L’APRAXIE GESTUELLE
UNE APPROCHE COGNITIVE,
NEUROPSYCHOLOGIQUE ET PAR IMAGERIE
CEREBRALE
Philippe PEIGNEUX
Sous la direction de
1999-2000
UNIVERSITE DE LIEGE
Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education
L’APRAXIE GESTUELLE
UNE APPROCHE COGNITIVE,
NEUROPSYCHOLOGIQUE ET PAR IMAGERIE
CEREBRALE
Philippe Peigneux
1999-2000
REMERCIEMENTS
Je souhaite remercier ici toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce travail.
Tout d’abord, Martial Van der Linden a droit à toute ma reconnaissance
pour le travail fourni à lire et critiquer les écrits qui composent cette thèse.
C’est grâce à lui que j’ai découvert la neuropsychologie; son implication
totale dans ce domaine et ses qualités de pédagogue ont été
prépondérantes pour m’orienter vers ce champ de recherche. Je le remercie
pour ses conseils, ses encouragements et surtout pour la confiance qu’il
m’a témoignée.
Je tiens également à remercier Monsieur le Professeur Franck qui m’a
également accordé toute sa confiance en me permettant de travailler au
Centre de Recherches du Cyclotron. J’espère ne pas l’avoir déçu à ce
niveau et lui adresse toute ma gratitude pour cette chance unique de
commencer un passionnant travail de recherche.
Georg Goldenberg, Pierre Maquet et Ezio Tirelli ont accepté de passer
du temps à la lecture et à l’évaluation de ce travail. Je tiens à les en
remercier.
Je tiens plus particulièrement à remercier Eric Salmon et Pierre Maquet
pour les collaborations anciennes, présentes et à venir, et leur disponibilité
sans faille au cours de ma découverte des techniques d’imagerie cérébrale.
Mes remerciements s’adressent aussi à tous les membres du Centre de
Recherche du Cyclotron et du Service de Neuropsychologie qui, en me
proposant leur aide ou un soutien moral non négligeable, ont également
contribué à la réalisation de ce travail. Qu’ils me pardonnent de ne pas les
citer ici, ils sont trop nombreux, mais qu’ils sachent qu’ils ont droit à toute
ma reconnaissance.
Enfin, je remercie, tous les sujets qui ont gentiment accepté de se
soumettre à une série d’examens longs et fastidieux, de même que les
étudiants qui ont contribué à mes travaux.
Ce travail de doctorat a été réalisé grâce à une bourse octroyée dans le
cadre du projet PAI/IUAP P4/22, et à la participation des Fonds de
Recherche du FNRS.
Finalement et surtout, c’est Annie et Judith que je remercie; elles m’ont
donné par leur affection et leur soutien la force nécessaire à la réalisation
de ce travail de longue haleine.
Décembre 1999
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ______________________________________________________ 5
PARTIE THEORIQUE
PERSPECTIVES HISTORIQUES
L’apraxie gestuelle. Histoire du concept ____________________________ 11
Quelques précurseurs__________________________________________ 11
Les apports de Liepmann_______________________________________ 14
L’autonomie de l’apraxie_____________________________________ 14
Vers une taxinomie des apraxies ______________________________ 16
La dominance de l’hémisphère gauche pour le mouvement _______ 19
Premiers modèles associationnistes ____________________________ 20
Autres perspectives____________________________________________ 22
Perspectives holistiques ______________________________________ 22
Perspectives physiologiques __________________________________ 24
Conclusions __________________________________________________ 27
LES GRANDS MODELES ANATOMIQUES
Introduction ____________________________________________________ 31
Le modèle de Luria ______________________________________________ 33
Rôle des afférences dans la production du mouvement___________ 33
Le noyau cortical sensori-moteur______________________________ 35
Apraxies motrices kinesthésique et mélokinétique _______________ 37
Lobe frontal et planification de l’action_________________________ 38
Perspectives ouvertes i : les troubles de l’action au quotidien _____ 39
Perspectives ouvertes ii : l’avenir de l’apraxie « motrice » ________ 40
Les modèles néo-associationnistes _________________________________ 43
Geschwind : l’apraxie unilatérale gauche par déconnection calleuse 43
Heilman, Rothi et Valenstein : deux formes d’apraxie idéomotrice _ 46
Introduction_____________________________________________________ 55
Le modèle de Roy________________________________________________ 56
Système conceptuel et système de production _____________________ 56
Le système conceptuel _______________________________________ 56
Le système de production ____________________________________ 58
L’apraxie gestuelle : une perturbation des systèmes d’action_________ 60
Processus d’élaboration et de production du geste _________________ 62
Les profils de performance apraxique ____________________________ 67
Fondements anatomiques _______________________________________ 72
Conclusions ___________________________________________________ 73
Le modèle de Rothi, Ochipa et Heilman_____________________________ 77
Dissociations __________________________________________________ 77
Réception et production de gestes _____________________________ 78
Une voie « directe » pour l’imitation ___________________________ 82
Sélectivité des modalités d’entrée dans le système praxique _______ 83
Le système sémantique de l’action _____________________________ 83
Un modèle neuropsychologique et cognitif pour l’apraxie gestuelle __ 86
Conclusions ___________________________________________________ 93
Les apports de Goldenberg________________________________________ 97
Les niveaux de représentation du corps___________________________ 97
Connaissance du corps humain et imitation de gestes_______________ 99
Conclusions __________________________________________________ 105
APPROCHES NEUROPSYCHOLOGIQUES ET COGNITIVES
Introduction____________________________________________________ 111
Paramètres du mouvement : complexité, espace, et temps ____________ 115
Effet de la modalité : conditions de production du mouvement _______ 137
Effet de la modalité : études de cas ________________________________ 143
Systèmes d’action et objets _______________________________________ 151
L’analyse des erreurs ____________________________________________ 165
Corrélations anatomo-cliniques ___________________________________ 175
BASES CEREBRALES DU MOUVEMENT
Transformations visuomotrices ___________________________________ 181
Représentation de l’action________________________________________ 195
Apports de l’imagerie cérébrale___________________________________ 203
Somatotopie du système moteur ________________________________ 203
Réponse cérébrale aux variations kinématiques ___________________ 207
Transformations visuomotrices _________________________________ 209
Actions complexes ___________________________________________ 211
L’imagerie mentale de l’action _________________________________ 212
Observation d’actions_________________________________________ 214
Signification du geste et stratégie d’observation __________________ 222
THE ROLE OF LATERAL OCCIPITO-TEMPORAL JUNCTION AND AREA MT/V5 IN THE VISUAL
ANALYSIS OF UPPER LIMB POSTURES ________________________________________ 371
Introduction
5
Introduction
6
Introduction
7
PERSPECTIVES
HISTORIQUES
Histoire du concept
QUELQUES PRECURSEURS
1 Notre objectif n’est pas d’effectuer un historique exhaustif de l’apraxie, mais d’illustrer
l’évolution qu’a subi ce concept jusqu’à l’émergence des modèles contemporains. Le
lecteur intéressé par une approche historique plus détaillée est invité à se reporter au
Rapport présenté par Signoret et North (1979) et au chapitre historique de Faglioni et
Basso (1985) auxquels nous sommes redevable de la plupart des références historiques
antérieures à 1950.
11
Partie Théorique
12
Histoire du concept
supprimant le contrôle visuel (e.g., pointer du doigt vers une localisation mémorisée), ce
qui augmente de manière notable les difficultés de coordination (Cambier et al., 1994).
4 Selon Nothnagel et Naunyn (1887), ses images sont perdues au cours de la paralysie
psychique qui est l’altération de la capacité motrice d’un membre sans paralysie réelle de
celui-ci.
5 Eclampsie : terme par lequel on définit l’épilepsie dont les crises (le plus souvent
généralisées) étaient la conséquence de troubles métaboliques. Ce terme n’est
actuellement plus utilisé que sous les formes d’éclampsie puerpérale et d’éclampsie
gravidique pour caractériser des états de crises analogues à l’épilepsie qui se manifestent
dans la période temporelle précédant ou suivant l’accouchement (Garnier & Delamare,
1998).
13
Partie Théorique
L’autonomie de l’apraxie
14
Histoire du concept
7 Pour rappel, au moment où Liepmann rapporte son observation, le terme apraxie n’a été
principalement utilisé que dans les définitions de Steinthal (1871) et Gogol (1873).
8 Comme le suggèrent les définitions de l’asymbolie (Finkelnburg, 1870) ou de la pseudo-
apraxie (Pick, 1892).
15
Partie Théorique
9 Ce qu’il avait appelé le « senso motorium », zone qui comprend la région pariétale
(sensorielle) et les aires cytoarchitectoniques 6 et 8 de Brodmann dans la région
préfrontale (motrice).
10 On a discuté depuis (Signoret & North, 1979) de l’interprétation exacte qu’il fallait
donner à ce cas étonnant d’apraxie unilatérale droite au vu de la présence d’éléments qui
pouvaient suggérer un certain degré d’apraxie à gauche (comme Liepmann le reconnaîtra
lui même en 1905) en plus d’une apraxie diagonistique, mais cela n’enlève rien à la
démonstration faite par Liepmann que l’apraxie puisse être un désordre de
planification/programmation motrice plutôt qu’un trouble de reconnaissance des objets.
16
Histoire du concept
11 Pick considérait qu’il s’agissait d’un « trouble de l’attention », une apraxie idéo-motrice
où les actes sont mal exécutés suite à une représentation insuffisante ou erronée de
l’objectif de l’action. Cette apraxie idéomotrice chez Pick sera définie comme apraxie
idéatoire chez Liepmann, qui transformera un peu plus tard ce qu’il avait lui-même
décrit comme une apraxie motrice en apraxie idéomotrice. On trouve malheureusement
là la base d’une partie des confusions terminologiques qui hantent encore aujourd’hui les
manuels de neurologie et de neuropsychologie.
17
Partie Théorique
18
Histoire du concept
19
Partie Théorique
20
Histoire du concept
21
Partie Théorique
AUTRES PERSPECTIVES
Perspectives holistiques
Déjà en 1905, Liepmann s’était opposé à Marie pour qui l’apraxie n’existe
pas en tant qu’entité indépendante et n’est, avec bien d’autres pathologies,
13 On retrouve dans cette sémiologie des perturbations apraxiques (a) les mouvements
amorphes qui ne correspondent pas à un mouvement intentionnel connu; (b) une
amputation ou une imprécision des mouvements; (c) une substitution de mouvements
(e.g., utiliser une clé comme une brosse à dents); (d) des erreurs multiples qui concernent
la succession de mouvements partiels, leur caractère complet, leur orientation par rapport
à l’objet, et qui apparaissent dans un comportement d’utilisation de plusieurs objets; (e)
les persévérations de mouvements antérieurs pouvant expliquer des erreurs précédentes
ou des substitutions de mouvements; (f) une « déviation dans des segments musculaires
totalement différents », c’est-à-dire l’exécution correcte d’un geste qui est inadapté à la
demande; (g) une absence de mouvements avec perplexité; (h) des persévérations
toniques (voir Signoret & North, 1979).
22
Histoire du concept
Figure 3 : Second schéma horizontal de Liepmann (1920) LH (RH) : centre cortical de la main
droite (gauche). Co, Cp, Ct : origine corticale des faisceaux d’association occipitaux, pariétaux et
temporaux vers LH et RH. A noter que Liepmann garde la possibilité secondaire (traits
pointillées) d’un lien direct entre les centres occipital et pariétal gauche et le centre cortical
moteur droit, même si la voie principale (trait plein) passe d’abord par LH avant d’aboutir a RH.
Reproduit de Signoret et North (1979).
23
Partie Théorique
sur la définition de ces deux formes d’apraxie. Pour lui, ce n’est pas
l’élaboration du plan de l’action qui est perturbée dans l’apraxie idéatoire
(c.-à-d., la séquence organisée de la succession des mouvements), mais la
capacité de se servir des objets. Ce déficit n’est pas la conséquence d’une
perturbation psychique globale, mais le résultat d’un trouble qui altère
sélectivement la connaissance de l’utilisation des objets, d’où l’appellation
d’agnosie d’utilisation. Donc, l’objet pourra être dénommé et identifié
visuellement et tactilement, malgré que la capacité d’utilisation est
atteinte15. Par contre, Morlaas pense que l’apraxie idéomotrice concerne
l’exécution gestuelle proprement dite, indépendamment de l’objet sur
lequel porte l’action, ce qui explique que le trouble est plus apparent lors
de l’exécution de gestes symboliques ou sans signification qui ne peuvent
être aidés par la présence de l’objet. La mauvaise exécution motrice va être
caractérisée par ce que Morlaas appelle des dyskinésies spatiales, et
principalement par une série d’erreurs topographiques « comme si le
patient avait perdu le sens de la disposition relative des divers segments
du corps » (cité dans Signoret & North, 1979, p. 44), une conception sur
laquelle nous reviendrons plus en détail avec les études récentes de
Goldenberg (1995, 1996, 1999; Goldenberg & Hagmann, 1997) sur le rôle
des représentations topographiques du corps au cours de l’imitation de
gestes. Le rapport entre représentation corporelle et motricité volontaire
sera également mis en avant par Schilder (1923, 1935) qui développe les
concepts de schéma corporel puis d’image du corps, et pour qui la
connaissance du corps est un préalable à toute activité motrice.
Perspectives physiologiques
Dans un autre registre, Wilson situe l’apraxie parmi les autres désordres
moteurs et met l’accent sur le rôle des régions prémotrices frontales dans
15 Cette conception prend toute sa valeur si l’on considère que cette connaissance des
fonctions des outils et objets est une des trois formes de connaissance qui font partie du
système conceptuel de l’action proposé par Roy (1983; Roy & Square, 1985) et intégré
dans le modèle de Rothi et al. (1997).
24
Histoire du concept
16 Signoret et North (1979) font toutefois remarquer que la classification que propose Von
Monakow ressemble plus à un changement terminologique supplémentaire qu’à une
réelle modification de la structure taxinomique des apraxies : les trois grandes entités
proposées par Liepmann sont conservées mais apparaissent sous d’autres noms.
17 On retrouve aujourd’hui une distinction similaire dans la neuropsychologie cognitive
entre d’une part les modèles qui dans une perspective modulariste conceptualisent le
25
Partie Théorique
26
Histoire du concept
Enfin, il faut remarquer que même les tenants les plus farouches (von
Monakow, 1914; Brun, 1921, 1922) de la théorie de l’implication de tout le
cortex dans les activités praxiques finiront par admettre l’idée que
certaines zones cérébrales de l’hémisphère gauche sont plus
spécifiquement associées avec l’apraxie. Ces auteurs proposent que la
lésion de certaines régions cérébrales peut entraîner une déconnection des
influx qui traversent le cortex. Ces régions seraient la circonvolution
supramarginale et les aires prémotrices, ce qui ne diffère plus beaucoup
des théories de Liepmann, d’autant plus que ces auteurs considèrent
également que l’influx doit passer de l’aire prémotrice gauche à l’aire
prémotrice droite au cours de l’exécution de mouvements sur commande
verbale de la main gauche. A ce sujet, Kleist (1934) note qu’au vu de
l’absence de cas convaincants d’apraxie à la suite de lésions frontales, il est
également tout à fait possible que la circonvolution supramarginale
dominante soit directement reliée à chacun des deux centres prémoteurs,
une idée à laquelle souscrivent Faglioni et Basso (1985) à la suite de leur
revue de la littérature.
Toutefois, la prévalence des perspectives globalistes ne favorisera pas
vraiment le développement d’un champ d’étude spécifique à l’apraxie
pendant les années qui suivront les publications de Liepmann. Cette
période se caractérise surtout par l’identification de nouvelles
manifestations symptomatiques qui ont principalement en commun de
partager avec un bonheur parfois inégal l’utilisation du terme apraxie :
apraxie d’habillage (Brain, 1941), apraxie constructive (Kleist, 1922; Strauss,
1924), apraxie diagonistique (Akelaitis, 1944), pour ne citer que quelques
entités principales dont nous ne parlerons pas dans le cadre de ce travail.
CONCLUSIONS
27
Partie Théorique
28
LES GRANDS MODELES
ANATOMIQUES
Modèles anatomiques
INTRODUCTION
31
Modèles anatomiques
LE MODELE DE LURIA
19 Alexander Romanovitch Luria (1902-1978) a été fortement influencé par les grands
auteurs soviétiques Ivan Setchenov (1892-1905) et Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936), qui
ont tous deux contribués au développement de la conception réflexe de la structure du
mouvement volontaire. Dans leur optique, les mouvements dits volontaires des animaux
et de l’homme résultent d’une activité corticale globalisée, dont les parties isolées
accomplissent l’analyse et la synthèse des signaux extéro- et proprioceptifs et constituent
les différents mécanismes d’afférentation de l’acte moteur.
33
Partie Théorique
34
Modèles anatomiques
Figure 5 : Zones corticales des analyseurs. Reproduit de Luria (1967, 1978, p. 59)
35
Partie Théorique
20A noter toutefois que Liepmann avait une vision assez proche de celle de Luria dans ses
premières conceptualisations puisqu’il parle du « senso motorium » comme d’un tout
indivisible (voir note 9, page 16)
36
Modèles anatomiques
21 La vision qui peut ici jouer un rôle compensateur en ce qu’elle permet de se rendre
compte que la position correcte est atteinte sans l’apport des sensations kinesthésiques
proprioceptives. C’est aussi pourquoi la mise en évidence d’un tel trouble se fera le plus
aisément en cachant sa propre main à la vue patient. On notera la parenté
comportementale de cette manifestation avec l’ataxie, mais la différence réside dans le fait
que l’apraxie kinesthésique afférente résulte d’une intégration défectueuse des multiples
afférences, tandis que l’ataxie serait dans la perspective de Luria le résultat d’une analyse
défectueuse de l’afférence.
22 Luria considère les régions prémotrices comme les aires secondaires du noyau cortical
37
Partie Théorique
23 Etudiant, Luria fut très influencé par son maître L.S. Vygotsky pour qui les
verbalisations d’abord postérieures à l’action chez le jeune enfant deviennent
progressivement antérieures à celles-ci dans un but de planification et de contrôle du
comportement. Cette régulation verbale du comportement s’établit selon trois étapes
principales au cours du développement : (a) le contrôle verbal du comportement est
externe (par autrui), (b) ce contrôle verbal devient autonome mais se limite aux aspects
phonétiques et rythmiques du langage, (c) le contrôle passe progressivement du contrôle
extérieur au langage intérieur (aux alentours de 5 ans).
38
Modèles anatomiques
24 Toutefois, Luria propose que le pouvoir régulateur du langage peut jouer un rôle
compensateur pour améliorer la performance au cours de certaines épreuves
habituellement perturbés à la suite de lésions prémotrices, par exemple le fameux test des
positions successives « poing – tranche – paume ».
25 Ce dont semble par ailleurs s’abstenir Luria lui-même, puisqu’il commence par préciser
que « ... en règle générale, une lésion des lobes frontaux ne s’accompagne pas de parésie
ou d’ataxie ni de perturbation des gestes concrets habituels. Les malades ne présentent
pas de signes d’apraxie dans leur activité usuelle » (Luria, 1978, pp. 296-297), et
n’emploiera plus une seul fois le terme « apraxie » tout au long de ce chapitre consacré
aux perturbations en présence de lésions des lobes frontaux.
39
Partie Théorique
vont retentir sur une large gamme de comportements qui vont bien au-
delà d’un trouble du mouvement volontaire. Une symptomatologie
apraxique idéatoire peut bien entendu être interprétée dans le cadre de
cette approche, mais l’explication manque de spécificité : un atteinte de la
capacité d’ordonner une succession de mouvements dans l’ordre requis en
fonction d’un objectif spécifique (ou de manipuler correctement un outil
selon la définition que l’on veut donner du terme idéatoire) n’a plus rien
de spécifique à l’apraxie gestuelle parce qu’elle va être observée quel que
soit le comportement ou l’effecteur, ce qui est en effet l’hypothèse de Luria.
Par contre, ces descriptions prennent tout leur sens dans le cadre de
l’interprétation des troubles dits écologiques de l’activité gestuelle en
situation de vie quotidienne, c.-à-d., les « naturalistic actions » et l’« Action
Disorganisation Syndrome » (pour une synthèse, voir Humphreys &
Forde, 1998; Schwartz & Buxbaum, 1997). En effet, ces troubles peuvent
trouver leur source tant dans la présence de perturbations apraxiques per
se que de difficultés aspécifiques de traitement et d’organisation pour des
informations complexes soumises à un plan d’action.
40
Modèles anatomiques
l’apraxie gestuelle qui ont tendance à les rassembler sous une bannière
générique (e.g., les « schémas innervatoires » du modèle de Rothi et al.,
1991; Rothi et al., 1997), ce qui néglige probablement l’interaction entre ces
« sous-mécanismes » et les différents niveaux de représentation et de
traitement de l’information postulés par ces architectures. Toutefois, on
assiste à un regain d’intérêt pour les formes plus « motrices » de l’apraxie
avec l’étude de pathologies dégénératives telles que les dégénérescences
cortico-basales (DCB) au cours desquelles on peut observer l’évolution
progressive de la problématique gestuelle avec la maladie. Tout d’abord
étudiée dans une perspective de diagnostic différentiel, l’apraxie dans la
DCB fait depuis peu l’objet d’études qui visent à mieux caractériser la
nature des processus cognitifs qui sous-tendent ce trouble gestuel (Blasi,
Labruna, Soricelli, & Carlomagno, 1999; Blondel, Eustache, Schaeffer,
Marié, Lechevalier, & de la Sayette, 1997; Jacobs, Adair, Macauley, Gold,
Rothi, & Heilman, 1999; Merians, Clark, Poizner, Jacobs, Adair, Macauley,
Rothi, & Heilman, 1999), ce qui devrait inciter les chercheurs à mieux
spécifier les étapes de traitement en jeu à ce niveau. Un effort significatif en
ce sens a déjà été réalisé avec le modèle de Roy (1983; Roy & Square, 1985,
1994) qui a puisé une partie de son inspiration chez Luria et qui met
l’accent sur l’étude approfondie des caractéristiques du mouvement chez
les sujets apraxiques comme un des moyens de mettre en évidence les
différents processus mis en jeu pour aboutir à la production d’un
mouvement chez le sujet normal.
En conclusion, nous pensons que par rapport au domaine de l’apraxie
gestuelle, les travaux de Luria ont eu le grand mérite d’attirer l’attention
sur l’importance des systèmes afférents et efférents considérés comme
« élémentaires » et qui contribuent de manière plus ou moins directe à
déterminer la bonne exécution du mouvement. Luria s’est également
intéressé aux mécanismes les plus élaborés de la planification de l’action,
mais on peut regretter que la nature anti-associationniste de son approche
l’ait conduit à négliger l’importance des représentations mémorisées du
geste dans les différentes formes d’apraxie, ce que mettront en avant
41
Partie Théorique
42
Modèles anatomiques
Figure 6 : Schéma de Geschwind (1975). VC, cortex visuel; VAC, cortex visuel associatif; W,
aire de Wernicke; AF, faisceau arqué; MAC, cortex moteur associatif; MC, cortex moteur
43
Partie Théorique
l'aire prémotrice droite par des fibres qui traversent obliquement le corps
calleux. Selon Geschwind, pour exécuter un geste sur commande verbale
avec la main droite, l'information passe de l’aire de Wernicke par le
faisceau arqué (FA) aux aires prémotrices puis motrices (MC) gauches qui
commandent la main droite. Par contre, pour exécuter ce même geste sur
ordre de la main gauche, l’information doit d’abord transiter par la région
prémotrice gauche pour passer ensuite seulement vers la région
prémotrice droite avant la production du mouvement. Pour l’imitation de
gestes, processus qui ne requiert normalement pas de traitement
linguistique, les connexions visuomotrices intra-hémisphériques vont
transmettre l’information des aires associatives visuelles (VAC)
directement aux aires prémotrices ipsilatérales.
Dans ces conditions, Geschwind pensait qu’une lésion calleuse chez
un sujet droitier pouvait aboutir à un syndrome d'apraxie idéomotrice
unilatérale gauche, ce qui correspond en effet à l’observation faite par
Geschwind et Kaplan (1962) d’un patient atteint d’une agénésie26 du corps
calleux qui ne pouvait exécuter correctement des gestes sur commande
verbale de la main gauche. A la différence toutefois du patient Ochs décrit
par Liepmann et Maas (1907), il pouvait imiter des gestes, recopier des
mots de la main gauche, et utiliser des objets et des outils de manière aussi
fluente qu’à la main droite, ce qui suggère que les cas n’étaient sans doute
pas tout à fait identiques. Hecaen et Rondot (1985) ont d’ailleurs suggéré
que l’hémisphère droit était peut-être dominant pour les praxies chez le
patient de Geschwind et Kaplan (1962), puisque les seules difficultés
gestuelles réelles provenaient d’une « compréhension » déficitaire de la
main gauche pour les commandes verbales27.
apraxie car c’était selon eux plus un trouble de compréhension que d’exécution motrice.
Cet argument n’est toutefois guère fondé en ce sens que si trouble de compréhension il y
a, il reste malgré tout spécifique au système gestuel.
44
Modèles anatomiques
45
Partie Théorique
46
Modèles anatomiques
47
Partie Théorique
Table 1. Moyenne des erreurs de Geste et de Mouvement dans chaque sous-groupe (16 erreurs
maximum par catégorie). Adapté de Heilman, Rothi et Valenstein (1982).
48
Modèles anatomiques
49
Partie Théorique
50
Modèles anatomiques
Conclusion
51
Partie Théorique
52
Modèles cognitifs
MODELISATIONS
COGNITIVES DE L’APRAXIE
Modèles cognitifs
INTRODUCTION
55
Partie Théorique
LE MODELE DE ROY
Roy (1983; Roy & Square, 1985) a proposé que l’apraxie peut résulter d’une
atteinte touchant un - ou les deux - systèmes impliqués dans l’action : le
système conceptuel qui fournit une représentation abstraite de l’action, et
le système de production qui englobe une connaissance sensori-motrice de
l’action et les processus perceptivo-moteurs pour son organisation et son
exécution.
Le système conceptuel
56
Modèles cognitifs
57
Partie Théorique
Le système de production
29 Par exemple, un soulier pourra faire un bon substitut à un marteau pour enfoncer un
clou parce qu’il partage avec lui les caractéristiques perceptives d’être suffisamment
solide et assez petit pour être manipulé, bien que ces deux objets appartiennent à des
catégories sémantiques différentes.
58
Modèles cognitifs
30 Cette conception de programme d’action généralisé est soutenue par une récente étude
en Résonance Magnétique Nucléaire fonctionnelle (RMNf) qui montre que les paramètres
du mouvement pour des gestes hautement familiers (c.-à-d., sa propre signature) sont
encodés au niveau des aires corticales sensori-motrices secondaires du membre effecteur
avec lequel cette action est habituellement produite (c.-à-d., la main dominante), et que
cette information peut être partagée par un autre effecteur (c.-à-d., signer son nom avec le
gros orteil ipsilatéral) dont la représentation motrice primaire ne se situe pas
anatomiquement dans cette région cérébrale, ce qui suggère une organisation
59
Partie Théorique
effecteur donné (la main, le pied, ...). Selon Roy, cette information
environnementale/contextuelle peut soutenir le contrôle exercé par le
système conceptuel (ou s’y substituer) lorsqu’un choix doit être posé dans
le décours de l’action31, réduisant d’autant les demandes sur le système
attentionnel.
Quoique sa philosophie n’en ait été que peu modifiée, la conception
originale (Roy, 1983; Roy & Square, 1985) de ce système de production et
des mécanismes qu’il recouvre a fait l’objet de clarifications et
d’élaborations supplémentaires dans les publications ultérieures de Roy et
collaborateurs (Roy & Hall, 1992; Roy & Square, 1994). Aussi, nous ne
présenterons pas ici plus en détail la perspective initiale, mais nous
attacherons plutôt à la description des modélisations ultérieures et de leurs
implications pour la compréhension de la symptomatologie apraxique. Par
contre, la conception du système conceptuel est restée fidèle à la
description originale, à l’exception de la différentiation d’une partie des
connaissances relatives aux objets et outils qui ont été intégrées au système
sensori-perceptif, comme nous l’avons signalé précédemment.
Selon Roy et Square (1994), une apraxie peut donc résulter (a) d’une
altération du système de production en charge de la génération et du contrôle
du mouvement dans la gestualité, (b) d’une altération du système sensori-
perceptif dédié à l’analyse visuelle des objets et des gestes, (c) d’une
altération du système conceptuel qui abrite les bases de connaissance
fonctionnelle (et non anatomique) des régions motrices secondaires (Rijntjes, Dettmers,
Buchel, Kiebel, Frackowiak, & Weiller, 1999).
31 Dans cette perspective, on pourrait également observer des effets d’interférence entre
ces deux mécanismes de sélection que sont le système conceptuel et l’information
environnementale. Si le niveau attentionnel de la personne qui exécute l’action n’est pas
assez élevé à un des moments de choix qui sont nécessaires au bon déroulement de
l’action, alors l’intrusion d’informations fournies par l’environnement pourrait induire
une action inattendue, non planifiée au niveau du système conceptuel (Roy et al., 1994).
60
Modèles cognitifs
61
Partie Théorique
imité. Par ailleurs, les atteintes du système conceptuel vont être mises en
évidence par des comportements pathologiques touchant à une ou
plusieurs des composantes de la connaissance des gestes; ainsi, un patient
pourra se montrer incapable de produire le geste correspondant à l’outil
qui lui est présenté, ne pas pouvoir initier un geste de mémoire sur
commande verbale, ou encore ne pas pouvoir ordonner la succession des
mouvements individuels qui composent une action dans l’ordre requis
pour aboutir à sa complétion.
Capitalisant sur les apports théoriques de Roy (1983, Roy & Square, 1985),
Roy et Hall (1992) ont proposé un modèle (Figure 8) qui représente les
différentes étapes de traitement qui peuvent être impliquées dans la
production de gestes simples selon que la modalité sous laquelle le geste
doit être initié est une exécution sur commande verbale ou une imitation.
Ce modèle, qui donne une place prépondérante aux processus d’imagerie
dans la production de gestes, se réfère à la fois à la théorie
computationnelle de la perception et de l’imagerie visuelle développée par
Kosslyn (1980) et à la théorie du Double Codage32 de Paivio (1986).
Le raisonnement tenu par Roy et Hall (1992) est que dans une
condition de pantomime sur commande verbale, le contexte du geste (e.g.,
l’outil ou l’objet dont on doit mimer l’utilisation) n’est pas présent et doit
être créé mentalement. De plus, les différentes composantes du
mouvement vont devoir être sélectionnées et organisées de façon interne
puisqu’il n’y a pas d’information environnementale (c.-à-d., les référents
perceptifs et contextuels) disponible sur laquelle ces processus peuvent
s’appuyer. Pour pouvoir mener à bien ces processus, la personne qui doit
exécuter le geste doit recréer sur la base de ses expériences antérieures un
contexte interne pour ce geste, geste qui ne sera correctement exécuté que
si elle a eu accès à une série d’informations mémorisées telles que la
position de la main dans l’espace, la configuration de la main, ou le
62
Modèles cognitifs
Language
System model model
absent present
Secondary
Visual
Memory
Kinesthestic
Response
Program
RESPONSE IMAGE
SELECTION GENERATION
63
Partie Théorique
64
Modèles cognitifs
Par contraste, selon Roy et Hall (1992), les processus impliqués dans
l’imitation d‘une action vont être très nettement simplifiés car l’accès aux
représentations mémorisées et l’activation des processus annexes de
sélection de réponse et de génération d’une image ne seront plus
réellement nécessaires. En effet, ce sont les modalités visuelle (c.-à-d.,
démonstration du geste par l’examinateur) et kinesthésique (c.-à-d.,
mobilisation passive du bras) qui vont être dans ce cas les sources
fondamentales d’informations sur lesquelles le sujet va s’appuyer pour
tenter de reproduire le ou les mouvements démontrés. Un tel processus
requiert bien entendu que le sujet soit d’abord capable d’analyser
correctement les informations visuelles et/ou kinesthésiques pour pouvoir
en retirer les informations pertinentes à la reproduction de ce qu’il a perçu.
Cette étape franchie, deux cas de figure sont possibles, selon que
l’imitation se fera en même temps que la démonstration de l’action ou
qu’elle sera différée dans le temps. Si le geste est continuellement
démontré par l’examinateur, alors le patient pourra visuellement contrôler
son exécution en la comparant avec le mouvement de l’examinateur pour
vérifier sa conformité avec le modèle présenté, du moins si le geste est
exécuté dans l’espace allocentrique (c.-à-d., projeté au loin du corps),
comme par exemple enfoncer un clou avec un marteau. Si le geste est
exécuté dans l’espace corporel et que sa propre performance ne peut être
aisément contrôlée visuellement (e.g., se brosser les dents), alors le sujet
devra d’abord effectuer une transformation visuo-kinesthésique sur la
démonstration visuelle pour pouvoir la comparer aux proprioceptions de
ses propres mouvements. Quelle que soit la situation, Roy et Hall
considèrent que la demande par rapport à la mémoire sera négligeable
puisque toute l’information nécessaire est disponible en permanence.
Par contre, si le sujet ne doit reproduire le geste qu’après la
démonstration de l’examinateur ou que le geste est démontré en
mobilisant le bras du sujet, celui-ci va devoir conserver en mémoire de
jusqu’à ce que le système ait atteint son point d’équilibre (pour une discussion des
différents modèles régulateurs du mouvement, voir Jeannerod, 1997).
65
Partie Théorique
travail une image du geste qu’il pourra utiliser pour contrôler son
mouvement. Cette situation se rapproche un peu plus de la situation de
pantomime sur commande verbale, puisque dans ce cas les processus de
création et de rétention d’une image du geste vont devoir être mis en jeu.
Une différence fondamentale entre ces deux modalités d’exécution du
geste reste toutefois que, lors de l’exécution sur commande verbale,
l’image du geste est générée à partir des informations conservées en
mémoire à long terme, tandis que l’image qui est retenue en mémoire de
travail au cours de l’imitation va être formée sur la base des informations
disponibles dans l’environnement. Dans cette perspective, un déficit
touchant la mémoire à long terme ne devrait donc pas avoir d’effet négatif
sur la qualité de l’imitation.
S’il est clair que l’influence de l’environnement sur l’action ne peut
être négligée, il nous semble cependant que le modèle de Roy et Hall
(1992) sous-estime un peu trop l’effet contraignant des représentations
mémorisées de gestes hautement familiers sur l’exécution de ces geste au
cours de l’imitation. Par exemple, ce modèle ne prend pas en compte ce
que nous appellerons des « erreurs » de régularisation gestuelle au cours
de l’imitation de gestes, par analogie aux erreurs de régularisation
phonologique observées au cours de la lecture de mots isolés chez des
patients dyslexiques. En effet, lorsque l’on demande à un patient ou même
à un sujet neurologiquement valide d’imiter un geste qui lui est familier
(e.g., se coiffer, se brosser les dents), c’est une observation clinique
fréquente que de constater que la reproduction du geste est en fait une
reproduction beaucoup plus fidèle du geste que cette personne exécute
spontanément dans une condition de pantomime sur commande verbale
qu’une reproduction exacte de la démonstration de l’examinateur36. Il n’y a
toutefois pas à notre connaissance d’étude qui ait spécifiquement testé la
ressemblance entre le geste reproduit lors d’une imitation et le geste
66
Modèles cognitifs
Sensory / Perceptual
System
1 Visual / Gestural Auditory / Verbal 1 Visual Tool / Object
Information Information Information
P Route P Route
Knowledge of
Conceptual System 2,8 Knowledge of 2,8
Tool / Object
Action
Function
3 Image Generation
4
5 Working Memory
Response
7,8 Organization / Control
6
CI Route
Dans une version ultérieure qui intègre les apports de Roy (1983; Roy &
Square, 1985) et Roy et Hall (1992), Roy et Square (1994) précisent de
manière plus nette l’interaction entre le système conceptuel et le système
de production (Figure 9). Ils envisagent de manière systématique les
manifestations apraxiques qui peuvent se produire à la suite d’atteintes
des différentes étapes de la production du geste, partant des stades
précoces d’analyse de l’information visuelle gestuelle et d’identification
des caractéristiques saillantes des outils et objets dont on doit démontrer
67
Partie Théorique
68
Modèles cognitifs
1994) dénote par une série de lettres qui représentent les modalités sous
lesquelles la performance va être exécutée (sur commande verbale
[pantomime; P], imitation immédiate [concurrent imitation; CI], imitation
différée [delayed imitation; DI]), et en quoi la performance dans ces
conditions va être préservée (+) ou altérée (-).
Les atteintes du système sensori-perceptif [profil n°1] vont donner lieu
à plusieurs profils de performance qui reflètent des altérations des
processus d’analyse visuelle du geste et d’analyse visuelle des
objets/outils. Les altérations de l’analyse auditive ne sont pas prises en
compte dans ce modèle puisqu’elles donneront lieu à des déficits au
niveau de la compréhension verbale qui sont en fait des contre-indications
à poser un diagnostic d’apraxie. La caractéristique comportementale de ces
déficits du système sensori-perceptif va être une mauvaise reconnaissance
des gestes et des objets/outils, une imitation immédiate ou différée
médiocre, mais une capacité préservée de pantomime sur commande
verbale [P+/DI-/CI-]. Il faut remarquer que ce mode de notation ne
permet pas de rendre compte d’une préservation de l’analyse visuelle du
geste couplée à une atteinte sélective de l’initiation d’action à partir d’une
présentation visuelle des objets, puisque dans ce cas la notation serait
[P+/DI+/CI+] : pantomime sur commande verbale, imitation immédiate et
différée correctes. Toutefois, on pourra argumenter dans la perspective de
Roy qu’un tel déficit de reconnaissance d‘objet/outil rentre à nouveau
dans la catégorie des critères d’exclusion du diagnostic d’apraxie puisque
la connaissance des fonctions associées aux objets implique le système
conceptuel.
Les atteintes du système conceptuel [2], au contraire des atteintes
précédentes, vont se caractériser par un déficit marqué lors de pantomimes
sur commande verbale. Toutefois, l’imitation ne devrait pas être atteinte,
qu’elle soit immédiate ou différée, puisque ces tâches ne nécessitent pas de
recourir aux représentations en mémoire à long terme pour générer une
image correcte du geste à reproduire. Ce profil [P-/CI+/DI+] correspond
pour Roy à l’apraxie idéatoire, et devrait normalement s’accompagner de
69
Partie Théorique
70
Modèles cognitifs
71
Partie Théorique
FONDEMENTS ANATOMIQUES
72
Modèles cognitifs
CONCLUSIONS
73
Partie Théorique
37 A ce sujet, une étude récente de Feyereisen et Van der Linden (1997) montre que la
rétention en mémoire de travail de gestes symboliques et de postures manuelles sans
signification est affectée par la pratique d’une tâche articulatoire concurrente (comptage
répétitif de 1 à 5 à voix haute), ce qui n’est pas le cas du pointage vers des localisations
spatiales. Ceci suggère que la mémoire de travail pour les gestes partage certaines
composantes avec la mémoire de travail verbale. De plus, chez des sujets âgés, on observe
également un effet d’interférence avec une tâche spatiale (tapping séquentiel), ce qui
suggère que des composantes de la mémoire gestuelle sont également partagées avec la
mémoire de travail visuelle.
74
Modèles cognitifs
38 Modèle du SAS qui a été appliqué par Shallice, Burgess, Shon et Baxter (1989) à la
compréhension de troubles d’utilisation d’objets à la suite de lésions frontales
75
Partie Théorique
76
Modèles cognitifs
Le modèle de Roy (1983; Roy & Square, 1985) a été élaboré sur la base des
apports de la psychologie cognitive et de la recherche expérimentale dans
le domaine du contrôle moteur chez le sujet normal. C’est dans une
perspective différente que se situe le modèle neuropsychologique cognitif
de l’apraxie des membres supérieurs proposé par Rothi, Ochipa et
Heilman (1991, 1997). En effet, ce modèle s’est développé sur la base de
l’observation d’une série de dissociations dans les performances de
patients apraxiques, dissociations qui ne pouvaient être expliquées dans le
cadre des modélisations anatomiques néo-associationnistes de l’apraxie
gestuelle (Geschwind, 1975; Heilman, Rothi, & Valenstein, 1982).
DISSOCIATIONS
77
Partie Théorique
78
Modèles cognitifs
l’utilisation d’objets) mais pas pour les gestes intransitifs (c.-à-d., symboliques qui
n’impliquent pas les objets, comme faire de l’auto-stop ou "au revoir" de la main). Si la
première partie de l’argument semble logique (compréhension préservée dans le cas
d’une lésion qui épargne le lobe pariétal inférieur), ce l’est beaucoup moins pour la
distinction opérée entre gestes transitifs et intransitifs; si la SMA a en charge la
transposition des représentations en schémas innervatoires comme le spéculent Rothi et
al. (1991, 1997), il est difficile de comprendre pourquoi les gestes intransitifs ne seraient
pas pris en charge par celle-ci, puisqu’il s’agit également de gestes appris. D’où, soit ce
n’est pas la SMA qui est le support neurophysiologique de ces transpositions (on notera
que si les lésions des patients de Watson et al. englobent la SMA, elles ne s’y limitent pas),
soit elle est spécialisée pour l’implémentation motrice des mouvements qui impliquent
une relation avec un agent externe (c.-à-d., l’objet), mais il faut alors postuler une
structure cérébrale complémentaire en charge de l’implémentation des schémas
innervatoires pour les gestes intransitifs, ce que n’ont pas fait Rothi et collaborateurs.
79
Partie Théorique
80
Modèles cognitifs
81
Partie Théorique
82
Modèles cognitifs
Rothi et al. (1991) se sont référés aux conceptions de Roy et Square (1985)
qui proposent que le traitement des gestes repose sur un système
impliquant une composante de production et une composante
conceptuelle. Pour Rothi et al., le système de production se rapporte aux
composantes sensorimotrices de la connaissance de l’action qui viennent
83
Partie Théorique
84
Modèles cognitifs
40 Cette apraxie est nommée idéatoire, mais elle recouvre les désordres de la planification
de l’action décrits par Luria (1967, 1978) au cours de lésions frontales, ce que Luria lui-
même ne semblait pas considérer comme une apraxie (voir Note 25). Le modèle de Rothi
et al. cherche à rendre compte de la production de gestes simples, et la connaissance de
l’ordre sériel des mouvements qui fait partie du système conceptuel se rapporte aux
différentes étapes du mouvement au sein d’une action (e.g., boire un verre d’eau
implique de prendre ce verre, l’amener à la bouche puis l’incliner pour boire). Par contre,
l’organisation de plusieurs actions entre elles relève de facteurs cognitifs et attentionnels
qui ne sont pas spécifiques de l’apraxie gestuelle; pour preuve, les patients frontaux qui
échouent à l’épreuve classique de la lettre (plier une feuille, la mettre dans l’enveloppe,
fermer l’enveloppe, ...) ne souffrent pas d’apraxie conceptuelle pour autant.
41 Les conceptions de ces auteurs seront détaillées au cours de la présentation de leurs
études dans la section « Etudes Neuropsychologiques ».
85
Partie Théorique
86
Modèles cognitifs
Système de Reconnaissance
Lexique Phonologique des Objets Praxicon d’Entrée
d’Entrée
Voie directe
Systéme
Lexqiue Verbal de Sémantique Praxicon de Sortie
Actions
Sortie
Tampon Patrons
Phonologique Innnervatoires
Figure 11. Modèle neuropsychologique cognitif des praxies des membres supérieurs et de l’apraxie
gestuelle proposé par Rothi et al. (1997, p. 45), avec ses relations avec les systèmes du langage, de
reconnaissance des objets, et sémantique général ou non-gestuel.
87
Partie Théorique
42 Cette possibilité reste toutefois théorique; si de nombreuses études ont rapporté que des
patients pouvaient reconnaître et imiter des gestes alors que leurs performances en
identification d’objets étaient déficitaires (e.g., Schwartz et al., 1998; Peña-Casanova,
1985) , de manière étonnante aucune étude (à notre connaissance) n’a rapporté la
dissociation inverse d’un déficit d’analyse visuelle du geste associé à une reconnaissance
d’objets préservée.
88
Modèles cognitifs
gestes sur commande verbale. Comme pour les altérations des systèmes
d’analyse perceptive, les atteintes du lexique phonologique et du système
de reconnaissance des objets seront moins aisément considérées comme
une apraxie gestuelle au sens strict puisque le symptôme apraxique sera
secondaire à une atteinte plus globale.
Au troisième niveau, le système sémantique de l’action intègre les
données en provenance du lexique phonologique d’entrée, du système de
reconnaissance des objets et du lexique gestuel d’entrée, et envoie des
informations vers le lexique gestuel de sortie et le lexique verbal de sortie.
Une atteinte sélective de ce système sémantique de l’action va donner lieu
à un profil complexe. La performance sera déficitaire pour l’exécution de
gestes sur commande verbale, avec un profil d’erreurs spécifique de
l’apraxie conceptuelle qui peut être caractérisé par le fait que le geste
produit est correctement exécuté mais mal sélectionné43. Des difficultés
seront également présentes pour des tâches comme la dénomination de
gestes et la description des fonctions des outils et des objets (e.g., le patient
ne pourra plus définir à quoi sert un marteau). Par contre, l’imitation de
gestes devrait être préservée; les gestes sans signification peuvent être
imités par la voie directe (analyse visuo-gestuelle vers schémas
innervatoires), et les gestes appris peuvent également être imités soit via la
voie directe, soit en passant par le lien existant entre le lexique gestuel
d’entrée et lexique gestuel de sortie, sans devoir passer par le système
sémantique. Cette possibilité ne tient toutefois pas compte des
interférences possibles entre l’imitation non sémantique et l’activation de
représentations sémantiques incorrectes lors de la démonstration de
l’action. De même, des gestes pourraient être correctement initiés à partir
de la présentation visuelle d’un objet par le lien direct entre le système de
reconnaissance des objets et le lexique gestuel de sortie, malgré un déficit
43 Par exemple, si on lui demande de mimer l’utilisation d’un marteau pour enfoncer un
clou, le patient pourra sélectionner erronément un geste qui est dans la même catégorie
sémantique (e.g., scier) ou qui ne présente aucun rapport avec la consigne (e.g., manger),
mais on ne devrait pas observer d’altérations au niveau de l’implémentation motrice de
ces gestes qui seront correctement exécutés.
89
Partie Théorique
44 Une dégradation des traces dans le lexique gestuel de sortie pourrait également donner
lieu à des erreurs de sélection du geste, mais différentes de celles qui sont observées avec
les altérations du système sémantique de l’action. Si la dégradation d’une représentation
sémantique peut donner lieu à l’activation de représentations sémantiques appartenant à
la même catégorie sémantique (e.g., marteau et tenaille sont deux outils que l’on utilise
par rapport à un clou), la dégradation des représentations structurales stockées dans
lexique gestuel de sortie devrait mener à la sélection d’un geste présentant des
caractéristiques physiques proches du geste-cible (e.g., marteau et auto-stop impliquent
tous les deux un geste où l’avant-bras se déplace répétitivement d’avant en arrière).
90
Modèles cognitifs
91
Partie Théorique
92
Modèles cognitifs
traitement des praxies de Rothi et al. (1997). Bien entendu, ces profils
représentent des situations théoriques idéales puisque leur mise en
évidence présuppose l’altération d’une seule unité de traitement dans le
système. A part le cas spécifique de l’imitation de gestes sans signification,
nous n’avons pas non plus tenu compte ici des déconnections entre ces
unités de traitement, qui peuvent complexifier ces profils.
CONCLUSIONS
93
Partie Théorique
composante mnésique chez ces auteurs peut être opposée aux conceptions
environnementales de Roy (1983; Roy & Square, 1985) qui soutient que le
recours aux représentations mémorisées n’est nécessaire que dans les
conditions où le contexte de l’action n’est pas à même de fournir toute
l’information nécessaire à la sélection et à l’exécution du geste.
Par analogie aux modèles développés dans le domaine du langage,
Rothi et al. postulent l’existence de deux systèmes de représentations pour
la structure spatio-temporelle des gestes appris : le lexique gestuel d’entrée
et le lexique gestuel de sortie. Ce postulat théorique offre une grande
flexibilité d’interprétation puisque des profils de performance variés (et
auparavant inexplicables) peuvent être reliés à des atteintes sélectives
d’une de ces deux composantes, mais appelle toutefois quelques
remarques. Primo, le seul cas clinique sur lequel repose la validité de ce
postulat est l’étude de Ochipa et al. (1994) qui rapporte le cas d’un patient
dont la performance sur imitation est plus mauvaise que sur commande
verbale pour les mêmes gestes, la compréhension de ces gestes étant
préservée. Outre le fait que la méthodologie de cette étude peut être
critiquée, l’observation de cas similaires serait nécessaire pour établir que
cette hypothèse ne repose pas sur une observation anecdotique ou sur un
artefact expérimental. Secundo, Heilman et collaborateurs ont longtemps
soutenu l’idée que les représentations visuo-kinesthésiques des gestes
appris étaient stockées dans le lobe pariétal inférieur de l’hémisphère
gauche (e.g., Heilman et al., 1982); qu’en est-il de la localisation anatomique
de deux lexiques de gestes différents ? Si les manifestations apraxiques des
patients cérébrolésés sont bien associées à des lésions spécifiques du
système nerveux central, il devrait être possible de pointer une ségrégation
fonctionnelle au moins partielle des structures cérébrales qui sous-tendent
ces comportements, ce qui n’a pas encore été fait à ce jour. Tertio, Rothi et
al. restent malgré tout très vagues quand ils définissent le lexique gestuel
d’entrée comme le réceptacle des codes des attributs physiques pour les
'actions perçues’ et le lexique gestuel de sortie comme le réceptacle des
codes des attributs physiques pour les 'actions à exécuter’. Leur définition
94
Modèles cognitifs
95
Partie Théorique
96
Modèles cognitifs
97
Partie Théorique
45Comme l’exprime bien l’exemple de Goldenberg (1997), tout le monde est normalement
capable de toucher le bout de son nez sans miroir, même si le nez ne chatouille pas.
98
Modèles cognitifs
99
Partie Théorique
100
Modèles cognitifs
Figure 12. Configurations manuelles sans signification pour l’imitation de gestes dans les études de
Goldenberg (voir détails dans le texte). Reproduit de Goldenberg (1995, p. 65)
101
Partie Théorique
102
Modèles cognitifs
Figure 13. Exemples d’items dans le test d’appariement de gestes sans signification (Goldenberg,
1999). Chaque item est composé d’un ensemble de cinq configurations manuelles (à droite) ou
digitales (à gauche). Reproduit de Goldenberg (1999, p. 561).
103
Partie Théorique
Imitation Matching
20 10
18 9
16 8
14 7
Controls
12 RBD 6
LBD
10 5
Figure 14. Résultats des patients atteints de lésions hémisphériques gauches (LBD) et droites
(RBD) aux tests d’imitation et d’appariement (Matching) de configurations digitales (Finger) et
manuelles (Hand) sans signification. Les valeurs représentant la moyenne et l’erreur standard des
scores. Reproduit de Goldenberg (1999, p. 562).
104
Modèles cognitifs
CONCLUSION
105
Partie Théorique
106
Modèles cognitifs
107
Approches neuropsychologiques et cognitives
APPROCHES
NEUROPSYCHOLOGIQUES
ET COGNITIVES
Approches neuropsychologiques et cognitives
INTRODUCTION
111
Partie Théorique
47Etant donné que l’objet de ce travail est restreint à l’apraxie gestuelle des membres
supérieurs, ces systèmes ne sont cités que pour mémoire et ne seront évoqués par la suite
que lorsqu’ils sont indispensables à l’interprétation des études rapportées. Le fait de ne
pas être signalés lorsqu’une étude est mentionnée ne signifie donc pas que ces systèmes
n’ont pas fait l’objet d’investigations dans l’étude en question.
48 Les mouvements rapportés au corps sont aussi appelés mouvements réflexifs ou
spatialement somato-centrés, tandis que ceux qui sont tournés vers l’extérieur peuvent
être dénommés non-réflexifs ou spatialement extéro-centrés.
112
Approches neuropsychologiques et cognitives
113
Partie Théorique
114
Approches neuropsychologiques et cognitives
115
Partie Théorique
116
Approches neuropsychologiques et cognitives
117
Partie Théorique
type de mouvement (De Renzi et al., 1983; De Renzi et al., 1980), soit affecte
uniquement les mouvements séquentiels (Kimura, 1982; Kolb & Milner,
1981). De même, la comparaison systématique de patients HG et HD peut
masquer le fait que l’apraxie peut également être associée à des lésions
hémisphériques droites. Comme le montrent de nombreux auteurs, la
prédominance des troubles apraxiques lors de lésions de l’hémisphère
gauche ne signifie pas pour autant que des lésions de l‘hémisphère droit
ne puissent être associées à la présence d’une apraxie gestuelle (Barbieri &
De Renzi, 1988; De Renzi et al., 1980; Faglioni & Basso, 1985; Marchetti &
Dellasala, 1997; Margolin, 1980; Perani, Papagno, Cappa, & Gerundini,
1988; Rapcsak, Gonzalez, & Heilman, 1987; Rapcsak, Ochipa, Beeson, &
Rubens, 1993).
De plus, il semble que parler d’apraxie à partir de ces observations
mélange les niveaux d’interprétation; même partant du postulat que
l’apraxie est un trouble associé aux lésions de l'hémisphère gauche, la mise
en évidence de déficits séquentiels aggravés pour des gestes complexes
dans le cadre de lésions hémisphériques gauches ne signifie pas pour
autant que ce désordre soit spécifique à l’apraxie. En effet, est également
possible que ce déficit soit simplement dépendant d’un rôle plus général
de l’hémisphère gauche pour le contrôle d’une large variété de
mouvements. C’est pourquoi Harrington et Haaland (1992) ont comparé
les performances de patients HG apraxiques et de patients HG non
apraxiques au moyen d’une tâche originale au cours de laquelle les sujets
devaient exécuter des séquences de postures manuelles en manipulant un
mécanisme tel que celui illustré Figure 15.
Dans ce paradigme, les sujets portent un gant équipé de contacts
métalliques qui doivent toucher une des trois clefs de réponse représentées
sur le schéma, et chaque clef de réponse ne peut être activée qu’en prenant
une posture spécifique de la main qui permet le contact entre les éléments
du gant et de l’appareillage. Les plaques verticales en [1] doivent être
touchées du tranchant de la main à l’horizontale, les boutons encastrés
dans le boîtier en [2] doivent être enfoncés avec l’index et l’avant-bras en
118
Approches neuropsychologiques et cognitives
[1]
[2]
[5]
[4]
[3]
Figure 15.. Appareillage pour l’étude de l’exécution séquentielle de postures de la main (voir
détails dans le texte). Le moniteur au-dessus de l’appareillage donne un exemple de séquence;
chaque position est symbolisée par un code pictural . Reproduit de Harrington et Haaland (1992,
p. 860).
pronation, et les barres en [3] doivent être agrippées des quatre doigts par
en-dessous avec l’avant-bras en supination (la saillie [4] empêche de
prendre la barre par-dessus). Les contacts métalliques permettent
l’enregistrement des temps d’exécution, et l’écran situé au dessus du
manipulandum affiche l’entièreté de la séquence à reproduire sous la
forme de codes picturaux dans une grille 3 X 5.
A chaque essai, le sujet démarre en appuyant avec le doigt sur le levier
de départ [5], ce qui affiche la séquence à l’écran. Après un délai aléatoire
de 1 à 2 secondes, un signal sonore signale au sujet qu’il peut commencer
la séquence. La main se déplace toujours de la gauche vers la droite pour
passer à l’élément suivant de la séquence, en diagonale s’il y a un
changement de posture et à l’horizontale si la posture est répétée. Les
temps de réaction mesurés pour les mouvements sont censés refléter les
contraintes exercées sur les opérations cognitives qui sous-tendent leur
programmation, et par là mettre en évidence les déficits propres à celles-ci.
Nous évoquerons ici deux des mesures employées par Harrington et
119
Partie Théorique
120
Approches neuropsychologiques et cognitives
121
Partie Théorique
Figure 16 [A, B]. Temps de réaction préparatoires (RT) moyen pour les séquences répétitives (A)
et hétérogènes (B) dans les groupes de patients apraxiques (cercles), non apraxiques (carrés) et
contrôles (triangles). Reproduit de Harrington et Haaland (1992, p. 862).
tant chez les patients HG apraxiques que chez les patients HG non-
apraxiques dans les séquences répétitives. Cette mauvaise performance
commune aux patients HG par rapport aux sujets de contrôle suggère que
ces patients ont des demandes de programmation plus élevées durant le
mouvement, mais qu’il s’agit là d’un effet plus global d’une lésion de
l‘hémisphère gauche qui n’est pas spécifique de l’apraxie gestuelle.
Pour les séquences hétérogènes toutefois, le premier IRT (entre la première
et la seconde posture) est significativement plus long pour les patients
apraxiques que pour les patients non apraxiques uniquement pour les
séquences les plus longues, ce qui suggère que des processus de
planification de la séquence sont toujours en cours alors que le mouvement
est déjà commencé (à la différence des sujets de contrôle chez qui toute la
séquence est programmée avant de commencer le premier mouvement),
un argument supplémentaire pour considérer que les patients apraxiques
122
Approches neuropsychologiques et cognitives
123
Partie Théorique
124
Approches neuropsychologiques et cognitives
125
Partie Théorique
51Un effet qui était attendu au vu des résultats des patients HG apraxiques de Harrington
et Haaland (1992)
126
Approches neuropsychologiques et cognitives
Figure 17. Système optoélectronique d’analyse tridimensionnelle du mouvement, avec les éléments
principaux du système et la disposition des diodes émettrices d’infrarouges sur le bras du sujet.
Reproduit de Poizner et al. (1997, p. 95)
127
Partie Théorique
128
Approches neuropsychologiques et cognitives
centrale du mouvement est altérée chez les patients apraxiques, comme le suggèrent les
résultats de Poizner (1990), alors ils devraient aussi avoir des difficultés pour juger de la
régularité d’un déplacement en fonction de cette loi courbe/vitesse. A notre
connaissance, cette hypothèse n’a pas encore été éprouvée.
129
Partie Théorique
54Clark et al. (1994) ont observé que des patients apraxiques pouvaient adapter l’amplitude
de leur mouvement lorsque l’objet et l’outil leur étaient fournis; mais ils montrent aussi
de manière intéressante que la présence de l’objet sur lequel s’exerce l’action améliore
beaucoup plus la performance du sujet que la présence de l’outil, ce qui pourrait soutenir
l’idée que la connaissance des objets et la connaissance des outils peuvent être séparables
(Greenwald, Rothi, Maher, Chatterjee, Ochipa, & Heilman, 1992).
130
Approches neuropsychologiques et cognitives
131
Partie Théorique
Figure 18. Reconstruction des trajectoires tridimensionnelles du membre supérieur pour un sujet
contrôle (au-dessus) et un sujet apraxique (en-dessous) pour le geste « couper du pain » au cours
de l’exécution sur commande verbale (à gauche) et de la manipulation de l’objet et de l’outil. Les
figures représentent les positions successives des diodes attachées au bras (épaule, coude, poignet,
extrémité du doigt) chaque 20 msec (sauf panneau inférieur droit, 10 msec), et chaque case de la
grille représente un plan de 5 cm. On voit que les mouvements d’aller-retour du sujet contrôle sont
linéaires, fortement organisés et se recouvrent, tandis que les mouvements de poignet du patient
apraxique sont oscillants et exécutés dans des plans de mouvement variables même quand il
manipule réellement l’outil et l’objet (Clark et al., 1994, figure reproduite de Poizner et al., 1997,
p. 97).
132
Approches neuropsychologiques et cognitives
55Selon une définition « classique » de l’apraxie, il n’est d’ailleurs pas sûr que ce cas puisse
être reconnu apraxique en l’absence d’effet de modalité d’exécution, ce qui a priori ne
permet pas d’écarter un désordre plus élémentaire du mouvement puisque celui-ci n’est
jamais normal ou au moins amélioré.
133
Partie Théorique
56Qui par définition ne peuvent faciliter le traitement que pour les gestes appris, ce qui ne
peut être le cas de gestes sans signification, à tout le moins lors des premières
présentations de ces gestes.
57Ce matériel ultrasonique diffère de celui utilisé par l’équipe de Poizner en ce que le
mouvement est reconstruit à partir du déplacement de marqueurs qui émettent en
impulsions des ultrasons à une fréquence de 100 Hz, et qui sont réceptionnés par 3
microphones disposés en face du sujet. Dans l’étude de Hermsdorfer et al. (1996), deux
marqueurs sont attachés respectivement au poignet et au petit doigt. La résolution
spatiale annoncé du système est de 0.2 mm.
134
Approches neuropsychologiques et cognitives
135
Partie Théorique
Figure 19. Exemples de profils kinématiques pour l’imitation d’un geste sans signification par un
sujet contrôle (profil normal, en haut), par un sujet HG dont la phase de transport de la main vers
la tête est allongée et hésitante (LBD5), et par un sujet HG chez qui la phase de transport est
normale mais dont la durée de la phase finale d’ajustement de la position est très allongée (LBD12).
La trajectoire du poignet (trait plein) et de l’auriculaire (trait pointillé) est indiquée à la gauche de
la courbe de vélocité du mouvement. Figure élaborée d’après Hermsdörfer, figures 2 et 4 (1996, pp.
1579, 1581)
136
Approches neuropsychologiques et cognitives
auteurs, il s’agira dans les deux cas d’une perturbation qui touche
fondamentalement plus à la détermination de la position finale qu’à
l’exécution du mouvement qui est dépendante de la stratégie du sujet. Si
cette explication demande à être prouvée sur le plan expérimental, elle a le
mérite d’être économique et d’attirer l’attention sur l’influence que
peuvent avoir sur des mesures physiologiques réputées objectives les
stratégies mises en place par le patient pour faire face à ses difficultés.
Par ailleurs, Roy, Brown et Hardie (1993) ont étudié la performance
gestuelle dans une population normale au moyen d’analyses kinématiques
tridimensionnelles du mouvement; ils ont mis en évidence une variabilité
interindividuelle élevée des profils de vélocité qu’ils expliquent par la
présence d’une interaction entre les demandes spécifiques de la tâche et la
manière dont le sujet organise le mouvement (i.e., sa stratégie). De plus, ils
constatent que si la plupart des mouvements semblent bien être réalisés
dans un plan spatial déterminé comme l’avaient montré Poizner et al.
(1990) avec le geste « couper du pain », ce plan spatial n’est pas
systématiquement le même chez tous les sujets; ces résultats suggèrent que
l’observation qu’ont faite Poizner et al. chez les patients apraxiques de
déviations par rapport au plan principal du mouvement pourrait refléter,
jusqu’à un certain degré, des variations normales de la performance
gestuelle plutôt qu’une caractéristique de la performance apraxique.
Cependant la comparaison n’est toutefois pas totalement valide puisque
Roy et al. ont utilisé des gestes intransitifs représentationnels (c.-à-d.,
symboliques) pour leurs analyses tandis que Poizner et al. ont utilisé des
gestes transitifs. Il est probable que la variabilité intrinsèque du
mouvement soit moins importante pour des gestes transitifs parce que les
caractéristiques propres de l’objet manipulé limitent la gamme des
variations possibles même quand cet objet est simplement imaginé, tandis
que les messages gestuels symboliques de communication peuvent être
communiqués de nombreuses façons sans perdre de leur intelligibilité.
137
Approches neuropsychologiques et cognitives
139
Partie Théorique
140
Approches neuropsychologiques et cognitives
58 Voir le chapitre consacré aux modèles actuels pour un exposé détaillé de cette
conception.
141
Partie Théorique
59Dans le cadre de cette étude de Belanger et al. (1996), les auteurs postulent que leurs
sujets ne souffrent pas d’apraxie au niveau conceptuel parce qu’ils ont sélectionné leurs
patients en éliminant tous ceux qui présentaient des déficits de reconnaissance des objets
et de leur fonction, ce qui entraîne que le profil de leurs sujets est représentatif d’une
apraxie idéomotrice. Toutefois, la connaissance des outils et de leurs fonctions n’est
qu’une partie des connaissances abritées par le système conceptuel décrit par Roy et
Square (1985), et on ne pourrait exclure qu’une altération de la troisième composante
142
Approches neuropsychologiques et cognitives
143
Partie Théorique
144
Approches neuropsychologiques et cognitives
145
Partie Théorique
60Il s’agit en fait d’un abstract de congrès qui n’a semble-t-il jamais donné lieu à une
publication ultérieure, ce qui explique que nous manquions cruellement de détails sur
cette observation et laisse planer le doute sur sa validité.
146
Approches neuropsychologiques et cognitives
147
Partie Théorique
63 Cette tâche est décrite dans le cadre de la présentation du modèle de Rothi, Heilman et
Valenstein (1982), page 46.
64 Par exemple, pour le geste de se brosser les dents, une erreur EC (configuration externe)
avait été notée sur commande verbale, erreur qui pourrait consister ici à se brosser les
dents en gardant la main contre la bouche, sans respecter le fait que la présence de la
brosse oblige à garder un espace suffisant entre la main et la bouche. Lors de l’imitation,
la même erreur est faite, mais s’y ajoute une erreur de mouvement (M) qui reflète une
perturbation du mouvement caractéristique de l’action. Toutefois, si l’examinateur n’a
pas démontré l’action dans le même plan spatial que celui habituellement utilisé par le
patient (tout le monde ne se brosse pas les dents de la même façon), l’effort fourni par le
148
Approches neuropsychologiques et cognitives
nos critiques est bien entendu réduite par le fait que cette procédure était
similaire pour les patients HG apraxiques du groupe de contrôle, chez qui
une amélioration relative est observée au cours de l’imitation, mais il reste
qu’une observation similaire établie sur des bases expérimentales plus
solides serait sans doute un meilleur argument pour appuyer l’étude de
Ochipa et al. (1994).
Faisant appel aux techniques kinématiques, Merians, Clark, Poizner,
Macauley, Rothi et Heilman (1997) mettent en évidence une dissociation de
performance en comparant les caractéristiques du mouvement au cours de
l’exécution sur commande verbale et de l’imitation du même geste transitif
(c.-à-d., couper du pain) par trois patients apraxiques avec lésion pariétale
gauche et un patient, S.S., dont la lésion occipito-temporale avait épargné
les parties postérieures du lobe temporal supérieur et du lobe pariétal
inférieur dans l’hémisphère gauche. Ils montrent que les patients
apraxiques présentent des déficits marqués par rapport aux sujets de
contrôle en regard de plusieurs facteurs kinématiques (linéarité du
mouvement, couplage spatio-temporel, coordination articulaire) au cours
de l’exécution sur commande verbale du geste, mais que l’imitation
permet d’améliorer sensiblement la performance sans toutefois arriver à la
normaliser, ni que cette amélioration s’observe dans la même proportion
que pour les sujets de contrôle (Figure 20). Par contre, le patient S.S.
exécute parfaitement ce geste sur commande verbale, mais présente un
profil de performance totalement déficitaire au cours de l’imitation du
geste démontré par l’examinateur.
Cette quasi double dissociation65 entre le patient S.S. et les autres
patients apraxiques pour les paramètres kinématiques du mouvement
patient pour s’adapter à cette position pourra amener à la production d’une erreur M qui
reflétera une difficulté de programmation motrice qui n’était pas apparue au cours de
l’exécution sur commande verbale parce que le patient avait adopté le plan spatial qui
était le plus confortable.
65On ne peut qualifier cette observation de réelle double dissociation puisque les patients
apraxiques font des erreurs dans les deux modalités et que la différence se marque par
une dégradation de la performance lors de l’exécution sur commande verbale par rapport
149
Partie Théorique
Figure 20. Proportions moyennes et erreurs standard de mesures pour la linéarité du mouvement
pour le sujet S.S. (« optic apraxic », cercles), les sujets apraxiques avec lésion pariétale (triangles)
et les sujets de contrôle (carrés) au cours de l’exécution du geste « couper du pain » sur commande
verbale et sur imitation. Reproduit de Merians et al. (1997, p. 1486)
à l’imitation, tandis que S.S. a un niveau normal lors de l’exécution sur commande
verbale et est nettement déficitaire pour l’imitation. Il nous semble que la comparaison
entre un profil quantitatif (aggravation) et un profil qualitatif en sens opposé
(atteinte/préservé) ne garantit pas totalement que les mêmes mécanismes sont mis en jeu.
150
Approches neuropsychologiques et cognitives
qui le différencie nettement des cas décrits par Ochipa et al. (1994) et
Mehler (1987), et laisse supposer que l’imitation en situation
d’évaluation conventionnelle aurait pu être également déficitaire. Assal et
Regli (1980) rapportent une observation similaire d’un patient dont les
performances dans les modalités visuelles (imitation et présentation de
l’objet) s’amélioraient considérablement quand le nom du geste ou de
l’objet était fourni par l’examinateur.
Au plan théorique, la bonne exécution du geste sur commande verbale
chez S.S. suggère que les représentations visuo-kinesthésiques du geste
sont intactes et peuvent être activées à partir du canal verbal. En
conséquence, la difficulté en imitation ne peut être interprétée que dans le
sens d’un déficit à accéder à ces représentations, lié à une déconnexion ou
à la destruction des aires importantes pour le traitement visuel. Comme le
reconnaissent eux-mêmes les auteurs, il est regrettable que la kinématique
de l’exécution du geste en réponse à la présentation visuelle de l’objet n’ait
pas été testée, ce qui aurait permis de vérifier si cette déficience visuelle en
condition l’imitation est générale ou spécifique à l’analyse de gestes,
d’autant plus qu’ils ont noté à une autre occasion chez ce patient (Raymer
et al., 1997) que la dénomination de gestes en modalité visuelle était moins
altérée que la dénomination d’objets.
151
Approches neuropsychologiques et cognitives
153
Partie Théorique
Remitz et Van der Linden (1979) avaient observé que la présence d’objets
distracteurs morphologiquement ou sémantiquement compatibles dans un
test de reconnaissance de pantomimes (présentées sous formes de dessins)
augmentait le nombre d’erreurs chez des patients aphasiques; ils avaient
ainsi proposé que l’un des facteurs qui pouvait être déterminant dans la
réponse était la plausibilité de la relation sémantique ou morphologique66
entre le geste et l’objet impliqué.
Peña-Casanova, Roig-Rovira, Bermudez et Tolosa-Sarro (1985)
rapportent le cas d’un patient avec une lésion occipito-temporale gauche
qui éprouvait des difficultés sélectives pour dénommer, évoquer une
image mentale, et exécuter des gestes à partir d’objets présentés
visuellement; il pouvait par contre imiter sans aucune difficulté des
positions arbitraires des deux mains, mimer l’utilisation d’objets sur
commande verbale, les manipuler, ainsi que recopier des figures
complexes et discriminer des dessins. De manière intéressante, les auteurs
observent que ce patient pouvait parfois produire le geste correct sur
présentation visuelle de l’objet après avoir réussi à le dénommer; de plus, si
la dénomination de l’objet était erronée, c’est le geste correspondant à cette
mauvaise appellation qui était produit. A l’inverse, Riddoch & Humphreys
(1987) décrivent le cas du patient J.B. qui était incapable de dénommer des
objets sur présentation visuelle, mais pouvait en démontrer l’utilisation
dans la même modalité; ils rapportent que J.B. arrivait fréquemment à
dénommer l‘objet après avoir démontré le geste, ce qui suggère qu’il ne
pouvait pas accéder directement à l’information conceptuelle relative aux
objets à partir de la vision, mais que la production d’une action pouvait
rendre ces représentations accessibles. Des cas similaires de patients
pouvant produire des gestes en réponse à des objets présentés
66Par exemple, le mime d’un geste comme celui de « boire de la soupe dans un bol » est
morphologiquement compatible avec l’objet parce que la position et la courbure des
mains épouse la forme de l’objet-bol; par contre, dans le geste de « tenir un parapluie », la
position de la main n’évoque rien de la forme du parapluie et la relation morphologique
est faible.
154
Approches neuropsychologiques et cognitives
visuellement sans pouvoir les dénommer ont été décrits par Sirigu,
Duhamel et Poncet (1991) et par Hillis et Caramazza (1995).
Dans le cadre d’un modèle de l’apraxie gestuelle comme celui de Roy
et Square (1985), les actions sont initiées à partir de la présentation visuelle
d‘un objet en accédant au système conceptuel de l’action, où sont entre
autres stockées les connaissances conceptuelles relatives aux objets et à
leurs fonctions, et les connaissances acquises à travers l’expérience visuelle
avec les objets (c.-à-d., les référents perceptifs). Toutefois, le modèle de Roy
ne postule pas de séparation entre ces composantes, ce qui est peu
compatible avec le fait que J.B. puisse exécuter correctement des gestes
correspondant à des objets présentés visuellement sans pouvoir les
dénommer. Riddoch et Humphreys (1987) ont montré que malgré l’accès
visuel déficitaire aux connaissances conceptuelles concernant les objets, J.B.
pouvait néanmoins accéder visuellement aux caractéristiques structurales
de ceux-ci67. Ils ont conclu que J.B. était à même d’initier ces gestes, soit sur
la base d’une « affordance » de l’objet qui induit l’action correspondante68,
soit en accédant directement aux descriptions structurales des objets à un
niveau présémantique.
67 Le patient J.B. était capable de discriminer entre des dessins d’objets et des dessins sans
signification crées en interchangeant des parties des objets significatifs présentés, ce qui
montre qu’il pouvait accéder visuellement à une connaissance structurale de ces objets;
par contre, sa performance était au niveau du hasard dans une tâche où il devait
sélectionner deux objets sémantiquement reliés au milieu de trois, montrant l’incapacité
d’accéder visuellement aux connaissances conceptuelles relatives à ces objets.
68 Affordance : Gibson (1966, 1979; cité par Bruyer, 1994) a proposé que la perception
visuelle se fonde sur l’existence d’un « réseau optique » qui véhicule une grande quantité
d’informations sur les objets environnants, leurs dispositions et leurs déplacements; ces
informations sont entre autres transmises par « l’affordance » qui est la propriété
structurale des objets de « s’offrir » à une utilisation directement perceptible par le sujet
en fonction de l’objectif de son action. Selon cette approche, il n’y a pas (ou très peu) de
traitement de l’information pertinente par rapport à l’action parce que la richesse du
réseau élimine toute ambiguïté quant à cette information qui est immédiatement
disponible. La traduction proposée par Bruyer (1994) nous semblant ambiguë (c.-à-d.,
« offrande »), nous avons préféré conserver la forme anglophone qui est reconnue par
tous.
155
Partie Théorique
156
Approches neuropsychologiques et cognitives
mimer des gestes à partir d’images d’objets, soitVoie pour dénommer ces
indirecte
157
Partie Théorique
70Pour éviter toute confusion, précisions que C.D. peut exécuter des gestes de la main
droite sur présentation de la dénomination de l’objet à condition que l’objet ne soit pas
visuellement présent. Si l’objet est présent, comme la voie directe visuelle est dominante
dans ce cas, il y a inhibition des informations transmises par le système conceptuel.
158
Approches neuropsychologiques et cognitives
71Une autre hypothèse émise par les auteurs lors d’une investigation complémentaire dans
cette même étude est que lors de la coordination bimanuelle, la présence de deux objets à
manipuler diminue la compétition parmi les affordances possibles de chaque objet, ce qui
réduit d’autant la nécessité d’inhiber les affordances concurrentes. Cette hypothèse de
réduction de la compétition n’est toutefois pas généralisable à un nombre plus important
d’objets, puisque si C.D. initiait plus facilement des gestes en utilisant deux objets, il
échouait à nouveau lorsque la manipulation impliquait trois objets, ce qui ne pouvait être
expliqué qu’en invoquant un problème additionnel de séquenciation des mouvements.
Cette hypothèse semble donc moins économique que l’idée d’une facilitation due à la
coopération des systèmes d’action, d’autant plus qu’elle n’expliquerait pas pourquoi le
fait de démontrer de la main gauche l’utilisation d’un objet unique pourrait faciliter la
performance de la main droite.
159
Partie Théorique
160
Approches neuropsychologiques et cognitives
(presque toujours la main gauche) comme douée d’une volonté propre; leur main gauche
peut par exemple empêcher la main droite de prendre un objet en la retenant, ou refaire
l’action inverse de ce que la main droite vient de faire. Ce syndrome qui touche presque
toujours la main gauche est généralement associé à une lésion calleuse ou calloso-frontale
et est considéré comme un symptôme de déconnection (qui semble d’ailleurs beaucoup
plus fréquent que l’apraxie unilatérale gauche conceptualisée comme un syndrome de
déconnection par Geschwind, 1965). Pour une revue critique détaillée des différences
161
Partie Théorique
les prendre) dans les mêmes conditions que pour la préhension, 90% des
erreurs d’interférence manuelle ont été observées à la main gauche.
Les résultats de cette étude suggèrent que les actions de la main droite
sont particulièrement influencées par la familiarité de l’objet et des
réponses qui y sont associées, des phénomènes qui pourraient dépendre
des descriptions structurales ou du système conceptuel de l’action.
Toutefois, comme les actions de la main droite sont également influencées
par la familiarité de l’orientation de l’objet par rapport à l’effecteur (e.g., il
est plus naturel – et facile - de prendre une tasse dont l’anse et à gauche
avec la main gauche), et que les informations sémantiques concernant
l’objet sont normalement indépendantes du point de vue, Riddoch et al.
(1998) suggèrent que ces actions sont contingentes aux connaissances
visuelles activées en mémoire, ce qui implique un lien direct entre vision et
action. De plus, comme la main droite n’est affectée par ces facteurs de
familiarité et de position des parties de l’objet que lorsque le but de l’action
est de prendre l’objet, mais pas lorsqu’il faut simplement le désigner, cela
montre, pour Riddoch et al., que l’environnement peut guider l’action en
fonction des objectifs de l’organisme, c’est-à-dire que l’affordance visuelle
affecte l’action. Comme les réponses de la main gauche chez E.S. ne sont
pas affectées par ces facteurs mais bien par l’incertitude de la réponse ou
de la localisation73, les auteurs en concluent aussi que l’hémisphère droit
qui dirige les actions de la main gauche a en charge les processus de
traitement impliqués dans la programmation des paramètres spatiaux de
162
Approches neuropsychologiques et cognitives
163
Partie Théorique
164
Approches neuropsychologiques et cognitives
165
Partie Théorique
(e.g.; Goodglass & Kaplan, 1963; Kolb & Milner, 1981; Mozaz, Pena,
Barraquer, & Marti, 1993), 3 (e.g.; Borod, Fitzpatrick, Helm-Estabrooks, &
Goodglass, 1989; Kertesz, Ferro, & Shewan, 1984), ou 7 (Pilgrim &
Humphreys, 1991), selon l’étendue et les nuances des distinctions
qualitatives. Cette méthode donne une indication sur le degré de sévérité
de l’altération pour chaque catégorie de geste, et permet sur le plan
statistique des comparaisons aisées des performances entre différentes
modalités de production dans le cadre d’études de groupes. Toutefois, un
score de ce type ne donne aucune indication sur les caractéristiques des
perturbations qui ont mené à considérer ce geste comme plus ou moins
incorrect.
Il est donc tout à fait possible que plusieurs individus présentant des
déficits différents obtiennent des scores identiques, comme le montrent
Haaland et Flaherty (1984) en comparant sept types d’erreurs commises
par des patients HD et HG au cours de l’imitation de gestes. Les résultats
indiquent que le nombre total d’erreurs est le même dans les deux groupes
et que des erreurs similaires sont commises pour les gestes intransitifs
symboliques ou sans signification. Pour les gestes transitifs toutefois, les
patients HG commettent surtout des erreurs de positionnement du bras
dans l’espace et des erreurs Corps-Pour-Objet « classiques » (CPO-1; e.g.,
se brosser les dents avec l’index qui représente la brosse). Les patients HD
commettent surtout des erreurs « partielles » (c.-à-d., des réponses lentes
ou maladroites, ou des erreurs qui ne sont pas suffisamment importantes
pour remplir tous les critères dans un catégorie spécifique (par exemple
une orientation erronée de la main mais qui diffère de moins de 90° de la
position du modèle), et ce qu’ils appellent des CPO-2 où la main est dans
une position correcte pour manipuler l’objet mais touche la cible (e.g., se
brosser les dents en touchant les dents avec les doigts), erreurs considérées
comme étant moins « primitives74 ». Ils montrent ainsi que bien que leur
74 Kaplan (1968, cité par Haaland & Flaherty, 1984) avait montré que les erreurs CPO-1
(CPO « classiques ») sont surtout commises par des enfants de 4 ans, tandis que les
erreurs CPO-2 sont surtout observées chez les enfants de 8 ans. Le premier type d’erreur
166
Approches neuropsychologiques et cognitives
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Partie Théorique
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Approches neuropsychologiques et cognitives
75Pour Raymer, Maher, Foundas, Heilman, et Rothi (1997), il y a en fait lieu de distinguer
les CPO (ou BPO pour « Body-Part-as-Objects ») qui sont des erreurs où c’est l’objet de
l’action qui est symbolisé (e.g., mettre la main à plat pour écrire dessus), et les erreurs
BPT (Body-Part-as-Tools) où c’est l’objet qui sert à exécuter l’action qui est représenté
(e.g., étendre l’index pour représenter le crayon et écrire). Nous ne pensons toutefois pas
que cette distinction apporte beaucoup à la discussion présente, aussi nous préférons
garder le terme générique de CPO (ou BPO).
169
Partie Théorique
170
Approches neuropsychologiques et cognitives
171
Partie Théorique
172
Approches neuropsychologiques et cognitives
patients HG aux contrôles, Roy et al. (1998) comparent les scores pour
chaque dimension entre patients apraxiques et non apraxiques au sein de
chaque groupe hémi-lésé, ce qui n’exclut pas que les patients HG fassent
plus d’erreurs de localisation que les contrôles, mais semble plus approprié
pour caractériser une performance apraxique plutôt que l’effet global
d’une lésion hémisphérique.
D’un point de vue pragmatique, cette méthode d’analyse quantitative
des erreurs qualitatives peut être comparée aux méthodes kinématiques
d’analyse du mouvement présentées dans une section précédente. La
méthode d’analyse proposée par Roy et collaborateurs offre l’avantage de
la précision et de la sensibilité : la caractérisation de l’erreur se fait sur la
base de critères prédéfinis, et des différences tant quantitatives que
qualitatives sont observées entre sujets de contrôle et patients HG et HD,
ainsi qu’entre patients apraxiques et non apraxiques au sein de chaque
groupe. Toutefois, si cette méthode apporte beaucoup d’informations sur
les perturbations spatiales qui peuvent caractériser les mouvements des
patients apraxiques, elle ne rend pas compte des autres types d’erreurs qui
peuvent être observées au cours de l’évaluation. Il reste à voir si
l’application de ce mode d’évaluation à des catégories différentes (e.g.,
conceptuelles) offre la même validité ou est tout simplement idéaliste. Par
exemple, l’extension d’un système d’évaluation standardisé tel que celui-ci
aux 15 types d’erreurs proposées par Rothi, Raymer et Heilman (1997)
implique que chaque geste doit être évalué sur 15 dimensions (types
d’erreurs) sur la base de la présence ou de l’absence de 45 critères (3 par
erreur) rigoureusement définis. La masse de travail que représente une
telle analyse rend la chose difficilement abordable sauf à réduire de
manière drastique le nombre de gestes administrés; à titre d’exemple, Roy
et al. (1996, 1998) n’utilisent que huit gestes pour chaque catégorie
(transitif, intransitif symbolique, sans signification), ce qui peut paraître
peu mais doit être pondéré par le fait que l’enregistrement vidéographique
de chacun de ces gestes est visionnée cinq fois (une fois par dimension) par
deux juges indépendants. Il y a donc lors de l’analyse qualitative des
173
Partie Théorique
174
Approches neuropsychologiques et cognitives
CORRELATIONS ANATOMO-CLINIQUES
175
Partie Théorique
76 Le Token Test, ou Test des Jetons, est un test de compréhension où le sujet doit effectuer
un certain nombre d'opérations avec des séries de formes de couleurs, tailles et formes
différentes (e.g., toucher le carré noir et le rond vert)
77 Basso et al., 1987) utilisent le Test d’Imitation de Mouvements de De Renzi, Motti, et
Nichelli (1980) où les points sont attribués selon le nombre d’essais nécessaires à la
réussite de l’imitation. Comme nous l’avons établi dans la section sur l’analyse des
erreurs, l’échec de l’imitation peut être du à des erreurs qui reflètent des atteintes
cognitives qualitativement très différentes. En conséquence, un score quantitatif de ce
type reflète autant l’atteinte de fonctions praxiques spécifiques que des facteurs généraux
qui peuvent perturber la performance.
176
Approches neuropsychologiques et cognitives
78Pour rappel, le score composite utilisé par Roy et al., 1998) est un pourcentage du score
maximal possible sur l’ensemble des gestes dans les cinq dimensions analysées : action,
orientation, posture, localisation et plan du mouvement de la main. La méthode
d’évaluation et de notation est détaillée dans la section consacrée à l’analyse des erreurs
(voir page 165).
79La manière dont ces profils peuvent être établis est détaillée dans la section consacrée à
la présentation du modèle de Roy (page 56)
177
Partie Théorique
178
Bases cérébrales du mouvement
BASES CEREBRALES DU
MOUVEMENT
Bases cérébrales du mouvement
TRANSFORMATIONS VISUOMOTRICES
80Ce sont Ungerleider et Mishkin (1982) qui ont mis en évidence deux grands flux de
projections partant depuis V1 et se projetant sur les aires visuelles supérieures sur le
cerveau de primates (voir Figure 22). Selon leur formulation originale des deux Systèmes
Visuels, la voie ventrale pour les traitements visuels part du cortex visuel primaire et
projette dans le cortex inférotemporal; la voie dorsale part également du cortex visuel
primaire mais se projette sur le cortex pariétal postérieur. Ce double système visuel a été
mis en évidence chez le macaque, mais les études plus récentes de TEP et RMNf
suggèrent fortement que les projections du cortex visuel primaire vers les lobes pariétal et
temporal chez l’humain impliquent une séparation entre la voie ventrale et la voie
dorsale qui est similaire à ce qui a été observé chez le singe (Goodale, 1997). Chez le
primate, des données électrophysiologiques récentes suggèrent que ces deux voies
peuvent être interconnectées au niveau de l’aire polysensorielle dans le cortex temporal
supérieur (Oram & Perrett, 1996); la séparation fonctionnelle entre ces deux voies n’est
donc pas totale.
181
Partie Théorique
182
Bases cérébrales du mouvement
183
Partie Théorique
184
Bases cérébrales du mouvement
185
Partie Théorique
pariétal inférieur pourrait être vu comme le cœur d’un système qui peut
participer à la reconnaissance des objets présentés dans des perspectives
inhabituelles parce qu’il aurait la capacité d’opérer sur les objets des
transformations spatiales indépendantes du point de vue de l’observateur
(e.g., rotations mentales). Cette conception fait de cette « troisième voie »
dorsale un système qui peut collaborer aux processus d’identification
caractéristiques de la voie ventrale, tout en participant aux processus
visuels d’action pris en charge par le lobe pariétal supérieur.
Perenin et Vighetto (1988) ont montré que les lésions près du sillon
intrapariétal s’étendant dans le lobe pariétal supérieur et le précuneus
donnent souvent lieu chez l’humain à un trouble spécifique de la
coordination visuomotrice connu sous le nom d’ataxie optique. Ce
syndrome se manifeste principalement par l'incapacité de pointer ou
d’atteindre avec précision une cible sous guidage visuel, mais la
kinématique des mouvements est également altérée (Jeannerod, 1986a) : la
durée du transport de la main est augmentée, le pic de vitesse est plus bas,
et la phase de décélération plus longue, des altérations qui sont
particulièrement importantes lorsque l'on cache au sujet la vision de sa
main avant et pendant le mouvement. Ces difficultés évoquent une lésion
de la voie visuomotrice dorsale responsable de l’atteinte des objets dans la
conception de Jeannerod (1981), mais ce trouble se caractérise également
par d’autres déficits qui pourraient être attribués à une altération de la voie
dorsale pour la saisie de l’objet : les doigts sont mal orientés lorsque le
patient doit positionner sa main par rapport à une fente comme pour
glisser une enveloppe dans une boîte au lettres (Perenin & Vighetto, 1988),
et lors de la préhension la pince digitale est beaucoup trop ouverte et ne se
referme que très tardivement lorsqu’elle arrive en contact avec l'objet
(Jeannerod, 1986a), ce qui montre l’absence de configuration préalable de la
main à l’objet. Comme le souligne Jeannerod (1994a), ces résultats sont en
accord avec les données neurophysiologiques chez le singe puisqu’ils
montrent que le cortex pariétal postérieur est bien impliqué dans
l’organisation des mouvements dirigés vers des objets, que ces
186
Bases cérébrales du mouvement
187
Partie Théorique
fait référence à l’objet en tant que but de l’action et que les attributs de
l’objet sont représentés dans la mesure où ils déterminent des
configurations motrices spécifiques. Par contre, c’est une représentation de
type sémantique ou «iconique » qui est impliquée par l’ensemble des
processus qui font qu’un objet peut être dénommé, catégorisé ou
mémorisé. Une différence supplémentaire entre ces deux types de
représentation est que dans la représentation iconique, les attributs
élémentaires de l’objet doivent être liés entre eux pour constituer un
percept unique qui va en faire une entité identifiable. Dans la
représentation pragmatique, ce liage n’est par contre pas nécessaire parce
que chaque attribut de l’objet est représenté isolément et contribue à la
configuration de la main d’une manière relativement indépendante des
autres attributs. De fait, percevoir qu’un objet est rectangulaire et a une
longueur de quelques centimètres n’est pas suffisant pour définir son
identité (un briquet ?; une boîte ?; une brique dans un jeu de construction?)
mais fournit néanmoins une bonne partie des informations nécessaires à sa
préhension. Cette séparation entre représentations sémantiques et
pragmatiques peut renvoyer à la dichotomie entre le système visuel
ventral et le système visuel dorsal proposée par Milner et Goodale (1995),
qui définissent d’ailleurs de manière similaire le système dorsal d’action
comme un système « pragmatique ». Cependant, ce qui différencie surtout
la conception de Jeannerod (1994b) est le fait qu’il considère que le système
dorsal a la capacité d’effectuer des traitements perceptifs sur les
caractéristiques intrinsèques des objets et que le système ventral et le
système dorsal ne sont pas aussi nettement séparés que ne le postulent
Milner et Goodale (1995).
Par rapport à l’apraxie gestuelle, une caractéristique importante du
système dorsal est que ce système fonctionne généralement de manière
implicite : même si l’objet est inconnu, les indices visuels fournis par l’objet
sont traités de manière automatique et sans effort, comme le montre
l’observation de Perenin et Rossetti (1996) du patient P.J.G. souffrant
d’hémianopsie à la suite d‘une lésion occipitale gauche qui avait
188
Bases cérébrales du mouvement
189
Partie Théorique
190
Bases cérébrales du mouvement
191
Partie Théorique
192
Bases cérébrales du mouvement
193
Bases cérébrales du mouvement
REPRESENTATION DE L’ACTION
83La limite étant que certains niveaux pourraient ne pas être accessibles consciemment et
par là impossibles à représenter sous forme d’image mentale.
195
Partie Théorique
196
Bases cérébrales du mouvement
197
Partie Théorique
198
Bases cérébrales du mouvement
84Sirigu et al. (1999) rapportent qu’un des patients apraxiques avait pour habitude de
commenter ses « bonnes » performances à voix haute lorsque la main de l’examinateur
exécutait correctement le mouvement complexe (‘tiens j’ai réussi cette fois !’).
199
Partie Théorique
200
Bases cérébrales du mouvement
201
Bases cérébrales du mouvement
Une approche récente pour élucider les mécanismes cérébraux qui sous-
tendent l’organisation gestuelle est d’estimer l’activité cérébrale au cours
de tâches qui mettent en jeu des composantes spécifiques du système
praxique. Dans cette perspective, les techniques modernes de
neuroimagerie ont ouvert de nouvelles perspectives pour l’étude non-
invasive du fonctionnement cérébral associé à la conceptualisation et à
l’exécution des actions in vivo. L’utilisation de la technique de la
tomographie à émission de positons (TEP) a apporté de nouvelles données
sur les bases cérébrales du système moteur et de son contrôle : localisation
somatotopique et propriétés kinématiques, intégrations sensorimotrices (et
surtout visuomotrices), mais aussi, à un niveau d’élaboration supérieur,
planification et apprentissage moteur. Nous ne présenterons ici que les
résultats qui nous ont semblé utile à la compréhension des études qui ont
analysé les niveaux supérieurs de l’organisation et de la représentation
cérébrale des ensembles complexes de mouvements que sont les gestes.
Ces études sont encore peu nombreuses, mais leurs résultats incitent à
prolonger les explorations dans ce domaine.
203
Partie Théorique
Postcentral Precentral
204
Bases cérébrales du mouvement
205
Partie Théorique
mais pas quand elle pouvait donner oralement sa réponse; ces résultats
représentent une élégante démonstration neuropsychologique de la
spécialisation fonctionnelle au sein de la circonvolution cingulaire
antérieure chez l’humain.
Rijntjes, Dettmers, Buchel, Kiebel, Frackowiak et Weiller (1999) ont
récemment démontré en Résonance Magnétique Nucléaire fonctionnelle
(RMNf) que des activités motrices plus complexes peuvent être organisées
fonctionnellement dans les régions motrices secondaires. Ils ont demandé à
des volontaires d’écrire en l’air leur propre signature avec leur main
dominante ou avec le gros orteil ipsilatéral, deux effecteurs dont les
représentations motrices primaires sont bien différenciées en TEP (e.g.,
Grafton et al., 1991, 1992). Que la signature soit produite avec la main ou
avec l’orteil, Rijntjes et al. (1999) constatent que l’activation cérébrale
prédomine au niveau de la région corticale sensori-motrice secondaire de
la main dominante avec laquelle cette action est habituellement produite,
ce qui suggère que les représentations des paramètres qui définissent les
mouvements d’une action motrice surapprise se distribuent sur une base
fonctionnelle avant d’être anatomique. Cette étude est importante pour la
compréhension des systèmes en jeu dans l’apraxie gestuelle, parce que
Roy et Square (1985) proposent que le contrôle moteur est exercé au sein
du système de production par des programmes d’actions automatisés, dits
« généralisés », en ce sens qu’ils peuvent être théoriquement appliqués à
n’importe quel effecteur pour produire l’action désirée. Au vu des résultats
de Rijntjes et al. (1999), on serait fondé à penser que ces programmes
d’actions sont localisés au plan cérébral dans les structures motrices
secondaires, au point de projection somatotopique de l’effecteur
habituellement utilisé pour produire cette action. Cette hypothèse pourrait
être éprouvée au cours de nouvelles études impliquant la production
d’autres mouvements surappris typiquement produits avec un effecteur
spécifique. Une approche voisine consisterait à mesurer, dans ces régions
motrices secondaires, l’activité cérébrale liée à l’acquisition de nouveaux
automatismes moteurs avec un effecteur spécifique (e.g., la main ou le
206
Bases cérébrales du mouvement
207
Partie Théorique
TRANSFORMATIONS VISUOMOTRICES
208
Bases cérébrales du mouvement
86L’implication de cette région pariétale supérieure est amodale dans cette tâche parce que
la réponse cérébrale est présente à la fois pour les comportements guidés visuellement ou
auditivement (associations conditionnelles).
209
Partie Théorique
210
Bases cérébrales du mouvement
les autres régions soulignées par Inoue et al. (1998) constituent avec le
cortex pariétal postérieur une boucle de contrôle dont l’interruption
perturbe les capacités de régulation du mouvement exécuté sous contrôle
visuel.
ACTIONS COMPLEXES
211
Partie Théorique
Nous avons souligné dans une section précédente que l’imagerie mentale
de l’action a été souvent utilisée comme un moyen de mettre en évidence
les bases cérébrales du mouvement (voir par exemple Fox et al., 1987;
Roland et al., 1980; Roth et al., 1996). Dans une étude TEP désormais
classique, Decety, Perani, Jeannerod, Bettinardi, Tadary, Woods, Mazziotta
et Fazio (1994) ont utilisé un paradigme de réalité virtuelle dans lequel les
participants devaient observer une main se déplaçant pour prendre des
objets, ou s’imaginer prenant eux-mêmes ces objets. Decety et al. (1994)
montrent que l’imagerie mentale de la préhension de l’objet active un
ensemble de régions impliquées dans l’exécution des mouvements :
bilatéralement les circonvolutions frontale inférieure (BA6) et cingulaire
antérieure (BA24, 32) et le noyau caudé, controlatéralement le lobe pariétal
inférieur (BA40) et le cervelet, et le cortex dorsolatéral préfrontal gauche
(BA9, 46). Des résultats similaires ont été rapportés par Stephan, Fink,
Passingham, Silbersweig, Ceballos-Baumann, Frith et Frackowiak (1995)
lors de la simulation mentale de mouvements séquentiels sur une manette
de jeu, avec toutefois l’activation de zones supplémentaires durant
l’exécution réelle des mouvements dans le cortex sensori-moteur primaire
et les parties dorsales et médiales du cortex prémoteur, les régions
212
Bases cérébrales du mouvement
87SII, qui correspond chez le chimpanzé à la berge supérieure (pariétale) du sillon latéral
(sylvien) derrière, au-dessus, et latéralement par rapport à l’insula, et dans une position
ventrale au cortex somatosensoriel primaire. Chez l’humain, une méta-analyse des
localisations reportées en TEP suggère que la localisation moyenne de SII se situe sur la
berge ventrale de l’opercule pariétal (d’après Paulesu, Frackowiak, & Bottini, 1997)
213
Partie Théorique
résultat a été obtenu par Sirigu, Cohen, Duhamel, Pillon, Dubois, Agid et
Pierrot-Deseilligny (1995) auprès d’un patient hémiparétique à la suite
d’une lésion rolandique droite, ce qui montre qu’une lésion corticale
motrice n’empêche pas la génération mentale des mouvements mais
qu’elle peut les détériorer dans la même mesure que leur exécution. De
même, Cunnington, Iansek, Johnson et Bradshaw (1997) montrent une
altération des potentiels évoqués moteurs (MRPs) à la fin de la phase
préparatoire motrice chez des patients parkinsoniens en condition
d’imagerie motrice.
OBSERVATION D’ACTIONS
214
Bases cérébrales du mouvement
Figure 24. Neurone prémoteur codant la vue d’une action et sa production. L’activité de ce
neurone est inhibée par (A) la vue de la main de l’expérimentateur en préhension d’un morceau de
nourriture, (B) de la main en préhension d’un autre expérimentateur, et (C) lors de la préhension
de la nourriture par le chimpanzé. Les flèches en (B) indiquent les moments respectifs où
l’examinateur prend la nourriture e celui où le singe prend lui-même cette nourriture de la main de
l’expérimentateur. Reproduit de Di Pellegrino et al. (1992)
Rizzolatti, Fadiga, Gallese, & Fogassi, 1996) ont identifié un petit groupe
de cellules qui répondent à la fois à la vue d’actions particulières
démontrées par l’expérimentateur et lors de l’exécution de ces mêmes
actions par le chimpanzé lui–même (Figure 24). Cette région F5 est
considérée comme l’homologue de l’aire de Broca chez l’humain.
Ces neurones de la région F5, rebaptisés « neurones-miroirs »,
présentent la propriété supplémentaire de ne répondre que pour des
actions signifiantes pour l’animal qui les observe. C‘est la combinaison de
l’objet et de l’agent de l’action qui va déclencher l’activation de ces
neurones-miroirs, la simple vue d’un objet où une action de préhension
sans objet n’ayant aucun effet notable sur leur activité. Se référant à
Jeannerod (1994), Rizzolatti et collaborateurs (Gallese et al., 1996; Rizzolatti
et al., 1999) proposent que la décharge de ces neurones-miroirs génère une
représentation interne du mouvement qui peut être utilisée pour
215
Partie Théorique
Figure 25. Populations neuronales activées durant l’observation d’actions chez le macaque dans
le cortex prémoteur ventral (F5), le sillon temporal supérieur (STS) et le sillon pariétal supérieur
(AIP). Reproduit de Grèzes et Decety (1998).
216
Bases cérébrales du mouvement
peuvent aussi être sensibles à la forme visuelle des objets situés à portée de
préhension (Sakata, Taira, Kusunoki, Murata, Tanaka, & Tsutsui, 1998;
Sakata, Taira, Murata, & Mine, 1995). La figure 25 illustre la localisation de
ces trois régions chez le macaque.
L’implication des régions frontales au cours de l’observation d’actions
chez l’humain a été confirmé en TEP par plusieurs études. Ainsi,
Rizzolatti, Fadiga, Matelli, Bettinardi, Paulesu, Perani et Fazio (1996)
montrent que l’observation de gestes de préhension entraîne une
augmentation significative du rCBF au niveau de l’hémisphère gauche
dans le sillon temporal moyen et le sillon temporal supérieur adjacent
(BA21) et dans la partie rostrale de l’aire de Broca (BA45), et ce en accord
avec les données animales. L’activation de ces deux régions au cours de
l‘observation d’actions a été répliquée par Grafton, Arbib, Fadiga et
Rizzolatti (1996) qui montrent une activation supplémentaire du sillon
intrapariétal de l’hémisphère gauche (à la frontière entre BA40 et BA2). Par
ailleurs, les régions pariétales sont également impliquées lorsque les sujets
doivent s’imaginer prendre un objet (imagerie motrice), mais les
localisations sont légèrement différentes puisque ce sont plutôt la partie
caudale de l’aire 40 dans le lobe pariétal et l’aire 44 dans la région frontale
qui sont activées. L’activation de la partie postérieure de l’aire de Broca
(BA44) et de la circonvolution supramarginale (BA40) est retrouvée
également par Krams, Rushworth, Deiber, Frackowiak et Passingham,
(1998) lors de la préparation à l’imitation d’une action. La similitude de
leurs résultats avec ceux de la condition d’imagerie motrice de Grafton et
al. (1996) suggère que l’imagerie motrice et la préparation à l’action ont
entre eux plus de points communs qu’avec la simple observation d’actions.
Il est possible que le circuit cérébral pour la reconnaissance des actions et le
circuit pour l’exécution et l’imagerie de l’action soient localisés dans des
parties différentes de structures cérébrales communes, puisque la
distinction entre imagerie et observation se retrouve également au niveau
de la SMA et du cervelet (Grafton et al., 1996). Il faut toutefois souligner
que des études récentes ont montré que le cortex moteur primaire pouvait
217
Partie Théorique
218
Bases cérébrales du mouvement
219
Partie Théorique
88L’effet est similaire que les mains soient présentées visuellement (Bonda et al., 1995) ou
tactilement (Bonda et al., 1996), ce qui suggère l’idée que le mécanisme de transformation
est commun a ces deux modalités au moins, donc amodal.
220
Bases cérébrales du mouvement
221
Partie Théorique
ont montré avec une tâche similaire à celle de Bonda, Frey, et al. (1996) et
Bonda et al. (1995) qu’une tâche de jugements sur des images de postures
corporelles complètes (e.g., debout un bras étendu) présentées dans
différentes orientations active significativement la jonction occipito-
temporo-pariétale de l’hémisphère gauche, mais cette tâche n’est à
nouveau pas totalement comparable aux travaux de Goldenberg. Dans
cette perspective, des études d’activation portant sur l’imitation de gestes
sans signification comparables à ceux qui ont été utilisé par Goldenberg
sont nécessaires pour pouvoir éprouver l’hypothèse de la correspondance
entre les processus cognitifs postulés par Goldenberg et le système cérébral
dorso-médian décrit par Bonda et collaborateurs (Bonda, Frey, et al., 1996;
Bonda et al., 1995; Bonda, Petrides, et al., 1996).
222
Bases cérébrales du mouvement
223
Partie Théorique
224
Bases cérébrales du mouvement
tomographie; il n’y a donc dans cette étude que des gestes sans
signification, nouveaux ou appris, que les sujets devaient observer sans
but ou pour pouvoir les imiter ultérieurement. Par rapport à la condition
de contrôle (mains statiques), toutes les conditions d’observation activent
des composantes de la voie dorsale, avec bilatéralement le sillon
intrapariétal et la jonction occipito-temporale au niveau de l’aire MT/V5,
dans l’hémisphère droit le cervelet, le sillon temporal supérieur et les
circonvolutions occipitale moyenne et postérieure cingulaire, et dans
l’hémisphère gauche le précunéus (BA7) et la fissure pariéto-occipitale. La
comparaison entre gestes sans signification appris et nouveaux montre que
l’observation de gestes appris est associée à une activation significative
bilatérale du lobe pariétal inférieur (BA39/7) et de la circonvolution
frontomarginale (BA10), de la circonvolution orbitofrontale (BA11) et du
précunéus dans l‘hémisphère gauche, et de la circonvolution cingulaire
antérieure dans l’hémisphère droit. Grèzes et al. (1999) notent qu’ils ne
retrouvent pas d’activité neuronale dans le cortex prémoteur ventral
(BA45), lequel a été interprété comme une structure de base pour les
processus de reconnaissance des actions (Rizzolatti et al., 1999), ce qui
suggère selon eux que cette région est impliquée dans les traitements
sémantiques implicites. On peut toutefois en dire autant des structures de
la voie ventrale qui ne sont actives dans aucune condition quel que soit le
niveau d’apprentissage des gestes, ce qui pourrait soutenir notre
hypothèse que l’activation ventrale lors de l’observation sans but de gestes
significatifs était due à l’activation de processus sémantiques dans l’étude
de Grèzes et al. (1998), et que l’activation du système dorsal lors de la
perception de gestes représente le modus operandi de la perception
visuelle de gestes quel que soit l’objectif de cette perception.
225
PARTIE EXPÉRIMENTALE
Age, Education and Body-Parts-As-Objects
INTRODUCTION
When asked to pantomime transitive gestures to verbal command, patients
suffering from limb apraxia make different kinds of errors which may
reflect specific disruptions in the conceptual or temporal-spatial stages
implied in the processing of learned gestures (Rothi & Heilman, 1997). To
use a body part to represent the imagined object (e.g., to stick the index
and middle finger straight out to represent the blades when required to
pantomime the use of scissors) is a response considered to be commonly
associated with apraxia, and was initially described by Goodglass and
Kaplan (1963) as a “body-part-as-object” (BPO) error. They hypothesized
that the production of a BPO error is an attempt to reduce the difficulty of
the pantomime task by providing a more concrete representation of the
tool. In an alternative view, Raymer, Maher, Foundas, Heilman, and Rothi
(1997) suggest that what they call “body-part-as-tool” (BPT) errors are
committed because there is an impairment in the ability to portray the
correct hand posture used to hold a tool and instead the patient portrays
the tool itself.
The assertion that these BPO errors have a pathological status and are
indicators of limb apraxia is still subject to debate. Studies focusing on the
1 Ce texte est la reproduction exacte d’un article publié sous la référence bibliographique:
Peigneux P. & Van der Linden M. (1999) Influence of Ageing and Educational Level on
the Prevalence of Body-Part-as-Objects in Normal Subjects. Journal of Clinical and
Experimental Neuropsychology, 21(4), 547-552.
229
Partie Expérimentale
230
Age, Education and Body-Parts-As-Objects
METHOD
Subjects
One hundred and sixty healthy right-handed volunteers participated in
this experiment. None of them reported any psychiatric or neurological
disability such as for example stroke, epilepsy, head injury, cerebral
vascular disease, thromboses, or movement disorders. Three groups were
established on the basis of two main criteria: age (Young or Old) and level
of education (Low or High). A low level of education referred to a
maximum of 8 years of schooling, and a high level to a minimum of 12
years of schooling. The Young-High (YH) group comprised 28 women and
27 men with a mean age of 23.1 years (range 18.3 – 30.2 years, SEM = 0.34)
and a high level of education with a mean school attendance of 14.4 years
(range 12 - 19 years. SEM = 0.21). The Old-High (OH) group included 26
women and 26 men with a mean age of 65.4 years (range 58.9 – 72.7 years.
SEM = 0.55) and a high level of education with a mean school attendance
of 13.8 years (range 12 - 19 years. SEM = 0.32). The Old-Low (OL) group
comprised 27 women and 26 men with a mean age of 68.6 years (range
58.7 – 75.9 years. SEM = 0.67) and a low level of education with a mean
school attendance of 7.2 years (range 4 - 9 years. SEM = 0.17). A fourth
group of young subjects with a low level of education was actually not
constituted because such a low level of schooling (8 years) is lower than
the actual Belgian compulsory schooling limit. Subsequently, this
educational level in young adults was too likely to be associated with
social or psychological factors, although it is a normal level of education
for older adults. Preliminary analyses showed that the OH and YH groups
did not differ significantly for educational level, t (105) = 1.55, p > .1, but
that OH and OL groups differed for age, t (103) = -3.67, p < .001.
Experimental task
All participants were verbally asked to pantomime 75 transitive gestures
selected from previously reported experiments (Duffy & al., 1989; Mozaz
& al., 1993; Raymer & al., 1997) and from the ULg (University of Liege)
231
Partie Expérimentale
Praxis Assessment Battery (Peigneux & Van der Linden, 1998). They were
instructed as follows: “Now you will pantomime common gestures of
object use. It is important to note that you have to pantomime these
gestures exactly as if you really held the object in your hand and used it.
For example (examiner demonstration), if I ask you to pantomime how to
unscrew a light bulb, it is important apart from the twisting movement
itself, to leave a space between your fingers for the light bulb, and you
must not make a fist to represent this light bulb”. After each incorrect BPO
response, the examiner reinstructed systematically the subject to “…
pantomime the gesture exactly as if you actually used the tool ” without
further details and a second trial was allowed, otherwise the next item was
initiated.
232
Age, Education and Body-Parts-As-Objects
RESULTS
Simple BPO errors were reported in the YH (Mean = 1.18, SEM = 0.14), OH
(Mean = 2.04, SEM = 0.26), and OL (Mean = 3.26, SEM = 0.30) groups. The
Mann-Whitney test disclosed a statistically significant effect of the age
factor on the production of simple BPO errors, YH < OH, Z adj. = -2.25, p <
.05, as well as of the educational level factor, OH < OL, Z adj. = -3.07, p <
.005.
Consistent BPO errors were also reported in the YH (Mean = 0.35, SEM
= 0.14), OH (Mean = 0.56, SEM = 0.20), and OL (Mean = 1.40, SEM = 0.33)
groups. The Mann-Whitney test failed to show any significant age-related
differences on the production of consistent BPO errors, YH = OH, Z
adjusted = -.32, p > .70, but revealed a statistically significant difference
related to the educational level effect, OH < OL, Z adjusted = -2.34, p < .05.
The follow-up analysis confirms the lack of differences between the YH
and OH groups, showing that the age effect (YH vs. OH) yielded a very
small effect size (-0.15) and that a sample size of 698 would be needed to
reach a power level of .80.
For the overall occurrence of BPO errors in the YH (Mean = 1.53, SEM =
0.20), OH (Mean = 2.60, SEM = 0.36), and OL (Mean = 4.66, SEM = 0.39)
groups, Mann-Whitney tests disclosed both significant effects of age, YH <
OH, Z adj. = -2.06, p < .05, and of educational level, OH < OL, Z adj. = -4.1,
p < .001. Actually, this result is similar to that reported for the production
of simple BPO, but the simple BPO represents 74% of the overall
occurrence of BPO errors, which explains those similarities.
Finally, the proportion of BPO errors accurately corrected after
reinstruction in the YH (Mean = 86%, SEM = 0.04), OH (Mean = 87%, SEM
= 0.04), and OL (Mean = 79%, SEM = 0.04) groups did not differ
significantly with age, OH = OL, Z adj. = -1.62, p > .1, nor educational
233
Partie Expérimentale
DISCUSSION
234
Age, Education and Body-Parts-As-Objects
235
Partie Expérimentale
thus lead to different results and this has to be taken into account when
assessing patients for limb apraxia.
Finally, it was suggested (Raymer & al., 1997) that the individuals recall
culturally acceptable emblem gestures when asked to perform some
transitive gestures. We suggest that these emblematics, which have a
strong symbolic representation, are automatically activated when subjects
are required to pantomime the associated gesture and that, instead of a
difficulty to evoke the correct hand posture used to hold the tool, it might
be that the greatest difficulty in this case is to inhibit the activation of this
automatic gesture. Ageing is known to be associated with inhibitory
decline (Van der Linden & al., in press; Zacks & Hasher, 1994), and our
results show that the Old group committed more simple BPO errors than
the Young matched group, a result in accordance with the hypothesis that
ageing affects the ability to inhibit the associated emblematic response
when required to pantomime a gesture, but did not affect the correct
representation of the gesture per se. Indeed, elderly subjects demonstrated
relative to younger subjects a similar ability to evoke the appropriate
posture when reinstructed, because their attention was drawn to their
error.
Regarding the educational level effect, our study disclosed a significant
difference between higher and lower educated subjects for the production
of simple as well as consistent BPO errors. Does it mean that a low level of
education is associated with a greater tendency to create a context for tool
use or with greater difficulties to evoke the appropriate hand-shaping
representation? Actually, it is difficult to answer this question because this
difference was only assessed in aged subjects, due to the practical
difficulties to constitute a group of younger subjects with a low level of
education. However, it must be noted that the OH and OL groups did not
actually differ when compared for the proportion of BPO errors accurately
corrected after reinstruction. This suggests that even if lower educated
normal subjects produced more simple and consistent BPO errors than
higher educated subjects, they correct their BPO errors at the same rate. It
236
Age, Education and Body-Parts-As-Objects
237
Partie Expérimentale
APPENDIX
List of the 75 objects verbally presented for pantomime use, with the
numbers of BPO errors elicited for each item across the 160 subjects as
follows: the overall occurrence of BPO errors (column “O”; i.e., the number
of subjects who made a BPO error for this item), and the number of
consistent BPO errors (column “C”; i.e., the number of subjects who
commit a BPO error for this item, and cannot accurately correct it after
being reinstructed).
ITEM O C ITEM O C
238
Age, Education and Body-Parts-As-Objects
APPENDIX
List of the 75 objects verbally presented for pantomime use, with the
numbers of BPO errors elicited for each item across the 160 subjects as
follows: the overall occurrence of BPO errors (column “O”; i.e., the number
of subjects who made a BPO error for this item), and the number of
consistent BPO errors (column “C”; i.e., the number of subjects who
commit a BPO error for this item, and cannot accurately correct it after
being reinstructed).
ITEM O C ITEM O C
239
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
INTRODUCTION
L’évaluation de l’apraxie gestuelle est encore trop souvent négligée lors
d’un examen neuropsychologique. Là où sont évaluées systématiquement
les capacités de mémoire verbale et visuo-spatiale à court ou à long terme,
les troubles de l’attention, les habiletés arithmétiques et visuo-
constructives, le langage conversationnel et la dénomination d’objets
usuels, pour ne citer que quelques domaines d’intérêt du
neuropsychologue, l’évaluation de l’apraxie n’est bien souvent envisagée
que lorsque le symptôme est évident en cours d’examen ou que le patient
se plaint spontanément de difficultés gestuelles dans sa vie quotidienne.
Parmi les raisons qui peuvent être invoquées pour expliquer ce relatif
désintérêt du neuropsychologue clinicien pour une pathologie qui
affecterait pourtant près de la moitié des patients victimes d’une lésion
cérébrale hémisphérique gauche (De Renzi, Motti, & Nichelli, 1980), on
retrouve encore trop souvent l’idée que l’apraxie est un « symptôme de
laboratoire » qui ne s’exprime que dans le cadre d’un examen spécifique,
mais n’a pas de conséquences particulières sur l’activité quotidienne. Cette
conception remonte à l’observation princeps de Jackson (1878), qui
décrivait des patients incapables de mobiliser leur main ou de tirer la
langue sur ordre alors qu’ils pouvaient effectuer ces mêmes mouvements
1 Ce texte est la reproduction exacte d’un article soumis pour publication : Peigneux P. &
Van der Linden M. .Presentation d’une batterie neuropsychologique et cognitive pour l'evaluation
de l'apraxie gestuelle .
241
Partie Expérimentale
242
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
l’exception toutefois d’une étude récente qui montre que des activités de la
vie quotidienne peuvent être rééduquées avec un certain succès dans le
cadre de procédures d’apprentissage sans erreur (Goldenberg & Hagmann,
1998).
Il y a donc à rompre un cercle vicieux qui veut qu’une pathologie soit
généralement mal explorée parce que mal comprise, et généralement mal
comprise parce que mal évaluée. Il nous semble, à la suite d’autres
chercheurs (e.g. ; Derouesne, 1994; Rothi, Raymer, & Heilman, 1997; Roy &
Square, 1994; Tate & McDonald, 1995), que la mise au point d’une
évaluation structurée, élaborée en référence à un modèle théorique cognitif,
est un pas important pour favoriser une nouvelle dynamique dans
l’approche clinique des apraxies. C’est dans ce contexte général que nous
avons développé la Batterie d’Evaluation des Praxies, ou BEP, un outil
d’évaluation des praxies gestuelles des membres supérieurs,
théoriquement et méthodologiquement fondé sur une modélisation
cognitive du traitement de l’information gestuelle que nous avons adaptée
à partir de travaux récents (Goldenberg, 1997; Rothi et al., 1997).
En créant la BEP, notre objectif était de nous placer dans les meilleures
conditions possibles pour comprendre la symptomatologie apraxique des
patients sous l’éclairage des connaissances théoriques actuelles, ce qui
implique bien évidemment qu’il ne s’agit pas ici d’un protocole immuable.
Au contraire, il doit être vu comme un outil de travail destiné tant à
évoluer avec les conceptions théoriques qui le fondent qu’à faire évoluer
ces conceptions. Dans la première partie de cet article, nous décrirons le
modèle théorique autour duquel s’articule la BEP, ensuite de quoi nous
présenterons de manière détaillée la BEP et les conditions de son
élaboration, illustrée par les données obtenues auprès d’une population de
sujets âgés normaux.
243
Partie Expérimentale
Système de Reconnaissance
Lexique Phonologique des Objets Praxicon d’Entrée
d’Entrée
Systéme
Sémantique
Lexique Verbal de
Sortie Actions Praxicon de Sortie
Tampon Patrons
Phonologique Innnervatoires
Figure 1. Représentation du modèle cognitif proposé par Rothi et al. (1997) pour rendre compte
de l’apraxie des membres supérieurs -- Diagrammatic representation of the cognitive model for
limb apraxia developed by Rothi et al. (1997)
244
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
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Partie Expérimentale
250
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
Lexique Gestuel
de Sortie
Sorties
Verbales Schémas
Innervatoires
Systèmes Moteurs
Figure 2. Modélisation cognitive de l'apraxie des membres supérieurs adaptée de Rothi et al.
(1997) par Peigneux et Van der Linden (1998). Le module "Connaissance du Corps" (Goldenberg,
1995) à droite sur le schéma est en charge du codage et de la transformation de l'information visuo-
gestuelle en une représentation mentale de la position des éléments corporels dans l'espace
extrapersonnel au cours de l’imitation de gestes sans signification -- Cognitive model of limb praxis
proposed by Rothi et al. (1997), adapted by Peigneux et Van der Linden (1998) so as to take into
account the processes associated with the imitation of meaningless gestures. The module «
Connaissance du Corps Humain » (« Human Body Knowledge »; Goldenberg, 1995) on the right
of the schema is in charge of coding and transforming the visuo-gestural information into a mental
representation of the corporal units’ positions in the extrapersonal space.
dans l’étude des troubles apraxiques, et qui ne peut en tout cas pas être
expliqué dans le cadre de la conception d’une voie directe (Rothi et al.,
1997) entre analyse visuo-gestuelle et schémas innervatoires. Dans une
étude récente, Goldenberg (1999) montre en outre que des difficultés
sélectives pour le traitement de configurations manuelles sont présentes
chez les patients avec lésion hémisphérique gauche tant lors de l’imitation
de gestes que lors d’une tâche d’appariement de ces mêmes gestes ; le fait
251
Partie Expérimentale
252
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
I. Structure
253
Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
II. Matériel
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Partie Expérimentale
UNIMANUELS BIMANUELS
S NS S NS TOTAL
CD 10 10 5 5 30
CM 10 10 5 5 30
TOTAL 20 20 10 10 60
Tableau 1. Répartition par catégorie des gestes utilisés dans les sous-épreuves de la Batterie
d’Evaluation des Praxies. -- Class repartition of the gestures used in the subtests of the Batterie
d’Evaluation des Praxies.
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
261
Partie Expérimentale
contrario, une erreur ECM sera définie comme une erreur de configuration
et/ou d’orientation du membre supérieur (bras et avant-bras) dans l’espace
extra-corporel par rapport au mouvement–cible, et ce indépendamment de
l’exactitude de la configuration digitale. A nouveau, cette ECM permet
d’inclure les erreurs de configuration externe lors de pantomimes de gestes
transitifs, puisque la main et le bras doivent être positionnés dans l’espace
externe par rapport à l’objet qui est le récepteur de l’action. Il est important
de souligner que si ces deux erreurs peuvent être observées pour un même
geste, elles restent exclusives en ce sens que les critères définissant l’une et
l’autre sont indépendantes. De plus, rien n’exclut qu’une erreur ECM
puisse être attribuée à un geste de type CD, et vice et versa. Par exemple, le
geste non significatif CD5 (voir Figure 3) est présenté avec la main orientée
à la verticale vers le bas ; une reproduction systématique de cette CD avec
la main vers le haut, même après que l’examinateur ait attiré l’attention du
sujet sur cette mauvaise position, sera notée comme une erreur ECM
indépendamment du fait que la CD soit correcte.
Les erreurs, dont le détail est fourni dans le Tableau 2, sont réparties
en trois grandes catégories : Contenu, Temporel, et Spatial, plus une
catégorie supplémentaire pour les erreurs dites non spécifiques. Les erreurs
de la catégorie Contenu caractérisent la production d’actions correctes sur
le plan moteur mais non appropriées par rapport au contexte de la
demande, et peuvent surtout refléter des dysfonctionnements au niveau de
la sémantique de l’action (en l’absence bien sûr de troubles non
spécifiquement apraxiques qui pourraient expliquer ces déficits). Les
erreurs de la catégorie Temporel rassemblent sous une même bannière des
perturbations qui touchent à la dynamique de l’action, mais à ce titre elles
peuvent tout autant refléter un dysfonctionnement du système sémantique
de l’action (e.g. ; une mauvaise planification de la succession des
mouvements qui constituent le geste sanctionnée par une erreur S) qu’une
atteinte des schémas innervatoires (e.g., mauvaise régulation des afférences
kinesthésiques et des efférences motrices qui rompt la fluidité du décours
du mouvement, erreur T), ou une atteinte du versant kinesthésique des
262
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
263
Partie Expérimentale
d’éducation chez des sujets normaux (Peigneux & Van der Linden, 1999) ;
toutefois, lorsque l’attention des sujets est attirée sur le fait que le geste
produit est incorrect, la proportion d’erreurs adéquatement corrigée est la
même quels que soient l’âge ou le niveau d’éducation. Nous avons proposé
(Peigneux & Van der Linden, 1999) que la proportion d’erreurs CPO
corrigées est probablement l’indicateur le plus valide du statut
pathologique de ces erreurs, parce que cette proportion est indépendante
de la fréquence globale des erreurs .
Dans cette perspective, l’évaluation de la performance gestuelle ne
peut pas être exclusivement basée sur une simple mesure de fréquence des
erreurs, parce que cette fréquence peut refléter aussi bien un
dysfonctionnement apraxique réel que les influences diverses de facteurs
cognitifs non-apraxiques. Par contre, la probabilité que ces facteurs
généraux soient à l’origine de l’erreur apraxique est significativement
réduite lorsque l’attention du sujet est recentrée lors du second essai sur le
geste correct. Si, malgré ce recentrage, le patient produit encore ces mêmes
erreurs de manière systématique, alors on pourra considérer ces erreurs
consistantes comme les manifestations d’une atteinte spécifique d’une
composante du système praxique. Dans le cadre de la BEP, au vu du
nombre de gestes administrés et de la sévérité des critères de cotation, il est
normal de s’attendre à ce que des patients cérébrolésés non-apraxiques ou
même des sujets normaux commettent un certain nombre d’erreurs dans
les différentes catégories. Toutefois, à la différence des patients apraxiques,
les sujets non-apraxiques devraient se montrer plus capables de se corriger
lors du second essai. En conséquence, nous avons décidé de prendre en
compte la différence entre erreurs simples et consistantes pour toutes les
catégories d’erreurs reprises dans le système qualitatif d’évaluation.
Dans la pratique, la cotation de chaque geste est effectuée en vérifiant
la présence de chacune des 16 erreurs possibles pour chacun des deux
essais ; l’examinateur note en regard de l’item présenté le ou les erreur(s)
observée(s) en y ajoutant un « x » si l’erreur est observée au premier essai,
« y » si elle est observée au second essai. Par exemple, la notation «Sx,
264
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
265
Partie Expérimentale
patient est réalisé, qui permet une cotation différée et la comparaison des
évaluations entre juges indépendants. Toutefois, cela n’exclut pas que
l’examinateur doit avoir un entraînement et une connaissance des erreurs
suffisamment approfondies que pour être à même de décider à quel
moment un second essai doit être attribué. Rothi et al. (1997) font
remarquer à ce propos que les juges novices présentent une nette tendance
à négliger les dimensions qui ne modifient pas l'intention du mouvement
ou sa signification ; en conséquence, de nombreuses erreurs ne sont pas
notées parce qu’un geste reste souvent reconnaissable même s’il est mal
exécuté. C’est un phénomène que nous avons également constaté au cours
de notre pratique, et contre lequel même un examinateur expérimenté ne
semble pas totalement prémuni. Si le second essai n’a pas été attribué pour
un geste parce que l’examinateur n’a pas remarqué l’erreur commise, il est
impossible de savoir s’il s’agit d’une erreur simple ou consistante ; c’est
pourquoi nous éliminons de nos analyses les erreurs pour lesquelles un
second essai n’a pas été attribué.
En résumé, la notation des erreurs praxiques donne lieu à
l’établissement d’un profil qualitatif de performances caractérisé par la
présence de 16 types d’erreur. Plusieurs mesures de la performance pour
une catégorie de gestes ou une modalité de production spécifique peuvent
être obtenues pour chaque type ou catégorie d’erreurs : la somme des
erreurs Simples [1] ; la somme des erreurs Consistantes [2] ; et la
proportion des erreurs correctement corrigées après reinstruction (i.e.,
égale à [1]/[1+2]). La fréquence globale des erreurs Simples et Consistantes
est un indicateur de la présence plus ou moins importante de perturbations
gestuelles, mais renseigne peu sur la nature du trouble qui sous-tend la
symptomatologie apraxique; la proportion d’erreurs corrigées ou score de
correction est un indicateur de la nature apraxique du comportement
gestuel observé, mais ne renseigne pas sur la fréquence avec laquelle sont
observées ces erreurs gestuelles puisqu’il s’agit d’une proportion de deux
types d’erreurs. C’est pourquoi les deux mesures sont indispensables et
266
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
Sujets
Méthode
271
Partie Expérimentale
Résultats
272
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
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Partie Expérimentale
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Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
1
0.9
0.8
0.7
0.6 +95.000%
0.5 -95.000%
0.4 Moyenne
0.3
0.2
0.1
0
CO IMS IMNS CO IMS IMNS CO IMS IMNS
275
Partie Expérimentale
ont justifié leur choix après la séance en déclarant que ce geste représente le
chiffre « deux », et le geste NS15 (Figure 3) qui a été interprété deux fois
comme un geste qui « montre qu’on a rien à faire ». Cette dernière erreur
s’explique aisément par le fait que ce geste est justement apparié au geste
significatif « se tourner les pouces ». Bien que ces deux erreurs concernent
des configurations digitales, il n’y a pas de différences significatives pour
les scores moyens de discrimination entre configurations digitales et
configurations manuelles (98 vs. 99%, p > .17).
Commentaires
Les bonnes performances des sujets âgés pour les épreuves de réception de
gestes montrent que les mimes de ces gestes sont suffisamment explicites et
distinctifs que pour être reconnus ou discriminés sans ambiguïté, à
l’exception du geste NS1 qui pourrait donner lieu à une interprétation
alternative. Dans le cadre d’une population de sujets âgés, un nombre plus
important d’erreurs de discrimination aurait pu être attendu pour les
configurations digitales parce que la discrimination de celles-ci demande
de porter attention à des éléments de petite taille sur l’écran (la profondeur
de champ visuel étant la même pour les configurations digitales et
manuelles) et entraîne plus d’efforts d’analyse visuelle, mais cela n’a pas
été le cas. Une performance quasi-maximale est donc attendue pour ces
épreuves.
Le test du mannequin a été généralement bien réussi. Les quelques
erreurs notées concernaient la disposition finale de la configuration
manuelle, considérée comme trop approximative par les juges ; par
exemple, pour le geste NS18 (voir Figure 4), la main était correctement
disposée à la verticale dans le plan sagittal mais le bout des doigts arrivait
à hauteur de la base du nez au lieu d’être sous le menton, une erreur que
l’on retrouve par ailleurs sous une forme similaire lorsque les participants
doivent imiter ces mêmes gestes. Pour des raisons techniques, nous avons
du administrer une version modifiée de ce test puisque c’est le bras d’un
comparse qui était manipulé au lieu d’un mannequin articulé. Les résultats
276
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
des sujets âgés de cette étude ressemblent ceux obtenus par la population
de sujets contrôles âgés de Goldenberg (1995) au cours de la manipulation
d’un mannequin articulé (+/- 90% de réussite), mais il reste toutefois
possible que la manipulation du bras d’un comparse ne soit pas tout à fait
comparable à la manipulation d’un mannequin parce que la personne dont
le bras est manipulé peut inconsciemment accompagner ou freiner le
mouvement qui lui est imprimé en fonction de la posture à reproduire. Une
étude comparative chez des patients apraxiques qui font typiquement plus
d’erreurs à ce test serait nécessaire pour vérifier cette hypothèse.
Une plus grande variabilité des performances est observée au cours de
la production de gestes sur commande verbale et sur imitation, et
principalement au cours de l’imitation de gestes sans signification, ce qui
appelle quelques remarques. Primo, il faut relativiser ces observations en
constatant que le nombre d’erreurs Simples et Consistantes est globalement
peu élevé ; certains participants n’ont commis que 5 erreurs sur 60 gestes
unimanuels, ce qui réduit nettement la portée des comparaisons entre
modalités. A titre comparatif, nous avons observé lors d’une étude de cas
(Peigneux et al., 1999) que 105 erreurs avaient été commises par une
patiente apraxique (RM) pour l’exécution de 66 gestes unimanuels droits
lors de l’administration d’une version antérieure de la BEP. Secundo, une
variabilité interindividuelle significative des performances praxiques est
observée, ce qui appelle à tenir compte de ce facteur lors de l’interprétation
des résultats de patients cérébrolésés ; Roy, Brown et Hardie (1993)
proposent pour des raisons similaires de mesurer la performance des
patients lors de l’évaluation de l’apraxie gestuelle en fonction de la
distribution de ces performances dans une population de sujets normaux
appariés plutôt que de se baser sur une valeur de tendance centrale.
L’administration de la BEP a un plus grand nombre de sujets normaux
dans différentes catégories d’âge serait nécessaire à cet effet pour
déterminer l’étendue de cette distribution et vérifier si les valeurs d’erreurs
maximales observées dans notre groupe de sujets âgés représentent la
277
Partie Expérimentale
CONCLUSIONS
En synthèse, la Batterie d’Evaluation des Praxies (BEP) est un outil
d’évaluation de l’apraxie des membres supérieurs qui est fondée sur un
modèle neuropsychologique et cognitif de l’activé gestuelle normale
permettant de rendre compte des dissociations de performances praxiques
décrites dans la littérature clinico-pathologique. Ce modèle actualise les
propositions de Rothi, Ochipa et Heilman (1997) en proposant à la suite de
Goldenberg (1995) un remaniement conceptuel de la voie dite directe entre
l’analyse visuelle du geste et son implémentation motrice.
278
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
279
Partie Expérimentale
qui puisse vérifier l’influence des facteurs généraux tels que l’âge ou le
niveau d’éducation sur le niveau et la distribution des performances dans
les différentes épreuves qui composent cette batterie.
Dans la version que nous avons présentée, la BEP vise à évaluer
systématiquement toutes les composantes du modèle cognitif sur lequel
elle se base. Comme nous l’avons vu, elle comprend un grand nombre
d’items, et prend simultanément en compte la production sur commande
verbale et sur imitation de gestes unimanuels et bimanuels, la production
de gestes en réponse à la présentation d’objets associés à l’action,
l’utilisation réelle d’objets, la discrimination de gestes avec et sans
signification, la dénomination de gestes significatifs, et la reproduction de
gestes sans signification sur un mannequin. Si cette évaluation détaillée est
nécessaire à l’établissement d’un diagnostic précis, son administration
systématique au cours du bilan neuropsychologique global est moins
adaptée de par sa longueur et sa difficulté. C’est pourquoi nous avons
développé une version réduite (BREP; Batterie Réduite d'Evaluation des
Praxies) dont le protocole est fourni Annexe 4. La BREP se compose de dix
gestes significatifs et dix gestes sans signification appariés extraits de la
BEP ; les configurations digitales et manuelles sont réparties
équitablement entre conditions, de la même manière que dans la BEP. Les
gestes significatifs sont administrés à la fois en imitation et en exécution
sur commande verbale, et les gestes sans signification sont administrés en
condition d’imitation. La passation est suffisamment rapide que pour
pouvoir s’intégrer dans un bilan clinique neuropsychologique, et la
sensibilité semble suffisante que pour détecter les difficultés qui
mériteraient un examen plus approfondi. Toutefois, l’administration et
l’évaluation simultanée des gestes reste un travail difficile même dans cette
version, et il est peu réaliste d’envisager l’enregistrement vidéographique
de tous les examens cliniques courants pour une cotation différée. C’est
pourquoi nous travaillons actuellement à la mise au point d’un système de
cotation basé sur la définition de quelques critères précis de réussite pour
chaque geste. La BREP peut être complétée d’une évaluation réduite de la
280
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
281
Partie Expérimentale
282
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
283
Partie Expérimentale
Annexe 1.
B.E.P. : Liste des Gestes Significatifs (S) et Non Significatifs (NS) Apparies –
B.E.P. : List of Matched Meaningful (S) and Meaninless Gestures
Unimanuelles
S1 : tirer une bille (jouer aux NS1 : (a) position initiale poing fermé puis (b) le
billes) pouce et l’index sont déployés
S2 : gratter une tache (avec son NS2 : anneau entre pouce et auriculaire, avec les
ongle) autres doigts étendus, et un mouvement rapide de
va-et-vient de l’index
S3 : montrer que quelque chose NS3 : anneau entre pouce et majeur
est très petit avec ses doigts (i.e. ;
entre pouce et index)
S4 : montrer le chiffre 3 (avec NS4 : pouce et auriculaire étendus, autres doigts
ses doigts) repliés
S5 : ramasser une aiguille NS5 : former un anneau entre le pouce et l’index
S6 : fumer une cigarette NS6 : anneau entre pouce, auriculaire et annulaire,
les autres doigts étendus
S7 : menacer de l'index (i.e., pour NS7 : poing fermé auriculaire étendu, avec
gronder un enfant) flexions du poignet
S8 : faire le signe « viens ici » NS8 : poing fermé index étendu, flexions de
avec son doigt l’index à l’articulation de la première phalange
S9 : dévisser le bouchon d’une NS9 : anneau entre pouce et annulaire, avec
bouteille rotations du poignet
S10 : écrire (avec un crayon) NS10 : anneau entre pouce, majeur et annulaire,
avec mouvement tournoyant du poignet
Bimanuelles
S11 : enrouler du fil sur une NS11 : faire un anneau entre le pouce et l’index à
bobine chaque main, emboîter l’anneau de la main droite
dans celui de la main gauche, et vice et versa.
S12 : jouer du piano NS12 : mains paumes vers le haut doigts tendus,
les index sont alternativement repliés puis étendus
S13 : enfiler du fil sur une NS13 : faire un losange entre l’auriculaire et
aiguille l’index de chaque main, annulaire et majeur repliés
et les pouces étendus
S14 : enfiler une bague NS14 : l’index d’une main (autres doigts repliés)
s'engage sur l’index, puis sous le majeur, sur
l’annulaire, et sous l’auriculaire de l’autre main
S15 : se tourner les pouces NS15 : les deux mains en opposition annulaires et
(exprimer qu’on a rien à faire) auriculaires repliés, l’index et le majeur emboîtés,
les pouces animés d’un mouvement alternatif
284
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
285
Partie Expérimentale
ANNEXE 2.
l'Objet : Items de Test (objets et photographies). – Test Items for Actual Use and
lèvres*
Note : les items marqués d’un * font partie de la version réduite (BREP)
ANNEXE 3.
Salut militaire - Jouer du piano - Enfiler une bague - Ouvrir un robinet - Jouer aux
billes - Se laver les mains - Se peigner les cheveux - Mettre un collier - Boire de la
soupe - Mettre du fil dans une aiguille - Se tourner les pouces - Menacer de l'index
- Déchirer une feuille - Ramasser une aiguille - Vouloir des sous - Faire au revoir
- Montrer que le bruit est insoutenable - Vouloir dormir - Se brosser les dents -
Se taire
286
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
ANNEXE 4
287
Partie Expérimentale
288
Batterie d’Evaluation des Praxies – BEP
ANNEXE 5
289
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
INTRODUCTION
En réaction à la conception associationniste de Liepmann (1908), l'apraxie a
été longtemps considérée comme un trouble de la pensée symbolique, et en
tant que telle englobée dans la symptomatologie aphasique, jusqu'à
l'émergence des modèles néo-associationnistes qui se sont intéressés aux
mécanismes cérébraux sous-tendant les différents troubles apraxiques
(Geschwind, 1975; Heilman, Rothi, & Valenstein, 1982). Toutefois,
l'incapacité de ces modèles à rendre compte de cas cliniques présentant des
profils de performances atypiques a conduit certains auteurs à vouloir
s'affranchir de cette approche anatomique associationniste au profit
d'architectures fonctionnelles plus cognitives (Rothi, Ochipa, & Heilman,
1991, 1997; Roy & Hall, 1992).
Rothi et al. (1991; 1997) ont proposé sur une base empirique une
modélisation du traitement de l'information gestuelle, structurellement
proche des modèles développés pour rendre compte de la reconnaissance
et de la production de mots. Dans cette architecture modulaire, illustrée
Figure 1, le signal entrant est analysé au sein d'unités spécifiques à la
modalité perceptive, puis transmis à des modules spécialisés dans la
reconnaissance de catégories de signaux spécifiques. Ainsi, la
1 Ce texte est la reproduction exacte d’un article à paraître sous la référence bibliographique:
Peigneux, P., Van der Linden M., Andres-Benito, P., Sadzot, B., & Salmon, E. (sous presse).
Exploration Neuropsychologique et par Imagerie Cérébrale d’une Apraxie Visuo-
Imitative. Revue Neurologique.
291
Partie pratique
292
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
Système de Reconnaissance
Lexique Phonologique des Objets Praxicon d’Entrée
d’Entrée
Connaissance du
Systéme Corps Humain
Lexique Verbal de Sémantique Praxicon de Sortie
Actions
Sortie
Tampon Patrons
Phonologique Innnervatoires
Figure 1. .Modélisation cognitive de l'apraxie des membres supérieurs proposée par Rothi et al.
(1997), adaptée par Peigneux et Van der Linden (1998) pour rendre compte des processus associés
à l'imitation de postures sans signification. Le module "Connaissance du Corps Humain"
(Goldenberg, 1995) à droite sur le schéma est en charge du codage et de la transformation de
l'information visuo-gestuelle en une représentation mentale de la position des éléments corporels
dans l'espace extrapersonnel.
Cognitive model of limb praxis proposed by Rothi et al. (1997), adapted by Peigneux et Van der
Linden (1998) so as to take into account the processes associated with the imitation of meaningless
gestures. The module « Connaissance du Corps Humain » (« Human Body Knowledge »;
Goldenberg, 1995) on the right of the schema is in charge of coding and transforming the visuo-
gestural information into a mental representation of the corporal units’ positions in the
extrapersonal space.
293
Partie pratique
2 Dans le cadre de cette étude, nous nous référons à la distinction entre plusieurs niveaux
auxquels l’information à propos du corps peut être perçue et représentée (Goldenberg,
294
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
1997b). Dans ce cadre, le schéma corporel correspond à la conscience de son propre corps,
de ses limites et de son agencement. Cette notion se différencie de la connaissance
générale du corps humain qui va au-delà de cette conscience de base et englobe une
connaissance topographique à propos de l’agencement spatial des parties significatives du
corps humain, qui fournit une information sur les positions particulières des éléments
corporels, la relation de proximité qui existent entre eux, et les frontières qui définissent
chaque élément corporel.
295
Partie pratique
OBSERVATION
Cas n° 0491900. La patiente était une ménagère retraitée ayant effectué ses
études primaires sans autre formation, droitière et âgée de 68 ans. Elle fut
hospitalisée en 1997 à la suite de nombreuses plaintes portant sur des
difficultés gestuelles du membre supérieur droit dans sa vie quotidienne.
Lors de l'entretien préliminaire, elle a rapporté les premiers symptômes de
difficultés gestuelles à une année environ, avec une dégradation de la
qualité de son écriture. Ensuite, d'autres difficultés sont apparues au
membre supérieur droit pour les actes de précision impliquant la motricité
fine distale (e.g. coudre, faire des nœuds, attacher un bouton, ...), mais
aussi pour des activités courantes et moins différenciées impliquant le
296
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
297
Partie pratique
Figure 2. IRM cérébrale, coupes axiales en séquence pondérée T1. Les flèches soulignent l’atrophie
pariéto-occipitale dans l’hémisphère droit.
298
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
299
Partie pratique
Table 1. Analyse qualitative des erreurs praxiques. Liste des erreurs possibles au sein de
chaque catégorie générale : Contenu, Temporel, Spatial (voir Rothi et al., 1997 ; sauf (*)
Peigneux et Van der Linden, définies dans le texte).
Qualitative analysis for apraxic errors. List of the possible errors within each general
category: Content, Temporal, Spatial (see Rothi et al., 1997; except (*) Peigneux and Van
der Linden, see text for definitions).
300
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
301
Partie pratique
Table 2. Résultats aux épreuves de production de gestes en modalité unimanuelle avec les
membres supérieurs droit et gauche et en modalité bimanuelle.
302
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
A cette épreuve, 1.38 essais ont été accordés en moyenne pour chaque
geste, et le nombre moyen d'erreurs par geste était de 1.71 pour les 66
gestes présentés dans cette épreuve. Ces erreurs se répartissaient (voir
Tableau 2) entre des Hésitations (moyenne par geste [Mg] = 0.41) lors de la
production et l'imitation de gestes, avec une confiance très limitée quant à
la qualité de la configuration finale produite, et surtout des erreurs de la
catégorie Spatiale (Mg = 1.24) qui reflétaient principalement d'une part le
positionnement défectueux du membre supérieur dans l'espace
extrapersonnel (ECM), d'autre part des difficultés à reproduire des
configurations digitales (ECD) indépendamment de la position de la main
dans l'espace, les gestes restant globalement reconnaissables. Une
illustration du mode d'évaluation sur une erreur commise par la patiente
est donnée Figure 3. Aucune erreur de la catégorie Temporelle n'a été
observée ainsi qu'un nombre très réduit d'erreurs de la catégorie
Conceptuelle (Mg = 0.03). Les erreurs étaient présentes tant lors de
l'imitation de gestes que lors de l'exécution de ceux-ci sur commande
verbale. De manière atypique, la performance était meilleure lors de
l'exécution sur ordre verbal de gestes significatifs (moyenne par geste du
total des erreurs [Mg Tot] = 1.11) que lors de leur imitation (Mg Tot = 1.50).
Cette performance était par ailleurs nettement plus mauvaise lors de
l'imitation de postures sans significations (Mg Tot = 2.70).
303
Partie pratique
Figure 3. Exemple d’erreur produite par la patiente lors de l’imitation d’un geste sans
signification (i.e., mettre le dos de la main droite sur l’oreille gauche). Lors du premier essai
(photographie du haut), une erreur de configuration manuelle (ECM) est observée : la patiente
positionne la paume de sa main droite sur la joue ipsilatérale à la place de la joue controlatérale.
L'examinateur attire son attention sur le fait que le geste produit est incorrect, et alloue un
second essai. Après une période d'hésitations (He) marquées (photographie du milieu), la
patiente commet une seconde erreur ECM, légèrement différente de la première (photographie du
bas) : c'est cette fois le dos de la main droite qui est contre la joue ipsilatérale. En synthèse, ce
geste a donné lieu à deux essais, une erreur ECM a été observée lors de ces deux essais, et une
erreur He pour le deuxième essai seulement. Le dessin dans le coin inférieur gauche représente le
geste démontré par l’examinateur.
Example of an error produced by the patient during the imitation of a meaningless gesture (i.e.,
to put the back of the right hand on the left ear). During the first trial (top picture), a manual
configuration (ECM) error is observed: the patient put the palm of her right hand on the
ipsilateral cheek instead of the contralateral one. The examiner draw her attention on the
incorrectness of the gesture, and a second trial was allowed. After marked hesitations (He, middle
picture), she produced a second error, slightly different from the first one (bottom picture): the
back of the right hand is on the ipsilateral cheek. To summarise, this posture gave rise to two
trials, with an ECM error for each of these trials and a He error for the second trial only. The left
inferior drawing represents the posture as demonstrated by the examiner.
304
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
305
Partie pratique
Dénomination
Discrimination de Gestes S et NS
306
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
307
Partie pratique
308
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
plus élevé que lors de l'exécution de ces mêmes gestes significatifs sur
commande verbale.
La patiente commet des erreurs lors de la reproduction de
configurations manuelles sans signification sur un mannequin, similaires à
celles observées pour les mêmes configurations lors de l'imitation. Le test
de Kruskal-Wallis prenant comme variable indépendante le test proposé
(Epreuve [UniD vs. UniG vs. Mannequin]) et comme variables
dépendantes le nombre d'essais par geste (Mg = 1.5 vs. 1.7 vs. 1.8) et le
nombre d'erreurs ECM (Mg = 1.1 vs. 1.1 vs. 1.2) ne met en évidence aucun
effet significatif (p > .5) de la variable Epreuve, suggérant la similarité des
difficultés observées lors de ces différentes modalités de tâche portant sur
les mêmes stimuli gestuels.
309
Partie pratique
Région cérébrale
x y z Voxel {Z-score} Région {k, Z-score}
(Aire de Brodmann)
Occipital supérieur 20 -86 38 0.000 (5.47) 0.001 (711, 5.47)
droit (19)
Pariétal supérieur -26 -56 64 0.006 (4.86) 0.007 (790, 4.86)
gauche (7)
310
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
311
Partie pratique
DISCUSSION
L'analyse des performances lors de l'administration de la B.E.P. (Peigneux
& Van der Linden, 1998) a mis en évidence un profil apraxique peu
fréquent. La caractéristique la plus marquante de ce profil est que
l'imitation de gestes a donné lieu à un nombre d'erreurs significativement
plus important que l'exécution de ces mêmes gestes sur injonction verbale,
ce qui laisse à supposer que la patiente ne pouvait tirer avantage des
indices fournis par la présentation visuelle d'un modèle gestuel. De plus,
une dégradation supplémentaire de la performance a été observée lors de
l'imitation de postures sans signification par rapport à l'imitation de gestes
significatifs, malgré un appariement qui écarte un effet lié à la nature des
items de test. Par ailleurs, la patiente dénommait parfaitement une série de
gestes qui lui ont été présentés sur un film vidéo, ce qui ne permet pas de
mettre l'aggravation de la performance en imitation sur le compte d'un
déficit visuel plus primaire. Ce profil de performance est apparenté aux
quelques descriptions de patients souffrant d'apraxie visuo-imitative
(Goldenberg & Hagmann, 1997a ; Mehler, 1987 ; Merians, Clark, Poizner,
Macauley, Rothi, & Heilman, 1997) ou d'apraxie de conduction (Ochipa,
Rothi., & Heilman, 1994), un trouble caractérisé par l'aggravation de la
performance lors de l'imitation de gestes par rapport à leur exécution sur
commande verbale, en l'absence de difficultés spécifiquement liées à
l'analyse visuelle de la configuration gestuelle, comme le confirment les
capacités préservées de dénomination de gestes. Toutefois, chacune de ces
études présente à la fois des points de convergence et de divergence avec
l'observation que nous rapportons.
Dans l'étude de Mehler (1987), deux patients sont décrits, incapables
d'imiter des positions ou des mouvements bilatéraux sans signification de
la main ou du bras, alors qu'ils ne souffraient d'aucune difficulté
312
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
313
Partie pratique
314
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
Table 4. Résultats aux épreuves de production et de réception de gestes chez des patients
atteints d’apraxie visuo-imitative. Abréviations : n = non testé, S = geste significatif, NS
= geste non significatif.
Results for testing of gesture production and reception in patients suffering from visuo-
imitative apraxia. Abbreviations: n = not tested, S = meaningful gesture, NS =
meaningless gesture.
Production
Commande Imitation S Imitation NS Mannequin
Mehler (1987) OK n Déficit n
Merians et al. (1997) OK Déficit n n
Ochipa et al. (1994) Déficit + Déficit ++ n n
Goldenberg et Hagmann OK OK Déficit Déficit
(1997a)
Patiente RM Déficit + Déficit ++ Déficit +++ Déficit +++
Réception
Reconnaissance de gestes Discrimination
Mehler (1987) OK n
Merians et al. (1997) n n
Ochipa et al. (1994) OK n
Goldenberg et Hagmann n n
(1997a)
Patiente RM OK OK
En situant notre étude par rapport à ces travaux qui ont mis en
évidence des dissociations selon la tâche à exécuter et la signification du
geste proposé, il semble que notre observation se situe à un confluent. En
effet, notre patiente présente un profil de difficultés praxiques
partiellement concordant avec chacune de ces études, comme l'illustre le
Tableau 4. Cette concordance qui n'est que partielle pourrait être imputée
au fait qu'aucune de ces études n'a éprouvé de manière aussi systématique
315
Partie pratique
316
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
317
Partie pratique
318
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
la voie directe est elle aussi altérée à la suite de l'atteinte des descriptions
structurales du corps humain. Toutefois, comme le geste significatif à
reproduire sur imitation a été reconnu au sein du lexique d'entrée et du
système sémantique, une activation peut être transmise par le biais de ce
dernier au lexique de sortie en vue d'activer les schémas innervatoires,
quoique sous une forme dégradée due à l'atteinte de ce lexique de sortie.
Comme les schémas innervatoires reçoivent à la fois une trace en
provenance du lexique de sortie (voie indirecte) et une trace s'appuyant sur
la connaissance du corps (voie directe), un effet d'interférence au niveau
des schémas innervatoires entre ces deux traces dégradées concurrentes
pourrait expliquer le fait que l'imitation de gestes significatifs soit plus
mauvaise que leur exécution sur commande verbale. En effet, pour
exécuter des gestes sur commande verbale, seul le lexique de sortie active
les patrons innervatoires, et la trace bien qu'altérée en provenance du
praxicon de sortie n'est pas mise en concurrence avec celle véhiculée par la
voie directe. Enfin, on peut faire l'hypothèse que l'imitation de postures
sans signification donne lieu à une performance encore plus médiocre car
ne se basant que sur les descriptions structurales altérées du corps, sans
aucune possibilité d'améliorer la qualité du signal transmis par l'activation
de représentations préexistantes et fortement automatisées.
Sur le plan fonctionnel, l'analyse cartographique statistique a mis en
évidence un hypométabolisme significatif du cortex pariétal supérieur et
du sillon intrapariétal dans l'hémisphère gauche, ainsi que de la région
occipitale supérieure dans l'hémisphère droit. En comparaison, L.K. et E.N.
(Goldenberg & Hagmann, 1997a) ont en commun une lésion de la région
inférieure du gyrus angulaire dans l'hémisphère gauche, mise en relation
avec une atteinte sélective de l'imitation de postures sans signification,
tandis que S.S. (Merians et al., 1997) qui ne pouvait imiter correctement des
gestes significatifs souffrait d'une lésion occipitale et temporale inférieure
préservant le cortex pariétal, également dans l'hémisphère gauche. Enfin, le
patient de Ochipa et al. (1994) souffrait d'une lésion touchant les lobes
pariétal inférieur et temporal supérieur dans l'hémisphère gauche, lésion
319
Partie pratique
320
Exploration neuropsychologique d’une apraxie visuo-imitative
321
Partie pratique
CONCLUSIONS
En conclusion, l'administration de la B.E.P. (Peigneux & Van der Linden,
1998) a mis en évidence chez notre patiente une symptomatologie
apraxique peu fréquente, définie comme une apraxie visuo-imitative. En
parallèle à la préservation des représentations de gestes nécessaires à leur
identification visuelle, ainsi que des connaissances sémantiques associées à
ces actions, un déficit important a été observé pour la production de gestes,
sur commande verbale ou sur imitation, une symptomatologie indicatrice
de difficultés d'accès ou de l'altération des représentations de gestes
stockées au sein du lexique de sortie. L'aggravation de performance qui
était observée entre l'exécution sur commande verbale, l'imitation de gestes
significatifs puis l'imitation de postures sans signification suggère une
altération concomitante des représentations structurales du corps humain,
représentations nécessaires à l'imitation de configurations sans
signification sur soi-même et sur un mannequin. L'analyse détaillée des
lésions cérébrales chez la patiente suggère que les difficultés d'activation
du lexique puissent être liées à l'atteinte du sillon intrapariétal dans
l'hémisphère gauche, tandis que les déficits en imitation de gestes
résulteraient des lésions bilatérales touchant le système pariétal dorsal en
charge des transformations mentales sous-tendues par les connaissances
structurales du corps humain.
322
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
INTRODUCTION
1 Ce texte est la reproduction d’un article soumis : Peigneux P, Salmon E, Van der Linden M,
Garraux G, Luxen A, et Franck G : Cognitive neuropsychological and brain imaging
investigation of apraxia in corticobasal degeneration
323
Partie Expérimentale
Franck, 1999; Markus, Lees, Lennox, Marsden, & Costa, 1995; Nagasawa,
Tanji, Nomura, Saito, Itoyama, Kimura, Tuji, Fujiwara, Iwata, Itoh, & Ido,
1996; Sawle, Brooks, Marsden, & Frackowiak, 1991). Yet, comparison with
other degenerative diseases suggests that specific metabolic impairment in
CBD predominates in peri-rolandic and adjacent premotor and inferior
parietal cortex, involved in movement production (Salmon, Garraux, Van
der Linden, Degueldre, Luxen, Destée, & Franck, 1997).
Limb apraxia has been included since the first reports in the core
symptomatic features which may help to delineate CBD from other
degenerative diseases (Fayet, Vercelletto, Bertout, De Kersaint-Gilly, &
Feve, 1995; Gibb, Luthert, & Marsden, 1989; Marshall, Perry, Perry, Piggott,
Thompson, & Jaros, 1997; Rebeiz, Kolodny, & Richardson, 1967; Rebeiz et
al., 1968; Riley, Lang, Lewis, Resch, Ashby, Hornykiewicz, & Black, 1990;
Rinne, Lee, Thompson, & Marsden, 1994; Sawle et al., 1991). However,
neuropsychological contributions to a precise characterisation of the
gestural impairment associated with CBD were less frequent. Two group
studies have concluded that CBD is more likely to be associated with
ideomotor apraxia (Leiguarda, Lees, Merello, Starkstein, & Marsden, 1994;
Pillon, Blin, Vidailhet, Deweer, Sirigu, Dubois, & Agid, 1995), given a
significant impairment for gesture execution usually paralleled with
preserved gesture recognition. Yet, other case studies have emphasised the
existence of a predominant melokinetic apraxia in CBD (Habib, Alicherif,
Balzamo, Milandre, Donnet, & Khalil, 1995; Moreaud, Naegele, & Pellat,
1996; Otsuki, Soma, Yoshimura, & Tsuji, 1997). However, limb apraxia
assessment in those studies did not allow to understand the cognitive
mechanisms which underlie limb apraxia in CBD. Recent case studies have
tried to interpret the profile of CBD patients in the light of current
cognitive models of apraxia ; they refined findings from group studies in
pointing out a deficit in the latest stages of movement production
(Blondel, Eustache, Schaeffer, Marie, Lechevalier, & de la Sayette, 1997;
Jacobs, Adair, Macauley, Gold, Rothi, & Heilman, 1999; Merians, Clark,
324
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
Poizner, Jacobs, Adair, Macauley, Rothi, & Heilman, 1999), but failed to
agree on the anatomical basis of apraxic disorder in CBD.
In the present study, 18 patients suffering from probable corticobasal
degeneration (CBD) were administered a detailed cognitive
neuropsychological assessment of limb apraxia. At the same period
fluorodeoxyglucose (FDG) PET was performed at rest, with the aim to
characterise further limb apraxia and its neural substrate in CBD with
regard to a cognitive neuropsychological model of apraxia.
METHOD
Subjects
Eighteen right-handed patients (12 female and 6 male; mean age 64 ± 8.8
years) with clinically probable corticobasal degeneration (CBD) disease
participated in this study approved by the Ethical Commission of the
University Liège. Insidious onset and gradual progression of an
asymmetric levodopa-resistant akinetic-rigid syndrome with or without
other basal ganglia features (dystonia, tremor) was the main clinical
symptom in all patients. Other clinical signs are summarised in Table 1 (see
Annex). Since in-depth investigation of apraxia examination and cerebral
metabolism in PET are the focus of interest in this study, these results were
not considered as inclusion criteria in the diagnostic of CBD. Asymmetric
motor disturbance affected markedly more the right body side in eight
patients and the left body side in the ten other patients. Mean disease
duration was 3.1 ± 2.2 years.
Fifteen healthy elderly volunteers (8 male and 7 female ; mean age 68.4 ±
8.4 years) constituted the control group for apraxia assessment. From the
Cyclotron Research Centre database, PET data of twenty healthy elderly
volunteers (14 male and 6 female ; mean age 61.3 ± 1.8 years) served as
control for the analysis of the metabolic images of the CBD population.
Mean age did not differ significantly between CBD population and either
325
Partie Expérimentale
Gesture Output
Lexicon
Verbal
Output Innervatory
Patterns
Motor Systems
Figure 1. Cognitive Model of Limb Praxis Processing. Adapted from Rothi et al. (1997) and
Goldenberg (1995)
control group (ps > .23). Clinical and neurological examination was normal
in all volunteers, who had no past medical history and took no medication.
326
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
Gesture Production
Subjects’ examination was videotaped for subsequent scoring. Gestural
performance was rated independently by two judges, using a standardised
qualitative error analysis system (see hereafter). Scoring discrepancies were
debated in a subsequent phase until the two judges reached an agreement
on the quotation for each gesture.
1. Pantomime to verbal Command and Imitation
In the CBD group, patients were asked to perform 60 gestures with the less
affected limb ; CTL subjects were tested to both sides. Twenty meaningful
gestures were administered in verbal (pantomime to verbal command) and
imitation (meaningful gesture imitation) modalities. Twenty meaningless
gestures were administered for imitation only (meaningless gesture
imitation). Meaningless and meaningful gestures were individually
matched on the basis of upper limb components recruited (whole arm or
hand/finger complex), movement kinematic (dynamic or static gesture)
and global complexity. All gestures were administered in a randomised
order across the three conditions.
Instructions given at the start of the test emphasised maximal accuracy
during gesture production. For pantomime on command, subjects were
instructed that they would have to perform transitive gestures “as if they
really held the tool” : for example, they were supposed keep enough room
327
Partie Expérimentale
between fingers for holding a hammer, or between hand and teeth when
demonstrating use of a toothbrush. For imitation tasks (meaningful and
meaningless gestures), subjects were instructed to watch very carefully the
examiner’s demonstration “in order to reproduce exactly the same arm,
hand and finger movements and positions”; imitation was allowed only
after completion of the demonstration. In all modalities, a second trial was
administered in case of defective gesture production, with the instruction
to improve performance as much as possible. Two examples in each
modality were proposed to ensure the subject’s awareness of the high
degree of accuracy which was required during gesture production.
2. Pantomime to Object and Object’s Actual Use
For the Pantomime to Object condition, twelve pictures of familiar objects
(e.g., a comb or a pen) were presented with the instruction to demonstrate
the gesture corresponding to their use. For the Actual Use condition, the
twelve objects represented on the pictures were successively placed on the
table, one at a time. Subjects were requested to handle the object and to
pretend its use. In the two tests, CBD patients performed with the less
affected limb and CTL subjects performed with their dominant hand.
Instructions emphasising accuracy are similar to the above section.
Scoring
Every gesture was scored using a multidimensional qualitative analysis
system adapted from Rothi, Raymer et Heilman (1997), which
differentiates 16 error types belonging to three main categories : content,
temporal and spatial. Typical content or action semantic errors are well-
performed but ill-selected gestures (e.g., pretending to use a hammer when
requested to play piano) or perseverative responses. Temporal errors
reflect action sequencing deficits (e.g., to omit, transpose or add movement
elements in the course of an action) or movement’s timing regulation
failure (e.g., abnormally jerky or slowed movements). Finally, spatial errors
are predominantly characterised by inaccurate positioning of the hand in
space (e.g., to put the hand on the back of the head when imitating a
military salute), wrong finger configuration compared to the hand of the
328
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
329
Partie Expérimentale
Gesture Reception
A videotaped demonstration by a unique actor of 30 upper-limb
unimanual and bimanual gestures (15 meaningful and 15 matched
meaningless) was displayed on a TV screen located in front of the subjects.
Eye-screen distance was individually adapted for optimal visual comfort.
Subjects were instructed that two kinds of gestures would be presented :
“known” and ”unknown” gestures. They were told that known gestures
are pantomimes of object use or communicative movements (e.g., salute).
On the other hand, unknown gestures are not significant in this respect,
even if they sometimes resemble known gestures. Subjects were instructed
to name aloud known gestures or to mention it if they were sure that the
gesture is meaningful but they cannot retrieve its name. A discrimination
score was computed as the percentage of correct category attributions
(known versus unknown) across the 30 gestures, and a recognition score
was derived as the percentage of correct naming for the 15 meaningful
gestures.
Data acquisition
Scans were obtained during quiet wakefulness with eyes closed, on a
Siemens 951/31R tomograph (CTI, Knoxville, TN, USA) with collimated
septa extended, using the (18F)fluorodeoxyglucose (FDG) technique
(Phelps, Huang, & Hoffman, 1979). The head was aligned along crossed
laserbeam and position was checked throughout the study. Seven mCi of
FDG were injected intravenously. A 20-min transmission scan was
acquired for attenuation correction using three rotating sources of 68Ge.
Acquisition started 35 minutes after FDG injection, and scan duration was
20 minutes. Data were reconstructed using a Hanning filter at a cut-off
frequency of 0.5 Hz, giving a transaxial resolution of 8.7 mm full width at
330
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
Data analysis
FDG PET data were analysed with the statistical parametric mapping
(SPM) software (SPM99b version; Wellcome Department of Cognitive
Neurology, Institute of Neurology, London, UK) implemented in MATLAB
(Mathworks, Sherborn, MA). For each scan the 31 transverse planes were
interpolated to 43 planes to render the voxels approximately cubic. Since
predominantly affected body side was different between patients (see
Table 1), FDG PET images of brain metabolism in CBD patients with left
body side symptoms were flipped so that the hemisphere contralateral to
the most affected side was on the left in all CBD cases. Conversely, the
metabolic PET images from normal subjects in the control population
(different from the apraxia assessment control group) were averaged with
their own mirror (flipped) image to control for anatomical inter-
hemispheric differences. Two groups of ten normal subjects’ metabolic
images (N1 and N2, see hereafter) were drawn from the control population
for statistical analyses. Cerebral metabolic images from each subject were
normalised into a standard stereotaxic space (Talairach & Tournoux, 1988)
with reference to a symmetric brain template and normalised images were
smoothed with a 12 mm FWHM isotropic kernel. Global flow
normalisation was performed using proportional scaling. Factorial designs
specified according to the general linear model included the scans from
two groups drawn from the 18 CBD patients on the basis of their apraxic
performance ([CBD1: apraxic CBD patients] and [CBD2 : non-apraxic CBD
patients] ; see below for inclusion criteria) and the two groups of ten
normal subjects’ metabolic images (N1 and N2). An interaction analysis
(Price, Moore, & Friston, 1997) used linear contrasts to identify brain
regions where the glucose metabolism differs significantly between CBD
patients and normal population as a function of the presence of apraxia in
CBD patients, according to the formula : [{N1 – CBD1} – {N2 – CBD2}]. The
resulting set of voxel values for each contrast constitutes a map of the T
331
Partie Expérimentale
statistics [SPM{T}] thresholded at p < .001 (T=3.35). The resulting foci were
characterised in terms of peak height over the entire volume analysed at a
threshold of corrected p < .05 (Holmes, Poline, & Friston, 1997). When
analysis did not reach corrected significance, uncorrected (p < .001) results
are reported descriptively in terms of regional effect. Numeric magnetic
resonance imaging (MRI) was available for 13 patients. These MRI
structural images were normalised in the same standard stereotaxic space
(Talairach & Tournoux, 1988) as functional PET images for further
inspection of resulting loci on CBD patient’s individual gyral anatomy.
RESULTS
Limb Apraxia
Shapiro-Wilk’s W test rejected the hypothesis of normal distribution for all
variables of interest (p > .05), hence statistical comparisons between
independent samples were run using non parametric tests (Siegel &
Castellan, 1988), with a level of significance set at p < .05. Analyses on
accuracy and correction scores in each gesture production condition were
run across all error types, and analyses in each error category (Content,
Spatial, Temporal) were run across the three matched modalities :
pantomime to verbal command, meaningful gesture imitation and
meaningless gesture imitation.
Gesture Production
Preliminary Mann-Whitney tests failed to disclose significant differences
between CBD patients regarding the limb used for testing (i.e., opposite to
the most affected body side) or between left and right hand testing in the
control group, whatever the gesture production condition. Hence, data will
be reported for both hands. Due to marked weariness at the end of the
testing, administration of Pantomime to Object and Actual Use of Objects
conditions was not possible for four CBD patients.
Mean accuracy scores of the CBD group were significantly impaired in
most conditions when compared to CTL group. Respective mean
332
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
percentage accuracy scores and standard error of mean for CBD and CTL
groups were 0.55 (± 0.4) versus 0.90 (± 0.01) for pantomime to verbal
command, 0.35 (± 0.05) versus 0.89 (± 0.02) for meaningful gestures
imitation, 0.29 (± 0.05) versus 0.56 (± 0.04) for meaningless gestures
imitation, 0.77 (± 0.05) versus 0.86 (± 0.05) for pantomime to objects, and
0.96 (± 0.02) versus 1.00 (± 0.0) for object’s actual use. The Mann-Whitney
test disclosed significant accuracy score differences between CBD and CTL
groups in pantomime to verbal command, meaningful gestures imitation,
and meaningless gestures imitation ( ps < .001). There was a tendency near
a significant effect for pantomime to object (p = .13) condition. The
subsequent power analysis showed that the score differences between CBD
and CTL groups in pantomime to object condition yielded a large effect
size (0.68) and that a sample size of 34 would be sufficient in order to reach
a power level of 0.80. Hence, the hypothesis that CBD group performance
for pantomime to object is different from CTL group performance cannot
be confidently rejected. Statistical comparisons in actual use condition
were precluded since all control subjects reach 100% of accuracy, but it is
noteworthy that 11 CBD patients out of 14 reach also a maximal accuracy
score.
Analysis of mean correction scores in different conditions evidenced
slightly different results. Respective mean correction scores and standard
error of mean for CBD and CTL groups were 0.40 (± 0.5) versus 0.57 (±
0.08) for pantomime to verbal command, 0.35 (± 0.08) versus 0.66 (± 0.06)
for meaningful gestures imitation, 0.37 (± 0.06) versus 0.62 (± 0.05) for
meaningless gestures imitation, 0.76 (± 0.07) versus 0.77 (± 0.08) for
pantomime to objects, and 0.93 (± 0.04) versus 1.00 (± 0.0) for object’s
actual use. Mann-Whitney tests failed to show significant group differences
in pantomime to verbal command (p > .15) and pantomime to objects (p >
.75) conditions, but disclosed significant correction scores differences in
meaningful gestures imitation and meaningless gestures imitation
conditions (ps < .005). Subsequent power analysis confirmed the absence of
significant differences in pantomime to verbal command and pantomime
333
Partie Expérimentale
0.8
CTL Friedman Anova
run between
0.6
matched conditions
0.4 [pantomime to
0.2 verbal command,
CO IMS IMNS meaningful gesture
imitation and
Figure 2. Task conditions. Accuracy Scores for pantomime to meaningless gesture
verbal command (CO), meaningful gestures imitation (IMS) and imitation] separately
meaningless gestures imitation (IMNS), in CBD and CTL in each group
groups.
disclosed that the
++++++++++++++
accuracy score
significantly differs between conditions in both CBD and CTL groups (ps <
.001), but failed to disclose significant differences between correction scores
for these conditions (p > .6). Further analysis shows that accuracy score in
meaningless gesture imitation condition was significantly lower than both
pantomime to verbal command and meaningless gesture imitation
condition in CTL group (p < .001), but that pantomime to verbal command
and meaningful gesture imitation conditions did not differ between them
(p > .25). CBD group performance profile was different (see Figure 2) since
both imitation conditions yielded similar accuracy scores (meaningful
gesture imitation and meaningless gesture imitation, p > .3) and
pantomime to verbal command condition was performed better than the
two other conditions (p < .005). Hence, CBD patients are more impaired
334
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
items.
Regarding to error type, CBD group obtained lower accuracy and
correction scores than CTL group in conceptual, temporal and spatial
scores (ps < .005). Mean group accuracy and correction scores in these
categories are reported in Table 2. Friedman Anova run between error
categories in each group separately disclosed significant differences in both
CBD and CTL groups for accuracy (p < .001) and correction (p < .01)
scores. Further analyses evidenced a similar pattern for accuracy scores in
both groups, with a slight but significant decrease of performance between
categories (Conceptual > Temporal > Spatial). At variance, all correction
score differences between error categories are significant in both control
and CBD groups (ps < .05), but distribution of scores differs in CBD and
control groups. As shown in Figure 3, CBD patients are markedly more
impaired to correct Temporal errors than other categories.
It must be noticed that a large interindividual variability was
predominant in the performance of the CBD and the CTL groups; global
accuracy score ranges in CBD and CTL groups were respectively 0.21 – 0.84
(Mean = .46) and 0.51 – 0.92 (M = .80), and global correction scores range
335
Partie Expérimentale
Gesture Reception
Discrimination and recognition scores significantly differed between CBD
and CTL groups. Discrimination scores (expressed as the percentage of
correct category attributions) were respectively 0.87 ± 0.03 and 0.99 ± 0.01
for CBD and CTL groups (p < .0005). Recognition scores (percentage of
correct namings) were respectively 0.80 ± 0.04 versus 0.99 ± 0.01 (p < .001).
336
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
337
Partie Expérimentale
Figure 5. Cingulate area (BA 24). Hypometabolism in CBD patients who fell below cut-off score
for accuracy performance, surimposed on T1 IRM of one CBD patient without apraxia (left side)
and two patients without apraxia (middle and right side). Color bar indicates results significance
(Z score)
338
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
1. non-apraxic
2. apraxic
2
3 3. apraxic
Figure 6. Superior parietal lobule (BA 7). Hypometabolism in CBD patients who fell
below cut-off score for correction performance. Left panel shows hypometabolic foci
rendered on a normal subject template brain. The graph indicates performance for the 18
CBD patients (yellow line) compared to the minimal score observed in normal control
subjects for the same hand tested (grey bars). Right panel displays foci superimposed on
T1 IRM of one CBD patient without apraxia (top) and two patients without apraxia
(middle and bottom). Colour bar indicates results significance (Z score)
339
Partie Expérimentale
DISCUSSION
340
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
341
Partie Expérimentale
342
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
343
Partie Expérimentale
Brain imaging
Regional cerebral metabolism in CBD patients compared to normal age-
matched subjects evidenced predominant hypometabolism in the brain
hemisphere contralateral to the affected limb, mainly in premotor cortex
and SMA. We attempted to characterise further the brain mechanisms of
apraxia in CBD comparing CBD patients with and without apraxia, but we
failed to obtain significant results. However, we found at a lower statistical
threshold that hypometabolism was more pronounced in the contralateral
superior parietal lobule in CBD patients who cannot correct their errors at
the same rate as control subjects. A similar analysis suggests anterior
cingulate hypometabolism in CBD patients whose frequency of errors was
significantly out of normal range. Since we did not have well-defined a
priori hypotheses on the location of the anatomical sites associated with the
344
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
specific features of limb apraxia in CBD, our results are only descriptive
and have to be interpreted cautiously.
Supposedly, the supplementary motor area (SMA) is in charge of
transcoding stored space-time representations of movement into limb
innervatory patterns (Watson, Fleet, Gonzalez-Rothi, & Heilman, 1986).
Given the predominant gesture production deficit in CBD, several studies
have hypothesised that SMA dysfunction may underlie apraxia in CBD
(Blondel et al., 1997; Jacobs et al., 1999; Leiguarda et al., 1994), as well as
lateral premotor cortex (Jacobs et al., 1999; Merians et al., 1999) or parietal
and central region including the precentral and postcentral gyri (Habib et
al., 1995; Moreaud et al., 1996; Okuda & Tachibana, 1994; Otsuki et al.,
1997). SMA and premotor cortex hypometabolism in CBD patients was
similarly observed in our study, but the metabolism of these regions was
not clearly different between apraxic and non-apraxic patients, hence it is
not clear how SMA or premotor cortex dysfunction interacts with apraxic
profile in CBD.
With regard to the accuracy score, anterior cingulate area is part of a
network of frontal cortical and subcortical areas controlling willed actions
and attention to the task (Jahanshahi & Frith, 1998; Jueptner, Stephan,
Frith, Brooks, Frackowiak, & Passingham, 1997), hence it may be likely that
a score which reflects multiple contributions to the performance may be
associated with a region important for both movement generation and
selection. Coming to the correction score which is thought to reflect more
specifically the state of the praxic system, hypometabolism in the superior
parietal lobe might differentiate apraxic from non-apraxic CBD patients in
our study, a result which may be related to their predominant impairment
for gesture imitation. Indeed, functional imaging studies in CBD patients
have shown that the superior parietal lobule is involved in the pathologic
process (Markus et al., 1995) and in normal subjects, activation studies
evidenced a critical role of the superior parietal region in visually-guided
movements (Decety, Kawashima, Gulyas, & Roland, 1992; Decety, Perani,
Jeannerod, Bettinardi, Tadary, Woods, Mazziotta, & Fazio, 1994; Stephan,
345
Partie Expérimentale
346
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
ANNEX
347
Partie Expérimentale
Table 1. Clinical and demographic data from patients suffering from corticobasal
degeneration.
Patient PBS Dysarthria Amimia Alien Babinski CSL FLT MRI (CT Scan)
limb sign
CB1 0 + 0 sync 0 0 + Mild left parietal cortical atrophy
CB6 + + + 0 + 0 + N
CB8 0 0 0 0 0 0 N/A N
CB11 0 + 0 0 + 0 + N
CB12 0 + + 0 0 0 + (N)
CB13 + + + 0 + 0 + N
CB15 0 0 0 0 0 0 + N
atrophy
CB19 + + + 0 + 0 + N
Akin = akinesia; rigid = rigidity; posture = postural instability; SGP = supranuclear gaze
palsy; PBS = pseudobulbar syndrome; CSL = cortical sensory loss; FLT = impairment in
‘frontal lobe’ tests; MRI = magnetic resonance imaging;
348
Apraxia and brain metabolism in corticobasal degeneration
Table 1. Continued linical and demographic data from patients suffering from
corticobasal degeneration.
Patient Sex Age Duration Most Limb Axial Limb Limb Limb Postural SGP
(years) (years) affected akin/ rigid tremor myoclonus dystonia instability
side rigid
CB1 F 68 2 R + 0 0 0 + 0 sacc
CB3 F 76 6 L + 0 0 0 + 0 +
CB4 M 70 3 L + + 0 0 + + +
CB5 F 72 6 L + + A + + + sacc
CB7 F 59 2 L + + A 0 + + 0
CB8 F 61 1 R + 0 Re+A 0 0 0 0
CB9 F 57 2 L + + 0 0 + 0 0
CB10 M 45 3 R + 0 Re+A + + + 0
CB11 F 69 3 L + + Re+A 0 + 0 +
CB12 M 57 2 R + 0 0 0 0 0 0
CB13 F 67 6 R + + 0 0 + + +
CB14 F 70 9 R + + 0 0 + 0 0
CB15 M 67 1 R + 0 0 0 + 0 0
CB16 M 78 3 L + 0 0 0 0 0 0
CB17 F 57 1 R + 0 0 0 0 0 0
CB18 M 71 3 L + + A 0 + + sacc
CB19 F 48 1 L + + A + + + +
349
Gesture Priming
INTRODUCTION
1 Ce texte est la reproduction exacte d’un article soumis pour publication : Peigneux P., Van
der Linden M., Delbeuck X., Degueldre C. Priming For Possible, But Not Impossible, Gestures.
351
Partie Expérimentale
352
Gesture Priming
353
Partie Expérimentale
354
Gesture Priming
355
Partie Expérimentale
356
Gesture Priming
357
Partie Expérimentale
EXPERIMENT 1
Material
Ninety-six pictures of upper limb postures were selected for this
experiment. Twenty-four possible meaningful and 24 possible meaningless
upper limb postures were performed by the same actor, a young woman
dressed in black, fitted clothes. These pictures were obtained in a front or
an half-profile (vertical axis rotated 45°) perspective, which encompassed
the body from the waist to the top of the head, with a constant size and a
white background on display. The facial expression was always kept
neutral. Forty-eight impossible postures were obtained by digitised
transformations applied to the 48 pictures of possible gestures. Using Corel
Photo-Paint (TM) image processor, significant parts of the upper limb
(hand, forearm, arm) were arranged in such a way that the resulting
posture would be anatomically impossible, at least considering a normal
healthy subject.
As shown on Figure, transformations may involve for example an
anatomically impossible obtuse angle between arm and forearm, but also
the attribution of a right hand to the left arm and vice et versa. However,
near relationships between body parts were respected; for example, the
hand was never attached to the shoulder but always to the wrist as
biologically normal. The categorisation of these 96 gestures as anatomically
possible versus impossible, or meaningless versus meaningful, was
preliminary assessed with a discrimination test administered to a
validation group of 20 undergraduate students, from the university
campus. All gestures were correctly categorised by at least 95 % of the
validation group.
In each posture category, the whole set of pictures was randomly
divided into Prime and New postures. The set of Prime postures comprises
48 items : 12 meaningful (MF) and 12 meaningless (MS), hence 24 possible
(POS) postures, and 24 impossible (IMP) postures. These Prime postures
were displayed both during the Study phase and the Test phase. The set of
358
Gesture Priming
Figure. Examples of postures displayed during the gesture decision task. Top and bottom rows
: Meaningless (MS) and Meaningful (MF) anatomically possible (POS) postures.
Middle rows: anatomically impossible (IMP) postures.
New postures comprises also 48 items similarly distributed, but was only
presented during the Test phase. Two parallel versions of the task were
designed, in which item attributions to New and Prime sets were reversed.
359
Partie Expérimentale
These parallel versions were administered each to the half of the subjects to
avoid effects due to unexpected differences between sets.
All pictures were greyscale and displayed full screen in a 800X640 pixels
format, on a 17” external monitor. The experiment was run on a Macintosh
computer using a lab-made C software (MyStim3; Degueldre, 1998) which
allow response recording with a mean error of 2 msec. Participants’
responses and decision latencies (milliseconds) were computer-recorded.
Procedure
Sixteen undergraduate and graduate volunteers, recruited on the
university campus, participated in experiment 1. All had normal or
corrected to normal vision. They sat in front on the computer screen with
the index of each hand placed on the two response keystrokes. Mean
distance from the eyes to the screen was 50 cm.
Study Phase.
Participants were instructed as follows: “You will see a set of 48 pictures of
upper limb postures, successively displayed on the computer screen. Some
of these postures are anatomically impossible for a normal healthy subject,
due to faking of pictures. For example, the arm may sustain an abnormal
angle in terms of forearm position, or the hand may be in a wrong position.
Your task will be to decide as quickly as possible if those postures are
anatomically possible or impossible. If you think that the gesture is
possible, press the “B” keystroke on the keyboard. Otherwise, press the
“N” keystroke if you decide that this posture is anatomically impossible.
Remember, postures are possible or impossible relatively to healthy
subjects. For example, it is possible that a victim of a road accident exhibits
an abnormal angle between his arm and forearm, but it remains that this
particular limb posture cannot be naturally observed in humans.
Remember, you must take your decision both accurately and as fast as
possible. The next image will be displayed shortly after you have
responded to the current posture. We may start as soon as you are ready.”
360
Gesture Priming
The 24 POS (12 MS, 12 MF) and 24 IMP Prime postures were
successively displayed in a randomised order. Each posture was displayed
until subject’s response, then the next image appeared 500 msec later, until
completion of the 48 items.
Test phase.
After a 5 minutes break, subjects were instructed as follows : “Now that
you are trained on the task, you will start it again with a more extended set
of 96 pictures of upper limb postures. Exactly as before, you have to decide
as fast as possible if the upper limb posture is anatomically possible or
impossible for a normal healthy human being, using “B” and “N”
keystrokes for possible and impossible postures, respectively. We may start
as soon as you are ready.”
For this phase, Prime and New postures were randomly interspersed,
and successively displayed exactly in the same conditions as in the study
phase.
Data analysis
Analyses were ran on data recorded during the test phase. Preliminary
analyses with Shapiro-Wilks' W test (Shapiro, Wilk, & Chen, 1968) rejected
the hypothesis of the normality of the data distribution for all variables (ps
< .05), hence statistical non parametric tests for comparisons between
dependent samples were ran using the Wilcoxon Matched Pairs Test.
When results did not reach the level of statistical significance (p < .05),
follow-up power analyses were ran to control for the probability to falsely
accept the null hypothesis (Howell, 1997).
Separate statistical paired comparisons were run between response
decision times for [1] New and Prime POS and IMP postures in the whole
set of postures, and [2] New and Prime MS and MF postures inside of the
set of possible postures. Only decision times for correct responses were
considered. The same analyses were ran using the decision accuracy score
for each category of postures, computed as the number of correct
responses.
361
Partie Expérimentale
Results
Mean decision times elicited by New and Prime POS postures were
respectively 1155 msec (SEM = 118) and 1025 msec (SEM = 107), while
mean decision times elicited by New and Prime IMP postures were
respectively 1582 msec (SEM = 212) and 1560 msec (SEM = 191). The
Wilcoxon test disclosed that Prime POS postures elicited significant faster
decision time than New POS postures, Z = 2.99, p < .005, but failed to show
any significant differences between decision times elicited by New and
Prime IMP postures, Z = 0.52, p > .6. A follow-up power analysis confirms
this latter result, showing that the differences between decision time for
New and Prime IMP postures yielded a very small effect size (0.08) and
that a sample size of 2417 would be needed in order to reach a power level
of 0.80.
Mean decision time elicited by New MF postures and Prime MF
postures was respectively 1029 msec (SEM = 103) and 918 msec (SEM = 94),
while mean decision time elicited by New MS postures and Prime MS
postures was respectively 1282 msec (SEM = 139) and 1136 msec (SEM =
128). The Wilcoxon test disclosed statistically significant differences
between decision times elicited either by New and Prime MF postures, Z =
3.10, p < .005, or by New and Prime MS postures, Z = 2.89, p < .005. In sum,
the analyses ran on decision time evidence a significant priming effect for
anatomically possible postures, but not for the anatomically impossible.
Also, both meaningless and meaningful (anatomically possible) were
significantly primed.
Similar analyses run on accuracy scores did not evidence any significant
differences between New and Prime postures whatever the stimulus
category (ps > .65). Actually, this absence of differences for accuracy scores
may be due to the fact that the stimulus was continuously visible on screen
until the subject’s response. Hence, emphasis on accuracy and sufficient
time for complete visual inspection of the upper limb posture may have led
to ceiling scores, which prevents to evidence a priming effect. The
Experiment 2 was designed to address this question and test whether a
362
Gesture Priming
EXPERIMENT 2
Procedure
Twenty undergraduate and graduate volunteers, recruited on the
university campus, participated in experiment 2. All had normal or
corrected to normal vision. They sat in front on a 13” laptop computer
screen (active matrix), with the index of each hand placed on the two
response keystrokes. Mean distance from the eyes to the screen was 40 cm.
The experimental items were identical as for experiment 1, but
modifications were made to the stimulus presentation. Instead of being
continuously displayed until subject’s response, each picture lasted during
150 msec on screen, then was replaced with a blank screen for 10 seconds
during which the subject had to give his response.
Study Phase.
Explanations pertaining to the keystrokes to use for responses and to the
distinction between possible and impossible postures were identical as in
the first experiment. Participants’ attention was drawn to the fact that each
image will be displayed very shortly, about 150 msec, and that they must
watch it very carefully as they will have to decide immediately after if the
posture is anatomically possible or impossible. Ten seconds were allowed
for decision, and the next posture appeared 500 msec after the response key
was pressed. That is, only accuracy in the response was emphasised. The
24 POS (12 MS, 12 MF) and 24 IMP Prime postures were successively
displayed in a randomised order.
Test Phase.
After a 5 minutes break, subjects were instructed that they would start
exactly the same task with a more extended set of 96 pictures of upper limb
postures. Prime and New postures were randomly interspersed, and
363
Partie Expérimentale
Data analysis
As in Experiment 1, the Shapiro-Wilks' W test (Shapiro et al., 1968) rejected
the hypothesis of the normality of the data distribution in the Test phase
for all variables (ps < .05), except for New and Prime IMP postures, hence
statistics were ran using the Wilcoxon Matched Pairs Test. Separate paired
comparisons were ran between decision accuracy scores for [1] New and
Prime POS and IMP postures in the whole set of postures, and [2] New and
Prime MS and MF postures within the set of possible postures.
Results
During the test phase, mean number of correct responses for New POS
postures and Prime POS postures were respectively 22.75 (SEM = 0.30) and
23.40 (SEM = 0.22), while mean number of correct responses elicited by
New IMP postures and Prime IMP postures were respectively 16.20 (SEM =
0.99) and 16.10 (SEM = 1.11). The Wilcoxon test disclosed that Prime POS
postures were better recognised than New POS postures, Z = 2.66, p < .01,
but failed to show any significant differences between response scores for
New and Prime IMP postures, Z = 0.09, p > .9. A follow-up power analysis
confirms this latter result, showing that the score differences between New
and Prime IMP postures yielded a very small effect size (0.04) and that a
sample size of 9764 would be needed in order to reach a power level of
0.80.
Mean number of correct responses for New MF postures and Prime MF
postures was respectively 11.55 (SEM = 0.15) and 11.85 (SEM = 0.08), while
mean score for New MS postures and Prime MS postures was respectively
11.20 (SEM = 0.20) and 11.55 (SEM = 0.20). The Wilcoxon test disclosed a
statistically significant difference between decision scores for New and
Prime MS gestures, Z = 2.07, p < .05, but the comparison between decision
scores for New and Prime MF postures discloses only a tendency near a
significant difference, Z = 1.68, p = .09. However, the subsequent power
364
Gesture Priming
analysis showed that the score differences between New and Prime MF
yielded a large effect size (0.4) and that a sample size of 96 would be
sufficient in order to reach a power level of 0.80. Hence, the hypothesis that
meaningful postures were primed during this experiment cannot be
confidently rejected.
DISCUSSION
365
Partie Expérimentale
366
Gesture Priming
and Farah’s definition of body schema seems akin to the description of the
human body knowledge, it must be noticed that Goldenberg (1997)
distinguishes several levels of information about how one’s body is
perceived and represented. In his framework, the body schema
corresponds to a basic awareness of the limits and the spatial layout of
one’s own body, while the general knowledge about the human body
includes topographical knowledge about the spatial layouts of body parts
irrespective of the angle of view and of the owner of the body, from which
it is unclear at which level Reed and Farah’s conceptualisation of body
schema might be integrated in Goldenberg’s perspective.
Although our results did not undermine the validity of the major
components of the cognitive architectures for limb apraxia proposed by
Rothi et al. (1997) and Roy (Roy & Hall, 1992; Roy & Square, 1994), their
congruence with Goldenberg’s neuropsychological studies (Goldenberg,
1995, 1996, 1999; Goldenberg & Hagmann 1997) makes it likely that the
idea of a direct pathway linking visual gestural analysis to innervatory
patterns must be revised to account for human body knowledge mediation
during imitation of MS gestures. Also, our results did not support Roy’s
assumption that there is no need to access long-term memory during
gesture imitation whatever the meaning of the gesture, because a
prediction based on Roy’s model would have expected a similar priming
effect for MF and MS postures, but also for anatomically possible and
anatomically impossible postures. It may be noticed that the last version of
the Roy model (Roy & Square, 1994) assumes that the visual analysis of MF
gestures may directly afford information to the conceptual system for the
sake of gesture recognition, which implies that the corresponding gesture
might be in turn evoked from long-term memory for subsequent execution
in a way more or less akin to the Rothi et al. model (1997). Hence, a priming
effect would have been made possible for MF gestures in this model also,
but the authors state nonetheless that imitation of gestures rely primarily
upon visual monitoring of the performance, an assumption which seems to
367
Partie Expérimentale
368
Gesture Priming
CONCLUSION
369
PET Study of Postures Visual Processing
INTRODUCTION
1 Ce texte est la reproduction exacte d’un article en cours de révision pour publication :
Peigneux, P., Salmon, E., Van der Linden, M., Garraux, G., Aerts, J., Delfiore, G.,
Degueldre, C., Luxen, A., Orban, G. A., & Franck, G. The role of lateral occipito-temporal
junction and area MT/V5 in the visual analysis of upper limb postures.
371
Partie Expérimentale
372
PET Study of Postures Visual Processing
and Schwartz et al. (1998) reported recently the case of patient W.A., who
sustained a lesion in bilateral ventral mesial occipital-temporal regions and
could recognise visually presented gestures, but not visually presented
objects, an interesting dissociation which may favour this hypothesis. Yet,
to our knowledge no study has directly focused on the comparison
between the visual processing of gestures and the visual processing of
other classes of visual stimuli in normal subjects using brain imaging
methods. Despite the demonstration of the involvement of specific cerebral
networks in action processing, this lack of direct comparison does not
allow to assert that a functional segregation of gesture processing may
occur at the specific level of the visual analysis, before access to the lexical
or semantic stages. In the present positron emission tomography (PET)
experiment, we aimed to address this question assessing the rCBF
variations elicited by the visual processing of photographs of upper-limb
gestures in comparison to that of objects.
In this perspective, one can show concern about the fact that most
studies concerned with action processing in visual modality have used
transitive gestures as stimuli, i.e., gestures involving handling objects. This
may be a confounding issue since using these transitive gestures does not
allow to segregate the cerebral activity elicited by an irrepressible,
automatic processing of the associated object from that related to gesture
analysis per se. Indeed, neurones in the anterior intraparietal sulcus of the
monkey parietal cortex are highly selectively activated both during
manipulation and fixation of the same object (Murata, Gallese, Kaseda, &
Sakata, 1996; Sakata, Taira, Murata, & Mine, 1995), and object-oriented
action and object recognition both activate the anterior intraparietal sulcus
in humans (Faillenot, Toni, Decety, Gregoire, & Jeannerod, 1997),
suggesting an interaction effect between the gesture itself and its related
object. Conversely, seeing an object facilitates an action congruent with the
visual properties of that object (Craighero, Fadiga, Umilta, & Rizzolatti,
1996); it implies that the presentation of manipulable objects for
373
Partie Expérimentale
Subjects
Twelve right-handed volunteers (5 men and 7 women, mean age 22.4
years, range 19-26 years) gave their informed consent to take part in this
PET experiment, approved by the Ethical Committee of the University of
Liège. None of them had any history of neurological or psychiatric illness,
nor needed glasses to correct vision, nor had they ever previously
participated in a PET experiment. They were paid for their participation.
374
PET Study of Postures Visual Processing
Figure 1. Experimental Design. Each PET scan acquisition (numbered 1 to 12) corresponds to one
experimental condition, and each of the four conditions is repeated thrice, in a randomised order.
Examples of each stimulus type are given for each respective experimental condition.
Abbreviations : [PN] Meaningful posture naming; [PD] Meaningless posture orientation decision;
[ON] Meaningful object naming; [OD] Meaningless object orientation decision.
Cognitive Conditions
Participants were told that the purpose of the experiment was to study
with PET the cerebral recruitment associated with semantic and spatial
tasks. Twelve scans were obtained during the administration of four
separate conditions repeated thrice (Meaningful Posture Naming,
Meaningful Object Naming, Meaningless Posture Orientation Decision,
and Meaningless Object Orientation Decision), using two tasks (naming or
orientation decision) crossed with two different paired stimuli, presented
visually (intransitive postures or intransitive objects, either meaningful or
375
Partie Expérimentale
376
PET Study of Postures Visual Processing
the experiment. All postures were performed by the same actor, a young
woman dressed in black, fitted clothes. Pictures were obtained in a half-
profile perspective (vertical axis rotated 45°), which encompassed the body
from the waist to the top of the head (see Figure 1), with a constant size
and a white background on display. The facial expression was always kept
neutral.
377
Partie Expérimentale
define their own criteria for deciding the orientation of the entire posture,
and to use these same criteria in all their subsequent decisions during the
experiment.
378
PET Study of Postures Visual Processing
379
Partie Expérimentale
RESULTS
Stimulus-Related rCBF
In the conjunction analyses related to the stimulus type (see Table 3 in
Annex), meaningless and meaningful stimuli were combined. Upper-limb
posture processing, irrespective of the task and of stimulus
meaningfulness, was associated with a bilateral activation in the inferior
380
PET Study of Postures Visual Processing
Figure 2. Brain Areas Disclosed During Posture and Object Visual Processing: Brain areas
where rCBF was significantly associated with visual processing of intransitive upper-limb postures
(left panel side) and intransitive objects (right panel side) during conjunction analysis. Rendered on
a template MRI image at the level of peak activation (voxel-level corrected for multiple comparisons,
p corr. < 0.05) in top, rear, and lateral (right and left) perspective. The mean rCBF is illustrated for
each experimental condition in the two highest significant voxels of the lateral occipito-temporal
junction, activated in posture-related conditions, one in each hemisphere. Mean rCBF is displayed
with minimal and maximal rCBF values measured across all subjects. Condition abbreviations : [PN]
Meaningful posture naming; [PD] Meaningless posture orientation decision; [ON] Meaningful
object naming; [OD] Meaningless object orientation decision.
temporal gyrus close to the middle occipital gyrus (BA 19/37) and, in the
right hemisphere, in the posterior middle and superior temporal gyri (BA
381
Partie Expérimentale
DISCUSSION
382
PET Study of Postures Visual Processing
383
Partie Expérimentale
In that case, it is likely that less noticeable differences could have been
found between the activation sites disclosed during posture and object
processing. In keeping with this idea, it is worth mentioning an
inferotemporal cortex activation during observation of hand grasping
movements (Decety et al., 1994), and a left middle temporal gyrus
activation during observation of meaningful transitive versus meaningless
(and consequently intransitive) gestures (Decety et al., 1997). Hand
grasping, as well as transitive actions, implies object manipulation; thus an
inferotemporal involvement during gesture processing may be possibly
due to the interaction with the processing of the objects related to these
actions. Conversely, when activation related to the observation of
meaningful transitive gestures was subtracted from that related to the
observation of meaningless (and intransitive) gestures, a right
inferotemporal locus was reported (Decety et al., 1997), more lateral and
only slightly inferior to our gesture-related activation site.
384
PET Study of Postures Visual Processing
385
Partie Expérimentale
386
PET Study of Postures Visual Processing
387
Partie Expérimentale
specific category of gestures. In either case, area MT/V5 interacts with the
lateral occipito-temporal junction because it is a necessary mediator to
analyse one of the main attributes of gestures, namely motion, but it is
likely that the construction of the tridimensional representation of the
gesture remains mainly the prerogative of the lateral occipito-temporal
junction.
Another hypothesis for MT/V5 involvement is suggested by Soderfeldt
et al., (1997), which reported bilateral neural activity in area MT/V5 in
bilingual volunteers with normal hearing during observation of sign
language, compared to videotaped spoken language. The authors claimed
that the activation in motion area MT/V5 was due to attention mechanisms
which assign importance to the element of movements (signing hands)
related to sign language rather than to the simple recording of passive
movements, suggesting that area MT/V5 is not only involved in motion
analysis, but also in higher-order visual language processes. However, area
MT/V5 was active in our study during the naming of meaningful postures
as well as during the orientation-decision task performed on meaningless
postures, the processing of the latter kind of stimuli being considered to
bypass the semantic and gestural lexical processing stages in current
cognitive models of limb praxis (Rothi et al., 1997; Roy & Hall, 1992). Also,
our experimental conditions were designed to ensure that most of the task-
specific activity would be removed during statistical analyses, thus the
cerebral activity elicited here is not likely to rely on naming or spatial
specific processes. It suggests that the importance assigned to the analysis
of movements in area MT/V5 is not related to the semantic processing of
the information in a “visual language” route, but rather favours the
proposal that MT/V5 is involved in the construction of representations of
visually presented posture shapes in association with other neural
structures.
388
PET Study of Postures Visual Processing
389
Partie Expérimentale
gestures during pantomime to verbal command, which is not the case for
the parietal-damaged patients showing the reverse performance pattern.
At variance, another study of visuo-imitative apraxia in two patients
with selective damage to the inferior portion of the left angular gyrus
shows a striking contrast between severely defective imitation of
meaningless gestures and preserved performance on imitation and
pantomime to verbal command of meaningful gestures (Goldenberg &
Hagmann, 1997). The studies of Merians et al. (1997) and Goldenberg and
Hagmann (1997) are difficult to compare because of large methodological
and scoring differences, but the latter does not support the idea that
gesture representations are stored per se in the left angular gyrus, because
the injury in this structure did not impair pantomime to command. On the
other hand, the occipito-temporal junction seems to be spared in the
Goldenberg and Hagmann study, suggesting that a disconnection would
account for the selective impairment of imitation for meaningless gestures.
According to this hypothesis, after correct completion of the construction
of the representation of posture configuration in the lateral occipito-
temporal junction, a differentiation would occur in the subsequent stages
of imitation: while imitation of meaningful gestures might be supported by
an activation of the corresponding stored representation (as when
performing on verbal command), imitation of meaningless gestures could
only depend upon spatio-temporal transformation. Now, it has been
shown that the angular gyrus is part of a more distributed dorsal system
involved in gesture spatio-temporal layout transformation (Decety et al.,
1997), from visual to motor stages. Thus, an injury in an early part of the
dorsal stream may severely impair imitation of meaningless gestures,
while other structures may accurately mediate performance for imitation of
meaningful gestures. Consistent with the Decety et al. (1997) point of view,
Ochipa, Rapcsak, Maher, Rothi, Bowers, & Heilman (1997) brought to light
an association between focal atrophy of the parietal lobes and parallel
spatial deficits in limb gesture imagery and production, which might
390
PET Study of Postures Visual Processing
CONCLUSION
391
Partie Expérimentale
Area of activation BA x y z Z x y z Z
score score
Inferior temporal /middle 19/37 -50 -74 4 6.68 -52 -70 10 5.72
occipital gyrus 19/37 52 -72 4 6.01 52 -72 4 5.65
Middle temporal gyrus 37 -52 -66 10 6.61 - - - -
39 56 -64 10 5..36 56 -64 10 5..40
39 -56 -58 12 6.17 - - - -
Superior temporal gyrus 22 -62 -54 16 5.35 - - - -
22 58 -58 16 4.67 52 -50 10 5.30
Inferior occipital gyrus 19 -46 -80 0 6.57 - - - -
Note. The table displays posture-related (top) and object-related (bottom) rCBF peaks disclosed
during subtraction analyses related to stimulus type during each task. Coordinates x, y, z refer to the
standard Talairach and Tournoux (1988) stereotaxic space. Activation peaks’ significance is reported
at the voxel-level, corrected for multiple comparisons (p corr. < 0.05). Only the most representative
voxels in each Brodmann area (BA) are displayed
392
PET Study of Postures Visual Processing
Hemisphere Coordinates
Area of activation L(eft) BA x y z Z-score p-corr.
R(ight) value
Note. Posture-related (top) and object-related (bottom) rCBF peaks disclosed during
conjunction analysis of stimulus-related subtraction results. Coordinates x, y, z refer to the
standard Talairach and Tournoux (1988) stereotaxic space. Activation peaks’ significance is
reported at the voxel-level, corrected for multiple comparisons (p corr. < 0.05), with a mask
on each member of the conjunction (p corr. < 0.05). Only the most representative voxels in
each Brodmann area (BA) are displayed.
393
Conclusions générales
CONCLUSIONS GENERALES
Conclusions générales
397
Conclusions générales
398
Conclusions générales
399
Conclusions générales
400
Conclusions générales
401
Conclusions générales
au maximum les interactions entre ces deux catégories de stimuli, seuls des
gestes et des objets intransitifs ont été sélectionnés. Les résultats montrent
que, en comparaison à la perception visuelle des objets, la perception
visuelle de gestes est associée à une augmentation bilatérale significative
du flux sanguin régional cérébral au niveau de la jonction occipito-
temporale latérale, englobant l’aire MT/V5 impliquée dans l’analyse du
mouvement. Cette ségrégation fonctionnelle cérébrale est observée de
manière constante indépendamment de la signification du geste, ce qui
indique que cette activité cérébrale locale est associée à un niveau cognitif
précoce de traitement de l’information visuelle, avant les stades
sémantiques et représentationnels. Dans la perspective du modèle cognitif
des praxies qui a été développé et présenté dans cette partie expérimentale,
l’activité cérébrale de la jonction occipito-pariétale au cours de la
perception visuelle de gestes est compatible avec une division des
processus de traitement entre analyse visuelle des objets et analyse visuo-
gestuelle.
Ainsi, de nos cinquième et sixième études auprès de volontaires sains,
la cinquième représente notre contribution à la compréhension du
fonctionnement gestuel normal dans une perspective cognitive, et la
sixième à la mise en évidence des bases cérébrales de ces composantes chez
les sujets normaux.
En résumé, les six études que nous avons présentées dans cette thèse
contribuent à une meilleure compréhension de l’apraxie gestuelle et des
mécanismes cognitifs et cérébraux qui la sous-tendent. Il faut toutefois en
souligner les limites, ainsi que les perspectives qu’elles ouvrent.
Sur le plan neuropsychologique, les données que nous avons
rapportées suggèrent la sensibilité de la BEP pour l’évaluation de l’apraxie
gestuelle dans une perspective neuropsychologique et cognitive. Toutefois,
il faut avouer que son administration et sa cotation sont complexes, ce qui
la rend difficilement utilisable. L’établissement de critères précis qui
permettent de coter les erreurs sans ambiguïté, et de diminuer ainsi la part
de subjectivité de chaque examinateur lors de l’évaluation des
402
Conclusions générales
403
Conclusions générales
404
Conclusions générales
405
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