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En 1883, pour la première fois Michel Bréal pose l’existence de la sémantique en tant
que science et terminologie. Dans l’article « Les lois intellectuelles du langage » paru dans
« L‘Annuaire pour l’encouragement des études grecques en France » il définit la
sémantique comme la science qui étudie « les lois qui président à la transformation des sens,
aux choix d’expressions nouvelles, à la naissance et à la mort des locutions ».
Avant Bréal, c’est le latiniste allemand K. Reinsig en 1839 suivi, quelques années plus
tard, par Hermann Paul en 1880 qui avaient esquissé plusieurs domaines de préoccupation de
la sémasiologie (dans la terminologie de Reinsig), traitée comme branche de la linguistique.
Le mérite de Bréal est celui d’avoir exprimé d’une manière claire, synthétique, les idées
de ses devanciers, d’y ajouter d’autres, de favoriser le développement d’une nouvelle branche
de la linguistique. En continuant les idées des chercheurs - idéologues, et notamment les
recherches de Condillac, Michel Bréal affirme que la langue doit exprimer l’homme avec sa vie
psychique et affective. Le principe du développement du langage siègerait, d’après M. Bréal,
dans notre esprit. La loi fondamentale du langage est l’analogie. Un autre mérite de M. Bréal
est celui d’avoir orienté les recherches linguistiques vers le sens des mots. Il est le créateur du
mot sémantique mais le sens était assez loin du sens actuel.
Pour Bréal la sémantique est au fond une science des significations. En 1897 paraît son
ouvrage très populaire intitulé « Essais de sémantique (science des significations) ». Il y
propose une série de lois reposant sur « la dynamique de l’analogie », condition primordiale de
tout langage. Ces lois sémantiques agissent sur l’ensemble des mots, de leur changement de
sens, des mécanismes grammaticaux et de la syntaxe.
En général on définit la sémantique comme « l’étude du langage considéré du point de
vue de sa signification, ou, de façon plus vague, l’étude du sens » (M.T : 1974 : 7).
LE DOMAINE DE LA SEMANTIQUE
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choix des
signes
A travers le temps les recherches en sémantiques ont pris en considération l’une ou
l’autre de ces composantes, engendrant ainsi divers types de sémantique. Ce qui est pourtant à
retenir, c’est que ces composantes ne peuvent pas se manifester exclusivement dans la
constitution d’une sémantique : il y aura toujours des traces appartenant aux autres facteurs de
définition de la sémantique.
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Proprioceptif = le terme complexe de la catégorie extéroceptivité/vs/intéroceptivité. Il est à la fois intéroceptif et
extéroceptif (termes contraires ou sub-contraires). La proprioceptivité est définie par la paire euphorie/vs/
dysphorie, c’est-à-dire par la catégorie thymique qui met l’accent sur l’intéroceptivité (=la manière dont tout être
vivant se sent lui-même) et simultanément par son caractère extéroceptif (= la manière dont tout être vivant s’inscrit
dans un milieu, “sent” et réagit à son environnement)
La catégorie véridictoire est née du fait que pour l’être vivant son environnement est “vraiment réel”
existentiel le plus fondamental, tel que les catégories vie/vs/mort ou nature/vs/culture » (A.J.G.
– Dict. 198-199).
La sémantique fondamentale est caractérisée par un réseau de relations, la structure
posée par les catégories proprioceptives. Il s’agit d’une structure axiologique élémentaire
(structure paradigmatique restreinte et fondamentale). Cette catégorie est pure virtualité. Il
apparaît donc que le mode de génération de la sémantique fondamentale comporte deus
étapes : l’établissement d’une taxinomie sémique fondamentale par l’application (à une
catégorie sémantique fondamentale) de l’une des deux catégories proprioceptives (thymique
ou véridictoire), puis l’axiologisation de cette taxinomie par l’application de l’autre catégorie
proprioceptive.