III- DÉROULEMENT DES TRAVAUX

Cette période commence le jour du démarrage des travaux fixé par ordre de service du maître
d’ouvrage. Les tâches à réaliser pendant cette période comprennent d’une part la continuation de
certaines tâches commencées pendant la période de préparation du chantier, et d’autre part de
nouvelles tâches.
III-1/ Installations de chantier
La première opération effectuée par l’entreprise, lorsqu’elle reçoit l’ordre de service de commencer
les travaux, est la mise en place des installations de chantier. Celles-ci sont exécutées conformément
au plan d’installations de chantier.
Elles nécessitent un effectif réduit, mais elles doivent être menées avec un souci rigoureux de
respect des délais.
III-2/ Exécution des travaux
C’est la tâche primordiale. Elle est assurée par des équipes et du matériel soigneusement définis à
l’avance. L’étude faite lors de la préparation du chantier a permis de décomposer le chantier en zones
attribuées chacune à un responsable : ingénieur ou conducteur de travaux. Ce responsable, toujours
en collaboration avec le directeur des travaux, met au point les phases de réalisation de l’ouvrage qui
lui incombe avec, pour chacune, les précisions suivantes : durée, constitution des équipes d’exécution
et nomenclature du matériel à utiliser.
Chaque phase ainsi programmée est exécutée sous les ordres de ce responsable assisté de chefs de
chantier et de chefs d’équipe.
Parmi les missions d’un conducteur des travaux dans cette phase on peut citer :
A- Coordination des travaux : qui consiste à coordonner l’activité des différents corps d’état
entrant dans la réalisation du projet selon le planning général d’exécution des travaux établi lors de
la phase préparation.
Il est fréquent qu’une partie des travaux, surtout ceux relevant d’une spécialité, soit sous-traitée.
La surveillance et la coordination des travaux des sous-traitants, la vérification de leurs
situations de travaux et leur paiement sont effectués par le chantier. Souvent, la direction du
chantier organise des réunions de chantier hebdomadaires réservées aux sous-traitants pour
régler avec eux les questions de respect du planning, de coordination et de qualité de leurs
travaux.
B- Participation aux réunions du chantier : Chaque semaine se tient une réunion de chantier à
laquelle participent les différents intervenants du projet ainsi que les principaux responsables du
chantier. Elle a pour objectifs le respect des contrats, la vérification de l’avancement et de la
qualité des travaux et leur conformité avec les règles de l’art ainsi que le règlement des problèmes
techniques et administratifs qui peuvent entraver le déroulement régulier des travaux. En général
ces réunions comprennent les points suivants :
— avancement des travaux ;
— retard ou modification des plans ;
— difficultés rencontrées dans la construction de l’ouvrage ;
— autres problèmes : intempéries, grèves, pannes, etc. ;
— travaux modificatifs.
Les décisions prises lors de cette réunion ont un caractère contractuel ; elles sont consignées
dans un compte rendu (PV de réunion de chantier) diffusé à tous les intervenants du projet.
C- Suivi de l’avancement des travaux :
 A partir des travaux effectués durant le mois considéré, le conducteur de travaux situe
l’avancement de chaque tâche en exprimant soit les quantités d’ouvrages réalisés, soit en
appréciant en pourcentage la part que représente le travail accompli durant le mois ou le travail
accompli depuis le début du chantier (valeur cumulée).

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  Un bilan mensuel des travaux peut être établi à partir des comptes rendus journaliers et les
recettes du chantier en effectuant le produit des quantités d’ouvrages réalisés par les coûts de
réalisation.
 Les dépenses du chantier résultent de la somme des déboursés suivantes :
- pour main-d’œuvre = temps total passé par les ouvriers x coût horaire moyen;
- pour matériaux = quantités utilisées x coût revient;
- pour matériels = coûts de location;
- les autres frais de chantier;
D- Suivi du déroulement du chantier : Cette opération consiste à effectuer les opérations
suivantes :
- prévoir les approvisionnements de matériaux et matériels en fonction du planning d’exécution;
- enregistrer les prestations de la main-d’œuvre;
- enregistrer les consommations de matériaux;
- enregistrer les temps d’utilisation des matériels et engins de chantier;
- enregistrer les évènements fortuits, accidents du travail, panne de matériels, intempéries, etc.
L’enregistrement s’effectue dans un document appelé journal du chantier qui relate la vie du
chantier (personnel, équipements et matières premières).
D-1/ Suivi et gestion de la main-d’œuvre
 L’un des principaux objectifs que le conducteur de travaux doit contrôler dans le déroulement
du chantier est la bonne gestion du personnel. Pour cela il consigne dans ses rapports de
chantier les dépenses de main-d’œuvre en heures et déboursés et il effectue l’analyse des
résultats de main-d’œuvre.
 Analyser les bulletins de pointage des heures :
Les pointages en heures de la main-d’œuvre doivent être faits pour préparer la paye des ouvriers
et pour établir statistiquement des rendements. On trouve :
- Pointages journaliers : en fin de journée, le personnel propre à l’entreprise et le personnel
intérimaire (remplaçants) présente sa carte hebdomadaire de pointage au chef de chantier. A
partir de l’analyse des enregistrements de temps passé par la main-d’œuvre pour effectuer une
certaine quantité de travail, on peut calculer des temps unitaires d’exécution.
- Pointages mensuels : les enregistrements des dépenses en heures et l’avancement des travaux
sont transmis au conducteur de travaux, une ou deux fois par mois, puis au service comptable.
D-2/ Suivi et gestion de la consommation des matériaux
 La gestion comptable des stocks de matériaux, de produits ou de fournitures a pour objet de
mesurer tous les flux d’entrée et de sortie. Cette comptabilisation permet de connaître l’état
des stocks, de contrôler les mouvements et d’aider à la gestion économique.
 La mesure des stocks peut être physique (inventaire permanent en quantités) ou monétaire
(inventaire permanent en valeur).
 La gestion de stock nécessite un inventaire comptable permanent. Les entrées et les sorties sont
portées sur des fiches de stock, qui peuvent donner une idée sur à tout moment l’état existant.
D-3/ Suivi et gestion des matériels
 A cause de leur régime de travail et de leurs besoins quotidiens des carburants et lubrifiants,
les équipements matériels nécessitent des opérations d’entretien qui peuvent être journalières
et périodiques :
1- entretiens journaliers :
- le lavage d’engin à la fin du programme de travail; Le contrôle par le conducteur de l’engin de
tous les points à risque tels que la pression des pneus, la flèche de chenille, l’état des tuyaux
hydrauliques de haute pression, le niveau d’huile, etc.
- La vérification usuelle comme : freines serrés, cales en place, godet abaissé, etc.
2- entretiens périodiques :
- Les changements des huiles : à moteur, hydraulique, points du graissage,
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 - Les changements des filtres : l’air, l’huile, gasoil, etc.
 Pour pouvoir suivre les opérations d’entretien il faut établir pour chaque engin une fiche sur
laquelle on peut enregistrer les suivants éléments :
- la consommation journalière des carburants et lubrifiants,
- le nombre d’heures de travail,
- les entretiens préventifs;
- les pannes ou les accidents techniques ;
- les coûts de ces opérations, etc.
E- Contrôles sur chantier
 L’exécution des travaux doit être suivie quotidiennement pour assurer la qualité des
réalisations et minimiser les pertes en temps et en argent qui peuvent survenir en cas de
malfaçons constatées.
 Pour l’activité d’un chantier on doit faire les contrôles suivants :
- Contrôle des matériaux dans le but de s’assurer que les matériaux livrés sur le chantier
sont bien conformes aux prescriptions demandées par le maître d’œuvre.
- Contrôle sur les matériels pour garantir la sécurité du personnel sur le chantier vis-à-vis
de la présence ou de l’utilisation des matériels prévus pour l’exécution des travaux.
- Contrôle sur l’ouvrage réalisé qui consiste à vérifier la qualité des produits fabriqués et
la qualité des ouvrages réalisés par rapport des prescriptions techniques.
- Contrôle sur la rentabilité et les coûts qui consiste à récapituler l’ensemble des
dépenses engagées pour réaliser l’ouvrage. Le coût global de réalisation s’obtient en
effectuant la somme de toutes ces dépenses. Ce contrôle vise à établir le résultat
financier de l’opération en chiffrant l’ensemble des dépenses et l’ensemble des recettes
de l’entreprise
F- Métrés. Situations de travaux
Dans la plupart des marchés de travaux publics, le règlement des travaux par le client se fait
mensuellement sur présentation de situations de travaux établies par l’entreprise et vérifiées par
le client. Ces situations et les métrés qu’elles impliquent sont faits sur le chantier ; il en est de
même des situations et métrés des travaux modificatifs. Le personnel chargé de ces opérations a
également pour mission de fournir les explications et calculs complémentaires éventuellement
demandés par les préposés du client lors de leurs vérifications.
G- Le bilan de chantier
Définition : Au fur et à mesure du déroulement du chantier on effectue un suivi financier des
dépenses engagées et on compare celles-ci au budget prévisionnel (point ‘0’ travaux). Lorsque le
chantier est terminé, on dresse un bilan « fin de chantier » et ce travail de gestion consiste à
comparer l’ensemble des dépenses avec l’ensemble des recettes, afin de savoir si finalement
l’entreprise à pu dégager ou non une marge bénéficiaire réelle par rapport à l’objectif fixé à la
signature du marché (point ‘0’ commercial).
 Si le coût de revient réel du chantier est inférieur au coût de revient prévisionnel la marge est
négative (perte financière).
 Un bilan de chantier est composé de plusieurs parties composantes :
- le bilan de main-d’œuvre;
- le bilan des matériaux;
- le bilan des matériels;
- le bilan des déboursés; etc.