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COMMB412 – Démarche de recherche en

info & communication


Plan du cours & modalités d’examens :

Examen écrit = 80%


 Analyse de mise en situation de recherches, quelle type de méthode, savoir identifier
quel type de méthode est la meilleure en fonction de la question de recherche
proposée dans l’exercice.
20% : exercices en ligne sur l’UV.

Introduction

1) La fiche de proposition de sujet de mémoire

C’est un document word qui résume le sujet choisi.


 Définir un sujet et en donner les éléments clés :
 Un thème
 Un problème/enjeu de communication
 Une question de recherche
 Une première exploration de la littérature (études, statistiques, articles et
ouvrages scientifiques, articles de journaux…) : base bibliographique
 La méthodologie envisagée : la ou les méthode(s) que vous prévoyez utiliser
pour répondre à la question de recherche
 Un plan provisoire

Les vademecums : importants.


 INDISPENSABLES pour bien connaître les attentes de votre filière
 Les types de mémoire possibles (théoriques ou d’application)
 Les normes de présentation des références, de la bibliographie…
 La structure du mémoire qui devra être respectée
 Le nombre de pages à respecter
 Les erreurs à éviter

2) Les principes de base d’une démarche scientifique


Un travail scientifique n’est ni un éditorial, ni un essai
a. Les affirmations doivent être prouvées, justifiées
b. Les opinions doivent être nuancées et signalées comme telles
c. Les justifications doivent venir de références essentiellement académiques
i. des articles parus dans des revues scientifiques, des ouvrages parus
dans des éditions universitaires (par exemple, Presses de l’Université
de Bruxelles, PUF...), des statistiques fournies par des organismes
officiels...
ii. les blogues ou Wikipédia ne sont PAS des sources académiques
3) Les éléments de rédaction scientifique

LE NOUS UNIVERSITAIRE

 Le pronom « nous » remplace le « je » dans la rédaction des travaux scientifiques.


 En général, c’est cette règle que suivent aussi les travaux de recherche
universitaires tels que les mémoires.
 C’est un usage, une norme de rédaction qui vise à donner une forme de neutralité au
texte ainsi qu’à respecter une certaine mise en retrait de l’ego (on parle d’un « nous
de modestie »)
 Dans ce cadre, le « nous » est utilisé pour représenter l’auteur du mémoire (étudiant
ou étudiante). Il s’accorde en genre et en nombre selon l’auteur (accord au féminin
singulier si étudiante, accord au masculin singulier si étudiant)
 Exemple : une étudiante écrira « Nous nous sommes concentrée sur le
concept XY », un étudiant écrira « Nous nous sommes concentré sur le
concept XY »

GUIDER LE LECTEUR
 Montrer la structure de sa pensée en utilisant des titres, sous-titres, intertitres
(Chapitre I, partie 1.1, 1.1.1, etc.) pour mettre en valeur la progression des idées

ARGUMENTER ET JUSTIFIER
 Évitez les affirmations non justifiées
 Par exemple : « Nous avons choisi de travailler sur ce sujet parce qu’il est
intéressant. »
D’accord MAIS : Pour quelles raisons est-il intéressant?
Sur quels plans? Par rapport à quoi?
 Exemple de phrase justifiée : « Nous avons choisi de travailler sur ce sujet
parce qu’il nous semblait intéressant à plusieurs égards : sur un plan
théorique, il permet de questionner le concept XY, sur un plan social il permet
aussi de s’interroger sur la place de la politique (ou thématique XY) dans nos
sociétés contemporaines dites « hyperconnectées » (auteur Z). »

 Pensez aux connecteurs logiques pour montrer les rapports entre les idées et variez
ces connecteurs (mais, cependant, toutefois, néanmoins, or, parce que, en effet, de
fait, ainsi…)
 Évitez de répéter des mots trop souvent ou d’utiliser plusieurs déclinaisons d’un mot
dans un même paragraphe ou une même page
 Exemple fautif : « Nous nous sommes intéressée à cet auteur parce qu’il offre
des point de vue intéressants pour nous. En effet ses idées montrent l’intérêt
d’étudier XY… »

PRECISION ET CLARTE
 Supprimer les expressions populaires qui sont vides de sens et n’apportent aucune
information.
 Par exemple « depuis la nuit des temps » , « depuis toujours » ou « au jour
d’aujourd’hui». Donnez plutôt des dates : « Depuis les années 1980, …»
 Attention à l’usage de « certains » qui rend le discours trop vague et imprécis.
 Au lieu de dire « certains auteurs abordent la notion…», dire plutôt « certains
auteurs, tels que X et Y » ou « certains auteurs (X, 1990; Z, 2005) abordent la
notion… »
 Attention à ne pas généraliser de manière abusive!
 Par exemple « tout le monde utilise de plus en plus les médias sociaux ». Cette
généralité ne représente pas la réalité: certains individus n’utilisent pas du
tout ces médias, notamment dans certaines régions du monde. Quelles sont
les sources qui appuient ce constat ? Il serait préférable de dire « D’après
auteur X, et auteur Y, les habitants des pays occidentaux/de certains pays…»
 Expliciter : tout doit être expliqué et précis.
 Par exemple, « la mobilisation sociale peut aussi être passive ». À quelle
définition correspond la « mobilisation sociale » ? Selon qui? Pourquoi et en
quoi peut-elle être passive?
 Qui parle ? Pour chacune des phrases, l’auteur de ce constat, de cette idée ou de
cette pensée doit être mentionné.
 Par exemple, si vous en êtes l’auteur, précisez-le : « je pense que/nous
pensons que ».
 S’il s’agit de l’idée d’un auteur, mentionnez-le. Par exemple, au lieu de dire
« on peut dire que/il est avéré que… » précisez qui est le « on »
 Utilisez des phrases courtes (sujet + verbe + complément)
 Eviter l’emploi inutile des conjonctions « qui » et « que ». Elles alourdissent
inutilement la phrase et la complexifient. Au lieu de dire « L’idée qui fut abandonnée
en cours de route…», on dira « l’idée fut abandonnée en cours de route,… »
 Éviter l’utilisation d’adjectifs démonstratifs « ce, cette… » ou de pronoms
démonstratifs « ceci, cela » en début de phrase. Le lecteur se perd, il est obligé de
relire les phrases précédentes pour ne pas perdre le fil.
 Au lieu de dire « Ceci est un bel exemple de… » on dira « Ce discours est un bel
exemple de… ».

Structure d’un projet de recherche et problématisation.

La problématisation : comment décider sur quoi faire son mémoire ?


A l’issu du master, on attend de l’étudiant un certain degré de recul et de critique.

o Les étapes d’une recherche.

1) Identifier un sujet et délimiter un objet de recherche


Quelle est la différence entre un sujet de recherche et un objet de recherche ? Le sujet est la
thématique sur laquelle vous voulez travailler ; l’objet de recherche est de manière plus
concrète le phénomène précis sur lequel on se concentre.

Exemple :
o Sujet : les possibilités de participation du citoyen au processus décisionnel dans
l’Union Européenne via les médias sociaux.
o Objet : dans le cadre du Brexit, comment les citoyens britanniques ont pu donner
leur opinion sur les médias sociaux à propos du processus durant le referendum.

Pour chaque type de sujet et d’objet de recherche, la réflexion est toujours similaire. On part
d’une idée générale et on va vers un contexte plus précis et des cas plus particuliers. On
tente de spécifier et délimiter l’objet sur lequel on veut travailler.

2) Construction de la problématique – incluant la première revue de la littérature


Qu’est-ce qu’une problématique ? La question sur laquelle on va travailler doit refléter un
enjeu ou un problème lié à au sujet/objet de recherche, afin de prendre un angle particulier
pour étudier le sujet.

Pour problématiser, il faut s’appuyer sur des études déjà réalisées, sur de la documentation,
sur de la littérature scientifique, etc.

Le processus de recherche suit la logique de l’entonnoir.


 Exemple de domaine de recherche : la communication politique
 Objet de recherche : l’utilisation des médias sociaux par les hommes politiques
 Problématique : Justin Trudeau et Instagram
 Question de recherche : comment un homme politique se met en valeur via les
médias sociaux ?

Avant l’élaboration de la problématique, il faut trouver l’idée, débroussailler, acquérir le


vocabulaire et le concept (ethos = présentation de soi sur les médias ; interactivité ; viralité ;
ou greenwashing par exemple, etc), commencer à poser des questions, préciser le sujet,
définir l’objet de la recherche.

La problématique : trouver un enjeu, un angle particulier permettant de travailler.


Quand on veut poser un problème scientifique, on va essayer de comparer ce que l’on sait
déjà (les études déjà présentes) et ce que l’on ne sait pas encore (pas encore étudié, pas
encore étudié en Belgique, étudié il y a longtemps, étudié pour une certaine partie de la
population, etc.) Il y a peut-être manière de reprendre une étude déjà réalisée et essayer de
voir si elle est encore à jour ou non, actuellement.

Revue de la littérature
o Outils à disposition : cible+, base de données, références en langues étrangères,
Zotero ou EndNote (logiciels afin de rassembler toutes les références utilisées durant
la rédaction du Master) ; fiche de lectures (espace où l’on peut résumer le contenu
des articles et des ouvrages)

Construction de la problématique
Certains éléments doivent figurer dans une problématique.

o Définir le problème : que savons-nous/que ne savons-nous pas ? (résultats de


recherches déjà réalisées – documentation- explorations)
1) qui sont les acteurs sociaux concernés ? (qui sont ceux que vous choisissez)
2) dans quels milieux/environnements évoluent-ils ? (zone géographique, secteur
professionnel, milieu social, etc.)
3) quel est le contexte général ? (contexte d’élection, contexte lié aux préoccupations
terroristes)
4) quelles sont les approches théoriques mobilisées ? (comment se présentent les
auteurs et recherches trouvées ? auteurs engagés, critiques, neutres, objectifs, etc)
5) quels sont les concepts importants ?
6) quelles ont été les méthodologies utilisées ? (dans les études trouvées, est-ce que
les chercheurs ont plutôt fait des enquêtes auprès des citoyens ou au contraire, ils
ont analysé des textes = analyse de contenu ; assister à des rencontres
d’associations)
7) quelles sont les conclusions de ces recherches ? Quelles sont leurs limites ? (limites
= autocritique ; sur ce qu’on n’a pas pu faire, ce qui aurait pu être intéressant de
faire, ce qui n’a pas été possible parce que manque de ressources, manque de temps,
etc.)

o Identifier la/les questions de recherche : que veut-on savoir ?


o Comment aborder la recherche ?
o Montrer quelles seront les retombées de la recherche ? Il faut que le mémoire
apporte un minimum quelque chose, il faut avoir une contribution (remise en
question de théories et recherches existantes, aborder une thématique non abordée,
….)

Ce que la problématique doit inclure, en faisant plusieurs pages :


 La définition du problème
 Recension critique des recherches réalisées
 La perspective adoptée pour traiter le problème, c’est à dire la manière choisie pour
interroger le phénomène à l’étude
 La question de recherche principale et les potentielles sous-questions (ou questions
spécifiques)
 La pertinence communicationnelle, sociale et scientifique de la recherche (= les
retombées de la recherche)

La pertinence d’une problématique


La pertinence communicationnelle : en quoi c’est en lien avec la communication ?
La pertinence sociale : en quoi cela peut servir à des décideurs, par rapport au monde
professionnel en quoi votre recherche est intéressante ? Mais aussi, l’urgence sociale de la
question choisie ?
La pertinence scientifique : en quoi le mémoire va venir remplir un manque dans la
littérature scientifique, en quoi le mémoire va venir questionner des théories déjà
existantes, en quoi le mémoire va proposer une nouvelle approche méthodologique ?

3) Identification du cadre théorique (+- 10, 15, 20 pages)


Le cadre théorique est un approfondissement des auteurs/concepts repérés dans la
problématique, à développer de manière plus détaillée.
 On peut donc passer en revue les différentes définitions proposées et les mettre en
perspective, faire un portrait des éléments que vous avez retrouvés dans votre revue
de littérature.
 On peut également préciser que c’est telle ou telle définition qui va être utilisée dans
votre mémoire.
Le cadre théorique s’arrime à la problématique et la renforce et faire ressortir certains
aspects du phénomène à l’étude.

4) Formulation des objectifs de recherche et des questions de recherche


Questions de recherche
La question générale : limite le territoire de la recherche, on la retrouve à la fin de la
problématique.
Les questions spécifiques : deux à trois questions plus détaillées découlant de la question
principale, décrivant les dimensions du phénomène qui seront étudiées.
Exemple : comment a réussi Justin Trudeau à avoir une belle image via Instagram pendant
les élections canadiennes ?
 Sous questions : quel hashtag, quel mention a-t-il utilisé pour faire passer un discours
positif ? quelle est l’intensité avec laquelle il a communiqué pendant la campagne ?

Les hypothèses pour les approches déductives ou les propositions/intuitions dans les
approches inductives : selon le type de recherche (compter ou comprendre la nature de
certaines choses), soit on fonctionne sur un système d’hypothèses que l’on va chercher à
prouver ou à infirmer ; soit on fonctionne sur un système de qualitatif, alors on fonctionne
sur un système d’intuitions.

Objectifs de recherche
o Reprennent les questions de recherche
o Balisent le champ de la recherche
o Déterminent ce qui sera « atteint » grâce à la recherche et où on veut en venir.

5) Élaboration d’une stratégie méthodologique


Quelle méthode de recherche utilisée pour réaliser le mémoire ?

La stratégie méthodologique sont les moyens mobilisés pour atteindre les objectifs de
recherche. La stratégie méthodologique est le choix entre:
 Les entretiens de recherche, les focus-group, les questionnaires, recueillir des
opinions, mesurer des comportements
 Analyse de corpus, donc soit de l’analyse de contenu soit de l’analyse de discours en
travaillant sur des articles journalistiques, des textes théâtraux, artistiques, …
Selon ce qu’on souhait étudie, on choisit entre ces deux types de méthodes.

La revue de la littérature ce n’est pas faire une méthode de recherche, c’est une étape du
travail scientifique.
6) Recueil des données sur le terrain

Le travail sur le terrain c’est quand on va rencontrer les acteurs ou analyser les textes afin
de répondre à notre question de recherche, c’est aussi constituer un corpus,… en fonction
de la méthode choisie.

Deux types de données récoltables :


 Les données primaires : données récoltées par le.a chercheur.se.
 Les données secondaires : données existantes comme les statistiques.

7) Analyse des résultats et production des conclusions (voir ppt)

Analyse : L’étape d’analyse et d’interprétation des données


-> Production des constats de recherche
(Différentes techniques d’analyse)
Conclusions : L’étape finale où l’on tire les conclusions de la recherche de façon à pouvoir
répondre à la question de recherche posée initialement. Il faut donc aussi rappeler quelle
était cette question et quels étaient les objectifs poursuivis.
-> Production des conclusions de recherche

8) Rédaction et diffusion des résultats de la recherche

Cette étape se fait tout au long de la préparation du mémoire. La fiche de proposition de


sujet de mémoire contient déjà des bribes et des éléments réutilisables dans le mémoire en
tant que telle.

Il faut rendre compte non seulement des données, mais aussi des outils utilisés, des auteurs
ajoutés en cours de parcours, la méthodologie, etc. Plus on arrive à montrer ce qu’on a fait
comme travail, plus on arrive à expliciter le travail, mieux on peut voir la compréhension du
travail de recherche. Documenter le cheminement de recherche, justifier les choix, dire en
quoi on est conscients des limites fait partie du travail évalué en bout de deuxième année.

La qualité de la langue est évaluée pour le mémoire. Au-dessus de 50 fautes dans le


mémoire, le mémoire peut être refusé.

Les résultats de recherche : dans le cadre du mémoire de master, la réalisation et la


production de la recherche est l’écriture du mémoire. Il sera diffusé en partie parce que
disponible en ligne et en papier à l’ULB.

Corrigé détaillé de l’exercice 1 disponible sur l’UV.


Semaine prochaine : autre exercice à faire, disponible sur l’UV et à remettre jeudi prochain.
La démarche scientifique

 Raisonnement empirico-inductif (18ème) : observer le monde, constater des


régularités et je vais désigner d’un mot abstrait l’ensemble de ces objets et ainsi
pouvoir penser le monde dans lequel ces objets évoluent.
L’expérience sensorielle
La conceptualisation : donner un nom à différents objets qui partagent des traits communs ;
notion abstraite permettant de penser les choses en appelant d’un seul terme l’ensemble
des objets partageant des traits communs.

 Le champ est « l’univers social dans lequel j’observe des régularités ».


 « La spirale du silence » est aussi un concept.

 Une théorie : c’est une articulation cohérent de concepts ; ensemble cohérent


d’explications et de concepts sur un sujet précis, pouvant inclure des lois et des
hypothèses.
Loi = relation universelle et nécessaire entre des phénomènes.

 Raisonnement hypothético-déductif :
Sur base de l’observation, on va faire l’introduction, puis faire les lois/théories, sur base de
celles-ci on fait des déductions et ensuite on cherche à valider ou invalider les hypothèses
que l’on traduira par des explications.

 L’instrumentation

La machine d’Anticythère (le premier ordinateur connu) : c’était un calculateur avec une
15aine d’engrenage imbriqués les uns avec les autres, afin de prévoir, plusieurs années à
l’avance, tout une série d’évènements.

 L’expérimentation
Al-Hasan, homme très important dans les sciences vivant sur le territoire actuel de l’Irak. Il est un des
premiers à modéliser la réalité.

 Galilée et le langage universel des mathématiques, 17ème : il s’est forcé à utiliser le


langage des mathématiques, dans certaines approches dans les sciences
économiques notamment, c’est de là que nous vient l’idée qu’il faut maitriser les
maths pour être un scientifique.
« La nature est un livre écrit en langage mathématique ».
Pour lui la science pouvait complètement se concevoir sous la forme de rapport
mathématiques.

 L’épistémologie positive (scientisme)


A la fin du 19ème siècle, Auguste Comte, philosophe français, a une grosse influence sur la philosophie
des sciences, il dit que l’époque moderne est l’âge positif dans le sens ou la science peut avoir un
rapport suro-réel, il est avéré ? Pas de spéculations. On peut tout étudier car on a accès à la réalité.
« Il n’y a pas de connaissances réelles que celles qui reposent sur des faits observés. »
Au 19ème siècle on développe une approche des sciences humaines comme étant le prolongement de
tout ce qu’on a fait précédemment.

 Scientisme et SHS
Durkheim, le père de la sociologie française, bon exemple d’esprit scientiste positiviste dans les
sciences, qu’on étudie nature ou société c’est pareil, on peut arriver à des lois, les sociologies ne sont
plus d’accord avec ça. Il s’est efforcé de montrer des rapports, plus le tissu social est distendu plus il y
avait de risques de suicide dans la population. Il faut considérer les faits sociaux comme des choses
qu’on peut être à distance, qu’on peut étudier.
« Il faut considérer les faits sociaux comme des choses ».

 Limites du scientisme
o Toute donnée est en partie construite (cadres théoriques, méthodologiques et
techniques)
o Sous-détermination empirique des théories : en fonction de l’outil utilisé, les données
font être complètement différentes.

o Principe de falsifiabilité  Popper


Selon Popper, pour être scientifique, il doit être possible de réfuter une hypothèse par observation ou
expérience.
Par exemple :
 Le dodo, bien charnu mais un animal non craintif, dévoré par les humains. Si
je dis qu’il a disparu, est-ce scientifique au sens de Popper ? Oui parce que
mon hypothèse se vérifiera, mais si je vois un dodo quelque part alors mon
hypothèse sera donc réfutée.
 Alors qu’au sujet de E.T., ce n’est pas scientifique, il n’a jamais existé.

Dans un raisonnement hypothético-déductif, toutes hypothèses doivent être vérifiables et pas trop
générale.

Les sciences humaines

Elles ont une double origine :


1. Tradition herméneutique = étudier des corpus de textes, les analyser. Tradition qui existe
toujours dans les sciences de la communication (philologie) (corpus pré-existant).
2. Tradition empirique = enquête de terrain donc base expérimentielle. C’est-à-dire écrire ce
qu’on nous a dit. Hérodote, père de l’histoire, père de l’ethnographie, donc père de tradition
empirique, le travail de terrain qui consiste à aller vois les gens pour poser des questions
(enquêtes qualitatives) (enquête de terrain).

A) L’instrumentation scientifique
 Journal de bord (field notes)
 Enregistreur, appareil photo, caméra
 Logiciels d’analyse de contenu
 Outils numériques (« Digital Humanities »)
 Outils statistiques
 Le « microscope conceptuel » = outil n°1 pour le chercher en sciences de la
communication (// comme le microscope du biologiste). Le concept = les lunettes du
chercher en sciences de la communication.

B) L’expérimentation en SHS

L’expérience de Milgram : un scientifique donne des ordres à une personne lambda, étude sur
l’obéissance, s’il donne de mauvaises réponses, donne des décharges. Si la personne donne l’ordre à
une profession ou une position importante, on a tendance à lui obéir beaucoup plus.
Si on croise ces deux origines de sciences humaines, on a deux types d’approches dans les sciences de
la communication : quantitatives (=positivistes) & qualitatives.

positivistes (qui dit qu’il faut se contenter de la réalité directement observable, les faits, etc) &

1. Les approches quantitatives en SHS (mesurer, chiffrer, quantifier)


Elles sont fondées sur la mesure et la description quantitative des phénomènes.
Principaux outils « quantitatifs » en SHS/SIC : enquêtes par questionnaires, analyse de contenu
quantitative, la lexicométrie (= compter le nombre de mots dans un texte, ou la bibliométrie.
C’est efficace pour décrire des phénomènes au niveau macro à un temps T (analyse de très grands
groupes comme les pays par exemple, elles sont irremplaçables).
Les procédures sont plus facilement vérifiables par les pairs : comme elles sont basées sur des chiffres,
nos collègues peuvent vérifier nos statistiques et nos calculs, pour vérifier si l’on ne ment pas.
Les données sont plus facilement répliquables, comparables et cumulables : on peut les répliquer, elles
sont plus facilement comparables que les approches qualitatives.
La recherche est plus facilement internationalisable : les chiffres s’exportent mieux.

Écueils du quantitatif
Les limites du raisonnement statistique.
Le danger de la réification = penser que des statistiques représentent des individus réels.
 Selon Quételet, qui a « inventé » le concept de l’individu moyen.  Ça n’existe pas, il
y a toujours des tendances changeantes.

Représentativité de l’échantillon : ¼ des prisonniers est originaire de l’immigration => statistiquement


c’est bullshit complet.
Corrélation n’est pas rapport de causalité.
Ex : Je bois du café tous les matins mais je ne lave jamais la cafetière, il commence par la
nettoyer tous les matins, il switche le bouton et il se sert son café : si on fait une analyse statistique de
ses habitudes et constate que le fait qu’il nettoie sa cafetière c’est pour boire son café chaud. Mais il
n’y a pas de corrélation  je nettoie ma tasse, j’ai du café chaud mais pas de causalité entre les deux.
Ex : la problématique des vaccins. Il y a une causalité statistique entre le fait d’administre un
vaccin ROR à un bébé et le fait qu’il devienne autiste  ils sont devenus autistes et ils ont eu le ROR
mais même s’il y a une corrélation, il n’y a pas de causalité.
Exceptions et cas particuliers négligés : souvent les individus sont exceptionnels, les études de cas
sont très intéressantes dans les sciences humaines.
Cela n’ouvre pas la « boîte noire » des motivations et des représentations individuelles.

2. Les approches qualitatives


Elles sont fondées sur la compréhension de la façon dont les gens perçoivent les phénomènes.

Exemple de l’âge de glace :


En terme quantitatif, il y a 2 mammouths, 2 opossums, .. Mais la manière quantitative ne nous aide
pas à comprendre ce qu’il se passe, l’interaction, à comprendre pourquoi les 2 mammouths se
comportent de telle manière.
Le seul moyen de le savoir, c’est d’interroger la personne concernée (ici, le mammouth) Interaction
sociale, situation microsociale où l’individu se comporte autrement. Pour comprendre comment des
gens communiquent, il faut essayer de percer les représentations. Donc les méthodes qualitatives vont
nous le permettre. Il est difficile d’isoler une variable d’une autre mais on ne le fait pas dans toutes les
disciplines des sciences humaines.

Origine des approches qualitatives

 Spécificités des phénomènes humains et sociaux


 Complexes (interpénétration des variables)
 (G)locaux (relations aux contextes)
Il y a des influences locales et globales.
 Evolutifs
 Liés à des motivations et représentations individuelles
Nos comportements sont liés à nos motivations. Les comportements ne sont pas figés mais ils varient
selon la manière dont nous communiquons. Nous ne sommes pas aussi neutres en tant que chercheurs
en sciences humaines.
 Liés à des individus pouvant être exceptionnels
 Liés à des interactions sociales
 Questionnent la neutralité de l’observateur

 Les sciences de l’esprit de Dilthey


Pour étudier les comportements humains on ne peut pas utiliser les sciences de la nature donc il faut
utiliser d’autres méthodes (introspections par exemple).
 La sociologie compréhensive de Weber
Les acteurs sociaux, comprendre ce qui les motive, trouver des méthodes qui surgissent ces
motivations.
 La paradigme interprétatif de Schutz
- Paradigme interprétatif, c’est de dire que l’humain interprète en permanence les situations
dans lesquelles on est immergés, on communique.
- Les individus, nous tous, on interprète une situation en fonction de connaissance – un stock
dont on dispose nous venant de l ‘éducation.
- La vie en société est un travail d’interprète.
 L’ethnographie de Malinowski
Une autre origine des approches qualitatives : l’ethnographie  Malinowski (s’immerge dans un
milieu social pour l’observer ; Nouvelle-Guinée) pour étudier la société il faut pouvoir s’immerger dans
le milieu social. Il parlait à ces gens dans leur langue et a fait l’effort de faire des séjours très prolongés.

 La micro-sociologie de l’Ecole de Chicago de Thomas, Park, Becker et Goffman.


Thomas : une situation même si elle est fausse, si elle est définie d’une certaine manière, si elle est
positivement fausse, les conséquences seront ??
Park étudie la criminalité à Chicago en observant sur le terrain les milieux criminels. Becker joue dans
des clubs criminels en jouant du jazz, comme sociologue il a étudié ce milieu un peu interlope de la
société des bars. Goffman va travailler avec les paysans écossais pour observer et étudier les milieux.
Conclusion de ces auteurs  s’immerger dans des milieux pour les étudier.

Le « programme » qualitatif

Comprendre les représentations et les valeurs (subjectives)


o Dans leur(s) contexte(s) (ex : linguistique)
o Et dans leur développement processuel
o En interprétant des comportements et des témoignages, ainsi que les représentations
et motivations sous-jacentes
o En étudiant des « cas » particuliers
o Et en analysant des interactions

 Principales méthodes : entretiens approfondis, observation participante, analyse de discours

Ecueils du qualitatif

 Des choix épistémologiques en rupture : l’épistémologie relativiste = tous les discours se valent
et sont égaux => une recherche est un discours comme un autre. C’est du constructivisme
radical, où la recherche devient presque
anodine.

 Les dérives relativistes (post-


modernisme, programme fort du constructivisme) : l’usage de méthodes qualitatif non
vérifiées peut avoir comme conséquences des dérives.
 Un rapport parfois ténu à la théorie (Grounded Theory, Glaser et Strauss)
 Le risque de trop de subjectivité ? On ne part jamais sans théories.
o L’irreproductibilité des observations
o La sélectivité du regard : on doit la préciser dans le mémoire.
o L’implication du chercheur : il faut prendre de la distance
La rigueur en qualitatif

 Solidité de la démarche de recherche globale


 Faire des choix méthodologiques en toute conscience des implications épistémologiques
 Objectiver son rapport aux valeurs et les biais possibles : neutralité axiologique pour ne pas
biaiser le recueil des données
 Alterner implication et prise de distance
 Décrire rigoureusement les contextes de recueil des données (Field Notes)
 « Triangulation » tous azimuts (chercheurs, méthodes, espace, temps, …) : pas se contenter
d’une seule interaction entre le chercheur et l’interviewé  même ajouter un tiers même si
c’est un deuxième chercheur).
 Croiser les témoignages avec les faits
 Interactions de terrain prolongées
« The full mind is alone the clear, and truth dwells in the deeps » Schiller

Problématiser : Poser des questions de recherche / Elaborer des hypothèses (Marc


Vanholsbeek)

Problématiser = poser les bonnes questions de recherche mais c’est le plus gros souci que l’on
rencontre lors de la rédaction d’un mémoire par exemple.

1) Recherche du quotidien et recherche scientifique

Il ne faut pas opposer la recherche du quotidien et la recherche scientifique car elles interagissent
ensemble bien qu’elles aient un degré différent.
Recherche du quotidien Recherche scientifique
Intuitive Ancrée dans un/des cadres théoriques
Bon sens (= un élément de la réflexion) Cohérence conceptuelle
Occasionnelle Systématique
Spontanée Planifiée
Sélectivité subjective Objective
Pensée magique Rationnelle
(parfois) Irréfutable Réfutable (K. Popper)
Vise à des décisions personnelles Vise à l’accroissement des connaissances
Faire de la recherche = d’abord se poser les questions de façon scientifique, dépasser la description.
Problématiser =
 Poser des questions de recherche et des hypothèses
o S’inscrivant dans un cadre (dans des théories) :
 Théorique
 Conceptuel
 Paradigmatique (= grosse boite de théorie)
 Déterminer les variables pertinentes sur lesquelles enquêter

A) S’inscrire dans un cadre théorique


 Recadrer la question initiale, issue de l’étonnement, dans le contexte d’une ou de plusieurs
disciplines scientifiques et de théorie(s) scientifique(s).
 Théorie = ensemble cohérent d’explications et de concepts sur un sujet précis, pouvant inclure
des lois et des hypothèses.
 Théories globales et « théories de moyenne portée » (R. Merton)
 Loi = relation universelle et nécessaire entre des phénomènes
Par exemple :
Le transmédia dans le marketing : on doit donc étudier les stratégies de marketing mais on peut par exemple
aussi prendre des campagnes déjà existantes de ce concept et les analyser (analyse quantitative).

 Où trouver « son » cadre théorique ?


o Dans les cours (théoriques)
o Par des lectures d’articles scientifiques et de monographies (revue de la littérature)
o Par la consultation d’encyclopédies (en ligne)
o Au départ d’un concept intéressant, dont on fait la généalogie

Peinture avec beaucoup de cadres comme les amateurs du 18e siècle = métaphore pour dire qu’il faut choisir des
cadres théoriques pertinents, donc ne pas utiliser tous les concepts et les théories d’un sujet.

B) Maitriser l’usage des concepts

 Le microscope conceptuel
 La généalogie des concepts (= cadrage théorique)
 Les douaniers conceptuels (cohérence des cadres théoriques).
Lorsqu’on utilise un concept, on doit en faire la généalogie pour pouvoir les utiliser à bonne escient
(les vérifier et voir s’ils sont compatibles entre eux).

C) Quelques théories et concepts en SHS et en sciences de la communication


 Théories sociologiques :
o Théorie néo-institutionnelle (concept de légitimé, script) (P. Dimaggio, W. Powell)
Le néo-institutionnalisme reconnait que les institutions opèrent dans un environnement contenant d’autres
institutions, ce qui est l’environnement institutionnel. Toute institution est influencée par un environnement
plus large dont l’objectif principal pour les organisations est la survie. Pour ce faire, les organisations doivent
faire plus que réussir économiquement parlant, elles doivent aussi établir la légitimité au sein du monde des
institutions.
Les théories existantes considèrent que les institutions peuvent influencer le comportement d’individus de deux
manières : elles peuvent inciter les individus au sein d’institutions à maximiser les bénéfices, comme expliqué
dans la théorie de choix rationnel ; sous l’angle d’une approche normative, les institutions influencent les
individus en imposant les obligations ou la conscience de ce qu’un individu est censé faire. Une contribution
importante du néo-institutionnalisme est d’ajouter un type d influence cognitive. Cette perspective complète
que, au lieu d'agir uniquement selon des règles ou des obligations, les individus agissent aussi selon leurs
convictions. L’élément cognitif de néo-institutionnalisme propose que les individus fassent certains choix, car ils
ne peuvent pas imaginer d’alternative.

o Théorie de l’Acteur Stratégique (concept de stratégie) (E. Crozier, E. Friedberg)


La théorie de l'acteur stratégique a été élaborée par Michel Crozier et Erhard Friedberg au cours des années
1970. Il s'agit d'une théorie centrale en sociologie des organisations, développée au sein de l'Analyse
stratégique.
Elle part du constat suivant : étant donné qu'on ne peut considérer que le jeu des acteurs soit déterminé par la
cohérence du système dans lequel ils s'insèrent, ou par les contraintes environnementales, on doit chercher en
priorité à comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de comportements et d'intérêts
individuels parfois contradictoires.
Au lieu de relier la structure organisationnelle à un ensemble de facteurs externes, cette théorie essaie donc de
l'appréhender comme une élaboration humaine, un système d’action concret. Elle rejoint donc les démarches
qui analysent les causes en partant de l'individu pour aboutir à la structure (l'individualisme méthodologique) et
non de la structure à l'individu (structuralisme).
Le concept de stratégie renvoie donc à différentes dimensions :
Les acteurs agissent pour améliorer leur capacité d'action et/ou s'aménager des marges de manœuvre.
Les projets des acteurs sont rarement clairs et cohérents, mais le comportement n'est jamais absurde. Il a
toujours un sens intrinsèque.
Tout comportement humain est actif dans la mesure où il est le résultat de choix.
= lien avec concept de rationalité limitée (Herbert Simon)

o Théorie de l’Acteur-Réseau (concept de actants, réseau, traduction) (M. Callon, B.


Latour)

o « Framing Theory » (concept de cadre) (E. Goffman, B. Van Gorp) = cadrage des
médias
o …

 Théories philosophiques, psychologiques et linguistiques :


o Théorie critique (concept de Aufklärung, industrie culturelle) (Th. Adorno)
Dans le monde rationalisé, la mythologie n'a pas disparu, mais elle envahit au contraire le domaine du profane.
Les Lumières ont abouti à une forme de régression, dans laquelle l'homme est transformée en chose
(phénomène de réification). Dans sa crainte du mythe, l'Aufklärung a condamné l'art et la pensée et a érigé les
marchandises en fétiches. La régression de l'Aufklärung dans la mythologie n'est donc pas à chercher en dehors
de l'Aufklärung.

o Théorie de l’espace public (concept de Öffentlichkeit = espace public) (J. Habermas)


o Théorie sémiotique (concept de indice, icône, symbole) (Ch. Peirce)
o Linguistique pragmatique (concept de acte de langage = parler provoque une action)
(J. Austin)
o Pragmatique de la communication (concept de contenu, relation, modes digital et
analogique de la communication) (P. Watzlawick)
o …

D) Inscription des théories dans un/des paradigme(s) de recherche

Paradigme = type de questions d’ordre général posées face à une réalité et d’où découlent des
théories, des méthodes ainsi que le choix de terrains de recherche et d’où peuvent naître des
programmes de recherche (Th. Kuhn)
Par exemple, le fonctionnalisme est une théorie anthropologie qui propose une lecture du
fonctionnement de la société sur la base des éléments qui assurent sa stabilité.

En SHS, plusieurs paradigmes simultanés.


Quelques paradigmes en SHS et en sciences de la communication
 Paradigme qui privilégie l’étude des structures = paradigme structuraliste
 Paradigme qui privilégie l’étude du niveau macro-social = paradigme holistique
 Paradigme qui privilégie les approches quantitatives = paradigme quantitatif
Ex : l’étude de l’effet des médias, approches fonctionnalistes des médias, …

 Paradigme qui privilégie l’étude des représentations et des motivations individuelles =


paradigme atomistique ou compréhensif
 Paradigme qui privilégie l’étude des interactions = paradigme interactionniste
 Paradigme qui privilégie l’étude de la construction de la réalité sociale par les individus =
paradigme constructiviste
 Paradigme qui privilégie les approches qualitatives = paradigme qualitatif
Ex : l’étude de l’usage des médias, les « cultural Studies », …

Le principe de publicité, pour Habermas, est l'exigence revendiquée d'un usage critique et public de la raison. Ce
principe s'inscrit dans le cadre plus large de la démocratie délibérative. Pour Habermas, une décision n'est
légitime que si la discussion qui y mène l'est également. En cela, la démocratie délibérative peut être définie en
opposition au modèle décisionniste, avancé notamment par Rousseau, qui postule que la source de la décision
suffit à en garantir la légitimité. Le débat public qui constitue la démocratie délibérative est donc un principe de
légitimité relayé par l'espace public, en lequel Kant voyait un nouveau principe normatif. La publicité (rendre
public) devient alors une source de légitimation allant à l'encontre du despotisme, selon Kant. Le principe de
publicité donne à l'espace public un véritable pouvoir critique, un « pouvoir d'assiègement permanent » selon
Habermas. Ainsi, l'espace public permet une revitalisation de l'État de droit par la délibération constante et
publique des individus.

E) Déterminer les dimensions de la problématique et les variables pertinentes

 Dimension : aspects principaux de la problématique à étudier


 Variable =
o Information sur les traits de la réalité qui varient d’un cas étudié à un autre
o Exprimant et explicitant les similitudes ou des différences entre individus ou situations
enquêtées
 Types de variables :
o Variables indépendantes = facteur de variation (ce qui va influencer)
o Variables dépendantes = élément dont on observe les variations (ce qui est influencé)
o Variables qualitatives (au niveau descriptif)
o Variables quantitatives (mesurer quelque chose au niveau « influence »)

Exemple qualitatif : la médiatisation de l’adhésion de la Turquie, en fonction de l’évolution du contexte


historique.
- Variable indépendante = contexte historique
- Variable dépendante = modes de médiatisation
- Variable quantitative = nombre d’articles consacrés
- Variable qualitative = manière dont ils en parlent

F) Questions de recherche

 Questions qui vous intéressent vraiment


 Qui concernent un problème pouvant être traité scientifiquement (et donc être abordé à l’aide
de concepts, dans un cadre théorique et quasi-paradigmatique), soit d’un point de vue
synchronique (comparatif), soit diachronique (historique)
 Auxquelles des réponses satisfaisantes n’ont pas encore été données
 Auxquelles votre formation vous permettra de répondre
 Par rapport auxquels vous pourrez accéder à des ressources suffisantes
 Assez larges pour ne pas amener des réponses insignifiantes
 Assez restreintes pour pouvoir y répondre (même en partie) en deux années

G) Hypothèses et intuitions de recherche


 Hypothèse dans la démarche hypothético-déductive (quand on a déjà une théorie de départ)
 Hypothèse dans la démarche empirico-déductive (quand on démarre d’observations)
o Données empiriques préalables (ex : enquêtes existantes)
o Connaissances personnelles du terrain
o Influence de récits fictionnels (films, romans, …)
o Bagage conceptuel minimal…
o … ou « Grounded Theory » (B. Glaser, A. Strauss) =
La théorie « ancrée » est une méthode de recherche qui fonctionne à l'inverse des méthodes plus
« traditionnelles » de la Recherche ; elle peut ainsi -à première vue - paraître en contradiction avec la méthode
scientifique.
Au lieu de commencer par la construction d'une hypothèse dans un champ et un cadre théoriques déjà fixés pour
ensuite appliquer ce modèle au phénomène étudié, le chercheur commence ici par la collecte de données, sans a
priori (dans la mesure du possible) pour ensuite y chercher ce qui « a du sens »6.
À partir des données recueillies (base de données quantitatives ou données plus littéraires et qualitatives) des
éléments clés sont identifiés grâce à une série de « codes » extraits d'un corpus textuel, d'images, de films
documentaires ou d'archives, etc.
Les différents codes sont ensuite regroupés en « concepts similaires » pour être plus faciles à utiliser.
Partant de ces concepts, des catégories sont formées. Elles seront à la base de la création d'une théorie ou
s'intégreront dans la théorie existante qui semble la plus apte à expliquer les phénomènes observés et
catégorisés.

 Intuitions de recherche et imagination scientifique


Exemples de problématisation dans les domaines de la communication musicale et la communication
scientifique

1. Industrie culturelle
« Médiamorphoses » du Rebetiko

 « Industrie culturelle » (Kulturindustrie) et « musique populaire » : déjà des concepts (donc il


faut faire la généalogie et être le douanier) !
 Adorno et l’approche (néo-)marxiste de l’Ecole de Francfort (théorie critique)
 >< étonnement du chercheur confronté à son expérience directe (diversité des styles
accessibles…)
 Concept d’Agency (paradigme atomistique des « Cultural Studies »)
Le peuple a un pouvoir d’Agency = il s’approprie la culture et crée des styles nouveaux ensuite.
 Concept de « Conculturation » (Demeuldre) des styles musicaux (paradigme interactionniste
en sociologie de la musique)
= interactions entre les personnes
 Une approche de la communication musicale inspirée de la théorie « sémio-pragmatique » de
la communication (paradigme constructiviste en communication ) :
o Concept de « musèmes » (Ph.Tagg) qui relie des « musicants » dans des situations de
communication musicale
oLe « musème »
indiciel, iconique et
symbolique (concepts
adaptés de Ch. Peirce)

 Approche
diachronique
(historique)
 Principales variables indépendantes : variables liées au contexte social et politique de la Grèce
moderne
 Principales variables dépendantes : variables liées au contenu musical et sémiotique du style
Rebetiko

Questions de recherche =
« Comment la ‘médiamorphose’ du Rebetiko permet à ce style musical de manifester les mutations
de l’identité grecque au 20e siècle ? »

2. Communication scientifique
La « qualité » des publications scientifiques

 La « qualité » des publications, une notion très ambivalente !


 Diversité des cadres théoriques possibles :
o Epistémologie
o Sociologie et histoire des sciences
o Sociologie néo-institutionnelle
o Gestion de la qualité et sciences de gestion
 Pragmatique de la communication scientifique (paradigme constructiviste) :
o Les publications scientifiques comme contenu et mise en relation
o Dans des contextes socio-historiques et des situations d’évaluation particulières
 Distinction conceptuelle entre « qualité épistémique » (contenu) et « qualité pragmatique »
(mise en relation) des publications scientifiques
 Etude des « prescriptions managériales » et des « prescriptions politiques » qui orientent les
définitions de la qualité
 Prescripts et scripts (sociologie néo-institutionnelle) (paradigme holiste)
 Approche synchronique (comparative) : comparaison entre chercheurs en Flandre et en
Communauté française
 Principales variables dépendantes : variables liées aux définitions de la qualité des publications

Question de recherche =
« Quel est l’impact épistémique et pragmatique des prescriptions politiques et managériales sur la
qualité des publications des chercheurs (en communication ?)

Dans la lignée de vos recherches de sujet de mémoire

Types de renseignements attendus dans la fiche de mémoire


Mémoire académique
Mémoire d’application (de quel type ?)

Sujet proposé = thématique précise

Enoncé de la question de recherche = question sur la thématique

Description type du projet de mémoire :


(3-5 lignes par cadre)
1. Auquel des enseignements que vous avez reçus se réfère votre sujet ?
2. Décrivez votre projet de mémoire et en quoi il vous semble intéressant.
3. Quelles sont les raisons de votre intérêt pour ce sujet ?
4. Indiquez, sous forme d’une ébauche bibliographique, les principales sources relatives à votre
sujet. (5/6, une dizaine de références = ouvrages, articles académiques, même articles de
revue spécialisée, journaux aussi).
5. Quel est l’aspect particulier du sujet que vous envisagez de traiter ? Pourquoi retenez-vous
cette approche ou cet angle d’attaque ?
6. Esquissez la méthode de recherche ou de traitement.
7. Indiquez comment l’information et/ou le corpus nécessaires à la réalisation de ce mémoire
(contacts, sources, moyens, …) sont accessibles.

8. Ebauchez un plan provisoire de votre mémoire « académique » ou de la partie « document


imprimé » de votre mémoire d’application (max une page).
9. Pour un mémoire d’application : ébauchez le scénario ou la structure de votre réalisation
pratique (max une page).
Dans la lignée de vos recherches de sujet de mémoire

Types de renseignements attendus dans la fiche de mémoire


Mémoire académique
Mémoire d’application (de quel type ?)

Sujet proposé = thématique précise

Enoncé de la question de recherche = question sur la thématique

Description type du projet de mémoire :


(3-5 lignes par cadre)
10. Auquel des enseignements que vous avez reçus se réfère votre sujet ?
11. Décrivez votre projet de mémoire et en quoi il vous semble intéressant.
12. Quelles sont les raisons de votre intérêt pour ce sujet ?
13. Indiquez, sous forme d’une ébauche bibliographique, les principales sources relatives à votre
sujet. (5/6, une dizaine de références = ouvrages, articles académiques, même articles de
revue spécialisée, journaux aussi).
14. Quel est l’aspect particulier du sujet que vous envisagez de traiter ? Pourquoi retenez-vous
cette approche ou cet angle d’attaque ?
15. Esquissez la méthode de recherche ou de traitement.
16. Indiquez comment l’information et/ou le corpus nécessaires à la réalisation de ce mémoire
(contacts, sources, moyens, …) sont accessibles.

17. Ebauchez un plan provisoire de votre mémoire « académique » ou de la partie « document


imprimé » de votre mémoire d’application (max une page).
18. Pour un mémoire d’application : ébauchez le scénario ou la structure de votre réalisation
pratique (max une page).
I. Les approches qualitatives I – L’analyse de discours – L’échantillonnage raisonné

1) Elaborer la stratégie méthodologique

But = définir les moyens à mettre en œuvre pour réaliser les objectifs de recherche  = vérifier la
validité de l’hypothèse (recherche de type hypothético-déductif) ou décrire, développer une
compréhension d’un phénomène et de ses intuitions (recherche de type-empirico-inductive, plutôt
qualitative)

3 étapes :
1) Préciser les concepts (phase d’opérationnalisation)
2) Définir l’échantillon / identifier le contexte, les sujets …
3) Elaborer les outils de recueil des données
Outils : ce qu’on utilise pour réaliser la méthode (outil = sondage, journal de bord, …)
Méthode : ce qu’on va faire

2) Les objectifs du qualitatif

C’est une approche inductive et empirique :


 Aller du singulier, du particulier vers le général
 Aller du terrain, de l’empirie vers la théorie, l’abstraction

C’est comprendre un phénomène = objectif majeur

C’est explorer et définir les caractéristiques d’un objet

Questions de type : Quel(le)(s) sont…. ?

La façon dont on rédige la question de recherche donne des indices sur les méthodes à utiliser.

3) Plusieurs méthodes et outils

Méthode = l’observation (directe ou participante) avec comme outil une grille d’observation,
cartographie des échanges ….

Autre méthode peut être un entretien de recherche avec comme outil un guide d’entretien,
enregistreuse, …

Dernière (et plus importante) méthode est l’analyse de discours avec comme outil une grille d’analyse
(tableaux), logiciel d’aide à l’analyse, …

4) Les origines de l’analyse de discours


Elle fut développée à la fin des années 60 :
- En particulier avec les travaux de Pêcheux (1969) en France et "l’Ecole
française d’analyse du discours »
- Rôle de la linguistique est fondamental et fondateur pour l’analyse de
discours mais on ne fait pas forcément de la linguistique en faisant de
l’analyse de discours
- Aboutissement d’un certain contexte intellectuel désireux de
démasquer l’idéologie essentiellement inspiré par le courant
structuraliste et la pensée de Louis Althusser.

Louis Althusser (1918-1990) cherchait à définir une science de l’idéologie dont l’analyse du discours
aurait été une des bases théoriques :
- Elle « devait étudier la « déformation imaginaire » que subissent les
« rapports réels » des individus à leur position dans la formation
sociale quand ils se murent en représentations idéologiques ».
- Elle présupposait que cette déformation « obéit à certains processus
constants dont il est possible de mettre en évidence la
fonctionnement ».

Deux autres influences pour compléter cet arrière-plan théorique :


- La psychanalyse de Lacan est venue appuyer le questionnement sur
l’idéologie en fournissant ses connaissances de l’inconscient et des
illusions de la conscience.
- La conception du discours de Foucault (1969) a mis en exergue les
aspects énonciatifs et institutionnels du discours porté par le texte.

L’analyse de discours a évolué vers la prise en compte de la dimension interactionnelle du discours.


Ceci est particulièrement vrai pour les travaux américains qui s’intéressent à l’interlocution et à la
description des usages de l’objet conversation, faisant appel à des ethnologues, des sociologues et des
psychosociologues.

5) Les objets de l’analyse de discours (ce qu’elle cible)

D’après Maingueneau, l’un des auteurs de référence contemporain sur l’analyse de discours, ces
analyses ont pour objet « des textes au sens le plus plein du terme, c’est-à-dire des énoncés :
 Produits dans le cadre d’institutions qui contraignent fortement l’énonciation
 Inscrits dans un interdiscours serré  interdiscours = un discours faisant référence à un autre
discours.
 Qui fixent des enjeux historiques, sociaux, intellectuels …

Il s’agit donc d’énoncés dont le mode de structuration complexe et relativement stable possède une
valeur pour une collectivité, de textes associés à une conviction partagée, qu’ils suscitent et renforcent,
en bref des textes qui impliquent un positionnement dans un champs discursif (= règles de genre,
registres de discours ayant des règles particulières).
6) Implication sur la conception du corpus
Corpus = « ensemble de textes établi selon un principe de documentation exhaustive, un critère
thématique ou un exemplaire en vue de leur étude […] »

Maingueneau souligne que dans l’analyse discours, « le corpus n’[…] est donc pas considéré pour lui-
même, mais en ce qu’il est partie prenante dans une institution reconnue qui « définit pour une aire
sociale, économique, géographique ou linguistique donnée les conditions d’exercice de la fonction
énonciative » Althusser cité par Mainqueneau

Enonciation : « un sujet donné produit un énoncé donné à un moment donné et à un endroit donné,
et à destination d’un récepteur donné ».

Maingueneau (1996) souligne la spécificité de l’analyse de discours en la délimitant comme une


analyse qui « au lieu de procéder à une analyse linguistique du texte en lui-même ou à une analyse
sociologique ou psychologique de son « contexte », vise à articuler son énonciation sur un certain lieu
social. Elle a ainsi affaire aux genres de discours à l’œuvre dans les secteurs de l’espace social (un
café, une école, une boutique…), ou dans les champs discursifs (politique, scientifique…) ».

7) Les objectifs de l’analyse de discours

Recherche « des conditions de possibilité de la stabilité du langage : quelles sont les contraintes qui
autorisent la description des régularités de la langue ? Comment expliciter, s’il y a lieu, les contraintes
propres au discours ? Comment prolonger la linguistique de façon à l’appliquer au-delà des limites de
la phrase, tout en conservant des garanties de scientificité ? » (Ghiglione et Blanchet, 1991)

Niveau de réflexion théorique sur le langage qui correspond à la recherche d’une « métalangue »,
c’est-à-dire à la recherche d’un « système formalisé assurant la description, mais aussi la construction,
de « types discursifs » (Ghiglione et Blanchet, 1991)

8) Approches spécifique des textes

Attention aux « turbulences », aux variations présentes dans les textes présentes dans les textes.

Essentiellement en choisissant de traiter la proposition ou l’énoncé comme unité d’analyse :


 Par opposition à la phrase, souvent prise comme unité privilégiée dans les analyses relevant
de la grammaire de discours en linguistique formelle.
 L’étude des propositions amène, par exemple, la mise en évidence des schèmes de pensée
sous-tendus dans certains enchaînements, chaînes de dépendance ou de hiérarchies.
 L’étude des énoncés situe le questionnement sur le texte dans un rapport
énoncé/énonciateur/situation d’énonciation.

9) Types d’éléments observés


 La syntaxe
 Le lexique
 La sémantique
 L’argumentation

La mise en rapport entre les discours pour en dégager :


 Les ressemblances
 Les singularités

10) Exemples de courants dans l’analyse de discours

 Analyse conversationnelle
Surtout développée aux USA. Les manières de construire notre discours en fonction des situations de
communication dans laquelle on se trouve.

 Analyse argumentative
Cela s’intéresse d’avantage aux éléments de preuve afin de convaincre les autres sur un raisonnement
basé sur des preuves. Type d’analyse utilisé notamment en analyse politique ou même historique.

 Analyse sociocritique

11) Bilan sur l’analyse de discours

Les analyses de discours s’attachent à l’articulation (règles permettant la mise en mouvement de


« l’ossature » langage) de l’énonciateur avec un certain lieu social, le texte étant la conclusion d’un
lieu, sa manifestation.

Dans le texte se manifeste le lieu qui a permis le déploiement d’un discours grâce à des interactions
agissant ou construisant des réseaux de sens.

Les analyses de discours cherchent en quelque sorte un résultat fonctionnel pour le grand projet de
l’étude du discours (utilisation d’une ressource, le discours, qui varie selon le contexte).

12) Corpus et échantillonnage raisonné

L’analyse de discours cherche à analyser en profondeur, dans une perspective qualitative, et se


concentre donc sur des corpus relativement petits (contrairement aux méthodes plus quantitatives
qui vont cibler un grand nombre de textes).

Les corpus peuvent être construit à partir d’une sélection non probabiliste, c’est-à-dire en choisissant
des cas typiques (échantillonnage raisonné) ou en procédant à une sélection par réseau (échantillon
boule de neige).

II. Les approches qualitatives II – L’entretien de recherche (Sylvie Carbonnelle)


1) Introduction

L’entretien de recherche est une méthode qualitative parmi d’autres :


 Entretiens de groupe (focus-groupe = entretiens avec un certain nombre de participants),
Méthode Delphi ( = utilisé surtout en santé public)
 Observation (directe, participante, …)
 Analyse de discours, …

 Complémentarité des méthodes

 Multitude de types d’entretien (du plus directif au moins directif) : avantages et inconvénients

∕!⧵ Adapter le choix de la méthode à l’objet, au type d’analyse envisagée, à l’usage de l’enquête !

2) L’entretien : un « art de faire »

C’est une méthode « simple » à première vue … MAIS elle est plus problématique qu’il n’y parait car
elle résulte d’une interaction (Eeur – Eé)
 Nécessite une identification et analyse des « affects » et forces sociales
 Eviter la naïveté méthodologique

La qualité de l’information implique une préparation  Conditions de la RIGUEUR = Vigilance


méthodologique
 Définir le cadre social, relationnel et physique
 Développer une REFLEXIVITE continue (examen critique de sa propre démarche) = analyse
critique sur sa propre démarche de recherche.

Pratique de l’entretien = Art de faire


L’entretien n’est pas indépendant des conditions sociales de sa production !

3) L’entretien comme méthode de recherche

C’est une méthode courante en sciences humaines et sociales, dans des métiers de la communication,..
 L’enquête à fin scientifique ≠ journalistique, sociale, administrative, policière, …
 L’objectif de connaissance ≠ thérapeutique, persuasion, orientation, contrôle, …

 = Objectif de COMPREHENSION d’une certaine réalité sociale (pas de mesure).


o Rencontre initiée par le chercheur (qui construit le cadre)
o Prend place dans un processus de construction d’objet (problématique)
o Donne lieu à une analyse de contenu (pas d’usage « brut)
Nature de l’information différente de l’entretien journalistique à diffuser dans les médias !!
4) A quoi se prête l’entretien de recherche ?

La compréhension du point de vue des acteurs sociaux :


 Récits de pratiques, d’expériences, analyse du sens pour les acteurs
 Récits d’événements (vécu)
 Conceptions, représentations, analyse de « problèmes », points de vue, enjeux
 Controverses, questions sociétales, éthiques (système de valeurs, systèmes normatifs)
 Evaluation de programmes, de dispositifs, de projets, processus de décision (…)

∕!⧵ COMPREHENSION DE PHENOMENES ≠ LEUR MESURE  recherche de la signification, non de


la représentativité !

5) L’entretien >< le questionnaire

 Interviewés = partenaires (>< répondants « passifs »)


 Co-construction du discours : à partir des intérêts du chercheur et des enquêtés
 Singularité des répondants > personnalisation de l’entretien (gain en richesse, profondeur,
réalité)

Enquête par questionnaire >< enquête socio-anthropologique

Enquête standardisée :  Se veut plus proches des situations et des sujets :


 Prélève des informations « préformatées » leurs représentations, pratiques, perspectives, …
 Destinée à produire un tout statistique  Co-construction du cadre (négociation)
 Importance des manières de dire !
Echantillonnage Stratégies de rencontres, d’intéressement
Souvent extensives Enquête intensive, à petite échelle (importance des
contextes locaux d’énonciations)
Représentativité Signification
Bonne articulation, saisie des mondes de lé.
A priori, aucun entretien n’est « négligeable »
Forte étanchéité enquêteur/enquêté « Engagement » personnel du chercheur dans la
connaissance
Artificialité Réduction de l’artificialité
Traitement des résultats et analyse (souvent) effectuées Le chercheur analyse lui-même les matériaux produits
par d’autres
Rigueur : respect d’une procédure technique, recueil des La rigueur renvoie à la réflexivité
données, traitements des données, …) (concernant la relation d’enquête, le rapport entre la
situation d’enquête et la problématique)
Causalités univoques Compréhension de relations (complexité)

6) La qualité des entretiens

La qualité se jauge souvent par comparaison.


Les critères sont :
 Validité = correspondance avec ce que l’on cherche à connaitre
 Fiabilité/ crédibilité = correspondance avec ce que l’interviewé pense  ! à la désirabilité
sociale
NB : Tension ou double Blind du chercheur.
 Richesse et profondeur > apporte des éléments de compréhension et articulation
! Relations signifiantes !
 Pertinence > éléments de déploiement de la question de recherche, logique inattendues
NB : « bonheurs d’expression », « moments de vérité » (fragments)

7) La relation d’enquête

 Implication du chercheur >< désengagement, neutralité : stratégie d’intéressement


« Se montrer impliqué dans la volonté de comprendre » (Beaud)
 Influence de la personnalité du chercheur, de son humeur, de ses intérêts, de ses présupposés
 Ressources : empathie, « ouverture », qualité d’écoute (favoriser la relation de confiance)
o Rechercher la « bonne distance »/proximité
o Être attentif à son propre parti-pris, ses attitudes et à l’image que l’on renvoie
(objectiver les conditions de subjectivité – Bourdieu)

8) Les types d’entretien

Ils varient selon :


 Le type d’information recherchée (faits/opinions/interprétations) :
o 2 registres :
 Consultation (profane ou expert)
 Récit (Olivier de Sardan)

 Le degré de structuration des questions (directivité) :


o Non directif/en profondeur : Enoncé d’un thème ou question générale + quelques questions
o Semi-directif : Enoncé d’un thème, de consignes et relances
o Directif (on s’éloigne du qualitatif en se rapprochant du questionnaire)
NB : Souvent mixte de parties plus ou moins structurées.

 Avantages et inconvénients de chaque type d’entretien > adapter le choix de la méthode à


l’objet, au type d’analyse et à l’usage de l’enquête (diffusion)
NB : Entretien non directif ou entretien semi-directif n’imposent aucune catégorie de réponse, ils visent à
découvrir la perspective des acteurs, ils évitent de dominer les interlocuteurs en imposant nos
termes/catégories sur les leurs.
9) La préparation de l’enquête

1. Choix du sujet / construction de l’objet = question de départ


 Cela permet de :
o Cibler la portée et les limites de la recherche
o Clarifier et structurer sa pensée
o Se démarquer des préconceptions (présupposés

 Critères :
o Clarté = définir les notions et concepts
o Pertinence = démarche empirique
o Faisabilité = être « réaliste »

2. Planification du dispositif méthodologique : quoi, à qui, comment ?

 Elaboration du dispositif (guide, choix des interlocuteurs, mode de sollicitation, de


présentation de soi et de l’étude, négociation du cadre de la rencontre, enregistrement,
précautions déontologiques, …)
 Ajustements en situation (accompagner le déploiement du récit)

10) La préparation du guide d’entretien

 Interface entre construction de l’objet et recherche empirique :


« Le plan/guide/canevas d’entretien est un ensemble organisé/structuré de thèmes
et sous-thèmes (questions et sous-questions) visant à favoriser le discours de
l’interviewé de manière à répondre aux objectifs de la recherche ».
Règle : pas un carcan rigide  en faire bon « usage »

o Ce qu’il n’est pas :


 Liste de questions préformatées destinées à être « administrées »
 Outil figé, statique (réagencements au fur et à mesure)

o Ce qu’il est :
 Outil hybride (questions à poser pour soi = / = à l’interlocuteur)
 Outil évolutif : accompagne l’exploration du terrain

Il faut y apporter une attention particulière !:


 Au moment de la préparation :
o Envisager les différentes facettes/aspects de la question
o Préparer des questions « concrètes » (=/= question que l’on se pose et celles posées à
l’interviewé)
o Envisager une « stratégie narrative » (Eviter de passer du « coq à l’âne »)
 Cela permet de clarifier la problématique, de sentir les manquements, d’approfondir le
questionnement.
 Au moment du déroulement de l’entretien :
o Guider l’entretien
o Être disponible, à l’écoute
o Permettre une « écoute active »
o Concevoir des interventions (relances) ajustées (approfondissements, recentrages,
synthèses,…)
o Gérer le temps
 Cela permet les recentrages « en douceur », outil de négociation
! Eviter de « lire » son guide !

11) La sollicitation de l’entretien

Attention au langage de l’ajustement et de la négociation : engager un échange ! (Bardot)


 Prendre contact (proximité >< distance)
 Se présenter
 Présenter son objet d’étude (thème, objectifs, usage de la recherche)
 Enoncer précautions déontologiques (anonymat, …)
 Fixer le lieu, le moment de la rencontre, annoncer la durée approximative ( ! chois
adaptés)

Eviter la formalisme, privilégier l’intéressement > faire preuve de votre crédibilité, de votre
engagement !

12) Le déroulement de l’entretien

a) Le moment de la rencontre

 Réexpliciter l’objet et le contexte de la recherche, si nécessaire (Eviter les malentendus !)


 Négocier la demande d’enregistrement (préciser l’usage)
 Rappel éventuel de la garantie anonymat/confidentialité

b) Le démarrage de l’entretien

Attention à l’importance du style et du rythme des premières questions.


Attention à l’induction d’un certain type de rapport Eeur-Eé

c) La fin de l’entretien

 Principe de « saturation » : accord sur l’idée d’avoir « fait le tour de la question »


 Voir si quelque chose à ajouter
 Le feeling, le respect du temps prévu
 La fin de l’enregistrement
 Le « moment de vérité »
13) Les dimensions éthiques

 Toujours vérifier les normes et politiques éthiques de l’institution (ici, l’ULB, Faculté de lettres,
traduction et communication)
o Formulaire de consentement à l’attention de l’interviewé
o Rétribution à la participation ?
o Utilisation des données obtenues (conservation : comment ?, combien de temps ?)
o Evaluer les difficultés et conséquences des entrevues

 Tenir compte des principes d’anonymat, de respect de la vie privée, des données personnelles
o Voir CPVP : Communication de la Protection de la Vie Privée
(https://www.privacycommission.be)
Brochure pour le chercheur
Attention aux données à caractère personnel !
Les données à caractère personnel sont des données concernant une personne directement ou indirectement
identifiée ou identifiable. C’est du moins la définition d’une donnée à caractère personnel selon la Loi vie privée.
Cette loi prévoit une protection spécifique de ces données lorsqu’elles sont traitées.

 Attention particulière aux sujets sensibles, aux conséquences matérielles ou psychologiques


de la participation à l’entretien pour l’interviewé

 Respecter le principe du droit de refuser ou d’arrêter la participation à l’entrevue

14) Le guide d’entretien

Rappel :
 Le degré de formalisation/structuration dépend :
o De l’objet étudié
(objectifs à atteindre)
o De l’usage de l’enquête
(entretiens exploratoires, complémentaires, successifs, uniques, …)
o Du type d’analyse projetée
(analyse globale, comparative, thématique, …)
NB : Si c’est une enquête extensive  alors utilité d’entretiens-test

 Selon l’usage à en faire, le type d’interrogation et ses propres préférences, le guide comportera la
liste complète des thèmes, sous-thèmes et/ou questions et sous-questions.

15) La consigne de départ

Importance de sa formulation ! :
 Marque l’entrée dans l’entretien
 Définit le thème du discours attendu
 Prend souvent la forme d’une simple indication :
 « J’aimerais que vous me parliez de … Comment cela se passe…, « Pourriez-vous me
raconter… »

 Conseils :
 Clarté, en rapport direct avec l’énoncé du thème de la recherche (ne pas se « cacher »)
 Ni trop étroites, ni trop larges
 Non incisives : risque de provoquer des réponses défensives
 Non orientées/inductives (artefact)
 Favoriser le COMMENT, le RECIT plutôt que le POURQUOI (justification) : permet de
développer le contexte, les circonstances conduisant à certaines pratiques ou points
de vue

16) Les relances

 Elles font partie des techniques pour suivre le Eé (accompagner le déploiement de son récit,
ce qui suppose un degré d’ouverture important de l’Eeur)

 Elles portent sur les propos de l’interlocuteur s’inscrivent dans le fil de son discours :
« Intervention de l’enquêteur qui est une paraphrase ou un commentaire de l’énoncé précédent de l’Eé »
(Blanchet)

 Elles permettent de :
o Explorer les propos de l’Eé (richesse, profondeur)
o Recentrer le discours
o Synthétiser

 Elles précisent vos intentions et rendent compte de cotre écoute > À utiliser avec modération :
efficaces pour soutenir le discours mais rarement neutres.

17) La qualité des questions

 Principe général : une question qui pose un problème de compréhension est une mauvaise
question

 Conditions minimales :
o Vocabulaire simple et concret
o Ne traiter qu’un problème par question
o Eviter les formulations négatives
o Formulation qui n’induit pas une réponse (neutre)
o Attention au vocabulaire, aux registres langagiers de l’interlocuteur ; attention au sens
variable des mots
o Privilégier les pratiques, les « comment » aux « pourquoi ? »
o Eviter les questions chargées d’affectivité, de jugements moraux, de valeurs (attention
aux mots courants, journalistiques, étatiques, .. ex : mixité sociale).

18) Les compétences requises

« 1. Compétences sociales et interpersonnelles : entrer en interaction, maîtriser les règles de


sociabilité propres aux divers milieux sociaux, établir le bon rapport de proximité avec l’interviewé,
établir un lien de confiance et de collaboration, etc.

2. Compétences techniques : connaître et maîtriser les techniques d’interrogation propres à la


méthode choisie, systématiser la démarche en respectant sa nature, négocier le contrat, écouter, tenir
compte des conditions, etc.

3. Compétences réflexives : mettre l’entretien en rapport continuel avec les impératifs de la recherche,
rester attentif à ce que l’on fait, précisément, en cours de réalisation, se réajuster, noter les transitions
et les digressions inhérentes à toute rencontre entre personnes, etc. » (Forget, 2014)

 Attention, compréhension et empathie : être bienveillant et intéressé


o Acceptation inconditionnelle
 Paraphraser, résumer : être concentré!

19) Le traitement et analyse des données

 Retranscription (verbatim)

 Analyse de contenu

 Prévoir ces étapes dans le temps lié à la réalisation des entretiens

20) Pour poursuivre la réflexion …

« L’enquêteur n’est pas l’exécutant d’une procédure de recherche préformatée : il est acteur à part
entière d’une recherche qui, au fil des entretiens, fait évoluer ses cadres d’analyse »
(Barbot, 2010 p. 141)

“L’analyse d’un entretien doit comprendre une élucidation de ce que les questions du chercheur, la
relation d’échange et le cadre de l’entretien induisent dans les propos de son interlocuteur. Considérer
ces derniers indépendamment d’un contexte aussi marquant serait faire preuve de naïveté
épistémologique.”
(Quivy et Van Campenhoudt, 1995 p. 197)

«il est faux de croire que les enquêtés sont tous immédiatement en mesure de parler de ce qu’ils font »
(Lahire, 2012, p. 23, cité dans Forget, 2014)

21) Références bibliographiques importantes en ce qui concerne la pratique de l’entretien

Quivy, R., Campenhoudt, L. v., & Marquet, J. (2011). Manuel de recherche en sciences sociales (4e éd.
entiè rement revue et augmentée ed.). Paris: Dunod.

Paugam, S. (2012). L'enquête sociologique (Nouvelle édition ed.). Paris: PUF.

Blanchet, A., Gotman, A., & Singly, F. d. (2007). L'enquête et ses méthodes: L'entretien (2e édition
refondue ed.). Paris: Armand Colin.

Kaufmann, J., & Singly, F. d. (2016). L'entretien compréhensif (4e édition ed.). Paris: Armand Colin

Beaud, S., & Weber, F. (2010). Guide de l'enquête de terrain: Produire et analyser des données
ethnographiques (Quatriè me édition augmentée ed.). Paris: La Découverte.

Berthier, N. (2016). Les techniques d'enquête en sciences sociales: Méthodes et exercices corrigés.
Paris: Armand Colin.

22) Exemple de guide d’entretien (Blanchet)

Consigne : Vous avez hérité dernièrement, pourriez-vous me raconter comment ça s'est passé ?
1. L’avant succession : les héritiers avaient-ils pensé à l'héritage avant qu'il n'arrive

2. La succession :
o Décès : circonstances, cérémonie, religion, décès vécu par les différents membres
o Ouverture et déroulement de la succession : quand, comment,...
o Protagonistes : qui s'occupe de quoi : famille, avocats, notaires,...

3. Le temps du partage :
o Le patrimoine : composition, provenance
o Les héritiers : situation familiale, statut socio-professionnel
o Options concernant la répartition des biens,…

4. Héritage et relations familiales


o Relations entre légateur et légataires avant le décès
o Relations entre héritiers : avant, pendant, après
5. Economie des biens hérités
o Prise de décision : circonstances, protagonistes,...
o Choix : dépenses, achats, garder, investir, vendre,...
o Signification de ces choix : par rapport au devenir familial, à la stratégie patrimoniale,
professionnelle,...

III. Les approches qualitatives III – L’observation directe

1) Les méthodes d’enquête

 Les méthodes de collecte des données qualitatives :


- L’entretien
- Le carnet de bord
- L’observation directe
- L’étude de documents

 Les méthodes d’analyse des données qualitatives :


- L’analyse de discours

 Les méthodes de collecte des données quantitatives :


- Le questionnaire et le sondage
- Les tests et expérimentations

 Les méthodes d’analyse des données quantitatives :


- L’analyse de contenu
- L’analyse statistique des données

2) L’observation directe

C’est une méthode qualitative de collecte des données qui permet de saisir les phénomènes sur le
vif ; les comportements au moment où ils se produisent en observant différentes situations sans
l’intermédiaire d’un document ou d’un témoignage ( ≠ des autres méthodes).

Observer quoi ?
o Les performances (les exploits des acteurs, …)
o Les interactions (verbales et non verbales)
o Les rituels et cérémonies (fêtes, évènements, spectacles, réunions)
o Les lieux (la disposition ou l’aménagement de l’espace)
o Les objets

3) L’observation directe et indirecte

L’observation est dite « directe » car elle se pratique en temps réel (au moment où ils se produisent)
et sans intermédiaire. Elle produit des données brutes.
Les méthodes indirectes, on va donc passer par quelqu’un : le questionnaire, l’entretien, l’étude de
documents, … passent par le témoignage (écrit ou oral) d’un acteur pour étudier un phénomène social.

Exemple : L’analyse des publics d’un cinéma, quelle méthode choisir ?


La méthode directe parce que c’est sur le vif, on pourra observer leurs attitudes, leurs interactions, les
profils, leurs émotions.
Et la méthode indirecte avec le questionnaire et l’entretien avant et/ou après le visionnage du film.

 Complémentarité des méthodes


Pour éviter une observation aveugle aux points de vue indigènes ou des entretiens décontextualisés.

4) L’observation, un acte ordinaire

L’observation se réalise au
quotidien, avec les 5 sens 
« Observer est en effet une
pratique sociale avant d’être
une méthode
scientifique ». (Anne-M Arborio &
Fournier)

Des professionnels de l’observation


Ce ne sont pas des scientifiques mais ils brillent
dans le domaine de l’observation.

Albert Londre, journaliste d’investigation Emile Zola, en littérature, détails précis en situation
Florence Aubenas, 2010, se fondre sur le terrain Raymond Depardon, filme les audiences *

*+ extraits de la BA.
Entretien avec Haymond Depardon (vidéo)
Impression d’être hors-la-loi car il rentre grâce à ces contacts (// illégitime).

5) Observer, un acte ordinaire

L’observation se réalise au quotidien, avec les 5 sens  « Observer est en effet une pratique sociale
avant d’être une méthode scientifique ». (Anne-M Arborio & Fournier)

 En quoi l’observation directe en tant que technique d’enquête se différencie-t-elle de la simple


pratique d’observer ?
o Technique contraignante
o Oblige à une certaine pratique réflexive
o Empêche de croire que le réel se donne à voir (le chercheur, prisonnier de ses
« lunettes »).

6) L’observation, une méthode

 Une démarche inductive (voir rappel des types de démarches) et compréhensive

 Les origines : L’Ecole de Chicago


o Robert E. Park (1864-1944), journaliste puis sociologue
o La ville comme terrain privilégié, l’observation comme méthode

 Observation participante >< non-participante :


o L’anthropologue et l’ethnologue, dans des contextes cultures de colonisation,
participe à la vie collective
o Le sociologue choisit de saisir les comportements et modes de vie de l’extérieur

Rappel : Types de démarches


Malinowski = célèbre ethnographe qui a passé du temps dans les tribus.

 Difficultés :
o Si terrain familier  Enquête par distanciation = « rendre étranger ce qui est familier »
o Si terrain inconnu  Enquête par dépaysement = « rendre familier ce qui est
étranger »
(Beaud & Weber,
2010)

 Ses

objectifs :
o Etudier les évènements tels qu’ils se produisent et au moment où ils se produisent.
o L’analyse du non-verbal
o « Seul moyen d’accéder à certaines pratiques » :
 des pratiques réalisées inconsciemment (dont on se rend pas compte)
 difficiles à verbaliser (
 ou faisant l’objet de discours préconstruits (volonté de les dissimuler)

 L’observateur, un statut particulier :


o Entre engagement et distanciation
o Seul responsable de sa recherche
o Propre instrument d’enregistrement

 Critiques épistémologiques // neutralité du chercheur :


Quelle connaissance objective peut-on produire sur un monde d’objets dont on fait soi-même
partie ?
o Mouvement itératif terrain/théorie (aller-retour entre terrain et théorie)
o Pratique réflexive et comparaison
o Importance du journal de bord du chercheur

Les étapes de la démarche

1. Problématique, question de recherche et hypothèses


Revue de littérature et exploration du sujet
2. L’enquête de terrain par observation directe
a) Entrer sur le terrain
b) In situ
c) Sortir du terrain
d) Traiter et analyser les données

3. Construire son modèle d’analyse (cadre théorique)


Revue de littérature et théorisation du sujet

4. Conclusion et écriture scientifique

L’enquête de terrain par observation directe

a) Entrer sur le terrain


Choisir et négocier son terrain.
Tous les terrains sont-ils accessibles ? Exemple de sujets : le suicide, la sexualité, Daesh, ..

La présentation de soi : éthique et statuts


- L’observateur à découvert  problème éventuel = cela va
probablement influencé le regard et le comportement des gens et
avantage = on va donc pouvoir prolonger l’immersion sur le long terme
- L’observateur incognito = on ne nous demande jamais notre rôle, …

b) In situ – « Être » sur le terrain


Entre moments de captation par les sens et de prises de notes.
Les outils à disposition : le stylo et le carnet + techniques d’enregistrements audio ou vidéo

Quoi noter ?
o Les coordonnées spatio-temporelles : qui, où et quand ?
Organisation de l’espace et personnes présentes (acteurs et rôles)
o Ce que j’ai fait
o Ce que j’ai vu et entendu
o Ce qui m’a choqué/frappé

c) Sortir du terrain
Rester animé par un projet de connaissance avant de se retrouver impliqué dans les intérêts des
acteurs.

d) Traiter et analyser les données


Être en mesure de produire de la connaissance à partir des données récoltées.
Donner du sens par la revue de la littérature.
Quelques exemples

 Observation dans les quartiers, villes ou communautés


Hoggart, R. (1976). La culture du pauvre: études sur le style de vie des classes populaires en Angleterre
(Le sens commun). Paris: Editions de Minuit.

 Observation du monde industriel et scientifique


Latour, B., & Woolgar, S. (2006). La vie de laboratoire: la production des faits scientifiques (2e édition,
Vol. 18). Paris: La Découverte poche.

 En milieu hospitalier
Goffman, E. (1968). Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux (Le Sens commun).
Paris: Editions de Minuit.
Belorgey, N. (2010). L’hôpital sous pression: enquête sur le nouveau management public (Enquêtes de
terrain). Paris: La Découverte.

 De la sphère privée, familiale


Delsaut, Y. (1976). Le double mariage de Jean Célisse. Actes de la recherche en sciences sociales, (4),
3-20, en observant les parents et les proches à l’occasion d’un mariage.
Schwartz, O. (2012). Le monde privé des ouvriers: Hommes et femmes du Nord (Quadrige). Paris:
Presses universitaires de France.

Structure article/mémoire

 Introduction
o Présentation du sujet et de son contexte

 Problématique
o Objectifs, problème/enjeu, question de Projet de recherche en
recherche et hypothèses décembre (18 décembre)
 Méthodologie
o Objectifs, avantages et limites

 Cadre théorique
o Revue de littérature

 Résultats
o Données recueillies sur le terrain

 Conclusion
 Bibliographie

 Ses avantages :
o La saisie des comportements et des évènements sur le vif
o Recueil de matériaux spontanés
o La relative authenticité des comportements

 Ses limites :
o L’acceptation sur le terrain
o La relation observateur/observés
o Le problème des traces // mémorisation
o L’interprétation des données
IV. Les approches quantitatives II : le questionnaire

1) Nature du questionnaire

On utilise des questions précises et standardisées (les mêmes pour tous) afin de recueillir des données
(= opinions et informations factuelles) auprès d’un grand nombre de personnes.

 Méthode quantitative :
o S’appliquant à un échantillon représentatif d’une population (échantillon contraire à
celui-ci, ce que fait Deborsu dans c’est pas tous les jours dimanche)
o Devant permettre des inférences statistiques (validité externe = généraliser le
questionnaire à l’ensemble de la population) : la plupart des étudiants de l’ULB
pensent que (…)
o Afin de vérifier ou d’infirmer une hypothèse de recherche (= approche hypothético-
déductive) (validité interne)

2) Histoire du questionnaire
 Recensements
 Développement des statistiques au 19e siècle : Adolf Ketlet (l’homme moyen pour tous les
paramètres), personnage important dans les statistiques en Belgique – recensement de la
population belge en 1846.
 Développement parallèle à l’AC dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale aux USA :
c’est un technique qui s’est développée pendant la 2GM, on faisait des analyses de contenu
de la propagande militaire, et on était chargé d’investiguer l’état, le moral des troupes,
comment les soldat se portaient physiquement et moralement par des questionnaires
 Recherche « administrative » de Lazarsfeld sur l’influence des médias (Personal Influence,
1955) : quand on communique par les médias, il y a des leaders d’opinion qui sont là pour
réinterpréter ce qui a été dit. Comment sont-ils arrivés à mettre en évidence le two-step flow
of communication ? en faisant massivement des questionnaires, dans les années 40 et 50, ce
qui a permis d’avancer dans la compréhension qu’on avait dans la manière dont les médias
influencent les gens.
 Enquêtes d’opinion et sondages marketing
 Consultations politiques

3) Avantages du questionnaire

 Bon marché (en particulier s’il est auto-administré), et gratuits dans certains cas. Si on veut le
faire à grande échelle, ça coute un peu.
 Récolte rapide d’information abondante et récente
 Description au niveau macro d’un phénomène permettant de déterminer des liens de
corrélation et/ou de causalité entre des variables
 Outil très répandu comme source secondaire : cependant il faut vérifier que l’enquête a été
faite de manière scientifique.
o European Social Survey : ils publient des fascicules qui simplifient les résultats
des enquêtes menées à intervalles réguliers.

4) Limites du questionnaire
 Pas de relances ni de reformulations pour aider le participant à exprimer son point de vue et
compléter l’information, donc une fois que la question est formulée elle l’est une fois pour
toute. On ne peut pas interagir avec le répondant, pour qu’il en dise davantage.
 Problèmes liés à la fiabilité des répondants, la question de la validité interne (les questions
vont-elles pouvoir m’aider réellement ?)
o Mensonges possibles (questions personnelles)
o Erreurs possibles
o Si auto-administré : identité du répondant réel
o Le fait que le répondant n’aille pas jusqu’au bout
 Si auto-administré  traitement des questionnaires incomplets
 Taux de réponse élevé et représentativité difficiles à assurer : il est difficile d’avoir un nombre
vraiment représentatif.
o On peut redresser, éventuellement essayer d’avoir plus de réponse d’un type de la
population.

5) Etapes d’un questionnaire

a) Problématisation = questions et hypothèses de recherche


o Problématiser : questions et hypothèses de recherche
o Déterminer les variables pertinentes
 Variable qualitative nominale (ex : intention de vote) = celle qu’on ne peut pas
ordonner, objectivité
 Variable qualitative ordinale (ex : niveau d’étude) = celle qu’on peut ordonner,
ordre logique qui ne dépend pas de la subjectivité
 Variable quantitative d’intervalle (pas de zéro naturel existant) (ex :
température)
 Variable quantitative de rapport (zéro naturel existe) (ex : poids)

Si je sonde les intentions de vote, il y aura plusieurs variables mais l’une serait :
 Si vous comptez voter pour les prochaines élections, pour quel parti allez-vous
voter ?
o Liste de partis politiques, avec un ordre objectif. Pas d’ordre classique.

b) Définition des variables

c) Détermination d’un échantillon


o Déterminer la population d’enquête ou l’univers de l’enquête, qui représente
l’ensemble de la population que je veux étudier. On s’est rendus compte des
problèmes d’échantillonnage en 1936 aux USA, dans le contexte des éléctions
présidentielles entre Roosevelt et Lamdon.
o Le cas « Literay Digest » (1936) : la revue était très prisée et faisait déjà des
sondages politiques pour prédire le prochain président. Ils avaient eu un
nombre de répondants très important. Sur base de ces dizaines de milliers de
réponses, ils avaient publié des articles suivant l’idée « on est quasiment sur
que Lambon sera président », mais c’est Roosevelt qui a gagné.
 Késako ? Ils avaient utilisés la liste du bottin téléphonique et la liste
des propriétaires de voiture pour constituer les gens à qui ils
envoyaient le questionnaire.
 En se basant sur des répondants qui ont les moyens d’avoir
une voiture et qui sont abonnés au téléphone, on restreint
l’échantillon.
 Ils n’ont pas tenu compte non plus des personnes n’ayant pas
répondu.
o Stratégies d’échantillonnage :
 Echantillon aléatoire simple : on choisit au hasard les personnes qui
répondront.
 Echantillonnage stratifié : quand il est particulièrement important, et qu’on
veut assurer que dans les résultats on aura le nombre suffisant de tous les
« types ».
o Sur la question du genre et un métier, il est super important que j’ai
un nombre suffisant de femmes qui me répondront. Si j’ai trop
d’hommes, ce sera problématique pour mon analyse des résultats.
o Je vais diviser en deux groupes, et dans ces deux populations (homme-
femme), je fais un échantillonnage aléatoire dans les deux groupes.
 Echantillonnage par grappes : au départ d’une grande portion, je subdivise en
grappe et j’analyse une partie des grappes.
o Risque de ne pas avoir une représentation globale de la population.

d) Construction du questionnaire = formulation et ordre des questions


Ordre des questions
o Progression logique entre les questions
o Aller du général au particulier
 « Pensez-vous que le compostage est indispensable ? » (Oui ou non, je ne sais pas)
 « Avez-vous un bac ou silo à compost ? » (Oui ou non)
 « Si oui, alors depuis quand ? » (Moins d’un mois, entre un mois et un an, plus d’un
an, …)
o Les questions les plus impliquantes sont à la fin
o Rassembler les questions selon les dimensions du problème à étudier
o Poser uniquement des questions en lien avec la problématique
o Si auto-administré  privilégier les questionnaires courts !
Types de questions
o Les types de questions =
 Questions fermées (à privilégier)
 Questions ouvertes complémentaires si nécessaire
 Questions semi-ouvertes (« Autre : spécifiez »)
 Questions de recoupement pour vérifier la fiabilité des réponses : poser la
même question par la négative

o Types de questions fermées =


 Choix multiple (! modalités de réponse exclusives et exhaustives  je ne sais
pas à prévoir)
 Echelle de Likert (à 3,4,5 cases – «pas d’accord du tout -> tout à fait d’accord »)
 Echelles bipolaires (à 7 cases et pôles opposés)
 Classement de divers éléments par ordre d’importance

Formulation
o Questions courtes, précises et sans ambiguïté (ajouter une précision en précisant
quelque chose dans la question, termes qui ne seraient pas tjs précis)
o Questions auxquelles les répondants peuvent répondre
o Langage simple
o Pas plus d’une variable par question (mais plusieurs questions pour une variable ->
ok) : la prochaine fois que vous irez au magasin quel chocolat acheterez-vous ?
o On peut avoir plusieurs questions portant sur une même variable (le lieu de
l’achat) mais pas plusieurs variables dans une question.
o Pas de question incitative : « Êtes-vous contre l’injustice dans le monde ? »
o Pas de prémisse à accepter : « Avez-vous cessé de battre votre femme ? », « Quel Etat selon
vous représente la plus grande menace sur la paix dans le monde ? »

Validité interne : biais cognitifs= les biais des personnes répondant elles-même
o Framing : sens et motivation pour le répondant
o Mémoire à long et court termes
 Entre 1 semaine et 1 mois pour les événements habituels
 Ordre chronologique pour événements marquants
o Effet de halo (entre les questions)
Exemples
- Poser une question sur l’acceptabilité de ne pas déclarer tous ses
revenus après avoir posé une question de même type concernant les
politiciens
- Poser une question sur le bonheur en général, après une question sur
le bonheur dans la vie de couple (effet d’exclusion) Il vaut mieux aller
du général au particulier, dans le cas de la question sur le bonheur.
- Poser une question sur Hiroshima et puis une question sur l’énergie
nucléaire
o Biais liés à l’ordre de présentation des modalités de réponse :
o Effet d’ancrage : ancrer ses réponses, reflex pavlovien de toujours répondre
au questionnaire d’une manière similaire.
 Effet de primauté : les gens qui ont une tendance à répondre ce qu’il y a le
plus à gauche ou qui vient en premier
 Varier l’ordre de présentation des modalités de réponse en cours d’enquête

 Effet de contraste :
Exemple : Classer les personnalités suivantes selon le degré de sympathie qu’elles
vous inspirent (1 = personnalité la moins sympathique ; 6 = personnalité la plus sympathique) avec cet
exemple, il faut faire ensuite attention à l’analyse des réponses.
- Theresa May
- Emmanuel Macron
- Charles Michel
- Hitler
- Oussama Ben Laden
- Kim Jung-un

Validité interne : biais motivationnels


o Effet de désirabilité sociale (« effet Bradley ») : // faire plaisir à l’enquêteur.
o « Combien d’heures passez-vous en moyenne sur les médias sociaux au quotidien ? »
 Prévoir une modalité supérieure de réponse suffisamment élevée pour ne pas culpabiliser les
gros consommateurs de médias sociaux. Mettre des très grandes modalités de réponse = faire en sorte
que les gens ne seront pas tentés de mentir : « y’a pire que moi je peux répondre honnêtement. »
o Biais de positivité = désirabilité sociale des réponses positives
 Alterner formulations positives et négatives (plusieurs questions sur la même variable), à
plusieurs endroits du questionnaire.
e) Pré-test
o Phase souvent négligée, MAIS nécessaire
o Mettre à l’épreuve le questionnaire par rapport à quelques individus
o Vérification de la qualité des questions et de la pertinence de leur ordre

f) Administration du questionnaire
o Face à face ou téléphone
o Auto-administré :
 Courrier
 Courriel (par exemple Survey Monkey, Google Form)

g) Dépouillement et codages des résultats


o Codage numérique de chaque modalité de réponse
o Encodage (par exemple via Excel)

h) Analyse des résultats en relation avec les objectifs de l’enquête


Analyses statistiques
o Statistiques descriptives :
 Tris à plat
 Tris croisés
 Distribution des fréquences, moyennes, médianes, …

o Statistiques inférentielles : Passer de ce que j’ai dans mon échantillon à la population


toute entière, ce qui ne marche que si on a fait un échantillonnage aléatoire.
 Marge d’erreur et degré de confiance
 Tests statistiques (Chi carré)

V. Les approches quantitatives I : l’analyse de contenu (Marc Vanholsbeek)

1) Origines et bases théoriques

L’analyse de contenu est traditionnellement associée au champ de la communication.


Les bases de cette analyse ont été jetées dans les années 1920 par le politologue H.D. Lasswell à travers
une première recherche sur les techniques de propagande en temps de guerre (1927), puis un ouvrage
collectif sur le langage politique examiné à l’aide d’une étude sémantique.
L’analyse de contenu a ensuite été définie plus précisément par Berelson (1952), qui la situait dans le
champ de recherche en communication.
L’AC s’est principalement développée aux USA pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Dans la continuité de Lasswell, les études visaient alors à démontrer la propagande de l’ennemi pour
mieux la contrôler. En même temps, des chercheurs (Stouffer, Guttman par exemple) tentaient de
mesurer les attitudes des soldats par un questionnaire (1950).
Ces premiers travaux font apparaitre les liens qui vont modeler les analyses de contenu :
- La recherche en communication
- La technique du questionnaire
- La volonté de mesurer des attitudes (d’un média par exemple)

 La cadre de référence global de l’AC = le « paradigme de la communication » de Lasswell 


qui dit quoi, à qui, comment, pourquoi, avec quel effet.
o Pour comprendre un texte et comprendre son influence, on pose ces questions.
o Exemple des médias : qui est le plus cité comme expert dans les médias, qui parle le
plus de la question du Brexit, on utilise plutôt des chroniques, des interviews, pour
parler de ce sujet ? est-ce que la position est plutôt anti-Brexit ou plutôt favorable au
Brexit ? Avec quel effet – avec les termes les plus utilisés par exemple, est-ce que cela
donne une vision plus ou moins positive dans la façon dont les gens vont la recevoir.
o On a réussi a prrouver qu’il y avait une influence des médias. Dès lors quand on fait
une analyse de contenu, on ne cherche pas à démontrer quelle influence a eu le
message auprès de la population, mais on part du principe que c’est important parce
que cela va influencer justement.
 Le paradigme de Lasswell met l’accent sur la participation active des acteurs au processus de
fabrication et de réception du message.

 Distinction par rapport à l’AD :


AD = analyse de discours AC = analyse de contenu
Du côté de la linguistique (spécificités de la Du côté de la sociologie (attitudes et
langue, les genres de discours) comportements – et positionnement éditorial
d’un média par exemple)
Qualitative
Quantitative

Analyse de discours : quels sont les arguments utilisés dans le discours environnemental par rapport
au public par rapport au lobby de la viande bovine en Belgique ?
Analyse de contenu : le discours environnemental est-il plutôt dénonciateur ou pédagogique dans sa
manière de s’adresser au public ?
2) Objectifs généraux

 L’AC prête attention aux étapes du processus révélatrices des attitudes de l’émetteur et du
récepteur, faisant de l’encodage et du décodage des indicateurs de comportements sociaux.
o Le comportement = l’ensemble des réactions observables d’un individu à une situation
immédiate
o L’attitude = l’ensemble des opinions/ réactions de l’individu de manière globale

 Les AC classiques s’alignent sur la méthode du questionnaire pour trouver des indicateurs.
o Quand on construit la grille on essaie de faire la liste d’éléments qui seraient nos
indices pour faire parler les textes.
 On les détermine en fonction du sujet choisi, mais en procédant de manière
systématique : on établit la grille assez tôt au départ et ensuite on l’applique
aux textes, en l’ajustant au début et ensuite on s’y tient en l’appliquant de
manière systématique.
 >< analyse de discours : il faut un plus grand corpus (période suffisamment
longue ou plusieurs médias)
 Cette caractéristique fut longtemps présente dans les définitions faisant de l’AC une démarche
essentiellement quantitative, limitée à l’AC manifeste d’un texte.
3) Définition générale

 « Une analyse de contenu est toute technique permettant de faire des déductions à partir de
l’indentification dans les messages de caractéristiques spécifiées, effectuée de manière
objective et systématique » Holsti, 1969

 On vise généralement à vérifier ou à infirmer des hypothèses (Bardin, 1989)


4) Evolution de l’AC dans les recherches

Les analyses de contenu ont évolué : d’une volonté de voir le texte comme un moyen de mesurer des
attitudes  vers la volonté d’en extraire des variables.
Cette opération d’extraction, de déduction se fait à travers un travail de transformation des données
en un système de catégories qui doit être explicitée afin de garantir la notion d’objectivité et de
permettre la systématisation et la comparaison.
Le texte est conçu comme « produit d’une parole, comme « expression singulière d’un univers social »
(Wynants, 1990). Il vient donc répondre à une préoccupation centrée sur la description et la
compréhension des logiques d’action sociale.

5) Divers types d’AC

 On parle aujourd’hui d’analyseS de contenu au pluriel !


o Moins éclaté qu’en analyse de discours.

Elles sont souvent d’inspiration quantitative (contenu manifeste), parfois de type mixte (qualitatif +
quantitatif : contenu manifeste et contenu latent, sous-entendu), sur les types d’analyse de contenu
qui existe il y a deux formes principales à retenir :
 On trouve plusieurs types d’AC en fonction de la question de recherche posée, par exemple :
o AC catégorielle = la plus classique et répandue, dans celui-ci on a des catégories que
l’on nomme
o AC d’évaluation = mesure des attitudes d’un individu à l’égard d’objets sur lesquels il
s’exprime de façon plus ou moins positive ou négative, en accord ou désaccord selon
ses valeurs). (est-ce que tel média est plutôt favorable/défavorable en fonction du
Brexit)
6) En résumé

 Nature de l’AC = quantitative, avec une hypothèse que l’on va vouloir vérifier/invalider
 Technique : rapprochement avec le questionnaire
 Distinction avec l’AD : on s’intéresse a du texte, mais dans une autre démarche que celle-ci.
 Très souvent utilisée pour analyser des corpus de journaux, des contenus médiatiques y
compris audiovisuels ou numériques
 Peut être utilisée sur des contenus d’entretien

7) AC et Internet

Le développement d’internet et des plateformes socionumériques a donné lieu à des adaptations de


l’AC pour prendre en compte les spécificités numériques :
- Nécessité de traduire les éléments d’expression (émoticônes, …) en
catégories, spécifiques aux médias sociaux (tagguer, partager, etc)
- Recueil des données +/- aisé car archivage mouvant (publications
effacées, modifiées, contenus éphémères) et identification des
auteurs de contenu pas toujours claires (avatars, pseudos, bots, …) :
souci d’exhaustivité ou de représentativité des corpus
- Chaque plateforme a ses règles, ses codes, ses conditions de
production de contenu dont il faut tenir compte (ex de jeux vidéos)

Travailler sur des tweets ou des publications Facebook remontant à il y a un an : remonter au contenu
des médias sociaux de 2012 est problématique parce que pas disponible, effacé, etc => pas
représentatif

VIII bis. L’AC thématique de type catégoriel

« Content analysis is a research technique for the objective, systematic, and quantitative description
of the manifest content of communication. » (Berelson, 1952)

 AC de « thèmes » (variables) pré-identifiés qui sont « catégorisés » dans une grille d’analyse
sur la base des questions de Laswell, on va aussi y mettre les éléments qui sont importants et
centraux dans notre question de recherche. La grille fait la synthèse des questions et sous-
questions précises que l’on s’est posées dans notre problématique pour la conclure.

On n’est pas dans un objectif d’interprétation, on travaille sur ce qui est explicite : le texte tel qu’il a
été donné/vu au lecteur/public.

1) Méthodologie

 Approche quantitative :
 Méthode explicite et reproductible par tout analyste extérieur
 Possibilité d’études comparatives et d’approches diachroniques (dans le temps)

 Démarche hypothético-déductive : on cherche à invalider/confirmer une hypothèse


 Méthode rigoureuse qui s’applique de façon identique à l’ensemble du corpus

 Définir la question de recherche et l’(es) hypothèse(s) à démontrer (ou les phénomènes à


décrire)

 Définir l’unité d’enregistrement


o Segment déterminé de contenu médiatique retenu pour être passé au crible de la
grille d’analyse (paragraphe par paragraphe ? titre par titre ? article par article,)

 Définir de façon opérationnelle les variables (thèmes) et indicateurs :


o Variable = paramètre dont on observe la variation d’une unité d’enregistrement à une
autre afin de répondre à la question de recherche :
 Variable qualitative : nominale ou ordinale, exemple nominale : la nationalité,
le type de diplôme, le sexe, le mode de consommation de média, communiqué
de presse / exemple ordinale : classement qui peut se faire selon une qualité
= le classement de la qualité estimée des médias (du meilleur au moins bon)
 Variable quantitative : d’intervalle ou de rapport
o Rapport :
o D’intervalle :
o Indicateur = élément observable qui constitue une manifestation objective de la
variable que l’on veut voir
Exemple : la violence à la TV
Quelle définition opérationnelle ? Quels indicateurs ?

 Constitution d’un corpus homogène et cohérent


o L’ensemble de l’univers médiatique à passer au crible de la grille d’AC
o Médias AV : offre globale (ou offre brute) et offre nette (hors chevauchement)
OU
o Construction d’un échantillon
représentatif de l’univers envisagé
o Échantillonnage éclaté : choix aléatoire sur
une certaine durée de temps. (cf exemple
du calendrier du dessus).
o Je prends un jour par semaine : on
va au moins avoir 1 numéro de
chaque jour qui va correspondre à
1 semaine. On atteint dès lors une
certaine représentativité.

o Fonctionner sur 1 mois : au


moins 1 jour différent de la
semaine qui va être représenté

La constitution d’un corpus est déterminant.

Ce qui compte, c’est la manière de rentrer les infos dans la grille d’analyse. Il faut essayer de rendre
compte dans la grille ce qu’on a observé.
 Détermination de l’unité de numération (variables quantitatives) = manière selon laquelle
l’analyste va mesurer les variables retenues (nombre d’occurrences, durée en secondes,
espace en cm2 , …).

 Définition des catégories d’analyse (variables qualitatives) :


o Exhaustives : on doit pouvoir rentrer tous les éléments des questions de recherche
dans les catégories
o Mutuellement exclusives : elles doivent avoir une définition propre chacune
o Analogiques : suffisamment précise par rapport à notre question de recherche
2) Exécution de l’analyse

 Elaboration d’un plan d’exécution : on revient sur la question de recherche, et les hypothèses.
En parallèle, on construit le corpus.
 Pré-test : on prend 10 articles, deux venant de chaque journal, appliquer la grille d’analyse et
on voit dans quelle mesure on manque de catégorie, ce qu’il faut changer, etc.
 Intercording Reliability (90%) : quelqu’un qui reprendrait notre grille et qui l’appliquerait à un
autre texte pour une autre recherche arriverait à 90% au même classement que nous.
 Dépouillement du corpus selon le plan d’exécution
 Codage numérique de
chaque modalité de
réponse
 Encodage (ex : via Excel)

3) Exemple de recherche basée sur une AC


« Dis-moi comment être la plus belle ! Une analyse du contenu photographique de la presse féminine
pour adolescentes » (Caron, C. Recherches féministes, Volume 18, Numéro 2, 2005, p. 109–136, en
ligne : http://www.erudit.org/en/journals/rf/2005-v18-n2-rf1048/012420ar/abstract/)

Question de Recherche = Comment les filles et les femmes sont-elles représentées dans les images de
la presse magazine pour adolescentes ?
• La représentation des filles et des femmes dans les images de la presse magazine pour
adolescentes est-elle stéréotypée ?
Hypothèses :
• La représentation de la féminité et des relations hommes-femmes dans cette presse
est conservatrice
• Le contenu photographique de ces médias contribue à la production d’un discours
traditionnel – ou conservateur – sur la féminité.

Cadre théorique : cultural studies, sémiotique


Définitions conceptuelles :
• « Le terme « traditionnel », courant dans les études féministes en communication,
renvoie aux normes et prescriptions qui ont été historiquement associées à la
« féminité » ( que le mouvement féministe cherche à transformer afin de libérer les
femmes de leur position de subordination dans la société patriarcale.) »
• « Sur le plan conceptuel, la « féminité traditionnelle » peut être décomposée en
quatre dimensions : 1) une adhésion aux standards de mode et de beauté; 2) le
développement d’habiletés domestiques et familiales; 3) la satisfaction des besoins
des autres; 4) l’obtention de l’attention des hommes (Fiebert 1990).
Corpus : trois magazines féminins pour adolescentes produits et distribués au Québec en langue
française : Cool, Adorable et Filles d’aujourd’hui
Corpus d’analyse prélevé à partir d’un échantillon de magazines représentatif d’une année de
production annuelle de ces publications mensuelles :
• Prélèvement des numéros effectué selon la méthode du choix raisonné. Un numéro
par saison par magazine a été retenu, ce qui a porté le nombre d’exemplaires analysés
à douze. Le seuil de 10 % qui fonde les prétentions à la généralisation a donc été
dépassé.
Unités d’enregistrement :
• Pour éviter les erreurs de catégorisation que risquaient d’induire les images de petit
format, toutes les photographies ont été retenues, sauf celles dont la superficie était
inférieure à un quart de page de magazine.
• Seules les photographies qui présentaient au moins un personnage humain ont été
codées. → 345 photographies

Variables : chaque élément du corpus a été classé selon les huit variables suivantes
• Le format, la fonction de l’image, la modalité visuelle, le sexe et l’ethnie des figurants
et des figurantes, le lieu représenté, la distance sociale entre les figurants et les
figurantes, la distance sociale relativement à la lectrice et l’énonciation visuelle.
• Exemples de catégories pour des variables :
• Format : petit (au moins 1/4 page), moyen (au moins ½ page), grand (une page
complète), très grand (plus d’une page complète)
• Fonction de l’image : publicitaire, promotionnelle, non publicitaire et non
promotionnelle
Résultats :
• « Regarde-moi, j’ai quelque chose à te dire » : fonction publicitaire ou promotionnelle
très majoritaire, liée à la consommation et à des idéaux majoritairement
inatteignables, interpellation du lectorat par les regards
• « Ce que je dis est vrai » : haut degré de réalisme des visuels malgré toutes les
opérations techniques de retouches
• Féminité et rapports sociaux : lieux des photos (filles majoritairement dans décor
intérieur, garçons majoritairement dans décor extérieur), interactions ou positions
évoquant le désir ou la satisfaction d’un désir dans un cadre hétérosexuel
majoritairement blanc
Validation des hypothèses

Discussion sur les limites de la recherche :


• Les effets des visuels
• Analyse du visuel seul et pas des textes
• Analyse des images produites et non de leur réception par les lectrices
Précisions pratiques :
• Pour respecter le critère de reproductibilité qui fonde la scientificité de l’analyse de
contenu des médias, un protocole de codification a été préparé (document contenant
toutes les règles relatives à la procédure et aux critères à appliquer lors du classement
des éléments, publié dans son intégralité dans la recherche originale).
L’enregistrement et la saisie des données ont été effectués à l’aide d’un logiciel de traitement de
données (SPSS). Auraient pu être faits
4) Interprétation des résultats
 Retour sur la question de recherche et les hypothèses

 Eviter toute inférence ou extrapolation indues !


o Tenir compte de la représentativité de l’échantillon
o Tenir compte de la précision des mesures

 Médias réalisés pour le public et pas par le public (sauf médias sociaux et journalisme citoyen)
o Les médias comme reflet d’un « Zeitgeist »
o Possibilité d’analyser le « inscribed reader » mais le « lector in fabula »
Inscribed reader: la construction du lecteur explicite dans le texte (comment on s’adresse à lui)
Lecteur modèle: l’image du lecteur qu’a l’auteur empirique, telle qu’il en tient compte pour limiter les
possibilités d’interprétation du lecteur (repérable à ce qui est explicité et laissé implicite).

VI. Les stratégies de recherche mixte

1) Qualitatif & quantitatif

QUANTITATIF QUALITATIF
Objectifs : Objectifs :
 Vérifier des hypothèses, des théories  Explorer
 Mesurer  Comprendre
Exemples de méthodes : Exemples de méthodes :
 Questionnaire  Entretien
 Statistiques  Analyse de discours

2) Objectifs de base des stratégies dites mixtes

 Dépasser les clivages, l’idée qu’une seule méthode correspond à une recherche
 Privilégier la complémentarité
 Accorder la primauté à la question ou aux questions de recherche

3) Définitions

 “Mixed methods research is the type of research in which a researcher or team of researchers
combines elements of qualitative and quantitative approaches (e.g., use of qualitative and
quantitative viewpoints, data collection, analysis, inference techniques) for the purpose of
breadth and depth of understanding and corroboration”. Johnson et al., 2007

 “Is a research design with philosophical assumptions as well as methods of inquiry. As a


methodology, it involves philosophical assumptions that guide the direction of the collection
and analysis of data and the mixture of qualitative and quantitative approaches in many
phases in the research process. As a method, it focuses on collecting, analyzing, and mixing
both quantitative and qualitative data in a single study or series of studies. Its central
premise is that the use of quantitative and qualitative approaches in combination provides
better understanding of research problems than either approach alone.” Creswell et Plano
Clark, 2007

 “Mixed methods research is defined as a research in which the investigator collects and
analyzes data, integrates the findings, and draws inferences using both qualitative and
quantitative approachs or methods in a single study or program of inquiry” (Tashakkori et
Creswell, 2007)

Ce que ça veut dire stratégie mixte: combiner des éléments d’approche quantitative avec des éléments
d’approche qualitative, mixer pour mieux comprendre et mieux explorer, ainsi que mieux vérifier les
résultats ; qui sont deux objectifs que l’on sépare traditionnellement dans la recherche.

Combiner les approches = réponse plus complète, pour répondre correctement à ma question de
recherche j’avais besoin de faire appel à plusieurs méthodes.

4) Des principes stratégiques

 Planifier un dispositif de recherche qui va articuler :


o Des données qualitatives et quantitatives :
o Quantitative : résultat de sondage
o Qualitative : de l’ordre du témoignage, recueilli en entretien de recherche ou
articles de journeaux
o Des analyses qualitatives et quantitatives :
o Qualitatif : analyse de discours
o Quantitatif : analyse de contenu
o Des résultats qualitatifs et quantitatifs
o Quantitatif : oui ou non
o Qualitatif : catégorie conceptuelle, si on a cherché à caractériser grâce à
l’analyse de discours des formes de discours, on dégagera des catégories type
« antisystème », « arguments d’autorité »

A chacune de ces étapes, on peut être amené à traiter les deux types d’analyse ou de résultats à
chacune de ces étapes.

5) Objectifs des devis (scénarios de recherche, définir par quelles étapes on va passer pour
mener à bien sa méthodologie)

Caractéristiques des devis de recherche mixtes (d’après Creswell et Plano Clark, 2011) :
 Déterminer le niveau d’interaction entre la composante qualitative et la composante
quantitative : mixer, intégrer ou relier.
 Déterminer la priorité de l’une par rapport à l’autre : priorité à l’un ou l’autre des types de
données selon les priorités du chercheur.

 Déterminer la séquence de mise en œuvre des composantes : de manière simultanée en les


combinant (ou en les fusionnant), de manière séquentielle de manière à ce que l’une s’appuie
sur l’autre, ou de manière à ce que l’une s’insère dans l’autre.

 Déterminer le point d’intégration des composantes.

On ne sait pas toujours à l’avance quel type de devis on va suivre, mais c’est pour savoir nommer ce
que l’on va faire.

6) Quatre types de devis mixtes

Creswell et Plano Clark (2007) proposent quatre devis : de triangulation, encastré, explicatif et
exploratoire.
Ces devis ne sont pas des modèles à suivre, mais des manières de lier les objectifs méthodologiques
au devis.
Le bricolage est l’un des mots-clefs des stratégies mixtes : on ajuste la stratégie en fonction de sa
question de recherche.
 La pertinence dans une problématique se situe sur trois plans : la pertinence
scientifique, la pertinence sociale qui dépasse le cadre académique, la
pertinence communicationnelle
 Le fait d’avoir une méthodologie spécifique originale apporte une plus-value
et peut être mentionné lors de la problématique.

1. Triangulation
 La plus ancienne des « méthodes mixtes »
 Expression aussi utilisée pour la combinaison de méthodes qualitatives (et parfois
quantitatives), pour dire qu’on utilise plus d’une méthode.
 Avec plusieurs méthodes, données de sources différentes pour un même sujet (Morse,
1991)
o Exemple : comprendre comment dans le milieu culturel et artistique les relations de
presse influencent le travail des journalistes ?
 Qu’est-ce qu’ils cherchent à faire et comment ils travaillent, qui ils ciblent
comme critique culturel ?
 Entretiens avec des journalistes pour voir comment ils perçoivent et
reçoivent le travail de relationiste
 Analyse de contenu des communiqués de presse, des critiques culturels
 Analyse de discours sur les même textes
 Observation dans les salles de rédaction pour voir les réactions au quotidien
des journalistes quand ils reçoivent des communiqués de presse

 Variations sur la triangulation :


 Convergence = les données sont traitées et interprétées séparément (quanti
et quali) et les interprétations sont confrontées
 Transformation des données = surtout du quali  quanti

2. Enchâssement
 Dans ce modèle, l’un des types de données est secondaire et sert à soutenir l’autre
 Ici on va vraiment avoir un objectif majoritaire ;
vérifier une hypothèse ou comprendre et explorer
quelque chose de nouveau, à l’intérieur de cette
démarche je vais avoir besoin d’une petite partie
d’un type ou l’autre qui va permettre de renforcer ou clarifier les résultats.

Exemple : la couverture médiatique sur le débat du pacte migratoire dans les médias belges
 Comment les médias belges se positionnent par rapport à ?
o Analyse de contenu : classement avec pourcentage vers « critique »,
« révoltée », « neutre », caractéristiques chiffrées.
 On pourrait prendre juste les éditoriaux et faire Analyse de
discours là-dessus, avec sous-partie à l’intérieur du mémoire
« le genre éditorial par rapport au débat sur le pacte
migratoire ».
 Détailler les éditoriaux va permettre de détailler plus
précisément.

Exemple : chaque année, pour noel les entreprises font de belles campagnes pour nous vendre de
jolies choses. Si on veut travailler sur la campagne de communication de noel de proximus, en essayant
de voir comment elle joue sur le contexte de noel et quel est le discours qu’elle bâtit
 Analyse de discours
o Analyse sémiologique : les visuels, les personnages, les types de
décours, le lien entre le texte et le visuel
o Peut-être qu’on va remarquer un produit phare (iPhone dernier cri)
qui est l’argument de vente, ils coupent les prix et tout le toutim.
 En complément de l’analyse de discours, on peut analyser le
contenu sur l’argument de vente lié à l’iPhone et voir dans
quelle mesure l’aspect « innovation et meilleur prix » est
présent comme caractéristique dans la campagne de
communication menée par Proximus.

3. Devis explicatif
Séquence = l’ordre dans lequel on fait les démarches de recherche
 Modèle en séquence – une étude qualitative suit une
étude quantitative pour en éclairer les résultats.
 Séquence explicative

Pour faire la 2ème étape, on a besoin des résultats de la première, qui va influencer « comment faire la
deuxième étape ? ».
Ici on va partir d’une hypothèse, en comptant et en mesurant, on vérifie et quand on tombe sur les
résultats qui nous interpelle, on veut explication et la deuxième étape sera qualitative.
Exemple : j’avais prévu de faire un questionnaire, et finalement certains résultats m’apparaissent
étrange.
 L’euroscepticisme : questionnaire à l’ULB, voir le degré qui prévaut au niveau
du corps étudiant et sur quels aspects ils sont les plus sceptiques.
o Dans le questionnaire, il y aurait des données générales comme
« partis en Erasmus ? », etc.
 Avec les résultats, tendance = forte corrélation qui pourraient
exister entre leur départ en Erasmus et leur degré
d’euroscepticisme ou euro-enthousiasme. Pour chercher plus
en détail là-dessus, il faut aller faire des entretiens ou des
focus-groupe et passer par du qualitatif du coup.

4. Devis exploratoire = démarche compréhensive, donc qualitative et compléter par du


quantitatif
 Une étude qualitative est suivie d’une étude quantitative
pour en vérifier les résultats, pour généraliser ou non ce
que j’ai constaté
 Séquence exploratoire
Exemple : analyse de discours sur les discours d’association contre le racisme/homophobie = comment
il se caractérise sur le plan du langage
 Quelques catégories ressortent : « précédents sur le plan argumentaire »,
« argument autoritaire », « champ lexical de la guerre », etc.
 Est-ce que je peux généraliser ma perception du discours ? Pour savoir, je fais
un questionnaire auprès d’un certain public pour voir si le public observe les
même catégories que moi.

PHASE POUR….
Explicative En séquence Chercher à comprendre
QUAN  QUAL pourquoi
Exploratoire En séquence Développer des outils
QUAL  QUAN
Enchâssée Co-occurrent Soutenir ou clarifier des
QUAN (qual) résultats
QUAl (quan)
Triangulation Co-occurrent Comparer / confronter
QUAN + QUAL
[QUAN + qual]
[QUAL + quan]
7) Des avantages…

 « Compréhension plus vaste & détaillé et plus rigoureuse du phénomène à l’étude :


1. en suscitant la créativité et l’innovation pour comprendre les phénomènes ;
2. en présentant une vision plus complète d’un phénomène par l’intégration de
différentes perspectives ;
3. en interprétant les résultats avec des données provenant de différentes sources »

8) Et des limites ou défis

 « Creswell et Plano-Clark (2007) identifient trois défis reliés au développement de modèle de


présentation des méthodes mixtes :
1. la difficulté de combiner les données numériques et narratives (quantitatives et
qualitatives) ;
2. la difficulté d’interpréter des données qui ne convergent pas ;
3. la difficulté de recruter des investigateurs qui ont une connaissance approfondie
des méthodes qualitatives et quantitatives »
4. ne pas avoir deux sujets de mémoire
Mais aussi… trouver une place de diffusion et d’acceptation scientifiques

Xbis. L’étude de cas

L’étude de cas consiste à :


 « Rapporter un phénomène à son contexte et à l’analyser pour voir comment il s’y manifeste
et se développe » (Hamel, 1998)

1) Définition de l’étude de cas

 L’étude de cas est une stratégie de recherche idiographique (description d’un cas unique),
elle cherche à comprendre un phénomène dans un contexte précis et souvent unique
(Gagnon, 2012 cité dans Morissette, 2016).

 Yin (1989, cité dans Bonneville et al. 2007) décrit l’étude de cas comme étant
o « Une enquête empirique qui étudie un phénomène contemporain dans son
contexte de vie réelle, où les limites entre le phénomène et le contexte ne
sont pas nettement évidentes, et dans lesquels des sources d’informations
multiples sont utilisées » (p. 168).

Source d’informations multiples : il faudra décrire les caractéristiques du cas qu’on va étudier.
 Le débat sur le pacte migratoire en Belgique : il faudra peut-être parler des
lois préalables concernant l’immigration, ce qu’il s’est passé au parc
Maximilien, la position de l’UE sur d’autres sujets concernant l’immigration.
o Sources : sites web, déclaration, articles scientifiques existant,…
o Mais aussi : terrain, analyse de discours et de contenu en fonction de
la question de recherche posée
 On doit aussi comprendre quel est l’intérêt de ce cas particulier ?
2) Avantages et limites

AVANTAGES :
 Flexibilité : adaptation des questions, des plus larges à des plus précises, au fil de la
familiarisation avec le cas étudié.

 Emphase approfondie sur le contexte : description fouillée d’un sujet (une organisation, un
événement, une personne) ou d’un petit groupe de sujets.

Plus on devient familier avec l’étude de cas qu’on étudie, plus notre question de recherche se précise
et comme on travaille sur un cas précis, on perd moins de temps à regarder à droite et à gauche des
informations de toutes époques et concernant des acteurs divers.

LIMITES :
 Les résultats issus de l’étude de cas sont la plupart du temps difficilement généralisables.

 Subjectivité inhérente car interprétation personnelle des données et des inférences (à


expliciter lors de la rédaction).

Dans le cas d’une étude de cas, il faut parler des limites du mémoire dont les conclusions ne sont
valables que pour le cas étudié.
Cf ppt : références sur l’étude de cas

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