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RAPPEL
DU
PROGRAMME
sources de l’Histoire » et les pages « Histoire
des Arts » consacrées au théâtre à Athènes. Les
– La participation du citoyen aux institutions et réformes de Clisthène, en 508-507 avant J.-C,
à la vie de la cité : fondement de la démocratie amorcent un processus qui mène dans le cours
athénienne. du Ve siècle avant J.-C. à l’avènement de la
– La démocratie vue et discutée par les démocratie athénienne. Il remplace alors les
Athéniens. quatre tribus préexistantes par dix tribus de
citoyens athéniens. Ces dix tribus, regroupant
des circonscriptions prises dans chacune des
Objectif
et
problématiques
trois régions géographiques de l’Attique : la
du
chapitre
ville, la côte et l’intérieur, constituent, bien
Le premier objectif du chapitre est d’étudier la plus que les réformes de Solon, les bases de la
participation du citoyen aux institutions et à la future démocratie en unifiant l’Attique « par
vie de la cité, considérée comme un fondement désir de mélanger (les Athéniens) afin qu’un
de la démocratie athénienne. plus grand nombre jouît des droits civiques »
La première étude (p. 42-43) dresse un tableau (Aristote, Constitution d’Athènes). En rendant
de la population athénienne et montre que la tous les citoyens égaux devant la loi, une loi
citoyenneté, autorisant seule la participation à qui désormais serait l’expression de la volonté
la vie politique, ne concerne qu’une minorité du démos entier, il crée les conditions qui vont
des habitants de l’Attique et se ferme à partir permettre à la démocratie de naître. Dans la
du milieu du Ve siècle. L’étude p. 44-45 est Constitution d’Athènes, Aristote affirme que
consacrée au « métier de citoyen ». Elle permet Clisthène a « remis l’État à la multitude ».
d’appréhender la participation du citoyen à la La démocratie est le résultat d’une construc-
vie de la cité en matière militaire, religieuse et tion lente, faite de réformes successives. Après
politique. À Athènes, aux Ve et IVe siècles Solon et Clisthène en effet, la démocratie
av. J.-C., être citoyen ne signifie pas seulement n’aurait pas eu autant d’éclat au Ve siècle sans
faire partie d’une entité « nationale », mais les mesures d’Ephialtès et la politique de
aussi participer à une vie commune que ce soit Périclès par exemple.
sur le plan politique, par la prise de décisions Le chapitre 2 invite à étudier comment la
impliquant l’ensemble de la communauté, sur démocratie est vue et discutée par les Athé-
le plan militaire, par la défense de cette même niens. Il s’agit ici de montrer que le régime
communauté contre toute attaque extérieure, et n’est pas figé, se cherche et suscite des débats
enfin sur le plan religieux. Les citoyens permanents : entre démocratie et oligarchie et à
athéniens bénéficient d’un statut privilégié l’intérieur de la conception même de la
mais doivent en retour se soumettre, dans ces démocratie entre égalité ou mérite, liberté ou
trois domaines, à un certain nombre d’obli- discipline, participation de tous ou respect des
gations. Si tous les citoyens sont égaux devant compétences, élection ou tirage au sort…
la loi, nous verrons que riches et pauvres n’ont L’Assemblée est le lieu de ces débats dont les
pas toujours les mêmes droits et devoirs. philosophes, les auteurs dramatiques, les
L’étude p. 46-47 est consacrée au fonction- historiens de l’époque se font également
nement du régime athénien et aux débats qu’il l’écho. Les pages consacrées au théâtre (p. 50-
soulève. Elle est complétée par les pages « aux 51) illustrent à la fois la participation des
citoyens à la vie de la cité et les débats suscités
POLITIQUE
• BASLEZ (M.-F.), Histoire politique du monde Ouverture
grec antique, Armand Colin, coll. « Fac ›
MANUEL
PAGES
38-‐39
Histoire », 3e éd., Paris, 2004.
• BERTRAND (J.M.), Cités et royaumes du Ces documents illustrent deux des grands
monde grec : espace et politique, Hachette, domaines dans lesquels le citoyen peut et doit
Paris, 1992. s’employer à servir la cité d’Athènes : le
• LORAUX (N.), L’invention d’Athènes, Payot, domaine politique et le domaine militaire.
Paris, 1993.
• MOSSE (C.), Les institutions politiques de la
Grèce classique, Armand Colin, coll. « Cursus •
Document
1.
La
Pnyx,
siège
de
l’Assemblée
des
citoyens
athéniens
Histoire », 6e éd., Paris, 1999.
• MOSSE (C.), Histoire d’une démocratie : Cette photographie est une vue de la Pnyx,
Athènes, Le Seuil, coll « Points Histoire », depuis l’ouest. On aperçoit, à droite, la tribune
Paris, 1992. où les orateurs prennent la parole et, à
• MOSSE (C.), Le citoyen dans la Grèce l’arrière-plan, l’Acropole. La colline de la
antique, Nathan, coll. « 128 », Paris, 1993. Pnyx est le lieu de réunion habituel de
• WATTEL (O.), La politique dans l’Antiquité l’Ecclésia depuis Clisthène, en raison de
grecque, Armand Colin, coll. « Cursus », l’encombrement de l’Agora. Située à l’ouest de
Paris, 1999. l’Acropole (doc 2 p. 55), elle a la forme d’un
vaste terre-plein ouvert en éventail (160°
CULTURE
ET
RELIGION
environ) à partir d’une tribune à degrés.
• BASLEZ (M.-F.), Les sources littéraires de L’Ecclésia regroupe tous les citoyens
l’histoire grecque, Armand Colin, coll. « U », athéniens. L’Assemblée, réunion du peuple
Paris, 2003. souverain, est toute puissante et compétente
dans de multiples domaines : politique
Objectif
et
problématique
du
chapitre
plus vraiment de pouvoir décisionnaire alors
que l’empereur se conduit en monarque. Ce
Ce troisième chapitre obligatoire s’inscrit dans
qui est vrai pour les élites l’est aussi pour les
le thème 2 libellé « L’invention de la
citoyens ordinaires qui ne participent plus à la
citoyenneté dans le monde antique » auquel le
vie politique, ainsi leurs assemblées, les
professeur peut consacrer 7 à 8h. Il se place
comices, ne sont plus réunies.
après le chapitre « Citoyenneté et démocratie à
Athènes » et permet donc de confronter deux
Bibliographie
conceptions distinctes de la citoyenneté. À
Athènes la conception de la citoyenneté est très LIVRES
ET
REVUES
restrictive et fermée puisqu’elle exclut une • NICOLET (Claude), BERTRAND (Jean-Marie),
grande partie du corps social ; elle est fondée NONY (Daniel), Citoyen dans l’Antiquité, La
cependant sur le principe d’égalité entre les documentation photographique, n°8001,
citoyens. À Rome, la citoyenneté est conçue de février 1988.
façon plus ouverte ce qui lui permet de jouer • BADEL (C.), Lire l’Antiquité, Méditerranée,
un rôle d’intégration des populations conquises Chine, Inde, Documentation photographique,
à l’Empire. La citoyenneté romaine devient un septembre-octobre 2009.
élément fédérateur entre des populations très • LE ROUX (P.), Le haut Empire romain en
différentes d’un empire de plus de 70 millions Occident, Nouvelle histoire de l’Antiquité-8,
de personnes et étendu à 3 millions de km². Seuil, Points histoire février 1998.
L’intégration des peuples conquis se fait par • INGLEBERT (H.) (dir), Histoire de la
extension progressive de la citoyenneté : civilisation romaine, Nouvelle Clio, PUF,
d’abord réservée aux seuls habitants de Rome, Paris, 2005.
elle est en 89 av. J.-C., à l’issue de la guerre • L’histoire, n°180, septembre 1994 Cl. Nicolet
sociale, étendue aux Italiens. Les habitants des « Heureux les citoyens romains ! »
colonies et des municipes l’obtiennent aussi ; TDC Rome au temps de l’Empire, n° 966, 15
la constitution antonnine en 212 av. J.-C. qui décembre 2008
l’octroie à tous les habitants de l’Empire est • GRIMAL (P.), L’Empire romain, Le livre de
donc l’aboutissement d’une longue évolution. poche, 1993.
Cette extension progressive ne va ce pendant • BRIAND-PONSART (C.), L’Empire romain
pas avec une égalité de tous les citoyens ; la d’Auguste à Domitien, Campus, Colin, 2009.
société romaine est foncièrement inégalitaire et Salles C., L’Antiquité romaine des origines à
très hiérarchisée. Les distinctions entre la chute de l’Empire, Larousse, 2002.
citoyens romains se font en fonction de leur
fortune et de l’exercice ou non de fonctions au SITES
INTERNET
service de l’État et de l’empereur ; la couche • Site : Memo, le site de l’histoire
supérieure est donc peu nombreuse, soit • Site du British Museum (Londres) :
200 000 hommes sur 50 à 70 millions de http://www.britishmuseum.org
personnes habitants l’Empire. • Pour les textes originaux
Sous l’Empire, le pouvoir appartient à l’empe- http://www.educnet.education.fr
reur qui l’exerce avec ses conseillers ce qui
vide progressivement les magistratures répu- MUSEES
A
VISITER
blicaines de leur fonction politique. Les • Musée du Louvre à Paris, département des
magistrats n’exercent plus que des fonctions Antiquités grecques et romaines
administratives et le sénat s’il est consulté n’a (http://www.louvre.fr)
Histoire
des
arts
2.
Décrivez
l’arc
de
Saintes
et
comparez-‐le
à
celui
de
Titus
à
Rome.
Est-‐il
caractéristique
de
L’arc
de
Saintes,
une
trace
de
la
l’architecture
romaine
?
romanisation
de
la
Gaule
L’arc de triomphe comme celui de Titus à
Rome est une structure inventée à l’époque
›
MANUEL
PAGES
16-‐17
romaine composée de deux piédroits reliés par
Érigé probablement vers 18-19 après J.-C. sur une voûte en plein cintre (baie) qui supportent
le pont romain permettant à la voie d’Agrippa un entablement. Cet entablement est lui-même
(Lyon-Saintes), de franchir la Charente, l’arc surmonté de l’attique, couronnement horizon-
de Saintes a été déplacé de 1843 à 1851, et tal qui supporte des statues. L’arc de triomphe
reconstruit sur la rive droite. Il est dédié à la de Titus est le plus ancien conservé à Rome. Il
famille impériale des Julio-claudiens. Alors a été construit par Domitien en 81 ap. J.-C. Il
qu’à l’origine, l’arc de triomphe était un évoque la répression de la révolte des juifs en
monument érigé en liaison avec des conquêtes Palestine et l’occupation de Jérusalem par
militaires et le lieu d’un rite de purification Vespasien et son fils Titus en 71 ap. J.-
lors de l’entrée solennelle des armées qui C. L’arc de Saintes diffère de l’arc de Titus par
passaient sous l’arche, celui de Saintes n’est sa structure en deux baies assez exceptionnelle.
qu’un arc routier marquant l’entrée de la ville
et le passage du fleuve. Il a été construit aux 3.
Par
qui
ce
monument
a-‐t-‐il
été
érigé
à
Saintes
?
frais d’un riche notable, Caius Julius Rufus, Montrez
l’intégration
progressive
de
la
famille
à
citoyen romain d’origine gauloise qui a aussi la
citoyenneté
romaine.
assumé les frais de l’amphithéâtre de Lyon. Il Ce monument a été érigé par Caius Julius
est érigé au moment où la ville de Saintes Rufus, un citoyen romain d’origine gauloise.
devient capitale de l’Aquitaine et s’embellit de Sa famille s’est progressivement romanisée ce
monuments sur le modèle de Rome (thermes, dont témoigne l’usage des noms sur 4 géné-
amphithéâtre par exemple). rations. L’arrière-grand-père porte un nom
strictement gaulois, romanisé par le grand
L’arc de Saintes est d’une taille imposante : père. Celui-ci, le premier à utiliser les tria
15.9 m de longueur, 3.90 m d’épaisseur et nomina, a sans doute obtenu la citoyenneté de
14.70 de hauteur. Cette masse est percée de Jules César. Il garde cependant en partie son
deux baies de 9.70 m permettant la circulation nom gaulois. Le nom gaulois est abandonné
dans les deux sens. Les trois piédroits des complètement par le père et par son fils le
arches ont un socle démembré par de hautes donateur de l’arc, Caius Julius Rufus, qui
bases de pilastres. Au-dessus, les pilastres occupe des fonctions politique et religieuse au
correspondants sont cannelés et portent des service de Rome (préfet des ouvriers, prêtre de
chapiteaux qui soutiennent un entablement l’autel du confluent).
corinthien. L’étage des voutes est décoré aux
angles de colonnes cannelées et engagées aux
deux tiers, qui portent des chapiteaux com-
posites. Il est couronné par un entablement
dont la frise porte le nom du donateur. Sur
l’attique qui couronne l’arc se trouvent trois
inscriptions, les titulatures de l’empereur
Tibère, de son fils Drusus et de son neveu
Germanicus. Cet attique servait de base à trois
statues des empereurs.
4
La
chrétienté
médiévale
›
MANUEL
PAGES
86
À
109
L’essentiel
sur
l’ordre
cistercien
•
Document
2.
Extraits
de
la
règle
bénédictine
C’est un ordre monastique chrétien réformé, Une règle est un texte qui définit et organise la
dont l’origine remonte à la fondation de vie des moines dans ses moindres détails
l'abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en (repas, heure de travail, de prière, repas, etc.).
1098. Il joue un rôle très important dans De très nombreuses règles ont existé dans toute
l’histoire religieuse du royaume de France au la chrétienté ; l’une des plus suivies, parce que
XIIe siècle et s’impose dans tout l’Occident l’une des plus mesurées, était celle rédigée par
chrétien. Il doit son considérable Benoît de Nursie (480 ou 490-547 ap. J.-C.) La
développement à Bernard de Clairvaux (1090- règle bénédictine, qui préconise la modération,
1153) : si cet homme écouté des puissants le silence, l’austérité et la douceur, est reprise
n’est pas le fondateur de l’ordre, il en est le par Benoît d’Aniane et imposée dans tous les
maître spirituel, celui qui assure le monastères carolingiens à partir de 816, au
rayonnement durable de l’ordre. nom de l’unité religieuse de l’Empire qui
souciait l’empereur Louis le Pieux autant que
Ce nouvel ordre restaure la règle bénédictine et
Charlemagne, son père et prédécesseur. C’est
promeut une plus grande ascèse ; les moines
ainsi que la règle bénédictine est progressi-
travaillent beaucoup (en témoignent les
vement adoptée par les monastères qui
bâtiments construits dans les abbayes) et la
suivaient d’autres règles.
liturgie est également profondément révisée
pour permettre une spiritualité plus exigeante. •
Document
3.
La
salle
capitulaire.
L’ordre cistercien exerce une influence de Cette photographie illustre l’un des lieux les
premier plan dans les domaines intellectuel ou plus importants de l’abbaye, la salle où les
économique ainsi que dans le domaine des arts moines se réunissent en présence de l’abbé. On
et de la spiritualité. y distingue les principales caractéristiques de
Les caractéristiques principales de la vie du l’art cistercien, sobre et épuré (Bernard de
Choix
des
documents
•
Document
3.
La
nef
et
le
chœur
La
photographie
doit
permettre
de
rappeler
•
Document
1.
Plan
de
la
ville
les
grandes
caractéristiques
stylistiques
du
Il rappelle que les villes médiévales sont
gothique
mais
elle
peut
aussi
permettre
de
souvent entourées de murailles pour se
souligner
la
grande
unité
et
l’harmonie
du
protéger et se défendre face à l’arrivée
d’éventuels ennemis ; on voit par ailleurs à bâtiment
dont
les
voûtes
s’élèvent
à
37,5
l’intérieur des murailles, qui enserrent le cours mètres
et
dont
la
nef
centrale
mesure
16,4
de l’Eure, les différents lieux de pouvoir de la m
de
large.
On
retrouve
l’étagement
à
trois
ville. Le pouvoir de l’évêque se concentre dans niveaux
typique
du
XIIIe
siècle
:
alors
que
le quartier de la cathédrale, celui du comte sur des
grandes
arcades
rythment
le
rez-‐de-‐
le quartier du château comtal. Le plan peut chaussée,
l’on
trouve
ensuite
un
triforium3
et
de
grandes
fenêtres
hautes.
2
L’abbé Suger, faisant reconstruire la basilique de
Saint-Denis dans la première moitié du XIIe s., est
longtemps passé pour celui qui aurait fait naître
l’art gothique dans le royaume de France ; les 3
Triforium
: ouverture par laquelle la galerie
historiens d’art actuels lui trouvent plutôt des ménagée au-dessus des bas-côtés d'une église
racines picardes et normandes cependant. s'ouvre sur l'intérieur.
4.
Montrez
que
la
fête
rassemble
la
communauté
•
Document
2.
La
pratique
de
l’assolement
villageoise.
Ce schéma, déjà vu sans doute au collège, doit
Hommes (à gauche) et femmes (à droite) rappeler le fonctionnement de l’assolement,
participent à cette fête ; un seigneur ou un cette pratique culturale consistant à diviser les
chevalier (monté à cheval) y participe aussi, terres arables en plusieurs parcelles – ou soles
peut-être même des moines (en marron). – qui sont soumises à une rotation des cultures
dans le but d’améliorer les rendements. La
5.
En
quoi
l’église
est-‐elle
un
bâtiment
important
pratique de l’assolement biennal ou triennal,
pour
la
sociabilité
villageoise
?
d’abord timide, connut un franc succès au
L’église en tant que bâtiment est l’objet du XIIIe siècle. Les paysans adoptèrent cette
litige, ce qui prouve son importance au cœur technique en observant puis en imitant
de la société villageoise : qui doit financer sa quelques précurseurs qui avaient le souci
reconstruction ? L’importance de l’église est d’améliorer le rendement de la terre.
évoquée aussi par le rappel du droit de refuge
qu’elle procure aux villageois (« se protéger •
Document
3.
Travaux
collectifs
dans
les
champs
là »). Les paysans négocient avec l’abbaye le Les travaux des champs figurent parmi les
coût des réparations et la protection offerte par scènes les plus représentées au Moyen Âge.
l’institution religieuse contre le seigneur. Cette miniature a été retenue car elle repré-
sente non seulement des hommes mais aussi
Bilan
une femme au travail.
Paragraphe 1 : le village, une communauté •
Document
4.
Les
biens
de
quelques
villageois
à
d’habitants hiérarchisée et encadrée par la
fin
du
XIIIe
siècle
l’Église et le seigneur Élève de Marc Boch, spécialiste de la
Paragraphe 2 : le village, un lieu où se déploie paysannerie et de la féodalité, Robert Fossier a
une sociabilité spécifique écrit et publié une œuvre majeure (sa thèse), Le
Moyen Âge en Picardie, de laquelle est extrait
cet inventaire. D’une richesse inestimable pour
Étude
qui veut se livrer à l’histoire culturelle (l’his-
toire des mentalités disait-on jadis), les inven-
Le
village
médiéval,
un
lieu
de
travail
taires sont des sources fort prisées par les
historiens.
›
MANUEL
PAGES
118-‐119
RAPPEL
DU
PROGRAMME
par les Européens, et, par là, se transforment
mutuellement.
La problématique doit donc inciter les élèves à
La question traite des contacts des Européens comprendre pourquoi et comment les Euro-
avec d'autres mondes et de l'élargissement de péens partent à la découverte du monde, et le
leurs horizons géographiques. modifient profondément. Mais une telle his-
• En prenant appui sur une étude obligatoire : toire des XVe et XVIe siècles ne peut être com-
– de Constantinople à Istanbul : un lieu prise comme une simple conquête du monde
de contacts entre différentes cultures par les Européens : ce serait en proposer une
et religions (chrétiennes, musulmane, vision erronée et paradoxale. Par exemple,
juive) ; comment concilier, dans ce cadre, l’image
• Sur une étude choisie parmi les deux d’une Europe triomphante en Amérique mais
suivantes : menacée, en Méditerranée, par l’empire
– un navigateur européen et ses ottoman ?
voyages de découverte ; Pour éviter cet écueil, il faut d’abord inscrire
– un grand port européen ; cette histoire dans des temporalités différentes,
• Et sur une autre étude choisie parmi les qu’il faut articuler pour en comprendre
deux suivantes : l’importance. Ainsi, pour comprendre les
– une cité précolombienne confrontée à voyages de Colomb ou Gama, il faut les
la conquête et à la colonisation replacer dans le temps beaucoup plus long de
européenne ; l’Europe chrétienne. La volonté de convertir
– Pékin : une cité interdite ? les peuples à la foi chrétienne et l’esprit de
croisade sont anciens. Ils sont exacerbés par les
difficultés à contenir, à l’est de la
Objectifs
et
problématique
Méditerranée, l’avance de l’Empire ottoman.
du
chapitre La prise de Constantinople par les Ottomans en
Ce chapitre vise avant tout à faire comprendre 1453 accentue le sentiment d’une menace
aux élèves que les XVe et XVIe siècles musulmane, et d’une nécessité à étendre le
constituent une période de profondes ruptures christianisme dans des territoires nouveaux. À
dans l’histoire du monde, dues en grande partie cette temporalité fondée sur le religieux
à la projection des Européens hors d’Europe. s’ajoute le temps long du commerce. Les
En s’élançant sur les océans, les Européens échanges en Méditerranée sont intenses, et
modifient profondément l’état de leurs anciens : découvrir de nouvelles routes com-
connaissances sur le monde qui les entoure. Ils merciales est, pour l’Espagne et le Portugal, un
explorent des territoires, découvrent des moyen de ne pas dépendre pour leur appro-
sociétés, se confrontent à d’autres manières de visionnement des Vénitiens, des Génois et des
voir le monde. Ces contacts les transforment, Ottomans, maîtres du commerce avec l’Asie.
mais bouleversent aussi les peuples qu’ils Le cas du commerce montre aussi la nécessité
rencontrent. On peut alors parler d’une d’une étude précise des espaces considérés à
première mondialisation : différentes parties du des échelles différentes. Les relations entre
globe sont mises en relation, principalement l’Europe chrétienne et Constantinople, capitale
REPÈRES
AUX
SOURCES
DE
L’HISTOIRE
Renaissance,
humanisme
et
L’éducation
humaniste
Réformes
›
MANUEL
PAGES
198-‐199
›
MANUEL
PAGES
196-‐197
Choix
des
documents
La lettre de Gargantua à son fils forme le
Les notions clés retenues sont d’abord celles chapitre 8 du livre et vient après le récit de la
de l’intitulé du programme ; mais il semble naissance de Pantagruel, de son enfance et de
important de faire aussi comprendre aux élèves son arrivée à Paris pour étudier. Dans cette
que ces notions mettent en évidence la place lettre, Gargantua s’enthousiasme d’abord pour
essentielle du XVe au XVIe siècles dans la les temps nouveaux, favorables aux études, aux
construction du monde contemporain. savoirs et à leur diffusion par l’enseignement
On peut faire remarquer notamment l’appa- et les livres ; il déplore les temps « ténébreux »
rition récente, au XIXe siècle, des termes de sa jeunesse, allusion à la pédagogie
Renaissance et humanisme. Cela contribue à scolastique très rigide de la Sorbonne. Cet
faire comprendre que les évolutions majeures éloge de l’humanisme opposé au Moyen Âge
auxquelles les hommes de l’époque ont été est aussi présent dans Gargantua (1534). On
sensibles, ont aussi été repensées plus tard, remarque l’importance donnée aux langues
pour en faire un temps fort de l’entrée de anciennes dont la connaissance permet aux
l’Europe dans la modernité. La république des humanistes de connaître les textes originaux et
lettres et les échanges intellectuels, artistiques