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AMBASSADE DE FRANCE AU BURKINA FASO

SERVICE ÉCONOMIQUE DE OUAGADOUGOU/NIAMEY

Le Conseiller économique, Chef de service Niamey, le 25 septembre 2018


Note rédigée par : Michel DHÉ, CSE Ouagadougou/Niamey
Revue par : Célia COSSU, Économiste, AFD Niger/SE Ouagadougou

Croissance et inflation au Niger en 2018


Perspectives 2019

En matière de croissance économique, et en dépit des défis sécuritaires et des prix de l’uranium défavorables, le
PIB réel a progressé de 4,9% en 2017, grâce à une campagne agricole de nouveau satisfaisante soutenue par le
rebond de la production pétrolière et une forte activité dans les secteurs des BTP et des télécommunications.
Pour 2018, le FMI et les autorités nigériennes tablent sur une croissance économique de 5,2%, portée par les
secteurs de l’énergie et des services, les projets financés par les bailleurs et l’activité de construction liée aux
préparatifs du Sommet de l’Union Africaine de 2019 (source FMI).
L’inflation, qui avait était relativement faible pendant la majeure partie de 2017 est remontée au dernier
trimestre pour s’établir en moyenne annuelle à 2,4% en 2017 selon le FMI, en raison des effets de base
résultant de la récolte exceptionnelle de 2016 et des achats de céréales effectués par le gouvernement pour
alimenter les stocks alimentaires stratégiques. L’inflation a continué de progresser début 2018 pour atteindre un
pic de 5,4% en avril 2018 sous l’effet des fortes augmentations des impôts et taxes et des prix réglementés.
Pour 2018, les dernières statistiques produites par le FMI prévoient un taux d’inflation de 3,9%, avant de
diminuer rapidement en 2019 pour tomber en dessous du critère de convergence de 3%, à mesure que l’effet des
facteurs transitoires s’estompera (les projections actuelles pour l’année 2019 sont à 2%).
De leur côté, les dernières statistiques fournies en juillet 2018 par l’institut national de la statistique (INS Niger)
du ministère des Finances nigérien (MF) font état d’un indice des prix à la consommation en hausse de 5,0%
en glissement annuel sur la période juillet 2017-juillet 2018.

Evolution de l’indice harmonisé des prix à la consommation de juillet 2017 à juillet 2018 (par grand secteur) :
Variation annuelle
Indice général +5,0 %
Produits alimentaires et boissons non alcoolisées +2,1 %
Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants +1,2 %
Articles d’habillement et chaussures +6,3 %
Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles +9,1 %
Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer -1,1 %
Santé +7,7 %
Transports +9,7 %
Communication +8,9 %
Loisirs et culture -0,2 %
Enseignement +3,0 %
Restaurants et Hôtels +6,0 %
Biens et services divers +17,2 %
Source : INS Niger – juillet 2018

Ambassade de France
01 BP 4382 Ouagadougou
Burkina Faso
Tél. : +226 25 49 66 60 - www.tresor.economie.gouv.fr/pays/bf
Le niveau général des prix à la consommation du mois de juillet 2018 est de 116,5 (base 100 en 2008), marquant
une hausse de 0,3% par rapport à juin 2018. Par rapport au mois de juillet 2017, les prix auraient augmenté de
5,0% en glissement annuel.

L’augmentation du niveau général des prix en juillet 2018 par rapport aux 12 mois précédents est imputable
à la quasi-totalité des secteurs, à l’exception des secteurs "Loisirs et culture" (-0,2%) et "Meubles, articles de
ménage et entretien courant du foyer" (-1,1%).
A noter les hausses particulièrement importantes enregistrées dans les secteurs suivants :
- "Biens et services divers" +17,2% : notamment imputable à la rubrique "soins corporels" (+21,4%)
- "Transports" +9,7% : notamment imputable aux rubriques "achats de véhicules" (+13,6%) et "dépenses
d’utilisation des véhicules" (+15,1%)
- "Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles" +9,1% : essentiellement imputable à la rubrique
"électricité, gaz et autres combustibles" (+21,8%)
- "Communication" +8,9% : essentiellement imputable à la rubrique "matériel de téléphonie et de télécopie" (+21,4%)
- "Santé" +7,7% : notamment imputable aux rubriques "services ambulatoires" (+22,0%) et "services
hospitaliers" (+18,6%)
- "Articles d’habillement et chaussures" +6,3% : essentiellement imputable à la rubrique "articles d’habillement" (+7,2%)
- "Restaurants et Hôtels" +6,0% : essentiellement imputable à la rubrique "services de restauration" (+6,0%)
Le renchérissement relativement modéré (+2,1 %) du secteur "Produits alimentaires et boissons non alcoolisées" -
dont la pondération compte toutefois pour 40% dans la méthodologie retenue par l’INS Niger - résulte principalement
de la hausse des prix des "boissons non alcoolisées" (+36,8%).
Par ailleurs, la hausse du niveau général des prix est imputable aussi bien aux produits importés (+5,8%) qu’aux
produits locaux (+5,7%).

A noter que le salaire minima interprofessionnel garanti des travailleurs s’élève au Niger à 30.047 FCFA par mois
(environ 45,8 EUR).

Pour 2019, le FMI table pour l’heure sur une croissance économique de 5,3% et une inflation de 2%, les
perspectives étant globalement positives, notamment grâce aux projets financés par les donateurs et au sommet de
l’Union africaine de 2019. La croissance continuera néanmoins d’être freinée par les problèmes de sécurité et les
prix défavorables de l’uranium, tandis que les conditions météorologiques introduisent de l’instabilité dans une
économie qui reste fortement tributaire de cultures pluviales.

On notera finalement que les dernières tendances observées laissent penser que l'inflation pourrait se situer
entre 4% et 5% sur l’année 2018, encore au-dessus des prévisions du FMI à +3,9%) et très loin de l’objectif du
gouvernement de maintenir la hausse des prix sous la barre des 3% fixé par l’UEMOA.

Michel DHÉ

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Ambassade de France au Burkina Faso - Service Économique de Ouagadougou

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