avicole au Maroc
Techniques
d’engraissement
des agneaux
L’insémination
artificielle
des bovins
au Maroc
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
1
2
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Sommaire
EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse
Au capital de 100 000,00 dhs
R.C.: 127029
I.F.: 01006251
Patente N° : 35870166
Actualité
12
Autorisation :
18
Techniques d’élevage
et santé des volailles
22
Aviculture
Directeur de publication
28
Abdelhakim MOJTAHID
Techniques
d’engraissement des agneaux
Rédacteur en Chef
Ingénieur Agronome
34
Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes
Ingénieurs Agronomes
Abdelmoumen Guennouni
Hind ELOUAFI
38
40
CAHIER ARABE
MAMDA 59
Khadija EL ADLI
Directeur Artistique
46
Cultures fourragères
Relancer l’Association Vesce-avoine
Yassine NASSIF
PIPO
AGROVACHE 37
AFRIC ALIM 5
ALF SAHEL
ALLTECH 13-32
ARION FASOLI 27
BBG 35
CAM 60
COGEPRA 45
CTH Maroc 41
DAWAJINE salon 23
EUROGAN 16
EXAFAN 19
JANSEN 15
MAMDA 2
MAROCARNE 9
MECAFA 17
Swissgenetics 25
TATOMA 21
TIMAC hygiène 7
ZINE CEREALES 36
44
Facturation - Abonnements
Imprimerie
Nos annonceurs
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N° 89 Novembre 2015
3
Actu
Actu Nutrition
Fourrages
Mesurer la MS
pour caler la ration
Suivre la dérive du
silo tous les mois
Les
résultats
d’analyses
permettent le calage fin
des rations et tout est dans
l’anticipation. Il ne faudrait pas
attendre que l’animal montre
une baisse de production ou
des signes d’acidose pour
réajuster l’équilibre de la
ration.
D’autant qu’un silo
n’est pas homogène au fur et
Digestibilité
cellulase et DT
amidon
Source : Terre-net
4
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
5
Actu
Actu Nutrition
Le marché des
protéines végétales
un secteur d’avenir
a production mondiale
de soja est fortement
concentrée autour des
Etats-Unis, du Brésil et de
l’Argentine qui réalisent près de
80% de la production mondiale
et couvrent à eux seuls près de
80% des surfaces mondiales. De
surcroît, ces zones possèdent
d’importantes
réserves
de
croissance de terres cultivées.
Ces
puissances
agricoles
représentent ainsi un poids
considérable sur les marchés
mondiaux et ce d’autant plus
que la demande mondiale
de tourteaux et de soja est
soutenue. Elle a été multipliée
par 10 en 50 ans et par deux
depuis 1997. En effet, les
besoins de l’élevage sont en
hausse, la demande alimentaire
également, tant du point de vue
quantitatif, lié à la croissance
démographique, que du point
de vue qualitatif avec l’évolution
des modes de consommation.
Ce commerce international en
pleine expansion est surtout tiré
par la demande chinoise :
- Les importations chinoises de
soja ont été multipliées par sept
entre la fin des années 1990 et
2014
- La Chine représentait en
2014 75% des importations
mondiales de soja contre 20%
au début des années 2000.
Par ailleurs, les contraintes qui
pèsent sur les protéines animales
(rendements stagnants, coûts
des intrants, fin des quotas
laitiers, etc.) accroissent d’autant
les potentiels de développement
pour les protéines végétales, et
font de ce secteur un marché
incontournable et d’avenir.
Pourtant, celui-ci est contraint
par des prix historiquement
instables et hypervolatils. En
effet, l’étude de la structure de
la volatilité des cotations du soja
démontre que la volatilité des
prix depuis le début des années
2000 est la plus importante
jamais observée : les épisodes
de forte volatilité ont cru de
65% sur la période 2004-2013
par rapport à la période 19841993. Les épisodes de volatilité
extrêmes ont cru de 300% sur la
même période.
Il est ainsi capital de savoir si
les prix des protéines végétales
sont en moyenne plus ou
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Actu
Actu Recherche
La connaissance
des génomes pour
l’élevage de demain
La génomique animale a beaucoup à apporter aux filières
d’élevage comme le montrent de récentes recherches sur
l’identification de plusieurs régions du génome (QTL)
responsables de la baisse de la fertilité chez les vaches
laitières, ou encore chez le mouton, l’identification
de la mutation et des mécanismes d’action originaux
responsables du très fort développement musculaire,
associé à une viande de qualité.
La fertilité
des vaches
laitières hautes
productrices
La sélection des vaches laitières a conduit à une hausse
massive et soutenue de la
production laitière depuis
environ trente ans, mais également à une baisse régulière
de la fertilité des femelles.
Plusieurs programmes de recherche ont été lancés pour
étudier le déterminisme génétique et physiologique de
cette baisse de fertilité. L’un
d’eux a par exemple permis
d’identifier plusieurs QTL responsables de ce phénomène
chez les trois principales
races laitières françaises.
L’utilisation d’outils de génotypage à haut débit vient
de permettre une avancée
considérable en précisant
leur position dans le génome
bovin, ouvrant la voie à l’identification des gènes sousjacents. De plus, un
phénotypage détaillé, associé aux
informations
génétiques,
permet d’étudier les mécanismes physiologiques qui
sous-tendent cette baisse de
fertilité. Les recherches ont
aussi permis d’identifier des
marqueurs de la qualité des
ovocytes. L’ensemble de ces
travaux devrait permettre
d’éliminer des troupeaux
les allèles responsables de
cette baisse de fertilité, et/ou
d’adapter le mode d’élevage
aux génotypes concernés.
Les
qualités du produit
« viande »
L’amélioration de la qualité
des produits animaux reste
une préoccupation importante des filières d’élevage, et
les résultats récents obtenus
donnent de bonnes raisons
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
9
Actu
Actu Salon
LE SOMMET DE L’ELEVAGE
RESISTE A LA F.C.O.
10
International :
un bilan positif
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Un bilan en
demi-teinte
pour le pôle ovin
Le pôle équin,
un pôle très fréquenté
Toujours très fréquenté par
les visiteurs, le pôle des
équins a rassemblé 330
chevaux et 120 éleveurs
représentant l’ensemble du
territoire du Massif central.
La restructuration du site a
donné entière satisfaction
avec une circulation très
fluide du public et des
animaux et une meilleure
visibilité des présentations
animales et des concours.
Prochaine édition :
5-6-7 Octobre 2016
La 25ème édition du SOMMET
DE L’ELEVAGE sera un
anniversaire important qui
verra le retour de tous les
concours bovins viande
dans la salle de spectacles
du «Zénith d’Auvergne»,
magnifique
écrin
qui
accueillera
également
le concours national de
la race Charolaise. De
quoi donner encore une
dimension supplémentaire à
l’événement.
www.sommet-elevage.fr
Actu
Actu Entreprise
Eurogan
www.jpe.org
www.eurogan.com
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
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Secteur avicole au Maroc
Deux contrats
programmes 2009-2020
Produits
Nbre
Situation 2014
Aliments composés
40
4,10 M T
Poussins chair
49
380 M U
Poussins ponte
20 M U
Couvoirs de dindonneaux
Dindonneaux
10 M U
202
460 M U
Viande de poulet
7.293
456.000 T
Viande de dinde
689
78.000 T
Œufs de consommation
238
5.00 MM U
Viandes de volailles
27 *
111 485 T
Œufs conditionnés
80 M U
Ovoproduits
3.000 T
12
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
13
- le financement des investissements
à travers des prêts à des taux d’intérêt réduits.
- la construction et l’équipement
d’un centre de formation avicole
dont la gestion sera confiée aux pro-
fessionnels.
- le financement de thèmes de recherche appliquée & développement proposés par
l’interprofession.
- le financement de campagnes médiatiques de communication visant
Production :
- Viandes de volailles (tonnes)
- Œufs de consommation (109
unités)
Consommation :
- Viandes de volailles (Kg/Hab./
an)
- Œufs (unités/Hab./an)
Investissements cumulés (MM
DH)
Chiffre d’affaires (MM DH)
Emplois
Année
2006
Objectifs
2013
Réalisation
2010
%
réalisation
2010/2013
320
2,5
450
4,2
510
3,7
113 %
88 %
12,1
107
14,7
147
17,2
138
117 %
94%
11,5
9,4
82 %
13,7
16,8
23,2
138 %
258 000
354 000
360 000
102 %
Situation
2010
Objectifs
2020
Accroissement
510 000
900 000
390 000
Œufs de consommation
(Milliards unités)
3,7
7,2
3,5
Consommation de viandes
(kg/hab./an)
17,2
25
7,8
Consommation
œufs/hab./an
138
200
62
Investissements
(Milliards DH)
9,4
13,8
4,4
Chiffre d’affaires
(Milliards DH)
23,2
38,0
14,8
360 000
500 000
140 000
400
4 400
4 000
Indicateurs
Production viandes de volailles
(Tonnes)
Création d’emplois
Exportation de poussins,
d’œufs à couver et
de consommation (T)
14
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
la promotion de la consommation
des produits avicoles.
- l’encouragement à l’installation
d’abattoirs avicoles et des centres de
conditionnement d’œufs.
Cette réalisation avant terme de la
première convention, a permis le lancement d’un nouvel accord. Ainsi, en
avril 2011, un deuxième contrat programme pour la période 2011-2020
a été signé entre le Gouvernement
et la FISA pour le développement du
secteur avicole, avec pour objectifs :
- Définir de nouveaux objectifs socio-économiques
- Recadrer le secteur avec les objectifs du Plan Maroc Vert en orientant
les investissements vers la modernisation des unités d’élevages et l’installation
de structures de valorisation
des produits avicoles (abattoirs avicoles et centres de conditionnement
d’œufs de consommation)
- Développer des modèles d’agrégation autour des abattoirs avicoles
et des centres de conditionnement
d’œufs de consommation
- Développer l’élevage alternatif
- Promouvoir l’exportation des produits avicoles
Unités
Prévision
production
Offre
exportable
Aliments
composés
(10 3Tonnes)
3 500
500
Poussins chair
(10 6Unités)
430
10
Œufs de
consommation
(10 6Unités)
4 800
500
Pays-Bas
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
15
tion dégressive d’un % du coût du fret
facturé)
• Demander la levée de contraintes liées
au transport des produits avicoles par la
RAM
• Etudier la possibilité de faire appel à
d’autres transporteurs aériens
• Demander à l’ONSSA de préparer au
préalable les certificats sanitaires exigés
à l’importation
des
différents pro-
duits
avicoles par les
pays cibles à partir du Maroc
Entraves au développement
du secteur
16
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
La FISA, rassembler
pour mieux agir
La Fédération Interprofessionnelle
du Secteur Avicole est une organisation professionnelle au service du
secteur avicole, des opérateurs et du
consommateur. Elle regroupe cinq
associations représentant l’ensemble
des acteurs de la filière, chacune pour
une branche d’activité du secteur :
- Association des Fabricants d’Aliments Composés (AFAC)
- Association Nationale des Accouveurs Marocains (ANAM)
- Association Nationale des Producteurs de Viandes de Volailles (APV)
- Association Nationale des Producteurs d’Œufs de Consommation
(ANPO)
- Association Nationale des Abattoirs
Industriels Avicoles (ANAVI)
Dans le cadre de sa vision de développer la capacité du secteur avicole
marocain à produire et à commercialiser des produits de qualité, à des
prix compétitifs et accessibles aux
consommateurs, la FISA s’est fixée
pour missions de :
• Représenter les intérêts de la profession auprès de l’administration de
tutelle
• Améliorer l’environnement technique et économique de la production et de la
commercialisation des
produits avicoles.
• Asseoir des ponts de communication avec les instances administratives pour un
développement durable du secteur avicole.
• Informer, sensibiliser et encadrer
les opérateurs du secteur avicole ainsi que les consommateurs.
• Promouvoir la qualité et la consommation des produits avicoles.
Afin de maintenir le contact avec
ses adhérents, l’administration, les
consommateurs etc. la FISA publie :
• Lettre mensuelle de conjoncture
« Dawajine conjoncture »
• Bulletin trimestriel d’informations
« Dawajine Infos »
Secteur avicole au Maroc
• Site web de la FISA
« www.fisamaroc.org.ma »
• Site web de l’œuf marocain
« www.oeufmarocain.com »
• Site web de l’ANAVI
«www.volaille-saine.ma»
• Réseaux sociaux : facebook, twitter,
youtube
• Édition et diffusion de brochures et
dépliants
• Diffusion du prix du poulet de
chair et œuf de consommation par
sms.
De même, elle organise annuellement le Salon Avicole de Casablanca «Dawajine» et
participe aux Salons étrangers homologues (SPACE,
SIPSA, AGRENA, VIV, FIERAVICOLA,
EUROTIER, ANIMAL FARMING, EXPO
AVIGA, VIV Europe)
Encadrement des
éleveurs et formation
L’action est menée par les’ Associations des éleveurs des volailles chair
et les producteurs d’œufs pour leurs
membres. Elle s’effectue en organisant des réunions régionales avec les
éleveurs, en tenant des séminaires
sur des thèmes techniques, en leur
fournissant des informations techniques, etc.
Dernièrement mis en place, le ‘‘Centre
Interprofessionnel pour le Développement des Productions Animales’’
d’Aïn Jemaa, est destiné aux trois
interprofessions : Fiviar (viandes
rouges), Fimalait (lait) et Fisa (avicole)
qui s’occuperont conjointement de sa
gestion. L’objectif visé par la FISA au
niveau de ce centre est la formation
pratique de tous les intervenants du
secteur avicole càd éleveurs, ouvriers,
salariés et apprentis, étudiants des
Instituts et centres de formation relevant du MAPM en dernière année de
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
17
Source : FISA
BATIMENTS
Techniques d’élevage
et santé des volailles
La maîtrise des techniques d’élevage est la première des mesures de prévention des
troubles de la santé.
En aviculture plus que pour toute autre production animale, les interactions entre
élevage et santé sont
majeures.
Conception et conduite
des bâtiments avicoles
18
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Préparation du
bâtiment
Maîtrise de l’ambiance
dans le bâtiment
avicole
Température
Humidité
L’humidité
ambiante
résulte
essentiellement de la vapeur d’eau
expirée par les animaux: elle dépend
étroitement de la densité des animaux,
de la ventilation et de la température
ambiante. Les valeurs recommandées
varient de 60 à 75 % selon le type de
production.
Une humidité excessive favorise la survie
de certains agents pathogènes et la
fermentation de la litière. A contrario, une
hygrométrie inférieure à 60 % augmente
la concentration des poussières en
suspension.
Le taux d’humidité varie énormément
selon les types de production. Il est
généralement important en élevage de
palmipèdes. De nouveaux dispositifs
d’échangeurs d’air permettent de réaliser
des économies d’énergie et de réduire
significativement l’humidité dans les
bâtiments.
Gaz et poussière
L’ammoniac
est
un
gaz
irritant
produit
par la décomposition
microbienne de l’acide
urique dans les fientes
de volaille. Il peut être retrouvé à de fortes
concentrations (de 50 à 200 ppm) dans les
bâtiments avicoles, notamment l’hiver à la suite
d’une diminution de la ventilation dans le but
de conserver la chaleur... L’ammoniac peut à la
fois être considéré comme un agent étiologique
primaire ou comme un agent favorisant l’invasion
de l’appareil respiratoire par différents pathogènes
Mouvements d’air
Litière
19
Techniques d’élevage et santé des volailles
Contrôle de la lumière
Les
conditions
d’éclairage,
naturel ou artificiel du bâtiment,
conditionnent le comportement
des oiseaux.
En production
de volailles de chair
La lumière intervient surtout dans
le contrôle du comportement
alimentaire : la prise alimentaire
se fait en effet pendant les phases
d’éclairement. On peut ainsi
rallonger la durée d’éclairement
d’un bâtiment pour augmenter la
prise alimentaire et rattraper un
retard de croissance, ou obliger les
animaux à consommer en dehors
de la période de lumière naturelle
pour limiter les risques de coups de
chaleur.
Attention : chez le poulet de chair
le contrôle de l’éclairement fait
l’objet d’une directive européenne,
qui exige une intensité lumineuse
minimale de 20 lux, sur au moins
80 % de la surface du bâtiment, à
partir de 7jours d’âge et jusqu’à 3
jours avant l’abattage. Une période
d’obscurité de 6 h au minimum, dont
au moins 4 heures ininterrompues,
devra être respectée.
Il ne faut pas oublier qu’un excès
de luminosité dans le bâtiment
est un facteur de risque majeur
de nervosisme et de picage. La
luminosité naturelle excessive
20
Maîtrise de l’ambiance
en régions chaudes :
La prévention
des coups de chaleur
Le «coup de chaleur » est un
accident d’élevage dû à l’élévation
de la température. Il ne faut pas
confondre le vrai coup de chaleur,
exposition limitée dans le temps
à des températures élevées,
compensée par des périodes plus
fraîches permettant la récupération
des oiseaux, avec la période de
chaleur, exposition chronique à
des températures élevées, sans
période fraîche, ne permettant pas
la récupération des animaux.
C’est un frein au développement
de l’élevage avicole dans les pays
chauds et à la rentabilité des
élevages pendant l’été dans les pays
tempérés.
Principes de la thermorégulation
chez les volailles
A 1 jour, la température corporelle
du poussin est de 38-39 °C;
progressivement, elle va se stabiliser
vers 41 °C.
Dans un bâtiment, l’oiseau est
dans une ambiance fraîche, et des
échanges de chaleur ont lieu :
■ Des échanges par convection,
par les mouvements de l’air au
travers du plumage. La convection
augmente avec la vitesse de l’air
(influence de la ventilation) et peut
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Construction des
bâtiments ouverts en
climats tropicaux
La conception du bâtiment en
région chaude repose sur le
choix de matériaux isolants, en
particulier pour la toiture. Quelques
recommandations :
- Construire le bâtiment dans
la direction Est-Ouest et à un
emplacement où les mouvements
d’air sont permanents avec
l’axe le plus long du bâtiment
perpendiculaire
aux
vents
dominants ;
- La hauteur des bâtiments doit
être suffisamment élevée et un
lanterneau doit être installé de
façon à améliorer les échanges
d’air ;
- Quand une série de bâtiments est
construite, les disposer de sorte que
l’air n’aille pas directement d’un
bâtiment à l’autre ;
- Autour des bâtiments l’herbe doit
être coupée et entretenue (la terre
nue reflète la chaleur) ;
- L’emploi d’un matériau résistant
et réfléchissant la chaleur est
recommandé pour le toit du
bâtiment. Si ce matériau peut être
isolé, c’est encore mieux ;
- Le toit du bâtiment doit se
prolonger de 1 mètre de chaque
côté du bâtiment de façon à
empêcher la lumière du soleil d’y
entrer.
Maitrise de la
température dans les
bâtiments
Conduite de
l’alimentation
Abreuvement
Gestion de la litière
Autres techniques
Impact du statut
sanitaire des volailles
21
RECHERCHE
Aviculture
Des grains de blé pour mieux
nourrir les poules pondeuses
ne alimentation alternant
distributions de grains de
blé et complément protéique améliore l’assimilation des aliments chez les pondeuses
sans altérer le niveau de production
d’œufs. Ce système appelé alimentation séquentielle, ouvre des perspectives très
intéressantes pour la filière
avicole tant sur le plan économique
qu’environnemental.
La production d’œufs permet
de répondre à la demande de la
consommation en œufs frais pour
les consommateurs ou en produits
transformés pour les industries
agro-alimentaires (ovoproduits entrant dans la pâtisserie, les pâtes…)
ou la restauration hors domicile
(RHD). La majorité de cette production est assurée par des élevages en
cage. L’œuf est un produit bon marché et reste une des sources de protéine animale
les moins chères.
Depuis plusieurs années, on assiste
dans beaucoup de pays à la mise
en place de normes de production
plus respectueuses du bien-être animal et de l’environnement. Ces modifications
techniques du mode
d’élevage peuvent entraîner des
surcoûts. Cependant, la filière
22
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
L’acclimatation
embryonnaire à la chaleur
Pour améliorer la résistance des poulets de chair au stress thermique,
des chercheurs de l’Inra France ont
participé au développement d’une
technique dite d’acclimatation embryonnaire à la chaleur. Cette technique,
appliquée sur des œufs dans
les couvoirs (incubateurs), permet
par des augmentations cycliques de
température et d’humidité, d’améliorer la thermotolérance du poulet.
Il a été observé une diminution de
50 % de la mortalité chez des poulets mâles soumis pendant 5h à 35°C
à 34 jours, tout en maintenant l’éclosabilité et les performances de croissance des
animaux. Les périodes
de développement embryonnaire
pendant lesquelles s’appliquent ces
élévations de températures ainsi que
l’amplitude de ces élévations conditionnent la réussite de l’opération.
24
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Poules d’élevage :
Des gènes de résistance au
portage de salmonelles
25
RECHERCHE
Œuf de poule
La coquille, fabuleux
biomatériau protecteur
Des composés
antimicrobiens
dans la coquille
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
La minéralisation la plus
rapide du vivant
... même en chocolat... puisque les poules de la race de Marans pondent des œufs
roux cuivré ! Des œufs, il en existe de toutes les couleurs. Selon les préférences
et
les habitudes, les coquilles sont de toutes les teintes, du blanc au brun foncé.
Cet
aspect de la coquille dépend uniquement de l’origine génétique de la pondeuse et
est indépendant de la couleur du plumage ou du mode d’alimentation de la poule.
Deux types de pigments déterminent la couleur : la protoporphyrine (précurseur
de l’hémoglobine) est déposée en surface et est à l’origine de la couleur plus
ou moins brune. La biliverdine (dérivé de la bile) quant à elle, colorie
l’intérieur
des coquilles en bleu-vert. Cette coloration n’affecte ni celle du jaune qui
reflète
l’alimentation de la poule ni les caractéristiques nutritionnelles de l’œuf.
1. Mystère de la nature : chez les oiseaux (hormis de rares exceptions), seuls
subsistent l’ovaire et les voies génitales du côté
gauche des animaux !
2. Parmi les minéraux les plus répandu sur Terre, la calcite est un minéral composé
de carbonate naturel de calcium de formule
CaCO3. La variété de ces cristaux à six faces est très importante, on en a dénombré
plus de 12 000 formes différentes.
Les défenses
antimicrobiennes
de l’œuf :
Caractéristiques de la
bergerie d’engraissement
l’année);
- Avoir un poids d’au moins 20 kg.
Pour ce qui est du type génétique à engraisser,
en principe tous les types génétiques peuvent
être engraissés sans distinction. Cependant,
certains types génétiques sont connus pour
transformer efficacement l’aliment en viande,
c’est-à-dire ont un indice de consommation
faible, alors que d’autres le font moins efficacement et ont un indice de
consommation élevé. À ce propos, le choix des agneaux de races
améliorées (Ile-de-France, Mérinos Précoce, Lacaune…) ou des agneaux issus du
croisement
terminal à 2 ou 3 races, caractérisés par des performances de croissance élevées,
s’apprêtent
mieux à un engraissement rapide et efficace.
Les agneaux de races locales ont une vitesse de
croissance faible et nécessitent plus de temps
pour atteindre le poids souhaité. Le tableau 1
montre que les agneaux de races locales (Timahdite, Sardi et Béni Guil) ont des
performances
de croissance et de carcasse plus faibles que
celles des agneaux issus du croisement industriel (béliers de races Ile-de- France,
Mérinos
Précoce et Suffolk). Le type génétique peut
être également choisi pour répondre à une certaine clientèle. Ainsi, les agneaux de
la région
de Boumia, caractérisés par une petite taille et
un faible état d’engraissement, commencent
depuis quelques années à avoir une certaine
côte auprès des consommateurs des grands
centres urbains.
La constance au sein d’un même marché est
également importante pour le consommateur. Il est important que les engraisseurs
connaissent les types génétiques qui sont préférés par les acheteurs et les
consommateurs
en raison de leur poids, leur état d’engraissement ou leur qualité organoleptique.
La gestion efficace du régime alimentaire permet
de produire des agneaux présentant un état
d’engraissement conforme aux exigences spécifiques du marché auquel ils sont
destinés.
Conduite sanitaire
dans une bergerie obscure et sans issues est révolue, car de telles conditions
engendrent des
maladies respiratoires qui aboutissent à des
performances faibles.
Les agneaux issus du troupeau doivent être vaccinés contre l’entérotoxémie et
traités contre
les parasites internes avant le démarrage de
l’engraissement, surtout s’ils ont séjourné auparavant sur parcours. En effet, le
déparasitage
interne comme son nom l’indique vise à éliminer ou à réduire les parasites du tube
digestif
et ainsi permettre à l’agneau de profiter entièrement et efficacement de
l’alimentation qu’il
ingère. Par ailleurs, les agneaux achetés de l’extérieur doivent d’abord être
placés en quarantaine pour 1 à 2 jours afin de s’assurer qu’ils ne
sont pas porteurs d’une maladie quelconque.
Une fois la quarantaine passée avec succès, les
agneaux sont vaccinés contre l’entérotoxémie
et traités contre les parasites internes. Dans un
atelier d’engraissement, dès l’observation d’un
agneau malade (diarrhée, toux…), il faudra
l’isoler le plus tôt possible du reste du troupeau
et le traiter.
Il est clair que la bergerie d’engraissement doit
être nettoyée régulièrement pour éviter l’accumulation du fumier et des insectes. À
la fin de
chaque période d’engraissement, la bergerie
doit être nettoyée et désinfectée, et les murs
badigeonnés à la chaux. Un vide sanitaire de
quelques semaines doit être également respecté.
Ration de transition
Les agneaux habitués à l’herbe et finis en bergerie ainsi que les agneaux achetés
de l’extérieur ont besoin de recevoir une ration de
transition avant de passer au régime d’engraissement et ce, pour préserver la santé
du rumen.
La phase de transition permet à la flore microbienne de s’adapter au nouveau régime
d’engraissement. Quand les animaux font la
transition entre deux régimes alimentaires, il
faut prévoir de 3 à 7 jours pour remplacer progressivement l’ancien régime par le
nouveau.
Ainsi, pendant les deux premiers jours, il faudra
distribuer 25% du nouveau régime et 75% de
l’ancien; pendant les deux jours suivants, 5050; pendant les deux autres jours, 75%
du nouveau régime et 25% du régime ancien; puis par
la suite 100% du nouveau régime.
29
Transfert de Technologie en Agriculture
Conduite alimentaire
Aliment commercial
ou mélange fermier
Avec la flambée des prix des aliments, de nombreux éleveurs ovins s´interrogent sur
la rentabilité de l´engraissement des agneaux comparée à celle de la production d
´agneaux légers
à l’herbe. Par ailleurs, bon nombre d’éleveurs
préfèrent préparer leur aliment concentré en
ferme (mélange fermier), alors que d’autres
optent pour l’achat de l’aliment commercial.
L’utilisation des mélanges fermiers conduit aux
conclusions suivantes:
- Les performances de croissance sont légèrement réduites car le rationnement n’est
pas
toujours parfait;
- La complémentation minérale et vitaminique
est souvent oubliée;
- Les risques de lithiases urinaires chez les
agneaux sont fréquents dus à l’excès de phosphore issu des céréales;
- La qualité de gras sur les agneaux est mauvaise due à une forte proportion de
céréales
dans la ration;
- L’appétence de l’aliment est diminuée en
raison de la présence de certains composants
sous forme de grains entiers;
- L’organisation du travail est compliquée :
achat des matières premières, stockage, mélange, distribution…;
- Le coût de la ration est souvent élevé.
Conclusion
L’engraissement des agneaux est une opération qui accroît considérablement le
potentiel
de profit d’un élevage. Les opérateurs doivent
prendre toutes les mesures nécessaires pour
tirer le maximum de profit de leur production.
À cet effet, la règle d’or à respecter est de bien
loger et alimenter ses agneaux: aménager des
bâtiments, réaliser une prévention sanitaire,
donner une ration alimentaire simple et équilibrée, tels sont les principaux points
auxquels
il faudra faire attention lors de l’engraissement
des agneaux.
Source : Bulletin de
Transfert de Technologie en Agriculture N° 171
31
32
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
33
BBG : la solution pour le
Le croisement avec la race BBB est populaire, mais n’est pas toujours bien pensé.
Henk Hogeveen (Chercheur à L’institut de recherche WUR) déclare qu’ « Il y a de la
place pour l’utilisation de BBB mais les éleveurs ne doivent pas se laisser guider
par
les prix du marché. » - VEETEELT N° 13 – Août 2015-2
ui demande à un
représentant de CIA
ou à un importateur
de
sperme
quel
taureau
il
vend
le plus actuellement s’entend
invariablement répondre : « les
taureaux BBG
».
Les éleveurs
hollandais inséminent depuis ce
printemps massivement avec la
race BBB puisque la demande a
augmenté ces derniers mois.
En juillet de cette année, 18%
du total des inséminations en
Hollande a été réalisé avec du
sperme de taureaux BBB selon les
chiffres de CRV. L’année dernière
ce pourcentage était de 11,7 à
la même période et en 2013 à
9,5. Les premiers chiffres d’août
2015 peuvent laisser penser à une
augmentation continue menant à
20%.
« La forte augmentation est liée
à trois raisons évidentes », selon
Sijne van der Beek, manager
34
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
35
Publi-reportage
36
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
primipares. Le pourcentage de
fertilité est également plus élevé
chez les jeunes animaux et ça c’est
précieux pour les semences sexées
plus chères. »
Est-ce que le pourcentage
actuel de 20% en BBB n’est pas
trop élevé ? Verrons-nous une
pénurie de bétail dans les deux
ans à venir ? Henk Hogeveen
a calculé de façon optimale les
besoins en jeune bétail ; pour une
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
37
TECHNIQUE
L’insémination artificielle
des bovins au Maroc :
L’IA au Maroc :
38
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
de l’IA, qualité de
la semence, etc. En
outre, l’IA ne peut
pas être évaluée
uniquement
à
l’aune du nombre
de réalisations. Il
est ainsi primordial
que les aspects de
réussite des actes
d’IA
(c’est-à-dire
qui
entraînent
une
fécondation)
soient intégrés dans
l’examen de cette
technique et dans
la
détermination
des performances
de ceux qui y
interviennent. Or,
pour l’instant, de
très rares données
de terrain sont
disponibles
pour
une
évaluation
objective de l’IA à
l’échelle nationale,
et le plus souvent
seul le nombre d’actes est avancé comme
critère de suivi de la diffusion de cette
technique. Enfin, le progrès dû à l’usage
de semences d’un haut niveau doit être
précisé, d’autant que les produits issus de
ces inséminations sont souvent placés dans
des conditions du milieu ne leur permettant
d’atteindre des performances à la hauteur
de leur potentiel.
Conclusion
39
La qualité
de l’eau en élevage
Dr Younous Roudani, Dr Ali Hadjarab
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
La maîtrise de la qualité de
l’eau passe obligatoirement par
une bonne connaissance des
caractéristiques physicochimiques
et bactériologiques de l’eau de
votre élevage. En effet, celles-ci
sont spécifiques à chaque élevage,
même si l’eau provient du même
réseau, d’où l’importance d’établir
un diagnostic personnalisé de
l’élevage et du bâtiment. Contrôler
régulièrement les critères de l’eau
distribuée aux animaux permet de
s’assurer que :
• Les caractéristiques physicochimiques sont adaptées,
• Les paramètres bactériologiques
sont en accord avec les
recommandations,
• Le circuit d’abreuvement est bien
protégé de toute contamination,
• Les traitements de l’eau mis en
place sont efficaces.
Analyser la qualité de
l’eau
•
A l’arrivée (Tableau 1)
L’eau arrivant à l’élevage circule
dans un circuit propre à chaque
exploitation et il est important de
connaître la qualité de l’eau bue
par les animaux. Le type d’analyse
à effectuer est fonction de la
source, des objectifs et du lieu de
prélèvement.
Comment interpréter
les caractéristiques
physico-chimiques ?
Qualité de l’eau :
Bien qu’il n’existe pas de
réglementation sur la qualité
de l’eau en élevages, des
recommandations peuvent être
Type d’analyse
Physico-chimique
Lieu de prélèvement
Fréquences
Précaution du
prélèvement
Type d’analyse
Bactériologique
Analyse bactériologique
Objectif
Lieu de
prélèvement
En bout de ligne
Au dernier point de distribution, en l’absence du
cheptel (vide sanitaire pour les élevages concernés)
après nettoyage des circuits d’eau.
Analyse d’eau
Cas général
Analyse physico-chimique
Critères d’acceptabilité
Aspect visuel
Limpide
PH à 20°C
6.5 – 7.2
Dureté en TH
12 - 15
10 – 15
200 - 800
Nitrates
˂50
Nitrites
˂0.1
Ammonium
˂0.5
˂0.20
˂0.05
• Valeurs préconisées
en élevage (Tableau 3)
Chlorures (en mg/l)
Sulfates (en mg/l)
Matières organiques (O2 en mg/l)
˂250
˂5
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
41
3
La qualité de l’eau en élevage
• Valeurs spécifiques à certains
élevages (Tableau 4)
Analyse d’eau
Bovins
volaille
Lapins
Ovins
Equins
˂50
˂100
Aspect visuel
Ph à 20°C
6.5 – 9.0
Dureté en TH
10 – 25
5.5 – 7.5
5.5 – 6.5 10 – 15
10 - 15
˂200
Nitrites
˂10
Ammonium
Fer total (en mg/l)
Manganèse (en mg/l)
Chlorures (en mg/l)
˂3000
Sulfates
˂1000
Cas général
Analyse microbiologique
Nos critères d’acceptabilité
˂100 / ml
˂10 / ml
absence
Escherichia Coli
absence
Entérocoques fécaux
absence
absence
absence
Pseudomonas
absence
Analyse physico-chimique
volaille
Lapins
Escherichia Coli
Entérocoques fécaux
˂5/100 ml
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Analyse d’eau
42
˂5/100 ml
Ovins
Equins
6
Salon
La solidarité autour de la
planète élevage
Le SPACE 2015 s’est déroulé au Parc des expositions de
RENNES du 15 au 18 septembre. 106 226 visiteurs dont 15 042
internationaux de 125 pays (118 en 2014) étaient au rendez-vous
pour cette 29ème édition. Cette fréquentation, en légère baisse
(-7.4 %) due aux visiteurs français, a été largement compensée
par la progression très significative du visitorat international
(+13% par rapport à 2014). La venue de délégations importantes
du Maroc, d’Algérie, de Chine, d’Egypte, d’Iran, d’Inde et de
différentes provenances au niveau mondial ont ancré le SPACE
dans sa dimension de « Planète Elevage ».
sont à la recherche
d’outils performants
et
novateurs
pour améliorer la
performance de leurs
exploitations, le bienêtre des animaux,
et améliorer leurs
conditions de travail.
Pendant ces quatre
jours, les nombreux
échanges sur cette plate-forme
ont permis à ses intervenants
d’apporter de l’information
sur l’alimentation de précision,
l’environnement numérique en
élevage laitier, la valorisation
des données en élevage avicole,
et la sélection génétique
d’avenir.
Les présentations animales
étaient également placées sous
le signe de l’innovation avec la
vente aux enchères multi-races
unique en France. Elle présentait des animaux Prim’Holstein,
Normande, Pie Rouge, Brune et
pour la première fois Montbéliarde mais aussi Limousine. Elle
a rencontré un grand succès
avec la vente de plusieurs animaux à l’export, notamment au
Portugal. Le Festival génétique
limousin a mis cette race à l’honneur cette année et a été renforcé par la
participation d’éleveurs
du berceau, malheureusement
réduite pour raisons sanitaires.
En cette période de turbulences
pour les productions animales,
la richesse, la diversité et le
nombre d’échanges entre professionnels des productions
animales que le SPACE 2015
a permis, réaffirment son rôle
d’événement fédérateur pour le
monde de l’élevage, et sa place
capitale pour tracer des perspectives d’avenir.
Les organisateurs donnent
rendez-vous à tous ses acteurs
français et internationaux pour
la 30ème édition qui se déroulera
du 13 au 16 septembre 2016, à
Rennes.
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
43
INFORMATIQUE
Outils
informatiques
accessibles
à tous, dont le premier rôle est
de fournir aux vétérinaires et aux
éleveurs un registre sanitaire d’élevage
numérisé parfaitement conforme à
la réglementation. Fonctionnant sur
le principe de la mise en commun
des données au sein d’un serveur,
ils permettent la valorisation des
informations dans le cadre de la
pratique quotidienne (plannings,
animaux à examiner, traitements en
cours) et la surveillance des maladies
en temps réel. Il peut aussi servir de
support à la mise en place de suivis plus
élaborés grâce auxquels le vétérinaire
peut proposer à ses clients un service
d’expertise pour répondre à des
problématiques sanitaires identifiées.
Comptabilité et paie
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
simple à utiliser et qui évolue avec leurs besoins, leur proposant une gamme
complète de modules avec souvent des liens directs entre modules ou logiciels
différents mais complémentaires.
Ainsi, des logiciels sont conçus pour les besoins spécifiques liés à la main
d’œuvre
agricole afin de rendre la paie accessible à tous et permettant l’établissement de
bulletins de salaire incluant le personnel permanent, les ouvriers occasionnels,
les
heures supplémentaires, etc.
Quand à la comptabilité elle est effectuée par des solutions de gestion comptable
et financière des exploitations agricoles qui sont de véritables outils d’aide à la
décision avec des données en temps réel assurant une bonne visibilité pour de
futurs investissements, maitriser les charges, etc.
Gestion commerciale
45
NUTRITION
Cultures fourragères
Vesce : (Bouzghiba,
Nefla, Jelbana, …)
La vesce (genre Vicia) est une légumineuse fourragère annuelle,
dont il existe, au Maroc, plus de
60 espèces et variétés dans les
pâturages et aussi comme adventices dans les cultures céréalières. La plus cultivée
est surtout
la vesce commune (Vicia sativa),
mais dans les régions d’altitude
on emploie aussi la vesce velue
(Vicia villosa). Ses besoins en eau
sont très modérés (à partir de 300
mm), ne supporte pas les sols
gorgés d’eau et accomplit son cycle en 6-7 mois (jusqu’à la maturité). Les graines
sont sphériques
de 4-6 mm de diamètre, pesant
46
Avoine : (Khartal)
L’avoine cultivée (Avena) est une
graminée annuelle cultivée soit
seule (comme fourrage ou pour
la production de grain) soit en
association avec la vesce ou le
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Pourquoi associer
vesce et avoine ?
Les mélanges fourragers (céréale
+ légumineuse) sont utilisés
depuis longtemps en raison de
leur bonne valeur alimentaire,
de la facilité de leur culture, leur
adaptabilité à toutes conditions
de production et sont bien appréciés par les animaux. Sur le
plan agronomique, le mélange
d’espèces fourragères exploite
mieux les conditions du milieu,
assurant une meilleure productivité et un aliment plus complet
que les mêmes espèces cultivées
isolément. Ainsi, le système racinaire fasciculé des céréales et
celui pivotant des légumineuses
exploitent plus les différents horizons du sol (humidité, éléments
minéraux).
Parmi ces associations, la plus fréquente au Maroc (80%) est le mélange de vesce et
d’avoine, la vesce assurant la qualité biologique
du fourrage grâce à l’apport
protéinique et l’avoine servant
de support auquel s’accroche la
légumineuse grâce à ses vrilles et
assurant l’apport calorique.
En plus de son rôle dans l’assolement, la culture peut assurer à
l’agriculteur un bon rendement,
équivalent au maïs, avec une
meilleure qualité nutritive. En
zone bour favorable ou en irrigué, le rendement par hectare du
mélange peut atteindre 8-10 t de
matière sèche équivalant à environ 35 t en frais, sachant que les
résultats sont meilleurs sur sols
riches, fertiles et dans les zones à
plus forte pluviométrie.
Au Maroc, l’association vesce
avoine est semée en automne
(pour bénéficier au maximum des
précipitations), essentiellement
en bour et accessoirement en irrigué quand les disponibilités en
eau d’irrigation ne permettent
pas de cultiver des plantes plus
exigeantes.
Par ailleurs, la culture du mélange
vesce-avoine est aussi ‘‘aisée’’
que celle des céréales et se pratique dans toutes les régions du
royaume
Valeur alimentaire
Elle est variable, puisque le fourrage est un mélange de deux
espèces qui ne sont jamais récoltées aux mêmes stades et dans
les mêmes proportions d’une
parcelle à une autre. De même,
selon l’utilisation envisagée du
mélange (vert, foin, ensilage)
l’époque de récolte est différente
d’où une valeur alimentaire distincte dans les 3 cas. Selon l’Inra,
en moyenne on admet que :
- le fourrage vert récolté alors que
la vesce est en floraison apporte
0,17 U.F. au kilogramme et 17 g
d’équivalents protéiques,
- 1 kg d’ensilage apporte seulement 0 ,12 U.F. et 8 g d’équivalents protéiques
- le foin est de valeur différente
selon le fanage et varie, pour 1 kg
MS, entre 0,4 et 0,57 U.F. et 60-90
g d’équivalents protéiques.
D’autres données indiquent que
la valeur alimentaire varie de 0,66
à 0,75 UFL/kg de MS, sachant
qu’elle s’améliore avec l’augmentation de la proportion de vesce
dans le mélange.
Semences : disponibilité et prix
Au Maroc, les prix des semences
certifiées fourragères sont libres
et sont déterminés en début
de campagne en fonction des
disponibilités et de la demande
du marché. Cependant, malgré
la hausse de l’offre et la relative
Itinéraire technique
Place dans l’assolement
Peu exigeante envers le précédent cultural, l’association
vesce avoine peut remplacer
avantageusement la jachère et
constituer un bon précédent si
les conditions régionales (pré-
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
47
ports d’engrais aux exigences de
la culture. Les doses nécessaires
dépendent essentiellement du
précédent cultural, d’un éventuel
apport de matière organique, des
précipitations, du rendement espéré, de la part de chacune des
espèces dans le mélange, etc.
L’objectif est de trouver le meilleur compromis entre la production de fourrage et
sa qualité biologique.
En fond on apportera la totalité
des engrais phosphatés et potassiques à mélanger au sol au
cours de la dernière phase de sa
préparation. Une partie de l’azote
peut être incorporée en même
temps, le reste pouvant être apporté en couverture, sachant
que la vesce, à l’instar de toutes
les légumineuses, est une plante
fixatrice d’azote atmosphérique
(symbiose).
Concernant les doses à apporter
et à titre indicatif (pour un sol
de bonne fertilité, un mélange
standard et des précipitations
‘‘moyennes’’) les données bibliographiques conseillent entre 50
et 60 Unités de P205 et autour de
50 Unités de K20 par hectare.
Par contre, les besoins en engrais
azotés sont inférieurs en raison
de l’activité assimilatrice d’azote
atmosphérique de la vesce et de
toutes les légumineuses. Ces besoins sont estimés à moins de 25
U dont une partie sera apportée
avec les autres engrais de fond,
essentiellement sous forme de
sulfate d’ammoniaque 21%.
Semis
Sur le marché on ne trouve pas
de mélange ‘‘prêt à l’emploi’’ et
l’agriculteur doit procéder lui48
même à la composition de sa
propre combinaison (adaptée à
ses conditions particulières). La
détermination de la densité de
semis et la composition du mélange est essentielle pour l’obtention d’une bonne
production de
fourrage équilibré, sachant que
les légumineuses sont la base de
composition de chaque mélange.
L’agriculteur devra aussi avoir en
vue de favoriser les espèces relativement faibles et un peu plus
tardives (légumineuses) et limiter la prédominance des espèces
‘‘agressives’’ ou étouffantes (avoine) afin d’obtenir un mélange approprié.
La densité dépend essentiellement des conditions de la zone
de production, de la préparation
du sol, de la force de concurrence
des composants du mélange, ...
Elle devra être réduite dans les
zones à faible pluviométrie et
dans les sols bien préparés et au
contraire augmentée dans les
zones pluvieuses et dans un sol
moins bien préparé.
Ainsi, selon certains chercheurs,
la dose de semis serait entre 90 et
180 kg/ha (correspondant à 350400 plantes/m2) dont la vesce
représenterait 50 à 66% (125-200
graines/m2) et l’avoine 33 à 50%
(80-150 grains/m2), mais des essais ont montré que la meilleure
composition est 2/3 de vesce
et 1/3 d’avoine. A signaler que
l’expérience du producteur lui
permettra d’adapter les doses de
semis au résultat désiré et à ses
propres conditions locales.
Sur le plan technique, les semences des deux espèces doivent
être bien mélangées et il est préférable d’effectuer l’opération au
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
Travaux d’entretien
Dans la pratique les agriculteurs
négligent le plus souvent les travaux d’entretien estimant que
pour un fourrage ce n’est pas
nécessaire. Les opérations d’entretien se résument à l’irrigation
d’appoint quand c’est possible et
nécessaire, la fertilisation de couverture, la lutte contre les adventices et les
maladies. L’irrigation
d’appoint même à faible dose,
peut avoir un effet considérable
et des études ont montré que
souvent, un ou deux arrosages
suffisent à doubler les rendements. De même, une pré-irrigation peut s’avérer utile
surtout
si les précipitations automnales
tardent à venir. A rappeler,
d’autre part, que les semis n’étant
pas effectués en lignes espacées,
les travaux de sarclage et binage
des interlignes n’est pas possible.
Apport azoté
En couverture, les quantités
d’azote à apporter au mélange
sont dans la continuité du raisonnement de la fertilisation de fond
et ces apports devront compléter
ce qui a été apporté au démarrage de la culture. L’azote devrait
être apporté sous forme d’ammonitrate 33% (préférable à l’urée
46%) et pourrait être augmenté
en cas de fortes précipitations en
cours de cycle.
A noter qu’une dose élevée
d’azote peut avoir une nette incidence sur la proportion d’avoine dans le mélange
ainsi que sur
le rapport feuilles/tiges et par
conséquent sur la production
qualitative et quantitative de
l’association. Cette incidence est
liée au renforcement du tallage
qui est aussi augmenté par un
semis assez clair, peu profond et
précoce.
Protection de la culture
La vesce-avoine est une culture
nettoyante et étouffante empêchant le développement de la
plupart des adventices. Cependant, la présence de mauvaises
herbes peut avoir un effet négatif sur l’opération récolte et sur la
qualité du produit obtenu. Parmi
les espèces les plus dangereuses
il faut signaler l’orobanche contre
laquelle il faut adopter une démarche essentiellement préventive. Le désherbage
chimique
étant quasi impossible, la vesce
et l’avoine appartenant à deux
groupes différents (mono et dicotylédones), il faudrait recourir
à d’autres méthodes agronomiques préventives. Les plus
importantes sont l’assolement,
le labour avant semis, la date
et densité de semis, l’utilisation
de semences sélectionnées indemnes de graines d’adventices,
le désherbage manuel dans certains cas, la récolte précoce en cas
d’attaque sévère, …
Les ennemis et parasites du mélange vesce-avoine sont peu
nombreux et sont connus sur
d’autres cultures (luzerne, …),
leurs dégâts sont limités et ne
nécessitent pas de lutte particulière. Sur le plan cryptogamique,
le mélange est moins sujet aux
maladies que la vesce et l’avoine cultivées séparément et les
mesures préventives et curatives
sont bien connues.
Récolte et stockage
Il s’agit ici de réduire au maximum
les pertes en valeur nutritive, sachant que la récolte et le stockage de tout
produit entraîne des
pertes plus ou moins importantes
et qu’une plante fauchée continue à vivre tant que sa teneur en
eau demeure supérieure à 35%.
De même, l’association vesce
avoine est composée de deux
espèces différentes et le meilleur
moment pour la coupe est forcément un compromis entre les
stades de développement des
200809
200708
200607
2005
-06
2004
-05
2003
-04
2002
-03
Avoine
665
590
500
505
470
599
540
Vesce
700
640
530
535
535
540
540
Source : Mapm
sont
disponible
Différents
disposi-
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
49
الخرطال
العلف ،يجب إدخاله إىل المخزن سواء بشكل سائب أو عىل
شكل حزم )باالت( ،مع العلم أن عملية جفاف »الباالت«
تبقى مستمرة و هي يف الحقل بل و حتى أثناء تداولها.
أما بالنسبة للسيالج ،فإن العملية يجب أن تتم بأسرع ما
يمكن .فبعد سحق الخليط لتسهيل مراكمته و الحد من
الفراغات الهوائية ،يجب ملء و غلق المخازن )الخنادق(
بسرعة.
المكننة
حماية الزراعة
الحصاد و التخزين
50
لبذور الخرطال و بوزغيبة ،مما يؤدي إىل بقاءها يف
التربة لتنبت يف المواسم الموالية كأعشاب ضارة.
التسميد
51
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
أشغال الصيانة
بوزغيبة
القيمة الغذائية
املسار التقني
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
52
العلفية
اعات
ر
الز
إحياء زراعة خليط بوزغيبة و الخرطال
)عبد المومن كنوني(
بالنسبة لكل من قطاعي الفالحة و تربية المواشي ،تعتبر األعالف منتوجات نباتية تستعمل يف تربية المجترات؛ و قد تتكون من
أجناس عشبية تزرع منفردة أو مجتمعة ،وهي مزيج من نجيليات و قطاني يمكن توزيعها عىل الحيوانات مباشرة يف حالتها الطرية
أو
بعد تخزينها )علف جاف،سيالج( .و تتيح إمكانية تلبية حاجات الماشية يف كل الفصول.إال أن اإلقبال الذي عرفته هذه الزراعة
بدأ يتراجع
بشكل كبير بسبب مشاكل تتعلق بتوفر البذور أساسا.
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
تطور إستهالك اللحوم بالمغرب )إحصائية منظمة األمم المتحدة للغذية و الزراعة سنة )1102
0691
0791
0891
0991
0002
0102
8.31
1.31
4.21
3.81
3.91
0.52
04
53
03
72
52
81
خاتمة
الدراسة.
دقيق.
54
تربية مواشي
تطور تعداد رؤوس األغنام بالمغرب بين 1691و 9002حسب
إحصائية منظمة األمم المتحدة للغذية و الزراعة سنة 1102
أصال .
النعاج المرضعة.
بالظروف المناخية.
األغنام بالمغرب.
اإلقتصادية.
و لعل هذه الميوالت تعبير عن إسترجاع لعادات
55
Agriculture du Maghreb
N° 89 Novembre 2015
حظيرة تسمين ألغنام من ساللة تيمحضيت
56
تربية مواشي
يشتهر المغرب عالميا ،في ما يخص األغنام ،بتعدد موارده الجينية ،و ذلك بفضل
قدم تقاليده الرعوية
تنوع أنظمته البيئية )جبال ،سفوح ،سهول ،واحات )...،و د
المتوارثة عبر القرون .و مع قدوم اإلحتالل الفرنسي ،إزداد الطلب على األغنام و
على مختلف منتوجاتها )لحوم ،صوف ،جلود( بشكل كبير .و الواقع أنه عند بداية
القرن ،02كان الحجم الكبير لقطيع األغنام يلعب أدوارا سوسيو -إقتصادية أساسية
بالبالد .ففي جغرافية صعبة التضاريس ،حيث يوجد %62من المساحة األجمالية
على إرتفاعات تتجاوز 0001م ،فإن للغنام ميزة سهولة الحركة في المناطق الصعبة
و المنحدرات ،مقارنة باألبقار ،مما يجعلها )األغنام( شريكة أساسيبة في عملية
مراقبة و تثمين المساحات الشاسعة للمراعي.
و تظهر اإلحصائيات أن لحم األغنام ظل يشكل
النوع الرئيسي بين اللحوم التي يتم إستهالكها
حتى نهاية الخمسينيات ،أي قبل التطورات
التي عرفتها التربية الصناعية للدواجن و
التربية المكثفة للبقار .غير أنه ،و نتيجة
التقدم اإلجتماعي و إنعكاساته على العادات
اإلستهالكية ،و اإلختيارات السياسية المتعلقة
بتربية الماشية المتبعة ،فقد تغيرت كثيرا
الوظائف التقليدية لقطيع األغنام بالبالد.
و سنتعرض في هذا المقال لمختلف العوامل
التي أثرت على قطاع تربية األغنام بالمغرب
و إلنعكاساتها على أنماط اإلنتاج الخاصة به.
كما سنحاول وضع سيناريوهات لمستقبل هذا
القطاع.
التطورات االجتماعية الحديثة و آثارها على
تموين السوق باللحوم
عرف المغرب تحوالت ديمغرافية بارزة،
بحيث تضاعف عدد السكان 3مرات )من 21
إلى 23مليون نسمة( بين 0691و .0102
و قد واكب هذا النمو مستوى عاليا من التمدن،
بحيث يعيش حاليا %85من السكان في مدن
تتجاوز ساكنتها 03ألف نسمة ،مقابل %92
فقط سنة .0691وبناء عليه عملت السلطات
المغربية منذ نهاية فترة اإلحتالل على وضع
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