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HECHT E ., Physique
SERWAY R .A ., Physique
Vol. 1 - Mécanique
Vol . 2 - Électricité et magnétisme
Vol . 3 - Optique et physique moderne
ÉLECTROTECHNIQUE
a
• Théodore W
• Gilbert SYBILLE
Source des photographies : ABB Asea Brown Boveri
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation,
consultez notre site web : w ww .deboeck .co m
Imprimé au Canada
Dépôt légal :
Bibliothèque Nationale, Paris :juin 2005 ISBN PUL 2-7637-8185-3
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2005/0074/151 ISBN DBU 2-8041-4892-0
AVANT-PROPOS
Lors de la préparation de cette quatrième édition du grammables industriels (API) sur la modernisation de
livre Électrotechnique, nous avons ajouté plusieurs su- l'industrie . Dans ces sections, on présente justement
jets traitant des technologies qui ont un impact dans le un cas vécu, permettant de comprendre comment le
domaine des courants forts . Les sept paragraphes sui- passage aux API s'est effectué dans une entrprise, ainsi
vants décrivent les principaux ajouts . que les impacts tant au niveau technique qu'au niveau
sociologique .
1 . Les sections 29 .10 à 29 .13 du chapitre 29 présentent
les principes fondamentaux du dimensionnement des 5 . Le chapitre 42, sections 42 .61 à 42 .69, explique, de
machines électriques . On y démontre que le couple façon simple, le comportement et l'utilité du conver-
mécanique est un facteur déterminant dans la taille des tisseur électronique à trois niveaux ("three-level
machines tournantes . De plus, on constate que le ren- converter") . Ce nouveau type de convertisseur permet
dement, le coût par kilowatt, et plusieurs autres para- de générer une tension alternative variable à partir d'une
mètres favorisent la construction de machines et trans- source à courant continu fixe, tout en réduisant les dis-
formateurs de grande puissance . torsions harmoniques . Pour les grandes puissances, les
convertisseurs à trois niveaux remplacent graduelle-
2 . Le chapitre 31, sections 31 .16 à 31 .18, explique les
ment les convertisseurs classiques à deux niveaux .
propriétés et les avantages des transformateurs à haute
fréquence, soit ceux fonctionnant entre 400 Hz et 100 6 . Dans le chapitre 45, sections 45 .30 à 45 .37, on pré-
kHz. Ces transformateurs sont utilisés dans une foule sente les propriétés du vent et l'utilisation des éolien-
de dispositifs électroniques, comme les blocs d'alimen- nes pour en extraire l'énergie . On y explique les diffé-
tation à découpage électronique qui transforment la ten- rentes technologies de génération d'électricité, tout en
sion continue en tension alternative et vice versa . faisant ressortir les mérites de chacune d'entre elles .
3 . Dans le chapitre 34, sections 34 .19 à 34 .22, on ex- 7 . Le chapitre 45, sections 45 .38 à 45 .41, traite de la
plique les propriétés et le comportement de la machine production décentralisée . On regroupe sous ce nom
asynchrone à double alimentation . L'utilisation d'une l'ensemble des sources de production d'énergie élec-
fréquence fixe au stator et d'une fréquence variable au trique de petite puissance près des centres de consom-
rotor permet de faire varier la vitesse de cette machine mation . La production décentralisée s'est développée
lorsqu'elle fonctionne en moteur ou en générateur. Ces récemment, surtout grâce aux turbines à gaz associées
machines sont utilisées depuis longtemps comme mo- à la cogénération . La cogénération permet, grâce à un
teurs pour entraîner les pompes de grande puissance . échangeur de chaleur, d'extraire de l'énergie thermi-
Plus récemment, on leur a trouvé une nouvelle appli- que des gaz d'échappement très chauds rejetés par la
cation comme génératrices à vitesse variable, entraî- turbine entraînant la génératrice . L'augmentation du
nées par des éoliennes de quelques mégawatts . L'im- rendement global qui en résulte rend la cogénération
portance de cette technologie dans la production éo- attrayante pour les promoteurs privés qui peuvent ven-
lienne justifiait une description de ces génératrices spé- dre leurs excédents d'énergie électrique à la compa-
ciales . gnie d'électricité locale .
4 . Le chapitre 40, sections 40 .37 à 40 .41, démontre Au cours des dernières années, les méthodes de con-
l'impact énorme de l'introduction des automates pro- version de l'énergie électrique ont progressé de façon
VII
importante . Ainsi, il est étonnant de réaliser à quel point Ces nouvelles technologies ont permis la conception
l'électronique de puissance a envahi tous les domaines de nouveaux appareils tels que les convertisseurs stati-
de l'électrotechnique. Ce constat nous indique qu'on ques de grande puissance, les condensateurs à com-
ne peut plus étudier isolément les machines à courant mande par thyristors et les convertisseurs pouvant rem-
continu et à courant alternatif sans, par la même occa- placer les transformateurs à déphasage variable . Ces
sion, s'intéresser aux systèmes d'entraînement électro- nouveaux appareils, regroupés sous la rubrique FACTS
nique de ces machines . («Flexible AC Transmission Systems»), permettront
Comment expliquer ces changements importants? On aux lignes de transport et de distribution de porter des
les attribue principalement à la disponibilité de com- puissances accrues . De plus, à cause de leur réponse
mutateurs électroniques plus puissants comme les extrêmement rapide, ces convertisseurs peuvent stabi-
IGBT («Insulated Gate Bipolar Transistors»), pouvant liser un réseau menacé par une perturbation intempes-
fonctionner à des fréquences allant jusqu'à 20 kHz . tive .
Ces changements sont aussi dus à l'utilisation des thy- Le lecteur découvrira que, bien que ces innovations
ristors et des GTO («Gate Turn-Off thyristor») pou- touchent un vaste champ de connaissances, le fait qu'el-
vant porter des courants de plusieurs milliers d'ampè- les reposent toutes sur une base commune, lui permet-
res sous des tensions de 5 kV Enfin, ces changements tra d'apprécier la cohérence de l'électrotechnique . Par
s'expliquent aussi par la puissance des ordinateurs et exemple, le lecteur découvrira que les technologies et
des microprocesseurs qui exécutent des calculs en les équations propres aux machines synchrones sont
temps réel à des vitesses prodigieuses . similaires à celles régissant le transport de puissance
La plupart des entraînements industriels couvrent la active et réactive sur une ligne de transport ou à travers
gamme des puissances allant de 1 kW à 500 kW qui un convertisseur électronique . Il s'ensuit que les con-
correspond précisément à celle où la commande par naissances acquises dans un secteur sont renforcées et
IGBT est disponible . Ceci a provoqué une véritable élargies lorsque le lecteur les rencontre de nouveau dans
explosion dans le remplacement des systèmes d'entraî- un autre domaine . Cela lui permet de découvrir un su-
nement existants . Ces nouveaux systèmes à base d'élec- jet d'étude fascinant offrant un défi intellectuel enri-
tronique de puissance ont en effet des coûts d'entre- chissant .
tien réduits, des rendements supérieurs et une produc- Le lecteur constatera aussi que, malgré les profonds
tivité accrue . Par ailleurs, les systèmes d'entraînement changements qui touchent l'électrotechnique, cette
à courant continu sont graduellement remplacés par science continue à s'appuyer sur les grands principes
des commandes de moteurs asynchrones qui offrent découverts au siècle dernier.
une réponse dynamique toute aussi performante . Tous
les secteurs, tant industriels que commerciaux, sont Comme dans l'édition précédente, cette quatrième édi-
tion de Électrotechnique offre une vue d'ensemble des
touchés par cette révolution technologique . Grues, as-
lois fondamentales de l'électricité, des circuits électri-
censeurs, locomotives, ventilateurs, pompes, compres-
seurs, lignes de production, etc ., seront donc progres- ques, des machines électriques, de l'électronique de
sivement transformés . puissance, des systèmes d'entraînement et des réseaux
électriques modernes . À cette fin, la matière du livre
Ce n'est pas tout . L'électronique de puissance com- est divisée en quatre parties :
mence à avoir un impact dans un secteur relativement
Partie I Notions fondamentales et circuits
stable depuis plus de 50 ans, soit le transport et la dis-
tribution de l'énergie électrique . Ainsi, dans ce sec- Partie II Machines électriques et transformateurs
teur, les grosses machines rotatives comme les con- Partie III Électronique de puissance et systèmes
densateurs synchrones et les convertisseurs de fré- d'entraînement
quence sont remplacées par des convertisseurs stati-
Partie IV Réseaux électriques
ques qui ne contiennent aucune pièce mobile .
Ces grandes sections, regroupées en 50 chapitres, peu- L'exposé de la matière suit une progression graduelle
vent être abordées indépendamment les unes des autres et fait appel à des connaissances scientifiques élémen-
au gré du programme d'étude suivi par l'étudiant . Nous taires . Tant dans la pratique industrielle que dans l'en-
désirons, en particulier, signaler les points suivants : seignement universitaire, notre expérience de ces deux
A . Chaque chapitre a été réexaminé et révisé afin de champs d'action nous a appris qu'il n'est pas néces-
clarifier les expressions et d'améliorer l'aspect péda- saire d'avoir recours aux mathématiques avancées pour
gogique . Tous les problèmes en fin de chapitre ont été résoudre la plupart des problèmes techniques . Rares
révisés et leur solution est disponible sous la forme sont les techniciens et les ingénieurs qui doivent ré-
d'un manuel du professeur . soudre quotidiennement des problèmes impliquant le
calcul intégral et les nombres complexes . Par contre, il
B . Le chapitre 41 consacré à l'étude des harmoniques,
est crucial de maîtriser les principes fondamentaux qui
constitue toujours un sujet de première importance . On permettent de former un jugement technique ration-
montre comment ceux-ci sont créés et on explique leur
nel .
influence sur les condensateurs, les inductances, les
câbles, les transformateurs et la qualité de l'onde . Les De par son caractère multidisciplinaire et sa présenta-
harmoniques sont souvent vus comme la bête noire de tion simple de sujets souvent complexes, ce livre sus-
l'électrotechnique . Ce chapitre, unique en son genre, citera un intérêt certain pour une gamme très variée de
dissipe le mystère qui les entoure . lecteurs . Il s'adresse d'abord aux étudiants, aussi bien
des cégeps et des instituts de technologie que des uni-
C . Le volumineux chapitre 42 portant sur l'électroni-
versités, en leur offrant une information qui n'est pas
que de puissance continue de susciter beaucoup d'in-
toujours disponible dans les manuels spécialisés d'élec-
térêt . On y démontre la flexibilité extraordinaire des
trotechnique .
onduleurs autonomes et la façon dont ils génèrent des
ondes de formes diverses et de fréquences variables . Ce livre constitue également une source de référence
utile aux électriciens comme aux ingénieurs dans di-
D . Le chapitre 50, intitulé «Contrôleurs statiques de
vers domaines . Leur travail est facilité par le choix de
réseaux», explique les nouvelles technologies qui per-
tableaux résumant les propriétés des matériaux, par un
mettent de contrôler électroniquement le flux des gran-
répertoire de formules pratiques permettant des cal-
des puissances . On y discute aussi du principe des con-
culs rapides, et par l'explication des règles établies par
vertisseurs de fréquence .
les organismes de normalisation . Enfin, à une époque
En ce qui concerne la qualité de l'onde, on discute des où l'on accorde beaucoup d'importance à la formation
creux et des gonflements de tension, de l'influence des continue, ce livre est tout désigné pour l'autodidacte
harmoniques et des tensions transitoires . qui souhaite acquérir une connaissance générale de
Au fur et à mesure que la déréglementation de l'éner- l'électrotechnique .
gie électrique devient réalité, ces méthodes électroni- Pour tirer le maximum de ce livre, nous recomman-
ques de commander les flux d'énergie deviendront de dons au lecteur de faire les problèmes qui se trouvent à
plus en plus importantes . la fin de chaque chapitre . Nous y avons utilisé une ap-
Un traité d'électricité risquerait d'être incomplet s'il proche graduelle offrant trois niveaux d'expertise (pra-
ne couvrait pas des phénomènes importants comme tique, intermédiaire, avancé) qui permettront à chaque
l'inertie des masses, la résistance des matériaux et la catégorie de lecteurs d'aborder des problèmes adaptés
chaleur. Une attention particulière est donc portée sur à leurs besoins . Afin d'encourager le lecteur à résou-
les effets mécaniques et thermiques qui influencent le dre ces problèmes, nous donnons les réponses à la fin
comportement de l'équipement électrique . du livre . À ce propos, aux niveaux intermédiaire et
Pour toutes les raisons énumérées précédemment nous avancé, nous n'avons pas hésité à introduire des équa-
croyons que cette nouvelle édition répondra davantage tions dont les calculs utilisent les logarithmes et la tri-
aux besoins technologiques modernes, tant au niveau gonométrie puisque les calculatrices de poche permet-
théorique que pratique . tent de résoudre facilement ces équations .
IX
Il suffit de feuilleter ce livre pour constater la place De fait, depuis déjà des années, les suggestions et les
importante occupée par les photographies . Tous les commentaires de M . Sybille, comme collaborateur sur
appareils ou systèmes décrits sont illustrés à l'aide de le fond et la forme du livre, constituent une contribu-
schémas et de photos, les montrant en cours de mon- tion déterminante à l'aspect global de cet ouvrage .
tage ou en fonctionnement . Bien des gens n'ont jamais
Remerciements
eu l'occasion de visiter une centrale nucléaire ou de
Nous désirons remercier le professeur-ingénieur Pierre
voir de près l'équipement utilisé pour le transport et la
Lavoie dont les commentaires ont eu un impact impor-
distribution de l'énergie ; les photos leur permettront
tant sur l'aspect pédagogique du livre . Il a vérifié tous
de juger des dimensions imposantes de ces appareils .
les problèmes se trouvant en fin de chapitre et contri-
De plus, de nombreux problèmes font référence à ces
bué de façon importante à la rédaction des solutions
photos, ce qui les rend encore plus intéressantes .
qui se retrouvent dans le manuel du professeur.
En résumé, ce livre utilise à la fois une approche théo-
M . Lavoie compte plusieurs années d'expérience dans
rique, pratique et multidisciplinaire afin de donner une
l'industrie . Il a été responsable de la mise en route
connaissance globale de l'industrie électrique moderne .
d'automates programmables et il a assuré le service
Ce champ en plein essor offre déjà des occasions d'em-
après vente des systèmes d'entraînement à vitesse va-
plois intéressants pour plusieurs techniciens et ingé-
riable . Il a aussi été ingénieur chargé des projets in-
nieurs .
dustriels en électricité, instrumentation et contrôle . Il
Nous désirons faire une dernière remarque concernant a réalisé des plans et devis et a été responsable de la
l'utilisation de ce livre. L' électrotechnique a fait un saut surveillance de chantiers (centrales hydroélectriques
énorme depuis les dernières années, principalement à Alcan, etc .) . Son expérience industrielle très variée, en
cause de la disponibilité des microprocesseurs et des plus de son statut de professeur, représentent une con-
commutateurs électroniques à haute vitesse . Il s'en- tribution importante dans la préparation du présent
suivra maintenant une longue période de consolidation ouvrage .
durant laquelle les machines et les appareils existants
Mentionnons aussi les professeurs Hoang Le-Huy et
seront remplacés par des modèles plus modernes . Mais
Philippe Viarouge du Département de génie électrique
la technologie révélée dans ce livre ne changera pas de
de l'Université Laval pour leur contribution dans les
façon significative . Par conséquent, le lecteur, tout au
chapitres sur les entraînements électroniques . Nous
long de sa carrière, trouvera ce livre utile non seule-
remercions aussi M . Michel Dostie du Laboratoire des
ment comme manuel d'étude mais aussi comme livre
Technologies de l'Énergie d'Hydro-Québec (LTE) pour
de référence à long terme .
ses commentaires et l'information qu'il nous a fournie
Coauteur sur la production décentralisée . Enfin, remercions
Dans cette quatrième édition, le nom de Gilbert Sybille M . Jean Anderson, concepteur de matériel didactique
apparaît comme coauteur. Gilbert Sybille est un ingé- en électronique de puissance de Lab-Volt Ltée, pour
nieur professionnel comptant plus de 25 ans d'expé- ses commentaires avisés .
rience au service de l'Institut de recherche d'Hydro-
Encore une fois, nous remercions Karl Wildi pour son
Québec (IREQ) . Son expertise s'étend à des domaines dévouement et sa compétence en ce qui a trait à la pré-
aussi variés que la simulation des grands réseaux,
paration des figures et des photographies et, de façon
l'étude et la conception des systèmes de commande et
plus générale, à tout ce qui touche la mise en forme de
des contrôleurs statiques, la conception de logiciels
cet ouvrage .
utilisés pour l'étude et l'enseignement des réseaux, et
de l'électronique de puissance . Il a aussi exercé au cours Nous remercions aussi les responsables des Presses de
des années ses talents de pédagogue en donnant des l'Université Laval et en particulier Monsieur Denis
cours aussi bien aux ingénieurs d'Hydro-Québec Dion et Monsieur Benoit Bernier, pour avoir appuyé la
qu'aux étudiants universitaires . publication de cet ouvrage.
XI
XIV
13 .5 Champ créé par plusieurs conducteurs 160 15 .7 Produit énergétique 191
13 .6 Champ produit par un courant dans 15 .8 Calcul d'un aimant permanent 192
une spire 161 15 .9 Variation du champ avec le temps et
13 .7 Force magnétomotrice (FMM) 162 la température - point de Curie 193
13 .8 Champ d'un solénoïde (bobine longue) 162 15 .10 Aimantion et désaimantation d'un
13 .9 Règle de la main droite pour un aimant permanent 193
solénoïde 163 15 .11 Conversion de l'énergie mécanique
13 .10 Comparaison des champs produits par en énergie magnétique 193
un aimant et un solénoïde à noyau d'air 163 15 .12 Cycle d'hystérésis 194
13 .11 Électro-aimants 163 15 .13 Pertes par hystérésis 194
13 .12 Applications des électro-aimants 164 15 .14 Pertes par hystérésis dues à la rotation 196
13 .13 Calcul des bobines pour électro-aimants 166 15 .15 Résumé 196
13 .14 Résumé 168 Problèmes - Chapitre 15 197
Problèmes - Chapitre 13 168
16 FORCES ÉLECTROMAGNÉTIQUES 198
14 CIRCUITS MAGNÉTIQUES 170 Sens de la force agissant sur un
16 .1
14 .1 Champ magnétique à l'intérieur conducteur rectiligne 198
d'un tore 170
16 .2 Intensité de la force 199
14 .2 Perméabilité magnétique 172
16 .3 Électrons et champ magnétique 200
14 .3 Explication de la perméabilité 172
16 .4 Force entre deux conducteurs 201
14 .4 Perméabilité relative 173
16 .5 Cas d'un cadre rectangulaire 202
14 .5 Courbe de saturation du fer 173
16 .6 Conséquences des forces entre les
14 .6 Densité de flux (B) 174
courants 203
14 .7 Champ magnétique (H) 175
16 .7 Applications des forces
14 .8 Courbe d'aimantation B-H du vide 175
électromagnétiques 204
14 .9 Courbe d'aimantation B-H d'un
16.8 Résumé 205
matériau magnétique 176
Problèmes - Chapitre 16 205
14 .10 Détermination de la perméabilité
relative 176
17 TENSION INDUITE DANS UN
14 .11 Analogie entre circuits électriques et
CONDUCTEUR 208
circuits magnétiques 178 17 .1 Tension induite dans un conducteur 208
14 .12 Solution des circuits magnétiques 17 .2 Valeur de la tension induite 209
simples 178 17 .3 Tension induite dans un conducteur
14 .13 FMM de même sens et de sens contraires 182 rectiligne 210
14 .14 Flux de fuite 182 17 .4 Polarité de la tension induite 210
14 .15 Le SI, le système CGS et le système 17 .5 Conducteur fermé sur une résistance 211
anglais 183 17 .6 Forme d'onde de la tension induite 212
14 .16 Résumé 183 17 .7 Tension induite dans un cadre 212
Problèmes - Chapitre 14 184
17 .8 Courbe de la tension induite 214
17 .9 Courbe de la tension induite en
15 HYSTÉRÉSIS ET AIMANTS 186
PERMANENTS
fonction du temps 214
15 .1 Énergie magnétique dans l'air 186 17 .10 Cycle et fréquence 214
15 .2 Énergie magnétique dans un matériau 17 .11 Valeur de la tension induite 215
magnétique 187 17 .12 Alternateur à cadre tournant 215
15 .3 Force d'attraction agissant sur un 17 .13 Génératrice à courant continu 216
matériau magnétique 187 17 .14 Amélioration de la forme d'onde 218
15 .4 Densité de flux rémanent et champ 17 .15 Différence entre un alternateur et
coercitif 188 une dynamo 218
15 .5 Types d'aimants permanents 189 17 .16 Résumé 219
15 .6 FMM et flux d'un aimant permanent 190 Problèmes - Chapitre 17 219
Xv
18 INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE 220 20 .7 Augmentation de la tension 252
18 .1 Loi de l'induction électromagnétique 220 20 .8 Transfert de charges par contact
18 .2 Application 1 - Induction dans une mécanique 252
bobine 221 20 .9 Transfert de charges à l'aide d'une
18 .3 Application 2 - Tension induite dans source de tension 253
un cadre 221 20 .10 Distribution des charges sur deux
18 .4 Application 3 - Induction mutuelle 222 sphères conductrices 254
18 .5 Application 4 - Générateur à 20 .11 Champ et lignes de force électriques 255
réluctance variable 222 20 .12 Spectres électriques 255
18 .6 Champ magnétique et champ électrique 223 20 .13 Ionisation - applications et
18 .7 Polarité de la tension induite - Loi inconvénients 256
de Lenz 224 20 .14 Phénomènes atmosphériques 259
18 .8 Méthode de mesure du flux 226 260
20 .15 Paratonnerres
18 .9 Tension appliquée et tension induite
20 .16 Éclairs et lignes de transport 260
dans une bobine 227
20 .17 Tension de tenue aux ondes de choc, BIL 261
18 .10 Résumé 229
20 .18 Résumé 262
Problèmes - Chapitre 18 229
Problèmes - Chapitre 20 262
19 INDUCTANCE 230
21 CAPACITANCE 264
19 .1 Inductance mutuelle - le henry 230
21 .1 Unité de capacitance - le farad 264
19 .2 Self-inductance 231
21 .2 Formes de condensateurs 265
19 .3 Polarité de la tension induite 232
21 .3 Constante diélectrique 266
19 .4 Énergie emmagasinée dans le champ
21 .4 Tension de service, capacitance et
magnétique d'une bobine 233
dimensions d'un condensateur 266
19 .5 Fermeture d'un circuit inductif 234
21 .5 Condensateurs en parallèle et en série 267
19 .6 Constante de temps 235
21 .6 Énergie dans un condensateur 268
19 .7 Forme de la courbe exponentielle 237
21 .7 Condensateurs au papier, au plastique
19 .8 Ouverture d'un circuit inductif 238
et à l'huile 268
19 .9 Méthodes de suppression des arcs 238
21 .8 Condensateurs au plastique métallisé 268
19 .10 Courant dans une inductance 240
21 .9 Condensateurs électrolytiques 269
FORMULES POUR CALCUL D'INDUCTANCES
21 .10 Condensateurs électrolytiques à
19 .11 Bobine à noyau de fer ayant un entrefer 243 courant alternatif 270
19 .12 Bobine toroïdale à noyau d'air 243 21 .11 Charge d'un condensateur 270
19 .13 Bobine à noyau d'air 243 21 .12 Décharge d'un condensateur 270
19 .14 Rouleau de fil à noyau d'air 244 21 .13 Constante de temps 271
19 .15 Deux conducteurs parallèles 244 21 .14 Courbes de charge et de décharge 271
19 .16 Deux barres omnibus parallèles 244 21 .15 Loi fondamentale pour un condensateur 272
19 .17 Deux conducteurs concentriques 245 21 .16 Tension variable sur un condensateur 274
19 .18 Résumé 245 21 .17 Applications des condensateurs 274
Problèmes - Chapitre 19 246 21 .18 Condensateurs fonctionnant à
courant alternatif 275
20 PHÉNOMÈNES ÉLECTROSTATIQUES 250
FORMULES POUR CALCUL DE CAPACITANCES
20 .1 Le coulomb - unité de quantité
d'électricité 250 21 .19 Capacitance de deux fils parallèles 276
20 .2 Électrons libres dans un métal 250 21 .20 Capacitance d'un câble coaxial 276
20 .3 Transfert de charges et d .d .p . 250 21 .21 Capacitance d'une sphère par rapport
20 .4 Forces et énergie électrostatiques 251 à une surface plane 277
20 .5 Décharge des corps 21 .22 Résumé 277
251
Problèmes -Chapitre 21 279
20 .6 Conversion de l'énergie mécanique en
énergie électrostatique 252
Xvi
XX
34 .22 Générateur asynchrone à double 36 ALTERNATEURS TRIPHASÉS 616
alimentation 576 36 .1 Principe des alternateurs de grande
34 .23 Résumé 581 puissance 616
Problèmes -Chapitre 34 581 36 .2 Nombre de pôles 617
36 .3 Stator 617
35 LA MACHINE ASYNCHRONE : CIRCUIT 36 .4 Rotor 619
ÉQUIVALENT ET VARIATION DE LA 36 .5 Excitatrice 621
VITESSE 585 36 .6 Excitation sans balais 621
35 .1 Le moteur à rotor bobiné 585 36 .7 Facteurs affectant la grosseur des
35 .2 Diagramme vectoriel d'un moteur alternateurs 622
asynchrone 588 36 .8 Marche à vide : courbe de saturation 624
35 .3 Puissances électrique, mécanique et 36 .9 Circuit équivalent d'un alternateur :
thermique 589 réactance synchrone 624
35 .4 Puissance transmise au rotor et 36 .10 Détermination de la valeur de X, 625
puissance mécanique 589 36 .11 Impédance de base d'un alternateur :
35 .5 Couple et vitesse de décrochage et valeur relative de XS 626
couple de démarrage 590 36 .12 Rapport de court-circuit 627
35 .6 Circuits équivalents de deux moteurs 36 .13 Alternateur en charge 628
industriels 591 36 .14 Courbes de régulation 628
35 .7 Moteur de 5 hp : calcul des grandeurs 36 .15 Synchronisation des alternateurs 631
lors du décrochage 591 36 .16 Synchronisation au moyen de lampes 631
35 .8 Courbe du couple en fonction de la 36 .17 Alternateur branché sur un réseau infini 632
vitesse 592 36 .18 Interprétation physique du
35 .9 Propriétés d'une génératrice asynchrone 593 fonctionnement d'un alternateur 634
35 .10 Mesure des paramètres 595 36 .19 Puissance active débitée 635
VARIATION DE LA VITESSE D'UN 36 .20 Commande de la puissance débitée 636
MOTEUR ASYNCHRONE 36 .21 Constante d'inertie H 636
35 .11 Moteur à vitesse variable et couple 36 .22 Réactance transitoire 637
constant 597 36 .23 Résumé 639
35 .12 Couple et courant en fonction de la Problèmes - Chapitre 36 640
vitesse de glissement 598
35 .13 Modification du circuit équivalent selon 37 MOTEURS SYNCHRONES 643
la fréquence d'opération 602 37 .1 Construction 643
35 .14 Plage d'opération lorsque la tension et 37 .2 Démarrage du moteur synchrone 644
la fréquence sont variables 603 37 .3 Accrochage du rotor 645
35 .15 Flux du stator dans une machine 37 .4 Moteur en charge - description 646
asynchrone et le rapport volts/hertz 603 37 .5 Moteur en charge - puissance et couple 646
35 .16 Commande du couple et de la vitesse 604 37 .6 Angles électrique et mécanique 648
35 .17 Couple et vitesse lors du décrochage 606 37 .7 Caractéristiques générales d'un moteur
35 .18 Freinage par récupération d'énergie 607 synchrone 649
35 .19 Fonctionnement en survitesse 609 37 .8 Excitation et puissance réactive d'un
35 .20 Fonctionnement en survitesse : aperçu moteur synchrone 650
préliminaire 609 37 .9 Facteur de puissance : courbes en V 650
35 .21 Autres façons de présenter les 37 .10 Compensateur synchrone 652
caractéristiques du moteur 612 37 .11 Couple de réluctance 653
35 .22 Résumé 613 37 .12 Arrêt du moteur 655
Problèmes - Chapitre 35 613 37 .13 Usages du moteur synchrone,
comparaison avec le moteur asynchrone 656
37 .14 Résumé 657
Problèmes - Chapitre 37 657
XXI
XXI I
40 .32 Les langages de programmation 740 42 ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE 784
40 .33 Le diagramme en échelle 740 42 .1 Différence de potentiel entre les bornes
40 .34 Le langage booléen 741 des éléments de base 784
40 .35 Le Grafcet 741 42 .2 La diode 785
40 .36 Avantages et inconvénients des 42 .3 Caractéristiques principales d'une diode 786
automates programmables 741 CIRCUITS UTILISANT DES DIODES
MODERNISATION D'UNE 42 .4 Chargeur d'accumulateur avec résistance 787
INDUSTRIE GRÂCE AU API 42 .5 Chargeur d'accumulateur avec
40 .37 Planification du changement 743 inductance 788
40 .38 Le personnel apprend à maîtriser les API 744 42 .6 Redresseur en pont monophasé 789
40 .39 Liaisons entre les API 744 42 .7 Filtres 790
40 .40 Programmation des API 745 42 .8 Redresseur triphasé à 3 pulsations 792
40 .41 Évolutions vers une entreprise virtuelle 747 42 .9 Redresseur en pont triphasé 795
40 .42 Résumé 747 42 .10 Courant efficace, courant fondamental
Problèmes - Chapitre 40 748 et harmoniques 799
42 .11 Propriétés du thyristor 800
41 LES HARMONIQUES 751 42 .12 Principe d'amorçage 802
41 .1 Composition d'une onde distorsionnée 751 42 .13 Puissance de commande 803
41 .2 Harmoniques et diagrammes vectoriels 753 42 .14 Principe de blocage 803
41 .3 Valeurs efficaces d'une onde CIRCUITS DE BASE UTILISANT
distorsionnée 753 DES THYRISTORS
41 .4 Facteur crête et facteur de distorsion 42 .15 Circuit 1 - Redresseur contrôlé
(THD) 754 alimentant une charge passive 805
41 .5 Harmoniques et circuits 755 42 .16 Circuit 2 - Redresseur contrôlé
41 .6 FP total et FP de déplacement 756 alimentant une charge active 806
41 .7 Charges non linéaires 756 42 .17 Circuit 3 - Onduleur non autonome 807
41 .8 Génération des harmoniques 758 42 .18 Circuit 4 - Contacteur électronique et
41 .9 Génération d'une puissance réactive 760 gradateur 809
42 .19 Circuit 5 - Cycloconvertisseur 809
EFFET DES HARMONIQUES
42 .20 Circuit 6 - Onduleur autonome 810
41 .10 Courant harmonique dans un 42.21 Circuit 7 - Hacheur 812
condensateur 761
CONVERTISSEUR TRIPHASÉ
41 .11 Courants harmoniques dans un
CONTROLÉ À THYRISTORS
conducteur 762
42 .22 Convertisseur triphasé en pont 812
41 .12 Tension harmonique et flux dans une
42 .23 Principe de fonctionnement en mode
bobine 763
redresseur contrôlé 812
41 .13 Courants harmoniques dans une ligne
42 .24 Principe de fonctionnement en mode
triphasée avec neutre 764
onduleur 814
41 .14 Harmoniques et résonance 765
42 .25 Convertisseur triphasé contrôlé
41 .15 Filtres harmoniques 770
alimentant une charge active 815
41 .16 Harmoniques dans les réseaux publics 772
42 .26 Commutation retardée - mode
41 .17 Courants harmoniques dans les
redresseur 816
transformateurs : le facteur K 774 42 .27 Commutation retardée - mode onduleur 818
ANALYSE HARMONIQUE 42 .28 Plage de commutation 818
41 .18 Procédure pour analyser une onde 42 .29 Circuit équivalent d'un convertisseur 818
périodique 776 42 .30 Courants dans un convertisseur triphasé
41 .19 Résumé 780 en pont 820
Problèmes -Chapitre 41 781 42 .31 Facteur de puissance 821
XXIII
XXIV
xxv
CENTRALES HYDRAULIQUES PRODUCTION DÉCENTRALISÉE
XXVI
47 DISTRIBUTION DE L'ÉNERGIE 48 COÛT DE L'ÉLECTRICITÉ -
ÉLECTRIQUE 1053 TARIFICATION 1089
POSTES DE TRANSFORMATION ET 48 .1 Tarification basée sur l'énergie 1089
D'INTERCONNEXION HT ET MT 48 .2 Tarification basée sur l'appel de
Appareillage d'un poste de puissance 1089
47 .1
transformation 48 .3 Indicateur d'appel de puissance 1090
1053
47 .2 Disjoncteurs 48 .4 Tarification basée sur la puissance
1053
47 .3 Interrupteurs à cornes apparente 1093
1056
Sectionneurs 48 .5 Tarification basée sur la catégorie de
47 .4 1059
Sectionneurs de mise à la terre client 1094
47 .5 1059
48 .6 Facture d'un abonné régulier 1094
47 .6 Parafoudres 1059
48 .7 Facture d'un abonné de moyenne
47 .7 Réactances 1062
Exemple de poste de transformation puissance 1096
47 .8
le poste La Suète 1064 48 .8 Détermination de la puissance à
La Suète - Distribution MT 1067 facturer 1096
47 .9
Réseau souterrain de centre-ville 1068 48 .9 Facture d'un abonné de grande
47 .10
puissance 1096
47 .11 Sainte-Foy - Distribution BT 1068
48 .10 Correction globale du FP d'une usine 1097
LIGNES DE DISTRIBUTION MT
48 .11 Cas d'un four à induction 1098
47 .12 Coordination de la protection 1069
48 .12 Compteur d'énergie ou wattheuremètre 1099
47 .13 Coupe-circuit à expulsion dirigée 1070
48 .13 Fonctionnement du wattheuremètre 1100
47 .14 Disjoncteur à réenclenchement
48 .14 Interprétation de la plaque signalétique,
automatique («recloser») 1071
lecture du compteur 1101
47 .15 Autosectionneur («sectionalizer») 1071
48 .15 Mesure de l'énergie triphasée 1102
47 .16 Résumé de la protection MT 1072
48 .16 Résumé 1102
SYSTÈMES DE DISTRIBUTION BT Problèmes - Chapitre 48 1103
47 .17 Systèmes de distribution BT 1072
47 .18 Mise à la terre (MALT) des 49 TRANSPORT DE L'ÉNERGIE À
installations électriques 1074 COURANT CONTINU 1107
47 .19 Choc électrique 1074 49 .1 Particularités du transport à c .c . 1107
47 .20 Mise à la terre des systèmes de 49 .2 Principe fondamental d'un système de
transport à c .c . 1108
distribution à 120 V et à 120/240 V 1075
49 .3 Relations entre tension, courant et
47 .21 Mise à la terre de l'équipement
électrique 1076 puissance 1110
47 .22 Disjoncteur différentiel de courant de 49 .4 Fluctuations de la puissance 1111
fuite 1078 49 .5 Caractéristiques E-I des convertisseurs 1112
49 .6 Contrôle de la puissance 1113
INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES À
49 .7 Effet des fluctuations de tension 1114
L'INTÉRIEUR DES BÂTIMENTS
49 .8 Inversion de la puissance 1114
47 .23 Éléments principaux d'une installation
49 .9 Ligne bipolaire 1115
électrique 1080
49 .10 Composants d'une ligne de transport
47 .24 Appareillage dans une maison 1082
à c .c . 1116
47 .25 Commutateurs à trois et à quatre
49 .11 Inductances et filtres du côté c .c. 1116
directions 1082
49 .12 Transformateurs de convertisseur 1116
47 .26 Installations commerciales et
49 .13 Source de puissance réactive 1117
industrielles 1084
49 .14 Filtres harmoniques du côté c .a . 1117
47 .27 Alimentation d'un moteur 1084
49 .15 Liaison de communication 1117
47 .28 Résumé 1086
49 .16 Électrode de mise à la terre 1117
Problèmes - Chapitre 47 1086
49 .17 Exemple d'un convertisseur
monopolaire 1117
XXV I I
XXVIII
PARTIE I
NOTIONS FONDAMENTALES
ET CIRCUITS ÉLECTRIQUES
Notions de mécanique et
de thermodynamique
Le tableau 1-1 présente une liste des unités SI utilisées fixes multiplient la valeur de l'unité par les facteurs
dans ce livre . De plus, on donne en appendice une sé- donnés dans le tableau 1-2 . Par exemple, 1 kilomètre
rie de tables qui facilitent beaucoup la conversion des = 1000 mètres, 1 millimètre = 0,001 mètre et 1 mé-
unités lorsque cette opération s'avère nécessaire . Le aawatt = 10 6 watts ou 1 million de watts .
lecteur pourra également les consulter afin de mieux
1 .3 Emploi des exposants
apprécier l'ordre de grandeur des diverses unités .
En électricité comme dans toutes les disciplines scien-
1 .2 Multiples et sous-multiples des unités tifiques, on rencontre des grandeurs dont la valeur va-
Les multiples et sous-multiples des unités SI sont ob- rie entre des limites énormes . On doit, par exemple,
tenus en faisant précéder ces unités de préfixes ap- pouvoir comparer la charge minuscule d'un électron
propriés comme kilo, méga, nano, déci, etc . Ces pré- avec celle, infiniment plus grande, d'un éclair, ou en-
core pouvoir mesurer des masses allant de la masse
infime d'un atome à la masse énorme de la terre . Le
rapport entre la plus grosse et la plus petite valeur est
TABLEAU 1-1 UNITÉS USUELLES DU SI tellement considérable qu'il a fallu trouver un moyen
simple pour l'exprimer . Par exemple, un courant élec-
grandeur unité SI symbole
trique de 1 ampère seulement correspond au passage
angle radian rad de 6 240 000 000 000 000 000 électrons par seconde .
F Comment exprimer simplement des chiffres aussi
capacitance (ou capacité) farad
grands? On utilise les exposants, et plus particulière-
chaleur joule J
ment les puissances de 10 .
champ magnétique ampère par mètre A/m
D'après cette méthode, les expressions 102 , 10 3 et 104
charge électrique coulomb c correspondent respectivement aux nombres 100, 1000
conductance siemens S
et 10 000 . Les chiffres 2, 3, 4, etc ., en position supé-
couple newton-mètre N •m rieure sont les exposants : on constate qu'ils indiquent
courant électrique ampère A le nombre de zéros suivant le chiffre 1 . Ainsi, 10 7 équi-
densité de flux magnétique tesla T vaut à 10 000 000 . De cette manière on peut écrire
énergie joule J qu'un courant électrique de 1 ampère correspond au
flux magnétique weber Wb passage de 6,24 x 10 18 électrons par seconde ; ce qui
est plus court et moins sujet à erreur .
force newton N
A Par un raisonnement analogue, on exprime des quan-
force magnétomotrice ampère
tités très petites en utilisant les exposants négatifs ; ainsi
fréquence hertz Hz
10-3 équivaut à 1/(10 3 ) = 1/1000 .
inductance henry H
longueur mètre m 1 .4 Utilisation des symboles (+) et (- )
masse kilogramme kg En arithmétique, on utilise les symboles (+) et (-) pour
pression pascal Pa décrire les opérations d'addition et de soustraction .
En électricité et en mécanique, on étend leur si-
puissance watt W
gnification pour indiquer le sens d'une force, d'un cou-
résistance ohm 52
rant électrique, d'une vitesse, d'une puissance, etc .,
surface mètre carré M2
par rapport à une direction de référence choisie . Par
tension volt V exemple, si un courant circulant dans un fil possède
température kelvin K d'abord une valeur positive (+) et ensuite une valeur
ou degré Celsius °C négative (-), cela indique qu'il a simplement changé
travail joule J de sens . De la même façon, si la vitesse d'une ma-
chine passe de +1000 r/min à - 400 r/min, cela in-
vitesse mètre par seconde m/s
dique que son sens de rotation a changé . Dans les cha-
vitesse de rotation radian par seconde rad/s
pitres qui suivent, nous rencontrerons souvent cette
signification des symboles (+) et (-) .
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE 3
1 .5 Force Tout objet est attiré vers la terre par une force de gra-
Dans le langage courant, on se soucie peu de faire une vité . La valeur de cette force varie légèrement d'un
distinction entre les termes force, travail, énergie et endroit à l'autre sur la surface de la terre, mais, en
puissance ; cependant, chacun de ces mots a une signi- moyenne, elle équivaut à 9,8 newtons pour 1 kilo-
fication bien précise pour les personnes initiées, les- gramme . C'est dire qu'une masse de 10 kilogrammes
quelles ne les emploient jamais indifféremment l'un est attirée avec une force de 10 x 9,8 ou 98 newtons .
de l'autre . Nous en concluons que la force de gravité à la surface
terrestre est donnée par l'équation approximative :
La manifestation la plus familière d'une force est le
poids d'un corps qui correspond à l'attraction terres-
tre . Un ouvrier doit faire un effort musculaire (doit for- F = 9,8m
cer) pour soutenir une pierre, et il sent très bien l'ac-
où
tion de la pesanteur sur cette pierre . Il existe d'autres
sortes de forces : celle, par exemple, de la poussée sur F = force de gravité (ou pesanteur), en newtons
une balle de fusil des gaz provenant de l'explosion de [N]
la poudre, ou encore celle du frottement d'une roue
m = masse, en kilogrammes [kg]
d'automobile qui est freinée brusquement .
9,8 = accélération due à la gravité [m/s 2 ]
Dans le SI, l'unité de force est le newton (N) .
Exemple 1-1
Un moteur développe un couple de démarrage de
150 N-m . Si la poulie a un diamètre de 1 mètre .
quelle foi-ce de freinage faut-il appliquer sur la
poulie pour empêcher le moteur (le tourner?
Solution
Le rayon étant de 0,5 mètre, il faudra une force
F = Tir 150/0,5 = 300 newtons . Si le rayon avait Figure 1-2
été de 2 mètres, une force de 75 newtons aurait suffi . Travail W = Fd.
NOTIONS DE MÉCANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE 5
1 .8 Puissance
À la section 1 .7, il n'a pas été question du temps pris
par l'ouvrier pour faire monter la masse de 50 kg . Il
est aisé de se rendre compte qu'il lui est plus facile
d'élever la masse de 10 mètres en 10 minutes que de la
faire monter à la même hauteur en 1 minute seulement .
Le travail dépensé sera toutefois le même dans les deux
Figure 1-3
cas . On dira alors que la puissance mise enjeu est dix Puissance P = W/t.
fois plus grande dans le deuxième cas .
On définit la puissance comme étant la quantité de tra-
vail accompli par seconde . Plus une machine exécute Solution
un travail rapidement, plus elle est puissante . Inverse- La tension dans le câble est :
ment, le produit de la puissance par le temps nous donne
F = 9,8 x 500 kg = 4900 newtons
le travail . On finit toujours par terminer un travail, même
avec une faible puissance, si on y met le temps voulu . Le travail effectué est donc :
D'après ce qui a été dit plus haut, la puissance est dé-
finie par l'équation : W = Fil = 4900 x 30 = 147 000 joules
W = 147000
P= W (1-4) d'où la puissance P =
t t 12
= 12 250 W = 12,25 kW
où
12
P = puissance, en watts [W] la puissance en horsepower = 250 = 16,4 hp
W = travail effectué, en joules [J] 746
t = temps, en secondes [s] 12 250
la puissance en chevaux = 16,7 ch
735,5
L'unité SI de puissance mécanique est le watt ; il est égal
à 1 joule par seconde . On utilise aussi fréquemment un
1 .9 Puissance d'un moteur
multiple du watt, le kilowatt (kW), valant 1000 watts .
Le horsepower (hp) est une unité anglaise de puissance La puissance mécanique d'un moteur dépend du cou-
qu'on utilise parfois pour exprimer la puissance d'un ple qu'il développe et de sa vitesse de rotation . La puis-
moteur. Elle est équivalente à 746 watts et correspond sance P est calculée d'après la formule de base :
sensiblement à la puissance moyenne d'un cheval . De
même, le cheval-vapeur (ch) est une unité française de P = wT (1-5a)
puissance ; elle équivaut à 735,5 W.
où
Exemple 1-2 P = puissance mécanique, en watts [W]
Un moteur électrique actionne un monte-charge qui w = vitesse angulaire, en radians par seconde
élève une masse de 500 kiloerammes d'une hauteur [1/s]
de 30 mètres en 12 secondes (voir Fige . 1-3) . Calcu- T = couple en newton-mètres [N'm]
ler la puissance du moteur en kW . en hp et en ch .
Une autre formule, dérivée de la formule (1-5a) est
O tLtl, I MU I LUF11VIUUt
1 2
W = -MI) (1-6)
2
où
W = énergie cinétique, en joules [J]
Figure 1-4 m = masse, en kilogrammes [kg]
Frein de Prony. v = vitesse, en mètres par seconde [m/s]
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE
Exemple 1-4
Une automobile de 2000 kg se déplace à une vitesse
de 100 kin/h . Calculer son énergie cinétique W .
Solution
Une vitesse de 100 km/h correspond à :
E = 1 mv 2
2
1
x 2000 x 27,8 2
2
= 772 840 joules
Une autre équation, dérivée de l'équation (1-7a), est Remarquons que l'énergie du ressort et celle de l'eau
particulièrement utile lorsque la vitesse de rotation est derrière un barrage peuvent être conservées indéfini-
exprimée en tours par minute : ment, jusqu'à ce qu'on permette au ressort de se dé-
tendre et à l'eau de s'écouler .
b) La chaleur qui, transmise à l'eau d'un récipient, fait 1 .14 Principe de la conservation
soulever le couvercle de ce récipient n'est qu'une de l'énergie
autre forme d'énergie, l'énergie thermique . Chaque fois que l'énergie passe d'une forme à une
c) L'explosion de la dynamite qui ébranle des blocs de autre, on constate que la quantité d'énergie totale après
granit est une manifestation de l'énergie chimique . la transformation demeure la même . L' énergie se trans-
d) L' électricité produite par les génératrices et qui fait forme tout simplement ; elle ne peut être ni créée, ni
briller des lampes à incandescence n'est qu'une autre détruite .
forme d'énergie, l'énergie électrique . Cependant, quand on passe d'une forme d'énergie à
e) La chaleur libérée dans un réacteur atomique pro- une autre, au moyen d'une machine quelconque, toute
vient de l'énergie atomique . l'énergie recueillie n'est pas toujours utilisable prati-
Toutes ces formes d'énergie - mécanique, électrique, quement . Par exemple, l'énergie thermique produite
chimique, atomique et thermique - sont exprimées par dans un moteur d'automobile servira en grande partie
la même unité SI, le joule (J) . à chauffer inutilement les fumées d'échappement éva-
cuées dans l'atmosphère . De plus, une partie de l'éner-
1 .13 Transformation de l'énergie
gie mécanique développée par le moteur est dépensée
L'énergie présente sous une forme quelconque peut être pour vaincre la résistance de l'air et les frottements
transformée en une autre forme à l'aide de machines . des engrenages, paliers, etc . À cause de ces pertes,
On voit comment (Fig . 1-6) l'énergie chimique du char- l'énergie utile est inférieure à l'énergie fournie .
bon et de l'air se transforme, par combustion, en cha-
leur (énergie thermique) en utilisant une chaudière . 1 .15 Rendement d'une machine
Cette chaleur fait tourner la turbine à vapeur et se trans- Le rendement d'une machine est donné par le rapport :
forme en énergie mécanique . Enfin, la turbine peut en-
traîner une génératrice et produire de l'énergie électri- énergie utilisable W2
rendement =
que . Dans cet exemple, la chaudière, la turbine et la énergie fournie à la machine Wi
génératrice sont les machines qui effectuent la trans-
formation d'énergie . Dans cette expression, l'énergie utilisable équivaut au
L'énergie électrique à son tour, peut servir à des fins produit de la puissance utilisable par le temps et l' éner-
multiples . Par exemple, elle peut faire tourner les mo- gie fournie équivaut au produit de la puissance fournie
teurs d'une usine (énergie mécanique), chauffer les par le temps . Pour une transformation d'énergie don-
maisons (énergie thermique), décomposer certains mi- née, le temps est le même . Alors, on peut écrire :
nerais pour libérer l'aluminium pur (énergie chimique) .
uissance utilisable
rendement = p
puissance fournie
soit
P2
17 =
P1
des pertes de 80 %, C'est-à-dire que si une quantité de L'énergie atomique pourra sans doute pourvoir à tous
combustible libère 100 000 joules en brûlant, on récu- nos besoins dans l'avenir; il reste à résoudre, en parti-
père 20 000 joules en énergie mécanique et 80 000 culier, le problème de l'élimination des déchets radio-
joules sont perdus en chaleur dans l'atmosphère . actifs .
Les pertes sont données par : pertes = P t - P2 . L'origine de toute notre énergie (sauf l'énergie ato-
Le rendement des machines qui convertissent l'éner- mique) est le soleil ; c'est grâce à lui que nous dispo-
gie électrique en énergie mécanique est très supérieur sons aujourd'hui des combustibles fossiles que sont le
puisqu'il va de 80 % à 98 %, selon la grosseur de la charbon, le pétrole et le gaz naturel . Le soleil est une
machine . source d'énergie thermique sans pareil ; chaque jour il
inonde la terre d'une énergie des milliers de fois supé-
Exemple 1-5 rieure à celle que nous utilisons pour alimenter nos
Calculer le rendement d'un moteur électrique qui avions, nos trains, nos voitures, nos industries et nos
absorbe une puissance de 10 kW et dont les pertes, maisons . Si l'on pouvait un jour domestiquer cette
à pleine charge, sont de 1 kW. source d'énergie de façon économique, le soleil pour-
rait subvenir à nos besoins pour des millénaires .
Solution Quelle est la quantité d'énergie contenue dans ces di-
verses sources d'énergie primaire? Le tableau 1-3 nous
Puissance fournie = P, = 10 kW
donne une idée de l'énergie thermique libérée par les
Pertes = P, - P2 = 1 kW produits chimiques tandis que le tableau 1-4 établit une
Puissance utilisable = P 2 = 9 kW comparaison avec les autres sources d'énergie .
On peut être surpris de constater que les explosifs (TNT,
P2 9 kW
Le rendement est alors il nitroglycérine) emmagasinent moins d'énergie par ki-
P, 10 kW logramme que le charbon ; ces produits semblent en
contenir plus parce qu'ils brûlent avec une rapidité ef-
= 0,90 ou 90 %
farante lorsqu'on les allume . À cause de cela, les ex-
Noter que toutes les pertes dans le moteur se retrou- plosifs développent des puissances énormes ; c'est pour-
vent sous forme de chaleur . Dans certains cas, cette quoi on les utilise pour les travaux de démolition .
chaleur peut surchauffer et détériorer plus rapidement Le tableau 1-4 fait ressortir le fait qu'une grosse géné-
les bobinages . ratrice électrique débite en une heure une quantité
d'énergie équivalent à celle d'une bombe atomique de
1 .16 Sources d'énergie primaire 1 kilotonne . Cette énergie correspond sensiblement à
Pour subvenir à nos besoins, nous avons recours à plu- la consommation horaire d'une ville moderne de 1 mil-
sieurs sources d'énergie primaire . La plus grande pro- lion d'habitants .
vient de l'énergie chimique contenue dans le pétrole,
le charbon et le gaz naturel. Lorsque ces matériaux
TABLEAU 1-3 ÉNERGIE DES COMBUSTIBLES
brûlent, ils libèrent de grandes quantités d'énergie ther-
mique que l'on peut transformer en d'autres formes combustible énergie libérée
suivant les besoins . kJ/kg
L'eau derrière les barrages est une importante source nitroglycérine 7 000
d'énergie primaire mécanique mais, au niveau mon- TNT 15 000
dial, elle représente moins de 1 % des sources d'éner- bois de pin sec 18 000
gie chimique . Le vent est une source d'énergie méca- charbon 31 400
nique qui est de plus en plus exploitée . mazout 44 000
Comme source d'énergie primaire électrique, on pour- gaz naturel 49 000
rait penser aux éclairs . Cependant, même si l'on pou- propane, kérosène 50 000
vait domestiquer cette source d'énergie, ce qui est peu huile légère, essence 50 000
probable, l'énergie disponible ne pourrait jamais sub- hydrogène 140 000
venir à nos besoins .
I u CLOU I nV I CIrnIVNJUC
axe de rotation O
z z
J= m (R i +Rz )
z
(1-11) J= mL (1-12)
2 12
L
R,
R2 O
m Figure 1-12
Le moment d'inertie total du volant vaut donc : Si le couple agit dans le même sens que la rotation, la
vitesse augmente . Par contre, si le couple agit dans le
J = 10 + 0,6 = 10,6 kg .m2 sens contraire de la rotation, la vitesse diminue . La
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE Ij
valeur An peut donc représenter une augmentation ou cause des couples opposés, l'essieu subit une certaine
une diminution de vitesse . déformation due à la torsion, mais à part cela, rien ne
se produit .
Exemple 1-9
Supposons que l'on veuille faire tourner la charge dans
Le volant de la Fig . 1-8 tourne à 60 r/min . On désire
le sens horaire à une vitesse nt . Pour ce faire, on doit
porter sa vitesse à 600 rhnin en lui appliquant un
augmenter le courant I, afin que TM devienne supérieur
couple constant de 20 N •m . Calculer le temps re-
à Tc . Le couple net sur l'essieu agit dans le sens ho-
quis .
raire . La vitesse augmente progressivement mais dès
qu'elle atteint la valeur nt, on réduit le courant afin
Solution que TM soit de nouveau exactement égal à Tc . Le cou-
La variation de vitesse est : ple net sur le système est de nouveau nul et la vitesse
nt n'a dorénavant aucune tendance à augmenter ni à
An = (600 - 60) = 540 r/min diminuer (Fig . 1-15) .
Le moment d'inertie est: Ceci nous amène à une conclusion très importante .
nie
T Î T
i
Moto u r moteur
1 .20 Echange de puissance mécanique à celui imposé par la charge, la vitesse augmente . In-
dans un système d'entraînement versement, lorsque le couple du moteur est inférieur à
Considérons le cas de la Fig . 1-15 ; on observe que le celui de la charge, la vitesse diminue . L'augmentation
couple du moteur TM agit dans le même sens (horaire) ou la diminution de vitesse An est encore donnée par
que la vitesse n1 . Cela indique que le moteur fournit l'équation (1-14), sauf que le couple T est remplacé
de la puissance mécanique à l'essieu . Par contre, le par le couple résultant (TM - Tc) du système, soit
couple exercé par la charge agit en sens inverse de
la vitesse n1 . Par conséquent, la charge reçoit de la 9,55 (TM - Tc ) At
puissance mécanique de l'essieu . On peut alors An = (1-15)
énoncer la règle générale suivante : J
ou
Lorsque le couple développé par un moteur agit
dans le même sens que la rotation, le moteur four- An = changement de la vitesse de rotation
nit de la puissance mécanique à la charge . Dans [r/min]
le cas contraire, le moteur reçoit de la puissance TM = couple du moteur [N •m ]
nT = 9,55 vF (1-16) I, _ nT
éq.1-5b
ou 9,55
n = vitesse de rotation [r/min] 1800 x 1,82
T = couple [N .m] 9,55
F = force linéaire [N]
v = vitesse linéaire [m/s] 343 W
9,55 = facteur tenant compte des unités
THERMODYNAMIQUE
[valeur exacte = 30/n]
échelle Kelvin échelle Celsius échelle Fahrenheit = 200 x 4180 x (70 - 10)
= 50 160 000 joules
Figure 1-18 = 50,2 MJ
Échelles de température .
NU 1 IUNS DE MEUANIUUE E I DE I HEHMODYNAMIQUE I/
P= k4 (T4-T2 ) (1-19)
Figure 1-20
Voir exemples 1-12 et 1-14 .
où
P = puissance irradiée, en watts [W]
A = surface du corps, en mètres carrés [m 2] La résistance dissipe 186 W par radiation .
T i = température absolue du corps, en kelvins
1 .30 Transport par conduction
[K]
T2 = température absolue des parois, en kelvins Si l'on chauffe une des extrémités d'un barreau d'acier
[K] avec une flamme (Fig . 1-21), on constate que la cha-
k = constante de radiation [W/(m2.K4)] leur se propage graduellement vers l'autre extrémité .
On dit alors qu'il y a propagation de la chaleur par
Le tableau 1-6 donne les valeurs de la constante de ra- conduction ; les atomes du barreau situé près de la
diation k pour quelques surfaces que l'on peut rencon- flamme deviennent plus agités et leur agitation ther-
trer dans le calcul des pertes par radiation . mique se transmet de proche en proche aux atomes
voisins, jusqu'à l'autre bout du barreau .
Exemple 1-12
Le transport de la chaleur par conduction se fait plus
Une résistance cylindrique de 20 cm de long, ou moins bien selon la nature de la substance . Ainsi, le
3 cm de diamètre a une superficie de 188 cm 2 (Fig . cuivre est un meilleur conducteur que l'acier alors que
1-20) . Si elle fonctionne à une température de 400 °C les isolants sont reconnus comme étant de très mau-
lorsqu'on la dépose dans une pièce dont la tempéra- vais conducteurs de la chaleur.
ture ambiante est 20 C, calculer la puissance nette
dégagée par radiation . Prendre k = 5 x 10 - K .
Solution
Calculons d'abord les températures absolues Tl et T2 .
Ti = t i + 273
= 400 + 273 = 673 K
T2 = t2 + 273
= 20 + 273 = 293 K
4 4
P=kA(Tl -T2 )
Figure 1-21
= 5 x le x 0,0188(6734 - 2934 ) Transport de la chaleur par conduction, par convection et par
=193-7=186W radiation .
NOTIONS DE MECANIQUE ET DE THERMODYNAMIQUE 17
Exemple 1-13
Figure 1-22 La différence de température entre les deux faces
Transport de la chaleur par conduction . d'une plaque de mica ayant les dimensions données
à la Fig . 1-23 est de 50 °C . Calculer la puissance
transmise sous forme de chaleur, en watts .
Soit une plaque d'un matériau ayant une épaisseur
d et dont les deux faces ont une surface A . Si l'on Solution
connaît la valeur de la conductivité thermique du D'après le tableau A-2 en appendice, la conductivité
matériau et les températures t t et t2 respectives des
deux faces, on peut calculer la quantité de chaleur
qu'il transporte en utilisant la formule suivante (voir
la Fig . 1-22)
P = ÀA (t 1 -t2 )
(1-20)
d
où
• = puissance (en chaleur) transmise, en watts 3 mm
[W]
• = conductivité thermique du matériau, en Figure 1-23
Voir exemple 1-13 .
watts par mètre-degré Celsius [W/(m °C)]
A = surface du matériau, en mètres carrés [m 2] thermique du mica est 0,36 W/(m .°C) . La chaleur trans-
t1, t2 = températures respectives des deux faces, en mise vaut donc:
degrés Celsius [°C]
• = épaisseur du matériau, en mètres [m] ÂA (tt - t 2)
P =
La chaleur transportée dépend de la différence de tem- d
pérature (tt - t2 ) entre les deux faces . De plus, elle est __ 0,36 x 0,02 (120-70)
toujours transportée de la face la plus chaude vers la 0,003
face la moins chaude . 120 W
LV LLLV 111V I LVI IIVIV(VL
c) Sachant que Lasse = 6 m, on trouve que le volume de 1 .38 Système de mesure p.u . à trois bases
base est : Lors de l'étude des machines électriques rotatives, on
Vbase=6mx6mx6m=216m 3 sélectionne trois grandeurs de base : (1) la puissance,
(2) la tension, et (3) la vitesse de rotation . Dans ce cas,
La valeur relative de 24 m 3 est donc :
on choisit comme bases les valeurs nominales inscri-
tes sur la plaque signalétique de la machine . À partir
V = Vréelle _ 24 m3 = 0, l 1 de ces bases on peut facilement déterminer la valeur
p .u . g p' u .
Vbase 216 m de base du courant, du couple et de la résistance .
L'exemple suivant montre la façon de procéder .
1 .37 Système de mesure p.u . à deux bases
En électrotechnique, le système p .u . devient particu- Exemple 1-20
lièrement utile lorsqu'on utilise deux bases . Les bases La plaque signalétique d'un moteur à courant con-
sont habituellement une tension EB et une puissance tinu donne l'information suivante :
PB . Ainsi, la base de tension pourrait être de 4 kV et la
base de puissance, 500 kW . On peut choisir les bases Puissance : 30 kW
indépendamment l'une de l'autre . Tension : 240 V
Il est important de noter que dès que l'on a choisi les vitesse : 1200 r/min
valeurs de base EB et PB, le courant de base IB et l'im- résistance du champ shunt : 42 S2
pédance de base ZB sont aussitôt imposés par les lois a) Calculer la valeur de base de la résistance et du
de l'électricité . On aura ainsi : couple
b) Sachant que le moteur développe un couple de
PB
IB = (1-23) 0,3 p.u . lorsqu'il tourne à une vitesse de 0 .65 p .u .
EB exprimer ces valeurs en tenues réels
et c) Calculer la valeur relative de la résistance du
champ shunt
EB
ZB = (1-24)
IB Solution
a) La valeur de la résistance de base est :
Exemple 1-19 2
Une source possède une tension nominale de 4 kV R = Ebase = 2402
= 1,92 52
base
et une puissance nominale de 500 kW. Connaissant p base 30 000
ces deux grandeurs de base, calculer les valeurs du
courant de base et de l'impédance de base . La valeur du couple de base est donnée par l'équation
(1-5), soit :
Solution
Le courant de base est : 9,55 Pbase
Tbase =
nbase
I = pB = 500 000 W
= 125 A 9,55 x 30 000
B EB 4000 V = 239 N •m
1200
et l'impédance de base est :
b) Un couple de 0,3 p .u. correspond à une valeur réelle
Z = EB = 4000 V de :
= 32Q
B IB 125 A
Tréel = Tp .u . X Tbase
Par conséquent, ce système p .u . à deux bases donne en
= 0,3 x 239 = 71,7 N-m
réalité un système à quatre bases .
L`t r-LLU I MU I tI,F1INIUVr-
Une vitesse de 0,65 p .u . correspond à une valeur Nous savons aussi que l'énergie peut exister sous plu-
réelle de : sieurs formes : mécanique, thermique, électrique et
atomique . Nous étudierons dans ce manuel les diffé-
X rents dispositifs permettant de stocker l'énergie ou de
n réel = np.u . n base
la transformer d'une forme à une autre . L'énergie ne
= 0,65 X 1200 = 780 r/min
se perd pas ; elle peut seulement se transformer. Le ren-
c) La valeur relative de la résistance du champ dement d'une machine exprimé en pour cent définit le
shunt est : rapport entre l'énergie utilisable et l'énergie fournie .
La différence entre ces deux énergies constitue les per-
R réelle 42 S2 tes dissipées en chaleur. Pour une machine thermique
R
= 21,9 p .u .
p .e shunt (ex . : turbine à vapeur, moteur à explosion) le rende-
= Rbase- = 1,92 £2
ment théorique dépend exclusivement de la tempéra-
ture des gaz à l'entrée et à la sortie .
1-6 Quel travail faut-il dépenser pour soulever une 1-19 Évaluer la consommation d'énergie journa-
poche de sable de 75 kg d'une hauteur de 4 mètres? lière de la ville de Québec dont la population est de
500 000 personnes .
1-7 Un pont-roulant élève un poids de 600 kg d'une
hauteur de 20 m en 15 secondes . Évaluer en watts, et 1-20 Un gros transformateur pour usage intérieur
en hp, la puissance développée . recouvert d'une peinture non métallique doit être ré-
nové et on se propose d'utiliser une peinture à base
1-8 Un moteur électrique développe une puissance
d'aluminium . La température de l'appareil sera-t-elle
mécanique de 50 kW. Déterminer son rendement ainsi
affectée? Si oui, sera-t-elle plus basse ou plus élevée
que la puissance dissipée sous forme de chaleur sa-
qu'auparavant?
chant qu'il absorbe 55 kW de la ligne d'alimentation .
Niveau avancé
1-9 Un mécanicien exerce une force de 200 newtons
au bout d'une clef dont la longueur est de 0,3 mètres . 1-21 Une plaque recouverte d'un émail non métal-
Calculer le couple exercé sur le boulon . lique (k = 5 x 10-8 W/m2 •K4 ) fonctionne à une tem-
pérature de 80 °C dans un milieu où la température
1-10 Un moteur d'automobile tourne à une vitesse ambiante est de 20 °C . Calculer la perte totale en cha-
de 400 r/min lorsqu'il développe un couple de 600 N .m . leur si la surface est de 3 m 2 .
Quelle est sa puissance en watts?
1-22 Un plancher de ciment chauffé à l'électricité a
1-11 À combien de watts équivaut une puissance de une superficie de 100 m x 30 m. Sa température sur-
1 horsepower? facique est de 25 °C lorsque la température ambiante
est de 23 °C . Quelle est la chaleur approximative dé-
1-12 Une puissance de 2408 ch correspond à com-
gagée par le plancher, en kilowatts?
bien de hp?
1-13 Nommer et expliquer les 3 modes de transport 1-23 Une grande fenêtre de 1 m x 3 m possède une
de la chaleur. épaisseur de 10 mm . Calculer la perte de chaleur par
conduction, en watts, lorsque la température intérieure
1-14 Par quel moyen peut-on assurer une forte perte
est de 22 °C alors que la température à l'extérieur est
de chaleur par convection?
de -15 °C .
Niveau intermédiaire
1-24 Un moteur électrique blindé de 450 kW ayant
1-15 Dans le cylindre d'un moteur d'automobile, les un rendement de 90 %, est refroidi par une circulation
gaz atteignent une température de 500 °C . Quel est le forcée de l'air. Lors de son passage à travers les enrou-
rendement maximal possible du moteur si la tempéra- lements, l'air se réchauffe . Si l'on désire limiter l'aug-
ture ambiante est de 20 °C? mentation de la température de l'air à une valeur maxi-
1-16 Convertir les unités suivantes en unités SI, en male de 20 °C, calculer le débit d'air requis en mètres
utilisant le tableau A-1, en appendice : cubes par minute .
3 hp 4 livres masse 10 gallons canadiens 1-25 Une boîte métallique en forme de cube
3 acres 42 livres force 4 gallons américains (2 m x 2 m x 2 m) renferme une résistance de
5 pieds 3 pouces . 10 kW. Un ventilateur assure une température uni-
forme à l'intérieur de la boîte . Les parois sont en
1-17 Un système de chauffage résidentiel consomme fer, et elles ont une épaisseur de 10 mm . Calculer la
6 tonnes métriques de charbon pendant l'hiver . Quelle différence de température entre l'intérieur et l'ex-
est l'énergie calorifique disponible si le rendement de térieur des parois .
la chaudière est de 50 %?
1-26 Dans le problème 1-25, si l'on recouvre la boîte
1-18 S'il fallait utiliser du pin sec pour chauffer la d'une couche d'époxy ayant une épaisseur de 10 mm,
résidence du problème 1-17, combien de tonnes de bois quelle sera la nouvelle différence de température entre
seraient requises? l'intérieur et l'extérieur de la boîte?
Lb tLtU I MU I L(jhINIUUt
1-27 Dans le problème 1-26, calculer la température 1-32 Une ferme de 35 000 m 2 possède une superfi-
approximative à l'intérieur de la boîte si la tempéra- cie de 8,648 p .u . Calculer :
ture ambiante est de 20 °C . Suggestion : en choisissant a) la base de superficie, en mètres carrés
une température quelconque à la surface de la boîte, b) la base de longueur, en mètres
trouvez, par approximations successives, la tempéra-
c) la base de superficie, en acres
ture qui produit une dissipation de 10 kW par radia-
tion et convection . 1-33 Dans un circuit électrique, on prend comme
bases une puissance de 15 kW et une tension de 240 V .
1-28 Combien de Btu sont nécessaires pour élever la
Calculer:
température de l'eau d'un réservoir de 50 gal (EU) de
55 °F à 180 °F en supposant que l'isolation thermique a) le courant de base
soit parfaite? Combien de temps cela prendra-t-il si on b) la résistance de base
utilise un élément chauffant de 2 kW? 1-34 Une résistance est alimentée par une tension
1-29 Quatre personnes pèsent respectivement 70 kg, relative de 4 p .u . et elle dégage en chaleur une puis-
80 kg, 60 kg et 55 kg . On prend comme base un poids sance relative de 8 p .u . Calculer :
de 75 kg . Calculer le poids relatif des personnes . a) la valeur relative de la résistance
1-30 Un arbre a une hauteur relative de 3 p .u. Sa- b) le courant relatif circulant dans la résistance
chant que la longueur de base est de 2,5 m, calculer la
1-35 Un moteur ayant une puissance de 4,2 p .u .
hauteur réelle de l'arbre .
tourne à une vitesse de 1,2 p .u .
1-31 Dans une municipalité, on prend comme base a) calculer le couple relatif développé par le mo-
une longueur de 5 m . teur
a) Calculer la valeur de la superficie de base ; b) la puissance de base étant de 1 hp, calculer la
b) Un terrain mesure 20 m x 45 m . Exprimer ces puissance du moteur en kilowatts
dimensions en valeurs relatives ;
c) Exprimer la superficie du terrain en p .u .
2
Nature de l'électricité
Afin de comprendre la nature et l'origine de l'électri- deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène .
cité, on doit examiner la structure même de la matière . La molécule d'ozone, un gaz libéré lors d'une décharge
Dans ce chapitre, nous étudierons les propriétés élé- électrique, est composée de 3 atomes d'oxygène . En-
mentaires des électrons et leur distribution à l'intérieur fin, la molécule de caoutchouc contient une chaîne d'au
d'un corps . Nous verrons aussi les propriétés des pro- moins 5000 atomes de carbone et 8000 atomes d'hy-
tons et des neutrons, ainsi que la composition atomi- drogène (Fig . 2-1) .
que de quelques éléments utilisés en électrotechnique . Si l'on fractionnait un échantillon de caoutchouc
2.1 Nature de la matière comme on l'a fait pour l'aluminium, il faudrait, rendu
au stade de la molécule, arrêter la subdivision, sans
Prenons un bloc d'aluminium et coupons-le en deux .
quoi les propriétés de la particule subdivisée ne se-
Reprenons une des parties et séparons-la également
raient plus les mêmes que celles de l'échantillon ini-
en deux . Si nous continuons ce procédé de fractionne-
tial .
ment des milliers et des milliers de fois, nous attein-
drons une limite où il ne sera plus possible de subdi- 2.2 Attraction entre atomes et molécules
viser la particule d'aluminium extrêmement petite ainsi Les atomes et les molécules s'attirent avec une force
obtenue, sans en changer les propriétés caractéristiques, gravitationnelle identique à celle qui attire une pomme
c'est-à-dire sans modifier la nature même de l'alumi- vers la terre . La force d'attraction augmente à mesure
nium . Cette dernière particule est appelée atome . que les molécules se rapprochent, mais elle demeure
La matière est ainsi composée d'atomes dont la struc- faible à moins que les molécules soient très serrées les
ture particulière caractérise les différents éléments tels unes contre les autres .
que l'aluminium, le carbone, le cuivre, l'hydrogène, Les molécules d'un gaz sont relativement éloignées
l'oxygène, etc . les unes des autres ; par conséquent, les forces d'at-
Dans la plupart des substances, cependant, la plus pe- traction sont négligeables, ce qui explique leurs mou-
tite particule qui conserve toutes les propriétés origi- vements indépendants et désordonnés .
nales est la molécule . Une molécule est un groupement Par contre, les atomes d'un corps solide sont tellement
de deux, trois, quatre, parfois jusqu'à des milliers d'ato- rapprochés les uns des autres que la force d'attraction
mes . La molécule d'eau, par exemple, est formée de devient très grande, ce qui donne au corps cette rigi-
27
LO tLtl, 1 NU 1 tUMIIUL)t
dité que l'on connaît . Contrairement aux molécules plus grande que les électrons seront plus près du noyau .
d'un gaz, les molécules (ou atomes) d'un corps solide
L'atome d'aluminium est représenté schématiquement
ne sont pas libres de se déplacer, mais demeurent fi-
à la Fig . 2-2 . Il comporte un noyau central autour du-
gées sur place . Elles vibrent seulement dans leur posi- quel gravitent 13 électrons sur des orbites définies
tion captive, l'amplitude des vibrations augmentant
(représentées par des traits pointillés) . Ces électrons
avec la température .
sont répartis en couches concentriques comme suit : la
Si la température est suffisamment élevée, les vibra- couche interne est complète avec deux électrons, la
tions intenses réussissent à éloigner les molécules les couche intermédiaire est très compacte et très stable
unes des autres, de sorte que les forces d'attraction ainsi avec huit électrons, enfin la couche périphérique ne
affaiblies transforment le solide dur en liquide . compte que trois électrons .
Toute substance est ainsi formée d'un ensemble d'ato-
mes . La constitution de ces atomes varie d'un corps à
l'autre, le noyau étant plus ou moins lourd et les élec-
®®
trons, plus ou moins nombreux . (Voir l'atome de cui-
vre et l'atome d'hydrogène, Fig . 2-2 .)
(a) eau, H 2 O (b) ozone, 0 3
2 .4 Dimensions de l'atome
Même si l'atome est extrêmement petit, on a pu néan-
moins, par des procédés ingénieux, évaluer ses dimen-
sions, son poids et sa charge électrique .
Figure 2-1
Représentation des molécules d'eau, d'ozone et de
caoutchouc avec leurs formules . La molécule de caoutchouc
est formée d'une longue chaîne de groupements C5H8, ce
qui lui confère sa souplesse .
2.10 Sens du courant En se référant aux Fig . 2-5b et 2-5c, on notera que le
Avant l'établissement de la théorie électronique du cou- courant circule aussi à l'intérieur de la pile . Cependant,
rant électrique, certains savants s'étaient imaginés que le courant conventionnel y circule de la borne négative
le courant électrique se déplaçait dans un conducteur à la borne positive, ce qui est l'inverse de son chemine-
extérieur au générateur de la borne positive du généra- ment dans le conducteur extérieur .
teur à sa borne négative . Malheureusement, ce sens 2 .11 Protons et neutrons
conventionnel du courant, qui a été choisi arbi-
Jusqu'à maintenant, nous avons considéré le noyau d'un
trairement, est l'inverse du sens de déplacement des
atome comme un corpuscule portant une charge élec-
électrons . Les électrons, dans un conducteur métallique,
trique positive . En fait, le noyau est composé de deux
se dirigent toujours vers la borne positive du généra-
sortes de particules : les protons et les neutrons . Le pro-
teur. Dans ce livre nous adopterons le sens convention-
ton possède une charge positive dont la valeur est égale
nel du courant parce qu'il est reconnu universellement .
à la charge négative de l'électron . Le neutron, comme
Il est bon, toutefois, de se rappeler que le sens du cou-
son nom l'indique, ne porte aucune charge . Les neu-
rant électronique est, en réalité, inverse du sens con-
trons ne subissent donc aucune force électrique d'at-
ventionnel (voir Fig . 2-5) .
traction ou de répulsion en présence des protons ou
des électrons .
La masse du neutron est sensiblement égale à celle du
des électrons libres
seps proton ; tous deux pèsent environ 1840 fois plus que
l'électron . La masse d'un atome est donc surtout con-
centrée dans son noyau .
Le nombre de protons et de neutrons dans le noyau
borne +++ -
positive (+) , = _ borne
d'un atome dépend de l'élément . De plus, comme cha-
négative (-) que atome est électriquement neutre à l'état normal, il
comporte autant de protons que d'électrons .
pile Le tableau 2-1 donne la composition atomique de quel-
ques éléments . À titre d'exemple, un atome de cuivre
contient 29 protons et 35 neutrons dans son noyau, alors
que 29 électrons gravitent autour de celui-ci . Les neu-
(b) trons font une contribution importante au poids du cui-
vre, mais aucune en ce qui concerne sa charge électri-
que . Toutefois, nous verrons que les neutrons jouent
un rôle critique dans les centrales nucléaires .
2 .12 Résumé
Dans ce chapitre nous avons appris que la matière est
constituée d'atomes qui sont regroupés en structures
plus complexes appelées molécules . Les atomes sont
constitués d'un noyau contenant des particules positi-
ves (les protons) et neutres (les neutrons) autour du-
quel tournent des particules négatives appelées élec-
trons .
Le nombre de protons est normalement égal au nom-
bre d'électrons si bien que les atomes ou les molécules
(c)
sont électriquement neutres . Le nombre de protons et
d'électrons (numéro atomique) est caractéristique de
Figure 2-5
a . Une pile est un générateur d'électricité . chaque élément et détermine ses propriétés chimiques .
b . Sens du courant électronique dans un conducteur La presque totalité de la masse de l'atome est concen-
connecté aux bornes d'une pile . trée sans le noyau . Comme deux charges de signes con-
3 1- tLtl I MU I tUMNIUUt
traites s'attirent, les électrons (-) sont attirés par le de ces électrons libres qui en se déplaçant d'un atome
noyau (+) . Les électrons sont répartis en couches el- à l'autre permet la circulation d'un courant électrique .
liptiques autour du noyau . Au contraire, les corps qui peuvent difficilement per-
Certains corps appelés conducteurs (ex . : cuivre, alu- dre des électrons sont appelés isolants. Ces matériaux
minium ) peuvent facilement perdre et échanger les sont utilisés pour empêcher la circulation d'un cou-
électrons de leur couche extérieure . C'est la mobilité rant électrique .
Les générateurs ou sources d'électricité ont la propriété 2-8 a) Montrer le sens de déplacement des électrons
de produire une répartition inégale des électrons entre lorsque les bornes d'une pile sèche sont raccordées par
une borne positive (+) ayant un manque d'électrons et un conducteur.
une borne négative (-) ayant un surplus d'électrons . b) Dans ce conducteur, est-ce que les électrons circu-
Ces sources utilisent un procédé chimique (ex . : piles), lent de la borne (+) à la borne (-) ?
mécanique (ex . : alternateurs), thermique (ex . : c) Dans la pile, est-ce que les électrons circulent de la
thermocouples) ou optique (ex . : cellules photoélectri- borne (+) à la borne (-)?
ques) . Lorsque l'on relie un conducteur entre les deux 2-9 L'atome de fer contient 26 électrons . Dessiner
bornes d'une source, un courant se met à circuler dans un schéma de l'atome et indiquer la charge du noyau .
le conducteur et la source . Le courant conventionnel
2-10 En utilisant le tableau 2-1, déterminer le nom-
(inverse du courant électronique) circule de la borne
bre a) de protons ; b) d'électrons ; c) de neutrons dans
(+) à la borne (-) dans le conducteur.
un atome de plomb .
PROBLÈMES - CHAPITRE 2
La loi d'Ohm trouve des applications dans tous les nous l'avons vu, comprend la distribution et le mou-
domaines de l'électrotechnique . Ce chapitre explique vement des électrons localisés dans la matière .
la loi, de même que l'utilisation d'un voltmètre et d'un
Lorsque les deux bornes d'un appareil présentent res-
ampèremètre dans un circuit électrique .
pectivement un défaut (+) et un excès (-) d'électrons,
3 .1 Production d'électricité, différence de on dit qu'il existe entre elles une différence de poten-
potentiel tiel (en abrégé d .d .p .) . Cette différence de potentiel élec-
Le rôle des sources d'électricité est de transformer trique, appelée très souvent tension électrique, ou force
l'énergie mécanique, chimique, thermique ou radiante électromotrice, peut être avantageusement comparée à
en énergie électrique . Elles réalisent cette transforma- la pression développée par une pompe hydraulique dont
tion en maintenant constamment entre leurs deux bor- la valve est fermée : elle peut exister même s'il n'y a
nes une différence dans la population d'électrons . El- pas de courant d'eau .
les soutirent des électrons d'une borne et les accumulent Ainsi, dans la Fig . 3-3, la différence de pression hy-
sur l'autre ; une borne aura donc un manque d'élec- draulique entre les points a et b de la pompe peut être
trons tandis que l'autre présentera un surcroît d'élec- comparée à la différence de potentiel électrique entre
trons . La première sera donc positive car la charge des les bornes x et y du générateur G .
noyaux des atomes ne sera plus exactement équilibrée
par celle des électrons ; la surabondance d'électrons 3 .2 Unité de différence de potentiel
négatifs à la deuxième borne lui donnera une charge L' unité SI de différence de potentiel électrique (ou ten-
électrique résultante négative. sion) est le volt (symbole V), tiré du nom du célèbre
Les figures 3-1 et 3-2 montrent huit types de sources physicien italien Volta .
d'électricité . Il est important de noter que ces généra- Le kilovolt (kV) et le millivolt (mV) sont des multiples
teurs d'électricité ne créent pas plus d'électricité qu'une et sous-multiples du volt qui valent respectivement
pompe hydraulique ne fabrique de l'eau : l'électricité, 1000 volts et 1/1000 de volt . La différence de poten-
34
LOI D'OHM 35
3 .3 Polarité
On identifie la borne qui présente un excès d'électrons
par un signe (-), celle qui comporte un manque d'élec-
trons, par un signe (+) . Ces deux bornes sont nom-
mées respectivement borne négative et borne positive .
Elles possèdent respectivement une polarité négative
et une polarité positive .
Figure 3-3
La différence de potentiel entre les bornes x et y d'une 3 .4 Charges électriques
génératrice peut être comparée à la différence de pression
développée par une pompe entre les points a et b .
Les appareils qui reçoivent et transforment l'énergie
électrique produite par les générateurs se nomment
charges (voir Fig . 3-5) . Les trois principaux types sont :
tiel, ou tension, se représente par le symbole E et se
1 . Les charges qui transforment l'énergie électrique
mesure à l'aide d'un appareil appelé voltmètre
en travail . Exemples : moteurs, vibrateurs électri-
(Fig . 3-4) .
ques, électroplongeurs .
2. Les charges thermiques dans lesquels l'énergie élec-
trique est transformée en chaleur. Exemples : grille-
pain, chaufferettes, fers à repasser, lampes à incan-
descence, fours industriels .
3 . Les charges chimiques où l'énergie électrique est
transformée en énergie chimique . Exemples : bains
à galvanoplastie qui servent à plaquer du chrome
sur les objets ; bacs à électrolyse servant à produire
l'aluminium, piles rechargeables .
-) -
(a) chaufferette (b) bac à aluminium
Figure 3-4
Ce voltmètre numérique permet de lire les tensions conti-
(c) moteur
nues de zéro à 1000 V avec une précision de 0,05 % . Il peut
aussi mesurer les tensions alternatives . Cet instrument très
flexible permet aussi de mesurer les courants continus et Figure 3-5
alternatifs, la résistance, les fréquences, et la température . Quelques exemples de charges électriques avec leur
(gracieuseté de Fluke Corporation) symbole .
36 ÉLECTROTECHNIQUE
SOURCES D'ÉLECTRICITÉ
Tension - 6 V à 25 kV c.a .
Puissance - 10 W à 2000 MW
Symbole
2 . Générateur électrostatique
Principe de fonctionnement : Une courroie mobile amène vers une coupole C les
charges positives provenant d'une source S . Une haute tension positive s'établit
entre la coupole et la terre .
Puissance - 10 mW à 10 kW
Rendement - 5% à 30%
Symbole ©
terre
3 . Pile
Principe de fonctionnement : Deux plaques de matériaux différents placées dans
un électrolyte approprié libèrent de l'énergie électrique par une transformation
de leur structure chimique .
Tension - 1 V à 2 V c .c .
Énergie emmagasinée - 1 kJ à 1 MJ
Symbole ----~I-
ip 10,
4 . Générateur à thermocouple
Principe de fonctionnement : Lorsque les points de jonction J 1 et J 2 de deux
métaux différents sont gardés à des températures différentes, un transfert
d'électrons s'effectue et une tension apparaît entre les bornes A et B .
Puissance - 1 mW à 1 W
Rendement - 3% à 10%
Symbole
0
Figure 3-1
Détails sur quelques sources d'électricité .
LOI D'OHM 37
SOURCES D'ÉLECTRICITÉ
5 . Générateur thermo-ionique
Principe de fonctionnement: En chauffant un métal A à une très haute
température, les électrons libres deviennent agités à un point tel qu'ils quittent
le métal pour s'accumuler sur une plaque B . Une différence de potentiel se crée
entre les deux plaques .
Tension - 0,5 V à 3 V c .c .
20 mm' . o .o o .o.
Puissance - 1 mW à 100 W
\\`\\\
n Rendement - 1 % à 5%
1500 K A
1 Symbole
6. Cellule photovoltaïque
Principe de fonctionnement: Lorsqu'une jonction p-n au silicium (semblable à la
jonction d'une diode) reçoit de l'énergie radiante, un transfert de charges se
produit et une tension apparaît entre les bornes A et B .
B Rendement - 8% à14%
Symbole -®-
7 . Pile à combustible
Principe de fonctionnement: La combinaison chimique de l'oxygène avec un
produit comme le pétrole ou l'hydrogène libère toujours une quantité d'énergie .
Habituellement, cette énergie apparaît sous forme de chaleur lorsque la
combinaison de ces produits se fait par combustion . La pile à combustible
permet à ces produits de se combiner chimiquement mais, au lieu de libérer de
l'énergie thermique ,c'est de l'énergie électrique qui apparaît.
Puissance - 10 W à 100 kW
Symbole ©
Symbole ©
Figure 3-2
Détails sur quelques sources d'électricité .
38 ÉLECTROTECHNIQUE
Il existe bien d'autres appareils et dispositifs qui agis- D'une façon générale, et quelle que soit sa nature, une
sent comme charges électriques . Mentionnons les té- charge s'oppose toujours au passage d'un courant élec-
léviseurs et les lampes fluorescentes qui transforment trique . C'est précisément cette opposition qui permet
l'énergie électrique en énergie radiante visible, de à la charge de recevoir et de convertir l'énergie élec-
même que toute la gamme des équipements électro- trique .
niques de commande et de puissance .
3.7 Unité d'intensité de courant
3.5 Courant dans un conducteur et dans une Le courant hydraulique (Fig . 3-6) pourrait se mesurer
source par le nombre de gouttes qui passent en un point par
Nous avons vu au chapitre 2, Fig . 2-5, que le sens con- seconde, et le courant électrique (Fig . 3-7) par le nom-
ventionnel du courant est l'inverse du sens de dé- bre d'électrons par seconde . De telles unités ne seraient
placement des électrons . Dans une charge le courant évidemment pas pratiques .
conventionnel se dirigera de la borne positive (+) à la
borne (-) . Dans une source le courant passera de la
borne négative (-) à la borne positive (+) . pompe
3 .6 Analogie hydraulique
Il est parfois plus facile de comprendre ce qu'est le
Figure 3-6
courant électrique en faisant une comparaison avec un Pompe et sa charge .
système hydraulique . La partie pointillée du schéma
de la Fig . 3-6 représente un tuyau partiellement rempli
de sable . La différence de pression développée par la génératrice
pompe fait circuler l'eau dans le circuit hydraulique .
On peut imaginer que l'eau est composée de milliers
de gouttes, qui rencontreront une certaine opposition
dans leur passage à travers le sable .
De la même façon, à la Fig . 3-7, la différence de po-
tentiel électrique du générateur fait circuler des élec-
trons à travers l'élément d'une chaufferette . Ces élec-
trons (analogues aux gouttes d'eau) rencontrent une
certaine opposition à leur passage, car ils rencontrent Figure 3-7
Génératrice et sa charge .
les atomes du métal qui se trouvent dans leur chemin .
Cette opposition dans le cas de l'élément d'une chauf-
ferette est assez considérable ; c'est pourquoi on l'ap-
pelle résistance . Le frottement entre les électrons et En électricité, l'unité SI d'intensité de courant est l'am-
les atomes produit un dégagement de chaleur . père (symbole A) . Ce mot a été adopté en l'honneur du
Dans la Fig . 3-7 la génératrice (une source) est raccor- savant français André Ampère . Un ampère équivaut au
dée à la résistance (une charge) au moyen de deux fils passage de 6,2 milliards de milliards (6,2 x 10 18 ) d'élec-
xl et y2. Les fils sont choisis afin qu'ils ne présentent trons par seconde .
à peu près aucune opposition au passage du courant Pour fixer l'ordre de grandeur d'un ampère, qu'il suf-
électrique . Il en résulte que la différence de potentiel fise de se rappeler qu'une lampe à incandescence de
aux bornes x et y de la source apparaît entièrement aux 100 watts tirera un courant de près d'un ampère sous
bornes 1 et 2 de la charge . la tension de 120 volts .
LOI D'OHM 39
Figure 3-9
Raccordement d'un ampèremètre .
1A
Figure 3-11
Le rapport entre la tension et le courant est un nombre constant appelé résistance .
3 .12 Résumé
Dans ce chapitre nous avons introduit trois grandeurs
fondamentales en électricité : la tension ou différence PROBLÈMES - CHAPITRE 3
de potentiel, le courant et la résistance . Nous avons Niveau pratique
aussi appris qu'il existe deux grandes catégories d'ap-
3-1 Quel est le rôle des générateurs d'électricité?
pareils électriques : les sources et les charges .
Les sources d'électricité permettent d'imposer une dif- 3-2 Pourquoi une borne présentant un manque d'élec-
férence de potentiel ou tension électrique entre deux trons est-elle positive?
bornes . L'une des bornes présentant un défaut d'élec 3-3 Les générateurs créent-ils de l'électricité?
trons est la borne positive (+) et l'autre ayant un excès 3-4 Quelle est l'unité SI de tension électrique? Nom-
d'électrons est la borne négative (-) . Dans le cas d'une mer une unité plus grande .
source, cette différence de potentiel est aussi appelée
force électromotrice . L'unité SI de différence de po- 3-5 Nommer trois types de charges électriques .
tentiel (ou tension) est le volt (symbole V) . 3-6 La borne d'un accumulateur qui comporte une
surabondance d'électrons a-t-elle une polarité positive?
LOI D'OHM 43
Niveau intermédiaire
3-13 Exprimer en kilovolts une tension de 4000 volts .
3-14 Exprimer une intensité de 0,2 ampères en mil-
liampères .
3-15 Quelle est la résistance d'un conducteur par-
couru par une intensité de 3 ampères lorsqu'on lui ap-
plique une tension de 6 volts?
3-16 Une chauffe-eau absorbe 15A sous 120V . Cal-
culer sa résistance .
3-17 Calculer le courant circulant dans un élément
de cuisinière électrique ayant une résistance de 10 Çà,
alimenté par une tension de 240 V.
3-18 Un fer à souder est alimenté à 120 V. Sachant
que sa résistance est de 50 ohms, calculer le courant
tiré .
3-19 On désire faire circuler un courant de 4 A dans
un rhéostat de 7 Q . Quelle tension doit-on lui appli-
quer?
3-20 Calculer la chute de tension dans un fil de 8 S2
lorsqu'il est parcouru par un courant de 15 ampères .
3-21 Une ligne de transport ayant une résistance de
Figure 3-14
Ohmmètres pour mesurer la résistance de l'isolation 6 ohms est traversée par un courant de 400 A . Quelle
d'un système ou d'un dispositif sous une tension continue est la chute de tension en kilovolts?
de 250 V ou 100 V. Ces instruments peuvent mesurer des
résistances comprises entre 10 kO2 et 1000 M OM. Léchelle 3-22 Une chauffe-eau tire un courant de 15 A sous
donne à la fois une lecture analogique et numérique une tension de 240 volts . Quel courant tirera-t-il si la
(gracieuseté Megger Instruments Limited) . tension baisse à 210 volts?
3-23 L'enroulement du champ d'une génératrice de
3-7 Soit un conducteur reliant les deux bornes d'une 500 mégawatts possède une résistance de 62,6 mQ .
pile . Les électrons se déplacent-ils dans le conducteur Quelle tension doit-on appliquer pour y faire circuler
du pôle positif au pôle négatif, ou vice versa? Quel est un courant de 4060 A?
le sens conventionnel du courant dans le conducteur? 3-24 Un éclair moyen implique un courant de 20 kA
3-8 Quelle est l'unité SI d'intensité de courant? Nom- et une tension de 200 MV. Calculer la valeur de la ré-
mer une unité plus petite. sistance offerte au passage du courant .
4
Puissance et
énergie électrique
4.1 Circuit électrique fournie par le générateur est, par suite, proportionnelle
Un circuit électrique est un ensemble comprenant des à ces deux mêmes grandeurs E et I . Il existe donc une
sources, des conducteurs et des charges . Le schéma de relation étroite entre la puissance, la tension et le cou-
la Fig . 4-1 représente un circuit comprenant un moteur rant électrique .
M et un générateur G qui l'alimente par l'intermédiaire
de deux fils conducteurs . Le circuit comprend aussi un
interrupteur permettant de commander la circulation
du courant. Si l'interrupteur est ouvert, le courant ne fil conducteur
passe pas car l'air constitue un bon isolant . Pour qu'il
circule, il faut qu'il y ait une suite ininterrompue de
conducteurs reliant les deux bornes du générateur. Dans
la Fig . 4-1, ces conducteurs sont constitués de deux fil conducteur 4
fils conducteurs et des conducteurs situés à l'intérieur
du moteur M, entre les bornes 3 et 4 .
Figure 4-1
4 .2 Puissance électrique Éléments d'un circuit électrique .
44
PUISSANCE ET ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 45
0,1 Q2
50 A
turbine
7,5 HP 100 V Em = 90 V
50A
0,1 s2
Figure 4-3
Lénergie électrique est transportée de la source à la charge par des fils conducteurs .
4 .3 Expression de la puissance on a I = P
E
La puissance (P) dépensée par un courant électrique
entre deux points d'un circuit s'obtient toujours par le 3000 W =
d'où le courant I = 12,5 A
produit de la tension (E) entre ces deux points et de 240 V
l'intensité (I) du courant:
Exemple 4-3
P = EI Un courant de 3 A circule entre deux points d'un
circuit et transporte une puissance de 18 W . Déter-
où
miner la tension entre ces points .
P = puissance, en watts [W]
E = tension, en volts [V]
I = courant, en ampères [A] P
ona E=
I
Tout comme pour l'expression de la loi d'Ohm, on peut
facilement déterminer un des facteurs de l'expression 18W
d'où la tension E = = 6 V
de la puissance lorsqu'on connaît les deux autres . Se- 3A
lon que l'on cherche la puissance P, l'intensité I ou la
4 .4 Puissance d'une génératrice
tension E, on utilise respectivement les formules :
La Fig . 4-3 montre une génératrice G entraînée par une
turbine . La génératrice alimente un moteur M par l'en-
P
P=EI ou i =-
P ou E=- (4-2) tremise d'une ligne électrique composée de deux fils
E I conducteurs .
En appliquant ces formules, les trois exemples numé- Imaginons que le circuit électrique soit fermé, et que la
riques suivants peuvent être facilement résolus . différence de potentiel aux bornes de la génératrice soit
de 100 V. Pour une tension fixe (ce qui est généralement
Exemple 4-1 le cas des réseaux de distribution), le courant qui cir-
Évaluer la puissance fournie à un moteur qui tire cule dans ce circuit dépend exclusivement de la résis-
15 A sous 120 V. tance des fils conducteurs et des caractéristiques élec-
triques de la charge .
P=EI=120Vx15A=1800W Supposons que le circuit soit parcouru par un courant
de 50 ampères . La génératrice devra donc débiter une
Exemple 4-2 puissance électrique de :
Une génératrice produit une puissance de 3 kW sous
une tension de 240 V. Quel est le courant débité P = EI = 100 x 50 = 5000 W = 5 kW
46 ELECTROTECHNIQUE
fusible 0,1 s2
500 A
100 V court-circuit
Figure 4-4
Un fusible protège un circuit contre les courts-circuits .
Cette différence de potentiel est appelée chute de ten- courant sera seulement limitée par la résistance des fils
sion dans le fil conducteur . La chute de tension totale et deviendra :
dans la ligne (deux conducteurs) est donc de 10 V. La
tension de la source est de 100 V, mais à cause de la E 100 V
I= = = 500A
chute de tension de 10 V le long de la ligne, la diffé- R 0,2 S2
rence de potentiel El, appliquée aux bornes du moteur
n'est plus que de 100 V - 10 V = 90 V. C'est là une valeur excessive qui produit un dégage-
ment de chaleur intense .
Notons, en passant, que la tension entre les deux fils
de ligne diminue progressivement de 100 V à 90 V à Cette condition, que l'on appelle court-circuit, pour-
mesure que l'on s'éloigne de la source vers la charge . rait provoquer la destruction de la génératrice et la fu-
Par exemple, au centre de la ligne la tension entre les sion des fils, avec risque sérieux d'incendie .
deux fils est de 95 V mais le courant est constant par- Pour limiter les dégâts, on introduit à dessein dans beau-
tout dans le circuit . coup de circuits un point faible qui assure auto-
Si l'on utilisait des fils conducteurs de 0,01 0 (résis- matiquement la rupture du courant lorsque l'intensité
tance 10 fois plus faible qu'auparavant), la chute de devient trop forte . Les dispositifs qui remplissent cette
tension ne serait plus que de 1 V et la tension aux bor- fonction portent le nom de fusibles . Ce sont ha-
nes du moteur monterait alors à 99 V. bituellement des pièces ou des fils métalliques dont
l'alliage et les dimensions sont choisis de façon à ce
4.8 Puissance fournie à la charge qu'ils fondent sans danger lorsque la surintensité dé-
La tension aux bornes du moteur de la Fig . 4-3 est de passe une valeur prédéterminée . La fusion de la pièce
90 volts, et le moteur est traversé par un courant de interrompt le courant .
50 A . La puissance P,,, fournie au moteur est donc :
4 .10 Charges conçues pour produire de la
chaleur
Pm = Eml
Jusqu'à maintenant nous avons envisagé uniquement
= 90 V x 50 A = 4500 W les conséquences néfastes de l'effet Joule ; il existe tou-
Cette valeur correspond bien à la valeur de la puis- tefois des dispositifs comme les grille-pain, les ra-
sance calculée précédemment à la section 4 .6 . diateurs électriques, les fers à repasser, etc ., qui sont
spécialement conçus pour convertir la puissance élec-
La plus grande partie de cette puissance électrique ab- trique en chaleur. On les raccorde au réseau domici-
sorbée est transformée en puissance mécanique . Une liaire dont la tension, malgré des fluctuations occa-
faible partie sera cependant transformée en chaleur, par sionnelles, demeure sensiblement constante. Pour ces
effet Joule, dans les enroulements du moteur . appareils, on préfère utiliser une formule qui donne la
4 .9 Cas d'un court-circuit puissance P en fonction de leur résistance R, et de la
tension E appliquée à leurs bornes . En utilisant les équa-
Si les deux fils conducteurs du circuit se touchent en
tions P = EI et I = EIR, on déduit que P = E x (E/R)
un point situé près du moteur (Fig . 4-4), l'intensité du
48 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 4-5
Identification d'une source et d'une charge .
n'est pas une unité SI, mais on l'utilise pour évaluer la Cette difficulté d'emmagasiner des grosses quantités
consommation d'énergie électrique dans les maisons d'énergie électrique constitue le problème de base des
et les usines (1 kW •h = 3 600 000 J = 3,6 MI) . compagnies d'électricité et les oblige à produire l'éner-
gie au même rythme qu'elle est consommée par l'uti-
Exemple 4-4 lisateur. Si l'énergie consommée diffère légèrement de
Une lampe de 100 W allumée pendant 20 secondes celle produite, le réseau électrique réagit violemment,
consomme 100 watts x 20 secondes, soit 2000 watt- provoquant des surtensions ou des excès de courants,
secondes d'énergie, ce qui équivaut à 2000 joules . lesquels entraînent l'ouverture immédiate des disjonc-
De la même façon, un alternateur de 1,50 kW four- teurs pour ne pas risquer l'arrêt complet du système .
Si l'on pouvait, un jour, conserver l'énergie électrique
nit pendant 20 heures une quantité d'énergie égale
aussi simplement que l'on conserve l'énergie chimi-
à 150 kW x 20 h . soit 3000 kW .h, Exprimée en jou-
les, cette énergie équivaut `1 3000 x 3 .6 x 10 6 = 10,8 que dans un litre de pétrole, la production, le transport
x 10`, i = 10_8 gigajoules = 10,8 GJ . et l'utilisation de l'électricité en seraient profondément
modifiés .
4 .13 Emmagasinage de l'énergie
4 .14 Résumé
D'énormes quantités d'énergie chimique sont emma-
Un circuit électrique est un ensemble de sources et de
gasinées dans les puits de pétrole et les mines de char-
charges interconnectées par des conducteurs . Pour
bon de la terre . Lors de la combustion de ces matériaux
chaque appareil on peut calculer la puissance électri-
on libère de l'énergie thermique, qui peut à son tour
que générée (pour une source) ou absorbée (pour une
être convertie en énergie électrique .
charge) . Cette puissance P en watts est toujours don-
Nous pouvons aussi emmagasiner de grandes quantité née par le produit de la tension E en volts à ses bornes
d'énergie mécanique en érigeant des barrages derrière et du courant I en ampères qui le traverse (P = EI) .
lesquels l'eau accumulée sert à faire tourner les tur-
Pour savoir si un appareil agit comme une source ou
bines d'une centrale hydro-électrique . Une autre fa-
une charge il suffit de noter le sens du courant par rap-
çon d'emmagasiner une quantité importante d'énergie
port à sa borne positive . Si le courant sort de la borne
mécanique est de comprimer de l'air dans un réservoir
positive il s'agit d'une source . S'il entre dans la borne
pour actionner des outils pneumatiques.
positive, il s'agit d'une charge . À tout instant la somme
L'énergie nucléaire renfermée dans les mines d'ura- des puissances générées par les sources est égale à la
nium représente une autre source très concentrée somme de puissances absorbées par les charges et les
d'énergie. conducteurs d'interconnexion .
Malheureusement, il n'existe aucune méthode permet- Des pertes de puissance sont dissipées sous forme de
tant d'emmagasiner des quantités importantes d'éner- chaleur (effet Joule) dans les conducteurs . Le courant
gie électrique . (Les batteries, par exemple, n'emmaga- circulant dans les conducteurs provoque aussi une chute
sinent pas de l'énergie électrique, mais plutôt de l'éner- de tension entre la source et la charge .
gie chimique qui est libérée sous forme d'électricité
À partir de la loi d'Ohm on peut dériver deux autres
lors de la transformation de leurs éléments chimiques .)
expressions pratiques de la puissance : P = RIZ et
Seulement deux dispositifs, la bobine et le condensa- P = E2/R
. La première est utile lorsque le courant
teur, peuvent conserver l'énergie électrique à son état est imposé (ex . : calcul des pertes Joule dans un con-
naturel ; cependant, si on tient compte de leur grosseur ducteur) . La seconde est utile lorsque le tension aux
et de leur coût, ces dispositifs emmagasinent très peu bornes d'une charge de chauffage est imposée .
d'énergie . En effet, l'énergie maximale qu'on pourrait
Enfin, l'énergie électrique W en joules (J) consommée
emmagasiner dans une bobine conventionnelle pesant
par une charge est obtenue en multipliant sa puissance
2 tonnes (2000 kg) suffirait à peine à faire briller une
P en watts par le temps d'utilisation t (W = Pt) . Une
lampe de 100 watts pendant deux minutes . Les di-
autre unité d'énergie utilisée par les compagnies d'élec-
mensions d'un condensateur pouvant emmagasiner la
tricité pour facturer l'énergie à leurs clients est le
même énergie seraient encore plus grandes .
kilowattheure (kWh) .
50 ELECTROTECHNIQUE
PROBLÈMES - CHAPITRE 4 4-12 Quelle est la chute de tension dans une résis-
tance qui dissipe une puissance de 10 W lorsqu'elle
est parcourue par un courant de 2 A ?
Niveau pratique
4-13 Calculer la puissance (en kW) d'une génératrice
4-1 Pourquoi une résistance chauffe-t-elle lorsqu'elle qui débite 30 A sous une tension de 220 V . Sachant
est parcourue par un courant ? que son rendement est de 88,5 %, calculer la puissance
4-2 Dans quelle proportion le dégagement de chaleur du moteur qui l'entraîne .
dans un conducteur varie-t-il lorsqu'on diminue de 4-14 Une résistance de 100 S2 peut débiter une puis-
moitié l'intensité du courant qui le traverse ? sance de 200 W. Quelle tension maximale peut-on lui
4-3 Quand y a-t-il un court-circuit ? appliquer ?
4-4 À quoi servent les fusibles ? 4-15 Pendant un court intervalle, un homme peut
développer une puissance mécanique de l'ordre de
4-5 Énumérer les principales applications de l'effet 1000 W. Cependant, de façon soutenue, il ne peut dé-
Joule . biter qu'une puissance de 15 W .
4-6 Quel est le courant tiré par une lampe de 60 W a) Exprimer ces deux puissances en horsepower .
sous une tension de 120 V ? b) Combien de kilojoules d'énergie mécanique un
homme peut-il débiter pendant une journée de huit
4-7 L'éclairage d'une maison est assuré par 9 lampes heures ? Exprimer cette énergie en kilowattheures .
de 100 watts . Trouvez le courant total tiré par ces lam-
pes lorsque la tension du réseau de distribution est de 4-16 Au Québec, en 1996, la consommation annuelle
120 volts . moyenne par abonnement domiciliaire était de
9300 kW .h . Quelle était la puissance moyenne utili-
4-8 Quelle est la différence entre l'énergie électrique sée, en watts?
et la puissance électrique ? Quelle est l'unité SI d'éner-
gie ? Donner une autre unité pratique d'énergie . 4-17 Compte tenu de l'information donnée au pro-
blème 4-15, combien d'hommes seraient requis pour
Niveau intermédiaire fournir, à court terme, la même puissance que la cen-
4-9 Quelle est la puissance électrique perdue dans un trale de génération de Beauharnois dont la capacité
conducteur dont la résistance est 10 S2 et qui est par- installée est de 1574 MW ?
couru par un courant de 3 A ? Niveau avancé
4-10 La plaque signalétique d'un fer à repasser porte 4-18 Une chaufferette de 1000W fonctionne norma-
l'indication suivante : lement sous une tension de 120 V . Quelle puissance
puissance : 480 W ; tension de service : 120 V. dégagera-t-elle si la tension baisse de 10 % ? Quelle
a) Déterminer son courant nominal et sa résistance . est, en pour cent, la diminution de puissance ?
b) Calculer le courant tiré, la puissance débitée et l'éner-
gie consommée pendant une heure si l'on branche le 4-19 a) Un moteur absorbe 15 A sous 120 V. Quelle
fer à repasser sur un réseau à 105 V. est sa puissance en horsepower, si on néglige les per-
tes ?
4-11 Un fusible de 100 A possède une résistance de b) Quelle puissance mécanique développe-t-il, si son
0,001 ohm. rendement est de 90 % ?
Quelle est la chaleur dissipée lorsque le fusible porte
a) le courant nominal ?
b) un courant de court-circuit de 1000 A ?
5
Circuits simples
à courant continu
5 .1 Groupement en série
Des appareils électriques sont raccordés en série lors-
que la borne de l'un est connectée avec la borne du
suivant, de façon à réaliser une chaîne . La Fig . 5-la
montre un circuit série formé d'une génératrice, d'un
moteur, d'une lampe et d'une chaufferette . Les circuits
séries possèdent trois propriétés principales
1) Le courant est le même dans tous les éléments .
Dans la Fig . 5- la, les courants sont tous égaux car les
électrons ne peuvent pas quitter les conducteurs dans Figure 5-1a
lesquels ils circulent . Par conséquent, les 4 am- Groupement en série mesure des courants à l'aide
pèremètres donnent la même lecture . d'ampèremètres .
IM = IL = Ic = IG
51
52 ÉLECTROTECHNIQUE
2) La somme des tensions aux bornes des charges est Ces trois règles s'appliquent à tout circuit série, quelle
égale à la tension aux bornes de la source. que soit la nature des charges . La Fig . 5-2 est une re-
présentation schématique des quatre composants du
Dans la Fig . 5-lb on aura
circuit .
Emoteur + Elampe + Echaufferette Egénératrice
5.2 Groupement de résistances en série ;
EM + EL + Ec EG résistance équivalente
Il arrive souvent que les charges dans un circuit série
soient composées entièrement de résistances . On peut
démontrer que
1) La résistance de l'ensemble de ces résistances est
égale à la somme des résistances individuelles .
II) On peut donc remplacer un groupe de résistances R1,
R2, R3 . . . Rn par une seule résistance équivalente R eq
qui tirerait le même courant de la source et qui dissi-
perait la même puissance . Celle-ci serait donnée par
6 S2
22 S2
4 S2 12 S2
220 V
220 V
(a) (b)
Figure 5-2 Figure 5-3
Diagramme schématique du montage de la Fig . 5-1 . Résistances branchées en série .
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 53
pour R I , E l = 4 x 10 = 40 V
pour R 2 , E2 = 6 x 10 = 60 V Figure 5-5
pour R 3 , E3 = 12 x 10 = 120 V Groupement en parallèle .
10
1
Figure 5-6a
0-
Groupement en parallèle - mesure des tensions aux bornes
des éléments .
H 4
Dans la Fig . 5-6b, les courants indiqués par les quatre
20
ampèremètres donnent (a) (b)
IM + IL + Ic IG (c)
Comme pour les circuits série, on obtient Considérons une batterie d'accumulateurs de 30 V ali-
mentant une résistance R1 de 6 S2 (Fig . 5-8). Pour une
p tension de 30 V entre ses bornes 1 et 2, la résistance
p moteur + p lampe + chaufferette génératrice
tire un courant de 5 A de la source . En effet,
EM IM + ELIL + ECIc EG IG
I=E=30 =5A
Ces trois règles s'appliquent à tout circuit parallèle, R 6
quelle que soit la nature des charges . La circulation de ce courant ne change pas la tension
entre les points 1 et 2 ; elle est encore de 30 V. Si on
raccorde maintenant à ces deux mêmes points une ré-
sistance R 2 de 3 S2 (montage parallèle, tel qu'indiqué à
la Fig. 5-9), il circule un courant de 30 V/3 S2 = 10 A
dans cette nouvelle résistance .
R, 6£2
4
Figure 5-6b
Groupement en parallèle - mesure des courants dans les
éléments . Figure 5-8
Batterie alimentant une résistance de 6 S2 .
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 55
Exemple 5-1
Deux résistances (le 6 S2 et 3 £2 sont raccordées en
V parallèle (Fig . 5-9) . Calculer la valeur de la résis-
652
30 V 5A', R R2 10 A
3 S2 tance équivalente .
v
T2 Solution
- - - - E
D'après la formule, la résistance unique pouvant rem-
placer les deux en parallèle a pour valeur
Figure 5-9
Courants lorsqu'une résistance de 3 S2 est ajoutée en parallèle
avec celle de 6 S2 . R = R 1 R2 = 6x3 = 18 =
eq
2S2
R I +R 2 6+3 9
Comme ce courant vient de la même source, le cou-
rant total fourni par la batterie sera la somme On constate que la valeur de la résistance équivalente
des courants dans chacune des résistances, soit (2 S2) est inférieure à la plus petite des résistances (3 Q) .
5 A + 10 A = 15 A . Il est bon de se rappeler que le fait d'ajouter une
deuxième résistance offre un nouveau passage au cou-
Si les deux résistances étaient cachées, un technicien
rant et, par suite, diminue la résistance offerte à la
mesurant une tension de 30 volts et un courant de 15 A
source .
en déduirait qu'une résistance de 30 V/15 A = 2 S2 est
branchée à la source . 5.6 Répartition du courant dans un
Donc, deux résistances de 6 £2 et 3 S2 branchées en groupement parallèle
parallèle produisent le même effet qu'une seule résis- La connaissance de la résistance équivalente nous aide
tance de 2 Çà (Fig . 5-10) . à déterminer la répartition du courant entre deux résis-
tances raccordées en parallèle . Par exemple, lorsqu'on
connaît le courant total alimentant deux résistances
groupées en parallèle, on peut déterminer le courant
dans chacune en appliquant la méthode suivante (voir
Req Fig . 5-11) :
252
552
R
Figure 5-10 o- -o
Circuit équivalent du montage de la figure 5-9 . 10A 20 52 10A 44
R I R2
Req =
Figure 5-11
R, + R2 Répartition du courant de ligne entre deux résistances en
parallèle .
56 ÉLECTROTECHNIQUE
5 .7 Court-circuit s 52
Soit une résistance R I parcourue par un courant. Si on
dispose en parallèle avec celle-ci une deuxième ré- 100
sistance R2 constituée par un conducteur de forte sec-
tion, on dira que la résistance RI est court-circuitée
par la résistance R2 (Fig . 5-12) . 120
Figure 5-14
Figure 5-12
Réduction progressive du circuit de la figure 5-13 .
Court-circuit de la résistance R 1 .
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 57
Exemple 5-2
Soit cinq résistances de 10 . 20, 30, 40 et 50 £2 bran-
chées en parallèle . Calculer leur conductance et la
valeur de leur résistance équivalente .
Solution
La conductance G du groupe est
1
G= 1 + 1 + 1 Figure 5-15
+ + 1
10 20 30 40 50
= 0,228 siemens = 0,228S
Req = 1 = 4,38 £2
0,228S
On procède maintenant par la méthode inverse pour est égale à la somme des puissances dissipées dans
trouver le courant et la tension de chacun des éléments chacune des résistances .
(Fig . 5-18, 5-19 et 5-20) .
P = El = 90 x 6 = 540 W
Le courant débité par la source de 90 V, sera
I=E= 9c =6A
R 15 6A
La résistance de 15 Çà de la Fig . 5-18 est, nous l'avons
vu, la résistance équivalente aux résistances de 10 S2 et
de 5 S2 en série ; le courant sera donc le même dans
chacune de ces résistances (Fig . 5-19) . Les tensions
aux bornes des résistances de 10 S2 et 5 £2 seront res- Figure 5-18
pectivement
E = RI
E l = 10x6 = 60V
et E2 = 5x6 = 30 V
soit au total : 60V + 30V = 90V
On vérifie que la somme de ces tensions est bien égale
à la d .d.p . aux bornes de la génératrice .
Maintenant, on remarque que la résistance de 5 S2 rem- Figure 5-19
place les résistances de 6 S2 et de 30 S2 en parallèle . La
tension aux bornes de ces dernières sera donc égale à
celle aux bornes de la résistance de 5 S2, soit 30 volts
(Fig . 5-20) .
La tension commune aux résistances de 6 S2 et de 30 £2
étant de 30 volts, le courant dans chacun de ces élé-
ments sera respectivement
I = 30 =5A
i 6
et 12 0
= 3 =1A
30
soit au total : 5 A + 1 A = 6 A
Figure 5-20
Connaissant les courants dans chacune des résistances,
on peut trouver les puissances dissipées par chacune 5 .11 Résumé
d'elles en utilisant P = RI2 .
Dans ce chapitre nous avons appris à résoudre les cir-
P résistance de 10 S2 : 10 x (6) 2 = 360 W cuits simples comprenant les deux raccordements de
base : la connexion série et la connexion parallèle .
P résistance de 6 S2 : 6 x (5) 2 = 150 W
Dans un circuit série, le courant qui traverse les diffé-
P résistance de 30 £2 : 30 x (1) 2 = 30W rents éléments est le même . La tension apparaissant
aux bornes de l'ensemble est la somme des tensions
soit au total : 360 W + 150 W + 30 W = 540 W
individuelles de chaque élément . De plus, la résistance
On vérifie que la puissance débitée par la génératrice équivalente d'un groupement de résistances connec-
CIRCUITS SIMPLES À COURANT CONTINU 59
tées en série est la somme des résistances individuel- 5-7 On désire introduire une résistance additionnelle
les, soit de 2,5 S2 dans un circuit afin de limiter l'intensité de
Req =R i +R2 + . . .+R„ courant . Si on ne dispose que de résistances de 20 0,
combien faudra-t-il en disposer en parallèle ?
Dans un circuit parallèle, la tension appliquée aux dif-
férents éléments est la même. Le courant circulant dans 5-8 Trouver la résistance équivalente à l'ensemble de
l'ensemble est la somme des courants individuels cir- deux résistances de 45 £2 et de 15 S2 disposées en pa-
culant dans chaque élément . Pour des résistances bran- rallèle .
chées en parallèle, il est commode de définir la con-
5-9 Une résistance de 25 S2 est connectée en série
ductance G = 1/R . L'unité de conductance est le sie-
avec la bobine d'un relais dont la résistance est de 80 S2 .
mens . La conductance d'un groupement de résistan-
Si une tension de 50 volts est appliquée à cet ensem-
ces connectées en parallèle est la somme des conduc-
ble, quel sera le courant dans la bobine ? Quelle sera la
tances individuelles, soit :
puissance dissipée dans la résistance de 25 S2 ?
l/R eq = 1/R 1 + 1/R2 + . . .+ 1/R, Niveau intermédiaire
Dans le cas particulier de 2 résistances branchées en 5-10 Un groupe de deux résistances de 20 S2 et 30 S2
parallèle on a : disposées en série est raccordé à une source de 150 V.
Req = R 1 R2/(R l + R2) Quelle tension mesurera-t-on aux bornes de la résis-
tance de 30 S2 ? Quelle sera la puissance débitée par la
L'utilisation des lois mentionnées ci-dessus permet de source ?
trouver les courants, tensions et puissances dans cha-
cune des branches d'un circuit simple comprenant des 5-11 Si deux résistances de 20 S2 et 30 S2 sont grou-
groupements série-parallèle . pées en parallèle, déterminer la résistance équivalente
à l'ensemble . Sachant qu'elles sont alimentées par une
source de 150 V, calculer le courant tiré de celle-ci .
5-12 Un circuit parcouru par un courant de 18 am-
PROBLÈMES - CHAPITRE 5
pères se divise en deux branches parallèles dont les
Niveau pratique résistances sont respectivement 4 S2 et 5 S2. Calculer la
5-1 Trouver la résistance équivalente à l'ensemble de tension aux bornes des résistances ainsi que la réparti-
deux résistances de 25 £2 et de 82 £2 disposées en sé- tion du courant dans les branches .
rie . 5-13 Calculer la résistance équivalente à trois résis-
5-2 Trois résistances respectivement égales à 6 S2, 5 S2 tances de 25 S2, 50 S2 et 60 S2 en parallèle .
et 9 S2 sont groupées en série . Calculer leur résistance 5-14 Deux résistances de 25 S2 et 40 Q sont dispo-
équivalente .
sées en série dans un circuit . Sachant que la tension
5-3 Dans un montage série, tous les éléments portent aux bornes de la résistance de 40 £2 est de 50 volts,
le même courant . Expliquer. déterminer la tension aux bornes du circuit . Calculer
la puissance dissipée dans la résistance de 25 S2 .
5-4 Dans la Fig . 5-7b, si la tension entre les points 1
et 2 est de 40 V, quelle est la tension entre les points 3- 5-15 Deux résistances A et B sont connectées en sé-
4 ? entre les points 2-4 ? rie et alimentées par une génératrice sous une tension
de 75 volts . Si la tension aux bornes de la résistance A
5-5 Dans un groupement de résistances en série, la est de 40 volts et si un courant de 2 ampères circule
même tension est-elle commune à toutes les résis-
dans le circuit, déterminer la valeur de la résistance B .
tances ? Le même courant ?
5-16 On utilise 16 isolateurs en porcelaine entre une
5-6 Dans un groupement de résistances en parallèle, ligne à 132 kV et un poteau en bois . Calculer la valeur
la même tension est-elle commune à toutes les résis- de la tension moyenne aux bornes de chaque isolateur.
tances ? Le même courant ?
60 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 5-22
Voir problème 5-18.
Figure 5-21
Voir problème 5-17 .
6
Appareils de mesure
à courant continu
Dans ce chapitre, nous couvrons le principe de fonc- e) un noyau de fer doux cylindrique E concentre le
tionnement de quelques appareils de mesure à courant champ magnétique créé par l'aimant . L'aimant est
continu qui sont souvent rencontrés dans l'industrie . fixé au noyau par le support F ;
Nous limiterons l'étude aux instruments à affichage f) un cadran gradué G . La position de l'aiguille de-
analogique, c'est à dire ceux ayant une aiguille qui se vant les divisions du cadran donne la valeur du cou-
déplace devant un cadran gradué . Les appareils à affi- rant ou de la tension mesurée .
chage numérique possèdent essentiellement les mêmes Si aucun courant ne traverse le cadre, les ressorts en
propriétés, mais ils indiquent en chiffres la grandeur spirale maintiennent celui-ci dans une position telle que
mesurée . l'aiguille indique zéro sur le cadran . Lorsqu'un cou-
rant traverse les conducteurs de la bobine, les forces
6.1 Le mouvement d'Arsonval
électromagnétiques qui résultent de l'action du champ
La plupart des voltmètres et des ampèremètres à cou-
magnétique 0 sur le courant font tourner le cadre, tout
rant continu contiennent un élément de base appelé
en agissant contre la force de torsion des ressorts . L' ori-
mouvement d'Arsonval . Ce mouvement sert à faire gine de ces forces électromagnétiques est expliquée
dévier l'aiguille de l'instrument et il comprend les par-
dans le chapitre 16 .
ties suivantes (Fig . 6-1) :
La déviation du cadre, enregistrée par la déviation de
a) un aimant permanent A possédant deux pièces po- l'aiguille, est d'autant plus considérable que le cou-
laires N et S en fer doux . L' aimant produit un champ rant est plus fort : elle peut donc servir à la mesure du
magnétique 0 ; courant. Si l'on inverse le sens du courant dans le ca-
b) une bobine mobile B en forme de cadre, composée dre, le sens de rotation du cadre change .
de quelques centaines de spires de fil très fin . La
On incorpore au mouvement un système d'amortisse-
bobine est très légère et elle est soutenue par deux
ment afin que l'aiguille prenne rapidement sa position
pivots d'acier P qui tournent entre deux diamants ;
finale . Sinon, il faudrait attendre plusieurs secondes
c) deux ressorts en spirale C qui s'opposent à la rota- avant qu'elle cesse d'osciller autour de sa position
tion de la bobine . Les deux ressorts sont reliés aux d'équilibre .
extrémités de la bobine et servent à y amener le cou-
Selon sa construction, le mouvement d'Arsonval peut
rant I ;
donner une déviation complète de l'aiguille pour des
d) une aiguille D fixée au cadre; courants aussi faibles qu'un milliampère, parfois de
61
62 ÉLECTROTECHNIQUE
B bobine
F support
A aimant permanent
C ressort en spirale
pôle S
pivot P
Figure 6-1
Composants d'un mouvement d'Arsonval .
50 gA seulement . Cependant, la bobine peut suppor- rant à mesurer passe par le shunt (qui offre moins d'op-
ter des courants valant plusieurs fois celui qui provo- position au passage du courant), et une fraction cons-
que la pleine déviation . Par exemple, la bobine d'un tante du courant total est déviée dans l'instrument de
mouvement de 1 mA, possédant habituellement une mesure . L'ensemble du shunt et du mouvement d'Ar-
résistance de 50 ohms, dissipe seulement 50 tW lors- sonval porte le nom d'ampèremètre .
qu'elle porte son courant nominal . Une puissance aussi La Fig . 6-3a montre deux shunts constitués de deux
faible provoque une augmentation de température in- blocs de cuivre portant des vis de serrage et reliés par
férieure à 1 °C . La bobine peut donc supporter, sans plusieurs lames de manganine . Ce matériau est utilisé
dommage thermique, des courants de l'ordre de 5 à 10 car sa résistance demeure rigoureusement constante,
fois le courant nominal . quelle que soit la température . Le shunt se monte en
Lorsque le cadran est gradué directement en milliam- série dans le circuit d'utilisation dans lequel on veut
pères, l'instrument porte le nom de milliampèremètre . mesurer le courant, tandis que le milliampèremètre
(mouvement d' Arsonval) est raccordé en parallèle avec
6 .2 Mesure des courants intenses ; le shunt . La Fig . 6-2 montre les bornes A et B du shunt
ampèremètre
intercalées dans le circuit en question et le mil-
Il ne serait pas pratique de fabriquer une bobine de fil liampèremètre raccordé entre les points X etY du shunt .
assez gros pour supporter les courants intenses que l'on Lorsque le shunt porte son courant nominal, la chute
rencontre dans l'industrie, car elle serait lourde et, par de tension entre les bornes X et Y est généralement de
suite, très peu sensible . On contourne la difficulté en 50 mV
plaçant en parallèle avec un mouvement d'Arsonval
un conducteur de très basse résistance appelé shunt Le courant I qui traverse le circuit d'utilisation se di-
(Fig . 6-2) . De cette façon, la plus grande partie du cou- vise en deux parties : la plus grande partie IS passe dans
APPAREILS DE MESURE À COURANT CONTINU 63
Figure 6-2
Montage d'un shunt de 100 A et d'un milliampèremètre .
Solution
On désire évidemment que l'aiguille se rende au bout
de l'échelle quand il passe 50 A dans le circuit d'utili-
sation (Fig . 6-4) .
0 0
Figure 6-5
Composants d'un voltmètre.
Alors, une tension de 150 V entre A et B doit faire +150 V +150 V +150 V
circuler un courant de 0,005 A. La résistance entre ces
deux points doit donc être :
R = E =
1
150 V
0,005 A
= 30 000 S2 = 30 k S2 1 100 kÇ2
m m 1
V
Puisque la résistance totale du voltmètre doit
être de 30 000 S2 et que celle de la bobine est de
10 S2, il faut disposer une résistance extérieure R
I 75 V V
0 0
1 50 V
T
100 kQ
3V
- = ± 0,05 = ± 5 %
60 V
6 .7 Ohmmètre
Nous avons déjà expliqué (section 3 .9), comment l'on
peut déterminer la valeur de la résistance d'un corps
Figure 6-9 au moyen d'un ampèremètre, d'un voltmètre et d'une
Multimètre électronique à affichage numérique . Cet
instrument, construit avec des circuits à l'état solide, ne source de courant . Il est possible de mesurer di-
contient aucun mouvement d'Arsonval . Comme voltmètre, il rectement sa résistance, sans recourir à une source ex-
a une précision de 0,1 % et une résistance de 10 MQ . térieure, avec un instrument de mesure appelé ohm-
mètre .
La construction de cet appareil, dans sa forme la plus
6 .6 Précision d'un voltmètre simple, est donnée à la Fig . 6-10 . Il est constitué es-
sentiellement d'un milliampèremètre dont l'échelle est
La précision d'un appareil de mesure est l'exactitude
calibrée de zéro ohm à l'infini (eo), d'une pile sèche
avec laquelle l'instrument indique cette mesure . On
de tension E et d'une résistance variable Ro .
l'exprime habituellement en % de la graduation maxi-
male de l'échelle . Il ne faut pas confondre la sensibilité Si l'on raccorde un élément extérieur R x aux bornes A
d'un instrument avec sa précision . Ainsi, la sensibilité et B, l'aiguille s'arrêtera à une position intermédiaire
d'un voltmètre dépend de l'intensité du courant qui entre les valeurs extrêmes 0 et oo et l'échelle indiquera
produit la déviation complète de l'aiguille tandis que directement la valeur de sa résistance .
sa précision dépend du soin apporté à sa fabrication . Afin de mesurer avec assez de précision des résistan-
L'exemple suivant illustre l'effet de la précision sur ces très différentes, on construit des ohmmètres à plu-
l'erreur maximale d'une lecture d'instrument . sieurs échelles .
APPAREILS DE MESURE À COURANT CONTINU 67
nul . On dit alors que le pont est équilibré. Les points Nous avons vu aussi comment est construit l'ohmmètre
1 et 2 sont au même potentiel et on peut écrire les équa- utilisé pour mesurer les résistances . Cet appareil uti-
tions suivantes : lise une pile et une résistance branchées en série avec
le mouvement . La pile fait circuler un faible courant
i 2R2 = i R X (car V2 = Vx) dans la résistance à mesurer et le mouvement affiche
la valeur de la résistance en ohms . Pour mesurer des
i 2R 3 = i 1 R 1 (car V3 = V1) résistances élevées (1 MS2 à 1000 Mb2) on utilise un
mégohnimètre fonctionnant sur le même principe, mais
En résolvant ces équations, on trouve immédiatement
dont la source de tension peut générer des tensions
que :
pouvant atteindre plusieurs kilovolts .
shunts à employer pour obtenir des déviations com- 6-15 Dans le circuit de la Fig . 6-7, supposons que
plètes avec des courants a) de 100 mA et b) de 100 A? les résistances R1 et R2 aient maintenant une valeur de
100 £2 et que E = 240 V. On désire mesurer la tension
6-10 La bobine d'un milliampèremètre a une résis-
entre les points 1 et 2 au moyen d'un voltmètre à échel-
tance de 10 S2 et un courant de 20 mA donne une dé-
les multiples ayant une sensibilité de 1 kk2/V Quelle
viation complète de l'aiguille . Quelle résistance doit-
est la tension mesurée entre les points 1 et 2 si on uti-
on raccorder en série avec ce milliampèremètre pour
lise l'échelle 0-50 V?
obtenir un voltmètre gradué de 0 à 150 V?
Niveau avancé
6-11 Un voltmètre gradué de 0 à 150 V donne une
déviation complète lorsqu'il est parcouru par un cou- 6-16 Deux voltmètres ayant une échelle de 0-150V
rant de 1 mA . Sa résistance est de 150 k£2 . On désire ont une sensibilité de 10 kQ/V et 20 kW2/V respective-
le convertir en voltmètre gradué de 0 à 3 kV . Trouver ment. Si on les met en série aux bornes d'une source à
la valeur et la puissance de la résistance extérieure à 120 V, calculer la tension indiquée par chacun .
ajouter.
6-17 Les voltmètres électroniques à affichage numé-
6-12 Dans le problème 6-9, quelle doit-être la puis- rique sont généralement plus précis et plus sensibles
sance de dissipation du shunt de 100 A? Quelle est la que les voltmètres à mouvement d' Arsonval . Comment
puissance dissipée dans la bobine lors d'une déviation expliquer que ces voltmètres électroniques n'aient pas
complète de l'aiguille? complètement remplacé les autres?
6-13 Un voltmètre a une sensibilité de 2000 WV. 6-18 Un voltmètre gradué de 0 à 150V aune préci-
Quel est le courant donnant une déviation complète? sion de ± 0,2 % . En vérifiant une pile sèche, on me-
sure une tension de 9,3 V . Quelle est l'erreur maxi-
6-14 Dans le circuit de la Fig . 6-7,R1=R2=200 k£2
male possible dans cette mesure (en volts)? Quel est
et E = 240 V. On désire mesurer la tension entre les
le pourcentage d'erreur possible dans la lecture ?
points 1 et 2 au moyen d'un voltmètre à échelles mul-
tiples ayant une sensibilité de 1 k22,/V. 6-19 Dans le problème 6-18, serait-il préférable de
a) Quelle est la tension entre les points 1 et 2 quand le mesurer la tension de la pile avec un voltmètre de 0 à
voltmètre n'est pas raccordé? 15 V ayant une précision de ± 5 %? Expliquer .
b) Quelle sera la lecture du voltmètre si on utilise :
1) l'échelle 0-50 V?
2) l'échelle 0-300 V?
7
Conventions de signes
pour tensions et courants
0 f; il s'ensuit que :
E14 =(+10)+(-3)=+7V
o 2 17 3
temps secondes
La tension entre les bornes 1 et 4 est de 7 volts, et la
borne 1 est positive par rapport à la borne 4 .
nr II
10V
Figure 7-5
Représentation graphique d'une tension alternative .
10V
10V
3V
Exemple 7-2 Cela signifie que la tension entre les bornes 1 et 8 est
Soit quatre génératrices indépendantes ayant les po- de 10 volts, et que la borne 1 est négative par rapport à
larités indiquées à la Fig . 7-9 . Déterminer la valeur la borne 8 .
et la polarité de la tension résultante (E l 8 ) lorsque
Exemple 7-3
les génératrices sont groupées en série (Fig . 7-10) .
Les deux machines à courant continu G 1 et G2 de
la Fig . 7-11 alimentent une résistance R de 10 S2 .
Les tensions à leurs bornes sont respectivement :
E,ve =-100V et E~r ,=-80V
10Q
Figure 7-9
Génératrices indépendantes (voir exemple 7-2) .
80 V
Solution
D'après les valeurs et polarités données à la Fig . 7-9
pour chacune des génératrices, le lecteur vérifiera que :
Figure 7-11
E 12 = + 50 V donc E21 = - 50 V
G 1 est la source, G 2 la charge .
E 34 = + 20 V donc E43 = - 20 V
E 56 = - 40 V donc E65 = + 40 V
E78 = - 80 V donc E 8 7 = + 80 V
Solution
Pour trouver la valeur et le sens du courant dans la
Sachant que la borne 2 est reliée à la borne 4, que 3 est résistance, il faut tout d'abord trouver la valeur et la
reliée à 6, et 5 à 7 (Fig. 7-10), la tension E18 sera don- polarité de la tension EBC à ses bornes .
née par :
Esc = EBA + EAC
E 18 = E12 + E43 + E65 + E78 = (+ 100) + (- 80)
= (+ 50) + (- 20) + (+ 40) + (- 80) =+20V
= -l0V
Cela signifie que B est positif par rapport à C, et in-
versement, que C est négatif par rapport à B . Le sens
du courant dans la résistance sera donc de B vers C .
La tension aux bornes de la résistance étant de 20 V,
l'intensité du courant sera 20 V/10 £2 = 2 A .
Les machines à courant continu sont réversibles, c'est-
à-dire qu'elles peuvent fonctionner soit comme géné-
ratrices, soit comme moteurs .
En connaissant le sens du courant dans le circuit, nous
pourrons établir laquelle des deux machines agit
comme génératrice .
Figure 7-10 En effet, d'après la section 4 .11, pour une source
Génératrices en série (voir exemple 7-2) . d'énergie électrique, le courant sort toujours de la
74 ÉLECTROTECHNIQUE
borne positive . Pour une charge, le courant entre par la 7 .6 Courants positifs et courants négatifs
borne positive . En appliquant cette règle au circuit de On se sert des signes (+) et (-) pour indiquer le sens du
la Fig . 7-11, on trouve que Gl agit comme source (gé- courant dans un circuit par rapport à un sens de ré-
nératrice) et que G2 agit comme charge (moteur) . férence représenté sur un schéma .
Le courant dans un élément de circuit comme une ré-
puissance débitée par Gl = 2 A x 100 V = 200 W
sistance (Fig . 7-13) peut circuler de A vers B ou de B
puissance reçue par G2 = 2 A x 80 V = 160 W vers A . Il peut circuler dans deux sens, l'un choisi
puissance dissipée dans R = 2 A x 20 V = 40 W comme positif (+), et l'autre comme négatif (-) .
I
10 52
Exemple 7-5
Le courant dans le circuit (Fig . 7-15) est de - 8À .
Figure 7-12
G 2 est la source . Dans quel sens circule-t-il réellement, et quelle est
la polarité des bornes A et B'
Solution
La borne B est devenue négative par rapport à la borne
C . Le courant dans le circuit de la Fig . 7-12 sera donc
de sens inverse à celui de la Fig . 7-11 . Le courant aura
la même valeur : I = 20 V/10 £2 = 2 A .
La machine G2 agira maintenant comme source (gé-
nératrice) et G1, comme charge (moteur) .
Si les deux tensions EAB et EAC étaient égales, le cou- Figure 7-15
rant deviendrait nul . On dirait alors que les machines Schéma montrant le sens arbitraire du courant I.
Figure 7-18
Autre convention pour désigner la polarité d'une tension .
Àd&
21~Wr Avec cette nouvelle convention, on applique les rè-
gles suivantes :
1 . Si l'on sait que El = + 10 V, cela signifie que
la polarité réelle des bornes correspond bien à
Figure 7-17 celle indiquée sur le schéma .
Représentation graphique de la valeur et du sens d'un
courant . 2 . Inversement, si l'on sait que Et = - 10 V, la
polarité réelle des bornes est l'inverse de celle
indiquée sur le schéma .
Solution
Pendant l'intervalle de temps de 0 à 1 seconde, le cou- Cette façon se désigner une tension s'appelle méthode
rant croît de zéro à + 2 A . Comme il est positif (d'après des polarités .
76 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 7-19
Polarités arbitraires de chacune des trois sources . Voir
exemple 7-7 .
volts
+30
Solution E 20 I
10
Les valeurs et les polarités réelles sont données à la A 10
Fig . 7-20 . À première vue, il semble impossible que le o
point A soit à la fois positif (+) et négatif (-), mais
10
rappelons-nous que le point A ne possède pas une po-
20
larité (+) et (-) en soi, mais par rapport aux points B et
C respectivement. En effet, le point A est négatif par - 30 maman ,_
Q2 -QI Q2 -QI
A tt t2 - tt
AQ Q4- Q3 Q4- Q3
AMWOdA
Figure 7-22
,uF9
5
5
e A t2
AQ
A t2 t4 - t3
Q6 - Q5
Voir exemple 7-8 . A t3 A t3
Solution
AQ
Les signes de taux de variation aux instants ta , tb, t, et
td sont respectivement (-), (+), (-) et (+) .
AQ Qb - Qa
taux de variation = _ (7-1) Figure 7-23
At At Calcul du taux de variation d'une grandeur Q à divers instants .
78 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 7-24
Choix d'un point de référence (1) pour établir le niveau de
potentiel des autres points dans un circuit .
Figure 7-25
Graphique montrant les niveaux des points 1, 2 et 3 lorsque
* L'étude de cette section n'est nécessaire que pour com- le point 1 est choisi comme point de référence .
prendre le chapitre 42 .
CONVENTIONS DE SIGNES POUR TENSIONS ET COURANTS 79
la borne 3 et, comme auparavant, on représente le po- Pour les tensions, il existe 2 notations :
tentiel nul de cette borne par une ligne horizontale 1) la méthode des deux indices et 2) la méthode des
(Fig . 7-27) . Sachant que la tension E31 est alternative polarités . Résumons ces 2 méthodes avec un exem-
et qu'au départ la borne 1 est positive par rapport à la ple :
borne 3 (Fig . 7-25), on peut tracer la courbe 1 . Soit une tension de 100 V entre les bornes A et B, A
Pour déterminer le niveau de la borne 2, on sait qu'elle étant positive par rapport à B .
est toujours positive par rapport à la borne 1, la diffé- Avec la méthode des deux indices on écrira:
rence de potentiel restant constante et égale à 80 V . Par
EAB = + 100 V ou EBA = - 100V
conséquent, on trace la courbe 2 de sorte qu'elle soit
toujours située 80 V au-dessus de la courbe 1 . Avec la méthode des polarités, on doit spécifier cha-
que tension sur le schéma par un symbole (disons El )
Si l'on compare les Fig . 7-25 et 7-27, on constate qu'el- et ajouter un signe + vis-à-vis de la borne que l'on
les n'ont pas la même allure ; cependant à chaque ins- choisit arbitrairement .
tant, les polarités relatives et les différences de potentiel
Avec ces deux méthodes, on spécifie toujours la va-
sont identiques . Du point de vue électrique, les deux
leur et le signe de la tension entre 2 bornes quelcon-
figures sont identiques et on laisse au lecteur le soin
ques .
d'en faire la vérification .
On utilise parfois une troisième notation ou méthode
Dans un montage électronique on sélectionne la borne
du niveau de potentiel . Avec cette méthode, toutes les
de référence de sorte que le fonctionnement du circuit
tensions sont mesurées par rapport à une borne com-
soit facile à suivre .
mune ou borne de référence.
7.11 Résumé Pour la notation des courants, on spécifie sur le schéma
Dans ce chapitre nous avons vu les conventions que chaque courant à l'aide d'une flèche et d'un symbole
nous utiliserons dans ce manuel pour donner systéma- (ex . : I, IA) . La flèche indique le sens du courant choisi
tiquement la polarité des tensions et le sens des cou- arbitrairement positif .
rants . Ces notations sont couramment utilisées dans Enfin, nous avons expliqué le concept de taux de va-
l'industrie . riation d'une grandeur. Par exemple, un taux de varia-
tion DIIOt = + 10 A/s pour un courant I indique que ce
courant augmente à cet instant, même si la valeur du
courant est négative .
Figure 7-28
Voir problème 7-1 .
8 .1 Première loi de Kirchhoff (concernant les point quelconque, on fait le tour de cette boucle dans le
tensions) sens horaire, ou dans le sens antihoraire, on trouvera
d'après cette loi que la somme des tensions est égale à
Soit une série de tensions El, E2, E3, E4, raccordées en
zéro .
boucle fermée (Fig . 8-2) . Elles sont désignées selon la
méthode des polarités (section 7 .7). Si, partant d'un Lorsqu'on décrit la boucle, on doit affecter chaque ten-
81
82 ELECTROTECHNIQUE
Figure 8-2
Loi de Kirchhoff concernant les tensions : circuit composé
d'une boucle .
Figure 8-3
Circuit composé de plusieurs boucles .
sion d'un signe (+ ou -) correspondant à la polarité de
la borne rencontrée en premier lieu . Par exemple, sur
la Fig . 8-2, en partant du point A et en décrivant la Les tensions dont on parle dans la première loi de
boucle dans le sens horaire, on obtient : Kirchhoff ne sont pas forcément des sources de ten-
sion mais elles peuvent être produites par le passage
+ E2 - E, + E4 + E3 = 0 (8-1) d'un courant dans une résistance . Quel signe faut-il
donner à ces tensions? Considérons, par exemple, le
Noter que le signe (+) précède les tensions E-), E4 et E3 circuit simple de la Fig . 8-4 .
parce que dans chaque cas on rencontre d'abord la
borne positive .
Par contre, si l'on choisit le sens antihoraire et toujours
en partant du point A, on obtient :
5£2
Figure 8-5
Choix d'un sens arbitraire du courant . Figure 8-7
Voir exemple 8-1 .
- E2 - RI + El = 0 (8-7) - 10 + 5I+20=0
5I=- 10
La tension RI est précédée du signe (-) parce que l'on
traverse la résistance dans le sens contraire du courant . I=-2A
N'étant pas sûr du sens réel du courant, on aurait pu La valeur du courant est de 2 ampères ; le signe (-)
choisir un courant de sens opposé à celui de la Fig . 8-5 . indique que son sens réel est l'inverse de celui que nous
Dans ce cas, si l'on décrit la boucle dans le sens ho- avions supposé . Un courant de 2 ampères circule donc
raire (Fig . 8-6), on obtient l'équation: dans le sens antihoraire, soit de droite à gauche dans la
résistance .
-E l -RI +E2 = 0
Exemple 8-2
Soit quatre sources ayant les tensions et polarités
indiquées a la Fig . 8-8a . Les sources sont alors rac-
cordées en série suivant le schéma de la Fig . 8-8h .
Trouver la valeur et la polarité de la tension entre
les bornes <,ouvertes» et B .
,A£
Figure 8-6
Choix d'un sens arbitraire du courant qui est l'opposé de celui
de la figure 8-5 .
Figure 8-9
Loi de Kirchhoff concernant les courants .
Figure 8-8b
Les sources sont raccordées en série, créant ainsi deux
bornes A,B . La tension Eentre ces bornes est supposée (+)
du côté A .
Il + 12 + 14 = 13 (8-9)
Le courant dans le fil est de 5 A et le signe (-) nous Ensuite, on peut choisir la boucle formée par la source
indique qu'il circule dans le sens opposé à celui de la de 108 V et les résistances de 6 S2 et 12 S2 .
flèche .
- 108 + 6 I l + 12 (Il + I2 ) = 0 (2)
8 .3 Application pratique aux circuits
Connaissant la façon d'appliquer les deux lois de On obtient ainsi un système de deux équations à deux
Kirchhoff, nous sommes en mesure de résoudre les inconnues Il et 12 . On peut donc trouver la valeur des
circuits les plus complexes . courants Il et 12.
Exemple 8-4
I l = 8A 12 =-3A
Calculer les courants et les tensions pour chacune
des résistances de la Fi- . 8-13 . et par suite
(h + 12 ) = 8A - 3A = 5A
3191452e
Les courants réels circulent dans le sens indiqué sur la
108 V
Fig . 8-15 . La «source» de 48 V est en réalité une charge
puisque le courant de 3 A entre par la borne (+) .
8A 3A
Figure 8-13
60 40
Voir exemple 8-4 .
Solution 108 V
On se donne des sens de courant arbitraires pour Il et
12 (Fig . 8-14) et, afin d'éviter l'emploi d'un troisième
courant inconnu, on indique un courant (Il + 12) dans
la résistance de 12 S2 . La direction de (Ii + 1 2) n'est pas Figure 8-15
\ arbitraire ; elle doit être choisie de façon à respecter la Valeurs et sens réels des courants . Voir exemple 8-4 .
deuxième loi de Kirchhoff . (On constate, Fig . 8-14, que
la somme des courants Il et 12 arrivant au noeud A est
égale au courant (Il + 12) qui en sort .) Exemple 8-5
Trouver les tensions et les courants dans chacune
des branches du circuit de la Fib . 8-16 .
1, 12
8 12
4 52
576V
A 10£2 B
Figure 8-14
On choisit des sens arbitraires pour les courants II et 12 . Voir 24 6
exemple 8-4 . Q S2
76
(Il + 12+4) 15
m 1 57 V
24 13
I 1
Figure 8-18
On peut résoudre le circuit en choisissant six courants de
Figure 8-17
sens arbitraires au lieu de trois . Toutefois, cela augmente le
On choisit des sens arbitraires pour les courants Il, 1 2 et 1 3 .
nombre d'équations à résoudre .
Voir exemple 8-5 .
40
48 V
Figure 8-21
On cherche la valeur du courant circulant dans la résistance
de 6 52 . Voir exemple 8-6 .
Figure 8-19
Montage très complexe où l'on cherche la tension et le courant
Ainsi, trouvons d'abord la tension de Thévenin E appa-
dans la résistance Z . raissant entre ces bornes à circuit ouvert, c'est-à-dire
en enlevant la résistance de 6 S2 (Fig. 8-22) . La tension
aux bornes de la résistance de 12 S2 est alors
b) La résistance R de Thévenin est celle que l'on me-
surerait entre les bornes A et B si toutes les sources
1252
du circuit de la Fig . 8-19 étaient court-circuitées . 48Vx = 36V
452+1252
En comparant le circuit de la Fig . 8-20 avec celui de la
Fig . 8-19, on comprend pourquoi le théorème de Thé-
Il s'ensuit que la tension entre A et B vaut
venin est un outil puissant : il permet de trouver le cou-
(108 - 36) = 72 V. La tension de Thévenin E (Fig .
rant dans une résistance Z quelconque sans qu'on ait à
8-20) vaut donc 72 V.
résoudre le circuit au complet .
Ensuite, en supposant que les sources de 108 V et de
Appliquons-le à l'exemple 8-4 étudié précédemment . 48 V soient mises en court-circuit, on calcule la résis-
tance vue entre les bornes A et B (Fig . 8-23) . Elle est
composée d'une résistance de 12 52 en parallèle avec
une résistance de 4 S2, soit une résistance de 3 S2 . Celle-
ci est la résistance R de Thévenin . Le circuit équivalent
de Thévenin est donc composé d'une résistance de 3 52
en série avec une tension de 72 V (Fig . 8-24) .
652
Figure 8-20
Circuit équivalent du montage de la figure 8-19, selon le
théorème de Thévenin .
Exemple 8-6
Trouv ci- la valeur et le sens du courant circulant dans
la résistance de 6 S2 (Fig . 8-21) .
Solution
Le théorème de Thévenin permet de trouver la tension
et le courant dans une résistance à la fois . Puisqu'il
s'agit de la résistance de 6 S2, on doit déterminer le
Figure 8-22
circuit équivalent de Thévenin entre les bornes A et B On trouve EAB lorsque la résistance de 6 52 est enlevée du
(Fig . 8-21) . circuit . Voir exemple 8-6 .
88 ELECTROTECHNIQUE
0 452
Cependant, on peut les calculer encore plus simplement
en suivant le raisonnement suivant.
La chute de tension dans la résistance de 6 S2 étant de
12 8 A x 6 S2 = 48 V, la tension aux bornes de la résis-
tance de 12 S2 est (108 - 48) = 60 V. Par conséquent, le
courant dans celle-ci est de 5 A. Il s'ensuit que la ré-
sistance de 4 S2 porte un courant de (8 - 5) = 3 A cir-
culant dans le sens indiqué sur la Fig . 8-26 . Les cou-
rants respectifs sont bien identiques à ceux calculés
Figure 8-23 précédemment, et affichés sur la Fig . 8-15 .
On calcule la résistance entre les bornes A,B lorsque les
sources de tension sont en court-circuit . Voir exemple 8-6 .
6 Ç2
FI
Figure 8-26
Calcul des courants et des tensions dans tous les éléments
Figure 8-24 du circuit . Voir exemple 8-6 .
Circuit équivalent de Thévenin où E (Thévenin) = 72 V et R
(Thévenin) = 3 S2. Voir exemple 8-6 .
8 .5 Courants de maille
Lorsque la résistance de 6 S2 est branchée entre les Pour la résolution des circuits complexes, on emploie
bornes A et B (Fig . 8-25), on trouve qu'elle porte souvent la méthode des courants de maille . Par exem-
un courant de 72 V/(3 S2 + 6 S2) = 8 A, et que ce ple, dans le cas du circuit de la Fig. 8-27, on utilisera
courant circule de gauche à droite dans la résistance . les courants Il , IZ et 13 circulant respectivement dans
On pourrait trouver les courants circulant dans les deux les mailles (ou boucles) X, Y, Z du circuit . Ainsi, II
autres résistances par la même méthode de Thévenin . circule dans la boucle X, composée des résistances de
6 S2 et 3 S2 et de la source de 21 V . De la même façon,
le courant 12 circule dans la boucle Y, composée des
résistances de 3 S2, 4 S2, 7 S2 et 1 £2 .
Les polarités des sources de 21 V et de 46 V sont im-
posées par le problème, mais le sens choisi pour les
courants de maille est arbitraire .
Pour écrire les équations du circuit, on suit la méthode
habituelle en parcourant chacune des mailles à tour de
rôle. Il est utile de grouper ensemble toutes les résis-
tances associées à chacun des courants de maille . Par
exemple, en décrivant la maille X dans le sens horaire,
on écrira :
Figure 8-25
Calcul du courant dans la résistance de 6 52 . - 21 + ( 6 + 3)Il -3I2 = 0 (8-11)
SOLUTION DES CIRCUITS À COURANT CONTINU 89
20
21 V
Figure 8-27
Résolution d'un circuit par la méthode des courants de maille .
Les résistances de 6 S et 3 S2 sont groupées ensemble, Maintenant, il est facile de trouver la valeur et le sens
et le signe (-) figurant devant le terme 312 signifie sim- réel de tous les courants (Fig . 8-28) .
plement que l'on se déplace en sens inverse de 12 en Le grand avantage de cette méthode des courants de
décrivant la maille X dans le sens horaire . maille réside dans le fait qu'on utilise un nombre ré-
De la même façon, pour la deuxième maille Y, on écrira : duit d'équations . Il suffit d'employer autant de cou-
rants inconnus que le réseau possède de mailles .
(3 + 4 + 7 + 1)12 -3Ii +713 =0 (8-12)
8 .6 Théorème de superposition
Enfin, en décrivant la troisième maille Z, dans le sens Enfin, mentionnons une dernière méthode permettant
antihoraire, on aura : de résoudre les circuits, basée également sur les lois de
Kirchhoff. Elle utilise le théorème de superposition .
+ 46 + ( 2 + 7 ) 13 + 712 = 0 (8-13)
D'après ce théorème, le courant circulant dans
On obtient donc un système de 3 équations :
un élément de circuit est égal à la somme algé-
brique des courants qui seraient produits dans cet
9 Il - 312 = 21 élément par chacune des sources agissant seule,
-3 Il +1512 +713 = 0 les autres sources étant remplacées par des court-
712 +913 =-46 circuits .
6 S2 452
4A` 5A Y-
1A 4A
5A
Figure 8-28
Calcul des courants dans le circuit de la figure 8-27 .
yu ELECTROTECHNIQUE
6Q 4 Q2
Figure 8-29
Résolution d'un circuit utilisant le théorème de superposition . Figure 8-30
Courants produits lorsque la source de 108 V agit seule . Voir
exemple 8-7 .
Solution
Considérons d'abord le circuit comme si la source de
108 V agissait seule, la source de 48 V étant remplacée
par un court-circuit, (Fig . 8-30) . On trouve facilement
les courants de 3 A, 9 A et 12 A circulant dans les résis-
tances de la Fig . 8-30 .
Considérons maintenant le circuit comme si la source
de 48 V agissait seule, celle de 108 V étant, à son tour,
remplacée par un court-circuit . Les courants résultants
sont donnés à la Fig . 8-31 .
D'après le théorème de superposition, lorsque les deux
sources fonctionnent, les courants circulant dans cha-
que résistance sont égaux à la somme algébrique des
Figure 8-31
courants individuels, obtenus respectivement dans les
Courants produits lorsque la source de 48 V agit seule . Voir
circuits des Fig . 8-30 et 8-31 . Le résultat est donné à la exemple 8-7 .
Fig . 8-32 . On vérifie que les courants sont identiques à
ceux trouvés dans l'exemple 8-4 .
3
252
E
4,70 A
3
0,89 A~ 52 52 5,59 A
2,54 A
E12 = +15 V
E45 = - 25 V
E56 = + 35 V
5
(Il -12 -13) 3,05 A
52
b) Puisque E23 = + 28 V, la borne 2 est (+) par rapport à ou antihoraire, sans que cela change le résultat final .
la borne 3 . Comme le courant sort de la borne (+), G Cependant, en pratique, on choisit habituellement le
est une source . sens horaire.
(a (b)
8A 3A
7A
A
4A
8-6 En utilisant le théorème de Thévenin, détermi- 8-8 En utilisant la méthode des courants de maille .
ner pour les circuits (a), (b), (c), (d) de la Fig . 8-40, la déterminer les valeurs de Il et de I3 dans la Fig .
valeur et le sens du courant dans chacune des résis- 8-41, circuits (a), (b) .
tances R.
8-9 Le circuit de la Fig . 8-42 représente un diviseur
de potentiel résistif permettant d'alimenter une résis-
70
1 L L 1 tance R à une tension de 10 V, 20 V, 30 V ou 40 V .
5 12 2 12 R 4252 1552 R Déterminer les valeurs de R1, R2, R3 et R4, sachant que
R1 +R2 +R3 +R4 = 200 S2 et que R = 100 S2 .
T T T T
(a) (b)
1
R, R2 O~3 R,
652 7 S2
10052
T T Figure 8-42
Voir problème 8-9 .
(c)
100V
Niveau avancé
8-7 En utilisant le principe de superposition, déter-
miner les tensions et les courants dans les circuits
Figure 8-43
(a) et (b) de la Fig . 8-41 . Voir problème 8-10 .
8-13 En utilisant le théorème de Thévenin seule- 8-22 Dans la Fig . 8-5, Et = +25 V, E2 = -11 V et
ment, calculer le courant dans la résistance de 3 S2 R = 3 S2 . Déterminer la valeur et le sens de I.
de la Fig . 8-27 . Ensuite, déterminer par des métho- 8-23 Dans la Fig . 8-16 on veut remplacer la résis-
des très élémentaires, le courant dans l'élément de tance de 12 S2 par une autre afin que le courant soit nul
6 £2 et la tension aux bornes de l'élément de 7 S2 . dans la résistance de 10 £2 . Quelle résistance doit-on
utiliser?
8-14 Dans le circuit de la Fig . 8-2, El = + 10 V,
E2 = - 2 V, E3 = - 13 V, E4 = + 6 V. Calculer la 8-24 Dans la Fig . 8-16, si l'on enlève la résistance
valeur et le sens réel du courant dans le circuit, sa- de 10 S2, calculer la nouvelle valeur de la tension entre
chant que chaque source possède une résistance in- les bornes A et B .
terne de 2 S2 . 8-25 Dans la Fig . 8-45, on désire remplacer le cir-
cuit entre les bornes A et B par un autre composé d'une
8-15 Dans la Fig . 8-21, quelle résistance doit-on pla-
seule source de tension E en série avec une résistance
cer en parallèle avec l'élément de 12 S2 si l'on désire
R . En utilisant le théorème de Thévenin, déterminer la
que le courant dans l'élément de 4 S2 soit nul ?
valeur de E et de R .
8-16 Dans la Fig . 8-21, si l'on place une résistance
de 10 S2 entre les bornes positives des deux sour-
ces, quel sera le courant dans cette résistance? Quel-
les seront les nouvelles valeurs du courant dans les
autres éléments résistifs ?
8-17 Dans la Fig . 8-21, si l'on intervertit la pola- Figure 8-45
rité de la source de 48 V, quel sera la valeur du cou- Voir problème 8-25 .
rant dans la résistance de 12 Q ?
8-26 Dans la Fig . 8-46, on désire remplacer le circuit
8-18 Dans la Fig . 8-26, si l'on branche une résis- entre les bornes A et B par un autre composé d'une
tance de 14 £2 en parallèle avec la résistance de 6 S2, seule source de tension E en série avec une résistance
quelle sera la tension à ses bornes ? (Utiliser de R . En utilisant le théorème de Thévenin, déterminer la
préférence le théorème de Thévenin .) valeur de E et de R .
8-19 Dans la Fig . 8-1, si le courant dans R3 est
nul, prouver que R1R5 = R2R4 quelle que soit la ten-
sion de la source .
8-20 Dans la Fig . 8-44 la résistance de 100 S2 dis-
sipe 4 fois plus de chaleur que la résistance R2 . Cal-
culer la puissance de la génératrice et la valeur de Figure 8-46
R, sachant que la source débite un courant de 6 A . Voir problème 8-26 .
Figure 8-44
lbi problème 8-20 .
ISOLANTS 97
argent eau salée amiante (a) bon conducteur (b) conducteur résistif
bronze fer caoutchouc
carbone fonte coton
cuivre manganine huile
laiton molybdène mica
mercure nichrome papier
or tungstène plastique CAOUTCHOUC
(c) isolant
Figure 9-1
9.3 Types d'isolants Comparaison de la résistivité d'un bon conducteur, d'un
On peut grouper les isolants dans deux grandes clas- conducteur résistif et d'un isolant .
ses : les isolants organiques et les isolants inorganiques .
En général, les isolants organiques tels que le caout-
chouc, le papier, l'huile, le coton, les matériaux ther- On est souvent porté à combiner deux ou trois isolants
moplastiques, etc ., sont composés de longues chaînes afin de créer un produit nouveau possédant les avanta-
moléculaires de carbone et d'hydrogène . Ils ne peu- ges de chacun de ses composants . Par exemple, on com-
vent pas supporter des températures élevées sans se bine la fibre de verre avec un vernis synthétique pour
désagréger. produire un isolant pouvant résister à la fois aux tem-
pératures élevées et aux chocs .
Par ailleurs, les isolants inorganiques tels que le mica,
la porcelaine, l'air, peuvent tolérer des températures 9.4 Isolants solides
dépassant parfois 1000 °C . Lors d'une réaction chimique, dite de polymérisation,
Le nombre d'isolants disponibles est impressionnant, certaines molécules simples peuvent s'unir de façon à
de sorte qu'il est difficile aujourd'hui d'en dresser une former une grosse molécule contenant plusieurs fois
liste complète . Cette diversité est due à l'arrivée sur le la molécule initiale . On dit alors que la nouvelle sub-
marché des isolants synthétiques (parfois appelés plas- stance ainsi formée est un polymère de la première
tiques) inventés et développés par les chimistes . Pos- molécule (Fig . 9-2) . Tous les isolants synthétiques sont
sédant des propriétés thermiques, électriques et méca- des polymères . Le caoutchouc naturel, les résines, les
niques bien supérieures à celles des isolants naturels, vernis et la bakélite sont des polymères . Selon leur
ces isolants synthétiques ont grandement modifié la composition et leurs parties constituantes, les polymè-
fabrication des fils, des câbles et des appareils électri- res peuvent être subdivisés en grandes classes comme
ques de toutes sortes . les polyvinyles, les polyuréthanes, les polyesters, les
polyamides, les polyimides etc . Ainsi, le nylon est un
Le nombre des isolants paraît encore plus impres-
polyamide, le Dacron® et le Mylar® sont des polyes-
sionnant du fait que les fabricants désignent générale-
ters et le Kapton® est un polyimide .
ment des produits identiques par des noms de com-
merce différents . Par exemple, le polyuréthane utilisé On utilise ces matériaux synthétiques pour couvrir les
pour isoler certains fils de cuivre est connu au Canada fils conducteurs servant à construire des bobines de
et aux États-Unis sous sept noms différents selon les moteurs, transformateurs, électro-aimants, relais, etc .,
fabricants : Polysol (Canada Wire), Soldereze (Phelps et pour isoler les fils servant à la distribution de l'élec-
Dodge), Isomelt (Pirelli Cables), Analac (Anaconda tricité dans les bâtiments . Parfois on combine ces iso-
Copper), Solderex (Essex), Gendure (General Cable) lants avec des matériaux tels que la fibre de verre pour
et Beldure (Belden) . créer des feuilles et des plaques isolantes possédant
98 ÉLECTROTECHNIQUE
• • • • • • • • • •
0
• • • • •
000 000 0000000
(d) nylon C 12 N 2O 2 H 22
LÉGENDE
Figure 9-2
Structure moléculaire de quelques isolants naturels et synthétiques .
ISOLANTS 99
une grande dureté mécanique, une excellente résistance Ainsi, à une température de 2000 °C, sa résistivité se
aux hautes températures et des propriétés électriques compare à celle de la porcelaine mais lorsque sa tem-
supérieures . pérature se situe entre 5000 °C et 50 000 °C, sa résis-
Bien qu'on utilise de plus en plus des isolants synthé- tivité correspond à celle de l'eau salée .
tiques, les isolants naturels sont encore indispensables Dans les disjoncteurs, on utilise parfois un autre gaz
dans plusieurs applications . Le coton s'emploie dans isolant: l'hexafluore de soufre (SF6) . Ses molécules sont
la fabrication de feuilles et de plaques isolantes et pour capables d'absorber des électrons, ce qui lui confère
revêtir des câbles . Le papier est encore un des meilleurs une haute rigidité diélectrique (10 fois celle de l'air à
matériaux pour recouvrir les conducteurs à haute ten- une pression de 400 kPa) .
sion . Parmi les matériaux naturels inorganiques, citons Pour assurer le refroidissement des grosses machines
l'amiante qui sert à recouvrir les fils destinés aux en- rotatives, on utilise l'hydrogène . Beaucoup moins vis-
droits chauds et à fabriquer les panneaux isolants pour queux que l'air, l'hydrogène produit moins de frot-
les tableaux de commande . Le mica sert comme sup- tement aux hautes vitesses et, pour une même aug-
port pour les éléments chauffants des grille-pain, mentation de température, il absorbe une quantité de
comme isolant des collecteurs de machines, et à tout chaleur 14 fois plus grande . Enfin, l'hydrogène pré-
autre endroit où sa grande résistance aux hautes tem- vient toute oxydation des isolants et prolonge ainsi leur
pératures est requise . durée de vie . Cependant, les systèmes de refroi-
9 .5 Isolants liquides dissement à l'hydrogène sont très élaborés et deman-
dent un entretien permanent . Son emploi n'est donc
Dans les transformateurs de grande puissance, l'huile
justifiable que pour les plus grosses machines .
minérale est utilisée comme isolant et comme calo-
porteur et sert également à empêcher l'oxydation des Du point de vue sécurité, les explosions dans l'hydro-
conducteurs des enroulements . Notons qu'en l'absence gène sont impossibles, même en présence d'un arc,
d'huile, le problème de l'oxydation s'avérerait parti- pourvu que la concentration d'oxygène ne dépasse pas
culièrement grave dans les transformateurs à haute ten- 10% .
sion où les décharges électriques par effet couronne
9 .7 Détérioration des isolants organiques
produiraient de l'ozone, oxydant très puissant . En im-
mergeant les enroulements dans l'huile, on empêche Les facteurs qui concourent le plus à la détérioration
la formation d'ozone et on permet l'évacuation de la des isolants organiques sont : la chaleur, l'humidité,
chaleur vers la cuve extérieure ; de plus, l'huile étant les vibrations, l'acidité, l'oxydation et les surtensions
un meilleur isolant que l'air, on réussit par la même (Fig . 9-3) . Sous l'action de ces différents facteurs, l'état
occasion à réduire les dimensions de l'appareil . de l'isolation change avec le temps ; l'isolant se cristal-
lise et cette transformation est d'autant plus rapide que
Cependant, l'huile possède l'inconvénient d'être in- la température est plus élevée .
flammable, sa température d'ignition étant de l'ordre
de 150 °C seulement . Certains isolants liquides syn- En se cristallisant, l'isolant devient dur et cassant et
drétiques contournent ce problème, mais ils sont plus supporte très mal les moindres chocs ou vibrations
chers et, parfois ils sont incompatibles avec d'autres mécaniques sans se désagréger.
isolants qu'ils peuvent attaquer chimiquement . On peut s'attendre à une durée de vie de l'ordre de 8 à
10 ans pour la plupart des isolants organiques naturels
9 .6 Isolants gazeux
si leur température ne dépasse pas 100 °C, pour un
Dans les conditions normales, un des meilleurs iso- usage normal . Par contre, certains polymères synthé-
!ats connus est l'air qui nous entoure . Ses caractéris- tiques peuvent supporter, pendant la même période, des
tdgues thermiques sont supérieures à celles des porce- températures de l'ordre de 200 °C .
)k nes_ il peut aussi agir comme agent de refroidisse-
Les basses températures sont parfois aussi nuisibles
ment et ne coûte absolument rien .
que les hautes car elles risquent de geler et de casser
Cependant, à des températures élevées, l'air devient l'isolant. Certains isolants synthétiques conservent leur
bon conducteur par suite du phénomène d'ionisation . souplesse jusqu'à des températures de - 60 °C .
100 ÉLECTROTECHNIQUE
acide
produits microorganisme
temps chimiques fongueux
température élevée humidité
r
S02
Figure 9-3
Facteurs susceptibles de raccourcir la durée de vie d'un isolant .
9 .8 Durée de vie de l'équipement électrique destinés à la distribution de l'électricité dans les bâti-
Mis à part les défauts électriques ou mécaniques, la ments .
durée de vie d'un appareil électrique est limitée par la 9 .10 Résistivité électrique des isolants
température à laquelle est soumis son isolant : plus celle-
Lorsque l'on applique une tension à un isolant, aussi
ci est élevée, plus sa durée sera raccourcie . Des tests
bon soit-il, on provoque la circulation d'un très faible
effectués sur un grand nombre d'isolants ont démontré
courant, dont une partie passe à travers son volume et
que la durée de vie d'un appareil diminue de moitié,
une autre passe en surface . La résistivité surfacique
environ, chaque fois que la température augmente de
varie beaucoup avec l'humidité et la propreté de la sur-
10 °C . C'est dire que si un moteur possède une durée
face ; par contre, la résistivité volumique, habituellement
de vie normale de 8 ans à une température de 105 °C,
exprimée en téraohm-mètre (1 TS2 •m = 10 12 £2-m) est
on peut espérer une durée de vie de 4 ans à 115 °C, de
assez constante . Ces résistivités prennent une impor-
2 ans à 125 °C et d'un an seulement à 135 °C .
tance capitale lorsque les isolants sont soumis à des
9 .9 Classification thermique des isolants tensions très élevées comme dans le cas des bornes de
Selon leur aptitude à supporter des températures plus transformateurs ou des isolateurs de lignes à haute ten-
ou moins élevées, on range les isolants en 8 classes . sion.
Elles correspondent à des températures maximales de 9 .11 Rigidité diélectrique - phénomène de
105 °C, 130 °C, 155 °C, 180 °C, 200 °C, 220 °C, claquage
240 °C, et plus que 240 °C . Autrefois, ces classes étaient
La fonction principale d'un diélectrique est d'empê-
représentées respectivement par les lettres A, B, F, H,
cher le passage du courant lorsqu'on le soumet à une
N . R, Set C .
tension électrique . Cependant, ce diélectrique ne peut
Cette classification (voir tableau 9-2) est utilisée dans supporter des tensions croissant indéfiniment ; à une
la construction des appareils électriques . Comme nous certaine tension, il se produit un phénomène de cla-
le verrons au chapitre 10, on utilise une autre classifi- quage où la substance perd ses propriétés isolantes .
cation pour les isolants recouvrant les fils et les câbles Afin d'expliquer ce phénomène, considérons un iso-
ISOLANTS loi
classe définition
105 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que le coton, la soie et le papier lorsqu'ils sont con-
venablement intégrés ou recouverts, ou lorsqu'ils sont immergés dans un liquide diélectrique tel
que l'huile . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux peuvent être inclus dans cette classe
si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés qu'ils ont la même durée de vie thermi-
que à 105 °C . (Auparavant appelée classe A .)
130 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que le mica, la fibre de verre, l'amiante etc ., utilisés
avec des substances adhésives convenables . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux
peuvent être inclus dans cette classe si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés
qu'ils ont la même durée de vie thermique à 130 °C . (Auparavant appelée classe B .)
155 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que le mica, la fibre de verre, l'amiante etc ., utilisés
avec des substances adhésives convenables . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux
peuvent être inclus dans cette classe si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés
qu'ils ont la même durée de vie thermique à 155 °C . (Auparavant appelée classe F.)
180 °C matériaux ou combinaisons de matériaux tels que l'élastomère au silicone, le mica, la fibre de verre,
l'amiante etc ., utilisés avec des substances adhésives convenables, tels que les résines au silicone .
D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux peuvent être inclus dans cette classe si l'on
démontre par expérience ou par des tests approuvés qu'ils ont la même durée de vie thermique à
180 °C . (Auparavant appelée classe H .)
200 °C matériaux ou combinaisons de matériaux qui ont démontré par expérience ou par des tests ap-
prouvés qu'ils possèdent la durée de vie thermique requise à 200 °C . (Auparavant appelée classe N .)
220'C matériaux ou combinaisons de matériaux qui ont démontré par expérience ou par des tests approu-
vés qu'ils possèdent la durée de vie thermique requise à 220 °C . (Auparavant appelée classe R .)
240 °C matériaux ou combinaisons de matériaux qui ont démontré par expérience ou par des tests approu-
vés qu'ils possèdent la durée de vie thermique requise à 240 °C . (Auparavant appelée classe S .)
> 240 °C matériaux composés entièrement de mica, porcelaine, verre, quartz et de matériaux inorganiques
semblables . D'autres matériaux ou combinaisons de matériaux peuvent être inclus dans cette classe
si l'on démontre par expérience ou par des tests approuvés qu'ils ont la même durée de vie thermi-
que au-dessus de 240 °C . (Auparavant appelée classe C .)
Pour une explication complète sur les classes d'isolants, les systèmes d'isolants et les indices de température,
consulter les normes : IEEE Standards Publication N° 96, 97, 98, 99 et 101 ; IEEE Standard 117-1974 ; Underwriters
Laboratories publication on insulation systems UL 1446, 1978 .
102 ÉLECTROTECHNIQUE
gaz
Figure 9-4b
Les électrons en orbite sont attirés vers la plaque (+) et
repoussés par la plaque (-) . li
0
(b) ions et électrons
vers l'extérieur.
Cette faible conductivité thermique des isolants con-
duit les manufacturiers à réduire le revêtement des con-
ducteurs au strict minimum sans toutefois risquer le
Figure 9-5b
claquage ou compromettre leur dureté mécanique . Par
Un atome qui perd un électron devient un ion positif . Lion se exemple, la rigidité diélectrique d'une feuille de pa-
dirige vers la plaque (-) alors que l'électron est attiré par la pier de seulement 0,02 mm d'épaisseur suffirait à as-
plaque (+) .
surer l'isolation des enroulements d'un moteur fonc-
tionnant sous une tension de 300 volts ; mais la fragi- 9-6 Nommer trois isolants qui peuvent supporter les
lité mécanique de l'isolant impose l'utilisation d'une hautes températures sans détérioration appréciable .
épaisseur presque dix fois plus grande . 9-7 Énumérer les facteurs qui concourent le plus à la
Pour les appareils à haute tension, c'est surtout la ri- détérioration des isolants organiques .
gidité diélectrique qui détermine l'épaisseur de l'iso-
9-8 Un transformateur est isolé selon la classe H .
lant à utiliser. La très grande rigidité diélectrique des
Quelle température maximale peut-il supporter?
polymères spéciaux permet de réduire l'épaisseur de
l'isolant, ce qui favorise le refroidissement de l'appa- 9-9 Nommer 3 gaz isolants et donner un avantage
reil . marqué de chacun .
Niveau intermédiaire
9.14 Résumé
II existe un grande variété d'isolants solides, liquides, 9-10 Expliquer ce qui se produit lorsqu'il y a cla-
et gazeux. En plus des isolants naturels, on trouve sur quage :
le marché de nombreux isolants synthétiques qui ont a) d'un isolant solide
été développés pour différentes applications . b) d'un isolant gazeux
La rigidité diélectrique d'un isolant (en MV/m ou en 9-11 Un moteur électrique sous charge aune durée
kV/mm) mesure sa capacité à supporter les tensions de vie normale de 8 ans lorsque la température am-
élevées sans risquer sa destruction par claquage . Le biante est de 30 °C . S'il est transporté à un endroit où
tableau 9-3 résume les propriétés électriques, thermi- la température ambiante est de 60 °C, quelle sera sa
ques et mécaniques des principaux isolants . La cha- durée de vie probable?
leur est la principale cause de dégradation des isolants 9-12 Un électro-aimant isolé selon la classe 105 °C
solides . C'est pourquoi ces isolants sont répartis en a une durée de vie normale de 2 ans . Quelle sera sa
différentes classes selon leur aptitude à supporter les nouvelle durée de vie si on le rebobine en utilisant un
températures plus ou moins élevées tout en garantis- isolant classe 155 °C ? (On suppose que la durée de
sant une certaine durée de vie . vie dépend surtout de la température de la machine .)
Les isolants sont généralement de mauvais conducteurs 9-13 Une page de ce livre aune épaisseur de 80 µm .
de la chaleur. Cependant, certains isolants liquides et Si sa rigidité diélectrique est de 7 MV/m, quelle ten-
gazeux sont aussi utilisés comme caloporteurs pour le sion peut-on appliquer entre les deux côtés d'une page
refroidissement des appareils de grande puissance (hui- avant qu'il y ait risque de claquage?
les dans les transformateurs, SF 6 dans les disjoncteurs,
hydrogène dans les machines tournantes) . 9-14 En se servant du tableau 9-3, déterminer la ten-
sion de claquage approximative des objets suivants :
a) vitre d'une épaisseur de 3 mm
PROBLÈMES - CHAPITRE 9 b) deux sphères dans l'air, séparées par une distance
de 25 mm
Niveau pratique c) isolant en polyimide d'une épaisseur de 0,025 mm
qui recouvre un fil de cuivre utilisé pour le bobi-
9-1 Qu'est-ce qui détermine si un corps est un con-
nage d'un relais
ducteur ou un isolant?
9-15 On se propose d'isoler deux conducteurs avec
9-2 Quels sont les deux métaux généralement utili-
du papier imprégné . Quelle épaisseur minimale doit-
sés pour le transport de l'énergie électrique?
on utiliser si la tension entre les conducteurs est de
9-3 Les métaux bons conducteurs ont-ils une haute 200 kV?
ou une basse résistivité?
9-16 Pourquoi doit-on imprégner les enroulements
9-4 Nommer deux corps métalliques employés dans avec un isolant? Donner deux raisons .
ks éléments chauffants .
9-17 Pourquoi cherche-t-on à donner une épaisseur
9-5 Pourquoi isole-t-on certains conducteurs? minimale à l'isolant qui recouvre les conducteurs?
io
Conducteurs et résistances
250 MCM 12,7 500 126,6 250 000 0,138 0,181 1126
4/0 11,7 460 107,4 212 000 0,164 0,214 953
2/0 9,27 365 67,4 133 000 0,261 0,341 600
1/0 8,26 325 53,5 105 600 0,328 0,429 475
1 7,35 289 42,4 87 700 0,415 0,542 377
2 6,54 258 33,6 66 400 0,522 0,683 300
3 5,83 229 26,6 52 600 0,659 0,862 237
4 5,18 204 21,1 41 600 0,833 1,09 187
5 4,62 182 16,8 33120 1,05 1,37 149
6 4,11 162 13,30 26 240 1,32 1,73 118
7 3,66 144 10,5 20 740 1,67 2,19 93,4
8 3,25 128 8,30 16 380 2,12 2,90 73,8
9 2,89 114 6,59 13 000 2,67 3,48 58,6
10 2,59 102 5,27 10 400 3,35 4,36 46,9
11 2,30 90,7 4,17 8 230 4,23 5,54 37,1
12 2,05 80,8 3,31 6 530 5,31 6,95 29,5
13 1,83 72,0 2,63 5 180 6,69 8,76 25,4
14 1,63 64,1 2,08 4110 8,43 11,0 18,5
15 1,45 57,1 1,65 3260 10,6 13,9 14,7
16 1,29 50,8 1,31 2 580 13,4 17,6 11,6
17 1,15 45,3 1,04 2060 16,9 22,1 9,24
18 1,02 40,3 0,821 1 620 21,4 27,9 7,31
19 0,91 35,9 0,654 1 290 26,9 35,1 5,80
20 0,81 32,0 0,517 1 020 33,8 44,3 4,61
21 0,72 28,5 0,411 812 42,6 55,8 3,66
22 0,64 25,3 0,324 640 54,1 70,9 2,89
23 0,57 22,6 0,259 511 67,9 88,9 2,31
24 0,51 20,1 0,205 404 86,0 112 1,81
25 0,45 17,9 0,162 320 108 142 1,44
26 0,40 15,9 0,128 253 137 179 1,14
27 0,36 14,2 0,102 202 172 225 0,908
28 0,32 12,6 0,080 159 218 286 0,716
29 0,29 11,3 0,065 128 272 354 0,576
30 0,25 10,0 0,0507 100 348 456 0,451
31 0,23 8,9 0,0401 79,2 440 574 0,357
32 0,20 8,0 0,0324 64,0 541 709 0,289
33 0,18 7,1 0,0255 50,4 689 902 0,228
34 0,16 6,3 0,0201 39,7 873 1140 0,179
35 0,14 5,6 0,0159 31,4 1110 1450 0,141
36 0,13 5,0 0,0127 25,0 1390 1810 0,113
37 0,11 4,5 0,0103 20,3 1710 2230 0,091
38 0,10 4,0 0,0081 16,0 2170 2840 0,072
39 0,09 3,5 0,0062 12,3 2820 3690 0,055
40 0,08 3,1 0,0049 9,6 3610 4720 0,043
respondant à chaque numéro de la jauge . Il est utile de d'un diamètre de 38,54 mils (1486 cmils), a donc ri-
retenir les deux règles suivantes qui s'appliquent au goureusement la même résistance qu'un fil #10 plein
système AWG : qui a une section de 10 400 cmils .
1 . Un conducteur qui a deux fois la section d'un autre Pour les conducteurs qui ont une section plus grande
porte un numéro qui est plus petit de 3 unités . Exem- que celle correspondant au 0000 (habituellement dési-
ple : la section du fil #5 est le double de celle du fil #8 . gnée 4/0), on indique généralement la section en mil-
2 . Un conducteur qui a 10 fois la section d'un autre liers de circular mils (kcmil) . Ainsi, un conducteur de
porte un numéro qui est plus petit de 10 unités . Exem- 250 kcmil ne correspond à aucun numéro de jauge .
ple : le fil #4 a la même section que 10 fils #14 .
10 .8 Fils de section carrée
La Fig . 10-3 indique comment on mesure le calibre L'usage veut que les fils de section carrée portent des
d'un conducteur au moyen d'une jauge . Tout isolant, y numéros correspondant à ceux des fils ronds . Si le côté
compris le vernis, doit être enlevé ; le fil nu doit être du fil carré est égal au diamètre du fil rond, les deux
inséré dans l'encoche et non dans l'ouverture circulaire porteront le même numéro (Fig . 10-4) . Par conséquent,
de la jauge . la section d'un fil carré est environ 25 % plus grande
que celle d'un fil rond portant le même numéro .
tiV l~
ti~ l 2,59
ô .<A mm
O)
Figure 10-4
CO
Dimensions d'un conducteur carré #10 et d'un conducteur
rond #10 .
Co
3 4 5 10.9 Résistance d'un conducteur
` 13
34
35
À une température donnée, la résistance d'un conduc-
teur dépend :
1 . de sa longueur
conducteur #4 2. de sa section
3 . de la nature de la substance qui le constitue
Figure 10-3 Nous avons vu que le passage du courant dans un con-
Mesure de la grosseur d'un conducteur avec une jauge AWG .
ducteur est analogue à l'écoulement de l'eau dans un
Un conducteur nu #4 peut se glisser dans l'ouverture 4 de la
jauge . La jauge et ses ouvertures (numérotées de 0 à 36) tuyau . On remarque par expérience que plus le tuyau
sont montrées grandeur nature . est long, plus sa résistance au passage de l'eau est
grande . De même en électricité, plus le conducteur est
10.7 Câbles toronnés long, plus sa résistance au passage du courant est
grande .
La section droite d'un câble toronné est également ex-
primée en millimètres carrés ou en circular mils : elle Si l'on remplace le tuyau par un autre ayant une plus
eu égale à la somme des sections de chacun des torons grande section, le passage de l'eau se fait plus libre-
et ne comprend pas la surface des interstices . Un fil ment, sa résistance est réduite . Il en est ainsi pour un
#10 toronné, habituellement formé de 7 conducteurs conducteur électrique : plus sa section est grande, plus
110 ÉLECTROTECHNIQUE
son opposition (résistance) au passage du courant est nanohm-mètre (n52 •m) valant 10-9 S2 •m pour décrire la
faible . résistivité des conducteurs .
Le passage du courant électrique dans un conducteur On trouvera au tableau 10-2, la valeur de la résistivité
se fait d'autant plus facilement que le nombre d'élec- de quelques-uns des métaux usuels . Le tableau 10-5
trons libres est grand. Or, ce nombre d'électrons libres en fin de chapitre fournit une liste plus complète .
varie considérablement d'une substance à l'autre . Donc,
Exemple 10-2
la résistance au passage du courant dépend de la na-
ture de la substance dont est constitué le conducteur ; Calculer la résistance d'un conducteur de cuivre
plus le nombre d'électrons libres est grand, plus la ré- ayant une longueur de 2 km et une section de 67 mm 2
sistance est basse. (Fig . 10-5) . La résistivité du cuivre vaut 18 n52-m
.
R=p l
- (10-1)
A
où
R = résistance du conducteur, en ohms [52]
p = résistivité de la substance, en ohm-mètres
[Q'm]
l = longueur du conducteur, en mètres [m]
A = section du conducteur, en mètres carrés
[m2]
Ce facteur p* qu'on appelle résistivité est précisément
ce qui caractérise l'opposition plus ou moins grande Figure 10-5
qu'offre un conducteur au passage du courant . Il varie Ligne de transport de 2 km .
suivant la nature de la substance dont est consituté le
conducteur. Elle varie aussi avec la température . Tout
comme la masse volumique, la résistivité est une pro- Solution
priété caractéristique d'une substance. En exprimant toutes les unités en mètres et en mètres
carrés on obtient:
Bien que l'unité SI de résistivité soit l'ohm-mètre
(Sà •m), nous utilisons plutôt un sous-multiple, soit le l
R = p
A
TABLEAU 10-2 RÉSISTIVITÉ DES CONDUCTEURS
9 x 2000
conducteur résistivité coefficient de = 18 x 10 = 0,53752
6
à 0 °C température 67 x 10
à0°C
Exemple 10-3
nQ2 •m 1/°C
Calculer la résistance d'un Fil #20 B & S en nichrome
argent 15,0 0,00411 ayant une longueur de 25 mètres, à une température
cuivre 15,9 0,00427 de 0"c .
aluminium 26,0 0,00439
tungstène 49,6 0,0055 Solution
manganine 482 0,000 015
D'après le tableau 10-1, la section d'un conducteur rond
nichrome 1080 0,00011
#20 vaut 0,517 mm2 . La résistivité du nichrome à 0 °C
étant de 1080 nQ •m (tableau 10-2), la résistance R du
` p est une lettre grecque qui se prononce «ro» . conducteur est donnée par :
l Solution
R = p
A La résistance du conducteur à - 30 °C est donnée par :
25
= 1080 x 10 9 x R t = R o (1 + ut)
0,517 x 10 6 R_ 3o ac = 100 (1 + (0,00427 x - 30))
= 52,2 S2 = 100 (1 - 0,128)
10 .10 Variation de la résistance avec la 100 (0,872) = 87 mQ2
température
Lorsque la température d'un conducteur augmente, À 35 °C, la résistance deviendra :
l'agitation de ses atomes s'accentue . L'opposition au
déplacement des électrons (courant) augmente parce R,S c = 100 (1 + (0,00427 x 35))
o
que les collisions entre les électrons et les atomes se = 100 (1 + 0,149)
multiplient . C'est ce qui explique l'augmentation de la = 115 mQ
résistivité des métaux conducteurs avec la température .
La résistance de la ligne augmentera de 87 mS2 à
Cette variation obéit à la formule suivante :
115 mQ2, soit une variation d'environ 30 % de 87 mb2 .
P = p (1 + at)
r o (10-2a) Pour le même courant, les pertes dans la ligne élec-
trique peuvent donc être plus élevées de 30 % pendant
ou les chaleurs d'été que pendant les froids d'hiver .
p r = résistivité à une température t, en ohm- L'augmentation de la résistance est encore plus remar-
mètres [S2•m] quable pour le filament d'une lampe à incandescence
p o = résistivité à 0 °C, en ohm-mètres [S2 •m] dont la température de fonctionnement est très élevée .
a = coefficient de température, en 1/°C* En marche normale, le filament de tungstène possède
t = température, en °C une résistance d'environ 12 fois plus élevée à chaud
qu'à froid .
Pour le cuivre, a = 0,004 27 . On trouvera au tableau
10-2, la valeur de ce coefficient pour quelques-uns des Exemple 10-5
métaux usuels . Une lampe à incandescence de 60 watts possède une
Puisque la résistivité varie avec la température, il s'en- résistance de 17,6 S2 à 20 ''C (Fig . 10-6) . Si elle tire
suit que la résistance de tout dispositif électrique (bo- un courant de 0,5A sous une tension de 120 V, quelle
bine, fil, câble, élément chauffant, etc.) varie en pro- est la température du filament? Pour le tungstène :
portion . On peut donc exprimer la variation de la résis- et = 0 .0055 par °C .
tance par la formule :
R = R
r ° (1 + at) (10-2b)
où
R i - résistance à une température t, en ohms
R o = résistance à 0 °C, en ohms
a = coefficient de température, en 1/°C*
t = température, en °C
Exemple 10-4
Trouver la variation de la résistance d'une ligne
de transport dénergie entre des températures de
-30 `C et + 35 C, si la résistance des conducteurs Figure 10-6
de cuivre est de 100 mt2 ( milliohms ) à 0 ° C . La résistance d'une lampe à incandescence dépend de sa
température .
* a est une lettre grecque qui se prononce «alpha» .
112 ÉLECTROTECHNIQUE
d'où R o = 15,85 S2
d'où t = 2571 °C
Sur cette courbe, nous avons indiqué trois points im-
La résistance de certains alliages comme le constantan portants a, b et c, correspondant respectivement aux
et le manganine ne varie presque pas avec la tempéra- forces de traction F1 , F2 et F3-
ture ; c'est pourquoi on les utilise dans la fabrication À mesure que la force de traction croît de 0 à FI,, le fil
des résistances étalons et des shunts d'ampèremètres . s'allonge d'une distance dl . Dans la partie droite Oa
D'autres alliages à base de nickel et de chrome, comme de la courbe, l'allongement d est proportionnel à la
le nichrome et le chromel, possèdent une haute résisti- traction exercée et le fil se comporte comme un res-
vité et un bas coefficient de température ce qui permet sort . Il reprend sa forme originale dès que la traction
la construction d'éléments résistifs économiques dont cesse .
la résistance varie peu avec la température . Ainsi, la
résistance du nichrome V n'augmente que de 7 % lors-
que sa température passe de 20 °C à 1000 °C .
MPa MPa
allurninium pur 21 62 50
Figure 10-9
aluminium durci 140 160 2 a . Câble nu en aluminium, 500 kcmil, composé de 37 torons,
ayant chacun un diamètre de 2,951 mm . Le diamètre du câble
aévre recuit 35 220 60 est de 20,6 mm . La charge de rupture est de 40 kN ; courant
admissible : 640 A .
amure durci 410 470 14 b. Câble nu du type ACSR, 500 kcmil, composé de 37 torons
dont 30 sont en aluminium et 7 en acier, ayant tous un
1170 1300 15 diamètre de 3,279 mm . La charge de rupture est de 130 kN ;
courant admissible : 690 A .
114 ÉLECTROTECHNIQUE
Dans le cas des lignes de transport, on comprend faci- Le conducteur peut lui-même se désagréger par oxy-
lement pourquoi on doit renforcer un câble d'alumi- dation excessive .
nium avec une âme en acier . En effet, l'aluminium ne Pour les conducteurs isolés, la chaleur produite doit
possède pas la résistance à la traction requise pour les être transmise par les couches isolantes et ensuite dis-
câbles de longue portée . persée par radiation et par convection . Plus l'intensité
du courant dans le fil est grande, plus grande est l'élé-
ISOLEMENT DES CONDUCTEURS vation de température de l'isolant . Pour assurer une
durée de vie convenable à l'isolant, il est donc néces-
10.13 Types d'isolants saire de limiter le courant que peut porter un fil isolé .
La plupart des conducteurs sont recouverts d'un iso- On arrive ainsi à une conclusion importante qui s'ap-
lant afin d'empêcher le courant de passer d'un conduc- plique presque toujours : le courant maximal admissi-
teur à un autre ou pour éviter les mises à la terre . ble dans un fil isolé est fixé par la température maxi-
male admissible de son isolant .
L'isolement des conducteurs utilisés dans les machines
électriques est souvent assuré par du coton, de la soie 10 .15 Code régissant les installations
ou du papier imprégnés de vernis spéciaux . Aujourd'hui électriques
on utilise de plus en plus des isolants synthétiques pour La durée de vie des conducteurs servant à la distribu-
les machines de moyenne et de grosse capacités . tion de l'électricité dans les usines, les édifices et les
Les conducteurs utilisés dans les maisons, les usines maisons est particulièrement importante, car on ne peut
et les immeubles pour la distribution de l'électricité pas se permettre de changer les fils dans les murs tous
sont isolés par des isolants souples : caoutchouc, pa- les dix ans . Pour cette raison, le Code canadien de
pier, coton, cambric et produits thermoplastiques . Ces l'électricité exige des températures maximales par-
conducteurs doivent fonctionner à des températures peu ticulièrement basses pour les conducteurs employés
élevées afin de leur assurer une durée de vie très lon- dans les installations électriques . Selon le type d'iso-
gue . lant, les normes permettent des températures maxima-
les de 60 °C, 75 °C et 90 °C . Elles sont beaucoup plus
L'isolant à polyéthylène réticulé chimiquement, sou-
basses que les températures maximales admises dans
vent connu sous le nom XLPE (cross-linked
les appareils électriques (moteurs, transformateurs, etc .)
polyethylene), dont la rigidité diélectrique est
utilisant le même genre d'isolant . Aux endroits parti-
aujourd'hui entre 13 et 15 kV/mm, permet la construc-
culièrement chauds, on doit faire courir du fil isolé en
tion de câbles allant jusqu'à 400 kV. La température
amiante ; on peut alors se permettre des températures
maximale de 250 °C constitue un autre avantage pour
maximales aussi élevées que 200 °C .
résister aux chocs thermiques provoqués par des court-
circuits . Un conducteur doit dégager sa chaleur dans l'air envi-
ronnant et, afin d'établir le courant admissible, le Code
Les fils exposés aux hautes températures des fours élec-
canadien de l'électricité définit une température am-
triques doivent être recouverts d'un isolant d'origine
biante standard de 30 °C .
minérale . Le verre, l'amiante, la porcelaine et le mica
supportent très bien, sans détérioration appréciable, des Sachant que la température ambiante est fixée à 30 °C
températures très élevées . Cependant, leur application et que la température d'un conducteur quelconque ne
est limitée du fait de leur coût élevé et parce qu'ils doit pas dépasser une certaine valeur limite (disons
sont difficiles à manipuler. 75 °C), le Code spécifie le courant maximal que ce con-
ducteur peut supporter .
10 .14 Capacité thermique des conducteurs
Par exemple, le Code stipule qu'un fil #6 à l'air libre,
Étant donné que même les meilleurs conducteurs ont recouvert d'un isolant thermoplastique (type TW), dont
une certaine résistance, ils s'échauffent par effet Joule la température nominale est de 60 °C peut supporter
lorsqu'ils sont parcourus par un courant . un courant nominal de 80 A (Fig . 10-1 Oa) . Par ailleurs,
Dans le cas des conducteurs nus, si la température at- le Code stipule que le même conducteur isolé au sili-
teinte est trop élevée, il peut y avoir risque de fusion cone/caoutchouc (type SRK) peut supporter un cou-
ou de détérioration des parties voisines du conducteur . rant de 125 A (Fig. 10-10b) . Bien que sa température
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 115
nominale soit alors de 200 °C, sa durée de vie sera la faible que si le conducteur était seul, afin de ne pas
même que celle du conducteur TW qui aura supporté dépasser la température permise pour l'isolant. Par
exemple, le Code spécifie que trois conducteurs #4,
type TW60, placés dans un conduit ne doivent porter
que 70 A chacun, alors qu'il permet un courant de 105 A
pour un conducteur seul .
10 .16 Comparaison de divers conducteurs
Les câbles montrés dans les Fig . 10-11 à 10-18 don-
nent une idée de la construction adoptée selon les ten-
sions qu'ils peuvent supporter et l'usage qu'on en fait .
(a) (b)
Figure 10-10 Les vues en coupe sont dessinées grandeur nature afin
Comparaison de la capacité ampérique de deux conducteurs que le lecteur puisse mieux apprécier les dimensions
de même section . physiques de ces câbles . Un examen détaillé de ces
figures révèle l'information suivante :
seulement 60 °C .
1 . Une augmentation de la tension de 5 kV à 30 kV
Le tableau 10-4, tiré du Code canadien de l'électricité, exige une plus grande quantité d'isolation, donc un
donne un aperçu des courants admissibles pour les di- câble plus gros . Par ailleurs, la capacité ampérique n'est
vers types de monoconducteurs, lorsqu'ils sont sus-
pas affectée de façon appréciable (comparer les Fig .
pendus seuls, à l'air libre, à une température ambiante 10-12a et 10-12b) .
de 30 °C .
2 . Un câble à 30 kV possédant un conducteur en alu-
Lorsque plusieurs conducteurs isolés sont placés dans
minium a une capacité de 343 A alors qu'un câble sem-
un même tuyau métallique (conduit), la chaleur déga-
blable en cuivre peut supporter 440 A (comparer les
gée par chacun contribue à l'échauffement de l'isolant
Fig . 10-12b et 10-12e) .
des conducteurs voisins . Le courant doit donc être plus
3 . Un câble à 30 kV formé de 3 conducteurs en cuivre que celui à 30 kV, 343 A, car il est protégé par une
a une capacité de 359 A par conducteur au lieu de 440 A lourde gaine d'acier, et parce qu'il transporte une plus
pour un câble ayant un seul conducteur (comparer les grande puissance (comparer les Fig . 10-12c et 10-15) .
Fig . 10-12b et 10-13) .
10 .17 Échauffement rapide des
4 . Pour une même tension de 600 V, une isolation R90 conducteurs - facteur 12t
au polyéthylène réticulé (XLPE) est plus mince qu'une
Il arrive parfois qu'un courant beaucoup plus grand
isolation RW60 . De plus, la capacité ampérique est plus
que le courant normal circule dans un conducteur du-
élevée (Fig . 10-14) .
rant une courte période . Les pertes Joule sont alors très
5 . Le câble sous-marin à 80 kV, 630 A est plus gros
Figure 10-12
Capacité ampérique à l'air libre de trois conducteurs ayant une section de 250 kcmil (grandeur nature) .
Figure 10-13
Câble triphasé formé de trois conducteurs de section 250 kcmil (grandeur nature) .
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 117
R 90
•01 M
XLPE
0 00040 .
600 V 425 A î
cuivre
Figure 10-14
Deux conducteurs isolés à 600 V (grandeur nature) .
80 kV 630 A
conduit d'huile
conducteur en cuivre 600 kcmil
écran au charbon
papier
écran à papier métallisé
gaine de plomb
gaine de renforcement
gaine en polyéthylène
- jute
gaine d'acier
figure 10-15
Vœ en coupe d'un câble sous-marin, grandeur nature . Diamètre extérieur 70 mm . Ce câble est immergé dans le
dW*mit de Long Island entre Northport (Long Island) et Norwalk (Connecticut) (gracieuseté Pirelli Cables Ltd) .
118 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 10-16
Q=mc0 éq . 1-17
Câble d'alimentation pour pompe submersible utilisé dans
donc
les mines . Il comprend trois conducteurs de puissance, deux
de commande et un de mise à la masse .
RI 2 t = mc0
d'où
0 = R (12t) (10-4)
600 A 250 kcmil me
6834 brins #34
coefficient d'utilisation : 30
Il s'ensuit que pour un conducteur donné l'échauffe-
gaine en polyéthylène
ment 0 dépend directement du facteur I2 t . Ce
facteur s'exprime en ampères carrés seconde (A 2. s) .
Nous avons vu que des températures élevées sont
Figure 10-17
Câble ultra-flexible de 600 A pour soudeuse électrique . dommageables pour l'isolant qui recouvre le
conducteur . Le facteur I2 t est donc très important
car c'est lui qui détermine la température maximale
du conducteur. Par exemple, un conducteur #2 en
425 A 250 °C cuivre initialement à 90 °C ne peut supporter un I2t
250 kcmil solide
supérieur à 22 x 106 A2 .S si l'on veut limiter sa tem-
isolant: oxyde de magnésium
pérature à 250 °C lors d'un court-circuit .
gaine de cuivre De façon générale, on peut calculer la valeur de 12t
lorsqu'on connaît (1) le calibre du conducteur, (2) sa
Figure 10-18 composition (cuivre ou aluminium) et (3) l'échauffe-
Câble pour usage dans les endroits très chauds . ment qu'il doit subir .
La valeur de I2 t pour le cuivre et l'aluminium est don-
née par les équations suivantes :
grandes, de sorte que la température du conducteur peut
monter de plusieurs centaines de degrés en une frac- pour le cuivre:
tion de seconde . Par exemple, lors d'un court-circuit,
des courants intenses circulent brièvement dans les fils 2 (234+0.
et câbles d'un réseau avant que le cicuit soit ouvert par 1 t = 11,5 x 104A 2logio (10-5)
234 + 00
un fusible ou un disjoncteur de protection . Dans ces
circonstances, la chaleur dégagée dans les conducteurs
n'a pas le temps de se dissiper à travers les parois exté- pour l'aluminium :
rieures et la température du conducteur monte rapide-
ment . Quel est l'échauffement dans ces conditions?
Supposons que le conducteur ait une masse m, une ré- 2 (228 + 0m
1 t = 5,2 x 10 4A 2logio (10-6)
sistance R et une chaleur massique c . De plus, sup- 228 + Bo
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 119
où Solution
donnée à l'intérieur de la solution aqueuse, un peu tifs et négatifs se déplaçant respectivement vers la droite
comme les électrons libres à l'intérieur d'un métal . et vers la gauche . Dans la batterie, les électrons circu-
Puisque les charges portées par les ions positifs et né- lent de la borne (+) à la borne (-) .
gatifs sont égales, la solution est, dans son ensemble, Le même phénomène se produit lorsqu'on mélange
électriquement neutre (Fig . 10-19) . avec de l'eau d'autres sels tels que le sulfate de cuivre,
ou des acides tels que l'acide sulfurique . L'électrolyte
ainsi formé est rempli d'ions positifs et négatifs re-
présentant chacun un atome (ou une molécule) ayant
perdu ou gagné un ou plusieurs électrons .
R = p l éq.10-1
A
tous les réseaux électriques sont raccordés à la terre 1 . résistance des électrodes mêmes - négligeable ;
i «mise à la terre») . Ensuite, certaines lignes haute-ten- 2 . résistance de contact entre les électrodes et le sol -
sion à c .c . utilisent parfois la terre comme conducteur négligeable ;
de retour portant des courants de plusieurs centaines 3 . résistance du sol dans les zones A et B entourant les
d'ampères . Enfin, comme le sol est un assez bon con- électrodes respectives - importante ;
ducteur, il offre un chemin à des courants de fuite de
4 . résistance du sol entre les zones A et B - négligeable .
toutes sortes qui peuvent provoquer la corrosion des
tuyaux métalliques enfouis dans la terre . La résistance (3) dépend surtout de la nature du sol et
de la profondeur à laquelle les électrodes sont enfon-
La résistivité du sol se situe entre 5 Q •m et 5000 S2 •m
cées dans le sol . L'expérience montre que la résistance
selon la composition de la terre (argile, sable, gra-
est surtout concentrée dans un rayon de 10 mètres
nit. etc.) et son degré d'humidité . Par exemple, au
autour de chaque électrode . Au delà de ce rayon, la
printemps, la résistivité du sol mouillé peut être de
résistance est négligeable . Par conséquent, la distance
50 4 •m alors que pendant la sécheresse d'été, elle
séparant les électrodes ne change pas la résistance en-
peut grimper à 300 S2-m . Remarquer que la résisti-
tre elles, à moins qu'elles soient très rapprochées .
vité du sol est plusieurs millions de fois plus grande
que celle du cuivre . On peut réduire la résistance (3) en enfonçant davan-
tage l'électrode dans le sol, ou en imbibant ce dernier
10 .21 Résistance entre deux électrodes de d'un produit chimique, tel que le sulfate de cuivre . En
terre général, la résistance diminue de moitié chaque fois
Malgré sa haute résistivité, le sol devient un excellent que la profondeur augmente d'un facteur de 1,7 . Par
conducteur grâce à la section presque sans limite qu'il exemple, si une profondeur de 1 m donne une résis-
offre au passage du courant . Par exemple, si l'on ap- tance de 80 S2, une profondeur de 1,7 m donnera une
plique une tension E à deux électrodes de terre piquées résistance de 40 S2 .
dans le sol, on constate que le courant s'étend à travers
tout le volume de la terre en suivant le chemin de la 10 .22 Mesure de la résistance d'une
électrode de terre
Fs . 10-21 . La résistance mesurée entre les deux élec-
trodes demeure relativement faible, même si elles sont On peut mesurer la résistance d'une électrode A, en-
distantes de plusieurs centaines de kilomètres . On peut foncée d'une profondeur h dans le sol, en utilisant le
distinguer 4 résistances sur le circuit de la Fig . 10-21 : montage de la Fig . 10-22 . Voici la procédure à suivre :
Figure 10-22
Mesure de la résistance d'une électrode de terre .
Figure 10-24d
Élément de 750 W, 8,5 S2 servant au démarrage d'un moteur
à c .c . Longueur : 400 mm, diamètre : 40 mm .
Figure 10-24a
Élément de 2,45 kW, 70 A, 0,5 S2 servant au démarrage d'un
moteur à rotor bobiné . Dimensions extérieures : 485 mm x
130 mm x 50 mm (gracieuseté Ward Léonard) .
Figure 10-24e
Figure 10-24b Rhéostat de 1000 W servant à commander un groupe de
Cinq éléments en fonte de 200 kW chacun, servant à freiner lampes à incandescence . Diamètre extérieur : 305 mm
une machine de 160 MW . (gracieuseté Ohmite Mfg . Co.) .
124 ÉLECTROTECHNIQUE
Figure 10-24f
Potentiomètre d'ajustement de 7,5 W utilisé dans un montage
électronique . Longueur : 14 mm, diamètre : 13 mm
(gracieuseté Ohmite Mfg. Co.) .
Figure 10-24i
Étalons de résistance de 1 Q ayant une précision
de ± 0,000 001 % .
Figure 10-25
Comparaison des dimensions d'un radiateur de plinthe de
1250W, d'un élément de cuisinière de 1250 W et d'un chauffe- fusible à cartouche
30 A 250 V
eau électrique de 100 kW .
a . Radiateur de plinthe de 1250 W, 240 V pour installation
fusible à vis
dans une maison . Longueur : 1500 mm, hauteur : 185 mm .
15A 125V
b. Élément de cuisinière de 1250 W, 240 V. Diamètre :
205 mm .
c . Chauffe-eau de 100 kW pour un restaurant . Hauteur :
1500 mm, diamètre : 220 mm .
1000
La lame de zinc (parfois d'argent) est amincie à un,
deux ou trois endroits sur sa longueur afin de créer des
points de plus grande résistance . Lorsque le courant 300s
200 A
dépasse la valeur nominale, ces zones faibles fondent
d'abord, coupant ainsi le circuit .
100
Lors d'un court-circuit franc, le courant devient très
intense, ce qui provoque, sous l'effet de la chaleur, une
25s
véritable explosion de l'élément fusible . La cartouche ~~ 300 A
Une telle chaleur aura tôt fait de griller les isolants Aux environs de 25 'C, sa résistance varie à raison de
avoisinants, de ramollir et d'oxyder les parties métal- 4 % par degré Celsius, ce qui rend le thermistor inté-
liques et peut même causer un incendie . Cet exemple ressant comme détecteur de température .
montre que même une résistance de contact très faible
10 .33 Le varistor
peut produire une température dommageable en pré-
sence d'un courant intense . Le varistor est également un conducteur non linéaire
dont la résistance instantanée décroît lorsque la ten-
10 .31 Résistances non linéaires sion à ses bornes augmente . Un type de varistor, ap-
La plupart des conducteurs possèdent une résistivité pelé Thyrite ® , est fabriqué avec des granules de car-
constante, c'est-à-dire que pour une température don- bure de silicium . Il se présente sous forme de disques
née, le courant circulant dans l'élément est propor- et sa caractéristique courant-tension (Fig . 10-29, courbe
tionnel à la tension appliquée. Il existe, cependant, une 1) montre que le courant augmente très vite avec la
catégorie importante de conducteurs pour lesquels le tension . Lorsque cette dernière augmente de 0,3 kV à
courant n'augmente pas proportionnellement à la ten- 12,5 kV, le courant passe de 1 A à 10 000 A .
sion ; pour cette raison, on les appelle résistances non Un autre type de varistor, composé de granules d'oxyde
linéaires . Les thermistors dont la résistance diminue de zinc, possède les propriétés montrées sur la courbe
avec la température et les varistors dont la résistance 2 de la Fig . 10-29. On constate que sa caractéristique
diminue avec la tension appliquée en sont deux exem- E-I est plus plate que la courbe 1, ce qui le rend encore
ples . plus efficace pour écrêter les surtensions . Ce genre de
10.32 Le thermistor varistor est souvent appelé varistor à oxyde de métal,
ou MOV («metal oxide varistor») .
La Fig . 10-28 montre la caractéristique d'un type de
thermistor. Elle montre que la résistance du thermis-
tor décroît brusquement quand la température aug- 100
mente. La résistance baisse progressivement de 4000 S2
à -50 °C, en passant par 100 S2 à 25 °C pour ne donner 12,5 kV
plus que 3 il à sa température maximale de 150 °C .
10
courbe 2
~7 kV
ô 2 kV
courbe 1
_o
Y
1
0,3 kV
0,1
1 10 100 1000 10 000
ampères
Figure 10-29
Caractéristique d'un varistor :
courbe 1 - type Thyrite®
courbe 2 - type à oxyde de métal (ZnO)
Il est facile de calculer la résistance d'un conducteur 10-5 Qu'entend-on par l'ancien terme 500 MCM ?
connaissant sa résistivité, sa section et sa longueur .
10-6 Qu'est-ce qui limite le courant maximal admis-
Nous avons vu aussi que la résistivité et donc la résis- sible dans les fils nus? dans les fils isolés?
tance augmentent avec la température selon le coeffi-
cient de température (environ 0,4 % par degré Celsius 10-7 Pourquoi permet-on un courant admissible plus
pour les métaux usuels) . grand pour un conducteur isolé à l'amiante que pour
un conducteur isolé au caoutchouc?
Selon le type d'isolant dont ils sont recouverts et l'en-
droit où ils sont installés, les câbles et fils peuvent fonc- 10-8 Lorsque plusieurs conducteurs isolés sont pla-
tionner à diverses températures . Nous avons vu que cés dans un même tuyau métallique, pourquoi le cou-
l'augmentation de la température d'un conducteur sou- rant dans chacun doit-il être moindre que s'il n'y avait
mis à un échauffement rapide dépend de sa résistance, qu'un seul conducteur?
de sa chaleur massique et du facteur I2t. Nous avons
10-9 Qu'est-ce qui détermine l'épaisseur de l'isolant
donné les formules permettant de calculer le I2 t pour
autour d'un conducteur?
un conducteur de cuivre ou d'aluminium .
Au Canada, les installations électriques sont régies par 10-10 Pourquoi préfère-t-on parfois employer un fil
le Code canadien de l'électricité . #10 toronné au lieu d'un fil #10 plein?
Dans certaines applications, les propriétés mécaniques 10-11 Si un fil #12 toronné est remplacé par un fil
des conducteurs sont également importantes (résistance #12 plein de même longueur, sa résistance change-
à la traction) . Les caractéristiques électriques, mécani- t-elle?
ques et thermiques des principaux conducteurs sont 10-12 Pourquoi la résistance d'un fil augmente-t-elle
résumées dans le tableau 10-5 .
lorsqu'il porte un courant?
Les propriétés particulières de certains types de con-
10-13 Le fil #10 est-il plus petit que le fil #20? Quelle
ducteurs sont mises à profit dans des applications spé-
est la section de ces deux fils en cmils?
ciales . Par exemple : basse température de fusion des
fusibles pour la protection contre les surintensités et 10-14 Un moteur est bobiné avec deux fils #12 en
les courts-circuits, résistance non linéaire des varistors parallèle . Quel calibre de fil pourrait-on employer pour
pour la protection contre les surtensions . les remplacer?
Les conducteurs liquides ionisés, appelés électrolytes, 10-15 Un conducteur est formé de quatre fils #16 .
sont utilisés dans les piles ou les procédés de galvano- Quel est son numéro de jauge?
plastie. Enfin, mentionnons que la terre joue un rôle
important dans les installations électriques . Nous avons 10-16 Calculer la résistance de 210 m de fil #14 à
donné une méthode simple de mesure de la résistance une température de 25 °C . (Utiliser le tableau 10-1 .)
d'une électrode de terre . 10-17 Exprimer 500 kcmil en mm 2 .
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 129
10-18 Le fil #4 carré a-t-il une section plus grande a) la résistance totale de la ligne à 25 °C
que le fil #4 rond? Si oui, de combien environ? b) les pertes dans la ligne si le courant est de 120 A
10-19 On doit choisir un câble qui devra porter un 10-32 En utilisant la formule R = pllA, calculer la
courant de 90 A. Quelle grosseur de fil est nécessaire résistance à 38 °C d'un fil #6 en aluminium, longueur
si l'isolant est en caoutchouc type RW75? (Voir tableau 1500 m . (Voir les tableaux 10-1 et 10-2 .)
10-4 .)
10-33 Quelle force de traction maximale peut-on
10-20 Expliquer ce qu'est un ion, un électrolyte . exercer sur un fil de cuivre #40 (recuit) sans provoquer
10-21 Pour quelle raison doit-on faire fonctionner les un allongement excessif? Quelle force provoquera sa
lampes à incandescence à très haute température? rupture?
10-22 Le radiateur de plinthe et le chauffe-eau de la 10-34 Comparer les puissances nominales que peu-
Fig . 10-25 ont presque les mêmes dimensions, bien vent transporter les 3 câbles de la Fig . 10-12 .
que les puissances absorbées soient respectivement de 10-35 Un élément de cuisinière de 2400 W ayant une
1 .25 kW et 100 kW. Comment expliquez-vous cela? surface de 600 cm2 atteint une température de 700 °C .
Calculer :
10-23 Si l'élément de cuisinière de la Fig . 10-25 avait
les mêmes dimensions que le radiateur de plinthe, quels a) la puissance rayonnée par l'élément sachant que la
seraient les effets sur la période de cuisson? constante de radiation k = 4,2 x 10-8 W/(m2 K4 )
10-24 Calculer la puissance absorbée par le varistor b) la puissance radiante reçue par l'élément si les murs
de type thyrite de la Fig . 10-29 lorsque la tension à ses de la pièce sont à une température de 25 °C
bornes est de 2 kV? 12,5 kV? c) la puissance nette perdue par l'élément, par radia-
tion
10-25 a) Quelle est la signification du facteur I2t ?
Niveau avancé
b) Un courant de 500 A circule dans un conducteur
pendant 3 secondes . Calculer la valeur de I2t. 10-36 Évaluer le courant de fusion d'un fil nu #20
en aluminium si on veut qu'il fonde en 0,5 s . La tem-
10-26 Que signifie le terme résistance non linéaire?
pérature initiale du conducteur est de 23 °C .
Niveau intermédiaire
10-37 Déterminer la résistance d'un fil de plomb
10-27 Un conducteur rond a un diamètre de 0,0172 ayant une longueur de 2 km et un diamètre de 2 mm, à
pouce . Quelle est sa section droite, en circular mils? une température de 130 °C .
10-28 Une bobine de fil #22 a une résistance de 10-38 Un câble en aluminium de calibre 477 kcmil a
400 S2 à 25 °C . Quelle est la longueur du fil? Quel est une contrainte de rupture de 155 MPa . S'il est com-
le poids de la bobine? (Utiliser les données du tableau posé de 19 torons ayant un diamètre de 4,02 mm, cal-
10-1 .) culer la charge de rupture en newtons et en livres force .
10-29 Déterminer à l'aide du tableau 10-1 et des rè- 10-39 La bobine de cuivre d'un électro-aimant pos-
gles propres au système AWG, la section en circular sède une résistance de 4 S2 lorsque sa température est
mils des fils #43 et #48 . de 22 °C . Après 2 jours de fonctionnement, on cons-
tate que le courant est de 42 A pour une tension de
10-30 La résistance mesurée d'un conducteur de cui-
210 V. Calculer la température moyenne de l'enroule-
vre est de 25 S2 lorsqu'il est plongé dans la glace fon-
ment à ce moment .
dante (0 °C) . Quelle serait sa résistance dans l'eau
bouillante (100 °C)? Note : le coefficient de tempéra- 10-40 La résistivité du sable sec (et du granit) est de
ture vaut 0,004 27/°C . l'ordre de 1000 S2-m . Calculer la résistance offerte par
un cube de 10 m x 10 m x 10 m de ce matériau .
10-31 Une ligne d'alimentation semblable à celle de
la Fig . 4-3 est composée de 2 fils conducteurs #4 en 10-41 Un câble triphasé de 15 kV, 750 kcmil, 90 °C,
cuivre . Si la distance entre la source et la charge est de semblable à celui montré à la Fig . 10-13, peut porter
800 m calculer un courant de 545 A lorsqu'il est logé dans un conduit .
130 ÉLECTROTECHNIQUE
Chaque conducteur est formé de 61 brins de cuivre . ne demeure pas constant mais augmente pro-
Calculer: gressivement avec le temps . Expliquer ce phénomène .
a) le diamètre de chaque brin 10-47 Un radiateur fonctionnant à une température
b) la chaleur dégagée par kilomètre, à une tempéra- de 800 °C est alimenté par une tension de 240 V . Si la
ture de 90 °C tension diminue à 210 V, quelle sera la nouvelle tem-
10-42 Dans le problème 10-41, si les conducteurs pérature? La température ambiante est de 20 °C et on
sont en aluminium, quel est le courant maximal qu'on suppose que les pertes par convection sont négligeables .
peut faire circuler dans chaque conducteur sans dépas- 10-48 La durée de vie d'une lampe à incandescence
ser les limites d'échauffement? varie inversement avec la cinquième puissance de la
10-43 Un fil #10 en aluminium porte un courant de tension à ses bornes . Si l'on applique la moitié de la
20 A . S'il contient 10 28 électrons libres par mètre cube, tension normale sur cette lampe, par quel facteur sa
calculer la vitesse du courant électrique en m/h . vie utile est-elle multipliée?
10-49 Une lampe à incandescence de 100 W fonc-
tionne à une température de 2600 °C . En négligeant
les pertes par convection et conduction, calculer la tem-
pérature du filament lorsque la puissance fournie à la
lampe est réduite à 50 W.
10-50 a) Quelle est l'énergie requise pour augmen-
ter la température d'une tonne d'eau de 10 °C à
90 °C?
b) Quelle est l'énergie requise pour augmenter la tem-
pérature d'une tonne de cuivre de 10 °C à 90 °C?
10-51 On désire faire circuler un courant très intense,
pendant une courte période, dans un fil en cuivre #12 .
La période de conduction est limitée à 0,5 s . Initiale-
ment, le fil est à 40 °C et on lui permet de s'échauffer
jusqu'à 90 °C . Calculer le courant admissible . (On sup-
posera que la chaleur dégagée à l'extérieur est négli-
Figure 10-30
Un réseau électrique comprend des centaines de milliers de geable .)
joints et de points de contact dont la résistance doit être
minimisée . Les joints à compression illustrés ici sont souvent
10-52 Le câble montré à la Fig . 10-12a porte un cou-
utilisés pour relier deux conducteurs (gracieuseté Hydro- rant de 444 A et sa température est alors de 90 °C .
Québec) . Calculer le courant que ce câble peut supporter lors
d'un court-circuit appliqué pendant 2 secondes, sans
10-44 Un four électrique pour la fonte d'acier doit dépasser la température maximale de 250 °C .
être gardé à une température de 1550 °C . Calculer la
10-53 Dans le problème 10-52, quel courant est ad-
puissance dégagée par les éléments chauffants s'ils ont
missible si la durée de la conduction est de 3 secon-
une superficie de 1 m2 et s'ils fonctionnent à une tem-
des?
pérature de 1650 °C . Utiliser la constante de radiation
k = 3 x 10-8 W/(mz K4 ) . 10-54 La résistance tubulaire de la Fig . 10-24c dis-
sipe une puissance de 100 W . Calculer sa température
10-45 Le chauffe-eau de 100 kW de la Fig . 10-25c
approximative si la température ambiante est de 40 °C .
doit élever la température de l'eau de 15 °C à 80 °C .
(Considérer les pertes par convection et par radiation
Quel débit maximal peut-on admettre en litres par mi-
et prendre k = 5 x 10 -8 W/(m2 K4) .)
nute?
10-55 Quelle tension faudrait-il appliquer sur la ré-
10-46 Si l'on applique une tension de 100 V sur le
sistance de la Fig. 10-24g afin de provoquer la circu-
thermistor de la Fig . 10-28, on constate que le courant
lation d'un million d'électrons par seconde?
CONDUCTEURS ET RÉSISTANCES 131
composition ns2 m nf2 m à 0 °C kg/m 3 MPa MPa J/(kg °C) W/(m °C) °C
a 0 °C a 20 °C ( X 10-3)
argent [Ag] 15,0 16,2 4,11 10 500 - 172 230 408 960
cuivre [Cu] 15,88 17,24 4,27 8890 35 220 380 394 1083
fer [Fe] 88,1 101 7,34 7900 131 290 420 79,4 1535
laiton 60,2 62,0 1,5 ---8550 124 500 370 115 960
70 % Cu, 30 % Zn
molybdène [Mo] 49,6 52,9 3,3 10 200 450 600 246 138 2620
nickel [Ni] 78,4 85,4 4,47 8900 200 500 460 90 1455
or [Au] dur 20,4 22,0 4,0 19 300 205 220 130 318 1064
platine [Pt] dur 98 106 3,9 21 400 180 250 131 71 1773
Les piles sont des sources d'électricité qui transfor- (f.é .m .) d'environ 1 volt apparaît alors spontanément
ment directement l'énergie chimique en énergie élec- entre les deux électrodes . Si l'on branche une résis-
trique . Lorsqu'on raccorde ensemble plusieurs piles tance entre le pôle positif et le pôle négatif ainsi for-
pour produire une source de puissance ou de tension més, un courant commence à circuler comme le mon-
supérieure, on obtient une batterie d'accumulateurs que tre la Fig . 11-1 .
nous désignerons par le seul mot «batterie» . Le passage du courant produit une transformation gra-
L'invention de la pile électrique, par le professeur ita- duelle de la composition de l'électrolyte et des deux
lien Alessandro Volta en 1800, constitue une des plus électrodes et c'est grâce à cette réaction chimique que
importantes découvertes dans le domaine de l'électri- l'énergie électrique est libérée . Lorsque l'une des élec-
cité, car elle permettait d'obtenir, pour la première fois, trodes (ou l'électrolyte) est plus ou moins complète-
une source ininterrompue de courant électrique . Avant ment transformée, la f.é .m. disparaît et le courant cesse
cette époque, on ne connaissait que les décharges mo- de circuler. La pile est alors épuisée ou déchargée .
mentanées produites par l'électricité statique, lesquel- Dans le cas des piles primaires, la transformation chi-
les étaient peu propices pour déceler le champ magné-
tique et les autres phénomènes associés au passage d'un I
11 .2 Théorie de fonctionnement
Les réactions chimiques qui se produisent dans
une pile peuvent s'expliquer de la façon suivante
(Fig . 11-2) .
Considérons un électrolyte composé d'un acide mé-
langé avec de l'eau (Fig . 1 1-2a) . L'acide se dissocie en
ions positifs et négatifs comme on l'a expliqué à la
section 10 .19, chapitre 10. Si l'on plonge deux élec-
trodes différentes dans cette solution, on constate que
l'une d'elles tend à capter les ions positifs alors que Figure 11-2c
l'autre tend à attirer les ions négatifs . Cette affinité pour Lorsque les électrodes sont réunies par un élément
l'un ou l'autre des deux types d'ions rend une des élec- conducteur R, un courant I se met à circuler .
trodes positive et l'autre négative (Fig . 1 1-2b) .
Si l'on raccorde une résistance entre les électrodes, un
courant électrique s'établit et les ions positifs de la électrode I=o
complètement
solution se dirigent vers l'électrode positive tandis que
transformée +
les ions négatifs vont vers l'électrode négative .
Lors du contact avec les deux électrodes, les ions posi- e e
tifs captent des électrons alors que les ions négatifs en
E)
e e
perdent ; c'est précisément cet échange d'électrons qui e ® ee
provoque la circulation d'un courant électrique . L'ac- e ee
quisition ou la perte d'électrons produit en même temps
la transformation chimique des électrodes . Sur la Fig . Figure 11-2d
11 -2c, la partie hachurée des électrodes montre la por- La circulation du courant transforme les deux électrodes .
134 ÉLECTROTECHNIQUE
tion qui a été ainsi transformée . Lorsque l'une des deux chute de tension à l'intérieur de la pile .
plaques est entièrement transformée (Fig . 11-2d), le
On peut donc représenter une pile par une source de
courant cesse de circuler.
tension E° en série avec une résistance r (Fig . 11-3) .
Malgré leurs caractéristiques particulières, les piles ont La résistance interne dépend de la capacité de la pile,
plusieurs propriétés en commun . Nous étudierons de son état de décharge, de son âge, de sa température
d'abord ces caractéristiques semblables et analyserons et de sa constitution chimique .
ensuite les propriétés spéciales qui distinguent les pi-
les présentées au tableau 11-1 . Par exemple, la résistance interne d'une pile primaire
neuve N° 6 au carbone-zinc (diamètre 63 mm, hauteur
11 .3 Résistance interne 150 mm) est de 0,03 S2 environ . Cette résistance n'est
Au moment où l'on raccorde une résistance extérieure pas constante ; elle augmente lorsque la pile vieillit et
aux bornes d'une pile, on constate que la différence de au fur et à mesure qu'elle se décharge . Cependant, pour
potentiel diminue . Ce résultat provient du fait que la des courants normaux, la chute de tension interne est
pile possède une résistance interne provoquant une de l'ordre de 10 % de la tension à vide .
tension à vide V 1,5 1,35 1,5 1,6 1,45 3,3 2,0 1,3 2,1 1,5 3,2
tension d'utilisation V 0,8 0,9 0,8 0,9 1,1 2 1,7 1,0 1,5 1,2 2
minimale
énergie massique <J/kg 250 400 370 300 650 700 40 à 70 à 225 215 à 360 à
80 120 430 700
énergie volumique kJ/dm3 500 1400 900 1600 850 1000 à 150 à 150 à 400 750 540 à
2000 300 350 1200
taux de décharge bas bas bas bas très bas haut très haut très très
admissible bas haut haut haut
électrode positive Mn02 Zn Zn Zn 02 lithium Pb0 2 NiOOH S - lithium
+C
aptitude au stockage 1à3 5à7 4à5 4à5 3à4 5à7 2à4 4à6
ans ans ans ans ans ans ans ans
durée de vie années 2à3 4à5 3à4 4à5 2à3 5à20 10à20
Note : Les valeurs fournies dans ce tableau donnent les ordres de grandeur seulement . Pour connaître les caractéristiques précises
d'une pile, consulter les données du fabricant .
PILES ET ACCUMULATEURS 135
(à circuit ouvert) + A
Eo =1,5V
r = 0,2 S2
10
diamètre - 63 mm
hauteur - 150 mm
Figure 11-4a
Charge raccordée aux bornes d'une pile (exemple 11-1) .
0,2 S2
1 S2
V
2,0
1,6
a b - pile au mercure (I= 20 mA)
E
1,2 b
E =1 V
a - pile au carbone-zinc q,
0,8
I = 200 mA Figure 11-6
E F = 0,8 V Groupement de deux piles en série alimentant une charge R .
0,4
Le «boîtier» des piles est négatif ; le pôle noir est positif .
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 h
>- temps
La force électromotrice de la batterie de piles grou-
Figure 11-5 pées en série est égale à la somme des forces électromo-
Courbes de décharge d'une pile au carbone-zinc (a) et d'une trices de chaque pile . La résistance interne de la batte-
pile au mercure (b) . rie est égale à la somme des résistances internes de
chaque pile .
La batterie d'une lampe de poche est généralement
300 heures . Cependant, la pile ne pourra pas débi-
formée de deux ou trois piles groupées en série .
ter un courant de 10 A pendant 3 heures (même si le
produit 3 A x 10 h donne 30 A .h), car la polarisation Exemple 11-2
de la pile serait excessive et la tension aux bornes tom- Trois piles sèches ayant chacune une résistance in-
berait brusquement . La capacité d'une pile n'est donc terne de 0 .3 S2 et une f.é .m . de 1 .5 V sont groupées
pas constante, mais dépend de l'intensité du courant en série . Quelle sera l'intensité du courant si l'on
débité . Plus le courant est intense, plus sa capacité en relie une résistance de 1012 aux bornes de cette bat-
ampères-heures diminue . terie?
Ordinairement, la capacité est spécifiée pour un temps
de décharge de 8 heures . Parfois on spécifie des pé-
Solution
riodes de 5 heures, ou de 1 heure . On doit alors se La force électromotrice de la batterie est :
rappeler que si le temps de décharge est plus court E = 3 x 1,5 V = 4,5 V
que celui spécifié par le fabricant, on perd de la capa- La résistance interne de la batterie est :
cité et que, dans le cas contraire, on en gagne .
r = 3 X 0,3 S2 = 0,9 S2
11 .6 Couplage des piles
La résistance totale du circuit vaut donc :
L' énergie limitée et la tension peu élevée des piles né-
R = 0,9 + 10,0 = 10,9 S2
cessitent leur couplage . On obtient alors une batterie
électrique . Le courant dans le circuit est :
E 12 = 10 £2 x 0,413 A = 4,13 V
Exemple 11-3
On désire alimenter sous une tension de 6 V un
relais dont la bobine a une résistance de 40 £2 .
On dispose de piles sèches de 1,5 V avant une
capacité de 30 A •h . Combien de piles sont requi-
ses et comment doit-on les grouper pour assurer
l'alimentation du relais pendant un minimum de
Figure 11-7 375 heures?
Groupement de deux piles en parallèle .
Solution
Tout d'abord, pour fournir la tension de 6 V, il suf-
fit de raccorder 4 piles en série .
Si les résistances internes des piles sont égales, le
courant débité par chacune d'elles est égal au cou- Le courant tiré par le relais est I = 6 V/40 0 =
rant total divisé par le nombre de piles . Si la résis- 0,15 A . Chaque pile pourrait facilement débiter ce
tance interne de l'une des piles est plus élevée que courant, sans que sa capacité en ampères-heures soit
celle des autres, elle débite un courant moins élevé diminuée . Il serait donc possible de relier seulement
que celui débité par chacune des autres piles . 4 piles en série pour alimenter le relais . Cependant,
avec ce groupement, chaque pile de la batterie se-
Toutes les piles que l'on veut grouper en parallèle
rait épuisée au bout de 200 heures, car 30 A .h/0,15 A
doivent être du même type . Il est très important de
= 200 h .
relier les bornes de même signe ensemble . En effet,
si la polarité de l'une des piles est inversée dans la Il faudra donc limiter le courant débité par les piles
batterie, cette pile sera détruite en quelques minu- à un maximum de 30 A .h/375 h = 0,08 A . Comme
tes . De plus, les autres piles se déchargeront com- le courant requis est de 0,15 A, il suffit de mettre en
plètement . parallèle 0,15 A/0,08 A = 1,87 groupes de 4 piles
en série pour alimenter le relais . Comme il est
3 . Groupement mixte .Quand on désire obtenir une
impossible de réaliser des groupes fractionnaires,
tension et un courant plus élevés que ceux d'une on doit utiliser deux groupes en parallèle . Ce grou-
seule pile, on emploie le groupement mixte (ou sé-
pement mixte de 8 piles est montré à la Fig . 11-9 .
rie-parallèle) .
Dans ce montage, chaque pile débitera un courant
Ainsi, à la Fig . 11-8, le groupement mixte est formé de 0,15 A/2 = 0,075 A .
138 ÉLECTROTECHNIQUE
0 CÀ 60À
mélange
relais
charbon (anode)
concassé
+ Mn0 2
Figure 11-9 NH Q CI
Voir exemple 11-3 . ZnCI électrolyte
H2 O
récipient en zinc
(cathode)
PILES PRIMAIRES
La plupart des piles primaires sont des piles sèches . Figure 11-10
On désigne sous ce nom les piles dont l'électrolyte Vue en coupe d'une pile «Eveready» au carbone-zinc (Union
est immobilisé par une substance absorbante . Puis- Carbide) .
qu'elles sont scellées, on peut les transporter et les
orienter dans tous les sens sans risquer de répandre le zinc, à un taux d'environ un gramme par ampère-
l'électrolyte . heure . Cette pile contient une énergie d'environ
11 .7 Polarisation 540 J/cm 3 .
Lors de la décharge d'une pile dans un circuit exté- 11 .9 Pile au mercure
rieur, il arrive souvent que de l'hydrogène se dé- La pile primaire au mercure (Fig . 11-11) possède plu-
gage sur une des électrodes et entoure celle-ci de sieurs avantages . Elle est robuste, petite, et peut être
bulles de gaz . Comme ces bulles d'hydrogène sont entreposée pendant de longues périodes . Sa résistance
de très mauvais conducteurs d'électricité, elles em- interne est basse de sorte que sa tension demeure très
pêchent le passage du courant . On constate alors constante lors de la décharge . Sa tension, à circuit
que le courant diminue d'autant plus rapidement que ouvert, demeure tellement stable qu'on peut l'utiliser
la pile est soumise à un taux de décharge plus élevé . comme source de tension de référence . Elle contient
Ce phénomène s'appelle la polarisation . trois fois plus d'énergie par unité de volume que la
Pour éviter la polarisation de la pile, on utilise une pile au carbone-zinc, ce qui explique son emploi dans
substance, appelée dépolarisant, qui absorbe les postes de radio portatifs, les missiles, les instru-
l'hydrogène au fur et à mesure de sa formation . ments de mesure portatifs, les montres électroniques,
les prothèses auditives et dans les appareils pour sti-
11 .8 Pile au carbone-zinc muler le cceur.
La pile au carbone-zinc, très répandue comme pile
pour les lampes de poche, comporte un récipient en
zinc qui constitue le pôle négatif (Fig . 11-10) .
Le pôle positif est un mélange de charbon concassé
et de bioxyde de manganèse ; l'électrolyte est un mé-
lange de chlorure d'ammonium et de chlorure de
zinc dissous dans l'eau . Ce mélange entoure un bâ- oxyde de mercure
ton de charbon qui sert de conducteur pour amener (cathode)
le courant à l'extérieur . Le récipient de zinc est sé- zinc (anode) électrolyte (KOH)
11 .10 Pile aikalino-manganèse seau ou, encore, pour alimenter les dispositifs qu'on
Comme les piles au mercure, ces piles primaires al- ne peut pas raccorder facilement à un réseau de distri-
kalino-manganèse (Fig . 11-12) peuvent être entrepo- bution électrique. Ces deux applications principales per-
sées pendant de longues périodes sans se détériorer mettent de distinguer deux types de piles : celles qui
sensiblement . Bien que leur résistance interne ne soit travaillent peu souvent, mais qui doivent être toujours
pas aussi basse, et leur tension pas aussi stable, elles disponibles (éclairage d'urgence dans les édifices,
emmagasinent environ 900 J/cm3 . Elles sont supérieu- source d'énergie auxiliaire dans les postes électriques)
res aux piles carbone-zinc lorsqu'il faut alimenter des et celles qui sont utilisées dans les appareils mobiles
petits moteurs, des appareils photographiques, etc ., qui (automobiles, voitures électriques, sous-marins, avions,
demandent un gros débit de courant pendant une courte etc .) .
période . La première application exige une pile extrêmement
fiable qui dure de 15 à 25 ans, tandis que la seconde
demande une pile possédant beaucoup d'énergie par
rapport à sa grosseur, même si sa durée de vie est quel-
que peu restreinte .
À cause de son coût peu élevé, la pile au plomb est la
plus répandue, mais la pile au Ni-Cd trouve des ap-
plications lorsqu'on doit fournir de grandes puissan-
ces pendant de courtes périodes ou lorsque l'entretien
périodique par un personnel qualifié est impossible .
Pour les piles ouvertes, l'hydrogène forme avec l'air électrolyte H2 SO4
un mélange explosif. On doit donc éviter que le vo- +0 eau - 65 % 0-
lume d'hydrogène à un endroit ne dépasse 3 % du vo- acide - 35
lume d'air. La quantité d'hydrogène libérée par une
batterie déjà complètement chargée est donnée par l'ex-
pression approximative : Pb02 Pb
V = 0,25 EIt
ou Figure 11-13a
Pile au plomb chargée .
V = volume d'hydrogène, en litres [L]
E = tension de la batterie, en volts [V] Pb0 2 Pb
diminue diminue
I = courant, en ampères [A] PbSO4 PbSO 4
t = durée de la surcharge, en heures [h] augmente + - augmente
rs-ci devient nulle et le courant cesse (Fig . 11-13c) . une batterie d'automobile . En effet, une densité plus
2. Charge . On peut recharger la pile en la reliant aux faible impose des électrodes plus grosses, ce qui as-
bornes d'une source à courant continu, de la façon in- sure en même temps une durée de vie plus longue .
diquée à la Fig . 11-13d . La borne (+) de la source est 11 .16 Entretien d'une batterie
relié à la borne (+) de l'accumulateur . On remarquera,
L'entretien d'une batterie est souvent dicté par l'usage
en comparant les Fig. 11-13b et 11-13d, que le sens du
courant pendant la charge est l'inverse de celui du cou- qu'on en fait . Ainsi, une batterie d'automobile reçoit
un soin plus ou moins attentif, tandis qu'une batterie
rant de décharge . Le sulfate de plomb est dissous par
de centrale hydro-électrique exige une surveillance
le passage du courant et les plaques reprennent leur
suivie et systématique . La durée de vie moyenne de la
état initial, comme le montre la Fig . 11-13a .
première est de 5 ans, et celle de la seconde, de 20 ans
11 .15 Caractéristiques d'une pile au plomb (Fig . 11-15) . On doit vérifier fréquemment le niveau
La tension aux bornes d'une pile au plomb pendant les de l'électrolyte et le maintenir à une position détermi-
née par l'addition d'eau distillée .
périodes de charge et de décharge normales est donnée
à la Fig . 11-14 .
V
décharge :-i charge
2,6
charge
2.4 normale 1,275
,. , .' 'o
2.0 les e „ o)
tension pa pile
1 .8 .B
lb ∎` 1,130
décharge norm
I I
0 2 4 6 8 10
0 2 4 6 8 10 12 h
- temps de décharge - temps de charge
Figure 11-14
Variation de la tension et de la densité de l'électrolyte pour
une pile au plomb, lors de la décharge et de la charge .
La détermination de la densité se fait au moyen d'un dant désagrège les plaques . Lorsqu'on désire accélérer
pèse-acide (Fig . 11-16) . Le pèse-acide est plongé dans la réaction en amorçant la charge avec un courant ini-
l'électrolyte et le point d'affleurement du liquide sur tial intense, l'intensité de celui-ci ne doit pas dépasser
la graduation donne la densité . le nombre exprimant la capacité en ampères-heures .
Par exemple, le courant initial ne doit pas dépasser
160 A pour une batterie ayant une capacité de 160 A .h .
L'intensité de ce courant doit être diminuée à mesure
que la batterie se charge .
Les accumulateurs au plomb doivent être protégés con-
tre le gel, car même s'ils peuvent supporter des tempé-
ratures aussi basses que - 40 °C lorsqu'ils viennent
d'être chargés, leur résistance au froid est beaucoup
moins bonne lorsqu'ils sont partiellement déchargés .
Il faut donc tenir les accumulateurs bien chargés en
hiver, car autrement l'eau gèle, ce qui fend le boîtier .
La Fig . 11-17 montre la vue en coupe d'une batterie
d'automobile .
1 . borne
2 . bouchons avec
3 orifices
3 . trous de remplissage
et de ventilation
4 . couvercle
5 . indicateur de niveau
d'électrolyte
6, 7 . barre de connexion
Figure 11-16 entre piles
Mesure de la densité de l'électrolyte au moyen d'un pèse- 8 . plaque négative
acide (C & D Battery) . 9 . séparateur
10 . plaque positive
11 . récipient
Figure 11-18
Vue en coupe d'une pile au nickel-cadmium (gracieuseté de
Nife-Junger) .
trer la date . Une autre pile primaire au lithium-ion sert (2) feuillard de lithium
à alimenter les pacemakers sur une période de cinq à anode (+)
dix ans . Cette pile d'une grande fiabilité fournit quel- (1) isolant / (3) électrolyte en
ques microampères seulement . face (-) de la cellule polymère solide
(4) oxyde de
On développe présentement des piles secondaires vanadium
spéciales pouvant fournir les grandes énergies et cathode (-)
puissances requises pour alimenter les voitures élec-
triques . Parmi les candidats possibles, mentionnons
les piles au sodium-soufre et au disulfure de fer et
de lithium . Toutes deux fonctionnent à haute
température . Les propriétés de la pile au sodium-
soufre sont résumées dans le tableau 11-1 .
Dernièrement, on a eu recours à une autre batterie
secondaire à base de lithium/métal-hydraté pour la face (+) de la cellule
traction automobile . En 1997, une voiture électri-
que, équipée de batteries de ce type, a effectué le Figure 11-20
trajet Boston-New York, une distance de 340 km, Construction d'une cellule ACEP.
sans recharge . On a utilisé 180 piles, donnant une
tension de fonctionnement de 220 V, une capacité Le tableau 11-2 donne les caractéristiques d'un mo-
totale de 126 A •h , et un poids de 431 kg . L'énergie dule composé de 8 cellules .
dépensée pour franchir la distance à une vitesse ap-
proximative de 85 km/h a été de 27,8 kW .h .
TABLEAU 11-2 CARACTÉRISTIQUES D'UN
D'autres batteries, à base de lithium-polymère, sont MODULE ACEP
présentement à l'étude pour alimenter les voitures
tension nominale 20 V
électriques . Ce type d'accumulateur, baptisé ACEP
(accumulateur à électrolyte polymère) a été déve- capacité à un taux C/3 120 A •h
loppé par un groupe de chercheurs d'Hydro-Qué- courant maximal 365 A
bec, de pair avec des sociétés américaines* . masse 15,7 kg
volume 11 kg
L'accumulateur est composé de cinq feuilles très
minces enroulées ensemble sous forme de rectan-
gle, comme le montre la Fig . 11-20 . La première Le taux C/3 correspond à une décharge de 3 heures à
courant constant . Comme la capacité est de 120 A•h , le
feuille est un isolant, la deuxième est un feuillard
courant correspondant est de 40 A . La batterie peut
de lithium métallique qui constitue l'anode (+) . La
être chargée et rechargée plusieurs centaines de fois .
troizième feuille est l'électrolyte à polymère solide,
Afin d'assurer une bonne performance elle est mainte-
suivie par une feuille polymère à base d'oxyde de
nue à une température entre 60 °C et 80 °C . De plus, la
vanadium qui devient la cathode (-) . Enfin, la cin-
quième feuille agit comme collecteur métallique du tension de chaque cellule est surveillée et régularisée
courant . Les cinq feuilles ont une épaisseur totale par un microprocesseur . La batterie ACEP offre une
de 0,1 mm seulement . En régime normal, la tension capacité énergétique par unité de masse neuf fois su-
périeure à celle d'une batterie au plomb convention-
est maintenue entre 3,2 V et 2,0 V.
nelle . Comme il n'y a pas d'électrolyte liquide, elle
peut être orientée dans toutes les directions . Enfin,
comme ses plaques sont très minces et souples, on peut
donner à la batterie n'importe quelle forme géométri-
La société 3M et le United States Advanced Battery Con- que, ce qui permet de l'adapter à de nombreux usages .
sortium, un partenariat associant General Motors, Ford,
Chrysler et l'Electric Power Research Institute, avec la par-
Cette batterie, encore en développement, indique le
ticipation du Département d'état américain de l'Énergie grand intérêt que l'on porte à la voiture électrique du
(DOE) et le Argonne International Laboratory. futur.
PILES ET ACCUMULATEURS 145
Figure 11-23
Cette pile à combustible contient 456 cellules raccordées en
série . Vingt de ces unités modulaires sont connectées en
série-parallèle pour fournir une puissance de 4500 kW. Détails
de construction : électrolyte ; acide phosphorique ; température
de fonctionnement : 190 °C; tension par cellule : environ 0,7 V ;
hydrogène hydrogène oxygène oxygène
densité de courant par cellule : 2500 A/m 2 ; rendement
(1 kg/h) ion ion (8 kg/h)
énergétique : 9500 Btu/kW •h ; temps de démarrage à partir
eau (9 kg/h) de 21 °C : 4 h ; temps de réponse : 0,5 s de 35 % à 100 % de
la puissance nominale (Electric Power Research Institute) .
Figure 11-22
Modèle simplifié d'une pile à combustible à hydrogène-
oxygène . Une pile à combustible est donc essentiellement une
pile primaire dans laquelle les agents électrochimiques
sont fournis constamment à une enceinte appropriée et
dont les produits résiduels sont constamment évacués .
11 .21 Types de piles à combustibles Une telle pile ne se décharge jamais car les produits
Il existe plusieurs façons de construire une pile à com- actifs (combustible et oxygène) sont remplacés au fur
bustible. Le combustible peut être un solide, un liquide et à mesure qu'ils sont consommés .
PILES ET ACCUMULATEURS 147
11-12 Dans le problème 11-11, s'il fallait alimenter 11-19 Une pile au nickel-cadmium peut débiter un
la bobine pendant 250 heures, combien de piles se- courant de 19,5 A pendant 8 heures avant que sa ten-
raient nécessaires et comment faudrait-il les connec- sion baisse à 1 V. La même pile peut débiter un cou-
ter? rant de 940 A pendant 5 secondes avant que sa tension
baisse à 1 V .
11-13 Une salle d'accumulateurs contient 500 piles
secondaires donnant une tension de 120 V Si l'on sur- a) Calculer la capacité en A .h dans ces deux cas .
charge les batteries pendant 4 heures, quelle quantité b) Quelle est la résistance interne de la pile à la fin de
d'hydrogène sera libérée, le courant de charge étant de la période de 5 secondes?
10 A? 11-20 Une batterie de 120 V servant à propulser
une voiture de mine doit fournir une puissance
11-14 Une batterie au carbone-zinc de 6 V ales di-
moyenne de 21 kW pendant 6 heures . Si l'on utilise
mensions suivantes : 135 mm x 70 mm x 100 mm .
des piles au plomb, calculez la masse approxima-
D'après le tableau 11-1, calculer :
tive de la batterie et le nombre de piles requises .
a) l'énergie disponible en joules Quel est le courant moyen débité? (Dans le tableau
b) la capacité approximative en ampères-heures de la 11-1, prendre 80 kJ/kg .)
batterie
11-21 On doit prévoir une source d'énergie d'urgence
c) le nombre d'heures pendant lesquelles on peut ali-
pouvant donner une puissance de 500 kW, à 240 V
menter une lampe de 6 W branchée sur la batterie
pendant 6 heures . Si l'on utilise des piles au plomb
11-15 Une pile au mercure pour montre a un dia- dont la durée de vie est de 15 ans et plus, calculer :
mètre de 11,5 mm, une épaisseur de 5,3 mm et pèse
a) le volume des piles
2,55 g . Sa capacité étant de 220 mA .h, déterminez le
b) le groupement des piles si chacune a une capacité
nombre d'heures de fonctionnement de la montre si
celle-ci tire un courant constant de 15 tA . de 150 A-h
11-16 Dans le problème 11-15, calculez l'énergie 11-22 a) Calculer le rendement de la pile à com-
massique et volumique de la pile et comparez vos ré- bustible illustrée à la Fig . 11-23 .
sultats avec les données du tableau 11-1 . b) Quelles sont la tension et le courant approximatifs
de cette pile?
11-17 Décrivez le principe de fonctionnement d'une
pile à conbustible .
Niveau avancé
11-18 Un cheval pesant 750 kg peut débiter une puis-
sance de 1 hp pendant 8 heures .
a) Calculer la masse d'une batterie au nickel-cadmium
pouvant débiter la même quantité d'énergie avant
qu'il faille la recharger.
b) Répéter les calculs pour une batterie au plomb .
12
Magnétisme
Le magnétisme est un phénomène qui joue un rôle fon- tingue les aimants artificiels temporaires et les aimants
damental dans la plupart des appareils électriques . Dans artificiels permanents . On leur donne des formes di-
ce chapitre, nous étudions les principes fondamentaux verses : barreau droit (Fig . 12-2a), barreau recourbé en
du magnétisme, de même que les conventions et les fer à cheval (Fig . 12-2b), aiguille plate, en forme de
unités associées . losange allongé (Fig . 12-2c) . Nous verrons plus loin
que les aimants temporaires deviennent aimantés seu-
12.1 Aimants naturels, aimants artificiels lement lorsqu'on les place dans un champ magnétique
Les anciens avaient remarqué que certaines pierres ont tandis que les aimants permanents conservent en grande
la propriété d'attirer le fer ; si on les plonge dans de la partie leur aimantation après avoir été retirés du champ
limaille de fer, celle-ci y reste fixée en certains points . magnétique.
C'est cette propriété que l'on appelle magnétisme . Ces
pierres sont appelées aimants naturels (Fig . 12-1) .
(a)
(b) (c)
Figure 12-2
pôle Divers aimants artificiels :
a . barreau droit
Figure 12-1 b . barreau en fer à cheval
Un aimant naturel attire la limaille de fer. c . aiguille d'une boussole
Il est possible de communiquer cette propriété à des Si on plonge un aimant artificiel dans de la limaille de
barres d'acier par un traitement spécial . Celles-ci sont fer, on constate que les particules de limaille adhèrent
désignées sous le nom d'aimants artificiels; on dis- surtout aux extrémités : l'attraction y est donc plus forte .
149
150 ÉLECTROTECHNIQUE
Ces extrémités, qui jouissent plus particulièrement de Si l'on approche maintenant le pôle sud d'un aimant
la propriété de magnétisme, constituent les pôles de du pôle nord de l'autre, on constate cette fois-ci une
l'aimant . attraction .
On peut alors énoncer la première loi du magnétisme :
12 .2 Orientation des aimants
Si un barreau droit aimanté est suspendu par une fi- les pôles semblables de deux aimants se re-
celle, il s'oriente de lui-même sensiblement dans la poussent; les pôles contraires s'attirent .
direction Nord-Sud géographique . La même extrémité
de l'aimant se dirige toujours vers le Nord, l'autre, tou- 12 .4 Lignes de force
jours vers le Sud . Les deux pôles ne sont donc pas iden- Une boussole est composée essentiellement d'une pe-
tiques : par convention, on donne le nom de pôle nord tite aiguille aimantée, montée sur un pivot et libre de
magnétique à l'extrémité qui se dirige vers le pôle Nord se mouvoir. Si l'on place une boussole dans le voisi-
de la terre, et celui de pôle sud à celui qui se dirige nage d'un aimant, son pôle nord est repoussé par le
vers le Sud (Fig . 12-3) . pôle nord de l'aimant . Si, à partir de l'extrémité A de
l'aimant (Fig . 12-5), on dispose toute une série de pe-
pôle Nord géographique tites boussoles de façon que les aiguilles se suivent, on
constate qu'elles forment une ligne courbe régulière
allant de A à B . De la même manière, en partant d'un
autre point tel que X, on trouve un nouveau chemin
pôle nord aboutissant au point Y.
magnétique
pôle sud
magnétique
Figure 12-3
Détermination de la polarité magnétique d'un aimant en
suspendant l'aimant dans le champ terrestre .
Figure 12-5
12.3 Attraction et répulsion Orientation d'une série de boussoles dans un champ
magnétique .
Si l'on approche les pôles nord (N) des deux aimants
de la Fig . 12-3 l'un vers l'autre, on constate qu'ils se
repoussent . On observerait la même répulsion entre les
deux pôles sud (S) (Fig . 12-4) . On peut ainsi tracer un nombre infini de ces chemins .
La Fig . 12-6 indique quelques-uns de ces chemins que
l'on appelle lignes de force ou lignes de flux .
répulsion
En continuant l'expérience, on trouverait que ces li-
S gnes de force existent dans tout l'espace entourant le
barreau . On donne le nom de champ magnétique à la
région de l'espace traversée par les lignes de force .
attraction
Le champ magnétique autour d'un aimant n'est affecté
N t que par le voisinage du fer, du cobalt, du nickel et de
leurs alliages . Les lignes de force peuvent donc tra-
Figure 12-4 verser des matériaux tels que le ciment, le papier, le
Loi de la répulsion et de l'attraction . bois comme s'ils étaient de l'air .
MAGNÉTISME 151
12 .7 Prédétermination du spectre
magnétique
Il est possible de prédéterminer la forme d'un champ
magnétique sans avoir recours à la limaille de fer, en
se basant uniquement sur certaines propriétés des li-
gnes de force . Il suffit d'appliquer les règles suivantes :
Exemple 12-1 Le flux est d'autant plus grand que la surface est plus
Déterminer le spectre magnétique des deux aimants grande et que les lignes de force sont plus serrées . La
de la Fig . 12-9a . valeur du flux dépend également de l'orientation de la
surface par rapport à la direction des lignes . Si la sur-
face est inclinée par rapport à la direction des lignes
(Fig . 12-10), le flux à travers cette surface est plus fai-
ble car elle est traversée par un nombre moindre de
lignes de force . Le flux est maximal quand la surface
Figure 12-9a est perpendiculaire aux lignes et nul quand elle leur est
Orientation polaire de deux aimants permanents (exemple parallèle .
12-1) .
Solution
Le spectre aura la forme donnée à la Fig . 12-9b . On
notera que :
1 . les lignes de force sortent des pôles nord et ren-
trent dans les pôles sud, sans toutefois se croiser ;
2 . les lignes «tendues» cherchent à se rétrécir, en
même temps qu'une force de répulsion se mani-
feste entre elles . L'ensemble de ces forces provo-
Figure 12-10
que une déformation, un ballonnement des lignes ; Le flux traversant une surface dépend de son orientation .
3 . les barreaux se repoussent à cause de la force de
répulsion existant entre les lignes qui sortent des
pôles nord .
L'unité SI de flux magnétique est le weber (Wb) . Il
vaut 100 000 000 ou 108 lignes . Un milliweber (mWb)
équivaut donc à 100 000 lignes et un microweber (gWb)
à 100 lignes .
Cette unité SI (1 Wb = 108 lignes) a l'avantage de sim-
plifier les formules de l'électromagnétisme que nous
rencontrerons plus loin .
Un weber représente une quantité de flux considéra-
ble ; en effet, pour produire un tel flux, il faudrait utili-
ser un aimant permanent énorme ayant une hauteur de
1,5 mètres, une longueur de 1,5 mètres et une épais-
seur de 1 mètre (Fig . 12-11) . Sa masse serait de 2 ton-
nes environ .
Figure 12-9b 12.9 Densité de flux magnétique* (B)
Spectre magnétique résultant .
Nous avons tous remarqué, par expérience, que la force
d'attraction d'un aimant permanent, sur un morceau
12.8 Flux magnétique (O)* de fer, croît à mesure que l'on approche l'une des ex-
Le flux magnétique à travers une surface donnée est trémités de l'aimant. D'autre part, on voit que les li-
l'ensemble des lignes de force qui traversent cette sur- gnes de flux sont plus serrées près de ces extrémités
face . ou pôles (Fig . 12-6) . On est donc amené à la conclu-
* 0 est une lettre grecque qui se prononce «phi» . * La densité de flux est aussi appelée «induction magnétique» .
MAGNÉTISME 153
Figure 12-11
Dimensions d'un aimant pouvant créer un flux de 1 weber .
in - --- in
sn sn
0
(b)
Figure 12-15
a . Orientation des aimants à l'intérieur d'un morceau de fer .
Figure 12-14 b . Orientation des aimants élémentaires lorsque le fer est
Les lignes de flux ont tendance à passer à travers un morceau placé dans un champ magnétique .
de fer placé à proximité d'un aimant .
Cependant, lorsque les 4 domaines sont orientés dans Depuis 1970, les scientifiques ont réussi à créer un
la même direction (Fig . 12-16c), l'énergie potentielle aimant permanent 5 fois plus fort que l'alnico, pour
totale est supérieure à celle de la précédente (Fig . une même masse . Il est composé d'un alliage de 25 %
12-16a) . Étant donné que tout système physique tend de samarium, 49 % de cobalt, 12 % de fer, 8 % de
vers un état d'énergie minimale, il s'ensuit que les do- cuivre et 6 % de zirconium . Ce genre d'aimant porte le
maines réapparaissent dès qu'on supprime le champ symbole chimique Sm 2Co 1 7 ; à cause de la présence du
extérieur. Les domaines orientés au hasard se rétablis- samarium, il fait partie de la classe des aimants dits à
sent de nouveau et les pôles magnétiques disparais- terre rare . Cette classe comprend les aimants compo-
sent. sés de néodyme, boron et fer.
12 .14 Aimantation rémanente La Fig . 12-17 donne les dimensions relatives de qua-
tre aimants de compositions différentes mais ayant la
Nous venons de dire que lorsque le fer est soustrait de
même intensité d'aimantation .
l'influence du champ magnétique extérieur, son ai-
mantation disparaît . Ceci n'est pas tout à fait exact car Les aimants permanents sont employés dans un très
un certain nombre de domaines resteront orientés dans grand nombre d'appareils . Parmi ceux-ci, citons les
le même sens et créeront ainsi un faible pôle nord et un instruments de mesures (voltmètres à courant continu,
faible pôle sud . La faible aimantation qui subsiste est indicateurs de vitesse pour automobiles), les haut-
l'aimantation rémanente et le flux conservé est le flux parleurs, et les aimants utilisés dans certains moteurs
résiduel . Ce phénomène est traité en plus grand détail électriques .
à la section 15 .4, chapitre 15 . Les aimants permanents seront étudiés plus en détail
Si, au lieu du fer doux, on avait placé dans le champ au chapitre 15 .
magnétique certaines variétés d'acier, l'aimantation au-
rait subsisté presque complètement après la suppres-
sion du champ . On aurait alors obtenu un aimant per-
manent. L aimantation du fer doux est temporaire, celle
de l'acier, permanente .
Cette propriété que possède l'acier de retenir son ai-
mantation est mise en évidence quand un tournevis
vient en contact avec un aimant permanent : l'aimanta-
tion rémanente est suffisamment forte pour que le tour-
Figure 12-17
nevis puisse soulever des vis et des clous d'acier . Évolution de la technologie : dimensions relatives de quatre
aimants permanents produisant le même flux . L'aimant TR à
12 .15 Aimants permanents terre rare est 100 fois plus petit qu'un aimant à acier au
On appelle aimants permanents les corps qui ont la carbone .
propriété de conserver une très grande aimantation ré-
manente, et qui se désaimantent difficilement lorsqu'ils 12 .16 Résumé
ont été aimantés . On les obtient en plaçant le morceau Les aimants existent à l'état naturel mais on peut aussi
à aimanter dans un champ magnétique intense . Autre- communiquer cette propriété de magnétisme à certains
fois, on employait presque exclusivement l'acier au corps composés essentiellement de fer, nickel, cobalt,
carbone trempé, mais la métallurgie moderne a permis qu'on appelle aimants artificiels . Un aimant comprend
de réaliser un grand nombre d'alliages bien supérieurs . un pôle nord et un pôle sud . Deux pôles de types con-
En plus du fer, le constituant principal de ces aimants traires (N-S) s'attirent alors que deux pôles de même
modernes est soit le chrome, soit le tungstène, soit le type (N-N ou S-S) se repoussent . Dans l'espace en-
nickel . L'aluminium, le cobalt et le titane entrent par- tourant les pôles d'un aimant existe un champ magné-
fois dans la composition comme éléments secondai- tique composé de lignes de flux ou lignes de force . Les
res . Citons par exemple l' alnico V qui comporte 51 % lignes forment des boucles qui partent du pôle nord et
de fer, 14 % de nickel, 8 % d'aluminium, 24 % de co- entrent dans le pôle sud . L'ensemble de ces lignes de
balt et 3 % de cuivre . force constitue le spectre magnétique .
MAGNÉTISME 157
La somme des lignes de force traversant une surface 12-10 En se basant sur la théorie des domaines, com-
donnée constitue le flux magnétique . L' unité SI de flux ment peut-on expliquer le phénomène de l'attraction
magnétique est le weber (Wb) . La densité de flux ma- d'un morceau de fer par un aimant permanent?
gnétique à un point donné mesure l'intensité du champ 12-11 À partir des propriétés des lignes de force,
magnétique à ce point. L'unité de densité de flux est le établir l'allure générale du spectre magnétique
tesla (T) ; il équivaut à 1 weber par mètre carré autour de deux barreaux aimantés disposés suivant
(1 T = 1 Wb/m2) . les Fig . 12-18 et 12-19 .
Certains matériaux ferromagnétiques comme le fer 12-12 Un aimant permanent très puissant attire tou-
doux sont perméables aux lignes de flux . Cette pro- jours l'un des pôles d'une boussole, même si l'on place
priété de canaliser les lignes de flux s'explique par la un pôle de l'aimant vis-à-vis d'un pôle semblable de la
théorie des domaines . Chaque domaine constitue un boussole . Expliquer.
petit aimant s'orientant dans le sens des lignes de force
créées par le champ extérieur et augmente ainsi la den-
sité de flux à l'intérieur du corps ferromagnétique .
N S
Lorsqu'ils sont soustraits à l'influence du champ exté-
rieur, les corps ferromagnétiques conservent une cer-
taine aimantation rémanente ou flux rémanent . C'est
ce flux rémanent intense ainsi que leur capacité de con-
server cette aimantation qui distingue les aimants per-
S N
manents . Il existe actuellement des aimants permanents
très puissants fabriqués avec des alliages complexes à
base de fer, nickel, cobalt, cuivre, comme l'alnico, ou Figure 12-18
des éléments classés dans les terres rares, comme le Voir problème 12-11 .
néodyme .
PROBLÈMES - CHAPITRE 12
N
Niveau pratique
12-1 Comment peut-on déterminer la polarité N-S
d'un barreau aimanté sans aucun appareil magnétique?
12-2 Deux pôles magnétiques semblables s'attirent-
ils?
12-3 Énumérer trois propriétés des lignes de force .
12-4 Quel est le sens adopté pour les lignes de force S
d'un aimant?
S N
12-5 Nommer trois matériaux magnétiques .
12-6 Qu'est-ce que l'aimantation rémanente?
Figure 12-19
12-7 Donner deux applications des aimants perma- Voir problème 12-11 .
nents .
Niveau intermédiaire
12-8 Au pôle Nord de la terre (pôle géographique)
se trouve un pôle sud magnétique. Expliquer .
12-9 Comment peut-on réaimanter un aimant per-
manent qui a perdu son aimantation?
13
Courants électriques et
champs magnétiques
PRINCIPE I DE L'ÉLECTROMAGNÉTISME
L'électromagnétisme est l'étude des phénomènes résul- Le fonctionnement des machines électriques, des re-
tant de l'interaction des courants électriques et des lais, des transformateurs et, plus généralement, de tout
champs magnétiques . dispositif électromagnétique, est basé sur un ou plu-
sieurs de ces quatre principes .
13 .1 Principes de l'électromagnétisme
Dans ce livre, nous avons divisé arbitrairement l'élec- 13 .2 Champ magnétique créé par
tromagnétisme en quatre principes fondamentaux un courant
comme suit . Si l'on déplace une boussole le long d'un fil parcouru
par un courant, on observe que l'aiguille s'oriente tou-
PRINCIPE I
jours perpendiculairement à celui-ci, même aux endroits
Création d'un champ magnétique par un courant (cha- où le fil est courbé . Lorsqu'on change le sens du cou-
pitre 13)
rant, l'aiguille s'oriente de nouveau suivant une direc-
PRINCIPE II tion perpendiculaire au fil mais en sens inverse . On
Force exercée sur un courant placé dans un champ constate également que l'aiguille change de sens sui-
magnétique (chapitre 16) vant que la boussole est placée au-dessus ou en des-
sous du fil (Fig . 13-1) . Enfin, lorsque le courant cesse,
PRINCIPE III
l'aiguille reprend son orientation normale dans la di-
Déplacement d'un conducteur dans un champ magné- rection du champ magnétique terrestre .
tique, induction d'une tension (chapitre 17)
PRINCIPE IV
Variation du champ magnétique à l'intérieur d'une bou-
cle, induction d'une tension (chapitre 18)
Dans les manuels de physique, les principes I et II sont
présentés respectivement sous les noms de loi d'Am-
père et loi de Lorenz, tandis que les principes III et IV
sont deux expressions de la loi de l'induction électro- Figure 13-1
magnétique de Faraday . Un courant électrique produit un champ magnétique .
158
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 159
Inversement, si l'on connaît le sens du flux, on peut, à Le champ existe tout autour du conducteur, même aux
l'aide de la même règle, déduire le sens du courant qui endroits très éloignés . Cependant, à quelques centi-
le produit . mètres d'un conducteur parcouru par un courant, le
160 ÉLECTROTECHNIQUE
B = 2 x 10-7 x 10 = 1739µT
fer 0,00115
10 cm
13 .5 Champ créé par plusieurs conducteurs
Le champ magnétique autour de plusieurs conducteurs
est égal à la somme des champs créés par chacun d'eux .
Ainsi, un faisceau de 100 conducteurs portant chacun
cuivre un courant de 5 ampères produit le même champ qu'un
1 10 cm seul conducteur parcouru par un courant de 500 ampè-
res (Fig . 13-6) . Cela permet de créer des champs inten-
ses avec des courants relativement faibles .
Par ailleurs, deux conducteurs voisins, portant des cou-
Figure 13-5
rants égaux mais de sens contraires, produisent, ensem-
La densité de flux B1 = densité de flux B2 .
2x10-7
B = 1
d
ou
(a) 100 conducteurs de 5 A
B = densité de flux, en teslas [T]
I = courant, en ampères [A]
d = distance, en mètres [m]
2 x 10-7 = constante tenant compte des unités
Exemple 13-1
Calculer la valeur de la densité de flux à une dis- (b) 1 conducteur de 500 A
tance de 2 cm d'un fil AWG #11 qui porte un cou-
rant de 10 A . Quelle est la valeur de la densité de Figure 13-6
Champ magnétique créé par (a) est le même que celui créé
flux à la surface du fil? par (b) .
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 161
ble, un champ négligeable à quelques millimètres de 13 .6 Champ produit par un courant dans
distance (Fig . 13-7) . Les courants créent des champs une spire
de sens contraires de sorte que le champ résultant est Soit un fil circulaire (spire) traversant une feuille
faible, même pour des courants élevés . de carton en deux points A et B . Saupoudrons cette
feuille de limaille de fer comme dans le cas du conduc-
champ négligeable teur rectiligne . Lorsque le fil est parcouru par un cou-
rant, des lignes de force se dessinent comme sur la Fig .
13-9 . Aux points A et B, les lignes forment des courbes
fermées ; à mesure qu'on s'éloigne de ces deux points,
les lignes suivent des courbes de moins en moins pro-
noncées . Au centre, la ligne est rigoureusement droite .
Figure 13-7
Champ créé par deux courants égaux de sens contraires . face nord
Lorsque les conducteurs isolés se touchent, le champ
résultant est faible .
Figure 13-10
Le champ créé par un aimant permanent en forme de
Figure 13-8 disque est le même que celui produit par le courant de la
Un câble coaxial ne produit aucun champ extérieur. figure 13-9 .
162 ÉLECTROTECHNIQUE
bm
Ô
O
s
Figure 13-16
Cette spire, portant un courant de 120 000 A, produit le même
champ magnétique que l'aimant de la Fig . 13-15 .
13 .11 Électro-aimants
13.10 Comparaison des champs produits
Soit un solénoïde à noyau d'air produisant une FMM
par un aimant et un solénoïde à
modérée de sorte que la bobine ne surchauffe pas . On
noyau d'air
produira ainsi un flux, mais à peine suffisant pour at-
Si l'on cherche à produire avec un solénoïde le même
tirer un clou . Mais si l'on introduit un noyau de fer
flux que celui créé par un aimant permanent de même
doux à l'intérieur du solénoïde, on constate que le flux
grosseur, on s'aperçoit que la bobine doit développer
augmente de façon spectaculaire et peut devenir aussi
une FMM énorme . Par exemple, un aimant permanent
grand que celui provenant d'un aimant permanent de
en alnico V de 2,5 cm de diamètre et de 15 cm de long
mêmes dimensions . Pourtant, la bobine ne développe
produit un flux de 50 000 lignes (500 pWb) environ
qu'une FMM modeste . La combinaison d'un solénoïde
Fig
. 13-15) . Pour produire le même flux avec un solé-
et d'un noyau de fer doux nous ouvre des possibilités
noïde de mêmes dimensions, mais à noyau d'air, il fau-
intéressantes . Cette combinaison, appelée électro-ai-
drait que la bobine développe une FMM d'au moins
mant, nous permet non seulement de créer des champs
1 2_0 000 ampères (Fig . 13-16) .
aussi intenses que ceux produits par les aimants per-
C'est dire que cette bobine devrait supporter un cou- manents, mais aussi de les faire varier à volonté
rant de 120 000 A si elle était formée d'une seule spire, (et même les inverser), en faisant simplement varier le
ou de 120 A si elle en comportait 1000 . Dans un cas courant circulant dans la bobine. Comment expliquer
comme dans l'autre, la bobine brûlerait en quelques ce phénomène?
164 ÉLECTROTECHNIQUE
entrefer
- r7_711\
noyau N o S noyau
rotor
bobin e
à~ là
Figure 13-17 Figure 13-19
Pôles d'une génératrice à courant continu . Électro-aimant servant à déclencher un disjoncteur .
COURANTS ÉLECTRIQUES ET CHAMPS MAGNÉTIQUES 165
Lorsque le courant devient trop intense, le noyau plon- III . Électro-aimant à noyau fixe
geur est attiré vers le centre de la bobine et, en remon-
Contrairement à un électro-plongeur, il existe des
tant . fait sauter le crochet. Le ressort comprimé se dé-
électro-aimants dont le noyau est fixe. En voici quel-
rrend. poussant le bras mobile vers la droite, ce qui coupe ques exemples .
le circuit.
a) Électro-aimant droit
b, Freins magnétiques
Lorsque le courant passe dans la bobine (Fig . 13-22),
La Fig . 13-20 représente un frein d'ascenseur . Lors-
des pôles N, S apparaissent aux extrémités du noyau .
que l'ascenseur est à l'arrêt, un ressort très puissant
Une armature de fer doux, placée au-dessus du noyau,
serre les deux sabots contre un tambour . Dès que le
s'aimante par influence et est attirée vers le noyau .
courant circule dans la bobine, celle-ci attire brusque-
Lorsque le courant cesse dans la bobine, l'armature
ment le plongeur qui, en agissant contre la tension du
est ramenée par le ressort . Ce déplacement d'un arma-
ressort, libère le tambour. Au moment où le courant
ture par un électro-aimant est à la base d'un grand nom-
est interrompu, le tambour est freiné à nouveau . La
bre d'appareils : sonnerie électrique, relais, appareils
bobine de l'électro-aimant est cuirassée en fer afin de
de commande à distance, etc .
concentrer les lignes de force .
1- ressort
2- sabots
3- tambour
4- plongeur
5- bobine
6- fer
7- barre mobile
8- pièce fixe Figure 13-22
Électro-aimant à noyau fixe utilisé dans un relais .