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Problèmes de Mathématiques

P∞ 1
Une méthode de calcul de la somme des 2
k=1 n

Énoncé

P∞ 1
Une méthode de calcul de la somme des 2
k=1 n

1
Pour tout entier naturel n, on définit le polynôme Qn = ((X + i)n+1 − (X − i)n+1 ).
2i
1. (a) Déterminer le degré de Qn . [ S ]
X r
(b) Montrer que : ∀ r ∈ IN, Q2r = (−1)p C 2p+1
2r+1 X
2r−2p
. [S]
p=0

2. (a) Déterminer les racines de Qn . Montrer que ces racines sont réelles. [ S ]
(b) En déduire la décomposition de Qn en facteurs irréductibles dans IR[X]. [ S ]
r 
Y kπ 
(c) Prouver que : ∀ r ∈ IN, Q2r = (2r + 1) X2 − cotan 2 . [S]
k=1
2r + 1
r r
X kπ r(2r − 1) X 1 2r(r + 1)
(d) En déduire cotan 2 = , puis = . [S]
2r + 1 3 kπ 3
k=1 k=1 sin2
2r + 1
π 1 1
3. (a) Montrer que : ∀ x ∈]0, [, cotan 2 x < 2 < . [S]
2 x sin2 x
r r
X 1 X 1
(b) En déduire un encadrement de  kπ 2 , puis la valeur de rlim . [S]
k=1
→∞
k=1
k2
2r + 1

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P∞ 1
Une méthode de calcul de la somme des 2
k=1 n

Corrigé

Corrigé du problème

1. (a) En masquant dans le développement les monômes de degré inférieur ou égal à n − 1 :


1  n+1 
Qn = (X + (n + 1)iX n + · · ·) − (X n+1 − (n + 1)iX n + · · ·) = (n + 1)X n + · · ·
2i
On voit donc que Qn est de degré n et que son coefficient dominant est n + 1. [ Q ]
(b) Soit r un entier naturel. On développe (X ± i)2r+1 par la formule du binôme :
2r+1 2r+1
1 X k k 2r+1−k
X k
k 2r+1−k

Q2r = C i X − C 2r+1 (−i) X
2i k=0 2r+1 k=0
2r+1
1 X k
= C (ik − (−i)k )X 2r+1−k
2i k=0 2r+1

Le terme d’indice k de cette somme est nul si k est pair. On peut donc se limiter à
k impair et poser k = 2p + 1, avec 0 ≤ p ≤ r. On en déduit :
r r
1 X 2p+1 2p+1 2r−2p X 2p+1
Q2r = C 2i X = C 2r+1 (−1)p X 2r−2p
2i p=0 2r+1 p=0

[Q]
2. (a) Soit α un nombre complexe.
α est un zéro de Qn ⇔ (α + i)n+1 = (α − i)n+1
 α + i n+1
⇔ = 1 (α = i n’est pas solution : on peut diviser par α − i)
α−i
α+i 2ikπ
⇔ ∃ k ∈ {0, . . . , n}, = exp (racines (n + 1)iièmes de l’unité)
α−i n+1
 2ikπ   2ikπ 
⇔ ∃ k ∈ {1, . . . , n}, α exp − 1 = i exp +1 (k = 0 exclu)
n+1 n+1
kπ kπ
⇔ ∃ k ∈ {1, . . . , n}, 2iα sin = 2i cos
n+1 n+1

⇔ ∃ k ∈ {1, . . . , n}, α = cotan
n+1
L’application x 7→ cotan x est injective (strictement décroissante) sur ]0, π[.

On en déduit que les xk = cotan n+1 forment une suite strictement décroissante.
On a ainsi trouvé n racines distinctes pour Qn , dont on sait qu’il est de degré n.
On a donc trouvé toutes les racines de Qn . Elles sont réelles et de multiplicité 1.
[Q]

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Une méthode de calcul de la somme des 2
k=1 n

Corrigé

(b) Avec ce qui précède et sachant que le coefficient dominant de Qn est n + 1, la


décomposition en facteurs irréductibles de Qn dans IR[X] est :
n 
Y kπ 
Qn = (n + 1) X − cotan
k=1
n+1

[Q]
2r 
Y kπ 
(c) D’après ce qui précède, on a Q2r = (2r + 1) X − cotan .
k=1
2r + 1
On sépare en deux produits, l’un pour k ≤ r, l’autre pour k > r. On trouve :
r  2r
Y kπ  Y  kπ 
Q2r = (2r + 1) X − cotan X − cotan
k=1
2r + 1 k=r+1 2r + 1

On effectue un changement d’indice dans le deuxième produit (k = 2r + 1 − j) :


r  r
Y kπ  Y (2r + 1 − j)π 
Q2r = (2r + 1) X − cotan X − cotan
k=1
2r + 1 j=1 2r + 1

 (2r + 1 − j)π   jπ  jπ
On observe que : cotan = cotan π − = − cotan .
2r + 1 2r + 1 2r + 1
On revient à la variable muette k et on combine les deux produits :
r  r
Y kπ  Y kπ 
Q2r = (2r + 1) X − cotan X + cotan
k=1
2r + 1 k=1 2r + 1
r 
Y kπ 
= (2r + 1) X − cotan 2
k=1
2r + 1

[Q]
(d) Les résultats de 1-b et 2-c, en posant Y = X 2 deviennent :
r r 
X 2p+1 p r−p
Y kπ 
C 2r+1 (−1) Y = (2r + 1) Y − cotan 2
p=0 k=1
2r + 1

On développe en masquant les termes de degré inférieur à r − 1 :


r
X (2r+1)(2r)(2r−1) r−1
C 2p+1 p r−p
2r+1 (−1) Y = (2r + 1)Y r − 6 Y + ···
p=0
r  r
Y kπ  2

r r−1
X kπ 
(2r + 1) Y − cotan = (2r + 1) Y − Y cotan 2 + ···
k=1
2r + 1 k=1
2r + 1

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Corrigé

r
X kπ r(2r − 1)
En identifiant les termes de degré r − 1, on obtient : cotan 2 = .
k=1
2r + 1 3
1
D’autre part, pour x 6= kπ, on a cotan 2 x = − 1.
sin2 x
On en déduit :
r r 
X 1 X kπ  r(2r − 1) 2r(r + 1)
= 1 + cotan 2 = +r =
kπ 2r + 1 3 3
k=1 sin2 k=1
2r + 1
[Q]
i h 1 1
3. (a) Sur 0, π2 , on a 0 < sin x < x donc 2 < .
x sin2 x
1
On a également 0 < x < tan x donc 0 < cotan x < .
x
1 1
Ainsi on a la double inégalité : cotan 2 x < 2 < [Q]
x sin2 x
kπ i h
(b) On observe que pour tout k de {1, . . . , r}, on a : ∈ 0, π2 .
2r + 1
D’après la question précédente, on a donc la double inégalité :
r r r
X kπ X 1 X 1
cotan 2 <  kπ 2 <
2r + 1 k=1 kπ
k=1 k=1 sin2
2r + 1 2r + 1
Compte tenu des résultats de la question 2-d, cela s’écrit :
r
r(2r − 1) X 1 2r(r + 1)
<  kπ 2 <
3 k=1
3
2r + 1
r
r(2r − 1) π2 X 1 2r(r + 1) π2
Ou encore : < <
3 (2r + 1)2 k=1
k2 3 (2r + 1)2
r(2r − 1) π2 2r(r + 1) π2 π2
On constate que lim = lim = .
r→+∞ 3 (2r + 1)2 r→+∞ 3 (2r + 1)2 6
∞ r
X 1 X 1 π2
On en déduit = lim = . [Q]
k=1
k 2 r→+∞ k=1 k 2 6

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