (A, B, C) sont calculées à partir de formules de transformations


de coordonnées :
s 2  2  2
∂x ∂y ∂z
A= + +
∂X ∂X ∂X

36
s 2  2  2
∂x ∂y ∂z
B= + +
∂Y ∂Y ∂Y
s 2  2  2
∂x ∂y ∂z
C= + +
∂Z ∂Z ∂Z

6.4.1 Formules vectorielles

∇ ∧ (∇φ) = 0

∇ · (∇ ∧ A) = 0

∇ ∧ (∇ ∧ A) = ∇(∇ · A) − ∇2 A

∇ · (φA) = φ∇ · A + A · ∇φ

∇ · (A ∧ B) = B · ∇ ∧ A − A · ∇ ∧ B

∇ ∧ (φA) = ∇φ ∧ A + φ∇ ∧ A
I Z
φd` = − ∇φ ∧ dS
C(Σ) Σ
I Z
A · d` = ∇ ∧ A · dS
C(Σ) Σ
I Z
φdS = ∇φdV
Σ(V) V
I Z
A · dS = ∇ · AdV
Σ(V) V
I Z
A ∧ dS = − ∇ ∧ AdV
Σ(V) V

6.5 Problèmes supplémentaires


DS-1. Considérez la construction du diagramme : deux fils parallèles infinis, sé-
parés d’une distance a, sont uniformément chargés ; ils créent dans tout l’espace
un champ électrique. Le but du problème est de calculer ce champ en utilisant
le principe de superposition et le théorème de Gauss.
(i) Calculer le champ E et le potentiel V de deux fils chargés uniformément : λ
(fil 1) et −λ (fil 2)
(ii) Montrer, dans le cas de deux fils, que les équipotentielles sont des cercles.
(Aide : considérez r1 = kr2 , aver r1 et r2 les distances des fils au point P pour
lequel vous calculez le potentiel et k une constante.)
(iii) Pouvez vous généraliser ce résultat à un nombre quelconque de fils i =
1, 2, ..., N ayant de densités linéiques λi ? Comment ? Donner l’expression géné-
rale du potentiel en un point r.

37
−λ λ

a/2
-a/2

DS-2. Calculer l’énergie d’un cristal formé par deux chaı̂nes d’ions (charges +e,
blanc et −e, noir) disposées comme dans le graphe sur un ruban de carrés (côté
a). Limitez vous au rectangle en pointillé pour les calculs. Est-ce stable ?

a
a

DS-3. Écrivez l’équation de mouvement des électrons dans un conducteur.


Considérez exclusivement le champ électrique appliqué, ainsi que la force de
frottement due aux collisions. Montrez que le courant est proportionnel au
champ électrique appliqué. Reliez ce résultat à la loi d’Ohm V = RI.
DS-4. Un circuit circulaire (de rayon a et de résistance R, placé dans le plan
xy) est soumis à l’action d’un champ magnétique B(t) = B0 cos(ωt)ẑ (dans la
direction perpendiculaire). Calculez le courant induit I. Faites un graphe avec
les courbes de B(t) et I(t). Trouvez le déphasage.
DS-5. Qu’est-ce l’“auto-induction”, ou inductance propre ? Expliquez en uti-
lisant comme exemple le calcul de l’auto-induction, d’un solénoı̈de circulaire
d’axe droit.
(Aide : utilisez l’expression de l’énergie magnétique U = (1/2µ0 ) B 2 dV).
R

DS-6. Dans l’approximation quasi stationnaire on néglige le terme de variation


temporelle du champ électrique dans l’équation de Maxwell pour le rotationnel
du champ magnétique. Justifiez cette approximation.

38

Vous aimerez peut-être aussi