Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
24 au 28 août 2015
Organisé par :
Le Réseau québécois en études féministes
L’Institut de recherches et d’études féministes
Le Service aux collectivités de l’UQAM
1
Lundi 24 août
Cette activité, initiée par la Chaire de recherche sur le vieillissement et la diversité citoyenne,
porte sur les expériences de vieillissement de femmes aînées immigrantes. Ces deux principaux
objectifs sont : 1) d’assurer le lancement et le visionnement d’un documentaire qui réunit les
témoignages de femmes aînées originaires de Roumanie, d’Égypte, de Chine et du Congo qui
ont immigré au Québec à un âge avancé ; 2) d’animer une discussion sur vieillir au Québec
lorsqu’on est immigrante.
Visionnement du documentaire
2
72 – Masculinités et santé - (2 séances)
Vendredi 28 août
Arthur Vuattoux et Meoïn Hagège, Université Paris 13, France : Introduction générale
Christopher J. Colvin, University of Cape Town, Afrique du Sud : Les hommes engagés dans
des programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH
Gilles Tremblay, Université Laval, Québec : Principaux débats internationaux sur les modèles
explicatifs en matière de santé des hommes
Échanges avec la salle aimée par Hélène Bretin, Université Paris 13, France et
conclusion générale par Arthur Vuattoux et Meoïn Hagège, Université Paris 13, France
3
80 – Division globale du travail de care, justice de genre et migration (1 séance)
La division genrée du travail de care s’articulant à une division du travail entre les femmes
suivant les lignes de la classe, de la race et de l’appartenance nationale, les enjeux qui
l’entourent ne peuvent plus être pensés dans le cadre limité des rapports de genre à l’intérieur
de la famille, ou des rapports de classe à l’intérieur des frontières de l’État-nation. Dans le
contexte de la mondialisation contemporaine, marqué par des inégalités de richesse criantes
entre les pays et une hypermobilité de la main-d’œuvre féminine à l’échelle mondiale, les États
du Sud fournissent aux États du Nord des nounous migrantes au rabais. En plus de l’exode des
cerveaux (brain drain) auquel sont confrontés les pays les plus pauvres du globe, ils subissent
ce que Barbara Ehrenreich et Arlie Hochschild qualifient de véritable fuite des donneurs de soins
(care drain). Quels sont les torts moraux causés par la division globale du travail de care? Ces
torts sont-ils plus justement appréhendés par la théorie cosmopolitique ou l’éthique globale du
care? Quels sont les remèdes à apporter? Le modèle juridique de la responsabilité morale est-il
à même de saisir le caractère structurel des injustices auxquelles nous faisons face dans un tel
contexte mondialisé? En quels termes doit-on penser la responsabilité morale et politique visant
à remédier à l’injustice de genre ? Les préoccupations de justice de genre se limitent-elles à la
seule structure de base de la société ou devraient-elles recouvrir les actions et les choix
individuels ? Ce colloque est l’occasion d’aborder la problématique de la division internationale
du travail de care sous trois principaux angles : Mondialisation du care : les limites et potentiels
du « capitalisme émotionnel» (première séance) ; Droit, migration et travail de care (deuxième
séance) ; Quelle théorie pour appréhender les injustices de genre structurelles ? (troisième
séance).
Responsables : Aurélie Audeval, Université de Paris 13, France, Linda Guerry, Institut national
de la recherche scientifique, Québec, Anne-Marie D’Aoust, UQAM, Québec
L’objectif de ce colloque qui comprend trois séances est de mettre en lumière les enjeux de
genre au sein des politiques publiques liées aux questions migratoires : politiques des
migrations concernant les réfugiés et réfugiées politiques et législations liées à la nationalité,
4
migrants et migrantes face à l’institution judiciaire, au contrôle des circulations, politiques de
regroupement familial, politiques de main-d’œuvre. La prise en compte du cadre politique des
migrations et de l’accueil dans leur aspect genré est un élément essentiel de la compréhension
des phénomènes migratoires et des sociétés d’accueil et de départ. Une approche qui met
l’accent sur l’historicité du genre des politiques migratoires permet ainsi de s’interroger sur ces
politiques tout en soulignant leurs évolutions et la variabilité des systèmes de genre. Les
analyses, portant sur plusieurs périodes et espaces géographiques, permettront une réflexion
sur les enjeux du phénomène et des discussions sur les outils de déconstruction politique dans
une perspective féministe.
Lundi 24 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 : Le genre des politiques migratoires dans le cas français (première
moitié du 20e siècle)
14h00 – 15h30 - Séance 3 : Émotions, affects et régulations sexuées des migrations au Canada
Responsables : Adrien Rannaud, Université Laval, Québec, Lori Saint-Martin, UQAM, Québec,
Julie Beaulieu, Université Laval, Québec
5
l’exploration transdisciplinaire de plusieurs outils et concepts théoriques et méthodologiques
ouvre à une réévaluation des acquis scientifiques en arts et lettres, ainsi qu’en sciences
humaines et sociales. D’autre part, la découverte ou la relecture de corpus mis de côté, voire
oubliés, permet d’aborder autrement l’histoire des pratiques, des discours et des représentations
des femmes et/ou du féminin. En littérature par exemple, on peut penser aux importants
chantiers sur la presse et la vie culturelle, sur l’histoire littéraire des femmes, etc. En outre, les
études sur le genre, en mettant l’accent sur le féminin aussi bien que sur le masculin, ont
complexifié les nœuds de la recherche et ouvert la voie à de nouvelles lectures. Il va sans dire
que ces recherches contribuent à modifier les pratiques littéraires et artistiques actuelles ;
inversement, les œuvres les plus récentes bousculent et alimentent plusieurs axes de lecture,
dont la sexualité et la science-fiction.
Afin de saisir toute l’effervescence et l’intérêt d’un champ d’étude et de recherche en constante
évolution, le colloque réunit les voix émergentes et établies de la recherche féministe en études
littéraires, cinématographiques et théâtrales. En plus de vouloir faire se croiser les travaux et les
propositions, il sera l’occasion d’encourager plusieurs formes de coopération scientifique.
L’année 2015 marque le centenaire de la naissance de Jeanne Lapointe (1915-2006).
Professeure à l’Université Laval de 1940 à 1987, membre de la Commission Bird sur « la
situation de la femme au Canada » (1970) et de la commission Parent sur « l’enseignement
dans la province de Québec », intellectuelle engagée, Jeanne Lapointe fut parmi les premières à
enseigner la littérature dans une perspective féministe au sein d’une institution universitaire
québécoise. C’est sous l’égide de cette pionnière des études féministes au Québec, à laquelle
un panel sera consacré, que nous souhaitons réfléchir communément sur les nouvelles
perspectives dans le domaine.
Mardi 25 août
Agnieszka Loska, Université de Silésie, Pologne : Anne Duguël, vers le fantastique féministe
Ariane Gibeau, UQAM, Québec : Les mères extrêmes et la loi dans le roman québécois des
femmes des années 1950
Marie-Ève Muller, Université Laval, Québec : Refuser la maternité, c’est refuser la féminité :
étude des discours sur la nullipare dans La lune dans un HLM et dans Un léger désir de rouge
Lori Saint-Martin, UQAM, Québec : Noms de mères, nom de filles : le rapport mère-fille dans la
littérature québécoise du XXIe siècle
6
14h 00 – 15h30 - Séance 3 : L’image, entre création et réception
Lucile Crémier, UQAM, Québec : Penser la subjectivité lesbienne hindoue entre féminisme et
postcolonialisme : le cas de Fire
Julie Beaulieu, Université Laval, Québec : A. N. (après le numérique). Lynn Hershman Leeson
et l’histoire d’un cinéma féministe
Janie Deschênes, Université Laval, Québec : La double réception de la bande dessinée de Bach
au Québec : C’est pas facile d’être une fille est-elle une œuvre féministe ?
Mylène Bédard, Université de Montréal, Québec : La relation entre Jeanne Lapointe et Judith
Jasmin comme point de départ d’une réflexion sur l’amitié féminine
Marie-Andrée Beaudet, Université Laval, Québec : De quelques lettres échangées entre Jeanne
Lapointe, Gabrielle Roy et Gaston Miron à la fin des années 1950
Jeudi 27 août
Catherine Cyr, Université McGill, Québec : Le féminin : espace d’énonciation et outil d’analyse
dramatique
7
14h00 – 15h30 - Séance 7 : Intersectionnalité : de la sociologie à l’étude des arts
Tara Chanady, Queen’s University, Ontario : Une approche intersectionnelle pour théoriser les
enjeux des représentations lesbiennes à la télévision populaire anglo-saxonne et québécoise
Adrien Rannaud, Université Laval, Québec : De l’histoire du magazine à l’histoire des femmes
au Québec : posture médiatique et modèles féminins dans Jovette et Véro
8
Mercredi 26 août – 14h00 – 15h30
Soukeina Bouraoui, CAWTAR's Director, Centre of Arab Women for Training & Research :
Bonne gouvernance et égalité de genre
Rosalie Aduayi DIOP, Université Cheick Anta Diop, Sénégal : La vulnérabilité des mineures aux
IST/SIDA en question
Ce colloque examine les approches théoriques, thématiques ainsi que les débats peu
développés dans les études et les mouvements féministes francophones comparativement à
ceux dans d’autres espaces nationaux, linguistiques et culturels. Les panélistes sont conviés-es
à interroger les zones d’ombre des recherches féministes francophones, principalement
québécoises, à partir de leur propre objet d’étude qui vont des théories queers, à
l’hétérosexualité, au transactivisme et à l’intersexualité en passant par les questions portant sur
la laïcité et l’expérience coloniale des femmes autochtones.
Les intervenants et intervenantes discuteront deux aspects des impensés des recherches
féministes francophones québécoises. Premièrement, ils et elles réfléchiront aux conditions
historiques, théoriques ou politiques qui ont contribué à cantonner à la marge des recherches
féministes francophones sur ces thèmes, ces questions et ces approches qui sont au cœur de
leurs travaux. Comment expliquer ces différences dans les objets de recherche entre les
féministes francophones et les anglophones ? Quelles sont les raisons théoriques ou politiques
de la présence ou de l’absence d’intérêt scientifique pour certaines questions ? Comment
comprendre les résistances perçues ou ressenties dans les recherches féministes francophones
par rapport à ces enjeux ? Voici quelques-unes des questions auxquelles ils tenteront d’apporter
des réponses. Deuxièmement, les panélistes aborderont les conséquences, actuelles ou
potentielles, pour les recherches féministes francophones de ces zones d’ombre identifiées, et
ce, dans le plus grand intérêt de nourrir et renouveler les théorisations et les pratiques
féministes. Quels sont les apports heuristiques de ces questions développées de façon plus
importante en dehors de la francophonie pour les recherches féministes francophones? Quelles
alliances de recherche pouvons-nous entrevoir pour l’avancement des connaissances sur ces
enjeux? Quelles explorations théoriques et politiques nouvelles peuvent être entrevues pour les
recherches féministes francophones à partir de l’approfondissement de ces thèmes? Voici une
seconde série de questions auxquelles les panélistes tenteront de répondre.
Ce colloque souhaite évaluer, sur la base de la diversité des thèmes discutés, comment les
recherches féministes francophones québécoises peuvent s’inspirer de ce qui se déroule en
dehors de la francophonie d’une part et, d’autre part, comment ces dernières peuvent contribuer
par leur singularité à enrichir les réflexions à l’échelle mondiale. Enfin, la mise en lumière de ces
zones d’ombre par les panélistes vise à contribuer positivement aux recherches et aux luttes
féministes francophones québécoises.
9
Mardi 25 août
Julie Depelteau, Université d’Ottawa, Ontario ; Dalie Giroux, Université d’Ottawa, Ontario : Sur
la piste d’une pensée politique bispirituelle
Janik Bastien-Charlebois, UQAM, Québec : Quand l’enthousiasme heuristique occulte les sujets
sociaux : Traitements théoriques de l’intersexuation et des personnes intersex(ué)es dans la
recherche féministe francophone
Bruno Laprade, UQAM, Québec : Les frontières de l’ère post-gaie : intérêt et limite des théories
queers en français
Stéphanie Mayer, Université Laval, Québec : Sortir les théorisations féministes de l’impasse :
reproblématiser l’hétérosexualité et penser l’action transformatrice des femmes hétérosexuelles
143 – Les études féministes/sur les femmes/de genre : des études comme les autres ? (1
séance)
Dans un cadre différent de ce qui a prévalu dans les pays anglo-saxons, plusieurs universités
francophones à travers le monde offrent actuellement des programmes d’études féministes / sur
les femmes / de genre. Pour celles qui sont engagées dans ces programmes, des enjeux
épistémologiques, pédagogiques et méthodologiques se posent. Parmi les questions qui nous
semblent devoir être débattues au regard de nos propres pratiques, en voici quelques-unes.
Les appellations de ces programmes sont-elles équivalentes ? À qui s’adressent ces
programmes ? Comment composer avec la mixité sexuée de l’institution universitaire ? Ces
programmes doivent-ils choisir entre une orientation professionnelle, politique ou culturelle ?
Quels rapports de tels programmes entretiennent-ils avec les mouvements sociaux ? Si ces
programmes ont été mis en place par des militantes et souvent de façon militante (cours et
séminaires pas toujours reconnus par l’institution), est-ce encore le cas aujourd’hui ? Quelles
transformations cette institutionnalisation au moins partielle induit-elle quant aux rapports entre
théorie et pratique ? Quel est le lien entre l’intervention militante et les programmes
universitaires ? Y a-t-il d’autres lieux possibles/souhaitables pour les études féministes que
l’institution universitaire ?
10
Que peut-on enseigner dans ces programmes ? Qu’est-ce qui peut se transmettre dans le cadre
institutionnel de l’université ? Qu’est-ce qui en est exclu ? Comment faire place à la diversité des
points de vue féministes ? Comment éviter de contribuer à rendre invisible ou à réduire au
silence des enjeux et des perspectives des membres des groupes minorisés ?
Quels rapports pédagogiques privilégier ? L’institution universitaire entretient certains clivages
qui peuvent être source de domination, d’oppression ou d’exploitation :
enseignantes / étudiantes; responsables de recherche / assistantes; personnel
régulier / personnel précaire, pour n’en nommer que quelques-uns. Comment composer avec
ces clivages ? La transmission doit-elle s’envisager à sens unique (des enseignantes vers les
étudiantes) ou d’autres avenues sont-elles possibles ? Les études féministes / sur les
femmes / de genre : des études comme les autres ?
Éléonore Lépinard, Université de Lausanne, Suisse; Nadine Plateau, Réseau Sophia, Belgique;
Islah Jad, Université Bir Zeit, Palestine; Geneviève Pagé, UQAM, Québec et Alice Romero,
Université Paris 8, France
145 – L’itinérance des femmes, vers un meilleur partage des connaissances et des
pratiques (1 séance)
Nous voulons, sous forme d’atelier interactif, échanger sur une démarche initiée en 2012 dans le
but de vaincre l’invisibilité des femmes en situation d’itinérance.
L’itinérance des femmes augmente, se complexifie et se diversifie. Elle prend désormais
plusieurs visages. Différentes ressources mentionnent le rajeunissement ainsi que le
vieillissement des femmes qui sont dans la rue. Elles observent également l’augmentation de la
présence des femmes immigrantes, autochtones, handicapées.
En mars 2012, plusieurs groupes de femmes et organismes qui interviennent en itinérance se
sont réunis dans le cadre d’un forum public organisé par la Table des groupes de femmes de
Montréal et ses partenaires, portant sur la réalité des femmes en situation d’itinérance. Cet
événement a réuni 200 personnes provenant de 88 organismes. Par la suite, pour répondre à
certains besoins exprimés, un sondage auprès de groupes de femmes et de groupes travaillant
auprès de femmes en situation d’itinérance a été réalisé à l’automne 2014. Les résultats de ce
sondage seront dévoilés en 2015. Pour l’occasion, la région de Montérégie s’est jointe à la
démarche.
La démarche permet aux groupes de travailler ensemble, de se documenter et d’échanger sur
les pratiques existantes afin, d’une part, de mieux intervenir auprès des femmes en situation
d’itinérance et, d’autre part, de construire une voix féministe sur l’itinérance des femmes.
Carole Benjamin, Table des groupes de femmes de Montréal, Québec : Construire une voix
féministe sur l’itinérance des femmes
11
150 – L’édition féministe : enjeux et spécificités (1 séance)
Les dispositifs médiatiques et culturels assignent des rôles aux individus à travers des
narrations toujours contraintes à respecter d’emblée des cadres genrés prédéterminés.
Véritables mises en scène de nos expériences corporelles et identitaires, un bon nombre de
dispositifs, d’appareillages, de prothèses sont à notre disposition pour parfaire jour après jour les
images d’un soi sans cesse réinventé par ses porteurs. Les différents réseaux socionumériques
(Facebook, Twitter, Instagram) nous invitent à reconduire des stéréotypes binaires genrés tout
en permettant de twitter son féminisme. En effet, certaines catégories genrées sont reconduites
en même temps qu’elles se défont le long des dispositifs médiatiques et/ou culturels. Dans une
perspective féministe pluridisciplinaire, ce colloque propose de réfléchir sur les « fils ténus » des
dispositifs (Braidotti, Coulomb-Gully, De Lauretis) comme autant de systèmes de pouvoirs
insidieux qui proposent aux individus la liberté de choisir leur genre tout en circonscrivant ses
limites dans des tiroirs fermés à clé. Depuis les pratiques performatives des artistes femmes
d’hier et d’aujourd’hui qui usent de dispositifs techniques comme autant de stratégies
transgressives pour pervertir leurs genres jusqu’aux libertés illusoires des identités
facebookiennes, notre objectif est d’examiner comment ces représentations visuelles peuvent à
la fois devenir meurtrières (Maalouf, 1998) et ouvrir des espaces de résistances politiques
12
féministes. Notre colloque interrogera les représentations visuelles genrées produites par une
panoplie de dispositifs selon les deux axes suivants : la persistance des identités visuelles
normatives dans les dispositifs médiatiques et culturels ; les dispositifs médiatiques et culturels
au service des transgressions identitaires.
Lundi 24 août
Abir Marsit Touati, Université de Poitiers, France : La femme arabe comme artiste dans les
photographies de Laila Essaydi, Shirin Neshat et Faouzia Hilmy
11h00 – 12h30 - Séance 2 - Les normes construites par les dispositifs littéraires
Laurence Joselin, Institut national supérieur de formation et de recherche sur l’éducation des
jeunes handicapés et les enseignements adaptés, France : Images et rôles des personnages
féminins en situation de handicap dans les albums de jeunesse
Carmen Diop, Paris 13, France : Des femmes africaines sur le Web : mise en scène du corps
genre et assignation identitaire
Miriam Ronca, Université de Genève, Suisse : La procréation sur le web 2.0. Régimes visuels
entre masculin et féminin
13
162 – Manufactures familiales. Techniques, procréation, identification (4 séances)
Comment se fabriquent les familles ? Quels sont les techniques et les discours qui se déploient
pour fonder et légitimer les filiations et les attachements ? Cet atelier, organisé en deux parties
complémentaires, entend interroger la manière dont se constituent les liens familiaux. Nous
traiterons d’abord des technologies de la reproduction assistée (TRA) qui retiennent l’intérêt de
chercheures féministes depuis plus de trente ans. Ces techniques ont pu être dénoncées pour
participer à la marchandisation du corps des femmes, la chosification des enfants ou la
réification du travail reproductif – notamment dans la gestation pour autrui et le don d’ovules.
Certaines critiques ont également pointé l’iniquité entre les sexes, les sexualités et les classes
sociales engendrées par les dispositifs de procréation assistée et les risques qu’ils font peser
sur les femmes et leur corps. À l’inverse, pour d’autres, les TRA recèlent un potentiel permettant
l’émancipation des femmes ou, du moins, une appropriation de leur corps et de leurs choix
reproductifs. À partir d’enquêtes empiriques et d’éclairages disciplinaires variés, nous
montrerons comment ces technologies transforment la création des liens familiaux et produisent
de nouveaux agencements affectifs. Mais la fabrique n’est pas que technique ; elle est aussi
discours. Nous consacrerons ainsi un second volet à la question des « origines », et à la mise
en question des processus qui édictent une place et une biographie. Que dire des conditions
d’une procréation ? Comment fonder, valider ou légitimer une place par le récit (ou le secret)
d’une procédure ? Ainsi, à travers l’étude des politiques familiales et des pratiques de
reproduction, nous nous interrogerons sur les nouveaux dispositifs qui produisent de la filiation
et mettent en débat les féminismes. L’apport de disciplines et de champs d’intervention variés
sera privilégié afin de problématiser le phénomène et d’identifier des pistes de recherche et
d’action.
Mardi 25 août
Audrey L’Espérance, Université de Toronto, Ontario : Tension Attention : le discours public sur
la procréation assistée au Québec
Sarah Jacob-Wagner, Conseil du statut de la femme, Québec : État des connaissances sur la
maternité pour autrui
Kévin Lavoie, Université de Montréal, Québec : Quand les tiers de reproduction sont des
femmes : approche relationnelle du don et enjeux féministes
14
Isabel Côté, Université du Québec en Outaouais, Québec : Les princes qui voulaient devenir
une famille. Récits de la genèse familiale de pères gais ayant eu leurs enfants grâce à la
gestation pour autrui
Mélanie Gourarier, Université du Maine, France : Constituer le droit des pères autour du « droit
de savoir »
Sébastien Roux, CNRS, LISST-CAS, France : Le poids des valises. Production de l’identité et
récit des origines dans l’adoption internationale
Jérôme Courduriès, Université Toulouse Jean Jaurès, France : Des familles françaises nées du
recours à une gestation pour autrui : de qui l’enfant est-il issu?
Régine Tremblay, Université de Toronto, Ontario : Sans, sens, sang : filiation et origine
15
Lundi 24 août
Marilou Gagnon, Université d’Ottawa, Ontario : « On ne soigne pas les femmes comme les
hommes » : Réflexions critiques sur les effets secondaires liés aux antirétroviraux
Coline Mey, AIDES, France : Les femmes vivant avec le VIH à l’épreuve des évènements
indésirables – L’enquête EVE
Francesca Mininel, Université Aix-Marseille, France : Virginity for Health. Les concours de
vierges modèles et la prévention du sida au Togo
Charlotte Pézeril, Observatoire du sida et des sexualités, Belgique : Approches féministes des
innovations médicales dans le champ du VIH/sida histoire à quatre temps
Estelle Carde, Université de Montréal, Québec : L’intersectionnalité des rapports sociaux dans le
cadre du VIH : soins et maternité en Guyane française
Isabelle Robichaud et Maria Nengeh Mensah, UQAM, Québec : Travail social, VIH/sida et
perspectives féministes : quels héritages pour l’intervention auprès des femmes vivant avec le
VIH au Québec ?
Mardi 25 août
Lyne Massie, UQAM, Québec : Préoccupations de santé sexuelle chez des femmes vivant avec
le VIH/sida au Québec
Catherine Kapusta-Palmer et Carine Favier, Planning Familial, France : Le VIH au féminin reste
impensé
Maria Nengeh Mensah, UQAM, Québec ; Cécile Kazatchkine, Réseau juridique canadien
VIH/sida: Engager une réflexion féministe sur la criminalisation du VIH
16
Kira Ribeiro, Paris 8, France : La criminalisation du VIH, entre invisibilisation et matérialisation
des violences faites aux femmes
Doline Bedtji, 3SH, Cameroun : De Mères à « Criminelles » ? Le destin des femmes face aux
ruptures d’ARV au Cameroun
La tradition des études féministes telle qu’elle s’est constituée dans la mouvance de la seconde
vague du féminisme francophone avait pour spécificité un intérêt marqué pour la matérialité des
rapports de pouvoirs, ce qui constitue un apport théorique indéniable. Pourtant, une revue de la
littérature francophone contemporaine relative à la place du corps dans les sciences sociales
montre une dématérialisation croissante de celui-ci par le recours systématique, et souvent
exclusif, aux enjeux symboliques qu’il sous-tend.
Malgré les apports des études féministes dans ce domaine, le corps matériel n’est pas au centre
des théories sociales contemporaines. Pourtant, observer et analyser le corps, à travers ses
postures, ses gestes, ses expressions, ses membres - et les discours qui y sont liés - conduit à
nous ouvrir à l’interdisciplinarité en vue de contribuer efficacement à une production des savoirs
féministes sur le corps.
Il s’agit donc, avec ce colloque, de revenir sur l’apport des études féministes francophones,
dans une perspective interdisciplinaire, à l’intersection de la sociologie, de l’anthropologie et des
études de genre. Notre proposition s’articule autour de trois axes thématiques, perméables les
uns aux autres : le corps en action(s) et en situation(s); l’articulation entre les corps et les objets;
le discours comme producteur d’un corps genré.
Jeudi 27 août
Meriem Alaoui, UNSA – LIRCES, Université de Nice, France : Des corps Gnawa en danses et
en transes
Catherine Bourgeois, Université libre de Bruxelles et Université des Femmes, Belgique : Pelo
bueno/pelo malo. La chevelure au croisement des rapports sociaux de sexe, de classe et de
race
Solène Froidevaux, Université de Lausanne, Suisse : Cibler les corps : pratiques du tir à l’arc et
du tir au pistolet en Suisse
Sandra Jaeggi, Université de Fribourg, Suisse : Nourrir c’est former ? Biberons gréco-romains et
matérialité sexuée du corps
Antoinette Kuijlaars, Centre Max Veber, France : Les femmes à la cuisine. Corps féminins et
instruments virils dans les baterias
17
Najate Zouggari, Université de Lausanne, Suisse : Les outils ont-ils un sexe ? Investigation de
l’établi en ébénisterie
Julie De Ganck, Université Libre de Bruxelles, Belgique : Du sang et des lames. Pour une
histoire socio-émotionnelle des usages du scalpel en médecine
Nathalie Grandjean, Université de Namur, Belgique : Savoirs situés et nouvelles frontières des
corps
Discussion
172 – Marche exploratoire sur la sécurité des femmes au sein du Quartier Latin (1 séance)
Dans le cadre de cet atelier, nous proposons de mener une marche exploratoire au sein du
Quartier latin et d’ainsi poser un regard féministe sur l’aménagement urbain. Les marches
exploratoires ont été élaborées en 1989 par le Comité d’action de la région métropolitaine de
Toronto contre la violence faite aux femmes et aux enfants (METRAC) afin de répondre aux
préoccupations croissantes des femmes face à la violence et à leur sentiment d’insécurité
urbaine. Les marches exploratoires représentent une enquête terrain menée par un petit groupe
de personnes composé en majorité de femmes. Cette démarche citoyenne reconnait que les
femmes sont les mieux placées pour identifier les éléments de leur quartier qui peuvent
constituer des risques d’agression et/ou causer un sentiment de sécurité ou d’insécurité. Non
seulement les marches exploratoires permettent de réaliser une évaluation critique de
l’environnement urbain en suivant les principes de l’aménagement sécuritaire : la signalisation,
la visibilité, l’affluence, la surveillance formelle et l’accès à de l’aide, l’aménagement et l’entretien
des lieux, la participation de la communauté et l’inclusion (Femmes et villes international, 2010),
mais elles constituent un exercice de participation citoyenne où des femmes sont amenées à
articuler des enjeux urbains à partir de leurs expériences quotidiennes. De là découle tout un
potentiel d’empowerment individuel et collectif. Enfin, cet atelier est une occasion privilégiée
pour les participantes d’expérimenter cette démarche afin que de plus en plus de groupes et
d’équipes de recherche soient en mesure de l’utiliser dans leurs travaux.
Cet atelier participatif est fondé sur l’idée que les femmes constituent des expertes de
l’aménagement sécuritaire. En ce sens, les participantes seront amenées à poser une
évaluation critique de l’environnement dans lequel elles évolueront tout au long du CIRFF 2015
soit le Quartier latin (en cas de pluie, la marche se déroulera dans les souterrains de l’UQAM et
du métro de Montréal).
18
Lundi – 20h00
Marche exploratoire
Retour et discussion
Malgré ce que l’on pourrait croire, parler de sexualité féminine, en particulier de celle des
adolescentes, demeure une entreprise délicate. Le débat public et médiatique amorcé au début
des années 2000 autour du phénomène de l’hypersexualisation ne cesse de revenir dans
l’actualité et révèle à quel point la sexualité des adolescentes est un sujet sensible.
Voilà maintenant une dizaine d’années que l’éducation à la sexualité obligatoire a été retirée du
cursus scolaire québécois. Un projet pilote sera proposé dans certaines écoles à la rentrée de
2015 pour intégrer quelques heures obligatoires d’éducation à la sexualité au niveau du primaire
et du secondaire.
Bien que tout le monde s’entende pour réclamer des cours de sexualité obligatoires dans les
écoles, des questions restent en suspens au sujet de l’approche qui devrait être privilégiée et
des contenus à proposer aux élèves, notamment aux filles.
Bien que la prévention des risques en matière de sexualité soit nécessaire, cette approche
laisse trop souvent entendre aux adolescentes que la sexualité est négative. Alors, comment
faire pour adopter une perspective plus positive de la sexualité ?
• Devrait-on choisir une approche qui favorise les échanges non mixtes sur la sexualité
afin de permettre aux filles de s’exprimer en toute confiance?
• Comment devrait-on aborder les rapports égalitaires entre les filles et les garçons à
l’intérieur des cours d’éducation à la sexualité?
Le désir et le plaisir féminin sont souvent absents de la recherche et font peu l’objet de débats.
Pourquoi? Est-ce que les adolescentes devraient pouvoir en parler à l’école, avec leurs parents,
avec leurs pairs?
Simone Viger, Fondation Filles d’action, Québec : Donner la parole aux adolescentes –
Pourquoi et comment?
Catherine Plouffe Jetté, Centre Filles, YWCA, Québec : Oser donner la parole aux filles
Geneviève Dumont, Conseil du statut de la femme, Québec : Vie amoureuse et sexuelle des
adolescentes au Québec : un avis sur la question
19
174 – Doit-on toujours être féministe en philosophie? (1 séance)
Responsables : Sarah Audrey Arnaud, UQAM, Québec; Marie-Anne Casselot, Université McGill,
Québec; Aline Medeiros Ramos, UQAM, Québec
La philosophie est la discipline en sciences humaines ayant le plus faible taux de représentation
féminine. Cette faible proportion de femmes, au Québec et ailleurs, constitue un problème
majeur qui doit être examiné et sur lequel il est indispensable d’agir afin de changer la situation.
La table ronde entend répondre à un double enjeu. Nous souhaitons d’une part faire ressortir les
défis et les problématiques auxquels font face les femmes en philosophie. Il s’agit d’autre part
d’interroger la place de la philosophie féministe en tant que discipline philosophique afin de
comprendre non seulement ce qu’elle est, mais aussi qui en sont les spécialistes et pourquoi.
Notre table-ronde s’articulera donc autour de la question suivante : « Doit-on toujours être
féministe en philosophie? ».
Délibérément normative et polémique, cette question nous permettra d’engager un débat sur le
lien entre l’enjeu de la représentation des femmes en philosophie et le champ de la philosophie
féministe. Cette question permettra de discuter, par exemple, de la position ambigüe de la
« féministe attitrée » du département, soit cette professeure de philosophie à qui revient le cours
de « féminisme », cours indispensable, mais considéré comme moins rigoureux que les autres
plus « classiques » des champs « nobles » de la philosophie. Nous envisagerons alors les
impacts de cette « fonction », en réfléchissant sur le rôle des femmes philosophes et sur leur
mobilité sociale. Cette investigation nous mènera à la question suivante, à savoir si être femme
en philosophie nous « rend » féministes : devient-on nécessairement militante lorsqu’on est une
femme en philosophie pour faire face au climat parfois hostile de la discipline ?
Finalement, nous considèrerons les conditions de possibilité de l’engagement féministe en
philosophie, à travers les questions du rôle pratique des philosophes, femmes et hommes, et de
l’enseignement théorique de la philosophie féministe. Par quels moyens et grâce à qui pourrait-
elle diversifier la profession en même temps que la discipline, et plus globalement, avoir un
impact positif sur la société ?
Pascale Camirand, Société des femmes en philosophie du Québec, Québec : Pourquoi suis-je
devenue une philosophe éthicienne féministe ?
Sarah Arnaud et Aline M. Ramos, UQAM, Québec : Quel rôle pour les femmes en philosophie ?
Guillaume Beaulac, Yale University, États-Unis (en collaboration avec Yann Benétreau-Dupin):
Changer le statut quo en philosophie
Dominique Leydet, UQAM, Québec : Doit-on faire de la philosophie féministe pour être féministe
en philosophie ?
178 – Les nouvelles techniques de reproduction dans la société globale : un nouveau défi
pour les études de genre (2 séances)
Responsables : Laurence Tain, Université Lyon 2, France, Virginie Rozée Gomez, Institut
national d’études démographiques, France
20
médicales et l’expansion des circuits transnationaux reproductifs mettent en scène un théâtre où
se jouent, se croisent et s’imbriquent plusieurs rapports sociaux (de classe, race, sexe, origine) ;
et posent ainsi de nouveaux défis aux études de genre. Depuis une perspective féministe, cet
atelier propose d’analyser les permanences et les reconfigurations du système social de genre à
travers les représentations et usages des nouvelles techniques de reproduction dans le contexte
actuel de mondialisation. Les nouvelles techniques de reproduction sur la scène transnationale
transforment les rapports de genre, mais tendent-elles pour autant vers de plus fortes égalités ?
Accentuent-elles au contraire des inégalités préexistantes ? Quelles sont les logiques sociales /
normatives et les dynamiques de pouvoir sous-jacentes ? Car si les nouvelles techniques de
reproduction permettent aujourd’hui aux femmes d’échapper à la stigmatisation de l’infertilité et
de l’infécondité, si elles permettent de se soustraire à l’hétéronormativité de la parentalité et du
faire famille, elles participent également au renforcement des constructions sociales de genre et
au maintien d’inégalités sociales, y compris entre femmes. C’est notamment le cas depuis les
années 1990 avec l’utilisation de « tiers » (donneuses et gestatrices), qui soulève des questions
sur les privilèges de certaines femmes et sur la possible oppression / exploitation d’autres
femmes.
Mercredi 26 août
Laurence Tain, Université Lyon 2, France : Savoirs et expériences autour des nouvelles
techniques de reproduction : enjeux féministes
Martine Gross, CNRS, France : Tiers de procréation et désignation des liens dans les familles
homoparentales
Virginie Rozée, INED, France : La GPA en Inde : quand la performance du corps reproducteur
devient un travail
Delphine Lance, EHESS – LAIOS, France : La place de la femme et de son corps dans le
processus de gestation pour autrui (Ukraine - USA)
Responsables : Anne-Marie Devreux, CNRS, France, Michèle Ferrand, CNRS, France, Marie
Mathieu, Université Vincennes/St-Denis - Paris 8, France, UQAM, Québec
Actuellement, dans le champ des études de genre, l’analyse des formes matérielles des
rapports sociaux de sexe et de la domination subie par les femmes disparait parfois derrière les
21
usages qui sont faits de la question des identités et des rapports symboliques. Des thèmes
comme celui des « masculinités hégémoniques » ou de l’intersectionnalité des rapports sociaux
peuvent même conduire à invisibiliser l’oppression des femmes et l’antagonisme persistant entre
les intérêts des hommes et ceux des femmes. Dans le même temps, divers travaux
réintroduisent à leur manière l’économique et le matériel dans l’exploration de terrains variés.
Le collectif de recherche sur les rapports sociaux de sexe de l’équipe Cultures et Sociétés
Urbaines du Cresppa invite à une réflexion sur ce qui fait l’actualité du matérialisme pour les
théorisations du genre. Comment articuler analyse du symbolique et prise en compte du
matériel ? Réintroduire la division sexuelle du travail et du pouvoir dans l’analyse de ce qu’on
peut appeler l’économie des rapports sociaux de sexe ne constitue-t-il pas un enjeu
contemporain majeur pour les études de genre ?
Mardi 25 août
Anne-Marie Devreux et Michèle Ferrand, CNRS, France : Matériel et symbolique dans l’analyse
des rapports sociaux de sexe
Gail Pheterson, Cresppa-CSU, France : Les fractures dans la classe des femmes
Françoise de Barros et Séverine Sofio, Cresppa-CSU : Des corps de papier : rapports sociaux
de sexe et matérialité de la domination dans les archives
Angeliki Drongiti, Cresppa-CSU, France : Une femme parmi les hommes ; une sociologue parmi
les militaires
22
Aurélie Fillod-Chabaud, Muriel Mille et Julie Minoc, Collectif Onze, France : Justice familiale et
invisibilisation de la valeur du travail féminin
Amélie Beaumont, Cresppa-CSU et CESSP, Paris 1/EHESS, France : Confronté-e-s aux corps
des classes supérieures au quotidien. Les employé-e-s du luxe et leurs client-e-s
Marie Mathieu, Cresppa-CSU, France et UQAM, Québec : Serveuse, l’addition s’il vous plaît!
Les coûts différenciés des uniformes au sein d’une chaîne de restauration
Conclusion :
186 – Transformer le féminisme et les solidarités entre les femmes du monde : l’enjeu de
la souveraineté alimentaire dans la Marche mondiale des femmes (2 séances)
Les deux séances du Colloque portent sur une problématique émergente au sein des
mouvements de femmes qui concerne la production, la distribution et l’accès à la nourriture.
Dans la première séance, nous traitons plus spécifiquement de la question de la souveraineté
alimentaire au sein de la Marche mondiale des femmes alors que dans la deuxième séance,
c’est la question des femmes rurales et de l’accès à la terre dans différents contextes qui est au
cœur des communications. Seront explorées de manière transversale lors des deux séances les
questions suivantes :
23
1. la souveraineté alimentaire (incluant l’accès à la terre) comme nouvel enjeu pour le
féminisme
2. la souveraineté alimentaire comme levier de construction de nouvelles solidarités
3. la souveraineté alimentaire comme agent de transformation des féminismes
Depuis les années 2000, les militantes de la Marche mondiale des femmes, née au Québec,
construisent un mouvement mondial, regroupant environ 60 coordinations nationales et des
centaines de groupes affiliés. Dès sa création, la Marche a exploré des thématiques qui ne sont
pas traditionnellement considérées comme féministes, au moins dans la partie Nord de
l’hémisphère. Ainsi, les biens communs et autres questions économiques ont, par exemple, été
au cœur des réflexions, actions et revendications de la Marche lors de ses actions mondiales de
2000 et 2010. Les prochaines actions mondiales auront lieu en 2015 sur le thème « Corps et
Territoires ». Dans la Marche, le terme de « territoire » recouvre un grand nombre d’enjeux, de
l’occupation des territoires pour les peuples autochtones, à l’usage souvent conflictuel de la
terre par différents acteurs, à la production et reproduction de ce territoire, au sens physique
comme symbolique. Dans cet atelier, nous aimerions explorer un des aspects des
revendications et analyses liés au territoire, celui de la souveraineté alimentaire. En effet, depuis
la rencontre de Nyéléni de 2007 au Mali, à laquelle la Marche a été étroitement associée, la
thématique de la souveraineté alimentaire est devenue un axe privilégié de réflexion et d’action,
en particulier au niveau du Secrétariat international de la MMF, mais aussi d’un certain nombre
de coordinations nationales et de groupes locaux. Cet atelier est une première tentative pour
prendre la mesure des transformations produites par l’incorporation de cet enjeu au sein de la
Marche.
Lundi 24 août
Janet Conway, Brock University, Ontario, Pascale Dufour, Université de Montréal, Québec : La
Marche mondiale des femmes : un « objet » multiforme, multi-situé et multi-thèmes
Elsa Beaulieu, Université d’Ottawa, Ontario, Janet Conway, Brock University, Ontario : La
généalogie de la souveraineté alimentaire au sein de la Marche mondiale des femmes
Alexa Conradi, Fédération des femmes du Québec, Québec : Les actions mondiales de 2015 :
mise en contexte
Nadeige Laure Ngo Nlend et Rose Angeline Abissi, Université de Douala, Cameroun : Les
organisations de productrices face au défi de l’émancipation foncière de la femme rurale au
Cameroun
24
Yedjoukpan Ramata Ouattara, Centre solidarité investir dans les filles et les femmes, Abidjan,
Côte d’Ivoire : L’accès des femmes à la terre comme gage de sécurité alimentaire en Côte
d’Ivoire
Eila Rajhi et Salwa Kennou, Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le
développement, Tunisie : L’économie sociale et solidaire : facteur de changement et
d’émancipation des femmes rurales
Responsables : Anne-Marie, Lizin, Global Network for Rights and Development; Eliane Viennot,
Université Jean Monnet, France; Claude Kazadi Lubatshi, Cent tambours mille trompettes,
République démocratique du Congo
Global Network for Rights and Development (GNRD-W) propose un colloque en collaboration
avec Cent Tambours Milles Trompettes (CTMT) et Mme Viennot, membre de l’Institut
universitaire de France, qui abordera le sujet de la féminisation des noms et des fonctions. Ce
colloque permettra aux participants et participantes de partager leurs expériences et de débattre
de la question du comment la création d’un nouveau langage féministe pourrait faire avancer la
pensée féministe ainsi que les pratiques.
GNRD-W est le nouveau département de l’ONG dénommée Réseau mondial pour les droits et
le développement (GNRD), qui se spécialise dans la protection et la promotion globale des
droits des femmes. En conséquence, GNRD-W commence un projet de recherche pour mesurer
le statut des femmes et leurs droits dans tous les pays. CTMT vise l’émergence du leadership
des jeunes pour un véritable renouveau, en mettant son expérience au profit de l’émergence
d’une jeunesse préparée et décidée à relever les défis du développement et de la gouvernance
en Afrique et dans le monde.
Ce colloque réunira des présentateurs et présentatrices du monde francophone qui sont actifs
dans la recherche féministe, ainsi que des pratiques féministes. Les présentateurs et
présentatrices sont originaires de la Belgique, de la République démocratique du Congo et de la
France.
191 – Mouvement des femmes, État québécois et secteur privé à la croisée des chemins :
Restructuration du pouvoir dans les groupes communautaires (1 séance)
25
mouvement des femmes et les groupes qui le constituent sont inévitablement touchés par cette
réorganisation. Effectivement, les restructurations du pouvoir interviennent directement dans les
pratiques des groupes qui ont assuré des prises en charge des problèmes sociaux. Ainsi,
importe-t-il d’analyser les réaménagements des frontières entre privé, public, travail salarié et
travail bénévole qui se cristallisent à travers la quête d’un nouveau consensus social, un
passage vers une nouvelle forme de domination. C’est avec en trame de fond ce complexe
rapport entre le mouvement des femmes, l’État et le privé qu’il faut comprendre cette transition.
Cette proposition vise à conjuguer la problématique de la gouvernance au Québec à une
analyse sur les rapports sociaux de sexe afin de contribuer à une meilleure compréhension des
transformations du capitalisme. Étant donné que les projets de défense des droits collectifs sont
de moins en moins financés par l’État québécois, les tables de concertation en condition
féminine et les groupes de défense de droits voient dans les ententes partenariales un moyen
pour assurer leur survie. Mais ce qui se présentait comme un élargissement de la participation
du mouvement des femmes aux espaces délibératifs comporte divers problèmes inhérents à
cette même participation. Quelles transformations des pratiques du mouvement des femmes
s’imposent au sein de ces espaces politiques ? Bref, qui décide quoi, comment ?
Valérie Simard, UQAM, Québec : Tourner autour du pot - le pragmatisme aux dépens de la
pratique : Le cas de Mobilisation Turcot
Les approches féministes ont développé les outils nécessaires pour critiquer non seulement le
sexisme, mais également les autres oppressions comme le racisme, le capacitisme, l'âgisme,
etc. Mais qu'en est-il du spécisme et de l'anthropocentrisme? Au coeur de l'écoféminisme se
trouve l'idée que les oppressions des femmes, des personnes racisées ou marginalisées, des
autres animaux et de la nature sont liées et fonctionnent selon une même logique de
domination. Pourtant, les liens entre l'oppression des humains et des autres animaux restent
encore aujourd'hui peu thématisés dans les mouvements féministes.
Ce colloque sera l'occasion de développer les théories et pratiques féministes permettant de
critiquer et de transformer nos relations aux autres animaux et à la nature en général. Les
questions qui seront au centre de nos discussions sont les suivantes : (1) Quels sont les liens
entre le patriarcat, le colonialisme et la suprématie humaine? (2) Les critiques féministes de
l'anthropocentrisme doivent-elles passer par un rejet des approches rationalistes dominantes en
éthique animale? (3) Quel est le rôle des émotions, de l'empathie, du care, de l'attention et de la
perception morale dans la transformation de notre vision anthropocentriste du monde? (4)
26
Comment les éthiques relationnelles pensent-elles nos responsabilités envers les animaux
domestiqués et les animaux sauvages? (5) Quelles pistes de solution à la dévastation
environnementale sont compatibles avec les valeurs et principes féministes?
Étant donné les problèmes environnementaux, sociaux et moraux associés à l'élevage, le
véganisme apparaît un outil incontournable dans les luttes pour la justice animale, sociale et
environnementale au niveau mondial. Quels sont les défis qui attendent une révolution végane
dans les sociétés industrialisées et non-industrialisées? Comment développer un mouvement
global de libération animale et humaine qui soit attentif aux contextes socio-économiques,
respectueux des différences culturelles et solidaires avec les autres luttes sociales?
Mercredi 26 août
Antoine C. Dussault : Un care écocentriste est-il possible ? Souci, respect et coopération avec la
nature
Jonathan Fernandez : Spécisme, sexisme et racisme : l’égalité peut-elle s’arrêter aux frontières
de l’humanité ?
Julia Roberge Van Der Donckt : Vers une esthétique antispéciste : détournements de la
taxidermie dans la pratique d'artistes contemporaines
Sophie Lecompte : Perspective féministe sur l'éducation des animaux de compagnie : le poids
du patriarcat dans le domaine de l'intervention en comportement animal
27
L’Association de la francophonie à propos des femmes en sciences, technologies, ingénierie et
mathématiques (AFFESTIM) propose une table ronde sous l’axe thématique « Pratiques
féministes, militantisme et mouvement des femmes » afin de discuter de la spécificité des
sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) sous l’angle du
féminisme. La table ronde portera sur la possibilité de coexistence entre féminismes et STIM.
Certaines personnes s’entendent pour dire que plusieurs actions féministes font partie d’un
passé que l’on pourrait qualifier de récent et qu’actuellement, les luttes sont secondaires; équité,
égalité, objectivité, intégrité et justice sont atteintes pour toutes et tous. Pourtant, la
mondialisation actuelle et le conservatisme manifeste bousculent insidieusement les projets
féministes et les STIM ne sont pas épargnées par un vent de retour au passé. Aussi,
souhaitons-nous aborder dans le cadre de la table ronde des questions telles que : comment les
femmes peuvent-elles exprimer leur féminisme à travers les STIM ? Comment les femmes
engagées dans les STIM peuvent-elles penser, modeler, modifier le monde dans une
perspective féministe? Quelles orientations pourraient prendre un féminisme en STIM pour
influencer la société? Est-il possible d’être à la fois scientifique ou technologue ou ingénieure ou
mathématicienne et féministe ? Plusieurs chercheuses et intervenantes de milieux universitaires
et féministes, canadiens et européens, amorceront une réflexion sur ces questionnements. Les
dimensions politiques, sociales, économiques et pédagogiques inhérentes à ces questions
seront abordées lors des discussions.
Lundi 24 août
Ruby Heap, Université d’Ottawa, Ontario : Militantisme et pratiques féministes dans les STIM au
Canada : regards historiques sur nos pionnières
Anne Rougée, Comédie des Ondes, France : Des femmes et des sciences : de l’oubli à la
représentation
Anne Roy, Université du Québec à Trois-Rivières, Québec : Être féministe en STIM (Sciences,
Technologies, Ingénierie et Mathématiques) ?
207 – La prise en charge des enfants à l’issue des séparations conjugales. Justice
familiale et inégalités de genre (3 séances)
Responsables : Émilie Biland, Université Rennes 2, France, Université Laval, Québec; Aurélie
Fillod-Chabaud, Université de Bourgogne, France; Gabrielle Schütz, Université Versailles Saint-
Quentin en Yvelines, France
28
La prise en charge des enfants à la séparation de leurs parents est un enjeu considérable du
point de vue des inégalités entre hommes et femmes. Dans beaucoup de pays, la « garde » des
enfants est majoritairement confiée aux mères, tandis que les pères sont censés contribuer
économiquement à leur éducation. Parfois imposée par la Justice, mais plus souvent produit
d’un accord entre les parents, cette configuration prolonge, par-delà la séparation, la division
sexuée du travail. Quant aux configurations différentes (garde partagée ou confiée au père),
elles ne peuvent être unanimement considérées comme émancipatrices pour les femmes. Dans
d’autres contextes, de tradition patrilinéaire, la norme de la résidence des enfants chez le père
demeure.
Ce colloque propose d’aborder le droit et la justice de la famille en insistant sur les dimensions
matérielles de la prise en charge des enfants : en lien avec les aspects directement financiers,
celle-ci inclut le coût temporel du travail parental ainsi que les pratiques éducatives concrètes.
Cet enjeu est l’objet de politiques publiques variables d’un pays à l’autre (mécanismes de
fixation et de prélèvement des pensions ; encadrement plus ou moins précis de la « résidence »,
etc.), dont les effets sur les rapports de genre doivent être appréhendés. Pour ce faire, ce
colloque réunira des sociologues et des politistes ayant mené des enquêtes ethnographiques
sur la justice familiale dans différents contextes (Québec, France, Maroc, Sénégal, Nouvelle-
Calédonie) et soucieuses de croiser les rapports de genre avec ceux de classe et de « race »
pour appréhender les incidences effectives des droits de la famille sur les hiérarchies sociales.
Trois séances le composent : la première traitera des mobilisations portant sur le droit de la
famille et les visions des droits des hommes, des femmes, et des enfants dont elles sont
porteuses. La deuxième montrera ce que les conflits parentaux sur la pension alimentaire
révèlent de l’ordre institutionnel et genré. Enfin, la dernière s’intéressera à la manière dont les
professionnels-les se saisissent des rôles parentaux et questionnent (ou non) les inégalités de
genre dans la prise en charge des enfants.
Mardi 25 août
Joanie Bouchard, Maxim Fortin et Marie Hautval, Université Laval, Québec : Les pensions
alimentaires pour enfants au Québec : les enjeux de genre dans les discours des acteurs
politiques, professionnels et communautaires
14h00 – 15h30 - Séance 2 : Ce que disent les conflits parentaux autour des pensions
alimentaires
Émilie Biland, Université Rennes 2, France, Université Laval, Québec et Gabrielle Schütz,
Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines, France : Conflit ou consensus ? Au-dessus ou
au-dessous des lignes directrices ? Une analyse quantitative de la fixation des pensions
alimentaires au Québec
29
Nicolas Rafin, Université de Nantes, France : Les juges d’appel face à la division sociale et
sexuelle du marquage des contributions alimentaires
Muriel Mille, CNRS, France et Hélène Zimmermann, Université Laval, Québec : Le travail des
avocates et avocats québécois face à la prise en charge des enfants après la séparation :
quelles contributions aux rapports sociaux de sexe ?
Dans une perspective de mutualisation, afin d’insuffler ce type de pratiques militantes de l’Outil-
écriture auprès d’autres animateurs ou animatrices, il est question d’analyser ici l’expérience
d’Atelier d’écriture thématique pluriannuel sur la mixité scolaire et sociétale de genre, que j’ai
menée en tant que formatrice associée et chargée de mission Égalité à l’IUFM-UM2. Cet Atelier
‒ qui perdure sous des formes ponctuelles délocalisées ‒ a donné lieu à la création de la
Collection Hg, Histoires de genre, soit à la publication de cinq Recueils, l’un par année
universitaire de 2005 à 2009 ; une « mise en voix et en espace » publique a suivi au printemps
de chaque année universitaire, des comédiens habilités encadrant les écrivants et écrivantes.
La communication montrera que cet Atelier, composé de futurs enseignants et ouvert au public
adulte extérieur, est modulable (séances de trois heures) et transposable à des publics et lieux
sociétaux divers. Chaque séance fonde « la fabrique de la proposition d’écriture » sur un objectif
de formation impliquant la méthodologie : la première partie de cette analyse visera la
construction inconsciente des identités sexuées des stagiaires, puis l’exploration de la valence
différentielle et des normes de genre différentes dans chaque société, enfin la transmission de
notre « culture commune » en termes de recherche transdisciplinaire sur le genre ; la seconde
partie ciblera les changements de comportements et de pratiques d’abord sur « l’éduquer » au
respect mutuel des filles et des garçons, ensuite sur « l’enseigner » dans et hors la classe, enfin
sur « l’orienter » dans la diversité des métiers. Tout ce cheminement sera illustré en rapport par
des exemples littéraires produits (lectures et DVD).
30
Vendredi 28 août
Responsable : Pierrette Pape, Université des femmes de Bruxelles, ASBL ISALA, Belgique
La mondialisation néolibérale a renforcé les violences faites aux femmes, parmi lesquelles la
prostitution et la pornographie, dont les industries exploitent toutes les formes d’oppression à
l’œuvre sur les femmes : néocolonialisme, sexisme, racisme, classisme et idéologie néolibérale.
Dans ce contexte, de nouvelles formes d’action, de nouvelles analyses, de nouvelles solidarités
internationales se créent et rendent visible la parole de jeunes générations féministes.
Ce colloque propose une perspective multidisciplinaire sur les phénomènes de la prostitution et
de la pornographie et de leur impact sur les jeunes et la société : il rassemblera des jeunes
chercheuses, artistes, militantes et survivantes qui s’interrogent sur la dignité humaine et la
marchandisation à outrance, y compris celle de nos sexualités.
Lieu de libération de la parole des jeunes générations et de valorisation de leur vision du monde,
le colloque donnera à voir une réponse internationale à un phénomène mondialisé au service du
patriarcat, et des propositions de solidarité féministe et d’actions nouvelles pour les futures
générations.
Lundi 24 août
Aude Harlé, chercheure sociologue, France : Les perceptions et les incidences du phénomène
prostitutionnel dit de la Jonquera chez les jeunes des Pyrénées-Orientales
Lecture d’extraits de "Plainte contre X", de Karin Bernfeld : « Je m’appelle Estelle. Et j’ai grandi
dans la pornographie. »
Shanie Roy, survivante militante auprès du Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement
et travailleuse communautaire Québec : Pornographie/prostitution : rapports de classes,
31
idéologie néolibérale et backlash antiabolitionniste. La place des survivantes de l’exploitation
sexuelle au sein des gauches
La relation entre représentation et sexualité se transforme dans les sociétés organisées autour
d’une communication médiatique intensifiée. On assiste à une sexualisation accrue des
productions culturelles. La sexualité, autrefois un enjeu moral ou scientifique, devient un enjeu
social et politique, auquel sont directement rattachées des questions de reconnaissance,
d’agentivité, d’autodéfinition, d’affirmation identitaire. Si la sexualisation est parfois le signe d’un
envahissement des aspects sexuels dans la présentation de soi, elle peut aussi signifier une
appropriation de l’expression sexuelle comme partie intégrante et pleinement assumée, voire
résistante de l’identité individuelle. Cette ambigüité résulte en partie des formes de domination
et de stigmatisation véhiculées par la société patriarcale hétéronormative à travers des
impératifs « normalisateurs ».
On s’intéressera aux représentations littéraires, artistiques et médiatiques des sexualités, en
s’attachant aussi bien aux versions négatives qu’aux versions positives. Certaines
représentations perpétuent les usages phallocentrés de la sexualité, qui asservissent les
femmes lesbiennes, queer, trans et hétérosexuelles aux « scripts » sexuels normatifs. Parfois, le
but est de dénoncer ces usages; parfois il s’agit de relais qui reproduisent sans questionner.
D’autres représentations formulent de nouveaux scripts, qui transforment l’imaginaire et
inaugurent de nouveaux types de relations. Comme ces objets culturels représentent une «
technologie du genre », ils peuvent perpétuer l’ordre établi et valoriser les normes
conservatrices, mais ils ont également le pouvoir de les subvertir.
Mercredi 26 août
Lori Saint-Martin (UQAM) : Désir, pouvoir, identité, différence: l'inceste sœur-frère dans l'écriture
des femmes au Québec et en France
32
11h00 – 12h30 - Séance 2 - Scripts et subjectivités
Anne Verjus, CNRS, France : La diffusion de nouveaux scripts hétérosexuels transgressifs des
normes de genre : le cas du « chevillage » en France (2001-2015)
Nicole Côté, Université de Sherbrooke, Québec : Économie des sexualités féminines dans la
trilogie Madaddam
Maïté Fernandez-Falcand, Paris III Sorbonne Nouvelle, France : La sexualité, lieu d’un tragique
contemporain ?
Vendredi 28 août
Myriam Le Blanc Elie, Julie Lavigne et Sabrina Maiorano (UQAM) : Cartographie des
pornographie critiques faites par les femmes : question de féminisme et de sexualité explicite
Allison Faris (CUNY) : « Fy de cet honneur, et vive le plaisir ! » : La sexualité féminine chez
Brantôme, menace implicite ?
33
219 – Atelier créatif et critique de la représentation dans les médias (2 séances)
Vendredi 28 août
L’atelier commencera par une courte explication des enjeux de la représentation dans les
médias, notamment celle des femmes (sous-représentation, stéréotypes, sexualisation du corps
de la femme jusque dans les dessins animés pour enfants…), mais aussi celles des LGBTQ+,
des personnes de couleur et des personnes handicapées. Ensuite, quelques extraits de films
seront donnés comme base de travail dans le but se les réapproprier de façon ludique en «
corrigeant » leurs scénarios, c’est-à-dire en améliorant la représentation, par exemple en
changeant le sexe ou la couleur des personnages, en détournant les clichés, ou en renversant
le point de vue. Ce travail se fera en commun ou par groupe selon le nombre de personnes.
En ce qui a trait au déroulement, la première séance commencera par la présentation, d’une
durée d’une demi-heure, puis par le visionnage des extraits sur lesquels le travail sera effectué,
suivi d’une première discussion commune sur les problèmes qu’ils présentent. Les extraits
seront revus au début de la deuxième séance, qui consistera surtout au travail expliqué plus
haut, et qui se terminera par une mise en commun de ce travail et une conclusion.
L’objectif de cet atelier est de s’emparer des outils scénaristiques afin de les mettre aux services
d’autres points de vue que celui de l’homme blanc cisgenre hétérosexuel valide, encore bien
trop souvent le protagoniste par défaut dans la culture populaire.
Cet atelier a pour objectif d’identifier et interroger les pratiques féministes dans le champ de
l’éducation, au sens large, par la mise en perspective des expériences et travaux de recherche
des participantes et des intervenantes, afin de faire avancer la réflexion autour des questions
suivantes : quels dispositifs pédagogiques pour la déconstruction des stéréotypes et la
dénaturalisation des rapports sociaux? Quelles articulations entre les théories de l’éducation et
la pensée féministe? Quels types de stratégie pour faire circuler les concepts entre les sphères
militantes et institutionnelles ? Quelles pratiques d’intervention, à quelles fins et avec quels
moyens?
Dans une volonté de cohérence, l’atelier met en œuvre les principes de la pédagogie féministe
dans son déroulement. Son espace est enrichi par l’exposition de supports visuels utilisés en
intervention, pour en partager l’analyse.
Mercredi 26 août
Biljana Stevanovic, Université de Caen, France : Évaluation d’une action expérimentale visant à
diversifier les choix d’orientation scolaire et professionnelle des adolescents en France
34
Hélène Charron, Université Laval, Québec : Usages des notions de stéréotypes et d’égalité
dans les manuels d’éthique et culture religieuse au Québec : enjeux et effets sur la
compréhension des inégalités de sexe
Cendrine Marro, Université Paris Ouest-Nanterre, France : Penser l’éducation à l’égalité des
sexes à l’école en termes de Dépendance et indépendance à l’égard du genre (DIG)
Farinaz Fassa, Université de Lausanne, Suisse : Entre politiques et pratiques : des volontés
égalitaires?
Claudie Solar, Université de Montréal, Québec : La toile de l’équité et sa traduction dans des
actions de coopération en formation professionnelle
Edmée Ollagnier, Université de Genève, Suisse : Les forces du féminisme pour une réforme des
valeurs et conduites des organisations formant des adultes
237 – Réunir les femmes sans enfant par circonstances de la vie ou par choix pour briser
l’isolement (1 séance)
35
Mercredi 26 août – 17h30 – 19h00
36
Lundi 24 août
Atelier 1 - Invisibilité des enjeux de santé au travail des femmes : mobiliser quand c’est
encore possible.
Dans un contexte où les entreprises demandent une flexibilité accrue de leur main-d’œuvre face
à l’intensification du travail, l’émergence de revendications pour de meilleures conditions de
travail est soumise à d’importantes pressions économiques, sociales et politiques qui peuvent
affecter la mobilisation tant de la part des personnes employées et des syndicats, que de la part
des employeurs, des acteurs sociaux, des décideurs et du milieu de la recherche. Les femmes
sont particulièrement affectées par ces pressions, à cause de leur positionnement toujours
fragile dans le marché du travail, notamment dans le secteur des services, les forçant à choisir
quotidiennement entre leur propre bien-être et celui des personnes qui reçoivent leurs services
sans compter la relative invisibilité des enjeux de santé physique et mentale liés à leurs emplois.
L’équipe sur les inégalités sociales et de santé au travail (FODAR 2013-2015) rassemble des
chercheuses convaincues de la pertinence d’une perspective interdisciplinaire de genre pour
mieux appréhender la complexité des processus de transformation des conditions de travail et
spécifiquement, les mécanismes qui sous-tendent la persistance, voire l’accentuation de
certains problèmes de santé ainsi que des inégalités de genre dans le contexte actuel du travail.
Cet atelier vise à alimenter une réflexion entre les panélistes et l’auditoire sur les défis
rencontrés dans le développement de recherches, d’interventions ou de politiques visant à
améliorer la santé des femmes au travail à travers la mobilisation de différents groupes
d’actrices et d’acteurs dont les personnes employées et leurs regroupements, celles qui les
emploient, celles qui prennent les décisions politiques et celles conduisent des recherches sur
ces enjeux.
Jessica Riel, Université du Québec en Outaouais, Québec : Le défi de mobiliser les travailleuses
et travailleurs : réflexion sur la résistance d’enseignantes du secondaire et de la formation
professionnelle à aborder la question du genre
Nicole Vézina et Hélène Sultan-Taïeb, UQAM, Québec; René Brunet, Laboratoire d’ergonomie
et d’épidémiologie en santé au travail, Québec : Mobiliser l'employeur au cœur même de
l'intervention
37
Valérie Lederer, Université du Québec en Outaouais, Québec : Sexe/genre et incapacité de
travail : les défis de la mobilisation au Québec
Stéphanie Bernstein et Rachel Cox, UQAM, Québec : Entre égalité et santé, où la lutte pour la
santé des femmes au travail doit-elle se nicher?
Responsables : Sophie Brière, Isabelle Auclair, Hélène Lee Gosselin, Université Laval, Québec
Actuellement, le paradoxe des frontières est chaque jour plus marqué. En effet, d’un côté nous
observons la multiplication des échanges, des circulations et des déplacements alors que de
l’autre, nous assistons à un resserrement des limites frontalières ainsi qu’une augmentation des
règles migratoires. Selon l’endroit où l’on naît, selon le genre auquel on s’identifie et selon la
classe sociale dont on est issu, la possibilité de traverser les frontières, la capacité de s’établir
dans un pays étranger et les opportunités d’y travailler diffèrent. Dans ce contexte, cet atelier
s’intéresse à l’analyse féministe du travail des femmes en situation de migration, de
déplacement, de refuge ou d’expatriation. Plusieurs questions animeront la réflexion : En quoi
consiste le travail et quels sont les types d’emploi occupés par les femmes dans différents
contextes de déplacement international? Dans quelles mesures l’analyse intersectionnelle
permet-elle d’analyser la situation spécifique des travailleuses migrantes? Est-ce que la
féminisation de la migration permet l’autonomisation professionnelle des femmes ou est-elle
plutôt caractérisée par l’exacerbation des stéréotypes associés aux rôles et aux emplois dits
féminins?
Sophie Brière, Isabelle Auclair, Université Laval, Québec : Le travail et la carrière des femmes
en développement international
Hélène Lee Gosselin, Université Laval, Québec : Des femmes immigrantes entrepreneures : un
entrepreneuriat de nécessité paradoxal et émancipateur
Isabelle Auclair, Université Laval, Québec : L’accès au travail des femmes en situation de refuge
en Équateur
Mardi 25 août
Cet atelier propose d’affiner la réflexion féministe sur la manière dont le genre et l’âge
structurent l’univers du travail, entendu au sens large. Des recherches ont montré que ces deux
systèmes de rapports sociaux créent des hiérarchies entre les diverses formes d’activité,
génèrent des relations de pouvoir entre groupes ou individus au travail, inventent des catégories
38
identitaires fortes. Ces systèmes sont mouvants et terriblement sensibles aux espaces-temps
considérés. Pourtant, les catégories, les temporalités et les hiérarchies qui en découlent restent
naturalisées, perçues comme universelles et leur genèse est souvent oubliée.
Croiser les regards historiques, sociologiques ou autres permettra de questionner cette
universalité apparente et d’en retrouver l’origine. Ce sera l’occasion de réfléchir sur les normes
de genre et d’âge en matière de travail rémunéré et non rémunéré et sur les cycles de vie
sexués qui (dés) articulent les différentes phases d’activité. Cette réflexion paraît d’autant plus
pertinente que les approches intersectionnelles qui combinent le genre avec nombre d’autres
rapports transversaux (classe, « race », ethnie, etc.) négligent encore l’âge.
Anne Perriard, Haute école spécialisée de Suisse occidentale EESP : L’âge dans les politiques
sociales : la construction de figures de la dépendance problématique »
Hélène Martin, Haute école spécialisée de Suisse occidentale-EESP : Les politiques d'âge et de
sexe dans la relation thérapeutique en physiothérapie
Responsables : Sophie Béroud, Université Lyon 2, France; Louise Boivin, Université du Québec
en Outaouais, Québec; Carole Yerochewski, Université de Montréal, Québec
39
d’organisation autonomes. En partant de ces constats, nous voudrions interroger dans cet
atelier les éventuelles spécificités des mobilisations de femmes précaires : - menées dans un
cadre syndical ou associatif, comment celles-ci parviennent-elles à rendre compte des
différentes formes de la domination que subissent ces femmes dans leur travail ?
- Quels sont les effets de ces luttes sur les formes d’organisation, mais aussi sur les
revendications produites ?
- Comment ces mobilisations contribuent-elles, si c’est le cas, à faire évoluer les pratiques
et les structures syndicales ?
Martine D’Amours, Université Laval, Québec : Les travailleuses de la garde d’enfants en milieu
familial : à l’intersection des rapports sociaux de travail, de sexe et de migration
Carole Yerochewski, Université de Montréal, Québec : Renoncer à son identité pour accéder à
l’emploi standard ? Des limites du renouveau syndical
France Bernier, Centrale des syndicats du Québec : Mythes et réalités sur les secteurs public et
parapublic : quand précarisation et disparités de traitement riment avec féminisation
Dans la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne l’activité économique des femmes joue un
rôle économique majeur en particulier dans le domaine agricole. En revanche, lorsque l’on
exclut le travail non rémunéré exercé à titre d’aides familiales, le désavantage des femmes par
rapport aux hommes en matière d’emploi est frappant. Dans un contexte marqué par un accès
limité des filles à l’instruction, à l’apprentissage et au capital, mais aussi par des normes
sociales qui valorisent les activités reproductives et domestiques des femmes et font des
hommes les principaux pourvoyeurs de revenus des ménages, les femmes sont en effet
marginalisées sur le marché du travail. Elles sont plus enclines que les hommes à travailler sans
40
rémunération, connaissent typiquement des taux de chômage plus élevés sur le marché du
travail urbain, et sont souvent cantonnées dans les activités les plus précaires et les moins
rémunératrices du secteur informel. Aujourd’hui cependant, avec le renchérissement du coût de
la vie, le chômage et la précarisation de l’emploi des chefs de ménage masculins mais aussi la
forte progression de la scolarisation des filles et une perception de l’emploi féminin qui change,
notamment au sein des classes moyennes, on observe une féminisation croissante du marché
de l’emploi dans les villes africaines qui bouscule la division sexuelle du travail et les rapports de
genre au sein des familles. Les modèles changent et ce sont ces changements que cet atelier
propose de mettre en lumière. Il s'agira, ce faisant, de s'interroger sur les retombées du travail
des femmes sur leur statut dans la famille et sur leur contribution aux dépenses des ménages,
en considérant le travail au sens large, c'est-à-dire intégrant le travail domestique
particulièrement chronophage dans cette partie du monde. La question de la conciliation travail -
famille, bien connue des sociétés occidentales mais longtemps ignorée en Afrique sera
également traitée.
Mercredi 26 août
Ayemi Lawani, Université de Montréal, Québec : Trajectoires professionnelles d'entrée dans les
sociétés civiles africaines: devenir et être les femmes leaders d'ONG à Cotonou et à Lomé
Anne E. Calvès, Université de Montréal, Québec : Emploi rémunéré et participation des femmes
aux prises de décision au sein des ménages dans les villes africaines
41
la distribution du travail domestique est-il intégré dans les collectifs militants (syndicats,
mouvements féministes, antiracistes et autres) ? Comment des luttes s’organisent-elles ou se
(ré)organisent-elles sur ce front (pratiques revendicatives et organisationnelles, cibles et alliés)?
Aurélie Damamme, Université Paris 8-Saint Denis, France : Perspective du care et handicap :
de quelle autonomie parle-t-on ?
Jeanne Ollivier Gobeil et Martin Gallié, UQAM, Québec : Travail non libre et travail domestique :
étude de cas des travailleuses domestiques résidantes à Montréal
Vanessa L’Écuyer UQAM, Québec : Travail gratuit et non-libre: la prison Tanguay comme forme
d'actualisation du rapport social d'appropriation des femmes?
Louise Toupin, UQAM, Québec : Une lutte féministe oubliée : le salaire au travail ménager,
1972-1977. Parcours d’une pensée et son incarnation dans l’action
Jeudi 27 août
9h00 – 10h30 – Séance 12 - Regards historiques sur les mutations du travail domestique
et parental au XXe siècle
42
Marilyne Brisebois, Université Laval-Université d’Angers, Québec-France : De l’enseignement
de la couture comme reflet de la complexification du travail domestique au Québec, 1940-1970
Catherine Charron, Université Laval, Québec : « La vie, elle me ramenait là tout le temps » :
Récits de travail domestique rémunéré, Québec, XXe siècle
11h00 – 12h30 – Séance 13 - Comment observer, mesurer et rendre compte du travail
domestique, de sa distribution et de son exploitation ?
Marianne Modak, Haute école de travail social et de la santé – EES –Lausanne, Suisse : «
Contre la dst ? L’usage du « partage » du travail dans le couple comme « action de
reconnaissance » du « parent non statutaire »
Rose-Myrlie Joseph, Université de Lausanne, Suisse et Université Paris Diderot, France : Jouer
le travail, déjouer les rapports sociaux : apports et limites du sociodrame dans l’analyse du
travail des femmes
Plus que jamais, les gouvernements québécois et canadiens, comme ceux d'Europe et
d’ailleurs, ont fait le choix d’accélérer la mise en place de politiques d’austérité décriées par les
grandes institutions internationales et les mouvements sociaux. À travers les réformes des
services publics, il se produit une véritable destruction de l’État social, ou du moins, de ce qui
avait survécu aux politiques néolibérales des années 1980. Si ces politiques d’austérité touchent
l’ensemble de la population, nous savons qu’elles produiront des effets différenciés selon le
genre.
Ces tables rondes proposent de rassembler des militantes et des chercheures du Québec
activement engagées dans les luttes actuelles et d'organiser une discussion centrée sur la
difficulté d’arrimer les résistances qui prennent forme.
Table ronde : Katia Atif, Action travail des femmes, Québec; Alexa Conradi, Fédération des
femmes du Québec; Leah Woolner, PINAY, Québec; Saadatou Abdoulkarim, Femmes de
diverses origines, Québec
Mot de clôture
43
245 – Santé, féminisme et justice sociale : Colloque « indiscipliné » (8 séances)
Les discours hégémoniques en santé tendent à légitimer les relations de pouvoir présentes dans
les systèmes et les industries de la santé. Parce que problématiques, les constructions
scientifiques et sociales du corps et de la santé ont mené à d’importantes luttes politiques.
Plusieurs de ces dernières peuvent être situées plus spécifiquement dans les mouvements
féministes et de la santé des femmes. Le Colloque que nous proposons s’inscrit dans ces
mouvances. Il sera l’occasion de déconstruire certains discours afin de faire place à des idées
novatrices et de donner la parole à des chercheures et des militantes féministes intéressées à la
santé et la justice sociale. Ce colloque, « indiscipliné », se veut une triple subversion des savoirs
dominants : 1) il établit la santé des femmes comme objet d’étude n’appartenant à aucune
discipline particulière, 2) il s’attache aux savoirs centrés sur la santé des femmes et 3) il met aux
premières loges des féministes ayant accepté de relever le défi de dire la santé à partir de
nouvelles perspectives éthiques, culturelles, sociales, économiques, environnementales et/ou
politiques. En ce qui a trait à la santé des femmes, les quelques gains réalisés dans les milieux
de la recherche et du secteur public sont menacés partout par un désengagement massif de
l’État. Dans un tel contexte, les répercussions qu’ont la pauvreté, la violence, la pollution, le
racisme, le néolibéralisme et le néocolonialisme sur la santé des femmes sont négligées. Notre
colloque propose de mobiliser les connaissances scientifiques et militantes dans le domaine de
la santé et de la justice sociale pour échanger sur ces questions, mieux les comprendre et
dégager des pistes d’action.
Mardi 25 août
Lydia Assayag et Isabelle Mimeault, Réseau québécois d’action pour la santé des femmes,
Québec : Savoirs féminins et science : le début de la réconciliation ?
Anne Taillefer, UQAM, Québec : Braver l’orthodoxie biomédicale ? L’exclusion de l’expertise des
femmes dissidentes : l’exemple de la vaccination
Sylvie Fortin, UQAM, Québec : Micropolitique de pratiques corporelles avec des femmes en
situation de fragilité
44
Bilkis Vissandjée et Karine Bates, Université de Montréal, Québec; François Vialla, Université de
Montpellier, France et Jonathan Kuntz, Université de Sherbrooke, Québec : Immigration, droit à
la justice et d’accès à la santé : perspectives selon les questions de genre et de justice sociale
Présidence : Lydia Assayag, Réseau québécois d’action pour la santé des femmes, Québec
Catherine Des Rivières-Pigeon, UQAM, Québec; Isabelle Courcy, Université d’Ottawa, Ontario :
Le sentiment de détresse des mères de jeunes enfants présentant un trouble dans le spectre de
l’autisme. Au-delà de l’ « acception du diagnostic » : les conditions matérielles d’existence
Luisa Molino et Geneviève Rail, Université Concordia, Québec : Discours sur le vaccin anti-
VPH : quelles éthiques, quelle justice sociale ?
Manon Niquette, Université Laval, Québec : Les nouvelles formes d’exploitation des liens
sociaux des mères dans le marketing des produits de santé
Anna Bogic, Université d’Ottawa, Ontario : Les féministes serbes et leur engagement dans les
luttes pour la santé reproductive et contre les violences faites aux femmes
Sara Torres Ospina, Université de Montréal, Québec : Cibler l’équité en santé pour les
populations marginalisées : le rôle des travailleuses et travailleurs communautaires de la santé
pour ce qui est de la santé périnatale et de la violence faite aux femmes
Sophie De Cordes, Fédération du Québec pour le planning des naissances, Québec : Le libre
choix des femmes dans une perspective de justice sociale
Mercredi 26 août
Simone Viger, Fondation Filles d’Action, Québec : Une approche spécifique au genre sur la
promotion de la santé des filles et des jeunes femmes
Haïfa Tlili, Université de Paris-Descartes, France : Les filles dans les quartiers populaires :
l’activité physique, une clé de l’ « empowerment » ?
45
Naïké Ledan, Action cancer du sein du Québec : Les défis du programme jeunesse d’Action
cancer du sein du Québec : mettre la justice en santé au cœur des projets jeunesse
Mélisa Audet, Alex Dumas, et Isabelle Dionne, Université de Sherbrooke, Québec : Prévention
de l’obésité et vieillissement féminin : un discours réducteur
Hélène Martin, Haute école de travail social et de la santé, Suisse : Chirurgies sexuelles
cosmétiques et sexuation des corps
Jennifer Beeman, Action cancer du sein du Québec : De la colère à la conformité : que reste-t-il
de la critique féministe du cancer du sein ?
Selma Kouidri, DAWN-RAFH, Canada : « Notre Santé est importante » : une réponse inclusive
au manque d’accès au système de santé en général et au programme de dépistage du cancer
du sein en particulier
16h00 – 17h30 - Séance 8 - Table ronde : Santé, féminisme et justice sociale : surmonter
les défis
Panelistes : Karen Messing, UQAM, Québec; Abby Lippman, Université McGill, Québec; Bilkis
Vissandjée, Université de Montréal, Québec; Lydia Assayag, Réseau québécois d’action pour la
santé des femmes, Québec
Constituées en cause par les mouvements féministes, les violences envers les femmes sont
depuis devenues un registre de l’action publique et un objet d’étude à part entière. Du côté du
46
travail social, des institutions prenant en charge des femmes victimes et des hommes auteurs se
sont développées. Des chiffres ont été produits par de grandes enquêtes nationales et de
nombreuses études qualitatives et quantitatives ont été menées à ce sujet. Dans le cadre
d’études en sociologie, santé publique, ou encore en criminologie, on a produit des données sur
les différentes formes de violence, leurs causes et leurs facteurs de risque. Les retours sur les
effets de ce processus d’institutionnalisation au sein du féminisme ne sont pas nouveaux.
Parallèlement à la constitution de la cause des violences envers les femmes, des critiques ont
vu le jour, concernant la pénalisation de ces violences, l’articulation des rapports sociaux de
sexe et de race, les usages politiques qui peuvent en être faits. Le premier objectif de cet atelier
est de reprendre ces questions, en s’attachant particulièrement à la dimension pratique des
luttes contre ces violences : quelles organisations sont impliquées, quels outils sont mobilisés,
pourquoi sont-ils variables selon les pays ? L’analyse de ce processus de professionnalisation
n’empêche pas cependant de continuer le travail d’objectivation : il s’agit alors de s’interroger
sur les enjeux actuels de la production de chiffres concernant ces violences. Comment et
pourquoi mener aujourd’hui une enquête quantitative sur les violences envers les femmes ?
Quels indicateurs faut-il construire, quelles populations faut-il viser ? À partir de l’enquête Virage
(Violences et rapports de genre) actuellement menée à l’Ined, qui prend la suite de l’Enquête
nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff), nous nous interrogerons en
particulier sur les besoins actuels de connaissance en ce qui concerne les populations
minoritaires et le travail d’objectivation qu’ils impliquent.
Jean Bérard, Université de Montréal, Québec : Les violences sexuelles entre rapport de
domination et pathologie psychologique. Perspectives féministes et criminologiques
Depuis quelques décennies, la recherche, les discours et les pratiques féministes sont
confrontés aux « nouvelles » questions générées par l’entrecroisement des rapports de sexe
avec d’autres rapports de pouvoir et de division sociale. En l’occurrence, l’intérêt pour
l’intersectionnalité dans les milieux féministes francophones s’est considérablement accru au
cours des années 2000.
Les différents usages de l’intersectionnalité, comme théorie, concept, méthode ou pratique ne
reflètent-ils pas son ambigüité conceptuelle dans les pratiques de recherche et d’action sociale ?
47
Selon Galerand et Kergoat « une confusion ontologique et épistémologique […] règne toujours
au sujet de ce qui est intersectionnel : les identités, les classes, les catégories, les rapports
sociaux, les processus d’oppression ou bien l’expérience de celle-ci ». Dès lors, de quelle
manière peut-on s’inscrire au sein de pratiques de recherche en filiation avec les prises de
position épistémologiques, théoriques et politiques de l’intersectionnalité ? Comment
l’intersectionnalité peut-elle favoriser des pratiques d’intervention et des procédés
méthodologiques engagés, permettant d’éclairer les expériences subjectives des femmes de
plus en plus fragilisées ou marginalisées devant la complexité et la multiplication des problèmes
sociaux ?
À cet égard, dans la mesure où l’éthos de justice sociale, qui caractérise épistémologiquement
l’intersectionnalité, fut modifié ou édulcoré en raison de sa nouvelle position dans le monde
académique, de quelle manière peut-elle (re)devenir un outil de contestation des inégalités
sociales ? Comment un cadre théorique intersectionnel peut-il devenir un outil de contestation
des inégalités sociales et favoriser la création d’espaces alternatifs où les femmes minorisées
élaborent une connaissance et des revendications singulières ? Au-delà du discours rhétorique,
quelle utilisation peut-on dégager de l’intersectionnalité lorsqu’il s’agit de « rendre visible la
parole des femmes opprimées » ou de favoriser leur pouvoir d’agir ? Autrement dit, comment
s’assurer qu’une réflexion théorique sur l’intersection des systèmes d’oppression peut se
matérialiser dans un ensemble de principes et de stratégies au cœur d’une pratique
intersectionnelle ?
Le présent colloque, organisé dans le cadre du Pôle de réflexion et d’action sur
l’intersectionnalité du Service aux collectivités de l’UQAM, sera l’occasion d’apporter une
contribution significative aux nombreux débats qui ont cours actuellement dans la francophonie,
et plus largement sur la scène internationale, quant à la pertinence de l’intersectionnalité au
regard de ses potentialités heuristiques, et ce, afin de contribuer au renouvellement des projets
féministes d’émancipation et d’action sociale.
Mardi 25 août
Rachel Chagnon et Dania Suleman, UQAM, Québec : Femmes, égalité et liberté de religion :
histoire légale d’un conflit intersectionnel
48
Mercredi 26 août
Erica Siddall, Université d’Ottawa, Ontario : La violence familiale à l’égard des femmes
autochtones : interventions privilégiées par des intervenants non-autochtones
Maud Pontel, Bouclier d’Athéna, Québec : Violence basée sur l’honneur : sensibilisation des
communautés et adaptation des pratiques d’intervention
Notre combat nait des oppressions que nous vivons en tant que minorités sexuelles et de genre.
Mais si nos luttes naissent de cette appartenance, c’est au sein des mouvements féministes,
anticapitalistes, antiracistes et antifascistes qu’elles s’enracinent. L’émancipation sexuelle et de
genre est au cœur de notre résistance, mais l’intersection des luttes et les alliances au sein de
celles-ci nous sont tout aussi chères.
Au mouvement LGBT institutionnalisé, nous opposons une perspective queer radicale ou trans-
pédé-gouine. À la place des courants homo-normatifs qui tendent à ériger les positions
identitaires en autant de forteresses bien-pensantes se faisant complices des structures
d’oppression, nous proposons l’éclatement de ces carcans identitaires et le rejet radical des
systèmes oppresseurs. Contre les catégories rigides et dogmatiques, nous résistons, d’une
dissidence féroce et fluide, magnifique et prolifique.
Forte de l’image des P!nk blocs, notre visibilité se fait aussi scintillante que dérangeante. Des
slogans salaces aux actions directes disjonctées, nos tactiques sont aussi flamboyantes que
dures à cuire/queer.
Nous participons à la construction d’un monde où la résistance se danse en paillettes, où les
chevaux se font licornes, mais où la colère ne cède rien aux systèmes qui nous oppriment. Ce
caucus vise à réunir toutes personnes se sentant interpellées par cette présentation. Il aura pour
but d’échanger sur nos pratiques militantes et les différents contextes où elles s’inscrivent.
49
266 – Lutter contre les violences sexistes en milieu militant. Atelier de réflexion à partir
d’expériences internationales à l’intersection de l’art, la recherche et le militantisme (7
séances)
Responsables : Mélissa Blais, UQAM, Québec; Laura Carpentier-Goffe, Centre d’études des
relations Internationales, France; Marie-Soleil Chrétien et Émilie E. Joly, UQAM, Québec;
Emiline Fourment, Centre d’études européennes, France; Solveig Hennebert, Lyon, France;
Laurence Ingenito, UQAM, Québec; Norka Paz-Rodo, Communidad Lapiz et Lanzarte, La Paz,
Bolivie
Cet atelier est proposé par un collectif de jeunes chercheuses, militantes et/ou artistes vivant à
Montréal, Paris, Lyon et La Paz. Elles cherchent à construire un espace de réflexions sur la lutte
collective contre les violences sexistes en milieu militant. Si cette thématique fait l’objet de peu
d’études en sociologie du militantisme, force est de constater qu’elle correspond au vécu de
nombreuses militantes, et ceci, par-delà les frontières. Ainsi, cet atelier propose un espace
permettant la mise en commun d’expériences et de réflexions, palliant ainsi à l’absence de
circulation des théories d’action.
À partir de vécus, d’observations et d’interrogations similaires apparues dans leurs recherches,
ou leur militantisme, les chercheures, militantes et artistes veulent tenter de transformer des
expériences locales en un processus de réflexion et d’empowerment transnational. Considérant
que les principaux obstacles auxquels elles sont confrontées sont liés aux rapports de genre à
l’œuvre dans leurs sociétés et à la culture du viol qu’ils produisent, elles aspirent tout d’abord à
questionner la notion de justice (institutionnelle/transformatrice).
Qui plus est, les participantes constatent que toutes les dénonciations vécues ou observées ont
donné lieu à des vagues de backlash exposant les personnes soutenant les dénonciations à des
violences psychologiques (constante justification, attaque individuelle, etc.). C’est pourquoi cet
atelier cherchera à produire une analyse sociologique de ces attaques de façon à mieux pouvoir
les confronter.
En bref, cet atelier se veut un espace de production d’un savoir féministe à partir des
expériences pratiques et des connaissances universitaires de toutes les participantes. Il sera
ainsi basé tant sur des données empiriques issues de terrains de recherche que sur une
méthodologie qui intègre l’art comme moyen d’expression. Les six séances proposées se
veulent donc aussi un lieu d’expérimentation méthodologique, incluant une séance de théâtre
forum ainsi que la conception d’une fresque murale.
Mardi 25 août
Mélissa Blais et Marie Soleil Chrétien, Québec; Emeline Fourment, Laura Goffre-Carpentier et
Solveig Hennebert, France; Laurence Ingenito et Émilie E. Joly, Québec; Norka Paz-Rodo,
Communidad Lapiz et Lanzarte, Bolivie : Une mosaïque transnationale d’expériences de gestion
collective de dénonciations de violences sexuelles et de backlash
50
14h00 – 15h30 - Séance 3 : (En non-mixité femmes/lesbiennes/trans)
Norka Paz-Rodo, Communidad Lapiz et Lanzarte, Bolivie : a) Atelier création d’une fresque
murale avec Knorke Leaf; b) Espace création - Construction collective d’une fresque sur les
violences sexistes en milieux militants dans une perspective de transformation sociale
Espace Libre - Lutter contre les violences sexistes en milieu militant. Élaboration d’une fresque
murale participative sur les lieux du congrès.
Marie-Soleil Chrétien, Québec, Norka Paz-Rodo, Communidad Lapiz et Lanzarte, Bolivie, Laura
Goffre-Carpentier, France
Jeudi 27 août
Laurence Ingenito et Émilie E. Joly, Québec : Justice alternative et féministe dans les milieux de
la gauche radicale : une justice transformatrice
Présentation de la fresque murale initiée par Knorke Leaf et conclusion. Retour sur les
méthodologies utilisées; à l’intersection entre art, recherche et militantisme
51
Jeudi 27 août
Catherine Flynn, Université de Montréal, Québec : Agir ensemble pour lutter contre la violence
structurelle : réflexion autour d’une expérience de pratique intersectionnelle
Maude Chalvin, Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel, Québec : Construire un mouvement pluriel contre les violences sexuelles :
l’enjeu intersectionnel dans les CALACS
Alice Lepetit et Cybel Richer-Boivin, Fédération des femmes du Québec: Défis de la mise en
pratique de l'approche intersectionnelle au sein de la Fédération des femmes du Québec
Co-animation et co-présentation : Lise Dugas, militante féministe, défense des droits des
personnes handicapées, Québec; Geneviève Dauphin-Johnson, dansactiviste féministe et
UQAM, Québec
52
CIRFF. Il se penchera sur les enjeux historiques et actuels du féminisme en termes d’activisme,
de mobilisation citoyenne et de communautés d’intérêt en soulignant l’impact sur la pratique
artistique et l’histoire de l’art.
Nous souhaitons surtout présenter des regards originaux sur les savoirs et les modèles
d’actions féministes en privilégiant un contexte interdisciplinaire et la mise en avant de certaines
innovations conceptuelles et méthodologiques qui résultent d’un maillage entre interventions
théorique et artistique. Ces interventions témoigneront des modèles d’action d’ici, soulignant la
réalité propre au territoire québécois.
Il importe dans ce colloque que la parole soit donnée à des chercheurs-es mais également à
des artistes, les deux statuts se confondant parfois dans l’activisme de leurs positions
féministes.
Vendredi 28 août
Philippe Dumaine, UQAM, Québec : Norme, races, désirs : pour une pratique radicale de
l’histoire de l’art
53
14h00-15h30 - Séance 3 – Savoirs et féminisme en actions
Arkadi Lavoie Lachapelle, artiste en arts visuels, Québec : Ma sœur jumelle est un corps mort et
plusieurs touristes l’adorent. My Twin Sister is a Dead Body and a Few Tourists Love Her!
(Action poétique et critique)
Giovanna Zapperi, École nationale supérieure d’art de Bourges, France : « Le féminisme a été
ma fête » : Carla Lonzi, la politique à l’œuvre
Responsables : Rachel Chagnon, UQAM, Québec; Louise Langevin, Université Laval, Québec
On remarque que les théories féministes ont eu moins d’impact dans le monde du droit,
contrairement au monde universitaire anglo-saxon, où ces analyses ont pénétré la réflexion
juridique et la réforme législative. Profitant de notre statut, à la rencontre de deux cultures et de
deux systèmes juridiques, nous voulons, à titre de chercheures établies au Québec, établir un
dialogue entre chercheures féministes francophones sur des enjeux juridiques particuliers qui
relèvent du droit international. Comment le droit peut-il servir d’outil de changement social pour
les femmes ? Quels sont les enjeux pour les juristes féministes? Nous proposons trois activités.
Tout d’abord, un atelier regroupant des chercheures québécoises et françaises portera sur la
portée de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes (CEDEF), grande convention sur les femmes. Ensuite, une table ronde permettra une
réflexion sur les droits socioéconomiques et la protection sociale à partir de la publication
récente d’un ouvrage traitant de cette question. Finalement, nous verrons comment le prisme de
l’analyse féministe permet de renouveler notre regard sur le droit.
Jeudi 27 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 - La CEDEF : Regards sur un document fondateur des droits des
femmes en droit international
Sophie Grosbon, Université Paris Ouest Nanterre, France : La transformation de l’espace public
par la CEDEF : éducation et représentation des femmes
Louise Langevin, Université Laval, Québec : La lutte contre les violences de genre : du silence
initial à l’interprétation dynamique de la CEDEF
54
14h00 – 15h30 - Séance 3 - L’apport des critiques féministes à l’analyse du droit : cas de
figure
Zeynep Özlem Üskül Engin, Université de Galatasaray, Turquie : Les effets des politiques
néoliberales sur les oléicultrices en Turquie (Yirca) du point de vue de la sociologie du droit
Sarah Jacob Wagner, Conseil du statut de la femme, Québec : La maternité pour autrui : les
différentes approches législatives adoptées en réponse à la pratique
Responsables : Leïla Benhadjoudja, UQAM, Québec; Leila Bdeir, Collège Vanier, Québec;
Sonia Dayan-Herzbrun, Université Paris Diderot-Paris 7, France
Dans un contexte international où les puissances occidentales s’engagent dans ce qui est
communément appelé « la guerre contre le terrorisme », les femmes musulmanes font l’objet de
nombreuses agressions islamophobes où leur corps fait obsession et devient un sujet public
récurrent. Au-delà des scandales relatifs au foulard ou à la burqa, l’islamophobie participe à
l’oppression des musulmanes, ce qui n’est pas sans rappeler les discours coloniaux, distinguant
un supposé « islam misogyne» d’un « Occident civilisé » et pro-féministe.
Pourtant, de nombreuses activistes féministes musulmanes articulent un discours critique et
décolonial qui refuse la rhétorique orientaliste. D’une part, ce discours décolonial met en
évidence les rapports de pouvoir et les oppressions imbriquées que vivent les musulmans-es et
remet en cause les privilèges de certains groupes dans des sociétés qui se veulent
démocratiques et égalitaires. D’autre part, il conteste l’instrumentalisation du féminisme comme
outil de domination dans les pays à majorité musulmane pour la « promotion de la démocratie ».
Dans ce sens, les féministes musulmanes, qui ne constituent pas un groupe homogène
doctrinaire, perturbent certaines « assises » et « évidences » des démocraties occidentales et
du féminisme libéral, notamment sur les questions relatives à la citoyenneté et l’égalité. Mais par
le fait même, elles remettent en question, enrichissent et renouvèlent la pensée féministe.
Cependant, cette dynamique féministe musulmane se heurte à de nombreuses critiques,
notamment dans le milieu féministe, considérant comme antinomique la militance féministe et
religieuse, tout particulièrement celle se réclamant de l’islam.
En partant des contextes géographiques et politiques différents, celui des sociétés occidentales
où l’islam est minoritaire - les exemples québécois, canadien, belge et français - et celui des
sociétés majoritairement musulmanes -notamment l’exemple irakien-, ce colloque propose
d’apporter des perspectives décolonisées des pratiques féministes afin de penser des solidarités
féministes internationales.
55
Lundi 24 août
Zahra Ali, École des hautes études en sciences sociales, France : Des féminismes musulmans,
des concepts aux contextes : de la France à l’Irak
Krista Riley, Université Concordia, Québec : Féminismes islamiques sur le web : les blogues
comme lieux d’interprétation religieuse
Responsables : Francis Dupuis-Déri, UQAM, Québec, Odile Boisclair, L’R des centres de
femmes du Québec, Québec, Mélissa Blais, UQAM, Québec
L’antiféminisme est aussi vieux que le féminisme, peut-être même plus vieux encore! Depuis
maintenant une dizaine d’années, au Québec en particulier, des groupes de femmes ainsi que
des militantes et des universitaires féministes ont réagi à la montée d’un certain antiféminisme
(le « masculinisme ») tout en restant alertes face à des formes plus traditionnelles, par exemple
l’antiféminisme religieux et anti-choix. Cette mobilisation féministe, également constatée en
Europe et ailleurs, a été l’occasion de nombreuses collaborations directes entre des praticiennes
et des universitaires, ou des projets de recherche menées par des universitaires auprès des
groupes de femmes, pour mieux comprendre le phénomène de l’antiféminisme. De nouvelles
questions sont apparues, entrainant l’émergence de nouveaux savoirs et de nouvelles pratiques
du côté des femmes et des féministes. Il s’agit de comprendre, entre autres, les formes des
attaques antiféministes, leurs impacts sur les femmes et les féministes, et comment les
féministes devraient y réagir. Il s’agit aussi d’identifier les secteurs du mouvement féministe les
plus directement ciblés. Il s’agit enfin de comprendre comment l’antiféminisme peut avoir des
impacts jusque dans la vie privée des femmes, dans leurs relations familiales et amicales.
Ce projet de « colloque » est le résultat d’une longue collaboration entre L’R des centres des
femmes au Québec et le Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’antiféminisme (GIRAF —
56
UQAM) et sera l’occasion de présenter les résultats de plusieurs des recherches menées en
partenariat, dans le cadre du Service aux collectivités de l’UQAM.
Ce colloque invite les praticiennes et universitaires qui voudraient partager leurs réflexions au
sujet de l’antiféminisme.
Lundi 24 août
Mélissa Blais, UQAM, Québec : Les effets de l’antiféminisme sur le mouvement féministe
québécois
Sarah Labarre, UQAM, Québec : Internet est un homme blanc, hétérosexuel et antiféministe :
regard sur les violences machistes véhiculées sur le web
Depuis six congrès internationaux des recherches féministes dans la francophonie, l’Association
nationale des études féministes en France (ANEF) soutient la nécessité de structurer le réseau
qui se manifeste à chacune de ces rencontres. Le congrès de Rabat, en particulier, en 2008,
avait posé les premiers jalons de cette entreprise. D’autre part, nous avons été invitées à
participer, en novembre 2014, au colloque de Dakar de l’Agence universitaire de la
Francophonie (AUF) « Femmes universitaires, femmes de pouvoir ? », qui était un préambule
au sommet de la francophonie et dont l’objectif était de constituer un réseau de femmes
universitaires en situation de responsabilité.
C’est pour faire se rencontrer ces deux projets que l’ANEF propose la tenue de cet atelier. Les
liens tissés parmi les enseignantes, les chercheuses féministes de la francophonie depuis six
congrès doivent désormais être structurés. Ce projet ancien coïncide aujourd’hui avec deux des
missions de l’AUF soit la création d’un observatoire de l’égalité femmes/hommes au sein des
établissements d’enseignement supérieur et la mise en place d’un réseau des femmes
responsables dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Il s’agit donc de construire la convergence de ces deux réseaux qui ont en commun un objectif
et une méthodologie. Ils reposent sur deux leviers complémentaires. Le premier institutionnel,
vertical, adossé aux institutions permettra de trouver les ressources matérielles et logistiques
nécessaires pour agir et légitimer ce réseau. Le second, horizontal, s’appuiera sur les
ressources scientifiques et la force militante du réseau entre les différents continents.
Il s’agira, dans cet atelier, de croiser et mutualiser les expériences (témoignages, récits de vie,
observations de commissions d’évaluation, de recrutements, etc.) et les réseaux locaux, de
matérialiser la généralisation des initiatives dispersées, en dressant un état des lieux dans les
différents pays concernés, en vue d’établir un répertoire des bonnes pratiques. Il s’agira aussi
57
de définir les outils scientifiques pluridisciplinaires nécessaires pour déconstruire et tenter
d’éradiquer les inégalités de genre opérantes tant symboliquement qu’en pratique.
Mercredi 26 août
Soukaina, Bouraoui, Centre of Arab Women for Training & Research, Tunisie : De la pertinence
de la formation « genre » en ligne comme label de qualité pour les universités francophones
Leila Saade, École Doctorale de Droit du Moyen-Orient, Liban : Le Réseau francophone des
femmes responsables dans l’enseignement supérieur et la recherche et autres actions ciblées «
égalité » de l’Agence Universitaire de la Francophonie
Yvette Onibon Doubougan, Université d’Abomey-Calavi, Bénin : Les femmes dans les
universités béninoises : entre reconnaissance académique et rapports de pouvoir
Valérie Legros, Université de Limoges, France : Chargée de mission pour l’Égalité entre les
femmes et les hommes : du travail dans son université au besoin de mutualiser
Couro Kane Niang, Université Cheik Anta Diop, Dakar, Sénégal : Espace universitaire et
rapports de genre au Sénégal : agir contre une logique inégalitaire.
Francine Descarries (RéQEF, IREF) et Rachel Chagnon (IREF, RéQEF), UQAM Québec :
Proposition pour un réseau international de recherches féministes dans la francophonie
Les lieux de savoir semblent un des derniers bastions du tabou des violences sexistes et
sexuelles. L’université apparait comme le lieu d’une triple dénégation concernant le pouvoir, le
genre et la sexualité. Dédiée au savoir, elle se veut désintéressée et ne se pense pas comme
un espace de pouvoir. Elle pose le savoir comme neutre et asexué et reste aveugle au genre et
aux mécanismes sociaux d’exclusion et de hiérarchie. Enfin, elle refoule la sexualité, le corps,
les affects, ignorant la séduction charismatique des savants tentés d’abuser de leur statut.
Malgré quarante années de luttes féministes sur les violences, les avancées dans
l’enseignement supérieur et la recherche en matière de prise en compte de ces violences
semblent dérisoires. Il convient, dès lors, d’analyser selon quelles modalités se manifestent les
différentes formes de violence dans des contextes sociaux et culturels divers.
Cet atelier, proposé par l’Association nationale des études féministes en France (ANEF) a pour
objectif de dresser un bilan comparé de la situation dans différents contextes de la
francophonie : identifier les violences et en faire la typologie, actualiser les données chiffrées,
rendre visibles les dispositifs d’action, mutualiser les savoir-faire et agir pour la prévention dans
les différents contextes. Chaque participante apportera différents éléments, notamment des
58
statistiques pour quantifier les faits autant que faire se peut, des récits d’expérience de luttes, du
rôle des associations, de confrontation aux institutions universitaires ainsi que des informations
sur les dispositifs mis en place pour lutter contre les violences.
Mercredi 26 août
Fatou Diop Sall, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal : La production de données
comme élément de prévention en matière de violences basées sur le genre (VBG)
Véronique Perry, Université Toulouse III - Paul Sabatier, France : Le harcèlement moral et le
harcèlement sexuel, à l’université dans le secteur de la santé
Manon Bergeron, Sandrine Ricci et Marie-France Goyer, UQAM, Québec : Violences sexuelles
en milieu universitaire : bilan des écrits et pratiques de mobilisation féministes à l’UQAM
Isabelle Côté, Université d’Ottawa, Ontario: La jeune femme était consentante » Une réflexion
féministe sur la protection des agresseurs dans les médias : Le cas de l’équipe de hockey de
l’Université d’Ottawa
Yves Raibaud, Université Bordeaux, France : Le harcèlement de rue des étudiantes à Bordeaux
294- Les congés parentaux et ses influences sur l’égalité dans le couple (1 séance)
59
réservé au père, les hommes sont encore relativement peu nombreux à utiliser le congé
parental partageable.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large où le travail domestique et familial se fonde
encore sur une division sexuelle du travail. Suivant les différentes mesures du partage du travail
domestique et parental, on peut affirmer qu’au moins les deux tiers des tâches domestiques
sont encore accomplis par les femmes.
Malgré un investissement du temps des hommes dans la sphère domestique et familiale en
croissance au cours des dernières décennies, les femmes ne s’en désengagent pas
proportionnellement. L’écart de temps entre l’engagement des hommes et des femmes demeure
sensiblement le même. Le travail domestique et parental demeure un objet de recherche peu
investi par les sciences sociales alors qu’il est au cœur du maintien des inégalités entre les
sexes.
Cette table ronde propose de réfléchir sur l’organisation des congés parentaux, le partage du
travail domestique et familial, les modalités de la discussion et de la négociation entourant ces
décisions individuelles, les facteurs qui favorisent la prise en charge égalitaire du travail parental
et domestique dans les couples, ainsi que les actions structurantes à poser pour encourager
une participation égalitaire des hommes et des femmes dans le travail parental et domestique.
Dominique Tanguay, Université Laval, Québec : La division sexuelle du travail chez des couples
dont au moins un membre est inscrit aux études doctorales : l’égalité déjà là?
Discussion
295 – Comment les statistiques et l’ADS contribuent à l’égalité entre les femmes et les
hommes : regards croisés des Shanghaiennes et des Montréalaises (2 séances avec
traduction simultanée)
Responsables : Xu Feng, Fédération des femmes de Shanghai, Chine; Johanne Derome, Ville
de Montréal, Québec; Cathy Wong, Conseil des montréalaises, Ville de Montréal, Québec;
Guylaine Poirier, Conseil des montréalaises, Ville de Montréal, Québec
Une première table ronde réunira la Fédération des femmes de Shanghai (FFS), la Ville de
Montréal et le Conseil des Montréalaises (CM) pour discuter de la nécessité de se doter d’outils
de base permettant d’avancer vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Pourquoi
l’obtention de données sur les femmes et les hommes et l’application de l’analyse différenciée
selon les sexes (ADS) sont-elles des moyens incontournables pour améliorer concrètement les
conditions de vie et de travail des citoyennes?
La seconde table ronde réunira la Fédération des femmes de Shanghai (FFS), la Ville de
Montréal et le Conseil des Montréalaises (CM) pour présenter des expériences pratiques de
recherche avec l’analyse différenciée selon les sexes (ADS). Que révèlent les recherches et les
actions menées par la FFS et le CM? Comment les recherches du CM peuvent-elles soutenir le
mouvement des femmes à Montréal? Comment la Ville de Montréal s’implique-t-elle dans
l’objectif de créer une ville à la mesure des femmes?
60
Mercredi 26 août
Depuis 2010, on assiste à une reconnaissance par des autorités en santé d’une forme de
violence envers les femmes non mise au jour jusqu’alors : la violence obstétricale (manque de
respect et maltraitance des femmes en train d’accoucher). Une charte a été rédigée sur les
droits des femmes lors de l’accouchement par une organisation internationale, l’Alliance du
Ruban blanc pour la maternité sans risque et lancée en 2012, deux ans après la publication d’un
rapport-choc de USAID International. Puis, en septembre 2014, l’OMS faisait une déclaration sur
le sujet à l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York.
Même si dès les années 1950, des femmes témoignent de cette réalité, les études sur le sujet
furent rares, jusqu’en 2010, et sont généralement sans écho, sauf dans les milieux militants pour
l’humanisation de l’accouchement. Au Québec, une étude exploratoire (2008-2012) féministe a
été menée, financée par le CRI-VIFF, en collaboration avec le Regroupement Naissance-
Renaissance. Plusieurs médias ont traité pour la première fois de violence obstétricale en 2014
au Québec, ce qui suggère le début d’une prise de conscience.
L’atelier proposé nous a été inspiré par la vague de dévoilement par les femmes d’agressions,
suite à l’affaire Ghomeshi, suscitant des réflexions sur le long parcours des femmes vers la
reconnaissance des formes de violence qu’elles subissent. Dans notre atelier, après avoir fait un
retour sur l’évolution de la reconnaissance de cette problématique, nous nous interrogerons
dans le cadre d’une perspective féministe (le féminisme périnatal) sur l’importance d’une
alliance entre les milieux militants, les groupes de femmes et le milieu académique afin que
progresse la reconnaissance de cette forme de violence qui affecte les femmes qui accouchent.
Responsables : Lyne Kurtzman et Nathalie Lafranchise, UQAM, Québec; Lise Gervais, Relais-
femmes, Québec
La recherche partenariale est pratiquée par les milieux féministes pour répondre, notamment, à
la critique féministe des sciences quant aux rapports traditionnels théorie/pratique et sujet/objet.
Cette critique s’accorde avec une vision du changement social proposant des rapports de
pouvoir horizontaux, fondés sur le dialogue et visant l’autonomie dans un rapport
d’interdépendance. Or si plusieurs chercheures et intervenantes ont pris fait et cause pour le
mode partenarial, cette pratique soulève plusieurs enjeux réunis autour de trois axes :
61
1) les conditions relationnelles;
2) la tension entre science et militantisme;
3) l’appropriation et l’intégration des résultats dans l’action.
Ce type de recherche rejoint les préoccupations des chercheures et intervenantes féministes ; il
valorise la relation de sujet à sujet, l’équité, l’interdépendance ainsi que la considération
mutuelle. Mais comment en ressortir mutuellement enrichies d’un savoir combiné et d’une
expérience fructueuse face à la présence d’intérêts et de contingences propres aux cultures en
présence? Certains partenariats devant soutenir des prises de position ou des changements
politiques peuvent se buter aux critères de rigueur de la démarche scientifique. Comment faire
face à des différends liés à l’analyse, la présentation et l’utilisation des résultats? Comment
gérer les tensions de la cohabitation entre militantisme et recherche? Malgré sa finalité de
changement social, l’appropriation des résultats et leur réinvestissement dans l’action féministe
sont les parents pauvres de la recherche partenariale. Quels usages sont réellement faits des
résultats et du matériel produits? Comment améliorer les conditions de réalisation de cet enjeu
pragmatique? Comment soutenir les chercheures qui s’engagent dans cette voie?
Dans ce colloque chercheures et intervenantes, de concert, combineront leurs savoirs et points
de vue, et des discutantes relèveront les points saillants et alimenteront la discussion.
Mercredi 26 août
62
Jeudi 27 août
9h00-10h30 - Séance 3
Isabelle Courcy, Université d’Ottawa, Ontario; Isabel Côté, Université du Québec en Outaouais,
Québec; Nathalie Lafranchise et Lyne Kurtzman, UQAM, Québec; Berthe Lacharité, Relais-
femmes, Québec : Réconcilier théorie et pratique pour une connaissance enrichie : points de
vue de chercheures du RéQEF
Audrey Gonin, UQAM, Québec; Magaly Pirotte, Fédération québécoise pour le planning des
naissances, Québec : Défis et richesses d’une coopération de recherche sur l’intervention
auprès de femmes vivant une grossesse imprévue au Québec
Michèle Charpentier, UQAM, Québec; Mireille Hébert, Centre des femmes de Montréal-
Est/Pointe-aux-Trembles, Québec : « Ridées, mais pas fanées » : quand les femmes ainées
s’approprient la recherche et la réinvestissent
Stéphanie Bernstein, Mélanie Lefrançois et Karen Messing UQAM, Québec; Chantal Locas,
Comité de la condition féminine de la FTQ, Québec : Du poids des stratégies individuelles au
cadre légal de la conciliation travail-famille : l’apport de la recherche partenariale à l’identification
de solutions durables
Martin Gallié et Jeanne Ollivier Gobeil, UQAM, Québec; Evelyn Calugay, Organisation des
femmes philippines du Québec : Le processus de recherche comme outil de lutte et de
mobilisation : regards critiques sur une recherche-action sur l’exploitation des travailleuses
domestiques philippines à Montréal
63
300 - Empowerment et citoyenneté féministe, à travers le triptyque
recherche/formation/plaidoyer (2 séances)
Cet atelier explorera différentes manières d’articuler recherche (et recherche–action) avec des
méthodologies de formation débouchant sur des plaidoyers féministes. Les articulations
envisagées proposeront une perspective d’empowerment des femmes, de sorte qu’elles
accèdent à un rôle actif au sein d’un collectif local ou plus large.
Le triptyque recherche-action/formation/plaidoyer sera introduit par Pascale Maquestiau et puis
décliné de trois façons, selon le regard de trois intervenantes dont les modalités de travail sont
en résonance : Majo Hansotte (Delfi, Belgique), Sophie Charlier (Le monde selon les femmes,
Belgique), Lise Gervais (Relais-femmes, Québec).
Les participantes de cet atelier recevront trois « cas vécus » exemplatifs de situations liées au
patriarcat « privé », communautaire et/ou familial ayant eu lieu en Belgique, en Amérique latine,
au Québec. Les trois intervenantes aborderont ces vécus : chacune à sa manière mettra en
relief, à la lumière de contextes sociaux et culturels très variés, des articulations fortes entre
recherche-action/formation/plaidoyer.
Ainsi Majo Hansotte éclairera la façon dont elle mène, autour du Juste et de l’Injuste, des
recherches-actions et des formations sur les intelligences citoyennes qu’elle a dégagées. Ces
dernières engendrent régulièrement l’énonciation de plaidoyers-actions, formulés directement
par des femmes vivant des situations de domination, suscitant des solidarités nouvelles. Sophie
Charlier expliquera comment elle travaille l’empowerment (l’empoderamiendo) avec des femmes
andines notamment et comment le Monde selon les femmes relaie leurs combats en matière de
plaidoyers internationaux. Enfin, Lise Gervais décrira la manière dont Relais-femmes au Québec
articule les trois dimensions du triptyque pour soutenir l’affirmation de femmes subissant des
dominations.
Vendredi 28 août
Lise Gervais (Québec) : La manière dont Relais-femmes articule les trois dimensions du
triptyque pour soutenir l’affirmation de femmes subissant des dominations
64
306 – Femmes, féminisme(s) et capitalisme (3 séances)
Responsables : Soline Blanchard, Université Toulouse - Jean Jaurès, France; Hélène Lee-
Gosselin, Université Laval, Québec; Sophie Pochic, INRS, France
Les 15 dernières années sont marquées, en France comme au Québec, par un double
phénomène dans la sphère économique : un renouveau des mobilisations pour l’égalité
femmes/hommes aux plus hauts niveaux et une remise en question des modes de gouvernance
des entreprises.
Ces ateliers proposent d’appréhender ces phénomènes en interrogeant la rencontre de deux
notions qui semblent pourtant avoir peu d’ « affinités électives » : capitalisme et féminisme(s).
Pour certaines personnes, la fragmentation du féminisme aurait entraîné une récupération
partielle de ses revendications et une perte de son potentiel subversif au service du « nouvel
esprit du capitalisme ». Pour d’autres, la justification pragmatique du « business case de l’égalité
» aurait permis certaines avancées, notamment en matière d’accès des femmes aux postes à
responsabilités.
À partir de terrains français et québécois, il s’agit de prolonger ces réflexions et de penser les
enjeux scientifiques et sociaux d’une telle rencontre, en analysant les discours et les pratiques
des actrices et acteurs qui y sont engagés, ainsi que leurs effets.
Vendredi 28 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 - Métiers « non traditionnels » pour les femmes et contestation
d’un référentiel genré
Stéphanie Chasserio, Corinne Poroli et Philippe Pailot, Skema, Business School, France;
Typhaine Lebègu, ESCEM, France : Usages et perceptions de l’accompagnement institutionnel
par les femmes entrepreneures françaises : vers une remise en cause des définitions classiques
de l’entrepreneuriat ?
Belmondo Tanankem Voufo et Théophile Armand Fopa Diesse, Ministère de l’Économie, de la
Planification et de l’Aménagement du Territoire, Cameroun : Engagement des femmes dans
l’entreprenariat au Cameroun : Défis et perspectives
Soline Blanchard, Université Toulouse - Jean Jaurès, France : Créer son activité de conseil en
égalité professionnelle : une entreprise d’affranchissement du genre ?
Discutantes : Delphine Naudier, Association nationale des études féministes, France; Isabelle
Auclair, Université Laval, Québec
Alban Jacquemart, Centre d’études de l’emploi / Centre Maurice Halbwachs, France : Soutenir
l’égalité pour reproduire l’inégalité ? Les hommes hauts fonctionnaires face aux politiques
d’égalité professionnelle
65
Hélène Lee-Gosselin, Université Laval, Québec : Des hommes en position d’agir : leurs
représentations et leurs actions relativement à l’égalité entre les femmes et les hommes
Julie Landour, EHESS, France : Un féminisme à la peau douce ? Les Mompreneurs en France
Sophie Brière et Hélène Lee-Gosselin, Université Laval, Québec et Nathalie Rinfret, École
nationale de l’administration publique, Québec : Impact de la présence des femmes sur la
performance des conseils d’administration : pratiques d’organisations issues de différents
secteurs de l’économie au Québec
Isabel Boni, Centre Maurice Halbwachs, France: Penser les formes du capitalisme au prisme du
genre. Difficultés et pistes théoriques, méthodologiques et empiriques
Discutantes : Michèle Ferrand, CNRS, France et Dominique Tanguay, Université Laval, Québec
Les recherches sur les violences envers les femmes se sont développées, sous la pression des
féministes, qui ont réussi notamment à mettre la lutte contre les violences à l’agenda
international, du moins nominalement. Toutefois, les disparitions de femmes autochtones au
Canada, au Mexique ou ailleurs, les stérilisations contraintes, les violences de tous types
qu’elles subissent, en résistant certes, mais dans la plus parfaite impunité pour les auteurs de
ces violences alors qu’elles ont été dénoncées maintes fois, appellent à se souvenir, à enquêter,
à réfléchir et à chercher des formes d’actions plus efficaces. Il est nécessaire de s’interroger
notamment sur les spécificités des violences envers les femmes autochtones. Nous
accueillerons des communications fondées sur des recherches empiriques qui analysent un ou
plusieurs types de violences subies par les femmes autochtones, voire leur cumul, par différents
acteurs, que celles-ci aient lieu dans les communautés ou dans le cadre de migrations, qu’elles
soient nationales ou internationales. On s’interrogera également sur les modes de résistance
des femmes, tant individuelle que collective. Nous présenterons aussi des communications plus
théoriques qui permettent de mieux comprendre ces violences et les situent dans le cadre de la
66
colonisation, mais aussi de la colonialité du pouvoir et de la mondialisation néolibérale, dans la
suite des travaux de Marie France Labrecque (Féminicides et impunité. Le cas de Ciaduad
Juárez, Montréal, Écosociété, 2013)
Mercredi 26 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 :
Arlette Gautier, Université de Bretagne Occidentale, France : Le cumul des violences contre les
femmes mayas du Yucatan
Dominique Raby, El Colegio de Michoacán, Mexique : « Ne permets pas qu’on abuse de toi ».
Savoirs et pratiques des femmes nahuas du Guerrero pour contrer le cumul quotidien des
violences et favoriser le « buen vivir » (Mexique)
Alicia Re Cruz, University of North Texas, États-Unis : Des rêves gelés : femmes immigrantes
en quête de protection
Cet atelier veut raconter l’histoire du mouvement des femmes au Québec en célébrant les luttes
et les combats des femmes qui ont contribué à l’avancement de la société. Il veut également
aborder les ressacs et les suites à donner.
Le mouvement des femmes du Québec est l’un des mouvements les plus importants et
organisés au pays et dans le monde. Depuis plus de 40 ans, les luttes des femmes ont
transformé la société, aux plans social et politique, ici et à l’international.
Nous proposons d’abord de brosser un portrait des luttes depuis les années 1960, à l’aide du
savoir expérientiel éclairé de quatre militantes chevronnées issues d’organismes au cœur de la
lutte contre la violence envers les femmes ainsi que d’une « ligne du temps » détaillée tirée de
leur expertise.
Il sera également question des ressacs qu’ont engendrés les acquis des femmes. Malgré ces
oppositions à une plus grande liberté des femmes, nous réitérons le droit de toutes les femmes
de vivre sans violence (sociale, systémique, sexuelle, psychologique, verbale, conjugale,
harcèlement, etc.).
Puis, en co-construction dynamique avec les participantes, sera réalisé un partage de ce qui
nous outrage toujours, en termes de sexisme ordinaire et d’accès aux droits, de violence envers
les femmes et d’(in)égalité entre les femmes et les hommes.
67
Nous accorderons une attention particulière aux thématiques suivantes : la définition de ce
qu’est la violence envers les femmes ; la remise en question de l’analyse de cette violence,
notamment par le biais des notions de consentement et de symétrie et, finalement, la difficulté
pour les femmes d’exercer leurs droits civils et politiques (notamment en matière de droit à la
sûreté et à la vie) sans reconnaissance de leurs droits économiques et sociaux.
Nous reviendrons sur les suites à donner à nos luttes afin d’atteindre l’égalité entre les femmes
et les hommes et de mettre fin à toute violence envers les femmes.
Vendredi 28 août
Nathalie Duhamel, Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les
agressions à caractère sexuel : Banalisation de la violence sexuelle et hypersexualisation
Louise Riendeau, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale,
Québec : Analyse féministe de la violence envers les femmes, le déni
Diane Matte, Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), Québec : Violence
envers les femmes : professionnalisation des services ou lutte pour le changement social
11h00 – 12h30 - Séance 2 : Échange avec la salle, partage de ce qui nous outrage, suites
à donner
Responsable : Astrid Mujinge, Radio Okapi, Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la
stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO)
Dans le monde d’aujourd’hui, la tendance est de se regrouper selon les affinités, pour partager
les idées, se connaitre, se rencontrer, avoir des échanges réguliers, se serrer les coudes, pour
surmonter ensemble les difficultés rencontrées. L’union fait la force, dit un adage belge. Les
préjugés, les stéréotypes dont les femmes sont victimes, les femmes écrivaines les subissent
aussi. Leurs œuvres sont considérées comme étant de moindre valeur. Pourquoi les femmes
écrivaines de l’espace francophone ne peuvent-elles former aussi un caucus qui rassemblerait
les associations sous régionales, ou locales des écrivaines, tous genres confondus, qui
pourraient aussi se rencontrer en marge des congrès, des sommets de la francophonie. Ce
caucus aura à lutter contre les discriminations qui existent encore vis-à-vis des femmes
écrivaines. Les images négatives et autres marginalisations des femmes sont véhiculées par les
écrits. Les écrivaines pourront inverser ce rôle en présentant dans leurs œuvres une autre
image des femmes, une image positive et une autre vision du monde. Elles pourront développer
dans leurs œuvres, des thèmes qui iront dans le sens de la dénonciation des injustices, des
discriminations, des marginalisations des femmes, des œuvres où les écrivaines parleront d’une
société où règne la justice et l’égalité des chances et des opportunités, tant pour les hommes
que les femmes. Elles pourront aider les auteures qui ont leurs manuscrits dans les tiroirs à
68
trouver des maisons d’édition afin d’accroitre aussi le nombre d’écrivaines. Ce caucus pourra
même, pourquoi pas, créer un prix féminin pour encourager les auteures. Ainsi les femmes
n’auront pas seulement pour rôle de créer des salons où les écrivains se réuniront, mais elles
auront un rôle actif d’écrivaines au même titre qu’eux. C’est aussi cela qu’on peut appeler la
SOLIDARITÉ.
Présentatrices :
Lise Gervais, Relais-femmes, Québec
Majo Hansotte, Association DELFI, Belgique
Amély Friolet, Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.
Nous débuterons par une présentation magistrale du système carcéral dans le contexte actuel,
dont les évènements qui ont mené à des réformes au système d’incarcération pour femmes au
niveau fédéral ainsi que les questions de l’introduction de méthodes de gestion néolibérales.
Cette réflexion se fera à partir des travaux de Foucault (1976 et 1993), sur les fonctions de la
prison dans la société capitaliste, et de Davis (2003), qui avance l’hypothèse de la mise sur pied
d’un complexe carcéro-industriel aux États-Unis. Bien qu’incontournable, la théorie foucaldienne
ne tient pas compte de l’insertion à l’intérieur comme à l’extérieur de la prison des individus à
l’ensemble des rapports sociaux de pouvoir, dont ceux de sexe et de race. Davis, pour sa part,
69
effectue ce tour de force. En tenant compte des spécificités du contexte canadien, cette
communication propose d’envisager le système carcéral au croisement du capitalisme, du
patriarcat et du colonialisme.
Pour ce faire, notre angle d’analyse empruntera les concepts de consubstantialité et co-
extensivité des rapports sociaux de Kergoat (2012). Nous défendrons également la thèse selon
laquelle l’emprisonnement des femmes serait une des configurations de l’appropriation de leur
corps dans le sexage (Guillaumin, 1992, Laurin-Frenette et Danielle Juteau, 1988 et 1997).
Il sera ensuite question du passage et du vécu des femmes dans le système carcéral. Nous
nous attarderons dans un premier temps à l’étude du profil sociologique de ces femmes, la
nature des infractions ainsi que leur mode de participation au crime. Nous verrons dans un
deuxième temps comment s’opérationnalisent le contrôle des corps et le biopouvoir dans le
système carcéral pour femmes canadien. Dans un troisième temps, nous proposerons de
réfléchir aux formes de division du travail auxquelles participent les femmes incarcérées afin de
cerner les enjeux des rapports de pouvoir.
En nous intéressant aux pratiques de résistance développées par les femmes judiciarisées,
nous nous demanderons comment se solidariser avec leurs pratiques de résistances dans un
contexte d’intervention afin d’ouvrir des pistes de réflexion par rapport au travail d’intervention
féministe dans les centres résidentiels communautaires. Pour finir, nous lancerons une réflexion
critique sur les réformes et alternatives au système carcéral sous forme de questions-réponse.
Vendredi 28 août – 14h00 – 15h30 - Table ronde : Le système carcéral canadien pour
femmes. Enjeux théoriques, politiques et pratiques : d’intervention et de résistances
324 – Savoirs sexuels en mouvement : sur les effets théoriques des pratiques de
résistance (2 séances)
Les rapports sociaux fondés sur le sexe reposent entre autres choses sur des opérations de
savoir : les systèmes de catégorisation hiérarchisée entre sexes et sexualités. Les pratiques
individuelles et/ou collectives de résistance que mettent en œuvre individus et groupes sociaux
pour tenter de s’y soustraire - contournement des assignations, contestation des normes, etc.-,
représentent autant d’interventions dans le domaine du savoir, dont l’étude contribue à la mise
en cause des structures discursives de la domination.
Dans la lignée des épistémologies féministes du savoir situé, il s’agira ici de mettre en relief, à
partir des mouvements et des pratiques de résistance elles-mêmes, la relation entre expérience
pratique de la domination et constructions de savoir. Dans une volonté commune de dépasser le
cloisonnement des espaces militants et scientifiques, nous appréhenderons dans une
perspective transdisciplinaire et intersectionnelle les mouvements sexuels en tant que
producteurs de discours et connaissances critiques, théoriques et pratiques, agissant tant dans
le domaine politique que dans celui du savoir : interroger catégories et concepts dominants à la
70
lumière de l’expérience pratique et théorique des dominées; mettre en lumière les modalités par
lesquelles des mouvements divers de femmes et minorités sexuelles apparaissent comme
directement producteurs de savoirs et représentations critiques. Nous nous intéresserons ainsi à
la manière dont représentations culturelles, espace public, ou constructions scientifiques se
trouvent investis, agis ou subvertis par différents mouvements sexuels, en prêtant toujours une
attention particulière aux contextes, passés ou actuels, de leur actualisation.
Lundi 24 août
Melinda Mod, Laboratoire d’Études sur le Genre et la Sexualité (LEGS) / Université de Paris 8,
France : Transformation des luttes féministes en projets littéraires : l’effet de l’engagement
féministe de Leïla Sebbar sur ses récits
Dolores María Lussich, CONICET – CNRS / Universidad de Buenos Aires - Université de Paris
8, Argentine et France : Voyages entre la Queer Theory et le féminisme de la différence
Lucas Monteil, LEGS / Université de Paris 8, France : Positions de pouvoir et positions savantes
dans l’espace chinois de la cause homosexuelle
Josselin Tricou, LEGS / Université de Paris 8, France: Ce que la mobilisation contre le mariage
des personnes de même sexe en France veut dire aux féminismes
Au début des années 1970, les féministes blacks et latinas ont réussi à faire adjoindre aux
revendications pour le droit à l’avortement, le refus des stérilisations forcées et le droit à
accoucher dans de bonnes conditions, soient les droits reproductifs. 20 ans plus tard, les
militantes de nombreux pays en développement ont réussi à faire accepter par 179 chefs d’État
lors de la conférence du Caire le droit à « l’accès à tous les services de santé reproductive… et
le droit de prendre les décisions reproductives, en étant libre de toute discrimination, violence et
coercition, comme il est exprimé dans les documents sur les droits humains... » . Encore 20 ans
plus tard, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances : certes, la mortalité maternelle
a baissé, mais l’accès même à la planification familiale a stagné et des stérilisations ont
71
continué à être imposées. Néanmoins, l’objectif d’avoir des enfants, quand l’on veut, si l’on veut,
et dans de bonnes conditions ne reste-t-il pas vital et sa réalisation n’est-elle pas toujours liée à
des considérations de classe et de race ? Les recherches sur les politiques publiques de santé
de la reproduction et leur mise en application à l’échelon local, peuvent-elles produire des
connaissances pour agir sur la prise en charge des nécessités et choix des femmes et des
hommes dans leur diversité? Les communications répondront à ces questions de façon
empirique et/ou théorique, en prenant en compte l’ensemble des droits sexuels et reproductifs.
Fatou Diop Sall, Université Gaston Berger, Sénégal : Droits sexuels et reproductifs : l’expérience
des Sénégalaises rurales
Arlette Gautier, Université de Bretagne Occidentale, France : Les stérilisations contraintes ont-
elles diminué ?
Nora Le Jean, UNFPA, Niger : Rapports de genre et changement social à travers l’expérience
relationnelle et sexuelle préconjugale au Niger
S’il y a une thématique qui a fait passer « De la révolution des savoirs au changement social »
c’est bien celle des mutilations génitales féminines (MGF-excision). Bien qu’affectant lourdement
la santé, elle a longtemps été ignorée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce n’est
que dans les années 1970 que l’OMS finit par reconnaître qu’elle est "…une pratique mutilante".
Au tournant de l’Année internationale de la femme (1975), on vit l’émergence de recherches
autant fondamentales (universitaires) qu’appliquées (militantes, ONG, ...) à ce sujet.
Une rétrospective analytique montre bien que, pour rendre intelligible cette problématique, il a
fallu recourir à diverses disciplines. Les chercheurs-es firent appel à l’ethnologie pour expliciter
sa dimension culturelle, à l’histoire, son origine et son évolution, à la sociologie/anthropologie,
ses fondements culturels et ses représentations sociales, à la médecine, ses conséquences
sanitaires, à la psychologie/psychanalyse, ses séquelles psychologiques. Violant l’intégrité du
corps des fillettes, l’acte de MGF relève de la justice/ droit. Dans le contexte de l’Occident, elles
sont objet d’études ethniques. Touchant ainsi à plusieurs dimensions de la condition féminine,
les MGF-excision sont devenues un champ de recherche et d’intervention du mouvement
féministe, donc un objet d’études des femmes/féministes. Appuyées par les femmes du Nord,
les Africaines se mirent à « Créer et Agir » pour l’éradication de cette forme extrême de
violences faites aux fillettes et aux femmes qu’elles deviennent. Au tournant de l’An 2000, la
Coopération internationale (Organisation des Nations Unies, Union africaine) devint réellement
solidaire à cette lutte. Lors de son Assemblée générale du 20 décembre 2012, l’ONU adopta la
Résolution 67/146 visant à « Intensifier les efforts mondiaux pour l’élimination des mutilations
génitales féminines ». Ce changement social favorable à l’éradication des MGF-excision ne fut
possible que grâce à l’éclairage progressif des savoirs multidisciplinaires et aux solidarités
internationales.
72
Mercredi 26 août – 14h00 – 15h30
Présidente : Christine De Génois de Grand Breucq, Alliance globale contre les MGF-excisions,
France/États-Unis
Moustapha Toure, Hôpital de la République du Mali : Santé: ces maux ou fléaux évitables qui
assaillent les femmes en Afrique
Ibrahim Tall, Université Ouagadougou II, Burkina Faso : JUSTICE : Législations et lutte contre
les mutilations génitales féminines
Mardi 25 août
Danielle Fournier, Relais-femmes, Québec : Le décrochage des filles : une réalité dans toutes
les régions du Québec
Bineta Ba, Réseau réussite Montréal, Québec : Persévérance et réussite scolaires : enjeux et
perspectives d’intervention chez les garçons et les filles
Judith Rouan, Troisième Avenue et Christelle Doumbou, ateliers Imagine Education, Québec :
Fonder la dignité des jeunes sur leurs droits à l’école
73
14h00 – 15h30 - Séance 3
Chrystelle Robitaille, L’Ancre des Jeunes, Québec : Ces amoureuses qui décrochent
Louise Chabot, Centrale des syndicats du Québec : Le décrochage scolaire des filles : une
visibilité sociale à conquérir
332 – L’expérience des racisées en milieu universitaire : entre résistance, agency et lutte
pour la légitimité (2 séances)
Le milieu universitaire, comme tout champ ou univers social, est traversé par des rapports de
domination. Outre le capital culturel et symbolique qui joue comme facteurs de hiérarchisation,
d’autres variables viennent s’y agréger. Cette table ronde a pour ambition de donner la parole
aux femmes universitaires racisées, aux signes religieux visibles ou non, dont la parole est
confisquée, voire discréditée, sur des questions qui les concernent pourtant au premier plan.
Entre le registre du témoignage (direct ou sous forme d’extraits de documentaires projetés par
une réalisatrice afro-féministe) et l’analyse sociologique des mécanismes de disqualification à
l’œuvre, cette table ronde, vous l’aurez compris, se veut résolument interactive, presque contre-
hégémonique. Entre perpétuelle orientalisation, exotisation et injonction, les racisées font
l’expérience douloureuse du racisme dans les milieux universitaires. Toute la difficulté étant pour
ces femmes d’un « autre » genre de concilier la nécessité de se défaire du stigmate de l’altérité
qui discrédite ad extra leurs travaux immédiatement taxés de subjectivisme, les invectives à
travailler sur un champ limité de problématiques (dites « féminines » ou en lien avec leur couleur
ou origine supposée, etc., il serait presque inenvisageable qu’une racisée travaille sur les
« dominants », par exemple) tout en revendiquant leur droit à la prise de parole légitime sur les
questions qui plus que d’autres les touchent, physiquement ou épidermiquement comme le dirait
Frantz Fanon. Leur position de femme, de « noires », « d’arabes », de musulmanes pour
certaines, les place dans des situations de tensions extrêmes qui ne sont pas sans impacter
74
leurs travaux de recherches. Il s’agira d’identifier les mécanismes d’usurpation, de délégitimation
de leur parole, les conséquences sur la production scientifique des racisées et enfin de réfléchir
aux stratégies d’évitement, d’agency, voire d’exit, que les universitaires discriminées
développent peu ou proue.
Jeudi 27 août
14h00 – 15h30 - Séance 1 : Table ronde : Parcours universitaires aux prismes des
subjectivités et des réalités
Amandine Gay, réalisatrice, France: Projection d’un documentaire sur Les afro-descendantes
noires françaises: la problématique de l’accès à l’Université
Samira Drissi, France : « J’imagine que pour vous ce sera du thé à la menthe ? » : un parcours
de (des)intégration dans la recherche
Carmen Diop, Université Paris 13, France : Travailler en milieu universitaire et faire de la
recherche en France quand on est une femme + noire + de 50 ans
La plus grande visibilité et les revendications des minorités sexuelles, la multiplication des
familles homoparentales ont profondément bouleversé les rôles sexuels traditionnels et les
concepts mêmes de sexe et de genre. Ces nouvelles réalités suscitent parfois de réels
malaises, de vives résistances, même au sein des milieux féministes. Le colloque proposé ici
tentera de faire le point sur certains des enjeux reliés à l’intersexuation, aux transidentités et aux
familles homoparentales. Y participeront des chercheures et chercheurs, des intervenantes et
intervenants de divers champs disciplinaires et pratiques professionnelles : droit, médecine,
philosophie, psychologie, sociologie, travail social. Le colloque se déroulera en trois temps.
La première séance sera consacrée aux difficiles rapports des personnes intersexes avec le
milieu médical et aux enjeux juridiques touchant les personnes intersexes, queers et trans. Y
seront aussi abordés les défis auxquels sont confrontées les familles des enfants dont le corps,
l’identité et les comportements ne se conforment pas aux normes de genre. La deuxième
séance se concentre sur les familles homoparentales et de parents transgenres. Les résultats
de trois recherches récentes y seront présentés. La première porte sur les enfants de familles
lesboparentales nés d’un donneur connu et sur les circonstances entourant la révélation de
l’implication du donneur dans leur conception. La seconde s’intéresse à l’exercice des rôles
parentaux et à la relation parent-enfant chez des pères gais qui ont adopté un enfant et la
troisième, à l’expérience de la parentalité chez des parents trans devenus parents avant
d’amorcer la transition. Le colloque se conclura sur une séance de discussion autour des défis
que constitue pour le féminisme la diversité des sexes et des genres.
75
Lundi 24 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 - Des corps, des êtres qui transgressent les codes sexuels
Janik Bastien-Charlebois, UQAM, Québec : Différends sur le sexe : lectures divergentes des
corps intersexués chez les spécialistes médicaux et les chercheurs intersexes
Françoise Susset, Institut pour la santé des minorités sexuelles, Québec : Accueillir la diversité
des identités et des expressions de genre chez les enfants
11h00 – 12h30 - Séance 2 - Familles lesboparentales, pères gais, parents trans : les
mutations de la famille
Éric Feugé, Louise Cossette, Chantal Cyr et Danielle Julien, UQAM, Québec : Exercice de la
paternité chez des pères gais adoptifs et adaptation socio-émotionnelle de leurs enfants
Marie-Pier Petit, Danielle Julien et Line Chamberland, UQAM, Québec : Négociation de l’identité
parentale et de sa visibilité dans les familles ayant un parent qui a transitionné : un modèle
préliminaire
337 – Identités et luttes lesbiennes dans les espaces sociaux, médiatiques et politiques (4
séances)
Ce colloque vise à offrir une exploration multidisciplinaire de thèmes actuels concernant les
enjeux vécus par les femmes de la diversité sexuelle, particulièrement les lesbiennes, sur le
plan de la recherche, mais aussi des enjeux politiques rencontrés sur le terrain, notamment par
les militantes œuvrant dans le milieu communautaire.
Malgré des avancées importantes sur le plan des droits et l’acquisition d’une légitimité certaine,
les femmes de la diversité sexuelle sont encore l’objet de discriminations. Les luttes lesbiennes
ont contribué à ouvrir des espaces de liberté aux femmes en investissant des domaines
réservés aux hommes, en remettant en question un modèle unique de féminité reposant sur les
stéréotypes sexuels et genrés, et en dénonçant les différentes formes de contrôle du corps des
femmes. Des recherches féministes récentes participent à ces luttes, en donnant à voir les
76
réalités vécues par les femmes de la diversité sexuelle. L’ambition de ce colloque est de
contribuer à produire des analyses empiriques et théoriques des expériences et des besoins des
femmes de la diversité sexuelle pour favoriser ainsi une meilleure représentation de toutes les
femmes. Un second objectif est de participer au rapprochement entre recherche et militantisme,
au décloisonnement des savoirs scientifiques et des savoirs issus de la pratique.
Mardi 25 août
Marie-Dominique Duval, Université Sherbrooke, Québec
: Le couple féminin dans les lieux
publics en Estrie
Tania Lejbowicz et Juliette Ponceau, SOS Homophobie, France : Visibilité des lesbiennes et
lesbophobie : un état des lieux de la situation
Julie Podmore, Collège John Abbott, Université Concordia, Québec : Le droit à la ville
« gouine » : la géographie politique des marches « dyke » à Montréal
Line Chamberland, UQAM, Québec : Témoignages de militantes sur les luttes lesbiennes au
Québec (1970- 2014) : regards sur les enjeux passés et actuels
77
338 – Être féministe dans des milieux mixtes : droit de regard matérialiste et radicale sur
l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (1 séance)
La présentation que nous proposons s’articulera autour d’expériences militantes concrètes dans
une perspective théorique féministe matérialiste. En puisant dans notre expérience militante au
sein de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), une organisation étudiante
mixte, nous tenterons de démontrer la pertinence d’une analyse féministe matérialiste et
radicale pour comprendre les enjeux de lutte pour les féministes dans des organisations mixtes.
Malgré ses principes féministes, l’ASSÉ n’est pas exempte de dynamiques de pouvoir, implicites
et sournoises, se manifestant notamment par une division sexuelle du travail militant, qui
reproduit la répartition historique des tâches entre les classes sexuelles.
C’est ainsi que notre présentation se fera en fonction de trois volets. Le premier consiste à
dresser l’histoire du féminisme à l’ASSÉ. Le second, articulera les tensions, embûches et la
division du travail militant avec des théories matérialistes et radicales pour finalement, en
troisième lieu, miser sur l’importance d’avoir une présence féministe dans une organisation
mixte. Tout en explorant les tensions et les difficultés qui surgissent au sein d’une organisation
étudiante féministe, nous tenterons d’identifier des pistes de solution, en regard des projets que
nous avons menés dans la dernière année.
Mercredi 26 août – 9h00 - Table ronde : Être féministe dans des milieux mixtes : droit de
regard sur l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
78
mettre en avant des formes alternatives et collaboratives : ateliers, performance, papiers visuels,
vidéo d’écriture, bandes sonores, fanzines. Afin de nous ré-unir et de développer un féminisme
queer transversal, créatif et qui vise la transformation sociale et la redistribution économique.
Zoé Adam, Université de Lille 3/Cecille, France : Pratiques à la carte ? Une cartographie queer
et transhackféministe à compléter
Les mouvements des travailleuses du sexe sont issus des mouvements féministes des années
1960 et 1970. Le privé devient politique, et les questions touchant à la sexualité passent au
centre des préoccupations du mouvement des femmes, menant aux victoires du droit à la
contraception et à l’avortement. Un slogan tel que « mon corps m’appartient » ne pouvait que
résonner avec les revendications des travailleuses du sexe pour la dépénalisation, tout en
interrogeant sur les risques d’effacement des contraintes structurelles pesant sur nos corps. Ces
revendications se heurtent cependant à d’autres féministes qui défendent l’approche
abolitionniste, et les débats au sein de nos mouvements se poursuivent jusqu’aujourd’hui.
Lors de cet atelier seront abordés différents concepts féministes. Nous reprendrons celui de
Paola Tabet de « continuum des échanges économico-sexuels » afin de réfléchir à la façon dont
la sexualité des femmes est construite comme étant au service des hommes. Nous tenterons de
penser les stratégies possibles de résistance au sein de l’économie sexuelle du patriarcat, et en
particulier, celles des travailleuses du sexe. Nous reviendrons sur les enjeux d’occupation des
espaces publics et nocturnes et des conséquences des lois sur le racolage en les comparant
aux pratiques masculines d’harcèlement de rue. Nous nous interrogerons sur le rôle du stigma
de putain tel que développé par Gail Pheterson, et de l’outil de réappropriation de l’insulte et/ou
de coming-out issus des mouvements queer comme arme contre cette stigmatisation. Nous
nous pencherons également sur les analyses du travail du care, ou encore sur les critiques
faites du phénomène fémo-nationaliste dans le contexte des politiques internationales contre la
traite des êtres humains. Nous débattrons des conflits existant au sein des mouvements
féministes, de l’impact des différents courants et des apports des unes et des autres pour les
luttes des travailleuses du sexe.
Enfin et surtout, nous discuterons des différences de pratiques militantes entre les différents
pays francophones et ce que peut signifier un « féminisme pute » dans ces différents contextes
79
Mercredi 26 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 - Débat : Qu’est ce que le féminisme « pute » des travailleuses
du sexe ?
14h00 – 15h30 - Séance 3 - Contrer la stigmatisation : Arts & techniques comme moyens
d’expression féministes employés par des travailleuses du sexe
Véro Leduc, Université de Montréal, Québec et Maria Nengeh Mensah UQAM, Québec : Porter
la voix et la visibilité des travailleuses du sexe
16h00 – 17h30 - Séance 4 - Comment être une bonne alliée des travailleuses du sexe ?
Maxime Vallée, UQAM, Québec : Comment les mouvements sociaux LGBTIQ, féministes et
TDS luttent ensemble contre le projet de loi C-36 ?
Féadaë Neveu : Les attentes des travailleurSEs du sexe auprès de leurs alliéEs.
Jeudi 27 août
Thierry Schaffauser, Syndicat du Travail Sexuel (Strass), France : Lutter contre l’exploitation
dans les industries du sexe, le droit du travail plutôt que la prohibition
357 – Caucus sur la création d’un réseau international francophone pour les droits des
travailleuses du sexe (1 séance)
80
Mercredi 26 août – 17h30 – 19h00
Cet atelier, transdisciplinaire et transnational, propose de penser l’actualité et les usages des
théorisations « féministes matérialistes francophones » nées à la fin des années 1970, et plus
précisément celles qui se sont appuyées sur le concept d’appropriation des femmes (ou
sexage), formalisé par Colette Guillaumin. Parmi elles — sans exclusive, — nous souhaitons
rendre un « tribut » particulier à Nicole-Claude Mathieu, qui nous a quittées le 9 mars 2014.
À la même période, des féministes attentives aux questions de « race » et de classe, au Brésil
(Lélia Gonzalez ou Heleieth Saffioti), en France (Awa Thiam, Danièle Kergoat), ou aux États-
Unis (Combahee River Collective, bell hooks, Angela Davis, Patricia Hill Collins, Gloria Anzaldúa
ou Cherríe Moraga), soulignaient la nécessité vitale de prendre en compte théoriquement et
politiquement, l’imbrication des rapports sociaux.
Or, si les matérialistes francophones n’ont pas nécessairement pensé cette imbrication, les
apports de Guillaumin sur les rapports sociaux de race, de Mathieu sur l’ethnocentrisme, ceux
de Tabet sur le racisme chez les enfants, de Juteau sur l’ethnicité ou encore l’attention soutenue
de Pheterson aux questions de classe et de « race », permettent de lire et de faire travailler le
féminisme matérialiste dans une perspective ani-raciste, d’imbrication des rapports sociaux,
voire dans des directions dé-coloniales ou pot-coloniales — toutes ces évolutions étant plus
nécessaires que jamais pour penser des alternatives à ce monde néolibéral, raciste et
hétéropatriarcal.
Cet atelier vise à faire connaitre et à débattre les utilisations et prolongements du féminisme
matérialiste francophone (qu’il s’agisse d’une auteure en particulier, de théoriciennes proches
dans d’autres régions du monde, ou de la réflexion en termes de rapports sociaux imbriqués),
en se penchant sur ses limites, ses réappropriations et ses développements actuels.
AXE 1 : Retours sur les théories fondatrices : penser l’imbrication des rapports sociaux ?
Mercredi 26 août
14h00 – 15h30 - Séance 1 - Débats théoriques sur les classes de sexe et de « race » :
l’analogie et l’imbrication des rapports sociaux
Miriam Pillar Grossi, Universidade Federal da Santa Catarina – UFSC, Brésil : Circulation de
théories féministes entre la France et le Brésil - des années 1970 à aujourd’hui
Diane Lamoureux, Université Laval, Québec : Colette Guillaumin et l’analogie entre sexisme et
racisme
81
Natacha Chetcuti-Osorovitz, Centre d’études et d’actions-formations en sociologie – CEAFS,
France : La notion de personne sexuée et l’inclusion des femmes dans la catégorie « humain »
dans l'œuvre de Nicole-Claude Mathieu
Laura Peyratout, activiste M2, Paris, France : L’écriture de Monique Wittig : d’un matérialisme à
l’autre
Leïla Ouitis, activiste, Paris, France : Le communisme primitif n’est plus ce qu’il était
Malika Amaouche, activiste, Paris, France : Les gouines of color sont-elles des indigènes
comme les autres ?
Jeudi 27 août
Hanitra Andriamandroso, Université Paris 7, France : Pour une lecture féministe matérialiste des
discours masculinistes sur la violence (masculine contre les femmes) et sur l’égalité (entre les
femmes et les hommes)
Maud Arnal et Elsa Boulet, Université Paris 1, France : Reproduction : penser la grossesse et
l'accouchement à partir des théories féministes matérialistes
Lucia Direnberger, Université Paris 7, France : Pour une analyse féministe matérialiste du
néo/orientalisme : le cas du Tadjikistan
82
11h00 – 12h30 - Séance 4 - Approches à partir de cadres nationaux
Estelle Miramond, Université Paris Diderot – Paris 7, France : Les études critiques de la traite :
un prolongement décolonial du féminisme matérialiste ?
Amel Mahfoudh, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, Suisse et Saida Dorra
Mahfoudh-Draoui, Université des sciences humaines et sociales de Tunis, Tunisie : Les
approches postcoloniales pour comprendre la crise du mouvement féministe tunisien post-
révolution
Maíra Kubík Mano, Universidade Federal da Bahia, Brésil : La seconde loi d’or au Brésil : une
analyse à partir du féminisme matérialiste
Bronwyn Winter, University of Sydney, Australie : Être ou ne pas être Charlie, telle est la
question. Une analyse féministe-matérialiste des tueries des 7, 8 et 9 janvier à Paris
363 – Femmes, déplacements et travail : les rapports sociaux de pouvoir au prisme des
mobilités des femmes en dehors de leurs foyers (6 séances)
Cet atelier s’intéresse aux déplacements (mobilités internes et migrations internationales) des
femmes dans l’espace pour le travail sexuel, domestique et marchand pour autrui. L’objectif
poursuivi est de voir comment ces déplacements font bouger les lignes théoriques dans
l’analyse des rapports sociaux de sexe, du pouvoir et du travail. En effet, les théories féministes
sont construites en majorité sur la réalité de l’enfermement des femmes dans leurs foyers et sur
leur appropriation par un homme (mari et/ou père) et marginalisent les réalités de celles se
déplaçant hors de leurs foyers souvent sans mari/père. Nous nous intéressons aux articulations
entre mobilité, travail et foyer, pour saisir comment les déplacements des femmes configurent
les rapports sociaux intra-sexe et inter-sexe. La prise en compte de ces réalités facilite le
surgissement d’au moins trois faits. Premièrement, les relations triangulaires (hommes, femmes,
femmes / homme, homme, femmes) permettent de s’interroger sur les impacts des mobilités sur
l’organisation des rapports de sexe au prisme de l’intersectionnalité. Deuxièmement, les
déplacements pour le travail pour autrui redéfinissent non seulement les frontières entre
espaces publics et espaces privés, mais les articulations entre travail productif payé et travail
reproductif gratuit. Troisièmement, les déplacements des femmes pour le travail permettent de
regarder les rapports sociaux d’exploitation/résistances, en soulignant le fait que ces femmes
font vivre des « autres » : par leurs activités, elles font vivre les autres dans leurs propres
milieux et elles font vivre les autres extérieurs à leurs milieux. Comment ces déplacements
configurent-ils les rapports sociaux d’exploitation/résistance au travail? Comment ces
déplacements construisent-ils aussi des espaces de vie et de conscience entre ces femmes
porteuses d’alternatives politiques?
Mardi 25 août
83
16h00 – 17h30 - Séance 2 : Les mobilités des femmes comme analyse du pouvoir et de la
résistance.
Mercredi 26 août
Oumou Kouyate, ISAD, Université FHB Abidjan, Côte d'Ivoire : L’invisibilité médiatique des
Ivoiriennes, déplacées internes de guerres lors de conflits sociopolitiques de 2002 et 2011
Naima Regradj, Université Paris13, France : Entre genre et race. Déplacement des lignes
théoriques dans les prises en charge éducatives des enfants « incasables » en France en
rapport avec les professionnelles construites comme « hors normes »
Camille Fauroux, CRH/EHESS, France : « Des femmes sans mari » : ouvrières et domestiques
françaises à Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale
14h00 – 15h30 - Séance 5 - Des travailleuses entre espaces privés et espaces publics
Mira Younes, Université Paris13, France : Entre altérisation et figures familiales : d’un site
paradoxal de résistance pour les travailleuses domestiques migrantes au Liban
Dans cette table ronde, nous mettrons de l’avant l’hétérogénéité des féminismes, récusant du
même coup l’idée que le féminisme français serait fondateur. Il y a eu en effet des mouvements
féministes se pensant comme pluriels et privilégiant un devenir lui aussi pluriel. Pour penser la
84
situation actuelle, il faut décentrer les points de vue et déconstruire les généalogies. On se
situera sur le terrain des luttes féministes pour penser la circulation des idées et l’analyse qu’elle
met en application, selon les normes du nouvel ordre international de la mondialisation. Les
organisations internationales font la promotion sur la scène mondiale d’un féminisme
institutionnel en favorisant la diffusion de modèles occidentaux qui passent pour universels
portant ainsi ombrage aux luttes locales dont l’importance se voit minimisée. Cette table ronde
sera donc une invitation à repenser l’usage de concepts diffusés de façon incantatoire par ce
féminisme institutionnel : droit à l’égalité, agency, intersectionnalité, autonomisation. Nous
mettrons en résonance les points de vue issus de contextes latino-américains et européens, en
prenant en compte la diversité des terrains. Le public sera invité à favoriser ces
questionnements.
L'objectif de ce caucus est de favoriser la rencontre des personnes qui souhaitent s'organiser en
tant qu'universitaires/militants/Artivistes, etc. radicaux afin de construire des réseaux
d'échanges, de collaboration et de traduction culturelle et politique dans une perspective "queer"
locale non centrée sur le canon queer euro-américain. Mais aussi d'aborder les difficultés
rencontrées par les étudiants et enseignants, militants queer dont les épistémologies sont
refusées ou absorbées par les gender studies et le féminisme institutionnel et réformiste. De
réfléchir à des formes d'affirmation de la créativité dans la pensée et l'action politique.
Participantes :
85
Plus de vingt ans après la parution des premiers ouvrages sur la pédagogie féministe, qu’en est-
il des pratiques et théories de cette pédagogie dans la francophonie? Ce colloque, organisé par
le Chantier sur la pédagogie féministe du RéQEF, mettra en dialogue des praticiennes et des
théoriciennes de la pédagogie féministe provenant de différents milieux d’apprentissage
(enseignement scolaire, universitaire et éducation populaire) et de différents pays (Canada,
France, Suisse) afin de réfléchir aux théories et pratiques en cours ainsi qu’aux nouveaux défis
que posent l’intégration d’une pédagogie alternative ancrée dans la déconstruction des rapports
sociaux de sexe.
Mardi 25 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 - Table ronde - Faire éclater les logiques institutionnelles, une
nécessité pour la pédagogie féministe?
16h00 – 17h30 - Séance 4 – Panel - Les étudiants et étudiantes nous parlent: comment
penser, créer et agir dans la construction des savoirs en études féministes ?
Rébecca Beauvais, UQAM, Québec : Des contenus et des matières féministes : réflexions et
pratiques à l’Institut de recherches et d’études féministes
86
Myriam Zaidi, Université Concordia, Québec : Résistance à une pédagogie féministe blanche :
femmes racisées et la (dé)construction des savoirs
-------
MIDIS-PÉDAGOS
Mardi 25 août - 12h30 : Usages des pratiques pédagogiques féministes dans le processus
de déconstruction des rapports de domination chez les étudiantes et les étudiants
Modératrices : Anastasie Amboulé-Abath, Université du Québec à Chicoutimi, Québec ;
Geneviève Pagé, UQAM, Québec
Mercredi 26 août - 12h30 : Les TIC, un appui ou une barrière à la pédagogie féministe?
Modératrices : Michèle Spieler, Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la
condition féminine, Québec; Ève-Marie Lampron, UQAM, Québec
Jeudi 27 août - 12h30 : Écriture équitable, écriture non discriminatoire, écriture épicène :
quels sont les choix possibles? Quand, pourquoi et comment ? Modératrice : Louise
Lafortune, Université du Québec à Trois-Rivières
--------
Notre atelier vise à permettre l’échange entre des milieux d’intervention communautaire destinés
aux femmes en situation d’itinérance. Des recherches actuellement menées avec des
organismes dédiés à ces femmes (La rue des femmes et l’Auberge Madeleine) portent sur leurs
pratiques d’intervention et le renouvellement de celles-ci. Ces organismes sont reliés par la
population desservie et l’ouverture de leurs approches qui cherchent à saisir toute la complexité
des situations vécues, mais aussi la complexité individuelle – dans une perspective humaniste –
de chaque femme côtoyée.
Dans le cadre de notre atelier, nous chercherons à identifier et discuter des convergences et
des divergences entre les formes et les modèles d’intervention de ces organismes qui ont en
commun d’avoir placé les femmes – et pas seulement la problématique de celles-ci – au cœur
de leurs actions.
Quelques questions seront alors explorées : Peut-on créer une approche d’intervention qui tient
compte de la spécificité de chacune de ces femmes sans brimer le droit d’autrui ? Quels sont les
aménagements relationnels, sociaux et environnementaux à mettre en place pour que des
transformations significatives s’opèrent chez ces femmes ? Quelles sont les conditions propices
afin d’aborder des souffrances du passé sans risquer de blesser davantage ces femmes ? Est-il
nécessaire, voire utile, de revisiter l’histoire de ces femmes pour envisager un changement dans
leur trajectoire de vie ?
Confrontés à tant d’histoires de femmes « brisées », les milieux de la recherche et de
l’intervention sont ici appelés à discuter des conditions nécessaires et des défis à relever afin de
rendre possible le changement à long terme dans le parcours des femmes en situation
d’itinérance.
87
Lundi 24 août
Léonie Couture, La rue des Femmes, Québec : La santé relationnelle : une clef à découvrir dans
la recherche d’une solution durable à l’état d’itinérance
Anne-Marie Emard, David Lavoie et Sophie Gilbert, UQAM, Québec : Quelques réponses à une
souffrance complexe au féminin : quelle place pour les enjeux psychiques dans les situations de
grande précarité?
Responsables : Vanessa Gauthier Vela, UQAM, Québec ; Sébastien Tremblay, Freie Universität
Berlin / Humboldt Universität zu Berlin, Allemagne
Cette activité se veut une réflexion multidisciplinaire sur différents aspects choisis du militarisme.
Les répercussions d’un conflit armé et du discours (hétéro-) patriarcal militariste qui est lié sont
plurielles. Le militarisme se modèle par son interrelation avec les structures sociales en place et
les contextes dans lequel il s’insère. L’étude de ses effets sur la vie des femmes, l’examen de
certaines masculinités et l’intérêt pour le concept de protection peuvent ainsi lier analyse
féministe et analyse anti-hétérosexiste dans un examen de différentes violences patriarcales
chez les militaires comme chez les civil-e-s, dans la matérialité comme dans les discours.
Comprenant une partie table ronde précédée de communications orales, cette activité sera
ancrée dans l’échange et bénéficiera tout aussi bien de perspectives théoriques que
d’observations issues du milieu militant.
Jeudi 27 août
Vanessa Gauthier Vela, UQAM, Québec : L’État et la construction des masculinités militarisées :
une question de légitimité et d’autorité
88
16h00 – 17h30 - Séance 2 : table ronde : Militarisme et masculinités : pistes analytiques,
bases théoriques et critiques féministes
Martine Eloy, Collectif Échec à la guerre, Québec : La montée du militarisme : une mauvaise
nouvelle pour les femmes
Émilie Beauchesne, UQAM, Québec : Le spectre des masculinités : de héros à bourreau. Le cas
de l’ex-colonel Russell Williams
Vanessa Gauthier Vela, UQAM, Québec : Le soldat est un « homme » : comment deux
constructions se forment de manière concomitante par leur ancrage dans le patriarcat
385 – Intersectionnalité et sciences sociales : des instruments pour une protection des
droits de toutes les femmes enfin efficace? (1 séance)
Insuffisante, la protection accordée aux femmes par le droit international se présente comme un
kaléidoscope d’approches fragmentaires dont les incohérences constituent autant d’obstacles à
la mise en œuvre d’une protection efficace de toutes les femmes. Élaborée à travers l’adoption
d’instruments internationaux de plus en plus spécialisés, complétant les instruments
généralistes, et dont l’application est assurée de manière disparate par divers organes, elle tient
davantage de la juxtaposition que de l'organisation. Ces incohérences dans la protection
contribuant à en diminuer l’efficacité, cet enchevêtrement reflète l’absence d’une véritable
conception de ce que sont les droits des femmes en droit international – ou de ce qu’ils
pourraient ou devraient être. En période de restrictions budgétaires, cette absence de vision
d’ensemble se fait spécialement dangereuse, car les droits économiques, sociaux et culturels,
sur lesquels repose largement la protection des droits des femmes sont les premiers sacrifiés.
Le droit se fait donc ici doublement outil de domination, car, derrière la manière dont il prolonge
habituellement une domination sociale masculine millénaire, apparaissent explicitement les
effets économiques de cette domination. C’est pourquoi la quête d’égalité ne doit pas disparaître
derrière la problématique plus étroite de la non-discrimination. Car, fractionnant là où l’égalité
devrait réunir, une protection fondée sur ce principe impose de raisonner par catégories... sans
pouvoir toutefois tenir réellement compte du fait que chaque femme appartient en réalité à
diverses catégories. Amenant à saisir les femmes par groupes, de manière monolithique, cette
approche ne sait pas protéger les femmes autochtones pauvres, qu’elle n'envisage
qu’alternativement comme autochtones, comme pauvres, voire très imparfaitement comme
femmes. Face à cette complexité, l’intersectionnalité permet un décloisonnement des
catégories. Cependant, dès lors que ce sont les structures sociales elles-mêmes qui sont à
repenser, et pas seulement le droit qui en découle, une réflexion efficace devrait également
incorporer les enseignements d'autres sciences sociales.
89
Lundi 24 août - 11h00 – 12h30
Aline Rivera-Maldonado CREDOF, Paris X-Nanterre / DHD, France, Sevilla / IIJ-UNAM, Mexico,
Mexique : La lutte pour la survie: les stratégies (d'auto)protection des droits des femmes face à
la pauvreté
Responsables : Audrey Gonin, UQAM, Québec; Kelly Gordon et Paul Saurette, Université
d’Ottawa, Ontario
Lundi 24 août
Elise Besner-Ali, UQAM, Québec : Politiciens, docteurs et psychiatres : l’appropriation des corps
des femmes par la criminalisation de l’avortement (1945-1960)
Audréanne Chaumont et Angel Foster, Université d’Ottawa, Ontario : Définir et documenter des
obstacles aux services d’avortement – L’Étude canadienne sur l’avortement – volet francophone
90
11h00 – 12h30 – Séance 2 - Tactiques actuelles du mouvement anti-avortement
Audrey Gonin, UQAM, Québec : L’action du mouvement anti-avortement auprès des femmes
vivant une grossesse imprévue au Québec
Paul Saurette, Université d’Ottawa, Ontario : Les nouveaux discours du mouvement contre
l’avortement
Vendredi 28 août
91
Denyse Côté, Université du Québec en Outaouais, Québec: Occupation du territoire et tensions
centre-périphérie : quand l’histoire se répète aux dépens des femmes
11h00 – 12h30 - Séance 2 : Justice sociale, justice spatiale : le droit des femmes à la ville
Frédérique Roy-Trempe, UQAM, Québec : L'exercice du droit à la ville des femmes et des
hommes et l'influence des aménagements urbains : une étude de cas montréalaise
14h00 – 15h30 - Séance 3 - Intervenir sur les territoires : recherche et politiques publiques
Emmanuel Roux, Université Grenoble Alpes, France : Genre et observation des territoires : les
catégorisations en questions
Responsables : Corinne Martin-Valois, Éloïse Lara Desrochers et Julie Silveira, UQAM, Québec
92
récits de femmes aînées en fin de vie et d’immigrantes. Finalement, le quatrième bloc portera
sur les pratiques d’engagement citoyen à travers un dialogue entre les chercheures et les
militantes.
Jeudi 27 août
Ruth Rose, UQAM, Québec : Les femmes et la retraite : aura-t-on assez d’argent ?
Corinne Martin-Valois et Éloïse Lara Desrochers, UQAM, Québec : Perspective féministe sur les
études de premier cycle en gérontologie au Québec
Julie Silveira, UQAM, Québec et Julien Simard, Institut national de la recherche scientifique,
Québec : Rajeunissez ! Échec, confession et rédemption dans l’émission Quel âge me donnez-
vous ?
Valérie Bourgeois-Guérin, UQAM, Québec : Réflexion critique sur les représentations du corps
des femmes âgées en fin de vie
Agnès Florette Noubicier, UQAM, Québec : La foi comme stratégie d’adaptation pour un
vieillissement réussi et terre d’accueil : une étude exploratoire auprès de femmes aînées
immigrantes noires africaines à Montréal
Gisèle Bourret, Fédération des femmes du Québec : Les femmes aînées : des citoyennes à part
entière ?
Louise-Édith Hébert-Ferron, Les Mémés déchaînées, Québec : Les Mémés déchaînées : pour
chanter et célébrer la vie
93
396 – Phénoménologie féministe francophone (7 séances)
Mercredi 26 août
Laurie Laufer, Paris Diderot-Paris 7, France : Exploration des rapports complexes de Beauvoir
à la psychanalyse et, plus généralement, ceux de la psychanalyse et du féminisme
Thamy Ayouch, Charles de Gaulle/Lille 3- Paris 7/ Universidade de São Paulo, Brésil : Sur la
phénoménologie de Merleau-Ponty comme lieu d’une possible subversion des binarités de
genre et de sexualités
94
Discutante : Marjolaine Deschênes, École des hautes études des sciences sociales, France
Jeudi 27 août
Vendredi 28 août
Audrey Lasserre, Université Paris 3, France – communication lue par Sylvia Duverger
Discutante : Isabelle Boisclair, Université de Sherbrooke, Québec
Marjolaine Deschênes, École des hautes études des sciences sociales, France : Carol Gilligan
et Paul Ricœur : Le pouvoir d’entendre. Phénoménologie de l’attention
Claudie Sautereau, Fonds Ricœur, France : Ricœur et l’empathie dans la philosophie féministe
Diane Lamoureux, Université Laval, Québec : Sur Françoise Collin en tant que phénoménologue
féministe
95
Conclusion : Thamy Ayouch, Sylvia Duverger et Marjolaine Deschênes
L’objectif de cet atelier de co-création est d’inviter les participantes à construire un récit
personnel en s’inspirant des « dix mots » de la Caravane qui, cette année, sont sous le thème
de l’hospitalité, et surtout à prendre la parole en public en décrivant un objet significatif pour
elles/eux ET représentatif de leur culture d’origine ou d’adoption. Les objets peuvent être variés
(objet du quotidien, plat cuisiné, bijou, vêtement, etc.), mais les photos, vidéos et téléphones
intelligents sont proscrits.
Anne-Céline Genevois fera une brève présentation du Projet OSE et de la Caravane des dix
mots. Les participantes auront de 4 à 5 minutes pour présenter leur objet relatif au thème de
l’hospitalité. Myriame El Yamani se réappropriera les histoires des participantes et en fera une
performance. Les deux animatrices feront également un retour sur ces histoires croisées pour
en dégager le processus migratoire et identitaire de chaque personne au Québec ou ailleurs et
échangeront avec les participantes sur l’atelier.
398 – Penser la discipline de l’histoire de l’art et les institutions artistiques sous les
prismes féministes : quels apports? (4 séances)
Ce colloque vise à explorer les diverses approches et stratégies inspirées d'une posture
féministe qui vise à transformer durablement l'étude et la pratique des arts visuels au Québec
comme à l'international. Provenant de différents milieux artistiques et/ou universitaires, les
participants-es de ce colloque seront appelées réfléchir (sans se limiter) aux questions suivantes
: Quel est le rôle de la posture féministe dans l'étude et la pratique des arts visuels et comment
les chercheuses (professionnelles et émergentes) en témoignent-elles? De quelle manière
participent-elles à la reconnaissance d'un héritage et/ou d'une histoire féministe? Comment le
sujet du féminisme est-il repensé et actualisé, depuis certaines pratiques féministes en art
actuel? Quels sont les enjeux et les impacts des identités politiques en art et en histoire de l'art
aujourd'hui?
Jeudi 27 août
9h00 – 10h30 - Séance 1 - Exister en théorie : incarner les savoirs féministes dans et par
les arts visuels
Gina Cortopassi, UQAM, Québec : Hackers, androïdes et porno : pour une approche
cyberféministe
96
11h00 – 12h30 - Séance 2 - (Se) rendre visible : femmes, arts et espaces publics
Eve Lafontaine, UQAM, Québec: Repenser les schèmes historiques et l’agentivité des femmes
photographes au Québec : l’importance des théories féministes
Oriane Asselin Van Coppenolle, Création d’un espace mouvant : le Fourth Plinth
Elisabeth Otto, « "Why have there been no primitivist women artists? » : Emily Carr et Gabrielle
Mûnter
Julie Bruneau et Michelle Paquette, UQAM, Québec: Historiennes de l’art et féminisme libertaire
anticolonial : des postures irréconciliables?
Audrey Laurin, UQAM, Québec : Beautés incarnées : trouble esthétique autour des femmes
artistes et de la représentation de la beauté féminine depuis 1990
Poète, dramaturge, essayiste et journaliste, Éva Circé-Côté (1871-1949) a écrit sous divers
pseudonymes plus de 1800 chroniques dans les journaux radicaux de l’époque pour dénoncer,
entre autres, les inégalités entre les sexes, l’ingérence de l’Église catholique dans la sphère
politique, l’impérialisme et les deux guerres mondiales qu’elle a vécues. Féministe, libre-
penseuse, elle a surtout milité pour l’éducation des filles, la gratuité de l’éducation (elle a créé le
premier lycée laïque pour jeunes filles en 1908 à Montréal) et le droit au travail des femmes.
Assoiffée de modernité, cette éveilleuse de conscience invite à l’action en signifiant très
clairement son désir de « bouger l’inertie du système social » et s’engage pendant plus de 40
ans à participer à la formation d’une société égalitaire de savoir et de culture.
Ses idées d’avant-garde sur l’éducation, les inégalités de salaire entre les femmes et les
hommes, les politiciens corrompus et leur gestion désastreuse des fonds publics ainsi que ses
mots parfois virulents, souvent drôles, toujours aiguisés, résonnent encore aujourd’hui avec
force dans notre société. C’est pour rendre hommage à cette femme de lettres exceptionnelle,
97
encore méconnue de l’histoire québécoise, que nous voulons offrir cette soirée de lecture de
quelques-unes de ses chroniques.
L’histoire est une discipline universitaire qui a su renouveler ses approches à travers
l’introduction d’outils développés par les études féministes. Les concepts du genre et
l’intersectionnalité sont devenus évidents dans la pratique historique. L’histoire a pu ainsi
exposer la variété et la variation des constructions genrées au fil du temps et de l’espace,
apportant alors sa pierre au projet des études féministes. Mais l’histoire francophone féministe
regorge encore de recherches qui amènent de nouvelles réflexions aux études féministes.
Quelles formes peuvent prendre les combats de femmes ? On peut ainsi montrer la pluralité des
expériences féminines et féministes contextualisées dans une époque et à un moment donné
(Canada (1900-1930), Maroc (1920-1960), Montréal (1970-1990). Dans ce panel, nous
aimerions nous intéresser à la diversité des formes de féminismes dans des enjeux autour de la
« race », la migration, le colonialisme et la religion. De quelle manière un certain féminisme
peut-il se déployer dans des carcans confessionnels et colonialistes ? Une exploration des
différences entre les féminismes permettrait alors de mettre en lumière la pratique de l’histoire
francophone comme un processus continue.
Stéphanie Tara Schwartz, Musée du Montréal juif, Québec : Négociations entre féminismes et
diasporas
Responsables : Sandrine Ricci, UQAM, Québec; Estelle Lebel, Université Laval, Québec;
Chantal Maillé, Université Concordia, Québec; Dominique Bourque, Université d’Ottawa,
Canada
98
particulièrement, nous souhaitons interroger la violence des représentations, ainsi que la
représentation des violences. Par « violence des représentations », nous entendons notamment
les modalités de production, de circulation et de réception de certains discours, images et
stéréotypes. La « représentation des violences » réfère à ces mêmes modalités concernant les
violences relevant de situations multiples et intersectionnelles, impliquant différents acteurs et
actrices sociales, incluant les États et les féministes. Il pourra s’agir des différentes formes de
violences sexuées, sexuelles et sexistes, incluant les crimes haineux et le harcèlement (moral
ou sexuel), s’exerçant dans le cadre familial, scolaire, universitaire, professionnel, sportif,
judiciaire, dans la rue, sur internet, etc. Des propositions portant sur les contraintes de la non-
visibilité ou au contraire de l’hyper-visibilité, de même que sur les violences spécifiques que
peuvent ou ont pu subir, les lesbiennes et les femmes de certaines communautés ou certains
pays ont aussi retenu notre attention.
Lundi 24 août
9h00 – 10h30 - Séance 1
Sandrine Ricci, UQAM, Québec : Quand les discours ciblent le corps et la sexualité des
femmes : la culture du viol
Chantal Maillé, Université Concordia, Québec : Violence des catégories, les mots qui excluent
Dominique Bourque, Université d’Ottawa, Ontario : Être visible ou invisible : quelle violence
« choisir » ? Autoreprésentations de lesbiennes
Tatiana Sanhueza, Université Laval, Québec : La contribution au débat féministe des études sur
les représentations sociales de la violence dans les relations amoureuses. Le cas des
adolescentes et adolescents chiliens
405 – Regards croisés sur la prostitution : loi canadienne, contexte social et analyse des
besoins des personnes prostituées (2 séances)
Responsables : Chantal Ismé, Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, Québec;
Rhéa Jean, chercheure indépendante
99
En décembre 2014, une nouvelle législation sur la prostitution (C-36) est entrée en vigueur au
Canada. Même si cette loi reste perfectible pour la plupart des abolitionnistes au pays, elle
constitue néanmoins une avancée considérable en instituant que l’achat d'actes sexuels
représente une forme d’exploitation d'autrui. Ce nouveau contexte législatif pourra-t-il consolider
une prise de conscience au pays concernant les inégalités sociales, économiques et sexuelles
entre hommes et femmes, génératrices de prostitution ? Les besoins des femmes prostituées et
des femmes en danger de prostitution seront-ils prioritaires dans l’élaboration de politiques
publiques ? De plus, suite au scandale de l’affaire Ghomeshi et à la vague de dénonciations de
cas de harcèlement sexuel et de viols qui ont secoué le pays, il apparait également légitime de
lier la lutte pour l’abolition de la prostitution à cette prise de conscience face à des situations qui
mettent à mal la possibilité de consentement sexuel. La prostitution, par son caractère
marchand, n’est-elle pas un exemple de situations dans lesquelles on ne peut parler de véritable
consentement sexuel ? Les personnes les plus vulnérables de la société (femmes pauvres,
racisées, autochtones ou marginalisées) peuvent-elles exercer une agentivité sexuelle au même
titre que les autres citoyens et citoyennes, quand plusieurs d’entre elles doivent se résoudre à
accepter des actes sexuels non désirés pour pouvoir assurer leur survie ?
Jeudi 27 août
Animatrice : Diane Matte, Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, Québec
Shanie Roy, survivante militante auprès du Collectif d’aide aux femmes exploitées sexuellement
et travailleuse communautaire, Québec : Exploitation sexuelle : perspectives historiques de la
résistance féministe abolitionniste
Chantal Ismé, Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, Québec : Analyse des
besoins des femmes désirant sortir de la prostitution
100
fonction des modifications dans la société et de ses sensibilités vis-à-vis de « la diversité ». À
part sa propre structure, tant dans les thèmes de ses colloques que dans ses recherches et
publications, CRIAW-ICREF a été une cheffe de file en matière d’articulation de
l’intersectionnalité et de sa mise en pratique.
Après un bref survol de l’historique de CRIAW-ICREF, les participantes à la table ronde
partageront leurs expériences vécues au sein de CRIAW -ICREF en matière d’intersectionnalité.
Elles discuteront surtout de différentes initiatives de CRIAW-ICREF, récentes et en cours, soit :
la diversité ethnique et raciale; la langue; l’âge; le handicap; l’orientation sexuelle; la localisation
- géographique, et communautaire ou universitaire. Des défis vécus et les leçons apprises ainsi
que les cas de succès quant à la mise en application de l’intersectionnalité seront ensuite
abordés. La dernière étape de la table ronde consistera en un échange avec l’auditoire au sujet
des expériences vécues de la mise en pratique de l’intersectionnalité dans des organisations
militantes et de recherche.
Au cours des dernières années, les voix des personnes trans* et intersexes s’affirment de plus
en plus au sein des sociétés francophones sous plusieurs formes et dans différents espaces de
production des connaissances. Sur le plan de la militance, de nombreux groupes se mobilisent
pour combattre les injustices vécues par les personnes trans* et intersexes. Par exemple, en
2014, la marche Existrans a connu sa 18e édition en France, alors qu’au Québec 400
manifestantes et manifestants se sont rassemblés lors de la Marche pour les droits des
personnes trans. Sur le plan de la recherche, les champs d’études trans* et intersexes sont
actuellement en train d’émerger dans le contexte francophone, plus de 10 ans après le contexte
anglophone, grâce notamment à l’Observatoire des transidentités en France et à la Chaire de
recherche sur l’homophobie au Québec.
À l’instar des luttes féministes, les luttes trans* et intersexes combattent les oppressions et les
normes de genre et de sexe (Baril, 2011 ; Butler, 2005). Les revendications portées remettent
en cause le régime de genre binaire et fixe, en réclamant notamment la liberté d’expression de
genre et la libre-disposition de son corps (Bastien-Charlebois, 2014 ; Thomas, 2013 ; Kraus et
al., 2008). À travers une approche transdisciplinaire, ce colloque a pour objectif d’analyser les
transformations sociales induites par les recherches et militances trans* et intersexes, au
Québec et en France.
Un espace de co-construction des connaissances entre militant-e-s, étudiant-e-s et chercheur-
es sera créé, lors des six séances, autour de trois axes : les militances et les pratiques de
résistance; l’émergence de savoirs situés ; la disciplinarisation genrée des corps et des normes
de santé.
101
Mercredi 26 août
Aimé Cloutier, UQAM, Québec : Réflexivité, altérité et constitution d'un sujet de connaissance
trans dans le champ de la sociologie
Janik Bastien Charlebois, UQAM, Québec : Contraintes et possibilités institutionnelles des luttes
intersexes
Maxime Faddoul, UQAM, Québec : Marche pour les droits des personnes trans : enjeux et défis
William Hébert, Université de Toronto, Ontario : La place des détenu-e-s trans* dans
l’élaboration de projets de changement social : discours, revendications et initiatives
Elizabeth Parenteau, UQAM, Québec : Les interactions sociales des personnes trans avec la
direction dans leur milieu de travail
Alexandre Baril, Wesleyan University, États-Unis : La transitude comme handicap : théoriser les
intersections entre les identités trans et handicapées
Caroline Trottier-Gascon, Université de Montréal, Québec : Être trans sur le spectre de l’autisme
: identités incompatibles ?
Olivia Kamgain, ENAP, Québec : Accessibilité aux services de santé pour les personnes trans*
au Québec
Les grandes mobilisations des dernières années ont sans contredit permis de rendre visibles les
usages des technologies de l’information et de communication par différents mouvements
sociaux. Ils ont certainement aussi permis de prendre en compte de nouveaux discours sur les
102
potentialités, les sens et les formes de ces usages des TIC pour les femmes et les actrices du
mouvement des femmes. Mais visibles, ces usages ne sont toutefois pas sans soulever des
questions sur leur pertinence et sur les enjeux politiques et éthiques qu’ils révèlent. Quels sont
les usages des TIC que font les femmes, féministes et groupes de femmes ? Que révèlent ces
usages des technologies de l’information et de communication (TIC) ?
Quels sont les rapports des femmes et des féministes aux technologies ? Comment en parlent-
elles ? Assisterions-nous à un changement paradigmatique dans le mouvement des
femmes/féministe que révèleraient les usages des TIC et du web ?
Qu’est-ce que la cyberviolence ? Quelles sont les interventions et actions collectives
expérimentées ou à mettre de l’avant ?
Quels défis soulèvent l’expressivisme et les témoignages sur le web ? Quelles pratiques
d’engagement social et politiques sur le web, médiées par les TIC, seraient les plus
prometteuses pour le mouvement des femmes ? Assistons-nous à l’individualisation des
pratiques d’engagement ou les usages des TIC et du web renouvellent-ils le sens et les formes
de l’engagement notamment féministe ?
Comment se positionner au sujet des phénomènes des métadonnées ? Des actions de
dénonciation d’agression sexuelle sur le web ? Quelles questions éthiques soumettre à
discussion dans les organisations féministes? Quelle démarche éthique entreprendre sur les
usages des TIC et du web par les actrices du mouvement des femmes ?
Vendredi 28 août
Sylvie Jochems, UQAM, Québec : Soigner ses TIC communautaires: mythes, usages et enjeux
des praTIC de groupes de femmes du Québec
Valérie Devillard, Université Panthéon-Assas Paris 2, France : Quel genre de web ? Vers de
nouvelles formes de militantisme féministe
Joëlle Palmieri, Laboratoire les Afriques dans le monde, France : Société numérique
colonialitaire : les TIC analysées selon une posture féministe
Ghada Touir, UQAM, Québec : Les usages engagés du Web social : vers un nouveau « genre »
d’engagement social et politique pour l’environnement
103
14h00 – 15h30 - Séance 3
Sylvie Jochems, Elizabeth Harper, Myriam, Dubé, Rachel Dupuis, Carol-Anne Vallée, UQAM,
Québec; Audrey Bernard, Nancy Guberman, Relais-femmes, Québec; Audrey Beauchemin,
Bureau Consultation jeunesse, Québec et Lyne Kurtzman, UQAM, Québec: Violence médiée
par les TIC chez les filles et les jeunes femmes: une étude de besoins pour les pratiques
communautaires au Québec
Mélissa Roussel, UQAM, Québec : Nous voyez-vous ? Pratiques sociales médiatisées sur le
web de deux groupes de femmes haïtiennes pour contrer les violences post-séisme envers les
femmes
Le comité de rédaction de la revue FéminÉtudes organise une table ronde ayant pour thème la
place des revues féministes, particulièrement des revues étudiantes, dans les discours et la
recherche féministe. Cette table a comme objectif premier de réunir des représentants et
représentantes de plusieurs revues afin de générer une discussion autour des enjeux de
l’édition d’une revue féministe : Quelle est la place réservée aux publications féministes,
notamment dans le milieu universitaire ? Quel type de réception reçoivent-elles ? Quels
obstacles rencontrent-elles ? Qu’en est-il de leur contenu, des thématiques choisies ?
Permettent-elles de faire avancer les causes féministes, les débats ? Est-ce là l’intention de ces
revues ? En quoi les revues étudiantes se distinguent-elles des revues savantes
institutionnelles ?
Les échanges auront pour but de proposer des perspectives intéressantes pour le futur de ce
type de publication, en plus de réfléchir aux tenants et aboutissants de l’implication dans un tel
comité de rédaction. De plus, la table ronde proposée vise à donner une visibilité aux différentes
revues et à créer des liens entre les différentes structures. En effet, nous sommes d’avis
qu'enrichir cette solidarité pourrait lancer des projets intéressants permettant de continuer à
réfléchir sur les enjeux que nous aborderons. Ceux-ci seront revisités à la lumière du contexte
actuel, lequel présente peu d’occasions, pour les membres des comités de rédaction,
d’échanger avec des collègues d’autres milieux.
Penser en dehors du cadre au sein duquel nous réfléchissons normalement, c’est-à-dire celui de
nos comités respectifs, sera, nous l’espérons, fécond pour tous ceux et celles qui participeront à
cette table ronde. Nous souhaitons qu’elle permette de former un réseau solidaire entre les
espaces de réflexion que sont les publications féministes.
104
418 - Résistances féministes et nouvelles normativités : espaces touchés, milieux
mobilisés (2 séances)
Responsable : Julie Mazaleigue-Labaste, Université de Lille 3, France
Dans la pensée et l’action féministes, les résistances sont traditionnellement envisagées comme
étant patriarcales et antiféministes. Pourtant, des critiques et des résistances féministes ont
elles aussi dénoncé ce qui était apparemment « progressiste ». Cet outillage critique des
femmes les a aidées à refuser certaines injonctions normatives, portées par des discours
apparemment progressistes, mais qui reconduisaient des rapports de domination.
Malheureusement, il n’a pas été possible d’outiller l’ensemble des milieux que ces rapports de
pouvoir touchaient. Nous en avons rassemblé certains, qui sont restés particulièrement
mobilisés par-delà les spécificités des femmes avec lesquelles ils œuvrent ou interagissent.
Qu’on pense notamment aux espaces théoriques et pratiques suivants : discours du droit,
théorie du genre, espaces public et 2.0, espace économique pornographique, espace pour le
renforcement du pouvoir d’agir (empowerment) et l’émancipation professionnelle des filles et
des femmes. Ce sont ici des espaces touchés de façon spécifique, mais des milieux tous
mobilisés et mobilisateurs que nous serons amené à découvrir. En somme, des résistances
féministes contre les nouvelles normativités. Les cas présentés nous amèneront à parler de la
situation en Suisse, en France et au Québec. Ce rassemblement vise aussi apporter un nouvel
éclairage sur les mécanismes de domination masculine perpétrés dans certains discours actuels
et contribuer à la réappropriation par les groupes de femmes et féministes d'espaces de
résistance sécuritaires. En contribuant à la réappropriation d'enjeux dont tant les femmes que
les féministes ont été en partie dépossédées, nous souhaitons créer un espace inclusif de
réflexion et d'action féministes, en réponse à ces nouvelles normativités.
Mercredi 26 août
14h00 – 15h30 - Séance 1
David Risse, UQAM, Québec : L’extimité 2.0 des filles : droits, résistances et normativités
Isabelle Collet, Université de Genève, Suisse : La « gender panic theory» à l’école primaire en
France. Des enseignant-e-s impuissant-e-s face aux discours normatifs
Andréane Brillant-Poirier, Fondation filles d’action, Québec : Résistance aux inégalités de genre
à travers une programmation spécifique aux filles axée sur le renforcement du pouvoir d’agir
Audrey Jahu, Impactum, Québec : Quand le rose tire encore au gris. Les inégalités
socioéconomiques derrière l’émancipation professionnelle des femmes au Québec
105
419 – « Bobines féministes » plateforme numérique de films et ressources sur l’histoire
du MLF (1 séance)
Depuis les années 1970 les perspectives féministes ont contribué de manière substantielle aux
théories et pratiques en développement international. Marginalisées par les grandes théories (de
la modernisation, de la dépendance, etc.) jusqu’aux années 1980, les perspectives féministes se
répandent à partir des années 1990, se diversifient et sont reprises par les grandes institutions
de développement. Pendant cette période, une nouvelle génération de féministes du Sud
critique le modèle dominant de développement proposant d’intégrer les femmes.
Pendant les décennies 1990 et 2000, plusieurs idées et pratiques ont été intégrées dans les
programmes des grands bailleurs de fonds; elles ont constitué le « fonds de commerce » du
mainstreaming féministe à l’échelle internationale. Par exemple, des économistes de la Banque
Mondiale et certains bailleurs de fonds de pays du Nord ont proposé des solutions de marché ou
institutionnelles pour s’attaquer aux inégalités et promouvoir l’empowerment des femmes. De
nouvelles pratiques ont émergé au sein des ONG et praticien/nes alternatifs du Sud en milieu
urbain et rural. Celles-ci misent plutôt sur le pouvoir d’agir et la capacité changer et de définir de
nouvelles idées autour du développement pouvant être appropriées par des femmes de toutes
les origines et ancrages.
106
Mercredi 26 août
Partie 1 : État des lieux sur les perspectives féministes en développement international
Responsables : Charmain Lévy, Université du Québec en Outaouais, Québec; Huguette
Dagenais, Université Laval, Québec
Dans cette partie, nous ferons le point sur l’adoption de l’approche féministe par les théoricien-
nes et praticien-nes du développement rattachés-es aux courants et institutions dominantes. Il
s’agira également d’évaluer si et comment de nouvelles pratiques féministes ont été théorisées
dans les deux dernières décennies. Enfin, nous tenterons de comprendre le rôle actuel des
perspectives féministes dans les débats en développement international : ont-elles réussi à
réduire les inégalités hommes-femmes en développement international et si oui, comment?
Ginette Chérubin, architecte, Université d’État d’Haïti : Les femmes haïtiennes dans l’interface :
citoyenneté, politique, pouvoir
107
Danièle Magloire, Université d’État d’Haïti : Le mouvement féministe haïtien 5 ans après le
séisme
Jeudi 27 août
9h00 – 10h30 - Séance 3 :
Sabine Lamour, Paris VIII, France : Entre discours et faits: le positionnement paradoxal des
femmes dans le processus de reconstruction après le séisme de 2010
Denyse Côté, Université du Québec en Outaouais, Québec : « Tabula rasa »: les effets
dévastateurs de l’aide humanitaire et du féminisme néocolonial sur le mouvement féministe
haïtien
Ryoa Chung, Université de Montréal, Québec : Une perspective féministe sur les vulnérabilités
structurelles de santé en contexte de désastre « naturel » : Étude de cas : les vulnérabilités
genrées de santé dans le contexte du séisme en Haïti.
L'atelier « Le cercle et la boîte » est un outil de sensibilisation et de guérison créé en 1990 par
Jann Derricks. Les animatrices utilisent une approche expérientielle pour conscientiser les
participants aux traumatismes historiques ayant toujours des effets intergénérationnels sur les
familles et les communautés autochtones du Canada. Cet exercice expérientiel est enseigné et
utilisé dans la tradition orale et est devenu un outil international dans les domaines de la
guérison, du travail social, de la psychologie, du développement communautaire de l’éducation,
de la gouvernance et du droit.
Mercredi 26 août - 16h00 – 18h00 - Atelier
108
500 – Découvrir Françoise Collin dans l’Anthologie québécoise (4 séances)
Chloé Leduc-Bélanger, critique, Les Méconnus, Québec : Françoise Collin : « J’écris comme on
fait le pain »
Yara El-Ghadban, anthropologue et romancière, Québec : Relire Arendt avec Collin comme un
roman
Julie Daigle, Université d’Ottawa, Ontario ; « Moi je ne suis pas féministe ». À l'écoute de la
singularité de Simone Weil avec Françoise Collin
Marcelle Dubé, Université du Québec à Chicoutimi, Québec: Entre un agir et une pensée
plurielle : pérégrinations au cœur de l’œuvre de Françoise Collin
Aurélie Lanctôt, Université McGill, Québec: Françoise Collin : la poursuite d’un rêve de justice
109
Leïla Benhadjoudja, UQAM, Québec : L’actualité de l’« agir transformateur » de Françoise
Collin : pour une déconstruction des altérités
501 – Penser, créer et agir les féminismes dans le champ religieux (8 séances)
Au vingt et unième siècle, le champ religieux, à travers ses manifestations tant symboliques que
rituelles et organisationnelles, demeure sans contredit un lieu d’affirmation et de régénération du
patriarcat tout en constituant simultanément, mais souvent dans une moindre mesure, un lieu de
transgression du pouvoir patriarcal et d’affirmation des idéaux de liberté et d’égalité des
femmes. Ce sont ces différentes manifestations du religieux, consignées dans les discours et les
pratiques passés et actuels et qui s’inscrivent en tension entre domination, résistance et
transgression, entre aliénation, innovation et libération, que nous voulons examiner dans le
cadre de ce colloque pour Penser, créer et agir les féminismes dans le champ religieux. Trois
volets sont à l’ordre du jour :
Penser le religieux. Quels sont les concepts, les théories féministes actuellement déployées
pour effectuer une étude critique et novatrice du champ religieux ? Y a-t-il des liens que l’on peut
faire entre les approches autochtones du spirituel et les approches féministes ? Quelles sont les
résistances et les manifestations d’ouverture à l’endroit de ces théories dans le milieu
académique et dans le champ religieux ? Comment cohabitent les croyances religieuses et les
convictions féministes ?
Créer dans le champ religieux. Quelle lecture féministe pouvons-nous faire des représentations
et des symboles religieux ? Textes, discours et œuvres d’art passés et actuels, témoignant de
diverses appartenances culturelles et religieuses, pourront être analysés. Que connaissons-
nous des pratiques actuelles de création (musicale, picturale, rituelle, poétique, littéraire,
mystique) pour affirmer la place des femmes dans le champ religieux ?
Agir dans le champ religieux. Comment cerner l’impact du religieux sur les femmes, les rapports
hommes-femmes et les transformations sociales et culturelles pour l’atteinte de l’égalité des
sexes ? Que pouvons-nous dire de l’incidence du religieux sur les identités sexuelles, les
recompositions identitaires en contexte migratoire ? Quelles sont les caractéristiques, les
stratégies, les limites des pratiques d’affirmation et de transformation féministes dans le champ
religieux ? Quel est le rôle des spiritualités autochtones pour l’affirmation des femmes
autochtones ? Quelles sont les conditions pour mettre en place un dialogue féministe
interreligieux fécond ?
Mardi 25 août
110
Anne Létourneau, UQAM, Québec : Le féminisme postcolonial en exégèse contemporaine. Le
cas de la reine de Saba (1 R 10, 1-13; 2 Ch 9, 1-12)
Sihem Bouzgarou-Ben Ghachem, Institut Supérieur des Langues de Tunis, Tunisie : Peut-on
parler de féminisme islamique ?
Malika Benradi, Université Mohamed V Rabat Agdal, Maroc : Le féminisme musulman, à travers
l’Ijtihad émancipera-t-il les femmes dans le monde musulman ?
Gaëlle Kingué Élonguélé, UQAM, Québec : Égalité entre les femmes : représentations sociales
des femmes minoritaires dans les manuels d’Éthique et culture religieuse du secondaire
Geneviève Pigeon, UQAM, Québec : Les archétypes du Féminin, ou comment le serpent finit
par se mordre la queue
Sonia Sarah Lipsyc, Centre d’études juives contemporaines à Montréal, Québec : De l’usage de
la loi civile et d’autres stratégies sociétales dans l’avancée des droits des femmes au sein du
judaïsme en Israël et au Canada
Rim Gtari, Université d’Ottawa, Ontario : La révolution légale des femmes tunisiennes : un
exemple inachevé de conciliation égalité et religion
Mercredi 26 août
111
11h00 – 12h30 - Séance 6 - Femmes, migration et religions
Djennane (Haouchene) Karima, Paris Sorbonne, France : L’émergence d’un féminisme religieux
en contexte migratoire: le cas de l’islam aux États-Unis
Aurélien Mokoko Gampiot, GSRL, EPHE CNRS, France : Être kimbanguiste et agir au féminin
en contexte migratoire
Élisabeth Garant, Centre Justice et foi, Québec : Initier un dialogue féministe interreligieux :
relecture de l’expérience du groupe Maria’M
Projet du groupe Maria’M de dialogue féministe entre chrétiennes et musulmanes avec l’Équipe
d’intervention théâtrale participative Mise au jeu
À la suite d’une pièce de théâtre de 20 minutes, les personnes présentes seront conviées à un
échange sur l’appartenance féministe des croyantes et la présence de celles-ci au sein du
mouvement féministe. L’atelier durera 90 minutes.
À l’heure où les mouvements sociaux en Amérique latine font face au problème de la stratégie à
adopter par rapport à leurs gouvernements, de nouveaux défis se posent quant aux
revendications et aux politiques publiques concernant les femmes. S’il est vrai que, dans
plusieurs pays, la redémocratisation et les « virages à gauche » du début du millénaire ont
signifié de grands progrès pour les femmes sur le plan de leur reconnaissance comme actrices
politiques et sociales, d’énormes problèmes de violence à leur égard persistent. Par ailleurs, les
positions des organisations de femmes et des mouvements féministes varient face à ces enjeux
et ne sont pas toujours consensuelles. Cet atelier vise à explorer certains de ces
questionnements quant aux liens et aux tensions entre féminismes, organisations de femmes et
mouvements sociaux en Amérique latine, à partir de la réalité de la multitude des mobilisations
112
et des enjeux dans lesquels les femmes militent, que ce soit pour l’accès aux opportunités
économiques, à des droits sociaux ou encore contre les violences.
Une première séance sera consacrée à l’examen du lien entre mouvements de femmes et
mouvements féministes, lien qui ne va pas forcément de soi. Selon les contextes, des tensions
apparaissent dont les conséquences méritent d’être examinées. Quels liens existent-ils entre les
mouvements de femmes et les mouvements féministes dans divers contextes latino-américains.
Comment se caractérisent les relations entre ces types de mouvements? Quelles tensions sont
présentes ? Comment s’y prend-on pour les résoudre ?
Lors de la deuxième séance, il sera question de l’engagement des femmes et les stratégies
qu’elles utilisent au sein de ces mouvements, à partir notamment des exemples du Brésil et de
la Bolivie. Quelles sont les caractéristiques du leadership des femmes ? Comment parviennent-
elles à les constituer ?
Enfin, la question des violences faites aux femmes reste un enjeu majeur des réflexions des
groupes féministes et de femmes. Dans certains contextes, il semble que, malgré leurs
avancées politiques, les femmes subissent un renouveau des violences genrées. L’impunité est
un facteur central de cette dynamique. Quelles pistes de stratégie sont mises de l’avant par les
organisations de femmes pour contrer ces violences ?
Mardi 25 août
Nora Nagels, UQAM, Québec : Relations de pouvoir entre différents acteurs sociaux féminins et
féministes à l’heure de la dé-patriarcalisation en Bolivie
Christine Verschuur, IHEID, Suisse : La construction des connaissances féministes, les tensions
entre mouvements féministes et expert-e-s genre en Colombie
14h00 – 15h30 - Séance 2 - Revendications féministes et stratégies des femmes dans les
mouvements sociaux en Amérique latine
Charmain Levy, Université du Québec en Outaouais, Québec : Le rôle des femmes leaders
dans le mouvement d’habitation au Brésil
113
Ludivine Tomasso, UQAM, Québec : Mobilisation des femmes autour de la question de
l’impunité à l’endroit des crimes commis pendant les dictatures : l’exemple du Pérou
Cette table ronde a pour but de faire travailler la notion d'imbrication des rapports sociaux en
refusant de comprendre les identités de manière binaire et en insistant sur une lecture complexe
de la matrice de domination tel qu’Audre Lorde peut le proposer. À travers nos recherches, nous
souhaitons mettre en lumière les performances et les pratiques des femmes qui agissent dans
un contexte (post-dé)colonial en utilisant des outils proposés par l'analyse consubstantielle, les
études postcoloniales et le Black féminism. Nous observons qu'il existe chez certaines femmes,
une conscience/des pratiques/des réflexions féministes sans qu’il n’y ait nécessairement pour
autant d'autodéfinition féministe. Il s'agit d'analyser le rapport de ces femmes à la qualification
de « féministe » pour comprendre les raisons de leur adhésion, de leur réticence voire de leur
refus d'appartenir à ce groupe. Nous souhaitons interroger la manière dont les différents
rapports de domination de race, de genre et de classe interviennent dans l’expression de leurs
choix stratégiques et politiques. Ces tables rondes présentent trois études engagées dans les
recherches féministes dans des contextes (post-dé)coloniaux en France, sur des terrains divers
comme des lycées de banlieue parisienne, des associations culturelles et artistiques dans les
quartiers populaires français, et la scène rap en France.
Naïma Anka Idrissi, Université Paris 8, St-Denis, France : Entre Sexe, Classe et Race :
Pratiques d’élèves de lycées professionnels. Les adolescent-e-s au prisme de la circulation des
rapports de domination de sexe/ classe/ race
Marie Sonnette, Laboratoire Cerlis/CNRS/UMR, France : Être une femme dans un monde
professionnel masculin. Redéfinition des normes de genre par des rappeuses en France
Yoshimi Tanabe, Université Paris 13, France/ Hitotsubashi University, Japan : « Je ne suis pas
féministe! » Femmes des quartiers populaires entre pratiques et désignations
114
elles marquées par les relations asymétriques hommes/femmes, par les différentiels de pouvoir
(expert/patiente) et plus globalement par les normes sociales qui construisent des attentes vis-
à-vis d’une « bonne mère » ? Dans cette perspective, deux axes seront distingués :
1. Ce que « l’on fait aux femmes », ou l’incorporation de ces rapports de pouvoir pendant la
période périnatale : par quelle rhétorique et par quels actes cette incorporation s’opère-t-elle ?
2. Ce que « l’on attend des femmes », ou les rôles attendus des femmes tout au long de la
maternité, dans leur propre travail sur leur corps et le corps des autres, notamment à travers le
soin des enfants.
Pour les deux axes, les représentations des femmes, de même que leurs réactions face à ces
rapports de pouvoir seront discutées: soumission, compromis, résistances, émergence de voies
alternatives.
Ce colloque réunira des chercheures, des militantes et des étudiantes qui ont exploré différents
enjeux liés à l’accouchement et à la maternité́ pour réfléchir conjointement aux enjeux
contemporains qui y sont liés.
Mardi 25 août
Noémie Carrière, Université d’Ottawa, Ontario : Contrôle (du corps) des femmes* : l’obstétrique
occidentale comme instrument patriarcal
Olivia Hirsch et Sonia Maria Giacomini, Université Catholique Pontificale de Rio de Janeiro,
Brésil : Changements et tensions de l’incorporation des perspectives féministes et humanisées
dans la “Casa de Parto” - centre d’accouchement appartenant au réseau public de santé à Rio
de Janeiro
115
507 – La communauté de pratiques « genre en pratique » du Comité québécois femmes et
développement : un mécanisme porteur pour l’institutionnalisation de l’ÉFH dans la
coopération internationale québécoise (1 séance)
Dina Beblawi, UQAM, Québec : La reproduction des rapports sociaux de sexe en contexte
révolutionnaire: le cas de la gauche radicale égyptienne
Zahra Ali, École des hautes études en sciences sociales, France : L'activisme politique des
femmes dans l'Irak post-2003: entre chaos politique et violences sectaires
Alia Lassal, École des hautes études en sciences sociales, France : Accès des femmes au
monde de la violence politique et carrières militantes féminines au sein d'une organisation
révolutionnaire iranienne
116
Lydia Rouamba, Institut des Sciences des Sociétés, Burkina Faso : La lutte des femmes au
Burkina Faso : discours, pratiques et résultats
Osire Glacier, Université Bishop, Québec : Résistance et pouvoir au féminin : le cas des femmes
politiques marocaines
Awa Diop, Université Cheikh Anta Diop, Sénégal : Où en est la légitimité sociale du féminisme
sénégalais ?
Muriel Gomez-Perez, Université Laval, Québec : Femmes, islam et médias au Burkina Faso et
au Sénégal : une revendication des droits à mots couverts
Pacome Cyrille Guiraud, Université Felix Houphouet Boigny - Abidjan Cocody, Côte d'Ivoire :
L'engagement associatif des femmes en Côte d'Ivoire : une avancée vers l'égalité des chances
et la parité
Lydia Rouamba, Institut des Sciences des Sociétés, Burkina Faso : La citoyenneté des femmes
au Burkina Faso : Quel impact de la loi sur les quotas ?
Kheira Maïni, Université Alger 2, Algérie : Les associations féminines pour les droits des
femmes
512 - Penser et agir sur la parité des sexes et des genres en Afrique (1 séance)
Présidente : à confirmer : Lydia Rouamba
Vendredi 28 août – 9h00 – 10h30
Charles Le Grand Tchagnéno Tene, Université de Grenoble Alpes, France : Effets du contexte
de travail sur les croyances sexistes : une comparaison entre les secteurs du travail formel et
informel au Cameroun
117
Honoré Kandolo Bilolo, CRESH, République Démocratique du Congo : Discriminations contre la
femme à travers quelques devinettes tonales luba Kasaï
Delphine Chedaleux, Université Bordeaux Montaigne, France : "Rien n’aurait changé pour moi
s’il n’y avait pas eu ce concours". Miss Cinémonde ou les ambivalences d'un concours de
beauté (France1938-1968)
Noémie Aulombard, École Normale Supérieure, France : L’usage des images chez les Femen.
Entre langage de domination et mutations des pratiques de l’activisme féministe
Élisabeth Mercier, UQAM, Québec : Question sexuelle et critique intersectionnelle dans les
débats féministes autour de la SlutWalk
Pierre Lénel, Centre national de recherche scientifique, Conservatoire national des arts et
métiers, France : L’apport, incertain, de Donna Haraway au féminisme : genre et féminisme à
l’épreuve du Cyborg
Michèle Schaal, Iowa State University, État-Unis : Questions émergentes ou réinventer la roue ?
Quelques manifestes féministes français contemporains
Mona Gérardin-Laverge, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France : Faire des choses avec
les mots : contre-attaques féministes dans le langage ordinaire
Barbara Ravel, Université Laurentienne, Ontario : Un des derniers bastions de la lutte féministe
? Le sport féminin dans les médias canadiens et français
118
Rebecca Bendjama, Haute école de travail social et de la santé, France : Représentations des
féministes dans la revue féministe suisse romande L’émiliE
Houda Asal, Université McGill, Québec, ENS-EHESS, France : Les mobilisations contre
l'islamophobie en France depuis dix ans : interroger la place du féminisme
Camille Gourdeau, Université Paris 7- Denis Diderot, France : Une politique d'intégration au
service de l'émancipation des femmes étrangères ? L'exemple français du Contrat d'accueil et
d'intégration
Naima Regradj, Université Paris 13, France : Entre genre et race. Déplacement des lignes
théoriques dans les prises en charge éducatives des enfants « incasables » en France en
rapport avec les professionnelles construites comme « hors normes
Arthur Vuattoux, Université Paris 13, France : Des jeunes filles « bien sous tous rapports » ... et
les autres. Rapports de genre, race et classe au Tribunal pour enfants
Eline de Gaspari, Haute École de Travail Social de la HES-SO Valais – Wallis, France :
Handicap et genre, quand les catégories s'incorporent
119
Sonia Maria Giacomini, Université Catholique Pontificale de Rio de Janeiro-PUC-Rio, Brésil :
Représentation des femmes dans l’espace public au Brésil: le Secrétariat Spécial des Politiques
pour les Femmes- SEPM- et la formulation de politiques publiques
Virginie Blum, Université Lyon 2, France : Une approche territoriale des réseaux dans la
recherche féministe: de l'agir global comme potentiel de révolution locale
Carmen Diop, Université Paris 13 –EXPERICE, France : Les femmes de paille ou le leadership
empêché
Soline Blanchard, Université Toulouse Jean Jaurès, Centre national de recherche scientifique,
France : « Vous perdez votre temps avec tous ces machins-là : c’est pour amuser la galerie ! »
Promouvoir l’égalité femmes/hommes : résistances et leviers d’action
Wafaa El Adlouni, École nationale de commerce et de gestion, Maroc : Le corps engagé dans
les nouvelles écritures féminines marocaines
Julie Grenon-Morin, UQAM, Québec : Regards féministes sur la poésie d’Élisabeth d’Autriche
Sylvie Ayral, Université de Bordeaux, France : École, sport, loisirs, culture : penser l'éducation
des garçons dans une perspective féministe
Nadia Lamemra, Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle, Suisse :
Socialisations en tout genre en formation professionnelle duale en Suisse
120
Fatou Diop Sall, Université Gaston Berger, Sénégal : La production de données comme élément
de prévention, des périls de sécurité et de justice dans les milieux de formation
Guitté Hartog, Université Laval, Québec : Intimité politique, frivolité des données et dure
créativité
Cassandre Ville, Université de Montréal, Québec : L'intériorisation des normes : une analyse
discursive des pratiques dépilatoires des femmes à Montréal
Vanessa Blais-Tremblay, Université McGill, Québec : Le rôle des femmes dans l'articulation de
la scène jazz montréalaise de l'entre-deux-guerres: Premier Survol
Johanne Daigle, Université Laval, Québec : D’un modèle international aux réalités locales :
l’engagement des infirmières au sein des réseaux de soins de santé dans les régions
excentrées, 1920-1960
Eva Rodriguez, Université Paris 8 Vincennes/St-Denis, France : Repenser les savoirs sur le
corps à l’aune de la critique féministe des sciences : l’exemple du sexe dans les savoirs
anthropométriques du Paris fin-de-siècle
Clothilde Palazzo-Crettol, Haute « École de Travail Social Valais/Wallis, Suisse : Action locale et
structures d’opportunités. Suites et fin ?
Meoïn Hagège, École des hautes études en sciences sociales, France : Le genre du soin en
prison et le genre de l'enquête : retour sur la position d'enquêtrice en terrain masculin
121
Carmen Diop, Université Paris 13 –EXPERICE, France : Épistémologique du point de vue et
auto-théorisation en France: un savoir contre-hégémonique?
Paola Hidalgo Noboa, Bruxelles Laïc, Belgique et Catherine Markstein, Plateforme pour
promouvoir la santé des femmes, Belgique : Le genre comme déterminant transversal en
promotion santé : l’impact des inégalités et plus spécifiquement de la gestion du Care sur la
santé des femmes
Laura Piccand, Université de Genève, Suisse : Comparer des populations, définir le sexe dans
les études sur le développement pubertaire
Marcelle Dubé, Université du Québec à Chicoutimi, Québec : Quand la recherche, le récit et l’art
font corps au cœur d’une thèse : rencontre fortuite d’une œuvre tissant la trame narrative de ce
travail
Annabelle Ponsin, UQAM, Québec : Regard sur les processus d’individuations des membres
des familles face au « Temps contemporain ». Le genre comme objet et pratique. Analyse d'une
« baby-sitter sociologue
Anne Robineau, Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, Nouveau-
Brunswick, Canada : 100 ans après le premier mouvement des femmes de la francophonie
canadienne : portrait, défis et enjeux
Mirla Cisne, Unversidade do Estadodo Rio Grande do Norte, Brésil : Conscience militante
féministe au Brésil
122
Raphaelle Bessette-Viens, Haute école de travail social et de la santé, Suisse :
Mouvements féministes en Suisse romande, ruptures et continuités
Zavala Castro, Canada : Un regard intersectionnel sur les réalités des femmes immigrantes
victimes de violence conjugale à partir du point de vue des intervenantes en maisons
d’hébergement du Québec
Jean-Laurent Rosenstrauch, France : Dix ans de lutte contre la violence conjugale en France :
une évaluation critique des dispositifs de protection légale des femmes victimes
Lebugle, France : Les violences subies par un conjoint ou un ex-conjoint en France : quelles
différences selon les territoires ?
Astrid Mujinga, Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République
Démocratique du Congo: Les inégalités sociales et les discriminations des femmes et des filles
en République Démocratique du Congo, sources des viols et violences basées sur le Genre,
Radio Okapi
Jean-Laurent Rosenstrauch, École des hautes études en sciences sociales, France : Peut-on
comparer la production statistique effectuée sur la question des violences faites aux femmes
des deux côtés de l’Atlantique (France-Canada-États-Unis)?
Daniele Lopes Wohnlich, Université de Lausanne, Suisse : Bolsa Familia au niveau local :
réflexions autour d’un « projet féministe »
Mara Montanaro, Université Paris Descartes, France, Università del Salento, Italie : Pour une
praxis du féminisme
123
Adéline Nsimire, République auti ya Mwanamke Kijijini : Les clubs d’écoute communautaires,
pour une « autre» image de la femme du Sud-Kivu
Nesrine Bessaih, L'R des centres de femmes du Québec : Faire autrement avec toutes : l'enjeu
de la participation dans les centres de femmes du Québec
Katherine Ruault, UQAM, Québec : Le féminisme dans les organisations mixtes de défense de
droits
Bruno Laprade, UQAM, Québec : Penser le Village gai à l’aide d’outils féministes : non-mixité,
culture du viol et tourisme sexuel
Pauline Vessely, Institute for Art Education, HEAD-Genève, Suisse : Questionner les politiques
d’exclusions et d’inégalités : les hautes écoles d’art suisses au prisme des théories féministes
postcoloniales
Myriame Martineau, UQAM, Québec : La pratique des conteuses québécoises : brouillage des
stéréotypes sexués et femmes « remarquables » à (re)découvrir
124