Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Thèse
présentée devant
L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR
Par
Ya Brigitte ASSOA
Jury
2
« Il existe des idées qu’aucune catastrophe ne peut atteindre.
Il suffit d’ordinaire qu’une idée s’élève au-dessus de l’indifférence, de la vanité et de
l’égoïsme quotidiens pour que celui qui la nourrit ne soit plus vulnérable.
C’est pourquoi, qu’il y ait bonheur ou malheur, l’homme le plus heureux sera toujours celui
dans lequel la plus grande idée vit avec la plus grande ardeur. »
Maeterlinck
3
AVANT-PROPOS
AVANT-PROPOS
Cette thèse a été réalisée au laboratoire Centre de Thermique de Lyon (CETHIL) dirigé par
Madame Dany Escudié. Je souhaiterais la remercier pour son accueil chaleureux et ses
encouragements sans cesse renouvelés.
Une pensée particulière s’adresse à Monsieur René Yézou qui, par sa grande patience à
mon égard, a su m’enrichir de ses connaissances dans le domaine de la thermique et a
contribué à maintes reprises à la progression de mes recherches.
Je n’oublie pas de plus, les doctorants et plus particulièrement les anciens du bâtiment
Freyssinet avec qui j’ai passé ce temps d’étude.
Je ne peux terminer sans exprimer ma gratitude à mes parents, à ma famille et à mes amis
pour les encouragements qu’ils m’ont prodigués et leur appui inconditionnel à chaque étape
de ma vie.
Je souhaite enfin, remercier tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont contribué au
bon déroulement de ce travail de thèse.
4
RESUME
RESUME
Suite au constat des importants changements climatiques au niveau mondial, des actions
sont menées en vue du développement des énergies renouvelables et en particulier de
l’énergie solaire. Diverses solutions technologiques ont été par là, introduites telles que les
capteurs solaires PV/T hybrides dont le principe est de permettre l’amélioration du rendement
des panneaux PV par récupération de l’énergie thermique qu’ils dissipent à l’aide d’un fluide
caloporteur pouvant être de l’air ou de l’eau. Les recherches en vue de l’amélioration des
productivités thermique et électrique de ces composants hybrides et des systèmes
photovoltaïques ont conduit à leur intégration progressive à l’enveloppe des bâtis afin
d’accroître leur surface de captation d’énergie solaire.
C’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail de thèse qui s’appuie sur deux programmes de
recherche, à savoir le projet Solar Steel et le projet ANR-PREBAT intitulé Toit PV-Th
coordonné par Sunland 21. Son objectif est de concevoir une configuration innovante de
composant hybride multi-fonctionnel, basée sur la juxtaposition des fonctions de production
thermique et électrique au lieu de leur superposition tel que réalisé jusque-là dans la plupart
des systèmes existants. Cette solution est proposée en vue d’éviter les incompatibilités entre
les diverses formes de production dans un système hybride. En effet, alors que la production
d’énergie thermique demande des températures de sortie de fluide très élevées, la production
d’énergie électrique nécessite des températures de fonctionnement des modules PV
relativement basses.
Ainsi, suite à une synthèse bibliographique des systèmes existants présentée au chapitre
introductif, ont été proposés deux prototypes de capteurs solaires PV-T hybrides bi-fluides (à
air et à eau) adaptés à des applications à moyennes températures et pouvant être intégrés en
toiture. Ces capteurs solaires sont constitués d’un absorbeur métallique nervuré et support des
panneaux PV. A l’intérieur des nervures confinées par des couvertures semi-transparentes, ont
été disposés des capteurs solaires à eau composés d’un tube isolé et soudé à une ailette. Ces
deux prototypes se différencient par la conception de la coque isolante du tube (épaisseur et
matériau d’isolation) et par la position et les dimensions de l’absorbeur dans la nervure.
L’analyse de ces capteurs solaires bi-fluides a consisté en régime permanent puis en
régime dynamique, en des études expérimentales en conditions contrôlées et in situ, et en une
modélisation thermique et électrique. Les deux études expérimentales effectuées et décrites au
second chapitre ont permis l’évaluation du comportement et des performances thermiques et
électriques de l’un des composants bi-fluides conçus, à travers le prélèvement de mesures
thermiques, aérauliques et électriques. Elles ont de même contribué à la modélisation en
régime permanent et en régime dynamique des deux prototypes bi-fluides. Ces
développements numériques définis dans le troisième chapitre ont été effectués par
découplage des phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-conversion interdépendants
existant au sein de ces systèmes. Le couplage de ces phénomènes est assuré à travers le bilan
thermique effectué pour chacun des capteurs solaires bi-fluides dont la résolution a fait appel
au Solver 0 du logiciel TRNSYS [TRN’96]. La validation des divers modèles réalisés est
présentée dans le quatrième chapitre à partir des données issues des études expérimentales.
Cette étape a conduit, dans le cinquième chapitre à évaluer les productivités thermiques en air
et en eau et électriques de ces composants bi-fluides en phase d’intégration à la toiture d’un
bâtiment, et à les comparer à ceux de quelques capteurs solaires standards. Les résultats
obtenus ont permis de faire ressortir les interactions entre les trois formes de production et
d’avoir une évaluation de la couverture solaire des besoins énergétiques.
5
ABSTRACT
ABSTRACT
In the context of climate change at the global level, various actions are taken for the
development of renewable energy and in particular solar energy. Many technological
solutions have then been proposed, such as solar hybrid PV/T collectors whose objective is to
permit to improve the PV panels performance by recovering heat loose with a heat removal
fluid (water or air).
The research for the improvement of the thermal and electrical productivities of these
hybrid components and of photovoltaic systems has led to the gradual integration of the solar
components into building in order to improve their absorbing area.
This work is based on the Solar Steel program and on the PV-Th roof ANR-PREBAT
program. The purpose of this work is to design a new configuration of multi-functional hybrid
solar collector based on the superposition of the thermal and electric functions instead of their
overlay as previously done in most existing systems.
This configuration is proposed in order to avoid the incompatibility between the various
forms of energy production in a hybrid system. Indeed, whereas the thermal energy
production requires high fluid operating temperatures, the PV electrical energy production
requires relatively low operating temperatures.
Thus, following a bibliographical research on existing hybrid systems presented in the
introduction chapter, we proposed two prototypes of solar PV-T hybrid bi-fluids collector (air
and water) which are adapted for medium temperatures applications and which can be
integrated into roof. These solar panels are composed of a ribbed metal absorber on which are
stuck some PV panels. Inside the rib confined by a glass layer, a water solar collector is
installed and is composed of an insulated tube on which a fin is welded.
These prototypes are differentiated by the design of the tube insulation hull (insulation
thickness and material) and by the absorber position and size in the rib.
Steady state and dynamic analysis of these solar bi-fluids components consists in
controlled radiation conditions and outdoor experimental studies, and in a thermal and
electrical modeling. Both experimental studies which are described in the second chapter have
enabled the evaluation of thermal and electrical behaviour and performance of one of the bi-
fluids components designed, through the measurement of temperature, ventilation and
electrical data. They have likewise contributed to the steady state and dynamic modeling of
the two bi-fluids prototypes. These numerical developments, presented in the third chapter,
were carried out by the decoupling of the interdependent thermal, ventilation and photo-
conversion phenomena which exist within these bi-fluids systems.
The coupling of these phenomena is provided through the heat balance made for each solar
bi-fluids components. The thermal, ventilation and electric models obtained are solved by the
meaning of TRNSYS [TRN'96] software.
The validation of the various models made is presented in the fourth chapter from
experimental studies data. This step led, in the fifth chapter to the evaluation of the air
thermal, water thermal and electrical productivities of these bi-fluids components which are
supposed integrated into a building roof, and to their comparison to the productivity of some
standard solar collectors. The results have permit to analyse the interactions between the three
kind of production and to have an assessment of the energy needs solar coverage.
6
NOMENCLATURE
NOMENCLATURE
A, B et C paramètres (-)
a azimut du soleil (°)
asurf azimut de la surface Si par rapport à la direction Sud (°)
b1 largeur d'ouverture de la nervure (m)
b2 largeur de la plage plane (m)
babs largeur de l'absorbeur (m)
bo largeur de la base de la nervure (m)
Cpi chaleur massique du matériau i (J/kg.K)
Cin (Cout) coefficient de pression du vent à l'entrée (à la sortie) du capteur à air (-)
Ce (Ci) actions extérieures (intérieures) du vent sur une paroi (-)
Dhla diamètre hydraulique de la lame d’air (m)
De, Di diamètre extérieur et intérieur du tube en cuivre (m)
dx pas d’espace (m)
Ebeau énergie nécessaire à la couverture des besoins en eau chaude sanitaire (kWh)
Eélectrique énergie électrique produite à la sortie de l'onduleur par les modules PV
(kWh)
Eg gap d'énergie du silicium (1.12 eV)
Ei,λ éclairement reçu par la surface Si à la longueur d’onde λ (W/m²)
epi épaisseur de la couche i (m)
Esolaire énergie solaire globale incidente mesurée (W/m²)
Etheau énergie thermique en eau produite par le capteur solaire à eau (kWh)
f coefficient de frottement dans une lame d'air (-)
Fij facteurs de forme ou facteurs d'angle d'une surface Si vers une surface Sj (-)
fo, f1 et f2, n paramètres du coefficient de frottement (-)
g constante de gravité (m²/s)
G flux solaire global (W/m²)
Gdirect flux solaire direct (W/m²)
Gdiffus flux solaire diffus (W/m²)
Gri nombre de Grashof relatif au fluide i (-)
h hauteur de la lame d’air (m)
hconv coefficient de transfert thermique par convection (W/m².K)
hcvent coefficient de transfert convectif entre une paroi et le vent (W/m².K)
hi,j coefficient de transfert thermique entre les nœuds Ti et Tj (W/m².K)
hnervure hauteur de nervure (m)
hs hauteur du soleil (°)
I intensité de courant (A)
Ji radiosité de la surface i (W/m²)
k constante de Boltzmann (1.381 10-23 J/K)
ki conductivité thermique du matériau ou du fluide i (W/m².K)
Kc conductance concernant les transferts par convection (W/K)
Kd conductance liée aux transferts par conduction (W/K)
Kdr conductance liée à la combinaison de transferts thermiques par conduction et
par radiation (W/K)
Kfin, Kfout somme des coefficients de pertes de charge à l'entrée et à la sortie du capteur
solaire à air (-)
Kfo, Kf23 et Kf67 coefficients de pertes de charge aux sections définies le long de la lame (-)
Ki,j conductance entre les nœuds de température Ti et Tj (W/K)
7
NOMENCLATURE
Lettres grecques
αi coefficient d’absorption de la paroi i (-)
βo angle d’inclinaison de la paroi latérale oblique de la nervure par rapport à
la verticale (°)
βth coefficient de dilatation de l’air (K-1)
γ paramètre de stratification de l’air dans une lame (-)
γi facteur d’idéalité de la jonction (-)
δ coefficient d’effet cheminée (-)
εi coefficient d’émission de la paroi i (-)
θi angle d’incidence du rayonnement solaire sur la surface i (°)
8
NOMENCLATURE
Indices
a1 valeur expérimentale
abs absorbeur en cuivre
alu aluminium
c, ciel voûte céleste
CLO courtes longueurs d'onde
ecin eau à l'entrée
ecout eau en sortie
efb eau froide apportée au ballon
fin air à l'entrée
fout air en sortie
GLO grandes longueurs d'onde
h composante horizontale du flux solaire à la surface
iso3 caoutchouc cellulaire
isol isolant recouvrant la nervure
lam laminaire
m moyen
Mp point de puissance maximale
o valeur à incidence normale
p tôle métallique
PV, cell modules PV
réf référence
sin surface du bardage métallique intérieur du local
turb turbulent
v composante verticale du flux solaire
9
TABLE DES ABBREVIATIONS
10
TABLE DES MATIERES
11
TABLE DES MATIERES
III.5.2. Modélisation du prototype 1 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide ........... 104
III.5.3. Modélisation du second prototype de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide .. 109
III.6. CONCLUSION .............................................................................................................. 112
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET
ELECTRIQUE ..................................................................................................................... 113
IV.1. INTRODUCTION ........................................................................................................... 114
IV.2. COMPARAISON DU MODELE THERMIQUE DE CAPTEUR SOLAIRE PV/T HYBRIDE BI-FLUIDE
EN REGIME PERMANENT....................................................................................................... 114
IV.2.1. Confrontation expérimentale à partir de la campagne de mesures ................... 115
IV.2.2. Etude de sensibilité de paramètres..................................................................... 121
IV.3. VALIDATION EXPERIMENTALE DU MODELE THERMIQUE ET ELECTRIQUE DE CAPTEUR
SOLAIRE PV/T HYBRIDE A AIR ............................................................................................. 124
IV.3.1. Validation du modèle thermique de capteur solaire PV/T à air ........................ 124
IV.3.2. Validation expérimentale du modèle électrique ................................................. 129
IV.4. CONCLUSION .............................................................................................................. 133
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES................. 134
V.1. INTRODUCTION ............................................................................................................ 135
V.2. ETUDES COMPARATIVES DES PRODUCTIONS THERMIQUES ET ELECTRIQUE DES
COMPOSANTS ....................................................................................................................... 135
V.2.1. Description des systèmes et scénario de ventilation du local.............................. 136
V.2.2. Etude de la productivité des composants solaires ............................................... 139
V.2.3. Comparaison des performances des composants bi-fluides à des systèmes de
référence......................................................................................................................... 151
V.3. CONCLUSION ............................................................................................................... 153
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES........................................................ 155
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 159
ANNEXES…………………………………………………………………………………..172
ANNEXE A1. ETUDES EXPERIMENTALES 173
A1.1. Tableau récapitulatif de la campagne de mesures en laboratoire 173
A1.2. Description des caractéristiques et de l’étalonnage des instruments de mesure
utilisés (Campagne de mesures in situ) 174
ANNEXE A2. MODELISATION SOUS TRNSYS 179
A2.1. Calcul des coefficients de pression dus au vent 179
A2.2. Modélisation du débit massique pour un écoulement naturel et laminaire 182
A2.3. Modélisation du débit massique pour un écoulement naturel turbulent 185
A2.4. Bilan radiatif en GLO du prototype 1 186
A2.5. Calcul des facteurs de forme dans la lame d’air confinée du prototype 1 187
A2.6. Bilan radiatif en CLO de la lame d’air confinée du prototype 1 188
A2.7. Evaluation des ratios de rayonnement solaire direct reçu par une surface 189
A2.8. Bilan radiatif en CLO de la lame d’air confinée du prototype 2 192
A2.9. Bilan thermique des prototypes étudiés au nœud situé sur les modules PV 193
A2.10. Intégration du modèle de capteur solaire PV/T bi-fluide à TRNSYS 196
12
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
I. INTRODUCTION GENERALE ET
DESCRIPTION DU CONCEPT
13
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
14
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Ces efforts sont d’autant plus nécessaires que la consommation d’électricité est en forte
croissance. Cependant, les moyens de production d’électricité sans source d’énergie fossile ou
fissile sont limités car peu développés ou maîtrisés. Ainsi, se distinguent la Pile à
Combustible dont la production propre d’hydrogène de base est obtenue pour l’instant à partir
de méthane et pose des problèmes de transport et de stockage, les éoliennes (aux échelles
micro et macro) nécessitant un gisement local de vent…
En ce qui concerne le photovoltaïque dont la durée de vie est de 30 ans, diverses études et
en particulier celle menée par l’Association Européenne pour l’Industrie Photovoltaïque
(EPIA) [EPI’06] en avril 2006 ont permis de mieux en appréhender les avantages et les
inconvénients. Ce programme de recherche a ainsi montré que le temps de retour énergétique1
des panneaux PV (et des connexions électroniques) dépendant de l’irradiation du site, varie
entre 19 mois et 40 mois pour un système installé en toiture et entre 32 mois et 56 mois pour
un système monté en façade. Le facteur de retour énergétique2 est compris entre 8 et 18 fois
pour les systèmes installés en toiture et entre 5.4 et 10 fois pour les systèmes montés en
façade. Cette étude a de même, permis de limiter les controverses récurrentes liées à un
impact néfaste pour l’environnement de la production des cellules PV à travers l’évaluation
de l’indicateur de CO2 de 26 pays. Elle montre pour cela, que 1 kWe de panneau PV
(représentant 10 m² de panneau PV) permet d’éviter la production de 40 tonnes en moyenne
de CO2 pour un système PV intégré en toiture et de 23.5 tonnes pour un système en façade
pendant son cycle de vie.
1
Cette période est le temps mis par les panneaux PV pour produire l’énergie qu’ils ont nécessitée pour leur
fabrication (soit environ 2525 kWhe / kWc). C’est uniquement lorsqu’ils ont produit cette énergie que
l’électricité produite sera considérée comme d’origine renouvelable.
2
C’est le nombre de fois que le panneau PV produira une énergie égale à celle ayant permis sa fabrication au
cours de son cycle de vie.
15
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
16
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
supprimant le contact thermique entre le capteur solaire thermique à eau et les panneaux PV
(soit, une juxtaposition des fonctions thermique en eau et électrique), et en définissant une
configuration de lame d’air permettant un bon refroidissement des modules PV (fonctions
thermique à air et électrique superposées). C’est ainsi que le principe d’une juxtaposition des
fonctions PV et thermique à eau a été adopté, contrairement aux solutions rencontrées jusqu’à
présent. Ce travail concerne plus précisément, l’étude d’un nouveau concept de capteur
solaire PV/T hybride bi-fluide caloporteur (à air et à eau), véritable composant d’enveloppe
(élément de toiture). Il consiste en l’analyse de la faisabilité d’un tel composant et en
l’évaluation préalable de sa productivité.
17
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Circulation
d’air
Isolants
Phénomènes thermiques
Intégration Phénomènes thermiques
(convection et radiation) et
au bâti (convection et radiation) au
aérauliques dans la lame d’air
niveau de la nervure
Figure I.3: Section du prototype bi-fluide initial et localisation des phénomènes interdépendants
Après une phase de validation du concept à étudier, le principal logiciel mis en œuvre est
TRNSYS (Transient System Simulations) [TRN’96]. C’est un outil de simulation flexible
18
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
adapté aux systèmes dépendant du temps et initialement développé pour l’étude des systèmes
solaires. L’aspect modulaire de cet outil de simulation est parfaitement adapté à l’étude
envisagée dans le cadre de ce projet nécessitant, le plus souvent la résolution d’équations
différentielles dépendant du temps. Il permet en effet, une sous-structuration d’un problème
complexe en sous-problèmes de degré de complexité moindre avant de permettre de nouveau
leur connexion.
Dans ce sens, le problème initial défini dans le cadre de cette thèse a pu être formulé tout
d’abord, comme un ensemble de problèmes élémentaires par découplage des phénomènes
cités précédemment. Pour finir, les interactions existant entre ces phénomènes ont été
décrites, modélisées et intégrées au sein de l’outil de simulation.
19
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Jonction p-n
Type-n
-
Deux principaux types de cellules au silicium se distinguent : les cellules cristallines (c-Si)
et les cellules amorphes (a-Si). Les cellules en silicium cristallin sont les plus
commercialisées et comprennent les cellules mono-cristallines offrant un bon rendement
électrique situé entre 10 et 17 % et les cellules poly-cristallines ayant un rendement électrique
compris entre 11 et 15 %. Les cellules mono-cristallines offrent un meilleur rendement
électrique mais font appel à une méthode de production plus complexe et donc coûteuse. En
effet, l’obtention d’un cristal pur nécessite une grande quantité d’énergie. Les cellules poly-
cristallines nécessitent un procédé de fabrication consommant moins d’énergie. Elles ont ainsi
un coût de production plus faible malgré leur rendement légèrement inférieur à celui des
cellules mono-cristallines, d’où leur utilisation dans les composants solaires hybrides bi-
fluides étudiés dans le cadre de cette thèse.
Quant aux cellules PV en silicium amorphe, elles ont notamment été utilisées pour le
développement de capteurs solaires PV/T à eau (dont celui développé dans le cadre du PRI
6.2 [PRI’04]) en raison de la faible sensibilité de leur rendement électrique à leur température
de fonctionnement. Cependant, le rendement électrique de ces technologies amorphes reste
faible et est compris entre 4 et 7 %, bien qu’elles soient moins coûteuses que les précédentes.
Elles sont adaptées aux installations solaires PV/T hybrides à grande superficie car la
faiblesse du rendement électrique est compensée par un bon rendement thermique [Tse’02].
En dehors des cellules PV à base de silicium, il existe des cellules en Cadmium Telluride
(Cds-CdTe), en Disélénure Cuivre Indium (CIS) ou en matériaux organiques (cellules
amorphes à hydrogène) dont le rendement est faible, malgré leur coût plus bas par rapport aux
cellules en silicium cristallin. Des cellules solaires en Arséniure de Gallium (GaAS)
généralement adaptées à des applications spatiales, sont de même commercialisées. Mais,
elles peuvent être employées pour des applications terrestres à grande échelle. Malgré leur
coût très élevé, elles présentent un haut rendement électrique (supérieur à 30 %). Cependant,
elles contiennent un matériau potentiellement toxique, l’arséniure. Enfin, en 2001, environ 80
% des cellules solaires produites dans le monde sont en silicium cristallin. 13.23 % des
cellules sont en silicium amorphe, 0.39 % en Cadmium et 0.18 % en Disélénure [Rad’03].
20
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Onduleur Compteur de
CC/CA production
Figure I.8: Exemple de panneaux PV connectés au réseau et montés sur la toiture d'un bâtiment
21
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Figure I.9: Intégration de 900 m² de modules PV Sarnasol sur la toiture (inclinée à 20°) d’une école à
Lugano en Suisse (12 branches de 5 modules PV Sarnasol) [Pol’07]
Notons enfin qu’un système photovoltaïque indépendant du réseau électrique est dit
autonome. Il est dans ce cas connecté directement à des récepteurs fonctionnant en courant
continu ou alternatif.
Un grand nombre de prototypes de capteurs solaires hybrides est réalisé par combinaison
d’un champ PV à un capteur solaire thermique préexistant. Le paragraphe suivant donne une
synthèse des divers types de capteurs solaires ayant été dénombrés dans la littérature et sur le
marché.
22
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Vitrage
Circulation du fluide
caloporteur
Absorbeur
Isolant
Coffrage étanche
Figure I.11: Exemple de capteurs solaires plans vitrés [Bak’05], non vitrés [Med’03] et de capteurs
solaires à tube sous-vide
Il existe ainsi les capteurs solaires plans vitrés convenant mieux à des applications à
température modérée (comprises entre 30 et 70 °C) tels que le chauffage de l’eau sanitaire,
des piscines d’intérieur et le chauffage des bâtiments. De même, se distinguent les capteurs
solaires plans sans vitrage convenant à des applications à basse température (inférieure à 30
°C), telles que le chauffage des piscines d’extérieur et d’intérieur. De plus, se rencontrent les
capteurs solaires sous vide (ou caloducs) qui sont parmi les types de capteurs solaires les plus
efficaces mais aussi les plus coûteux. Ces capteurs solaires conviennent mieux à des
applications à hautes températures pour lesquelles la température demandée atteint 50 à 95 ºC
(couplage au froid solaire). Ils sont particulièrement employés pour le chauffage de l’eau des
résidences, des bâtiments commerciaux, ainsi que celui des piscines d’intérieur.
Pour finir, le paragraphe suivant montre un état de l’art sur les composants PV/T hybrides
issus d’un couplage plus ou moins évolué entre les filières solaires PV et thermiques décrites
précédemment.
23
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
La plupart des recherches menées dans ce domaine ont pour objectif d’évaluer les
performances thermiques et électriques ou d’analyser l’aspect économique des systèmes
hybrides à travers l’estimation du taux de couverture solaire assuré. Pour cela, quelques
auteurs mettent l’accent sur le développement de modèles thermiques analytiques ou réalisés
suivant une analogie électrique, et plus rarement de modèles électriques de photo-conversion
en régime permanent ou dynamique. Certaines de ces analyses s’appuient en outre sur des
confrontations avec des études expérimentales en conditions contrôlées ou in situ sur divers
sites.
D’autres recherches ont pour but l’optimisation des performances des composants solaires
existants en améliorant les conditions de fonctionnement (inclinaison, orientation du
composant…) ou en proposant des configurations géométriques innovantes. Ainsi, elles se
basent sur la modification des dimensions ou des propriétés des matériaux de constitution
(isolant thermique, absorbeur, cellules PV…) ou des fluides caloporteurs (air, eau
glycolée…). Ces améliorations visent à accroître la quantité d’énergie solaire absorbée et les
transferts thermiques entre le fluide caloporteur et l’absorbeur ou à réduire voire éliminer les
pertes thermiques extérieures du capteur solaire hybride.
24
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Extérieur
Paroi interne
du local Façade PV
Circulation d’air
Les études paramétriques menées par ces auteurs [San’98] ont montré que les dimensions
et la position des modules PV le long de la lame, ont une forte influence sur le comportement
thermique et aéraulique du système.
En 1999, Garg et Adhikari [Gar’99] proposent un programme de modélisation d’un capteur
solaire PV/T hybride à air permettant d’en prédire les productivités thermique et électrique.
Le rendement des panneaux PV est calculé à partir d’une fonction linéaire décroissante.
Coffret
métallique
Couverture de verre
Absorbeur
Cellules PV
Isolant
Canaux d’air
Ce capteur solaire est composé d’une couverture transparente, d’un absorbeur peint en noir
et d’un support arrière bien isolé (cf. Figure I.13). Les cellules PV sont collées sur l’absorbeur
par l’intermédiaire d’une couche adhésive choisie pour ses bonnes propriétés de conduction
thermique et d’isolation électrique.
25
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
I II
Couche
Air de verre
Circulation Couche de verre Circulation confiné
d’air d’air
L L
h
h
III IV
Circulations Circulations Couche de verre
Couche de verre
d’air d’air
L L/2
h h
h h
Cellules PV L/2
Isolation
Absorbeur Isolation Cellules PV
Absorbeur
Figure I.14 : Les prototypes I, II, III et IV de capteur solaire PV/T à air [Heg’00]
Avec ici, h la hauteur de la lame d’air et L la longueur du canal traversé par le flux
turbulent d’air. Le panneau PV est composé de 20 modules constitués chacun de 36 cellules
PV en silicium cristallin montées en série. Il couvre 62.8 % de la surface de l’absorbeur qui
est de 9 m². La tension nominale aux bornes d’un module PV est 16.5 V, soit une puissance
nominale de 50 Wc. Le modèle stationnaire réalisé pour chacun de ces composants est
unidirectionnel.
26
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Hegazy [Heg’00a] souligne que les performances d’un capteur solaire PV/T hybride à air
dépendent de la température maximale d’air en sortie, des rendements thermiques et
électriques, et de l’énergie électrique nette disponible après soustraction de l’énergie
nécessaire au fonctionnement du ventilateur et des autres appareils alimentés. La simulation
réalisée pour une journée ensoleillée a montré que l’accroissement du débit massique de
ventilation améliore comme attendu, le rendement thermique. Le prototype I (cf. Figure I.14)
a le plus faible rendement global alors que le prototype III semble donner les meilleures
performances pour un fort ensoleillement et peut être aisément assemblé en usine. Les
résultats obtenus ont montré de plus, que pour de faibles débits massiques de ventilation,
l’utilisation d’un absorbeur sélectif est inappropriée pour ce type de capteur solaire car elle
réduit la production d’énergie électrique.
Puis, en 2003, Mei et al [Mei’03] présentent le modèle dynamique d’un capteur solaire
PV/T à air intégré à la façade d’un bâtiment. Cette étude s’inscrit dans le prolongement d’un
projet européen précédent [Llo’97] visant l’intégration des systèmes photovoltaïques au bâti
(ventilation naturelle sur les deux faces de panneaux PV intégrés à la façade et à la toiture de
la bibliothèque publique Mataro (Espagne) en 1997 par la société Teulades Multi-Funcional
(TFM)). La façade sud du bâtiment considéré par Mei et al [Mei’03] comporte de haut en bas,
des capteurs solaires à air, des panneaux PV connectés en série et séparés d’un double vitrage
intérieur par une lame d’air de 14 cm, et une paroi en briques. Les modules PV sont composés
de cellules poly-cristallines encapsulées entre deux couches de verre. Les autres façades sont
composées de béton cellulaire et de bardages métalliques. L’air est aspiré à la base de la lame
d’air située à l’arrière des panneaux PV (cf. Figure I.15).
Sortie d’air
Capteur
Façade Air
solaire à air
Sud intérieur
Bâtiment
Panneau PV
Double
vitrage
Paroi en brique
Entrée d’air
Figure I.15: Schéma d'intégration de composants solaires à la façade Sud d’un bâtiment [Mei’03]
Durant la même période, Cartmell et al [Car’03] réalisent une étude similaire sur le Centre
Environnemental Brockshill (BHEC) situé au sud de Leicester en Grande-Bretagne en vue de
le rendre autonome du point de vue énergétique. Pour cela, ce bâtiment a été équipé
d’installations utilisant des énergies renouvelables dont un capteur solaire PV ventilé, un
capteur solaire à air et un capteur solaire à eau. Le capteur solaire PV monté sur la toiture du
bâtiment inclinée à 35°, est combiné au capteur solaire à air (cf. Figure I.16). Le panneau PV
27
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
est composé de 20 modules d’une surface totale de 37 m². Le capteur solaire à air de 12.5 m²
de surface comporte une lame d’air isolée et un absorbeur noir muni d’ailettes afin d’accroître
les transferts thermiques par convection entre l’absorbeur et l’air. L’air circule
mécaniquement tout d’abord à l’intérieur du capteur solaire PV entre un isolant arrière et le
panneau PV, puis dans le capteur solaire à air avant d’être injecté dans le local.
Dans le cas où les besoins en chauffage du bâtiment sont nuls, cet air est dirigé vers un
échangeur de chaleur en vue d’une production d’eau chaude sanitaire. Ce système combiné a
été construit et installé par la société Grammer Solarluft-Technik GmbH. Les simulations ont
été effectuées à l’aide de quelques logiciels (dont TRNSYS) ayant permis la réalisation de
sous-programmes de calcul de la productivité (thermique et électrique) du système combiné.
Il est constaté que ce système couvre 64.4 % des besoins en eau chaude sanitaire du bâtiment
(contre 26.5 % avec le capteur solaire thermique à eau) et 35 % des besoins en chauffage
pendant la période froide.
Figure I.16: Capteurs solaires combinés intégrés à la toiture du Brockshill Environment Center
La différence entre cette analyse et celle effectuée par Mei et al [Mei’03] réside dans le fait
que dans l’étude de Cartmell et al [Car’03], les interactions entre les capteurs solaires et le
bâtiment sont négligeables compte tenu de l’épaisse couche d’isolant les séparant.
28
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Figure I.17: Banc d’essai du capteur solaire PV/T hybride à air [Tiw’05]
29
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
paramétrique montre que comme attendu, la localisation géographique ainsi que la surface de
captation ont une forte influence sur la productivité du composant hybride.
Couche de verre
Plaque absorbante
Circulation d’air
perpendiculaire
au plan
Ailettes
Figure I.18: Coupe du capteur solaire PV/T hybride à air à ailettes [Oth’2007]
Othman et al [Oth’07] développent un modèle thermique uni-directionnel en régime
permanent de ce composant hybride. La confrontation des données de la simulation réalisée
par la suite avec les résultats d’une étude expérimentale effectuée in situ a permis de noter que
l’emploi des ailettes permet d’améliorer à la fois le rendement thermique et les performances
électriques du composant hybride.
En 2007, Tripanagnostopoulos [Tri’07] réalise à l’Université de Patras, l’étude de capteurs
solaires PV/T hybrides dont le fluide caloporteur est soit de l’air soit de l’eau, et pouvant être
intégrés au bâti. L’objectif de ces travaux était de réduire la température de fonctionnement
des modules PV, d’accroître la production d’air préchauffé et de réduire les pertes thermiques
à travers l’isolant en sous-face du composant. Pour cela, la configuration d’un capteur solaire
PV/T à air a été modifiée à moindre coût. Des études paramétriques menées sur un système
PV/T à air ont montré qu’une faible épaisseur de lame d’air améliore les transferts thermiques
mais réduit le débit massique de ventilation de la lame, d’où une réduction du rendement
thermique du système. Pour pallier ce problème en optimisant les transferts de chaleur
convectifs et radiatifs, la solution proposée est d’accroître la surface d’échange entre l’air et
les modules PV. Pour cela, des configurations intégrant des plaques nervurées ou planes, des
tubes soudés à l’absorbeur ou des ailettes au sein de la lame d’air ont été envisagées (cf.
Figure I.19).
30
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Figure I.19: Quelques exemples de modifications du capteur solaire PV/T hybride à air [Tri’07]
Ainsi, divers projets de recherche ont été menés sur l’intégration des capteurs solaires PV
au bâti et sur les capteurs solaires PV/T hybrides à air. Certains ont abouti à une mise sur le
marché du composant. Un recensement des dispositifs ayant été étudiés et commercialisés
[Zon’05b] est présenté en 2005. Parmi ces composants dont le mode de ventilation varie, ont
été recensés, par exemple, les systèmes PV intégrés à la façade du bâtiment Scheidegger
(ventilation naturelle en sous-face des modules PV) par la société Atlantis Energy, en 1993.
Nous pouvons de même citer les modules PV intégrés et à la façade du bâtiment Yellow
House à Alborg en 2000 par la société Esbensen consulting (ventilation naturelle des deux
faces des modules PV). Des capteurs solaires PV ont en outre été intégrés à la ferme Aerni en
2001 par la société Atlantis Energy (ventilation en sous-face des modules PV), au bâtiment
ECO-canteen du Centre de Recherche de la société Fiat en 2003 et au centre d’entraînement
professionnel de Casargo par la compagnie Secco Sistemi, en 2005.
En ce qui concerne les capteurs solaires PV/T hybrides à air recensés, le nombre de
dispositif est très réduit. Cependant, Zondag et al [Zon’05b] notent que le taux de
commercialisation de ces capteurs solaires est très élevé par rapport aux autres types de
systèmes plus complexes du point de vue technologique. Ainsi, citons le cas de l’entreprise
Grammer Solar ayant commercialisé un capteur solaire PV/T hybride à air suite à divers tests.
Cette société a réalisé, en outre un composant hybride à air pouvant être intégré à des
habitations isolées.
De même, la compagnie Conserval Engineering construit un capteur solaire PV/T à air
composé de panneaux PV collés à la surface de panneaux perforés nommés PV Solarwall
[Hol’98] dans le but d’accroître la production électrique des modules PV en les ventilant.
Diverses configurations de ce composant à absorbeur perforé ont été testées in situ [Hol’98].
La société Aidt Miljφ produit de plus, un capteur solaire PV/T à air devant contribuer à la
ventilation de villas autonomes. En outre, Cythelia développe trois prototypes de capteurs
solaires hybrides PV/T à air qui n’ont pas été commercialisés.
En 2003, l’OPAC (Office Public d’Aménagement et de Construction) de Paris est le
premier bailleur social ayant décidé de moderniser ses installations de chauffage, permettant
ainsi la réduction de 5 % de la consommation d’énergie de ses immeubles chauffés
collectivement. Dans ce sens, pour les 637 logements du groupe Plantes Jean Moulin dans le
14ème arrondissement de Paris, 1020 m² de panneaux solaires ont été mis en place et
permettent la couverture de 40 % des besoins en eau chaude sanitaire [Are’07].
Ce domaine étant vaste, la liste de composants que nous avons présentée est réduite mais,
elle permet de définir les principales caractéristiques des composants solaires PV/T à air et
PV intégrés rencontrés dans la littérature.
Dans le cas des capteurs solaires PV/T hybrides à eau, la même démarche a été appliquée.
31
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
32
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Cellules PV
Tube d’eau
Plaque plane
Ailettes
Figure I.21: Capteur solaire PV/T hybride à deux fluides et à fonctions superposées [Tri’01]
Des cellules PV en silicium poly-cristallin ont été utilisées car assurant un bon rendement
et ayant un coût plus réduit que les cellules PV en silicium mono-cristallin. Cependant, des
cellules en silicium mono-cristallin et amorphe peuvent être employées.
En 2002, un capteur solaire PV/T hybride vitré est étudié par Sandnes et Rekstad [San’02].
Ce système est composé de cellules PV en silicium mono-cristallin collées sur un absorbeur
en plastique noir polyphénilenoxyde par l’intermédiaire de 0.5 mm d’adhésif à base de
silicium. Cet absorbeur est muni de canaux de circulation d’eau en sous-face (cf. Figure I.22).
L’eau circule par l’intermédiaire de la force de gravité. Le panneau PV est constitué de 6
rangées de 5 cellules PV en série de 1.5 Wc chacune et a une surface de 0.32 m². Précisons
que ce capteur solaire thermique a été construit par la société SolarNor AS, l’Université de
Oslo et la société General Electric Plastics. L’analyse de ce prototype a consisté en la
conception, en la modélisation du composant et en une étude expérimentale en vue d’évaluer
ses performances thermique et électrique, et les interactions entre la production thermique en
eau et la production électrique. Pour cela, des modèles analytiques existants ont été modifiés
en vue de les adapter à ce système hybride. La température de l’absorbeur croît dans la
direction d’écoulement du fluide caloporteur, soit du haut vers le bas du capteur solaire.
Couche de
verre
Canaux d’eau
Figure I.22: Schéma du capteur solaire PV/T hybride à eau SolarNor [San’02]
Les résultats de la simulation pour la journée du 3 novembre 2007 ont montré que ce
capteur solaire hybride vitré a une production électrique journalière de 339.3 Wh. De plus, en
ajoutant une couche de verre supplémentaire en face avant du composant afin de réduire les
pertes thermiques, la production électrique journalière se réduit à 296.2 Wh.
En 2003, un capteur solaire PV/T hybride à eau est étudié en régime dynamique par Chow
[Cho’03] qui en réalise un modèle adapté aux simulations thermiques en régime transitoire. Il
s’appuie pour cela, sur les travaux de Bergene et Lovvik [Ber’95] qui présentent en 1995, la
modélisation d’une configuration similaire de capteur solaire PV/T hybride à eau. Ce modèle
thermique se base sur la méthode des volumes finis et permet le calcul des performances
horaires, des gains thermiques et électriques, des rendements et du comportement thermique
des diverses couches de ce capteur solaire. Le composant est constitué d’une couche de verre
33
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
séparée d’un panneau PV par une lame d’air confinée (cf. Figure I.23). Le panneau PV est
fixé à un absorbeur par l’intermédiaire d’une couche adhésive composée d’EVA (éthylène
acétate de vinyl) et de Tedlar. Cet absorbeur se présente sous forme d’ailette soudée à des
tubes de circulation d’eau parallèles, régulièrement espacés et connectés aux deux extrémités
par des tubes de jonction. Cette disposition permet d’uniformiser le débit d’eau dans chacun
des tubes. Les côtés et le fond du capteur solaire sont isolés.
Couche de verre
Panneau PV
Lame d’air
34
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
le refroidissement des modules PV. Cependant, Ji et al [Ji’06] constatent qu’il existe un débit
massique critique au-delà duquel le rendement thermique se dégrade.
En 2007, Fraisse et al [Fra’07] étudient un système combinant un capteur solaire hybride à
eau et un plancher solaire dans une phase d’intégration à un bâtiment situé à Macôn. Le
système est composé de cellules mono et poly-cristallines (cf. Figure I.25).
35
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
Le second composant, plus performant a été modélisé plus finement [Cho’07a]. C’est un
capteur solaire vitré composé d’un panneau PV en silicium cristallin collé à un absorbeur
métallique (cf. Figure I.26). Des tubes de circulation d’eau sont soudés à l’arrière de cet
absorbeur. Le système est couplé à un ballon de stockage horizontal. Les résultats de la
simulation montrent que le rendement thermique annuel moyen en eau de ce capteur solaire
PV/T hybride à eau est de 38.1 % et celui du capteur solaire à eau, de 43.2 %. De plus, la
comparaison du capteur solaire hybride avec un capteur solaire PV montre que le
refroidissement avec de l’eau comme fluide caloporteur permet de réduire la température
fonctionnement des modules PV. Dans ce sens, la production d’énergie électrique annuelle du
capteur solaire hybride est supérieure de 2.2 % à celle du capteur solaire PV.
Chow et al [Cho’07b] ont poursuivi cette étude des capteurs solaires hybrides PV/T à eau à
travers l’intégration d’un système à la façade d’un bâtiment et l’étude expérimentale de ses
performances thermiques et électriques. Le rendement thermique a été estimé à 38.9 % à
basse température et le rendement électrique à 8.56 %.
En 2007, Kalogirou et Tripanagnostopoulos [Kal’07] poursuivent une étude précédente
menée sur les capteurs solaires PV/T hybrides à air [Tri’07] en analysant cette fois, le
comportement de capteurs solaires PV/T hybrides à eau comportant des panneaux PV à base
de cellules en silicium poly-cristallin ou de cellules amorphes, sur trois sites. Ces composants
ont été intégrés à des bâtiments industriels et ont chacun une surface totale de 300 m².
Couche de Cellules PV
verre
Absorbeur
Isolant + Tubes
Le capteur solaire hybride a été isolé en face arrière par une couche de 5 cm de
polyuréthane (cf. Figure I.27). Les résultats des simulations réalisées à partir du logiciel
TRNSYS montrent que la production électrique d’un capteur solaire PV est supérieure de 25
% à celle du composant hybride. Mais, le système hybride permet de couvrir une grande
partie des besoins en énergie thermique des bâtiments considérés. L’évaluation de l’aspect
économique de ces systèmes a montré qu’ils sont avantageux en particulier pour les sites bien
ensoleillés. Le constat a été fait que les systèmes hybrides à eau constitués de modules PV
sans protection thermique en face avant, ont d’importantes pertes thermiques entraînant ainsi
une faible niveau de température de fonctionnement du système. Une couverture de verre peut
ainsi être ajoutée en face avant pour y remédier, bien que les absorptions et réflexions
supplémentaires inhérentes du rayonnement solaire entraînent une baisse du rendement
électrique.
La recherche sur les capteurs solaires hybrides à liquide caloporteur est en constante
évolution, ainsi la liste de systèmes proposée précédemment n’est pas exhaustive. Au niveau
du marché, la recherche bibliographique effectuée en particulier dans le rapport de synthèse
EU-Project PV - Catapult sur les composants hybrides [Zon’05b] nous a permis de constater
que peu de capteurs solaires à liquide caloporteurs ont été commercialisés, jusqu’à présent.
Nous pouvons citer le capteur solaire PV/T à eau non vitré commercialisé par la société
Millenium Electric. De plus, la société ECN propose le capteur solaire PV/T vitré PVTWINS.
36
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
C’est le produit d’une collaboration entre ECN, ZEN Solar et Shell Solar et Renewable
Energy Systems (RES), en Angleterre.
De 1996 à 1997, Solarwatt conduit un projet visant à produire un capteur solaire PV/T à
eau. Cependant, le système n’ayant pas passé le test de résistance aux conditions climatiques
faute d’une bonne isolation électrique des modules PV lors d’une démonstration en
Allemagne, le concept fut abandonné.
Plus tard, les entreprises SDA, Sunearth & Unisolar mènent de 1997 à 2003 un projet
intitulé PV BONUS consistant à combiner un capteur solaire PV laminé Unisolar à un capteur
solaire thermique Sunearth. Mais, les nombreuses difficultés techniques rencontrées dues
principalement à l’incompatibilité mécanique des matériaux de construction, ont empêché
l’aboutissement du projet. La compagnie Powerlight conduit de 1997 à 2003, le projet PV
BONUS dans lequel a été développé un système composé d’un capteur solaire PV laminé
flexible Unisolar collé sur un absorbeur flexible EPDM. Cependant, suite à des décollements
des modules PV, la commercialisation a été repoussée. En 1999, ICEC développe et teste un
composant PV/T à liquide caloporteur mais, la mise en vente du produit n’a pas été effectuée.
En juillet 2004, dans le cadre du projet de Recherche Intégré PRI6.2 [PRI’04] et d’un soutien
ADEME, un prototype de capteur solaire PV/T à eau a été développé en partenariat avec
Clipsol, le LOCIE et le CETHIL (cf. Figure I.25).
37
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT
En laboratoire
En cours, in situ
38
II. ETUDES EXPERIMENTALES
39
II. ETUDES EXPERIMENTALES
II.1. Introduction
Ce chapitre présente les diverses études expérimentales menées sur les composants solaires
analysés. Dans ce sens, une description détaillée de l’instrumentation et des diverses
campagnes de mesures effectuées est proposée. Les dispositifs expérimentaux mis en place
ont suivi le développement progressif du concept. Ils ont permis l’analyse expérimentale du
comportement thermique et aéraulique du composant mais ont aussi contribué à la validation
des modèles numériques développés étape par étape. Ainsi, dans la première partie, la
campagne de mesures effectuée par la société Sunland 21 en régime permanent sur une
maquette montée au Centre de Recherche de la société Arcelor est présentée succinctement.
Cette analyse a été menée en vue d’obtenir une première estimation des performances
thermiques des composants en conditions d’ensoleillement contrôlées. Dans la seconde partie,
les mesures que nous avons réalisées en régime dynamique in situ et à échelle un sur le
capteur solaire PV/T hybride à air Solar Steel intégré à une toiture montée sur le site de la
société TENESOL sont décrites. Cette campagne de mesures thermiques, aérauliques et
électriques permet l’évaluation des performances de ce système sous des sollicitations réelles.
40
II. ETUDES EXPERIMENTALES
b2 b1 epp
bo
Figure II.1: Banc d’essai du capteur solaire PV/T à air (au Centre de Recherche d’Arcelor)
41
II. ETUDES EXPERIMENTALES
d’ailette est intégré à l’intérieur de la nervure. Cette nervure est recouverte de deux couches
d’isolant en polystyrène d’épaisseur totale episoo de 6 mm. Cet isolant, étant revêtu d’une fine
couche d’aluminium, a une surface réfléchissante. Une isolation supplémentaire de ce tube en
cuivre a été réalisée à l’aide d’une demi-coquille de caoutchouc cellulaire. La nervure est
confinée en surface par un verre blanc standard. Les deux maquettes ainsi montées ont une
longueur totale L de 2.7 m.
x y
Plage plane b1 z
epabs
epverre
babs
episoo
hnervure
ou h episo3 epp
bo
Figure II.2: Schéma simplifié d’une section de la maquette et dimensions des couches
42
II. ETUDES EXPERIMENTALES
TC_3_SUP
TC_1_SUP TC_2_SUP TC_verre_SUP TC_5_SUP
Figure II.3: Coupe transversale de la maquette du composant bi-fluide et position des thermocouples
Modules PV Tôle
xo + 2.7 m métallique
xo
h
β
Figure II.4: Schéma de la lame d'air en sous-face des modules PV du capteur solaire PV/T hybride à air
De plus, deux thermocouples ont été placés à l’entrée et à la sortie du canal d’air de 40 mm
d’épaisseur (h) afin d’estimer l’échauffement de l’air le long du capteur solaire. L’incertitude
sur ces thermocouples est inférieure ou égale à 2 % de la valeur mesurée.
De même, l’instrumentation de la maquette a été réalisée en vue de mesurer les vitesses
d’air dans la lame. Le profil longitudinal de vitesse d’air le long de la lame a donc été obtenu
à l’aide de deux sondes de vitesse à fil chaud, positionnées à l’entrée de la lame xo, en trois
points le long du canal et enfin à la sortie de la lame, soit à 2.7 m de xo. Il est à noter que
quelques difficultés d’orientation et de mise en place des sondes à mi-hauteur de la lame à
l’aide d’adhésifs, ont été rencontrées.
La maquette ainsi instrumentée a été disposée dans un caisson en bois. Ce banc récepteur
d’essais, isolé sur le fond et les faces latérales par 100 mm de polystyrène permet une
inclinaison de la maquette de 0° à 30° afin d’envisager les principales configurations de
toiture existantes. Des ventilateurs, couplés à un moteur électrique et à une conduite en bois,
43
II. ETUDES EXPERIMENTALES
sont utilisés pour réguler la vitesse de circulation d’air à l’entrée de la maquette et pour
imposer une vitesse de vent à la surface de la maquette (cf. Figure II.5). Dans le cas d’un vent
nul, la lame d’air au-dessous des modules PV est obstruée à l’aide d’une plaque cartonnée.
Quant au banc d’ensoleillement d’essais, il est réalisé à l’aide de trois lampes à décharge de
2500 W/m² composées d’halogénures métalliques qui délivrent une lumière blanche (de
domaine de longueur d’onde compris entre 0.31 µm et 0.79 µm) et situées à 1.5 m au-dessus
de la surface de la maquette.
Cependant, suite à des difficultés de fixation des lampes au banc récepteur d’essais
inclinable, un fort gradient d’irradiation en surface de la maquette a été constaté, malgré les
filtres disposés sous les faisceaux pour y remédier. Les valeurs de flux solaires ont été
mesurées à l’aide d’un pyranomètre utilisant un détecteur noir en Alumine et dont le domaine
de sensibilité spectrale est compris entre 300 et 2800 nm. Le temps de réponse de l’appareil
étant de 15 s minimum, la stabilité des mesures s’est avérée difficile à obtenir. La Figure II.6
présente la cartographie de l’éclairement reçu par la maquette de capteur solaire. De même,
un tableau de description des essais est proposé en annexe A1.1.
44
II. ETUDES EXPERIMENTALES
Largeur (mm)
-75
0
75
150
225
300
0
225
525
825
1125
1350
1575
1875
2175
2475
2625
Longueur (mm)
45
II. ETUDES EXPERIMENTALES
Te TC_1_INF TC_3_INF
70
60
Température (°C)
50
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100
Temps (min)
46
II. ETUDES EXPERIMENTALES
Te TC_1_INF Tfout
80
70
60
Température (°C)
50
40
30
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Temps (min)
Figure II.8: Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T hybride à air
47
II. ETUDES EXPERIMENTALES
70
60
Température (°C)
50
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Temps (min)
Figure II.9: Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T hybride bi-fluide
Dans ce cas, le débit de circulation de l’eau étant très faible, l’élévation de température de
l’eau en sortie du tube est d’environ 35 °C. L’accroissement de la température d’air en sortie
de capteur solaire est de 15 °C environ.
48
II. ETUDES EXPERIMENTALES
Figure II.10: Toiture Solar Steel montée sur le site de TENESOL à la Tour de Salvagny
Dans le cadre du projet Solar Steel, l’étude expérimentale d’une cellule test représentant le
capteur solaire PV/T à air (correspondant ici au capteur solaire PV/T à air à nervure non
inversée Solar Steel) a été menée (cf. Figure II.10). Ce composant a été intégré à un local
métallique habitable situé sur le site de la société TENESOL (Total Energie) comme
couverture double-peau en profilés nervurés en acier à fonction électrique et éventuellement
thermique (par exploitation de l’air préchauffé produit en sous-face). La cellule test est
conçue pour fonctionner en ventilation naturelle, qui est la configuration la plus délicate à
définir car la plus complexe à appréhender par les chercheurs en général, d’où l’intérêt de la
base de données réalisée. Des mesures ont été effectuées afin d’évaluer les performances
électriques et le comportement thermique du composant photovoltaïque à air en conditions
réelles. Pour cela, nous avons réalisé l’instrumentation de la cellule, principalement dans le
but d’obtenir des mesures des températures de surface et d’interface des panneaux PV, de la
tôle métallique, du bardage d’étanchéité intérieur en acier et de la température de l’air dans la
lame. De même, nous avons pris des mesures aérauliques de vitesse d’écoulement d’air dans
la lame. Une station météorologique, disposée sur la toiture par le CETHIL permet d’obtenir
la température ambiante extérieure, la direction et la vitesse du vent ainsi que des valeurs de
flux solaires diffus et global. De plus, des valeurs de tension électrique maximale avant
onduleur sont prélevées.
Enfin, des données électriques ainsi que la production électrique cumulée de l’ensemble de
la couverture métallique sont obtenues avant onduleur et en sortie d’onduleur après
conversion du courant continu en courant alternatif à partir d’un dispositif de mesures
électriques monté par TENESOL. Nous avons assuré le monitoring de l’installation à distance
pour les mesures thermiques et pour les données électriques. La campagne de mesures a été
lancée en septembre 2005 et s’est étendue sur environ deux ans.
49
II. ETUDES EXPERIMENTALES
Figure II.11: Bardage métallique perforé à l’intérieur du local monté sur le site de TENESOL
Figure II.12: Pose des cavaliers en toiture (à gauche) et pose des lisses sur l’isolant en laine de verre (à
droite)
50
II. ETUDES EXPERIMENTALES
51
II. ETUDES EXPERIMENTALES
circuit ouvert du module, (à savoir 20 à 21 V) est prise en compte pour le raccordement des
branches à l’onduleur. La puissance nominale totale du système de conversion photovoltaïque
est de 1950 Wc. Cette disposition a pour avantage de permettre une observation aisée de
l’influence du gradient de température sur le rendement des cellules PV le long du versant du
toit.
Figure II.15: Disposition des panneaux PV en trois branches en parallèle de 13 modules PV en série, (2
rangées de 18 modules PV en série de 4’’, Pnominal=1950Wc)
Le collage des panneaux PV sur la tôle métallique est réalisé à 100 % par l’intermédiaire
d’une couche de colle en Tedlar d’épaisseur 0.8 mm. La Figure II.16 présente les diverses
couches constituant une cellule PV.
52
II. ETUDES EXPERIMENTALES
de manière simplifiée la position des sondes de vitesse montées à travers l’isolant intérieur du
bâtiment, à mi-hauteur de la lame. De même, elle présente le positionnement des
thermocouples collés en surface des panneaux PV, à l’interface entre le bardage métallique et
les modules PV (soit dans la couche de Tedlar), à la surface des nervures et sur le bardage
d’étanchéité intérieur. Ces instruments de mesure ont été installés sur trois sections (dont
l’une est représentée sur la Figure II.17) situées en haut, en milieu et en partie basse de la
couverture métallique. De plus, des câbles de connexion nous ont permis de mesurer
directement la tension à circuit ouvert aux bornes des modules PV.
Thermocouples
Sondes de vitesse
Panneaux PV collés
Nervure sur la tôle métallique
Lisse perforée
Lame d’air
Figure II.17: Coupe transversale de la toiture Solar Steel et position des instruments de mesures
53
II. ETUDES EXPERIMENTALES
modem C E T H IL
LL
134.214.149.194
T E N E S O L (T O T A L -E N E R G IE )
Centrale d’acquisition
192.168.20.11
192.168.20.26
IN T E R N E T
192.168.20.27
54
II. ETUDES EXPERIMENTALES
modèle dynamique thermique et électrique de capteur solaire PV/T à air (cf. Tableau I.1),
malgré les incertitudes liées aux défauts d’étalonnage des pyranomètres. Puis, au niveau
thermique, ces mesures ont permis de définir les champs de température dans le composant en
régime transitoire en supplément à la campagne de mesures effectuée en régime permanent. A
titre d’exemple, nous proposons par la suite, quelques données ayant orienté la réalisation de
notre modèle dynamique (en particulier, celui de la lame d’air en configuration de ventilation
naturelle).
II.3.5. Analyse des mesures thermiques et électriques d’octobre 2005 à juin 2006
Les rendements et les productions électriques globaux mensuels sont présentés, ici. Puis,
les résultats thermiques de quelques journées particulières sont décrits. Enfin, l’influence du
rayonnement solaire incident et du vent sur la vitesse moyenne d’écoulement d’air dans la
lame est analysée à partir des données expérimentales obtenues.
Tableau II.2: Bilan mensuel de l’énergie solaire reçue, de l’énergie et du rendement électrique
Mois Esolaire Eélectrique Rendement =
(kWh) (kWh) Eélectrique / Esolaire
Octobre 2005 1277.4 138.4 0.108
Novembre 2005 781.16 79.34 0.101
Décembre 2005 399 33.6 0.084
Janvier 2006 582 60.6 0.104
Février 2006 632 71.9 0.113
Mars 2006 (du 10 au 31) 920.4 121.7 0.132
Avril 2006 1758 217 0.123
Mai 2006 1918 239.6 0.125
Juin 2006 (27 jours) 2090 276 0.132
Sur la période froide (décembre, janvier et février), l’ensoleillement est faible, d’où une
production électrique très limitée. La dernière colonne représentant le rendement, c’est-à-dire,
le rapport entre l’énergie électrique produite et l’énergie solaire incidente, est une valeur
mensuelle. Ces rendements se situent dans une fourchette entre 8.4 % et 13.2 %. Il est à noter
que le rendement électrique semble d’autant plus important que l’énergie solaire incidente est
élevée sur les quatre mois les plus ensoleillés (mars, avril, mai et juin), principalement.
De même, notons que le rendement électrique des modules PV est plus faible en hiver (valeur
minimale en décembre), alors qu’il devrait augmenter à basse température. En effet, en
période froide, la hauteur du soleil étant moins élevée et l’angle d’incidence du rayonnement
solaire sur le capteur solaire étant donc plus important, la quantité de rayonnement solaire
réfléchi à la surface des modules PV augmente. De plus, les ombres portées dues à la
projection des nervures du bardage métallique à la surface des modules PV ont une surface
plus importante. Les modules PV recevant par là peu d’ensoleillement direct, leur rendement
électrique est dégradé.
55
II. ETUDES EXPERIMENTALES
II.3.5.2. Exemple de données d’une journée en période froide (17 février 2006)
Cet exemple de journée retenue pour sa très faible couverture nuageuse, présente un
ensoleillement important Esolaire de 46 kWh, avec une valeur maximale de flux solaire global
de 681 W/m2 (cf. Figure II.20). La température moyenne des cellules PV est de 9.5 °C.
700
600
500
Flux (W/m²)
400
300
200
100
0
0 50 100 150 200 250 300
Temps (min)
35
30
25
Température (°C)
20
15
10
0
1 51 101 151 201 251
Temps (min)
Pour cette journée, un faible gradient de température entre l’entrée et la sortie du canal
d’air, et une homogénéité de la température des cellules PV sur l’ensemble de la couverture
sont notés (cf. Figure II.21). En ce qui concerne le rendement de conversion électrique de ce
jour, il atteint 14 % avec une énergie électrique produite de 6.5 kWh. En outre, l’analyse des
résultats obtenus montre que pour des journées types bénéficiant de conditions
56
II. ETUDES EXPERIMENTALES
météorologiques comparables, l’effet de la température d’air dans le canal semble avoir une
influence peu significative sur le rendement électrique de l’installation.
25
20
15
10
5
0
0:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 0:00
Temps (heure)
700
600
500
Flux (W/m²)
400
300
200
100
0
0:00 6:00 12:00 18:00 0:00
Temps (heure)
L’ensoleillement global maximal enregistré atteint 800 W/m2, à 14 h (cf. Figure II.23).
La température moyenne des cellules PV (Tpvm) atteint 56 °C à 15 h, tandis que la température
moyenne d’air (Tairm) entre l’entrée et la sortie du canal s’élève à 50 °C (cf. Figure II.24).
57
II. ETUDES EXPERIMENTALES
Te Tairm Tpvm
60
50
Température (°C)
40
30
20
10
0
0:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 0:00
Temps (heure)
Figure II.24: Evolution des températures d’air extérieur (Te), moyenne de la lame d’air (Tairm) et moyenne
des cellules PV (Tpvm)
Les valeurs de vitesse données par les trois sondes de vitesse implantées dans le canal d’air
entre le bas et le haut de la toiture montrent que les vitesses d’écoulement sont quasiment
nulles en période nocturne. Dans ce cas, le gradient thermique entre le bas et le haut de la
lame d’air est très faible. A l’inverse, pendant la journée et à l’apparition d’un flux solaire sur
la toiture, un gradient thermique entrée-sortie dans la lame d’air apparaît, et par conséquent
une circulation d’air de type ventilation naturelle dans la lame avec des vitesses d’air de
l’ordre de 0.15 m/s (cf. Figure II.25).
0,45
0,40
0,35
0,30
Vitesse (m/s)
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
5 210 415 620 825 1030 1235 1440
Temps (min)
58
II. ETUDES EXPERIMENTALES
La Figure II.26 fait apparaître une vitesse de vent quasiment nulle (inférieure à 1 m/s) dans
la lame et indique que cette journée est quasiment sans vent dominant, avec une évolution des
vitesses de vent très impulsive.
4,5
4
3,5
Vitesse du vent (m/s)
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Temps (min)
50
40
30
20
10
0
5 210 415 620 825 1030 1235 1440
Temps (min)
Le rendement électrique est calculé en mesurant les énergies électrique (Eélectrique) et solaire
(Esolaire) suivant un pas de temps d’une heure, entre 7 h à 19 h (cf. Figure II.27). Au cours de
cette journée, l’énergie électrique produite par les panneaux PV est de 12.41 kWh pour une
énergie solaire globale reçue de 81.73 kWh. Le rendement électrique atteint 15 % malgré des
températures de surface de cellules comprises entre 50 et 56 °C. Cette valeur est comparable
59
II. ETUDES EXPERIMENTALES
au rendement théorique obtenu sous des conditions normalisées (Température d’air ambiant
Te de 20 °C et éclairement global G de 1000 W/m2).
Au cours de cette journée, la circulation de l’air sous les panneaux PV semble due
essentiellement au gradient thermique entre l’entrée et la sortie de la lame d’air. Afin de
définir plus précisément l’influence de l’ensoleillement et du vent sur la convection naturelle
dans la lame, une analyse détaillée des données expérimentales a été réalisée.
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
436
550
469
495
563
609
605
579
691
721
676
655
613
554
577
543
Rayonnement (W/m²)
Figure II.28: Vitesse moyenne d’air dans la lame et vitesse de vent en fonction de l’ensoleillement reçu
60
II. ETUDES EXPERIMENTALES
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
151 181 232 291 323 356 370 392 422 457 442 526
Rayonnement (W/m²)
Figure II.29: Vitesse moyenne d’air dans la lame et vitesse du vent en fonction de l’ensoleillement reçu
Dans le cas d’un faible ensoleillement et d’un vent fort, la vitesse d’air dans la lame semble
varier dans le même sens que le vent (Vventmod), bien que les valeurs mesurées soient
inférieures à 0.1 m/s environ. Cependant, la vitesse d’air atteint des valeurs supérieures à 0.11
m/s lorsque le rayonnement reçu croît (cf. Figure II.29). Pour un faible ensoleillement et une
faible vitesse de vent, la vitesse d’air dans la lame est peu variable et reste inférieure à 0.1
m/s.
L’analyse de ces courbes a montré que le vent a une plus faible influence sur la vitesse
d’écoulement d’air dans la lame que le rayonnement solaire. En effet, en absence
d’ensoleillement, l’effet du vent ne permet pas d’atteindre des vitesses d’air supérieures à 0.1
61
II. ETUDES EXPERIMENTALES
m/s dans les intervalles étudiés. Ainsi, le tirage thermique a un effet dominant par rapport à
l’effet dynamique dû au vent. Cependant, la combinaison de ces deux pressions donne
quelques pics de vitesse d’air dans la lame. En ce qui concerne la modélisation, il est possible
d’en déduire que les coefficients de pression dynamique dus au vent ont une faible valeur.
62
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
63
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
III.1. Introduction
Un modèle a pour rôle de décrire une réalité complexe de manière simple et
compréhensible avec un certain degré de précision.
Cette partie présente l’analyse et les modélisations thermique et électrique des deux
prototypes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide étudiés dans le cadre de ce travail. La
démarche adoptée ici, consiste à découpler les phénomènes thermiques et électrique
complexes interdépendants existant au niveau de ces composants, afin de simplifier leur
analyse. Ce sont la conduction, la convection et le rayonnement, du point de vue thermique et
la photo-conversion, au niveau électrique. Les dispositifs expérimentaux mis en place en
laboratoire en conditions d’ensoleillement contrôlées et in situ en régime dynamique, nous ont
permis d’augmenter graduellement le degré de complexité et d’effectuer une validation
progressive des développements numériques réalisés.
Dans cette étape, le logiciel de simulation choisi est TRNSYS [TRN’96]. En effet, ses
propriétés modulaires permettent l’application d’une méthode zonale et la réalisation de
simulations dynamiques, aussi il est parfaitement adapté au travail à effectuer dans le cadre de
cette thèse.
Dans un premier temps, une synthèse de la démarche ayant abouti à la conception de
chacun de ces deux composants ainsi que la description de leurs particularités physiques et
optiques sont effectuées.
Puis, une analyse détaillée de chacun des phénomènes thermiques et électriques cités
précédemment est réalisée pour les deux prototypes étudiés. Dans ce sens, l’accent est mis,
tout d’abord sur les phénomènes thermiques survenant dans la lame d’air assurant la fonction
de production d’air préchauffé. A ce niveau, sont pris en considération deux régimes
d’écoulement d’air, à savoir, la convection forcée et la convection naturelle plus complexe car
possédant des caractéristiques moins bien appréhendées dans la littérature.
Par la suite, une analyse des transferts radiatifs au niveau des deux composants bi-fluides
est effectuée en courtes et en grandes longueurs d’onde. Compte tenu de la forme géométrique
particulière de l’absorbeur métallique liée à des raisons de tenue mécanique du composant,
une description plus détaillée des transferts radiatifs en courtes longueurs d’onde au sein de la
nervure est effectuée. En effet, la formation d’ombres portées constatée en surface des
capteurs solaires modifie, en fonction de plusieurs paramètres tels que l’inclinaison des
composants, la proportion de rayonnement solaire absorbée.
Ensuite, la fonction de production d’énergie électrique des composants est prise en compte
à travers la présentation du bilan électrique du capteur solaire PV développé à partir des
modèles existants. Enfin, le principe de couplage des modèles des capteurs solaires
thermiques à air et à eau à ce modèle électrique est décrit. Pour cela, pour chaque composant,
les hypothèses de travail et les équations du bilan thermique sont explicitées en régime
dynamique et suivant une approche zonale.
64
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
hybrides à air ou à eau (cf. paragraphe I.5). Puis, les configurations définies ont été améliorées
à partir de développements numériques permettant de confirmer ou d’infirmer les choix
progressivement.
Dans ce sens, des remarques générales ont pu être retenues relativement au principe de
fonctionnement des capteurs solaires et plus précisément concernant les solutions pratiques
pour en accroître les productivités thermique et électrique. Cette amélioration passe ainsi par
la réduction des pertes thermiques et par l’augmentation de la quantité d’énergie absorbée
comme précisé par des auteurs tels que Tripanagnostopoulos [Tri’07].
De manière générale, un capteur solaire plan est essentiellement constitué d’une plaque
absorbante pourvue d’un réseau de tubes dans lesquels circule un fluide caloporteur drainant
les calories absorbées vers leur lieu d’emploi ou de stockage (cf. Figure III.1) [Kal’04]. Cet
absorbeur émet en s’échauffant un rayonnement thermique de grande longueur d’onde, par ses
deux faces.
Une couverture semi-transparente (par exemple du verre) simple ou double est disposée en
face avant afin de réduire les pertes vers l’avant de l’absorbeur par rayonnement (c’est l’effet
de serre) et par convection (c’est l’effet de lame d’air immobile).
L’absorbeur et la couverture sont disposés dans un boîtier dont les parois sont recouvertes
d’un isolant permettant de limiter les pertes de l’absorbeur vers l’arrière ou les côtés du
capteur solaire [Sac’93].
Couverture Ailette
de verre et tube
Isolant
Une autre méthode employée pour réduire les pertes au niveau des capteurs solaires tout en
augmentant la quantité d’énergie absorbée est la pose à la surface de l’absorbeur d’un
revêtement sélectif, présentant un coefficient d’absorption en courtes longueurs d’ondes
(inférieures à 2.5 µm) très élevé, tout en ayant une émissivité très faible dans le domaine de
l’infrarouge. De tels revêtements sélectifs sont réalisés par dépôt chimique ou par traitement
électrochimique de la surface absorbante [Peu’04]. Ces diverses solutions sont de même
préconisées par des auteurs tels que Huang et al en 2001 [Hua’01]. Le choix des matériaux et
de la configuration géométrique des prototypes étudiés a été effectué en se conformant à
toutes ces conditions.
65
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Tubes de Ballon
jonction
Tube
d’eau
Tube d’eau
Support
isolé Circulation d’eau
Canaux d’eau
Afin de limiter les pertes de charge ayant lieu au niveau des absorbeurs à serpentin et
d’éviter la complexité de fabrication et d’entretien des absorbeurs à pleine surface, un
absorbeur de type échelle à absorbeur à ailettes séparées a été retenu pour la conception des
prototypes bi-fluides. Afin d’accroître l’absorption du rayonnement solaire tout en réduisant
les déperditions du rayonnement thermique, cet absorbeur est recouvert d’un revêtement
sélectif.
66
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Couverture semi-
transparente
Absorbeur
ondulé
Flux d’air
Figure III.5: Coupe longitudinale d'un capteur solaire à air et à absorbeur ondulé [Met’96].
Couverture semi-
Sens de transparente
circulation
de l’air
Absorbeur en V
Isolant
Les dimensions les plus courantes des capteurs solaires dans la littérature sont comprises
entre 5 m et 10 m pour la longueur, entre 0.6 m et 1.3 m pour la largeur et entre 3 cm et 13 cm
pour la hauteur.
Une analyse comparative des performances des six différents types de capteurs solaires à
air décrits précédemment, a été réalisée par Metwally [Met’96]. Ces capteurs solaires étaient
inclinés à 30° et avaient 5 m de longueur, 1 m de largeur et 12 cm d’épaisseur. Ils étaient
isolés en sous-face par 3 cm de polyuréthane et comportaient une couverture de verre de 3
mm et un absorbeur en acier peint en noir. La Figure III.5 et la Figure III.6 schématisent deux
de ces capteurs solaires. Les résultats de ces travaux ont permis de constater que le capteur
solaire à absorbeur nervuré semble le plus performant. Ainsi, il permet la multiplication des
échanges convectifs en ventilation forcée par un facteur compris entre 4 et 5. En effet, l’air
circulant dans ce composant entre en contact avec les nombreuses faces des ondulations et
67
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
atteint des niveaux de température plus élevés que dans les autres types de capteurs solaires.
De plus, le gradient de température le long de l’absorbeur est négligeable.
Dans le cas d’un capteur solaire à absorbeur poreux, la différence de température observée
entre l’air et l’absorbeur est de l’ordre de 1 à 4 °C. Mais, bien que la température de
l’absorbeur soit la plus basse, ce capteur solaire produit de l’air à des températures beaucoup
plus élevées que la plupart des cinq autres capteurs solaires pris en compte. Les rendements
les plus bas sont obtenus avec le capteur solaire plan standard.
De même, une étude menée en 2005 par Khouya et al [Kho’05] a permis de comparer un
capteur solaire à air à lame d’air unique, un capteur solaire à double circulation d’air, et un
capteur solaire à air dont l’absorbeur en aluminium est muni d’ailettes.
Couche de verre
Absorbeur
Circulation d’air
Isolant en
polyuréthane
Figure III.7: Coupe transversale du capteur solaire à double circulation d’air [Kho’05]
Les résultats ont montré que le capteur solaire thermique à air à absorbeur comportant des
ailettes est logiquement le plus performant.
En 2001, puis en 2002, Huang et al [Hua’01] [Hua’02], dans leur étude d’un capteur
solaire PV/T hybride non vitré (à liquide caloporteur, dans ce cas), démontrent que les
performances d’un capteur solaire hybride sont plus importantes lorsque la plaque absorbante
est en contact thermique direct avec les panneaux PV, c’est-à-dire lorsque l’absorbeur sert de
support aux panneaux PV. Ce constat est confirmé par Zondag en 2005 [Zon’05a], dans son
état de l’art des capteurs solaires hybrides.
A partir de ces études et des résultats obtenus par d’autres auteurs tels que Ammari en
2003 [Amm’03], notre choix s’est porté sur un absorbeur nervuré en acier laqué pour le
capteur solaire à air. Deux épaisseurs de lame d’air seront de plus, testées dans le cadre de ce
travail, à savoir 3.6 cm dans le cas du prototype 1, et 8 cm pour le prototype 2, en maintenant
une hauteur de nervure fixe à 3.6 cm. Ces dimensions ont été retenues suite à des études
paramétriques préalables. Parmi celles-ci, le travail réalisé par Hoarau [Hoa’07] au cours de
son projet de fin d’études, sur un canal ventilé naturellement incliné ou vertical et isolé en
sous-face, a montré que l’épaisseur de la lame d’air (ou du rapport de forme z/h, avec z la
direction verticale et h la hauteur de la lame) a une importante influence sur la température de
sortie de l’air.
En ce qui concerne la configuration géométrique du capteur solaire PV, elle répond à la
nécessité de pouvoir l’intégrer aux bâtiments existants et neufs et la monter sur un support
métallique. La configuration de base retenue se rapproche ainsi du panneau PV Solarwall
[Hol’98] composé de modules PV en silicium poly-cristallin collés sur les plages planes d’un
bardage métallique en acier galvanisé ou en aluminium, nervuré et perforé. D’après les études
expérimentales menées par Hollick [Hol’98], l’intégration des modules PV à ce panneau
métallique (au préalable testé en tant que composant d’enveloppe de bâti) améliore leur
rendement électrique en permettant la baisse de leur température de fonctionnement.
Ainsi, les systèmes bi-fluides conçus dans le cadre de cette thèse ont été réalisés suivant
des configurations similaires à celle du panneau PV Solarwall mais sans perforation de
l’absorbeur.
68
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Les modules PV intégrés aux composants bi-fluides à concevoir sont de plus constitués de
cellules PV en silicium poly-cristallin qui offrent un bon rendement électrique.
Enfin, pour chacun des prototypes conçus, des dispositions spécifiques ont été prises afin
de maximiser leur performance avant la modélisation numérique de tout ou d’une partie du
composant.
69
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
x Tube et Tedlar
y Couche de verre Modules PV
z ailette
Tôle nervurée
Entrée
d’air
Entrée d’eau
Lame d’air
Isolants
Figure III.8: Schémas simplifiés d’une coupe et d’une section du prototype 1 de capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide
70
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
x
Lame d’air Couche
y confinée Tube de verre Modules PV
Absorbeur
z
Tôle
Circulation métallique
d’eau
Isolants
Circulation
d’air
Figure III.9: Schéma simplifié d’une coupe et d’une section du prototype 2 de capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide
Suite à la définition de leurs caractéristiques géométriques, un modèle thermique et
électrique des deux prototypes de capteur solaire bi-fluide a été développé. Cependant, cette
modélisation s’est révélée d’autant plus complexe qu’elle consistait à représenter le couplage
de nombreux phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-conversion existant au niveau
des composants étudiés qui sont, en outre intégrés au bâtiment. C’est ainsi qu’il a été
nécessaire de réaliser une modélisation adaptée à travers le découpage et l’analyse détaillée de
chacun des phénomènes ayant lieu au niveau des zones thermiques et électrique des
composants solaires. Une étude des phénomènes thermiques et aérauliques régissant le
comportement de la lame d’air est tout d’abord proposée. Puis, les transferts radiatifs en
surface des capteurs solaires et à l’intérieur de la nervure sont définis en courtes et grandes
longueurs d’onde. Ensuite, le modèle de photo-conversion est présenté. Enfin, le mode de
couplage de ces divers phénomènes est détaillé à travers la description des bilans thermiques
relatifs à chacun des deux prototypes.
71
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Circulation
d’air
Entrée Entrée
d’air d’air
Entrée
d’air
Figure III.11: Gestion de l’énergie thermique produite par un capteur solaire à air intégré en toiture
72
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Notons que l’étude des transferts thermiques par convection dans la lame d’air nécessite la
détermination du coefficient de transfert thermique par convection hconv (en W/m².K). Ce
coefficient d’échange est fonction de corrélations empiriques donnant le nombre de Nusselt
moyen Nuair, de la conductivité thermique de l’air kair et d’une longueur caractéristique Lcarac
du canal qui est ici, le diamètre hydraulique de la lame d’air Dhla (tel que Dhla =4⋅ Slame avec
Pmouillé
Slame la section de la lame (en m²) et Pmouillé le périmètre mouillé de la lame (en m)). Ainsi:
Divers nombres de Nusselt moyens sont proposés dans la littérature suivant, entre autres, la
géométrie de la conduite et la nature de l’écoulement d’air. Dans le cadre de ce travail, les
corrélations concernant les écoulements mixtes bien que brièvement présentées, ne sont pas
incluses dans les calculs. Afin de mener à bien l’analyse des lames d’air intégrées aux
prototypes bi-fluides étudiés, nous avons effectué une recherche bibliographique des
corrélations caractérisant les échanges convectifs (convections naturelle, mixte et forcée) dans
des configurations d’écoulement d’air en canal ouvert incliné et composé de deux parois dont
l’une est chauffée (c’est-à-dire recevant une densité de flux imposée) et l’autre est
adiabatique.
Les équations relatives à la convection forcée dans l’air sont tout d’abord brièvement
présentées. Puis, la prise en compte de la convection naturelle est proposée à travers le choix
des corrélations de Nusselt moyen adaptées et la détermination du débit massique de
circulation de l’air dans la lame.
Avec µair et Mvair respectivement la viscosité dynamique (en kg/m.s) et la masse volumique
de l’air (en kg/m3) à la température ambiante.
Le nombre de corrélations de Nusselt moyen rencontrées dans la littérature adaptées à des
configurations de lame d’air inclinées à densité de flux constante sur une paroi et adiabatique
sur l’autre, est relativement faible.
Ainsi, par exemple, Zhai et al [Zha’05] présentent l’étude de deux capteurs solaires à lame
d’air unique ou à double passage d’air intégrés à la toiture inclinée d’un bâtiment et ventilé
mécaniquement. Les transferts convectifs en régime turbulent au sein de cette lame d’air sont
calculés à partir de la corrélation définie par Kays et Crawford en 1993 [Kay’93], soit:
Nuair =0.019⋅Re0air.8⋅Prair
1.3 (III.3)
Il est à noter que cette corrélation est de même adaptée aux canaux d’air confinés.
De plus, Guiavarch [Gui’03] pour la modélisation de la convection forcée dans une lame
d’air correspondant à la configuration étudiée ici, distingue les deux types d’écoulements.
Dans ce sens, pour un écoulement laminaire, il emploie le nombre de Nusselt suivant donné
73
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
par Kakac et al [Kak’87] et adapté à un canal composé de deux plaques parallèles verticales
dont l’une reçoit un flux surfacique constant et l’autre est adiabatique.
Reair⋅Dhla
Nuair =5.39+0.07⋅ (III.4)
L
f ⋅Reair⋅Prair
8
⋅ µair
0.11
Nuair =
(III.6)
2 / 3 µw
1.07+12.7⋅ f ⋅(Prair −1)
8
Notons que l’équation (III.8) peut être employée pour la modélisation des lames d’air
confinées.
De même que pour la ventilation forcée, de nombreuses corrélations de Nusselt moyen
relatives à la ventilation naturelle d’un canal ont été recensées dans la littérature.
74
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Avec
Où, Tpm est la température moyenne des parois de la lame d’air et Tairm la température
moyenne d’air dans la lame que nous définirons plus précisément par la suite. βth est le
coefficient de dilatation de l’air (K-1) et g la constante de gravité (m²/s).
La recherche bibliographique effectuée a montré que le nombre de corrélations de Nusselt
moyen caractérisant les échanges convectifs en ventilation naturelle pour des configurations
d’écoulement dans un canal ouvert incliné ayant une paroi à densité de flux imposée et une
autre paroi adiabatique, est très limité. En effet, la plupart des corrélations rencontrées dans la
littérature sont relatives à des lames d’air verticales ou horizontales et à une configuration de
convection forcée. Cependant, quelques corrélations générales peuvent être appliquées à la
fois à un canal vertical et à un canal incliné. Ainsi, par exemple, Ong et Chow [Ong’03]
présentent en 2003, la modélisation de l’écoulement d’air dans une cheminée solaire à partir
des corrélations (III.11) et (III.12) de Nusselt moyen données par Incropera et De Witt
[Inc’96]. Aussi, pour un régime d’écoulement laminaire (tel que RaLcarac <109 ), Ong et Chow
utilisent l’expression qui suit:
1
0.67⋅RaLcarac
4
Nuair =0.68+ (III.11)
( )
4
0.492 16 9 9
1+
Pr
air
75
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
2
1
0.387⋅RaLcarac
6
Nuair = 0.825+
8 (III.12)
1+
( )
0.492 169 27
Prair
Différentes corrélations de Nusselt moyen ont de même été recensées, notamment dans
l’ouvrage de Giblin [Gib’74] qui prend en compte divers types de canaux et de plaques. Dans
le cadre de ce travail de thèse, quelques corrélations ont été retenues suivant la valeur du
nombre de Rayleigh. Certains de ces nombres de Nusselt moyen sont adaptés aux surfaces
planes verticales et aux cylindres à génératrices verticales telles que celles données par
MacAdams [Mac’54] mais peuvent être adaptées à des configurations inclinées. Plus
précisément, les corrélations de Nusselt moyen relatives à des parois inclinées peuvent être
obtenues à partir des corrélations adaptées à des parois verticales en remplaçant la constante
de gravité g intervenant dans l’expression du nombre de Grashof de l’air Grair par g⋅cos π − β ,
2
( )
β étant l’angle d’inclinaison du canal par rapport à l’horizontale (cf. Figure III.12) [Sac’93].
Paroi inclinée π −β
2
76
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
[Bel’04] constate que la valeur du nombre de Nusselt moyen a une faible influence sur les
simulations effectuées en écoulement naturel laminaire. En effet, il montre qu’une variation à
100 % de la valeur du nombre de Nusselt moyen dans son modèle n’entraîne qu’une variation
maximale de 6 % de la température d’air (en °C) calculée en sortie de lame.
De plus, pour 104 < Raair <109 (soit, toujours en régime laminaire), la corrélation de Nusselt
moyen choisie est donnée par MacAdams [Mac’54]. Soit:
Enfin, pour 109 < Raair <1012 , l’écoulement d’air est considéré turbulent dans la lame et la
corrélation de Nusselt moyen choisie est:
Notons que pour la convection mixte, bien qu’elle ne soit pas prise en compte dans notre
étude, les transferts thermiques par convection résultent de la combinaison du régime
turbulent et du régime laminaire tel que constaté par Mei et al [Mei’03] et Guiavarch
[Gui’03]. Le calcul d’un nombre de Nusselt moyen Num relatif à la convection mixte se fait
donc en fonction des nombres de Nusselt moyen liés à un régime laminaire (Nulam) et à un
régime turbulent (Nuturb), et adaptés au canal étudié. Soit:
Num = Nulam
2 + Nu 2
turb (III.16)
77
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Coudes
Sortie d’air
en
faîtière
Rayonnement
vent solaire
Intérieur du
bâtiment
Entrée d’air
Figure III.13: Schéma simplifié d’une coupe longitudinale de la lame d’air sur la toiture
Suite à une synthèse bibliographique des principaux modèles permettant le calcul du débit
massique d’air en ventilation naturelle dans une lame, nous décrivons le choix et l’adaptation
du modèle retenu à la configuration de lame d’air étudiée.
78
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Où, Cpair est la chaleur massique de l’air (en J/kg.K), et Tfin et Tfout respectivement les
températures d’air à l’entrée et à la sortie de la lame.
Avec ici, w la largeur (en m) et h la hauteur de la section de la lame (en m), γ un paramètre
de stratification caractérisant l’évolution des températures d’air dans le canal (-), f le
coefficient de frottement de l’air dans la lame (-), et Kf1 et Kf2 les coefficients de pertes de
charge dans la lame (-):
Le second modèle retenu est celui de Hypri [San’98] [Mos’98] (III.19) dans lequel la
puissance thermique produite QTH est égale à PTH. Le domaine de validité de ce modèle
concerne en convection naturelle, les écoulements turbulents et par extension, les écoulements
transitoires (mixtes) [Gui’03]. Ainsi, le domaine correspondant du nombre de Rayleigh
dépendant du diamètre hydraulique Dhla est RaDhla ≥109 .
Les divers paramètres intervenant dans ces modèles sont définis plus précisément par la
suite. L’intérêt du choix de ces deux modèles issus d’un modèle en pression réside dans le fait
que leurs domaines de validité sont différents mais complémentaires. Par là, tous les types
d’écoulement (laminaire, transitoire et turbulent) pouvant apparaître au sein de la lame d’air
ont pu être pris en compte dans le modèle aéraulique développé. Ces modèles de débit
massique ont donc été intégrés au sous-programme de résolution réalisé dans l’environnement
TRNSYS.
De plus, l’effet dynamique du vent sur la lame d’air étant pris en considération dans ce
travail, le terme (III.20) a été ajouté au bilan de conservation de la quantité de mouvement:
79
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Avec Cin et Cout, et Vventin et Vventout respectivement les coefficients de pressions et les
vitesses de vent sur les sections d’entrée et de sortie de la lame d’air.
Afin de tenir compte des effets combinés du vent et du tirage thermique, le terme (III.20) a
de même été intégré aux modèles de débit massique réalisés par divers auteurs tels que
Aboulnaga [Abo’98] et Li et Delsante [Li’01] dans l’étude d’un bâtiment monozone à deux
ouvertures (fenêtres), et par Dascalaki et al [Das’95], Li et al [Li’01] et Brinkworth [Bri’00]
pour un canal d’air incliné ou vertical.
Les coefficients de pression sont déterminés en fonction de la direction du vent et de son
angle d’attaque sur les sections d’ouverture de la lame d’air étudiée (cf. annexe A2.1).
(L ) (
δ =1−γ ⋅ La − L− La
L
) (III.21)
Dans le cas des capteurs solaires à l’étude, l’absorbeur couvre toute la longueur L de la
lame d’air. D’où, le coefficient d’effet cheminée devient:
δ =1−γ (III.22)
Absorbeur
Lame La
d’air du
capteur
solaire
L
Isolant
80
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
γ=
(Tairm −Tfin )
(Tfout −Tfin ) (III.23)
Avec Tairm la température moyenne de l’air dans le canal. Tfin et Tfout sont respectivement les
températures d’air à l’entrée et la sortie de la lame.
Dans un capteur solaire à air, la température de l’air ne variant pas linéairement le long du
canal, le paramètre γ est supérieur à 0.5. Il est dans notre étude supposé égal à 0.75
conformément à Hirunlabh [Hir’99] et Zhai et al [Zha’05] dans l’étude de lames d’air
inclinées. Mais, il peut prendre la valeur 0.74 tel que dans les travaux de Ong et al [Ong’03],
de Bansal et al [Ban’05] et de Mathur et al [Mat’06] dans la modélisation de l’écoulement
d’air en ventilation naturelle dans une cheminée solaire.
Dans cette étape, l’hypothèse de Boussinesq décrite par des auteurs tels que Sacadura
[Sac’93] a été appliquée. Aussi, l’air est supposé incompressible mais dilatable, d’où les
différences de masse volumique sont exprimées en fonction de différences de températures.
La densité du fluide dépendant du coefficient de dilatation de l’air βth (K-1), est donc obtenue
comme suit:
Quant aux pertes de charge considérées le long de la lame d’air, elles se composent de
pertes de charge régulières et de pertes de charge singulières.
Les pertes de charge régulières sont composées essentiellement ici des frottements de l’air
dans la lame. Ainsi, pour un écoulement turbulent, Guiavarch [Gui’03] dans l’étude d’une
lame d’air similaire à celle qui est analysée ici, utilise une équation adaptée à un canal non
lisse et donnant le coefficient de frottement f au niveau de la zone de régime établi dans la
lame. Soit:
f =0.316⋅Re−air1/ 4 (III.25)
En supposant que la zone de régime établi débute à une distance x donnée par x =10
Dhla
environ de l’entrée xo du canal et que la longueur L de la lame est très importante par rapport à
cette distance x, cette expression du coefficient de frottement peut être appliquée à toute la
longueur du capteur solaire.
81
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
( )
f = fo + f1⋅ L + n
f2
Dhla Reair
(III.26)
Ainsi, pour un canal d’air formé de deux plaques planes parallèles, f1 ≈1 , f 2 ≈ 80 , et pour un
écoulement laminaire d’air, fo ≈ 0 et n=1 . En exprimant le nombre de Reynolds en fonction
du débit massique d’air qm et de Slame, l’aire de la section principale de la lame d’air dans
l’équation (III.26), il vient:
( )
f = f1⋅ Dhla + f 2 ⋅
L
µair ⋅Slame
Dhla ⋅qm
(III.27).
Les pertes de charges singulières sont dues dans le cas de la lame d’air étudiée, au
changement de section de passage (élargissement ou rétrécissement de la section) au niveau
des ouvertures de la lame et des lisses métalliques perforées (cf. Figure III.15) disposées à
l’entrée de la lame et tous les 2.5 m le long du canal. Ces lisses réduisant la section de passage
de l’air dans la lame sont assimilées dans nos calculs, à des grilles à 50 %.
Coupe
Lisses perforées longitudinale de
à 50 % la lame d’air
Tableau III.1: Coefficients de pertes de charge singulières existant dans la lame d’air étudiée
Coefficients de pertes de charge (ξ) Valeur (-)
Section d’entrée (ξin) 1
Section de sortie (ξout) 0.5
Grilles à 50 % (ξgrille) 4
Evaluation des équations de débit massique d’air à partir des modèles retenus
Suite au choix des modèles de débit massique correspondant à un canal composé de deux
parois dont l’une reçoit une densité de flux constante et l’autre est isolée, et à la définition des
82
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
paramètres intervenant dans les calculs, nous avons procédé à leur adaptation (passant par
l’application d’un modèle en pression) au cas des lames d’air étudiées et aux divers types
d’écoulement d’air considérés (laminaire et turbulent, ici). Notons que le débit massique d’air
se conservant tout au long du canal, la partie supérieure de la lame d’air située au niveau de la
faîtière du bâtiment (et comportant deux coudes à 90°) (cf. Figure III.13) a pu être négligée
dans les calculs.
Ainsi, pour un écoulement naturel laminaire, l’application du modèle de Brinkworth
aboutit à une équation du troisième degré de la forme (cf. annexe A2.2):
A= K fo + 2⋅ K f23 ⋅ 12 +( f1 + K f67 )⋅ 1
Mvext Mv c S
in (Mvc ⋅S 2 )
out
(III.30)
B = f 2⋅µair ⋅ L (III.31)
Mvc ⋅Sout ⋅D122
C =−[2⋅Mvext ⋅β th ⋅(Tairout −T fin )⋅γ ⋅g⋅L⋅sin(β )+ ρext ⋅(Co ⋅Vvent o2+C7 ⋅Vvent 72 )] (III.32)
Avec, Kfo, Kf23 et Kf67 les coefficients de pertes de charge aux sections définies le long de la
lame, Vvento et Vvent7 les vitesses de vent sur les sections d’entrée et de sortie de la lame et
Ck le coefficient de pression dû au vent sur la section notée k de la lame (cf. annexe A2.2).
La résolution de l’équation (III.29) permet d’obtenir trois solutions possibles pour le débit
massique d’air qm en fonction du discriminant ∆, à savoir :
∆ = B 2 − 4 ⋅ A⋅C (III.33)
qm1 =0 ou qm2 =
(−B+ ∆ ) ou q = (−B− ∆ )
m3 (III.34)
2⋅ A 2⋅ A
Le débit massique d’air étant toujours positif, la solution retenue sera celle donnant une
valeur supérieure ou égale à 0. Le débit massique est supposé nul si cette condition n’est pas
respectée par l’une des trois solutions obtenues.
Pour un écoulement naturel turbulent, le modèle de Hypri [San’98] est appliqué et aboutit
au système d’équations présenté en annexe A2.3. L’équation générale à résoudre est cette
fois, de la forme:
83
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
[ (
h
( ))]
A= f ⋅ L + (1+ K fin )⋅ Sout +1 ⋅ 1
Sin 2
(III.36)
B =−[(Sout ⋅Mvc ) ⋅(δ ⋅(Tairout −T fin )⋅g ⋅L⋅βth ⋅sin(β )+ (C1⋅Vvent 12−C2 ⋅Vvent 22 ))]
2
(III.37)
Suite à l’observation des transferts thermiques par convection naturelle et forcée et des
phénomènes aérauliques dans le canal d’air en sous-face des modules PV, les transferts
radiatifs au niveau de la lame d’air confinée dans la nervure ont été analysés.
Circulation
d’air
Isolants
Phénomènes thermiques (radiation)
au niveau de la nervure
84
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Dans ce sens, pour chaque prototype, les bilans radiatifs ainsi que les paramètres
intervenant dans les équations obtenues sont explicités en distinguant les deux domaines de
longueur d’onde.
Les divers bilans radiatifs effectués à la suite de cette étape ont été intégrés à un sous-
programme de calcul de transferts radiatifs sous le logiciel TRNSYS (cf. annexe A2.10).
J i =ε i ⋅M io + ρi ⋅Ei (III.39)
Cette radiosité Ji est la somme du flux émis et du flux réfléchi par unité de surface.
Avec Ei, l’éclairement de la surface Si, ρi la réflectivité de la surface Si, εi l’émissivité de la
surface Si et Moi l’émittance totale du corps noir de température Tsi, donnée par:
M io =σ ⋅TSi4 (III.40)
Puis, les flux nets en courtes (CLO) et en grandes (GLO) longueurs d’onde sont
déterminés. Le flux net Φinet échangé par une surface Si à la température Tsi est la différence
entre le flux émis par celle-ci et le flux en provenance de l’environnement absorbé par cette
surface, pour un domaine de longueur d’onde donné (cf. Figure III.17). Soit:
85
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Flux émis ( ε i ⋅M io )
Surface Si
Eclairement absorbé provenant
de l’environnement ( α i ⋅ Ei )
La détermination de l’éclairement reçu par les diverses parois de la lame d’air confinée
dans la nervure nécessite la prise en compte des réflexions et absorptions successives du
rayonnement en CLO et en GLO par celles-ci (cf. Figure III.18). Cet éclairement représente
ainsi, la somme des éclairements reçus directement ou suite à des multiples réflexions par une
surface. Par là, en courtes longueurs d’onde (soit, pour 0 <λ ≤2.5µm ), l’éclairement reçu par
une surface Si entourée de surfaces Sj est obtenue par l’équation:
Où, Fij (et Fji) est le facteur de forme entre les surfaces Si et Sj et Eoi,CLO l’éclairement
primaire reçu par Si correspondant au rayonnement solaire ou à un flux externe reçu par les
parois en présence, par unité de surface. Notons que la démarche employée pour la
détermination des propriétés optiques des surfaces vitrées, des facteurs de forme entre celles-
ci et des éclairements primaires est explicitée aux paragraphes III.3.1.2 et III.3.1.3. D’après la
relation de réciprocité des facteurs de forme ( Si ⋅Fij = S j ⋅Fji ), l’équation (III.43) devient:
Rayonnement collimaté
CLO (Eoi,CLO)
Surface Si Flux émis (GLO)
Surface Sj
Rayonnement
diffus GLO
ρi ⋅Ei,CLO
De même, pour les grandes longueurs d’onde ( λ >2.5µm ), les éclairements reçus par
chacune des surfaces sont obtenus comme suit:
86
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Enfin, le bilan radiatif global, somme des flux nets en courtes (CLO) et en grandes (GLO)
longueurs d’onde est obtenu à partir de l’équation (III.45), avec αi,CLO,λ (αi,GLO,λ) et εi,CLO,λ
(εi,GLO,λ) les coefficients d’absorption et d’émission de la surface Si en courtes (grandes)
longueurs d’onde.
2.5 +∞ 2.5 +∞
ϕinet = ∫ ε i,CLO,λ ⋅M io ⋅dλ + ∫ ε i,GLO,λ ⋅M io ⋅dλ − ∫ α i,CLO,λ ⋅Eiλ ⋅dλ −∫ αi,GLO,λ ⋅Eiλ ⋅dλ (III.45)
0 2.5 0 2.5
En posant que l’émittance Moi de la surface Si est nulle en CLO, le bilan radiatif global
donné par l’équation (III.45) devient après simplification:
Gdirect
Surface Si (rayonnement
collimaté)
Gdiffus
(rayonnement
diffus)
Le rayonnement solaire diffus est supposé isotrope dans la journée, dans l’ensemble de ce
travail de thèse. Ainsi, ses composantes verticales (Gdiffusv) et horizontales (Gdiffush) sont
supposées identiques, soit:
87
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Pour une surface Si définie par sa normale, le rayonnement solaire collimaté (ou direct) est
évalué à partir du rayonnement solaire direct horizontal (Gdirecth) et de l’angle d’incidence θ
du rayonnement solaire direct sur la paroi. Il est donné par l’équation (III.48). Cet angle
d’incidence est fonction de la hauteur (hs) et de l’azimut (a) du soleil, de l’inclinaison (β) et
de l’azimut (asurf) de la surface Si, et est déterminé à partir de l’équation (III.49). Soient:
hs
asurf
a
+
Sud Projection du
- rayon sur le plan
des orientations
ri = Séclairée (III.50)
Si
Séclairée est l’aire de la surface Si recevant un rayonnement solaire global. Aussi, l’équation du
rayonnement solaire global est de la forme:
88
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Normale à la + -
plage plane Arêtes à l’ombre
Circulation
d’air
Figure III.21: Exemples de zones éclairées et à l'ombre sur une coupe de la nervure (sans tube d'eau)
Dans le cas des deux prototypes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide étudiés, la
nervure étant recouverte d’une couche de verre, la transmittivité du verre a été prise en
compte dans le calcul des composantes diffuses et directes du rayonnement solaire global
(éclairement primaire) reçu par les surfaces de la nervure considérées opaques, à savoir
l’absorbeur et les deux parois latérales réfléchissantes (cf. annexe A2.7).
Ces ratios ont été intégrés au sous-programme de calcul du bilan radiatif au niveau des
nervures des deux prototypes bi-fluides. Les critères suivants ont été pour cela, vérifiés:
l’heure (jour ou nuit) de la simulation, la position du soleil par rapport à la surface (soit
l’azimut relatif donné par la différence a-asurf) et l’angle d’incidence du rayonnement solaire
direct sur le capteur solaire.
Cette différenciation des composantes diffuses et directes du rayonnement solaire global a
un impact important sur la modélisation des transferts radiatifs. En effet, en ce qui concerne la
paroi semi-transparente de la lame d’air confinée, elle nous a amené à définir des coefficients
optiques (absorptivité, transmittivité et réflectivité) différents en ce qui concerne le flux
solaire direct et le flux solaire diffus, tel que supposé dans la plupart des travaux recensés
dans la littérature. Ces coefficients peuvent être calculés à partir des lois de Fresnel tel que
Tsilingiris [Tsi’98] en 1998 ou Zondag [Zon’03] en 2003, des équations plus ou moins
complexes données par des auteurs tels que Duffie et Beckman [Duf’91] en 1991 ou des
données du fabricant.
Choix et hypothèses faites sur les propriétés optiques du vitrage
Bien que diverses équations permettant l’estimation des paramètres optiques soient
adaptées au vitrage étudié dans le cadre de ce travail, les équations présentées par Roux en
1984 [Rou’84] ont été retenues, car elles permettent d’allier la précision et la rapidité de
calcul, compte tenu du nombre important de phénomènes (thermiques, aérauliques et relatifs à
la conversion électrique) à prendre en compte en finalité lors de la résolution numérique du
modèle. Les coefficients optiques (absorptivité, réflectivité et transmittivité) correspondant au
flux solaire direct dépendent de l’angle d’incidence θ du rayonnement et de leurs valeurs à
89
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
Tableau III.2: Propriétés optiques du vitrage selon le type de rayonnement solaire (direct ou diffus)
Coefficient optique du Flux solaire collimaté Flux solaire diffus
vitrage
Absorptivité (α) α direct =α o , pour tout θ α diffus =1.12⋅α o −0.175⋅α o2
Réflectivité (ρ) ρdirect =1−α direct −τ direct ρdiffus =1−α diffus −τ diffus
Où, αo est le coefficient d’absorption CLO du flux solaire direct à incidence normale sur le
vitrage. αdirect et αdiffus sont les coefficients d’absorption du flux direct et du flux diffus.
τo est le coefficient de transmission CLO du flux solaire direct à incidence normale sur le
vitrage. τdirect et τdiffus sont les coefficients de transmission CLO du flux direct et du flux diffus.
La détermination des bilans radiatifs fait intervenir, en plus des coefficients optiques des
parois du canal, les facteurs de forme entre celles-ci dont le calcul est présenté dans le
paragraphe suivant.
∑F =1
j =1
ij (III.53)
De plus, une méthode géométrique appelée méthode de la sphère de rayon unitaire permet
le calcul des facteurs de forme (cf. Figure III.22). Elle consiste à définir des relations entre les
90
III. MODELISATION SOUS TRNSYS
parois à étudier en réalisant des projections successives de ces surfaces (par exemple la
surface dS2 sur la Figure III.22) sur une demi-sphère de rayon unité centrée sur l’une des
surfaces (dS1 sur la Figure III.22) et sur la base de cette demi-sphère. Les facteurs de forme
sont déduits de l’intégration parfois peu aisée des équations déterminées.
Figure III.22: Projection de dS2 sur la demi-sphère de rayon unité centré sur dS1 et sur sa base
Avec:
F1PR =
(S1+ SPR −SRQ )
2⋅S1
et F1QS =
(S1+ SQS −SPS ) , d’où,
2⋅S1
( )
F12 = 1 ⋅ S RQ + S PS − S PR + SQS (III.55).
S1