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En quittant El Dorado, plein d’espoir de retrouver sa bien aimée Cunégonde avec laquelle il
espère partager ses richesses, Candide rencontre un nègre qui finit par lui mettre les pieds sur
la terre des hommes : le Mal existe en leur compagnie. Ce n’est pas tout, il est bientôt volé par
M. Venderdendur, le maître de cet esclave. Désespéré, il choisit comme compagnon un savant
pauvre et persécuté nommé Martin. Cette compagnie va-t-elle contribuer à l’évolution de
Candide ?
Texte 1
La sagesse de Martin.
Mais vous, monsieur Martin, dit-il au savant, que pensez-vous de tout cela ?
Quelle est votre idée sur le mal moral et le mal physique ?
- Monsieur, répondit Martin, mes prêtres m’ont accusé d’être socinien ; mais
à la vérité du fait est que je suis manichéen.
- Vous vous moquez de moi, dit Candide ; il n’y a plus de manichéens dans le
monde. – il y a moi, dit Martin ; je ne sais
qu’y faire, mais je ne peux penser autrement. - Il faut que vous ayez le
diable au corps, dit Candide. - il se mêle si fort des affaires de ce monde,
dit Martin, qu’il pourrait bien être dans mon corps comme partout ailleurs ;
mais je vous avoue qu’en jetant la vue sur ce globe, ou plutôt sur ce
globule, je pense que Dieu l’a abandonné à quelque être malfaisant ; j’en
accepte toujours Eldorado. Je n’ai guerre vu de ville qui ne désirât la
ruine de la ville voisine, point de famille qui ne voulût exterminer autre
famille. Partout les faibles ont en exécration les puissants devant lesquels
ils rampent, et les puissants les traitent comme des troupeaux dont on vend
la laine et la chair. Un million d’assassins enrégimentés, courent d’un bout
de l’Europe à l’autre, exerce le meurtre et le brigandage avec discipline
pour gagner son pain, parce qu’on n’a pas de métier plus honnête ; et dans
les villes qui paraissent jouir de la paix, et où les arts fleurissent, les
hommes sont dévorés de plus d’envie, de soins et d’inquiétudes qu’une ville
assiégée n’éprouve
de fléaux. Les chagrins secrets sont encore plus cruels que les misères
publiques. En un mot, j’en ai tant vu et tant éprouvé que je suis manichéen.
1. Grammaire : Mais vous, monsieur Martin, dit-il au savant, (...) sur le mal moral et le mal
physique ? a- Qui est l’auteur de cette phrase ? b- A quel type les phrases sont-elles
présentées ? A- déclaratif B- interrogatif C- exclamatif. Choisissez la bonne réponse.
(0.5p+0.5p)
3. Conjugaison : « ... il n’y a plus de manichéens dans le monde » : De quel présent s’agit-il ?
A- présent de vérité général C- présent de l’énonciation C- présent de la narration. Choisissez
la bonne réponse. (1p)
4. Grammaire : « ...je ne sais qu’y faire, mais je ne peux penser autrement. » Quel rapport
logique est exprimé dans cette phrase? (1p)
5. Conjugaison : « Il faut que vous ayez le diable au corps... » A quel temps est conjugué le
verbe souligné ? A- au subjonctif présent B- au futur simple C- à l’impératif présent.
Choisissez la bonne réponse. (1p)
6. Vocabulaire : « ...la vérité du fait est que je suis manichéen. » Quel est le sens premier du
mot souligné ? A- il y a dans le monde deux principes antagonistes : le mal et le bien B-
pessimisme C- optimisme. Choisissez la bonne réponse. (1p)
2. Grammaire : « ...il se mêle si fort des affaires de ce monde, dit Martin, qu’il pourrait bien
être dans mon corps ». a- Que remplace le pronom personnel sujet : « il » ? b- « si...que »
exprime : A- la cause B- la conséquence C- l’opposition. Choisissez la bonne réponse.
(0.5p+0.5p)
6. Vocabulaire : « Partout les faibles ont en exécration les puissants... » Le mot souligné veut
dire : A- amour B- respect C- horreur extrême. Choisissez la bonne réponse. (1p)
1. Compréhension : Candide est-il convaincu par les arguments (idées) de Martin ? Justifiez
votre réponse. (1p)
2. Figure de style : « ...les puissants les traitent comme des troupeaux... » De quelle figure de
style s’agit-il ? (1p)
5. Figure de style : « les hommes sont dévorés de plus d’envie, de soins et d’inquiétudes » De
quelle figure de style s’agit-il ? (1p)
Correction
• Se faire une opinion personnelle, comprendre sa vie : ou l’art du dialogue. (6p)
1. Grammaire : a- L’auteur de cette phrase c’est Candide. b- Les phrases sont présentées au
type : A- interrogatif. (0.5p+0.5p)
4. Grammaire : « ...je ne sais qu’y faire, mais je ne peux penser autrement. » Le rapport
logique exprimé est l’opposition. (1p)
5. Conjugaison : « Il faut que vous ayez le diable au corps... » Le verbe souligné est conjugué
au : A- subjonctif présent. (1p)
6. Vocabulaire : « ...la vérité du fait est que je suis manichéen. » Le sens du mot souligné : A-
il y a dans le monde deux principes antagonistes : le mal et le bien. (1p)
2. Grammaire : « ...il se mêle si fort des affaires de ce monde, dit Martin, qu’il pourrait bien
être dans mon corps ». Le pronom personnel sujet : « il » remplace « le Mal ». b- « si...que »
exprime : B- la conséquence. (0.5p+0.5p)
et L’addition
Pour Le but
B- la guerre (0.5p+0.5p)
6. Vocabulaire : « Partout les faibles ont en exécration les puissants... » Le mot souligné veut
dire : C- horreur extrême. (1p)
1. Compréhension : Candide n’est pas convaincu par les arguments (idées) de Martin. Il lui
dit : « Il y’a pourtant du bon. » (1p)
2. Figure de style : «... les puissants les traitent comme des troupeaux... » Il s’agit de la
comparaison. (1p)
B- l’expérience. (1p)
5. Figure de style : « les hommes sont dévorés de plus d’envie, de soins et d’inquiétudes » Il
s’agit de l’accumulation. (1p)
6. Compréhension : Candide a évolué (a commencé son vrai apprentissage) parce qu’il prend
l’initiative et pose des questions à Martin, alors qu’auparavant il écoutait sans discuter les
leçons de son maître Pangloss. (1p)